Bilan des aquifères exploitables sur le territoire du syndicat d’AEP CCTVA : Nègrepelisse, , , Vaissac, Saint Etienne de Tulmont, et (82) Rapport final

BRGM/ RP-59565-FR Février 2011

M. Bardeau

Étude réalisée dans le cadre des opérations de Service public (ou projets de Recherche) du BRGM

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Approbateur : Nom : P. Roubichou Date : Signature :

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Mots clés : aquifère, potentiel, débit, productivité, qualité, vulnérabilité, recherche eau, CCTVA, Tarn-et- Garonne, Midi-Pyrénées

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

BARDEAU M (2011) – Bilan des aquifères exploitables sur le territoire du syndicat AEP CCTVA : Négrepelisse, Bioule, Montricoux, Vaissac, St Etienne de Tulmont, Albias et Bruniquel. Rapport BRGM/RP (ou RC)-59565-FR, nb. p., nb fig., nb ann.

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Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Synthèse

Dans le cadre de la réalisation du Schéma Directeur d’Alimentation en Eau Potable, le syndicat AEP de la Communauté de Communes des Terrasses et Vallée de l’ (CCTVA), qui regroupe les communes de Nègrepelisse, Bioule, Montricoux, Vaissac, St Etienne de Tulmont, Albias et Bruniquel (82) a demandé au bureau d’étude G2C de proposer des scenarii pour l’implantation d’un nouveau captage pour l’alimentation en eau potable. Dans ce cadre, le bureau d’études G2C a demandé au BRGM de faire un bilan des aquifères potentiellement exploitables sur le secteur du syndicat et de préciser les avantages et contraintes liés à leur exploitation. Le BRGM a donc procédé à une identification des caractéristiques hydrogéologiques de l’aquifère alluviale, de l’aquifère profond des sables infra-molassique et des aquifères karstiques présents sur le secteur Est du syndicat.

Les principales formations aquifères en présence sur le territoire de la CCTVA sont :

o Les alluvions de la basse terrasse de l’Aveyron,

o Les alluvions de la basse plaine et les alluvions récentes de l’Aveyron,

o Les formations intra-molassiques de l’Oligocène, et notamment les faciès détritiques grossiers du Rupélien et du Chattien,

o Les aquifères karstiques du Jurassique moyen et supérieur affleurant à l’est du territoire de la CCTVA (commune de Bruniquel et Montricoux),

o Les aquifères liasiques situés à l’extrême Est de la commune de Bruniquel

Sur le plan qualitatif et quantitatif, seul l’aquifère karstique du Jurassique moyen et supérieur pourrait satisfaire les besoins du syndicat d’eau de la CCTVA, à savoir un débit de 50 m3/h environ. Etant donné le peu de sources répertoriées sur le territoire de la CCTVA, et leurs faibles débits naturels, un forage dans la zone sous-couverture paraît plus pertinent. Cependant, il serait souhaitable d’envisager une prospection sur le secteur Est du syndicat, afin de s’assurer de la présence s des niveaux jurassiques, sous les formations tertiaires. Il faut également rappeler que la recherche d’eau en domaine karstique est complexe et doit être précédée d’études hydrogéologiques poussées, complétées par des investigations géophysiques.

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 3 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Sommaire

À faire en automatique (insertion, référence, table et index, table des matières)

1. Contexte ...... 7

2. Objectifs ...... 7

3. Situation du syndicat CCTVA ...... 8

4. Contexte géologique et hydrogéologique ...... 9

4.1. CONTEXTE GEOLOGIQUE ...... 9 4.2. CONTEXTE GEOLOGIQUE ...... 13

5. Caractéristiques et potentiel d’exploitation des aquifères présents sur le secteur de la CCTVA ...... 13

5.1. NAPPE DES ALLUVIONS DE L’AVEYRON ...... 13 5.1.1. Lithologie ...... 13 5.1.2. Niveaux piézométriques ...... 14 5.1.3. Recharge ...... 16 5.1.4. Débit théorique d’exploitation ...... 16 5.1.5. Qualité globale des eaux ...... 17 5.1.6. Vulnérabilité intrinsèque aux pressions polluantes ...... 18 5.1.7. Risques liées à la recherche d’eau ...... 18 5.2. FORMATIONS INTRA-MOLASSIQUES DU TERTIAIRE ...... 19 5.2.1. Lithologie ...... 19 5.2.2. Niveaux piézométriques ...... 19 5.2.3. Recharge ...... 19 5.2.4. Débit théorique d’exploitation ...... 19 5.2.5. Qualité moyenne des eaux ...... 20 5.2.6. Vulnérabilité intrinsèque aux pollutions de surface ...... 20 5.2.7. Risque liés à la recherche d’eau ...... 20 5.3. FORMATIONS INFRA-MOLASSIQUES DU TERTIAIRE ...... 20 5.3.1. Lithologie ...... 20 5.3.2. Débit théorique d’exploitation ...... 21

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 4 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

5.3.3. Vulnérabilité intrinsèque aux pollutions de surface ...... 21 5.3.4. Risque liés à la recherche d’eau ...... 21 5.4. AQUIFERE KARSTIQUE DU JURASSIQUE MOYEN ET SUPERIEUR ...... 22 5.4.1. Lithologie ...... 22 5.4.2. Qualité globale des eaux ...... 23 5.4.3. Recharge ...... 23 5.4.4. Débit théorique d’exploitation ...... 23 5.4.5. Vulnérabilité intrinsèque aux pollutions de surface ...... 26 5.4.6. Risque liés à la recherche d’eau ...... 26 5.5. AQUIFERE DU LIAS ...... 27 5.5.1. Lithologie ...... 27 5.5.2. Qualité moyenne des eaux ...... 27 5.5.3. Débit théorique d’exploitation ...... 27 5.5.4. Vulnérabilité intrinsèque aux pollutions de surface ...... 28 5.5.5. Risque liés à la recherche d’eau ...... 28

6. Conclusion générale ...... 28

7. Bibliographie ...... 30

Liste des figures et/ou tableaux

À faire en automatique (insertion, référence, table et index, table des illustrations) Illustration 1 – Plan de localisation des communes de la CCTVA ...... 8 Illustration 2 - Carte géologique sur le secteur de la CCTVA (issue de la carte géologique vectorisée du BRGM à 1/50 000) ...... 11 Illustration 3 – Légende de la carte géologique du secteur de la CCTVA ...... 12 Illustration 4 – Courbes piézométriques d’octobre 1996 (basses eaux) et et mesures du niveau piézométrique selon les données de la BSS ...... 15 Illustration 5 – Sens et directions d’écoulement piézométriques de la nappe alluviale, selon la carte piézométrique d’octobre 1996 (BRGM) ...... 16 Illustration 6 – Extrait de la carte des teneurs en nitrates sur le secteur de la CCTVA (extrait du rapport BRGM R39543 de 1997) ...... 17 Illustration 7 – Tableau de synthèse des analyses en produits phytosanitaires réalisées en 2004 (source GRAMIP) ...... 18 Illustration 8 – Carte des isobathes en altitude du mur des formations infra-molassiques sur le secteur de la CCTVA (source BRGM) ...... 21 Illustration 9- Limite hypothétiquede dépôt de formations carbonatées du Jurassique ...... 22

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 5 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Illustration 10 – Extrait de la carte hydrogéologique du Quercy méridional (source Rapport BRGM 78 SGN 070 MPY) ...... 25 Illustration 11 – Coupe géologique Schématique Est-Ouest dans le Quercy méridional ...... 26 Illustration 12 – Tableau de synthèse des principales caractéristiques des aquifères ...... 29

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 6 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

1. Contexte

Dans le cadre de la réalisation du Schéma Directeur d’Alimentation en Eau Potable, le syndicat AEP de la Communauté de Communes des Terrasses et Vallée de l’Aveyron (CCTVA), qui regroupe les communes de Nègrepelisse, Bioule, Montricoux, Vaissac, St Etienne de Tulmont, Albias et Bruniquel (82) a demandé au bureau d’étude G2C de proposer des scenarii pour l’implantation d’un nouveau captage pour l’alimentation en eau potable.

2. Objectifs

Le bureau d’études G2C a demandé au BRGM de faire un bilan des aquifères potentiellement exploitables sur le secteur du syndicat et de préciser les avantages et contraintes liés à leur exploitation.

Le BRGM s’attachera plus particulièrement à identifier les caractéristiques hydrogéologiques de l’aquifère alluviale, de l’aquifère profond des sables infra- molassique et des aquifères karstiques présents sur le secteur Est du syndicat. Il fournira notamment des informations sur :

- la géométrie des aquifères : profondeur du toit, du mur et épaisseur mouillée,

- les niveaux piézométriques,

- et si possible sur les débits théoriques d’exploitation et les caractéristiques hydrodynamiques de l’aquifère (transmissivité, coefficient d’emmagasinement, perméabilité).

Sur la base de ces éléments, un point sera fait sur les avantages et les inconvénients liés à l’exploitation de ces aquifères.

L’ensemble de ce travail sera réalisé à partir des données disponibles au Service Géologique Régional de Midi-Pyrénées.

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3. Situation du syndicat CCTVA

La Communauté de Communes des Terrasses et Vallée de l’Aveyron (CCTVA) comprend les communes de Nègrepelisse, Bioule, Montricoux, Vaissac, St Etienne de Tulmont, Albias et Bruniquel, toutes situées dans le nord-est du département de Tarn- et-Garonne, dans la plaine alluviale de l’Aveyron.

L’illustration 1 présente un plan de localisation des communes concernées.

Illustration 1 – Plan de localisation des communes de la CCTVA

La CCTVA s’est doté d’un syndicat d’eau potable.

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 8 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

4. Contexte géologique et hydrogéologique

4.1. CONTEXTE GEOLOGIQUE

La CCTVA est située sur la bordure Est de la plaine alluviale de l’Aveyron. Les communes d’Albias, de Saint Etienne de Tulmont, Nègrepelisse et Bioule sont situées en grande majorité sur les alluvions de l’Aveyron, et à cheval sur les niveaux de basse terrasse, de basse plaine et d’alluvions récentes (sauf St Etienne, situé exclusivement sur les basses terrasses).

La commune de Vaissac s’étend sur toute sa moitié sud sur les formations molassiques palustres et lacustres de l’Agenais, formées essentiellement de grès et conglomérats. Des lambeaux des hautes terrasses alluviales de l’Aveyron sont également observés.

La commune de Bruniquel voit affleurer d’ouest en est, les calcaires jurassiques du Bajocien supérieur et Bathonien (Formation de Cajarc) et du Bathonien supérieur et Callovien (formation de Rocamadour), puis les formations d’Autoire (Bajocien Inférieur), et les formations du Lias sur sa frontière Sud-Est (« Schistes à carton », calcaires bioclastiques, argilites et marnes noires, marnes et calcaires micritiques et brèches et dolomies).

La commune de Montricoux, située au nord-est du CCTVA, voit elle aussi affleurer des formations calcaires du Jurassique moyen et supérieur : des calcaires bioturbés des formations de Cras (Kimméridgien inférieur), aux calcaires micritiques des formations de Rocamadour (Bathonien supérieur et Callovien inférieur). Ces formations sont affectées par la faille du Brétou, de direction N120°E, appartenant à la famille armoricaine, et les formations de Cras affleurent au cœur du synclinal de la Forêt de la Garrigue.

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Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Illustration 2 - Carte géologique sur le secteur de la CCTVA (issue de la carte géologique vectorisée du BRGM à 1/50 000)

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 11 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

NOTATION DESCRIPTION ERE Fz3 Alluvions actuelles des lits majeurs SG Quaternaire et formation superficielle, grèses (castines) : cailloutis à matrice argileuse, brèche de pente Fz1 Alluvions de l'Aveyron en aval de Montricoux, alluvions récentes de la basse plaine ( WÜRM récent ) :galets, graviers, sables et limons ( 2 à 5 m ) Fz2 Alluvions récentes des basses plaines Fy-z Quaternaire et formations superficielles. Alluvions récentes: galets, graviers et sables gris-beiges (Pléistocène supérieur à Holocène) CF Quaternaire et formation superficielle, colluvions et alluvions des vallées secondaires et des ravins : cailloutis à matrice argileuse, limons Fy1 Alluvions de l'Aveyron en aval de Montricoux, alluvions du deuxième palier de la basse terrasse ( RISS récent ) :galets, graviers, sables à matrice argileuse ( 5 à 6 m ) Fz Alluvions actuelles des rivières secondaires K Quaternaire et formation superficielle, remplissage des dolines et cailloutis des vallées sèches suspendues : cailloutis à matrice argilo-sableuse Fs Alluvions anciennes solifluées ou éboulées Fy2 Quaternaire et formation superficielle, alluvions récentes (Aveyron,Bonnette, Lère et Candé en amont de ) : galets, graviers, sables et limons Fy Alluvions anciennes (basses terrasses ) Fy1(1) Quaternaire et formation superficielle, alluvions de la basse plaine (Aveyron et Lère en aval de Monteils) : graviers et sables à matrice peu argileuse, cailloutis (1)-limite de palier de terrasse m1M Tertiaire, Miocène - Marnes à Ostrea aginensis : argiles silteuses carbonatées et grès (Aquitanien moyen) Fx Alluvions anciennes (terrasses moyennes ) QUATERNAIRE Fx2 Quaternaire et formation superficielle, alluvions de la basse plaine (Aveyron à ) : galets, graviers, sables et limons Fw Alluvions anciennes (hautes anciennes ) Fx1 Quaternaire et formation superficielle, alluvions des basses terrasses (Aveyron, Lère et Candé) :galets, graviers et sables à matrice argileuse Fu Quaternaire et formation superficielle, alluvions des hautes terrasses (Aveyron,Bonnette, Lère et Candé) :galets et graviers à matrice argileuse Fx-C Alluvions et colluvions des vallées secondaires et de l'Aveyron en amont de Montricoux, alluvions anciennes et colluvions associées (RISS, MINDEL ?) :cailloutis à matrice argileuse, limons (2 à 20 m ) gS Molasse solifluée (Argile de Coulière ) ³ Formations superficielles quaternaires, Travertins ( jusqu'à 5 m ) E Formations superficielles quaternaires, éboulis (jusqu'à 40 m ) g1Ai Tertiaire, Oligocène - Molasses de l'Agenais inférieures : grès tendres, silts et argiles,carbonatés, micacées (Rupélien : Stampien inférieur) m-P Tertiaire, Mio-Pliocène, épendage de très hauts niveaux : galets et graviers de quartz à matrice sableuse g3-2 Complexe molassique . Aquitanien-Stampien ¡g Altérites de la forêt de Sivens (oligocène supérieur et post ) : galets à matrice argilo-sableuse (jusqu'à 15 m ) g1-2MA Formations molassiques palustres et lacustres: molasse de l'Agenais (> à 150 m ), formation diachrone; formations de base: molasse de l'Agenais (> à 150 m ), formation diachrone, conglomérats de Grésigne g2MA Tertiaire, Oligocène sup., molasse de l'Agenais g2G Formations molassiques palustres et lacustres: grès carbonatés g2F Formations molassiques palustres et lacustres: faciès grossier de chenal ( 5à 25 m ) g2Cl Formations molassiques palustres et lacustres: calcaires lacustres ( 2 à 6 m ) TERTIAIRE g2Gf Formations molassiques palustres et lacustres: grès fins carbonates ( 1 à 15 m ) e-gM Tertiaire, Eocène et Oligocène basal, marnes et argiles rouges à pisolites g2Gg Formations molassiques palustres et lacustres: grès grossier à intercalations calcaires ( 0,5 à 10 m ) e-gA Tertiaire, Eocène et Oligocène basal, argiles à graviers rubéfiées g2Fg Formations molassiques palustres et lacustres: faciès grossier de chenal ( 5 à 25 m ) j6Cr Secondaire, formation de Cras, Membre de Nouaillac (Kimméridgien basal) : calcaires bioturbés en petits bancs à joints ondulés g2Ff Formations molassiques palustres et lacustres: faciès fin de chenal ( 1 à 7 m ) j5V-6Cr Secondaire, formation de vers, Membre des brèches à caillous noirs ; formation de Cras, Membre des brèches polygéniques (passage Oxfordien / Kiméridgien) j5V Secondaire, formation de vers, Membre des calcaires à Astarte (Oxfordien ?) : calcaires micritiques g1S Formations molassiques palustres et lacustres: grès de la Sauzière ( 25 à 60 m ) j5G Secondaire, formation de Saint-Géry (Oxfordien ?) :calcaires oolitiques massifs g1G Formations molassiques palustres et lacustres: grès fin à ciment calcaire et calcaire crayeux de la vallée du Gouyre ( 10 m ) j3-4R Secondaire, formation de Rocamadour, Membre de Marcilhac et de Cabrerets( Bathonien terminal à Callovien basal ?) : calcaires micritiques g1-2Gr Formations de base: conglomérats post-orogéniques de berge lacustre (0 à 30 m ? ) -Formation diachrone e1-5Gr Formations de base: conglomérats à éléments jurassiques (> 150 m ) ¡F Formations de base: altérites ferralitiques de la Jeanade : argiles peu sableuses rouges ( 0 à 10 m ? ) Paléocène ? - Eocène j2-3C Dogger - Malm, formation de Cajarc, Membres de Larnagol, de la Bouye et de Saint-Chels ( Bajocien supérieur et Bathonien ) (75 m ) j2A Dogger - Malm, formation d'Autoire, Membres de Calvignac et de Pech-Affamat (Bajocien inférieur ? ) ( 40 m environ ) SECONDAIRE j1A Dogger - Malm, formation d'Autoire, Membre de la Toulzanie (Aalénien ) : calcaires bioclastiques à oncolites,( 15 à 20 m ) l4P-L Lias, formations de Penne et de Lexos ( Toarcien inférieur et moyen ) : "Schistes carton", calcaires, marnes et argiles noirâtres ( 80 m ) l3P Lias, formation de la "barre à Pecten" (Pliensbachien supérieur ) : calcaires bioclastiques gris et roux ( 20 à 25 m ) l3V Lias, formation de Valeyres (Pliensbachien supérieur ) : argilites et marnes noires ( 45 à 50 m ) l3B Lias, formation de Brian-de Vère ( Pliensbachien inférieur ) : marnes et calcaires gris ( 55 m ) l2P-C Lias, formations de Planioles et de Cavagnac ( Sinémurien-Lotharingien ) : calcaires micritiques à microrythmes, calcaires gréseux ( 60 m ) l1C Lias, formation de Capdenac ( Hettangien élevé ) : brèches, cargneules et dolomies marneuses litées ( 70 à 80 m ) l1M Lias, formation du Mallet ( Hettangien basal ) : dolomies et argiles vertes ( environ 25 m ) t-l1M Trias, formation grèseuse de la Madeleine ( Trias et Hettangien basal ) : (50 m ) r2-3A Permien, formation des argiles rouges à gypse ( 250 m ) : ( Saxonien-Thuringien ) r2-3Cg Permien, formation de la série grèso-conglomératique ( 70 m ) : ( Saxonien-Thuringien )

r2G Permien, formation de la série gréseuse rouge (100m) : (Saxonien ) PRIMAIRE hydro Réseau hydrographique

Illustration 3 – Légende de la carte géologique du secteur de la CCTVA

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 12 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

4.2. CONTEXTE GEOLOGIQUE

Dans ce contexte géologique, les principales formations aquifères en présence sur le territoire de la CCTVA sont :

o Les alluvions de la basse terrasse de l’Aveyron,

o Les alluvions de la basse plaine et les alluvions récentes de l’Aveyron,

o Les formations intra-molassiques de l’Oligocène, et notamment les faciès détritiques grossiers du Rupélien et du Chattien,

o Les aquifères karstiques du Jurassique moyen et supérieur affleurant à l’est du territoire de la CCTVA (commune de Bruniquel et Montricoux),

o Les aquifères liasiques situés à l’extrême Est de la commune de Bruniquel

Ces cinq aquifères feront l’objet d’une analyse plus poussée de leurs caractéristiques dans le paragraphe 5 ci-après. Les formations infra-molassiques seront également abordées, bien que dans le secteur, leur potentiel aquifère soit limité.

5. Caractéristiques et potentiel d’exploitation des aquifères présents sur le secteur de la CCTVA

5.1. NAPPE DES ALLUVIONS DE L’AVEYRON

5.1.1. Lithologie

Les communes de la CCTVA voient affleurer deux principaux niveaux de terrasses :

- La basse terrasse de l’Aveyron, qui constitue le niveau le plus haut et le plus ancien, et donc le plus altéré, avec une fraction argileuse plus importante que dans les niveaux sous-jacents,

- La basse plaine et les alluvions récentes (peu développées) de l’Aveyron, plus récentes et donc constituées de matériaux plus grossiers.

Ces deux niveaux de terrasses ont une structure étagée, c'est-à-dire en « marche d’escalier », avec remontée du substratum molassique imperméable entre les deux

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 13 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

étages. Des sources de débordement peuvent ainsi prendre naissance au pied des basses terrasses, ou s’écouler de manière plus diffuse dans des colluvions.

Ces deux niveaux présentent la même succession lithologique constituée de dépôts limoneux en surface, puis de matériaux argilo-sableux, et à la base, une couche de 3 à 5 m de sables et de graviers, reposant sur les formations molassiques imperméables. La puissance (ou épaisseur) moyenne des alluvions varie de 4 à 10 m sur les deux terrasses alluviales.

Plus les niveaux de terrasses sont hauts dans la topographie, plus ils sont anciens et donc soumis à l’altération. Il en résulte une faction argileuse plus importante et donc une productivité plus faible de l’aquifère.

5.1.2. Niveaux piézométriques

Dans le secteur de la CCTVA, la carte piézométrique réalisée en basses eaux, en octobre 1996 montre des niveaux piézométriques variant de 110 à 80 m NGF, soit une profondeur de l’eau par rapport au sol de 5 à 8 m.

Des données de niveaux piézométriques plus ponctuelles, relevées dans la Banque de Données du Sous-Sol (BSS), indiquent une profondeur de l’eau variant de :

- 1,5 à 5 m dans la basse terrasse,

- 1,5 à 6,5 m dans la basse plaine.

Ces relevés ont été réalisés à des dates et à des périodes du cycle hydrologique différentes.

L’illustration 4 présente une carte de ces points d’eau avec relevés piézométriques.

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 14 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Illustration 4 – Courbes piézométriques d’octobre 1996 (basses eaux) et et mesures du niveau piézométrique selon les données de la BSS

Le battement du niveau piézométrique est d’environ 3 m entre les hautes eaux et les basses eaux.

L’épaisseur mouillée de l’aquifère varie en moyenne de 3,5 à 8,5 m.

Les écoulements se font des basses terrasses vers la basse plaine, dans une direction et un sens globalement sud-nord.

La carte de l’illustration 5 présente les directions d’écoulement issues de la carte piézométriques d’octobre 1996.

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 15 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Illustration 5 – Sens et directions d’écoulement piézométriques de la nappe alluviale, selon la carte piézométrique d’octobre 1996 (BRGM)

5.1.3. Recharge

Les nappes alluviales sont rechargées en grande majorité par les pluies s’infiltrant directement au droit des terrasses. Elles sont également alimentées par les flux issus des terrasses sus-jacentes et de manière plus restrictive par des venues d’eau des formations encaissantes (molasses, calcaires etc).

5.1.4. Débit théorique d’exploitation

Cette plaine alluvial est assez compartimentée, d’une part à cause des deux niveaux de terrasse, basse plaine et basse terrasse, et d’autre part à cause des rivières secondaires qui entaillent profondément les terrasses.

Les points recensés dans la BSS indiquent des débits d’exploitation variant de :

- 3 à 40 m3/h dans la basse terrasse,

- et de 2 à 100 m3/h dans la basse plaine.

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 16 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Il existe donc une grande hétérogénéité dans la productivité des formations, liée à des valeurs de transmissivité très variables selon les secteurs. Des zones présentant des passées plus argileuses et une épaisseur moindre d’alluvions vont présenter de faibles productivités, tandis que les zones de paléo chenaux plus graveleux et plus épais vont fournir des débits importants.

La cartographie des secteurs les plus favorables par des méthodes adaptées est nécessaire pour déterminer les secteurs potentiels.

5.1.5. Qualité globale des eaux

D’après des campagnes de mesures de terrain, réalisée en octobre 1996 par le BRGM, le secteur de la CCTVA comprend des zones largement contaminées par les nitrates :

- - Zones avec teneurs en NO3 comprises entre 50 et 80 mg/l : au Nord-Ouest et Nord-Est de Nègrepelisse, au centre d’Albias, et à l’Est de Bioule,

- Zone > 80 mg/l au Nord-Est de Nègrepelisse.

Le reste de la plaine présente des teneurs comprises entre 20 et 50 mg/l.

Cette cartographie des teneurs en nitrates est présentée dans l’illustration 6.

Illustration 6 – Extrait de la carte des teneurs en nitrates sur le secteur de la CCTVA (extrait du rapport BRGM R39543 de 1997)

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 17 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

En ce qui concerne les teneurs en produits phytosanitaires, seules des données issues d’une campagne d’analyse menée par le GRAMIP en 2004 sont disponibles dans le secteur étudié. Dans le cadre de ce réseau, un point situé dans la basse terasse (en bordure de basse plaine) à Albias (09311X0108/F) et un second situé à (09303X0096/F) dans la basse plaine ont été analysés en juillet et décembre 2004.

Juillet 2004 Décembre 2004

Puits d’Albias 0.47 Folpel 0

09311X0108/F Glyphosate

Puits de 0.274 Linuron 0.36 Métolachlore Montauban Oxydiazon Oxydiazon 09303X0096/F Déséthylatrazine Linuron

Concentration Molécules avec totale en produits teneurs les plus phytosanitaires importantes (μg/l)

Illustration 7 – Tableau de synthèse des analyses en produits phytosanitaires réalisées en 2004 (source GRAMIP)

Il existe donc ponctuellement des contaminations par les produits phytosanitaires dans les nappes alluviales de l’Aveyron. Ces teneurs varient dans l’année, en fonction de la pluviométrie, des pratiques culturales etc.

5.1.6. Vulnérabilité intrinsèque aux pressions polluantes

La vulnérabilité intrinsèque de cet aquifère est très importante, de par la faible profondeur des formations, l’absence de couverture imperméable en surface et la faible épaisseur de la zone non saturée.

5.1.7. Risques liées à la recherche d’eau

Le risque le plus important dans la recherche d’eau en domaine alluviale réside dans l’obtention du débit attendu. En effet, la grande hétérogénéité des formations et des leurs caractéristiques hydrodynamiques induit un risque important de ne pas atteindre la productivité recherchée: si le forage atteint de formations avec passées argileuses,

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 18 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

le débit sera faible, et si le forage se situe dans un paléo chenal de l’Aveyron, les débits seront beaucoup plus importants. Une prospection géophysique préalable à la réalisation d’un forage est fortement conseillée et des essais de pompages par paliers sont indispensables pour connaître les capacités de production de l’ouvrage, ainsi que les caractéristiques hydrodynamiques de la nappe dans ce secteur.

5.2. FORMATIONS INTRA-MOLASSIQUES DU TERTIAIRE

5.2.1. Lithologie

Les formations tertiaires de la zone étudiée sont caractérisées par d’importants dépôts continentaux, qui ont recouvert les formations marines du Secondaire, ainsi que le môle de Montauban.

Ces dépôts qui se sont mis en place durant le Crétacé et l’Eocène, sont constitués par un niveau détritique sablo-argileux devenant plus argileux en bordure des affleurements de Tertiaires (où ils étaient appelés autrefois « Sidérolithique »).

Pendant l’Oligocène et le Miocène, d’importants dépôts molassiques surviennent et sont caractérisés par une intercalation des niveaux de calcaires lacustres.

Pour les formations d’âge oligocène, et principalement du Stampien, les faciès dominants sont calcaires et peuvent ainsi constituer des niveaux aquifères.

Il existe localement des lentilles sableuses intra-molassiques d’extension variables, qui peuvent êtres aquifères.

5.2.2. Niveaux piézométriques

Les niveaux aquifères étant constitués de lentilles ou bancs calcaires discontinues et d’extension variable, il n’existe pas de données de piézométrie sur ces formations.

5.2.3. Recharge

La recharge s’effectue grâce aux infiltrations de pluie sur les zones d’affleurement des formations tertiaires.

5.2.4. Débit théorique d’exploitation

Pour ce qui est des bancs calcaires, disposés horizontalement, ils sont en général peu fissurés. Il existe cependant une faible karstification donnant naissance à des sources temporaires ou pérennes, à faible débit. Ces calcaires n’ont jamais été captés par forage. Par contre, les niveaux sableux ont été sollicités dans la région de Montauban, avec des débits de l’ordre de 10 à 30 m3/h pour des profondeurs de l’ordre de 100 m au marché gare de Montauban et de 200 m pour l’alimentation d’une usine de Lait.

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 19 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Un forage (09311X0064/F) réalisé sur la commune de Nègrepelisse en 1973 pour le syndicat d’AEP de la commune a permis de traverser les formations molassiques tertiaires de 5 à 190 m de profondeur, puis les argiles rouges à graviers de l’infra- molassique entre 190 et 209 m , et enfin les alternances de marnes et bancs calcaires du Lias, de 209 à 268 m. Un essai de pompage a été réalisé sur le formations intra- molassiques entre 8 et 25 m3/h. Il semblerait d’une exploitation du forage ait été envisagée à 30 m3/h, mais cela reste à confirmer. Par ailleurs, le rapport de l’hydrogéologue stipule qu’une exploitation des bancs calcaires du Lias est envisageable, si ceux-ci sont isolées des formations sous-jacentes, dont les eaux sont contaminées par les niveaux salés du Trias.

Ces sables ont une transmissivité de l’ordre de 1.10-4 m²/s et sont disposés en lentilles de plus ou moins grande extension, et par conséquent, de capacité limitée.

5.2.5. Qualité moyenne des eaux

Les analyses réalisées sur le forage pour l’usine de lait montrent une eau de faciès bicarbonatée sodique et légèrement sulfatée, de potabilité acceptable. Aucune contamination bactérienne n’a été observée et les eaux ne semblent pas contaminées par les nitrates. Il faut néanmoins rappeler que ces analyses concernent un secteur et un niveau particulier des formations intra-molassiques et ne sont pas généralisables à l’ensemble des niveaux aquifères de cette formation.

5.2.6. Vulnérabilité intrinsèque aux pollutions de surface

Les niveaux aquifères des formations intra-molassiques sont peu vulnérables aux pollutions de surface, de par leur caractère captif sous couverture.

5.2.7. Risque liés à la recherche d’eau

La recherche d’eau dans ces niveaux est risquée du fait du manque de connaissances sur la localisation et l'extension de ces niveaux sableux. De plus, les capacités de production sont rarement supérieures à 30 m3/h.

5.3. FORMATIONS INFRA-MOLASSIQUES DU TERTIAIRE

5.3.1. Lithologie

Le secteur étudié est situé en bordure du Bassin Aquitain. De ce fait, les formations infra-molassiques, situées à la base des formations tertiaires, remontent et se situent à faible profondeur. De plus, alors qu’elles présentent un faciès sableux dans le centre du bassin, ces formations tendent vers un faciès de type sidérolithique dans le secteur étudié, à savoir des argiles rouges à graviers. Ces niveaux sont rencontrés dans la plupart des forages ayant traversé le tertiaire. Cependant, des passées sableuses peuvent localement exister, et lorsqu’elles reposent sur les formations liasiques ou triasiques, un risque de contamination saline est à craindre.

En affleurement, ces formations, argileuses ou sableuses, n’existent qu’en lambeaux éparses sans intérêt hydrogéologique.

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 20 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Une carte des isobathes du mur de ces formations (source BRGM) indique une profondeur variant de 300 m par rapport au sol, à l'ouest de Nègrepelisse, de 200 m au centre de Bioule et centre-est de Nègrepelisse et un affleurement sur la zone Est de la CCTVA (cf. illustration 8).

Illustration 8 – Carte des isobathes en altitude du mur des formations infra-molassiques sur le secteur de la CCTVA (source BRGM)

5.3.2. Débit théorique d’exploitation

Aucune donnée de débit d’exploitation de cet aquifère n’a pu être collectée sur le secteur étudié. Cependant, d’après la bibliographie, les débits restent faibles et peuvent uniquement satisfaire des usages domestiques.

5.3.3. Vulnérabilité intrinsèque aux pollutions de surface

Les niveaux aquifères des formations infra-molassiques sont peu vulnérables aux pollutions de surface, de par leur caractère captif sous couverture.

5.3.4. Risque liés à la recherche d’eau

Les débits d’exploitation de ce niveau restent faibles, et l’aquifère d’extension limitée. Son faciès argileux, avec localement présence de quelques passées sableuses, non cartographiées, abaisse considérablement la productivité de ce système. Dans ce secteur, cette formation n'a pas le potentiel aquifère du centre du Bassin Aquitain. Son intérêt reste donc limité.

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 21 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

5.4. AQUIFERE KARSTIQUE DU JURASSIQUE MOYEN ET SUPERIEUR

5.4.1. Lithologie

Pendant le Dogger (Jurassique moyen), les océans connaissent une régression, qui, au Kimméridgien supérieur, aboutit au retrait de la mer sur une bonne partie du département de Tarn-et-Garonne. Les Dépôts liasiques périphériques au môle de Montauban ont contribué à son extension, élargissant ainsi la zone émergée et limitant le territoire marin à la partie Nord du département.

Les calcaires du Jurassique moyen et supérieur seraient donc présents uniquement au nord-est de la limite présentée dans l’illustration 9.

Illustration 9- Limite hypothétiquede dépôt de formations carbonatées du Jurassique (source BRGM rapport 78 SGN 070 MPY Planche 11)

Le forage (09311X0064/F) réalisé sur la commune de Nègrepelisse confirme que dans ce secteur, les formations calcaires du Jurassique moyen et supérieur sont absentes.

Les dépôts marins de cette période sont caractéristiques d’un milieu de plate-forme interne. Ils sont représentés par des calcaires dolomitiques à oolithes avec parfois des formations récifales (surtout à l’Oxfordien).

Du Kimméridgien supérieur à l’Eocène, soit une période 100 millions d’années, aucun dépôt n’a eu lieu. Seule la transgression Cénomanienne aurait atteint l’extrême limite occidentale du département. En affleurement, les calcaires du Dogger sont visibles sur une bande d’une dizaine de kilomètres à partir de la commune de Bruniquel : ils constituent les causses de Caylus. Dans ces affleurements, il est possible de distinguer :

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 22 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

- L’Aalénien et le Bajocien (puissance de 80 m) : calcaires gréseux à la base, puis calcaires durs, compacts en gros bancs, blancs et oolithiques,

- Bathonien (puissance de 150 m) : calcaires litho stratigraphiques durs, en bancs réguliers avec lits de marnes intercalés. Ils deviennent massifs vers le sommet,

- Callovo-Oxfordien (puissance : 200 m) : calcaires massifs à polypiers, surmontés par des calcaires sub-crayeux et se terminant par les calcaires en plaquettes de .

- Kimméridgien inférieur (puissance 20 m) : calcaires lithographiques, parfois bréchiques.

5.4.2. Qualité globale des eaux

Les analyses recueillies auprès de la banque ADES sur le point d’Ambarre indiquent des eaux bicarbonatées calciques de bonne qualité.

Il faut cependant noter que les anomalies structurales, et en particulier le môle de Montauban, peuvent amener en contact des aquifères tertiaires ou jurassiques avec les niveaux salés du Trias et du Lias.

5.4.3. Recharge

La recharge s’effectue grâce aux infiltrations de pluie sur les zones d’affleurement des formations calcaires jurassiques.

5.4.4. Débit théorique d’exploitation

Les propos suivants sont issus de « L’inventaire des ressources hydraulique du département de Tarn-et-Garonne » - Rapport n°78 SGN 070 MPY de JC soulé.

De l’Aalénien au Kimméridgien inférieur, ces dépôts carbonatés de 400 à 500 m d’épaisseur, sont très karstifiés, et constituent un réservoir très important, limité à sa base par les marnes imperméables du Toarcien et au toit par les molasses tertiaires.

La partie affleurant de ces calcaires qui forme l’extrémité méridionale des Causses du Quercy, donne naissance à un grand nombre de sources dont 21 ont été répertoriées. Le débit d’étiage cumulé de ces 21 sources en septembre 1976 était de 800 m3/h.

En bordure Est du karst et en rive droite de la Bonnette ou de l’Aveyron, les sources répertoriées sont les suivantes :

- St Géry (08818X0001/HY) : 36 m3/h en étiage de septembre 1976,

- Livron (09054X0001/HY) : 72 m3/h en étiage de septembre 1976,

- La Gourgue (09058X0022/HY) : 54 m3/h en étiage de septembre 1976,

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 23 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

- Thouriès (09058X0028/HY) : 144 m3/h en étiage de septembre 1976.

Toutes les sources répertoriées se répartissent en plusieurs ensembles de systèmes individualisés par la structure et la tectonique :

1. Au Nord, le synclinal de Mémer dont la partie située dans le Tarn-et- Garonne est formée par la fermeture périclinale. Cette zone ne compte aucune source : c’est une zone d’infiltration et d’alimentation d’un système karstique qui se déverse dans le Lot.

2. Le Causse de Caylus, formé par une structure monoclinale à pendage Ouest, présente un affleurement perché au-dessus des marnes du Toarcien sur sa bordure orientale. Cette particularité interdit toute infiltration venant du Lias. Toutes les sources en bordure sont donc des sources de débordement.

La quasi-totalité de l’affleurement constitue un karst noyé avec crête piézométrique orientée Nord-Sud se déplaçant vraisemblablement latéralement en fonction des fluctuations saisonnières de la pluviométrie. On a donc un écoulement vers la bordure Est (à l’Est de la crête piézométrique) et un écoulement vers l’Ouest (à l’Ouest de la crête piézométrique).

L’écoulement vers l’Est s’exprime par les sources de débordement, l’écoulement vers l’Ouest s’exprime en partie par des sources remontantes à la faveur d’échancrures dans les molasses tertiaires, et vraisemblablement le reste de l’écoulement alimente les nappes profondes du Jurassique moyen-supérieur, dont l’existence a été reconnue par géophysique et sondages dans tout le nord du département.

On peut également noter en aval de St Antonin une particularité due à une structure synclinale recoupée par l’Aveyron, qui a permis la formation de systèmes karstiques localisés et en relation avec la rivière.

Dans le territoire de la CCTVA, seules les sources d’Ambarre (09313X002/HY) et de Marières (09313X0011/HY) situées sur la commune de Bruniquel sont répertoriées dans la BSS. Il s’agit de sources karstiques issues du Jurassique moyen et supérieur.

Selon la BSS, la source de Marières présente un débit de 2m3/h en période d’étiage et la source d’Ambarre, un débit, de l’ordre de 15 m3/h en période de moyennes eaux (09/04/1997).

Les besoins de la CCTVA étant bien supérieurs à ces débits (de l’ordre de 50 m3/h), il serait sans doute préférable d’envisager un captage de ce niveau aquifère par forage, notamment sur la bordure Est du syndicat, où la profondeur des niveaux jurassiques sera plus faible.

La carte hydrogéologique des systèmes karstiques du nord de Montauban est présentée dans l’illustration 10.

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 24 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Illustration 10 – Extrait de la carte hydrogéologique du Quercy méridional (source Rapport BRGM 78 SGN 070 MPY)

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 25 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

L’illustration 11 ci-après reprend une coupe schématique issue de la même planche de rapport.

Illustration 11 – Coupe géologique Schématique Est-Ouest dans le Quercy méridional

5.4.5. Vulnérabilité intrinsèque aux pollutions de surface

Les aquifères karstiques présentent globalement une forte vulnérabilité aux pollutions de surface, de par l’absence de terrains de couverture et par le transfert rapide des eaux de pluie dans la zone noyée. L’absence de milieu épurateur dans la zone non saturée ne permet pas le filtrage des eaux ayant lessivé la surface du sol avant infiltration. Cependant, la mise en place de périmètres de protection adaptés autour des captages doit permettre une protection à long terme de la ressource.

5.4.6. Risque liés à la recherche d’eau

Tout captage réalisé en milieu karstique présente des risques d’échec, lié à la bonne localisation des drains principaux ou d’une zone de forte karstification. L’idéal est de pouvoir localiser une zone fortement karstifiée permettant une bonne transmissivité, avec présence d’un système karstique annexe permettant un bon stockage, et donc une bonne réserve mobilisable en période d’étiage.

Avant tout travaux de forage, il parait donc indispensable d’effectuer des recherches hydrogéologiques et tectoniques poussées et de mettre en œuvre une prospection géophysique, de type panneaux électriques.

Par ailleurs, bien que les potentialités de débits soient importantes en foration, un essai de pompage est indispensable pour connaître les capacités de l’ouvrage et les caractéristiques hydrodynamiques de l’aquifère.

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 26 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Par ailleurs, la recherche d’eau devra impérativement se focaliser les communes de Montricoux et Bruniquel, où l’aquifère calcaires du Jurassique moyen et supérieur est présente. Plus à l’Ouest, ces dépôts disparaissent et les seuls aquifères exploitables sont les alluvions, l’infra-molassique et les bancs calcaires du Lias.

5.5. AQUIFERE DU LIAS

5.5.1. Lithologie

Le cycle transgressif lent, amorcé au Lias inférieur, se produit pendant le Lias moyen et supérieur, ce qui entraine une disparition des évaporites et l’apparition de la sédimentation carbonatée, dépôts caractéristiques d’une plate-forme de mer ouverte.

Ces calcaires présentent parfois des intercalations marneuses importantes, et le cycle se termine par le Toarcien marneux imperméable.

En affleurement, les formations suivantes sont observées :

- Sinémurien – Hettangien : calcaires et calcaires dolomitiques.

- Carixien (puissance : 10 m) : alternance de petits bancs calcaires et marneux,

- Domérien inférieur (20 m) : marnes,

- Domérien supérieur (10) : Calcaires à Pecten

- Toarcien (50) : marnes grises bleutées, feuilletées à la base avec de petits bancs de calcaires argileux vers le sommet. Ce niveau marneux continu, sépare les aquifères liasiques de ceux du Dogger (Jurassique).

5.5.2. Qualité moyenne des eaux

Les eaux du Lias inférieur sont en général salées. Celles du Lias supérieur peuvent être contaminées localement par les eaux salées des formations sous-jacentes liasiques ou triasiques.

5.5.3. Débit théorique d’exploitation

Dans le Lias calcaire, deux niveaux aquifères peuvent être individualisés :

- Le Sinémurien – Hettangien : ces calcaires et calcaires dolomitiques karstifiés, présentes à l’affleurement sur seulement 1 à 5 km de large est limité au mur par les argiles du Rhétien (Trias) et au toit par les marnes du Pliensbachien. 5 sources issues de cet aquifère ont été répertoriées dans la BSS, dont le débit d’étiage cumulé atteignait 45 m3/h en 1976. Cet aquifère ne possède pas de source à gros débit, mais il est possible qu’une partie de cette eau s’infiltre vers les nappes profondes.

- Le Domérien supérieur : Ce niveau calcaire gréseux, d’une puissance de 10 m, affleure en bandes très étroites, formant une corniche entre les marnes

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 27 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

du Domérien inférieur au mur et les marnes du Toarcien au toit. Une seule zone d’affleurement important est à noter au sein de l’anticlinal de , à l’Ouest du synclinal de Mémer. Malgré le degré important de fracturation de ces calcaires, il n’existe pas de source importante (sur les deux répertoriées, le débit d’étiage est de moins d’1 m3/h. En effet, la faible puissance de ce niveau et sa position topographique sont peu favorables au stockage de l’eau.

5.5.4. Vulnérabilité intrinsèque aux pollutions de surface

Les eaux du Lias aux pollutions de surface sont assez vulnérables aux pollutions de surface, de par le caractère karstique des aquifères. Cette vulnérabilité est cependant modérée par la faible surface d’affleurement de ces formations.

5.5.5. Risque liés à la recherche d’eau

L’aquifère du Domérien supérieur n’a que peu d’intérêt sur le plan hydrogéologique dans ses zones d’affleurement. Le système du Sinémurien-Hettangien est encore mal connu, mais il n’est pas exclu de pouvoir améliorer les débits de captage des sources répertoriées.

En dehors des secteurs favorables dans les zones d’afflleurement, il est possible de capter par forage les eaux du Lias calcaire, en traversant le Lias marneux. Cependant, les risques de contamination par des eaux minéralisées venant du Trias sont généralisés.

6. Conclusion générale

Les principales caractéristiques relevées dans la bibliographie et dans la BSS sur les aquifères présents sur le territoire de la CCTVA sont synthétisées dans le tableau de l’illustration 12 ci-dessous.

Sur le plan qualitatif et quantitatif, seul l’aquifère karstique du Jurassique moyen et supérieur pourrait satisfaire les besoins du syndicat d’eau de la CCTVA, à savoir un débit de 50 m3/h environ. Etant donné le peu de sources répertoriées sur le territoire de la CCTVA, et leurs faibles débits naturels, un forage dans la zone sous-couverture paraît plus pertinent. Cependant, il serait souhaitable d’envisager une prospection sur le secteur Est du syndicat, afin de s’assurer de la présence s des niveaux jurassiques, sous les formations tertiaires. Il faut également rappeler que la recherche d’eau en domaine karstique est complexe et doit être précédée d’études hydrogéologiques poussées, complétées par des investigations géophysiques.

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 28 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

Vulnérabilité Nom de l'aquifère Faciès Profondeur moyenne Puissance Battement moyen Débit théorique Qualité qualitative Risques Zones avec teneurs en NO3- comprises Risque de ne pas atteindre le entre 50 et 80 mg/l : débit attendu : grande variabilité NO et NE de de productivité au sein des Negrepelisse, Centre formations alluviales (passées Basse terrasse Graviers, sables 1,5 à 5 m 10 m 3 m 3 à 40 m3/hAlbias, Est Bioule. Importante argileuses : débits plus faible / Alluvions Basse plaine Graviers, sables 1,5 à 6,5 m 10 m 2 à 100 m3/hZone > 80 mg/l au NE Importante paléochenaux : débits plus forts) Présence de lentilles sableuses, d'extension variable et de capacité limitée, avec de bonnes caractéristiques (T = 1.10-4 m²/s). Recherche risquée liée au manque de connaissance sur la Formations intra- Calcaires faiblement localisation et l'extension de ces molassiques karstifiés et sables 100 à 200 m Variable ? 10 à 30 m/h Faible niveaux sableux.

Débit faible, extension limitée. Faciès argileux, avec localement 300 m à l'ouest de quelques passées sableuses, non Negrepelisse, 200 m au cartographiées. Dans ce secteur, Faciès sidérolithiques : centre de Bioule et centre- cette formation n'a pas le argiles rouges à est de Negrepelisse et potentiel aquifère du centre du Sables graviers avec passées sub affleurant à l'est du Salinité possible au bassin aquitain. Son intérêt est Inframolassiques sableuses syndicat 10 m Absence de données Très faible contact du Lias Faible limité.

En cas de forage, risque lié à la Jurassique moyen 400 à 500 Sources : 50 à 150 localisation des zones karstifiées. et supérieur Calcaires très karstifiés 200 m environ m?m3/h en étiage Bonne Importante Vulnérabilité de la ressource. Source la plus importante : 36 m3/h, Sources à faible débit car zone Sinémurien avec étiage sévères d'affleurement étroite. Mais /Hettangien Calcaires dolomitiques 600 à 700 m 200 m ? observés (3.5 m3/h) Bonne Moyenne possibilité de forage. Pliensbachien (ou Domérien Lias sup.) Calcaires gréseux 600 à 700 m 10 m ? Source : 1m3/h Bonne Moyenne Zone de faible intérêt

Illustration 12 – Tableau de synthèse des principales caractéristiques des aquifères

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 29 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

7. Bibliographie

Soulé J-C, (1978) – Evaluation des Ressources Hydrauliques de la – Etat des connaissances et synthèse hydrogéologique du département de Tarn-et-Garonne. Rapport final. BRGM n°78 SGN 070 MPY, 34 p.

Banque de données du Sous-Sol – BRGM

Site internet : ADES – Accès aux Données sur les Eaux Souterraines : http://www.ades.eaufrance.fr/

Cartes Géologiques à 1/50 000 :

Cartes n°830 : Nègrepelisse

Carte n° : Caussade

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 30 Potentiel aquifère sur le territoire de la CCTVA

BRGM/RP-59565-FR - Rapport final 31

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