Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général

Vendredi 11, samedi 12 et dimanche 13 avril Prières pour la paix | Retour à Jérusalem Vendredi 11, samedi 12 et dimanche 13 avril 12 et 11, samedi Vendredi |

Dans le cadre du cycle Jérusalem : les trois religions Du mardi 8 au dimanche 13 avril 2008 Retour à Jérusalem à Jérusalem Retour |

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr Prières pour la paix pour la paix Prières Cycle Jérusalem les trois religions

Du retour à Jérusalem des musiciens juifs du monde islamique mardi 8 avril – 20h à la musique soufie d’Israël Jérusalem, la ville des deux paix Avec la collaboration artistique de Yair Dalal La Capella Reial de Catalunya Ce cycle rend hommage à ces artistes juifs détenteurs des traditions Les Trompettes de Jéricho d’Irak, d’Iran, du Maroc, d’Azerbaïdjan et d’Ouzbékistan, et au rôle Hespèrion XXI primordial qu’ils eurent dans la préservation du patrimoine culturel Jordi Savall, rebab, vielle, lyre d’archet et de l’Orient islamique. Après avoir parallèlement chanté la gloire de direction Jérusalem à la synagogue ou dans les cafés des pays où ils vivaient, Montserrat Figueras, chant, cithare beaucoup de musiciens, pour des raisons historiques et politiques, Begoña Olavide, chant, psaltérion ont rejoint la Terre promise. Manuel Forcano, récitant Musiciens d’Orient Aujourd’hui, ces musiciens perpétuent des traditions héritées de la diaspora ; certaines sont transmises à une nouvelle génération née en terre juive, laquelle s’approprie cet héritage avec la même ferveur mercredi 9 avril – 20h et la même passion que ses aînés, gardiens de ce savoir musical. Qu’ils soient dans la langue de leur pays de provenance ou en hébreu, Musiques pour un Dieu unique les chants couvrent un répertoire à la fois sacré et populaire. Vocalconsort Berlin Ce cycle présente aussi la tradition islamique de la population arabe Pera Ensemble Istanbul d’Israël. Au sein de la communauté arabe musulmane d’Israël comme L’arte del mondo dans le reste du monde musulman, de nombreux fidèles sont affiliés Mehmet Çemal Yeşilçay, oud et direction à l’une des multiples confréries soufies, dont l’une des plus répandues Werner Ehrhardt, violon et direction est la confrérie Qadiriya. Ahmet Özhan, chant

Alain Weber jeudi 10 avril – 20h

Chants de Jérusalem

Première partie Lamentations baroques

Adolphe Attia, voix Ensemble Pulcinella Ophélie Gaillard, violoncelle, direction Salomé Haller, soprano

Seconde partie La Passion selon les Églises orientales

Sœur Marie Keyrouz, chant Ensemble de la Paix

 du mardi 8 au dimanche 13 avril

VENDREDI 11 AVRIL – 20H SAMEDI 12 AVRIL – 20 H DIMANCHE 13 AVRIL – 16H30

Prières pour la paix Le retour à Jérusalem I Le retour à Jérusalem II

Première partie Première partie Première partie Yair Dalal et l’Ensemble Alol « A Psalm of Motion » Musiques de la tradition juive andalouse Yair Dalal, composition, chant, violon, oud Liat Zion, voix Mark Eliyahu, kamancha Ensemble Andalusi Eyal Sela, clarinette, flûte Piris Eliyahu, tar perse Lior Elmalich, chant, direction Avraham Agababa, percussions Hanan Levi, guitare Erez Mounk, percussions, tabla Deuxième partie Zeruya Elyahu, oud, banjo Yotam Haimovitch, sitar, guitare Musiques de la tradition ouzbèke, Eliran Elbaz, clavier Kimberley Michelle, chorégraphie, danse tadjike et persane Shalom Charlie Peretz, percussions Roy Messiah, percussions Deuxième partie Ensemble Nava Chants et danses soufis arabes Shlomo Takhalov, direction, tar de la confrérie Qadiriya d’Accro Tamara Tahalov, chant, danse Deuxième partie Sofia Kaikov, chant Musiques de la tradition juive de Bagdad Ensemble Al Darwish Avner Iliaev, chant Khaled Abu Ali, direction, danse, flûtes Artur Hodjaev, percussion Ensemble Bagdad-Jérusalem Muwafak Shahin (Khalil), chant soufi Jasek Kaikov, chang Elad Reuven Gabbay, chant, qanûn, Maisra Masri, percussions Valeri Sasonov, clarinette direction musicale Fuad Husein, oud Eduard Zvulunov, gichak Moshe Ariel Louk, chant Wahab Badarne, qanûn David Menahem, chant, flûte Usama Abu Ali, flûtekawal Yair Dalal, chant, violon Avraham Agababa, percussions Erez Mounk, percussions, tabla Elad Harel, oud



VENDREDI 11 AVRIL – 20H Salle des concerts

Prières pour la paix

Première partie

Prayer for Peace El Halidg (the Persian Gulf) Camel dance Jethro The Perfume Road – love song Shalomediterranee

Yair Dalal et l’Ensemble Alol Yair Dalal, composition, chant, violon, oud Liat Zion, voix Eyal Sela, clarinette, flûte Avraham Agababa, percussions Erez Mounk, percussions, tabla Yotam Haimovitch, sitar, guitare Kimberley Michelle, chorégraphie, danse entracte

Deuxième partie

Chants et danses soufis arabes de la confrérie Qadiriya d’Accro

Ensemble Al Darwish Khaled Abu Ali, direction, danse et flûtes Muwafak Shahin (Khalil), chant soufi Maisra Masri, percussions Fuad Husein, oud Wahab Badarne, qanûn Usama Abu Ali, flûtekawal

Conseillers artistiques : Yair Dalal et Alain Weber.

Fin du concert vers 22h45.

 Première partie

Yair Dalal et l’Ensemble Alol

Au sein de l’humanité et de génération en génération, Jérusalem est le centre national, spirituel et culturel du peuple juif mais également de tous les peuples et cultures du monde. Jérusalem traversa des périodes de paix, de tensions extrêmes et de guerres violentes chargées de sang. Mais l’aspiration constante et la volonté incessante rappelée tant de fois, dans les écritures saintes de toutes les religions, nous donne l’espoir, la croyance et la certitude que la paix à Jérusalem est une réalité qui diffusera sa lumière sur le monde dans sa totalité. Nous Accrompagnons, transportons et véhiculons cette prière qui rayonnera et apportera la paix sur le monde.

Yair Dalal & Kimberley Michelle

 vendredi 11 avril

Yair Dalal Adel Salameh, Marwan Abado, Orchestre directeur de Kunst-Stoff). Influencées Compositeur, violoniste, oudiste et philharmonique d’Oslo, Camerata de par les styles orientaux et occidentaux, chanteur, Yair Dalal est probablement Jérusalem, Orchestre symphonique les chorégraphies de Kimberley Michelle l’un des musiciens israéliens les plus de Malmö). Yair Dalal participe sont également inspirées par la joie prolifiques et les plus influents sur la régulièrement à des conférences dans qu’elle ressent de pouvoir encore danser scène internationale des musiques du des institutions, tant en Israël que dans après avoir survécu à une blessure de la monde. Il fut un des premiers musiciens le reste du monde (ateliers de violon mœlle épinière, ainsi que par son désir d’Israël à s’ouvrir aux musiques de de Keshet Eilon, Société internationale de transmettre sa passion à ceux que l’Orient, anticipant l’intérêt important pour l’éducation musicale, Réseau la guerre, la pauvreté ou le handicap qu’elles suscitent aujourd’hui dans le européen des musiques et danses empêchent de danser. Elle interprète pays. Au cours de ces dix dernières traditionnelles, Music and Dance Camp ses œuvres en solo depuis 1988 ; depuis années, il a sorti onze albums qui de Mendecino, etc.). Il est en outre à cinq ans, elle se produit et elle enseigne abordent un répertoire vaste et varié, l’origine du Mediterranean Musical en outre dans le monde entier tout en fusionnant les différentes cultures Dialogue en Israël. Militant pour la paix, collaborant avec le violoniste, oudiste d’Israël dans la musique. Le travail de il consacre beaucoup de son temps et de et compositeur israélien Yair Dalal. Yair Dalal témoigne de sa connaissance son énergie à faire tomber les barrières Quand elle n’est pas en déplacement à des musiques classique et arabe tout entre les différentes communautés et l’étranger, Kimberley Michelle travaille en reflétant sa profonde affinité avec tout particulièrement entre Juifs et et vit principalement dans la région de le désert et ses habitants. Sa famille a Arabes. Il a participé au concert de gala la baie de San Francisco et en Israël. émigré de Bagdad en Israël (où il est organisé à l’occasion de la remise du Elle est aujourd’hui l’une des principales né en 1955) et ces racines irakiennes prix Nobel de la paix au premier ministre danseuses du Ballet Afsaneh, une se retrouvent dans sa musique. Qu’il israélien , au ministre des compagnie de danse contemporaine de travaille seul ou avec son ensemble, Affaires étrangères et au Perse et du centre de l’Asie dirigée par Alol, il s’emploie à créer une nouvelle président palestinien en Sharlyn Sawyer. musique moyen-orientale, mêlant les 1994. Yair Dalal a remporté plusieurs prix influences issues des Balkans ou d’Inde israéliens récompensant sa contribution aux traditions irakienne et juive-arabe. à la musique nationale. Il a également Il en résulte un son exceptionnellement été nominé aux Grammy Awards en coloré. Parallèlement à sa carrière de 2000 avec l’ensemble de Jordi Savall et musicien, Yair Dalal se consacre à la aux BBC Awards for World Music l’année préservation de traditions musicales suivante en tant que Meilleur musicien en voie d’extinction, notamment moyen-oriental. celles de l’héritage babylonien et de la musique des Bédouins. Ces dernières Kimberley Michelle années, il s’est produit dans le monde Née à San Francisco, Kimberley Michelle entier avec des musiciens provenant a étudié le ballet, le jazz, la danse des horizons les plus divers (Zubin contemporaine et les danses moyen- Mehta, Jordi Savall et Hespèrion XXI, orientales dès son plus jeune âge. Elle a Lakshminarayana Shankar, Hamza El Din, également été marquée par les fameux Omar Faruk Tekbilek, Michel Bismuth, danseurs égyptiens de Raks Sharki Ken Zuckerman, Alam Khan, Jim Santi ainsi que par l’enseignement de Suhaila Owen, Armand Amar, Shlomo Mintz, Salimpour, Horacio Cifuentes (ancien Maurice El Medioni, Mustafa Raza, Cihat soliste du San Francisco Ballet) et Yannis Askin, Nagati Chelik, Ensemble Kaboul, Adoniou (ancien soliste du Lines Ballet,

 Deuxième partie

Chants et danses soufis arabes de la confrérie Qadiriya d’Accro

La plupart de la population arabe vivant en Israël est chrétienne, mais il existe aussi une communauté musulmane importante dont certains membres pratiquent le soufisme. Dans la petite ville arabe d’Accro, au nord d’Israël, la confrérie locale affiliée à l’ordre Qadiriya chante le répertoire poétique et mystique du wasa. C’est principalement le style égyptien qui domine dans cette interprétation rituelle, avec cette manière spécifique de jouer qu’ont les ensembles de maddahin d’origine populaire (maddahin signifie textuellement « chanteurs de louange », de maddah, louange). Ces derniers n’hésitent pas à utiliser des mélodies profanes et rurales afin d’étayer un discours poétique religieux. Dans ce type de formation, comme en Égypte, l’usage du kawal (flûte en roseau réservée au répertoire religieux) et du oud dominent sur le plan instrumental.

La confrérie Qadiriya, branche importante d’un ordre sunnite largement répandu dans tout le monde musulman, de l’Afghanistan au Maghreb, est célèbre par son intensité mystique, qui s’exprime par des rituels allant de l’extase musicale (sama) à la mortification publique. Cette confrérie fut créée par un saint très populaire au Proche-Orient : Abdulqadir Gaylani (1077-1166), kurde originaire de la région de Gaylan (Kurdistan méridional). La légende en a fait un personnage surnaturel, que ses adeptes appellent ghaws (« secours ultime »).

Alain Weber

 vendredi 11 avril

Khaled Abu Ali Usama Abu Ali Acteur, metteur en scène, danseur Flûtiste de vingt-huit ans, résident de soufi et flûtiste, Khaled Abu Ali est Sakhnin, Usama Abu Ali a participé à le fondateur de l’ensemble soufi des festivals de musique dans le monde Al Darwish. Résident de Sakhnin, entier. diplômé du département de théâtre de l’Université de Haïfa et directeur du Ensemble Al Darwish Centre de théâtre d’Akko, il a reçu un L’ensemble Aldraweesh a été créé oscar israélien et un oscar allemand par Khaled Abu Ali. Ce groupe soufi pour deux des rôles qu’il a interprétés au interprète les rituels de la voie du cinéma et a également été récompensé soufisme dans un spectacle qui mêle en Israël et dans d’autres pays en tant danses et musique. Les spectacles d’Al que comédien de théâtre. Il enseigne le Darwish visent à créer une société plus théâtre en Israël et à l’étranger. fraternelle et pacifiée en établissant des ponts entre des groupes d’individus Muwafak Shahin séparés par des barrières culturelles et Âgé de quarante-deux ans, Muwafak religieuses. Ils consistent en une prière Shahin habite le village de Manda. qui invite le public à la paix et à l’amour. Imam, professeur de littérature arabe et Cette prière est une danse rituelle qui de religion islamique, il est également tend à rapprocher de Dieu et permet chanteur soufi. d’atteindre un monde libéré de la haine et de l’égoïsme ; elle purifie l’âme et Maisra Masri prend sa source au plus profond des Comédien et musicien, Maisra Masri est secrets de la création en faisant naître âgé de trente-huit ans et réside à Accro. l’amour pur qui mène à la connaissance Diplômé de l’École des arts du spectacle et à la compréhension de la vie dans le Beit Zvi, il a été à l’affiche de festivals de cœur des soufis. Al Darwish comprend musique dans le monde entier. plusieurs instrumentistes (une flûte, un oud, un violon et une combinaison de Fuad Husein tambours arabes) auxquels sont associés Âgé de quarante-deux ans, Huad Husein trois danseurs et un chanteur soufis. est oudiste et professeur de musique. Il est également diplômé de l’Université hébraïque de Jérusalem.

Wahab Badarne Wahab Badarne est organiste et professeur de musique. Âgé de quarante et un ans et résident de Sakhnin, il a participé au Festival de Jarash en Jordanie.



SAMEDI 12 AVRIL – 20 H

Le retour à Jérusalem I

Première partie

« A Psalm of Motion »

Mark Eliyahu, kamancha Piris Eliyahu, tar perse

entracte

Deuxième partie

Musiques de la tradition ouzbèke, tadjike et persane

Ensemble Nava Shlomo Takhalov, direction, tar Tamara Tahalov, chant, danse Sofia Kaikov, chant Avner Iliaev, chant Artur Hodjaev, percussion Jasek Kaikov, chang Valeri Sasonov, clarinette Eduard Zvulunov, gichak

Conseillers artistiques : Yair Dalal et Alain Weber.

Fin du concert vers 22h15.

11 Première partie

« A Psalm of Motion »

Cette musique a vu le jour dans la région mystique du désert de Judée, un endroit où des générations d’hommes ont vécu dans l’isolement et sont devenus prophètes en cherchant Dieu. Elle exprime les émotions liées à la prière, à la beauté de la création et au fait d’être humain.

La partition relate le voyage de formules musicales anciennes qui ont été transmises de génération en génération, pendant des millénaires, et qui aboutissent à une création originale.

Les compositions utilisent principalement les modes classiques perses et azéris. Tout en étant uniques, les formes musicales inventées par le compositeur Piris Eliyahu s’inscrivent dans la tradition hébraïque : tehillot (forme du pish daromad perse ou du daromad azéri), nigunim (chahar mizrab perse ou santur mizrab azéri), ne’imot (gushe perse ou sho’be azéri).

Piris et Mark Eliyahu

Les Juifs d’Azerbaïdjan, du Daghestan et de la République tchétchène étaient surnommés les « Juifs de la montagne ». Aujourd’hui, la tradition azérie du mugham, le répertoire classique d’Azerbaïdjan, bien qu’elle n’ait pas pénétré la synagogue, à l’inverse des traditions juives d’autres pays –, continue d’exister en Israël grâce à quelques musiciens comme le virtuose Piris Eliyahu. Plus surprenant, son fils Mark Eliyahu, né en Terre sainte et héritier du savoir de son père, prolonge à sa manière l’art azéri à travers le jeu de la vièle kamancha. Dans le Caucase, il était de coutume chez certains Musulmans d’engager des « Juifs de la montagne » pour se produire lors des festivités. L’art musical se transmettrait au sein de familles juives spécialisées. Dans l’exécution du mugham azéri ou daghestani, on retrouve plusieurs parties dont une partie improvisée dite précisément le mugham, puis le tasnif (chant) et le rang (danse). De célèbres musiciens et artistes juifs ont peuplé l’histoire musicale de l’Azerbaïdjan ; l’un des derniers fut le virtuose de l’Accrordéon (garmoshka) Shamil Navakhov (1920-1981). Dès le XIVe siècle, les poésies persanes chantées du poète juif Shaheen étaient très appréciées et les textes d’autres poètes juifs persans comme Amrani, Biniyamin ben Mishael et Siman Tov Melamed étaient conservés dans un petit livre de poche que l’on appelait le dastakh.

Alain Weber

12 MERsamCREediDI 12 9 avril

Deuxième partie

Musiques de la tradition juive ouzbèke, tadjike et persane

Les premiers campements juifs d’Asie centrale furent établis par des Juifs iraniens, d’abord à Samarcande, Boukhara et Khwarezm (l’actuel Ouzbékistan), à Balkh (Afghanistan) et à Merv (aujourd’hui Mary au Turkménistan), avant que les invasions mongoles ne détruisent ces villes au XIIIe siècle. Le répertoire des Juifs de Samarcande, Boukhara, Tachkent et Duchanbé incluaient des chants traditionnels persans, ouzbeks et tadjiks. Certains styles avaient des fonctions spécifiques comme legakhvorabandon (lorsque l’on couche le nouveau-né dans son berceau), le koshchinon (le maquillage des yeux pour la fiancée) ou l’haqqoni (lamentation). Les musiciens juifs d’Ouzbékistan et du Tadjikistan étaient maîtres du shashmaqam, la musique et le chant savant de ces régions, et leur tanbur – luth à manche long – ou leur doira – percussion à grand cadre – résonnaient dans les cours des princes d’antan.

Puis, sous l’influence soviétique, des ensembles plus importants se constituèrent ; on jouait du dotar, le luth à deux cordes, du chang, la cithare proche du santour persan, de la vièle ghijak, du nay, flûte en roseau, ou encore de la clarinette. De grands maîtres du XXe siècle sont encore présents dans les mémoires, comme Levi Bobohonov, Gabriel Mullokandov, les frères Talmasov, Berta Davidov, Barno Izhakova et la famille Eliezerov, qui rejoignit la Palestine dans les années trente. Après l’éclatement de l’Union soviétique, les musiciens juifs émigrèrent vers les États-Unis et Israël.

En Iran, les musiciens juifs ont aussi tenu un rôle important. On comptait, en 1903, plus de soixante musiciens et chanteurs professionnels au sein de la communauté juive de Chiraz. Beaucoup de musiciens juifs devinrent célèbres dans leur exécution du dastgah, le système modal persan. Le virtuose de kamancha Musa-Khan Kashani (1856-1939), qui servait le prince Thal Al-Sultan, était considéré comme un des génies de la musique classique persane. Au XXe siècle, le grand musicien Mortaza Ney-Davud, disciple d’Aqa Huseyn-Qoli et de Darwish-Khan, a enregistré le répertoire du radif en 1970.

Alain Weber

13 Piris Eliyahu Eliyahu s’est intéressé à la musique des musiques qui ont été jouées en Hollande, Piris Eliyahu est né à Derbent Ashkénazes en centrant ses recherches en Allemagne, en Autriche, en Espagne, (Daghestan) en 1960. Après avoir sur le nord du Caucase, après avoir au Portugal, au Brésil, au Danemark, obtenu une licence puis une maîtrise immigré en Israël, il a poursuivi ce travail en Finlande et en Russie. En 2004, il a à l’Université de Rostov (Russie), il est au Centre d’étude de musique juive de également été choisi pour participer à rentré au Daghestan, où il a enseigné l’Université hébraïque de Jérusalem. Il a l’adaptation musicale de Credo (le projet la musique à l’Université pédagogique été récompensé par un prix spécial de la de Fabrica Musica parrainé par United nationale de Makhatchkala (la capitale Memorial Foundation for Jewish Culture Colors of Benetton et la Communauté du pays). C’est là qu’il a créé et de New York et il a publié The Music européenne) et pour interpréter l’œuvre dirigé un orchestre d’instruments of the Mountain Jews (une anthologie comme soliste en Italie, en Turquie et en classiques orientaux. En Israël, il musicale Accrompagnée d’un disque) Irlande. a enseigné à l’École de musique aux Presses de l’Université hébraïque ethnique de l’Université de Bar-Ilan et de Jérusalem en 1999. Piris Eliyahu a Shlomo Takhalov au Centre de musique et de danse de enregistré les disques Spirit of the East Joueur de tar et de rebab, Shlomo Jérusalem-Est. Fondateur et directeur (2000, avec le soutien de la compagnie Takhalov est également directeur de l’ensemble Däm à la Maison de Magda), Mizmorim (Hymnes, 2004) et musical de l’ensemble Nava. Natif la confédération, il est actuellement Tehilim (Psaumes, 2005). de Bukhara, il a étudié la musique à directeur du département de musiques Tachkent. Il a été à l’affiche de nombreux traditionnelles de l’École Hed de Mark Eliyahu festivals européens et il s’est produit en Tel-Aviv et maître de conférences Mark Eliyahu est né au Daghestan en solo ou avec des ensembles égyptiens et à l’Université Sapir de Sdérot. Piris 1982. Il a étudié le saz avec Ross Dali indiens. Au cours de ces trente dernières Eliyahu a étudié le tar (instrument à en Grèce et le kamancha (instrument années, il a enseigné la musique cordes très populaire en Orient) avec ancien utilisé dans la musique classique instrumentale et la théorie musicale Ramiz Azizov en Azerbaïdjan et la iranienne) auprès d’Adalet Vazirov en tout en publiant plusieurs manuels composition avec Alexander Bakshi Azerbaïdjan. Il enseigne aujourd’hui pédagogiques. Il est actuellement en Russie et Sergiu Natra en Israël. Il à l’École de musique ethnique de en poste à l’Université Bar-Ilan et au a composé de nombreuses œuvres, l’Université Bar-Ilan et au Centre de Centre de musique et de danse de dont un certain nombre de pièces musique et de danse de Jérusalem-Est. Jérusalem-Est. chorales et orchestrales. La plupart des En tant qu’instrumentiste, il a interprété partitions qu’il a écrites en Israël ont Lili and Magnun (l’opéra de son père, été commandées et interprétées par Piris Eliyahu) avec le chanteur Alim des ensembles comme Musica Nova, Kasimov (Prix Unesco), ainsi que le Shesh Besh, l’Orchestre de chambre de poème Chargah (que Piris Eliyahu a écrit Ramat Gan, le Chœur Efroni, le Chœur pour la chanteuse Fergana Qasimov Hemiola, etc. Il a composé la musique et l’Orchestre de chambre d’Israël). Il du documentaire télévisé d’Ehud Ya’ari, a aussi participé à l’enregistrement The Khazar Kingdom, la musique du de nombreuses œuvres, dont Spirit of film documentaire The Last Village (Gil the East, Mizmorim et Tehilim de Piris Lesnik et Suril Eliyahu) et la musique de Eliyahu. En 2005, il a sorti un disque la pièce Simple Prayers d’Aliza Elyon- de ses propres compositions, Voices of Yisraeli. Il a par ailleurs été conseiller Judea (Adama Music). Depuis 2001, Mark en photographie sur le tournage du Eliyahu travaille avec les troupes Galili documentaire Chants of Sand and Stars Dance en Hollande et Ballet Gulbenkian (Artline Films). Pendant des années, Piris au Portugal. Il a composé pour elles des

14 DIMANCHE 13 AVRIL – 16H30 Salle des concerts

Le retour à Jérusalem II

Première partie

Musiques de la tradition juive andalouse

Ensemble Andalusi Lior Elmalich, chant, direction Hanan Levi, guitare Zeruya Elyahu, oud, banjo Eliran Elbaz, clavier Shalom Charlie Peretz, percussions Roy Messiah, percussions

entracte

Deuxième partie

Musiques de la tradition juive de Bagdad

Ensemble Bagdad-Jérusalem Elad Reuven Gabbay, chant, qanûn, direction musicale Moshe Ariel Louk, chant David Menahem, chant, flûte Yair Dalal, chant, violon, oud Avraham Agababa, percussions Erez Mounk, percussions, tabla Elad Harel, oud

Conseillers artistiques : Yair Dalal et Alain Weber.

Fin du concert vers 18h45.

15 Musiques de la tradition juive de Bagdad

La tradition juive de Babylone (au sud de la Mésopotamie, située géographiquement dans l’actuel Irak) remonte à la destruction du premier temple en 586 avant Jésus-Christ, qui entraîna l’exil du peuple juif du royaume de Juda (Palestine) vers Babylone. Dans la Mésopotamie du Nord (l’actuelle Fédération kurde d’Irak), la présence juive remonte à 720 avant Jésus-Christ. Les Juifs seront donc présents en Babylone jusqu’en 1950-1951, date à laquelle le gouvernement irakien permettra à ces derniers d’émigrer légalement en Israël. La tradition juive babylonienne s’est prolongée aujourd’hui principalement en Israël mais aussi en Angleterre, en Amérique du Nord et en Inde.

Aux VIe et VIIe siècles, la compilation du Talmud babylonien aura une grande influence sur le judaïsme et deviendra une référence encore plus importante que la version du Talmud issue de Jérusalem. Depuis la naissance de Bagdad, fondée en 762, les musiciens juifs auront un rôle primordial dans l’exécution et dans la transmission du répertoire classique arabe : le maqâm.

Les ensembles de tchagal baghadi, ensembles de musique et de chant arabes dits « de Bagdad », étaient principalement composés de musiciens juifs jusqu’à la fin des années cinquante. On retrouve dans ces ensembles l’usage notamment de la vièle à caisse de résonance en noix de coco, la djoza al-hind, ou du santour persan.

Lors du fameux congrès de musique arabe du Caire en 1932, beaucoup de musiciens juifs représentèrent la musique irakienne, dont le fameux joueur de oud Ezra Aharon (Azzer Effendi). Le compositeur juif le plus connu était le violoniste Salah al-Kuwayti, membre de l’orchestre de la Radio irakienne en 1936.

Musiques de la tradition juive andalouse

Les Juifs séfarades (de l’hébreu sefarad qui signifie Espagne) sont les descendants des Juifs venus de la péninsule ibérique, mais également des Juifs expulsés d’Espagne et du Portugal de 1492 à 1497 et de ceux qui, restés en Andalousie, se sont convertis au christianisme au XIVe siècle. Certains ont quitté l’Espagne pour s’établir en Afrique du Nord, dans l’Empire ottoman, et plus tard en Europe de l’Ouest ainsi qu’aux Amériques.

Musicalement, cette diaspora donnera naissance à différents genres liturgiques connus par exemple sous le nom de maghribi (Maroc, Algérie et Tunisie) ou d’ottomans (Turquie, Syrie, Palestine, Grèce, Bosnie, Serbie, Roumanie, Bulgarie). La grande tradition classique andalouse présente au Maghreb est appelée al ala al-andalusiyya au Maroc, gharnati en Algérie et malouf en Tunisie. Le style pentatonique et modal de cette tradition arabe sera adopté par les chantres des synagogues pour le répertoire religieux. Les genres populaires et urbains au Maroc incluent le malhoun et la qasidah, chantés par les hommes, ainsi que la nuwwah et l’aroubi, chantés par les femmes.

16 dimanche 13 avril

Ce dernier style est celui que l’on retrouve notamment dans les fêtes de mariage et de circoncision. Il évoque l’amour, la beauté de la nature, la souffrance et la solitude. Il peut aussi prendre la forme d’un dialogue chanté entre un homme et une femme.

Les fameux matruz (textuellement « broderies ») sont chantés en arabe et en hébreu simultanément. Le malhoun, lui, contient des poésies qui remontent au XVIe siècle, chantées sur les modes de la musique andalouse.

Parmi les artistes juifs célèbres du Maroc, on peut citer Sami al-Maghribi et Zohara al-Fasiya. Dès le XVIIe siècle, la présence de musiciens juifs est mentionnée au Maroc et les villes de Mogador (actuelle Agadir) et de Marrakech sont réputées pour leurs musiciens juifs interprétant le répertoire classique andalou.

Alain Weber

17 Lior Elmalich Né en 1974 et élevé à Qiryat Shmona (Israël), Lior Elmalich a été attiré par la poésie andalouse dès son plus jeune âge. Il a découvert la musique grâce à l’œuvre du célèbre poète Nisim Shushan. Tout en étudiant le piano au Conservatoire de Ramat Gan, il a commencé à se faire connaître des communautés juives espagnoles et marocaines en se produisant dans le monde entier comme « cantor » (chazanut) à partir de l’âge de treize ans. À l’issue de ses trois ans de service militaire obligatoire, qu’il a passées comme soliste dans le Chœur rabbinique de Tsahal, il a rejoint l’Orchestre andalou d’Israël, dont il est aujourd’hui encore l’un des principaux solistes. La discographie de Lior Elmalich s’est récemment enrichie de deux nouveaux albums. Le premier, Neshima (Le Souffle, composé par Eric Rudich), est une interprétation moderne de l’ancienne musique andalouse. Le second, Tsour Chehehiyani (avec le pianiste Morris Almaduni et l’Orchestre andalou d’Israël dirigé par Avi Amzaleg), est une anthologie des musiques les plus remarquables dans le style sh’abi algérien et marocain. Lior Elmalich répète actuellement un concert en solo qui mêle des compositions originales et des musiques andalouses et algériennes.

18 dimanche 13 avril

19 Et aussi…

> Concerts Mardi 13 mai, 20h > MÉDIATHÈQUE

Samedi 19 avril, 20h Cristofaro Caresana • Venez réécouter ou revoir La Caccia del Toro les concerts que vous avez aimés. Dietrich Buxtehude La Pastorale • Enrichissez votre écoute en suivant Le Jugement dernier La Tarantella la partition et en consultant La Vittoria dell’Infante les ouvrages en lien avec l’œuvre. Les Folies françoises Orazio Giaccio • Découvrez les langages et les styles musicaux à travers les repères Les Pages et les Chantres du Centre de Pastorale « Peccatori su, su » musicologiques, les guides d’écoute musique baroque de Versailles Pietro Andrea Ziani et les entretiens filmés, en ligne Olivier Schneebeli, direction Sonata a 5 sur le portail. Patrick Cohën-Akenine, violon solo http://mediatheque.cite-musique.fr Christophe Einhorn, ténor Capella della Pieta de’ Turchini Edwin Crossley-Mercer, baryton Antonio Florio, direction LA SÉLECTION DE LA MÉDIATHÈQUE Maria Ercolano, soprano Valentina Varriale, soprano En écho à ce concert, nous vous Mardi 29 avril, 20h Romina Basso, mezzo-soprano proposons… Giuseppe De Vittorio, ténor Marin Marais Rosario Totaro, ténor … de regarder Alcide (Acte III) Raffaele Costantini, basse • Chants de sable et d’étoiles : invitation Henry Purcell au voyage, un film deNicolas Kloz, Didon et Enée (Acte II) avec Ami Flammer. 1996 André-Ernest-Modeste Grétry Vendredi 30 mai, 20h La Fausse Magie (Acte II) … de lire Marc Antoine Charpentier • Musiques liturgiques juives, de Hervé Les Paladins Mors Saülis et Jonathae Roten, 1998 (avec 1 CD) • Musiques, e Jérôme Correas, direction Sacrificium Abrahae une encyclopédie pour le XIX siècle, tome 3 : La musique juive, un voyage Magali Léger, soprano In Circumcisione Domini – Dialogus inter dans le temps, par Adler Anna-Maria Panzarella, soprano angelum et pastores • Judaïsme et islam : les monothéismes Stéphanie Révidat, soprano face à la musique, par Amnon Shiloah James Oxley, ténor Il Seminario musicale Alain Buet, basse Gérard Lesne, haute-contre, direction … d’écouter Les Cris de Paris • Azazmé, par Yair Dalal et l’Ensemble Geoffroy Jourdain, chef de chœur Tarab • Shacharut, par Yair Dalal • Spirit of the East, par Piris Eliyahu > éditions • Concert Orient-Occident : dialogue des musiques chrétiennes, séfarades Musique, sacré et profane et arabo-andalouses du pourtour > Musée méditerranéen, Domaine privé Jordi € 43 7575 42, 7575 41, 7575 Collectif • 128 pages • 2007 • 19 o Savall enregistré à la Cité de la musique Concert promenade : le 3 juin 2006 Musiques et cultures (Encyclopédie) Musique sacrée, musique profane Musiques. Une encyclopédie pour le XXIe siècle (Vol. 3) Sous la direction de Jean- Du rite religieux à la célébration du Jacques Nattiez • 1166 pages • 2005 • 55 € quotidien, la musique est le dépositaire sacré d’une mémoire collective. Musiques d’Égypte De Frédéric Lagrange Le Musée propose d’entendre la musique Collection : musiques du monde mandingue des griots, un ensemble 176 pages • 1996 • 21 € klezmer d’Europe de l’Est et des airs de cantates du XVIIe siècle. Musiques liturgiques juives Parcours et escales De Hervé Roten Samedi 26 et dimanche 27 avril, Collection : musiques du monde de 14h30 à 17h30. 168 pages • 1998 • 21 € icences n | L icences Magnier | Imprimeur SIC BAF © Jean-Pierre Carte Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Maquette : Elza Gibus | Stagiaire : Émilie Moutin