DES MEMES AUTEURS Robert DURAND, Les campagnes portugaises entre Douro et Tage aux 12e et 13e siècles, Paris, 1982 (667 pages). Robert DURAND, (en collaboration avec Monique BOURIN), Vivre au village au Moyen Age. Les solidarités paysannes, Paris, Messidor, 1984 (258 pages). Didier GUYVARC'H, Vivre et mourir à Rezé auxJ7e et 18e siècles (dans Bulletin de la Société d'Etudes et de Recherches Historiques du Pays de Retz). 1 François MACÉ, La Loire-Atlantique des origines à nos jours, Saint-Jean- d'Angely, 1984 (en collaboration). François MACÉ, Les Grands voiliers nantais (1876-1926), éditions du C.R.D.P., 1985 (en collaboration). DANS LA MEME COLLECTION Daniel PINSON, L'Indépendance confisquée d'une ville ouvrière, Chante- nay, Préface de Michel Verret. ' Emilienne LEROUX, Histoire d'une ville et de ses habitants, Nantes, Tome I préface de Jean Philippot, Tome II préface d'Alain Croix. ^ p Ouvrage collectif du Groupe de recherches historiques de la Maison de Quar- tier de Doulon, Du village à la ville, Doulon. DU VILLAGE A LA CITÉ-JARDIN SAINT-SÉBASTIEN-SUR-LOIRE Tous droits de traduction et d'adaptation réservés pour tous les pays @ ÉDITIONS ARTS-CULTURES-LOISIRS 1986 ROBERT DURAND - DIDIER GUYVARC'H - FRANCOIS MACÉ ET LES «AMtS DE SAINT-SÉBASTIEN» DU VILLAGE A LA CITE-JARDIN, SAINT-SÉBASTIEN -SUR- WIRE depuis les origines Préface : Yves Laurent Post-face : Marcellin Verbe ACL ÉDITION SOCIÉTÉ CROCUS 8 ter, rue du Lieutenant-Marty. 44230 St-Sébastien Principales abréviations utilisées ADLA Archives départementales de Loire-Atlantique AMN Archives municipales de Nantes AMSS Archives municipales/teiSainNSébastien APSS Archives paroissialQ^KSam^S^bastien PREFACE Bien connaître le passé de Saint-Sébastien pour mieux préparer l'avenir, tel était mon souhait auprès de mon ami et collègue Robert Durand pour l'élaboration de ce livre. Cet ouvrage est avant tout historique au sens noble du terme, à savoir qu'il a nécessité une méthodologie et un nécessaire recul par rapport aux événements et aux hommes, qui ont fait la richesse de notre commune. Ce livre puisé aux meilleures sources, à savoir aux archives, va au-delà des connaissances subjectives de chacun d'entre nous. Chercher la vérité objective, telle fut la démarche de nos talentueux auteurs, Durand, Guyvarc'h, Macé. Donner aux Sébastiennais une mémoire collective, c'est nous permettre de mieux connaître l'histoire de cette commune en se référant sans cesse à l'histoire de France, mais aussi en autonomisant notre originalité de ville de banlieue. De plus en plus, comme le disait Fernand Braudel, historien récemment disparu, «il n'est guère niable que fréquemment histoire et sociologie se rejoignent, s'identifient, se confondent et il n 'est guère possible d'esquiver l'histoire». Aussi mon désir le plus cher est-il que ce livre qui nous vaut de l'inédit soit, au même titre que les manuels d'éducation civique, en bonne place et notamment dans toutes les bibliothèques scolaires. Pourquoi ne pas l'avouer ? Nantais d'origine, Sébastiennais d'adoption, j'ai appris à aimer passionnément cette commune que j'avais découverte grâce à ses îles au travers de promenades d'adolescent. Cette commune est un grand village, elle devra le rester. J'affectionne ses quartiers, chacun avec sa spécificité, qui font le charme de cette Cité qui dépasse aujourd'hui 20 000 habitants. J'apprécie la Profondine pour la solidarité et la fraternité qui y règnent, le Portereau pour la convivialité qu'on y retrouve dans ses fêtes, grâce à de dynamiques bénévoles, le Douet pour sa jovialité et son animation dues au travail inlassable de son Comité des Fêtes, le Bourg pour son aspect villageois et les bords de Loire, symbole frondeur, face à l'urbanisation anarchique de l'Ile Beaulieu. Avec ce livre, chacun pourra, notamment les nouveaux habitants de la Fontaine, retrouver les marques d'un riche passé. Il nous importe de bien connaître notre identité historique de ville tranquille. Peu de temps après mon élection, pour des raisons profession- nelles, je devais me rendre à l'I.N.S.E.E. Profitant d'une heure de temps libre, je me mis à consulter les documents statistiques concernant notre commune. Constatant que 79% des concitoyens avaient un jardin à Saint- Sébastien, une idée me vint à l'esprit, notre commune appelée trop souvent avec une connotation péjorative «cité-dortoir» mériterait mieux le titre de «cité-jardin». Loin de moi ce jour-là l'idée que ce slogan, agreste et exigeant, accom- pagné d'une pratique quodidienne volontariste resterait dans l'histoire de notre commune et ferait partie du titre d'un livre. Puisse ce nom montrer simplement l'intérêt que nous attachons au cadre de vie et à l'écologie urbaine. Notre commune a eu la chance d'avoir des hommes, qui, au-delà des idées, ont refusé la facilité, animés d'une ténacité et d'une volonté farouche. Ils s'appellent Cambronne, Fleurus Petitpierre et dans un passé plus récent, Maurice Daniel, Edouard Hervé, Robert Douineau, René Bernier, Marcellin Verbe, aujourd'hui Maire Honoraire. Puissions-nous voir dans ces grands hommes un exemple d'idéal et un modèle de détermination. Qu'il me soit permis de remercier les nombreux Sébastiennais regroupés aujourd'hui en association qui, depuis trois ans inlassablement et réguliè- rement, ont apporté leur savoir et leurs connaissances de la commune pour donner à cet ouvrage un véritable sens au travail collectif. Un de mes anciens professeurs d'université me disait souvent «on ne fait rien sans passion». Passion et vérité, je ne connais pas d'autres mots pour qualifier cet ouvrage. Je souhaite à ce livre, trait d'union entre le passé et l'avenir, toute l'attention qu'il mérité et un plein succès, car c'est une lecture enrichissante et exaltante, source de découvertes et d'enseignements pour... l'avenir. Yves LAURENT Maire de Saint-Sébastien-sur-Loire, Le 26 février 1986. AVANT-PROPOS Le seul ouvrage consacré, à ce jour, à l'histoire de Saint-Sébastien, date de 1897, d'un temps où la commune ne possédait pas encore sa dénomination complète de Saint-Sébastien-sur-Loire. C'est pourquoi il était intitulé : «Saint-Sébastien d'Aignes près Nantes». Il était l'œuvre d'un ecclésiastique, l'abbé A. Radigois, qui le signe en tant qu' «ex-curé de Saint-Sébastien-lez- Nantes». Le livre était dédié par l'auteur à ses «chers paroissiens», invités à prendre connaissance de leur passé pour y revivre «la foi et l'honnêteté de leurs ancêtres», ce qui indiquait d'emblée son propos et ses limites. A vrai dire, ce n'était pas une histoire de la commune, mais celle de la paroisse dans ses limites d'avant 1790, c'est-à-dire englobant les quartiers de Saint-Jacques, de Pirmil et de Vertais. De plus, les considérations de l'abbé Radigois intéressaient presque exclusivement l'histoire religieuse et celle des «grandes familles» ayant fait des dons à l'église paroissiale. On conçoit que ce type d'ouvrage, où tout n'est pas à négliger, ne corresponde plus aux goûts et aux aspirations des Sébastiennais de cette fin du 20e siècle. C'est pour cela qu'un certain nombre d'entre eux manifestaient depuis quelques années leur intention de reconquérir leur passé. Pour ce faire, ils avaient organisé un groupe de recherche qui recueillait des témoignages et des documents photographiques auprès des personnes les mieux ancrées dans la commune. C'est la prise de conscience de cette attente, perçue aussi par le maire, Yves Laurent, et par l'équipe municipale, qui m'a incité, à partir de janvier 1984, à entreprendre ce travail. Pour le mener à bien, il a d'abord été nécessaire de doter le groupe de recherche de structures nouvelles: il est devenu l'association des «Amis de Saint-Sébastien». En même temps, j'ai fait appel à deux historiens qui s'intéressaient déjà à l'histoire de Saint- Sébastien, Didier Guyvarc'h et François Macé, qui ont répondu sans la moindre réticence. L'ouvrage que nous présentons est donc le fruit du travail et de la réflexion de toute une équipe. Mais sa rédaction est l'œuvre de trois historiens, qui assument l'entière responsabilité de tout le contenu. Cette histoire de Saint-Sébastien se veut d'abord rigoureuse et scienti- fique. Les auteurs ont entrepris de rechercher le passé de Saint-Sébastien dans tous les fonds d'archives et dans toutes les séries où il se trouvait enfermé. Ils ont également pris le parti de vérifier tous les renseignements obtenus, en confrontant les diverses sources entre elles et avec les témoi- gnages apportés par la tradition orale et la mémoire collective. D'où les nombreuses références qu'on trouvera dans le texte, au risque de l'alourdir. Cette histoire se veut aussi globale. D'une part, elle s'intéresse à tous les lieux de Saint-Sébastien et à tous leurs habitants ; d'autre part, et surtout, elle cherche à expliquer les comportements et les évolutions en faisant appel aux multiples facteurs (économiques, idéologiques, culturels) qui intervien- nent dans la vie des gens, qu'ils en soient ou non conscients. Mais ces exigences ne devaient pas nuire au caractère concret de nos considérations. Il s'agissait de reconstituer, aux différentes époques, un ensemble de joies et de peines, de faim et de fête, de contraintes et de choix, de croyances et de sentiments vécus par des hommes et des femmes, des êtres de chair et de sang. Bref, de rendre compte de tout ce qui a fait le tissu de la vie de nos ancêtres. C'est pourquoi la parole a été laissée, chaque fois que possible, aux acteurs de l'histoire, qui sont donc abondamment cités.
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