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www.insee.fr/ °123 N -et- :

V

«L’État catalyseur d’un dévelop- pement économique des territoi- Avec 724 000 habitants en 2006, la population augmente, mais le solde res» est le point de départ du naturel s’érode et le vieillissement pèsera sur le renouvellement des emplois partenariat engagé entre la Pré- fecture, le Conseil Général et le stratégiques. Le développement du tertiaire, avec des spécificités Trésor public de Meurthe-et-Mo- dans la santé, l’enseignement supérieur et la recherche, ne compense selle et l’Insee Lorraine. Il vise à présenter les repères et pas le déclin de l'industrie qui conserve des forces dans la métallurgie, dynamiques territoriales caracté- l’automobile, la chimie, l’agroalimentaire ou la mécanique, mais est menacée risant le département, pour aboutir à la conception d’une dans le pneumatique. Dans le Pays-Haut, le territoire de est placé stratégie de développement éco- sous l’influence de et de la Moselle, et celui de est tiré nomique. par la dynamique luxembourgeoise, moteur extérieur, mais essentiel, de la croissance du département. La situation reste fragile et se pose la question des atouts dont dispose le département pour anticiper un avenir lui permettant de s'inscrire véritablement dans l'espace européen. Le TGV-Est Européen a amélioré son accessibilité, mais la consolidation d’autres infrastructures doit être poursuivie. L’enseignement supérieur se conjugue avec la présence de laboratoires et de pôles de recherche. Du renforcement des liens avec le tissu économique local dépendent les transferts de technologies sources d’innovation, et le maintien et le développement d’emplois supérieurs. L’implantation de Pôles de compétence et d’innovation s’inscrit dans la même logique. Enfin, l’avenir du département passe par son positionnement dans l'espace métropolitain, porté par Nancy et Metz, en lien avec et Esch-Belval.

u centre de la Lorraine, la Meurthe- 594 communes pour une population estimée A er et-Moselle est avec la Moselle à l’Est, la à 724 000 habitants au 1 janvier 2006. à l’Ouest et les au Sud, l’un des quatre départements qui composent la région. Fron- Périurbanisation talière de la Belgique et du Luxembourg, voi- autour de Nancy sine de l’Allemagne, elle jouit d’une situation privilégiée au sein de l’espace européen. D’une L’analyse des premiers résultats des enquê- superficie totale de 5 246 km², elle compte tes de recensement menées de 2004 à 2007, confirme et amplifie les ten- Longwy, entraîné par la dynamique mais à terme, son érosion pose dances de la décennie précédente luxembourgeoise, et surtout celui la question de la continuité de la dans le Sud meurthe-et-mosellan : de Briey, tourné vers Metz et la croissance de la population dé- la croissance de la population Moselle, enregistrent une hausse partementale. Celle-ci pâtit en ef- continue de se répandre dans les de leur population. fet de la diminution du nombre de communes autour de Nancy, dans femmes en âge d’avoir des en- un vaste mouvement de périurbani- Avenir démographique fants après les départs de jeunes sation. Ce phénomène touche éga- incertain dans les années 1980-1990, et lement des communes plus de leur faible fécondité. Avec un Lesévolutionsdémographiques éloignées de la cité ducale, jusqu’à indicateur conjoncturel de fécon- récentes inscrivent la Meurthe-et- unedistancede30kilomètres,et dité (ICF) de 1,71 en 2004 (contre Moselle sur une courbe de pro- de plus petite taille. Depuis 1999, 1,88 en en 2004), le dépar- gression ascendante, jamais en effet, en Meurthe-et-Moselle, tement ne se classe qu’au 79ème connue depuis 30 ans. Mais, le comme en France métropolitaine, rang national. rythme de progression de la po- l’augmentation la plus rapide de la pulation observé depuis 1999 population s’observe dans les com- Les projections qui prévoyaient reste trois fois inférieur à celui re- munes de moins de 2 000 habi- une baisse de la population à par- levé en moyenne au niveau natio- tants, et particulièrement celles de tir de 2005 ne se sont pas réali- nal et loin des taux de croissance moins de 500 habitants. Le Val de sées mais l’avenir démographique du Sud et de l’Ouest de la France. Lorraine, le Lunévillois et surtout le reste incertain et le renouveau de Sud-Ouest 54, profitent de cette si- L’amélioration récente est due à ces dernières années risque de tuation et affirment leur vocation la réduction significative du déficit n’être qu’un sursis. La population de zones résidentielles. Un engoue- migratoire qui a été divisé par devrait décroître à partir de ment qui se traduit sur le terrain 2,5 en dix ans. Toutefois, ses ef- 2015, à moins que l’évolution de par une envolée du rythme de fets bénéfiques se trouvent limi- l’emploi ne soit plus favorable et construction de maisons neuves. tés par un excédent naturel qui facilite la fixation et l’arrivée d’ac- diminue. Ce dernier reste positif tifs. À horizon 2020, le vieillisse- Au du département, un véri- grâce notamment à un nombre ment de la population devrait voir table renouveau souffle également de naissances particulièrement le nombre de personnes âgées sur le Pays-Haut où le territoire de élevé en 2000, 2001 et 2006, de 60 ans et plus augmenter de 30%, pour représenter un habi- tant sur quatre, contre un sur La dynamique métropolitaine cinq en 2005. Et parmi elles, les se répand à l'Ouest de Nancy et de Metz effectifs des 85 ans et plus dou- bleraient. Évolution annuelle de la population entre 1999 et 1er juillet 2005, dans les communes de moins de 10 000 habitants enquêtées en 2004, 2005, 2006 et 2007 Risques de pénurie dans les emplois stratégiques Le changement de structure de la population induit par son vieillisse- ment risque d’avoir des répercus- sions sur la population active. Le

IGN - Insee 2008 “papy-boom” va peser sur le renou- vellement des actifs. Certaines fa- milles professionnelles seraient ainsi exposées plus tôt que d’au- tres à un vieillissement de leurs ef- fectifs : cadres de la fonction publique, enseignants, cadres des Évolution annuelle moyenne de la population banques et des assurances, méde- des ménages cins et assimilés, cadres commer- 100 habitants ciaux, mais aussi et surtout les 25 habitants catégories avec transmission (et difficulté à le faire)depatrimoineet

Taux annuel d'évolution (%) de savoir-faire (artisans, commer- 2 ou plus çants, agriculteurs). de 0 à moins de 2 de -2 à moins de 0 Ces métiers concernent, pour une moins de -2 grande partie, les qualifications les plus élevées, à fort niveau de for- Sources : Insee, recensement de la population 1999, enquêtes annuelles de recensement 2004 à 2007 mation et qui constituent des em- plois stratégiques pour le

2 développement du département, La santé-action sociale avec 2002 et 2005, ils sont en baisse, que ce soit pour la conception de 34 900 postes (soit 14% des em- et de manière plus marquée qu’au l’action publique, le management plois salariés totaux) y occupe la pre- niveau national : -6,7% contre privé, la santé ou encore la fonc- mière place. La Meurthe-et- -5,6%. tion de formation et de recherche. Moselle se distingue de la France* Les services aux entreprises Reste que le vieillissement de la en ayant en 2005, proportionnelle- (31 400 salariés) et aux particuliers population entraîne aussi de nou- ment 20% d’effectifs supplémentai- (18 400 salariés) sont relativement veaux besoins et services, sources res dans cette activité. Elle est aussi bien représentés en d’activités économiques et d’em- suivie de l’administration publique Meurthe-et-Moselle qu’en France* soit plois:servicesàlapersonne, avec ses 30 200 emplois ( (respectivement proches de 13% et 12% structures d’accueil pour les plus ). Mais entre 2002 et 2005, 8%). Toutefois, entre 2002 et âgés, soins à domicile, etc. les effectifs meurthe-et-mosellans 2005, les premiers évoluent à la dans ces deux secteurs ont pro- baisse (-2,2%), à l’inverse de la ten- gressé moins vite qu’au niveau na- Des services dance nationale (+4,3%), notam- tional* : 1,2% contre 6,8% pour ment en ce qui concerne les qui comptent mais à la la santé-action sociale ; 0,7% dynamique encore fragile services opérationnels (-430 em- contre 2,5% pour l’administration plois) et la recherche-développe- Lesservicesemploienten publique. ment, pourtant spécificité forte du Meurthe-et-Moselle 160 100 per- département, qui peine à se main- sonnes en 2005, ce qui en fait la L’éducation avec ses 22 000 sala- tenir. En trois ans, les postes et première activité en termes d’ef- riés (soit 9%) constitue une autre télécommunications, suivant l’évolu- fectifs. Leur poids dans le départe- spécificité du département, avec tion nationale*, perdent 400 em- ment est supérieur à celui observé proportionnellement 20% d’effec- plois. Seuls les conseils et 66%, contre 60% en France* ( ). tifs supplémentaires. Mais entre assistance progressent (+140 em- plois) mais à un rythme nettement Le solde naturel continue d'alimenter la croissance de la population, mais il baisse moindre. Évolution annuelle de la population Cinq secteurs d’activité tirent néan- 5 000 moins leur épingle du jeu en enre- 4 000 gistrant des évolutions proches, 3 000 voire supérieures, de celles rele- 2 000 1 000 vées au niveau national* : les 0 transports (+0,5%), les hôtels-res- -1 000 taurants (+3,6%), les activités im- -2 000 mobilières (+5,9%), les activités -3 000 -4 000 financières (+7,7%) et les services -5 000 personnels et domestiques 1975-1982 1982-1990 1990-1999 1999-2006 (+8,9%). Toutefois, leur développe- Évolution totale due au solde naturel due au solde migratoire ment ne contrebalance pas la Sources : Insee, recensements de la population, estimations démographiques supra-communales 2006, état civil baisse d’effectifs dans les services aux entreprises et surtout l’éduca- 41 000 personnes âgées supplémentaires en 2020 tion. D’une manière générale, le nombre d’emplois dans les servi- Population par sexe et âge quinquennal en 2006 et projection en 2020 ces stagne et le développement du Meurthe-et-Moselle âge secteur n’est pas assez rapide Hommes en 2006 100 Femmes en 2006 pour prendre le relais des emplois Hommes en 2020 industriels qui disparaissent. Femmes en 2020 90 80 Nancy : pôle d’emplois 70 tertiaires et supérieurs 60 Avec 136 000 actifs résidents et

50 146 000 emplois comptabilisés sur son territoire, soit respective- 40 ment 41% des actifs et 58% des 30 emplois meurthe-et-mosellans, Nancy Grand Couronné est de loin 20 le principal bassin de main-d’œuvre 10 et d’emploi du département. Sa (%) 0 zone de recrutement déborde lar-

-4 -3 -2 -1 0 0 1 2 3 4 Sources : Insee, estimations démographiques supra-communales 2006, projections de population pour 2020 * France hors Île-de-France

3 Lunéville, Pont-à- et complètent l'ossature du marché du travail autour de Nancy

Lieu d'emploi des actifs occupés, selon leur canton de résidence

BelgiqueBelgique LUXEMBOURGLUXEMBOURG

MOSELLEMOSELLE

PontPont à-Moussonà-Mousson

ToulToul NANCYNANCY © IGN - Insee 2008 ETET AGGLOMERATION AGGLOMERATION ETET AGGLOMERATION AGGLOMERATION BlâmontBlâmont CireyCirey LunévilleLunéville BadonvillerBadonviller BACCARATBACCARAT

Attraction forte Attraction partagée Plus de 50% des actifs travaillent à : De 20% à 40% des actifs travaillent à :

Baccarat Nancy et agglomération et emploi local limite des territoires Nancy et agglomération Pont-à-Mousson et emploi local limite de l'agglomération de Nancy Moselle Nancy et agglomération, Lunéville et emploi local Luxembourg Nancy et agglomération, Toul et emploi local Moselle et emploi local Meurthe-et-Moselle, Moselle et emploi local Attraction moyenne De 40% à 50% des actifs travaillent à : Luxembourg et emploi local Blâmont Autres attractions Cirey-sur- de 20% à 25% des actifs Lunéville Pont-à-Mousson de 10% à 20% des actifs Toul

Aire d'attraction de Nancy et agglomération

Sources : Insee - DADS 2004 et RP 1999, STATEC et INAMI

4 gement des limites de son péri- bassins de Longwy (LORRAINE TUBES), contexte national* orienté lui mètre. Ainsi, 29% des actifs du Briey, Pont-à-Mousson (SAINT-GOBAIN aussi à la baisse, la contre-per- Lunévillois, 32% de ceux du Val de PAM), Pompey (MANOIR INDUSTRIES, formance meurthe-et-mosellane Lorraine et 41% de ceux du CROWN BEVCAN FRANCE)etNeu- est dans presque toutes les acti- Sud-Ouest 54 viennent y travailler ves-Maisons (SAM), pour la pre- vités, plus forte que la moyenne chaque jour, montrant en cela l’im- mière;Batilly(SOVAB), française*. L’automobile, qui portance du rôle des espaces ru- (KAISER), Villers-la-Montagne (FAURÉ- jusque-là faisait la fierté de la re- raux périphériques dans le pôle CIA, FVM TECHNOLOGIES, EUROSTAMP), conversion industrielle du dépar- économique nancéien. Lunéville (ACTM,ex-TRAILOR) pour la tement, entre dans cette seconde. catégorie : elle a perdu près de Le pôle d’emploi nancéien est 600 postes, soit -12%, contre orientéversletertiairepublic, La chimie-caoutchouc-plastiques -2% en France*. Sur la période souvent de haut niveau. Il s’appuie (3 600 emplois, dont SOLVAY àDom- considérée, seuls la chimie- sur des fonctions administratives basle-sur-Meurthe), l’agroalimentaire caoutchouc-plastiques, le bois- et commerciales et affiche des (3 400 emplois, dont SAINT-HUBERT à papier et l’édition-imprimerie-re- spécificités fortes et reconnues : ) et la mécanique (3 100 em- production ont enregistré des localement, dans les conseils et plois, dont la SOCIÉTÉ GOUVY àDieu- évolutions moins défavorables assistance aux entreprises, les louard, NORDON INDUSTRIE àNancy, qu’en France*. activités financières, les postes et HYDRO LEDUC à ) complè- télécommunications, l’hôtellerie- tent le tissu industriel en mainte- restauration, les activités immobi- nant et renouvelant des activités Construction lières, récréatives, culturelles et parfois centenaires. Ensemble, ces et commerce en hausse sportives ; nationalement et inter- cinq activités proposent plus de la Deux secteurs connaissent une nationalement dans la santé, l’en- moitié des emplois industriels. situation plus favorable : la cons- seignement supérieur et la Les autres activités d’importance truction et le commerce. recherche-développement. sont, par ordre décroissant d’ef- La construction, avec 13 800 em- Ces activités s’accompagnent fectifs salariés : l’énergie (3 050 plois salariés en 2005, a vu ses d’uneprésenceélevéedecadres, emplois), les produits minéraux effectifs augmenter entre 2002 et surtout dans le secteur public, et (2 600) et l’édition-imprimerie-re- 2005. Une progression, certes de fonctions métropolitaines su- production (2 400). Trois activités moins forte qu’en France* (+3,3% périeures (états-majors d’industrie, qui sont par ailleurs largement contre +7,7%), mais qui représente ducommerceetdelafinance,profes- surreprésentées en Meurthe-et- près de 450 emplois supplémen- sions supérieures de l’éducation, la Moselle. Viennent ensuite : le taires. Elle est alimentée en partie santé, la recherche, la culture... à bois-papier (2 200 emplois), les par le boom de la construction contenu décisionnel élevé ou contri- équipements et les composants neuve (près de 3 000 logements buantàl’imagedemarquedelaville) électriques et électroniques ème neufs commencés chaque année de- qui placent Nancy au 15 rang (1 800 et 1 300), et les équipe- puis 1999, soit 50% de plus que lors des aires urbaines de l’Hexagone. ments du foyer (1 200). de la décennie 1990), qui se mani- Spécificités : métallurgie feste par un taux élevé de création ... mais un emploi d’entreprise dans ce secteur et qui et automobile... industriel en déclin dope vraisemblablement les activi- L’industrie a longtemps façonné Entre 2002 et 2005, l’industrie tés immobilières. En 2006, la l’économie, les villes et les hom- meurthe-et-mosellane a perdu hausse de 4% de ses effectifs per- mes du département, polarisant pas moins de 4 500 postes, soit met même à la Meurthe-et-Moselle les activités dans certaines zones une baisse plus forte que celle ob- d’être le seul département lorrain et attirant de la main-d’œuvre servée en France* (-11%, contre où l’emploi salarié total progresse. étrangère. -7%) et qui a concerné tous les Le commerce avec 30 800 em- En 2005, elle représente encore principaux secteurs d’activité, à plois en 2005, représente près près de 30% des emplois du terri- l’exception de l’énergie. Elle a par- de 13% des emplois salariés dé- toiredeBrieyetduValdeLorraine, ticulièrement affecté les compo- partementaux, soit juste un point mais au niveau départemental, avec sants électriques et électroniques de moins qu’en France*. En trois 37 100 postes, elle ne représente (-620 emplois, soit -32%), les équi- ans, ses effectifs ont progressé que 15% des emplois salariés, soit pements du foyer (-375 emplois, de 200 emplois, soit 0,7% 3pointsdemoinsqu’auniveauna- soit -24%), la métallurgie (-1 200 contre 1,4% au niveau national*. tional*. emplois, soit -15%) et les produits Mais cette évolution globale minéraux (-400 emplois, soit -13%). La métallurgie (7 000 emplois)etl’au- masque de fortes disparités, tomobile (4 200) y sont les secteurs Elle est d’autant plus marquante entrelecommercededétailqui dominants et aussi les plus spécifi- qu’elle a touché la métallurgie, gagne 650 emplois, et celui de ques. Les sites de production res- activité qui fait encore la spécifi- gros ou celui consacré à l’auto- tent essentiellement concentrés cité de l’industrie départemen- mobile qui en perdent chacun un dans leurs bastions historiques : les tale, et parce que dans un peu plus de 200.

5 Boom de la création treprises du département en taille plus importante (134 hectares d’entreprises 2006 : la construction, le com- en moyenne en 2005, contre 122 en merce de détail et les réparations, 2000), la Meurthe-et-Moselle se Aux cours des dernières années, et les conseils et assistance. plaçant ici au sixième rang des dé- en Meurthe-et-Moselle, comme partements français, 10 hectares La distribution géographique des ailleurs en Lorraine ou en France, en deçà de la Meuse, deuxième de nouvelles entreprises est le nombre de créations d’entrepri- ce classement. ses n’a cessé d’augmenter, pas- marquée par la très forte attrac- tion de Nancy Grand Couronné sant de 1 671 en 2000 à 2 122 Entre 2000 et 2005, la surface qui est le berceau de la moitié en 2006. Au total, sur les sept agricole utilisée (SAU) par les exploi- des nouvelles entreprises et af- années considérées, ce sont tants professionnels s’est légère- fiche la particularité de créer 12 880 entreprises qui ont vu le ment réduite (-0,8% par an) pour beaucoup plus d’entreprises ter- jour dans le département. Et la atteindre désormais un total de tiaires que les cinq autres territoi- tendance se confirme sur les pre- 260 600 hectares. Les surfaces res réunis en attirant notamment miers mois de l’année 2007, où labourables du département cor- les deux tiers des créations dé- de janvier à juillet, 1 564 nouvel- respondent aux deux tiers de la partementales dans les entrepri- les entreprises ont été créées, SAU des exploitations, l’autre tiers ses de conseil et assistance. soit 20% de plus qu’en 2006 sur revenant à la surface toujours en- la même période. Reste que, ici comme ailleurs, herbée. Céréales et oléagineux 15% à 20% des nouvelles entre- Mais les entreprises nouvelle- couvrent 80% de la surface cul- prises créées disparaissent au ment créées sont peu porteuses tivée. Le blé reste la première cul- cours de l’année suivant leur créa- d’emplois, hormis pour l’entrepre- ture malgré une sole réduite de tion, 33% un an plus tard, et seu- neur-créateur lui-même. Sur la 10% en cinq ans. L’orge et es- lement 50% restent en vie au bout période 2000-2006, on estime courgeon constitue la seconde cul- de trois ans. queletotaldesemploiscréés ture du département, sa surface dans les 12 880 nouvelles unités croît de 20% en cinq ans. La cul- recensées,aétéde16600au Trop peu ture du colza, un temps en recul moment de leur création et de de transformation suite à la baisse des aides com- 17 000 fin 2006. des produits agricoles pensatoires, a repris depuis 2004, et forestiers sescoursétantportésparlade- Signe des temps, ce n’est pas mande en biocarburants. dans l’industrie qu’il faut chercher L’agriculture poursuit sa concen- le plus de créations (moins de 7%) tration avec des exploitations Trois exploitations professionnel- mais dans les services (50%). moinsnombreuses(1 950 exploita- les sur quatre pratiquent l’élevage Trois secteurs représentent quasi- tions professionnelles en 2005, soit bovin, mais en cinq ans, celui-ci a ment la moitié des créations d’en- 225 de moins qu’en 2000)maisde perdu 250 exploitations et Baisse plus forte dans l'industrie - Hausses moins élevées dans le tertiaire

INDUSTRIE Eau, gaz, électricité Chimie, caoutchouc, plastiques Industries agricoles et alimentaires Bois, papier Édition, imprimerie, reproduction Équipements mécaniques Équipements électriques et électroniques Évolution de l'emploi salarié Automobile marchand et non marchand Produits minéraux 2002-2005 (%) Métallurgie et transformation des métaux Pharmacie, parfumerie et entretien Équipements du foyer Meurthe-et-Moselle Habillement, cuir France de province Composants électriques et électroniques Textile CONSTRUCTION COMMERCE Commerce de détail, réparations Commerce de gros Commerce et réparations automobiles SERVICES Services personnels et domestiques Activités financières Activités immobilières Hôtels et restaurants Conseils et assistance Santé, action sociale Administration publique Transports Recherche et développement Services opérationnels Postes et télécommunications Éducation ENSEMBLE %

-40 -30 -20 -10 0 10

Source : Insee, estimations d'emploi salarié

6 19 000 têtes (dont 6 400 vaches). Le constat est identique en ce qui travailler hors des frontières de Toutefois, la dominante reste lai- concerne la forêt qui couvre l’Hexagone et 15 000 en 1999. tière avec une proportion de 6 va- 166 000 hectares (soit 32% du En 2005, le phénomène concerne ches laitières pour 4 allaitantes. territoire), notamment aux portes 19 800 personnes (dont 16 900 En 2005, les exploitations profes- de Nancy, dans la partie méridio- pour le seul Luxembourg), soit un ac- sionnelles du département font nale du Sud-Ouest 54 et au pied tif occupé sur quinze. du Donon, dans l'Est du départe- appel à 4 600 actifs permanents. Le territoire de Longwy illustre ment. La production de hêtres, En intégrant l’activité des saison- cette situation et sa reconquête chênes, et résineux, est re- niers, la masse de travail totale actuelle est tirée par la dyna- connue et appréciée au-delà des équivaut à 3 980 Unités de Tra- mique frontalière. En 2006, il frontières départementales, mais vail Annuel (UTA). La productivité compte 45% de travailleurs fron- elle pâtit d’un déficit de transfor- sur les exploitations augmente : taliers parmi ses actifs occupés : mation sur place. une personne à temps complet 12 800 à destination du Luxem- assume désormais 66 hectares bourg et 3 000 vers la Belgique. contre 59 en 2000. Influence de Metz Après un passé industriel doulou- La qualification des agriculteurs sur le territoire de Briey reux, il renaît. Sa population est continue de s’améliorer. En À l’instar de l’attraction de Nancy en hausse, événement inconnu 2005, près de deux sur trois ont sur l’arrondissement de Châ- depuis 40 ans, les zones com- effectué des études agricoles se- teau-Salins, Metz et la Moselle merciales et de loisirs se dévelop- condaires ou supérieures et seu- accroissent leur positionnement pent, la réflexion est engagée lement 20% n’ont aucune et leur influence sur le territoire pour offre urbaine, dévelop- formation initiale agricole (contre de Briey dont l’agglomération de pement économique, cohésion so- 30% en 2000). Mais leur popula- Briey- est incluse de- ciale et territoriale dans un tion vieillit : en cinq ans, les effec- puis 1999 dans celle de Metz. bassin de vie transfrontalier qui intègre la proximité du futur pôle tifs des plus de 50 ans, qui Chaque jour, ce sont 18 000 de croissance d’Esch-Belval (120 dirigent quatre structures sur dix, Meurthe-et-Mosellans qui partent couvrant un tiers de la SAU, aug- travailler dans ce département hectares qui devraient accueillir mentent de 18%. Parmi eux, seul voisin, dont 55% des actifs du 7 000 habitants, 8 000 étudiants et 25 000 salariés) et des perspecti- un sur deux déclare avoir un suc- canton de Chambley-Bussières et ves d’évolution tracées par le voi- cesseur connu. L’installation des 40% de ceux du canton d’Homé- sin luxembourgeois qui annoncent jeunes agriculteurs demeure donc court, pour lesquels la Moselle une hausse de 30 000 frontaliers une priorité pour l’emploi et pour est le premier pourvoyeur d’em- lorrains supplémentaires à hori- continuer à exploiter et à entrete- plois. 30% des actifs des cantons zon 2015. nir les espaces ruraux. de Briey et Conflans-en-Jarnisy, et 25% de celui de Thiaucourt-Re- La Meurthe-et-Moselle présente, gniéville s’y rendent également Revenus plus élevés, comme la Lorraine, le handicap quotidiennement. mais de fortes inégalités de positionner son agriculture au En 2005, la moitié de la population rang de fournisseur de matière À Longwy, près d’un meurthe-et-mosellane vit dans un première, fortement dépendante actif sur deux travaille ménage qui déclare un revenu par des aides liées à la Politique Agri- au Luxembourg unité de consommation (UC)supé- cole Commune (PAC), plutôt que rieur à 16 000 , soit 400 de créateur de produits à forte En Meurthe-et-Moselle, l’évolution eurosdeplusquelamoyenneré- valeur ajoutée, rôle qui favorise- de l’emploi salarié comprend égale- gionale, mais seulement 100 eu- rait l’implantation d’industries de ment celle de l’emploi frontalier. En ros au-dessus de la moyenne de la transformation. 1990, ils n’étaient que 7 500 à France de province. La répartition spatiale des reve- 20 400 travailleurs frontaliers en 2006 nus fiscaux est marquée par le haut niveau de revenus des mé- Destination Territoire de résidence nages résidant dans le périmètre Allemagne Belgique Luxembourg Total de Nancy Grand Couronné où le Longwy 4 2 928 12 867 15 799 revenu médian annuel dépasse Briey 24 57 3 726 3 807 17 300 euros et où le pourcen- Val de Lorraine 21 4 262 287 tage de ménages imposés est le Sud-Ouest 54 9 4 95 108 plus élevé. Mais cette situation Nancy Grand Couronné 43 14 294 351 masque de très fortes disparités. Lunévillois 25 5 59 89 L’écart entre les 10% des ména- Meurthe-et-Moselle 126 3 012 17 303 20 441 ges qui déclarent les revenus les Moselle 22 258 100 41 568 63 926 plus forts et les 10% des ména- Lorraine 22 530 4 207 60 266 87 003 ges qui déclarent les revenus les Sources : Insee, STATEC, INAMI, Landesarbeitsamt Rheinland-Pfalz plus faibles y est de 1 à 6, soit le

7 plus fort de Meurthe-et-Moselle. revenus (y compris prestations, mais sont au nombre de neuf, dont six À Nancy et Vandoeuvre-lès-Nan- avant impôt) inférieurs à 845 eu- dans l’agglomération nancéienne, cy, où bas revenus et richesse se ros par UC et par mois, ce qui re- les autres à Lunéville, Mont-Saint- côtoient, il s’élève même à 10. présente 15,4% des Meurthe- Martin et Toul. Depuis janvier À l’inverse, les ménages résidant et-Mosellans de moins de 65 2007, quatre Contrats Urbains dans le territoire de Briey et le ans, dont 40 350 enfants. Cela de Cohésion Sociale (CUCS) Lunévillois déclarent les revenus fait de la Meurthe-et-Moselle le concernant les agglomérations de les plus bas, inférieurs de 1 200 département où la proportion de Longwy, Lunéville, Nancy et Toul, euros à la médiane départemen- personnes à bas revenus est la succèdent aux contrats de ville et tale. Parmi eux, les trois «can- moinsélevéedelarégionavecla répondent aux besoins des quar- tons prioritaires» du Lunévillois Moselle, mais elle y reste du tiers les plus en difficulté. Ils in- (Badonviller, Blâmont et Cirey-sur-Ve- même ordre que celle observée terviennent sur les domaines zouze), éloignés des centres de au niveau national. touchant directement la vie des création de richesse, sont ceux habitants : l’emploi et le dévelop- La géographie de la pauvreté est où le revenu médian est le plus pement économique, la réussite directement corrélée à la localisa- faible du département. éducative, la santé, la citoyenneté tion des logements sociaux et des et la prévention de la délin- zonesurbainessensibles(ZUS). quance, le cadre de vie. 15% des habitants sous Le département compte 49 000 Fin 2006, la pauvreté au sens ins- le seuil de bas revenus logements sociaux, soit 16% des titutionnel touche 46 100 person- Parmi les personnes couvertes résidences principales, mais seu- nes : 28 700 Meurthe-et- par la Caisse d’allocations familia- lement 25 communes, sur 594, Mosellans sont couverts par le Re- les (Caf) de Meurthe-et-Moselle, sont au-dessus du seuil de 20% venu minimum d’insertion (RMI), fin 2006, 93 650 vivent avec des du parc. Quant aux ZUS, elles 6 900 par l’Allocation de parent isolé (API) et 10 500 par l’Alloca- Jusqu'à 7 300 euros d'écart de revenu selon les cantons tion aux adultes handicapés (AAH). Revenu médian par canton et par unité de consommation en 2005 Proportionnellement dans la ré- gion, les Meurthe-et-Mosellans sont les plus couverts par le RMI, les Meusiens restant les plus concernés par l’API et les Vosgiens par l’AAH. En 2007, le nombre d’al- locataires du RMI est, enfin, orienté

© IGN - Insee 2008 à la baisse, rejoignant en cela la tendance nationale initiée un an plus tôt. Mais son niveau qui reste élevé est un indice inquiétant de la pauvreté.

À destination de ces personnes les plus fragiles, au-delà des mesures nationales existantes, d’autres ont été mises en place en Meurthe- et-Moselle pour briser la spirale de la précarité et permettre un retour àl’emploipérenne:lecontratin- sertion-Revenu Minimum d’Activité (RMA) en 2003 et le contrat d’Ave- nir en 2005, le dispositif «Travail- ler, Transmettre En Meurthe-et- Moselle (TTEMM)» et le Revenu de Solidarité Active (RSA) en 2007.

Éviter le «déclin tranquille»

Revenu fiscal médian par UC (en euros) La situation départementale, qu’elle 17 000 et plus M.-et-M. : 16 000 euros/UC Lorraine : 15 600 euros/UC soit démographique ou économique, de 16 000 à 17 000 reste fragile. Les évolutions, voire de 15 000 à 16 000 de 14 000 à 15 000 les perspectives sont moroses, à l’i- moins de 14 000 mage des incertitudes pesant sur l’évolution à venir de la population et Source : DGI, revenus fiscaux des ménages la stagnation de l’emploi dans le ter-

8 tiaire qui ne parvient pas à compen- des différentes infrastructures aé- ser les pertes de l’industrie. Le riennes, routières, ferroviaires, flu- paradoxe meurthe-et-mosellan, et viales doit être une priorité : lorrain, qui voit la population croître, réflexions sur l’utilisation, le coût et le déficit migratoire se résorber, le la gouvernance de l’aéroport régio- nombre de chômeurs baisser, le nal, mise à trois voies de l’A31 ou taux d’activité des femmes progres- réalisation du projet A32,findes ser, ne doit pas faire illusion. L’em- travaux des RN4 et RN59, liaisons ploi local régresse et l’attractivité ferroviaires vers le Luxembourg, la logistique, avec la création de actuelle et future du département ferroutage, projet de canal plates-formes de distribution, régio- dépend en grande partie de la pour- «Saône-Moselle» pour relier les nales ou européennes, exploitées suite du développement de l’emploi grands ports de la Mer du Nord à par des prestataires régionaux, na- frontalier à destination du Luxem- la Méditerranée, via le canal de tionaux et internationaux ou des in- bourg, qui tombe véritablement à l’Est, ce dont profiteraient au pas- dustries locales, sur les zones point nommé dans le Pays-Haut. sage les ports de , Dom- spécifiques, notamment : Ludres- Au-delà de ce constat global (qui basle-sur-Meurthe, Nancy, Neuves- Fléville, la plate-forme multimodale vaut également pour nombre d’autres Maisons, Toul, etc. du Nord de Nancy, , Gondre- territoires), se pose la question des ville-Fontenoy, Toul, Dombasle- atouts dont dispose le départe- Miser sur une position sur-Meurthe, Lunéville. ment pour éviter un «déclin tran- géographique stratégique En 2006, la zone d’activités de quille» et lui permettre de trouver Avec un accès à un potentiel de Gondreville-Fontenoy, a convaincu sa place dans l'espace européen. 70 millions de consommateurs GAZELEY, l’un des plus importants dans un rayon de 300 kilomètres opérateurs d’immobilier logistique, Augmenter encore et au sein d’une région frontalière filialedel’américainWAL-MART,à l’accessibilité avec trois états (Allemagne, Belgique, lancer sur ce site, un nouveau mo- L’arrivée du TGV-Est Européen en Luxembourg), la Meurthe-et-Moselle dèle de Magna Park de 77 hecta- 2007 a considérablement amélio- est devenue un carrefour d’échan- res, alors qu’un autre investisseur ré l’accessibilité de Nancy, et de ges : 30% des marchandises en spécialiste de l’immobilier locatif Lunéville. Mais pour tirer davan- transit en France passent par le «clef en main» pour la messagerie, tage profit de la situation géogra- sillon mosellan. le groupe HAYAT, a décidé de créer phique du département dans une plate-forme sur la zone des l’espace européen et des différents Cet atout lui a permis par exemple Sables à Dombasle-sur-Meurthe. flux le traversant, la consolidation le développement d’activités liées à Fort de cet appui, il est prévu de conforter la zone portuaire de Gon- dreville afin de confirmer le secteur de Toul comme épicentre des nou- Lunéville, Mont-Saint-Martin, Toul et l'agglomération de Nancy touchées par la pauvreté veaux trafics fer-eau-route dans les années à venir. Personnes à bas revenus couvertes par la Caf parmi les moins de 65 ans en 2006 Dans la zone frontalière, l’enjeu pour la population est de suivre l’élévation des qualifications requises par les nouveaux emplois au Luxembourg, Part des personnes alors même que la concurrence sous le seuil de pauvreté parmi existante avec les frontaliers belges les personnes de © IGN - Insee 2008 se double aujourd’hui de celle de moins de 65 ans (%) frontaliers allemands. 18 ou plus de 16 à 18 de 14 à 16 Renforcer les liens de 12 à 14 Enseignement-Recherche- moins de 12 Entreprises L’enseignement supérieur du dé- partement, fort de ses 4 000 per- sonnels et 47 000 étudiants, couvre la quasi-totalité des domai- M.-et-M. : 15% Lorraine : 15% nes de la connaissance, avec no- tammentsesÉcolesnationalesen Génie des Matériaux, Agronomie et Industries Alimentaires, Électrici-

Source : Caf té et Mécanique, Géologie, Génie des Systèmes Industriels, Indus-

9 tries chimiques, Mines, Génie ru- doctorants, mais voit partir GOBAIN PONT-À-MOUSSON et CARBONE ral, des Eaux et des Forêts ; et nombre d’entre eux. LORRAINE. ses Facultés de Médecine, Phar- La filière Métallurgie-Travail des macie, Odontologie, Sport, Scien- Développer les pôles métaux et Mécanique peut aussi ces et techniques, Lettres, de compétence compter sur le Centre Régional Sciences humaines et sociales, et d’innovation d’Innovation et de Transfert de Droit, Sciences économiques, La participation des entreprises Technologie (CRITT M2T) pour la Administration économique et so- formation, l’expertise technolo- ciale, etc. meurthe-et-mosellanes au Pôle de compétitivité «Matériaux Intelli- gique, le conseil et la réalisation d’essais. Il accompagne les entre- Il se conjugue avec la présence de gents et Produits Innovants» prises dans leur transfert de laboratoires regroupés notamment (MIPI) s’inscrit dans la même lo- technologie par des études d’inté- en cinq pôles de recherche : Agro- gique d’une meilleure mise en re- gration de nouvelles technologies nomie, Agro-alimentaire, Biotech- lation des entreprises avec les et/ou par la formation de leur nologies (AAB), Géosciences et laboratoires de recherche, les personnel. Génie Civil (GGC), Informatique, Au- universités, les partenaires insti- tomatique, Électronique et Mathé- tutionnels, afin de mener à bien Dans la chimie, les atouts rési- matiques (IAEM), Mécanique, des projets innovants et favoriser dent dans des potentiels de re- Énergie, Génie des Procédés, parlàmêmelacroissance. cherche présents dans le département, tant privés : SOL- Chimie, Innovation (MEPCI), et Ma- Le Pôle MIPI concerne les solutions tériaux, Métallurgie (MM). acier attrayantes (démarche de l’allè- VAY ; que publics : Institut Natio- gement dans l’industrie automobile), nal Polytechnique de Lorraine Mais dans un contexte de concur- les outillages intelligents pour des (INPL), École Nationale Supérieure rence accrue pour attirer élèves procédés de transformation inno- des Industries Chimiques (ENSIC), et chercheurs, et face à une ten- vants (applications industrielles pour Centre Régional d’Innovation et de dance à la baisse des effectifs de nouveaux matériaux) et la nanos- Transfert de Technologie (CRITT). due à l’effet démographique, il tructuration (propriétés nouvelles Dans un secteur moins connu en convient de s’interroger sur une comme le magnétisme ou la super-plas- Meurthe-et-Moselle, l’aéronautique, offre de formation coordonnée ticité, destinées à l’aéronautique, la Dé- Aériades est un cluster basé en avec Metz et concurrentielle face fense ou au domaine médical). Y Lorraine qui rassemble un en- aux autres pôles français, voire participent des groupes internatio- semble de compétences industriel- au futur site d’enseignement su- naux implantés en Meurthe-et-Mo- les, de recherche et de formation, périeur que sera Esch-Belval, tout selle tels MITTAL-ARCELOR, SAINT- à vocation aéronautique, spatiale en étant plus visible au niveau in- ternational. C’est dans ce cadre, qu’a été créé fin 2006, un éta- blissement public de coopération Artem : scientifique intitulé «Nancy-Univer- art, technologie et management sité» entre les trois établisse- L'alliance d'enseignement et de recherche Artem (acronyme de «art, technologie, ments nancéiens (Université Henri management») est un regroupement pluridisciplinaire et interuniversitaire unis- Poincaré, Université Nancy 2 et INPL) sant trois grandes écoles nancéiennes afin de développer une pédagogie et des et que les partenariats déjà exis- projets communs : l'École des Beaux-Arts pour l'art, l'École des Mines pour la tants avec l’Université Paul Ver- technologie et l'Institut Commercial de Nancy (ICN) pour le management. laine de Metz se renforcent pour Depuis quelques années, Artem est une réalité : des enseignements communs sont dispensés aux étudiants, accompagnés d'ateliers de mise en pratique, et donner naissance en 2008 à un la recherche se structure. Mais le projet immobilier correspondant, de 160 Pôle de Recherche et d’Enseigne- millions d'euros (l'un des plus grands chantiers universitaires actuels de ment Supérieur lorrain (PRES). France), aboutira véritablement en 2011, avec l'ouverture d'un nouveau cam- pus accueillant 3 500 étudiants et 1 500 enseignants, chercheurs et person- Car de l’accroissement du poten- nels administratifs sur le site des anciennes casernes Molitor et Manutention. tiel existant entre les pôles d’en- Contrairement aux traditionnels accords entre écoles d'ingénieur et écoles seignement supérieur, les de commerce, le partenariat mis en place au sein d'Artem ne se limite pas à laboratoires de recherche et le un double diplôme ingénieur/manager, il vise aussi un métissage des cultu- res dès la première année de l'entrée dans les écoles. Ainsi, artistes, ingé- tissu économique local, dépen- nieurs et managers partageront des cours en commun dans le but d'élargir dent les transferts de technolo- le spectre de leurs compétences. gies sources d’innovation et le L'ambition d'Artem n'est donc pas de former des ingénieurs dans un premier maintien et l’implantation d’em- temps et des managers ensuite (ou réciproquement), mais de former en plois métropolitains supérieurs ou même temps des étudiants ouverts aux trois disciplines. Dans ce cadre d'ail- de services haut de gamme aux leurs, l'École des Beaux-Arts, développe depuis cette année, ses formations entreprises. C’est aussi un posi- dans le domaine du design. tionnement dans l’économie de Mais la formation n'est pas le seul but d'Artem, qui s'investit également plei- nement dans la recherche et le volet sociétal. Par ailleurs, le lien avec le l’intelligence pour un département monde économique se veut très fort, en collaboration étroite avec l'associa- qui forme par ailleurs chaque tion Artem Entreprises qui regroupe à ce jour une quarantaine d'entreprises. année 1 000 ingénieurs et 100

10 et de défense, et regroupe plus recherche : le Bureau des Res- domaines innovants dont la métha- d’une trentaine d’entreprises et sources Géologiques et Minières nisation, les énergies renouvela- centres de recherche et plus de (BRGM),leCentreNationaldela bles, la production d’huile de colza 2 000 personnes. Recherche Scientifique (CNRS), et le traitement des déchets verts, Enmatièredesanté,leCentre l’Institut National de l’Environne- ouvre de nouvelles perspectives, ment Industriel et des Risques alors que la réflexion est en cours Hospitalier Universitaire (CHU)de Nancy est déjà le premier pôle (INERIS), l’Institut National de Re- sur la reconversion des anciennes hospitalier régional avec des spé- cherche Agronomique (INRA), bases militaires de Chambley-Bus- cialités reconnues au-delà des li- l’Institut National de la Recherche sières et Rosières-en-Haye, vers mites du département, tels la en Informatique et en Automa- des activités économiques et/ou cardiologie, la chirurgie de la tique (INRIA) ; de laboratoires et de loisirs. main à l’hôpital Jeanne d’Arc de plate-forme technologiques, d’or- Dommartin-lès-Toul ou le traite- ganismes d’accompagnement des Une nouvelle image ment du cancer au Centre Alexis projets d’innovation (APOLLOR, en construction CRITT M2T, NANCIE, PROGEPI,Pôleéo- Vautrin de Nancy et son rôle en Le renforcement des atouts géo- lien lorrain) ; du Pôle en génie de matièredecanceropôleavecla graphiques du département, l’ap- l’environnement d’Homécourt qui présence d’un des trois Cy- pui sur les spécificités qui fondent réunit 13 laboratoires publics et ber-Knife fonctionnant en France. sonidentitéetsaforce,ledéve- 4 entreprises autour du traite- Le département dispose égale- loppement de ses potentiels de ment et de la requalification du- ment d’établissements médicaux recherche et d’innovation, s’ac- rable des sols pollués ; et de à vocation régionale, tels la ma- compagnent parallèlement d’une l’Écopôle Lorraine, né fin 2007 ternitédeNancyetl’Institutrégio- nouvelle image en construction. pour stimuler les filières liées à nal de réadaptation. Celle-ci passe par exemple par le l’environnement, et qui cible trois tourisme où le succès des célé- activités : la gestion de l’eau, la Pour faire face à une population brations de l’École de Nancy en réhabilitation des friches indus- qui vieillit et gérer au mieux le 1999 et de «Nancy 2005» au- trielles et l’éco-construction. système de santé dont les prati- tour de la rénovation de la place ques et les techniques évoluent, Enfin, dans l’espace rural, la créa- Stanislas ont été des facteurs de le CHU de Nancy a entamé une tion de Pôles d’excellence dans des séduction qui ont fait parler de la réorganisation qui passe par la réunion des compétences et la concentration des moyens. D’ici Émergence de sites structurants 2011, l’hôpital de demain verra le Afin de renforcer l’attractivité du département, le Conseil général de jour autour de plateaux techni- Meurthe-et-Moselle a lancé une importante démarche basée sur l’émer- ques (blocs opératoires, plateaux gence de sites structurants qui complètent le potentiel existant et amélio- d’accouchement, pôles d’imagerie). Il rent l’offre touristique. Véritables locomotives pour leurs territoires verra naître un nouveau pôle car- d’accueil, ils ont vocation à constituer, au fil des années, des portes d’entrée destinées à diffuser les flux touristiques vers les autres pôles dio-vasculaire, un bâtiment de chi- d’attractivité. rurgie, une maison de santé et Ainsi le musée du cristal à entend présenter selon une scéno- une unité de thérapie cellulaire. graphie modernisée les pièces de collection permettant d’appréhender le savoir-faire meurthe-et-mosellan. Quant aux nouvelles exigences en- vironnementales, elles offrent des Le château de Lunéville dont les travaux de reconstruction se poursui- opportunités de développement vent activement, propose aujourd’hui un programme pluriannuel d’événe- ments autour du cheval (venue du Cadre Noir de Saumur), des Lumières économique. Deux axes d’activité (expositions consacrées à Boffrand, Émilie du Châtelet) et du jardin des peuvent être dégagés que des en- Bosquets. La réhabilitation des communs Nord permettra de disposer de treprises implantées en Meurthe- salles de conférences et d’un lieu d’exposition. Le réaménagement des et-Moselle ont su saisir : la communs Sud permettra de rénover l’office du tourisme et de créer un conception-fabrication et l’analyse centre de mémoire des métiers d’art. et la gestion en fin de vie des pro- Sur le site de Sion-Vaudémont, des investissements ont été réalisés : ré- duits. Un mouvement facilité par novation de l’hôtellerie (le site a obtenu en 2006 le label Tourisme et han- la présence de centres de forma- dicap), création d’un parcours archéologique de mise en valeur des fouilles et d’une salle d’exposition permanente sur l’évolution historique tion ; d’Écoles d’ingénieurs telles de la colline. l’ENGREF (Génie Rural et des Eaux et Forêts), l’ENSAIA (Agronomie et Le site de Sion-Vaudémont s’aménage autour des thématiques du pay- sage, de l’archéologie, de la rencontre. L’offre culturelle et de service a Industries Alimentaires), l’ENSG (Géo- ainsi permis de recevoir 240 000 visites en 2007 (soit le double de logie), l’ENSMN (École des Mines de 2005). Nancy), l’ENSIC (Industries Chimi- Au-delà les lacs de Pierre-Percée (sport nature), les Boucles de la Mo- ques) ; de l’École Doctorale RP2E selle (produit de tourisme et de proximité lié à l’eau, au vélo, à la culture) (Science et Ingénierie des Ressour- et l’espace tourisme du Pays-Haut (information et promotion des arts du ces, Procédés, Produits, Environne- feu), relayent la démarche sur l’ensemble du département. ment) ; d’instituts nationaux de

11 Savoir plus : ville et du département largement métiers d’art à Baccarat, l’espace au-delà de leurs frontières. tourisme du Pays-Haut à Longwy (informations et promotion des arts Le tourisme basé traditionnelle- du feu) aident à préserver. - Pays du Val de Lorraine : sous la stagnation démographique, des mu- ment sur la visite des villes, les tations toujours vives, Économie Lor- déplacements d’affaires, la cul- Place dans l'espace raine n°113 - janvier 2008. ture, l’art et l’histoire, s’ouvre dé- métropolitain - Vieillissement et dépendance à l’ho- sormais au tourisme vert, à L’avenir du département passe rizon 2015 en Meurthe-et-Moselle, l’événementiel et au sport-aven- aussi par son positionnement Économie Lorraine n°65 - octobre ture. Pour un territoire qui ne fi- 2006. dans l'espace métropolitain, porté gure pas parmi les destinations - Val de Lorraine 2004 : l’équilibre par Nancy et Metz, en lien avec de référence, son développement du Pays s‘affirme, Économie Lor- Luxembourg et Esch-Belval. raine n°38 - décembre 2005. reste un défi que l’émergence de - Pays Lunévillois : des signes de re- sites structurants (château de Lu- Un espace qui rassemble 1,1 mil- nouveau, des risques pour la cohé- néville, musée du cristal à Baccarat, lion d’habitants, soit la moitié de sion du territoire, Économie site de Sion-Vaudémont, lacs de la population régionale, et repré- Lorraine n°33 - juillet 2005. Pierre-Percée, Boucles de la Moselle) sente plus de 70% de la valeur - Le Grand Nancy : effets métropoli- doit aider à relever. Tout comme ajoutée lorraine. tains sur le Sud meurthe-et-mosel- lan, Économie Lorraine n°18 - l’arrivée du TGV, qui en raccour- janvier 2005. cissant les distances-temps avec - Sud-Ouest meurthe-et-mosellan : , les grandes aggloméra- n Philippe DEBARD retour d’un cercle vertueux de crois- tions françaises et les capitales sance, Économie Lorraine n°11 - européennes, ouvre des opportu- septembre 2004. nités vers des formules court-sé- - Pays du Val de Lorraine : un terri- jour, voire des produits à la toire de liaison tirant parti des dyna- miques périurbaines, Supplément journée. Économie Lorraine n°10 - décembre 2003. Quelques activités participent également à ce mouvement en - Site internet : perpétuant une tradition ances- www.insee.fr trale, orientée vers le luxe : cris- tal de Baccarat, productions de Daum, faïences de Lunéville Saint-Clément, émaux de Longwy. Un savoir-faire que la plate-forme Ministère de l’Économie, verrière de -le-Châtel, le de l’Industrie et de l’Emploi pôle d’excellence rural Bijoux et Insee Institut National de la Statistique et des Études Économiques Direction Régionale de Lorraine 15, rue du Général Hulot Enjeux et interactions favorables CS 54229

54042 NANCY CEDEX Maintien de l'équilibre Tél :03 83 91 85 85 Accompagnement urbain-périurbain-rural du vieillissement Fax :03 83 40 45 61 Attractivité Réduction de Appui sur la fracture sociale une performance Construction www.insee.fr/lorraine sur les jeunes étudiants et actifs industrielle d'une nouvelle image DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Jean-Paul FRANÇOIS Valorisation Directeur régional de l’Insee Démographie incertaine du socle COORDINATION RÉDACTIONNELLE identitaire Christian CALZADA Gérard MOREAU

RESPONSABLE ÉDITORIAL ET RELATIONS MÉDIAS Jacqueline FINEL Positionnement Mise en avant frontalier RÉDACTRICE EN CHEF des forces Agnès VERDIN et européen

SECRÉTARIAT DE FABRICATION Place MISE EN PAGE - COMPOSITION Renforcement Accessibilité Augmentation dans l'espace Marie-Thérèse CAMPISTROUS des liens accrue Développement du rayonnement Amarrage métropolitain Enseignement- Marie-Odile LAFONTAINE de pôles de Nancy à la dynamique Recherche- de compétence du Luxembourg Entreprises ISSN : 0293-9657 et d'innovation © INSEE 2008

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