UNIVERSITE DE FIANARANTSOA

FACULTE DE DROIT D’ECONOMIE DE GESTION ET DES SCIENCES SOCIALES DE DEVELOPPEMENT

DEPARTEMENT : SCIENCES SOCIALES DE DEVELOPPEMENT

Mémoire de maîtrise en sciences sociales de développement .

Option : Socio économie .

ANALYSE SOCIO ECONOMIQUE DES CONDITIONS DE VIE DES PAYSANS DANS LA COMMUNE RURALE D’ANDINA

Présenté par : RAVELOMAMONJY Maminirina Marius Jeannot Noël.

Dirigé par : Docteur RASOLONJATOVO Fulgence, Maître de conférences.

Année universitaire 2008-2009. i

IDENTIFICATION DU JURY

 Président du jury : Professeur RASAMOELINA Henri, Université

de Fianarantsoa.

 Rapporteur : Docteur RASOLONJATOVO Fulgence, Maître de

conférences, Université de Fianarantsoa.

 Examinateur : Docteur RUPHIN Solange Marie, Université de

Fianarantsoa. ii

CURRICULUM VITAE

Etat civil : Nom : RAVELOMAMONJY.

Prénoms : Maminirina Marius Jeannot Noël.

Date et lieu de naissance : 25 Décembre 1984 à Mahazoarivo Fandriana.

Situation matrimoniale : Célibataire.

Nationalité : Malagasy.

Cin. : 203 011 016 895 du 21 Février 2003 à Ambositra.

Adresse : Logt P09 CU Fianarantsoa.

Contact : 034 03 186 17.

Cursus scolaire et diplômes obtenus : 2005 à 2009 : Etudiant en Sciences Sociales de Développement de l’Université de

Fianarantsoa. (Diplôme : Licence en Sciences Sociales de Développement)

2007-2008 : DTS en Gestion (CNTEMAD).

2003-2004 : BACC Série A2 (Lycée Rakotoarisoa Ambositra).

2000-2001 : BEPC (Collège Saint Louis de Gonzague Ambositra).

1995-1996 : CEPE (EPP Ambano ).

iii

CARTE GEOGRAPHIQUE DU LIEU D’ETUDE iv

REMERCIEMENTS

Ma sincère reconnaissance s’adresse :

 A mes parents qui m’ont soutenu financièrement et moralement.

 Au Professeur Henri RASAMOELINA, fondateur de département Sciences

Sociales de Développement de l’Université de Fianarantsoa, dont l’initiative

nous a permis d’entreprendre une recherche enrichissante.

 Au Docteur Fulgence RASOLONJATOVO, notre directeur de recherche, dont

la disponibilité et l’intérêt pour notre travail ont été précieux.

 Au corps professoral dont l’enseignement et les conseils ont été précieux.

 Aux ménages enquêtés dont les réponses sincères ont permis l’élaboration de ce

présent travail.

 A toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce

travail. v

SOMMAIRE

IDENTIFICATION DU JURY CURRICULUM VITAE CARTE GEOGRAPHIQUE DU LIEU D’ETUDE REMERCIEMENTS SOMMAIRE LISTE DES TABLEAUX LISTE DES ABREVIATIONS

INTRODUCTION ET METHODES ...... 1

PREMIERE PARTIE : LE CADRE CONCEPTUEL DU THEME ...... 5 I- LES THEORIES DU DEVELOPPEMENT : ...... 6 I-1- L’ECONOMIE DE DEVELOPPEMENT : ...... 6 I-2- LA SOCIOLOGIE DE DEVELOPPEMENT : ...... 10 II- LE MILIEU RURAL MALGACHE : ...... 14 II-1- COMPOSITION ET CARACTERISTIQUE : ...... 14 II-2- ORGANISATION SOCIO JURIDICO POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE : ...... 16 III- APPROCHE HISTORIQUE DE LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE DEPUIS LA ROYAUTE JUSQU’A NOS JOURS : ...... 17 III-1- LE PERIODE AVANT 1896 : ...... 17 III-2- LA PERIODE COLONIALE (1896-1960) : ...... 18 III-3- DEPUIS L’INDEPENDANCE : ...... 19

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CHAMP D’ETUDE ...... 29 I- ETUDE MONOGRAPHIQUE D’ANDINA : ...... 30 I-1- BREF HISTORIQUE : ...... 30 I-2- DELIMITATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE : ...... 30 I-3- ETUDE DE LA POPULATION : ...... 33 I-4- RENSEIGNEMENT D’ORDRE ECONOMIQUE : ...... 34 I-5- RENSEIGNEMENTS D’ORDRE SOCIO CULTUREL : ...... 41 II- DESCRIPTION DU GROUPE CIBLE : ...... 50 II-1- LA POPULATION D’ENQUETE : ...... 50 II-2- LA TAILLE DES FAMILLES :...... 50 II-3- LES MENAGES MONOPARENTAUX : ...... 51 II-4- AGE ET SEXE DE LA POPULATION : ...... 52 II-5- APPARTENANCE ETHNIQUE : ...... 53 II-6- APPARTENANCE RELIGIEUSE : ...... 53 II-7- LES ACTIVITES ECONOMIQUES DES MENAGES : ...... 53

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET ANALYSE...... 56 I- SITUATION DES MENAGES EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT : ...... 57 I-1- SITUATION DE REVENU AU NIVEAU DE MENAGE : ...... 58 I-2- L’ACCES A L’EDUCATION : ...... 60 I-3- LA SITUATION SANITAIRE ET L’AUTRE NIVEAU DE BIEN ETRE : ...... 61 II- LES FACTEURS LIMITANT LE DEVELOPPEMENT DES MENAGES : ...... 65 II-1- DIMENSION ECONOMIQUE : ...... 66 II-2- L’EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE : ...... 71 vi

II-3- LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : ...... 72 II-4- DIMENSION PSYCHOLOGIQUE ET SOCIOCULTURELLE : ...... 72 II-5- LES RAISONS POLITIQUES : ...... 76 III- PROPOSITION DE SOLUTIONS : ...... 78 III-1- PROMOUVOIR LES FACTEURS DE PRODUCTION : ...... 78 III-2- INSTAURER LES INFRASTRUCTURES DE BASE : ...... 80 III-3- LES ACTIONS À MENER PAR LES DIRIGEANTS DE LA COLLECTIVITE LOCALE : ...... 82 III-4- ORIENTER LA CULTURE VERS LE DEVELOPPEMENT SOCIO ECONOMIQUE : 82 III-5- NOTRE PROJET POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIO ECONOMIQUE D’ANDINA : ...... 85

CONCLUSION ...... 86 BIBLIOGRAPHIE ...... 89 TABLE DES MATIERES ANNEXES

vii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° 1 : Evolution de la population…………………………………………….34

Tableau n° 2 : Estimation de la production agricole…………………………………..35

Tableau n° 3 : Nombre d’exploitants par spéculation…………………………………36

Tableau n° 4 : Evolution de l’élevage………………………………………………….37

Tableau n° 5 : Situation quantitative de l’enseignement………………………………42

Tableau n° 6 : Personnel médical……………………………………………………...43

Tableau n° 7 : Nombre de ménages selon le nombre de personnes……………………51

Tableau n° 8 : Age et sexe de la population……………………………………………52

Tableau n° 9 : Appartenance ethnique…………………………………………………53

Tableau n° 10 : Activités principales des chefs de ménages…………………………...54

Tableau n° 11 : Distribution des ménages selon la productivité rizicole annuelle……..58

Tableau n° 12 : Illustration de revenu monétaire des ménages…………………………59

Tableau n° 13 : Période d’autosuffisance en alimentation de base……………………..62

Tableau n° 14 : Fréquence d’achat de vêtement au niveau des ménages……………….63 viii

LISTE DES ABREVIATIONS

AR : Ariary. AREMA : Antoko Revolisaonisma Malagasy; Andry sy Rihana Enti-manarina an’i MAdagasikara. ASCOA : ASsociation des Cultivateurs des Orangers d’Andina. BIF : Birao Ifoton’ny Fananan-tany. CEG : Collège d’Enseignement Général. CISCO : Circonscription Scolaire. CSB : Centre de Santé de Base. DREN : Direction Régionale de l’Enseignement. EPP : Ecole Primaire Publique. FCE : Fianarantsoa Côte Est. FID : Fonds d’Intervention de Développement. FJKM : Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara. FM : Fréquence Modulation. FMG : Franc Malgache. FMI : Fonds Monétaire International. FNRD : Front National pour la Défense de la Révolution. FONAGA : Fonds National de Garanti. FRAM : Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra. Ha : Hectare. IDA : International Development Association. IDH : Indicateur de Développement Humain. INSTAT : Institut National de la Statistique. IPC : Indicateur de Pénurie de Capacité. IPF : Indicateur de Participation Féminine. IRD : Institut de Recherche et Développement. ISDH : Indicateur Sexo-spécifique de Développement Humain. KG : Kilogramme. Km² : Kilometre carré. MAGRO : Malagasy Grossiste. ONG : Organisation Non Gouvernementale. ix

ONU : Organisation des Nations Unies. PADR : Projet d’Appui au Développement Rural. PIB : Produit Intérieur Brut. PME : Petite et Moyenne Entreprise. PNB : Produit National Brut. PSD : Parti Socio Démocrate. PSDR : Projet de Soutient au Développement Rural. RNM : Radio Nasionaly Malagasy. $ : Dollar. SRA : Système de Riziculture Améliorée. SRI : Système de Riziculture Intensive. TCE : Tananarive Cote Est. TELMA : Télécom Malagasy. TVM : Televisiona Malagasy. USD : United States Dollar (dollar américain). VCD : Video cd (compact disc). WEF : World Economic Forum. ZAP : Zone Administrative et Pédagogique.

INTRODUCTION

Le monde rural est souvent perçu comme l’antithèse du monde urbain. Dans les

pays développés, ceux qui occupent et exploitent la société rurale sont des agriculteurs

minoritaires, en général des intellectuels, des ingénieurs agronomes…disposant des

matériels adéquats et capables d’investir. Par contre, le monde rural dans les pays en

voie de développement, évidement Madagascar appartient, est caractérisé d’une part par

le retard technologique et technique, de résistance aux innovations, de revenu faible et

d’esprit conservateur ; d’autre part par de catégorie sociale où il y a le plus de pauvreté.

A Madagascar, le développement rural reste toujours un thème d’actualité. La

majorité de la population malgache concentre en milieu rural 1 (plus de 75% de la

population selon l’INSTAT), et le faite de réduire la pauvreté en milieu rural fait partie

des priorités des gouvernements se succédant dans le but d’une amélioration des

conditions de vie socio économique des ménages ruraux . Diverses actions étaient déjà

établies par ces gouvernements en matière de développement rural; si nous ne citons

que l’amélioration et l’instauration des infrastructures relatives au développement et le

transfert de processus innovateur tel que le système de riziculture intensive pour doubler

le rendement rizicole à Madagascar... Il est constaté également que Madagascar dispose

d’une énorme richesse (2 e mondial après le Brésil pour la richesse environnementale;

ayant de terrains plus de 20 000 millions ha favorables aux différentes cultures ; et

d’autres richesses souterraines et halieutiques…) 2.

En dépit de toutes ces richesses, Madagascar reste parmi les pays pauvres du

Monde. Selon le WEF (World Economic Forum), l’index de compétitivité économique

de notre pays est de 3,3 sur une échelle allant de 1 à 7 dans le sens le plus mauvais au

1 Projet MADIO (1997) : Un aperçu de l’état des campagnes malgaches . INSTAT.p26. 2 RABEMANANJARA.C : Discours lors de la présentation des vœux de la nouvelle année à Iavoloha . 09.01.09. 1

plus performant. Au niveau de classement, « Madagascar reste dans le peloton de queue

en étant classé 113 e pays sur le 128 étudiés »1. Ce classement signifie que l’économie

malgache figure parmi le moins performant au monde. Pour le citoyen, cela veut dire

que la chance de s’enrichir et de sortir de la pauvreté demeure très faible. Les plus

touchés sont surtout les paysans, « 3 malgaches sur 4 à la campagne vivent en dessous

du seuil de la pauvreté »2, « le taux de pauvreté est de 76,7% en milieu rural alors qu’il

est de 52,1% en milieu urbain »3.

Notre recherche concerne donc le problématique de développement rural de la

commune rurale d’Andina. Ce choix est motivé par le faite que personnellement nous

sommes natif de cette localité et que nous désirons connaître un peu plus la réalité dans

cette région plus particulièrement en ce qui concerne la vie des paysans ; nous avons

également l’ambition de mettre à jours l’évolution de la pauvreté dans une communauté

rurale malgache.

Pour mener à bien la recherche, nous nous sommes posé la question suivante :

face à la situation socio économique actuel et par rapport aux potentialités dont la région

d’Andina dispose, les conditions dans lesquelles vivent les paysans dans cette région

s’améliorent ou se dégradent? De notre hypothèse, la majorité d’entre eux souffrent de

la pauvreté car les richesses de cette région demeurent encore sous exploités et mal

reparties ; donc il n’y aucune amélioration, la situation s’aggrave. Notre objectif est

alors de présenter la manifestation actuelle de la pauvreté chez les paysans et d’en

connaître les causes afin d’apporter une solution plus adéquate. Pour arriver à ces

objectifs, une méthodologie est adoptée.

1 CLAUDE.P, AUBRY.J (2007): La participation pour un développement durable . Rapport national.p71. 2 GERARD Perrier in RFO, 09.02.09. 3 RAZANAMANANTSOA (2000) : La distribution des services sociaux à Madagascar . INSTAT. p48. 2

METHODOLOGIE DE RECHERCHE : Notre méthodologie se subdivise en deux étapes : le travail de conception et le travail de réalisation.

On trouve dans le travail de conception :

 la formulation de question de départ ;

 la consultation de document touchant le thème ;

 la pré enquête : l’observation (directe et participante) et la recueille des

informations dans la zone d’étude ;

 la position de la problématique ; et

 la détermination de l’hypothèse et l’objectif de la recherche.

Le travail de réalisation concerne :

 la formulation de questionnaire multi thématique composé de questions

ouvertes et fermées ainsi que de questions à alternative ;

 le pré test ;

 l’enquête proprement dite ;

 le dépouillement des résultats ; et

 l’analyse et l’interprétation des données à valeur quantitative et

qualitative.

Cette méthodologie nous permet de rédiger cette recherche suivant trois grandes parties. La première partie porte sur le cadre conceptuel du thème, c'est-à-dire une partie théorique ; la deuxième concerne la présentation du champ d’étude et la description de groupe cible, c'est-à-dire une partie monographique; la troisième et dernière partie s’agit d’une analyse des conditions de vie des paysans dans la zone d’étude et d’une suggestion et proposition de solutions, c'est-à-dire une partie analytique.

3

PROBLEMES DE RECHERCHE : Lors de l’enquête et de la recueille d’informations, nous avons rencontré des problèmes. Comme la procédure consiste à faire une enquête à partir d’un

échantillonnage des ménages, même en cas de travail extrêmement soigneux, les statistiques qui en résultent risquent de manquer de précision. Par ailleurs, certains enquêtés n’ont pas donné des réponses satisfaisantes surtout en ce qui concerne leurs revenus. En plus, les autorités communales ne sont pas en mesure de nous fournir certaines données à jour nécessaires à l’élaboration de l’étude.

4

PREMIERE PARTIE : LE CADRE CONCEPTUEL DU THEME

5

PREMIERE PARTIE : LE CADRE CONCEPTUEL DU THEME

Comme ce présent travail concerne une problématique de développement en monde rural, il est important d’élucider certaines notions. On présentera alors dans cette première partie le concept de développement et ses alentours (notions voisines).

Ensuite, on y trouvera également une notion du monde rural et nous tacherons de voire, pour terminer, les stratégies de développement de Madagascar depuis la royauté jusqu’à maintenant.

I- LES THEORIES DU DEVELOPPEMENT : I-1- L’ECONOMIE DE DEVELOPPEMENT : Parlé d’un développement s’avère difficile. Pour mieux comprendre le sens de développement, il est nécessaire de le rapprocher à d’autres concepts qui permettent d’apporter plus de précisions.

I-1-1- LE SOUS DEVELOPPEMENT : Développement et sous développement : il existe un lien étroit entre ces deux concepts, car le développement suppose au préalable un état de sous développement.

Guillaumont.P pense que ces deux concepts devraient être définis conjointement.

L’auteur affirme que le développement désigne un processus et sous développement est un état dont le processus fait éloigner. Autrement dit le développement est un processus qui éloigne une économie de son état de sous développement.

6

I-1-2- LA CROISSANCE : On recourt parfois, alternativement, à la croissance économique et développement économique , alors qu’une distinction fondamentale les sépare. En général, la croissance économique signifie élévation du revenu par tête et du PNB. Elle signifie également accroissement accompagné mais pas forcement d’un progrès des techniques de production. Dans la croissance, l’accent est mis sur l’aspect quantitatif.

On distingue deux types de croissance qui peuvent se combiner : la croissance extensive et la croissance intensive. La première consiste à ajouter de nouveaux facteurs de production tandis que la croissance intensive consiste à améliorer la productivité de facteur de production existante.

La comptabilité nationale joue un grand rôle pour mesurer la croissance

économique d’un pays. Et les agrégats suivant sont souvent utilisés :

 la Valeur Ajoutée Brute : c’est la différence entre la production et la

consommation intermédiaire d’un pays ;

 le Produit Intérieur Brut : c’est l’addition de la somme de valeur ajoutée

brute marchande et de valeur ajoutée brute non marchande ;

 la Production Intérieure Brute : elle exclut la rémunération des salariés

des administrations et celles de gens de maisons. La production

intérieure brute est donc la différence entre le produit intérieur brut et la

rémunération des salariés des administrations et celle des gens de

maison ;

 le Produit Intérieur Net : le mot brut inclut la consommation de capital

fixe ou l’amortissement. Ainsi le produit intérieur net c’est la différence

entre produit intérieur brut et consommation de capital fixe ;

7

 le Produit National Brut : c’est le produit intérieur brut en additionnant

le revenu des facteurs reçus du reste du monde, déduction faite au

revenu des facteurs versés au reste du monde ;

 la Consommation Finale : se divise en consommation des ménages et

consommation des administrations. Par convention, les administrations

consomment ce qu’elles produisent ; et

 l’Investissement ou la Formation Brute de Capital Fixe : c’est la

production d’équipement durable dont la durée de vie économique est

de un an et plus.

I-1-3- LE DEVELOPPEMENT : C’est le processus de transformation des structures d’une société, lié à la croissance. Une amélioration qualitative et durable d’une économie et de son fonctionnement. Selon François.P :« le développement est la combinaison de changement mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel global ». Ainsi le développement est un faisceau de transformation qui modifie le comportement, intègre le degré de connaissance, l’amélioration des qualifications, le savoir faire industrielle et modifie les anticipations dans le sens d’une accumulation.

Pour mesurer le développement d’un pays, l’Organisation des Nations Unies donne l’indicateur de développement humain (IDH) correspondant à trois données :

 la longévité ou l’espérance de vie à la naissance ;

 l’instruction (taux d’alphabétisation) ; et

 le niveau de vie.

8

Parallèlement à l’IDH, il existe également des indicateurs sociaux qui sont souvent utilisés :

 la santé : retient le nombre de la population par médecin par infirmier et

par lit d’hôpital ;

 l’alimentation ;

 l’éducation et la formation ;

 les indicateurs de travail : le problème de chômage et le concept de sous

emploi ; et

 les indicateurs démographiques : la natalité et la mortalité.

Par ailleurs, on peut parler aussi de l’ISDH, de l’IPF et de l’IPC.

L’ISDH est composé des mêmes trois composantes que l’IDH. La différence réside néanmoins dans la correction des niveaux moyens de l’espérance de vie, du niveau d’éducation et de revenu dans l’ISDH en tenant compte de la différence sociologique entre l’homme et la femme. Le niveau corrigé correspond à la moyenne harmonique des valeurs masculine et féminine.

L’IPF, construit avec trois critères, mesure la maîtrise que les hommes et les femmes peuvent avoir sur leur destinée dans les deux domaines de la politique et de l’économie. Les trois éléments pris en considération rendent compte de la participation et du pouvoir décisionnel économique, de la participation et du pouvoir décisionnel politique et enfin du contrôle des ressources.

L’IPC est un indicateur qui mesure les manques ressentis par la population dans les trois domaines essentiels du développement humain :

 la capacité de vivre en bonne santé avec une alimentation suffisante ;

 la capacité de procréer dans de bonnes conditions de sécurité et de santé ; et

 la capacité de savoir lire et écrire.

9

I-1-4- TYPOLOGIE DES PAYS : Dans les années soixante, les nations unies ont classées, sous le critère de revenu par tête, les pays en différentes catégories :

 les pays industriels développés : avec un revenu annuel par tête supérieur à

1000$. Ce sont l’Europe de l’Ouest, l’Amérique de Nord, le Japon,

l’Australie et la Nouvelle-Zélande ;

 les pays développés pauvres : avec un revenu entre 500 à 1000$ (l’Europe

de l’Est et du Sud) ;

 les pays en voie de développement : il s’agissait des pays dont les revenus

vont de 300 à 500$ par tête et par an (certains pays riches d’Amérique

Latine et des Etats Pétroliers) ;

 les pays sous développés : avec un revenu annuel par tête de 100 à 300$

(les pays de l’Afrique du Nord et des pays côtiers, Moyen Orient, les pays

pauvres de l’Amérique Latine et l’Asie du Sud Est) ; et

 les pays moins développés : avec un revenu par tête et par an inférieur à

100$ (l’Inde et l’Afrique à l’intérieur de continent).

Actuellement, il existe des pays qui émergent en tenant une place beaucoup plus importante dans le concert économique international tel que la Chine, le Brésil et l’Afrique du Sud…

I-2- LA SOCIOLOGIE DE DEVELOPPEMENT : Avant d’entrer sur cette notion, il est intéressant de connaître ce qu’on entend par sociologie. La sociologie est une science qui s’intéresse aux phénomènes sociaux.

Elle ne cherche pas à juger, mais à comprendre et à expliquer les comportements des individus et des groupes en tant que membre et acteur d’une société. On appelle société

10 un ensemble de groupe de personnes en relation les unes avec les autres. La sociologie permet d’acquérir des outils pour l’analyse de problème de situation et des événements.

Il existe plusieurs types de sociologie. On peut citer quelques uns d’entre eux comme :

 la sociologie de l’éducation ;

 la sociologie de la religion ;

 la sociologie de travail et de l’entreprise ;

 la sociologie de développement (rural et urbain) ; etc.

Ici, on s’intéresse particulièrement à la sociologie de développement. Il s’agit d’une sociologie appliquée dans les pays en voie de développement.

Depuis l’indépendance des pays d’Afrique d’Asie d’Amérique Latine…les questions de développement de ces pays se posent. Les sciences sociales seront donc appliquées dans la recherche de solution. Des groupes de chercheurs appelés les tiers- mondistes ou les africanistes vont se spécialiser dans l’étude de ces pays et ce qu’on appelle les sciences sociales de développement.

Il existe jusqu’ici trois étapes de l’application de ces sciences sociales et plus particulièrement de la sociologie. La première étape va de la date des années soixante jusqu’au milieu des années soixante dix : c’est l’application de la sociologie libérale avec la théorie évolutionnisme et la théorie diffusionnisme. La deuxième étape c’est l’application de la théorie marxisme et de la théorie socialisme (du milieu des années soixante dix jusqu’à la fin des années quatre-vingt). Actuellement nous sommes dans la troisième étape qui s’oriente dans deux directions : l’application des conditionnalités imposées par les techniciens de bailleurs de fonds et l’orientation vers le développement local.

11

I-2-1- LA THEORIE DE SOCIOLOGIE LIBERALE : Selon les sociologues libéraux, les pays sous développés sont de société dualiste c'est-à-dire constitué de la coexistence d’une société moderne coloniale et d’une société traditionnelle. Le développement veut donc dire changer les sociétés traditionnelles en société moderne en diffusant de savoir et des techniques soit à partir de pays développé vers le pays sous développés soit des villes vers les campagnes.

Certains auteurs comme Rostow pense qu’il y a différente phase à passer dans le processus de développement. Pour lui, il existe cinq phases que toute la société doit suivre :

 la première phase est celle de la société traditionnelle qui est pour

Rostow la période où les structures sociales sont déterminées par la

tradition et basées sur des techniques rudimentaires ;

 la deuxième c’est les conditions préalables au démarrage ;

 la troisième c’est la phase de décollage (the take off). C’est une étape

décisive puisque l’accroissement de l’épargne et de l’investissement

ainsi que la levée des obstacles structurels qui s’opposent à cette

croissance rendent celle-ci incontournable. D’après Rostow le décollage

de France se situe entre 1930 et 1960 ;

 le quatrième phase c’est le progrès vers la maturité c'est-à-dire la société

industrielle ; et

 la cinquième c’est l’ère de la consommation de masse ou la société de

consommation (société post industrielle).

Cette analyse d’inspiration libérale montre alors que les pays capitalistes développés d’aujourd’hui ont déjà passés ces étapes.

12

I-2-2- LA THEORIE MARXISME ET SOCIALISME : En général, marxisme et socialisme s’opposent au capitalisme. Les auteurs marxistes pensent que le sous développement est dû au développement et à l’évolution de capitalisme ; le marxisme s’agit alors d’une critique de capitalisme. Selon Lénine et

Rosa Luxembourg : « le capitalisme produit de monopole du capital financier et se termine par l’exportation de capitaux et de marchandise à travers le partage du monde entre les grands pays ». Cette thèse est accompagnée surtout de la théorie de la dépendance économique et politique des pays du tiers monde et la théorie de l’échange inégale. Celles-ci ont pour les marxistes des conséquences sociales et économiques pour les pays sous développés. Sur le plan social, les marxistes et les socialistes estiment que la dépendance et la détérioration du terme de l’échange conduisent à une déstructuration de la famille et des groupes traditionnels. Sur le plan économique il y a le développement de sous développement.

La solution serait donc pour le marxisme la mise en place de socialisme et la lutte contre l’impérialisme en nationalisant et étatisant les grandes sociétés étrangères et en mettant en place de coopérative socialiste.

I-2-3- LA SITUATION ACTUELLE : Deux tendances se développent depuis les années quatre vingt dix qui sont celle de néolibéralisme et le développement local.

Le néolibéralisme c’est la privatisation des entreprises d’Etat et la libéralisation de l’économie, et la mise en place de projet financé par les bailleurs de fonds. Le rôle des sociologues dans ce cas est d’étudier les sociétés et les régions où vont être mis en place ce projet par des collectes de données.

Le développement local est une stratégie de développement basée sur la prise de responsabilité des acteurs locaux. C’est donc une démarche globale de mis en

13 mouvement et synergie des acteurs pour la mise en valeur des ressources humaines et matériels d’un territoire donné en relation négociée avec le centre de décision

économique et sociale. Le rôle des sociologues dans ce cas est d’étudier ce qui existe réellement sur le terrain.

II- LE MILIEU RURAL MALGACHE : II-1- COMPOSITION ET CARACTERISTIQUE : II-1-1- COMPOSITION : Selon l’enquête de l’INSTAT, plus de 75% de la population malgache se concentre en milieu rural. La majorité ou bien presque la totalité de population du monde rural exerce ses activités socio économiques dans le secteur primaire et parfois secondaire car l’artisanat commence à gagner de terrain.

La composition de monde rural est diversifiée, elle est conditionnée par des paramètres liés :

 aux structures de lignage ;

 aux activités socio économiques ; et

 aux clans ou groupes ethniques.

II-1-1-1- ESPACE D’HABITATION : C’est le hameau, le village (vala au sud betsileo), le lieu historique, la terre des ancêtres, le tanindrazana ou village natal qui est composé de : rizière, habitation, tombeau, terrain de culture…c’est l’endroit choisi par les ancêtres pour la reproduction sociale et physique et la perpétuation de la génération qui va se succéder. En faite, les villages, terre des ancêtres, c’est un simple endroit où un groupe social donné s’est fixé pour trouver le moyen de subsistance.

14

II-1-1-2- ESPACE DE PRODUCTION : Il y a une diversité dans la région malgache. Cependant l’aménagement des espaces est destiné à la production nécessaire à la subsistance.

Cette espace est généralement composée de :

 terrain de culture (riziculture, culture vivrière, culture sur brûlus, culture

sèche sur le tanety) ;

 digue (tahalaka et canaux d’irrigation…) ;

 zones de pâturage pour les bestiaux ; et

 terrain de collecte, de la chasse et de la pêche.

II-1-2- CARACTERISTIQUE DE MONDE RURAL : Comme dans tous le pays en voie de développement, le monde rural malgache constitue généralement une catégorie sociale où il y a le plus de pauvreté accumulée.

Madagascar fait partie des pays les moins avancés. Le monde rural malgache est caractérisé par :

 un retard technologique et technique en matière de développement ;

 une forte explosion démographique, en effet la taille de famille tourne en

moyenne autour de sept ;

 une résistance aux innovations ;

 un revenu faible ; et

 un esprit traditionnel.

En général ce sont les paysans qui vivent en monde rural. A Madagascar, le groupe socio économique le plus important est les paysans qui satisfont plus de 50% à l’autoconsommation. Cependant, au fil des années le circuit d’autosubsistance est brisé par l’apparition de la monnaie et des commerçants. Les paysans malgaches entrent donc en moyenne dans l’économie en utilisation de la monnaie. Pourtant, elle demeure très

15 faible car le pratique de troc ou l’échange de biens entre biens persiste encore ; en plus les paysans consomment peu, donc ils achètent peu. Ceux-ci abordent donc le circuit commercial dans une position de faiblesse. Le paysan est à la fois producteur et consommateur de matière première.

Pour le paysan producteur, l’essentiel de sa production n’est pas destiné à être vendu sauf quand il s’agit de culture d’exportation. Il liquide donc sa production au plus bas cours.

Pour le paysan consommateur, sa production ne suffit pas à satisfaire tous ses besoins. Il doit ainsi acheter un certain nombre de biens grâce à l’argent qu’il s’est procuré ; ses achats dérouleront généralement de manière défavorable.

II-2- ORGANISATION SOCIO JURIDICO POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE : Le monde rural est dirigé actuellement d’une part par les autorités locales administratives selon les institutions gouvernantes et d’autre part par les autorités traditionnelles.

Le premier est composé par des maires élus, de chef d’arrondissement administratif, de chef de fokontany. Par contre l’autorité traditionnelle est composée de notables, d’aînés, de « ray aman-dreny to teny », qui ne détiennent plus que de l’autorité morale. En effet ces autorités traditionnelles ne se manifestent que lors des évènements sociaux pour donner de la bénédiction (tso-drano).

II-2-1- LA HIERARCHIE SOCIALE : L’organisation socio juridico politique est caractérisée en monde rural par une double structuration qui est la structure verticale et la structure horizontale. Cette double structuration est presque encore vécue dans le groupe ethnique existant à madagascar.

16

II-2-1-1- LA STRUCTURE VERTICALE : Elle est organisée en classe sociale dont la hiérarchisation est comme suit :

 les nobles (descendants royaux) ;

 les hommes libres ou les roturiers (olon-tsotra) ; et

 les ex laves.

Pour l’autorité administrative, la hiérarchisation se fait comme le suivant :

 délégué d’arrondissement administratif (représentant de la collectivité

territoriale décentralisée) ;

 maire ;

 chef fokontany ; et

 chef de village.

II-2-1-2- LA STRUCTURE HORIZONTALE : Elle est organisée en clan ou « foko » ; il s’agit d’un groupe d’appartenance ou d’une communauté des aïeux ayant une origine de même clan, descendant d’une ligné ou d’un même ancêtres. Le « foko » fait partie de classe sociale des hommes libres. A titre d’exemple il existe plus de 200 clans environ dans le groupe ethnique betsileo.

II-2-2- LES RAPPORTS SOCIAUX : Actuellement les rapports sociaux dans la vie politique au niveau du monde rural ne sont plus forcements dictés par les hiérarchies sociales. En effet l’enjeu politique se situe dans le fait que c’est toujours celui qui détient le pouvoir économique qui détient le pouvoir politique.

17

III- APPROCHE HISTORIQUE DE LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR DEPUIS LA ROYAUTE JUSQU’A NOS JOURS : III-1- LE PERIODE AVANT 1896 : Comme nous avons déjà évoqué, le développement du monde rural dans les pays en voie de développement comme Madagascar n’a pu se manifester qu’à partir du moment où l’empire coloniale avait envahit les pays. En effet au sujet d’acculturation, des techniques agricoles et diverse culture sont introduites progressivement au pays conquis.

Avant 1896(période de royauté), le développement rural est marqué par des techniques archaïques et traditionnelles, l’utilisation des matériaux de production simple

(angady…), la pratique de troc (échange entre marchandise), l’utilisation également d’une faible superficie de terrain de production étant donné que le nombre de population n’a pas été encore assez élevé.

Cependant, des relations économiques avec l’extérieur notamment les français et les anglais ont déjà débutés pendant cette période précoloniale comme par exemple la charte Lambert.

III-2- LA PERIODE COLONIALE (1896-1960) : Comme Madagascar n’a plus pu résisté à la conquête coloniale française, la loi d’annexion a été signée le 06 Août 1896, elle va mettre Madagascar sous le joug colonial de la France.

Le système économique se présente sous plusieurs formes :

 plusieurs petites industries de transformation ont été implantées

progressivement à Madagascar ;

18

 des terrains ayant une grande superficie sont exploités par les colons en

particulier dans les zones côtières (cultures de café, de vanille…) ;

 les lignes ferroviaires sont crées (TCE, FCE, Moramanga Lac Alaotra)

en vue de faciliter l’exportation de produits de base ou culture riche

d’exportation.

En résumé, tous les capitaux ou profit acquis sont destinés à la métropole.

III-3- DEPUIS L’INDEPENDANCE : III-3-1- PENDANT LA PREMIERE REPUBLIQUE (1960-1972) : Selon une approche historique, les impacts socio politiques de l’évènement de la deuxième guerre mondiale (1939-1945) ont favorisés la décolonisation. On peut citer quelques exemples :

 l’affaire de 1947 à Madagascar ;

 le déclenchement de l’insurrection en Algérie en 1954 ;

 le cas de l’Egypte en 1956 après la nationalisation du canal de Suez ; et

 la participation de colonie française à la guerre.

Tous ces événements ont poussé la France à préparer la décolonisation à l’amiable en Afrique Noire et Madagascar. Il s’agit donc d’une politique concrétisée par la loi cadre Deferré (premier ministre) de 23 juin 1956 qui a été sous le gouvernement de Guy Moller (leader de parti socialiste français).

La France a été submergée par les insurrections de ses colonies et a finalement procédé à l’octroi d’une indépendance à l’amiable.

Cependant, deux catégories d’indépendance ont été constatés : la décolonisation

à l’amiable n’est pas de tout réussi et l’indépendance arrachée.

L’indépendance acquise par les fusilles donne un certain marge de manœuvre au pays dominé politiquement à son orientation vis-à-vis de l’ancienne métropole, comme

19 par exemple les anciennes colonies portugaises de l’Afrique : Angola, Mozambique,

Guinée Bissau, Cap Vert.

Par contre, pour le cas de Madagascar, cette décolonisation bien calculée par le métropole a aboutit à l’octroi d’une indépendance formelle. La grande île reste liée avec l’ancienne puissance coloniale par des accords de coopération signés en 1960 entre le générale Charles de Gaule et (deux accords de coopération signés le

02 avril 1960 et le 27 juin 1960) :

 les grandes sociétés roche fortaise reste propriété de la France ainsi que

la compagnie lyonnaise et marseillaise ;

 les bases militaires d’Ivato, d’Imeritsiatosika et de Diego Suarez restent

implantées à Madagascar ;

 le FMG est garanti par la France ; et

 l’accord franco-malgache concernant treize domaines :

 participation de la République Malgache à la communauté française ;

 politique étrangère ;

 défense y compris les matières premières et les produits

stratégiques ;

 Politique monétaire, économique et financière ;

 aviation civile ;

 marine marchande ;

 poste et télécommunication ;

 justice ;

 enseignement supérieur ;

 convention à la conciliation et la cour d’arbitrage ;

20

 accord bilatéral sur les crédits fondamentaux de nationaux des Etats

de la communauté ;

 convention d’établissement ; et

 accord sur l’état de personnes originaires de Sainte Marie

(département français).

En résumé, les profits et les capitaux sont toujours repartis à la France. C’est pourquoi on dit que la première république qui a été créé par une indépendance octroyée est dite une période néocoloniale. En effet, on a tout simplement atténué la loi d’annexion signée le 06 août 1896.

III-3-2- LA PERIODE DE TRANSITION (1972-1975) : Le gouvernement de PSD de la première république a connu une chute après le mouvement populaire de Mai 1972. Les bases politiques et économiques du régime transitoire de RAMANANTSOA sont marquées par le discours programme du général par les idées forces suivantes :

 l’épanouissement de l’homme dans une société juste est considéré comme

la finalité de développement. Il doit donc converger vers cette finalité pour

anéantir le discours et la réalité pour sortir du problème de sous

développement ; et

 le gouvernement RAMANANTSOA préconise l’instauration de dialogue

entre le peuple, les intellectuelles et la jeunesse. Il entend s’ouvrir dans la

réparation des injustices sociales. Tout cela en vue de combler le fossé qui

sépare le « fanjakana » de la population. Dans la même perspective, l’idée

de dépolitiser l’administration et la fonction publique a été lancée. Enfin,

les activités de partis politiques sont gelées officiellement au profit de

dialogue avec le peuple.

21

III-3-2-1- CAUSE INTERNE DE MOUVEMENT POPULAIRE 1972 :  lutte politique tribale et régionale ;

 ralentissement de la production ;

 appauvrissement de la population ; et

 cause démographique et inégalité culturelle.

III-3-2-2- CAUSE EXTERNE :  perpétuation de la dépendance ;

 effet de la crise économique internationale (le deuxième choc pétrolier) ; et

 réduction de l’emploi, de revenu et de l’investissement.

Le dialogue direct avec le peuple sans intermédiaire de parti politique constitue une stratégie globale de développement. Le « fokonolona » par le biais de colonel

RATSIMANDRAVA ministre de l’intérieur (minisitry ny ala olana) a été conçu comme institution en vue de la maîtrise populaire de développement. Le pouvoir a donné une liberté de parole au peuple.

Par contre sans partis politiques, on a été confronté à un problème de l’inexistence d’une grille idéologique déterminée.

Sur le plan économique, la priorité a été accordée à l’agriculture et aux entreprises de transformation. Le FoNaGa (Fonds National de Garanti) est crée pour faciliter l’accès du peuple au crédit.

Les idées de la démocratisation et de malgachisation furent lancées sur les domaines culturels et surtout sur le plan de l’enseignement.

Suivant l’ordonnance 73 009 du 24 Mars 1973, le gouvernement

RAMANANTSOA a donné officiellement au « fokonolona » la gestion de leur terroir ou territoire en les amenant à participer directement à la vie politique du pays.

22

En politique étrangère, on a avancé la révision des accords de coopération avec la France. A ce sujet, une délégation malgache conduite par le capitaine de frégate

Didier RATSIRAKA (ministre des affaires étrangères). Celui-ci a signé à Paris les accords franco-malgaches le 04 Juin 1973 dans les domaines suivants :

 relation diplomatique ;

 affaires militaires ;

 affaires domaniales ;

 affaires culturelles ;

 affaires judiciaires ;

 assistance technique ;

 poste et télécommunication ; et

 pêche maritime.

Tous les accords de coopération, signée le 02 Avril 1960 et 27 Juin 1960, sont abrogé.

Sur le plan militaire, la base navale de Diego Suarez et la base aérienne d’Ivato ont été cédées à la république malgache.

Sur le plan monétaire, Madagascar est sorti de la zone « franc ».

Sur le plan culturel, le diplôme malgache et français pourrait être admis en

équivalence.

III-3-2-3- QUELQUES DATES À RETENIR :  18 Mai 1972 : Etat d’urgence et prise de pouvoir de général

RAMANANTSOA ;

 27 Juillet 1972 : discours programme de RAMANANTSOA (pouvoir

centralisé avec onze ministres) ;

23

 18 Août 1972 : consultation populaire par referendum. « accepteriez vous

qu’on donne le plein pouvoir au général RAMANANTSOA ? », victoire de

oui.

 05 Février 1975 : démission de général RAMANANTSOA ; et

 5 à 11 Février 1975 : gouvernement éphémère de colonel Richard

RATSIMANDRAVA.

III-3-3- PERIODE DE LA DEUXIEME REPUBLIQUE : Après l’assassinat du Colonel Richard RATSIMANDRAVA, le Général Gilles

ANDRIAMAHAZO est placé à la tête du directoire militaire et un officier à la tête de chaque province.

RATSIRAKA Didier est propulsé au pouvoir suprême par le directoire militaire le 15 Juin 1975. Il a mis en œuvre l’adoption de la charte de révolution socialiste malgache comme stratégie globale de développement et comme guide d’action auquel le pouvoir a opté « la voie socialiste » dans le livre rouge.

Didier Ratsiraka a crée le Front National pour la Défense de la Révolution

(FNRD) auxquels tous les partis politiques sont rassemblés mais avant l’accès au régime socialiste c'est-à-dire avant de faire la révolution, il a fallu préparer la mutation de mentalité par l’animation idéologique sur la conception de la révolution nationale démocratique.

Le 30 Décembre 1975, le Capitaine de frégate Didier RATSIRAKA a consulté le peuple malgache par voie de référendum en vue d’accepter le projet de société dans le contenu de la charte de la révolution socialiste ou le livre rouge. Après la réussite de ce référendum, le régime AREMA de Didier Ratsiraka a crée une structure : le conseil supérieur de la révolution.

24

En résumé, la deuxième république était une période à laquelle on a préparé le changement de mentalité du peuple avant l’édification du régime socialiste. Il s’agit d’une conscientisation et d’une animation idéologique avec le slogan politique :

« mamokara mamokara hatrany », « ho ela velona anie madagasikara tsy mandohalika ».

Quelques dates à retenir :

 1972-1979 : échec de la stratégie de la rupture avec l’occident ;

 1982-1991 : une politique de l’ajustement structurel et de libéralisation ;

 1987 : revirement politique, retour à l’occident et début de coopération et

de convention avec les bailleurs de fonds (banque mondiale et fonds

monétaire international) ;

 1975-1982 : premier mandat de Didier RATSIRAKA ;

 1982-1989 : deuxième mandat de Didier RATSIRAKA ;

 1989-1991 : troisième mandat de Didier RATSIRAKA ; et

 1991 : crise politique.

III-3-4- PERIODE DE TROISIEME REPUBLIQUE : La crise politique en 1991 a entraîné la chute du régime AREMA de Didier

Ratsiraka et conduit Madagascar à la troisième république.

On peut diviser la troisième république en trois périodes.

III-3-4-1- PREMIERE PERIODE 1993-1996 :  le professeur ZAFY Albert a été à la tête de la magistrature suprême ;

 la politique étrangère est mal définie ;

 financement parallèle ; et

 Mada raid.

25

Le Professeur ZAFY Albert a été empêché pour cause de la violation de la constitution et Norbert Lala RATSIRAHONANA présidait la haute autorité de transition.

IV-3-4-2- DEUXIEME PARTIE (1997-2001 ) : Une élection présidentielle a été faite en Décembre 1996 et Didier RATSIRAKA a été réélu. Il établit le politique de développement suivant :

 Continuation des systèmes de développement économique avec l’appui des

bailleurs de fonds ;

 Révision de la constitution en 1998 ; etc.

Malheureusement le peuple s’est appauvrit encore.

III-3-4-3- TROISIEME PARTIE (2002-2009 ) : L’élection présidentielle de Décembre 2001 a permis RAVALOMANANA

Marc de présider la grande île. Malgré que le résultat officiel de la haute cour constitutionnelle malgache à l’époque a affirmé qu’il n’y a pas de vainqueur au premier tour de la dite élection, Marc RAVALOMANANA a pris le pouvoir après une manifestation populaire. En effet le premier mandat de Marc RAVALOMANANA reste une confusion. La question qui se pose est donc que : « le TIM est-il vraiment vainqueur au premier tour de l’élection présidentielle de Décembre 2001 et le résultat est il vraiment détourné par la haute cour constitutionnelle ? ».

Une élection présidentielle anticipée (Décembre 2006) a donné un deuxième mandat à RAVALOMANANA Marc.

Pendant le régime TIM, la commune a été la base de développement. Le politique de développement suivant a été établit :

 Continuation des systèmes de développement économique avec l’appui des

bailleurs de fonds ;

26

 Détaxation de quelques produits importés ;

 Concours « commune mendrika » ;

 Construction et aménagement des infrastructures routières pour faciliter le

déplacement de biens et de personnes ;

 Transfert de processus innovateurs et importation de matériel agricole

sophistiqué en vue de doubler le rendement rizicole ;

 Révision de la constitution ;

 Achat de Force One1 puis de Force One2 pour faciliter le déplacement du

Président surtout à l’étranger.

III-3-4-4- SITUATION ACTUELLE : Nous sommes actuellement dans la période de la transition présidée par l’ancien

DJ (disc jockey) ANDRY Nirina Rajoelina. La crise politique, qui a commence aux derniers mois de l’année 2008, suivi d’une manifestation populaire au début de l’année

2009 a engendrée la démission de RAVALOMANANA Marc.

Le centre de préoccupation du gouvernement actuel est de préparer l’élection présidentielle.

Quelques dates à retenir :

 17 Janvier 2009 : inauguration de la place de démocratie à Ambohijatovo

par le peuple et le leader de l’opposition ANDRY Nirina Rajoelina ;

 24 Janvier 2009 : décente sur la place du 13 Mai pour une désobéissance

civile ;

 26 Janvier 2009 : émeute à . La RNM, la TVM, le MBS, le

central d’achat MAGRO ont été incendié par le peuple. Beaucoup de

magasins ont été pillés. Plus de trente corps dont la plupart sont brûlé ont

été trouvé ;

27

 27 Janvier 2009 : émeute dans certaines villes, même scénario que ce qui

s’est passé à Antananarivo le 26 janvier ;

 07 Février 2009 : carnage lors de la marche populaire vers le palais

présidentiel Ambohitsirohittra. Plus de vingt morts tués par bal par la garde

présidentielle ;

 17 Mars 2009 : démission de RAVALOMANANA Marc. Il donne le plein

pouvoir au directoire militaire, mais quelques heures plus tard le militaire

passe le pouvoir à ANDRY Rajoelina ;

 21 Mars 2009 : installation officielle par la haute cour constitutionnelle de

ANDRY Rajoelina comme président de la Haute Autorité de Transition ; et

 09 Août 2009 : la charte de la transition a été signée à Maputo Mozambique

entre Didier RATSIRAKA, Albert ZAFY, Marc RAVALOMANANA et

ANDRY Rajoelina

Pour conclure, les gouvernements qui se succèdent depuis l’indépendance jusqu’à nos jours n’arrivent pas à développer Madagascar. C’est la pauvreté qui se développe car selon les enquêtes socio démographiques menées par l’INSTAT, l’IRD…le niveau de revenu des malgaches ne cesse de diminuer et le pouvoir d’achat se dégrade de plus en plus. Il est vrai que la croissance économique a augmenté considérablement pour certaines périodes, notamment pour le quatrième mandat de

Didier RATSIRAKA et le deuxième mandat de Marc RAVALOMANANA. Cependant il est constaté que cette augmentation de la croissance n’est pas répartie équitablement à la population malgache, c’est une minorité qui s’enrichit autrement dit ceux qui sont déjà riches ne cessent de s’enrichir. C’est pourquoi une manifestation populaire et une crise sociale, politique et économique se répètent encore à Madagascar.

28

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CHAMP D’ETUDE

29

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CHAMP D’ETUDE

Cette partie est réservée à présenter le champ qu’on a fait la recherche et le groupe ciblé. Ainsi on se subdivise cette deuxième partie en deux chapitres, l’une porte sur une monographie de la région d’Andina tandis que l’autre s’agit d’une description du groupe cible.

I- ETUDE MONOGRAPHIQUE D’ANDINA : I-1- BREF HISTORIQUE : Selon la tradition orale, Andina était auparavant appelé Atsimondrano. Certains auteurs disent qu’à l’époque de la royauté, il y avait trois petits royaumes dans la région dont Atsimondrano, Fisaorana et Ambohidravaka. Puisque Atsimondrano était le plus puissant de ces petits royaumes, la région était généralisée sous le nom d’Atsimondrano.

Cependant, vers 1811 lors du passage des soldats merina dans la région d’Atsimondrano, des contrats étaient faits pour éviter toute confrontation entre les deux camps ou la convention «Dina». Delà le nom d’Andina.

I-2- DELIMITATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE : I-2-1- LOCALISATION GEOGRAPHIQUE : Andina est sis à 17km à l’Ouest du chef lieu de district d’Ambositra. Elle regroupe 15 fokontany dont :

 Ambalamarina ;

 Ambinomé ;

 Ampamahotra ;

 Ampasina ;

 Ampiterena ;

30

 Ampotsinatsy ;

 Andina centre ;

 Anjama ivo ;

 Ankadilanana ;

 Antanifotsy ;

 Antsimondrano ;

 Loharano ;

 Marinera ;

 Talaky ; et

 Tananomby.

Andina est délimitée :

 au Sud par la commune rurale d’ Nakona ;

 à l’Est par les communes rurales d’Ivony et d’Ambositra II ;

 au Nord par la commune rurale de Tsarasaotra ; et

 à l’Ouest par les communes rurales d’Ihadilanana et d’Ambatomarina.

I-2-2- CARACTERE PHYSIQUE : I-2-2-1- LE RELIEF : Le relief de la région d’Andina est constitué par des hautes montagnes comme

Voromanga, Mangaibavy et le massif rocheux de Vatomavo.

Il est aussi formé par des paysages à l’escarpement pente, de plus de 30% favorisé par des rizières en terrasse ou « kipahy », sans oublier les pénéplaines inondées durant les grandes crues.

31

I-2-2-2- LA SUPERFICIE ET L’HYDROGRAPHIE : Andina s’étend sur une superficie de 175km². La rivière d’Ivato et d’Isahasaonjo la traverse et l’arrose avec quelques barrages. On y trouve également quelques cours d’eau.

Seule la voie terrestre assure la communication de la commune avec 27 km de route non bitumé praticable pendant toute l’année.

I-2-2-3- LE CLIMAT : Son climat ressemble à celui des hauts plateaux, un climat tropical d’altitude qui se divise en deux saisons bien distinctes :

 une saison sèche et froide de Mai en Octobre où la température fraîchit

surtout la nuit, et descend parfois au dessous de 10° C; et

 une saison pluvieuse et chaude, de Novembre en Avril où les précipitations

sont fréquentes et prennent ordinairement la forme de violent orages

éclatant à la fin d’après midi. La température maximale varie entre 25° à

28° C.

I-2-3- IDENTIFICATION ADMINISTRATIVE ET JURIDIQUE : Andina est une commune rurale de deuxième catégorie.

Elle se trouve dans :

 la région Amoron’i Mania ; et

 le district d’Ambositra.

L’organisation de la commune rurale d’Andina est dirigée par un maire élu. La représentation générale de cette organisation se fait comme la suivante :

 Maire : président du bureau exécutif et ordonnateur ;

 Adjoints au maire :

 Etat civil : légalisation des signatures ;

32

 Economique : tout droit fiscal et impôts.

 Secrétaires : Etat civil et affaire civile ;

 Trésorier : trésorerie et droit fiscal ;

 Membre du bureau exécutif : étude des projets pour le développement ;

 Conseillers : élaboration des programmes envisagés par le bureau exécutif.

Noms des dirigeants qui sont succédés avec leurs partis politiques respectifs :

1e- RAMANGASON Rakotonirina (AKFM) ;

2e- RAKOTOFIRINGA Joseph (PSD);

3e- RAMAKAVELO Philippe (PSD);

4e- RAVELOKAMISY Pierre (PSD);

5e- RAKOTOVELO Désiré (AREMA) ;

6e- RAKOTONDRALISON Simon (AREMA) ;

7e- RAZAFINDRAOTO Andriamahefa (AREMA) ;

8e- ANDRIANANDRAINA Fanomezantsoa (TRANOBE) ;

9e- RAKOTOZANDRINDRAINY Raphaël (AREMA) ;

10 e- RAZAFIMAHATRADRAIBE Joseph (AREMA) ; et

11 e- RABARIVELO Charles (TIM).

I-3- ETUDE DE LA POPULATION : I-3-1- CARACTERISTIQUE DE LA POPULATION : La population d’Andina est caractérisée par son cosmopolitisme, une population composée de betsileo provenant de différentes régions et des merina.

En majorité, ses habitants sont constitués par des betsileo originaire de la région de Fandriana, de Manandriana…les merina ne représentent que 3% de la population.

33

I-3-2- MOUVEMENT NATUREL : Si la population malgache ne cesse d’augmenter avec un taux de croissance

démographique de 3% 1 par an, à Andina nous pouvons assister à un taux de 4% par an.

En comptant 14 440 en 2002, le chiffre a augmenté jusqu’à 16 888 en 2006. Le

tableau suivant nous montre cette évolution de la population .

Tableau n° 1 : évolution de la population 2.

ANNEE HOMME FEMME ENSEMBLE 2002 7 085 7 355 14 440 2003 7 368 7 649 15 017 2004 7 662 7 954 15 616 2005 7 968 8 272 16 240 2006 8 286 8 602 16 888

Avec ce tableau, nous pouvons dire que la population d’Andina ne cesse

d’augmenter. Il est néanmoins à noter que le taux de natalité a connu une forte

régression : en 2002 ce taux était de 54,95% et en 2006 il a baissé à 36,95%.

Par ailleurs, il y a aussi le taux de mortalité qui a régressé jusqu’à 5,92% en

2006 s’il avait été de 10,36% en 2002. Ce fait est en quelque sorte l’une des causes de la

croissance démographique.

I-4- RENSEIGNEMENT D’ORDRE ECONOMIQUE : I-4-1- CARACTERISTIQUES DE L’ECONOMIE D’ANDINA : Comme la plupart de milieu rural malgache, Andina est dépourvue d’activité

industrielle et d’activité du secteur tertiaire. La population active s’adonne toute aux

secteurs primaires tels que l’agriculture qui est souvent le plus pratiqué. L’économie de

la région est ainsi, en grande partie, basée sur l’exploitation du sol.

1 In « Evaluation de la pauvreté », document de la Banque Mondiale, Juin 1996. 2 In « Plan communal de développement de la commune rurale d’Andina », 2007. 34

Cette activité agricole est surtout marquée par la pratique de la riziculture, qui

occupe plus de 40% de surface cultivée. La production rizicole était estimée à 2 859

tonnes pour l’année 2004.

Par contre l’existence des autres cultures comme les tubercules, l’arachide, les

haricots et le maïs, enrichisse la culture vivrière et la vente de ce produit est une source

de revenu pour les ménages de la région.

La culture de contre saison telle les tomates et les pommes de terre est

importante du mois d’Août jusqu’au mois de Novembre. La vente de ces produits

permet à la population de survivre, surtout pendant le période de soudure et d’assumer

l’attribution sociale liée à la coutume (inhumation et exhumation).

Enfin, la région se spécialise aussi dans la culture des agrumes qui est considéré

comme un véritable atout pour la population de la région.

I-4-2- RECAPITULATION GENERALE D’ORDRE ECONOMIQUE : I-4-2-1- LA PRODUCTION AGRICOLE DE LA REGION : Tableau n° 2 : estimation de la production agricole1.

PRODUITS PRODUCTION EN TONNE SURFACE EN HA Riz 2 859 953 Patate douce 2 610 160 Manioc 2 255 251 Mais 190 380 Arachides 153 455 Haricots 144 280 Pomme de terre 500 175 Tomates 1 800 270 Agrumes 885 251 Autres fruits 164 69 total 11 560 3244

1 In « Plan communal de développement de la commune rurale d’Andina »,2007. 35

Les produits de 11 560 tonnes indiqués sur ce tableau sont grâce à l’exploitation

de 3 244 ha de terrain, il reste ainsi de 3 066 ha de terrain non cultivé car la surface

totale cultivable de la région est de 6 310 ha. Pour la riziculture, l’existence de certains

barrages hydro agricoles permet d’irriguer une surface de 1 466 ha.

I-4-2-2- NOMBRE D’EXPLOITANTS PAR SPECULATION : Tableau n° 3 : nombre d’exploitants par spéculation1.

PRODUITS NOMBRE D’EXPLOITANTS SUPERFICIE MOYENNE EXPLOITEE

Riz 5 500 40 Ares

Patate douce 1 000 13 Ares

Manioc 1 245 11 Ares

Mais 1 120 3,75 Ares

Arachides 700 22,14 Ares

Haricots 800 10 Ares

Pomme de terre 750 2,33 Ares

Tomates 350 8.50 Ares Agrumes 225 100 Ares Autres fruits 150 5 Ares

Ce tableau montre l’importance de la riziculture. Le nombre de riziculteur

compte au total 5 500 exploitants, représentant presque le quart de la population totale.

Il est vu également qu’en dehors de la culture du riz, la population s’intéresse aussi à la

culture de manioc de patate douce et de maïs. Pour la culture des agrumes, il est vrai

que le nombre d’exploitant est minime, cependant la superficie moyenne cultivée est

assez élevée.

1 In « Plan communal de développement de la commune rurale d’Andina »,2007. 36

I-4-2-3- L’ELEVAGE : Outre l’agriculture qui tient une place importante, l’élevage par ailleurs est pratiqué par quelques gens de la région, en particulier l’élevage bovin et des volailles. Le nombre de volailles est estimé à 14 320 têtes en 2004 et 4 900 têtes pour les bovidés. Le tableau suivant montre l’évolution de l’élevage dans la région d’Andina.

Tableau n° 4 : évolution de l’élevage 1. CHEPTELS 2001 2002 2003 2004 Bovin 3 427 3 602 4 024 4 900 Porcin 72 85 100 120 Caprin 300 334 343 372 Volailles 13 857 14 087 14 167 14 320 Vaches laitières 08 10 10 13

Ce tableau nous montre que l’élevage, pour l’ensemble de cheptel, évolue de

plus en plus, du moins en nombre, dans la région d’Andina sauf pour le cas de vache

laitière qui connaît une lente évolution.

I-4-3- POTENTIALITES ECONOMIQUES DE LA REGION : A part l’agriculture et l’élevage qui est déjà dit ci-dessus, il y a également dans

la région d’Andina quelques sites favorables au tourisme. Notons aussi l’existence des

ressources minières telles que l’amazonite dans le fokontany de Talaky et le marbre

blanc dans le fokontany d’Ambalamarina.

Pour terminer, la culture des orangers peut faire vivre une centaine de ménages

et crée même des emplois aux plus pauvres qui n’ont pas accès à cette culture.

1 In « Plan communal de développement de la commune rurale d’Andina »,2007. 37

I-4-4- LA CULTURE DES ORANGERS DANS LA REGION D’ANDINA : La culture des orangers est considérée comme un des piliers de l’économie d’Andina. Il est donc intéressant de faire une présentation un peu plus large de cette filière.

I-4-4-1- BREF HISTORIQUE ET SON EVOLUTION : La culture d’agrumes est une activité ancienne dans la région d’Ambositra. La présence d’arbres fruitiers comme les citrus grandis était déjà signalée en 1929. Leur plantation a commencé à avoir un véritable aspect de culture de rente à partir de la fin des années soixante dix et elle a connu d’important développement à partir de la fin des années quatre vingt dans le secteur de production comme dans celui de la commercialisation.

Ainsi la commercialisation s’est développée vers la conquête de marché dans certaines régions comme Antsirabé et Antananarivo…

L’activité s’est développée plus précisément dans la région d’Andina avant son extension vers les communes voisines comme Ivony et Ihadilanana… Actuellement les autres communes d’Amoron’i Mania s’y intéressent.

I-4-4-2- CARACTERISTIQUES DE LA PRODUCTION : L’agrume, plus précisément l’oranger et le mandarinier sont plantés par une centaine de ménages dans la région d’Andina. Selon le chiffre relevé auprès de l’ASCOA, les grands producteurs comptent environ quatre vingt familles, outre les autres producteurs non adhérés à l’ASCOA. Ces derniers sont souvent des producteurs mais n’exportent pas leurs produits. Faute des moyens financiers, et à cause des problèmes liés à cette culture, ils renoncent à leurs produits avant la récolte, et vendent les fleurs aux grands producteurs qui les exporteront avec les leurs.

38

Les concessions cultivées d’agrumes occupent une surface de 251 ha, avec

1 514 760pieds d’agrumes.

I-4-4-3- LE RENDEMENT : Avec ces pieds d’agrume, la production est estimée à 1 000 tonnes par an dont presque 90% sont destinées à la commercialisation. Le niveau de professionnalisme joue un rôle important dans ce rendement assez satisfaisant.

Le niveau de technicité est assez élevé dans le cadre de l’amélioration du rendement grâce aux appuis techniques des organismes producteurs de plants améliorés tels que la Pépinière de la Mania et l’ONG Haingonala…Un pied d’oranger peut donner ainsi 60 à 100 kg de fruits pour une récolte.

I-4-4-4- LES DIFFERENTS ENTRETIENS QUE NECESSITE L’AGRUMICULTURE : Une production annuelle de 1 000 tonnes n’est pas par le fait du hasard, mais grâce aux efforts accompagnés des différentes techniques qui y jouent un rôle important. Afin d’avoir un pied d’oranger donnant 60 à 100 kg en une saison, différentes étapes devraient être suivies :

 préparation du sol qui peut se faire soit par la trouaison, soit par le labour

profond ;

 transplantation des jeunes plants : pour un rendement plus rentable, il est

bien de transplanter un oranger ou un mandarinier greffé ; et

 entretien du verger, qui consiste à :

 enlever les mauvaises herbes ;

 enlever les branches mortes, ou celles qui ne donnent pas des fruits

(taillage de gourmant) ;

39

 arroser une fois par semaine les pieds d’orangers pendant une certaine

période ;

 traitement phytosanitaire.

Par ces différentes techniques de production, l’agrumiculture est la grosse consommatrice de main d’œuvre dans la région d’Andina. En une année, un producteur possesseur de grande concession (au moins 1ha) emploie au moins 5 salariés par jours du moi de Novembre en Juin et 10 salariés par jours durant le période de récolte.

Ces salariés sont ainsi mobilisés pour des taches diverses qui se présentent comme suit :

 pour les hommes, ils effectuent le labour profond, la trouaison, le greffage,

la transplantation, le traitement phytosanitaire, le taillage. Le vol oblige

parfois les producteurs à recruter des hommes pour la garde de la

concession surtout la nuit ; et

 pour les femmes, elles s’occupent généralement de la cueillette. Mais elles

font aussi le fumage, le désherbage et l’arrosage.

I-4-4-5- POTENTIALITE DE CETTE CULTURE : Cette culture a tant de valeur que ce soit pour les grands producteurs que pour le reste de la population.

Voyons alors des différents atouts :

 Sur le plan social :

 dynamisme de l’organisation de producteurs ;

 importance de stratégies de sécurisation alimentaires des acteurs ; et

 opportunité de création des emplois salariés, qui sont très importants

surtouts à la période de récolte.

40

 Sur le plan économique :

 importance du revenu familial généré par l’activité ;

 importance des volumes exportés ; et

 importance de la valeur ajoutée locale.

 Sur le plan technique :

 niveau de professionnalisme élevé des acteurs ;

 qualité des produits plus appréciés que celle des régions voisines ; et

 reconnaissance des produits locaux sur le marché.

I-5- RENSEIGNEMENTS D’ORDRE SOCIO CULTUREL : I-5-1- L’EDUCATION : La région d’Andina enregistre un taux de scolarisation et de réussite scolaire satisfaisant au niveau primaire et au niveau secondaire premier cycle (CEG) malgré le mauvais état des infrastructures scolaires et les insuffisances d’équipement de matériels scolaires et des enseignants dans certains établissements.

Cependant, pour améliorer la qualité de l’enseignement, des réhabilitations ont

été élaborées, quelques établissements ont été construits et quelques enseignants ont été recrutés soit par le Ministère de l’Education Nationale par l’intermédiaire du ZAP du

CISCO et du DREN, soit par le FRAM.

On compte actuellement 15 EPP et 01 école privée, pour l’enseignement primaire, qui se repartissent dans tout le fokontany.

Pour l’enseignement secondaire premier cycle, Andina ne dispose qu’un seul

CEG se trouvant dans le fokontany d’Ampotsinatsy. Depuis l’année scolaire 2008-2009, les élèves qui obtiennent ses CEPE 6e de quelques EPP poursuivent leurs études dans l’EPP Ampasina dans le cadre de l’application de la reforme de programme scolaire (7 ans pour l’école primaire).

41

Concernant l’enseignement secondaire second cycle, les élèves doivent joindre

le chef lieu de district d’Ambositra. Cette situation nous prouve que certaines difficultés

peuvent être rencontrés non seulement par les parents mais également par les élèves eux

même. Malgré l’existence des difficultés qui présentent un risque pour la poursuite de

l’étude des enfants, le nombre des élèves réussissant le baccalauréat ne cesse

d’augmenter d’année en année. C’est pourquoi une association des étudiants natifs

d’Andina existe actuellement dans quelques Universités de Madagascar tel qu’à

l’Université de Fianarantsoa et à l’Université d’Antananarivo…Si on se réfère à

l’association des étudiants natifs d’Andina à l’Université de Fianarantsoa, on compte

actuellement environ 50 membres contre 15 membres pour l’année universitaire 2007-

2008.

Il est bien de mentionner que nombreux sont les intellectuels natifs de la région

tels que les ingénieurs, les entrepreneurs, les professeurs de l’université, les avocats, les

avocats de tous les niveaux…

Si nous revenons à l’éducation dans la région, le tableau suivant nous résume la

situation quantitative de l’enseignement pour l’année scolaire 2007-2008.

Tableau n° 5 : situation quantitative de l’enseignement 1. PRIMAIRE SECONDAIRE EP publiques EP privées CEG Lycée Etablissements 15 01 01 - Enseignants 86 05 13 - Elèves 2 948 185 261 - Taux de réussite 67,54% 71,42% 55,77% - Taux d’abandon 8% 9,28% 12,33% _

1 In document « Bilan de l’année scolaire 2007-2008 », Cisco Ambositra, Août 2008. 42

I-5-2- LA SANTE : D’après le responsable du CSB d’Andina, les maladies qui affectent le plus de la population de la région sont souvent le paludisme et les maladies endémiques telle que la bilharziose qui provoque de maladie diarrhéique. L’inaccessibilité de l’eau potable y est un problème. Bien que des bornes fontaines aient été déjà construites au niveau de quelques fokontany, elles sont actuellement tous endommagées. En parlant de centre de santé, la région d’Andina possède 2 CSB dont 1 CSB1 et 1 CSB2. Pour tout ce qui est du personnel médical, il se repartit comme suit. Tableau n° 6 : personnel médical 1. PERSONNEL MEDICAL EFFECTIF Médecin général 01 Chirurgien - Infirmier 02 Sage femme 01 Personnel administratif 04 TOTAL 08

I-5-3- SPORT ET CULTURE : I-5-3-1- LE SPORT : Le sport dans la région d’Andina demeure très faible. Les infrastructures

sportives sont presque inexistantes. Si on se réfère pour le cas de football et de basket-

ball, Andina n’a qu’un seul terrain qui est très défavorable tant pour l’une que pour

l’autre. Pour les autres disciplines, les infrastructures n’existent plus. Tout cela veut dire

que les jeunes de la région sont presque privés de sport ; situation qui peut les orienter à

faire quelques choses qui ne sont pas bien (prise de l’alcool, de drogue…).

1 In « Plan communal de développement de la commune rurale d’Andina »,2007. 43

I-5-3-2- LES ACTIVITES CULTURELLES : La région d’Andina est considérée comme un lieu de contact entre deux cultures régionales qui sont celles de betsileo et de merina. Pour la culture merina, on peut parler comme par exemple de « hiragasy » ; on trouve deux groupes de hiragasy très connu dans la région dont RANDRIANASOLO Betsileo et RAOELINA Anivorano. Ces deux groupes ont plus de tournée, surtout durant le période de « famadihana », non seulement dans la région Amoron’i Mania mais également dans d’autres régions telles que la région d’Antsirabe d’Ambatolampy d’Antananarivo…Le groupe RANDRIANASOLO

Betsileo pourra faire une tournée à l’étranger selon un membre du groupe. Outre cela, la population d’Andina pratique également des activités culturelles betsileo comme le

« rija », « le savika », « le zafindraony »…Pour le savika, sport qui tend de valeur culturelle, les jeunes de la région en sont un de ceux qui ont le plus de talent pour ce genre de sport car chaque après compétition organisée par l’association savika

Ambositra, ces jeunes remportent le plus souvent de trophée.

I-5-4- POSTES, TELECOMMUNICATION ET COMMUNICATION : La région d’Andina dispose d’une agence postale de la « Paositra Malagasy ».

On peut trouver également une fois par semaine à l’église catholique d’Andina les journaux écrits « isika mianakavy et ireo tantsaha vaovao ».

En ce qui concerne la communication audio visuelle, la montagne à l’Ouest de chef de district d’Ambositra ne permet pas à la population d’Andina de suivre l’émission de la télévision malagasy qui est la seule chaîne télévision existante dans le dit district ; en effet, en vue d’une distraction de la famille, la population recourt à l’utilisation d’autres supports comme le VCD...Il est à noter également que deux salles de vidéo existent dans le chef lieu de la commune et les gens peuvent se distraire chaque jours de marché qui est le vendredi. Pour la radio, le développement de chaîne

44 radiophonique privée via la modulation de fréquence ou FM permet à la population d’entendre 5 chaînes dont l’une d’entre elles est une radio privée dans la région d’Andina qui est l’orange radio de l’association de producteurs d’orangers.

En fin, certains opérateurs de la téléphonie mobile améliorent et élargissent actuellement leurs réseaux soit par l’implantation de nouveau pylône soit par l’intermédiaire de réseau hertzien. C’est pour cela que la population de la région d’Andina peut se communiquer par téléphonie mobile en recourant soit à l’opérateur

Zain soit à l’opérateur Telma.

I-5-5- SITUATION SOCIO LINGUISTIQUE : I-5-4-1- LES VARIETES REGIONALES : I-5-4-1-1- Le dialecte betsileo : Comme toutes les régions de Madagascar, la région d’Andina a également son propre dialecte qui est la variété régionale du betsileo avaratra. Cependant, ce dialecte d’Andina n’est pas totalement très semblable à celui parlé à Ambositra ou à

Fandriana...et même à celui parlé dans la commune voisine.

Ce dialecte est parlé par la plupart de la population : utilisé dans la vie quotidienne, dans les événements familiaux, dans les différentes activités culturelles comme le rija et le zafindraony.

D’après l’enquête menée auprès des instituteurs appartenants à l’ethnie betsileo, ils expliquent les leçons par ce dialecte betsileo d’Andina pour un certain temps. C’est le cas également dans certaines institutions comme dans certaine église et dans certains bureaux administratifs…

Ensuite, beaucoup de gens de la région immigrent dans d’autres régions. Ces gens conservent toujours leur dialecte à leur retour à Andina sauf ceux qui partent avant l’âge de 10 ans et ne reviennent dans la région qu’après une dizaine d’année. Toutefois, il existe quelques exceptions à savoir aux jeunes qui font exprès de renier leur dialecte

45 et de ne pas le conserver. Ce cas est expliqué par le fait que ces jeunes sont en général, selon l’enquête, d’un niveau intellectuel très insatisfaisant et n’ont aucune sensation sur la valeur de leur dialecte.

En plus, le dialecte betsileo d’Andina n’est pas difficile à comprendre. D’après quelques personnes, autres que les betsileo qui passe à Andina, ils comprennent la plupart de ce que les gens d’Andina disent, cependant ils ne parviennent pas à parler ce dialecte. Pour les gens appartenant à l’ethnie betsileo mais qui ne sont pas originaires d’Andina, c’est plus facile de faire ce dialecte.

Enfin, ce dialecte d’Andina n’est pas encore assimilé par une autre variété régionale bien que le nombre d’émigrant augmente de plus en plus. Ces émigrants même vont utiliser ce dialecte betsileo d’Andina, le parler petit à petit. Le seul transfert linguistique existant à Andina est donc de la variété régionale d’Andina au dialecte de l’émigrant.

I-5-4-1-2- Le dialecte merina : Outre le dialecte betsileo, le dialecte merina est également plus important à

Andina ; il a sa place surtout dans le fokontany d’Ampotsinatsy, chef lieu de la commune, et dans le fokontany d’Andina centre. La plupart des merina se concentre dans ces deux fokontany, c’est la raison pour laquelle le dialecte merina y est plus parlé.

Toutefois ce dialecte merina qui existe à Andina ne ressemble pas à la variété régionale marina proprement dite parce que les merina à Andina font mélanger son dialecte avec celle des autochtones.

46

I-5-4-2- LE MALGACHE STANDARD : Le malgache standard est la seule langue qui facilite la relation et la communication entre la population de Madagascar ; la plupart des gens instruits savent lire et écrire le malgache standard. Même les analphabètes comprennent bien le malgache dit standard.

Ce malgache standard ou officiel fonctionne aussi dans la région d’Andina non seulement dans le contexte officiel (discours lors d’une inauguration, à l’école, le tracte, l’affichage…) mais entre autre dans des différentes cultures comme le hiragasy…et dans les événements familiaux (lecture d’une autorisation lors d’un famadihana ou de tolonomby). Ainsi le malgache standard occupe également une place importante dans la région d’Andina.

I-5-6- LES US ET COUTUMES : I-5-6-1- LE TABOU : La population d’Andina n’a pas de tabou très particulier, mais certains tabous de familles persistent :

 interdit de manger de la viande de porc ou de mettre du fumier de porc sur

leur rizière ; et

 interdit de manger de l’ail, du hérisson…

I-5-6-2- MŒURS ET COUTUMES SUR LES MARIAGES : La mère éduque ses filles tandis que le père enseigne à ses garçons ce qu’ils ont

à faire, à apprendre ou à respecter.

Avant de se marier à la coutume, le garçon emmène la jeune fille dans la famille, celle-ci reste là-bas pendant quelques mois ou même un an. Si durant cette période, elle n’enfante pas, la mère la renvoie chez ses parents.

47

Auparavant, selon la tradition orale, les gens de la région d’Andina n’avaient pas le droit de se marier avec les gens de la région d’Ivony.

I-5-6-3- COUTUME SUR LES FUNERAILLES : Lors des funérailles, toute la famille doit être présente ; les gens du village ne vont pas travailler ; en guise de deuil avec la famille du défunt ils n’ont pas le droit ni de porter de beaux vêtements ni de se coiffer ni même se raser. Souvent, un zébu est tué.

Les gens de la même filiation et les voisins viennent présenter leurs condoléances et offre une certaine somme d’argent, des riz blanc…à la famille du mort.

Si la famille du défunt fait partie de l’association « Kaompania » du village, celle-ci se charge de certaines dépenses en nourritures et de toutes les préparations jusqu’à l’enterrement. Cette association offre un « lambamena » pour le mort, des riz blanc, d’autres matériels…

I-5-6-4- RETOURNEMENT DES MORTS OU LE « FAMADIHANA » : La région d’Andina fait partie de ce qui pratique le retournement de mort ou le

« famadihana » sous l’appellation en langue malgache. La population de la région nomme cette pratique le « lagnonana » qui se fait une seule fois tous les trois ou cinq ans.

Cette fête a pour but primaire de réunir les gens du même clan au village natal.

Le plus souvent, la fête commence un jour avant le retournement des morts et la nuit de ce jour est appelée le « be hariva ». Pendant la fête surtout lors de retournement des morts, les invités apportent des sous biques de riz blanc ou le « zai-bary », de grosse somme d’argent car là l’honneur est en jeu ; on prononce le « kabary » rituels, on annonce tout ce que les gens ont apporté. Dès la nuit de l’ouverture de la fête, on danse on boit de l’alcool surtout celle de la fabrication locale ou « toaka gasy » (ambodivoara et ou ragnaragna). Comme lors des funérailles, l’association « kaompania » de la famille

48 qui organise le « famadihana » se charge aussi de certaines dépenses et des préparations des repas...

I-5-6-4- L’ASSOCIATION « KAOMPANIA » : Le « Kaompania » est une association créée vers 1966. C’est une association à vocation sociale dont le but principal est de prévenir les événements sociaux qui pourraient se présenter tant heureux comme le « famadihana » que malheureux tel que la mort.

On trouve 2 à 4 Kaompania dans chaque fokontany, dans le fokontany d’Ankadilanana par exemple il y a 3 associations Kaompania. Pour faire distinguer chaque association, chacune d’elle porte le nom du village où la majorité de membre y habite comme le « Kaompanian’i Laimavo Atsimo », « Kaompanian’ifalà »…

Comme toute autre association, on trouve dans la structure de chaque Kaompania d’une part des dirigeants composés par un président, un vice président, un secrétaire, des conseillers appelés aussi le « Soba » et d’autre part des dirigés ou les simples membres. Cependant la prise de décisions appartient à tous les membres, toutes idées doivent être acceptées par la majorité de membre avant d’être appliquées. Chaque membre quelque soit leur place dans l’association, leur niveau hiérarchique ou leur statut social peut également proposer des idées.

A l’exemple de l’association Kaompanian’i Laimavo Atsimo, le membre de cette association est actuellement composé de 25 ménages. Les obligations de ces ménages sont le suivant :

 20 « Kantina » de paddy par ménage par an ;

 10 gobelets d’haricot par ménage par an ;

 une somme de 5000 Ariary par ménage par an ;

49

 2 représentants au moins par ménages pour chaque événement qui se

passe ;

 Etc.…

Pour le cas de la mort, le Kaompanian’i Laimavo Atsimo offre au ménage frappé

une somme de 8000 Ariary pour acheter de tissu pour le défunt, 48 Kantina 1 de paddy

que les autres ménages membres pilent (2 Kantina par ménage).

A la période de soudure, la réserve de paddy, s’il en reste est distribué aux

membres. Chaque année, les membres bénéficient de 4 à 8 Kantina de paddy, le plus

souvent données avant la fête de noël ou de la nouvelle année.

Certains membres de cette association prise en exemple désirent élargir

l’association sur le plan économique et veulent officialiser leur statut.

II- DESCRIPTION DU GROUPE CIBLE : II-1- LA POPULATION D’ENQUETE : Notre étude est effectuée auprès de 50 ménages paysans dans la commune rurale

d’Andina dont la population compte au total 324 personnes. Parmi ces 50 ménages, 4

sont monoparentaux et sont dirigés par des femmes.

II-2- LA TAILLE DES FAMILLES : L’estimation de la taille moyenne de famille qui est ici de 6,5 correspond un peu

plus à la taille au niveau national qui est de 5,1 2. Ce nombre élevé de membre dans

chaque famille peut être à la fois un atout ou une contrainte pour ces ménages.

Le nombre de ménages selon le nombre de personnes concernant une

agglomération est donné par le tableau suivant.

1 Unité de mesure utilisé surtout dans région Amoron’i Mania (1katina donne 18 gobelet) 2 PNUD, « La participation pour un développement durable », Rapport national, 2007. 50

Tableau n° 7 : nombre de ménages selon le nombre de personnes. Nombre de personnes Effectif Nombre de personnes en fonction nombre de ménages 01 0 0 02 0 0 03 2 6 04 6 24 05 8 40 06 11 66 07 9 63 08 6 48 09 3 27 10 et plus 5 50 TOTAL 50 324

D’après ce tableau, le calcul de la moyenne arithmétique nous permet d’estimer la taille moyenne de famille à 6,5 personnes par ménages. Cependant, il y a des ménages qui ont moins de 6 personnes ; la proportion est estimée à 32% de la population totale. Par contre la proportion de ménages ayant plus de 6 personnes est de

46%. On peut dire alors que la plupart des ménages pris sont considérés comme des familles nombreuses.

II-3- LES MENAGES MONOPARENTAUX : Cette catégorie de ménages représente 8% de la population totale. En général, ces ménages sont composés chacune de 4 personnes dont une femme qui dirige la famille et ses enfants. Dans la majorité de cas, soit 3 ménages sur 4 ; les femmes sont abandonnées par leur conjoint.

51

II-4- AGE ET SEXE DE LA POPULATION : Tableau selon l’âge et sexe de la population. Tableau n° 8 : l’age et sexe de la population.

CLASSE D’AGE MASCULIN FEMININ ENSEMBLE POURCENTAGE - de 10 ans 20 24 44 13,58 % 10-20 ans 57 66 123 37,96 % 20-30 ans 44 36 80 24,69 % 30-40 ans 23 29 52 16,05 % 40-50 ans 8 5 13 4,01 % 50-60 ans 4 3 7 2,16 % 60 ans et plus 2 3 5 1,55 % TOTAL 158 166 324 100 %

Ce tableau nous montre qu’il n’y a pas de grand écart entre le nombre de personnes des deux sexe car sur 324 personnes, 158 sont de sexe masculin soit 48,77% de l’ensemble et 166 appartient au sexe féminin qui représente 51,23% de la population totale. On constate également que les adolescents de moins de 20 ans sont majoritaires, représentant 51,54% de la population. Cela signifie que la population est jeune. La population active représente 46,91% ; elle regroupe la population de 20 à 60 ans plus quelques unes de la classe d’âge de 10 à 20 ans parce que des adolescents ou des enfants de très jeunes âges travaillent déjà.

52

II-5- APPARTENANCE ETHNIQUE : Le nombre de ménages selon l’appartenance ethnique est élucidé par le tableau suivant.

Tableau n° 9 : appartenance ethnique. ETHNIE NOMBRE DE MENAGES POURCENTAGE Betsileo 44 88% Merina 06 12% Autres - - TOTAL 50 100%

La majorité de ménages auprès desquels nous avons mené notre enquête appartient à l’ethnie betsileo. Pourtant, il existe également de ménages merina qui représente 12% de la totalité.

II-6- APPARTENANCE RELIGIEUSE : Si on se réfère aux ménages avec qui nous nous sommes entretenu, le christianisme domine dans la région d’Andina ; il n’y a ni de musulman ni des gens appartenant à la religion traditionnelle…En effet, les ménages se repartissent dans des religions chrétiennes différentes à savoir le Catholique, le FJKM et l’Adventiste ; l’église Rhema commence à gagner du terrain.

II-7- LES ACTIVITES ECONOMIQUES DES MENAGES : II-7-1- LES ACTIVITES PRINCIPALES : L’agriculture domine parmi les activités des ménages.

Les chefs de ménages exercent principalement des activités liées au secteur primaire, en général l’agriculture. D’autre personnes, incluant certaines de la classe d’age de 10 à 20 ans, n’échappent pas à cette tendance de faible diversification des

53 activités ; donc elles exercent également comme travail l’agriculture, en général toute la famille soutient le chef de ménage.

Le tableau suivant représente les activités principales des chefs de ménages.

Tableau n° 10 : les activités principales des chefs de ménages. HOMME FEMME ENSEMBLE Secteur primaire Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage Agriculture 36 72% 4 8% 40 80% Elevage 7 14% - - 7 14% Pisciculture 3 6% - - 3 6% Autres ------TOTAL 46 92% 4 8% 50 100%

Parmi 50 ménages, 72% se concentrent sur l’agriculture ; seul 14% se spécialisent sur l’élevage et 3% se concentre sur la pisciculture.

Concernant l’activité agricole, elle est surtout basée sur la culture vivrière qui vise essentiellement à satisfaire les besoins alimentaires ; néanmoins les produits assurent seulement la survie quotidienne du ménage. Par ailleurs, 60% des ménages ne se contentent pas à la culture vivrière, ils cultivent également d’autres cultures notamment la plantation d’orangers.

Pour les ménages qui se concentrent sur l’élevage et la pisciculture ; les fruits de ces activités assurent à 80% les besoins quotidiens de ces ménages. On peut dire donc que ces ménages se spécialisent sur ces activités parce que la vente des animaux ainsi que des poissons qu’ils élèvent assure non seulement leur besoins alimentaires mais aussi les autres besoins comme l’attribution sociale liée à la coutume, la scolarisation des enfants…Généralement, ces ménages vivent dans des conditions assez meilleures par rapport à ceux qui pratiquent l’agriculture.

54

II-7-2- LES ACTIVITES COMPLEMENTAIRES DES CHEFS DES MENAGES : Comme nous avons déjà avancé, l’activité agricole est en quasi-totalité affectée

à l’auto consommation, ce qui favorise l’exercice d’une autre activité complémentaire.

En effet, 86,6% des chefs des ménages effectuent une seconde activité qui complète son activité principale.

L’exercice d’activité complémentaire a pour but de générer un revenu monétaire supplémentaire ou d’appoint. Pour ce faire, l’individu se fait engagé comme salarié agricole et se lance dans l’activité artisanale. La vannerie occupe une place importante pour certaine femme.

55

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET ANALYSE.

56

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET ANALYSE.

C’est la dernière partie de notre recherche. C’est une partie destinée à analyser

les résultats de notre enquête au niveau de groupe cible que nous avons déjà identifié

dans la partie précédente. Cependant, on incorpore également dans cette partie nos

suggestions en matière de développement de ce groupe. En effet, elle est subdivisée en

trois chapitres dont la situation des ménages en matière de développement, les facteurs

explicatifs de cet état des ménages et nos suggestions pour faire sortir de cet état.

I- SITUATION DES MENAGES EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT : D’après nos sondages, beaucoup sont les paysans qui ne sont pas satisfaits de

leur niveau de vie qui ne cesse de baisser d’année en année. Ils souffrent surtout de

l’insuffisance de nourriture, de la précarité de leur état de santé, de l’insalubrité de leur

logement…Au niveau national « seul 17% des malgaches satisfaits de leur condition de

vie »1.

Malgré toutes les difficultés auxquelles ils doivent faire face, ils envoient leurs

enfants à l’école. Toutefois, le niveau d’instruction est très bas et l’analphabétisation des

adultes et des chefs des ménages reste un grand handicap.

En outre nous savons que nous sommes actuellement dans une société

monétarisée. En effet, les paysans ont besoin d’argent pour les produits de première

nécessité comme l’huile, l’allumette, le sucre, le sel, le savon, les obligations sociales

liées à la coutume…Malheureusement, ils n’ont, en générale, à part le pratique de

salarié agricole, que leurs récoltes comme ressource monétaire.

1 In Madagascar Tribune, 10 octobre 2009 (enquête afro baromètre 2009). 57

I-1- SITUATION DE REVENU AU NIVEAU DE MENAGE : I-1-1- REVENUS EN TERME DE PRODUCTIVITE AGRICOLE : Nous avons déjà vu que 80% des ménages ciblés par notre enquête vivent de l’agriculture, seuls 20% ont d’autre source de revenu comme l’élevage, la pisciculture…Ces derniers affirment que cela ne leur permet pas de bien vivre. Prenons le cas des éleveurs ayant 2 à 4 vaches laitières, leur donnant 3 à 8 litres de lait par jour qu’ils vendent à raison de 1000 Ariary le litre. Si pendant toute l’année ils gagnent en moyenne 5000 Ariary par jour, ils peuvent être à l’abri des besoins. Malheureusement il y a de longue période, 4 à 6 mois durant laquelle les vaches ne peuvent pas produire du lait. Alors ces éleveurs ont besoin de beaucoup plus de technologie moderne pour avoir plus de rendement.

Pour le cas des agriculteurs, c’est surtout la culture du riz qui prime. Voir ci après un tableau montrant en générale, la productivité rizicole.

Tableau n° 11 : distribution des ménages selon la productivité rizicole annuelle : Production de paddy Nombre des ménages Pourcentage Cumulé Moins d’un tonne 9 18% 18 [1-2[tonnes 26 52% 70 [2-3[tonnes 10 20% 90 3 tonnes et plus 5 10% 100 Total 50 100% -

En utilisant la formule de la moyenne arithmétique, ce tableau montre que la productivité des ménages tourne en moyenne autour de 2 tonnes de paddy par an. Ainsi, dans une famille composée de 6 personnes, la consommation en riz blanc est de 170kg alors que cela devrait être 220kg par personne par an. Ces chiffres nous prouvent que plusieurs familles souffrent de l’insuffisance alimentaire. Notons que 30% des familles seulement ont une production rizicole de plus de 2 tonnes par an.

58

Durant les trois dernières années, de 2006 en 2008, plus de 85% des familles affirment que la productivité en paddy stagne. Donc, les agriculteurs ont eux aussi besoin de nouvelle technique comme le SRA ou SRI…

I-1-2- REVENU MONETAIRE : Comme presque tous les ménages enquêtés vivent dans une économie de subsistance, il est très difficile d’évaluer le revenu monétaire de ces ménages. Il est vrai qu’une partie de la productivité est destinée à échanger contre la monnaie ; pourtant, le problème est que le volume de produit vendu n’est pas bien déterminé.

A part l’agriculture et l’élevage, le fait d’être salarié agricole est une source de revenu important pour certains ménages. L’évaluation de revenu monétaire apporté par ce type d’activité est également difficile. La raison réside au nombre de salarié permanent, ceci est très peu pour ne pas dire inexistant. Pour certaine période, certains d’entre eux travaillent 6j/7 ou moins selon le cas. Tout dépend des obligations sociales ou familiales, de l’état de santé,…C’est surtout pendant la saison de pluie que les gens travaillent dans les champs.

Toutefois, le tableau ci-après pourrait nous aider à comprendre leur situation au point de vue monétaire.

Tableau n° 12 : revenu monétaire des ménages par quintile de dépense : Quintile Dépense 1 Dépense 2 Dépense 3 Nombre des ménages 1e quintile 122 600 204 33,33 60 6 2e quintile 280 000 466 66,67 130 32 3e quintile 550 000 916 66,67 250 8 4e quintile 630 000 105 000 300 3 5e quintile 760 000 126 666,67 350 1 Total - - - 50

59

D’après ce tableau, les ménages compris dans le premier quintile sont le plus en difficulté. Ceux qui sont dans le cinquième quintile sont, si on peut le dire, un peu plus aisés. La majorité, ceux de la deuxième quintile, ont une dépense annuelle de 280 000

Ariary par an soit 130 Ariary par personne par jour. Or le seuil de la pauvreté, l’an 2000 est de 550 Ariary par personne par jour. Donc, nous pouvons en déduire que ces gens sont pauvres.

I-2- L’ACCES A L’EDUCATION : I-2-1- LA SCOLARISATION DES ENFANTS : Selon l’enquête, la scolarisation des enfants évolue depuis quelques années. Sur les 137 enfants scolarisables, 103 enfants vont à l’école. Le taux de scolarisation est donc maintenant de 75,18%. Les diverses sensibilisations et aussi l’aide matérielle et financière à savoir le kit scolaire, les tabliers et la subvention FAF octroyée par le ministère de l’éducation nationale sont à l’origine de cette évolution.

Pourtant à mesure que le niveau, EPP, CEG, Lycée…monte, on constate une forte déperdition scolaire. Cette-ci est souvent liée à la pauvreté des parents.

I-2-2- ALPHABETISATION DES ADULTES : Parmi les adultes de plus de 18 ans, 165 adultes sur 187, soit 88,24%, ont un niveau d’instruction : certains sont diplômés allant de CEPE à des diplômes universitaires, d’autres savent à peine lire et écrire.

Nous pouvons conclure que même si, dans les villages, on peut recenser des gens qui ont fait des études, la plupart reste encore illettrés. Ce qui rend difficile la communication et la sensibilisation d’où la faiblesse de la chance de sortir de la pauvreté.

60

I-3- LA SITUATION SANITAIRE ET L’AUTRE NIVEAU DE BIEN ETRE : I-3-1- L’ACCES AU SOIN ET LA SANTE : La santé tient une place prépondérante dans la vie. Tout le monde a le droit de jouir d’une bonne santé, de prévenir ou de soigner les différentes maladies. Nous pouvons alors dire que ceux qui n’ont pas accès aux soins sont aussi pauvres.

L’ignorance est un des facteurs qui empêchent les gens à se faire soigner convenablement même s’ils en ont le moyen. Mais le vrai obstacle c’est surtout le problème financier.

Le public ciblé par notre enquête déclare avoir un état de santé plus ou moins précaire. La plupart d’entre ces gens disent qu’ils n’ont ni la possibilité de prévenir ni le moyen de bien se faire soigner. En général, ce sont surtout les enfants, les femmes qui viennent d’accoucher et les vieux qui sont les plus vulnérables.

Maintenant, beaucoup de gens ont tendance à se soigner eux même, faire de l’automédication. Ce n’est qu’une façon de faciliter les choses pour ne pas aller voir leur médecin c'est-à-dire pour éviter de devoir acheter des médicaments inscrits sur ordonnance. Parfois des médicaments génériques se vendent dans les épiceries, donc au porté de tous. Cela ne signifie pas qu’il n’y a plus personne dans les hôpitaux. Les trad- praticiens aussi existent toujours mais seuls 2 ménages sur 50 que nous avons enquêté les fréquentent.

I-3-2- L’ALIMENTATION DES MENAGES : L’alimentation est un indice de bien être d’une famille. Une personne mal nourrie n’aura pas la force de travailler pour survivre. D’après le norme internationale, une personne devrait avoir au moins 2300 calories par jour, alors que dans les ménages ruraux malgaches chaque personne n’a en générale que 2000 calories par jour. Une telle situation est surtout due à l’insécurité alimentaire des ménages ruraux.

61

Pour mieux analyser les conditions alimentaires et nutritionnelles de la population enquêtée, il importe de savoir la régularité de la consommation de l’aliment de base. La majorité des paysans que nous avons enquêté pratique les cultures vivrières destinées principalement à l’autoconsommation familiale alors que d’après l’enquête les productions n’arrivent pas à couvrir totalement les besoins en aliment de base au niveau de chaque ménage. Durant une certaine période, dite de soudure, pendant laquelle les stocks s’épuisent, beaucoup de ménages sont obligés d’acheter de quoi se nourrir, et le comportement des ménages varie selon des préférences. Certains continuent à acheter leur aliment de base habituel, d’autres le substituent ou l’alternent avec des tubercules.

Le tableau suivant mettra en évidence la durée d’autosuffisance en alimentation de base des ménages enquêtés.

Tableau n° 13 : la période d’autosuffisance en alimentation de base Nombre de mois d’autosuffisance Effectif Pourcentage 0 mois 0 0 1-3 mois 7 14 4-6 mois 31 62 7-9 mois 8 16 10-12 mois 4 8 ensemble 50 100

On constate par ce tableau que plus de la moitié des ménages enquêtés (soit 62% de l’ensemble) n’arrivent pas à s’auto-suffir en alimentation de base que pendant 4 à 6 mois ; c’est juste la moitié de l’année. Seuls 4 ménages, soit 8% de la totalité, seulement peuvent s’auto-suffir durant 10 à 12 mois.

Nous pouvons dire alors que la majorité des ménages que nous avons enquêté sont touchés par l’insuffisance alimentaire.

62

I-3-3- LE VETEMENT : La place de l’habillement varie suivant le rang et la classe sociale ou les fonctions et les activités de chaque individu, aussi bien en ville qu’à la campagne.

D’après nos enquêtes, les paysans se contentent de deux ou trois vêtements, un pour tous les jours et une autre pour l’occasion particulière. Presque le revenu de ménage est destiné à la satisfaction des besoins alimentaires au lieu d’être dépensé à l’achat de vêtement.

Le tableau ci-après nous montre la fréquence d’achat de vêtement au niveau des ménages.

Tableau n° 14 : la fréquence d’achat de vêtement au niveau des ménages Fréquence d’achat de vêtement. Effectif. Pourcentage. Au moins une fois par semaine 0 0 Au moins une fois par mois 0 0 Au moins une fois par an 50 100 Total 50 100

Ce tableau montre que la fréquence d’achat de vêtement au niveau de tous les ménages est très faible. Cependant, les individus au niveau de ces ménages achètent au moins un vêtement par an. Certains disent que ce sont les enfants qui doivent acquérir de vêtement chaque année, d’autres affirment que tous les membres de la famille doivent avoir au moins un nouveau vêtement chaque année.

I-3-4- SITUATION DE LOGEMENT : Le logement dans la campagne malgache est souvent caractérisé par sa simplicité. Sans meuble, seulement une pièce pour dormir et une cuisine se trouvant parfois dans la même pièce que la chambre à coucher. Néanmoins, il est constaté que l’accès à un logement est un des indicateurs de bien être. Vivre dans un habitat sain,

63 bien aéré, bien équipé, peut être ainsi un facteur déterminant le niveau de vie d’une famille.

Notre enquête a montré que la majorité des ménages vivent encore dans un logement malsain composé de 4 pièces dont 2 au premier étage réservés pour la cuisine et la chambre à coucher, et les 2 qui restent au rez-de-chaussée sont réservés aux animaux domestiques. Une telle maison est souvent habitée par 6 personnes en moyenne, plus de 8 à 10 personnes pour certains ménages.

I-3-5- SOURCE D’ENERGIE ET D’APPROVISIONNEMENT EN EAU : La plupart des ménages soit 96% de la totalité utilisent le bois de chauffage pour faire cuire leurs aliments, les autres sources n’occupent pas encore une place importante au niveau des ménages ; seuls 4% des ménages utilisent le charbon de bois.

Pour l’éclairage, c’est le pétrole qui tient une place prépondérante ; cependant il y a certains ménages utilisant la bougie (2% de l’ensemble des ménages).

Pour l’approvisionnement en eau, il est vrai que quelques bornes fontaines existent dans certains fokontany ; malheureusement ceux-ci sont actuellement tous endommagés. Ainsi, certains ménages s’approvisionnent aux eaux de surface (étang, rizière…), d’autres recourent aux puits.

On peut dire alors en guise de conclusion que les conditions de vie socio

économique des paysans restent précaires. Presque tous les domaines de développement tant humain que durable sont touchés dont l’un peut être en conséquence de l’autre. La question qui se pose est donc que : quels sont les facteurs explicatifs de la pauvreté des ménages ? Le chapitre suivant peut porter une réponse à cette question.

64

II- LES FACTEURS LIMITANT LE DEVELOPPEMENT DES MENAGES : On a vu dans le chapitre précédant une précarité des conditions de vie socio

économique des paysans presque dans tous les domaines dont un problème engendre un autre. En effet, l’analyse doit, dans ce présent chapitre, être multidimensionnelle.

Avant d’entrer dans les détails, nous savons d’après nos enquêtes que les ménages composés de peu de personnes ont une condition de vie meilleure par rapport aux autres dont le nombre de personnes dépasse la taille moyenne de famille. Cette situation peut être due au fait que dans ce deuxième type des ménages, les bouches à nourrir sont très nombreuses, donc le revenu est en quasi-totalité affecté aux besoins alimentaires.

Le résultat de nos enquêtes montre également que les familles dirigées par des femmes, monoparentaux en général, sont plus aisées que celles dirigées par des hommes. L’analyse repose encore au nombre des personnes c’est à dire dans ces familles dirigées par des femmes le nombre de personnes est assez bas. Le genre féminin peut aussi être capable de gérer plus efficacement le revenu familial par rapport au genre masculin.

En plus, les ménages qui appartiennent à la religion adventiste sont moins en difficulté par rapport aux autres. Cela peut être due au fait que cette religion se base surtout à l’économie qu’au social, par exemple la majorité des ménages appartenant à cette religion ne pratique pas de famadihana.

Nous réalisons enfin que les autochtones sont les plus en difficultés. Ce sont surtout les immigrants appartenant au groupe ethnique merina qui sont les plus aisées si on peut le dire. La raison peut être que ces immigrants sont vénus dans la région pour chercher des sources de revenu et pour trouver du travail dans des meilleures conditions.

65

Ces immigrants peuvent être également disposer de capital important à faire circuler et à mettre en œuvre.

II-1- DIMENSION ECONOMIQUE : II-1-1- LES FACTEURS DE PRODUCTION : Le premier problème touche les facteurs de production qui entraînent la précarité de la productivité et du rendement, donc du faible revenu.

II-1-1-1- LE MOYEN MATERIEL : Bien que l’activité principale des ménages soit particulièrement l’agriculture, le coté foncier présente souvent un problème à cause de l’insuffisance de terrain à exploiter due aux divers facteurs. Dans la majorité de cas, les ménages ne possèdent que des surfaces très restreintes ; ils sont parfois obligés de recourir à la pratique du fermage ou de métayage.

De plus, malgré la mise en place du BIF, ils doivent faire face à l’insécurité foncière car nombreux sont les ménages qui gèrent encore leur bien par le biais de la convention collective (qui ne leur confèrent qu’une sécurité foncière relative) ; d’où l’existence des conflits qui sont souvent difficiles à gérer.

En outre, le matériel destiné à l’exploitation des terres est non seulement traditionnel mais aussi insuffisant. Cela entraîne l’insuffisance de rendement. Si l’acquisition de motoculteur ou de tracteur est inabordable, les ménages devraient tout au moins avoir du matériel intermédiaire comme la charrue, la sarcleuse manuelle…, l’adoption de nouvelle technique telle que le SRI et l’emploi des engrais chimiques ou biologiques, qui sont constaté le plus souvent assez bénéfique, ne sont pas encore au centre de préoccupation des ménages ; la productivité reste en effet encore très faible.

Ainsi pour certains ménages, à cause du matériel rudimentaire, au lieu de s’améliorer, la situation se dégrade. Si auparavant ils avaient par exemple 2ha de terrain

66 cultivable, il n’en reste plus que la moitié ou moins car l’autre a été vendu ou loué à d’autres paysans, et surtout distribué aux gens de même filiation.

II-1-1-2- LE CAPITAL FINANCIER : Le manque d’argent est un des plus grands facteurs de blocage pour les paysans.

Ils ne sont pas en mesure de faire plus d’investissement. Il existe des institutions financières comme le CECAM…pour les prêts mais leur niveau d’instruction les empêche parfois d’y accéder. L’insécurité foncière est considérée également comme un des blocages de l’accès des paysans au crédit car la protection du droit de propriété est souvent une condition préalable à l’accès au crédit bancaire dans la mesure où les biens immobiliers sont les principales formes de garantie exigées par les institutions financières.

II-1-1-3- LE MOYEN HUMAIN : Il est constaté que les paysans dans la région d’Andina ont des expériences et des savoir faire concernant la façon d’exploiter les terres ; c’est pourquoi les gens d’Andina sont plus appréciés par les agriculteurs d’autres régions surtout dans le domaine de la culture des orangers. Certains cultivateurs d’orangers d’Ambositra et de

Soavina, par exemple, recourent parfois à l’emploie des gens venant de la région d’Andina.

Cependant, ces gens ne sont pas assez qualifiés pour produire davantage faute de moyen financier et du niveau d’instruction.

67

II-1-2- LE CONTEXTE ECONOMIQUE : Le contexte économique actuel, national ou international : hausse générale des prix ou inflation, la dépréciation monétaire, le problème de chômage et d’autres indésirables situations causés par la crise politique…ont un impact important dans la vie paysanne.

Considérons, la hausse des prix des produits de première nécessité engendrée en général par une hausse du prix de pétrole. Nous avons déjà vu que les paysans n’ont que les récoltes, qui déjà s’avèrent être insuffisantes pour l’alimentation annuelle, et l’élevage comme ressource financière. Puisqu’ils ne maîtrisent pas la loi de l’offre et de la demande, ils vendent souvent leurs produits au moment où l’offre de ces produits est en excès sur le marché, donc à bas prix. Ce sont surtout les collecteurs qui s’imposent.

Lors de période de soudure bien connue en malgache le « maintso ahitra », ces mêmes paysans rachètent le riz, le manioc, le maïs…souvent jusqu’à deux fois plus cher que quand ils en ont vendu. De plus, il est vrai que les commerçants dans la brousse (les

épiceries…) sont des amis des paysans en matière du ravitaillement de certains produits tels que le sucre, le savon…cependant, ils sont également de véritable ennemies car ces

épiciers semblent ne plus penser qu’à leur bénéfice (augmentation trop forte de marge commercial) sans limitation à cause de la libéralisation « sauvage ».

Concernant le problème de chômage, beaucoup de jeunes quittent leur village dans l’espoir de trouver du travail en ville. Parfois, ils arrivent à décrocher des boulots dans des usines…Mais la plupart, après avoir tenté leur chance par-ci par-la reviennent bredouille au pays pour récupérer leur part de terrain à cultiver. Le plus grand problème c’est qu’ils deviennent des charges pour leur famille car certains d’entre eux ne sont plus habitués à travailler à la campagne.

68

II-1-2- L’INFRASTRUCTURE ECONOMIQUE : L’insuffisance d’infrastructure économique constitue aussi un blocage. Il est vrai que l’Etat met en place des infrastructures comme les barrages hydrauliques, la place de marché… mais il en faut plus encore pour améliorer le niveau de vie des paysans.

Les infrastructures économiques dans la région d’Andina concernent notamment l’état vétuste des routes ou leur carence, l’endommagement périodique des digues pendant la saison des pluies, l’inexistence d’électrification…Ainsi l’insuffisance ou l’état des voies de communication entraîne des conséquences néfastes au commerce : les paysans affrontent des difficultés pour vendre leurs produits et pour acheter ceux dont ils ont besoin. Concernant les digues, depuis quelques années une vaste étendue de rizières est inondée et ensablée par les crues. Le problème d’électrification empêche les opérateurs économiques d’investir sur le lieu.

II-1-3- FACTEUR LIE A L’AGRUMICULTURE (CULTURE D’ORANGERS ) : Planter des orangers demande beaucoup de soins à savoir l’arrosage des pieds d’orangers, la pulvérisation d’insecticide, l’engrais, la coloration des fruits…puisque tout cela nécessite beaucoup d’argent. Seuls ceux qui ont assez de fonds peuvent s’investir dans cette filière. Ils s’enrichissent après chaque cueillette. Les paysans, eux, doivent se contenter des salaires journaliers en exécutant tous les travaux demandés par les concessionnaires d’orangers. Mais ces salaires journaliers restent encore très bas ne correspondant pas au travail effectué et surtout aux grosses bénéfices dégagées par les concessionnaires. Ces salaires varient entre 1 200ar à 1 400ar par jours par personne.

Il n’est pas rare de trouver des paysans qui ont quelques pieds d’orangers mais qui n’ont pas la possibilité de vendre les fruits dans les autres villes comme Antsirabe,

Antananarivo…même dans la ville d’Ambositra. Ils se contentent de les vendre à bas prix aux grands producteurs.

69

Parfois les paysans vendent soit les oranges sur pieds alors que les fruits sont encore verts soit les jeunes pieds (jusqu’à ce que les orangers ne produisent plus). Ces deux modes de vente présentent de grave problème pour les paysans. Le problème réside sur le prix de vente tant pour le premier mode que le deuxième.

Pour le premier, le prix varie suivant le nombre et la qualité d’oranges qu’on voit sur l’arbre et leur espèce (orange, mandarine…) ; et cela va de 10 000Ar à 20 000Ar le pied. Le grand problème est, selon l’enquête, que les recettes ne couvrent pas les dépenses car ceux-ci dépassent largement les recettes, donc pas de bénéfice. Ce sont surtout les concessionnaires, qui revendent à raison de 1500Ar en moyenne le kg d’oranges alors qu’en général un pied d’oranger peut donner 50kg à 100kg de fruits, qui peuvent avoir un gros bénéfice.

Pour le deuxième mode de vente, le problème s’aggrave plus encore que le premier car dans ce cas, à part le prix qui est très bas, le terrain devient propriété du concessionnaire jusqu’au moment où les arbres ne donnent plus des fruits. Donc, plus un paysan a plusieurs pieds d’orangers, plus il risque de ne disposer que de terrain très restreint à cultiver.

Enfin, les paysans savent que vendre les oranges sur pieds alors que les fruits ne sont pas encore mûrs est très peu raisonnable mais le besoin d’argent, l’insécurité, le manque de déboucher…les poussent à prendre cette solution.

Nous pouvons donc en conclure que ce sont toujours les riches qui ne cessent de s’enrichir au détriment des pauvres paysans.

70

II-1-4- FACTEUR LIE AU COMPORTEMENT ECONOMIQUE DES MENAGES : Outre toutes les raisons que nous avons déjà évoquées, le comportement

économique des paysans leur cause des problèmes. En premier lieu, la plupart ne s’intéressent qu’à l’économie de subsistance, donc leur production est seulement limitée

à la survie de la famille. Ils se contentent de peu et ne pensent pas à produire davantage par exemple en faisant de la culture contre saison tel que les pommes de terre, les tomates, les oignons qui sont très favorables dans la région d’Andina. De plus, il y a des moments où les paysans ne font presque rien (parfois, du mois de Mai après les récoltes au mois de Septembre où ils se remettent à labourer la terre).

II-2- L’EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE : Pour le malagasy, c’est un vœu de bonheur qu’on dédie aux jeunes mariés d’avoir « 7 garçons et 7 filles ». Pour les ancêtres le grand nombre de progéniture était alors une richesse. Mais maintenant, cela entraîne une explosion démographique qui est un facteur de blocage. Les familles paysannes comptent en moyenne 6 personnes au moins. Or nous savons qu’autant de personne au sein d’une famille signifie autant de bouches à nourrir. Donc l’économie domestique en souffre.

Il est vrai que dans une famille nombreuse il devrait aussi avoir plusieurs mains d’œuvre, mais le problème c’est que rien ne change concernant la surface à cultiver, les autres moyens de production, les modes de production…Alors le produit reste presque le même.

Ainsi, le taux de natalité ne cesse d’augmenter d’où l’explosion démographique

à Madagascar. Ce phénomène n’est pas du tout en rapport avec le taux de productivité qui dans la zone d’étude stagne. C’est pour cette raison que plusieurs familles restent pauvres.

71

II-3- LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : A Madagascar comme partout dans le monde, le climat change. D’après les chercheurs : les industries, les voitures, et beau nombre de machines produisent des gaz

à effet de serre. Ce qui entraîne la destruction de la couche d’ozone.

En générale les activités agricoles dépendent de la saison de pluie et de la pluviosité. A cause du changement climatique, depuis quelques années les paysans ne maîtrisent plus leur calendrier agricole : parfois la saison de pluie est très avancée, parfois très retardée. La pluviométrie change aussi. Les deux cas, que ce soit les fortes pluies qui durent ou la longue période de sécheresse, peuvent détruire les récoltes. Voici un exemple vécu par les paysans : lors du calendrier agricole 2007-2008 la pluie ne tombait assez qu’au mois de Février, Mars et Avril alors que pour les paysans de la région c’était le temps des récoltes. En effet, il n’y avait pas beaucoup de soleil pour faire sécher les grains de paddy, les haricots, les arachides…

Depuis le climat change, des phénomènes de ce genre se reproduisent souvent et aggrave encore la pauvreté des paysans.

II-4- DIMENSION PSYCHOLOGIQUE ET SOCIOCULTURELLE : II-4-1- LA MENTALITE : La mentalité joue aussi un rôle important pour le développement. Il y a des gens qui font délibérément des actes de vandalismes et détruisent les infrastructures à savoir les tuyaux pour l’adduction d’eau potable, les barrages, les remparts des ponts, les fils

électriques…Il y a aussi les incendiaires qui ne cessent de provoquer des feux de brousse. Malgré les sensibilisations, ces gens ne pensent pas aux conséquences de leurs méfaits.

72

II-4-2- L’INSECURITE : A la campagne comme en ville l’insécurité règne. Les fruits de toute une vie de dur labeur peuvent disparaître en une nuit. Par exemple, à propos de la filière orangers dont nous avons déjà parlée ; le vol de fruits est un des facteurs qui poussent les paysans

à vendre leurs oranges sur pied à bas prix alors qu’elles sont encore vertes. Les riches acheteurs ont la possibilité de mettre des marques, de colorer chaque orange sur pied, de rémunérer des gardiens... mais les paysans non.

Souvent, pour arriver à leur fin, les malfaiteurs vont jusqu’à commettre des homicides. Malheureusement, pour des raisons que nous n’arrivons pas à expliquer, ces malfaiteurs ne restent pas longtemps en prison. Ils s’en sortent avec des peines insignifiantes ou sont tout simplement acquittés. Quelquefois ce sont ceux qui ont été dérobés qui ont des problèmes avec la force de l’ordre ou la justice.

Nous pouvons conclure que la sécurisation des biens du peuple n’est pas encore prise au sérieux. Les gens qui ont déjà été victimes de ces actes de malfaisance sont déçus et préfèrent vivre au jour le jour.

II-4-3- LA FUITE DES CERVEAUX : Depuis longtemps déjà, beaucoup de parents économisent pour que leurs enfants poursuivent des études à l’université de Madagascar ou à l’étranger. Malheureusement, rare sont ceux qui veulent revenir dans leur pays, leur province d’origine, ou leur village, alors qu’ils pourront aider leurs compatriotes par leurs expériences et leurs compétences. Prenons par exemple le cas de Bangladesh : grâce au retour de l’économiste bangladeshi et à ses savoir faire, il a participé au développement de son pays. Pour ce faire, il a crée une Banque afin de promouvoir les femmes. Delà est apparu l’économico gestionnaire camerounais.

73

Le retour des élites à leur lieu d’origine est donc un atout majeur au développement d’un village, d’une ville et voire même d’un pays. Pour la région d’Andina rare sont ceux qui y sont revenus à part les enseignants du niveau I et II..

II-4-4- LA TRADITION : Andina fait partie des régions qui, sans être trop conservateur, respecte encore pas mal d’us et coutumes comme le « famadihana ». D’abord, avant le grand jour on réhabilite ou répare la maison. Toutes les familles achètent de beaux vêtements et même des bijoux pour les femmes.

Pour la réalisation de ce pratique, on fait pas mal de dépenses. On doit abattre au moins un bœuf, piler ou acheter une grande quantité de riz, s’approvisionner en boisson alcoolique, en « toaka gasy », vin…

Certains pensent avoir des bénéfices grâces aux offrandes et cadeaux venant de la société, mais c’est surtout ce qu’ils ont donnés aux autres qui vont leur être rendu d’où le nom « atero ka alao » ou le « birao » selon les gens d’Andina.

Donc ceux qui donnent beaucoup aux autres peuvent gagner autant à leur tour comme les riches commerçants et le businessman d’Imady... A Andina, des familles restent endettés après avoir accompli toutes ces fêtes. Elles n’arrivent pas à gérer les dépenses alors « après la fête on se gratte la tête » comme dit le proverbe. Pour s’en sortir, certains pratiquent ce qu’on entend par « vary maintso » ou encore le « fandri- bary » c'est-à-dire emprunter de l’argent et rembourser après la récolte de riz. Il existe des gens qui n’ont même plus de paddy pour la semence. Les problèmes demeurent un cercle vicieux parce qu’après avoir liquidé les dettes, il reste à peine de quoi nourrir la petite famille pendant un mois.

Les festivités ne sont pas seulement des sources de dépenses mais aussi une perte de temps. Dès que la saison froide commence, à partir du mois de Mai les gens

74 assistent à la célébration de circoncision et outre le famadihana il y a aussi l’inauguration de nouvelles maisons, les us et coutumes sur le mariage…pour n’en finir qu’au mois de Septembre. Cependant les cultures à contre saison, si on peut le dire, ou le « voly avotra » devraient se faire pendant cette période de fête.

Les organisateurs ne sont pas les seuls à dépenser. A cause de « l’atero ka alao » que nous avons déjà mentionné, les invités doivent aussi payer. Si durant les 5 mois, de

Mai en Septembre, une famille doit répondre au moins à 30 invitations et offre pour chaque invitation au moins dans la plupart de cas 1000 Ar, cela leur fait déjà 30 000 Ar.

Mais l’argent à donner peut aller pour chaque invitation jusqu’à 10 000 Ar et plus avec le « lamba », le panier de riz ou le « zai-bary » et les boissons alcooliques. Et puisque c’est la fête, il y a aussi la dépense personnelle de chaque participant pour être dans l’ambiance.

Donc, juste après les récoltes, les paysans dépensent presque tout ce qu’ils ont dans leur grenier et affrontent ensuite les dures périodes de soudure.

I-4-5- LES INFRASTRUCTURES SOCIO CULTURELLES : Dans la commune rurale d’Andina, les infrastructures socio culturelles sont insuffisants par rapport au nombre de la population et à la distance que certaines doivent parcourir pour arriver jusqu’au chef lieu de la commune. Andina n’a qu’un seul CSB II et un CEG. Au-delà de la classe de 3 e, les élèves doivent continuer leurs études à

Ambositra.

Le manque de personnel et de matériel est aussi un handicap. Dans certaines

écoles, un instituteur détient 2 ou 3 classes de différents niveaux. Alors ce n’est pas

étonnant si le niveau intellectuel des paysans reste toujours très bas.

75

II-5- LES RAISONS POLITIQUES : II-5-1- LA CRISE POLITIQUE : Jusqu’à maintenant, l’instabilité politique subsiste à Madagascar. Il est vrai que les grèves qui entraînent des actes de vandalisme, de vol, même de tuerie se passent dans les grandes villes, mais les crises ont des impacts en milieu rural. A Madagascar cela fait déjà 4 fois que les grèves se terminent par le renversement du pouvoir. Chaque fois qu’on change de Président de la République, on assiste aussi à divers changements au sein de chaque institution. Il semble que la continuité des services publics n’est pas du tout respectée.

A Andina lors de la 3 e République 2 e partie, un grand projet pour l’électrification du chef lieu de la commune était déjà en cours. Les poteaux, les fils électriques et même les lampes étaient déjà installés. Malheureusement, par suite à la crise politique de 2002, ce projet était tout simplement annulé ; même problème pour l’adduction d’eau et les autres projets.

De plus, les crises politiques qui interfèrent dans l’économie entraînent une hausse de prix ; par suite des inflations. Cela se produit après chaque déstabilisation politique comme après 1991 et après 2002 si nous ne citons que la forte hausse de prix de riz en 2004. Tous ces problèmes se font aussi sentir à la campagne. Ce qui rend l’économie malgache plus instable est la décision des bailleurs de fonds qui s’immiscent quelquefois dans les affaires politiques de Malgache. Nous ne pouvons pas les blâmer s’ils prennent des recules face aux crises qui persistent.

76

II-5-2- LE COMPORTEMENT DES DIRIGEANTS : Les dirigeants et les élus locaux sont mis en place pour la bonne marche de la vie économique, politique et sociale dans leurs circonscriptions respectives. Cependant, quelques uns d’entre eux ont des comportements irresponsables comme le détournement de deniers publics, l’imposition de diverses dispositions sans consulter le peuple d’où les décisions ne correspondant pas aux attentes de la population et même à la réalité locale, la corruption…Les paysans qui n’osent pas montrer ouvertement leur mécontentement s’expriment par le biais de divers actes irréfléchis à savoir les feux de brousse, la destruction des infrastructures comme les ponts ou l’adduction d’eau potable, le vol dans les établissements scolaires ou des hôpitaux…

Un proverbe dit que « les poissons commencent à pourrir par la tête », c’est aux dirigeants de faire preuve de bons sens ; être loyal, juste, prêt à écouter les problèmes

évoqués par les paysans, leur donner des conseils si besoin et, avoir des sens de créativité et s’armer de patience envers les paysans…

II-5-3- LES IMPACTS DE PROJET : En général les projets pour le développement rural essuient des échecs. Les promoteurs ne pensent qu’à gagner le maximum d’argent possible et ne réalise pas sérieusement leur projet. Prenons par exemple le cas d’adduction d’eau ; ils utilisent des tuyaux à bas prix que même les enfants arrivent facilement à détériorer, au lieu d’acheter d’autre plus solides donc plus chers.

C’est pourquoi ces infrastructures ne fonctionnent que pendant 1 ou 2 ans seulement. Il manque aussi de suivi rigoureux soit pendant la réalisation des projets soit après alors que les paysans ont besoin d’assistance. Ils devront être aidés à entretenir ces installations pour qu’elles durent. Sinon ce n’est pas la peine de dépenser tant d’argent pour des projets.

77

En résumé, nous pouvons dire que les facteurs qui expliquent la pauvreté des paysans dans la zone d’étude sont nombreux. Nous avons expliqué ces facteurs par une approche multidimensionnelle plus pragmatique sans référence à une théorie sociologique, économique ou idéologique quelconque. Cette approche est donc moins théorique car on a expliqué le sous développement à travers des observations et des situations d’où l’analyse de la réalité.

III- PROPOSITION DE SOLUTIONS : Dans le but d’un réel développement pour la commune rurale d’Andina et pour promouvoir les conditions de vie des paysans, nous suggérons quelques solutions.

III-1- PROMOUVOIR LES FACTEURS DE PRODUCTION : III-1-1- AMELIORER L’ACCES DES PAYSANS A LA TERRE : Un des problèmes que nous jugeons importants est l’insuffisance des terres à cultiver. Vu le nombre des descendants de chaque famille qui ne cesse d’augmenter, l’héritage ne suffit plus. Ce problème pourrait être résolu par l’accès des paysans aux terres domaniales.

Toutefois, il faut que ces terres soient effectivement exploiter par leur propriétaire. L’Etat pourrait faire signer un contrat dans ce sens. Si ces terres restent inexploitées, pendant un certain temps bien déterminé dans le contrat l’Etat pourrait les reprendre.

S’il y a encore beaucoup de dossiers à fournir et trop de procédures à suivre, les paysans n’arriveront pas à avoir des terrains à eux. Il est vrai que rien n’est gratuit mais si, à cause de la corruption, on continue à faire payer des sommes exorbitantes aux paysans ils ne s’en sortiront jamais.

78

L’existence des bureaux qui facilitent l’acquisition et la régularisation des terrains est déjà une solution.

III-1-2- FORMER ET INFORMER LES PAYSANS : L’acquisition des terrains est une chose et l’exploitation en est aussi un autre.

Les paysans ont besoin de formation pour avoir plus de rendement. Prenons par exemple des systèmes de drainage ou d’irrigation des rizières. Pour ce faire et aussi pour beaucoup d’autre technologie comme le SRI, ils ont besoin de méthodes plus adéquates. Toutes formations doivent être accompagné par des pratiques et des modèles

(parcelle de démonstration) destinés à être imité par les paysans.

Ce ne sont pas les ingénieurs agronomes et les techniciens qui manquent à

Madagascar.

En plus, des matières techniques comme l’agriculture et l’élevage doivent être incorporé dans les programmes d’enseignement dès la classe de 6e pour motiver les parents à envoyer leurs enfants à l’école. Le système éducatif doit être plus pratique que théorique.

Le mode de gestion est aussi dérisoire, voire même inexistant au sein de plusieurs familles. Elles n’arrivent pas à bien gérer leur temps, leur argent…Ils n’arrivent pas non plus à bien évaluer la valeur de leur production. C’est pourquoi ils se font duper par ceux qui ont des niveaux intellectuels plus avancés. Des connaissances ou des notions en gestion sont ainsi indispensables pour les paysans.

Les paysans ont donc besoins qu’on les informe sur toutes les innovations qui pourront les intéresser et surtout qu’on leur donne des formations. Seulement si les analphabètes sont encore majoritaires ce ne sera pas facile.

79

III-1-3- FACILITER L’ACCES DES PAYSANS AUX MATERIELS : Pour que les paysans soient en mesurent d’appliquer ce qu’ils ont appris lors des diverses formations, ils devront avoir à leur porté les matériels nécessaires. Si on leur apprend à manipuler des pompes électrogènes, des décortiqueuses, des motoculteurs…mais qu’ensuite ils ne pourront pas faire valoir leur savoir faire, ils ne s’en sortiront pas.

Donc, l’Etat ou les ONG devront penser à remédier à cette lacune. L’Etat peut par exemple diminuer le prix de matériels d’importation grâce à la franchise douanière.

III-1-4- AMELIORER ET FACILITER L’ACCES AU CREDIT : Les institutions financières pour le micro crédit commencent à progresser à

Madagascar. A Andina, les gens n’en sont pas bien informés. Et même s’il y a des sensibilisations, les conditions dictées par les responsables de ces institutions ne sont pas à la portée des paysans qui parfois ont peur de s’engager et de s’investir. Ceux qui osent prendre des risques ont aussi besoin d’encadrement et de suivi sinon ils dépenseront l’argent emprunté à tort et à travers.

III-2- INSTAURER LES INFRASTRUCTURES DE BASE : L’implantation des infrastructures économiques et sociales est aussi indispensable pour le développement. Si nous ne citons que le problème d’eau pour l’agriculture, les barrages qui existent déjà à Andina ne suffisent pas. De plus, ils ont besoin d’être bien entretenu.

L’adduction d’eau potable et l’électrification laisse encore à désirer.

Pour la santé, nous avons déjà mentionné qu’il n’y a qu’un seul CSB II pour la commune, alors que la population ne cesse d’augmenter.

De même pour l’enseignement ; outre les écoles primaires et secondaires,

Andina a besoin d’un lycée d’enseignement général et ou technique.

80

Seule, sans le soutien d’autres organisations, il s’avère difficile pour la commune d’assurer son développement.

III-2-1- PARTENARIAT ETAT - ONG ET GROUPE D’USAGERS : Une étroite collaboration entre Etat - ONG et groupe d’usager est vivement sollicitée. Il ne suffit pas d’implanter des différentes sortes d’infrastructure mais aider les usagers à entretenir leurs biens. Pour ce faire, il est nécessaire de s’unir dans des associations comme les « vondron’olona ifotony », association des usagers de l’eau…

III-2-2- IMPLANTER DE PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME ) : L’implantation de PME est aussi une solution surtout pour les jeunes de sortir de la pauvreté. Cela diminuera le taux de chômage rural et motivera les paysans à produire davantage car ils auront des débouchés.

Andina est une région qui produit beaucoup de fruits et légumes. C’est pourquoi nous pensons que ce sera possible d’y implanter des petites entreprises agro alimentaires ayant comme matières premières des orangers, des tomates, du soja…Les communes environnantes comme Ihadilanana, Ivony, Tsaratsaotra…pourront aussi y

écouler leur récoltes.

Il est vrai que cela nécessite des énergies, mais même si les usines sont implantées dans la ville d’Ambositra, les habitants d’Andina pourront en bénéficier puis qu’elle n’est qu’à 17km.

81

III-3- LES ACTIONS À MENER PAR LES DIRIGEANTS DE LA COLLECTIVITE LOCALE : Les élus locaux ont le devoir de bien gérer la vie sociale et économique de la commune. Ils doivent s’informer sur les besoins de la population pour pouvoir établir leur plan de travail annuel car une bonne planification est de mise. Cela fait partie de la bonne gouvernance.

Le comportement indigne de certains dirigeants peut aussi nuire au développement. Ainsi, les dirigeants ne doivent faire de la corruption, ne doivent pas

être autoritaire donc faire régner la démocratie…Ils ne doivent pas non plus penser à s’enrichir au détriment du peuple.

La divergence des opinions sur la politique politicienne qui constitue un blocage sur l’économie doit être mise à part. Quelque soit le parti et la couleur politique des dirigeants, c’est l’intérêt de la nation qui doit primer. Il est indispensable d’être solidaire et c’est aux dirigeants de servir de modèle envers le peuple.

III-4- ORIENTER LA CULTURE VERS LE DEVELOPPEMENT SOCIO ECONOMIQUE : La culture différencie les hommes d’une société à une autre ou d’un pays à un autre. D’après la théorie culturalisme, chaque trait culturel joue un rôle important au sein d’une société. Par exemple, concernant le « famadihana » dont nous avons déjà

évoqué ; cette pratique a sa fonction pour les gens d’Andina.

III-4-1- LE FAMADIHANA : Plusieurs raisons poussent les gens d’Andina à pratiquer le « famadihana ».

D’après leur philosophie, les vivants ont besoin de communiquer avec les ancêtres par le biais de cette coutume. A part le fait d’avoir la bénédiction des défunts, c’est aussi une occasion pour réhabiliter les demeures. Toutes les familles arrivent et se réjouissent

82 des retrouvailles. Même le fait de porter du beau vêtement rend déjà ces moments agréable. Tout le monde se réjouit. Il sera donc difficile d’imposer à ces gens l’abolition immédiate du « famadihana » mais essayer de modifier quelques points comme la durée de ces festivités et les dépenses à faire.

Il faudra donc sensibiliser les gens et leur proposer des solutions de rechange avec certaines mesures d’accompagnement comme :

 limiter au strict minimum la période du « famadihana ». Au lieu de

s’étendre pendant 5 mois, du mois de Mai au mois de Septembre ;

l’autorité communale à qui on doit demander l’autorisation ne permet de

le faire qu’en 2 mois, mettons au mois de Juillet et Août. Et ces fêtes ne

doivent durer qu’une seule journée pour chaque famille. Ainsi on aura

plus de temps à consacrer à la production ou à exécuter des travaux dans

l’intérêt de tous comme les barrages, les canaux d’irrigation, les

routes… ;

 mesurer la durée et les dépenses pour le « lagnonana ». On pourrait

limiter les dépenses pour les repas et les boissons si on n’invite à manger

et à consommer que ceux qui s’emmènent avec le fameux « atero ka

alao » et les familles; et

 le « savika » et le « hiragasy » qui est très coûteux font partie des cultures qui attirent beaucoup de monde donc beaucoup de dépenses. Le plus souvent l’organisateur de « famadihana » organise aussi de « hiragasy » ou de « savika » gratuitement. On pourrait ainsi essayer de fixer un prix d’entrer, pour la participation à ces spectacles. Tout cela c’est dans le but de modérer les dépenses.

83

III-4-2- DYNAMISER LA SOLIDARITE COMMUNAUTAIRE : Depuis toujours, les paysans ont leur manière de s’entraider et de prouver leur solidarité. Dans chaque fokontany, ils s’associent dans 2 ou 3 groupes appelés le

« Kaompania ». Ils se cotisent pour acheter des ustensiles de cuisine et des nattes, tout ce dont ils ont besoin pour accueillir les invités et pour préparer les repas. Pendant la saison des récoltes, ils mettent de coté quelques kilos de paddy et d’haricots et en donnent une certaine quantité, définie par l’association lors des funérailles ou des famadihana.

Les jeunes ont aussi des petits groupes de 2 à 5 personnes environs. Chaque membre de l’association choisi un jour pendant lequel le groupe va travailler pour lui et c’est à lui de préparer le repas ; c’est ce qu’on appelle le « fagnomba ». S’il n’a plus de terrain à faire labourer ou d’autre tache qu’il n’arrive pas à accomplir seul, il peut chercher du travail chez des gens qui ne font pas parti du groupe et l’argent de la paie sera à lui.

Toutes ces associations pourront être dynamisées et exploitées en vue d’accomplir des activités génératrices de revenu. Seulement ils auront besoin d’encadrement et de formation, par exemple pour dresser un statut officiellement légalisé. Si un groupe a une activité bien déterminée comme élever des poules pondeuses et s’il suit tous les techniques modernes appropriées à ce genre d’élevage, ils pourront avoir une source de revenu. A la longue, des petites associations de ce genre peuvent s’élargir et devenir des entreprises dont les membres seront les actionnaires.

Cela pourrait s’étendre à l’échelon national, voire même international et assurerait le développement économique de chaque famille et de la commune entière.

84

III-5- NOTRE PROJET POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIO ECONOMIQUE D’ANDINA : Nous avons déjà mentionné qu’Andina est une zone productrice d’orange, alors nous projetons de nous concentrer sur ce secteur. Pour commencer, nous allons former une association, acheter les oranges murs des paysans à des prix qui ne lèse ni nous ni les paysans, et les revendre au marché local. Ensuite, planter le maximum possible de plants d’orangers qui donnent des fruits en moins de 4 ans.

D’année en année, cela pourrait se rependre à l’échelon national et pourquoi pas international car les fruits peuvent bien être exportés comme les letchis. L’objectif est donc à long terme.

III-5-1- OPPORTUNITE DE CE PROJET : Ce projet est à caractère socio économique. Sociale car les membres de l’association s’entraident comme on dit « pour le meilleure et pour le pire ».

Economique aussi parce que exporter des produits, si tout est bien organisé et bien calculé devrait être bénéfique.

Grâce aux ristournes, la commune aura sa part de bénéfice.

III-5-2- LIMITE ET CONTRAINTE : Dans une association, il ne peut pas y avoir un très grand nombre de personnes donc elle ne peut pas répondre aux problèmes de chômage rural.

Au départ, on pourrait avoir des difficultés vis-à-vis des autres opérateurs à qui les paysans ont l’habitude de vendre leurs produits. La concurrence avec les fruits venant d’autres régions comme Analamanga, plus précisément Ambohijafy dans

Antananarivo Antsimondrano est aussi à prévoir car ils émergent de plus en plus sur le marché.

85

CONCLUSION

Malgré les difficultés auxquelles nous avions dû faire face, nous avons pu réaliser cette recherche ; cela grâce à une rigoureuse méthodologie que nous avons déjà expliquer au début de notre travail. Seul, nous n’aurions pas réalisé cette recherche.

Heureusement que plusieurs personnes ressources et même certains paysans nous venaient en aide pour leur collaboration.

C’est d’après ce présent travail que nous sommes en mesure d’affirmer qu’Andina a une grande potentialité socio économique. Du point de vue sociale, nombreux sont les intellectuels issus de cette zone. Concernant le côté économique,

Andina est une grande productrice d’orange, occupant les premiers rangs du marché national. La plupart des oranges en vente dans les grandes villes, par exemple, viennent de cette localité. Comme la terre y est assez fertile, on peut aussi y trouver des différentes sortes de légumes surtout des tomates qui sont vendues non seulement dans la région Amoron’i Mania mais jusqu’à Vatovavy Fito Vinany et le Sud Est de

Madagascar. Des produits des côtes de Madagascar : le café, les gros oignons, l’ail…y sont aussi cultivés. Les ressources minières pourront promouvoir l’économie si on les exploite.

Or, constatation faite, beaucoup de paysans vivent encore dans une extrême pauvreté. Ils doivent faire face à des problèmes comme la taille de la famille qui grandit d’année en année. Le nombre de bouche à nourrir n’est plus en rapport avec l’argent que chaque famille gagne. Cette insuffisance vient surtout du fait que les sources de revenu des paysans sont très instables. Des fois ils n’ont que les prix des récoltes pour assurer tout ce qui nécessite de l’argent. S’ajoute encore la mauvaise gestion du budget familial.

86

Pendant la saison des « famadihana », les paysans s’offrent un peu de beau temps qui parfois dégénère en dépense incontrôlée.

S’ils reçoivent des formations, ils auront mieux s’organiser. Mais puisque la majorité sait à peine lire et écrire, il s’avère difficile de les sensibiliser. Ils veulent bien faire mieux pour leurs enfants mais l’insuffisance d’établissements scolaires les en empêche, surtout ceux qui habitent trop loin des écoles. Quand les enfants ont leur

CEPE, les études deviennent de plus en plus inabordables à cause du manque d’argent.

Pourtant il faut un certain niveau intellectuel pour pouvoir comprendre les nouvelles techniques agricoles par exemple ou pour pouvoir utiliser les différentes machines que la modernisation exige.

Concernant l’infrastructure, ce ne sont pas seulement les établissements scolaires qui font défaut mais aussi les hôpitaux, l’eau potable, l’électrification, les barrages et tout ce dont les paysans ont besoin pour améliorer leur conditions de vie.

Outre les besoins en formation, l’initiation aux nouvelles technologies, la sensibilisation, l’implantation des diverses infrastructures…nous proposons un projet qui ne sera pas ponctuel aux problèmes des familles nécessiteuses. Pour ce faire, nous allons former une association des paysans qui s’intéressent à la filière « oranges ». S’ils possèdent déjà quelques pieds, on leur proposera de faire des activités lucratives comme pratiquer des cultures contre saison pour leur éviter de vendre les fruits verts sur pieds.

Pour la pérennisation de ce projet, on donnera des formations aux associés ; toutes les notions nécessaires comme la loi de l’offre et de la demande, le marketing, ce que c’est la concurrence déloyale…Cela les aidera à affronter toutes les difficultés.

Si ce projet réussi avec les oranges, on les proposera aussi avec les autres produits à savoir les tomates, les gros oignons, les sojas. L’objectif est que les associés deviennent des opérateurs économiques sur les fruits et légumes.

87

Comme on dit : « si on veut aider les pêcheurs, il vaudra mieux leur procurer des filets pour pouvoir pêcher pendant des années au lieu de leur donner des poissons pour un dîner ».

Enfin, nous pouvons dire que ce travail nous a permis d’élargir nos connaissances. Non seulement il nous a permis d’appliquer ce que nous avons appris en

Sciences Sociales pendant 4 ans, mais il nous a fourni également des réalités sur les conditions de vie socio économique des paysans.

88

BIBLIOGRAPHIE

1- ANDREW.HK (1968) : Le développement économique en Afrique . Paris : Inter- Nationales. 262p. 2- ANDRIAMAMONJISOA.B (2007) : Plan communal de développement de la commune rurale d’Andina . 87p. 3- ANDRIAMIFIDY.P, RAZAFISOLO.D (2001) : Programme communal de développement de la commune rurale d’Andina . Programme OPS/PNUD/MAG 97/007. 139p. 4- PALMAR.C, AUBRY.J (2007): La participation pour un développement durable . Rapport national.128p. 5- DUFUMIER.M (1996) : Les projets de développement agricole . Paris : Karthala. 354p. 6- GENDARME.R (1963) : Economie de Madagascar . Paris : Cujas. 209p. 7- GILLIS.M (1998) : Economie de développement . Bruxelles : De Boeck. 784p. 8- GUILLAUMONT.P (1981) : Economie du développement. Paris : PUF. 9- ROYVERAND.JC (1996) : Mémoire et thèse . Paris : Maisonneuve. 197p. 10- Manuscrit de RAKOTOAMBOA : Tantaran’ny tanànan’Andina . 11- PERROUX.F (1981) : Pour une philosophie du nouveau développement . Paris : Aubier. 12- Projet MADIO (1997) : Un aperçu de l’état des campagnes malgaches . INSTAT. 73p. 13- RAKOTOVELO.J (2003) : Monographie de la commune rurale d’Andina .124p. 14- RANDRIAMAMONJY.F (2001) : Tantaran’i Madagasikara isam-paritra . Antananarivo : TPFLM. 587p. 15- QUIVY.R (2006) : Manuel de recherche en sciences sociales . Paris : Dunod et Larose. 256p. 16- RAZANAMANANTSOA (2000) : La distribution des services sociaux à Madagascar . INSTAT. 97p. 17- RAZAFINDRAVONONA.J (2000) : Evolution de la pauvreté à Madagascar . INSTAT.

89

I

TABLE DES MATIERES

IDENTIFICATION DU JURY CURRICULUM VITAE CARTE GEOGRAPHIQUE DU LIEU D’ETUDE REMERCIEMENTS SOMMAIRE LISTE DES TABLEAUX LISTE DES ABREVIATIONS

INTRODUCTION ET METHODES ...... 1

PREMIERE PARTIE : LE CADRE CONCEPTUEL DU THEME ...... 5 I- LES THEORIES DU DEVELOPPEMENT : ...... 6 I-1- L’ECONOMIE DE DEVELOPPEMENT : ...... 6 I-2- LA SOCIOLOGIE DE DEVELOPPEMENT : ...... 10 II- LE MILIEU RURAL MALGACHE : ...... 14 II-1- COMPOSITION ET CARACTERISTIQUE : ...... 14 II-2- ORGANISATION SOCIO JURIDICO POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE : ...... 16 III- APPROCHE HISTORIQUE DE LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR DEPUIS LA ROYAUTE JUSQU’A NOS JOURS : ...... 17 III-1- LE PERIODE AVANT 1896 : ...... 17 III-2- LA PERIODE COLONIALE (1896-1960) : ...... 18 III-3- DEPUIS L’INDEPENDANCE : ...... 19

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CHAMP D’ETUDE ...... 29 I- ETUDE MONOGRAPHIQUE D’ANDINA : ...... 30 I-1- BREF HISTORIQUE : ...... 30 I-2- DELIMITATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE : ...... 30 I-3- ETUDE DE LA POPULATION : ...... 33 I-4- RENSEIGNEMENT D’ORDRE ECONOMIQUE : ...... 34 I-5- RENSEIGNEMENTS D’ORDRE SOCIO CULTUREL : ...... 41 II- DESCRIPTION DU GROUPE CIBLE : ...... 50 II-1- LA POPULATION D’ENQUETE : ...... 50 II-2- LA TAILLE DES FAMILLES :...... 50 II-3- LES MENAGES MONOPARENTAUX : ...... 51 II-4- AGE ET SEXE DE LA POPULATION : ...... 52 II-5- APPARTENANCE ETHNIQUE : ...... 53 II-6- APPARTENANCE RELIGIEUSE : ...... 53 II-7- LES ACTIVITES ECONOMIQUES DES MENAGES : ...... 53

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET ANALYSE...... 56 I- SITUATION DES MENAGES EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT : ...... 57 I-1- SITUATION DE REVENU AU NIVEAU DE MENAGE : ...... 58 I-2- L’ACCES A L’EDUCATION : ...... 60 I-3- LA SITUATION SANITAIRE ET L’AUTRE NIVEAU DE BIEN ETRE : ...... 61 II- LES FACTEURS LIMITANT LE DEVELOPPEMENT DES MENAGES : ...... 65 II-1- DIMENSION ECONOMIQUE : ...... 66 II-2- L’EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE : ...... 71

I II-3- LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : ...... 72 II-4- DIMENSION PSYCHOLOGIQUE ET SOCIOCULTURELLE : ...... 72 II-5- LES RAISONS POLITIQUES : ...... 76 III- PROPOSITION DE SOLUTIONS : ...... 78 III-1- PROMOUVOIR LES FACTEURS DE PRODUCTION : ...... 78 III-2- INSTAURER LES INFRASTRUCTURES DE BASE : ...... 80 III-3- LES ACTIONS À MENER PAR LES DIRIGEANTS DE LA COLLECTIVITE LOCALE : ...... 82 III-4- ORIENTER LA CULTURE VERS LE DEVELOPPEMENT SOCIO ECONOMIQUE : 82 III-5- NOTRE PROJET POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIO ECONOMIQUE D’ANDINA : ...... 85

CONCLUSION ...... 86 BIBLIOGRAPHIE ...... 89 TABLE DES MATIERES ANNEXES

II

ANNEXES

III ANNEXE 1

Les objectifs internationaux de développement :  Réduire de moitié la proportion de la population qui vit dans la pauvreté extrême entre 1990 et 2015.  Scolariser tous les enfants dans l’enseignement primaire d’ici à 2015.  Progresser vers l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, éliminer les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire d’ici à 2015.  Réduire des deux tiers les taux de mortalité infantile et juvénile entre 1990 et 2015.  Réduire des trois quarts les taux de mortalité liée à la maternité entre 1990 et 2015.  Mettre les services de santé générique à la disposition de tous ceux qui en ont besoin d’ici à 2015.  Appliquer des stratégies nationales axées sur le développement durable, de manière à réparer les dommages causés aux ressources environnementales d’ici à 2015.

Source : FMI, OCDE, ONU et Banque Mondiale, 2000. (www.paris 21.org/betterworld).

IV ANNEXE 2 PSDR : Projet de Soutien au Développement Rural. A la demande du gouvernement malgache, le conseil d’administration de la banque mondiale a approuvé, en sa session du 19 juin 2001, le financement du PSDR, pour un montant de 89 050 000 USD, soit environ 604,8 milliards de francs malgaches. Les négociations du prêt se sont déroulées à Antananarivo pendant la période du 26 mars au 4 avril 2001 et l’accord de crédit afférent a été signé le 22 juin 2001.

Objectifs du projet : Le PSDR constitue le projet d’appui de la banque mondiale à la mise en œuvre du PADR élaboré par le gouvernement malgache. Il s’inscrit dans le cadre de la stratégie fixée pour le développement rural visant en particulier à lutter contre la pauvreté en milieu rural tout en prenant en compte la mise en œuvre de la politique engagée en matière de décentralisation (avec la constitution des provinces autonomes). Les principaux objectifs du PSDR :  Accroître la productivité et les revenus des petits agriculteurs de manière durable ;  Appuyer le développement des organisations de producteurs et groupes communautaires ; et  Réduire la pauvreté en milieu rural, tout en préservant les ressources naturelles de base.

Description de projet : Le PSDR a un objectif de couverture nationale progressive sur l’ensemble des six provinces. Il comporte cinq grandes composantes : Composante 1 : investissements productifs :  Financement des petites infrastructures productives permettant aux groupes le plus pauvres d’accroître leur production.  Financement des activités agricoles permettant pour un grand nombre de communautés pauvres de lever des contraintes à la croissance agricole.  Financement des activités non agricoles permettant aux groupes les plus vulnérables de développer des activités génératrices de revenus telles que l’artisanat, l’atelier de couture, etc.

V Composante 2 : services d’appui :  Vulgarisation, appui technique et formation.  Fonds compétitif de recherche appliquée.  Recherche thématique. Composante 3 : appui au développement communautaire :  Appui aux plans de développement.  Appui à l’établissement et gestion de caisses communautaires.  Appui aux organisations paysannes et associations des usagers de l’eau. Composante 4 : renforcement des capacités et formulation de politiques :  Appui aux politiques de développement rural.  Appui aux systèmes d’informations.  Evaluation environnementale.  Appui au plan d’action au développement rural. Composante 5 : administration et suivi de projet. Le financement du projet se fera à partir de trois sources principales :  L’association internationale de développement (IDA). 89 050 000 USD dont 82,55 millions de USD pour couvrir une partie des coûts en monnaie locale et 6,5 millions de USD pour couvrir les coûts en devises.  Le gouvernement malgache apportera sa contribution à la contrepartie du financement IDA ainsi que les taxes diverses pour un montant total évalué à 8 millions de USD.  Les bénéficiaires contribueront à hauteur de 9,04 millions de USD soit par des apports en nature, en main d’œuvre ou en numéraire suivant les activités.

VI ANNEXE 3 Questionnaire A- situation générale au niveau de ménage : A1- nombre de personnes dans la famille : A11- nombre des hommes |__|__|__| Moins de 10 ans |__|__|__| 10 à 20 ans |__|__|__| 20 à 30 ans |__|__|__| 30 à 40 ans |__|__|__| 40 à 50 ans |__|__|__| 50 à 60 ans |__|__|__| 60 ans et plus |__|__|__| A12- nombre des femmes |__|__|__| Moins de 10 ans |__|__|__| 10 à 20 ans |__|__|__| 20 à 30 ans |__|__|__| 30 à 40 ans |__|__|__| 40 à 50 ans |__|__|__| 50 à 60 ans |__|__|__| 60 ans et plus |__|__|__| A2- situation parentale de la famille : |__|__|__| A21- famille biparentale dirigée par l’homme A22- famille biparentale dirigée par la femme A23- famille monoparentale dirigée par l’homme A24- famille monoparentale dirigée par la femme A3- appartenance religieuse de la famille : |__|__|__| A31- catholique A32- FJKM A33- adventiste A34- autres à préciser A4- appartenance ethnique de la famille : |__|__|__| A41- betsileo A42- merina A43- autres à préciser

VII B- l’éducation : B1- niveau d’instruction du chef de ménage : |__|__|__| B11- analphabète B12- primaire B13- collège ou CEG B14- lycée B15- université (formation supérieure) B2- êtes-vous satisfait de votre niveau d’instruction : |__|__|__| B21- très satisfait B22- assez satisfait B23- pas très satisfait B24- pas satisfait du tout B3- êtes-vous satisfait de la scolarisation de vos enfants : |__|__|__| B31- très satisfait B32- assez satisfait B33- pas très satisfait B34- pas satisfait du tout B4- nombre des enfants scolarisables : |__|__|__| B5- nombre des enfants scolarisés : |__|__|__| B6- nombre des enfants non scolarisés : |__|__|__| B7- raisons de non scolarisation des enfants : |__|__|__| B71- frais de scolarisation élevé B72- trop jeune d’après la famille B73- école trop éloignée B74- besoin de main d’œuvre B75- autres à préciser B8- êtes-vous satisfait de niveau d’étude de votre famille en générale : |__|__|__| B81- très satisfait B82- assez satisfait B83- pas très satisfait B84- pas satisfait du tout B9- nombre des adultes ayant le niveau suivant : B91- analphabète |__|__|__| B92- primaire |__|__|__|

VIII B93- collège ou CEG |__|__|__| B94- lycée |__|__|__| B95- université (formation supérieure) |__|__|__|

C- la santé : C1- êtes-vous satisfait de votre santé : |__|__|__| C11- très satisfait C12- assez satisfait C13- pas très satisfait C14- pas satisfait du tout C2- êtes-vous satisfait de la santé de votre famille en générale : |__|__|__| C21- très satisfait C22- assez satisfait C23- pas très satisfait C24- pas satisfait du tout C3- êtes-vous satisfait du centre de santé : |__|__|__| C31- très satisfait C32- assez satisfait C33- pas très satisfait C34- pas satisfait du tout C4- quelles sont les maladies qui frappent le plus souvent la famille C41- areti-kibo C42- tazo |__|__|__| ; |__|__|__| ; |__|__|__| C43- autres à préciser C5- qui sont les plus victimes de ces maladies : C51- les enfants C52- les adultes |__|__|__| ; |__|__|__| ; |__|__|__| C53- les vieux C6- quel type de service de santé fréquentez vous pour faire soigner : |__|__|__| C61- hôpital C62- automédication C63- praticien traditionnel C64- autres à préciser

IX Pourquoi : 1- moins chère 2- plus fiable |__|__|__| ; |__|__|__| 3- habitude 4- autres à préciser

D- situation économique de la famille D1- activité principale du chef de ménage : D11- agriculture |__| D111- type : 1 e ……………….. 2 e…………………3 e……………… D112- surface : ………………. /…………………../………………... D113- rendement :…………… /………………… /…………………. D114- destination de la productivité : a- consommée : 1 e……………….2 e…………….3 e………….. b- vendue : 1 e……………….2 e…………….3 e………….. c- sociale : 1 e……………….2 e…………….3 e………….. d- épargne : 1 e……………….2 e…………….3 e………….. e- autres : 1 e ……………..2 e ……………….3 e …………… D115- technique : |__|__|__| a- traditionnel b- intermédiaire c- moderne Pourquoi : 1- moins chère 2- plus productif |__|__|__| ; |__|__|__| 3- habitude 4- autres à préciser D12- élevage |__| D121- type : 1 e……………… 2 e………………… 3 e……………….. D122- nombre: ……………..../ …………………. /……………….. . D124- destination de la productivité : a- consommée : 1 e……………….2 e…………….3 e………….. b- vendue : 1 e……………….2 e…………….3 e………….. c- sociale : 1 e ……………….2 e…………….3 e…………. d- épargne : 1 e……………….2 e…………….3 e………….. e- autres : 1 e……………….2 e…………….3 e…………..

X D115- technique : |__|__|__| a- traditionnel b- intermédiaire c- moderne Pourquoi : 1- moins chère 2- plus productif |__|__|__| ; |__|__|__| 3- habitude 4- autres à préciser D13- salariat agricole |__| D131- combien de jours par semaine |__|__|__| D132- combien de mois par an |__|__|__| D133- combien en ariary par jours |__|__|__| D14- autres à préciser |__| D2- activité secondaire du chef de ménage D21- agriculture |__| D22- élevage |__| D23- salariat agricole |__| D24- autres à préciser |__| D3- évaluation de la productivité durant les 03 dernières années : |__|__|__| D31- augmentation D32- stagnation D33- diminution D4- estimer l’ensemble de vos dépenses annuelles |__|__|__|__|__|__|__|__| Ar

E- niveau de vie : E1- de manière générale, êtes vous satisfait de la vie que vous menez ? |__|__|__| E11- très satisfait E12- assez satisfait E13- pas très satisfait E14- pas satisfait du tout E2- dans les 03 dernières années, pensez vous que votre niveau de vie : |__|__|__| E21- s’améliore E22- rester stable E23- se dégrader

XI E3- par rapport au niveau de vie des gens du fokontany, diriez-vous que ce de votre famille est : |__|__|__| E31- supérieur E32- similaire E33- inférieur E4- par rapport aux autres fokontany, diriez vous que le niveau de vie dans ce fokontany est dans l’ensemble : |__|__|__| E41- supérieur E42- similaire E43- inférieur

F- autres conditions de vie : F1- quelle source d’éclairage utilisez-vous ? |__|__|__| F11- lampe à pétrole F12- bougie F13- électricité F14- autres à préciser F2- Pour faire cuire, utilisez vous de ? |__|__|__| F21- bois de chauffage F22- charbon F23- gaz F24- autres à préciser F3- comment vous procurez de l’eau ? |__|__|__| F31- borne fontaine F32- puit F33- eau de surface F34- autres à préciser F4- à quelle fréquence vous procurez de vêtement neuf ? |__|__|__| F41- au moins une fois par semaine F42- au moins une fois par mois F43- au moins une fois par an

XII G- les facteurs de la pauvreté : G1- de manière générale, à votre avis, pourquoi certains individus sont-ils plus pauvres que d’autres ? ...... …………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………

G2- quels sont à votre avis les principaux signes de la pauvreté ? G21- ………………………………………………………… G22- ………………………………………………………… G23- ………………………………………………………… G24- …………………………………………………………

XIII