
LE VOYAGE EN GRECE Edites par la Societe NEPTOS, PARIS XVir CROISIERE DU " PATRIS II" PRINTEMPS 1935 II AVRIL - 3 MAI LE VOYAGE EN GRECE CAHIERS PERIODIQUES DE TOURISME EDITES PAR LA SOCIETE "NEPTOS", A PARIS Correspondant de V'Office HelUnique du Tourisme Reprisentant des Chemins de fer de I'&tat HelUnique, de la Compagnie de Navigation Nationale de Grke et de la Compagnie HelUnique de Cabotage PRINTEMPS 1935 ITINERAIRE : NEPTOS S. Α., 4, RUE DE L'ECHELLE, PARIS-I" OPERA : 61-21, 6l-22 PALERME. AGRIGENTE, MONREALE, CATANE, TAORMINE, SYRACUSE, CORFOU, CATACOLO, OLYMPIE, GYTHION, MISTRA, SANTORIN, CRETE, CNOSSOS, RHODES, SAMOS, LESBOS, ANDROS, DELOS, MYCONOS, LE PIREE, ATHEENES, NAUPLIE, MYCENES, TIRYTHE, LiPIDAURE, ΙΤΕΑ, DELPHES. POUR TOUS RENSEIGNEMENTS S'ADRESSER A LA SOCIETE "NEPTOS" 4, Rue de I'ichelle, PARIS (ler Arr.) Telephone : OP^RA 61-21. 61-22. A Γ image des jeunes filles de Thassos, la Grece^ toute paree de bijoux d'ecume et de marbre offre aux voyageurs la main ten due du Peloponnese-?. ... Et sur le double plateau des mers Egee eL· Ionienne les fruits de Cephalonie, de Zante, de^> Corfou et les etoiles des Cyclades^. ample robe cloche, semblable a celle de nos re&angulaire qu'elles ont ouvree de leurs mains a'ieules a crinolines. Elle se coiffe d'un « hennin » et drapee elles-memes sur leurs epaules; les unes bariole et son corselet, qu'on dirait de velours, ont seulement le chiton replie en haut, attache monte haut et droit derriere la nuque comme par des fibules et dont le rabat retombe jusqu'a un « col a la Me- la taille; de plus fri- dicis ». Nous la leuses ont super­ retrouvons au spec­ pose a ce vetement tacle, paree, pom- une autre draperie ponnee, ses beaux (1'himation) tantot cheveux ondules disposee comme un formant bouffants chale sur les deux et accroche - cceur epaules, tantot pas- comme une dame see sous le bras droit de 1900. et rejetee sur l'e- Mais viennent paule gauche. ensuite les guerres Pourtant, sur les FRESQUE DU PALAIS DE'CNOSSOS (15ΟΟ AV. J.-C.) et les invasions qui cotes de la molle bouleversent, a la Asie, les femmes fin du second mille­ avaient garde le V Art et la Mode dans la Grece Antique naire, cette civili­ gout du luxe et de sation raffinee, l'ornement. L'un presque decadente. des effets de la po­ Certains de nos grands couturiers recherchent ne saurait etre independante de son epoque : Les conquerants litique ionienne de acmellement dans l'art de Phidias le secret des elle fait partie integrante du mouvement acheens et hellenes, Pisistrate sera d'in- lignes harmonieuses et calmes, general de l'art. qui vivent sous le troduire leurs mo­ suivant ainsi Γ esprit de notre f Chez les peuples primitifs, les regime patriarcal, des a Athenes. C'est epoque qui, apres des annees de hommes ne sont pas moins pares ne font pas a la pourquoi presque vie trop ardente et un peu de- que les femmes qui partagent femme la part aussi toutes les charman- sordonnee, a besoin de retrouver ·'·; leurs conditions d'existence et belle. lis exigent tes Cores de Γ Acro- la stabilite. sont astreintes aux memes beso- d'elle des vertus de pole montrent tant N'en deplaise aux philosophes gnesqu'eux : tatouages, ceintures bonne epouse, ex- d'artifice dans l'ar- austeres, la mode a plus de lois et coiffures de feuillages et de perte aux travaux rangement de leur que de caprices, la preuve, c'est plumes, colliers et bracelets, bou- de la maison, quel chevelure. C'est que parmi toutes les fantaisies cles dans les oreilles et dans le nez, que soit le rang TANAGRA pourquoi elles por­ qu'inventent nos couturiers, les sont communs aux deux sexes. qu'elle occupe. tent ces chitons le- unes sont viables et les autres ne Les habitants de la Grece et Nausicaa lave son gers faits du lin le le sont pas. des iles ont connu cette periode linge a la riviere et ne se distingue de ses sui- plus fin, si longs qu'il faut les relever de la main; Soumise a la fois aux necessites barbare. Mais, des le deuxieme vantes que par sa grace; Penelope tisse elle- et aussi le plus souvent ces courts himations bro- materielles et au mouvement des millenaire avant notre ere, la meme une etoffe decoree qu'on appelle a tort des de toutes parts et disposes en plis irreguliers, FIGURINE CRETOISE (ΐ8θΟ AV. J.-C.) idees, la mode vestimentaire se civilisation cretoise a rendu hom- tapisserie, et nous voyons frequemment, sur les qui ont perdu leur utilite pratique et ne sont doit de maintenir un juste equi- mage a la femme, non seulement vases du vie siecle avant J.-C, de belles jeunes plus qu'une parure. a cause de son role de mere, mais aussi pour libre entre des exigences souvent contradidloires, filles allant puiser de l'eau a la fontaine. Leurs II fallait la dure epreuve des guerres mediques son charme, pour sa beaute, peut-etre meme avant qu'entrent en jeu les considerations esthe- cheveux tombent librement, leurs robes simples pour decider les Atheniennes a renoncer a ces pour son esprit. Elle nous apparait vetue d'une tiques. De ce dernier point de vue meme, elle et droites sont formees par une etoffe de laine charmants et vains ornements. Revenant a la 4 5 simple etoffe de laine, elles surent exprimer par Au contraire, la jeune fille laconienne, spor­ son drape toute la noblesse et toute la majeste de tive comme ses freres, portera le petit chiton, LA BEAUTE GRECQUE leur cite, que la vicloire venait de mettre a la tete s'arretant aux genoux et retenu sous les seins par Entre le Pont de la Concorde et le Pont de l'Alma, « site et d'admiration, — elle n'avait jamais vu un si bel homme du monde grec. C'est ce costume qui est le plus une large ceinture. sur le bateau-mouche, j'ai rencontre l'Hermes de « — oubliait de faire semblant de fuir en chantant. Mais le « charme de la belle n'opera pas moins vite et ils s'aimerent si connu, pour avoir ete immortalise par Phidias. Dans leur ardeur a disputer le prix de la course Praxitele. Profil moelleux et net sous 1'indefrisable aux « fort qu'ils n'eurent pas d'enfants. Un dieu bien inspire ne boucles drues, ceil langoureux, bouche [dedaigneuse, ces jeunes personnes devaient meme parfois re- « voulut pas qu'une si merveilleuse union demeurat sterile : En realite, cette nouvelle conception du vete- ce trop joli brun, mon compagnon de navigation, « il fit, par metamorphose, des deux amants inseparables les ment feminin a dure bien moins longtemps duire a moins encore leur costume et Atalante etait armenien; disons, pour parler comme un livre, « deux outils qui s'unissent aux mains du sculpteur, et jamais « couple ne fut plus fecond que e e qu'il appartenait a la race « al- qu'on ne le croit d'ordinaire. Des le iv siecle nousapparait, surunvasedu v siecle avant notre « celui-la. » pine-armenoide », representee avant J.-C, nous constatons une tendance gene- ere, vetue d'un « deux pieces » que nos baigneu- en Grece des l'epoque neolithi- La nature, a-t-on dit, imite rale a l'allongement des figures et la mode ses les plus osees ont spontanement reconstitue. que... Mais les anthropologues l'art. Ce paradoxe se verifie nous assurent que les vrais en Grece. La tradition veut Ainsi, dans ce pays qui le premier fut epris de accentue ce caractere par affeclation d'elegance. Grecs de 1'Histoire, les Grecs que Praxitele ait modele son Le chiton n'est toujours qu'un re&angle d'etoffe liberte individuelle et connut la joie de l'art, la authentiques, furent de purs Aphrodite nue a l'image de « Aryens », des « Indo-Ger- mais, dispose autrement, il prend toutes sortes mode evolua un peu de la meme maniere qu'au Phryne. Mais, apres une etude mains », comme disent nos voi- approfondie de l'ceuvre du d'aspeclsjusqu'adevenirrobeatraine.Suredeson temps de nos a'ieules, alors que, tout en conser- sins del'Est. Jen'endoute plus celebre sculpteur, un savant effet, une Tanagreenne se retourne d'un mouve­ vant la tradition de sa province, chaque femme depuis que j'ai fait la connais- danois a conclu recemment sance en Alsace d'un colosse que la statue etait anterieure ment gracieux et ressemble a s'y meprendre a recherchait sans cesse dans la multitude des blond qui ressemblait eton- au pretendu modele; il faut ces coquettes du Second Empire parees de leur formes, l'expression la plus subtile de sa beaute. namment a Γ « Apollon de Cas- done croire que la belle cour- sel» dieu magnifique sorti des tisane ne se devoila devant le chale des Indes, qu'a dessinees Constantin Guys. M. CHEVALIER-VEREL. mains du jeune Phidias. jury populaire qu'apres etre Les Doriens, les plus grecs devenue semblable a la deesse. des Grecs, preferaient les blon­ A Athenes, le mimetisme an­ des et meme les blonds. Achil- cestral opere encore des mira­ le etait blond, comme Mene- cles; il y a peu, les jeunes fem- las. Blondes aussi Aphrodite et mes y montraient une ele­ Helene. Et pourtant, c'est de gance manieree, tres hellenis­ Sparte que nous est venue tique. La mode nouvelle les cette belle jeune fille qui fut, il incline depuis quelques an­ y a quelques annees,« Miss Eu­ nees vers i'archa'isme; et, je rope ». J'aime assez en l'occur- me souviens que, non sans rence cette appellation hybri- quelque pedantisme, nous de car cette beaute, brune de avions pu dater de 490 avant cheveux et d'yeux etait blonde J.-C, le type de Miss Europe de prestance et d'allure.
Details
-
File Typepdf
-
Upload Time-
-
Content LanguagesEnglish
-
Upload UserAnonymous/Not logged-in
-
File Pages23 Page
-
File Size-