Directeur de la publication : Edwy Plenel Mardi 18 Septembre Astrid54 www.mediapart.fr Sommaire Les militants de La République en marche confient leurs déceptions LE MARDI 18 SEPTEMBRE 2018 | PAR MANUEL JARDINAUD p. 6 Dans un climat tendu, les députés LREM p. 36 «Crise historique», «amateurisme»: la gestion choisissent le statu quo financière du RN en question PAR MANUEL JARDINAUD ET ELLEN SALVI PAR MARINE TURCHI p. 7 Réforme du système de santé: des p. 39 A Paris, Anne Hidalgo est fragilisée par la bouleversements, mais peu d’argent démission de son premier adjoint PAR MATHILDE GOANEC ET ASTRID54 PAR PAULINE GRAULLE ET ELLEN SALVI p. 10 Gauz, dans la peau d’un colon blanc du XIXe p. 43 Fête de l’Huma: des militants confient leur siècle désarroi sur les divisions de la gauche PAR RACHIDA EL AZZOUZI ET LUCIE DELAPORTE PAR PAULINE GRAULLE p. 11 Philippe Meirieu: «Blanquer ne va pas faire p. 45 Turquie: le journal d’opposition «Cumhuriyet» progresser l'école» décimé après un changement de dirigeants PAR FAÏZA ZEROUALA PAR NICOLAS CHEVIRON p. 15 1 800 postes supprimés dans l'Education p. 47 La déclaration d’intérêts fantôme du n°2 de nationale: les syndicats vent debout l’Elysée Alexis Kohler PAR FAÏZA ZEROUALA PAR LAURENT MAUDUIT ET ASTRID54 p. 17 Dans le Lot-et-Garonne, un barrage «type p. 52 Affaire Luc Besson: une deuxième femme Sivens» est contesté en justice entendue par la police PAR CHRISTOPHE GUEUGNEAU PAR LÉNAÏG BREDOUX, GEOFFREY LE GUILCHER, MARINE p. 19 Depuis six mois, les postiers du «92» TURCHI ET GEOFFREY LE GUILCHER entretiennent la grève p. 53 La langue arabe est un outil d’ouverture dans une PAR ASTRID54 France refermée sur elle-même p. 21 Les groupuscules néonazis n’ont jamais été aussi PAR ASTRID54 menaçants au Royaume-Uni p. 56 Procès Méric: deux accusés condamnés PAR AMANDINE ALEXANDRE PAR MICHEL DELÉAN p. 23 Erri de Luca: «Des crimes de guerre par temps de p. 57 Ventes d’armes et pétrole: une servilité coupable paix» de la France avec l'Arabie saoudite PAR JOSEPH CONFAVREUX PAR THOMAS CANTALOUBE ET EDWY PLENEL p. 26 En Italie, Di Maio s’en prend aux médias, pour p. 59 Le prince héritier Ben Salmane, un «féroce» qui affaiblir Salvini dévore son royaume PAR PASCALE PASCARIELLO PAR JEAN-PIERRE PERRIN p. 28 A Montpellier, la nouvelle gare, déserte, est un p. 62 Le Canada hausse le ton face à Riyad. Et se fiasco retrouve seul PAR BENJAMIN TÉOULE (LE D'OC) PAR ANTOINE PERRAUD p. 30 Financements libyens: la mise en examen de p. 64 Vu par Woodward, le roi Trump est nu Claude Guéant est aggravée par les juges PAR MATHIEU MAGNAUDEIX PAR FABRICE ARFI ET KARL LASKE p. 67 «Première année»: le mal par le mal p. 35 Bloc contre bloc, Le Pen a choisi sa stratégie PAR EMMANUEL BURDEAU européenne p. 69 Elus, zadistes et la pasteure du village se PAR ASTRID54 mobilisent contre une autoroute en Alsace PAR CHRISTOPHE GUEUGNEAU Ce document est à usage strictement individuel et sa distribution par Internet n’est pas autorisée. Merci de vous adresser à [email protected] si vous souhaitez le diffuser.1/80 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 2 p. 72 Pesticides: le Brésil sur le point d’adopter la «loi p. 77 La langue de Pierre Guyotat, du côté de tous du venin» sous la pression des lobbys PAR TIPHAINE SAMOYAULT (EN ATTENDANT NADEAU) PAR JEAN-MATHIEU ALBERTINI p. 78 Nicaragua: statu quo dans une crise qui perdure p. 74 Au Venezuela, l’étau de l’autoritarisme de PAR THOMAS CANTALOUBE Maduro se resserre encore PAR JEAN-BAPTISTE MOUTTET Des déceptions que confirme l'instabilité qui règne dans l'organigramme de LREM. Depuis le renouvellement post- Les militants de La République en élections de septembre 2017, Mediapart a comptabilisé un marche confient leurs déceptions minimum de 20 démissions sur 130 référents départementaux en LE MARDI 18 SEPTEMBRE 2018 | PAR MANUEL JARDINAUD France. Soit plus de 15 % de turn-over sur une année. Christophe Castaner pendant son discours, à Lyon Christophe Castaner, délégué général de La République en marche, lors de sa en novembre 2017, lors de sa désignation © ES conférence de presse de rentrée le 14 septembre 2018. © DR (capture d'écran / LREM) Au fil des mois, de plus en plus de militants du parti présidentiel expriment leur colère, dénonçant pêle-mêle un parti trop « Il n’y a plus de base militante sur le terrain », affirme tout de centralisé, des équipes désorganisées, un manque de démocratie... go Jacques Toustou. Animateur d’un comité local dans la Nièvre, Le délégué général Christophe Castaner a promis de démissionner cet ancien militant au PS avait rejoint dès 2016 la campagne du si la fronde se confirme. candidat Macron. Il a démissionné de son collectif en mai 2018 en compagnie de trois autres militants, écœuré par l’absence de « D’abord, je voudrais tout de suite vous rassurer. Tout l’été, démocratie dans le mouvement au niveau local. La République en marche a continué à travailler. » Lors de sa conférence de presse de rentrée le 14 septembre, le « Sur le département, nous n’avons eu qu’une seule réunion délégué général de La République en marche (LREM) Christophe en mars 2018, nous n’étions même pas 15 dans la salle, bien Castaner a voulu d’emblée tordre le cou à « la petite musique loin des 1 200 militants revendiqués », témoigne le retraité. Au mortifère » qui voudrait faire passer le mouvement fondé par niveau national, Christophe Castaner chiffre à 400 000 le nombre Emmanuel Macron comme déjà moribond, délaissé par ses « d’adhérents » chez LREM – en réalité, aucune cotisation n’est militants et pas encore structuré. demandée et il suffit de s’inscrire avec son adresse email sur la plate-forme internet pour intégrer ces statistiques élogieuses. « La petite musique mortifère » n’est peut-être pas aussi anecdotique que cela pour qu’il faille absolument tenter de Un membre du bureau exécutif, interrogé par Mediapart sur cette la déminer dès les premières minutes d’un discours censé donnée, reconnaît que le noyau de militants s’établirait plutôt lancer le coup d’envoi de la saison 2 de LREM au pouvoir et aux alentours de 40 000, soit ceux qui ont participé au seul vanter « le dynamisme » du parti présidentiel. Ces dernières rendez-vous d’ampleur après la présidentielle, c’est-à-dire la « semaines, Mediapart a été témoin des doutes et de colères de grande marche pour l’Europe » au printemps 2018. Pour mémoire, plusieurs dizaines de militants LREM, profondément déçus par le malgré la déconfiture du Parti socialiste, l’élection d’Olivier fonctionnement du parti qui promettait de rénover profondément Faure à sa tête en mars 2018 a réuni à peu près le même nombre la vie politique française. de votants, à jour de cotisation. Certains militants vont encore plus loin et estiment que même le chiffre de 40 000 serait surestimé. « C’était une vaste blague, dénonce Laurent*, un militant de Loire-Atlantique, à propos de la « marche pour l'Europe », une opération de porte-à-porte sur le sentiment des Français à l'égard de l'Union européenne. Dans Ce document est à usage strictement individuel et sa distribution par Internet n’est pas autorisée. Merci de vous adresser à [email protected] si vous souhaitez le diffuser.2/80 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 3 ma circonscription, on était quatre ou cinq à y participer. Tout irrite un grand nombre de militants. À propos du mouvement, au plus 80 personnes se sont mobilisées dans le département. Le Laurène*, militante parisienne, auparavant active au Parti chiffre de Castaner, c’est du pipeau. » socialiste, livre sa désillusion : « Je me suis rendu compte que Cinq mois après, la restitution des questionnaires, annoncée pour c’était un fan-club, des groupies. Nous ne sommes que de la chair le 26 septembre, se fait d’ailleurs attendre, donnant à voir un à canon pour distribuer des tracts. » Elle a définitivement quitté mouvement incapable de valoriser les quelques actions de ses LREM en juin 2018, non sans avoir eu des difficultés à faire « marcheurs ». reconnaître sa démission, faute de réponses à ses messages. Au fil des mois, depuis les élections présidentielle et législatives, D’autres, pourtant peu suspects d’accointances avec la gauche les déceptions se font jour et les langues se délient. C’est le cas radicale, comparent le fonctionnement du mouvement avec le notamment à travers des « boucles » ou groupes de discussion PCF des années 1970. « C’est un cercle de copains qui dirige le sur la messagerie sécurisée Telegram. Pendant l’été a ainsi été parti. J’avais envoyé un courrier à Christophe Castaner pour me créée « SOS En Marche! », qui compte 131 membres, dans le plaindre du fonctionnement. En substance, on m’a répondu que, sillage d’une boucle plus ancienne intitulée « Marcheurs critiques si je n’étais pas content, je pouvais partir. On se croirait dans un constructifs » (132 membres), lancée dès la fin 2017. régime politique dur », témoigne Hugo Perrier, agriculteur de 20 ans, qui a claqué la porte de son comité local dans la Nièvre au Ces espaces de discussion sont les seuls, selon des participants, mois de juillet. qui permettent de partager regrets et doléances, ressentiments et propositions. « Le seul espace pour discuter aujourd’hui, ce sont Dans une lettre partagée durant l’été, que Mediapart a pu les boucles Telegram », confie Thérèse*, une militante parisienne consulter, une responsable d’un comité local de Savoie résume qui, souriant par avance de son jeu de mots, dit de son mouvement son sentiment dans un paragraphe intitulé « Où en sommes- « ne pas comprendre comment ça marche ».
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