■ ■■■■■■ Le Mécano de la «General» Un film de Buster KEATON LYCÉENS AU CINÉMA ■ ■■■■■■ Sommaire 2 GÉNÉRIQUE / SYNOPSIS 3 ÉDITORIAL 4 LE RÉALISATEUR 6 LA LIGNE DE VIE DU FILM 7 PERSONNAGES ET ACTEURS PRINCIPAUX 8 DÉCOUPAGE SÉQUENTIEL LYCÉENS AU CINÉMA 9 ANALYSE DU RÉCIT 10 ANALYSE D’UNE SÉQUENCE 14 ORIENTATIONS 16 CLÉS POUR DES MOMENTS CLÉS 17 EXPLORATIONS 18 LE LANGAGE DU FILM 20 L’AFFICHE / LA CRITIQUE 21 BIBLIOGRAPHIE 22 AUTOUR DU FILM 2 ■ GÉNÉRIQUE ■ SYNOPSIS Etats-Unis, 1926 1861, Géorgie. La guerre de Sécession commence. Johnnie Gray, mécanicien, a deux amours : Titre original : The General Annabelle Lee et sa locomotive, la « General ». À l’exemple du frère de la jeune fille et sur la suggestion de celle-ci, Johnnie se précipite au bureau de recrutement quand les combats Réalisation : Buster Keaton et Clyde Bruckman. Scénario et intertitres : Buster Keaton et Clyde s’approchent. Mais on juge, sans le lui dire, qu’il sera plus utile au Sud en gardant son métier. Bruckman, d’après le livre de William Pittinger, The Great Locomotive Chase Convaincue que Johnnie n’a même pas tenté de s’enrôler, Annabelle jure qu’elle ne le reverra qu’une Adaptation : Al Boasberg et Charles Smith. fois l’uniforme revêtu… Photographie : J. Devereux Jennings, Bert Haines. Costumes et maquillage : J.K. Pitcairn, Fred Un an plus tard, des espions nordistes volent la « General », et Johnnie se lance à leur poursuite aux C. Ryle, Bernie Hubbel. Directeur technique et décors : Fred Gabourie. Effets lumineux : commandes d’une autre locomotive volée. Il ignore la présence d’Annabelle dans le train des espions. Denver Harmon. Chef mécanicien : Fred Wrihght. Effets spéciaux : Jack Little. Montage : Venant à bout d’obstacles divers, il entre dans les lignes nordistes puis se réfugie dans une maison. J. Sherman Kell, Hary Barnes, Buster Keaton. Musique et bruitage (réalisés après 1928) : Konrad Caché sous une table, il assiste à une réunion de l’état-major ennemi et découvre qu’Annabelle est Elfers leur prisonnière. La nuit, en uniforme nordiste, il emmène la jeune prisonnière, persuadée qu’il n’est venu que pour la sauver, et récupère sa « General ». Les Nordistes se lancent alors à sa poursuite en Interprétation : Johnnie (ou Johnny ou Johny) Gray Buster Keaton Annabelle (ou Annabel ou sens inverse, dans un second train. Malgré les maladresses d’Annabelle, Johnnie prend de l’avance, Mary) Lee Marion Mack Capitaine Anderson (espion) Glen Cavender General nordiste Thatcher change d’uniforme pour échapper aux balles sudistes et informe l’état-major de son camp de la Jim Farley Général sudiste Frederick Vroom Le père d’Annabelle Charles Smith Le frère stratégie ennemie. Ayant fait chuter ses poursuivants sur un pont qu’il a enflammé, Johnnie participe d’Annabelle Frank Barnes Trois officiers nordistes Joe Keaton, Mike Donlin et Tom Nawn à la contre-attaque sudiste et met à mal, accidentellement, l’armée nordiste. Il est engagé comme Le recruteur Frank Agney lieutenant, conquérant définitivement le cœur d’Annabelle. Production : Buster Keaton Productions Inc., pour United Artists-Joseph M. Schenck. Distribution : United Artists Corporation. Format : 1/1, 33 Durée actuelle : 1h 15 Distribution : Les Grands Films Classiques Sortie à New York : 18 décembre 1926 Sortie à Paris : 11 mars 1927 Les dossiers pédagogiques et les fiches-élèves de l'opération lycéens au cinéma Dossier Le Mécano de la « General » © BIFI Bibliothèque du film (BIFI) ont été édités par la Bibliothèque du film (BIFI) avec le soutien du Ministère de Auteur : Joël Magny 100, rue du Faubourg Saint-Antoine - 75012 PARIS la culture et de la communication (Centre national de la cinématographie). Maquette : Public Image Factory Iconographie : photogrammes, Les Grands Films Classiques, Tél : 01 53 02 22 30 - Fax : 01 53 02 22 39 Rédacteur en chef : Frédéric Strauss. réalisés par Sylvie Pliskin./ Portraits de Buster Keaton (couverture et p.4) D.R. Site Internet : www.bifi.fr 3 ■ ÉDITORIAL Le film d’un poète géomètre « J’étais plus fier de ce film que de tous ceux que j’avais jamais réalisés ». Des années après sa réalisation, en 1926, critiques et public confirmeront ce jugement de Keaton sur ce qui est non seulement un de ses chefs-d’œuvre, mais un sommet de l’art muet et du cinéma tout court. Le Mécano de la « General » révéla un véritable « auteur », une personnalité dont la seule présence à l’écran suffisait à imposer un univers poétique original et puissant, et dont l’œil derrière la caméra définissait un espace à la géométrie impitoyable mais jamais desséchante. On admire d’abord, dans Le Mécano de la « General », l’étonnante rigueur d’une construction parfaitement symétrique, un va-et-vient ferroviaire dont l’ampleur n’a d’égale que l’élégance. Pour Keaton, comme pour l’un de ses plus grands admirateurs, Maurice Schérer, alias Éric Rohmer, le cinéma est avant tout « art de l’espace », inscription du corps de Johnnie Gray (Buster Keaton) dans un réseau de lignes figuratives, horizontales ou verticales, et de trajectoires invisibles dessinées par le mouvement incessant du personnage. Ce qui fait la réussite et la modernité du Mécano de la « General », c’est que cette géométrie dans l’espace repose sur la faculté du cinéma de donner à voir le « grain » même de la Deux locomotives pour dessiner des lignes dans l’espace. réalité. Mis en scène dans un parfait respect de l’authenticité historique, comme de la réalité immédiate – ni trucages, ni « transparences », ni cascadeurs – Le Mécano de la « General » tire sa force d’un univers burlesque qui confine parfois au fantastique reposant sur un réalisme physique absolu. Joël Magny 4 ■ LE RÉALISATEUR Keaton ou l’art de l’espace Keaton n’est pas seulement un personnage Joseph M. Schenck, et, en à peine plus d’un an, va devenir une gloire du ciné- ma burlesque. Son succès, aux côtés de Fatty, est tel que son salaire passe de 40 burlesque, mais un metteur en scène jouant à 500 dollars par semaine entre avril 1917 et fin 1918 et qu’il décline alors des aussi bien de son visage, de son corps, propositions de Jack Warner et William Fox à 1000 dollars. Dès leur premier film, The Butcher Boy, on est frappé par la complémentarité efficace du couple que de l’espace. Buster-Fatty. Elle ne repose pas seulement sur l’opposition entre gros et maigre, mais entre l’exubérance et l’économie de mouvements, la lourdeur du Joseph et Myra Keaton, > Le « casse-cou » corps et les prouesses athlétiques, le sale et le propre, la réaction irréfléchie et la réflexion implicite. Après sept mois sur le front français (sans jamais livrer acteurs dans des tournées Le jeune Francis participe au numéro de ses parents (« Les Trois Keaton ») bataille), Buster poursuit sa collaboration avec Arbuckle jusqu’au début de de spectacles ambulants dès l’âge de trois ans. Selon la légende, c’est Harry Houdini qui, voyant l’en- 1920 (soit une quinzaine de films). (« The Mohawk Indian fant se relever prestement après une chute spectaculaire dans un escalier, s’écria : Medecine Show ») « My, what a buster ! », ce qui peut revêtir des significations diverses : « Quel aux côtés du prestidigitateur dos ! », « Quel casse-cou ! » ou « Quel gros malin ! » ! En 1899, les Trois Keaton > Rival de Chaplin ! Harry Houdini, donnèrent abandonnent les tournées itinérantes pour le « vaudeville » (spectacle de Lorsque Arbuckle passe en 1920 sous contrat avec Adolph Zukor, Joseph naissance le 4 octobre 1895 à music-hall mêlant divers genres) et connaissent un vif succès. Keaton raconte- Schenck crée le Studio Keaton dans d’anciens studios de Chaplin à Hollywood, Joseph Francis Keaton, ra plus tard : « Notre numéro gagna la réputation d’être le plus violent du music-hall. pour y produire les films de Keaton seul. Film de prestige inspiré d’un succès dit Buster, dans les coulisses […] Pop [Joe Keaton] commença par me porter en scène et me laisser tomber sur le de Broadway, The Saphead (Ce crétin de Malec2) crée le personnage de riche oisif plancher. Ensuite, il se mit à essuyer le sol avec moi comme balai. Comme je ne mani- d’un théâtre, à Piqua (Kansas), amoureux et timide qu’on retrouvera dans des films de la maturité (La Croisière festais aucun signe de mécontentement, il prit l’habitude de me lancer d’un bout à pendant la représentation. du Navigator). Le succès grandissant de Keaton auprès du public américain et l’autre de la scène, puis au fond des coulisses, pour finir par me balancer dans la fosse mondial en fait un des principaux rivaux de Chaplin. La vingtaine de films de d’orchestre, où j’atterrissais dans la grosse caisse». Cette violence vaut au spectacle deux bobines que Schenck produits seul puis, à partir de 1921, avec Keaton, de nombreuses interdictions à la suite d’interventions de ligues de protection constituent une des périodes les plus inventives et les plus libres de Keaton. de l’enfance. Mais cet apprentissage forme l’athlète et l’acrobate que sera Dès cette époque, Keaton démontre qu’il n’est pas seulement un personnage Keaton dans tous ses grands films, forge son endurance et lui apprend les ver- burlesque, comme beaucoup de ceux qui sont issus de chez Mack Sennett (Billy tus comiques de l’impassibilité face à l’adversité. Bevan, Chester Conklin, Ben Turpin…). Il a un univers au même titre que Harry Langdon, Harold Loydd, W.C Fields, Laurel et Hardy et, bien sûr, > L’apprentissage avec Fatty Arbuckle Charlie Chaplin. Il est aussi un « metteur en scène », jouant aussi bien d’un L’alcoolisme de Joe aidant, le trio ne trouve plus que des engagements visage apparemment impassible mais d’une grande plasticité, d’un corps qui secondaires à New York, puis se sépare.
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