Document generated on 09/28/2021 2:53 a.m. Séquences La revue de cinéma Vues d’ensemble Le cinéma québécois des années 90 Number 215, September–October 2001 URI: https://id.erudit.org/iderudit/48679ac See table of contents Publisher(s) La revue Séquences Inc. ISSN 0037-2412 (print) 1923-5100 (digital) Explore this journal Cite this note (2001). Vues d’ensemble. Séquences, (215), 51–60. Tous droits réservés © La revue Séquences Inc., 2000 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ À LA VERTICALE DE L'ÉTÉ D'une rare beauté, À la verticale de l'été, objet insolite s'il en est un dans le paysage cinématographique estival, marque le retour tant attendu de Trân Anh Hùng après Cyclo/Xich lo (1995) et L'Odeur de la papaye verte/Mui du du xanh (1993). Véritable esthète du cinéma, le réalisateur français d'origine vietnamienne confirme, avec ce troisième long métrage, son éton­ nant sens du cadre et du rythme. S'appuyant sur une trame narrative d'une grande simplicité (certes tantôt peu convaincante, tantôt trop elliptique), Trân Anh Hùng renoue avec le délicat lyrisme de sa première œuvre pour capter la douce A la verticale de l'été immobilité propre aux siestes de son gnifiques où le jaune des murs, le vert de la enfance et communiquer au spectateur la nature luxuriante, le bleu de l'eau, le blanc lancinante sensualité dont est empreint de la peau des femmes se répondent, sem­ l'été vietnamien. Entre les préparations du blent colorer le temps et révéler les états repas anniversaire de la mort de leur mère d'âme comme les multiples pièces musi­ et, un mois plus tard, celles d'un dîner à la cales, que se dessine peu à peu la fragilité mémoire de leur père, trois sœurs et les du bonheur, de l'harmonie. hommes qui gravitent autour d'elles : trois Toutefois, l'accumulation d'ellipses visions idéalisées du bonheur, de l'amour, narratives qui désoriente le spectateur et du couple, trois secrets, quelques cette succession de tableaux tous plus soupçons, déceptions, tentations et magnifiques les uns que les autres, mais trahisons qui affleurent et, imperceptible­ quasi statiques, en lasseront plusieurs, mal­ ment, rongent la sérénité de façade. Puis heureusement rompus au rythme étour­ toujours cette ville, omniprésente, idéa­ dissant et aux intrigues alambiquées de lisée : Hanoi, et cette impression du temps trop nombreuses productions. qui s'étire, indéfiniment. Dominique Pellerin Une formidable émotion et un indes­ criptible monde de sensations, surtout, France/Allemagne/Vietnam 2000, 112 minutes - Réal. : Trân All access: Front Row. Backstage Live! exsudent de la dernière œuvre du cinéaste. Anh Hùng - Scén. : Trân Anh Hùng - Int. : Trân Nu Yen Khê, Attentif aux gestes quotidiens, celui-ci Nguyén Nhu Qhynh, Lé Khanh, Ngô Quang Hâi, Chu Hùng, mises en scène de bout en bout et entre­ peaufine sa mise en scène avec un tel Trân Manh Cuông - Dist. : TVA International. coupées d'entrevues sans intérêt. Pendant doigté qu'il donne l'impression d'immo­ que ce star system sympathise avec lui- biliser le temps, de rendre palpable l'im­ ALL ACCESS: FRONT ROW. même, le cirque IMAX continue sur sa matériel. La caméra s'attarde aux moin­ BACKSTAGE LIVE! lancée : grand écran et son tonitruant ca­ dres vacillements des regards féminins, aux mouflent un contenu résolument insipide. volutes des plats fumants, à l'eau qui Ils sont populaires, riches et n'ont pas de Pour gonfler l'ennui, on a tellement tombe à verse, frémit, ruisselle ou bouil­ boutons. Ils n'ont rien à dire, mais ils par­ découpé au montage les séquences d'inter­ lonne... Elle enregistre, en creux, tout ce lent quand même. Sting, Sheryl Crow, views (mettant en scène l'artiste techno qui semble appartenir au domaine de l'in­ Carlos Santana et quelques autres sont les MOBY, qui était le seul à avoir quelque visible et de l'indicible. Ce n'est alors qu'au protagonistes de All access: Front Row. chose à dire) que sa présence devient hasard de gros plans somptueux, de longs Backstage Live!, le nouveau vidéoclip inutile. Insignifiant. plans-séquences quasi silencieux mais IMAX. En assistant, à partir de l'arrière- Sandro Forte combien évocateurs, d'éclairages subtils, scène, aux tests de son précédant les spec­ de jeux d'ombres et de transparences raf­ tacles des gros noms de la pop actuelle, finés, de scènes quotidiennes itératives, Etats-Unis 2001, 64 minutes - Réal. : Martyn Atkins - Avec : nous pénétrons une intimité préfabriquée. Sting, Sheryl Crow, Carlos Santana, B.B. King, Macy Grey - ainsi que de décors et de costumes ma- Les situations intimes sont, évidemment, Dist. : IMAX Corporation. SÉQUENCES 215 septembre/octobre 2001 derrière les récents dessins animés du stu­ dio Disney (Beauty and the Beast et The Hunchback of Notre Dame) est de retour avec Atlantis: The Lost Empire. C'est sans aucun doute le projet le plus ambitieux au niveau technique pour Disney : effets spé­ ciaux numériques intégrés avec de l'ani­ mation traditionnelle de dessin 2D et, surtout, choix du cinémascope pour mieux exploiter l'extraordinaire pro­ fondeur de champ lors des nombreux plans d'ensemble. Techniquement, le film impressionne autant au plan visuel (l'animation est de haut niveau) qu'au plan sonore (une utili­ déçoivent rapidement. Le récit se fonde sur sation dynamique et impressionnante du une fête que donne un couple nouvelle­ son Surround), et l'action est rondement ment réconcilié pour leur anniversaire de menée. Ceci étant dit, le scénario, simpliste, mariage. L'amorce laisse à espérer un film aurait eu avantage à être plus étoffé, d'au­ léger, survolant la contingence, mais bien tant plus qu'il y avait réellement matière à vite se déploient quantité de petits drames réflexion et originalité dans un sujet aussi intimes, puériles et stériles. En effet, cette fascinant que le mystère entourant la dis­ fête devient l'occasion propice pour tout ce parition de l'Adantide et une civilisation beau monde invité de prendre de l'ecstasy. perdue depuis quelque 2 400 ans). On nous De là ils peuvent joyeusement sauter sur le ressert malheureusement le même discours gazon, se rouler sur le plancher et se faire sur le respect de la culture et des autres THE ANNIVERSARY PARTY de jolies petites couettes. Bien sûr, on origines ethniques, sur l'importance de n'évite pas les effets de caméra qui tentent préserver cette civilisation inconnue face au Il existe un genre cinématographique de communiquer l'intoxication ambiante. pouvoir, à l'argent et à l'armée. américain qu'on ne mentionne guère et Mouvements diagonaux, tournoyants, À l'exception du personnage de Vinny qui pourtant est présent dans ce cinéma enfin toutes ces redites qu'on espérait ne Santorini, l'expert en démolition qui est depuis ses tous débuts, genre que l'on plus jamais voir. Quand la lucidité dis­ vraiment hilarant, les autres personnages, pourrait désigner par le terme d'autoparo- paraît, les nombreuses crises éclatent, per­ souvent colorés et fort comiques dans ce die. The Anniversary Party s'inscrit dans mettant à tous les acteurs ou presque de genre de film, sont ici peu développés et cette catégorie. Le film se veut en fait une crier, de pleurer, de sangloter et de gémir. stéréotypés (notamment celui de Helga boutade aux complications matérielles Reprenant donc le principal motif holly­ Sinclair qui est une réplique féminine du qu'occasionne un tournage. Cet affront, woodien, soit l'émotion en son approche la commandant Rourke et le personnage de bien léger et parfaitement inoffensif dans plus biologique et presque virale, et le Gaétan Molière, alias « Mole », un géologue la mesure où il est déjà institutionnel, s'ex­ développant, The Anniversary Party français qui, évidemment, souffre d'un prime surtout par la distribution étroite plutôt que de déranger, confirme le fonde­ énorme problème d'hygiène et qui dort lit­ des tâches et le choix d'une caméra légère ment et la valeur de l'industrie. téralement dans de la boue). De plus, le et numérique, et la typographie « dactylo­ Julie Tremblay héros du film, Milo, ressemble étrangement graphique » du générique confirme l'air au personnage de Tintin de Hergé. indépendant qu'il se donne. Film d'acteurs Pascal Grenier États-Unis 2001, 115 minutes - Réal. : Jennifer Jason Leigh, avant tout — des photos des deux person­ Alan Cumming - Scén. : Jennifer Jason Leigh, Alan Cumming nages principaux couvrent les murs de leur — Int. : Jennifer Jason Leigh, Alan Cumming, Jane Adams, ^•1 Atlantis : L'empire perdu Kevin Kline, Gwyneth Paltrow, Phoebe Cates - Dist. : Alliance États-Unis 2001, 90 minutes - Réal. : Gary Trousdale, Kirk maison, les plans grossissent les visages des Atlantis Vivafilm. Wise - Scén. : Tab Murphy — Voix : Michael J. Fox, James nombreuses vedettes qui ont accepté de se Garner, Don Novello, Phil Morris, Claudia Christian, Corey Burton, Leonard Nimoy, Jim Varney - Dist. : Buena Vista prêter au jeu —, il démontre surtout le ca­ Distribution. ractère inexpérimenté et juvénile de ses ATLANTIS: THE LOST EMPIRE créateurs. Incapables de se débarrasser de la péripétie dramatique qui devrait mettre Le trio (Gary Trousdale et Kirk Wise à la leurs talents en valeur, Leigh et Cumming réalisation et Don Hahn à la production) SÉQUENCES 215 septembre/'octobre 2001 LES FIL ^H Odishon AUDITION Japon 1999, 115 minutes - Réal.
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