N° ordre :

UNIVERSITE DE TOLIARA FACULTE DES SCIENCES FORMATION BIODIVERSITE ET ENVIRONNEMENT

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MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DDEE LICENCE PROFESSIONNELLE EN BIODIVERSITE ET ENVIRONNEMENT

« PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT DANS LES ACTIVITES AGRICOLES :

AMELIORATION DES OUTILS DE L’EDUCATION ENVIRONNEMENTALE DANS LA ZONE

DE »

(Région de Vatovavy-)

Présenté par BEZANAHARY Milavonjy

Soutenu le 20 juin 2011 devant le jury composé de :

Président de jury : Professeur DINA Alphonse

Examinateur : Madame ANDRIANJOHANY Solange

Rapporteur : Professeur REJO-FIENENA Félicitée

3ème Promotion Année universitaire 2009 – 2010

Remerciements

Nous adressons nos vifs remerciements à :  Monsieur le Professeur DINA Alphonse, Président de l’Université de Toliara, qui a bien voulu accepter d’être le Président de jury de ce mémoire ;  Le Docteur LEZO Hugues, Doyen de la Faculté des Sciences de l’Université de Toliara, qui m’a donné l’autorisation de faire ma soutenance ;  Madame le Professeur REJO-FIENENA Félicitée, Responsable de la formation doctorale en Biodiversité et Environnement à l’Université de Toliara, pour ses précieux conseils et son aide au cours des trois années d’étude à la formation LPBE, et pour avoir accepté d’être mon encadreur pédagogique pour ce mémoire;  Madame ANDRIANJOHANY Solange, Enseignant-Chercheur à L’Université de Toliara, et Responsable de la Recherche de la Formation en Licence Professionnelle en Biodiversité et Environnement, pour ses précieux conseils pendant la réalisation de ce travail, et pour avoir accepté d’être mon examinateur.  Monsieur MILY Velomila, Enseignant chercheur à l’Université de Toliara, Responsable Pédagogique de la Formation Licence Professionnelle en Biodiversité et Environnement pour son enseignement pendant ces années d’étude.  Tous les Enseignants de la Licence Professionnelle et tout le personnel administratif à l’UFR en Biodiversité à l’Université de Toliara, à qui nous exprimons notre profonde reconnaissance ;  Monsieur ANDRIAMALALA Basilys Antoine, Responsable de l’Association FIVOARANA et tout le personnel, pour leur accueil ainsi que leur encadrement sur terrain.  Ma famille, pour leur honorable soutien et leurs encouragements ;  Tous mes collègues de la 3 ème promotion de la licence Professionnelle ;  Tous ceux qui nous ont soutenus, de près ou de loin, pour l’élaboration de ce mémoire.

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TABLE DES MATIERES Introduction ______

Contexte ...... 9 Problématique...... 9 Objectif général ...... 10 Objectifs spécifiques ...... 10

Chapitre 1. Présentation de la zone d’étude ______

1. La zone Vatovavy...... 11 1.1. Localisation ...... 11 1.2. Environnement physique ...... 12 1.2.1. Relief ...... 12 1.2.2. Pédologie ...... 12 1.2.3. Climat ...... 13 a. Température ...... 13 b. Pluviosité ...... 13 c. Vents ...... 13 d. Cyclones ...... 14 1.2.4. Hydrologie ...... 15 1.3. Environnement socio-économique ...... 16 1.3.1. Population...... 16 1.3 .2. Composition et répartition ...... 16 a. Population urbaine et population rurale ...... 16 b. Répartition par classes d’âge et par sexe ...... 17 c. Composition ethnique ...... 17 1.3.3. Caractéristiques des ménages ...... 18 1.3.4. Education et environnementale (définition, situation, dans la région) ...... 18 1.3.5. Activités socioculturelles ...... 20 1.3.6. Agriculture ...... 20 1.3.7. Elevage ...... 21 1.3.8. Pêche et Ressources halieutiques ...... 21 1.3.9. Ressources minières ...... 21

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1.3.10. Industries et Artisanats ...... 22 1.3.11. Tourisme...... 22

1.3.12. Transports et communication ...... 23 1.4. Environnement naturel ...... 24 1.4.1. Biodiversité ...... 24 1.4.2. Problèmes rencontrés ...... 25 1.5. Organismes intervenants ...... 25 2. Les sites d’intervention ...... 25 2.1. La Commune rurale de ...... 26 2.2. La Commune rurale de Ranomafana ...... 27 2.3. La Commune rurale d’Antsenavolo ...... 28

Chapitre 2. Matériels et Méthodes ______

2.1. Matériels ...... 29 2.2. Méthodes ...... 30 2.2.1. Recherche documentaire ...... 30 2.2.2. Inventaire des paysages de l’environnement de la zone d’étude ...... 30 2.2.3. Diagnostic de l’état de la dégradation des formations végétales ...... 30 2.2.3.1. Visite des forêts dégradées ...... 30 2.2.3.2. Enquêtes ...... 31 2.2.4. Identification des activités agricoles étudiées lors du stage ...... 31 2.2.4.1. Liste des cultures étudiées ...... 31 2.2.4.2. Réalisation de l’étude ...... 31 2.2.5. Etude des techniques de protection de l’environnement ...... 31 2.2.6. Technique de sensibilisation ...... 32 2.2.6.1. Animation ...... 32 2.2.6.2. Evaluation...... 32

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Chapitre 3. Résultats et Discussion ______

3.1. Inventaire des paysages de l’environnement ...... 33 3.1.1. Identification des paysages...... 33 3.1.2. Ressources forestières ...... 38 3.2. La dégradation dans les sites d’étude ...... 39 3.2.1. Estimation des surfaces dégradées ...... 39 3.2.2. Causes de la dégradation ...... 39 3.2.2.2. Effets de la dégradation ...... 41 3.3. Les activités agricoles étudiées ...... 42 3.3.1. Riziculture ...... 42 3.3.1.2. Culture de café ...... 43 3.3.1.3. Culture de letchis ...... 44 3.3.2. Problèmes rencontrés ...... 45 3.4. Techniques de protection de l’environnement ...... 45 3.4.1. Terrasses horizontales (ou terrasses radicales)...... 46 3.4.2. Haies vives ...... 47 3.4.3. Murettes ...... 47 3.4.5. Reboisement ...... 48 3.5. Techniques de sensibilisation ...... 48 3.5.1. Animation-sensibilisation ...... 48 3.5.2. Evaluation...... 50

Chapitre 4. Conclusion et Recommandations ______

4.1. Conclusion ...... 51 4.2. Recommandations ...... 52 a) Pour les paysans ...... 52 b) Pour les agents de développement ...... 52 c) Pour les autorités ...... 52 d) Gestion des organisations paysannes ...... 53 e) Pour l’association Vondrona fivoarana ...... 53

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LISTE DES FIGURES

Figure 1. Carte de la zone de Vatovavy ...... 14 Figure 2. Réseau hydrographique ...... 15 Figure 3. RN11 (Mananjary – Nosy-varika) ...... 23 Figure 4. Entrée à Ranomafana ...... 24 Figure 5. Localisation des zones d’intervention ...... 26 Figure 6. Localisation des formations végétales de la Région Vatovay ...... 34 Figure7. Paysage d’Antsenavolo. …………………………………………………………29 Figure8. Ranomafana….……….………………………………………………………….37 Figure 9. Parc National de Ranomafana ...... 37 Figure 10. Canal des Pangalanes ...... 38 Figure 11. Evolution des ressources forestières naturelles (années1990 ; 2000 ; et 2005) . 38 Figure 12. Action du feu ...... 40 Figure13. Effet de l’agriculture..…………………………………………………………..33 Figure 14. Terrain de culture ...... 41 Figure 15. Superficies cultivées...... 44 Figure16.Riziculture……………...……………………………………………………….37 Figure17. Culture de café…..……...………………………………………………………44 Figure 18. Culture en pente, au bord de rivière ...... 45 Figure 19. Terrasses-horizontales ...... 46 Figure 20. Haies vives ...... 47 Figure 21. Murettes ...... 47 Figure 22. Terrain après le défrichement...... 48 Figure 23. Réunion en salle des paysans ...... 49

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Superficies des sous-préfectures ...... 11 Tableau 2. Les cours d’eau de la Région Vatovavy ...... 16 Tableau 3. Répartition de la population de la Commune rurale de Nosy Varika ...... 27 Tableau 4. Répartition de la population de la Commune rurale de Ranomafana ...... 27 Tableau 5. Répartition de la population de la Commune rurale d’Antsenavolo ...... 28 Tableau 6. Localisation des paysages dans la Région de Vatovavy ...... 34 Tableau 7. Localisation des paysages dans les 3 sites d’étude ...... 36 Tableau 8. Surfaces incendiées ou défrichées à Nosy Varika (en m²) ...... 39 Tableau 9. Importance des menaces par le district ...... 40 Tableau 10. Effets de la dégradation dans les sites d’étude ...... 41 Tableau 11. Superficies incendiées dans la Province de Fianarantsoa ...... 42 Tableau 12. Superficie occupée par la riziculture (en ha) pour l’année 2005 ...... 42 Tableau 13. Techniques appliquées à la riziculture ...... 43 Tableau 14. Liste des techniques de protection par culture ...... 46 Tableau 15. Nombre des participants aux réunions d’animation ...... 49 Tableau 16. Travaux pratiques sur le thème reboisement ...... 50 Tableau 17 . Evolution des ressources forestières naturelles ……………………Annexe IV Tableau 18. Superficies cultivés …………………………………………………Annexe IV

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ACRONYMES

BDEM : Bureau de Développement de l’Ecar Mananjary

B.D : Base des Données

C.S.A : Centre de Sécurité Agricole

CIR.AGRI : Circonscription Agricole

CIREF : Circonscription Régionale des Eaux et Forêt

C.R.I.N.F.P : Centre Régionale de l’Institut National de Formation Pédagogique

CEG : Collège de l’Enseignement Général

CRS : Catholique Relief Service

CSA : Centre de Sécurité Agricole

DREN : Direction Régionale de l’Education Nationale

D.R.D.R : Direction Régionale pour le Développement Rural

EPP : Ecole Primaire Publique

F.R.D.A : Fond Régional pour le Développement Agricole

FTM : Foibentaosarin’ny Madagasikara

ONE : Office National pour l’Environnement

ONG : Organisation Non Gouvernemental

APS : Approche Par la Situation

P.N.R : Parc National de Ranomafana

PROSPERER : Programme de Soutien aux Pôles de micro Entreprises Rurales et aux Economie Régional

R.N : Route National

S.R.I : Système de Riziculture Intensif

SAF/FJKM : Sampan’Asa Fampandrosoana FJKM

S.R.A : Système de Riziculture Amélioré

SAGE : Service d’Appui pour la Gestion de l’Environnement

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Introduction

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Contexte

La dégradation de l’environnement est une préoccupation du monde entier en tant que phénomène majeur qui affecte la viabilité de notre planète. Le développement de notre société ainsi que notre mode de production et de consommation menacent les grands équilibres naturels planétaires (VOLOLONIAINA, 2009).

A , l’environnement subit aussi cette dégradation. Madagascar l’île verte est devenue aujourd’hui l’île rouge. 80% de la forêt malagasy ont déjà disparu (FNUAP, in VOLOLONIAINA, 2009). L’agriculture, les feux et l’exploitation illicite des ressources naturelles en sont les principales causes. Ces problèmes se rencontrent aussi dans la Région Vatovavy.

La Région Vatovavy a un climat très humide, donc un climat favorable à la pratique agricole qui est l’une des principales causes de la dégradation de ces zones. C’est pourquoi, la Région Vatovavy avec la Biodiversité qu’elle renferme est actuellement menacée, menace qui peut être affiliée à un déséquilibre entre la croissance démographique et la croissance économique, ayant entraîné la paupérisation de la population (Charte de l’environnement) et une augmentation des besoins. Face à cela, les activités agricoles ont augmenté en tant que source principale de revenus pour la population paysanne. Les paysans vont alors se heurter au problème de recherche des terrains à cultiver qui se trouvent être de plus en plus insuffisants.

Problématique

L’état de l’environnement a une influence d’une part sur le rendement agricole, et d’autre part, les pratiques agricoles ont des impacts sur l’environnement. Tel est le cas de la culture sur brûlis qui réduit la surface de la forêt. Cette corrélation étroite entraîne de sérieux problèmes pour l’environnement. C’est une zone qui par l’existence des différentes pressions cycloniques ou anthropiques s’exerçant autour des phénomènes de l’or, de l’agriculture et du bois, est une zone menacée en matière de biodiversité. Ces trois sites sont tous des zones à pluviosité élevée.

Aussi pour contribuer à la conservation de l’environnement, nous avons entrepris les travaux de recherche intitulés :

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« Protection de l’environnement dans les activités agricoles : amélioration des outils de l’éducation environnementale dans la zone Vatovavy », Région de Vatovavy- Fitovinany.

Objectif général

L’agriculture occupe une place très importante dans la vie quotidienne de la population de Vatovavy. Cependant, les activités agricoles ont des impacts néfastes sur l’environnement. L’objectif général de cette étude est donc de chercher des solutions pour protéger l’environnement dans les activités agricoles.

Objectifs spécifiques

Pour réaliser ce but, les objectifs spécifiques de cette étude sont les suivants :

- Faire l’inventaire des paysages de l’environnement de la zone d’étude

- Diagnostiquer l’état de la dégradation dans cette zone

- Identifier les activités agricoles étudiées

- Former les paysans en matière d’éducation environnementale sur les techniques de protection de l’environnement

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Chapitre 1.

Présentation de la zone d’étude

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1. La zone Vatovavy

1.1. Localisation

Actuellement, dans le cadre de la politique de développement rural, la zone de Vatovavy est composée de trois sous-préfectures :  Mananjary  Nosy-Varika  L’ensemble de ces trois sous-préfectures s’étend sur 13.069 Km2 (Tableau 1). Tableau 1. Superficies des sous-préfectures

Région Sous-préfectures Superficie (Km2) %

Nosy–Varika 3730 28,54

Mananjary 5330 40,78 Vatovavy

Ifanadiana 4009 30,68

100 TOTAL 13069

La zone de Vatovavy s’étend entre 47°33 et 48°59 de longitude Est 21°71 et 20°27 de latitude Sud. Elle est limitée : - au Nord, par les sous-préfectures de Marolambo et Mahanoro, - à l’Ouest, par celles de Fandriana, Ambositra, Ambohimahasoa, Fianarantsoa II. - à l’Est, par l’Océan Indien, - au Sud, par les Disctricts d’ et de .

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1.2. Environnement physique

1.2.1. Relief

Trois sous-ensembles de reliefs se succèdent d’Ouest en Est : - la falaise, constituée par des éléments accidentés de l’escarpement de faille de l’Est malgache, dont l’altitude varie entre 500 m et plus de 1000 m. Des pentes fortes aux dénivellations importantes sont ponctuées par des chutes de rivière encadrant des vallées étroites et profondes. - La zone des collines (ou tanety) moyennes et basses, dont l’altitude varie entre 50 m et 500 m, et qui présentent un sommet arrondi et dénudé par le tavy. Elle est séparée par des vallées plus larges où se concentre la population. - La zone littorale qui s’étend sur une bande de 50 km, mais ne comporte ni delta, ni grande plaine alluviale. A l’amont d’une côte basse, sableuse et rectiligne, un système de lagunes s’insère entre des cordons littoraux et les premiers reliefs de l’arrière-pays mais, par contre, est entrecoupé de vallées et d’estuaires bordés de petites surfaces alluviales.

1.2.2. Pédologie

Sur les hauts reliefs de la falaise dominent des sols ferralitiques rajeunis, mais très fragiles, riches en humus sous forêt, favorables à une mise en valeur plus ponctuée. Les sols des hautes et moyennes collines sont ferralitiques, composés de minéraux érodés et dégradés. Les sols d’apports alluviaux et colluviaux de basses collines et de niveaux d’aplanissement côtiers présentent une texture très riche. Les dunes et cordons littoraux s’étendent le long de la côte sur une largeur inférieure à 5 km, et donnent des sols aux propriétés physiques médiocres. Les sols de pseudo-steppes des plateaux à couvert graminéen ont de bonnes propriétés physiques.

Les dunes et cordons littoraux sont inondables. (Annexe-III).

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1.2.3. Climat

La zone Vatovavy est caractérisée par le type de climat de l’Est défini par HUMBERT en 1955 (GOODMAN, 2008). Dans l’ensemble, le climat est chaud et humide. Il se caractérise par de notables différences entre la falaise et la région côtière à hiver et été chauds. Il est marqué par la proximité de la bordure occidentale de l’anticyclone de l’Océan Indien. Par conséquent, un alizé souffle constamment d’Est en Ouest, entraînant des masses d’air humide et chaud occasionnant une forte pluviométrie. Le nombre de jours de pluies par année varie entre 140 et 175. La saison pluvieuse s’étale de Décembre à Avril. Les mois les plus pluvieux sont Janvier et Février, le moins arrosé est Septembre. a. Température

Les températures et la pluviométrie moyennes annuelles varient selon l’altitude et la position par rapport à la mer. La température moyenne annuelle dépasse en général 20 °C ; Février constitue le mois le plus chaud tandis que Juillet le plus frais. (Annexe-III). b. Pluviosité

En général, le climat chaud et humide se caractérise par une pluviométrie annuelle supérieure à 1500 mm. La période pluvieuse s’étale de Décembre en Avril. La Région de Vatovavy ne connaît pas la sécheresse Aucun mois sec n’a pu être identifié malgré l’avancement de la déforestation dans la région. c. Vents

Toute la côte de la Région de Vatovavy est soumise en permanence, à l’influence de l’anticyclone du Sud-ouest de l’Océan Indien. Il dirige sur Madagascar des masses d’air généralement humides et tièdes, animées d’un mouvement Est-Ouest de l’alizé qui souffle toute l’année sur la façade orientale malgache. Ces masses d’air, subissant une ascendance orographique due aux reliefs de la région, atteignent l’état de saturation et provoquent une forte nébulosité et des pluies abondantes dans cette partie de la Côte Est.

13 d. Cyclones

Des cyclones tropicaux traversant l’Océan Indien frappent périodiquement la Région Vatovavy qui se place ainsi parmi les régions ravagées fréquemment par les cyclones. Nosy Varika et Mananjary (Figure 1) se trouvent dans le «couloir cyclonique », ce dernier s’étendant vers le Nord jusqu'à Maroantsetra. Le risque cyclonique diminue du Nord au Sud.

Figure 1: Carte de la zone de Vatovavy

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1.2.4. Hydrologie

La zone est drainée par de nombreux cours d’eau (Figure 2) (tableau 2).

Figure 2. Réseau hydrographique

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Tableau 2. Les cours d’eau de la Région Vatovavy

Région Fleuves Rivières

Vatovavy Sakaleona Masora Mananjary Fananara Namorona

Source : DRDR Manakara

Le Canal des Pangalanes qui relie les différentes lagunes entre elles, depuis Farafangana jusqu’à la limite Nord de la Région du Sud-Est, n’est navigable qu’à partir de Mananjary vers Toamasina après la réhabilitation. Les principales rivières dans les régions Mananjary - Manakara prennent leur source dans la zone accidentée de la falaise ; elles présentent un profil rapide et heurté, ponctué par des chutes dans leur cours supérieur ; elles gagnent ensuite les régions basses où elles s’étalent largement dans un cours lent et sinueux cherchant difficilement son débouché vers la mer à travers le cordon littoral dunaire. Au Nord, la Sakaleona (Figure 2) traverse des vallées larges et fertiles aux environs d’Ambody, à proximité de Sahavato, puis dépose ses alluvions à Nosy-Varika.

1.3. Environnement socio-économique

1.3.1. Population

En 2009, selon les enquêtes effectuées auprès du Service de la population, La Région de Vatovavy comprenait 830 000 habitants (source population). La densité moyenne s’élevait à 51, 20 habitants / km 2. La répartition de la population s’avère presque uniforme pour les sous-préfectures de Mananjary et de Nosy-Varika où se trouve la concentration humaine la plus importante; Ifanadiana, la plus enclavée, enregistre une plus faible densité de la population.

1.3 .2. Composition et répartition a. Population urbaine et population rurale

La Région présente un fort trait rural. Ainsi, plus de 80% de la population est classée « population rurale ». Ce contexte se voit directement dans la vie quotidienne (niveau de vie, tenues vestimentaires, activités et autres signes ruraux …).

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On considère arbitrairement la population des chefs-lieux de sous-préfecture comme une population urbaine, alors qu’en fait, à part les capitales de province, il s’agit de petites bourgades comportant une proportion importante d’agriculteurs. Le taux d’urbanisation est faible, 11% seulement dans la sous-préfecture de Mananjary, la capitale économique de la région. b. Répartition par classes d’âge et par sexe

La pyramide de la ville de Mananjary montre, pour les deux sexes, un excédent dans les classes d’âges 10 - 20 ans, ce qui est caractéristique des milieux urbains (élèves des collèges et lycées, chômeurs, petits métiers divers). Les pyramides des autres centres urbains ont une structure tout à fait équilibrée : ce sont de petites bourgades qui ne constituent pas des centres d’attraction pour les populations rurales. Les pyramides des âges montrent que l’effectif des femmes est supérieur par rapport à celui des hommes, dans le milieu urbain et le milieu rural pour les sous- préfectures de Nosy Varika et de Mananjary tandis que pour celle d’Ifanadiana, les pourcentages des femmes et des hommes sont à peu près similaires. c. Composition ethnique

Les Antambahoaka constituent le groupe ethnique dominant dans la plaine côtière de Mananjary. Les Tanala et les Betsimisaraka occupent respectivement la falaise forestière et le Nord de Nosy-Varika. Les zones de falaise sont occupées par les Tanala et les Sahafatra. Les Merina et les Betsileo sont minoritaires dans la Région de Vatovavy. Mananjary est la capitale des Antambahoaka, mais elle rassemble une population très hétérogène dans laquelle ce groupe représente moins d’un tiers. Dans l’espace urbain, le quartier Antambahoaka de Masindrano s’étend entre la mer et la lagune. Les Tanala sont nombreux à Ifanadiana, Nosy-Varika et à Mananjary où ils cultivent le café, le poivre et la canne à sucre. Eleveurs Antemoro et cultivateurs Tanala s’affrontent souvent dans les régions de Sandrohy, d’Anosimparihy ou de Namorona.

Enfin, les pays Betsimisaraka s’étendent traditionnellement au Nord de Nosy- Varika. Certains clans occupent cependant les plaines côtières du Sud jusqu’à Mananjary. Les Betsimisaraka Tatsimo représentent plus de la moitié de la population à Marosangy, Marofototra, Morafeno, Andranambolava et à Tsiatosika, et cultivent des produits de rente.

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1.3.3. Caractéristiques des ménages

En général, le nombre de personnes par ménage ne dépasse pas 6 et ne descend guère en dessous de 5. La proportion des femmes, chefs de ménage, varie entre 10 et 20 %. Dans la ville de Mananjary, cette proportion est très élevée, cela reflète le caractère urbain de l’agglomération. C’est là aussi que l’accès à l’enseignement et l’éducation est le plus favorisé. Plus de 94% des Chefs de ménages sont agriculteurs. En effet, la Région de Vatovavy s’avère une zone à vocation agricole, et la production des cultures de rente constitue la principale activité de la population.

1.3.4. Education et environnementale (définition, situation dans la région)

Par définition, l’éducation relative à l’environnement (ERE). La notion d’éducation relative à l’environnement se déploie depuis les années 70. De nombreuses définitions lui sont données dans le cadre des processus internationaux organisés par les Nations unies, ainsi que par les acteurs de la société civile. L’ERE définit l’environnement de façon globale et transversale et vise également à la transformation individuelle et collective.

"L’’éducation relative à l’environnement est le processus de reconnaissance des valeurs et de clarification de concepts qui développent les compétences et les attitudes nécessaires pour comprendre et apprécier les relations entre les personnes, leur culture et leurs contextes biologiques et physiques. L’éducation relative à l’environnement comporte aussi une démarche décisionnelle et d’autoformation du comportement par rapport à la qualité environnementale" (IUCN, 1971).

En 1976 la Conférence des Nations unies de Belgrade donne la définition suivante : "L’’objectif de l’éducation relative à l’environnement est de développer une population mondiale consciente et engagée dans l’environnement et dans les problèmes qui y sont liés ; dotée des connaissances, des compétences, des attitudes, des motivations et de l’engagement à travailler individuellement et collectivement pour la solution des problèmes actuels et pour la prévention des problèmes futurs".

En 1987, l’Unesco et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement définissent un cadre de référence sur l’éducation et la formation relatives à l’environnement (Congrès international, Moscou).

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Objectif global

L’objectif global de l’éducation environnementale est de former une population mondiale consciente et préoccupée de l’environnement et des problèmes s’y rattachant, qui aura les connaissances, les compétences, l’état d’esprit, les motivations et le sens de l’engagement qui lui permettront de travailler individuellement et collectivement à résoudre les problèmes actuels et à empêcher qu’il ne s’en pose de nouveaux.

Il s’agit donc d’aider à faire clairement comprendre l’existence et l’importance de l’interdépendance des questions économiques, sociales, politiques et écologiques dans les régions tant urbaines que rurales ; de donner à chaque individu la possibilité d’acquérir les connaissances, le sens des valeurs, les attitudes, l’intérêt actif et les compétences nécessaires pour protéger et améliorer l’environnement ; et d’inculquer de nouveaux modes de comportement aux individus, aux groupes et à la société dans son ensemble.

Objectifs

Dans cet appui à l’éducation environnementale, différents objectifs sont donc à considérer et à acquérir (WILKIPEDIA, 2006). Nous pouvons citer : La prise de conscience : aider les groupes sociaux et les individus à prendre conscience de l’environnement global et des problèmes connexes ; favoriser leur sensibilisation à ces questions. La connaissance : aider les groupes sociaux et les individus à acquérir une expérience variée ainsi qu’une connaissance fondamentale de l’environnement et des problèmes connexes. L’é tat d’esprit : aider les groupes sociaux et les individus à acquérir un sens des valeurs, des sentiments d’intérêt pour l’environnement afin qu’ils puissent participer activement à l’amélioration et à la protection de l’environnement. La compétence : aider les groupes sociaux et les individus à acquérir les compétences nécessaires à la définition et à la solution des problèmes environnementaux. La participation : donner aux groupes sociaux et aux individus la possibilité de contribuer activement à tous les niveaux, individuels et collectifs, pour solutionner les problèmes environnementaux.

Dans la région de Vatovavy –Fitovinany et plus particulièrement la zone de Vatovavy, l’insuffisance des mesures de préventions et de protection et l’insuffisance de l’éducation de la population sur les risques environnementaux sont grandes ; La zone est frappée

19 périodiquement par le Cyclone et les zones de cultures sont exposées au risque d’inondation et autres risques environnementaux et catastrophes.

Dans l’ensemble, le paysage de la région est riche en biodiversité et revêt un intérêt touristique particulier. Sur les paysages naturels et ruraux, les pressions les plus importantes ont pour origine l’évolution de l’activité agricole, déforestation, feux de brousse, etc. Le manque de civisme de la part de la population sur le respect du paysage existe encore d’où la nécessité d’un appui de formation à la population.

Actuellement, le taux de scolarisation des enfants est égal à 72%. Il y avait 502 EPP, 48 CEG et 04 Lycées publiques dans la région. Le nombre des établissements privés est insuffisant. Le nombre d’élèves par enseignant varie entre 49 et 77 dans la région concernée pour le niveau I, entre 25 et 30 pour le niveau II et niveau III. (Source DREN) Le pourcentage des filles fréquentant les écoles est de 40% en moyenne

1.3.5. Activités socioculturelles

L’infrastructure culturelle et socio-éducative de la zone Vatovavy est insuffisante, très peu équipée et marquée par une grande disparité au niveau de la répartition spatiale. Dans la sous-préfecture d’Ifanadiana, grâce à la station thermale, Ranomafana connaît une animation particulière le jour du marché ainsi que pendant les fêtes et les jours de vacances scolaires avec une affluence de visiteurs venant de toute part. Au niveau scolaire, le sport se développe comme une matière enseignée. Les équipes scolaires participent à des compétitions inter-établissements. Les disciplines sportives les plus pratiquées sont le football, le basket-ball ou le volley-ball.

1.3.6. Agriculture

Dans l’ensemble, la zone est favorable aux cultures de rente, en particulier le café ; ce dernier occupe une part importante dans les surfaces cultivées et est installé avec des plantes d’ombrage caractéristiques sur le bas des pentes, les collines et les plaines non inondées. Cependant la vieillesse des caféiers et l’absence de régénération des plants affectent le niveau et la qualité de la production. Pour les autres spéculations de rente, la production du poivre ( Piper nigrum ), et de la canne à sucre ( Saccharum officinarum ) reste faible. La culture fruitière est abondante, surtout la banane (Mussa sapientum) qui vient seconder le café ( Coffea canephora ou Coffea arabica ) dans la zone de Mananjary avec les 20 agrumes ( Citrus sinensis, Citrus grandis, Citrus mandarina) et les letchis (Lychée sp ; F.Sapindacées). Globalement, l’agriculture reste tributaire du régime des pluies. Sur les falaises, les accidents de relief et l’exiguïté des vallées aménageables limitent les surfaces en riz irrigué et la population locale a recours à la culture du riz ( Oriza sativa ) sur brûlis. Dans la partie côtière, les problèmes de crue et d’engorgement concernent la majorité des vallées rizicoles et les aménagements hydro agricoles sont, pour la plupart, endommagés La superficie physique de la Région est égale à 1.306.900 ha avec la surface cultivée égale à 180.894 ha soit 14,29 % (Source : Service des Statistiques Agricoles).

1.3.7. Elevage

Tous les types d’élevage sont pratiqués dans la Région malgré les conditions des milieux relativement difficiles. L’élevage de bovins prédomine suivi de près par l’élevage de porcins. Pour satisfaire les besoins quotidiens, la plupart des ménages pratiquent l’apiculture, l’aviculture, et l’élevage de lapins.

1.3.8. Pêche et Ressources halieutiques

La pêche se fait par des méthodes traditionnelles utilisant des matériels simples tels que les pirogues et filets individuels, en général, et pirogue à voile pour la pêche en zone éloignée. Les produits se vendent sur le marché local mais commencent à envahir progressivement le marché d’Antananarivo, voire même les marchés extérieurs.

1.3.9. Ressources minières

La Région dispose des ressources du sous-sol importantes. Il s’agit principalement de : - cristal de roche - or - émeraude - béryl - quartz L’exploitation de ces ressources se situe dans un cadre traditionnel mais l’utilisation de matériel moderne s’effectue timidement dans quelques localités.

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1.3.10. Industries et Artisanats

L’agro-industrie est très peu développée à Mananjary. La zone de Vatovavy accuse un retard considérable dans le secteur agro-industriel. L’activité de ce secteur est donc limitée et n’a que quelques unités d’envergure. Des petites et moyennes unités artisanales formelles sont concentrées dans la ville de Mananjary. Le travail du bois, grâce aux actions de reboisement, est en pleine progression ; le nombre de menuisiers et charpentiers ne cesse de croître dans tous les villages. La fabrication de briques est en phase de vulgarisation. Il faut noter que dans le Sud-est, l’artisanat offre des services aux petits charpentiers et menuisiers. Les nattes, chapeaux, sacs et autres produits sont vendus sur les marchés locaux. Par ailleurs, le secteur artisanal attire quelques paysans ou jeunes en quête de complément d’argent et ce en dehors de l’activité agricole.

1.3.11. Tourisme

Le tourisme est une activité en pleine expansion dans le Sud- Est de la Grande Ile. Compte tenu des potentiels dont dispose la Région en matière touristique (plage, arrière- pays vaste et riche en biodiversité…), Mananjary est la seule ville bénéficiant de la retombée du tourisme (écotourisme avec l’existence du Parc de Ranomafana, tourisme de découverte, tourisme de croisière …).

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1.3.12. Transports et communication

La Région de Vatovavy est traversée par 3 routes nationales : La RN 25 est entièrement bitumée entre Vohiparara et Mananjary La RN 12 (Irondro - Manakara - Farafangana - Vangaindrano) est totalement goudronnée La RN 11 (Mananjary - Nosy Varika) n’est pas entretenue.

Figure 3. RN11 (Mananjary – Nosy-varika)

Source. Bezanahary, 2011

En plus, le Canal des Pangalanes assure le transport fluvial qui relie Nosy-Varika et Mananjary. (Monographies régionales et communales)

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1.4. Environnement naturel

1.4.1. Biodiversité

La Région de Vatovavy figure parmi les zones les plus riches en matière de biodiversité. Les formations forestières présentent d’importantes variétés d’espèces et des taux d’endémismes élevés. Le Parc National de Ranomafana (PNR) est une grande opportunité pour la Région de Vatovavy. Ce site environnemental est conservé par Madagascar National Parc. C’est un site très connu sur le plan national et international pour l’importance de sa faune et de sa flore.

Figure 4. Entrée à Ranomafana (source : Bezanahary. M)

Il a été créé par décret n° 91/250 du 07 mai 1991 avec une superficie globale de 46.752 ha (y compris les enclaves) et une superficie réelle de 43.550 ha. Au niveau littoral, est identifiée une série de paysages et d’écosystèmes variés. Au-delà des marais maritimes, le littoral commence en général par une zone de cordons dunaires suivie d’une plage constituée de sables fins.

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1.4.2. Problèmes rencontrés

Les menuiseries et charpenteries sont en pleine expansion, et ont pour effet le déboisement, en plus des feux de brousse qui sévissent annuellement dans la région. Le relief de la zone de Ranomafana (et plus particulièrement de Kianjavato) est favorable aux éboulements. La conjugaison de ces différents facteurs conduit à l’ensablement des rizières et des plaines, à la détérioration des infrastructures routières et à l’inondation fréquente des bas- fonds. Il faut noter les problématiques environnementales tout le long de la zone côtière. Là, les sables littoraux ne sont pas exploités mais la plupart des plages près des habitations sont polluées par les déjections humaines et animales ainsi que les ordures ménagères. Le littoral est surtout exploité pour les constructions hôtelières dont l’aménagement des terrains tend à dégrader l’environnement.

1.5. Organismes intervenants

Plusieurs organismes interviennent dans les domaines social et environnemental.

2. Les sites d’intervention

Trois Communes ont été choisies pour faire l’objet de descente, dont la Commune rurale de Nosy Varika district de Nosy Varika, la Commune rurale d’Antsenavolo district de Mananjary et la Commune rurale de Ranomafana district d’Ifanadiana (Figure 5).

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Figure 5: Localisation des zones d’intervention

2.1. La Commune rurale de Nosy Varika

Le Chef lieu de la Commune rurale de Nosy Varika se situe à 100 km de la Commune rurale de Tsiatosika en suivant la route nationale 11. Elle est limitée :  au Nord par la Commune rurale de Fiadanana  au Sud par la Commune rurale Ambahy  à l’Ouest par Sahavato  Et à l’Est par l’océan indien

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Le nombre total de la population est de 78944 (en 2009).

Tableau 3. Répartition de la population de la Commune rurale de Nosy Varika

Nom de la Plus de 0 à 5 ans 6 à 10 ans 11 à 14 ans 15 à 17 ans Total Commune 18 ans

Nosy Varika 4.829 8.019 2.936 1.843 21.846 39.471

Source : Commune de Nosy Varika

Les cultures de café et de poivre étaient très dominantes autrefois. Actuellement, ces cultures sont en voie de disparition à cause de la chute des prix et sont peu à peu remplacées par la culture de vanille. La culture de riz est la principale activité, mais la production reste insuffisante

2.2. La Commune rurale de Ranomafana

La Commune rurale de Ranomafana se trouve à 23 Km du Chef lieu de district d’Ifanadiana. Elle est limitée :  à l’Est par la Commune rurale de Kelilalina

 à l’Ouest la Commune rurale d’Androy et la Commune rurale d’Ambalakindresy

 au Sud par la Commune rurale de Marotoko

 et au Nord par la Commune rurale d’Ambohimiera

L’effectif total de la population dans la Commune rurale de Ranomafana est de 27.175 (en 2008), répartie par classes d’âge (Tableau 4).

Tableau 4. Répartition de la population de la Commune rurale de Ranomafana

Nom de la Plus de 0 à 5 ans 6 à 10 ans 11 à 14 ans 15 à 17 ans Total Commune 18 ans

Ranomafana 2.587 5.362 1.954 1.021 16.251 27.175

Source : Commune de Ranomafana

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Le Parc national de Ranomafana tient une grande place pour les activités génératrices de chaque ménage mais en général, la plupart des gens est agriculteur.

2.3. La Commune rurale d’Antsenavolo

La Commune rurale d’Antsenavolo se trouve à 49 Km à l’Ouest de la ville de Mananjary. Elle est limitée  à l’Est par la Commune rurale de Tsaravary

 à l’Ouest la Commune rurale de Kianjavato, Andonabe et Manakana Nord

 au Sud par la Commune rurale d’Anosimparihy

 et au Nord par la Commune rurale de Marokarima

En 2008, le nombre total de la population est de 28.758. Elle se repartie par classes d’âge. La population est jeune, 41 % se situe entre 0 et 17 ans (Tableau 5).

Tableau 5. Répartition de la population de la Commune rurale d’Antsenavolo

Nom de la Commune 0 à 5 ans 6 à 10 ans 11 à 14 ans 15 à 17 ans +18 ans Total

Antsenavolo 2.423 6.158 2.025 1.131 17.021 28.758

Source : Commune d’Antsenavolo

La base de l’économie d’Antsenavolo est l’agriculture, plus précisément les cultures de rente, mais l’apiculture se développe aussi beaucoup dans cette commune.

28

Chapitre 2.

Matériels et Méthodes

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2.1. Matériels

Pendant les enquêtes, les interviews, la réunion avec les communautés de base, et aussi pendant les travaux pratiques que nous avons effectués, on a utilisé les matériels suivants :

• Enquête et formation :

- dictaphone pour enregistrer l’explication apportée par les personnes enquêtées et pendant l’interview, et aussi les fournitures bureautiques pour la prise des notes.

- Papier emballage, Marker, papier A4 et stylos pendant la réunion avec la population pour donner la formation et à titre de séance de sensibilisation.

• Pour les travaux de terrain :

Appareil photographique pour prendre des photos pendant toute l’étude ;

Vidéo projecteur et groupe électrogène pour la sensibilisation ;

Sonorisation pour l’animation ;

Mètre pour prendre la mesure des surfaces.

• Pour les travaux pratiques :

- Bêche

- Pépinière pour le reboisement

- Arrosoirs

Des matériels informatiques sont utilisés pour les traitements des données dans la réalisation de ce mémoire.

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2.2. Méthodes

2.2.1. Recherche documentaire

Avant d’entamer l’étude sur terrain et même pendant l’étude, nous avons fait des visites dans les centres de documentation suivants :

- Bibliothèque de l’Alliance Française de Mananjary pour les documentations.

- au Bibliothèque du CRINFP Mananjary

- Bibliothèque TSIEBO Calvin de l’Université de Toliara à Maninday - Bibliothèque de la Formation Doctorale en Biodiversité et Environnement de la Faculté des Sciences de l’Université de Toliara (CEDRATOM)

- La documentation se trouvant à la Circonscription des Eaux et Forêt de Mananjary (CIREF)

- Recherches sur internet.

2.2.2. Inventaire des paysages de l’environnement de la zone d’étude

Pour approfondir nos connaissances sur notre zone d’étude, nous avons visité d’abord la mairie pour la recherche de la monographie communale et aussi pour se présenter au maire. Après, nous avons fait une descente sur terrain pour observation directe des différents points d’étude de notre sujet. Une personne-ressource locale nous a servi de guide. Cette zone a une grande variété de paysages. Ce qui justifie encore notre choix du sujet.

2.2.3. Diagnostic de l’état de la dégradation des formations végétales

2.2.3.1. Visite des forêts dégradées

Pour la visite, nous utilisons un mètre pour prendre la mesure des surfaces dégradées que nous avons rencontrées.

A Nosy-varika, nous avons visité trois sites dégradés, et de même à Antsenavolo et Ranomafana. Les sites visités sont tous dégradés par l’activité agricole, plus précisément par les feux et le tavy.

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2.2.3.2. Enquêtes

Avant d’effectuer les enquêtes sur terrain, nous avons élaboré les fiches d’enquête (Annexe-II) en posant comme thème : « les causes et effets de la dégradation ». La méthode utilisée est celle du MARP (Méthode Accélérée pour la Recherche Participative). Nos cibles sont les paysans. Nous avons fait des interviews et organisé des réunions avec les paysans (fokonolona) ou les communautés locales de base en collaboration avec le chef quartier.

2.2.4. Identification des activités agricoles étudiées lors du stage

2.2.4.1. Liste des cultures étudiées

Différents types de cultures sont trouvés dans la zone Vatovavy, mais nous avons centré notre étude sur trois types seulement : la riziculture, la culture de café, la culture de letchis. Le choix s’est fait selon l’abondance de ces cultures et leur valeur économique.

2.2.4.2. Réalisation de l’étude

L’étude a commencé par une enquête avec questionnaire (Annexe II). Les cibles sont les cultivateurs. Nous avons enquêté cinq personnes pour chaque site. Les thèmes concernent les cultures que nous avons choisies ainsi que les techniques appliquées par les cultivateurs.

La descente sur les champs a pour but de confirmer les données collectées.

2.2.5. Etude des techniques de protection de l’environnement

Nous avons utilisé deux méthodes successives : d’abord les travaux théoriques, puis une séance pratique de formation des paysans participants. La méthode APS (Approche Par la Situation) est utilisée pendant cette formation, c’est une technique d’approche pédagogique pour mettre le participant dans le bain. Ensuite, les travaux pratiques, pour évaluer les connaissances que nous avons enseignées dans la formation. Les techniques de protection sont les murettes, les haies vives, et les terrasses horizontales, selon le type de culture.

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2.2.6. Techniques de sensibilisation

2.2.6.1. Animation

Assurer le rôle d’animateur n’est pas facile. En effet, l’animation exige de suivre des méthodes pour pouvoir convaincre. A cette étape, nous avons organisé une réunion en salle, et le thème que nous avons abordé c’est la protection de l’environnement dans les activités agricoles. Les travaux à réaliser s’effectuent toujours en groupe.

Voici les méthodes d’animation que nous avons pratiquées pendant l’animation :

 Identification des facteurs clés de succès  Maîtrise des techniques de prise de parole  Gestion des moments clés de l’animation  Mise en place des évaluations intermédiaires  Gestion de groupe  Identification du style d’animation de formation. Et nous avons fini par l’exposé des thèmes qui entoure le thème principal comme le reboisement, plantation, haies-vive, Murette et terrasses-horizontales.

2.2.6.2. Evaluation

Ce sont des travaux pratiques de la formation que nous avons évalués. Nous avons choisi l’un des thèmes qu’on avait dans la formation pour évaluer le savoir des participants. Le thème choisi était le reboisement.

32

Chapitre 3.

Résultats et Discussion

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3.1. Inventaire des paysages de l’environnement

3.1.1. Identification des paysages

Cette zone se caractérise par la diversité de ses paysages tant du côté terrestre que côtier. Généralement, des reliefs accidentés dominent avec des forêts secondaires en cours de dégradation sinon des lambeaux forestiers en disparition. Au niveau de la zone côtière, la façade maritime constitue une zone dunaire, riche en ressources halieutiques (langoustes, camarons, poissons). C’est une façade rectiligne et à lagunes avec une côte poissonneuse favorable au développement maritime et parsemée de nombreux plans d’eau au niveau aussi bien des embouchures des fleuves que des falaises. La végétation de la Région de Vatovavy (Figure 6) comprend principalement :  les Forêts secondaires (savoka) :  les Formations graminéennes à base d’ Aristida  les formations littorales  les Tavy et déboisement  les réserves forestières

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Figure 6. Localisation des formations végétales de la Région Vatovavy

Tableau 6. Localisation des paysages dans la Région de Vatovavy

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Désignation Localisation les Forêts secondaires moyennes collines (savoka ) les ravinala (Ravenala madagascariensis ) et zones côtières bambou (Bambusa vulgaris) les Forêts-galeries moyennes et basses collines les Formations graminéennes à base d’ Aristida embouchures les Viha – Zozoro (Typha angustifolia) Région de Mananjary les Tavy et déboisement 2500 ha/an (déboisement) les réserves forestières réserve forestière de 1ère importance (Ifanadiana), parc national de Ranomafana.

Source : DRDR Manakara

Cette zone est encore verte malgré les phénomènes de destruction. Il est urgent de la protéger. Elle a encore une grande potentialité en biodiversité. Pendant notre descente sur terrain, nous avons rencontré des variétés des paysages (Tableau 6).

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Tableau 7. Localisation des paysages dans les 3 sites d’étude

Sites Formation végétale Familles Espèces dominantes dominantes Nosy varika -Forêt dense humide (à -Euphorbiacées -Uapaca thouarsii (Voapaka) l’ouest) -Sapotacées -Sideroxylon sp. (Nato)

-Légumineuses -Dalbergia baroni (Voamboana)

-formation graminéenne (à -Graminées Aristida sp. l’Est au bord de l’océan) -formation de montagne (au -Bambusa arundinacea Nord et au Sud) - Crassulacées -Ravenala madagascariensis (bemavo) -formation littorale (au bord -Typhacées -Typha anguistifolia du Canal des Pangalanes) -Myrtacées -Melaleuca leucodendron (ôly) Antsenavolo -Reboisement -Myrtacées -Eucalyptus maculata -Eucalyptus longifolia -Forêt dégradée - Crassulacées -Ravenala madagascariensis (bemavo) Ranomafana -forêt dense humide -Clusiacés -Calophyllum parviflorum sempervirente (Vintanina) -Flacourtiacées -Casearia nigrescens (Hazomalany) -Ebénacées -Dyospyros perieri (hazomainty) -Burséracées -Canarium sp. (Ramy)

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Figure 7. Paysage d’Antsenavolo Figure 8. Ranomafana

(Source : Bezanahary, 2011)

Figure 9. Parc National de Ranomafana (source : Bezanahary, 2011)

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Figure 10. Canal des Pangalanes (source : Bezanahary, 2011)

3.1.2. Ressources forestières

Les ressources forestières naturelles de la Région de Vatovavy ont diminué en 10 ans (Figure 11).

Figure 11. Evolution des ressources forestières naturelles (années1990 ; 2000 ; et 2005)

(Source : Service des statistiques agricoles, 2007)

La vitesse de dégradation est vraiment très rapide. De 1990 à 2000, les surfaces dégradées recouvrent 65.801ha ; et en cinq ans (2000-2005) 15.938 ha de superficie forestière sont cultivés. Ces chiffres expriment directement la menace de la forêt dans la zone Vatovavy. L’avenir de l’environnement de Vatovavy est en danger.

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3.2. La dégradation dans les sites d’étude

3.2.1. Estimation des surfaces dégradées

Tableau 8. Surfaces incendiées ou défrichées à Nosy Varika (en m²)

Sites station 1 Station 2 station 3 TOTAL (m²)

Nosy varika 375 2500 1000 3875

Station 4 Station 5 Station 6

Antsenavolo 525 700 860 2085

Station 7 Station 8 Station 9

Ranomafana 800 375 500 1675

La surface incendiée ou défrichée dans les sites visités a été surtout provoquée par l’activité agricole. Aujourd’hui, le district de Nosy varika tient le premier rang pour l’agriculture dans la zone de Vatovavy.

La surface occupée par une personne n’est pas assez grande, aussi l’accroissement du nombre des cultivateurs est la source de l’accroissement des besoins en superficies amenagées.

3.2.2. Causes de la dégradation

Les pressions dans la Région sont surtout anthropiques. Ces pressions sont : - la pratique du tavy et les techniques traditionnelles de culture, - l’extension de l’agriculture - l’exploitation forestière irrationnelle, - les besoins en bois, - les feux de brousse, -la pollution fécale, -la pression démographique, - les dépôts d’ordures.

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Mais, les principales menaces qui pèsent sur les ressources naturelles de la Région sont les feux de brousse, le défrichement, les coupes illicites et l’exploitation minière (Tableau 9).

Tableau 9. Importance des menaces par le district

Districts 1ère rang 2ème rang 3ème rang 4ème rang

Exploitation Mananjary Feux de brousse Tavy Coupe illicite minière

Exploitation Coupe illicite de Ifanadiana Tavy Feux de brousse minière bois

Coupe illicite de Exploitation Nosy varika Tavy Feux de brousse bois minière

(Source : monographie régionale)

Le Tavy et les feux de brousse sont les pressions les plus importantes dans cette zone. Ces pressions sont étroitement liées à l’extension des terrains de culture et l’exploitation illicite des bois d’œuvre.

Figure 12. Action du feu Figure 13. Effet de l’agriculture

(Source : Bezanahary, 2011)

40

Figure 14. Terrain de culture

(Source : Bezanahary, 2011)

3.2.2.2. Effets de la dégradation

Plusieurs effets se manifestent (Tableau 10). L’aménagement de terrains de grande surface entraîne une réduction des ressources naturelles liées aussi à l’abaissement de la pluviométrie et à l’éboulement de terre pendant la saison des pluies. Ce phénomène peut provoquer l’ensablement des terrains comme le cas de Nosy varika et ralentir l’écoulement des fleuves.

Les feux entraînent la brûlure des substances organiques dans le sol qui devient par conséquent stérile.

Tableau 10. Effets de la dégradation dans les sites d’étude

Sites Effets de la dégradation

-ensablement des terrains Nosy varika -éboulement des sols

-le manque d’eau -augmentation de la température Antsenavolo -érosion des bassins versant -stérilisation du sol

Ranomafana -éboulement de terre

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Voici un exemple des dangers sur l’effet des feux : L’évolution des feux dans la Province de Fianarantsoa a été suivie par l’ONE entre 1993 et 1997 (Tableau 11).

Tableau 11. Superficies incendiées dans la Province de Fianarantsoa

Année Superficies incendiées (1993 à 1997) (en ha) 1993 208.630

1994 54.245

1995 44.709

1996 160.848

1997 57.725 Source : ONE, 1999 Les feux provoquent des dangers sur notre environnement. Des milliers d’ha de forêts ont été brûlés (Tableau 11).

3.3. Les activités agricoles étudiées

3.3.1. Riziculture

Le riz est un aliment de base pour les Malgaches. La riziculture tient une place très importante à Madagascar. Le gouvernement et les paysans s’efforcent d’améliorer les techniques de cette culture. Or, à cause de la paupérisation et de la rapide croissance démographique de la population, l’espace à cultiver n’est plus suffisant dans la zone Vatovavy. Les paysans recourent à l’extension des terrains cultivables.

Tableau 12. Superficie occupée par la riziculture (en ha) pour l’année 2005

District Superficie cultivée (ha)

Mananjary 15.090

Nosy varika 15.170

Ifanadiana 7.330

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Source : service de la statistique agricole

Les techniques de riziculture appliquées par les paysans sont :

Tableau 13. Techniques appliquées à la riziculture

Techniques Traduction Mode de la réalisation

Culture traditionnelle Voly vary saritaka Simple et facile, car elle n’a besoin que d’une bêche et d’un couteau pour le labour.

Système de la Riziculture Voly vary Exige de l’espace ; le choix des graines et intensive (SRI) manaram-penitra de l’ordre (repiquage à la ligne)

Système de la Riziculture Voly vary Utilisation des matériels modernes comme améliorée (SRA) nohatsaraina la charrue, le tracteur et aussi des engrais biologiques.

La plupart des paysans de la zone d’étude sont encore restés aux techniques traditionnelles à cause de leur simplicité d’utilisation. La présence de la variété des techniques exprime la préoccupation du gouvernement pour la riziculture. Le CSA (Centre de Sécurité Agricole) assure la formation des paysans à l’application de SRI et SRA.

Pour ce type de culture, nous avons pratiqué les terrasses horizontales. C’est une étendue de terre horizontale plus ou moins large, installé sur les versants et disposé en échelle, la culture étant réalisée sur la partie horizontale.

3.3.1.2. Culture de café

Il n’y a qu’une seule technique utilisée : c’est la technique traditionnelle du bouturage. La culture de café occupe une superficie de 17.420 ha dans la zone de Vatovavy.

Nous avons utilisé les haies vives comme protection. C’est presque la même technique que pour la terrasse horizontale mais elles se différencient au niveau de la largeur de la terrasse. Celle des haies vive est moins large. Elles sont installées sur le talus bordant des parallèles et disposé en échelle. L’implantation s’effectue en rangées et suit la forme de la courbe de niveau.

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3.3.1.3. Culture de letchis

Comme pour le café, c’est toujours la technique traditionnelle de marcottage qui est utilisée par les cultivateurs, à cause de la rapidité de la production par rapport à la culture utilisant la graine. La culture de letchis occupe 2.570 ha dans la zone de Vatovavy.

Les techniques de protection appliquée sont les murettes. Comme son nom l’indique, c’est un petit mur formé de cailloux superposés installé au bord du versant contre le talus. La culture est déposée sur le sol au dessus.

Figure 15. Superficies cultivées

(Source : service de la statistique agricole 2007)

La superficie physique de la Région est égale à 1.306.900 ha, alors que la surface cultivée est de 180.894 ha d’où 14,29%. Cette donnée montre aussi la superficie dégradée par l’activité culturale.

Figure 16. Riziculture Figure 17. Culture de café

(source : Bezanahary, 2011)

44

3.3.2. Problèmes rencontrés

L’abondance des reliefs dans cette partie pose de sérieux problèmes pour l’agriculture. Sur la falaise, les accidents de relief et l’exiguïté des vallées aménageables limitent les surfaces destinées au riz irrigué. La population locale a alors recours à la culture du riz sur brûlis (tavy). Ce phénomène intensifie la dégradation des ressources naturelles dans cette zone. En outre, la mise en place des cultures non persistantes sur les pentes telles que la culture des maniocs, des haricots et la riziculture. Ces types de culture provoquent des défrichements et aussi des feux.

Figure 18. Culture en pente, au bord de rivière (Source : Bezanahary, 2011)

Les autres problèmes que nous avons rencontrés sont : - la déforestation - la dégradation de la biodiversité au niveau du corridor - l’ensablement. - l’érosion des bassins versants et la dégradation des sols - la dégradation de l’environnement urbain. En outre, les paysans ont peur du changement et de l’introduction des nouvelles méthodes ; tout ce qui est extérieur à la communauté villageoise est objet de méfiance (RAKOTONDRALAMBO, 1988).

3.4. Techniques de protection de l’environnement

Nous avons évoqué quatre techniques de protection : la terrasse horizontale, les haies vives, les murettes, le reboisement.

45

Les trois premières sont spécifiques pour les cultures sur pente ; le reboisement est utilisé pour réhabiliter les surfaces dégradées dans la forêt.

Tableau 14. Liste des techniques de protection par culture

Cultures Techniques de protection

Riziculture Terrasses horizontales

Culture du café Haies vives

Culture de letchis Murettes

Culture de manioc Reboisement

A chaque culture, il existe au moins une solution adéquate pour éviter l’intensification de la dégradation. Nous pouvons utiliser d’autres techniques de protection comme les pare-feux pour les cultures sur brûlis. Protéger l’environnement ne peut pas éviter la dégradation, mais simplement l’atténuer.

3.4.1. Terrasses horizontales (ou terrasses radicales)

Figure 19. Terrasses horizontales (source : Vondrona Fivoarana)

Cette technique est applicable pour la culture sur pente (Figure 19). Elle atténue la vitesse d’écoulement des eaux de ruissellement venant du sommet du relief. La terrasse est donc utilisée pour lutter contre l’érosion du sol en riziculture et même pour toutes les cultures vivrières comme haricot et arachide.

46

3.4.2. Haies vives

Figure 20. Haies vives (source : Vondrona fivoarana)

Les haies vives ont la même fonction que les terrasses, c’est-à-dire lutter contre l’érosion. Elle est spécifique pour les cultures des plantes ligneuses comme le café. La plantation est disposée en une ligne pour chaque niveau. Ces plantes jouent alors le rôle de fixateur du sol.

3.4.3. Murettes

Figure 21. Murettes (source : Vondrona fivoarana)

Les murettes servent pour la protection contre l’érosion due aux eaux de ruissellement. La réalisation est un peu compliquée par rapport aux autres techniques, car,

47 elle exige la présence des pierres dans un lieu. Les herbes qui sont installés au bord renforcent la fiabilité de la murette.

3.4.5. Reboisement

Ce n’est pas seulement une technique de protection, mais aussi, une technique de réhabilitation. Réhabilitation veut dire réinstallation des plantes disparues dans une forêt dégradée. Les origines de cette disparition sont le défrichement et les feux de brousse causés surtout par l’activité agricole.

Figure 22. Terrain après le défrichement

3.5. Techniques de sensibilisation

3.5.1. Animation-sensibilisation

Pour réussir une séance de sensibilisation, il faut : - Identifier les facteurs clés de succès pour réussir l'animation d'une action de formation. - Choisir l'organisation des lieux en fonction du public visé - Utiliser des techniques d'animation efficaces et adaptées. - Maîtriser les techniques de prise de parole en public - Faire du trac un allié. - Dynamiser sa gestuelle et poser sa voix. - Déclencher et maintenir l'attention. - Gérer les moments clés d'animation - Démarrer une formation de façon efficace. - Lancer une séquence, lancer un exercice de sous-groupes. - Clore une session de formation.

48

- Mettre en place des évaluations intermédiaires - Valider les connaissances. - Valider les compétences et savoir-faire. - Pratiquer des évaluations individuelles ou collectives. - Gérer la dynamique du groupe en apprentissage - Gérer les situations difficiles. - Faire participer les stagiaires. - Animer un groupe hétérogène. - Canaliser les critiques dans un contexte difficile. - Identifier son style d'animation de formation - Évaluer ses points forts et ses axes de progrès - Choisir un thème : « la protection de l’environnement en agriculture »

Tableau 15. Nombre de participants aux réunions d’animation

Zone d’intervention Nosy varika Antsenavolo Ranomafana

Réunion (02 jours/zone) 1 2 1 2 1 2

Animation-sensibilisation 68 46 51

Exposition des thèmes 65 46 50

Les participants sont répartis en cinq groupes dans chaque site et un thème est proposé à chaque groupe. En général, le résultat de l’animation-sensibilisation est positif car l’effectif des participants est satisfaisant (Tableau 15).

Figure 23 . Réunion en salle des paysans (Source : Bezanahary, 2011)

49

3.5.2. Evaluation

C’est l’évaluation de la pratique sur terrain. Le thème des travaux pratiques est le reboisement.

Tableau 16. Travaux pratiques sur le thème reboisement

Sites d’études Nosy varika Antsenavolo Ranomafana

Superficie aménagée (en 30 10 5 ares)

Nombre des jeunes 60 50 30 plants

Espèces plantées Eucalyptus longifolia, Pinus kashya, Grevellia

50

Chapitre 4.

Conclusion et Recommandations

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4.1. Conclusion

Pour conclure, la zone de Vatovavy (Mananjary, Ifanadiana, Nosy Varika) figure parmi les zones les plus riches en matière de biodiversité. Les formations forestières présentent d’importantes variétés d’espèces et des taux d’endémisme élevés. Mais cette richesse est menacée par une dégradation due à l’extension illicite des terrains de culture. La dégradation favorise l’ensablement, l’érosion des bassins versants et la dégradation de sols. Face à cela, l’étude a été entreprise sur la protection de l’environnement dans l’activité agricole. Actuellement, la biodiversité dans la zone de Vatovavy subit de graves menaces. La dégradation ne peut plus être évitée, mais peut être atténuée avec l’application des techniques de protection. Chaque culture a une technique adéquate pour lutter contre la dégradation rapide de l’environnement. Nos travaux ont consisté à identifier les causes principales de cette dégradation due surtout aux cultures, activités génératrices de revenus pour la population locale appuyée par les autorités locales et les bailleurs de fonds. A part l’utilisation des techniques de protection, nous proposons aussi, en priorité, l’amélioration de l’élevage, de la culture des rentes et des arbres fruitiers. Pour nous, une des conditions nécessaires pour la protection de la biodiversité est de favoriser l’amélioration des conditions de vie des populations de Vatovavy. En outre, l’utilisation des matériels modernes pour l’animation, la sensibilisation et la formation est nécessaire.

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4.2. Recommandations a) Pour les paysans

Les paysans devraient :  Appliquer toujours aux cultures les techniques de protection de l’environnement  Bien choisir les activités génératrices qui respectent la protection de l’environnement  S’organiser dans des groupes pour faciliter :  la recherche de formation  la recherche de financement  la protection participative de l’environnement b) Pour les agents de développement

Les agents de développement devraient :  Associer avec leur formation des activités d’éducation à l’environnement  Donner des techniques adéquates au milieu  Expliquer les causes d’utilisation de ces techniques  Utiliser les matériels modernes pour sensibiliser, animer et motiver les paysans  Bien organiser la formation  Bien définir les stratégies pour la formation  Ne pas accepter de donner des techniques qui provoquent la destruction de l’environnement comme par exemple donner une formation en culture de manioc sur une pente ayant plus de 15%. c) Pour les autorités

Dans la Région de Vatovavy, en général la plupart des surfaces cultivées sont installées sur des pentes fortes (plus de 15%), ce qui est défavorable aux cultures vivrières comme le riz, le manioc, la patate douce. Donc les autorités devraient chercher des financements pour d‘autres activités telles que l’élevage et la culture de rente pour que la population puisse vivre normalement, et que l’environnement soit protégé.

En d’autres termes, pour les activités génératrices de revenus, les formations suivantes doivent être priorisées :  Aviculture 52

 Apiculture  Pisciculture  Culture de café, poivre, vanille, girofle, letchis et banane d) Gestion des organisations paysannes

Les enseignants des établissements publics devraient être formés pour donner des formations sur l’environnement, car ils sont le plus proches des paysans. Donc, la formation donnée aux enseignants stagiaires dans les CRINFP doit être améliorée pour qu’ils puissent offrir des formations aux paysans sur la protection de l’environnement en plus de leur fonction à l’éducation en classe. e) Pour l’association Vondrona fivoarana

Pour atteindre leur objectif sur la protection de l’environnement et le développement de la région, l’association FIVOARANA devrait  Organiser des conférences- débat régulièrement sur la protection de l’environnement avec l’appui des autorités locales et des agents de développement de la Région  Planifier leur programme avec toutes les parties prenantes.

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BIBLIOGRAPHIE

• ANDRE C., 1952 - Que sais-je ?

• ANDRIAMBELOMIADANA R., 1990 - Charte de l’environnement Malgache

• GOODMAN S. M., 2008 - Paysages Naturels et biodiversité de Madagascar publications scientifiques du muséum

• Isabelle D., 1993 - Situation et évolution des organisations paysannes et rurales à Madagascar

• JEAN T., - La terre Planète vivante

• Monographie communale, 2009, Documentation interne commune de Nosy varika, Antsenavolo, Ranomafana

• Monographie Régionale, 2001, Documentation interne Région Vatovavy Fitovinany

• Magasine Vintsy, 2009 - 62 ème et 63 ème édition

• O.N.E, 1999 - Rapport sur l’état de l’environnement à Madagascar

• PATRICK, 2007 - Environnement

• RAKOTONDRALAMBO R. C., 1988 - Impact des actions de développement agricole sur les paysans, Mémoire DEA en géographie à l’Université de TOLIARA

• VOLOLONIAINA S. M. A., 2009 - Education à l’environnement en milieu scolaire, cas de la Commune urbaine de Toliara et Commune rural de Sakaraha - Mémoire D.E.A. en Biodiversité-environnement, Université de TOLIARA

• WILKIPEDIA, 2006: www.pnae.mg/ie/profil/Profil_court_V7V_06.pdf, Profil Environnemental de la Région Vatovavy-Fitovinany, Stratégie de communication, ONE/Jariala.

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ANNEXES

ANNEXE – I : Autres types des techniques de protection de l’environnement dans les activités agricoles

ANNEXE – II : Fiche d’enquête

ANNEXE – III : Cartes pédologique, isothermique et pluviométrique de la Région de Vatovavy

ANNEXE – IV : Tableaux de l’Evolution des ressources forestières naturelles et Superficies cultivés

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ANNEXE I : Autres types des techniques de protection de l’environnement dans les activités agricoles

Type de fossé de diversion avec gros bourrelets en amont

Type de fossé de protection

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Gradins

Fascines

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57

58

Murette en pierres

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ANNEXE – II : Fiche d’enquête

District :

Commune:

Quartier :

Noms et Prénoms:

Homme Femme

Age:

Fonction:

Marié – Célibataire

Père de famille? Oui non

Savoir lire? Oui non

Ecrire? Oui non

Niveau d’étude:

Causes de la dégradation de l’environnement Effets de la dégradation de l’environnement

- -

- -

- -

Techniques des cultures appliquées :

-riziculture :

-culture de café :

-culture de letchis :

Les menaces de l’environnement de la zone d’étude :

-

Quelles sont les activités environnementales effectuées par les paysans ?

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ANNEXE – III : Cartes pédologique, isothermique et pluviométrique de la Région de Vatovavy

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ANNEXE – IV : Evolution des ressources forestières naturelles et Superficies cultivés

Tableau 16 . Evolution des ressources forestières naturelles (années1990 ; 2000 ; et 2005)

Surface Région régions Forêt 1990 (ha) Forêt 2000 (ha) Forêt 2005 (ha) (ha)

Vatovavy 2.076.357 23 3.958 168.157 152.219

Pourcentage (%) 3.50 2,18 1,72 1,64

Source : service de la statistique agricole 2007

Tableau 17. Superficies cultivés

District Superficie cultivée Superficie totale (ha) Pourcentage (%) (ha)

Mananjary 533.000 57.311 10,75

Nosy varika 373.000 69.766 18,70

Ifanadiana 400.900 53.817 13,42

Source : service de la statistique agricole 2007

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Résumé

A Madagascar, l’environnement subit une dégradation galopante. Autrefois l’île verte, Madagascar est devenue l’île rouge. En effet, 80% de la forêt malgache ont déjà disparu. L’agriculture, les feux et l’exploitation illicite des ressources naturelles en sont les principales causes. Ces problèmes se rencontrent fortement dans la Région Vatovavy. Des cyclones tropicaux traversant l’Océan Indien frappent périodiquement la façade orientale de l’île, aussi la zone de Vatovavy est parmi les régions ravagées fréquemment par ces cyclones. C’est une zone très menacée par les différentes pressions cycloniques et anthropiques, pressions qui s’exercent autour des phénomènes de l’exploitation minière de l’or, exploitation agricole et forestière. Ces activités ont provoqué de sérieux problèmes pour l’environnement ayant entraîné, dans cette partie Est de l’île, une perte en matière de biodiversité .La zone de Vatovavy s’étend entre 47°33 et 48°59 de longitude Est 21°71 et 20°27 de latitude Sud. Cette étude a montre que, d’une part, l’état de l’environnement a une influence sur le rendement agricole, et d’autre part, les pratiques agricoles ont des impacts néfastes sur l’environnement. Tel est le cas pour la culture sur brûlis qui réduit la surface de la forêt. Dans la contribution à la conservation de l’environnement, l’étude sur la protection de l’environnement dans les activités agricoles de la Région de Vatovavy- Fitovinany a été entreprise, cadrée plus précisément dans l’amélioration des outils dans le domaine de l’éducation environnementale dans la zone Vatovavy. L’objectif général de l’étude est donc de chercher des solutions pour protéger l’environnement dans les activités agricoles. Il s’agit de faire l’inventaire des paysages de l’environnement de la zone d’étude, de diagnostiquer l’état de la dégradation avec identification des activités agricoles existantes et d’assurer une formation au niveau des paysans en matière d’éducation environnementale sur les techniques de protection de l’environnement. La participation de la population dans les actions environnementales garantit une meilleure gestion de l’environnement.

Mots- clés : Biodiversité, menaces, protection, environnement, éducation environnementale, région Vatovavy, Madagascar

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Abstract

In Madagascar, the environment undergoes a galloping degradation. Formerly the green island, Madagascar has become the red island. Indeed, 80% of malagasy forest have already disappeared. Agriculture, the lights and the illicit exploitation of natural resources are the main causes. These problems are encountered mainly in Vatovavy Region. Tropical cyclones across the Indian Ocean are knocking periodically the eastern façade of the island, also the area of Vatovavy is among the regions frequently ravaged by these cyclones. This is an area very much threatened by the different pressures and cyclonic, anthropogenic pressures around the phenomena of gold mining, farm and forestry. These activities have caused serious problems for the environment that led a loss of biodiversity, in this part of the island, Vatovavy zone extends between 47°33 and 48°59 of longitude is 21°71 and 20°27 South latitude. This study has shown that, on the one hand, the state of the environment has an influence on the agricultural yield, and on the other hand, agricultural practices have bad impacts on the environment.

This is the case for slash and burn culture which reduces the surface area of the forest. In the contribution to environmental conservation, the study on the protection of the environment in the agricultural activities in the Region of Vatovavy Fitovinany- has been undertaking, cropped more precisely in the improvement of the tools in the field of environmental education in the zone Vatovavy. The main objective of this study is therefore to seek solutions to protect the environment in the agricultural activities. It is to make the inventory of landscapes of the environment of the study area, to diagnose the state of the degradation with identification of agricultural activities existing and to provide training to the farmers in environmental education on the techniques of protection of the environment.

Key words: Biodiversity, threats, protection, environment, environmental education, Vatovavy area, Madagascar.

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