DES PIONNIERS DE L'AVIATION A LA FILIERE AERONAUTIQUE ACTUELLE Les précurseurs de la construction aéronautique Edmond Seux (1869-1909), s’inspirant des travaux de Pompéin Piraud, conçoit une forme très rationnelle d’aérostat. En décembre 1902, Edmond Seux présente un projet d'aéronat dont il souhaite entreprendre la construction en vue de participer au Concours d'Aérostation, qui aura lieu, du 1er juin au 30 septembre 1904, à l'Exposition de Saint Louis (Amérique). Ce fut, en s'appuyant sur les conclusions de ses études, qu'il fit construire dans les ateliers de Chalais-Meudon, en région parisienne, un aéroplane sans moteur. En juin 1904, les Ateliers Aéronautiques Edouard Surcouf, spécialiste dans la construction de dirigeables, réalisent un triplan «parachute à réaction» équipé de plans latéraux. Ainsi, en février 1905, il présente, au Concours d’Aviation de l’Aéroclub de France, un planeur d’aspect très curieux. Par ses études sur l'aviation, Edmond Seux fit l'objet de notes intéressantes à l'Académie des Sciences à Paris : «Sur la stabilité des aéroplanes et la construction rationnelle des plans sustentateurs. 1906». En 1906, l'Aéro-Club du Rhône qui développait déjà une activité d'aérostation décida de promouvoir l'aviation en créant une «section d'aviation» qui regrouperait une demi-douzaine de lyonnais constructeurs d'aéroplanes afin de leur permettre de poursuivre leurs expérimentations. Edmond Seux, secrétaire de cette «section aviation», qui apportait une efficace collaboration au Président Antonin Boulade, souhaitait développer l'idée de créer un aérodrome à Lyon. Un terrain fut trouvé à Parilly, mais le montant des dépenses pour réaliser des infrastructures fut jugé trop cher, et le projet fut abandonné. Dans son atelier de construction d'aéroplanes, situé 3 chemin du Grand Camp à Villeurbanne CERCLE AERONAUTIQUE LOUIS MOUILLARD DES PIONNIERS DE L'AVIATION A LA FILIERE AERONAUTIQUE ACTUELLE (atelier contigu à son domicile), Edmond Seux avait précédemment construit et expérimenté un grand nombre de modèles réduits. L'atelier de construction d'aéroplanes d'Edmond Seux, était situé à moins de 100 mètres du terrain de manoeuvres des troupes de la garnison de Lyon (terrain militaire du Grand Camp qui se situait à Villeurbanne à l'emplacement de l'actuel Campus universitaire de La Doua). Edmond Seux obtint du Général Brunet, Gouverneur militaire de la place forte de Lyon, l'autorisation d'expérimenter ses aéroplanes sur ce terrain militaire, en dehors des heures de manoeuvres, c'est à dire avant 5 heures du matin ou le soir après 16 h 30. Edmond Seux construisit en 1907 un aéroplane monoplan bien étudié pour l’époque. Cet appareil était constitué par un seul plan sustentateur de 10 mètres d'envergure sur 1,85 m de corde, mais cette surface était concavo- convexe dans le sens transversal et dans le sens longitudinal. Deux hélices en aluminium mues par un moteur Anzani de 35 cv à 3 cylindres en V. Au cours des essais, le 15 mai 1907, les résultats ne furent pas très brillants. A plusieurs reprises, l'appareil quitta le sol de 25 à 30 cm, mais retomba avec quelques dégâts matériels. Associé à Pierre et Louis Roesch possédant un atelier de tissage, rue Marguerite à Villeurbanne, Seux reprit les fabrications d'aéroplanes en 1908 dans son atelier. Le 1er mai 1908, trois Lyonnais, Messieurs Roesch, père et fils et Edmond Seux, secrétaire de la section d’aviation de l’Aéro-Club du Rhône, déjà auteur d’une machine volante en 1907, présentent un nouvel aéroplane. Baptisée Roesch-Seux, la machine qui pèse environ 500 kg est un biplan composé d'une poutre en bois de 9 mètres de longueur, d'une surface portante d'environ 50 m2, muni d'une hélice, puis de deux, l'une propulsive et l'autre tractive. Le moteur était un moteur spécial d'auto prêté par Marius Berliet, de 30 cv à 12 cylindres en V. Après quelques vols au-dessus du Grand Camp en août 1909, l'appareil fut vendu à un stéphanois avec lequel il fit quelques exhibitions. Le 6 novembre 1909, le corps d'Edmond Seux est retrouvé dans les eaux du Rhône. Il se serait suicidé à la suite de problème d'argent, il avait 40 ans. Liens : http://calm.sopixi.fr Pionniers2 : Edmond Seux, Pionnier et Victime de l'Aviation Burlat, Joseph, Jean, Eugène, Antoine, (1881-1957, le leader de l’équipe). Les quatre frères Burlat font leurs études techniques à Lyon. En 1904, ils installent, à Villeurbanne, rue Poizat, CERCLE AERONAUTIQUE LOUIS MOUILLARD DES PIONNIERS DE L'AVIATION A LA FILIERE AERONAUTIQUE ACTUELLE un atelier de construction de moteurs pour automobile. Quelques années plus tard, ils inventent un moteur aérien en étoile qui a une triple particularité: bi-rotatif, refroidi par air et vilebrequin roulant dans le carter. Certain de sa réussite, il crée la «Société des moteurs rotatifs Burlat Frères». Le moteur Burlat était révolutionnaire pour l’époque : «il se compose essentiellement de 8 cylindres à ailettes disposés en croix, dans lequel le villebrequin, au lieu d’être fixe, comme dans le moteur Gnôme, est tournant». En 1913, un biplan Dufaux équipé d’un moteur Burlat vole à Bron, il est piloté par Durafour. N'ayant pu commercialiser sa fabrication, Antoine Burlat dissout sa société en avril 1914. La Société du Carburateur ZENITH. On appelle carburateur, l’appareil destiné à préparer le mélange explosif utilisé par les moteurs à combustion interne et à faire varier le régime du moteur à la demande. La maison Eldin de Lyon développa en 1899/1900 un carburateur avec réglage du débit d’essence par vis à pointeau. Le «Carburateur Zénith», mis au point en 1905 par François Auguste Baverey, fils d’un industriel du textile installé à Irigny, éclipsa rapidement tous les autres modèles. L’automaticité de la correction était réalisée en compensant l’excès d’essence aux grandes vitesses par un gicleur à débit constant, indépendant de la dépression. Sa réalisation simple et sa grande efficacité donnèrent au carburateur Zénith une audience extraordinaire dans le monde entier. En 1907, naît à Lyon la Société du Carburateur Zénith. Les constructeurs lyonnais d’automobiles Rochet-Schneider et Cottin-Desgouttes seront les premiers à adopter ce type de carburateur sur leurs modèles. Par la suite, Monsieur Edouard Rochet demandera à François Baverey de diriger sa firme, ce qu’il fera pendant 35 ans. L’usine Rochet-Schneider, située chemin Feuillat à Lyon 3ème, sera construite par l’architecte Louis Payet à partir de 1899. D’une surface de 60.000 m2, elle est alors une des plus grandes usines d’automobiles au monde. Une extension a lieu en 1910 pour fabriquer le carburateur Zénith. Le succès de la marque Zénith tient au génie de son inventeur, mais aussi à son sens aigu des affaires. Dès avant la Première Guerre mondiale, la Société du Carburateur Zénith avait construit des usines en Grande Bretagne, en Allemagne, aux Etats-Unis et en Italie. Liens : http://calm.sopixi.fr NOVA 'Du carburateur Zénith à Lyon à Zenith Aviation à Roche La Molière' Armand Zipfel (1883-1954), tout en continuant de travailler avec son père qui est facteur d’orgues à Lyon, il partage ses heures de loisirs avec Charles et Gabriel Voisin, ses proches voisins. C’est ainsi qu’ils expérimentent ensemble des canots à voile ou à moteur qui naviguent sur la Saône. En 1906, il met au point un planeur qu’il essaye sur les hauteurs qui dominent Albigny. Après avoir créé les «Ateliers d’Aviation du Sud-Est» dans le quartier de La Doua à Villeurbanne, il construit un aéroplane. La première sortie de son appareil eut lieu sur le terrain militaire du Grand Camp, le 19 novembre 1908. Ses amis, Colliex (un lyonnais collaborateur des frères Voisin), René Dumont (des établissements d’automobiles Ailloud et Dumont), Drevon (directeur de l’usine de construction automobile La Buire) participent aux essais. Armand Zipfel est le sixième pilote qui ait volé en France après Ferber, Farman, Charles et Gabriel Voisin et Delagrange. CERCLE AERONAUTIQUE LOUIS MOUILLARD DES PIONNIERS DE L'AVIATION A LA FILIERE AERONAUTIQUE ACTUELLE Fin janvier 1909, Armand Zipfel se rend à Berlin avec son biplan. Il est le premier à y faire des démonstrations, le 28 janvier. Il réussit plusieurs vols devant un public enthousiaste, en présence de Guillaume II, sur le site du futur aéroport international de Tempelhof, neuf mois avant Orville Wright. Il tient l’air pendant 20 minutes. Les essais sont filmés par Oskar Messter. En août 1909, il est présent à la Grande Semaine de l’aviation à Reims, premier meeting international de l’histoire, financé par les négociants en vin de Champagne. Au cours de l’année 1909, Armand Zipfel poursuit ses démonstrations à l’étranger. En Turquie, à Constantinople, en septembre d’abord, puis en octobre au Portugal, sur l’ancien hippodrome de Belem près de Lisbonne. Il réalise le premier vol de l’histoire de l'aviation portugaise, aux commandes de son biplan Voisin- Antoinette. Armand Zipfel n’a jamais été breveté pilote d’avion. Ultérieurement, il abandonne l’aviation, et exerce à Lyon les fonctions de gérant d’immeubles en 1930. Armand Zipfel décède tragiquement en février 1954 à la Maison Départementale de Retraite d’Albigny. Une plaque, sur la façade de sa maison natale, commémore sa mémoire à Albigny sur Saône. Son nom a été donné à une rue de la localité. En novembre 2008, sur le Campus Universitaire de La Doua à Villeurbanne, inauguration d'une plaque commémorant le centenaire de ses vols de l'automne 1908. Parmi les constructeurs et aviateurs qui utilisèrent le champ d’expérimentation du Grand Camp, on pourra retenir : Roesch et Seux en août 1909, Morel et Gibert en juin 1910, Berthaud en juillet 1910, Paira en août 1910, Guerre en juin 1911 et Baillod en octobre 1911.
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