Nom : l’hon. Lemuel John Tweedie

Circonscription : le comté de Northumberland

Parti : libéral-conservateur, libéral

Dates d’élection : élections générales du 13 juin 1874 ; élections générales du 26 avril 1886 ; élections générales du 20 janvier 1890 ; élection partielle du 20 février 1890 ; élections générales du 22 octobre 1892 ; élections générales du 16 octobre 1895 ; élections générales du 18 février 1899 ; élections générales du 28 février 1903.

Postes occupés : membre du Conseil exécutif à titre d’arpenteur général, du 3 février 1890 au 17 juillet 1896 ; secrétaire provincial, du 17 juillet 1896 au 5 mars 1907 ; ministre du er Nouveau-Brunswick, du 1 septembre 1900 au 2 mars 1907 ; lieutenant-gouverneur du Nouveau- Brunswick, du 5 mars 1907 au 6 mars 1912.

Remaniement ministériel :

Retraite : M. Tweedie se retire de la politique active à l’expiration de son mandat à titre de lieutenant-gouverneur, le 6 mars 1912.

Défaite électorale : élections générales du 8 juin 1878.

Décès : M. Tweedie décède à l’âge de 67 ans, le 17 juillet 1917, à sa résidence, à Chatham, au Nouveau-Brunswick. Il est enterré au cimetière Riverside à Chatham.

Notes biographiques : M. Tweedie naît le 30 novembre 1849 à Chatham, dans le comté de Northumberland, au Nouveau-Brunswick. Il étudie le droit et est admis au Barreau du Nouveau- Brunswick en 1871. Il demeure à Chatham où il exerce le droit avec succès et est nommé conseiller de la reine. Son expérience au tribunal parachève ses remarquables qualités d’orateur et le conduit naturellement à une carrière politique. Il est élu pour la première fois à l’Assemblée législative en 1874, à l’âge de 25 ans, sur la question des écoles gratuites non confessionnelles desquelles il est en faveur. Défait aux urnes en 1878, M. Tweedie est réélu en 1886.

Bien qu’il possède une personnalité chaleureuse et amicale, M. Tweedie est aussi un politicien habile, qui sait détecter une occasion lorsqu’elle se présente. En 1890, il traverse le parquet de la Chambre en emmenant avec lui les trois autres députés conservateurs du comté de Northumberland. Les quatre députés passent dans le camp du gouvernement libéral sur la promesse d’une réduction des droits de coupe. Le premier ministre Andrew G. Blair (voir notes biographiques) récompense personnellement M. Tweedie pour la légendaire entente avec le comté de Northumberland en le nommant arpenteur général. Bien que M. Tweedie soit un politicien très compétent, étant donné qu’il a été conservateur, ses inclinations partisanes sont mises en question. En conséquence, au lieu de devenir lui-même premier ministre, il occupe le poste de secrétaire provincial dans les gouvernements suivants de James Mitchell (voir notes biographiques) et de H.R. Emmerson (voir notes biographiques). Finalement, en 1900, M. Tweedie devient lui-même premier ministre. À la suite de critiques exprimées par le chef de l’opposition, J.D. Hazen (voir notes biographiques), M. Tweedie répond qu’il n’existe pas de différence de politique générale entre les partis Libéral et Conservateur et que la question maintenant est simplement de savoir qui forme le gouvernement et qui ne le forme pas. M. Tweedie ajoute qu’il n’a pas changé sa politique et que maintenant il est simplement ce qu’il a toujours été, un homme de la province.

En tant que premier ministre, M. Tweedie consolide sa réputation d’être l’un des politiciens les plus compétents et les plus populaires de l’histoire du Nouveau-Brunswick en remportant une victoire écrasante aux élections de 1903. Toutefois, au cours des quatre années suivantes, la coalition libérale qu’avait formée M. Blair commence à se désagréger sous les tensions de deux décennies au pouvoir. Au cours de son mandat, M. Tweedie crée la Workmen’s Compensation Board. Il admet des femmes à l’exercice du droit, mais s’oppose à l’extension du droit de vote ; il appuie les travaux d’aménagement hydroélectrique à Grand-Sault et établit un fonds de pension de retraite pour le personnel enseignant.

Le journaliste et historien W.C. Milner décrit ainsi le caractère de M. Tweedie : « Sans jamais prétendre être érudit ou avoir une profondeur d’esprit, il était passé maître dans l’art de la raillerie. Vu dans son fauteuil, il était petit et trapu et avait un grand visage foncé, vraiment sans expression, mais quand il se levait et qu’il était en pleine action, ses traits changeaient pour refléter une intense animation, et il couvrait un adversaire de ridicule, en tenant des propos quelquefois caustiques, souvent amicaux, ce qui suscitait l’amusement général. » [Traduction.]

En 1907, M. Tweedie démissionne comme premier ministre après avoir été nommé lieutenant- gouverneur du Nouveau-Brunswick. Les Conservateurs forment un gouvernement en 1908 et commencent à enquêter sur les activités de M. Tweedie lorsqu’il était arpenteur général. L’enquête révèle un « compte d’attente », que certains soupçonnent avoir été créé à des fins politiques. Lorsqu’il entre en fonction comme lieutenant-gouverneur, M. Tweedie paye de sa poche les dettes afin que le public ne se pose pas de questions au sujet de son caractère. Le rôle de M. Tweedie et de William Pugsley (voir notes biographiques) dans les activités de la Coal and Railway Company et de la Central Railway Company, qui sont fortement subventionnées par le gouvernement et connaissent de graves difficultés, entraîne une autre enquête gouvernementale. MM. Tweedie et Pugsley sont tous deux jugés sévèrement dans la presse conservatrice, mais ils ne sont pas blâmés par la suite.

Lorsqu’il est au coeur du pouvoir dans la politique provinciale, M. Tweedie ne néglige jamais les affaires locales et est actif dans la société de la Miramichi. En 1882, il est parmi les personnes qui constituent en corporation la World Publishing Company de Chatham ; en 1894, il est membre du conseil d’administration de la Miramichi Steam Navigation Company et, de 1904 à 1911, il est président de la Miramichi Agricultural Exhibition Association. Il est aussi membre de la New Brunswick Fish and Game Association et de la Miramichi Agricultural Association.

M. Tweedie s’intéresse aussi activement aux questions touchant l’éducation. À cette fin, il offre des prix d’études. Il est membre du Conseil des gouverneurs de l’Université du Nouveau- Brunswick, de la Mount Allison University et de la Halifax School for the Blind. En 1904, l’Université du Nouveau-Brunswick lui décerne un doctorat honorifique en droit. Après son mandat à titre de lieutenant-gouverneur, M. Tweedie retourne à la vie privée et à l’exercice du droit. Malgré une santé chancelante, au moment de son décès en 1917, M. Tweedie se prépare à se présenter de nouveau à des élections.

Pour de plus amples renseignements, consulter les ouvrages suivants : Dictionnaire biographique du Canada, tome XIV (Ref 920.071 D554) ; Dictionary of Miramichi biography (971.521 H222D NB Coll.) ; The premiers of New Brunswick (971.5 D754 NB Coll.) ; Our Lieutenant Governors (971.5 M659 NB Coll.) ; Bref aperçu de l’histoire du Parti libéral du Nouveau-Brunswick (329.9715 H868f NB Coll.) ; The newspaper reference book of Canada, 1903 (Ref 920 N277 1903) ; Biographical Review New Brunswick, 1900 (920 J12 NB Coll.).