Haudrecy village situé dans le département des ,

au nord de Charleville-Mézières, dans la vallée de la , au pied de la colline

de .

Son territoire est arrosé par la Sormonne et son affluent le Thin.

Le site du village s’expliquerait par le passage dans notre région d’une ancienne chaussée gallo-romaine qui traverserait les communes de Signy l’Abbaye, Gruyère, se dirigeant vers , Etion et .

Jean HUBERT indique dans sa géographie de 1855 le passage d’une voie romaine sur le territoire d’Haudrecy. Il s’agirait de Reims-Trèves.

Cette route antique traversait la Sormonne sur un gué, encore visible quand les eaux sont basses. Cette chaussée constituait une voie de pénétration utilisée pour le commerce. Cependant, il convenait de la défendre contre la piraterie aux endroits où se font les passages des rivières. Le gué sur la Sormonne fut alors protégé par un fortin dépendant du château de Montcornet.

Ce fortin se présentait comme une tour élevée. Parmi les hypothèses émises, le nom du village pourrait provenir de l’évocation de cette tour : Haut dressée.

Jean Baptiste Lépine avait émis une autre hypothèse. Selon lui, l’origine du nom attribué au village d’Haudrecy aurait un rapport avec l’eau. Car Haudressi, Audrecy, Eudrecies, ou encore Eaudreci tire son nom de l’endroit proche de l’eau, choisi par les premiers habitants pour y construire les habitations. Ainsi Sur l’eau dressé, est devenu Eaudreci.

Que ce soit sur les cartes, les actes notariés et sources écrites, l’orthographe du nom Haudrecy varie en effet :

Le registre paroissial de Mézières en 1627 cite le village en indiquant l’orthographe suivante : HAUDRESSY ( réf 5 mi 15 r 3 page 4 Mézières). Maître Bouclier notaire à en 1740 écrivait le village sans mettre le H. Peut-être une simple liberté prise avec l’orthographe.

Enfin, les habitants d’Haudrecy prononcent le nom de leur village sans mettre l’accent sur la lettre "e". Ce qui donne : HAU DRE CY

Il existe une représentation du village d’Haudrecy avec son château dans l’album de Croÿ. Celle-ci est visible sur le site : http://ardennes-medievales-450-1500

Vers le X ou XI siècle le fortin fut remplacé par un château fort autour duquel se sont effectués le défrichement et l’essartage, et au milieu des cultures. Les maisons se sont groupées autour de la forteresse. Le village fut pendant longtemps un humble hameau de Tournes.

La terre d’Haudrecy était une seigneurie tenue en 1200 par Nicolas, fils de Pierre de Montcornet, en 1459 par Jean de Villiers, seigneur d’ et de La Grève.

En 1509, un plein-fief de Montcornet, tenu en foi et hommage d’Antoine de Croï, par Jean d’Arras, gouverneur du château de Montcornet, écuyer et seigneur d’Haudrecy.

Le village se compose principalement de maisons en pierre de calcaire jaune. Cette pierre provenait soit de la carrière située sur la côte, soit du château lorsque celui-ci fut vendu. Il est facile d’identifier la pierre extraite de la carrière car elle contient des fossiles.

Il existe toujours des exceptions, puisque la maison "Husson" se compose également de briques.

La plupart des maisons étaient surélevées par rapport au niveau de la route, excepté celles de la Guinguette. qui sont construites sur une pente. Après la seconde guerre, les talus furent aménagés en pavés.

Sur la façade, nous pouvons encore voir la traditionnelle beuquette reposant sur un

évier en pierre bleu ou de calcaire jaune.

Les toits des maisons étaient recouverts de tuiles ou d’ardoises. La technique du faiseau était employée. La dernière maison présentant encore ce type de toiture, était celle de Madame Andrée PARIS, près de l’église. Le toit a été rénové en juillet 2013.

En 1855, la fête patronale du village avait lieu le premier dimanche de septembre. La date a changé puisque maintenant il s’agit du dimanche suivant le 14 juillet.

Haudrecy est un village qui a vécu longtemps de l’agriculture. La commune disposait aussi d’autres ressources. En 1849, elles se composaient de la location de regains, de la vente de branchettes, des cotisations affouagères, des revenus provenant des bois des 32 communes… Mais aussi de l’exploitation des pâtis, des coupes de peupliers plantés en divers lieux sur la commune. D’après Jean Hubert, le peuplier blanc de hollande produisait un bon revenu en 1855. Cette pratique était donc courante.

Sources :

- archives départementales (actes notariés, registre paroissial, état civil), - Géographie illustrée des Ardennes de 1855 de Jean HUBERT, - Géographie illustrée des Ardennes de 1899 de Albert MEYRAC, - recherches de Mr Maurice GILBERT, - photos de Mr WOIRIN, de Mme Sylvianne LESPAGNE, - carte postale de Mme Marthe JOSEPH.