e r i a m m o Dossier S Chantons sous l’Occupation pédagogique4 décembre - 28 mars 2004

1. Présentation de l’exposition

1.1 Présentation 1.2 Plan

2 Contenu de l’exposition

2.1 La chanson, chronique historique de la guerre 2.2 La chanson, vecteur de la Révolution nationale 2.3 Quand la chanson entre en résistance 2.4 La libération… à travers la chanson

3 Fiches d’analyse E U

3.1 S’amuser malgré tout ? I 3.2 La chanson, entre contraintes idéologiques et espace de liberté 3.3 Se taire ou chanter : des artistes divisés Q I

4 Fiches thématiques G O 4.1 Marie Dubas, une chanteuse juive sous l’Occupation G 4.2 La radio (2 fiches) 4.3 Les , expression d’une génération ou résistance passive ? A D

5 Autour de l’exposition E P 5.1 Activités publics scolaires Pour les scolaires Pour le jeune public en individuel R Pour les publics spécifiques 5.2 Ressources culturelles E I 5.3 Bibliographie S S O D

• 1 • 1.1 Présentation développer une réflexion pluridisciplinaire. une démarche plusgénérale, quipermettra auxélèvesde sortirdes domaines propres de chaquematière pour sion du vécuetdes combatsde cetteépoque. Au delà de l’approche historique, cetteexposition s’inscrit dans Présenter auxjeunes générations cesinstantanés du passéne peutqueleurdonner une meilleure compréhen- sombre de notre histoire. lar l’histoire de cettepériode. Elles participent àlavie des Français, des différentes classesde lasociétéet,plus Ces chansons ne sont paslessimplesornements superficielle d’une succession d’événements, retraçant de manière toutes lescauses, lesbonnes comme lesmauvaises. Révolution nationale ouchanson engagée, symbolede laluttecontre l’Allemagne etcontre . Ellesert ;chanson de propagandetement auservice de lasituation la d’alors, lesrestrictions, l’absence des prisonniers len Ces objetsetdocuments reflètent l’extraordinaire dynamique de lacréation musicale entre 1939et 1945 et révè- r pour refléter lebesoinde loisirsdes Français, des postesde radio d’époquepoursesouvenirdu rôlequela vélo pourrappeler l’exode, ungrillage pourmarquer l’entrave àlaliberté,des disquesetune colonne Morris d plus sombr pas d l’allégr déclar radio-télévision, magasin de disques. Accueilli parune palissade d’affiches publicitaires, ilvivra touràla par son Invité àentrer dans laréalitécoloréedes sallesde spectaclesparisiennes, levisiteur(re)découvrira leschan- univers artistiquepermet de revisiter l’histoire de lapériode de façon intime etémouvante. d’artistes, des programmes de radio, des partitions illustrées, des affiches. Ladécouvertede cet De cetteépoque ! On achantésousl’Occupation et lefoisonnementde concerts. effervescence, comme entémoigne larichesse de lacréation musicale comme unartmineur outoutaumoins fugace, connaît une véritable dans lesgaleries. Domaine àpart,lachanson, souvent considérée bien, toutcomme lapeinture quifait preuve de créativitéets’expose combles etendépitdes restrictions de papier, lalittérature seporte remportent unvifsuccès auprèsdu public, lescinémas font salles :lesspectaclesdonnés une vitalitéinattendue. Leconstat estlà effet en :lavie culturelle etartistiqueprésente cette occupée Pourtantfrançaise. lation toutne futpasuniformément noir dans furent difficiles àvivre et,sans conteste, éprouvantes pourlapopu- années noires. Cesannéesd’occupation, de peuretde privations Pour lamémoire collective, lesannéesde 1939à1945furent des (1) H nombreuses interrogations. Onpeutmême s’enétonner. Certains sesont franchement indignés, comme André adi e sontempsetoutild alimi gement, de notre pays. Cetteexposition permet ainsi d’appréhender sousunangle nouveau une période Chantons sousl’Occupation t lachan cours s, lesémissions etlespublicités du tempsdes restrictions etde larésistance contre l’occupant. Au fil du odiffusi e tr ati (1) esse d , d on de guerre, l’exode, l’exil, l’Occupation etlerégime de Vichy, laRésistance, laDéportation et,enfin, qui estim ancher surl’opportunitéounon de chanter etde sedivertirdurant cequifutl’une des périodes les es d es décorsl’en on ajouédans lapropagande etlacontre-propagande. son sous tous ses registres : chansons de variétés, celles d’avant-guerre ou celles évoquant plus direc- plus évoquant celles ou son soustoussesregistres :chansons de variétés, cellesd’avant-guerre e laLibér e n otr ait quelesilen , n e histoir , 1976,An ati e con ous conservons de nombreux enregistrements mais également des photos tr on. Lesobjetsquijalonn aîneront dans l’atmosphère de l’époque : cabaret, loge d’artiste, guichet, boutique de boutique :cabaret, loge d’artiste, guichet, aîneront dans l’atmosphère de l’époque d e struction du souvenir. ré H . Àtr alimi. Dans lecontexte de ladéfaite etde l’Occupation, cetteattitude suscitede ce , seul,étaitdécen avers cetteexposition, leCentre d’Histoire s’intéresse àlachanson, témoin en ’xoiinsont autant de témoins de cettepériode :un t l’exposition t. L ’objet d e l’exposition © Roger-viollet Chantons sousl’Occupation n’est •

2 1. Présentation • DOSSIER PEDAGOGIQIUE de l’exposition chronique historiquedelaguerre 2.1 Lachanson, cette confi »,lesFrançais sont optimistes etconfiants enl’avenir. Leschansons traduisent forts d huit mois entre ladéclaration de guerre, le3septembre 1939,etl’invasion allemande révélan Parallèlement, l’ennemi estprésenté de façon ridicule. « assez réalistelan façon de reflète Français face auxpérils. Cettechanson deconsensuelle variétélégère et d Le 3septembr les petitsri évoqueaussibien lesgrands événements quifont l’Histoireà que chacun et de chacun, La chanson populaire des annéesde guerre, cellequechacunpeuts’approprier, quiparle que nousendonnelachanson. Cette première partiedel’exposition propose deredécouvrir l’histoire decettepériodeàtravers lereflet aux nouvelles circonstances ettémoigne des événements. traditionnellement dévolueauxamourettes décorsexotiques. etaux Sousl’Occupation, sonrépertoire s’adapte » parle ici unvéhiculede de la sentiments chanson et non plusd’idée de variété, devenue dèsavant-guerre « La chanson accompagne lesFrançais dans leurexistence quotidienne, surtoutdepuis ladiffusion de laradio. On période. pour laproduction musicale d’alors. Entémoigne lamasse de nouvelles partitions publiéesaucoursde cette de 1940à1944,ladéfaite de 1940etl’instauration de lacensure ne correspondent pasàune rupture totale Contrairement àlacésure politiqueprovoquée parl’instauration du régime de Vichy etl’occupation de laFrance (1) In n’apparaissent quede manière allusive, évoquéesavecpudeur. d Si latristesse, lasouffrance etl’angoisse sont précisément dépeintes dans ceschansons, lesdures réalités transparaître ladouleur du déracinement etledésarroi des personnes déplacées. Des chan confrontés àladéfaite cinglante, àl’exode, àlaviolence de laguerre (bombardements, populations réfugiées). hébétés ettraumatisés. Cescirconstances constituent une douloureuse rupture dans lequotidien des Français, M Armées, destiné àassurer l’organisation des spectaclessurlazone de front. Lesgrands noms de lavariété, connaît une vie culturelle intense, organisée parleministère de laGuerre quimet enplaceleThéâtre aux situ ligne Siegfried d’excellentsfait Français En tr selon l’expression consacrée. son territoire etlafinde laIII u con e m e ladéfaite (laprésence de l’occupant, l’instauration d’unrégime autoritaire, laligne de démarcation) auri d i14.Cslnstmsmrsd a«dôed ure»entraînent chez lessoldats désœuvrement etlas- drôle de guerre ai 1940.Ceslongs tempsmorts de la« La viemusicalesousVichy e ois m ce Ch . Dan seil, P t son ois, du 10mai au10juillet1940,sesuccèdent ladéfaite militaire de laFrance, l’occupation de vle,ÉihPa,JspieBkr epousn eatlsslaspu otnrlu oa », soutenirleurmoral evalier, ÉdithPiaf, Joséphine Baker, seproduisent devant lessoldats pour« an s cecon en si laconfi s ém u enu,qiafre«Nous vaincrons parce quenous sommes lesplus aul Reynaud, quiaffirme « ce en dédramatisant l’entrée en guerre et la mobilisation générale.« mobilisation la et ce endédramatisant l’entrée enguerre s d e 1939,laFr », chan e lavi ouvantes, « te ouvelle union sacréerendue nécessaire parlesévénements. xte, lachanson revêt une nouvelle fonction, distraire lescombattants. Laligne Maginot an son traduite de l’anglais, raille lesystème de défense adverse, , sousladirection de Myriam Chimènes e qu ce d », chantée en1939parMaurice Chevalier, exalte l’union des an oti es Français enleurligne Maginot. Ils’estécouléplusde ce déclar Quand tureverrastonvillage dienne. e République. Larapidité etlabrutalitéde cesévénements laissent lesFrançais e laguerr e àl’ Allem On irapendrenotrelingesurla agne. Àl’image du président » ou« le P etit Réfugié », r Ça acon ten © Éditi t l’exode, laissant ons musicales Peter Maurice (1) , •

4 2. Contenu • DOSSIER PEDAGOGIQIUE de l’exposition Sur le plan humain, la situation est désastreuse, les 90 000 morts et les quelque 1,6 millions de prisonniers laissent de nombreux foyers déchirés, sans chef de famille. La séparation et l’absence font l’objet de nombreuses chansons. Dans ce contexte « J’attendrai » écrite en 1937, prend un sens nouveau et devient une chanson d’actualité. Succès de l’année 1941, « Seul ce soir », interprétée par Léo Marjane, reflète les états d’âme des couples séparés pendant la guerre, et trouve un écho plus particulièrement auprès des femmes dont les maris sont prisonniers. Avec la guerre, puis l’Occupation, tout vient à manquer : nourriture, vêtements, électricité, charbon, etc. C’est le temps de la pénurie et des restrictions réglementées, mais aussi de la débrouillardise, de l’entraide et des palliatifs. Nombre de chansons de l’époque traitent de la dureté et des difficultés de la vie quotidienne des Français. «Y’a du rutabaga », « Troc, troc », « Élevons un porc », ces chansons aux titres évocateurs mettent ironiquement en scène l’obsession alimentaire des Français. Elles témoignent de l’énergie et du temps que déploient les citadins pour se ravitailler (notamment, les femmes qui passent en moyenne quatre heures par jour dans les files d’attente). On peut s’interroger sur ce ton léger qui présente la situation comme une fatalité sans la moindre analyse ou esprit critique. Participe-t-il d’une forme de propagande faite de bonne humeur volontariste ? Ou est-ce, au contraire, un moyen de relativiser ces contingences matérielles en les tournant en dérision ?

La dure réalité de la vie quotidienne fait regretter la France d’avant-guerre. Empreintes de nostalgie, les chansons évoquent avec force le souvenir d’un passé idéalisé, associé à la joie, à l’amour et à l’insouciance. C’est, par exemple, « Douce France » qui rappelle le bonheur d’une enfance perdue et d’un pays qu’on aime dans la joie, ou « Quand les guinguettes rouvriront » qui remémore aux Français les plaisirs perdus des bals (interdits en 1942). Il s’agit à la fois de leur faire oublier ces temps difficiles, mais aussi de les exhorter au courage et à la patience dans l’attente de lendemains heureux.

© Éditions Paul Beuscher © Droits réservés. vecteur delaRévolution nationale 2.2 Lachanson, s’agit bien d’enfaire lesinstruments d’une propagande destinée àgalvaniserlesfoules. » :lemouvement de marche décidé àimposersonrythme Vichy est Reprenant lesthèmes des vieilles chansons patriotiques, lesnouvelles louent lagloire du pays. « conf plus de misedésormais. Ainsi lamaternité apparaît comme leseuldestin possiblepourlafemme, etce, en pas l’ etlaLorraine les déf d’y retrouver une vigueur nationale perdue. Leschansons traditionnelles ayant pourthème laguerre, lesluttes, la doctrine démocratique. Aussi rien n’importeplus, pourVichy, quede replonger laFrance dans sesracines afin À sesyeuxlesr larénovation culturelle etmorale ». Le premier impératif du régime de Vichy est« tr La Fr véhiculent sesvaleurs idéologiques. mesure leschantsparticipentàl’élaboration del’imaged’unrégimeet Ainsi, cettesecondepartiedel’exposition tentedecomprendre dansquelle » pleinement dans leprojet de laRévolution nationale doivent permettre de manifester «l’esprit»français. Àcetitre, elless’inscrivent Leschansons, conçuescomme partie du patrimoine etde l’identité d’unpeuple, « ». intellectuel etmoral unredressement »,etconditionné par« labeur fondé surl’attachement àlaterre, surlafamille, surle« », ordre nouveau commence nationale. Dans sondiscoursdu 25juin1940,leMaréchal annonce déjàqu’un« Dès lamiseenplacedu régime de Vichy, apparaissent lesgrandes orientations quiseront cellesde laRévolution succède àlaIII pouvoirs aumaréchal Pétain, entérinant ainsi lafindu régime parlementaire etrépublicain. L’État français un nouveau gouvernement. Quelquessemaines plustard, le10juillet,l’Assemblée nationale donne lespleins Le 16juin1940,suiteàladémission de Paul Reynaud, leprésident Lebruncharge PhilippePétainde former (2) I (1) In :« message de ceschansons estsans ambiguïté (notamment àtravers leschansons) rendu àJeanne d’Arc participe également àcetélanpatriotique. Le Drapeau »affirme lachanson « Être maman c’estêtre plus jolie nité. « envahissent lesaffiches, lapresse et,bien sûr, lespartitions de chansons célébrant lesvraies joies de lamater- gr son seulrôlematernel. Le25mai 1941,legouvernement instaure pour lapremière fois lafêtedes mères, à ».Lafemme occupeune placecentrale dans la cellulefamiliale, safigurel’individualisme estexaltée, mais dans d poursuivant lesorientations du code de lafamille promulgué parDaladier le29juillet1939.Ilapourobjectif L’État français accorde une importance particulière àlafamille. Un commissariat général àlaFamilleestcréé, évocateurs P Travail, Famille, Ces dernières soutiennent etvantent directement laRévolution nationale etsadevise « Ces airsan atri e r aditi an d em ormité aveclapolitiquen d renfort de circulaires etd’affiches. Lesphotos de jeunes mamans épanouies etde leursbébésjoufflus enf ».LesvaleursprônéesparlaRévolution nationale sont déclinéesàtravers des chansons auxtitres e Vichy àtraverschants an onn aites etlesvictoires passéessont remises envaleur. Deschants comme « re asldrt aiil trmde is u conséquences perversesetdommageables de orcer lasolidarité familiale etremédier ainsi aux« ce de Vichy adopte sonpropre répertoire musical, reprenant des airs », « els eten ci : « en Salut auxcouleursdelaFrance s cohabiten Être maman e espon République. cour , N sables de ladéfaite etde ladécadence du payssont entre autres leparlementarisme et athalie Dompnier ag ean » doivent aider lesFrançais àrelativiser ladéfaite etranimer leurespritpatriotique. t avecd », « t lesnouvelles compositions. ataliste développéeparlerégim Vive laterredeFrance e nouvelles compositions écritesàlagloire de l’idéologie du régime de Vichy. », « rnas!Faitesdel’apostolatpatriotiquepar lachanson Français Haut lescœurs (1) », « . (2) . Deschants, àlacadence martiale, telsque « Sous lesplisdudrapeau e Vichy. Être maman », appellen », considérant quelafrivolitén’est t àl’amour de lapatrie. Leculte Sidi Brahim ». © LesÉditions du Ver Luisant. » ou« V ous n’aurez Notre ». Il •

5 2. Contenu • DOSSIER PEDAGOGIQIUE de l’exposition Dans cette optique, la jeunesse est l’objet de toutes les attentions du régime, car c’est par elle que doit se régénérer le pays. Le chant est vu comme un exercice salutaire, apte à favoriser la discipline, l’esprit d’équipe et l’enthousiasme. Le secrétariat général à la Jeunesse dispose, via son service de propagande, d’un répertoire officiel de chansons. À l’école, les programmes intègrent désormais l’enseignement de la morale, le culte du Maréchal (dont le portrait surplombe le bureau du maître) et la célébration chantée du nouveau régime. Impliquer les écoliers dans des manifestations célébrant la Révolution nationale est un moyen de leur inculquer les valeurs à respecter et de les faire participer pleinement à l’œuvre du nouveau régime. Les organisations de jeunesse sont également des hauts lieux de la chanson-propagande. En 1943, le commissariat général aux Chantiers de jeunesse fait imprimer à 20 000 exemplaires une affiche sur laquelle est inscrit : « Chanter c’est s’unir ». Le travail et les vertus de l’effort constituent un autre axe du triptyque de l’idéologie pétainiste. Le travail est d’abord entendu comme une activité manuelle, l’agriculture constituant le cœur de ce nouveau système de valeurs. Tant sur les affiches que dans les paroles des chansons, le travail de la terre et le retour aux racines paysannes sont encouragés. La chanson « Terre de France » célèbre les mérites du « retour à la terre » tout en dénonçant « le mensonge urbain [qui] n’est que poussière ». La ville et la grande industrie urbaine sont en effet présentées comme corruptrices et malsaines. Le régime de Vichy prône la qualité et le « travail bien fait », symbolisés par l’artisanat des campagnes. L’effort est présenté comme rédempteur et s’impose aux Français, coupables de s’être laissés aller… jusqu’à la défaite.

Nous travaillons. Nous travaillons. Nous travaillons avec confiance. Nous redresserons, nous relèverons Le prestige de la France(1).

Tandis que ces chansons portent le projet politique de Vichy, d’autres airs sont écrits en l’honneur du Maréchal. Comme dans tout régime autoritaire, l’image du chef est sur-valorisée. « Maréchal, nous voilà » est, sans conteste, la chanson qui illustre le mieux la prégnance du culte rendu à Pétain. Créée en 1941, elle devient rapidement l’hymne de Vichy. Apprise dans les écoles et les chantiers de jeunesse, largement diffusée à la radio et interprétée dans les cérémonies officielles, elle impose la présence du Maréchal dans tous les foyers, et plus largement dans l’espace public. Cette omniprésence est renforcée par l’importante production d’affiches à l’effigie du chef de l’État français. Les murs du pays sont placardés de portraits du Maréchal : Pétain regarde droit dans les yeux (« Êtes-vous plus français que lui », affiche de 1943), il s’érige en buste tutélaire (« Compagnons de France », affiche de 1941) ou se place en arbitre impassible (« La charte du travail unit l’ouvrier, le technicien (et) le patron », affiche de 1942).

(1) Vive la terre de France, marche chantée entre enrésistance 2.3 Quandlachanson les in deChateaubriant en1941),quesegalvanisent lesmaquis, lesgroupes FTPetplustard Pour lesrésistants, la période. La Résistance possède aussiunrépertoire de chansons, héritéesde traditions de lutteoucomposéesdurant la de révolte etderefus. :instrument En miroir delaprécédente, cettetroisième partiedévoile unenouvelle facette delachanson résistance. à laluttecontre lesnazis etlapolitiquede l’Étatfrançais. Lachanson des annéesnoires asuaussisefaire Si certaines chansons affichent clairement des sympathies idéologiques aveclerégime de Vichy, d’autres invitent (1) In tantôt « M n sont écrits, prenant lecontre-pied systématique des précédents.» Révoluti « spontanées, de quelquescoupletsfredonnés pourridiculiser l’ennemi (« Les airsd acte militant. C’est égalem n tout défilé.Cettepr Pétain af Vichy appellent ainsi àlachanter àl’occasion des 14juillet1942et1943,alorsque est revendiqué etabondamment utiliséparlaRésistance. Lesopposants aurégime de strophes trop clairement offensives àl’égard des Allemand), lechant de Rouget de Lisle qu’ambivalente carégalement utiliséeparVichy (mais enune version expurgée des ;c’estunmot d’ordre, unappelàla luttecontre l’oppression. Bien de laliberté e n ouvelles par ais c’estleplussouven Prosper ati Vichy àtraverschants sur on on n gés à Paris ouVilleurbanne. Leseulfait d’entonner la Maréchal, malgrétoi al d e chansons connues ont étédétournés pourservirlacausede laRésistance. Ilpeuts’agirde créations »), oud ait d en ati evi ls: oles t enchan e cetted on en e chansons recomposées. Contre leschants honorant leMaréchal etlouant lesprincipes de la ale t donc une arme, une provocation puisqueinterprété sans autorisation. atique serépètelorsd , Nathalie Dompnier , la Résistance organise une véritable riposte musicale. « Des sortes de Dessortes «contre-hymnes» , laRésistance organise une véritableripostemusicale. « Marseillaise ate unjourd t « tant la Maréchal, nousrevoilà »: La patrierenaîtra,Maréchal, Maréchal, malgrétoi. Marseillaise n’est passeulement unsymbole, unhymne àlagloire Pétain c’estvraimentnotrepantin[…] Malgré toi,noussauveronslaFrance, e r Nous avonsretrouvél’espérance aéhla !vraimentbelami Maréchal ah Maréchal, Maréchaltupayeras L’ennemi partirapourtoujours ecueillem Nous juronsqu’unbeaujour Tu récoltepartoutlemépris es 1 Disent tousd’undrôled’air Et cejour-làn’est-cepas Mais lavictoireviendra aéhl osvià! Maréchal, nousvoilà Maréchal, nousvoilà que tomben Les nazismêmeHitler er m ai. Surleslèvr ent interdisant toutemanifestation, ! » quiestpar t lesfusillés(n Marseillaise es des résistants, l’hym- odié, d ! (1) . Ainsi surl’airde even otamm est alorsun Hitler yoplaboum ant tantôt « ent ceux Bel Ami Général, nousvoilà © Éditions RenéValery sont écritesces » surl’airde », •

6 2. Contenu • DOSSIER PEDAGOGIQIUE de l’exposition La chanson est donc un support précieux pour la contre-propagande, comme pour la propagande car elle permet de conquérir un large public sur un mode divertissant. Les émissions en français de la BBC usent également de la dérision pour discréditer l’occupant et popularisent des chansonnettes faciles à mémoriser. Ces chansons contribuent à faire renaître l’espoir dans l’opinion publique française et permettent d’échapper un peu à la pesanteur du discours officiel. Dès lors, chanter devient une forme de résistance, passive certes, mais chargée de sens. © Mémorial de Caen

Dans la clandestinité, chaque développe ses propres chants, inspirés des marches militaires mais aussi d’anciennes chansons révolutionnaires. Ces chansons ont la même fonction que leurs homologues « officiels » des armées régulières : souder les hommes, leur donner du courage, voire les aider à marcher en rythme ! Au delà des chants propres à chaque groupe, la Résistance s’unit autour du « Chant des partisans ». Véritable hymne des combattants de la liberté, ce chant est composé en 1942 par Anna Marly(2), Joseph Kessel et Maurice Druon en adaptent les paroles en français. Directement destinée à soutenir la Résistance, cette chanson au rythme d’une marche lancinante légitime la lutte armée contre l’occupant.

L’univers concentrationnaire est, semble t-il, aux antipodes de celui de la chanson. Pourtant, force est de constater que la chanson fait partie du quotidien des camps. Selon une coutume militaire, les SA, puis les SS, exigent que les détenus chantent, sur les chemins conduisant aux lieux de travail, au cours des appels, etc. Mais pour les détenus, le chant est avant tout un moyen de s’évader de l’enfer des camps nazis, de refuser l’avilissement et la résignation, de résister en somme. Le « Chant des Marais », créé en 1934 en Allemagne, devient pour tous les déportés au titre de la répression un hymne et un symbole. D’abord encouragé par les SS comme chant de travail, il est interdit dès que fut reconnu son caractère subversif. Diffusé de camp en camp au gré des transferts de détenus et traduit dans différentes langues, le « Chant des Marais » est un chant de détresse et pourtant de résistance, de dignité et d’espérance. Les sources manquent pour évoquer la place de la chanson dans les camps de concentration et d’extermination. On sait cependant grâce aux témoignages que tout comme la poésie, la chanson a été d’un réel secours aux hommes et aux femmes confrontés à l’horreur des camps nazis.

Bruit de chaîne, bruit d’armes, Sentinelles jour et nuit Et du sang, des cris, des larmes La mort pour celui qui fuit

Mais un jour dans notre vie, Le printemps refleurira. Libre enfin, ô ma patrie, Je dirai : tu es à moi.

(2) Anna Marly, d’origine russe, est une artiste de cabaret célèbre dans le Paris d’avant-guerre. Engagée dans la France Libre dès 1941, d’abord cantinière, elle ne tarde pas à chanter sur les ondes de la BBC ainsi que dans les salles londoniennes. à travers lachanson 2.4 LaLibération... -.Shl -.Shl -.Shl ©J-F. Schall ©J-F. Schall ©J-F. Schall © J-F. Schall A sous silen n’évoquen plus de quatre ans. Leschansons de variétéscélèbrent lesAlliés(« inspire nombre de chansons célébrant lalibertéetréalisation d’unespoirquelesFrançais attendaient depuis :lacapitaleestlibérée. Cemoment fort de laLibération Fin août1944,lestroupes alliées entrent dans Paris l’allégresse delaLibération, évoquée audétourd’unechanson. À travers cettedernière partie, l’exposition propose derevivre etdepartagerl’espoir, l’attenteet Libération. Ainsi, durant cettepériode, lachanson française vaexprimer l’espoirde ladélivrance etl’imminence de la Italie etlalibération de laCorseont redonné courage etespoiràlapopulation. le planmilitaire, ladébâclede l’arméeallemande àde Stalingrad (enfévrier 1943),puisledébarquement en seulement incapable de libérer lanation de l’occupant, mais apparaît désormais compromis etdiscrédité.Sur française anettement évolué.Aux yeuxd’unnombre grandissant de Français, legouvernement de Vichy estnon Entre l’été1943etleprintemps 1944,bien des indices permettent de présumer quel’ensemble de l’opinion ve l’artde lachanson pendant une dizaine d’années. Aprèsle temps des privations, lajeunesse seretrou- dominera »,qui rivegauche intellectuels etdes artistes. L’après-guerre coïncide avec lanaissance de lachanson « professionnelle pourfaits de collaboration. C’estàcetteépoquequesefortifie l’idée de l’engagement des française s’américanise. Lecomitéd’épuration condamne bon nombre d’artistesàdes peines d’interdiction À laLibération, lepaysestàreconstruire. Dans lesillage du planMarshall etde laguerre froide, lasociété leurs g radio puisparlestroupes alliéesquiont remplacé lesAllemands dans les sallesde spectaclesetqui imposent réunit chez soipourswinguer. Lemot swing devient le signe de ralliement de lajeunesse. Ilestdiffuséparla fr Le swing, forme populaire du jazz,s’estemparéde laFrance dèsledébutde laguerre. Ilconquiert lajeunesse pépinière d’artistes, quelejazzconnaît sonheure de gloire. des brasseries etdans laclandestinité. Mais c’estàlaLibération avecl’arrivéede l’arméeaméricaine, véritable Les gr Dans laFrance occupée, lejazz,pourtant encontradiction aveclesvaleursde l’occupant etde Vichy, esttoléré. la musique des libérateurs, celle sur laquelleonpeutenfindanser dans lesbalspopulaires. leur matériel esttrèsremarqué, enparticulier lesjeeps(« : l’abondance queleurarrivéesemblepromettre (enréalité,lesrestriction vont encore durer jusqu’en1950) vec l’arrivéed ançaise avecd à Saint-Germain-des-Prés avecune irrépressible envie de libertéet de fête. oupes d oûts. ce t quelesbon . e jazzsont présents surtoutesles radios, onlesretrouve aussidans les cabarets, surlesterrasses es Améri es titr es comme « s côtésd cains, laLibération marque laconsécration du jazzetdu swing quis’imposent comme e laLibér Je suisswing ati on, lescombats » et« J’ai sautélabarrière Au volantdemajeep , lesperteshumaines etlesdestructions sont passés Welcome toyou , hoplà », « Avec majeep », « ». Ons’or Bonjour Yankee »). Ceschansons ganise etonse ») et •

7 2. Contenu • DOSSIER PEDAGOGIQIUE de l’exposition 3.1 S’amusermalgrétout soulier desatin récréatif renouveau culturel procède d’une volonté affichée de l’occupant de cantonner laFrance àunrôleessentiellement un contexte de massification des pratiques culturelles enmarche depuis lesannéestrente. D’autre part,ce Ce n’estpaslaseuleexplication àcettesoudaine demande de divertissements. D’une part,celle-cis’inscrit dans dans lescabarets, lesmusic-halls, lescinémas, ouens’évadant àtravers lalecture etlamusique.divertissant Certes, lesFrançais confrontés àdes tempsdifficiles souhaitent oublier leurspréoccupations quotidiennes ense lecteurs. font sallescomblesetlesbibliothèques n’ont jamais connu autant de bon nombre de piècesde théâtre sejouent àguichets fermés, lescinémas music-halls, lesspectaclesde chansonnier, lescabarets font leplein,mais Le public, lui,suit,saisid’unvéritableengouement. Non seulement les littéraires »sesuccèdent comme avant-guerre. :«premières »et«événements de capitaleintellectuelle etartistique comme enprovince. Malgré ladéfaite etl’Occupation, Paris garde sonrenom l’extrême vitalitéde lavie culturelle etartistiquesousl’Occupation, àParis On ne peutqueconstater, comme l’ont fait leshistoriens contemporains, (3) In In (3) etc de différents artitstes :chanteurs, danseurs, comiques, attractions,(2) Larevue estconstruite acrobates, àpartirde numéros montreurs d’animaux, illusionnistes, chanteurs, ballets, pantomimes, attractions, etc. (1) Lemusic-hall estd’abord lenom donné àune salleconsacrée àlamusique, puisdevient unterme désignant un style de spectaclequimêleorchestres, n’ont rien àenvier àcelles des commerces. d’attente égalem Parallèlement àcepublic privilégiéquifréquente leshautslieux de lavie artistique, lesclassesmoyennes ont « artistes de renom. Durant ladrôle de guerre, Rennes devient lacapitalemusicale de laFrance. Mais c’estsurtout des font également preuve de vitalitéetlesdifficultés de tousordres n’empêchent paslestournées confondues, Paris n’estpaslaseulevilleoùl’onobservecefoisonnement de spectacles, lessallesde province, toutes zones d Allemands sebousculent etdépensent sans compterdans lesgrands cafés, lesrestaurants de luxe etlessalles Forts de leurpouvoird’achat(lemark s’échange contre 20francs d’alors)etde leurstatutde vainqueurs, les 102 :dès1942,l’ allemand certes, mais aussifrançais. Lapreuve enest vainqueurs). D’autres sallesplusmodestes, des cabarets de quartiers connaissent laferveurdu public, pas affecteroutr parvi se produisent touteslesvedettes de lachanson. Demême, leCasino de Paris, lesFolies-Bergère, l’Alhambra spéci d’avan Momentanément interrompue suiteàladéfaite, lavie nocturne retrouve rapidement sonanimation etsonfaste (les sallesétan de spectateursquitrouvent une occasion inespérée de sedivertir…etde seréchaufferquand ilfait froid dehors tout perçuscomme des lieux de plaisir. Lecinéma fait également l’objetd’unvéritableengouement de lapart : parisien seprécipitepourvoirlesgrandes piècesdu moment Les coupur cultur (4) e spectaclesd la Côted’ . Cestyled I d em boîtes d La viemusicalesous Vichy enn alem e jusque-làréservéeauxFr t-guerre. Lesmusic-halls n accès àlaculture etjouissent de distractions de proximité comme lescinémas, devant lesquelslesfiles ent ent àoffrir des affiches attractives endépitdes difficultés liéesauxrestrictions (quine semblent et r en e spectacleconqui es d’électri Azur [qui]sertd t d e n elève pluslar estinée auxsold t correctement chauffées). e lacapitale. d uit rien qu’àParis e Clau e m esur cité etlacen del (1943)ou , sousladirection de Myriam Chimènes. ert lepubli e lespr g ucraeàl aiaeetelamsiee ’cuaind azn ir » e succursale àlacapitaleentre l’armistice etl’Occupation de lazone libre em en c etd ats allemands où etl’ABC devient rapidement lemusic-hall parisien de référence (1) ançais lesplusprivilégiés. t du projet culturel de Vichy, quisouhaiterendre accessibleaupeupleune r od (3) urn er otslsusarslsate :l’Alcazar propose une revue ouvrent leursporteslesuns aprèslesautres evi sure n’ont pasraison des spectateurs curieux etférusde théâtre. Lepublic . uits d en Huis clos t ung e luxe, comme lechampagne, pourpeuqu’ilssoient destinés aux enr e àpartentière. d e Sartr e (1944).Pour lepublic français, lesthéâtres sont avant Sodome etGomorrhe Annuaire duspectacle © JF Schall J-F. de Giraudoux (1943), comptabilise (4) . Le (2) • 8

• DOSSIER PEDAGOGIQIUE 3. Fiches d’analyse © Roger-viollet

Le couvre-feu et les impératifs de la défense passive modifient les pratiques culturelles des Français. Calfeutrés chez eux et confinés dans leur intérieur, ces derniers s’adonnent à la lecture (les demandes de prêts dans les bibliothèques augmentent de façon considérable), s’occupent à des activités manuelles (pas tant par plaisir que par nécessité) et écoutent la radio(5). Durant la guerre, le quotidien des Français est rythmé par l’écoute de la radio. Le poste, alors peu maniable avec son antenne mobile, est le plus souvent installé dans la salle à manger et réunit la famille et les amis. Son écoute est un loisir à part entière et constitue un moment de convivialité. Les programmes sont divers : émissions éducatives, divertissements (certaines pièces de théâtre sont spécialement écrites pour la radio), musique classique, informations, variétés. Les programmes sont annoncés dans des magazines illustrés (Radio National paraît pour la première fois en 1941), dignes ancêtres de nos programmes de télévision, où figure toujours en première page la photo d’une vedette. Cette presse suit fidèlement l’actualité artistique.

Malgré ou à cause de la défaite, de l’Occupation, de la peur et des privations, les Français ont continué de chan- ter, d’assister à des concerts, d’acheter des disques, d’aller au théâtre ou au cinéma, en somme de s’amuser. Certes, cette attitude a suscité l’indignation de certains(6), pourtant aujourd’hui elle peut être interprétée comme une volonté de vivre en dépit de la situation pesante et difficile. La vitalité de la vie culturelle n’éfface, pour les Français, ni les drames vécus par certaines catégories de la population ni les difficultés de la vie quotidienne. Les premières déportations, la répression contre les opposants font lentement basculer l’opinion publique en faveur des Alliés et de la Résistance.

(5) cf fiche thématique sur la radio. (6) cf fiche de présentation. idéologiques etespacedeliberté 3.2 Lachanson,entre contraintes d service rattaché auministère de l’Information etde lapropagande. Paul Marion, secrétaire général du ministère les chansons des compositeursouinterprètes juifssont interdites dès1940.Lacensure française dépend d’un moins soumiseàune : stricte censure. Cettecensure s’exerce surles textes des chansons comme surlesauteurs Si lavi folklorique etd’opérer de fait une sélection. les artistes ment aveclacréation d’une carte professionnelle, favorisent ladiffusion etaident celui des industries du spectacle. Cesstructures organisent laprofession, notam- (loi du 16août1940)telsqueleCOde l’industrie cinématographique (COIC) ou métiers du secteurculturel. Àcettefinsont institués des Comitésd’organisation cées. Parallèlement, l’Étatfrançais selivre àune réorganisation corporative des Arts deviennent des secrétariats généraux, voyant ainsi leursprérogatives renfor- générales, lesservices de l’Information, de laJeunessedirections oudes Beaux- De qui, enl’absence de toutcontrôle parlementaire, disposed’une large autonomie. l’État. Cetencadrement sefait parlamiseenplaced’unnouveau personnel politique également lesecteurculturel. Lemonde artistiqueest,dèslors, trèsencadré par La vasteréorganisation administrative de l’Étatengagée parVichy concerne l’empreinte idéologique nette, laissant peude placeàlacréativité. rigide, misenplaceparlerégime de Vichy etlesautoritésallemandes. Ladémarche estautoritaire et culturel comme lesautres domaines. Eneffet,lavie artistiquesousl’Occupation s’organise dans uncarcan très Le poids du cultedu Maréchal etdes contraintes idéologiques de laRévolution nationale touche lesecteur 1 ffcesr«l hno,vcerd aRvlto ainl ». lachanson, vecteurde laRévolution nationale (1) cffiche sur« censure. l’industrie des spectaclesetimposeàl’ensemble des publications musicales, de 1940à1944,levisa de la et lam phie, lecinéma etlaradio sont soumisàuncontrôle vigilant. Par ailleurs, pourmieux surveiller lesmusiciens l’individu de comprendre lasituation dans toutesacomplexité ».Dans cetteoptique, lapresse, laphotogra- chan de collectedes chansons du folklore français estengagé. Laparution etladiffusion de nombreux recueils de années trente. Lefolklore musical estl’objetd’une attention touteparticulière de lapartde Vichy. Un travail souven de France etleursparticularismes sont misàl’honneur àtravers des fêtesfolkloriques organisées leplus En éch français, notamment lefameux « d Affiches, calendriers, statuesglorifient lemaréchal Pétain,des biographies l’encensent etleschroniqueurs La grande caractéristique de laproduction artistiquesousVichy estl’extrême personnalisation du pouvoir. leurs parti de l’État,toutparticulièrement àtravers lafigure du maréchal Pétain,et,d’autre part,favoriser lesrégions et Le pr un enjeucru et n e l’Inf e radio leportent auxnues. Lachanson n’estpasenreste :de nombreux chants honorent lechef de l’État e corr son ojet cultur o àlathém t… d orm e cultur usique, lesconcerts etl’édition des partitions, lerégime de Vichy créeune fédération nationale de s tr espon cularism . Li ation depuis 1941,considère l’Étatcomme «laseulesource d’information capablede permettre à aditionnelles (« ans lesvilles, enparticulier àParis. Laplupartdu temps, cefolklore est reconstitué de toutespièces ci al dans leprocessus de collaboration. eux privilégiésoùser elle estnettement marquée parl’intervention de l’État,laproduction artistiquen’enestpas el d d plusàau atique d es. ih opeddu rniaxvlt :d’une part,affirmer lapuissance etleprestige e Vichy comprend deux principaux volets u « cun Vieilles chansonspourlesjeunes r e réalitévivan tu atre»,laculture folklorique estremise augoût du jour. Lesrégions etour àlaterre Maréchal, nousvoilà en con tr ent Français etAllemands, ellessont te dans une France majoritairement urbaine depuis ledébutdes » (1) . ») perm et àlaf ois d e promouvoir cetteculture © Roger-viollet • 9

• DOSSIER PEDAGOGIQIUE 3. Fiches d’analyse La politique de collaboration, engagée dès l’automne 1940 après l’entrevue de Montoire, comporte également un versant culturel destiné à accréditer l’image d’une Europe où chaque nation aurait son rôle à jouer. Dans cette Europe, la France serait vouée aux arts, aux divertissements, à la mode, aux industries du luxe. En zone nord (puis en zone sud à partir de novembre 1942), la vie culturelle française dépend d’une double autorité, la Propaganda-Abteilung et l’ambassade d’Allemagne. En juillet 1942, un accord répartit leurs attributions respectives : la censure incombe à la Propaganda-Abteilung tandis que les relations culturelles reviennent à l’ambassade. L’ambassadeur Otto Abetz s’applique à remplacer la propagande strictement militaire (celle de l’Abteilung) par une politique de propagande culturelle. Cherchant à faire accepter du mieux possible par la population française la présence de l’occupant, cette politique vise le maintien d’une production artistique française remobilisatrice et soigneusement contrôlée. Des écrivains, peintres et chanteurs français participent à ces initiatives culturelles. La part la plus spectaculaire de cette collaboration artistique est sans conteste les nombreux voyages d’artistes français vers l’Allemagne. Fortement médiatisés, ils ont concerné les chanteurs comme les écrivains. Il est difficile de décrypter les motivations de ces artistes qui, consciemment ou non, ont fait le jeu de la propagande. Il est cependant avéré que ces voyages ont parfois fait l’objet de chantage de la part des autorités allemandes. Ils pouvaient être la condition pour se voir attribuer du charbon ou avoir le droit de se produire.

La politique d’exclusion, et tout particulièrement la législation raciale, menée conjointement par Vichy et l’occupant en zone nord, s’applique également au monde de la chanson. Dès le 3 octobre 1940, le régime de Vichy édicte le premier statut des Juifs. Son article 5 leur interdit l’accès à nombre de métiers, parmi lesquels ceux du cinéma, du théâtre, de la radiodiffusion et des spectacles. Ainsi les artistes juifs sont exclus de la scène et leurs œuvres interdites, de même que les personnes recensées comme juives se voient refuser l’accès aux salles de spectacles. Dans le domaine de la chanson, le parcours de Marie Dubas(2) constitue un exemple significatif de la situation des artistes juifs en France sous l’Occupation.

Bien que Vichy et les autorités allemandes cherchent à laisser leur empreinte idéologique sur la vie culturelle du pays, une partie de la production artistique bénéficie de réelles marges de manœuvre et fait preuve d’une certaine autonomie. Contrairement à l’idéal fasciste où l’encadrement social et idéologique est total, la politique de Vichy se présente davantage comme une pensée autoritaire dans laquelle les aspects culturels jouent un rôle déterminant. Elle n’impose pas une norme culturelle unique et laisse des espaces de liberté et de création. En dépit des difficultés et des contraintes, la chanson demeure donc un mode d’évasion et d’expression primordial dans ce contexte artistique foisonnant.

(2) cf. fiche thématique sur « Marie Dubas, une chanteuse juive sous l’Occupation ». des artistesdivisés 3.3 Setaire ouchanter: (2) In de lachanson. vr et r dir Le pr choix. et 1945,lesattitudes des vedettes de l’entre-deux-guerres sont fort variées. L’auteur distingue trois principaux Dans sacontribution Édith Piaf, ouencore Maurice Chevalier. Guerre mondiale etcontinuent de chanter sousl’Occupation. Àtitre d’exemple, onpeutciterCharlesTrenet, les artistesavecleurtemps. Laplupartdes chanteurs de cetteépoquesont déjàcélèbres avant laSeconde Le comportement des vedettes de lachanson de l’époqueestàl’image des rapports ambivalents qu’entretiennent sous l’Occupation. ?Autant de questions quiconduisent às’intéresser à l’attitude des chanteurs ous’exprimer àtoutprix obstiné ?Doit-onprendre lechemin de l’exil, garder unsilence alors quechaquejourapportesonlotde tragédies la question de l’engagement seposede façon plusaiguë. Peut-on continuer àécrire, àcomposeretchanter partie, soumiseaurégime de Vichy quimultiplie lesmesures autoritaires etdiscriminatoires. Dans cecontexte, franquisme, aupacifisme, aucommunisme. Orlaguerre éclate, laFrance estrapidement défaite, occupéeen Les annéestrente avaient entraîné lesécrivains etlesartistesàprendre position parrapport aufascisme, au (1) Extr libre. Suisse, ponctuant satournéede quelquesintermèdes enFrance, enzone et chan travers lemonde. Ainsi Marie Dubas, en1939, décide de quitterlaFrance s’exile auBrésilen1941.D’autres entreprennent de grandes tournéesà Enfin, certain à Paris etseretire de lavie publique. s’in (d La seconde voie de comportement estcelledu repli enzone sud. C’est, parexemple, lechoix de RayVentura « Chez SuzySolidor »,devant unpublic allemand. remporte ungrand succès sousl’Occupation. Ellechante chaquesoirdans lescabarets «Lavie parisienne »et les plusréputésain le midi, avant de faire sarentrée àParis, fin septembre. Suivent de nombreux engagements dans lesmusic-halls ai boulot,c’estd ans unsecond temps, ilquittera laFrance pourl’Amérique latine) oude Maurice Chevalier qui,dès1940, ectem stalle prèsd epr Piaf emi aits etactesd enn , P. Duclos etG.Martin, Paris, Seuil,1993. te su ent. Aprèsune courteabsence, nombre de vedettes de lachanson reviennent surlascène parisienne er con en t leursactivitésdèsledébutd ccessivem s déci siste pourlesartistesàpoursuivr e Cann es confér e chan si qued d hne oslOcpto nat oiiu ? :unactepolitique Chanter sousl’Occupation en ences etdes spectaclesde lajournéed’étude consacrée àla es avecsacompagn ent auBrésil,enArgentine, auPortugal eten t d e.D hne uiq’larv » ter. Dechanter quoi qu’ilarrive es concerts endehors de lacapitale. SuzySolidor continue elleaussiàchanter et e fuirl’Eur ope, comme Henri Salvador qui e NitaRaya,d’ori e l’année1941.C’estlecasd’ÉdithPi e leursactivitéscomm gine juive. Àpartirde 1943,ilcesse de seproduire (2) . Àpartird Chanson enpolitique (1) , Nathalie Dompnier observequ’entre 1939 e silasitu e l’été1940,elleestentournéed © F. Bellaire af quidéclar (29/11/02). Disponiblessurlesited ation ne lesconcernait pas n14 Mon :« e en1940 u H an all s • 10 3. Fiches d’analyse • DOSSIER PEDAGOGIQIUE Face à ceux qui ont tenté d’esquiver la réalité de la France occupée, d’autres se sont clairement positionnés contre l’occupant, s’engageant sur la voie de la Résistance. Joséphine Baker, par exemple, qui s’inscrit dès 1933 à la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme. Pendant qu’elle se produit dans la revue Paris- Londres aux côtés de Maurice Chevalier, elle aide à divertir les soldats du front, puis s’engage dans l’aviation avant de rejoindre la Résistance dès 1940. Ou encore Germaine Sablon, sœur de Jean, dont le nom reste définitivement lié au célèbre « Chant des partisans ». Née en 1899, vedette de la chanson à partir de 1934, elle s’engage pendant la guerre dans les services féminins de l’armée, puis entre dans la Résistance et passe en Libye où elle devient infirmière.

L’éventail des attitudes est donc large entre ceux qui continuent à chanter quelle que soit la situation et ceux qui s’engagent dans la Résistance. Comme le souligne Nathalie Dompnier, « Les comportements de la plupart des vedettes de la chanson de l’époque ne se caractérisent pas par un choix politique tranché »(3). La phrase de Tino Rossi « Ni poing levé, ni main tendue, j’ai chanté quel que soit le régime » résume assez bien l’attitude des artistes sous l’Occupation. En effet, il apparaît bien souvent qu’ils ne collaborent ni ne résistent, mais qu’ils tentent de s’adapter à la situation et de continuer à exister en tant que chanteurs dans la France occupée.

(1) In Chanter sous l’Occupation : un acte politique ?, Nathalie Dompnier. une chanteusejuive sousl’Occupation 4.1 MarieDubas, .Bellaire © F. pas religieux « la même passion. Lorsd’une tournée, destinée àcélébrer laFrance etla chanson française, elleinterprète la de son fils, Marie Dubasenchaîne lesreprésentations, de villeenville, aveclamême énergie et l’éloignement et accepten Jusqu’en 1942,lesmunicipalités et lespréfectures des départements de lazone libre sont conciliantes Célestins àLyonetauCasino de Nice. origines etlasollicitent pourleursspectacles. Ellecontinue donc àse produire, notamment authéâtre des l’armée fr obtient leretrait de cettephotographie, arguant quelapersonne incriminée estl’époused’unofficier de honteusement retouché estexposé comme lemodèle d’une chanteuse juive. Sonmari, lecapitaine Bellair, En 1941,Marie Dubasestànouveau victime de l’antisémitisme. Dans lecadre de l’exposition « « avec music-hall. Elleseproduit dans des cabarets et,en1927, àl’Olympia dienne de théâtre avant de commencer àchanter en1917etde s’orienter versle Née àParis d’unpère juifpolonais, Marie Dubasdébuteune carrière de comé- situation des artistesjuifsenFrance, sousl’Occupation. Dubas, célèbre chanteuse de l’époque, constitue unexemple pertinent de la mesures antisémites, viseégalement aumonde artistique La politiqued’exclusion de Vichy etde l’occupant, ettoutparticulièrement les (1) cf.fi France f la pr r deVichy la l’antisémitisme pour une tournéetriomphale enAmérique, puisauPortugal. C’estdans cepaysque Marie DubasquittelaFrance en août1939,peuavant ladéclaration de guerre, chanson reprise parÉdithPiaf etbien d’autres parlasuite. immédiat. En1936,elleremporte untriomphe àl’ABC avec« réalistes, chansons comiques, monologues oumélodies classiques. Lesuccès est Dans sestoursde chants, elledanse, chante, jouelacomédie, alternant chansons antaisiste estimpatientederéapparaîtresurlesplanchesparisiennes attr asiliepcfse»de Paul Fort,« Marseillaise pacifiste ape esse fr h acasn nr otane dooiuse saed iet ». Lachanson, entre contraintes idéologiques et espacede liberté che « », or Pedro . Sonm ançaise. nas.Àsnsjt ai-orért:« : ançaise. Àsonsujet,Paris-Soir écrit ganisée parl’In t d ? Ilestracial », une chanson fantaisiste quidemeura lecloude sonrépertoire. e visersescon ari ag e religieux àLisbonne, avecunaviateur français, catholique, provoque ledéchaînement de stitut d’étude des questions juivesetprésentée àParis aupalaisBerlitz,sonportrait ». trats pourqu’ellepuisseseproduire malgré tout.Endépitde lafatigue etde La rondeautourdumonde les dir participant àdes galasde bienfaisance. Devant l’accueildu public, Nice avecsafamille. Marie Dubasmarque sonretour sur scène en d adressé àXavier Vallat, commissaire général auxquestions juives (elle obtiendra néanmoins de luiunmot de recommandation en ch r d’être proche des siens l’emporteetlaconduit enAlgérie, àla États-U Face àcesattaquesrépétées ech u g erche d’unéventuel soutien du général Weygand, commandant ouvern ef d ecteurs d P nis etauCan aris vautbienunemesse e l’arméeenAfriqued ement de Vichy), ellerentre enFrance ets’installe à (1) . Leparcours de Marie e théâtres de lazone libre ferment lesyeuxsurses Mon légionnaire ad . Maisignore-t-ellequeleproblèmejuifn’est ». a oùsonsu , lachanteuse envisage l’exil aux . MarieDubasseconvertit[…]la u N », ccès estassuré.M or d © F Bellaire F. . N’ayant pulerencontrer Le Juifetla ais ledésir • 11 4. Fiches thématiques • DOSSIER PEDAGOGIQIUE Au début de l’année 1942, la situation s’aggrave encore pour les Juifs. La rafle du Vel’d’Hiv’, les 16 et 17 juillet, suscite une vive émotion au sein de la population. Marie Dubas est d’autant plus inquiète que son appartement parisien vient de faire l’objet d’une perquisition par la Gestapo. Elle décide de se réfugier en Suisse. Ce départ nécessite l’obtention d’un visa. Malgré la lettre de recommandation du gal Weygand, son entretien avec le nouveau commissaire aux questions juives, Darquier de Pellepoix, n’aboutit pas. C’est sa rencontre fortuite avec Pierre de Monneron (jeune fonctionnaire qui s’illustre par la suite dans la Résistance) qui lui permet d’obtenir le visa nécessaire. La chanteuse prend le train pour Genève en octobre 1942. Après la guerre, profondément reconnaissante, Marie Dubas adresse ces quelques mots à Pierre de Monneron : « Je vous dois certainement la vie. Je suis heureuse qu’il me soit donné de vous le redire ici, encore une fois ». © F. Bellaire Devant l’afflux important de réfugiés français, la Suisse met en place des camps d’internement. Marie Dubas y échappe car son contrat de travail lui octroie le statut de résidente. Installée à Lausanne pendant deux ans, elle chante devant les réfugiés, leur apportant un peu de réconfort. Généreuse et compatissante, elle explique que c’est « le plus beau cadeau [qu’elle a] pu faire dans [sa] vie ». En 1943, elle crée la chanson « Ce soir, je pense à mon pays », dans laquelle, mélancolique, elle évoque l’exil et son mal du pays. À partir de décembre 1944, on peut de nouveau entendre la voix de Marie Dubas à la radio. Elle célèbre la Libération en chantant « Les cloches de la Libération ».

Marie Dubas rentre à Paris le 9 juillet 1945 et fait son retour sur scène en 1946 à l’ABC. Elle continue à se produire occasionnellement, comme chanteuse et comédienne au théâtre, mais le charme n’y est plus. Épuisée, elle fait ses adieux à la scène en 1958. 4.2 Laradio d’émissi surveillant lesémetteurs, menaçant de réquisitionner lespostesetréglementant lesfréquences etlesheures devient illusoire. Eneffet,lesautoritésmilitaires allemandes interviennent dans lefonctionnement du réseau, et d’obtenird la Radiodiffusion nationale s’efforce, en1940-1941,de synchroniser lesémetteurs, d’enaugmenter lapuissance puissance, quine permet pasde faire entendre la voixdes dirigeants surl’ensemble du territoire. C’estpourquoi d la Radi Abteilung etservent de supportpourlesprogrammes de Radio-Paris. En zone sud, lasituation estplusconfuse: passen n À lasignature de l’armistice, laligne de partage du réseaud’émetteurs entre l’occupant allemand etlegouver- par leg guerre, lesradios privéespatissent du manque de moyens techniquesethumains ainsi quede lacensure imposée ailleurs, lesFrançais peuvent capterlesémissions de radios étrangères, dont laBBCdepuis Londres. Avec la Le réseaur N gr Capable de s’adapter plusrapidement quelapresse écriteàl’évolution des événements, laradio consacre une entière. activités de lavieleurs quotidienne. Sonécoutedevient unloisiràpart la famille, lesvoisins, lesamis. Laradio accompagne lesFrançais dans ralement aucœurdu foyer, dans lasalleàmanger, etréunitautourde lui des zones rurales). Peu maniable avecsonantenne mobile, iltrône géné- nécessite une alimentation électrique(ceciexplique lesous-équipement Le postede radio estungros etbelobjet,enboisleplussouvent, qui Grande-Bretagne (huit millions). inférieur àceluide l’Allemagne (dixmillions de postesen1939)etde la millions en1939.Letauxd’équipement de laFrance reste cependant bien une audience de plusenlarge :unmillion de postesen1933,cinq à partirdes annéestrente, elledevient laradiodiffusion, média quiconnaît des techniquesde transmission existantes (télégraphe ettéléphone). Mais À sesdébuts, laTSF (télégraphie sans fil)apparaît comme une amélioration se voient accusésde tièdeur etd’attentisme. pr fait Paris diffusesapropagande en faveur de lacollaboration etd’une Europe nouvelle. Dès1940,cettestation ne sont pasdénuées d’arrières-pensées politiques. Àtravers seséditoriaux etsesémissions politiques,Radio- est àvous musicales occupent une placeprépondérante. Cesémissions ont beaucoup de succès, notamment « importants, Radio-Paris propose une programmation de grande audience, élaboréeetdistrayante, oùlesémissions dirigée parledocteur Bofinger etaniméepardes voixfrançaises. Pourvue de moyens techniquesetfinanciers Après lasi :désorganiser l’arméefrançaise etpréparer laFrance àsacapitulation. autour de deux axes relatant lasituation allemande, celui-ci cherche àbriserlemoral des troupes françaises. Sapropagande s’organise Dès m Radio-Paris auservicedel’occupant Les pr aux émissi e ement de Vichy correspond précisémment àlaligne de démarcation.Les émetteurs situés enzone occupée ati an euve d’un antisémitisme virulent et profère et virulent antisémitisme de violentesd’un euve attaquescontre lesAlliés. Même les dirigeants de Vichy l’État. Lesinfr on d e parti ai 1940,lar ogr al paraît pourlapremière fois en 1941),dignes ancêtres des magazines TVmodernes. t souscon odiffusi on. ouvernement de Vichy quiexige d’elles, notamment, ladiffusion du «Radio-journal ». amm on gnature de l’armistice, Radio-Paris est placéesouscontrôle allemand. «Micro »de l’occupant, elleest » animéeparlechanteur André Claveau. Tout encherchant àdistraire leurauditoire, cesémissions adi e d s de divertissement etàlavariété(dès1943,musique occupelesdeux tiers du tempsd’antenne). e l’occupan es rythm ophonique français serépartitentre septstations régionales publiquesetsixpostesprivés. Par on nationale, organe du nouveau régime, coexiste avecdes postesprivéssoumisaucontrôle e sesémissi astru trôle allem adi o devient pourGoebbelsune arme de combat.Bombardant lesondes d’émissions enfrançais ctur en t d t ledér es son ons auxinformations de guerre mais accorde également untempsd’antenne important es relais enzone nord. Mais, dans lecontexte des années1943-1944,cettevolonté an d . Lesdifférentes stations sont regroupées sousladirection de laPropaganda- t médiocres, lesdifférentes stations forment undispositifmorcelé etd’inégale oulem ent des journéesetsont annoncés dans des magazines illustrés(Radio Cette heure • 12 4. Fiches thématiques • DOSSIER PEDAGOGIQIUE La Radiodiffusion nationale, instrument politique de Vichy

En France, l’usage de la radio ne s’est imposé aux dirigeants qu’à l’extrême fin de la IIIe République. Édouard Daladier « […] est le premier homme politique français qui sache parler aux Français à la radio et s’en faire entendre »(1). Et si la radiodiffusion n’est pas encore un instrument de gouvernement, l’usage par les hommes politiques de ce qu’on appelle alors la TSF est néanmoins entré dans les mœurs. En effet, le rôle politique de ce média n’est pas des moindres : il permet de mobiliser l’opinion publique et donne une nouvelle dimension aux actes et aux paroles des hommes politiques. Le maréchal Pétain, chef du nouvel État français est personnellement convaincu de l’importance de la radio. En effet, elle s’avère d’une importance capitale pour le gouvernement de Vichy. Elle doit conforter sa légitimité auprès de l’opinion, réfuter les attaques de la radio « gaulliste », mais aussi rivaliser face au succès de Radio- Paris. Aussi, dès l’été 1940, le gouvernement installe un studio radiophonique au casino de Vichy. Il réorganise la radiodiffusion en zone non occupée et l’utilise comme instrument de sa propagande. À partir de 1941, Paul Marion, nommé au secrétariat à l’Information et à la propagande, prend en main la Radiodiffusion nationale. Selon lui, la propagande ne se limite pas à la lecture de bulletins d’informations et autres émissions officielles. Certes, les auditeurs attendent des informations, mais aussi, comme par le passé, des variétés, des émissions de divertissement, un univers à la fois familier et distrayant. Des efforts sont donc réalisés au niveau de la diffusion, de la réception et de la programmation. « Dès le mois de juin 1941, le volume hebdomadaire des émissions de variétés dépasse celui des informations, communiqués et émissions officielles (vingt heures contre seize). »(2) Les émissions récréatives sont très populaires, notamment « Bonjour la France » (recueil varié d’éphémérides, d’informations pratiques et de lectures de poésie) animée par Jean Nohain. Outil de propagande du régime, la Radiodiffusion nationale véhicule les valeurs de la Révolution nationale, à travers une série d’émissions consacrées principalement à la famille, au travail et à l’effort imposé par les circonstances. Le programme, très éclectique, associe la chanson à des séquences évoquant les gloires du passé et la vie des provinces (la retransmission des spectacles folkloriques tient une place importante). À partir de 1942, la dimension politique de la Radiodiffusion nationale s’affirme plus nettement. Elle encourage le départ des travailleurs en Allemagne, justifie les rafles et la déportation avec l’émission « La question juive » et accentue son emprise sur les jeunes par le biais de « Radio Jeunesse ». Malgré ces efforts, la propagande radiophonique de Vichy souffre d’un manque de cohérence et de coordination, chaque ministère revendiquant un droit d’accès à l’antenne pour diffuser sa propagande. Elle ne suffit pas à façonner et à conquérir l’opinion publique française. Dans la « guerre des ondes » engagée dès 1940, la BBC de Londres va peu à peu s’imposer face aux radios de Paris et de Vichy.

(1) In La guerre des ondes. Histoire des radios de langue française pendant la Seconde Guerre mondiale. Sous la direction d’Hélène Eck, Armand Colin, 1985 (2) Idem 4.2 Laradio Olivier Lapie. L’équipe « C’est engr Br Après laruptur ». parlerai àlaradio de Londres demain, comme aujourd’hui, je »,promettant auxFrançais « ! la France n’apasperdu laguerre !Mais LaFrance aperdu une bataille appel du 18juinetlacélèbre formule « le cadre de l’unde cesbulletins quelegénéral de Gaulleprononce son dire lavéritémême lorsquelesévénements sont ensadéfaveur. C’estdans ni àlapropagande nazie, niàcellede Vichy. Eneffet,laBBCchoisit de franchise de cettestation dont lespropos ne sont passoumisàlacensure, française. Aussi marginal soit-il,lepublic àl’écoutede laBBCapprécie la ne connaissent qu’une faible audienceinformations auprèsde lapopulation d’informations d’unquart d’heure chacun.Durant ladrôle de guerre, ces À lami-juin1940,BBCdiffuseversFrance sixbulletins quotidiens » de laliberté. c’est de Londres, grâceàlaBBC,quesefont entendre lesvoixfrançaises Tandis quelaRadiodiffusion nationale etRadio-Paris rivalisent enFrance,« La BBC,voix delaFrance Libre (4) et(5)Idem (3) Op.cit. » sur lesradios adversesparlacohérence de sonlangage aveclesactes etlaréalitédes faits […] de laradio répression de lescontrevenants. Londres l’aemporté Endépitde cela,dans laguerre des ondes, « britanniques sont trop puissants. Deleurcôté,lesAllemands interdisent l’écoutedes radios étrangères, menaçant Face àl’audience etàl’influence croissantes de laBBC,Vichy tente de brouiller lesondes, mais lesemmetteurs »etlespréparer àlaLibération. serésigner fois :empêcher lesFrançais de « cette des messages codés, signaux de déclenchement d’opérations clandestines. Dernière mission pluspolitique m »de mars succès àjuillet1941.Le croissant de cesinitiatives attestede l’engage- V comme lacampagne des « des opérations surleterrain (surtoutàpartirde 1942). Elle appelleàdes manifestations nationales impulse à laf » laFrance Libre n’ad’existence, auxyeuxdes Français, queparlaradio « C’est enpartie grâceàlaradio quelaFrance Libre acquiert une crédibilitépolitique. Pour legénéral de Gaulle, le territoire français. 20h30 etqu En 1942,lenombre etladurée des émissions augmentent, avecseptbulletins quotidiens, unprogramme à « bonne humeur etl’humour sont présents avec, parexemple, lesloganinventé parlepeintre Jean Oberlé évén m et P « au micro qu’ende grandes occasions, confie le17juillet1940laresponsabilité des cinqminutes d’ la Résistance quelesémissions de laBBCdoivent leuroriginalité etleurinfluence. DeGaulle, quine s’exprime « Fr Fr ent progressif de lapopulation française. LaBBCjoueégalement unrôlemilitaire de renseignement enenvoyant embres. Leprogramme offre untonfamilier etoriginal. Lesémissions politiquesetlesinformations surles an ançais J’aim Les Françaisparlentaux etagn atrie ce Libr em ois un iu orlsAgasce u u e lead hznu ,o noel iorel : »,ouencore laritournelle e mieux voirlesAnglais chez euxquelesAllemands chez nous en e etlesFrançais. Àpartirde lami-juillet,à20h15,une émission quotidienne estconsacrée aux , compr » àM ts altern an e, « e, e r atr de partie àlaFrance Libre, àl’équipe« adio de combatquidénonce lapolitiquede l’occupant etde Vichy, etune radio d’action qui e rendez-vous récréatifs. Cesémissions sont émisessurdes ondes longues etcouvrent ainsi tout e d ( aurice Schumann. Cedernier estparfois remplacé parRenéCassin,Pierre Brosolette ouPierre- 3) en Honneur etP es r an en t dixmin t avecdes sketches, des saynètes, des témoignages, des reportages etde lamusique. La elati des Françaisparlentaux on s diplom atrie utes d’inf (suite) ». Enseptembr » estdiffuséparlaBBC. atiques franco-britanniques, laradio demeure leseullien entre laGrande- ormations luespardes speakers français, suivies des cinqminutes de la Radio-P « Radio-Paris ment Radio-Paris ment e 1940,unn aris estallemand des Françaisparlentaux » estaniméeparJacques Duchesne, assistéde six ouveau pr » ogramme d’une demi-heure s’intitulant (4) . Laradio française de Londres est » etàlacon (5) . tributi Honneur on de • 13 4. Fiches thématiques • DOSSIER PEDAGOGIQIUE d’une génération ourésistancepassive ? 4.3 Leszazous, expression son son Au-delà de cesexcentricités physiques etvestimentaires, leurspratiques sociales réutilisés Vichy quiimposelarécupération des cheveux chez lescoiffeurs(quiseront vestes longues etpantalons larges. Encontradiction avecl’arrêtépromulgué par toute utilisati prises parlegouvernement. Face auxrestrictions de tissuetàl’interdiction de ch cause d sujet etr d débit etsacon insouciance passent pouroutrageantes :ilsboivent de l’alcoolalorsqueson patri Contrairement àl’idéologie de Vichy quiprône unengagement fort pourla déroulement des événements. également être considéré comme une réaction face àl’attitude des adultes (plutôtpassiveetrésignée) et au de sedistraire dans uncontexte socio-politique pesant etcontraignant. Cecomportement contestataire peut travers leursvêtements, leursgoûts musicaux, leurattitude etleurspratiques sociales, estleurmanière àeux ils s’amusent dans lesdancing ouorganisent des «surprises-parties »chez eux.Ladifférence qu’ilscultivent à des distractions propres. Lajournée, ilsfréquentent lescafésdu Quartier Latinetdes Champs-Élysées ;lanuit, en aiteuégalement àMarseille, Toulouse, Bordeaux, LyonouVichy). Ilssedistinguent parungenre de vie et zé Le terme «»vient de lachanson de Johnny Hess « leurs différences etrevendiquant leurliberté. politique cherche àresponsabiliser etàencadrer lesjeunes, une minorité d’entre euxsedistingue, affichant lui redonner des principes moraux etprônant unengagement pourlapatrie Dès sonavènement, lerégime de Vichy met enœuvre une véritablepolitiqueàl’égard de lajeunesse, visant à 2 f ih aLbrto..àtaesl hno » LaLibération... àtravers la chanson (2) cf.fiche « (1) cf.fi « consacrés, leszazousfont l’objetde caricatures etplusieurs chansons les ridiculisent. Lachanson de référence dans lemarché noir etd’être anglophiles, gaullistes, voire résistants. Outre lesnombreux articles quileur sont dispen « idéal, lesymbolevoyant du «mal quironge laFrance ».Lesjournalistes de « « ju et d cation, même silecomportement zazouapuprendre une signification politique Leur attitude excentrique etanticonformiste estavant toutunactede provo- m À cetteépoque, leszazoussont comparésaux«dadas »(mouvement artistiquenéde laPremière Guerre de presse anti-zazou sefait jour. Lejournal collaborationniste sont présentés toutaupluscomme des «snobs »etdes «filsàpapa ».Cependant dèsfin1941,une campagne Dans unpremier temps, l’occupant etles autoritésde Vichy sont indifférents au comportement des zazous, qui an on Ils sontzazous Je suispartout oix qu’ilsopèr ». Cesjeunes gens ont entre 18et25ans, ilssont citadins etmême essentiellement parisiens (bien qu’ily t con t jugéeschoquantes pourl’époque. Leurnonchalance etleurrefus de travailler se endépitd déonègr evenir un diale) quis’attaquaient auxfondements de lasociété,àsonlangage etàsalogique. e , leszazousad ch se, ilssefont exempter du service rural puis, àpartirde juin1942du STO), lesaccusent d’être impliqués es valeursd e « si pour lafabrication de chaussons), leszazousportent lescheveux longs. efusen dérés comm acasn etu el éouinntoae» La chanson, vecteurde laRévolution nationale e ».Leszazouscon e f on superflued orme de résistance àl’idéologie de l’occupant etde Vichy. somm t de prendre partipourl’unoul’autre camp.Leurremise en es n en » n’estpasàleurgloire, aucontraire, elleestironique etmême trèscritiqueàleurégard. » oude « e Vi t semblent être àchaquefois une réaction auxmesures opten ombr ation sont sévèrement réglementés, ilss’adonnent àla e un ch y estin euses in t un om erblin Leurfaçon ses’amuser etleur e forme de rebellion. Jeunesse u tissu,leszazousadoptent unstyleparticulier : e attitu stituent une ciblefacile pourlapropagande, carilsreprésentent lerepoussoir dir terdictions dont ellefait l’objet. ecte de de retrait. Ilsne s’engagent sur aucun » présentent leszazouscomme des «planqués»(grâceàdes cartesde , sans opposition frontale. Pourtant, les Je suisswing La Gerbe » assimile laculture zazouàune culture ( 2) , dont lerefrain fait « (1) . Dans cecontexte oùlerégime La Gerbe © LesÉditions réunies », de « Au pilori za zou », de • 14 4. Fiches thématiques • DOSSIER PEDAGOGIQIUE À partir de 1942, le gouvernement de Vichy et les autorités allemandes incitent les jeunes engagés dans la Jeunesse populaire française (JPF) à des « zazouades », véritables expéditions punitives à l’encontre des zazous. Ces derniers sont molestés et rasés, des rafles sont organisées dans les lieux qu’ils fréquentent, ils sont envoyés de force pour travailler à la campagne ou dans les chantiers de jeunesse. Pour protester contre cette « zazouphobie », certains n’hésitent pas à porter une étoile jaune marquée « swing ». Dans ce contexte de répression, le déclin du mouvement est annoncé. Dès la fin de la guerre, il laissera la place à l’existentialisme.

Les zazous constituent davantage un phénomène qu’un mouvement. En effet, le phénomène zazou est né dans la spontanéité et n’a pas de stratégie. Ainsi, à la question « zazous, expression d’une génération ou résistan- ce passive ? », il est difficile de répondre. C’est le contexte si particulier de l’Occupation qui a conféré à l’attitude (provocante et anticonformiste) des zazous une dimension supplémentaire et en a fait une forme de résistance. En marge de la société, ce mouvement symbolique peut être comparé à d’autres (par exemple les muscadins, sous la Révolution) ; il préfigure le mouvement existentialiste et le Saint-Germain-des-Prés des années cinquante.

© Roger-viollet 5.2 Ressources culturelles 5.1 Activités publicsscolaires L pr contre-propagande. d’époque Grâce àlaprésen À partird’un Visite appr les élèvesauxthèmes importants de l’exposition etouvre des pistespourprolonger lavisiteenclasse. Dan à l’ai Chaque partie de l’exposition est illustréepardes extraits de chansons etd’émissions de radio qu’ilsécoutent d’occasions de seplonger dans l’atmosphère de l’époqueetd’appréhender certains aspectsde lascénographie. etc.) etlesreconstitutions de décors(guichet, music-hall, cabaret) quijalonnent le parcours, sont autant Durant lavisitelibre, lesélèvesdécouvrent l’exposition àleurrythme. Lesobjets(postesde radio, disques, Visite libre Publics scolaires (Collègesetlycées) Activités publicsscolaires éducateurs) pourélaborer aveceux une visiteadaptée. médico-éducatifs, etc.), leservice jeune public propose de rencontrer lespartenaires pédagogiques (enseignants, Après avoirexpérimenté des activitésavecdes groupes d’élèves de structures spécialisées (EREA, instituts Publics spécifiques est o Dan partag et 21m Le Centre d’Histoire propose des visites enfamille, lesdimanches 21décembre 2003,18janvier, 29février Jeune publicindividuel L’atelier illustrées d de découvrirlespréoccupations etlequotidien des Français durant cettepériode, àtravers l’étude de partitions ’ateli atique lesconnaissances abordées lorsde lavisitede l’exposition. s lecad s lecadre d’unpartenariat aveclemagazine pourenfants Grains de Sel,une visite grands-parents/enfants d fferte dim er e d’unau er enf ars 2004,d La guerredesondes La chanson,témoindesontemps , ilsr e l’époque. r ofondie e d e en amille l’histoir etr an di e cettevisite trée thém ogui ouver ch tati e 10hà11h.Enprésen e 11janvi d on d on e , sélecti t l’atm e différ atique parti e d invite lesélèvesàréfléchirsurlerôlede laradio durant laSeconde Guerre mondiale. , unquestionnaire peutservird’outild’accompagnement. Cedocument sensibilise er 2004de 10hà11h. e cettepéri onn osphèr ents postes de radio etàladiffusion de discours, chansons etpublicités an t laséquence de leurchoix. culièr e d’alorsetétudieront lesenjeux de laradio dans lapropagande etla od ce d’unmédi pr e, des ateliers permettent auxélèvesde compléteretde mettre en e d opose auxélèvesun e m anièr ateur e attrayante. , cetteanim e approche littéraire de l’exposition. Ils’agit ation estl’occasion de découvriretde • 15 5. Autour de l’exposition • DOSSIER PEDAGOGIQIUE 5.2 Ressources culturelles

Ressources culturelles

• Une visite-découverte est proposée aux enseignants et aux documentalistes, le mercredi 17 décembre 2003 à 15h. Cette visite est l’occasion de découvrir l’exposition, de préparer une sortie avec leurs classes et de rencontrer le service jeune public afin d’élaborer ensemble des projets spécifiques.

• Un dossier pédagogique est proposé aux enseignants. Composé d’une série de fiches développant les principaux thèmes de l’exposition et illustré de documents originaux, ce dossier permettra aux équipes pédagogiques de préparer leur venue au Centre et de prolonger la visite en classe.

• Le catalogue de l’exposition permet de revisiter cette exposition à travers de nombreuses illustrations et des textes d’analyse.

• Un cycle de conférences

Vie artistique et politique culturelle en France sous l’Occupation Conférence de Pascal Ory, vendredi 5 décembre 2003 à 18h30.

Chanter sous l’Occupation Conférence chantée avec Martin Pénet, mardi 6 janvier 2004 à 18h30.

Chantons sous l’Occupation Projection du film de André Halimi, suivie d’un débat, mardi 3 février 2004 à 18h30.

Conserver, étudier et exposer la chanson Colloque les 19 et 20 mars 2004.

• Le centre de documentation met à la disposition des enseignants et des élèves un fonds d’ouvrages à consulter sur place. La collection de partitions (près de 400) acquise par le CHRD constitue également un outil de travail unique pour les étudiants et les chercheurs. 5.3 Bibliographie • • • • • GOETSCHEL Pascale etLOYER Émmanuelle, • AZÉMAJean-Pierre, • AMOUROUX Henry, • Généralités l’Occupati Dan h Dossier «Leszazous, unexemple de contre-institution culturelle ». www Site du Hall de lachanson avecchronologie, notices bibliographiques ettextes d’analyse. www Sitographie Musée de laRésistance etde laDéportation de Besançon,Dossier documentaire • HAMILIAndré, • • Sur lachansonetmusique ROUSSO Henry, • Sousladirection de Jean-Pierre RIOUX, • LEBOTERF Henry, • Sousladirection de COINTETMichèle etJean-Paul, • Sousladirection de AZÉMAJean-Pierre etBÉRIDA François, • ttp://h DOMPNIER Nathalie, TH GI Sous ladirection de ECKHélène, et ladeuxièmeguerremondiale avril 1993,p32à39. la SecondeGuerremondiale Sous ladir Politiques etpratiquesculturellesdelaFranceVichy A. Colin,1994 T Fayard,1992. Seuil, 1979. allandier, 2000. s lecatalogued .n . lehall.com OLITTO Pierre, OUMIEUX-RI otan ypo.g on, chan d us ecti e-dip.etat-g .fr ee on d OUX Emm Chantons sousl’Occupation Les annéesnoires:vivresousl’Occupation son 39-45,pr .fr Histoire delajeunessesousVichy e te La vieparisiennesousl’Occupation e CHIMÈNESM La viedesFrançaissousl’Occupation Nouvelle histoiredelaFrancecontemporaine. DeMunichàlalibération1938-1944 Vichy àtraverschants xtes utilesàl’en e anuelle, .ch/www/cli , A.Colin,1985. opositi , 2003. « Leszazous yri La guerredesondes am, on ote seignement de l’Histoire, séquence Lavie quotidienne sous s péd xte/in La viemusicalesousVichy La vieculturellesousVichy , Olivier Orban,1976. , N Histoire culturelleetintellectuelledelaFranceauXX ag athan, 1996. , enf d ogiques d e x.h ants terriblesdeVichy» , P tml Dictionnaire historiquedelaFrancesousl’Occupation , France Empire,1974. errin, 1991. . Histoiredesradiosdelanguefrançaisependant , CNRS,Lescahiers de l’IHTP, n°8,juin1988. , Fayard,1990. e P.Briat. , Gallimard, 1992. Le régimedeVichyetlesFrançais , Éd , Éd. Complexe, 1990. . Comple , L ’Histoir x e , 2001. Les chansons e , n °165, , e siècle , , , • 16 5. Autour de l’exposition • DOSSIER PEDAGOGIQIUE 1.2 Plandel’exposition © Plan F rédér ic Chauv aux, agenceP oint defuite •

3 1. Présentation • DOSSIER PEDAGOGIQIUE de l’exposition