LIMOUSIN BILAN CORREZE SCIENTIFIQUE Tableau des opérations autorisées 2008

Code Commune, lieu-dit Responsable (organisme) Nature Prog. Epoque Réf. opération de l’op . carte

2831 , canal des Moines Pierrick Stéphant (PRI) SD 23 MA L 1 2891 Aubazines, château abbatial Pierrick Stéphant (PRI) SD 23 MA 2 2851 Auriac, le bourg Henri Pigeyre (BEN) SD 20 MA 3 2855 Brive, rue Roger-Nayrac (grotte Bouyssonnie) Damien Pesesse (DOC) FP 07/08/11 PAL/ NEO 4 2780 , Sur le Pied (lot. SARL DPI) Jonathan Antenni-Teillon (INR) OPD 5 2798 Chasteaux, Sur le Pied (lot. Delmond) Jonathan Antenni-Teillon (INR) OPD 6 2841 Chapelle-aux-Saints (La), bouffia Bonneval Cédric Beauval (PRI) FPP 3 PAL 7 2783 Chapelle-aux-Saints (La), RD 15 David Colonge(INR) OPD 8 2790 , Puy de Serre Christophe Fourloubey (INR) OPD 9 2778 , La Croix Haute Jonathan Antenni-Teillon (INR) OPD 10 2852 Noailles, Chez Serre Mahaut Digan (DOC) SD PAL 11 2843 Saint-Cyr-la-Roche, place des Ormeaux Jacques Roger (SDA) FP 23 MA L 12 2789 Sainte-Fortunade, église Stéphane Lévêque (INR) OPD 23 MA 13 2837 Saint-Pantaléon-de-, la vieille église Patrick Bouvart (PRI) SD 23 MA 14 2874 Saint-Setiers, Vervialle Jean-Pierre Colombain (BEN) SD 20 MA 15 2791 Sérandon, le bourg Jonathan Antenni-Teillon (INR) OPD 16 2932 Soudaine-Lavinadière, Lavinadière Patrice Conte (SDA) FPP 23 MA 17 2781 Ussel, Le Mazet Jonathan Antenni-Teillon (INR) OPD 18 2796 Ussel, place Voltaire Catherine Ballarin (INR) OPD 20 MA 19 2815 , Fargeas Jonathan Antenni-Teillon (INR) OPD 20 20 2848 Uzerche, Hôtel Bécharie Patrick Bouvart (PRI) SD 24 GAL L 21 2823 , Jean-Pierre Colombain (BEN) PRD GAL 22 2824 , , Françoise Daymard (BEN) PRD MA 23 Saint-Pantaléon-de-Lapleau, Saint-Hilaire-Luc, Lamazière-Basse, Laval-sur-Luzège 2825 Ussel, , Saint-Augustin, Bar Bernard Simonnot (BEN) PRD 24 2867 , Végennes Dimitri Paloumbas (BEN) PRT 24 MA 25 2840 Aménagements hydrauliques monastiques Pierrick Stéphant (BEN) PRT 23 MA L 26

L : rapports non parvenus - G : opération non réalisée

8 LIMOUSIN BILAN CORREZE SCIENTIFIQUE Carte des opérations autorisées 2008

9 LIMOUSIN BILAN CORREZE SCIENTIFIQUE Travaux et recherches archéologiques de terrain 2008

Moyen Age AUBAZINES Canal des Moines

Le suivi de travaux sur le Canal des Moines s’est tracé originel, n’ont apporté aucun enseignement sur poursuivi durant l’année 2008. L’interruption des les structures. Notre présence a seulement permis de travaux en raison de l’effondrement du 18 avril 2007 a respecter les indices de chronologie relative entre des conduit la restauration sur le secteur en aval des maçonneries distinctes lors de leur restitution. “Baignoires”. Les travaux de reprises des parements, dans un secteur de reprises tardives en retrait du Pierrick Stéphant

Moyen Age AUBAZINES Château abbatial

LOGIS AILE EST DES BÂTIMENTS CONVENTUELS 0 24 m Elévation nord Elévation du pignon du noviciat et des latrines

Elévation nord restituée du “château de l’abbé” et de l’aile orientale de l’abbaye d’Aubazines (Levé topographique, orthophotographique et desFig.sins I2. R -o Elévatugier etion P. S nortéphda nrestit, Hatuéedès, 2du00 8"chât) eau de l'abbé" et de l'aile orientale de l'abbaye d'Aubazine (Levé topographique, orthophotographique et dessin I. ROUGIER et P. STEPHANT, Hadès, 2008)

10 construire ledit château, et de ce qu’il ont bâti ledit château d’une élévation prodigieuse, et sur la voûte du noviciat antien”. Ce document atteste que le logis était adossé au nord de l’ancien noviciat et englobait l’étage de ce dernier, s’octroyant ainsi le bénéfice des latrines situées à l’ex - trémité nord de l’aile.

1 Etage Vers 1780 , un arpentement d’Aubazines mentionne les parcelles de l’abbaye et permet d’en cerner vague - ment le contenu et les contours : “ une mazure de chateau et cour appelé le château abbatial audit bourg confrontante au couvent et jardin de Mrs les religieux de deux parts au jardin et pré de M. l’abbé de deux parts ; appartenant a M. l’abbé de Bear demeurant à Paris [...]”. Il ressort de cette description que l’édifice constitue à cette période une entité dis - sociée du monastère et détenue par l’abbé et non par les religieux. Elle comprend le logis et une cour, ainsi que deux parcelles appartenant à l’abbé, un pré et un jardin dont jouissent les religieux. Le bâtiment conserve aujourd’hui trois maçonneries en élévation, le gouttereau nord, un lambeau du gout - tereau sud et le pignon oriental. L’ensemble des Rez-de-chaussée ouvertures a disparu, laissant des trous béants hormis quelques ouvertures de la cage d’escalier. Une analyse sommaire des élévations montre que l’en - semble architectural est relativement homogène. Il conserve clairement la trace d’un voûtement posté - rieur au rez-de-chaussée. Le niveau de circulation RFig.estitu 1ti o-n Rest en plaitutn dione l’e ennse mplanble cdoenv l'eensntueembll d’Aubea zcinonvees et ntuel actuel correspond à des déblais d’effondrement qui localisation du “château de l’abbé” (Barrière, 1976) d'Aubazine et localisation du "château de l'abbé" masquent le parcours originel du canal. Il semble que (BARRIERE, 1976) la fonction de ce rez-de-chaussée ait profité de la pré - Un des bâtiments de l’abbaye cistercienne d’Aubazines, sence de l’eau et ait eu une fonction de cuisine. En dénommé le “château” ou “logis de l’abbé”, nécessitait effet, il conserve les traces de deux cheminées dans des travaux de consolidation d’urgence. La Direction l’épaisseur des murs nord et est. Régionale des Affaires Culturelles du Limousin, sous Le premier et le second étage suivent des proportions maîtrise d’oeuvre de l’Architecte des Bâtiments de identiques au précédent niveau et s’interrompaient , a sollicité un relevé topographique en plan, des contre l’aile monastique. La distribution des ouvertures, orthophotographies des élévations commentées et des deux larges croisées et une baie à imposte au nord, une plans masses de l’édifice. croisée (ou deux ?) au sud est identique sur les deux e L’édifice considéré est généralement attribué au XVI étages. Le seul décor relevé permet de placer l’édifice siècle et se place à l’angle nord-est de l’abbaye, entre la fin du XIV e siècle et le début du XVI e siècle. Deux formant un diverticule sur l’aile orientale des bâti - portes situées dans l’angle sud-est ouvraient sur un bâti - ments conventuels. ment annexe dont rien ne subsiste. Les plus anciennes mentions de l’existence de l’édifi - Les maçonneries conservent en outre des réemplois ce remontent à 1553 et 1562. Un état des lieux de des XIII e-XIV e siècles. Une portion de l’aile monastique 1672 apporte une description de l’aile orientale de orientale est encore visible dans le bel appareil de l’abbaye où il est fait mention de l’étage en indiquant l’angle nord-ouest. que “[...] les feux sieurs abbés commendataires ont usurpé la moitié meilleure et plus beau dudit dortoir, Isabelle Rougier avec les commodités [fol. 3v°] desdits religieux pour y Pierrick Stéphant

1 ADC C258

11 Moyen Age AURIAC le bourg

Trois galeries du souterrain ont été mises au jour (disques de décoration probablement), deux fusaïoles formant un Y avec les restes d’un escalier d’accès prin - en brique, un denier provenant de Vienne (1220-1280 cipal. Les deux premières galeries (couche II) n’ont et déterminé par D. Dussot et J. C. Alcamo). Une oule fourni que du matériel moderne avec de nombreuses très originale, aux trois-quarts reconstituée, possède boîtes de sardines et une tuile mécanique fabriquée à deux rangées de perforations (une sur la panse et une Aurillac (Cantal) post 1900. La troisième galerie, qui sur le fond). Ces perforations ont été faites après correspond à une sortie de secours remontant vers la cuisson (ce qui correspond à un exploit technique car surface, se termine par des marches inégales (de 20 à la céramique est très fine et surtout très fragile !). Cette 70 cm de hauteur). C’est à la base de cet escalier som - céramique a été utilisée de nombreuses fois en raison maire qu’il restait une petite poche de sédiments de la présence de suie aussi bien à l’extérieur qu’à l’in - anciens avec un matériel médiéval important. Cette térieur du pot. Elle a probablement servi à faire griller couche très charbonneuse (couche I) a fait l’objet de les châtaignes (?). deux prélèvements avec tamisage-flottation. Il existe Cette étude montre que le matériel médiéval (fin XIII e de très nombreuses variétés de graines qui sont en - début XIV e s.) a été découvert sur seulement une cours d’étude par Anne Bouchette (carpologue). Le toute petite partie du souterrain, le reste est constitué matériel découvert est constitué par un poignard en de sédiments modernes. fer, un crochet en fer, quatre disques en bronze perfo - rés sur la périphérie et dorés à l’or (?) sur une face Henri Pigeyre

Poignard en fer

Préhistoire BRIVE-LA-GAILLARDE Grotte Bouyssonie

Le 25 mars 2005, dans le cadre d’une surveillance autorise le démarrage d’une opération programmée attentive d’une zone archéologique particulièrement en août 2008. sensible, T. Bismuth découvre les premiers silex Les objectifs de cette première campagne étaient de exhumés à la suite des travaux de terrassements mettre le site en condition de fouille, de définir l’exten - entrepris par un particulier sur sa propriété, située sur sion latérale des niveaux et de poursuivre les le versant nord du Plateau de Bassaler (Brive-la- sondages entrepris durant l’opération de diagnostic. Gaillarde, ). Un an plus tard, en mars 2006, un diagnostic réalisé par l’Inrap sous la direction de L. Le site se présentait initialement comme un important Detrain révèle l’importance de cette stratigraphie du talus d’orientation est-ouest situé au pied d’une ligne Paléolithique supérieur (Detrain, 2006 ; Detrain et al. , de falaise correspondant au sommet du plateau de 2006). Les niveaux reconnus se rapportent au Bassaler. A l’Est, cette ligne de falaise effectue un Magdalénien, au Solutréen, au Gravettien et à ressaut délimitant l’abri. En revanche, elle disparaît à l’Aurignacien. Face au caractère exceptionnel de cette l’Ouest sous les dépôts provenant du plateau. Un séquence archéologique, la mairie de Brive-la- travail préliminaire a consisté à débarrasser cette Gaillarde se porte acquéreur du gisement, ce qui ligne de falaise du couvert végétal et sédimentaire.

12 Dans un deuxième temps, en nous basant sur les indi - structuré, en légère cuvette. Le niveau solutréen sous- cations stratigraphiques du sondage réalisé au jacent n’a pas été exploré lors de cette intervention. sommet de ce talus durant l’intervention préventive, la Pour la partie nord du gisement, les occupations couche supérieure du gisement, constituée de sables archéologiques se rapportent à des phases plus peu structurés, a été décapée à l’aide de moyens mécaniques. Environ 150 m 3 ont ainsi été dégagés. A anciennes du Paléolithique supérieur. Sous un niveau la fin de cette première étape, un important porche, gravettien, cette première campagne a permis de véri - jusque-là largement masqué, a été dégagé. Ce fier l’importance d’un niveau remarquable par la porche mesure plus de 15 m de longueur pour 5 m de présence de pointes de Font-Yves. Cette industrie hauteur. A la base de ce porche se développe une surmonte un niveau caractérisé par des débitages cavité basse, comblée. A l’ouest du porche, la limite micro-lamellaires pour lequel une attribution à latérale de l’abri a été reconnue. Celle-ci correspond à l’Aurignacien est proposée. un développement du plateau, entamé par des Certains de ces niveaux s’avèrent particulièrement travaux carriers d’exploitation du brasier, la pierre de riches en mobilier lithique. Le matériel présente un état Brive. L’ancien porche peut néanmoins être suivi vers de fraîcheur tout à fait satisfaisant. Les silex ne sont le nord, jusqu’à la limite septentrionale du développe - pas patinés. Les premiers tests tracéologiques ont dia - ment des dépôts archéologiques. Toutefois, à cet gnostiqué la préservation de micro-polis. L’os n’est endroit, les dépôts pléistocènes ont été tronqués par conservé que sous la forme de fragments infra-centi - les travaux de terrassement réalisés en 2005 et, en métriques carbonisés. Des charbons sont présents sur contrebas, par un important front de taille d’orientation est-ouest. En dépit du caractère artificiel de la topo - toute la séquence archéologique et une certaine diver - graphie actuelle de la parcelle, il apparaît désormais sité d’essences a été reconnue. Enfin, la géométrie que ce gisement n’est pas un site de pied de falaise des dépôts, issus notamment de l’altération des grès tel qu’il se présentait au début de l’opération mais cor - encaissants, est en cours d’évaluation. Cette sédimen - respond à une cavité dont la profondeur n’est pas tation progressive a contribué à l’enregistrement de encore connue. signatures paléoclimatiques, notamment sous la forme de paléosols, contemporains de la fin du stade 3. Les niveaux archéologiques sont conservés sur une surface avoisinant 200 m 2. L’archéo-séquence a été Compte tenu de l’importance de cette séquence notablement complétée au cours de cette interven - archéologique, il a été convenu de baptiser ce gise - tion. Nous décrirons d’abord la séquence mise en ment la Grotte Bouyssonie (ex Rue Roger Nayrac), en évidence en avant de la grotte, puis la stratigraphie hommage aux travaux des abbés Bouyssonie et faute reconnue dans la partie nord du gisement. La partie de toponyme précis pour cette parcelle située entre la holocène de la séquence a livré une importante struc - Grotte Boyer et la Grotte Bassaler. Le terme de Grotte ture de combustion, réalisée à partir de blocs est également emprunté au mode de désignation local d’effondrement de la voûte et comprenant de nom - des abris en contexte gréseux. A l’heure actuelle, ce breuses pierres chauffées. Les industries lithique et gisement a livré 9 occupations dont 7 paléolithiques : céramique associées, composées majoritairement de une historique, une de la fin du Néolithique ou du début formes relativement ubiquistes, ne permettent pas un de l’âge de Bronze, des témoins d’Azilien, deux calage chronologique précis. Cette occupation se niveaux magdaléniens « récents », des indices de situe vraisemblablement entre la fin du Néolithique et Solutréen récent, un niveau du Gravettien moyen, un le début de l’Age du Bronze. Les premiers indices d’in - niveau à pointes de Font-Yves et un niveau probable - dustrie paléolithique sont fournis par la présence de ment aurignacien. Le substrat n’a pas encore été trois pointes à dos courbe, vraisemblablement azi - atteint. Cette intervention a donc confirmé l’importance liennes, dont la position stratigraphique reste à de la séquence archéologique de la Grotte Bouyssonie documenter. Sus-jacent au niveau magdalénien et engage à la poursuite des travaux de terrain. repéré lors du diagnostic, un second niveau magdalé - nien a été mis en évidence, matérialisé par un foyer Damien Pesesse

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Plan du gisement (relevé et DAO Archéosphère)

14 CHASTEAUX Sur le Pied (lot. DPI)

Le diagnostic archéologique mené sur la commune de assez faible et les affleurements rocheux assez Chasteaux avait pour but de confirmer la présence fréquents. d’une occupation sur un promontoire aplani propice à Cependant malgré une observation systématique du une installation humaine. C’est dans un environnement sous-sol, il n’est pas possible d’affirmer l’existence de comptant de nombreux vestiges archéologiques que structures archéologiques. En effet, l’ensemble du pro - nous sommes donc intervenus. L’intervention était montoire semble assez érodé et aucun mobilier n’a été motivée par la création de 25 lots d’habitations au lieu- découvert. Il n’est toutefois n’est pas à exclure l’existence dit Sur le Pied. L’emprise du projet à proximité d’un de vestige sur le sommet de ce promontoire (à l’empla - promontoire aplani et de nombreux indices archéolo - cement du stade) car nous n’avons pu explorer que sa giques découverts en prospection laissait supposer partie basse. Il faut noter la présence dans une parcelle l’existence d’un site sur cette zone. Très vite nous voisine de mobilier lié à la période protohisto rique. avons pu constater que l’épaisseur des sédiments était Jonathan Antenni-Teillon

CHASTEAUX Sur le Pied (lot. Delmond)

Cette opération d’évaluation archéologique a été effec - Le diagnostic n’a pu apporter d’autres éléments sur tuée sur les terrains jouxtant ceux précédemment l’occupation anthropique mais a cependant permis diagnostiqués. Elle a permis de compléter les informa - d’évaluer une surface importante autour d’un promon - tions acquises au cours de l’évaluation précédente. Nous toire propice à l’installation humaine. Ceci nous avons pu constater sur ces parcelles l’absence de vestige permet malgré tout de resserrer le maillage autour de archéologique ancien, hormis une petite fosse contenant ce secteur. quelques tessons datés de la période protohistorique. Jonathan Antenni-Teillon

LA CHAPELLE-AUX-SAINTS Préhistoire Bouffia Bonneval

En 2008, les fouilles à la Chapelle-aux-Saints ne sont La campagne 2008 confirme les résultats des fouilles conduites que dans la bouffia 118. Cette cavité antérieures. Cette cavité livre trois ensembles archéo - démantelée est située au milieu de la falaise ; c’est logiques dont les deux supérieurs livrent du bison celle qui offre le plus fort potentiel archéologique du associé à un débitage Discoïde et du façonnage de site. En effet, si les différentes bouffias sondées de bifaces. Le niveau inférieur est encore très mal docu - 1999 à 2004 par Thierry Bismuth et ses collaborateurs menté ; la faune est cependant dominée par le renne ont livré un matériel archéologique abondant, la et seul le débitage Discoïde y a été reconnu. bouffia 118 est à la fois celle qui a été le mieux pré - servée des perturbations post-dépositionnelles L’opération 2008 porte essentiellement sur les (notamment périglaciaires) mais aussi celle où la fré - ensembles H et C1 sus-jacents. quentation des grands carnivores est quasi Quelques données se distinguent de celles entrevues inexistante. Pour ces deux raisons, elle est la plus à en 2007. Concernant les restes fauniques, la repré - même de nous livrer des informations sur le mode de sentation squelettique des bovinés est plus équilibrée vie des chasseurs cueilleurs néandertaliens dans les que celle observée sur les restes issus du sondage en marges du . L118. En effet, la sur-représentation des côtes n’est Cette cavité avait déjà été remarquée par les abbés plus sensible. Les autres résultats restent d’actualité. Bouyssonie et Bardon (bouffia B du carnet de Jean A propos de l’exploitation des matières premières Bouyssonie) lors de leurs fouilles au début du XX e lithiques, les apports de 2008 concernent le silex. La siècle. S’ils y avaient recueilli quelques objets en répartition spatiale particulière des produits issus du surface sur le talus, ils n’y avaient pas entrepris de façonnage (en sommet de séquence) n’a pas été fouilles. observée. Il n’est donc plus possible de dire si un seul

15 ou plusieurs groupes humains sont responsables de L’année 2008 était enfin celle du centenaire de la la production de supports selon un débitage Discoïde découverte de l’Homme de la Chapelle-aux-Saints et de la réalisation du façonnage de bifaces. Une dans la bouffia Bonneval. Les festivités organisées gestion différentielle des matières premières lithiques pour célébrer l’événement ont attiré plus de 3000 per - est observée, toutes les étapes de la chaîne opératoi - sonnes le 3 août 2008 et une centaine de personnes re sont documentées pour les matières premières chaque jour dans le musée de la commune et au pied locales alors que les matières premières plus éloi - de la falaise. gnées arrivent sur le site après retrait du cortex. Cédric Beauval

LA CHAPELLE-AUX-SAINTS, RD 15

L’opération de diagnostic archéologique menée sur la (Threskiornis aethiopicus ), à côté de héron cendré, déviation de la RD 15 et la VC 1 au bourg a permis bergeronnettes et inévitables canards du voisinage, une bonne reconnaissance de l’emprise du projet, sous ce climat de bordure du Massif Central, en février avec un taux de 5 % de l’ensemble, extrapolable à de surcroît. Introduit accidentellement par un parc ani - 7,5 % environ de la surface accessible. malier du littoral atlantique, cet échassier polyvalent Aucun vestige n’a été reconnu et ceux espérés, issus essaime donc jusqu’au sud de la Corrèze pour y trou - du démantèlement partiel des grottes, ont bien été bler les écosystèmes. Peu farouche, il a été évacués par la Sourdoire, comme le laissait présager nécessaire de le chasser à plusieurs reprises du rayon la configuration de sa plaine d’inondation. d’action de la pelle mécanique pour éviter qu’il ne soit écrasé par les déblais extraits. La surprise réelle au sein du marécage voué à nos tranchées est l’adaptation aisée de l’ibis sacré David Colonge

EYBURIE Puy de Serre

La construction d’un lotissement sur la commune écocystème de lisière boisée, étiré le long du chemin d’Eyburie, au lieu-dit Puy-de-Serre, a fait l’objet d’une rural de Puy-de-Serre. hypothèque archéologique. La prescription de l’Etat Chacun des sondages a été mené jusqu’au substrat sur ce secteur en tête du vallon de Sagne se fonde sur (arène gneissique). La couverture sédimentaire est la découverte de vestiges néolithiques (notamment constituée de 2 niveaux de colluvions (très) récentes des haches polies) et d’une fréquentation irrégulière à dominante limoneuse, qui associent les fines de mais continue, sur le territoire de la commune, depuis dépôts éoliens et les éléments grossiers d’un horizon le Chalcolithique jusqu’à aujourd’hui. résidualisé. Ces colluvions se développent sur 50 à L’INRAP a mené en mai 2008 17 sondages, qui cou - 120 cm de puissance selon le secteur concerné. vrent en tout 782 m² sur une emprise prescrite de Les sondages n’ont livré strictement aucune structure, 15 200 m². Les sondages sont des tranchées conti - négatif de structure ou élément de mobilier archéolo - nues longues d’une vingtaine de mètres environ, gique. disposées en un maillage régulier. La parcelle 87 a été réservée, soit une surface de 1 560 m² : il s’agit d’un Christophe Fourloubey

LESTARDS La Croix Haute

La commune de Lestards est connue pour son patri - commune, d’autant plus que de nombreuses croix moine médiéval. Le projet de diagnostic est localisé médiévales de carrefour et pierres taillées jalonnent dans le secteur proche de l’église du XII e s. accompa - ce secteur des Monédières. La commune est égale - gnée de ses sarcophages et une villa antique a ment un haut lieu de l’histoire médiévale du Limousin. également été repérée à 800 m de ce secteur. Il sem - Son église est la seule en Europe a encore être dotée blait donc judicieux d’intervenir sur cette zone de la d’un toit de chaume, de plus son étroite relation avec

16 la commanderie de l’ordre de Saint Antoine en nagement nous permettant de définir la fonction de ce Viennois en font un lieu particulièrement intéressant foyer. Cependant il serait tout à fait raisonnable de car elle reste un des rares témoignages de cette considérer cet élément comme un épiphénomène lié communauté franciscaine méconnue. à l’activité rurale. Il faut tout de même garder à l’esprit L’occupation archéologique sur la parcelle diagnosti - que l’érosion joue un rôle important dans la disparition quée est très peu importante. La seule structure des vestiges et il ne faut pas exclure l’hypothèse que anthropique révélée est un foyer mis au jour dans le les niveaux supérieurs du foyer aient été emportés par sondage 4. L’absence de mobilier clairement associé les colluvions. à cette structure ne nous permet pas de la dater. Au cours de la fouille nous n’avons pas découvert d’amé - Jonathan Antenni-Teillon

NOAILLES Préhistoire Chez Serre

L’opération de sondage à Noailles s’inscrit à la suite la mise au jour de terrasses fluviatiles à l’extérieur de d’un Projet Collectif de Recherche initié en 2004, l’abri a permis de reconstituer le fonctionnement de la portant sur « les occupations gravettiennes du Bassin vallée de la Couze dans sa partie amont. Ces de Brive ». A l’issue de ces travaux menés essentiel - données inédites sont capitales : tout d’abord, sur le lement sur les séries lithiques, il nous avait semblé plan du paléo-environnement des occupations préhis - indispensable de réinvestir les sites gravettiens sus - toriques de l’abri de Noailles mais aussi sur le plan du ceptibles de conserver un potentiel archéologique. Le paléo-environnement de ce secteur Sud du Bassin de gisement éponyme de Noailles faisait ainsi partie des Brive, encore très méconnu sur le plan tant géolo - sites à revisiter. gique qu’archéologique. Le deuxième résultat important est la découverte des travaux des Situé à 7 km au sud de Brive, le site de Noailles fait anciennes fouilles (limites de fouille et coupes strati - partie des nombreuses stations du Paléolithique graphiques) et la mise au jour de lambeaux de couche supérieur (environ une quarantaine) concentrées en place - dont nous n’avons pas les limites - conte - dans le bassin de Brive. Connu depuis 1879, le gise - nant des niveaux de foyers gravettiens. ment de Noailles a fait l’objet de plusieurs opérations et notamment celle de L. Bardon, A. et J. Bouyssonie La réactualisation des anciennes données et les pre - en 1903 (Bardon et Bouyssonie, 1904) et celle de P. miers résultats géologiques et archéologiques de Andrieu de 1961 à 1964 (Andrieu 1966). Ces inter - cette opération nous permettent alors de proposer un ventions ont mis au jour plusieurs cultures du premier schéma de reconstitution de la séquence chronostratigraphique du site. A ce stade de l’étude, Paléolithique supérieur : Aurignacien de phase ces données sont à considérer comme des pistes de évoluée, deux ensembles gravettiens (ancien et recherche qui restent à documenter par des analyses moyen) et des traces d’un niveau solutréen. complémentaires. Il ressort tout d’abord un fait mar - Les résultats obtenus dans le cadre de cette opération quant : la fréquentation pérenne de ce site durant la de sondage réalisée en 2008 sont de deux ordres : Préhistoire, du Paléolithique supérieur ancien au paléo-environnemental et archéologique. Tout d’abord Mésolithique.

Sondage C : limites entre le niv. 1 remanié (anciennes fouilles) et le niv. 2 induré contenant les traces de foyer

17 L’industrie se rapportant à un Aurignacien récent a été bablement en place – dans l’attente d’une confirma - fouillée par P. Andrieu dans la partie avant de l’abri, et tion des analyses géologiques – semblerait il est fort probable que ce niveau ait été légèrement également se rapporter à cette culture. entamé dans sa partie supérieure par les fouilles Dans leur publication, L. Bardon, A. et J. Bouyssonie Bardon et Bouyssonie (attesté par la présence de mentionnent quelques pièces solutréennes effective - quelques pièces lithiques aurignaciennes présentes ment présentes dans les anciennes collections. Nous dans les anciennes collections). Cet ensemble identi - n’avons retrouvé aucune pièce dans les niveaux fié par P. Andrieu n’a pas été retrouvé lors de notre remaniés pouvant se rattacher à cette industrie. Il est opération, puisque nous n’avons pas sondé la partie possible qu’un petit niveau à l’état de traces ait existé avant de l’abri où se trouve cette industrie à des alti - dans l’abri comme c’est fréquemment le cas dans les tudes inférieures. sites du bassin de Brive. Le Gravettien de phase ancienne a également été mis Cette séquence chronologique se termine donc par au jour par les fouilles Andrieu (foyer II et IIbis) et pro - un ensemble mésolithique mis au jour à l’extérieur de bablement fouillé très partiellement par les abbés l’abri, non loin de la Couze, que l’on peut rattacher au Bardon et Bouyssonie. Au milieu de la cavité, dans le complexe sauveterrien (moyen probable). sondage C (niveau 2 inf.), à l’emplacement donc du foyer II Andrieu, nous avons peut-être retrouvé cette Si cette reprise des opérations de terrain à Noailles industrie. Cependant cette identification est à prendre nous a permis d’avancer sur la compréhension de ce avec beaucoup de réserve en raison du faible effectif site, et de son environnement proche, il reste beaucoup de pièces toutes catégories confondues et de pièces d’incertitudes et de questions qui nécessairement impli - diagnostics en particulier. quent des compléments d’analyses et une poursuite des travaux de terrain. Les niveaux archéologiques qui se rapportent à une phase moyenne du Gravettien (faciès à burins de Mahaut Digan Noailles) étaient sans aucun doute très présents, sur Bibliographie : pratiquement la totalité de l’espace de l’abri, et le sont ANDRIEU P. et DUBOIS J. (1966) – Travaux récents à la donc encore sous forme de lambeaux. C’est dans le grotte éponyme de « Noailles », B.S.P.F., t. 63, C.R.S.M., sondage C (niveau 2sup) que nous avons mis au jour n° 5, p. 167-180. une industrie gravettienne à burins de Noailles dans BARDON L., BOUYSSONIE A. et J. (1904) – Monographie de les niveaux de foyers en place. Par ailleurs, dans le la grotte de Noailles (Corrèze), revue de l’école fond de la cavité (sondage D), un niveau argileux pro - d’Anthropologie, Paris 14 ème année, p. 283-294.

Moyen Age SAINT-CYR-LA-ROCHE 4 place des Ormeaux

La fouille archéologique réalisée depuis le printemps caractérisée par une nécropole où soixante-dix huit 2007 s’est poursuivie en 2008 par son agrandisse - creusements sépulcraux ont été repérés. Les nou - ment à l’ouest (cf. BSR 2007, p. 26). Pour rappel, la velles tombes mises au jour confirment l’organisation découverte du site fait suite à la mise au jour d’une et la répartition entrevues lors de la campagne précé - fosse sépulcrale dans une grange qui, après un dente : quasi absence de recoupement, orientation premier examen, s’est révélée être le lieu d’un cime - principale est-ouest, absence d’organisation, associa - tière. La présence de tombes aussi éloignées de tion par groupe. On peut seulement indiquer la l’église actuelle (située à plus de 200 m plus à l’est) présence de deux fosses orientées nord-sud, dont la posait la question de l’existence, ou pas, d’un autre fonction funéraire est probable. Les limites de l’empri - édifice religieux aujourd’hui disparu ainsi que de sa datation. se de ce cimetière ne nous sont pas connues, excepté peut être du côté oriental, caractérisé par une Les premières mentions de la paroisse de Saint-Cyr absence de tombe. La campagne 2008 n’a pas révélé e datent du dernier tiers du XI siècle, d’après le cartulaire de bâtiment religieux, si tant est qu’il y en ait eu un. d’Uzerche. La construction de l’église actuelle est en revanche plus difficile à placer chronologiquement. L’excellente conservation des creusements sépul - L’essentiel de son élévation s’inscrit entre le XIV e et le craux dans le terrain naturel (du grès en l’occurrence) XV e siècle, bien que l’on ne puisse pas exclure des sou - et la présence de nombreuses traces d’outils nous a bassements plus anciens (XII e s. ?). Un cimetière conduit à affiner l’analyse sur la technique de taille attenant au nord était présent, ce dernier ayant toutefois avec l’aide d’un tailleur de pierre (T. Grégor), permet - été transféré à partir de 1660 sur une parcelle plus sep - tant notamment pour certaines tombes de déterminer tentrionale (autour de l’actuel monument aux morts). avec précision les gestes et positions du ou des fos - La surface étudiée, de l’ordre de 400 m², a permis de soyeurs de l’époque, et de confirmer la présence de mettre en évidence une première occupation humaine fosses taillées de façon similaire.

18 Une première analyse au carbone 14 (trois autres sont en cours) a permis de placer chronologiquement le décès d’un très jeune enfant entre 712 et 890 après J.-C. (intervalle présentant 95 % de confiance), et plus probablement dans le dernier quart du VIII e siècle. Cette première datation permet donc d’estimer la période de fonctionnement de ce cimetière au cours de la période carolingienne (VIII-IX e siècles ?). Il faudra vraisemblablement attendre le XIII e siècle (?) pour que soit réinvesti le site. Ignorant les tombes, un large fossé de plus de 3 m au profil en « V » est creusé. Il traverse et doit se poursuivre au nord au niveau de la cour de l’école et dans l’impasse du fournil au sud. Une longue bâtisse de 15 m de long pour une dizaine de mètres de large vient par la suite Traces d'outils dans une sépulture creusée dans le rocher s’installer à l’est du fossé. Ce bâtiment médiéval, qui présente sur sa façade septentrionale des contreforts Ces excavations présentent la même morphologie, externes ainsi qu’une large ouverture, est très mal bien que certaines soient plus arasées que d’autres, conservé. Les murs nord et ouest sont seulement leur profondeur pouvant atteindre jusqu’à 0,90 m représentés par leur tranchée de fondation, dont le taillée dans la roche. La partie supérieure de la fosse fond a été aplani pour l’occasion. Le mur oriental est prend une forme rectangulaire, alors que la partie infé - quant à lui repris et conservé en partie dans la rieure se singularise par son adaptation au corps du construction du XVI e siècle, comme en témoigne défunt, prenant ainsi en compte le volume de la tête encore l’ouverture en arc brisé sur le pignon ouest de (réserve céphalique), la largeur des épaules et du la maison actuelle. Le fossé est quant à lui comblé et tronc pour se rétrécir au niveau des membres infé - sa partie supérieure aménagée d’un niveau de galets rieurs. L’individu était donc déposé dans la partie où du mobilier archéologique pouvant dater du XVII e s. inférieure de la fosse puis recouvert par un couvercle a été retrouvé. Cet aménagement, au contact d’un en matière périssable (planche de bois par exemple), mur adossé à l’angle du bâtiment médiéval, pourrait comme l’atteste encore la présence de charbons de correspondre à un sol de cour. bois retrouvés dans trois tombes. La partie supérieure du creusement est ensuite comblée de terre, le mar - D’autres aménagements creusés dans le rocher ont quage de la tombe pouvant être simplement constitué également été relevés (fosses, carrière, trous de d’un monticule de terre. Si leur forme est parfaitement poteaux, ainsi qu’une salle souterraine en partie sous conservée, il n’en est pas de même pour les osse - le garage) mais difficile à associer chronologiquement. ments. Ces derniers, très dégradés, ne sont le plus Cette opération permet donc de trouver une origine souvent reconnaissables que par les diaphyses des carolingienne au village de Saint-Cyr-la-Roche, avec os des membres et la base du crâne. Il sera donc bien la présence d’une nécropole témoignant de l’existen - difficile à l’avenir de préciser pour chaque tombe l’âge ce d’une occupation villageoise sur ce plateau. Les et le sexe du défunt. Aucun objet associé au mort ou études en cours devraient permettre d’apporter des déposé avec lui n’a été découvert, exception faite, informations complémentaires sur les pratiques funé - pour la sépulture n° 63, d’un vase à une anse et bec raires de cette période mal connue en Limousin. verseur, jeté dans le comblement supérieure de la tombe en raison probable de son bris accidentel. Jacques Roger

SAINTE-FORTUNADE Moyen Age Eglise

Le diagnostic archéologique effectué à Sainte l’ouest par une pierre plate posée verticalement pour - Fortunade du 19 au 21 mai 2008 avait pour but de rait correspondre à une seconde sépulture. vérifier, préalablement à la pose de drains, l’éventuel - le présence de vestiges et/ou d’inhumations à la base Enfin, un quatrième sondage contre le clocher a livré du mur sud de l’église, dont le clocher est réputé dater un os induisant une inhumation perturbée. Les du XII e siècle, et à l’intérieur de la chapelle comtale. données stratigraphiques semblent indiquer que ces tombes sont antérieures à l’église actuelle. Dans la Parmi les trois sondages effectués contre le mur gout - chapelle comtale, petit bâtiment rectangulaire située à tereau sud et perpendiculairement à celui-ci, le plus à l’est a mis en évidence, à 1,20 m sous le sol actuel, la l’ouest de l’église et attenant à celle-ci, une unique présence d’une inhumation, non datée, très mal tombe maçonnée, en position centrale, apparaît conservée du fait de l’acidité du terrain. comme ayant été vidée puis hâtivement recomblée, ceci à une époque indéterminée. A la même profondeur et en contact avec la fondation du mur, un léger creusement du substrat limité à Stéphane Lévêque

19 Moyen Age SAINT-PANTALEON-DE-LAPLEAU La vieille église

En 2008, le prieuré casadéen de Saint-Pantaléon de façade occidentale de l’église. Une journée supplé - Lapleau a bénéficié d’une campagne de restauration mentaire a alors été allouée à cette tâche. orchestrée par Stefan Manciulescu, ACMH. Les Par ailleurs, un débroussaillage d’une terrasse a fait travaux sont à l’origine d’une intervention archéolo - apparaître des vestiges de maçonneries. Ils fournis - gique réalisée au mois d’avril. Deux jours ont d’abord sent quelques indications sur un éventuel bâtiment au été consacrés à l’évacuation de remblais à l’intérieur sud de l’église. L’accès relativement aisé et le carac - d’une sacristie construite au XIX e siècle sur les ves - tère a priori minimaliste des travaux de consolidation tiges d’une absidiole sud. L’opération n’a pas permis de ces vestiges permettraient, grâce à de nouveaux d’améliorer les connaissances acquises lors de sondages, de relancer une étude des bâtiments, l’étude de 2006. Une réunion de chantier s’est laquelle s’avère indispensable en préalable d’un ensuite conclue par la nécessité de dégager une projet de restauration de la cave du presbytère. portion d’un sol en galets au devant de la porte de la Patrick Bouvart

N

Maçonnerie découverte lors d’un débroussaillage

Zone fouillée en 2006 Zone fouillée en 2008 Phase indéterminée Phase V Phase IV Phase III Phase I

Cit.

Sep. 2 ? C a n a TP5 Sep. l C 1 r e Sep. Sep. u 7 4 s e m e n t TP2 ? TP4

Sep. 5 et 6 ?

TP3 TP6 Esc 1

Sep. Esc 2 3 ?

TP 1

Four

Fossé

0 2 m 10 m

20 Moyen Age SAINT-SETIERS Vervialle

La structure souterraine explorée est située sur le et sur un mur de pierres incurvé large de 1,80 m. plateau de à proximité de la Creuse. A l’exception de rares charbons de bois dans la pre - Découverte lors de travaux forestiers, il semblait inté - mière salle et à la base du deuxième mur, cette fouille ressant de la comparer avec des “souterrains refuges” souterraine n’a livré aucun matériel ; céramique ou situés en d’autres zones de Haute Corrèze ; par autre, porteur de chronologie. La typologie est proche ailleurs le toponyme de la parcelle concernée, Corps des cavités médiévales étudiées ailleurs mais n’en a de Vervialle, est révélateur de la grande ancienneté. pas la relative complexité. Le déblayage d’un remplissage de schiste fortement En parallèle, une fouille de surface a mis en évidence argileux a dégagé une salle voûtée (L = 2,40 m ; l = 2 m ; deux trous de poteau dont le plus large (0,40 m) h = 1,75 m) comportant un goulot d’accès à une deuxiè - possède encore la base de son poteau (0,15 m de me salle très étroit (l = 0,43 m ; h = 0,45 m) ainsi qu’un largeur, 0,20 m de hauteur). mur de gros blocs obstruant un puits d’évacuation haut de 1,60 m et large de 0,70 m. L’extrémité de la deuxiè - Deux pièces de bois travaillées ont été découvertes me salle (L = 1,80 ; l = 1,10 m ; h = 1 m) possède elle (0,30 m ; 0,10 m). L’ensemble peut appartenir à un appentis d’époque encore indéterminée. aussi un étroit goulot (l = 0,50 m ; h = 0,55 m) ouvrant sur un plan incliné remontant vers la surface (l = 0,70 m) Jean-Pierre Colombain

Trou et fragment de poteau

21 SERANDON Le bourg

L’emprise du projet de diagnostic, concernant une d’atteindre le sol naturel et les informations ont été enre - petite surface nécessaire à l’aménagement d’une gistrées et relevées de manière systématique. zone d’habitation (15 000 m² environ), a permis la pre - Le diagnostic archéologique effectué sur la commune mière intervention archéologique récente à proximité de Sérandon n’a pas permis de mettre en évidence de immédiate du bourg de Sérandon. structures. Les traces d’occupations relevées sur la Menée sur une période de 3 jours à l’aide d’une pelle commune ne semblent pas être présentes dans ce hydraulique et forte d’un effectif de 2 agents Inrap et d’un secteur malgré une occupation de la commune depuis conducteur d’engin, l’opération a pu se dérouler dans de le Chalcolithique. bonnes conditions. Les 9 sondages réalisés ont permis Jonathan Antenni-Teillon

Moyen Age - Moderne SOUDAINE-LAVINADIERE prieuré et commanderie de Lavinadière

La campagne de 2008 marque la fin du programme trop tôt pour en préciser la fonction (mur de clôture de triennal 2006-2008. Elle a porté pour partie sur les la cour du prieuré étudiée les années précédentes ou secteurs déjà ouverts à la fouille les années précé - nouveau bâtiment inédit ?). dentes et sur des extensions dans plusieurs secteurs Vers l’est du site, le principal vestige en cours d’étude du site. Parallèlement, les études engagées les est le fossé qui complète les aménagements défen - années précédentes (études paléoenvironnemen - sifs adoptés lors de la phase III. L’extrémité de celui-ci tales, paléométallurgiques, sources écrites…) ont été a été atteinte vers le nord, quelques mètres avant la poursuivies. Enfin, l’étude de la commanderie hospi - limite du versant du vallon qui marque l’extrémité du talière des XVII e et XVIII e s. a pu être réalisée au site dans cette direction. Comme pour la partie cen - cours de la présente campagne. trale du fossé, le flanc de son extrémité est habillé par L’organisation du prieuré dans sa forme la plus une maçonnerie de pierres. Par ailleurs, quelques récente est désormais bien connue et les zones mètres plus loin, un sondage réalisé à l’articulation de fouillées en 2008 ont confirmé les hypothèses anté - la pente du versant a mis au jour un creusement rieures. Lors de cette phase (comprise entre le XV e s. parallèle au rebord qui pourrait également être lié à la et la première moitié du XVII e s., phase III) le prieuré délimitation de l’enclos prioral. est entièrement rebâti et prend la forme d’une maison La découverte la plus significative de la campagne forte organisée autour de deux bâtiments rectangu - dans la partie orientale du site reste celle d’une partie laires disposés au nord de l’église. La fouille de 2008 d’un long bâtiment rectangulaire, antérieur à la phase a permis de poursuivre le dégagement de l’espace III lors de laquelle l’aménagement du fossé a littéra - interne et des abords immédiats de l’un des deux lement sectionné et fait disparaître près d’un tiers de bâtiments (bât.2). Elle a mis en évidence la partition l’édifice. Ce dernier bâtiment (Bât A), à l’orientation du rez-de-chaussée en plusieurs pièces utilitaires, la décalée par rapport aux autres constructions étu - plus occidentale ayant une fonction domestique de diées jusqu’ici et en particulier l’église, pourrait être, cuisine. Plusieurs bâtiments en matériaux légers sont sous réserve de l’achèvement de sa fouille, le bâti - accolés le long des murs ouest et nord de ce logis. ment principal du premier prieuré (Phase II). La partie L’un d’eux (Bât 3) est un appentis à la structure de reconnue en 2008 correspond à une pièce de rez-de- bois reposant sur des plots en pierre et limité par des chaussée située plus bas que la partie occidentale restes de murs d’un état plus ancien (phase II). Deux identifiée les années précédentes. Un accès prolongé dépotoirs contemporains de cette phase ont été en par un escalier reliait initialement les deux espaces, partie fouillés et ont livré un matériel céramique la partie orientale possédant toutefois une entrée assez abondant associant marmites à pâte grise, indépendante au nord ouverte dans le mur goutte - cruches glaçurées de différents modules et frag - reau. Bien qu’une faible surface ait été étudiée à ments de céramiques à pâte mince et blanche l’intérieur de la pièce lors de la présente fouille, plu - recouvertes de glaçure verte. L’étude en cours de ce sieurs aménagements architecturaux sont encore mobilier tendrait à le situer chronologiquement entre conservés et ont pu être étudiés : la porte évoquée la seconde moitié du XIV e s. et le début du XV e s. précédemment dont subsistent les bases des pié - Au sud-ouest de la fouille, un nouveau segment de droits internes équipés de feuillures et, de part et mur a été dégagé entre le bâtiment 2 et l’église. d’autre de la porte, les bases de deux baies ébrasées Largement touchée par les récupérations de pierres qui servaient à éclairer ce qui semble être une cave après l’abandon du site, cette construction n’est pour ou un cellier semi-enterré. Plusieurs éléments lapi - l’instant connue que sur un court segment ; il est donc daires appartiennent aux structures architecturales

22 l’analyse d’échantillons provenant de ces niveaux détritiques a révélé la présence de plusieurs céréales, actuellement en cours d’étude. Enfin, le début de la reconnaissance des niveaux extérieurs au bâtiment a révélé la présence d’une sépulture d’animal (boviné) qui a recoupé pour partie le pare - ment du pignon oriental du bâtiment. Aucun indice ne permet de dater cette tombe, sinon celui du constat de la postériorité du creusement de la fosse par rapport au mur médiéval. La tradition locale évoque ici un acte finalement assez récent de la première moitié du XX e s. La dernière zone concernée par la fouille de 2008 est celle du cimetière du prieuré. L’objectif, restreint ici à une approche limitée de l’espace sépulcral, a cepen - dant permis d’étudier quatre nouvelles sépultures, dont certaines aménagées dans le rocher et munies de réserves céphaliques. L’extrême rareté du mobilier archéologique ne permet pas une datation de la période d’utilisation de ce cimetière. Toutefois, une donnée en chronologie relative est désormais dispo - nible puisque l’on a pu constater que certaines tombes sont recoupées par le fossé oriental de la phase III. Une série de mesures 14C est envisagée pour préciser la chronologie d’utilisation de ce cime - Vue générale depuis l'Est tière, peut-être désaffecté au moment de la dernière phase d’occupation du prieuré. précédentes mais aussi probablement à l’étage disparu du bâtiment. On notera d’ailleurs la présence, Parallèlement aux travaux de fouille, la campagne parmi ces épaves lapidaires, d’un bloc portant gravée 2008 a également été mise à profit pour mener la croix patriarcale, insigne de l’ordre du Saint- l’étude d’un bâtiment ancien situé dans le village de Sépulcre, bloc qui devait orner la façade Lavinadière à une centaine de mètres au sud-ouest septentrionale de l’édifice. du site. La réalisation du plan du bâtiment, l’analyse du bâti encore visible aujourd’hui et les données pro - Un sondage de quelques mètres carrés à la base de venant des sources écrites permettent désormais l’escalier intérieur montre qu’avant son abandon et de l’identifier comme étant le logis d’E. de Pradal, son comblement définitif lors du creusement du commandeur de la maison hospitalière de fossé, la pièce a servi de dépotoir dans lequel on a Lavinadière dans la seconde moitié du XVII e s. Cet recueilli de nombreuses scories métalliques et de la édifice à l’architecture modeste s’avère donc être vaisselle céramique qui semble appartenir à des celui qui a remplacé, jusqu’à la fin du XVIII e s., l’éta - e formes du XV s. assez rarement identifiées régiona - blissement actuellement en cours de fouille. lement (cruche, gourde-tonnelet…). On notera que Patrice Conte

USSEL Moyen Age Le Mazet

Le diagnostic effectué à Ussel avait pour vocation de livré non plus d’information car elles sont fortement mettre en évidence l’existence de structures archéo - érodées. Hormis une petite décharge moderne, res - logiques. Plusieurs vestiges ayant été mis au jour, il ponsable de l’épandage de mobilier sur l’ensemble semblait pertinent de réaliser des sondages afin de de la parcelle, aucune autre structure n’est liée à l’ac - confirmer ou non la présence de ceux-ci à l’emplace - tivité humaine. ment du projet de lotissement de la commune. L’absence d’occupation sur ces parcelles reste néan - Cependant les tranchées effectuées n’ont livré aucun moins intéressante. En effet, la commune d’Ussel met mobilier ni aucune structure. Le terrain, très endom - en place de nombreux projets d’aménagement per - magé par d’importants buissons récemment mettant d’observer préalablement le sous-sol et une arrachés, était quasiment inexploitable, d’autant plus zone non-occupée permet d’affiner les recherches que la présence proche de la nappe phréatique ne vers d’autres secteurs d’occupation probable. nous permettait pas d’explorer le sédiment en toute sécurité. Les parties hautes de la parcelle n’ont pas Jonathan Antenni-Teillon

23 Antiquité USSEL, place Voltaire

Une opération de diagnostic archéologique faisant incertaine : ils peuvent correspondre à la limite d’un suite à un projet de réaménagement s’est tenue Place terroir comme à un système défensif. Voltaire à Ussel, en Corrèze. Les travaux envisagés La seule autre trace d’occupation observée dans ce concernent toute la surface de la place et consistent secteur est un lambeau de niveau de circulation posé en la création de places de parking et d’une prome - directement sur le substratum naturel, vers l’est. nade. Pour ce faire, des terrassements sur une Ailleurs, on remarque la présence de remblais conte - profondeur d’environ 0,60 m sont envisagés. nant du mobilier antique posés directement sur le substrat naturel comme si le site avait été érodé avant Le principal résultat de ce diagnostic est la présence d’y déposer ces remblais vraisemblablement destinés de deux fossés contenant du mobilier céramique daté à niveler le secteur. Enfin une bonne partie de l’espa - du I er siècle de notre ère disposés parallèlement selon ce destiné au projet d’aménagement –notamment aux un axe nord-sud. Leurs dimensions ainsi que leur abords de l’actuel collège d’Ussel– est perturbé en localisation en périphérie du noyau ancien d’Ussel profondeur par des constructions modernes ou conduisent à les interpréter comme des éléments contemporaines, aujourd’hui démolies. marquants du paysage antique. Leur fonction reste Catherine Ballarin

Antiquité UZERCHE Fargeas

L’opération de diagnostic archéologique réalisée à des fragments de verre et de l’os brûlé. Les observa - Uzerche avait pour but de préciser les informations tions préliminaires permettent de dater le mobilier de concernant l’occupation anthropique dans ce secteur la période gallo-romaine. La variété de tessons décou - de la commune. Plusieurs indices archéologiques jus - verts laisse penser qu’il existe une zone d’habitat à tifiaient une intervention dans cette zone, située face proximité. à l’éperon rocheux cœur de la ville historique Nous avons choisi d’effectuer des sondages supplé - d’Uzerche. mentaires afin de déterminer si ce fossé ne servait La création d’un lotissement nous a permis d’interve - pas à clore une partie de la parcelle sur laquelle nous nir sur une surface de 9 900 m² afin de déterminer nous trouvions. Aucun retour de fossé n’a pu cepen - plus précisément l’emplacement des vestiges archéo - dant être mis au jour, mais il reste très probable que logiques pressentis par le SRA. celui-ci ait été arasé dans sa partie supérieure soit par l’érosion soit par des travaux liés à l’installation de L’expertise archéologique nous a mené à sonder l’assainissement. De plus, certaines contraintes dues environ 10 % de la parcelle mettant en évidence à l’emprise du terrain et à la présence de réseaux ne quatre fossés dont un seul semble pertinent. Ce nous ont pas permis de sonder toutes les parcelles. dernier, orienté nord/sud, repéré dans quatre des son - dages effectués a livré du mobilier céramique varié, Jonathan Antenni-Teillon

CHAVEROCHE, PALISSE Prospection diachronique

La commune de Chaveroche est située dans une nant un gué sur la Diège. Il s’agit d’une plate-forme zone forestière scandée de friches et de prairies. Les ovalaire d’un périmètre de 90 m précédé sur un côté recherches sur ce terrain, associées à des enquêtes d’une muraille de 60 m. C’est à proximité de ce site orales, ont néanmoins révélé un certain nombre d’élé - qu’ont été découverts en 1936 deux bracelets en or ments significatifs. de l’Age du Fer. La préhistoire (Néolithique) est attestée par un polis - Concernant la période gallo-romaine : un tronçon de soir de haches en quartzite, ainsi que par une meule voie fossilisée d’orientation est-ouest, ainsi que des dormante oblongue creusée dans un rocher. Une substructions nettement marquées sur le sommet prospection effectuée dans le bois de Treins a mis en d’une colline dominant un vaste paysage et refermant évidence un site fortifié établi près d’un cingle et domi - tuiles et céramiques ; cette situation des vestiges

24 nome- quelques restes utilisés en réemploi matériali - sent la présence du prieuré et du cimetière adjacent. Une localisation précise de la chapelle du prieuré dite de « Neuf Jours » n’a pu être effectuée, un ensemble de céramiques a été recueilli lors de travaux de voirie ayant arasé un remblai d’écroulement proche : il s’agit de fragments d’oules et de cruche datables des XIII e- XIV e s. Sur la commune de Palisse ont été repérés de nou - veaux tertres protohistoriques, ainsi qu’un village déserté dont certains creux de bâtiments occupent le sommet, d’autres les pentes ouest d’un promontoire en tronc de cône (La Coste). Polissoir de Neuf Jours Près de Neuvic, deux coffres funéraires gallo-romains suggère un fanum. Près de Chassagnac, un couvercle ont été récemment mis au jour lors de travaux agri - de coffre témoigne d’une nécropole. coles. Ils sont de facture soignée, de grande taille Au Moyen Age, trois prieurés se partageaient l’actuel (1 m) et possèdent leur couvercle ; les urnes qu’ils territoire de Chaveroche dont l’église paroissiale était renfermaient ont été brisées. un prieuré-cure. A Ventéjols -autrefois paroisse auto - Jean-Pierre Colombain

SOURSAC, LATRONCHE, SAINT-PANTALEON-DE- LAPLEAU, SAINT-HILAIRE-LUC, LAMAZIERE-BASSE, LAVAL-SUR-LUZEGE Prospection diachronique

Une étude approfondie de la commune de Saint- pour la paroisse de Saint-Hilaire-Luc, une identifica - Hilaire-Luc a permis la réalisation d’un document de tion est proposée. synthèse regroupant 32 fiches d’identités archéolo - L’état des fonds de la paroisse nous donne l’existence giques (inédites ou actualisations) dont la datation de « la Motte de Prissas », dite encore « de Périssat ». archéologique s’établit ainsi : préhistoire-protohistoire, Cette motte est la plate-forme jusque là non identifiée 11 ; période gallo-romaine, 5 ; Moyen Age, 3 ; contem - et située au nord-ouest du village du Theil. L’état des poraine, 5 ; habitat ruiné, 3 ; cheminement, 5. fonds nous permet également de localiser la forêt de Ce travail a pour objectif de situer cette commune Longue-Serre n° 1059-300 sétérées à M. de Saint- dans son contexte historique. Il intègre les voies de Mexant (les Saint-Mexant avaient le droit d’usage des communications (cheminements et franchissement forêts de Fleix et de Longue-Serre pour le chauffage des cours d’eau), les croix de chemin (existantes ou des fours banaux de Neuvic). restitution toponymique), les activités économiques ainsi que l’habitat disparu ou ruiné. Des sources Aux activités économiques déjà répertoriées, s’ajou - écrites ont servi de support à l’étude telles que plans tent les localisations de carrières au lieu-dit cadastral cadastraux (1833-1973), états de sections des pro - Les Peyrières et de charbonnières à la Combe priétés non bâties et bâties (1836), état général des Fourchade. Un ensemble ruiné d’une petite structure fonds de la paroisse de Saint-Hilaire-Luc, inventaire agricole vient compléter l’étude sur l’habitat. des biens ecclésiastiques (1791), palpe (1760), docu - Par ailleurs, l’opportunité de la vidange de la retenue ments et bibliographie divers. du barrage du Chastang mettant au jour les ruines La période protohistorique a pu être complétée par la des structures de l’abbaye cistercienne de Valette sur localisation, à la suite d’un travail de terrain, de 4 nou - la commune d’Auriac, nous a permis de réaliser des veaux tertres pierreux portant à 26 les entités relevés. Des documents d’archives tels que l‘état des référencées sur cette commune. lieux de l’abbaye en 1711 ou le partage des biens de cette abbaye de 1774 ont complété le travail de terrain Actualisation d’une fiche sur l’implantation d’un site pour l’élaboration de plans. d’occupation gallo-romaine avec nécropole à incinéra - tion portant à 5 les entités pour cette période. La campagne de 2008 a été en grande partie consa - crée à la commune de Saint-Hilaire-Luc, néanmoins, Michel Aubrun, dans son étude sur la création des le dépouillement du cadastre napoléonien se poursuit paroisses, évoque la Charte de Théodechilde et les sur les autres communes. possessions du prieuré Saint-Pierre-de-Mauriac. Dans ce cadre, parmi les sites, quatre sont retenus Françoise Daymard

25 USSEL, MESTES, SAINT-AUGUSTIN, BAR Prospection diachronique

La prospection sur les communes de Bar et de Saint- travail de manutention important car ici il est impos - Augustin étant assurée par une autre équipe, ce sible de pratiquer le lavage par chasse d’eau de la territoire n’a été de ce fait que partiellement prospecté tranchée d’exploitation comme sur d’autres sites. par mes soins. Cette année, la prospection s’est portée Plusieurs tranchées secondaires, de moindre impor - principalement sur les communes d’Ussel et tance, se trouvent à proximité. Le minerai a dû être de Mestes. Toutefois, des sites repérés en limite des lavé et traité au bas de la mine, une source a été communes d’Ussel et de Saint-Angel ont été recensés. repérée non loin sur un replat. Ici c’est le minerai auri - fère qui a du être exploité, en effet le mispickel Le premier site minier situé en limite des communes contenu dans le quartz est conséquent. d’Ussel et de Saint-Angel a une forte ressemblance avec l’exploitation du Puy des Angles, fouillé par A. Le tracé d’une voie à l’ouest du site est encore très Toledo i Mur en 1999. En effet, ce site se compose de visible. D’après les habitants du hameau proche, ce 2 dépressions circulaires mesurant respectivement serait le tracé ancien qui reliait Neuvic à Saint-Angel. 45 m de diamètre pour l’une et 40 m pour l’autre, dans Mais ce tracé n’a-t-il pas emprunté un ancien chemi - lesquelles sont enchâssés ce qui semble être des nement ? puits d’exploitation. Les terrils ainsi que des cavaliers, Le site du Puy de Longe, sur la commune de Mestes certes bien amollis, sont encore visibles (fig.1). au lieu dit Le Peuch, n’est pas extraordinaire de par Aux abords de l’une des exploitations, la plus au sud, ses dimensions, mais il pourrait être en relation avec on peut apercevoir ce qui devait être la première tran - un habitat gallo-romain signalé par le propriétaire, et chée d’évaluation, qui prend naissance dans un petit situé à environ 500 m au sud – ouest. Ce site se ru lequel a dû être utilisé pour le lavage ou autres compose de deux minières dont l’une mesure 58 m de travaux nécessaires au traitement du minerai dont la longueur partagée en deux parties par un délaissé nature, ici, est difficile à cerner par manque de résidus granitique rocheux n’ayant pas de minéralisation inté - de tri. ressante pour un traitement productif. Une deuxième tranchée parallèle de moindre importance se dévelop - Le deuxième site se trouve aussi sur la commune de pe à côté, sur une longueur de 14,30 m. Saint-Angel, à 1 km au sud du hameau de Cussac, sur un plateau granitique très fissuré où une forte Ces trois sites, en l’absence de fouille ou sondage, minéralisation de quartz s’est produite. Les tranchées n’ont donné aucun vestige de mobilier. Toutefois, ils sont très bien conservés à ce jour car très éloignés de sont très spectaculaires de par leur longueur, l’une toute zone d’habitation. Actuellement, ils sont recou - d’elles atteint 80 m et l’autre 50 m environ pour une verts de forêt et de végétation diverse. largeur variant de 5 à 6 m (fig.2). Le pendage étant très faible, le mode d’extraction a dû demander un Bernard Simonnot

Fig. 1 : Les terrils et cavaliers Fig. 2 : La tranchée principale

26 CUREMONTE, VEGENNES Moyen Age - Moderne Prospection thématique

Cette campagne de prospection thématique visait à soient, ces vestiges ne sont que rarement intégrés à répertorier l’ensemble des vestiges médiévaux en élé - une structure entièrement médiévale. Peu de maisons vation dans ces deux bourgs du sud de la Corrèze. ont véritablement des bases médiévales : il s’agit, le L’idée d’entamer une démarche de prospection sur le plus souvent, soit de remploi, soit d’éléments conser - patrimoine bâti médiéval de ces deux communes vés du fait de leur fonctionnalité ou de leurs répondait à deux opportunités. D’une part, poursuivre dimensions. C’est pourquoi il nous est apparu préma - l’élan donné par les conclusions du Congrès turé de proposer une synthèse diachronique sur la Archéologique de France consacré à la Corrèze, maison médiévale de Curemonte, tant les chronolo - publiées en 2007. D’autre part, profiter d’un travail de gies (relatives, de fait) sont difficiles à établir avec doctorat en cours sur l’habitat médiéval des agglomé - certitude, et nécessiteraient des comparaisons plus rations castrales de la vicomté de Turenne. poussées. Le choix a donc été fait de classer les ves - tiges recensés par typologie : les portes, les baies, les Les résultats se sont révélés largement positifs. Les portions de murs extérieurs (de maisons et/ou d’en - vestiges architecturaux attribuables à la période ceinte), les aménagements intérieurs, et les médiévale sont bien plus importants qu’un premier fragments en remploi. Quelques structures plus com - repérage ne le laissait estimer. En particulier, la possi - plètes ont néanmoins pu être repérées. bilité qui nous a été donnée de visiter l’intérieur d’un certain nombre de maisons a été largement béné - Parmi tous les vestiges recensés, les portes consti - fique, et rappelle aussi les limites d’un recensement tuent sans doute la famille architecturale la mieux « extérieur ». Pour autant, aussi nombreux qu’ils représentée à Curemonte. Une quinzaine de portes

27 médiévales ont pu être répertoriées, la plupart semble des maisons des parcelles 91, 92, 93, 340, 99 « inédites ». Un certain nombre d’entre elles présen - et 85 ( castrum « médian » ?), jusqu’à la maison de la tent quelques similitudes qui autorisent une ébauche parcelle 277, au nord de l’emplacement de l’ancienne de classification, ce qui semble justifier, a priori , leur Barbacane. A ce jour, aucun vestige médiéval n’a été regroupement. Ces portes sont toutes clavées, chan - repéré au-delà de l’aire ainsi circonscrite. Les vestiges freinées, et couvertes d’un arc en plein cintre. Dans recensés n’ont pas pu tous être datés avec le même leur grande majorité, elles ouvrent sur des niveaux de degré de certitude. Pour la majorité d’entre eux, les caves en soubassement. Leurs dimensions sont rela - incertitudes de datation oscillent entre les XIV e et XV e tivement importantes (largeurs : de 1,10 m à 1,45 m), siècles (parcelles 242, 76, 90, 91, 92, 93, 340, 99, 85, mais pas assez semble t-il pour permettre le passage 101, 396, 116, 285, 121, 140, 135, et 277). Nous avons d’une mule ou d’un cheval. Cette restriction mise à délibérément opté pour une fourchette de datation part, leur association systématique avec des espaces assez basse, mais il est possible que certains vestiges vraisemblablement destinés au stockage tend à puissent être « rehaussés ». D’autres éléments pré - confirmer leur vocation commerciale. sentent en revanche des caractéristiques formelles et typologiques qui autorisent une attribution chronolo - Ce sont parfois de véritables ensembles architecturaux gique aux alentours des XII e-XIII e siècles : la salle « en place » qu’il a été permis de découvrir, qu’il s’agis - basse de la maison du Jaladis, la pièce voûtée située se d’édifices arasés, de portions de maçonneries, voire sous la halle (parcelle 47), la baie en grès rouge de la de pièces entières. Un édifice arasé, dont il ne reste parcelle 342, ou la structure à contrefort d’angle de la que les substructures, est ainsi conservé dans l’espa - parcelle 334. Pour d’autres maisons enfin, les hypo - ce dévolu à l’ancien « château Cardalhac », dans le thèses de datation sont moins évidentes et ne bas castrum de Curemonte. Il ne subsiste de cet permettent pas d’affirmer une datation antérieure au édifice qu’une partie du rez-de-chaussée, bâti en XVI e siècle (baies chanfreinées, fenêtres à croisées ou moyen appareil. L’angle sud-est est cantonné de deux remplois d’éléments plus anciens recensés dans les contreforts. Le positionnement de l’édifice, dans l’angle maisons des parcelles 110, 129, 150, 28). d’un ensemble vraisemblablement plus vaste, sa mise en œuvre, en moellons de grès de moyen appareil La découverte de murs de maisons accolés formant passablement érodés, et, surtout, la présence des enceinte, dans deux secteurs au moins du bourg deux contreforts d’angle, suggéreraient une datation (maisons des parcelles 90, 91, 92, 93, 340, et du assez haute, aux alentours des XII e-XIII e siècles. Parmi groupe de parcelles 116 et 285) constitue également les autres découvertes majeures, le cas de la maison une donnée importante pour l’histoire médiévale du dite du Jaladis, avec ses vestiges d’une ancienne salle site. La mise en évidence archéologique de tels ves - basse de maison noble du XIII e siècle mérite d’être tiges confirme une organisation en îlot que laissait souligné. deviner en certains endroits le parcellaire. Cette étude sur l’habitat médiéval de Curemonte a donc Cet inventaire a tout d’abord permis de confirmer permis d’apporter des éléments utiles à la compréhen - l’étendue de l’occupation médiévale du site, depuis le sion de l’évolution morphologique du village, au-delà castrum de Cardalhac, (voire un peu plus « bas », si des considérations proprement architecturales. l’on considère l’ouverture en arc segmentaire de la parcelle 242 comme médiévale), en passant par l’en - Dimitri Paloumbas

LES AMENAGEMENTS HYDRAULIQUES DU BASSIN VERSANT DU COYROUX Moyen Age (communes d’Aubazines, du Chastang, de Sainte-Fortunade, de ) Prospection thématique

L’abbaye cistercienne d’Aubazines a été l’objet de cette organisation. Le cas d’Aubazines est exemplaire nombreuses études historiques. Ces études ont car le choix du site, hormis pour l’adduction d’eau révélé l’importance de l’organisation matérielle des potable, n’a pas été dicté par la recherche de proximi - deux ensembles cénobitiques (monastère des té d’un cours d’eau. Les bâtiments conventuels hommes édifié durant la première moitié du XII e siècle d’Aubazines et de Coyroux ont été accompagnés par et agrandi après l’affiliation de la fondation à l’abbaye de nombreux aménagements hydrauliques destinés à de Cîteaux en 1147 et monastère de Coyroux, réservé assurer ou faciliter la subsistance des communautés. Un certain nombre d’entre eux sont partiellement aux femmes, édifié durant la seconde moitié du XII e conservés (vivier, moulins, source, étang) mais le plus siècle, à 800 m du précédent). important, le “Canal des Moines”, a été remarquable - L’hydraulique tient une place très importante dans ment conservé.

28 Cet ouvrage hydraulique, indispensable au projet repérés par les publications, les sources écrites, la cénobitique, ne se limite pas au corps de l’ouvrage. Il cartographie ou la prospection. Une base de données constitue un enjeu d’économie agraire et une entre - a été constituée pour gérer et rassembler à terme l’en - prise de valorisation du sol de grande ampleur. On semble des informations. Ce travail devrait permettre perçoit, à l’examen du dispositif hydrographique mis de répondre à une large part des interrogations susci - en place, que les moines ne l’ont pas envisagé isolé - tées par ces aménagements : structures, chronologie, ment comme une simple adduction d’eau (type fonction, conservation… fontaine), mais à l’échelle du bassin versant du Un premier bilan a permis de recenser et d’étudier les Coyroux. sites suivants (prospection, relevés, photographies, La Conservation Régionale des Monuments enquêtes orales et archives): Historiques, à la suite d’un bilan sanitaire inquiétant, a - étang du Chastang, commune du Chastang engagé une restauration d’une partie de l’ouvrage (Inédit) (entamée en mai 2006). A cette occasion, une étude archéologique et technique préalable à la restauration - étang de Clairefage Sainte-Fortunade (Inédit) a été conduite entre mai et juin 2004 avec pour objec - - étang de Bordebrune ou étang Grand Aubazines tif de documenter l’ouvrage et de redécouvrir les - moulin de Bordebrune, commune d’Aubazines techniques de construction en les replaçant dans leur - étang Petit sous Bordebrune, commune cadre historique. d’Aubazines (Inédit) L’étude préalable à la restauration du Canal des - moulin Favède et sa retenue, commune Moines en 2004 avait mis en évidence, sans appro - d’Aubazines fondir cet aspect, que le canal a provoqué une mise - moulin Mercier et sa retenue, commune en valeur du terroir dont de très nombreux éléments d’Aubazines sont visibles dans le paysage : 2 canaux principaux d’amenée d’eau (le Canal des Moines et le canal sous - moulin du Coyroux et sa retenue, commune Lagier), des canaux secondaires (15 en 1888), des d’Aubazines bassins de redistribution (5 visibles sur le plan de - prise d’eau en aval de Coyroux, commune 1888), des canaux d’irrigations (38 en 1888), trois d’Aubazines retenues fossiles découvertes en prospection (Etang - étang fossile entre Coyroux et Lagier, commune Grand ou de Bordebrune, Etang Petit et étang du d’Aubazines (Inédit) Chastang découverts par l’étude cartographique), des - blanchisserie sur le canal, commune d’Aubazines viviers ou bassins secondaires (2 repérés au début du (Inédit) XIX e siècle à l’est et à l’ouest de l’abbaye d’Aubazine, des moulins (12 recensés à ce jour dans le bassin - moulin de Lagier et sa retenue, commune versant et sur le réseau des canaux). Ces vestiges d’Aubazines épars doivent être complétés par ceux conservés à - le grand canal sous Lagier, commune l’intérieur des abbayes d’Aubazines et de Coyroux : d’Aubazines bassins dans les cloîtres, latrines, canalisations, - le premier moulin en aval de l’abbaye et son adduction d’eau de sources… bassin de charge/vivier, commune d’Aubazines L’hydrosystème du Coyroux a donc été profondément - le second et le troisième moulin en aval de l’ab - remanié par l’installation des monastères d’Aubazines baye et son bassin de charge, commune et du Coyroux à partir du XII e siècle. Il est évident que d’Aubazines e l’ensemble de ces structures ne remonte pas au XII - canal d’irrigation de Dampniat, commune de siècle. Les aménagements hydrauliques du bassin du Dampniat Coyroux sont bien sûr le résultat d’une longue - Moulinot, commune de Dampniat (Inédit) genèse. Certains sont toutefois datés par les sources écrites ou l’analyse des structures : le Canal des - moulin du Bourret et sa retenue, commune de Moines est antérieur au XV e siècle, les étangs du Dampniat Chastang et de Bordebrune sont mentionnés dès Sur l’ensemble des structures prospectées cette cette époque. Il est donc rapidement apparu à la suite année, aucun équipement n’est encore en place, sauf de l’étude préalable qu’une approche globale des deux meules au moulin de Bordebrune. Aussi l’analy - aménagements hydrauliques, replacés dans leur se a seulement pu être menée à partir des hydrosystème devait précéder une publication mono - maçonneries : ouvertures, axe des meules/roues et graphique sur le “Canal des Moines”. position des arrivées et sorties d’eau dans le moulin Une prospection thématique intitulée “les aménage - par rapport aux roues disparues. Nous avons fait ments hydrauliques du bassin versant du l’analyse chronologique entre les bâtiments ( cf Coyroux” a donc été engagée avec pour objectif de moulins de Bordebrune), et les aménagements d’arri - recenser et d’étudier ces divers ouvrages. Devant vée d’eau ( cf moulin du monastère). La chronologie l’ampleur du travail à accomplir, nous avons choisi de des bâtiments s’appuie sur le cadastre du XIX e siècle conduire une première approche, dont la réalisation et suivants ( cf moulin de Bordebrune et moulins du se déploie sur les années 2008 et 2009, par un pré- Coyroux où plusieurs moulins se sont succédé). inventaire aussi exhaustif que possible des sites L’apport des photos anciennes n’est pas négligeable

29 (cf moulin aval du Coyroux, couverture et partie haute la largeur du lit mineur du Coyroux et celui de du moulin de Lagier). On a pu aussi mesurer les trans - Clairfage a un tuyau exutoire en partie basse. La trace formations des bâtiments, comme par exemple le du rivage des étangs se distingue très bien sur les moulin initial de Bordebrune transformé en étable et trois sites du haut-bassin, de même que le chemin qui habitation. De plus, sur un même site plusieurs faisait le tour des étangs. Les joncs sont pour ceux de moulins ont pu se succéder comme à Bordebrune Bordebrune et du Chastang un excellent indicateur de avec 3 moulins successifs sur plus de 4 siècles ou au leur assiette dans le paysage et de leur étendue. moulin de Coyroux avec 2 moulins successifs à la fin Les étangs de Bordebrune, le grand et le petit, conser - du XIX e siècle. Ces transformations sont parfois si vent des biefs de liaison. Celui du grand correspond à importantes qu’il ne subsiste plus aucune trace pour une réfection liée à la retenue amont, mais celui reconstituer la position des meules dans la pièce bordant l’étang Petit semble ancien et est encore par - (exemple du premier moulin du monastère, sol ticulièrement net. Pour l’étang de Bordebrune, il existe bétonné de la minoterie de Bordebrune qui cache les une retenue amont encore en place, mais là, la tech - aménagements où passait l’eau). Certains moulins nique de construction, ainsi que les archives, ont complètement disparu ; comme celui de Favède permettent de situer postérieurement sa construction. connu uniquement par le cadastre et les archives, de Les digues présentent des parements en gros appa - même que pour le moulin dit “de rigole” et la blanchis - reil de gneiss avec un fruit prononcé. Certaines ont été serie sur le Canal des Moines. fortement modifiées (Chastang au niveau du pont et Au commencement de cette étude 3 étangs étaient dérasé en altimétrie, Bordebrune au niveau du pont). identifiés, tous à sec : Le contrôle topographique entre le niveau du rivage - étang du Chastang (com. du Chastang, site n° 1), fossile et la hauteur de la digue permet de reconstituer la hauteur initiale disparue. Une des problématiques - étang de Bordebrune ou Etang Grand est, pour l’étang du Chastang par exemple, la diffé - (com. d’Aubazines, site n° 3), rence entre la hauteur de la digue et sa surface, à lier - étang Petit sous Bordebrune ou Etang Grand avec des analyses de sédiments et des datations. (com. d’Aubazines, site n° 5). L’étude des modalités de la valorisation du sol par les Il convient maintenant d’y ajouter deux retenues : moines d’Aubazines, seulement défrichée par cette - étang de Clairefage (com. de Sainte-Fortunade, première année de recherche, mérite l’attention des site n° 2) repéré dans les sources cartographiques, chercheurs. La bonne conservation des vestiges - étang fossile entre Coyroux et Lagier permet de documenter un aspect méconnu de leur (com. d’Aubazines, site n° 15) découvert par une activité. Cette première approche démontre qu’un prospection pédestre, il pourrait être le bassin de ouvrage hydraulique ne peut être envisagé que dans retenue médiéval de Lagier. le cadre de son hydrosystème et dans une approche diachronique. En l’état, notre recherche doit être pour - Ces sites présentent des états de conservation de suivie et approfondie dans les années à venir pour leurs structures très variables. Les digues du qu’elle puisse mettre dans une réelle perspective his - Chastang et de Bordebrune sont percées d’un pont, torique l’investissement des moines dans le territoire. l’étang Petit éventré par une étroite brèche où passe le Coyroux, celui en amont de Lagier est éventré sur Pierrick Stéphant

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