Parc naturel régional du Gâtinais français

Charte paysagère - Lot II : plateau de Mondeville Videlles

Volet I : Diagnostic

SARL Yazde, A.Hachemi, architecte dplg, urbaniste mandataire 99 - 101 rue de Charenton 75012 Paris tel : 01 43 40 03 55 - fax : 01 43 40 13 64

Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg 35, rue du Président Kennedy - 94 140 Alfortville tel : 01 43 75 10 49 - fax : 01 43 75 00 24

Biotope, écologue 3 - 5 rue Lespagnol - 75980 Paris Cedex 20 tel : 01 40 09 04 37 - fax : 01 40 09 16 74

Avril 2008 (version corrigée Parc - LO)

PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) Préambule

Le territoire du plateau de Mondeville-Videlles, espace  le diagnostic : à dominante rurale situé au contact de l’agglomération Dans un premier temps, il consiste à définir la notion parisienne, est un espace sensible. La cohésion du territoire est de “système paysage” à savoir une logique propre fragilisée par les transformations sociales et économiques émanant d’occupation du territoire, héritage d’une culture et d’un savoir de logiques externes qui agissent sur l’identité locale. faire local. Ce “système paysage” est porteur de l’identité particulière du territoire. Dans un deuxième temps sont mis en En effet, ce paysage a été façonné au cours des siècles par la repro- lumière les phénomènes de rupture et les facteurs de transforma- duction de pratiques locales transmises d’une génération tion de ce “système paysage”. à l’autre. Aujourd’hui il est le siège d’usages nouveaux qui mettent en péril l’équilibre traditionnel du territoire et l’identité locale.  le cahier de recommandations : Ce cahier de recommandations consiste en une série L’enjeu auquel répond la Charte, est de rendre possible un dévelop- de propositions de principes d’aménagements et de gestion pement harmonieux du territoire en conciliant ces forces antago- du territoire visant à favoriser un développement respectueux nistes, celles héritées de l’histoire et celles de l’héritage et de l’identité du territoire. Ces recommandations imposées par la modernité. Dans ce sens, les évolutions sont réunies en grandes thématiques qui font chacune l’objet envisagées et soutenues dans la Charte sont de quatre ordres: d’une fiche.  protection des espaces sensibles en incitant à la restauration  le plan d’actions intercommunales :  maintien de l’identité du paysage Il s’agit de propositions d’actions intercommunales transversales  résorption et intégration des éléments négatifs par ou localisées visant à corriger des dysfonctionnements et/ou ren- des reprises forcer des structures porteuses d’identité.  propositions de développement prenant en compte les Ces actions ont un caractère exemplaire. nouvelles dynamiques qui affectent le territoire Chacun des trois volets est présenté sous forme d’un cahier individualisé.

La Charte paysagère se compose de trois volets :

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PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Sommaire

I Diagnostic

1 Le système paysage 7 2 Les dynamiques 29

A . Le site sans l’homme 9 C Les entités paysagères : définition et limites 21 A La pression urbaine 31

A 1 La topographie :  Les trois entités paysagères A 1 La transformation des bourgs anciens un plateau unitaire aux contours découpés  Limites paysagères et découpages A 2 Les extensions pavillonnaires A 2 L’hydrographie : administratifs A 3 Corollaires de l’urbanisation plateau et vallons secs  Découpage communal et complémentarité A 3 La géologie : des terroirs : un développement transversal adéquation du relief et du sous-sol  : porte d’entrée du plateau B Les modifications de l’exploitation du sol 35 de Mondeville et de Videlles B 1 Uniformisation du paysage agricole B. L’homme dans le paysage 11 C 1 Le “plateau cultivé” 22 B 2 Vers un renouveau de la diversité ?  Un espace circonscrit mais ouvert B 3 Conséquences de la modernisation agricole B 1 La couverture végétale 11  Une succession de "pièces"  les boisements  Une grande étendue vouée à l’agriculture  les grandes cultures intensive C Le développement des loisirs  les vergers et le maraîchage  Un milieu naturel réduit 39  Système d’organisation des villages C 1 Les pratiques touristiques existantes B 2 Le bâti 13 et des routes dans l’espace agricole C 2 Concilier découverte et sauvegarde du territoire  Typologie d’implantation des structures urbaines C 2 Le “coteau boisé” 24  Typologie d’habitat, de fermes et de fermes  Un espace d’où l’homme semble absent isolées  Un milieu naturel riche  Un rôle écologique fonctionnel B 3 Les routes et les réseaux 19  Un territoire à l’écart des grands réseaux C 3 Les “vallons jardinés” 26 régionaux  Un espace orienté vers les vallées  Les vallons : lieux privilégiés de relation  Une agriculture diversifiée entre le plateau et les vallées  Des abris écologiques  Le plateau : des routes de traversée qui  Système d’organisation des villages et des ouvrent sur de vastes horizons routes dans l’espace agricole  Un maillage agricole peu dense :  Installations ponctuelles et structures linéaires : des repères visuels

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PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Le système paysage

Dans ce premier chapitre sont étudiées les grandes composantes du territoire : composantes naturelles et composantes humaines.

Le premier chapitre de l‘étude aboutit à la définition d’entités de paysages, sous-ensembles géographiques caractérisés par une logique propre d’occupation du sol.

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échelle 1 : 50 000

légende :

rivières

courbes de niveau

platière de grès et chaos rocheux

sources : carte topographique IGN carte géologique BRGM

8 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Le système paysage

carte géologique

échelle 1 : 100 000

source : carte géologique détaillée de la ,feuille Étampes, Éditions BRGM

Limon loessique

Calcaires de Beauce

Grès et sables de Fontainebleau

Calcaires et argile de Brie

Argiles plastique A Le site sans l’homme :

Cette première partie consiste en une lecture des éléments A 1 La topographie : A 2 L’hydrographie : plateau et vallons secs A 3 La géologie : adéquation du relief et du sous sol de la géographie naturelle préexistante à l’implantation de l’hom- un plateau unitaire aux contours découpés me sur le site : le relief, l’hydrographie et la géologie. Le Plateau de Mondeville et de Videlles est délimité par L’eau très présente dans les vallées humides et marécageuses de La carte de la géologie révèle une parfaite adéquation entre les deux vallées de l’Ecole et de l’, toutes deux l’Essonne et de l’Ecole est quasiment absente le relief et la nature du sous-sol : de direction nord sud, et situées respectivement à l’est du territoire étudié. Le plateau, ses versants ainsi que les et à l’ouest. Il s’étend sur 10 km environ selon une direction géné- vallons sont secs.  le plateau est recouvert de limons loessiques. Les bancs de rale nord-sud. Son niveau moyen se situe entre les côtes NGF 130 calcaires de Beauce et d’Etampes, situés en-dessous, affleurent en et 150. Il présente des ondulations légères suivant des pentes dou- Par ailleurs, l’orientation (ouest / nord ouest – est / sud est) des val- rebord de plateau ces de 1,5 à 3%. lons suit celle des bandes de grès de Fontainebleau.  les versants correspondent à l’affleurement des grès Le plateau est limité par des versants accusés (pentes entre 15 et et sables de Fontainebleau. Les grès sont souvent dénudés 25 %). Ceux-ci sont entaillés à l’ouest et à l’est par et forment des dalles (platières) ou éboulis de pente. des thalwegs1 qui alternent avec des éperons marqués. En quelques endroits des buttes témoins se sont individualisées  les vallons ouest et la plaine de Chevannes sont également (Tertres Noir et Blanc à Soisy, la Justice à Mondeville, Butte ronde et recouverts de limons loessiques Montatout à Boutigny...).  les vallons sont recouverts de colluvions Les thalwegs s’évasent en vallons situés entre les côtes NGF 70 et 80 et suivant une déclivité moyenne de 1 à 2 %, en direction des vallées de l’Essonne ou de l’Ecole.

1 Au nord, la plaine de Chevannes, située à la côte NGF thalweg : ligne joignant les points les plus bas du fond d'une moyenne 80, s’ouvre en direction de la vallée de la Seine. vallée.

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échelle 1 : 50 000

légende :

labours

vergers

boisements

carrière

sources : photo aérienne, éditée par l’IGN carte topographique, éditée par l’IGN DRIRE (carrières)

10 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Le système paysage

Paysage de plateau (Moigny) : Depuis les vallées ou la plaine (Champcueil) : Paysage de vallon () : les terres circonscrites par les boisements Sur le plateau comme dans les vallons, quelques boqueteaux épars ponc- la vaste étendue légèrement bombée magnifie la présence du ciel; le coteau qui circonscrit le plateau dessine un horizon boisé offrent des espaces protégés. tuent et animent l’étendue agricole (Videlles). le paysage de champs ouverts est intégralement voué à l’agriculture inten- omniprésent. Au pied des coteaux, des cultures maraîchères se sont développées sive. à la faveur de sols sableux et abritées par les boisements.

B L’homme dans le paysage

B 1 la couverture végétale :

Ce second chapitre présente une lecture analytique Les boisements : Les grandes cultures : Motifs végétaux : des composantes de base (couverture végétale, typologie urbaine, Une couronne boisée continue d’une largeur moyenne de 500 L’espace du plateau (environ 3000 ha) est voué à l’agriculture. C’est réseaux viaires) du paysage que l’homme a modifiées, créant au mètres ceinture le plateau. un paysage de champs ouverts qui n’est interrompu que par l’hori-  Les boqueteaux : quelques boqueteaux épars d’une taille cours des siècles un lieu habitable. Elle contribue à créer une limite très forte que l’on traverse pour zon de la limite boisée. moyenne de 1 hectare ponctuent et rythment le plateau. aller de l’espace du plateau aux vallons situés en Ces composantes nouvelles sont étudiées dans leur interrelation contrebas. Depuis l’intérieur du plateau, ces boisements créent des Les vallons et la plaine situés en contre-bas sont aussi voués à  Les vergers : on constate la présence de quelques vergers à avec celles décrites précédemment, à savoir le relief, situations de pincement à l’endroit des thalwegs et contribuent à l’agriculture et présentent le même type de paysage mais sur des proximité des villages. Mais la plupart sont en état d’abandon. l’hydrographie et la géologie, de façon à comprendre dans quelle un partage visuel du territoire en sous-espaces ou « pièces »: les dimensions moindres (vallons de 250 ha environ). Seule la plaine de Beauvais (communes de Champcueil, Soisy sur mesure l’homme a tiré parti des richesses naturelles de ce territoire plaines de Mondeville, de Retolut, de Marchais, de Launay et d’Ar- Ecole, Dannemois) possède des vergers dynamiques. et pallié ses inconvénients. mont. L’agriculture de ces communes est marquée par une orientation Depuis le fond des vallées de l’Ecole et de l’Essonne, ils mettent en vers la polyculture (céréales, oléagineux, protéagineux). L’élevage  Les structures végétales linéaires : de rares structures linéaires scène et magnifient le plateau. est très peu présent. Un système d’irrigation s’est développé animent le paysage (alignements ou ponctuations d’arbres, haies récemment par réseau en surface à partir de forages individuels discontinues et lignes de vergers le long des routes de vallons). Situés sur les versants abrupts du plateau, sur les sols pauvres des (pour la culture des betteraves). sables et grès de Fontainebleau, ces boisements sont essentielle- Les boqueteaux et les vergers constituent des motifs végétaux ment composés d’essences feuillues auxquelles s’ajoutent le pin, On observe quelques rares cultures maraîchères en pied de coteau emblématiques du paysage du secteur d’étude. En revanche, les seule essence de conifère présente dans ces boisements. à la faveur de l’affleurement de sols sableux. structures végétales linéaires constituent des motifs secondaires, Leur présence correspond à l’extension maximale du finage agri- qui participent cependant de la qualité et de l’identité du paysage. cole jusqu’à la limite des terres cultivables en rebord inférieur et supérieur de versant.

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Varennes Les Roches

Chêne Bécart

Chêne Coupé L'Abattoir

le bâti

échelle 1 : 50 000

légende :

noyau urbain

extension

sources : photo aérienne, éditée par l’IGN carte topographique, éditée par l’IGN

12 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Le système paysage

Villages de vallée : le village de Dannemois est implanté le long de l’Ecole Villages en pied de coteau : le village de Videlles est implanté en fond de Les fermes forteresses isolées au coeur de l’espace agricole manifestent leur en-deçà de la rupture de pente qui marque la vallée. vallon, lové au creux du coteau. présence : les corps de bâtiment imposent leur silhouette dans le paysage Depuis la RD 141, seuls les toits des maisons sont visibles et la silhouette Depuis la RD 90 , la silhouette s’inscrit sur le fond boisé. (ferme de Mezières sur la commune de Mondeville). bâtie s’inscrit sur le fond boisé de la ripisylve.

B 2 le bâti :

Typologie d’implantation des structures urbaines :

La logique d’implantation des bourgs a privilégié trois types de situations géographiques :

 Au fond des vallées, le long des cours de l’Essonne et de l’Ecole  Au pied des coteaux nord et est (articulation avec la plaine de  En rebord du plateau : Mondeville et quelques hameaux agrico- Effacement des villages dans le paysage : : ce sont les villages les plus importants (de 600 à 3200 hab.) du Chevannes et la vallée de l’Ecole). Il s’agit des petits bourgs agrico- les de petite taille (la Padole, Marchais, Les Roches...). territoire étudié. les de Videlles, Loutteville et Beauvais. L’implantation traditionnelle des villages en lisière ou dans le creux Champcueil fait exception, situé en une position stratégique de des vallées renforce la perception d’un ensemble paysager où la porte d’entrée sur la plaine de Chevannes (2700 hab.). présence humaine est discrète et comme effacée. Seules les fermes isolées font exception : ce sont des repères visuels dans le paysage.

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 13 Moigny : “village rue” développé le long de la RD 141, parallèle au cours de la rivière Ecole. Les maisons et murs de A l’arrière des maisons limite de propriété sont des jardins privés alignés sur la rue. se sont développés le long de la rivière.

"village rue” (Moigny-sur-École) échelle 1 : 15 000

« Les villages rues » : implantation en fond de vallée

On constate une dissymétrie entre les deux vallées :

Vallée de l’Essonne : Vallée de l’Ecole : Nous constatons que la commune de La Ferté Alais s’est dévelop- Nous retrouvons le même type d’implantation de l’autre côté du pée le long de l’Essonne sur sa rive droite. La limite communale plateau de Mondeville, avec la structure urbaine des communes de longe le cours de l’Essonne, barrière naturelle qui « protège » le Dannemois ou de Moigny qui se sont développées le long du cours territoire communal. Bénéficiant de la protection naturelle du cours de l’Ecole. Les villages se logent entre le lit de la rivière et le léger d’eau, le noyau ancien du village s’est étiré dans un premier temps dénivelé qui marque le passage de la vallée aux vallons latéraux. le long de la rivière. Les époques successives du développement Depuis les vallons, seuls les toits des villages sont visibles. ont gagné peu à peu les coteaux. Néanmoins la morphologie pre- mière de l’armature spatiale du village reste une structure étirée Seule la commune de Soisy-sur-Ecole a une distance importante qui s’est développée le long d’un axe viaire, parallèle à l’Essonne. par rapport à la rivière et son développement s’inscrit dans une Les communes de Boutigny ou répondent à la même logi- logique urbaine le long du réseau viaire qui la relie au plateau. C’est que d’implantation. pourquoi sa typologie urbaine se rapproche de celle des « villages groupés ».

14 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Le système paysage

Videlles : Fermes du Chêne Bécart “village groupé”, (Videlles). développé à partir d’un croisement de routes (RD 90 et route commu- nale). Les maisons et murs de limite de propriété sont alignés sur la rue.

"village groupé" (Videlles) échelle 1 : 15 000 "village forteresse” (Retolut) échelle 1 : 15 000 « Les villages groupés » : bourgs agricoles implantés en pied de “Les villages forteresses” : hameaux agricoles coteau ou en rebord de plateau

Il s’agit des hameaux de Marchais et Retolut. Ces villages implantés sur le plateau ne bénéficient pas Ils sont constitués d’une agrégation de fermes, elles-mêmes de protection naturelle et ils se sont constitués de manière grou- composées de plusieurs corps de ferme. Desservis par des voies pée. On remarque un développement à partir communales en boucle ou en impasse, et situés à l’écart des routes du croisement des axes de liaison et une urbanisation dense principales, ces hameaux sont implantés soit au coeur du territoire et radioconcentrique. Ils sont implantés le plus souvent en cultivé (Retolut), soit en lisière de forêt (Marchais). rebord de plateau ou en pied de coteau. Il s’agit des villages de Mondeville, Videlles, Champcueil et Soisy. Certaines fermes se sont groupées par deux ou trois (Chêne Bécart), constituant une forme intermédiaire entre le "village forte- Ces villages éloignés des rivières ont su domestiquer l’eau soit par resse" proprement dit et la "ferme forteresse", isolée et solitaire. forage soit par récolte des eaux pluviales. Le tissu urbain est ponc- tué de points d’eau, puits et mares qui constituent des micro-espa- ces publics dans le village.

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 15 "Ferme forteresse” de Noisement. "Ferme forteresse” de Mézières (Mondeville). Paysage de rue fabriqué par des corps de ferme implantés en limite de Champcueil : ferme “industrielle” (construction avec charpente métallique propriété. et remplissage en brique du début du XXème siècle) en activité.

"ferme forteresse” isolée (Champcueil) ferme à l’intérieur du village (Champcueil) Beauvais : ferme transformée et divisée en habitations Typologie d’habitat, de fermes et de fermes isolées :

Les fermes isolées Les fermes à l’intérieur des villages Certaines d’entre elles sont encore en exploitation mais d’autres Le plateau et les vallées sont ponctués par de grandes fermes qui Elles sont constituées d’au moins un corps de ferme, situé le long ont été transformées. semblent « contrôler » le territoire agricole (Varennes, Marchais, de l’axe principal du village. En effet, au XIXème siècle, certaines fermes ont été séparées de Noisement, Malvoisine, Mézières, leurs terres agricoles ou leurs potagers afin que des Chêne Bécart...). Ces « fermes forteresses » marquent le paysage Elles se composent d’un mur de clôture en pierre et de 2 ou 3 maisons de maîtres se construisent. D’autres ont été divisées en par leur inscription en forme d’enclos composés de murs tout corps de bâtiment dont le tout forme un enclos. (Malgré l’évolution plusieurs habitations et ont été transformées en logements. autour de la bâtisse. Elles sont desservies par les réseaux viaires qui de la structure de certaines de ces fermes, on retrouve encore la La construction de ces bâtisses est souvent en pierre avec de beaux quadrillent le territoire. trace de la forme initiale de ces enclos dans les villages.) appareillages et des portes en bois remarquables.

16 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Le système paysage

Paysage de rue fabriqué par de l’habitat rural en bande (Champcueil). Paysage de rue fabriqué par des Maisons de Maître (La Ferté Alais). Maison de Maître simple (La Ferté Alais).

habitat rural en bande (Champcueil) Maison de Maître double (La Ferté Alais)

Les maisons de maîtres et de villégiature fin XIXème et début XXème Issues de la redivision des fermes et proches des axes de circu- Habitat rural en bande lation, entourées d’un grand terrain, les maisons de maîtres se caractérisent par une architecture classique et parfois sobre. Elles Ce type d’habitat se trouve sur des petites parcelles situées se distinguent du reste de l’espace par leur échelle dans le paysage à proximité des grands corps de ferme des villages. ; souvent composées d’une seule bâtisse assez imposante de R+1 D’une construction sommaire, ils étaient constitués à l’origine d’un avec combles, elles ont un rez-de-chaussée surélevé avec un per- rez-de-chaussée et de combles. La plupart d’entre eux ont subi des ron dans l’axe de l’entrée. élévations au cours des siècles. Il n’en reste actuellement que très L’autre catégorie concerne des maisons de villégiature qui se trou- peu en état d’origine. vent proches des axes ferroviaires et de grandes liaisons. Dans le même esprit que les maisons de maîtres, elles marquent le paysage par leur architecture et leur échelle plus urbaine, en contraste avec l’architecture des villages. L’emploi remarquable des matériaux comme la brique, la pierre ou Maison de Maître : détails stylistiques et architecturaux (La Ferté Alais) la céramique inscrit ces bâtisses par leur ornement dans les diffé- rents styles du début du XXème (modern style, art nouveau…).

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 17 le réseau routier échelle 1 : 50 000

légende :

route nationale

route départementale

route secondaire

chemins ruraux

chemin de fer

sources : carte topographique éditée par l’IGN

la découverte du paysage à partir des routes échelle 1 : 50 000

légende :

route de vallée

route de coteau boisé

route de vallon

route de plateau

réseau planté

sources : carte topographique éditée par l’IGN 18 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Le système paysage

Route communale reliant Moigny à Boutigny : Route de traversée de vallon : les routes empruntent les vallons suivant le Route de traversée de plateau : la RD 153 passe par les points hauts du pla- Structures linéaires - repères dans le territoire : ci-dessus, la RD 948 dans la absence de vocabulaire routier (bordure, signalétique...). thalweg, ligne de plus faible pente qui permet de franchir le coteau. teau ; la vue s’ouvre vers de vastes horizons. plaine de Beauvais (Soisy-sur-Ecole)... Aucun élément ajouté ne vient perturber la lecture du paysage depuis la route.

Antennes : installées sur les points culminants, elles deviennent des repè- ...et l’aqueduc de la Vanne (Champcueil). B 3 Les routes et les réseaux res dans le paysage (Videlles).

Un territoire à l’écart des grands réseaux régionaux Les vallons : lieux privilégiés de relation entre le plateau et les val- Le plateau : des routes de traversée qui ouvrent sur Installations ponctuelles et structures linéaires : lées de vastes horizons des repères visuels Les grandes voies de circulation empruntent les vallées de l’Esson- Les vallons sont les passages obligés d’accès au plateau depuis les Les routes départementales qui traversent le plateau permettent ne et de l’Ecole en limite du plateau de Mondeville : chemin de fer vallées. Des routes empruntent les vallons qu’ils traversent suivant également une lecture du paysage. La RD 153 qui traverse le pla- D’une manière générale, les routes ne sont pas plantées. dans la vallée de l’Essonne, D 948 dans la vallée de l’Ecole. leur plus grande longueur et la ligne de plus faible pente (tha- teau du nord au sud en passant par les points hauts du relief ouvre Ce sont des vecteurs de découverte du paysage. En revanche elles Une ligne Haute Tension traverse la plaine de Chevannes d’est en lwegs) pour franchir les coteaux. plusieurs vues remarquables sur le plateau et même au-delà de la ne jouent pas le rôle de repère dans le territoire. ouest et évite le plateau de Mondeville. Quelques réseaux souter- Ces routes donnent un double point de vue sur le paysage couronne boisée. Fait exception à la règle la RD 948 lors de sa traversée de la plaine rains (aqueduc, oléoducs et gazoduc) traversent le site. Ils ne sont suivant qu’on les emprunte à la montée ou à la descente : de Beauvais. La route est accompagnée d’un majestueux aligne- pas visibles. pourtour boisé du plateau, vallée et versants opposés. Un maillage agricole peu dense : ment de peupliers. Plateau et vallons sont parcourus par un réseau de chemins ruraux Le plateau est donc mis à l’écart des faisceaux régionaux d’in- de statut privé peu dense. Il y a discontinuité entre les deux mailla- L’aqueduc de la Vanne et du Loing, qui amène l’eau potable à la frastructures qui irriguent l’Ile-de-France depuis l’agglomération ges qui s’interrompent à la lisière du boisement (respectivement en capitale, signale sa traversée en limite nord-est du territoire : digue parisienne. Ce territoire a été jusqu’à aujourd’hui épargné par les rebord et en pied de coteau). au creux du vallon de Soisy, alignement d’arbres sur l’éperon de aménagements routiers modernes qui touchent les espaces péri- Champcueil... Cette infrastructure héritée est également un élé- phériques de l’agglomération parisienne. ment de repère unique dans le paysage.

En revanche, il est traversé par des routes départementales qui Différents éléments isolés (antennes de radio, châteaux d’eau, jouent un double rôle de desserte du plateau et de liaison entre les installations de pompage ou de stockage... ) appartenant à une territoires limitrophes : logique d’aménagement régionale ont été implantés sur le site. Le - RD 83 et 90 de l’Essonne à l’Ecole, plus souvent positionnés en points hauts, ils constituent des repè- - RD 153 de l’Essonne à la plaine de Chevannes. res visuels. Les énormes réservoirs d’hydrocarbures occupent le Les bourgs de Videlles et Mondeville sont situés à la croisée de ces versant sud du coteau de Guigneville. routes. L’implantation de ces éléments dans le paysage est plus ou moins heureuse, car ils opèrent une rupture d’échelle et perturbent la lecture du site.

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 19 les entités paysagères

1 : 50 000

légende :

le plateau cultivé

le coteau sauvage

le vallon jardiné

la plaine

sources : photo aérienne, éditée par l’IGN carte topographique, éditée par l’IGN 20 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Le système paysage

Essonne coteau plateau coteau vallon Ecole

village groupé en rebord de plateau "ferme forteresse" champs ouverts boisements vergers et maraîchage "village-rue" ripisylve-marais

C Les entités paysagères : définition et limites

Les trois entités paysagères : Limites paysagères et découpages administratifs : Découpage communal et complémentarité des terroirs : un déve- Champcueil : porte d’entrée du plateau de Mondeville loppement transversal et de Videlles La lecture croisée des différentes composantes du paysage (com- Cette définition nous permet de préciser les limites au sens paysa- On remarque que la plupart des communes concernées se déve- Au nord du territoire étudié, Champcueil occupe une position clef. posantes naturelles et composantes humaines), révèle des logiques ger, du territoire concerné par la Charte du Lot 2 intitulée « Plateau loppent transversalement sur 2 ou 3 des entités de paysage défi- La commune, qui s’ouvre sur la Plaine de Chevannes, joue le rôle de d’occupation et de mise en valeur du territoire qui définissent un de Mondeville – Videlles ». nies qui constituent des « terroirs », espaces complémentaires dans porte d’entrée du plateau et du Parc naturel régional du Gâtinais système paysage. En effet la répartition géographique des trois entités de paysage l’économie villageoise traditionnelle. français depuis l’agglomération parisienne. Celle-ci s’étend en effet définies ne se superpose pas au territoire couvert par les 11 com- de façon continue jusqu’à et le Coudray-Montceaux au Trois types de structures paysagères ont été décelées qui corres- munes attribuées au Lot 2. En effet, les plus grands villages (Dannemois, Moigny, Soisy, Baulne, nord de la Plaine de Chevannes. Cependant nous associerons le cas pondent à trois entités géographiques : La Ferté Alais, Guigneville, Boutigny) sont implantés dans les val- de Champcueil à celui des vallons jardinés auxquels il s’apparente 1 – l’espace ouvert du plateau que nous dénommons « le plateau Le périmètre de l’étude inclut des espaces appartenant à des com- lées latérales de l’Essonne et de l’Ecole, mais leur territoire s’étend de par sa position géographique. cultivé » munes qui n’ont pas été attribuées au Lot 2 : territoire boisé de dans les vallons, sur le coteau et même sur une partie du plateau. 2 – la couronne boisée du coteau, « le coteau boisé » Milly-la-Forêt au sud et de Ballancourt-sur-Essonne et Nainville-les- 3 – les vallons latéraux en contre-bas du plateau, « les vallons jar- Roches au nord (ces deux communes n’appartiennent pas au PNR ). dinés » En revanche la commune de St Sauveur, implantée dans la vallée La limite entre « plateau cultivé » et « coteau sauvage », d’une part de l’Ecole et la plaine, se trouve hors du territoire d’étude défini en et entre « coteau sauvage » et « vallon jardiné » d’autre part, est tant que « système paysage ». clairement marquée par la rupture de pente et l’occupation boi- sée. La limite inférieure des « vallons jardinés » avec les vallées de l’Essonne et de l’Ecole est plus subtile. Elle se joue au niveau de la rupture de pente qui marque la vallée.

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 21 Les redents du boisement qui échancrent le plateau dessinent des sous- Depuis le point haut de la "pièce" de Malvoisine (commune de Les cultures changeantes participent à l’animation du plateau : entités spatiales, les “pièces” (ici à Videlles). Champcueil), la vue s’ouvre en direction de la plaine de Chevannes, par- ici, le ramassage des betteraves à Marchais. delà la couronne boisée. Système d’organisation du parcellaire, Des sous-entités spatiales, les “pièces”, sont constituées par l’exemple de la “pièce” de Malvoisine : les redents du boisement qui échancrent le plateau (1). 1 lisière du boisement Depuis les points hauts du relief (2) 2 routes de traversée (départementales) des visions sur des horizons lointains s’ouvrent (3) 3 chemins ruraux 4 limites de cultures

2

1 2 1 3 1 4 3

3

L'une de bornes marquant le fief de Port Royal (gravée "PR") située sur le plateau de Mondeville Videlles.

Mondeville

C 1 Le plateau cultivé : Un espace circonscrit mais ouvert Une grande étendue vouée à l’agriculture intensive Un milieu naturel réduit

L’espace du plateau est circonscrit par la couronne boisée. Le plateau, vaste étendue plane sur un sous-sol riche (loess recou- Du fait de cette agriculture intensive, le milieu naturel sur le pla- Cependant le léger bombement du relief permet sur les points vrant les calcaires de Beauce et d’Etampes), est un paysage de champs teau est très réduit. Les terres cultivées laissent peu de place aux hauts d’ouvrir des vues sur les horizons lointains au-delà ouverts voué à la polyculture intensive. espèces messicoles (plantes de moissons). Cependant, on trouve du boisement. quelques espèces en bordure de cultures et sur les chemins ruraux Les surfaces cultivées sont de grandes dimensions mais inégales qui les longent. Les quelques mares qui ponctuent le plateau sont Une succession de “pièces” (variant de 1 à 25 hectares) et témoignent de remembrements partiels. le plus souvent à l’abandon, partiellement comblées, et ne permet- Les principales espèces cultivées, le blé, le colza, la betterave, le maïs… tent pas le développement du cortège floristique aquatique classi- L’alternance périphérique de thalwegs et d’éperons surlignés par alternent et créent un patchwork de couleurs changeant suivant les que (rives trop abruptes). le boisement segmente le plateau en sous-espaces et nous donne saisons. une lecture fragmentée, jamais globale, de cette entité. On passe d’une « pièce » à l’autre. Plusieurs bornes marquant le fief des religieuses de Port Royal (début XVIIe siècle) existent sur le plateau. Il est important d'y prêter attention. 22 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Le système paysage

Hameau en limite du plateau desservi en impasse. Système de transition entre bourg et champs ouverts : ... les prés-vergers en pourtour de village créent une épaisseur végétale Système de transition entre fermes forteresses jardins en lanières en arrière du bâti, séparés par des murs dans laquelle se love le bâti (Mondeville). et champs ouverts : (Mondeville)... fossé de drainage ou de récupération des eaux pluviales et arbres isolés (fermes de Marchais). Système d’organisation du bâti et des routes, Système de relation entre le bâti et le végétal, l’exemple de la “pièce” de Retolut : l’exemple de Mondeville : 1 / 2 village ou hameau en limite du plateau cultivé et du boisement 1 boisement contre lequel s’adosse le village 3 ferme forteresse isolée 2 village dense, maisons contigues alignées sur rue 4 route de traversée du plateau (départementale) 3 jardins en arrière, clos de murs 5 route en impasse ou en boucle de desserte des fermes 4 vergers en périphérie, transition avec les champs ou la lisière 5 champs ouverts 5

4 4 1

3 3 5 2

2 4 1

Système d’organisation des villages et des routes dans l’espace Les bourgs et hameaux : Les fermes isolées : agricole : Le plateau compte un village de 600 habitants : Mondeville, des Seules les grandes fermes (Chêne Bécart, Malvoisine, Mézières, Les hameaux et bourgs situés sur le plateau se caractérisent par : Les grandes fermes traditionnelles observent une organisation sim- petits hameaux : La Padole, Les Roches, Marchais, Retolut, et quel- Marchais…) et Retolut sont isolées au cœur de l’espace agricole  un bâti dense et groupé qui dessine une façade minérale conti- ple : 4 corps de bâtiment domestiques et agricoles autour d’une ques fermes isolées. L’habitat est installé qu’elles contrôlent. nue le long des rues principales. cour carrée (entre 500 et 2000 m²). Autour s’étendent directement de façon privilégiée adossé contre la lisière et en limite Les grandes routes qui traversent le plateau, RD 153 nord-sud et RD  à l’arrière du bâti, des jardins et vergers en lanières les champs. La limite entre l’espace cultivé ouvert et la ferme est de l’espace cultivé, pour garantir une plus grande surface 83 est-ouest, n’obéissent pas à une logique de desserte de l’habi- qui constituent une frange, un espace de transition entre parfois marquée par une ligne de verger ou un fossé de drainage. cohérente de culture. tat. Leur croisement au centre du plateau se trouve hors contexte le village et les champs. bâti. Les hameaux et fermes isolées sont donc desservis par des  la présence de petits espaces publics (sentes, mares impasses ou routes secondaires en boucles. Seul Mondeville, qui communales…) qui créent des lieux de convivialité dans est traversé par la RD 153, fait exception. le tissu villageois. Seul Mondeville présente une réelle centralité autour de l’église et de l’espace public attenant.

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 23 Le coteau : un espace fermé dominé par un couvert de feuillus. Une ancienne carrière de sable de Fontainebleau (La Ferté Alais) : Une présence humaine passagère : ici, un chasseur dans les bois de Milly- les carrières de grès et de sable constituaient la principale et unique acti- la-Forêt (carte postale ancienne, vers 1900). vité économique implantée sur les coteaux. Le coteau est aujourd’hui principalement convoité pour diverses activités sportives : la randonnée, l’escalade, la chasse...

C 2 Le coteau boisé : Un espace d’où l’homme semble absent

Le coteau, caractérisé par un sol pauvre (grès et sables de Les quelques activités humaines implantées sur le coteau boisé Les activités liées aux loisirs : Fontainebleau) et des versants abrupts, est resté un espace délais- restent ponctuelles ou diffuses. Le coteau boisé est principalement convoité pour diverses activités sé par l’homme. Impropre à l’agriculture, les versants n’ont pas été sportives : la randonnée,l’escalade, la chasse... défrichés et sont aujourd’hui dominés par un couvert boisé en Les carrières : Le GR 11 passe de la vallée de l’Essonne à la vallée majorité de feuillus. De nombreuses carrières de grès et de sable sont à l’abandon. de l’Ecole en longeant le coteau au nord du plateau Seules deux carrières, à Moigny et à Dannemois sont en activité de Mondeville-Videlles. Plusieurs sites d’escalade ponctuent Quelques activités humaines se sont néanmoins implantées sur le pour l’exploitation du grès et la fabrication de pavés. le coteau (Rocher du Duc, Rocher de Chatillon, Les Roches). coteau pour l’exploitation des ressources du sous-sol. Elles restent très ponctuelles.

En revanche, c’est au niveau du coteau boisé que se situent les milieux naturels les plus remarquables du territoire étudié. En effet, la couronne boisée accueille une grande diversité d’espèces (flore et faune) et joue par ailleurs un rôle écologique fonctionnel.

24 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Le système paysage

Sur les versants du plateau, la géologie se manifeste dans le paysage : Ponctuellement, à la faveur de conditions géologiques et climatiques parti- ... pelouse calcicole (La Ferté Alais). éboulis de grès effondrés des platières gréseuses (Champcueil). culières, on trouve des formations végétales spécifiques : ici, landes et taillis sur sable au lieu-dit le Tertre blanc (Soisy)...

grandes cultures boisements de bouleaux et callune chênaie sessiliflore ormaie rudérale Coupe-type sur le coteau : la diversité des formations végétales, déclinées suivant le profil du coteau, correspondent à l’affleurement des divers substrats géologiques

affleurement calcaire platière gréseuse sable de Fontainebleau colluvions éboulis gréseux Un milieu naturel riche

La couverture boisée : Des milieux ouverts spécifiques : Un rôle écologique fonctionnel

On peut définir une stratification schématique des milieux boisés  les pentes sont dominées par la chênaie sessiliflore. A l’intérieur de ces boisements, on trouve des milieux ouverts : Le coteau, en plus d’accueillir une flore et une faune variées, joue qui couvrent le plateau, suivant leur situation topographique : Elle se développe sur des substrats sableux. La strate arborée se pelouses calcicoles sur les hauts du coteau (colluvions calcaires), un rôle écologique fonctionnel. Les grands mammifères, chevreuils, san- compose en majorité du Chêne sessile et du Chêne pubescent. Les pelouses acidophiles localisées essentiellement au niveau des gliers et surtout les cerfs, utilisent les continuités forestières pour se déplacer.  les parties hautes du plateau abritent les boisements pentes voient l’apparition progressive et parfois l’omniprésence du anciennes carrières de grès ou de sable. Au niveau des bandes de En ce qui concerne le cerf, il n’y a pas de « noyau » de population sur le pla- à Bouleau Verruqueux et Callune, ainsi que les boisements Châtaignier. On a alors par endroits des taillis à Châtaigniers stricts grès se développent des pelouses pionnières xérophiles et hygro- teau. Les noyaux sont situés à l’est du plateau au niveau de la forêt des Trois à Chêne pubescent. Les premiers se trouvent sur de petites surfa- où seuls quelques grands chênes réussissent à se développer. philes et des mares siliceuses oligotrophes (peu enrichies en matiè- Pignons (150 têtes) et à l’ouest au niveau du Bois de Misery sur la commune ces et sont localisés sur les sommets ou les chaos rocheux, ils se re organique). De superficie réduite et souvent fortement dégra- de d’Huison-Longueville (30 têtes). Le plateau joue un rôle fonctionnel caractérisent par une strate arborée lâche dominant des tapis de  les bas de pente sont occupés par l’Ormaie rudérale sur des dés, ces milieux riches sont fragiles. Plusieurs outils de zonage et important pour le déplacement des individus et les échanges entre popu- Callune ou de Bruyère cendrée. sols perturbés et riches en nitrates. Les boisements sont dominés d’inventaire ont été mis en place visant à souligner le caractère lations. Les animaux suivent les rebords boisés du plateau pour se déplacer. Les seconds sont caractéristiques de conditions climatiques rudes. par le Chêne pédonculé ponctué de Robinier faux acacia et de remarquable de ces milieux naturels (ZNIEFF). Deux grands axes de déplacement ont été notés. Un axe est - ouest au sud De par l’exposition au sud, ils sont soumis à un régime de chaleur Châtaigniers. du plateau, où un point de passage à l’ouest a été identifié au niveau de la et de sécheresse. Les chênes dominent la strate arborée. commune de Boutigny-sur-Ecole au pied du talus nommé les Greffières et au sud du lieu-dit Pasloup. Les animaux y franchissent la vallée de l’Essonne pour rejoindre le Bois de Misery. Un axe sud-nord à l’est du plateau : les animaux partent de la forêt domaniale des Trois Pignons, remontent par les boisements de Dannemois, passent par le Bois des Montils et rejoignent les marais de l’Essonne. Plusieurs collisions ont été notées sur la RN 191 à Fontenay-le-Vicomte. Ces déplacements restent épisodiques mais sont importants pour le brassage des populations.

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 25 Depuis le vallon de Dannemois : au second plan, la ripisylve de l’Ecole et au Maraîchage en pied de coteau (Dannemois). Certaines parcelles agricoles ont été abandonnées (terres médiocres, accès dernier plan, la butte de Turelles sur la rive droite de la rivière. difficile, parcelles trop petites...) : les terrains en friche sont principalement localisés en lisière ou à proximité des bourgs.

Les vallons : des espaces orientés vers la vallée Le système d’organisation du parcellaire, l’exemple du vallon de Videlles et Dannemois : 1 la lisière constitue une limite claire avec les coteaux boisés 1 lisière du boisement 2 l’espace ouvert du vallon sec s’incline légèrement vers la vallée 2 route suivant la ligne de plus faible pente légende : 3 la rupture de pente forme la limite avec la vallée 3 chemins ruraux transversaux 4 la rivière coule en contrebas la plaine

les vallons vides

le vallon habité 1 3 2 les fonds 4 1 Videlles la clairière 3

2

C 3 Les vallons jardinés

Un espace orienté vers les vallées Une agriculture diversifiée Le maraîchage : Les vallons séparés du plateau par le boisement et le coteau au Les “fonds” qui sont des micro-vallons. On observe ce type exclu- Le parcellaire agricole des vallons est clairement organisé en laniè- La « plaine de Beauvais » possède du maraîchage sous serre, le nord et au sud sont fortement orientés vers les vallées de l’Essonne sivement sur le versant de l’Essonne. La plupart ont aujourd’hui res réparties de part et d’autre d’une route centrale en fond de val- versant nord du vallon de Videlles, des cultures d’asperges et de (plein ouest) ou de l’Ecole (plein est). été remplis par les extensions urbaines des villages de vallée lon. Ce sont des parcelles de taille moyenne relativement régulières fraises, installées en pied de coteau sur les sols sableux. (Boutigny). (de 1 à 5 ha environ). On observe différents types de vallons : La “clairière” de Beauvais. C’est un espace clos, encadré par les mas- Les grandes cultures dominent comme sur le plateau. Mais on Les “vallons vides” qui sont contrôlés par un village de vallée sifs forestiers du coteau, des buttes avancées (Rocher au Duc et observe ponctuellement une diversification : maraîchage, vergers (Baulne, Guigneville, Soisy, Moigny). Ils sont dépourvus d’occupa- Tertres Noir et Blanc) et les bois de Réaux et des Fontaines. et prairies. tion bâtie, à l’exception de quelques hameaux. Le “vallon habité” de Videlles. Le village occupe le fond du vallon en La “plaine” de Champcueil qui constitue un espace légèrement à pied de coteau. l’écart de la grande plaine de Chevannes (séparation du bois des Depuis ces vallons, la vue passe par-delà la vallée vers les champs Montils). plus lointains, ce qui donne le sentiment d’être dans un parc anglais. 26 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Le système paysage

Système de transition entre bourg et champs : Motifs végétaux bordant certains chemins : le Fond Pollon (Guigneville). Bourgs et hameaux sont implantés en pied de coteau : le hameau dit La mare communale de Videlles constitue un espace public villageois qui les prés-vergers en pourtour de village créent une épaisseur végétale dans l’Abattoir (Videlles) au pied du versant exposé sud : sa présence est liée à marque l’identité du bourg à son entrée. laquelle se love le bâti (Champcueil). l’exploitation du grès.

Système d’organisation du bâti et des routes, Système de relation enre les bourgs et les champs, l’exemple du Vallon de Videlles et Dannemois : l’exemple de Videlles : 1 village implanté en fond de vallon : Videlles 1 boisement contre lequel s’adosse le village 2 village de vallée entre la rupture de pente et la rivière : Dannemois 2 village dense, maisons contigues alignées sur rue 3 ferme ou hameau isolé 3 jardins en arrière, clos de murs 4 route de traversée du vallon 4 vergers en périphérie, transition avec les champs ou la lisière 5 route de desserte en impasse 5 maraîchage et vergers en lisière 6 champs ouverts

4 3 2 5 5 1 3 2 4 4 6 5

1

Des abris écologiques Système d’organisation des villages et des routes dans l’espace Les vergers : agricole Les villages de fond de vallon sont caractérisés par : Aujourd’hui on distingue deux types de vergers : A l’instar du plateau, le milieu naturel est très réduit dans les val- On observe deux situations privilégiées d’implantation de  un bâti dense et groupé qui dessine une façade minérale conti-  anciens prés-vergers répartis essentiellement en périphérie des lons. Néanmoins, tous les espaces qui ne sont pas dédiés à l’agri- l’habitat dans les vallons « habités » : nue le long de la rue principale ; villages. Beaucoup de ces vergers sont à l’abandon. Ils témoignent culture intensive abritent une faune et une flore communes mais  dans la vallée (Dannemois, Boutigny…) : en-deçà de la rupture  à l’arrière du bâti, des jardins et vergers en lanières qui consti- d’une déprise de l’arboriculture qui participait autrefois pleinement parfois abondantes et diversifiées : de pente qui marque la fin du vallon ; tuent une frange, un espace de transition entre le village et les de l’activité agricole des vallons.  les prairies, lorsqu’elles ne sont pas plantées en ray-grass ou en  au fond du vallon (Videlles, Beauvais ) : en pied de coteau, ados- boisements ;  le verger de production fruitière à basses tiges et en rang serré trèfle des prés ; sé à la lisière boisée.  la présence de petits espaces publics (sentes, mares communa- (plaine de Beauvais).  les friches généralement sèches qui présentent une diversité les…) qui créent des lieux de convivialité dans le tissu villageois. notable ; Les routes pénétrantes qui suivent le thalweg relient les Les friches :  les structures végétales linéaires qui bordent certains chemins villages de vallée aux villages de fond de vallon et à ceux situés sur On trouve également des friches résultant de l’abandon de par- ruraux (fond Pollon et vallon de Videlles) et les anciens prés-vergers le plateau . celles cultivées (ou de zones dédiées à l’activité humaine). Elles se constitués de vieux arbres peu taillés et répartis de manière lâche développent sur d’anciennes parcelles cultivées, trop petites pour sur une prairie offrent des abris pour une faune pouvant être riche Il existe également quelques hameaux dispersés en lisière de forêt être rentables. (chouette effraie, chauve-souris…). de part et d’autre des vallons desservis par des routes secondaires en impasse (l’Abattoir…). SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 27

PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Les dynamiques

Les dynamiques

Le premier chapitre de l'étude a abouti à la définition d’entités de paysages, sous-ensembles géographiques caractérisés par une logique propre d’occupation du sol.

Ce deuxième chapitre est axé sur la problématique des dynami- ques qui affectent ce territoire. Nous proposons une approche thématique en fonction des usages et pratiques qui prennent place et se distribuent sur le territoire étudié, selon des modes équilibrés ou conflictuels.

Il relate l’évolution récente du territoire en termes d’occupation urbaine, d’exploitation agricole et de développement touristique.

Il découvre des tendances à partir desquelles est envisagé le deve- nir de ce territoire.

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 29 Noisement

Varennes Les Roches

Chêne Bécart

Chêne Coupé L'Abattoir

la pression urbaine - évolution récente

échelle 1 : 50 000

légende :

noyau urbain

extension urbaine ancienne (avant 1950)

extension urbaine récente (après 1950)

sources : photo aérienne, éditée par l’IGN cartes topographiques, années 1950 et 1990, éditées par l’IGN

30 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Les dynamiques

La Ferté Alais : premières extensions urbaines sur le coteau, le lotissement La Ferté Alais : extensions pavillonnaires récentes sur le plateau, le lotisse- Moigny : mitage des vergers anciens par les extensions pavillonnaires. Guigneville : un lotissement isolé au pied de la RD 105, mais dont les faça- Le Clos du Pin (il s’agit principalement de résidences secondaires liées au ment de la Croix St Marc (ce sont essentiellement des résidences principales Une typologie en rupture avec l’habitat traditionnel. des se détournent de la route. tourisme de week-end). qui témoignent d’une nouvelle manière de vivre à la campagne). Une dégradation du patrimoine paysager (ici les vergers).

La qualité paysagère du lotissement est rendue par le couvert végétal La typologie pavillonnaire standard et la pauvreté de l’aménagement de continu de pin qui assure la continuité avec le boisement du coteau tout en l’espace public concourent à dénier toute spécificité urbaine et paysagère : créant une identité propre au quartier. serions-nous nulle part?

A La pression urbaine

A 1 La transformation des bourgs anciens : A 2 Les extensions pavillonnaires :

Le territoire étudié, du fait de sa proximité de l’agglomération pari- Ces lotissements peu denses et discontinus (maisons individuelles Les bourgs anciens sont confrontés aux difficultés de dégradation Une première carte (page 30) de l’évolution récente de l’urbanisa- sienne connaît une forte pression urbaine émanant isolées au milieu d’une grande parcelle) imposent une nouvelle de l’habitat traditionnel qui ne correspond plus aux usages et tion permet de situer concrètement les développements urbains de citadins recherchant une meilleure qualité de vie : forme d’habitat en rupture avec l’habitat traditionnel dense, grou- demandes des nouveaux habitants. En effet, le développement récents. Elle permet de mesurer les conséquences écologiques, pé et continu. Ils induisent une dégradation du patrimoine naturel urbain de ces communes s’accompagne d’une modification socio- paysagères et sociales de l’urbanisation et surtout ses implications  citadins qui établissent une résidence secondaire pour y passer à proximité immédiate des bourgs. logique de la population (déclin des exploitants, ouvriers agricoles, sur le « système paysage » décrit au premier chapitre. le week-end, puis s’y installent pour leur retraite ; arrivée de classes socio-professionnelles d’employés, cadres... Ce phénomène a d’abord touché les villages des vallées ainsi que travaillant dans des communes lointaines). Les anciennes fermes  « rurbains » qui souhaitent habiter dans une maison à la campa- Champcueil. Cependant il tend à se généraliser et à gagner le pla- (corps d’habitation, et corps d’exploitation), l’habitat en bande... gne. teau longtemps préservé (extension de Marchais et Loutteville, cité qui constituent le patrimoine bâti de ces communes risquent de pavillonnaire du Terte à la Ferté Alais…). se dégrader. Des actions de sauvegarde ou de reconversion sont à Dès les années 50, avec l’électrification du chemin de fer de la Parallèlement à ces extensions spatiales, le bâti ancien des centres mettre en place. vallée de l’Essonne, le tourisme de week-end se développe. Des villageois se transforme. résidences secondaires voient le jour, parfois même de nouveaux quartiers se construisent (Le Clos du Pin à La Ferté Alais).

Depuis une vingtaine d’années, cette expansion urbaine concerne de plus en plus de « rurbains » qui se déplacent quotidiennement sur leur lieu de travail en prenant le train ou l’autoroute A6 (Evry et grande couronne parisienne). Elle prend essentiellement la forme de lotissements pavillonnaires.

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 31 32 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Les dynamiques

Mondeville : extension en antenne. Boutigny : nouveaux pavillons qui s’égrènent le long des routes et remplis- Dannemois : épaississement des villages linéaires de vallée et débordement Les aménagements routiers en pleine campagne sont les corollaires et les Visibilité soudaine de l’habitat depuis les champs et perte du caractère sent les fonds de vallons. Perte de l’effet de passage du plateau au vallon et sur le vallon. Perte de la notion de limite entre vallon et vallée. accélérateurs du développement urbain. Le vocabulaire est en rupture effacé. dégradation du boisement totale avec celui des routes de campagne.

La Cerisaille (Guigneville) : les nouvelles constructions sur le coteau engen- Beauvais (Champcueil) : extension en antenne sans prise en compte de la drent un amincissement et un appauvrissement écologique des boise- topographie. Perte du caractère effacé de l’habitat. ments.

Sur le « plateau cultivé » : Sur le « coteau boisé » : Dans les « vallons jardinés » : A 3 Corollaires de l’urbanisation :

1 Extension en antenne à partir des villages anciens 3 Extension des lotissements sur les éperons (secteur de la 5 Extension linéaire le long des lisières boisées (Videlles,  Aménagements routiers en périphérie des villages : (Mondeville) et création de lotissements en « plein champs » : Croix St Marc à la Ferté Alais) : Loutteville, Beauvais, Boutigny…) : Le développement urbain induit une augmentation du trafic sur les routes départementales qui relient le plateau à l’autoroute A6. La  perte du caractère « effacé » de l’habitat traditionnellement  destruction de milieux naturels riches développés sur des  recul progressif de la lisière, amincissement du boisement et nécessité de réguler la circulation risque de conduire à des aména- implanté en rebord de plateau ; anciennes carrières ou des affleurements de grès ou de calcaire ; dégradation de la végétation et des habitats de la faune ; gements routiers (projet d’aménagement de rond point à Videlles)  perte de l’effet de transition et d’articulation entre l’espace  destruction de la continuité du boisement par extension des  mutation des terres agricoles peu rentables (prairies, friches) qui et l’introduction d’un vocabulaire d’infrastructure en rupture avec habité et les espaces cultivés, par mitage ou disparition des vergers villages de vallée ou de plaine sur le coteau ; accueillent une diversité écologique et paysagère. le caractère encore rural du plateau et des vallons. traditionnels.  interruption du corridor écologique que le boisement constitue pour les animaux sauvages. 6 Epaississement des villages linéaires de vallée et débor-  Transformation des « palettes végétales » du pourtour 2 Extension linéaire le long des lisières boisées à partir de dement sur le vallon (Dannemois, Moigny…) : des villages : hameaux isolés (Marchais, Mondeville…) : 4 Remplissage des thalwegs et micro-vallons ouverts, le Les cités pavillonnaires accompagnées de leur cortège floristique long des routes (vallée Marceau à Videlles, Boutigny…) :  perte de la notion de limite entre vallon et vallée, lecture (haies denses de thuyas ou autres persistants, essences horticoles  création d’un ourlet de végétation horticole qui masque la brouillée du paysage. et exotiques…) modifient l’ensemble des ceintures villageoises. lisière boisée ;  perte de l’effet de « passage » du plateau au vallon (et inverse- Ces rubans horticoles sont perceptibles depuis le lointain. Ils intro-  recul progressif de la lisière, amincissement du boisement et ment) lors de la traversée du boisement ; 7 Extension des villages de vallée le long des routes péné- duisent un nouveau type de végétation en contradiction avec les dégradation de la végétation et des habitats de la faune ;  effacement des limites entre plateau et vallon par uniformisa- trantes des vallons (Guigneville, Boutigny, Soisy…) et création de formations végétales de l’espace rural et avec le caractère minéral  mutation des terres agricoles peu rentables (prairies, friches…) tion urbaine. lotissements en « plein champs » : des villages. Ils contribuent aussi à la banalisation du territoire par qui accueillent une diversité écologique ; la reproduction d’une typologie végétale d’accompagnement du  problèmes sanitaires (assainissement, drainage, érosion…) sur  perte du caractère « effacé » de l’habitat. pavillonnaire composée d’essences introduites non indigènes. des terrains où affleurent les grès de Fontainebleau (Marchais) et qui ne permettent pas de faire passer des réseaux facilement. 8 Extension le long de la vallée :

 problèmes sanitaires (inondations, mauvais écoulement des eaux dans des quartiers construits en points bas ou au débouché des thalwegs). SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 33 les modifications de l’exploitation des sols : uniformisation du paysage agricole

échelle 1 : 50 000

légende :

disparition de boisements

tendance à l’abandon et à l’enfrichement des bois

disparition de vergers

abandon de carrières

sources : photo aérienne, éditée par l’IGN ; cartes topographiques, IGN ; les POS des communes ; carte géologique détaillée de la France, Éditions BRGM ; étude préalable à la création du Parc naturel régional du Gâtinais fran- çais, IAURIF.

34 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Les dynamiques

Prépondérance de la polyculture intensive et uniformisation du paysage Les prés-vergers traditionnels sont à l’abandon (Champcueil) : Abandon des carrières de grès (site de Bellevue à Moigny). agricole sur le plateau (Champcueil). perte d’une diversité paysagère et écologique. Seules deux carrières subsistent sur la totalité du site.

B Les modifications de l’exploitation du sol

B 1 Uniformisation du paysage agricole :

L’extension actuelle des terres cultivées sur le plateau de Depuis les années 50, avec l’apparition de la mécanisation et de Phénomène inverse de celui de l’expansion de l’habitat, le rétrécis- Parallèlement à l’uniformisation de l’agriculture, les activités loca- Mondeville-Videlles, et dans les vallons, correspond à un optimum la motorisation, l’agriculture connaît une orientation décisive vers sement des terres cultivées accentue cette tendance à l’uniformi- les d’exploitation des richesses du sous-sol, carrières de calcaires agricole : seules les terres impropres n’ont pas été défrichées (pen- la polyculture intensive au détriment de la diversité culturale (éle- sation. Les terres les moins rentables et convoitées en premier lieu et de grès (pour la fabrication de pavés ou l’industrie pharma- tes trop fortes, sous-sol trop pauvre…). vage, arboriculture, maraîchage). pour la construction de lotissements sont celles qui échappent au ceutique) ferment. En effet, la plupart de ces carrières situées Les espaces agricoles sont aujourd’hui relativement stables. L’agriculture est rationalisée : le plateau connaît deux remembre- système de la polyculture intensive. sur le coteau étaient difficiles à exploiter et leur débouché est ments successifs (1950/1970). aujourd’hui limité (restauration de monuments historiques…). Cependant, l’uniformité du paysage actuel marqué par la prépon- L’irrigation se développe avec la création de forages individuels qui Il s’agit : Seules deux exploitations subsistent aujourd’hui sur les communes dérance de la polyculture intensive à l’exclusion presque totale permettent d’améliorer la fertilité des sols moins profonds.  des vergers en limite de village ; de Moigny et Dannemois. d’autres cultures résulte de l’évolution de l’agriculture depuis seule-  des prairies ou des friches en lisière de boisement (espace ment un siècle. Avec l’abandon de ces activités agricoles secondaires, le paysage tampon entre les cultures intensives et leurs cortèges de produits s’uniformise : disparition des prairies, vieillissement et enfriche- chimiques d'une part et les boisements d'autre part). A la fin du XIXème siècle, les campagnes de l’Ile-de-France ont ment des vergers. Les structures végétales qui constituent le patri- connu une spécialisation et une orientation déjà marquée vers moine paysager du Gâtinais français : boqueteaux, vergers (pré- Leur disparition nous prive donc à la fois d’une qualité et d’une les cultures céréalières. Les vignes, présentes sur de nombreux verger ou verger linéaire), prairies se raréfient. diversité paysagères et écologiques. versants (en témoigne la toponymie : les Vieilles Vignes à la Ferté Les boisements autrefois intégrés à l’économie villageoise (bois de Alais…), disparaissent à cause de deux facteurs : concurrence éco- chauffe, espèces nourricières, pâturage des animaux) sont délaissés nomique et phylloxéra. et se dégradent.

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 35 la qualité des sols agricoles échelle 1 : 120 000

légende :

champs sur bonnes terres

champs sur terres moyennes

champs sur terres médiocres

sources : Étude préalable à la création du Parc naturel régional du Gâtinais français, IAURIF

les modifications de l’exploitation des sols : vers un renouveau de la diversité ?

échelle 1 : 50 000

légende :

maraîchage et vergers récents, tunnels

hangar agricole moderne

ferme “forteresse”

ferme “reconvertie”

friches et jachères observées

champs sur terres médiocres susceptibles d’évoluer

sources : Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes

36 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Les dynamiques

On observe la multiplication des friches en lisière de boisement (plateau à Développement de vergers modernes (vergers de Chalois, commune de Introduction de serres pour le maraîchage Nouveaux hangars agricoles adaptés au matériel moderne Boutigny). Champcueil). (plaine de Beauvais, commune de Soisy). (plateau, commune de Videlles).

Ces zones forment des tampons entre les cultures intensives et leur cortège Ces nouveaux vergers intensifs ne constituent pas, à la différence des Les matériaux employés et les modes de construction mis en oeuvre pro- de produits chimiques et les boisements, permettant ainsi une préservation anciens prés-vergers, des abris écologiques. Ils offrent cependant une diver- duisent une architecture en rupture avec les bâtiments agricoles anciens. de ces derniers. sité culturale et paysagère.

B 2 Vers un renouveau de la diversité ? B 3 Conséquences de la modernisation agricole :

On observe cependant un renouveau récent de la diversité cultu- Les vergers : L’adaptation du bâti traditionnel : Conflits d’usages : rale, lié à deux orientations apparemment contradictoires de l’agri- On observe le développement récent de vergers modernes inten- Les corps de bâtiment des grandes fermes (isolées sur le plateau ou Par ailleurs, l’agriculture confrontée au développement urbain du culture : déprise et diversification. sifs dans la plaine de Beauvais (vergers de Chalois). Cependant ces intégrées au tissu villageois) ne sont plus adaptés aux outils de pro- territoire rencontre des difficultés liées à des conflits d’usages avec nouveaux vergers intensifs n’offrent pas, à la différence des anciens duction modernes. Ce qui conduit à leur démantèlement ou à leur les nouveaux habitants : Les friches : prés-vergers, des abris écologiques. abandon (difficultés pour trouver un repreneur).  difficultés de circulation, d’accessibilité aux parcelles et de Sur certains sites, en lisière de forêt notamment, des parcelles culti- Le maintien dans le paysage de ces éléments marquants que sont chargement des récoltes depuis les routes départementales du vées sont laissées en jachère ou transformées en prairies (terrains L’enjeu de la diversification culturale est donc d’ordre à la fois éco- les « fermes forteresses » n’est possible sur le long terme que si des plateau ; moins fertiles ou parcelles trop petites). Ces zones forment des logique, paysager, patrimonial et social : formes de reconversion sont inventées.  difficultés de circulation dans les villages où sont aménagés des tampons entre les cultures intensives et leur cortège de produits La ferme de Launay constitue un exemple d’adaptation avec ronds-points ou des terre-pleins (Dannemois, La Ferté Alais…) ; chimiques et les boisements, permettant ainsi une préservation de  adéquation d’un sol et d’une culture (par exemple, asperges sur l’ouverture d’un centre équestre.  problèmes de pollution des récoltes par les touristes ; ces derniers. sol sableux) ;  dégâts de gibier dans les champs liés à la surfréquentation des  constitution d’abris pour la faune et la flore (dans les petits Le développement de nouveaux outils de production : bois. De plus, ces parcelles ouvertes en lisière de forêt sont des sites espaces naturels constitués par les haies, bosquets, mares…) ; A contrario, l’adaptation du travail agricole aux outils modernes de d’alimentation pour la faune.  pérennisation de structures paysagères patrimoniales ; production nécessite des constructions nouvelles de type hangars  insertion de l’agriculture dans un tissu villageois (par la vente agricoles ou tunnels (serres) pour production maraîchère, parfois Le maraîchage : directe, par exemple). difficiles à intégrer dans le paysage. On observe un développement récent du maraîchage dans les val- lons à Dannemois et Soisy (exploitation Piedor, ferme de Frémilly). A cet égard, il faudra veiller à préserver les petits espaces naturels existants du plateau et des vallons lors de la mise en place des projets de remembrement actuellement à l’étude sur Mondeville et Videlles. Plus généralement, les actions de développement et de préservation de ces espaces sont à encourager.

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 37 le développement des loisirs : pratiques touristiques et loisirs existants

échelle 1 : 50 000

légende :

chemins ruraux

GR et piste cyclable sur RD

forêt domaniale, site d’escalade, parking

autres centres de loisirs, curiosités

sources : photo aérienne, éditée par l’IGN carte topographique, éditée par l’IGN Étude préalable à la création du Parc naturel régional du Gâtinais français, IAURIF Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes

38 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Les dynamiques

Potentiel touristique du territoire : les boisements et les sites naturels du Attraction sportive : Attraction sportive et patrimoniale : une ferme reconvertie en gîte d’étape Mise en place d’infrastructures : piste cyclable le long de la RD 948 à coteau. les chaos rocheux ainsi que les anciennes carrières constituent des et centre équestre (Ferme de Launay sur le plateau de Moigny). Moigny. sites d’escalade du domaine de Fontainebleau les plus proches de Paris La notion de confort a cédé devant une conception purement fonctionnelle Les aménagements liés à l’accueil du tourisme engendrent des espaces (Champcueil). de la piste cyclable. d’un genre intermédiaire : entre site naturel et parc urbain. Ici, des clairières aménagées en parc dans la forêt des Grands Avaux (Champcueil).

C Le développement des loisirs

C 1 Les pratiques touristiques existantes

Le PNR du Gâtinais français qui comprend des territoires remar- Attraction sportive : Intérêt historique et patrimonial : Le développement des infrastructures d’accueil : quables (vallée de l’Essonne, forêt des Trois Pignons, bois de la Sur le coteau, les chaos rocheux et les anciennes carrières offrent Le territoire possède un patrimoine architectural, historique et Commanderie appartenant au massif de Fontainebleau) et offre des sites d’escalade. culturel (église de Champcueil, site archéologique…) qui sont des des espaces naturels proches de Paris, est un lieu de tourisme D’autres sports « classiques » sont également pratiqués : le cyclis- points d’attraction et des étapes de promenade. Diverses infrastructures indispensables à l’accueil du tourisme ont important pour les habitants de l’agglomération. me, le long des vallées de l’Essonne et de l’Ecole et sur le plateau, été développées : la randonnée, l’équitation. Cette fréquentation touristique prend plusieurs formes :  infrastructures linéaires : pistes cyclables, chemins de randon- Il se trouve que le plateau de Mondeville-Videlles est le premier  fréquentation diffuse sur l’ensemble du territoire (promeneurs, née... ; espace naturel rencontré au sud de l’agglomération parisienne. Intérêt écologique et paysager : cyclistes, chasseurs…), à partir des chemins ruraux, GR, PR ;  équipements : parkings et camping... Les milieux naturels et habitats spécifiques de rebord de plateau  fréquentation intense et ponctuelle sur certains sites (rochers (landes acidophiles sur platière gréseuse, ou pelouse calcicole sur d’escalade). Certains équipements réalisés n’ont pas pris en compte lors de la L’attraction suscitée par cet espace est de plusieurs ordres : calcaires de Beauce) présentent un intérêt écologique. Les forêts Ce type de fréquentation concerne plus particulièrement les conception tous les critères nécessaires à leur réussite. En témoi- sur les versants sableux offrent une ambiance singulière et dépay- vallées de l’Ecole et de l’Essonne au riche patrimoine historique gne la piste cyclable qui longe la RD 948 qui pèche par le manque sante, les platières gréseuses un charme pittoresque. Les boise- (moulin), écologique et paysager (marais, cressonnière) ainsi que le de confort offert aux cyclistes et l’absence de mise en valeur / ments du «coteau boisé » sont des lieux de promenade privilégiés. « coteau boisé » pour son attractivité sportive (sites d’escalade) et scène du paysage traversé. son patrimoine écologique et paysager (platières gréseuses).

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 39 le développement des loisirs :

concilier découverte et sauvegarde du territoire :

échelle 1 : 50 000

légende : sites à problèmes : surfréquentation ponctuelle

tourisme diffus tombe

sites à mettre en valeur : carrières abandonnées éboulis de grès

patrimoine historique ou culturel /site archéologique

aqueduc de la vanne

sites sensibles à gérer : pelouses calcicoles

taillis et landes

platières gréseuses

sources : photo aérienne, éditée par l’IGN cartes topographiques, éditée par l’IGN les POS des communes carte géologique détaillée de la France, feuille Étampes, BRGM Étude préalable à la création du Parc naturel régional du Gâtinais français, IAURIF Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes Biotope, écologues

40 SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) PNR Gâtinais français - Charte paysagère Plateau de Mondeville Videlles (lot n°2) I Diagnostic Les dynamiques

Tourisme diffus sur les chemins ruraux : randonneurs et cavaliers (près de L’aqueduc de la Vanne : structure patrimoniale. Certains sites naturels remarquables pâtissent d’une gestion inadaptée et D’autres pâtissent d’une absence de gestion : Marchais, commune de Boutigny). Une liaison possible, vecteur de découverte du paysage du plateau et des d’une absence de protection face à la fréquentation touristique : érosion les pelouses calcicoles du plateau de la Ferté Alais commencent à s’enfri- vallons. accélérée par le piétinement au Tertre Blanc (Soisy). cher à cause de l’insuffisance du débroussaillage. L’augmentation de la fréquentation touristique pose la question de la capa- cité d’accueil du territoire (équipement...).

C 2 Concilier découverte et sauvegarde du territoire :

Infrastructure d’accueil : Gestion des milieux naturels :

L’augmentation de la fréquentation des sites touristiques pose des Les boisements : problèmes liés à : Les boisements sont passés en un siècle du domaine agricole au La nouvelle vocation de loisir de ces espaces boisés, ainsi que la Il existe plusieurs outils de protection et de gestion  la capacité d’accueil des sites (stationnement au Rocher domaine des loisirs. Autrefois intégrés à l’économie villageoise menace de mitage par les extensions urbaines, oblige à inventer des espaces sensibles du coteau : du Duc) ; (pâturage, arbres nourriciers, bois de chauffe) les boisements des outils de gestion adaptés aux autres boisements, communaux  le réseau Natura 2000 intègre les platières de Bellevue (Moigny)  la pollution par déchets des espaces naturels proches des sites étaient entretenus de façon « spontanée ». Aujourd’hui, ils sont et privés. et du Télégraphe (Champcueil) ; de loisir. délaissés, et de nombreuses parcelles sont fortement dégradées.  la politique départementale des ENS (espaces naturels sensi- Les milieux naturels sensibles : bles) dont bénéficie par exemple la Forêt des Grands Avaux ; Cependant, la majorité des parcelles étant privées (certaines sont Les pelouses calcicoles, les pelouses acidophiles, les anciennes car-  les Réserves volontaires du Parc naturel régional du Gâtinais Mise en valeur du patrimoine : même clôturées pour en interdire l’accès aux promeneurs et tou- rières de grès ou de sable et les platières de grès sont les habitats français. ristes) et du fait du grand morcellement de la propriété, la mise en les plus remarquables du plateau. Le territoire du plateau de Mondeville-Videlles possède un riche place d’une gestion sur l’ensemble des sites boisés est un projet Or ces milieux sont particulièrement sensibles au piétinement et D’autres espaces font l’objet d’un programme de gestion ou d’ac- patrimoine historique et géographique, à l’écart des lieux visités : difficile à mener à bien. En ce qui concerne par exemple les lisières, à la sur-fréquentation. Ils présentent en effet un sol de très faible quisition par le Conseil Général : pelouse calcicole de la Justice, églises (Champcueil, La Ferté Alais, Videlles…), sites géologiques l’entretien en est généralement assuré par les agriculteurs pour évi- épaisseur et une végétation rase et peu enracinée. anciennes carrières et pelouse calcicole des Vieilles Vignes (la Ferté remarquables (sablières de la Ferté Alais à l’arrière du village, ter que le bois ne gagne sur les terres cultivées. Par ailleurs ces milieux d’origine anthropique ont naturellement Alais), ancienne carrière de grès (Guigneville), platière gréseuse de anciennes carrières de grès…), sites archéologiques… tendance à « se fermer » et donc, à long terme, à disparaître (déve- Bellevue (Moigny-sur-Ecole), chaos rocheux du Tertre blanc et du Ces sites, mis en valeur (signalétique, stationnement, restaura- Seul le domaine des Grands Avaux au nord-est du plateau est une loppement de strates arbustive puis arborée et amenuisement de Tertre noir (Soisy), forêt des Grands Avaux (Champcueil). tion…), pourraient constituer des étapes sur un parcours de décou- forêt domaniale (acquisition par le département en 1979) et fait la flore spécifique). verte du territoire. l’objet d’une gestion rationnelle et adaptée à la fréquentation tou- Leur maintien passe donc par une nécessaire intervention (fauche, L’objectif de ces politiques est donc de permettre une maîtrise des ristique. débroussaillage..). usages et de mettre en place une gestion adaptée à ces milieux Des structures viaires existantes (aqueduc de la Vanne, ancienne vulnérables, c’est-à-dire de permettre à la fois la découverte et la voie Romaine) pourraient constituer des éléments de liaison des préservation de ces espaces. sites et de découverte du paysage.

SARL YAZDE, Avideh Hachemi-Yazdi,architecte dplg, urbaniste enpc - Alice Brauns et Marion Talagrand, paysagistes dplg - BIOTOPE, écologue - Version corrigée 04/2008 - Parc (LO) 41