Fonds Denise et Alain Vernay Répertoire numérique détaillé (72AJ/2946-72AJ/2957) Par Patricia Gillet, conservateur général du Patrimoine Première édition électronique Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 2017 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_056163 Cet instrument de recherche a été rédigé dans le système d'information archivistique des Archives nationales. Ce document est écrit en français. Conforme à la norme ISAD(G) et aux règles d'application de la DTD EAD (version 2002) aux Archives nationales. 2 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence 72AJ/2946-72AJ/2957 Niveau de description fonds Intitulé Fonds Denise et Alain Vernay Date(s) extrême(s) 1892-2016 Importance matérielle et support 1,30 ml (12 articles). Le fonds comporte aussi une série de cassettes audio d'entretiens dont l'inventaire reste à faire (2018) Localisation physique Pierrefitte-sur-Seine Conditions d'accès Communication soumise à autorisation Conditions d'utilisation Reproduction soumise à autorisation DESCRIPTION Langue des documents • Français • Allemand • Espagnol • Italien • Néerlandais Institution responsable de l'accès intellectuel Archives nationales de France HISTORIQUE DU PRODUCTEUR Née le 21 juin 1924 à Paris, deuxième fille d’André Jacob, architecte, et d’Yvonne Steinmetz, Denise Jacob grandit à Nice. C’est dans cette ville que, dès les débuts de l’Occupation, elle accomplit ses premiers actes de rébellion en écrivant au tableau, avant la classe, les mots d’ordre et les messages venus de Londres. En novembre 1942, encore lycéenne, elle se met à la disposition de l’Union générale des israélites de France (UGIF) puis, à l’été 1943, devient agent de liaison du mouvement Franc-Tireur dans la région lyonnaise, sous le nom de guerre de Miarka, son totem scout. Fin mars 1944, toute sa famille est arrêtée et déportée : sa mère et ses sœurs Madeleine et Simone (future Simone Veil) à Auschwitz puis Bergen-Belsen, où Yvonne Jacob mourut du typhus en mars 1945 ; son père et son frère Jean en Lituanie, d’où ils ne sont pas revenus. En mai 1944, Denise Jacob est agent de liaison des Mouvements unis de Résistance (MUR) à Annecy pour le département de la Haute-Savoie. Volontaire pour transporter deux postes émetteurs parachutés en Saône-et-Loire, 3 Archives nationales (France) destinés aux maquis savoyards, elle est arrêtée sur le chemin du retour le 17 juin 1944, conduite à la prison de Montluc et torturée. Le 14 juillet 1944, elle est déportée à Ravensbrück, puis, en mars 1945, transférée à Mauthausen. Elle est libérée le 22 avril 1945 par la Croix-Rouge internationale. Le 18 avril 1947, elle épouse le journaliste Alain Vernay (1918-2015). Après s’être consacrée à une œuvre privée, "La sauvegarde de l’adolescence", elle devient, de 1961 à 1970, déléguée bénévole à la Liberté surveillée et rejoint en 1968 Germaine Tillion à l’École pratique des hautes études (EPHE) puis à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Elle y soutient en janvier 1976, sous la direction de son amie, un mémoire intitulé "Un regroupement de Français musulmans. L’atelier de tissage de Lodève". À partir de 1974, elle est membre du conseil d’administration puis vice-présidente du Service social familial nord-africain (SSFNA), membre en 1975-1976 de la Commission pour l’insertion des familles immigrées puis, de 1977 à 1979, du sous-groupe "Migrants" du Conseil supérieur de l’information sexuelle, de la régulation des naissances et de l’éducation familiale (CSIS). Cet engagement social se double d’une action résolue au service de ses ancien(ne)s camarades des années de guerre : active au sein du conseil d’administration du Comité des œuvres sociales de la Résistance (COSOR), Denise Vernay est l’une des chevilles ouvrières des Anciens de Franc-Tireur et, depuis le début des années soixante, une figure de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR), dont elle devient secrétaire générale en 1985. Elle en gère le service social, siège au jury du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) et s’y emploie à développer la connaissance de l’univers concentrationnaire, en recueillant des témoignages d'anciennes déportées et en participant à de nombreux séminaires. Cette œuvre historique et mémorielle se poursuit à partir des années 1990 au sein de la Fondation pour la mémoire de la déportation nouvellement créée. Denise Vernay en accompagne, voire en dirige, les projets majeurs : publication d’un Guide des sources documentaires sur la déportation, réalisation du CD-Rom Mémoires de la Déportation, constitution d’une vidéothèque, enquête sur les lieux d’internement en France, préparation du Livre- Mémorial des déportés partis de France. Denise Vernay est décédée à Paris le 4 mars 2013. Son époux Alain Vernay est décédé le 12 août 2015. Petit-fils du collectionneur d’art Adolphe Schloss, né Alain Weil le 19 juillet 1918, il fut correspondant à Londres du journal Franc-Tireur de février 1946 à décembre 1948 et occupa par la suite des postes dans différents journaux, notamment Libération jusqu'en 1953, ou Les Échos, où il dirigea en 1958 les services rédactionnels "Bourse" et "Finances". Devenu directeur du Service économique et financier du Figaro, il est le créateur des fameuses "pages saumon" de ce quotidien. ENTREE ET CONSERVATION Modalités d'entrée Don de Viviane de Boutiny, fille de Denise et Alain Vernay (8 novembre 2016 et 2 février 2017) SOURCES ET REFERENCES Sources complémentaires • Archives nationales • Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, dossier individuel d’André Jacques Jacob, élève architecte aux Beaux-Arts entre 1921 et 1930 (AJ/52/588). • Fonds du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, témoignages et documents sur le mouvement Franc- Tireur (72AJ/55) et sur le camp de Ravensbrück (72AJ/333-335, 373, 377). • Fonds Simone Veil (688AP/1-420). • Témoignage oral de Denise Vernay, recueilli en février 1990 par l’Association pour l'étude et la présentation de l'histoire de la Résistance et de Blagnac (2AV/1193). • Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) • Archives de l’Association des déportées et internées de la Résistance (ADIR). 4 Archives nationales (France) • Bibliothèque nationale de France (BnF) • Archives de Germaine Tillion. • Fondation Mémoire de la Shoah (FMS) • Documents relatifs à la déportation confiés par la famille Vernay. 5 Archives nationales (France) Répertoire numérique détaillé (72AJ/2946-72AJ/2957) 72AJ/2946-72AJ/2948 Papiers privés 1892-2015 72AJ/2946 Papiers personnels – Scolarité – Distinctions honorifiques – Décès 1942-2015 Papiers personnels de Denise et Alain Vernay Permis de conduire, passeports, cartes d’identité, carte de famille nombreuse, cartes de membre de diverses associations, cartes électorales, carnet de change, cartes de visite (1945-2012) ; agenda de Denise Jacob (1945-1946) ; cartes de presse d’Alain Vernay (1997 et s.d.) ; carnets d’adresses (s.d.) ; photographies d’identité de Denise Vernay (18 pièces, 1959-2008 et s.d.) et d’Alain Vernay (15 pièces, 1970-2011 et s.d.) ; portraits de Denise Vernay (4 clichés coul., 1985, 1987, 1997, 1999 et 4 planches- contact nb, 1972, 2005) ; photographie de Denise Vernay avec Françoise Giroud lors d’une réception (1 cliché nb, s.d.) ; photographie des époux Vernay lors d’une réception (1 cliché coul., novembre 2001). Scolarité Photographie de la classe de troisième d’Alain Vernay au lycée Condorcet (s.d.). Certificats d’admission de Denise Jacob au baccalauréat (seconde partie, philosophie et mathématiques) (7 et 10 juillet 1942, 8 août 1945) ; carte d’étudiante à la faculté de Droit (1946). Distinctions honorifiques Denise Vernay Médaille de la Résistance française avec rosette (1946) : décret d’attribution, correspondance, diplôme (janvier 1946, juillet 1969). Diplôme délivré par le secrétariat d’État aux Anciens combattants "en hommage et en reconnaissance des services rendus à la Patrie au cours de la guerre 1939-1945" (s.d.). Légion d’honneur (Chevalier en 1968, Officier en 1971, Commandeur en 1988) : notes, correspondance, délégations de pouvoirs, certificats, liste de promus parue dans Le Monde, mémoire de proposition pour le grade de Commandeur, discours prononcés par Germaine Tillion et Denise Vernay lors de la cérémonie du 21 octobre 1988 et photographies prises à cette occasion (5 clichés coul.), note faisant état d’une proposition d’élévation à la dignité de Grand Officier, diplômes (juillet 1968-avril 1999). Ordre national du Mérite (Grand Officier en 1999, Grand’Croix en 2003) : note, correspondance, discours prononcés par Pierre Saint-Macary et Denise Vernay lors de la cérémonie du 23 juin 1999, extrait du Journal officiel, photographie dédicacée de la remise des insignes de Grand’Croix par le président Jacques Chirac le 30 janvier 2004, liste d’invités et photographies de la cérémonie à l’Élysée (12 clichés coul.), carton d’invitation et photographies (5 clichés coul.) de la cérémonie organisée à la Fondation pour la mémoire de la déportation (juin 1999-février 2004). Alain Vernay Ordre japonais du Trésor sacré : diplôme, photographies de la cérémonie de remise (4 clichés coul., décembre 1974). Décès de Denise et Alain Vernay Décès de Denise Vernay le 4 mars 2013 : dernières volontés rédigées à l’intention de ses enfants (1er novembre 2003) ; avis de décès, nécrologies et hommages (mars 2013, novembre 2013) ; lettres et cartes de condoléances adressées à Alain Vernay, à Simone et Antoine Veil, à Viviane de Boutiny (2013-2014). Décès d’Alain Vernay le 12 août 2015 : projet d’avis de décès à faire paraître dans Le Figaro et Le Monde (septembre 2008) ; lettres et cartes de condoléances adressées à Viviane de Boutiny et ses frères Michel et Laurent Vernay (2015). 6 Archives nationales (France) 72AJ/2947 Documents familiaux 1892-2013 Exemplaires du journal Le chasseur de chevelures. Moniteur du possible (rédacteur en chef : Tristan Bernard) auquel collaborait René Max Weill, dit Romain Coolus (1868-1952), ami de Tristan Bernard, fils de Salomon Weil et grand-oncle d’Alain Vernay : n° 1 (partiellement déchiré, 15 janvier 1892) et n° 3 (7 mars 1892).