
Études photographiques 4 | Mai 1998 Photographie et hallucination/L'utopie chronophotographique Perspectives critiques/Questions de muséologie Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/etudesphotographiques/444 ISSN : 1777-5302 Éditeur Société française de photographie Édition imprimée Date de publication : 1 mai 1998 ISSN : 1270-9050 Référence électronique Études photographiques, 4 | Mai 1998, « Photographie et hallucination/L'utopie chronophotographique » [En ligne], mis en ligne le 04 février 2005, consulté le 16 février 2020. URL : http:// journals.openedition.org/etudesphotographiques/444 Ce document a été généré automatiquement le 16 février 2020. Propriété intellectuelle 1 SOMMAIRE Sous l'histoire, la photographie André Gunthert Notes de lecture L'Art du nu au XIXe siecle. Le photographe et son modele (cat. exp.), textes de S.Aubenas, P.Comar, S. de Decker-Heftler, D. de Font-Réaulx, B.Foucart, L.Mannoni, C.Mathon, H.Pinet, M.Poivert, E.Schwartz, Paris, Hazan-Bibliothèque nationale de France, 1997, 200 p., 200 ill. NB & coul., bibl., 190 F. Michel Frizot Brassaï, Marcel Proust sous l'emprise de la photographie, Paris, Gallimard, 1997, 176 p., 16 ill. NB hors texte, 110 F. Paul-Louis Roubert Olivier LUGON, La Photographie en Allemagne. Anthologie de textes (1919-1939), Nîmes, éd. Jacqueline Chambon, 1997, 496 p., ill. NB, bibl., chronol., ind., 280 F. Michel Poivert Julius von SCHLOSSER, Histoire du portrait en cire (trad. de l'allemand par É. Pommier, postface de T. Medicus), Paris, Macula, 1997, 235 p., 92 ill. NB, bibl., ind., 180 F. Denis Canguilhem Jean-Michel BOUHOURS, Patrick de HAAS (dir.), Man Ray, directeur du mauvais movies, Centre Georges Pompidou, Paris, 1997, 208 p., ill. NB, chronol., ind., bibl., 140 F. Michel Poivert Christian BOUQUERET, Des Années folles aux années noires. La Nouvelle Vision photographique en France, 1920-1940, Paris, Marval, 1997, 285 p., 269 ill. NB et coul., biogr., bibl., ind., 490 F. Olivier Lugon Mark HAWORTH-BOOTH, Photography : An Independent Art, Princeton (New Jersey), Princeton University Press, 1997, 208 p., 52 ill. NB, 48 ill. coul., 39,95 $. Marta Braun Gilles A. TIBERGHIEN, Patrick Tosani, Paris, Hazan, 1997, 112 p., 77 ill. coul., bibl., 120 F. Nathalie Boulouch Olympe Aguado (1827-1894) photographe (cat. exp.), textes de R. Rapetti, H. Bocard, A. McCauley, M. Poivert, S. Morand, Strasbourg, musées de Strasbourg, 1997, 216 p., 134 ill. NB, 78 ill. coul., bibl., 150 F. Bernard Marbot S. SAUVADON, B. FERET, Fonds photographique Jules Bonnel (1864-1935), Archives départementales de l'Ardèche, 1996, 98 p., 97 ill. NB, ind. Annie-Dominique Denhez Projections, les transports de l'image (cat. exp.), textes de J. Aumont, Y. Beauvais, R. Bellour, G. Careri, H. Damisch, M. Frizot, P. de Haas, A. Minazzoli, D. Païni, Paris, Hazan-Le Fresnoy- AFAA, 1997, 235 p., ill. NB et coul., bibl., ann., 145 F. Nathalie Boulouch Études photographiques, 4 | 2005 2 Nécrologie Paolo Constantini (1959-1997) Francoise Heilbrun Photographie et hallucination Nerval et l'expérience du daguerréotype Paul-Louis Roubert Les lucarnes de l'infini Denis Pellerin L'utopie chronophotographique Passage de Vénus Le Revolver photographique de Jules Janssen Monique Sicard Visualisation et visibilité Marey et la méthode graphique Joel Snyder Histoire Une étape du déclin La SFP pendant la Seconde Guerre mondiale Françoise Denoyelle Perspectives critiques Le dernier tabloïd Image de presse et culture médiatique dans l'oeuvre d'Andy Warhol Vincent Lavoie Questions de muséologie Questions de méthode À propos de "Paris sous l'objectif" Anne Cartier-Bresson Études photographiques, 4 | 2005 3 Sous l'histoire, la photographie André Gunthert 1 Un de nos lecteurs m'interrogeait récemment sur le sens de la “forte composante” d'analyses historiques parmi les articles publiés dans Études photographiques1. Au vu du programme généraliste affiché dans l'éditorial du premier numéro de la revue, la question mérite assurément débat. La réponse qui consisterait à compter le nombre des historiens au sein de la rédaction, ou celui des contributions proposées relevant de cette spécialité ne peut suffire, car elle ne ferait que s'arrêter au symptôme de ce fait désormais largement constaté: la prégnance généralisée de l'approche historique, dans le champ des sciences humaines et au-delà, balisée par quelques travaux majeurs depuis les années 1960, en particulier ceux de Michel Foucault. 2 Les raisons fort complexes de cet engouement commencent à être analysées. Outre celles qui relèvent de mutations fondamentales de nos sociétés, et qui ont conduit à différentes formes de revalorisation du passé2, ou celles qui dépendent de l'évolution de la démarche scientifique, qui amènent à considérer les phénomènes sous un angle événementiel3, on n'aura garde d'oublier celles qui tiennent au renouvellement profond de la discipline historique elle-même, qui enseigne une approche à la fois plus ambitieuse, dans le choix de ses problématiques ou de ses objets, et plus humble, dans ses évaluations et ses conclusions, que l'ancienne chronique positiviste. Nul hasard dans le fait qu'une telle approche, plus que jamais attentive à la complexité des événements, au réseau des contextes et des déterminations, à la dimension de la surprise et de l'accident, puisse faire figure de modèle, voire de garde-fou, pour une époque qui se défie autant des certitudes de l'idéologie que du caractère hasardeux des opinions. 3 Cette constatation d'ordre général suffit-elle à expliquer l'inflexion historienne d'Études photographiques? Peut-être pas. Car il existe bien une relation de structure entre l'histoire et la photographie. Amateur des photogrammes de Man Ray ou des expérimentations avant-gardistes de Moholy-Nagy, Walter Benjamin ne verra pourtant son intérêt pour la photographie cristalliser qu'au moment où il sera confronté à des collections historiques, et donnera à sa première théorie de l'image moderne la forme d'une “Petite histoire de la photographie”. L'inquiétant surgissement de présence qu'il décèle dans certains portraits ne pouvait être aperçu qu'à proportion de leur éloignement dans le passé. Or, la célèbre Études photographiques, 4 | 2005 4 expression qu'il en donne dans sa définition de l'aura, l'“unique apparition d'un lointain, aussi proche qu'elle puisse être”, est aussi la formule qui emblématise sa quête d'une nouvelle méthode historique, et qui vise à une forme d'expérimentation du passé4. 4 Comme l'histoire, la photographie ne rend compte ni des choses ni des essences, mais seulement des événements. Comme la photographie, l'histoire est cette médiation renversante qui fait s'entrechoquer les aiguilles du temps, et remet au présent quelque chose du passé. L'une et l'autre ont en partage d'être perçues par le plus grand nombre comme un pur miroir, un reflet transparent du monde, par l'artifice d'un processus de représentation ostensiblement modeste, qui dissimule volontiers, dans la mise en avant de l'objet choisi, l'intervention d'un ensemble de tris et d'options: vitesse ou profondeur, cadre, éclairage et rendu. Faut-il tirer argument de cette homologie structurelle de l'histoire et de la photographie, repérée par Benjamin, pour exclure ici tout autre mode d'approche que l'analyse historique? Évidemment non. Du moins peut-on comprendre pourquoi celle-ci trouve en la photographie un terrain si favorable mais par pour autant conquis d'avance. NOTES 1. Cf. Philippe Geneste, “La photographie, laboratoire de la modernité” (entretien avec A. Gunthert), L'École émancipée, 82e année, n° 5, décembre 1997, p. 33. 2. Voir notamment Françoise Choay, L'Allégorie du patrimoine, Paris, Le Seuil, 1992. 3. Voir notamment François Dosse, “L'événementialisation du sens”, L'Empire du sens. L'humanisation des sciences humaines, Paris, La Découverte, 1995, p. 337-348. 4. Cf. Walter Benjamin, “Sur quelques thèmes baudelairiens” (traduit de l'allemand par M. de Gandillac et J.Lacoste), Charles Baudelaire. Un poète lyrique à l'apogée du capitalisme, Paris, Payot, 1982, p.147-208. Études photographiques, 4 | 2005 5 Notes de lecture Études photographiques, 4 | 2005 6 L'Art du nu au XIXe siecle. Le photographe et son modele (cat. exp.), textes de S.Aubenas, P.Comar, S. de Decker-Heftler, D. de Font-Réaulx, B.Foucart, L.Mannoni, C.Mathon, H.Pinet, M.Poivert, E.Schwartz, Paris, Hazan-Bibliothèque nationale de France, 1997, 200 p., 200 ill. NB & coul., bibl., 190 F. Michel Frizot 1 La saisie photographique du corps nu est à l'évidence une des grandes affaires de la deuxième moitié du XIXe siècle, notamment par ses répercussions sur les moeurs. Le sujet a déjà été abordé par plusieurs expositions importantes et de nombreux ouvrages, qui tentaient d'analyser, de manière souvent désordonnée, les spécificités et les ruptures qu'impose le dispositif photographique (objectivité, réalisme, impression de présence effective). Sans doute, quelque chose avait changé dans le regard, à partir du moment où l'on pouvait percevoir, au-delà d'une feuille de papier, une personne nue que l'on savait vivante, réelle¤ 2 L'exposition de la Bibliothèque nationale de France se proposait d'aborder cette question avec d'autres ambitions, puisqu'il s'agissait de traiter simultanément deux questions majeures touchant au développement de la photographie au XIXe siècle: d'une part ses relations avec l'art (ou la création artistique en général), d'autre part la singularité du nu "en photographie", ou plus largement encore de la nudité dans l'image photographique. Études photographiques, 4 | 2005 7 Ce qui pourrait s'énoncer ainsi: la photographie était-elle vouée à faire allégeance aux beaux-arts? le nu est-il un "genre" en photographie (s'il l'a jamais été dans les arts)? Ces interrogations disjointes, non formulées, se trouvaient pourtant confondues par ellipse dans un intitulé ambigu: "L'Art du nu au XIXe siècle", soulignant ainsi la fausse logique d'une idée reçue, celle de la préséance des arts, donc de la dépendance de la photographie, dont le statut de nouveauté absolue se trouve une nouvelle fois ingéré et digéré sous nos yeux par la pseudo-problématique de la représentation.
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