
Don Pasquale Gaetano Donizetti Don Pasquale ± 2 h 30 Michele Spotti Andrea Cozzi 1 Valérie Chevalier avec entracte direction musicale décors, costumes Chanté en italien directrice générale Valentin Schwarz et lumières Michael Schønwandt mise en scène chef principal Gaetano Donizetti Mathieu Cabanes (1797 – 1848) et lumières collaborateur aux lumières Opéra bouffe en 3 actes Livret de Giovanni Ruffini Bruno Taddia Composé en 1842 et créé Don Pasquale Noëlle Gény au Théâtre Italien de Paris le 3 janvier 1843 Julia Muzychenko chef de chœur Norina Valérie Blanvillain Nouvelle coproduction Tobias Greenhalgh chef de chant Opéra Orchestre national Montpellier Occitanie, Docteur Malatesta Badisches Staatstheater Edoardo Miletti Magdalena Maria Karlsruhe Ernesto Schnitzler Entrée au répertoire à Montpellier Xin Wang assistante à la mise Pour la 1ère fois en France, un notaire en scène Albaka opéra adapté en Langue des Signes Française décors Julia Trybula par Katia Abbou et Vincent Bexiga, chansigneurs Katia Abbou assistante aux Andrea Cozzi Vincent Bexiga costumes Marie Janssen chansigneurs Regard extérieur : Delphine Saint-Raymond sculptures Colin Lombard Atelier Opéra Orchestre Sébastien Lagord régisseur technique Surtitrage également adapté aux personnes national Montpellier Occitanie le majordome de production sourdes et malentendantes costumes Roman Viguier Mireille Jouve Let Your Hair Down – Mulhouse un valet de pied régisseur de production perruques Joachim Picon Torao Suzuki un séminariste Xavier Bouchon Julie Cucchiaro-Paun régisseurs de scène une femme de chambre Maya Lehec Réalisation Accès Culture régisseur du chœur (www.accesculture.org) Production 2019 Chœur Opéra national Spectacle capté à l’Opéra Montpellier Occitanie Richard Neel Comédie le 20 février 2019 Orchestre national surtitres Diffusion en ligne Montpellier Occitanie Tessa Thiery du jeudi 6 mai régie des surtitres au dimanche 6 juin 2021 Captation coproduite par / Ricordi Video recording produced by éditions musicales Wahoo Production et Opéra Orchestre national Montpellier Nous vous rappelons qu’il est formellement Occitanie interdit de filmer, enregistrer ou photographier Avec la participation de TF1 les spectacles Réalisateur : Julien Condemine Sommaire 3 p. 4 Don Pasquale en un clin d’œil p. 21 L’opéra bouffe, par Benjamin François une autre scène par Marguerite Haladjian p. 8 L’action par Benjamin François p. 26 Discographie Bibliographie p. 10 Écho de la direction musicale Vidéographie par Benjamin François p. 27 Livret p. 13 Écho de la mise en scène par Benjamin François p. 75 Biographies p. 16 « Vite, vite, les diamants » : Donizetti orfèvre par Luca Dupont-Spirio collègue Bartolo, basse bouffe dans Pour résumer : des personnages tout Le Barbier de Séville, c’est lui le tenant à fait traditionnels de la commedia du rôle-titre ! dell’arte pris dans les rouages d’une Don Pasquale intrigue des plus conventionnelles. L’éternelle (mais désopilante !) histoire du barbon ridicule qui veut épouser 5 Sofronia ou toutes affaires cessantes une jeune en un clin d’œil veuve apparemment douce et modeste l’enfer du jeu fermement décidée à vivre son bonheur Par Benjamin François avec le jeune homme qu’elle aime. Il y a de bonnes et de mauvaises raisons de se marier : le vieux bouffon On lit souvent que le dernier opéra à renouveler en faisant triompher cacochyme Don Pasquale préfère de Gaetano Donizetti serait une œuvre le plaisir de l’instant. déshériter son neveu Ernesto plutôt Le dernier grand légère dans la droite ligne des farces que de le laisser épouser une jolie « à la napolitaine ». En quelque sorte, jeune femme – veuve de surcroît – succès de Donizetti l’apothéose de l’opera buffa (mais pas sans le sou. Et le vieillard acariâtre, le dernier, songeons au Falstaff de Verdi Un lever de figure drolatique entre toutes, fait Don Pasquale est le dernier grand créé un demi-siècle après) issu de même mieux : le voici bientôt qui se succès de Donizetti dont la raison va la populaire commedia dell’ arte, tout rideau enlevé met en tête de convoler en justes noces progressivement sombrer jusqu’à son droit venue d’Italie. Cela est vrai, mais avec la première venue, manière bien internement, le 1er février 1846, dans ne devrait pas nous faire perdre de vue, Avant même que la frénésie ne s’empare peu élégante de déshériter le neveu. une maison de santé d’Ivry-sur-Seine. au-delà de son irrésistible drôlerie très du plateau dès les premiers instants, Malin d’entre les malins, le Docteur Atteint tout comme Robert Schumann proche des comédies de Molière, que Donizetti n’a pas son pareil pour Malatesta lui vient en aide : pourquoi d’une forme très avancée de syphilis, l’œuvre adopte parfois des accents déclencher un véritable cataclysme n’épouserait-il pas sa sœur, la sage le compositeur sombrera à demi-paralysé quasi-féministes qui reposent sur sonore en lever de rideau. La surprise et douce Sofronia, élevée dans un dans la folie comme ses deux plus un rôle féminin principal de femme et les rebondissements régneront couvent de bonnes sœurs ? Hélas célèbres héroïnes, Anna Bolena et Lucia libre et revendicatrice. Un personnage bientôt en maître sur la scène lyrique, pour Don Pasquale, Sofronia a pris di Lammermoor. Sa carrière musicale qui n’hésite pas à user de tous les mais la première des surprises est les atours de Norina, la fiancée avait été extrêmement brillante, mais stratagèmes à sa disposition pour qu’il commande à l’orchestre de s’assagir d’Ernesto : convaincue par Malatesta le destin rattrapa tragiquement ce presque imposer une « tyrannie pour permettre deux envols, l’un que le meilleur moyen de s’unir à musicien qui avait élu domicile près domestique » à son barbon ! mélancolique et l’autre espiègle, Ernesto est d’épouser d’abord le barbon, de Paris, ville où sa maladie le retenait bientôt repris par le couple de jeunes Norina accepte le marché. La vie de prisonnier. Il ne pourra retrouver sa Soixante-neuvième ouvrage premiers, Ernesto et Norina. Don Pasquale Pasquale devient rapidement un enfer : ville natale de Bergame pour s’y composé par Gaetano Donizetti va leur pourrir la vie avec ses airs l’épouse s’avère insupportable, mène éteindre le 5 avril 1848 que grâce à une (1797 – 1848), Don Pasquale est en d’indécrottable vieux ronchon, de vieillard la maisonnée à la baguette, dépense intervention diplomatique autrichienne. quelque sorte le « chant du cygne » tout aussi lubrique que vaniteux, sans compter, malmenant le géronte Le 3 janvier 1843, Don Pasquale était et l’apothéose de l’opera buffa italien. jouisseur, pour ne pas dire libidineux, qui regrette amèrement son choix. créé au Théâtre Italien et c’est un Après Linda di Chamounix (1842), pingre et ridicule à souhait. Persuadé que sa nouvelle épouse immense succès populaire qui s’étend comédie larmoyante avec « scène de Incroyablement drôle, il constituera le trompe et rencontre un amant en immédiatement à toute l’Europe et folie », Donizetti délaisse le mélodrame un des rôles de basse bouffe les plus secret, Don Pasquale lui tend un même bien au-delà. Les Etats-Unis romantique et ses héroïnes évanescentes désopilants jamais écrits par Donizetti. guet-apens, mais le piège se referme par exemple accueillent chaleureusement pour renouer avec la verve jubilatoire Dès l’ouverture, le spectateur comprend sur lui : comprenant qu’il s’est fait berné, Don Pasquale en 1846. Cet opera buffa de l’opera buffa, genre dans lequel qu’une irrésistible comédie à l’italienne il reconnaît aussi que le mariage n’est devient rapidement l’ouvrage de s’était si brillamment illustré Rossini, va faire tourbillonner les personnages pas fait pour lui… Le voici contraint Donizetti le plus représenté ; dans la mais qui commençait à se scléroser jusqu’à leur en faire perdre la tête ! et forcé d’accepter l’union d’Ernesto catégorie des opéras comiques, il ne quelque peu, et que Donizetti parvient Et en prime, contrairement à son et Norina. se fera damer le pion que par le Falstaff de Verdi en 1893. Au lendemain de de même que la clarté caractéristique Côté nouveautés, il remplaça les récitatifs du poignet, en usant aussi bien de la première, seule la presse parisienne de son écriture musicale ne sont en accompagnés au clavier par des liaisons douceur que de la plus extrême vivacité se montre timorée, critiquant le livret rien le fruit du hasard, même si cette orchestrales qui assurent une plus de caractère : Don Pasquale doit en qu’elle trouve paresseux et la musique commande du Théâtre Italien de Paris grande continuité. Tout en s’inscrivant faire l’expérience à ses propres dépens : de Donizetti que l’on vilipende à cause puise son inspiration d’un livret dans la légèreté rythmique rossinienne, au IIIème acte, après quelques échanges de sa verve facile (« une musique nouvelle préexistant d’Angelo Anelli (1761 – 1820), le musicien pratiqua une orchestration à fleurets mouchetés, le ton monte 7 sur un canevas flétri »). Mais qu’importe, lui-même tiré d’une comédie ample et raffinée qui annonce les grandes jusqu’à ce que la scène de ménage ovationné par le public, Donizetti vient élisabéthaine de Ben Jonson (1572– 1637), pages symphoniques du drame verdien. se conclut sur une magistrale gifle de conquérir Paris, capitale du monde The Silent Woman créée à Milan en 1810. Dans cette œuvre charnière, il faut veiller infligée par Norina. Le scandale fut à musical du XIXe siècle. À cette époque Le succès de l’ouvrage fut conséquent à privilégier une interprétation qui l’avenant lors de la création non pas qui va de la mort de Bellini en 1835 à pour rester au répertoire pendant plus préserve la fraîcheur et l’humour tant à cause du geste de théâtre que l’émergence de Verdi, on peut même de vingt ans et être repris à Vienne caractéristiques d’une intrigue comique parce que le rideau de la comédie se dire que Donizetti a conquis l’opéra en août 1842.
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