
QUARANTE ET UNIÈME. ANNÉE N° 2067 Bureaux : Rue de Lorraine, 22 Mardi 22 Février 1898 JOURNAL 13 JOURNAL HEBDOMADAIRE Politique, Littéraire et Artistique PARAISSANT LE MARDI ABONNEMENTS: RÉDACTION ET ADMINISTRATION INSERTIONS 22 — Rue de Lorraine — 22 MONACO FRANCE — ALGÙRIE — TUNISIE Réclames, 50 cent. la ligne ; Annonces, 25 cent. Un an, 12 fr. ; Six mois, 6 fr. ; Trois mois, 3 fr. Tous les ouvrages français et étrangers dont il est envoyé Pour les autres insertions, on traite de gré à gré Pour l'ÉTRANGER, les frais de poste en sus deux exemplaires sont insérés dans le journal Les Abonnements partent des ler et 16 de chaque mois Les manuscrits non insérés seront rendus S'adresser au Gérant, 22, rue de Lorraine il•■••••••....onommemmem+e,..... Monaco, le 22 Février 1S9S et Fillhard ; M. Georges de Dramard ; M. Hector A neuf heures, toutes les Sociétés musicales, de Angelis, régent du Vice-Consulat d'Italie ; etc. réunies sur la place, commencent leur exécution : NOUVELLES LOCALES A ce moment S. A. S. la Princesse, retardée par la Société Philharmonique joue la Sainte-Cécile, l'arrivée du train de Menton, traverse la vôie et marche ; la Chorale chante la Voix du Torrent; la Arrivée du Prince rejoint le Prince, tandis que les assistants s'écar- Fanfare des Régates joue la Paloma, habanera fort tent respectueusement. bien exécutée et très applaudie ; l'Estudiantina On savait depuis samedi que le Prince devait A leur sortie du salon, un immense vivat salue fait entendre un très joli morceau de M. Bellini : arriver le 21, aussi les préparatifs, un moment les Princes, et M. le Maire, s'avançant, prononce Estudiantina Monégasque; la Fanfare du Sport suspendus la semaine dernière, ont-ils repris de l'allocution suivante : Vélocipédique joue une charmante marche-polka plus belle, et dès hier matin toutes les maisons Monseigneur, Touring-Club, de son chef M. Lechner. de la Principauté étaient pavoisées et l'arc de C'est toujours avec joie, que la population de Monaco Et après, toutes les Sociétés réunies, soit 250 triomphe élevé à l'entrée de l'avenue de la Porte exécutants, choristes et instrumentistes, enlèvent Neuve recevait ses dernières décorations. Sur le salue le retour de son Bien-Aimé Souverain dans l'an- cien Château des Grimaldi. la Cantate au Prince, Fidèles au Drapeau, composée tympan faisant face à la gare se lit l'inscription par M. Bellini qui en dirige l'exécution. L'effet est suivante en giroflées blanches : Mais cette année, au lendemain d'un heureux événe- ment, fruit de la haute sagesse et de persévérants efforts superbe : les voix de femmes et d'enfants, avec A ALBERT ler de Votre Altesse Sérénissime, qui consolide et rehausse leurs reprises différentes, tranchent habilement NOTRE SOUVERAIN BIEN AIMÉ l'oeuvre de Votre Auguste Père et marque une ère sur la vigueur des voix masculines et apportent ET A SON AUGUSTE FAMILLE nouvelle de progrès et de prospérité pour la Principauté, une note douce et aimante à ce chant mâle et Des étendards et des écussons princiers couron- tous Vos sujets tressaillent d'une extraordinaire allé- patriotique. nent le monument, des ancres marines en fleurs gresse et se pressent sur Votre passage pour acclamer Nos souverains assistaient du balcon de la gale- encadrent la base du portique. leur Prince, leur Bienfaiteur. rie des Glaces à cet imposant concert, et ont donné Le train qui nous amène Son Altesse Sérénis- C'est à moi qu'échoit le grand honneur de Vous sou- chaque fois le signal des applaudissements. Après sime entre en gare à 2 h. 48. Un coup de canon haiter la bienvenue parmi nous et d'être l'interprète des le choeur les vivats redoublent. Les présidents, annonce l'arrivé du train sur le sol monégasque, sentiments qui animent la Commission Communale et vice-présidents et directeurs des sociétés présentes les cloches des trois paroisses répondent par de la population toute entière. ont ensuite l'honneur d'être reçus par Leurs Altes- joyeux carillons à ce signal d'allégresse. Jamais tàche ne me fut plus agréable. ses Sérénissimes qui leur adressent leurs félici- La foule — une foule compacte comprenant Permettez donc, Monseigneur, que le Maire de Votre tations. non seulement les sociétés et la population moné- fidèle Cité dépose aux pieds de Votre Altesse Sérénis- Après la réception, commence le feu d'artifice gasques, mais encore de nombreux étrangers - sime l'hommage ému de nos félicitations et de notre dû a M. Massimino. Composé avec art, il a par- couvre l'avenue et les abords de la gare, la place vive gratitude, et qu'il Vous affirme de nouveau et d'une faitement réussi. Mentionnons surtout les Armes d'Armes, les rampes qui accèdent au vieux rocher. manière solennelle, l'attachement et la fidélité inébran- Princières, motif en lances de couleur, le cycliste Le coup d'oeil est des plus pittoresques. Les cara- lable des Monégasques et de tous les habitants de la et enfin l'embrasement instantané de la place au biniers en armes font le service d'honneur dans la Principauté, à Votre Auguste Personne, à notre gra- moyen de fusées partant d'un mât dressé au cour de la gare. Le salon princier est orné avec cieuse Princesse et au Prince Héréditaire. centre. La retraite aux flambeaux a terniné la fête et beauçoup de goût de fleurs rares et de tentures. Le Prince remercie et serre la main au comte c'était un magnifique spectacle que ce cortège Il y a des spectateurs à toutes les fenêtres et jusque Gastaldi et les jeunes filles monégasques offrent imposant, chantant la Cantate et parcourant les sur les toits >Les photographes abondent, les ins- une gerbe de fleurs à Son Altesse Sérénissime qui rues de Monaco et de la Condamine aux acclama- tantanés font merveille. remercie de nouveau. Enfin les clairons sonnent tions de la foule. Le port éclairé par l'illumination Dans la cour et dans l'avenue sont rangés : la au champ , les équipages s'ébranlent , et les de l'Usine électrique de la Société des Bains, avec Commission Communale ayant à sa tête M. le drapeaux des Sociétés s'inclinent sur le passage la ceinture lumineuse des hauteurs qui l'encadrent Comte Gastaldi, maire et M. le Chevalier de Loth, de nos Souverains, salués par les cris répétés de : est fort beau à voir ; au loin, à l'Est, la villa de M. ler adjoint ; un groupe de jeunes filles vêtues de Vive Albert ler I Vive la Princesse Alice ! Camille Blanc, se détache comme une immense blanc avec écharpes rouges, la Société Philharmo- A la place du Palais même affluence qu'à la étoile sur le fond sombre des montagnes d'Italie. nique, la Chorale, le Sport Vélocipédique, la Condamine ; la Compagnie des Gardes, commandée A onze heures, tout est terminé dans le plus Société l'Étoile, l'Estudiantine ; la Société des par le Colonel Comte de Christen rend les hon- grand enthousiasme et aussi dans l'ordre le plus Régates, avec sa fanfare, se tenait au pied de l'arc neurs pendant que les canons lancent aux échos parfait. On doit donc de sincères félicitations aux de triomphe. Le service d'ordre était fait concur- les dernières notes de leur puissant concert. dévoués commissaires organisateurs de ces diver- remment par les sergents de ville et les pompiers Le soir, la fête recommence, et avec un tel ses réjouissances. formant une double haie de la gare jusqu'à entrain que jamais la Principauté n'en a vu de Cette superbe journée laissera dans l'esprit des Monaco, service de précaution plutôt car, quoiqu'il plus belle. Les illuminations, qui sont générales, milliers d'étrangers présents, le souvenir d'une y eût là des milliers de personnes, on n'a pas eu car,pas une habitation n'est restée dans l'ombre, manifestation grandiose et touchante à la fois, besoin de faire la plus petite observation, tant le donnent à tout le pays un aspect fantastique. Le témoignage inoubliable de l'inaltérable attache- respect est inhérent aux moeurs des habitants de merveilleux décor qui nous enveloppe forme à nos ment d'un peuple à la dynastie plusieurs fois Monaco. manifestations populaires un cadre unique, séculaires de ses Princes bien-aimés ! Le Prince, accompagné de M. le Comte de La- féerique, mais cette fois cela dépasse, en magnifi- motte d'Allogny son Chambellan, est reçu par. cences, ce qu'on a déjà vu à Monaco. S. Exc. M. Olivier Ritt, Gouverneur Général, qui Le Palais étincelle, la Caserne des Gardes Amy Robsart souhaite la bienvenue à Notre Auguste Souverain ; éblouit, les feux de bengale à couleurs variables Son Altesse Sérénissime est ensuite saluée par les incendient la place. Ce ne sont que festons de lan- Que de chemin parcouru depuis quatre ans ! personnes présentes, M. Dugué de Mac Carthy, ternes, qu'astragales de verres de couleur. Le C'est le 29 mars 1.894 qu'a été donnée sur la Secrétaire Général; M. le Chevalier Jean Blanchy, Palais du Gouvernement avec ses rangées lumi- scène de Monte Carlo, la première d' Amy- Robsart Secrétaire des Commandements ; M. Jolivot, Se- neuses rouges et blanches est d'un saisissant effet, et le nom du jeune compositeur de cet opéra est crétaire du Conseil d'Etat; M. Glaize, Consul de l'Hôtel-Dieu et tous les établissements scolaires devenu célèbre en ce court espace de temps, sur France ; M. Camille Blanc ; MM. Bornier, Wicht sont ornés avec goût. la plupart des scènes lyriques de France et d'Italie. JOURNAL DE MONACO Amy Robsart a commencé cette renommée que auteur, interprètes, orchestre ( que conduisait charme mystérieux — nous l'avons dit — dont le Moïna a définitivement consacrée.
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