D'HOLLYWOOD : UN ARTICLE INÉDIT DE JEAN RENOIR

MAI 1948 NUMERO 7 Le N" 10 fr. 4 Présidant : Jean PAINLEVE Secrétaire général :. Ceorges SADOUL Directeur Gérant : Raymond BARDONNET Rédacteur en chef : Claude SOUEF GANE DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DES CINE-CLUBS PETITE STELE POUR OïVSON WELLE

par Pierre LAROCHE

Soyons honnêtes. L'admiration que l'on porte à ce sélé- Nous avons tous eu notre Oison Wel- nite ne peut venir que de l'ignorance ou les. d'une coupable aberration. Pour les hommes de ma génération, Et je fais un gros efiort de courtoisie ! cet se nommait Marcel Il tombe sous le sens que cet enfant- Lherbier. prodige est un enfant artificiel fécondé Nous avons salué avec enthousiasme au fond de ces laboratoires que sont 1 s l'apparition sur les écrans dé Don Juan cinémathèques. et Faust, L'Inhumaine, L'Homme du Il n'existe que par la grâce de ses pré- large et Eldorado, cinémélodramé, porta décesseurs. notre délire à son comble. I C'est le fruit d'une germination portée Je me souviens encore des tombereaux par Marcel Lherbier, Jean Epstein, Abel d'adjectifs, de laudatit's, de louanges, Gance, Lupù-Piek, Paul Leni, Robisoii, d'éloges émus et de compliments émer- Dupont, Louis Deliuc, Robert VViene, veillés que nous avons déversés au long Murnau et cette pauvre Germaine Dulac du grand mur blanc de l'Alhambra où qui a dû bien l'étonner avec La Coquille la silhouette noire d'Eve Francis venait et le Clergyman, ce rêve d'Antonin Ar- apporter sa petite note- artistique et pic- taud. turale soigneusement préméditée par des Le fameux baby-prodige est un enfant esthètes qui prenaient Louis Feuillade de vieux. pour un chiffonnier. Des vieux qui, depuis longtemps, sont Nous étions d accord avee eux. tombés du cocotier !... Et c'était Louis Feuillade qui avait rai- Il e.it d'ailleurs caractéristique de cons- son ! tater que les « chefs-d'œuvre » d'Orson Nous avons mis près de vingt ans à Welles portent toutes, les marques de fa- L'apport d'Orson Welles nous guérir de cet esthétisme périmé brique, sauf une : celle du cinéma-scan- avant de naître, dont les Visiteurs du soir dinave: '.• ■ et L'Eternel retour offrent encore des Pourquoi ?... traces regrettables... alors permettez-nous Ne cherchez pas : les copies de ces ANDRÉ BAZIN de sourire quand l'ayant-garde que nous vieux films nordiques sont des plus rares. portions comme, une rose a notre cha- Miss Iris Barie, conservatrice de la ciné- peau nous revient d'Amérique franco de mathèque- américaine, doit en être fâ- port et d'emballage. Qu'apportent les films de Welles ? Cortez servent sans doute, d'une part, à cheusement dépourvue. Nous la saluons à l'arrivée comme une Quelle est leur originalité, et aussi l'im- reconstituer l'ambiance de la lumière du Un point, c'est tout !..» portance de leur réalisateur, dans une his- -gaz et, d'autre part, à permettre à Welles vieille connaissance". toire esthétique du cinéma ? Nous disons de faire évoluer les acteurs dans un espace . C'est grand papa Kruschen qui veut se * à dessein : esthétique, car la confusion en- lumineux hétérogène, où les successions de faire passer pour le bébé Cadum. . Mon ami, le décorateur Alex Trauner, tre l'art et la technique a été souvent à zones claires et sombres reconstituent, dans L'Uvaria de Madagascar devenue l'ava- qui collabore à la fâcheuse industrie ('e rie de Californie ! M. Orson Welles, m'a téléphoné l'autre l'origine de celle du débat. Ce n est point, l'immobilité du plan-séquence, une sorte nuit : _ , . , en effet, la « profondeur de champ » en de découpage et de rythme dramatique- Merci, Messieurs ! — Pourquoi écris-tu des choses désa- tant que telle, ou les « plafonds », ou la Mais on remarquera fréquemment que gréables sur Orson Welles... il est si gen- longueur exceptionnelle des plans, ou Welles prend le soin paradoxal de faire La rose est fanée.... til !-.... ~ même les réminiscences évidentes de quel- prononcer les répliques essentielles quand Il n'est pas Un grand réalisateur fran- Ce qui m'appariit immédiatement ques effets d'éclairage, de décor ou d an- l'acteur est précisément le moins éclairé. çais qui ne bronche devant le « précur- comme une excellente raison. gle découverts quelque vingt ans plus tôt Ainsi, les temDs forts de l'action nous seur-baby ». . Je suis persuadé que M. Orson Welle» par les écoles allemandes, qui sont en ; échappent à l'instant où nous désirons le Et ne souriez pas en imaginant des est très gentil. -cause, mais, à notre sens, une nouvelle plus vivement les saisir. La fameuse sé- mesquineries professionnelles ! Mais je me refuse à prendre le pire structure du langage, cinématographique, ouence de la cuisine dans Les Amberson Je songe à des hommes de qualité... pour un homme... un rapport neuf de la caméra à l'objet qui entre Georges et Tante Fanny, peut Pas aux margoulins qui tiennent bou- ... Ou plutôt comme un metteur eh implique, par réflexion sur l'écran, de nou- partiellement s'expliquer ainsi. Le rejvs de tique du septième art. scène génial ! veaux rapports entre cet objet et le spec- bouger de la caméra, tout au long de la C'est avec stupéfaction que Jacques Pour moi, M. Orson Welles est un tateur. sçene, et surtout quand Agriès Morehead Becker a découvert qu'il pouvait penser bluff. Il serait aisé de démontrer, en prenant pique sa crise de nerfs et s'enfuit (l'appa- comme moi et Jean Grémillon admire Une réclame. des exemples dans Kane et Les Amber- reil restant obstinément buté le nez dans Marcel Carné comme ce dernier est ca-, Un slogan. son, que le découpage dramatique et tech- la tarte à ..la crème) équivaut à nous rendre pable d'apprécier Claude Autant-Lara ou Une affiche lumineuse au or néant B. nique, s'il ne bouleversait pas radicale- témoin d'un événement dans la position John Ford. Et, puisqu'il a le bon goût de vouloir ment le fond des choses cinématographi- d'un homme stupidement ligoté à un fau- Mais Orson Welles ?... teuil. nous expliquer scientifiquement Cyrano ques, ferait déjà preuve d'une singulière Ah ! non... tout de même pas ! Car ces de Bergerac... un faux-nez !... force d'invention dans la mise en scène. Nous nous sommes un peu longuement messieurs connaissent le cinéma ! Je ne sais si ce personnage se prend En particulier l'emploi fréquent (remarqua- étendu sur ce procédé, non qu'il soit le au sérieux, mais j'espère pour lui que blement subtil et magistral dans Les Am- seul dit?ne d'attention dans la mise en sous le masque dont l'affublent en hur- berson) de ce qu'on pourrait appeler la scène d'Orson Welles, mais parce qu'il parlant, par rapport au découpage techni- lant d'enthousiasme un quarteron de cri- contre-mise-en-valeur du sujet n'a jamais nous semble le plus significatif et surtout, que préalable. La complication de la tiques en gésine, il doit bien rigoler... été poussé si loin. J'entends par là le parce ou'il appartient à la fois à l'avant- grammaire des « raccords » et le coût de Sans pourtant dédaigner d'apprendre refus de laisser clairement voir au specta- garde de la mise en scène classique et au plus en plus élevé du temps de tournage ne son métier, d'essayer de raconter une teur les événements culminants de la scène. plus secret de l'art de Welles, dont je suffit pas à l'expliquer. C'est que le dé- histoire en commençant par le commen- Il ne faut point confondre ce procédé dra- voudrais examiner maintenant la nature et coupage correspond à une autre conception cement et en cherchant une originalité matique, qui s'apparenterait plutôt à la la portée. qui, jusqu'à _ présent, s'est soigneusement du récit, laquelle s'est définitivement im- refusée à lui. litote, avec l'ellipse dont on répète peut- Il convient de distinguer « montage » posée à partir du parlant. Le montage Pour le moment, de film en film, il pa- être abusivement qu'elle constitue la figure et « découpage ». On le fait d'ordinaire spéculait surtout sur une symbolique de tauge dans les poncifs les plus éculés, les de rhétorique fondamentale du cinéma. en considérant le découpage comme un l'image, ou encore sur sa puissance affec- « trouvailles » techniques les plus resas- Chez Welles le film tout entier est par- prémoutage, et le montage comme une tive ainsi que sur la valeur spécifique des sées, la fausse littérature, la poésie de tiellement soustrait à notre atteinte, c'est pure et sim.ole réalisation matérielle de rapports entre les plans. La fameuse expé- mirliton, fréquente Martine Carol et le toute 1 action qui est comme frangée découpage. Or, ce n'est pas pour rien que rience de Poudovkine, avec le visage im- café de Flore, voire le Tabou L. d'inaccessible. Dans Les Amberson, en l'opération finale du montage a vu réduire passible de Mosjoukine en montre bien le Ce qui, n'en déplaise à mon ami Trau- particulier, les éclairages de l'opérateur singulièrement son importance depuis le sens. (Suite page 5.) ner, nie semble le comble de la facilité. Ciné-Club

1915. — 6 mal : Naissance à Kenosha Kingsley (auteur de Rue sans Issue), Ten première idée. R.K.O. accepte et tout sem- Lady Esther Show, part pour l'Amérique du (Wisconsin), ville de 53.000 habitants, de Million Ghosts (Dix millions de Fantômes). ble s'arranger. Sud. DN PROGRAMME DE CLUB George Orson Welles. Son père est petit Le thème en est une attaque cinglante con- Finalement, ces deux projets sont remis Juin : Présentation de The Magnificent industriel et inventeur, sa mère, née Béa- tre les marchands de canons internationaux. sine die. Ambersons, en l'absence d'Orson Welles trice Ives, pianiste virtuose. Welles y tient le rôle d'un jeune idéaliste Premier divorce d'Orson Welles. qui tourne, en Amérique du Sud. un film en français; André* Péqùot. La pièce fut subi- 1940. — 30 juillet : Premier tour de technicolor, It's ail True, sur le carnaval 1917. — Orson Welles, à l'âge de deux de Rio-de-janeiro (plus de 100.000 mè- ans, parle l'anglais comme un adulte, et sa tement retirée de l'affiche au neuvième manivelle de , sur un scénario jour. d'Orson Welles. avec la collaboration de tres de négatif réalisés), prépare un film précocité devient l'objet d'observations et de brésilien, Jangadieros, et tourne enfin au 1937. — 8 janvier : Nouveau spectacle Herman J. Mankiewicz, d'origine alle- communications pour le docteur Maurice Mexique, d'après un scénario de Robert W.P.A. Première de la version modernisée mande, ancien journaliste, frère du scéna- Bernstein. Flaherty, My Friend Benito, un film en noir par Welles du Faust de Marlowe. Mise en riste-dialoguiste de Million Dollar Legs, Si 1920. — Orson Welles met en scène ses et blanc sur les courses de taureaux. scène' dé. Welles. qui tient le rôle du doc- j'avais un Million, Furie, Les Clés du premières pièces dans un théâtre de ma- Profitant de l'absence d'Orson Welles, on L'AFRIQUE VOUS PARLE 1 teur Faust. La piàce est jouée sans décor, Royaume, etc.. Les Trois rionnettes qu'il a construit lui-même. dans des rideaux noirs. Bien accueilli par présente une version très mutilée de The Mort de la mère d'Orson Welles qui 1941. — Janvier : Début d'une campa- la critique, le spectacle tient jusqu'au 22 Magnificent Ambersons (88 minuies). Pro- s'était, peu auparavant, séparée de son ma- gne d'une extrême violence de la presse duction : Mercurv-Films. D'après un roman par Jacques DUPONT ri. mai. Hearst contre Citizen Kane, campagne où se C'est pour la même troupe qu'il travaille de Booth Tarkington. Adaptation, dialo- L distingue particulièrement la célèbre cour- gues, réalisation d'Orson Welles. Prises de 1925. — Après avoir suivi son père dans à monter The Cradle w ll Rock (Le Ber- riériste d'Hollywood, Louella Parsons. vues : Stanley Cortez. Musique : Bernard Une équipe de jeunes cinéastes spécia- (ou Une certaine dose de lâcheté). Si vous Aussi quelles richesses vous sont offer- ses divers voyages, il entre, à dix ans, à ceau se balancera), de Marc Blitzstein, un Le fameux magnat de la presse, W. Ran- la Todd School de Woodstock (Illinois). Herrmann. Décors : Marc Lee Kirk. Costu- Les conditions économiques qui régis- lisés dans l'Afrique Noire : réunissez ces qualités, ou bien plutôt si tes ! « opéra du travail ». La pièce était en dolf Hearst, qui prétend — non sans rai- Avant, il avait déjà fait ses débuts au mes : Ed. Stevenson. Interprètes : Joseph sent actuellement la distribution et 1 ex- Jacques Dupont réalisateur, ancien élè- vous avez de la chance, un beau matin Une nature où rien n'est à l'échelle «le répétition depuis plusieurs semaine? quand son — se reconnaître dans le personnage de théâtre dans le rôle de « Peter Rabbit » au Washington en interdit la représentation. Cotten (Eugène Morgan), Dolores Costello ploitation des films cinématographiques ve de l'école technique de cinématogra- les décisions sont emportées : les plus im- l'homme : climat, végétation, fleuves, in- Citizen Kane, possède d'importants intérêts (Isabelle Amberson), Anne Baxter (Lucy Marshall Field de Chicago. A l'école, il en- Welles et Houseman la présentent pour- dans plusieurs compagnies ' d'Hollywood conduisent un mépris absolu du « contre- phie de la rue de Yaugirard et de l'Ins- prudents de ces messieurs (les moins bê- sectes... où la lutte pour la vie n'est plus tre dans la troupe, ' y joue les principaux tant, pendant deux semaines, au Jolson Morgan). Tim Holt (George M'nafer). Agnes titut des Hautes Etudes Cinématographi- tes) ont misé sur vous. Confiance qui se une figure de style, où chaque survivance (M.G.M., Warner. United Artists) et en par- Moorebead (Tante Fanny). Donald D. Ha- point » qui, légitimement doit exister en- rôles, fait la mise en scène et conçoit Théâtre (devenu, depuis, le Yiddish Art ticulier dans les journaux d'actualités ques (1™ promotion, section réalisation- chiffre par plusieurs millions et qui. vous est un drame. way (Wilbur Minafer). Ray Collins, Erskine tre les différentes parties d'un programme. même les décors des spectacles qui y sont Théâtre) R.K.O.-Pathé News et M.G.M. News. Il production). met brutalement en face de vos responsa- Des hommes magnifiquement vivants, donnés, j Pendant l'année 1937, Welles continué Sanford et Richard Bennett. Le fait que le court métrage, bon ou mau- fait intervenir notamment Sam Goldwyn et Edmond Sechan, opérateur de prises bilités. les Noirs qui sont des acteurs nés, possé- 1928. — Mort de son père. sOn travail à la radio et c'est à ce moment Louis B. Mayer. La présentation de Citizen Réalisé du 28 octobre 1941 au 22 jan- vais, est presque obligatoirement lié à la qu'il crée ., son fameux personnage de vier 1942. Première représentation en de vues : ancien élève de l'E.T.P.C. et Parallèlement aux démarches financiè- dant avec un isens extraordinaire de l'ex- Kane, prévue pour le 14 février 1941. est 1930. — 11 sort de Todd « incapable de l'Ombre. C'est avec l'argent que - lui rap- France, le 15 novembre 1946. à Paris (ci- carrière du grand film auquel il a été asso- de l'I.D.H.E.C. (première promotion, sec- res .qui commandent tout, il a fallu en- pression plastique et du mime, le merveil- (aire une addition, mais avec une connais- remise sine die La campagne de Louella portent ces émissions qu'il décide de créer, Parsons reçoit l'appui de David Sarnoff néma Marbeuf). cié, souvent arbitrairement, est une hérésie tion prises de vues). treprendre la préparation matérielle et leux naturel des simples et des primitifs sance considérable du théâtre » (R. A. avec Houseman. son propre théâtre : le (R.C.A.). Joseph Shenck (Fox), Nicholas 25 juin : Réorganisation de la R K O. qu'on ne saurait jamais assez souligner. André Didier, opérateur de prises de spirituelle de l'affaire ; réunir les cama- ignorant les millions de visages cachés Fowler). Il prend alors des leçons de dessin Mercury Théâtre. sons : chef de travaux au Conservatoire derrière micros et caméras. Des blancs et de peinture auprès d'un peintre russe ré- Schenk (M.G.M.), RockfeMer, etc. On dit par l'Atlas Corporation (groupe Morgaj). Quelques initiatives courageuses ou quel- rades de la prise de vues et de la prise 11 novembre : Premier spectacle du à Hollywood qu'un consortium a été formé Peter Rathvon et Ned Depinet prennent la National des Arts et Métiers. dont la vie est un roman et chaque geste puté, Boris Anisfield. ques hasards heureux provoquent parfois, de son, leur fournir les éléments techni- Mercury Théâtre : Jules César, de Sha- pour acheter le négatif de Citizen Kane et direction de l'affaire. George Shaefer, qui Ils ont réalisé ensemble en 1946 une le moment d'un drame ou d'une comédie. 1931-32. — Il étudie le dessin au Chi- il est vrai,-des rapports d'analogie ou d'op- ques du problème à résoudre (caméras kespeare. En costumes modernes. Welles y le détruire. avait signé le contrat avec Orson Welles, est série de documentaires au cours de la légères et cependant insonores, réduction Un folklore enfin, qui est encore une cago Art Institute. Et soudain, il décide de tenait le rôle de Brutus. un pacifiste, intel- éliminé position extrêmement intéressants. Le rôle- s'adonner au théâtre. Son tuteur l'encou- Février : Orson Welles prépare pour la mission Ogooué Congo : maximum du poids et de l'encombre- source vive à laquelle vous puiserez fore* lectuel épris de .liberté, vêtu d'un pardes- rage à continuer, au contraire, ses études R K O.. à Mexico, une adaptation du roman 22 août : Retour d'Orson Wçlle*; aux de la Fédération Française des Ciné-Clubs, « Au pays des Pygmées ». ment, robustesse et maniabilité des ap- et vérité. sus râpé et d'un chapeau à bords rabattus. de A. Calder Marshall. The Way to Santia- Etats-Unis. The Magnificent Ambersons a de dessin et l'engage à faire un voyage en Le succès fut si grand que le snectarle dans l'élaboration de ses programmes, dans «t Pirogues sur l'Ogooué ». Les grandes phrases sur le cinéma- go (Le Chemin de Santiago). La vedette été un échec commrrcial comolet Le réali- pareils-..), s'expliquer auprès des organis- Irlande. A Dublin, il assiste aux représen- fut transféré au National Théâtre, salle plus « Danses Congolaises ». travail d'équipe, deviennent là-bas une doit en' être Dolorès de) Rio alors fiancée sateur a dépensé 600.000 dollars nour ses les conseils qu'elle donne à ses adhérents, mes officiels et des syndicats, les convain- tations du Gâte Théâtre. Il sollicite du di- grande et mieux située. prises de vues en Amérique latine. La doit être d'élargir ses rapports, de les mul- Ils ont participé en 1947 à la réalisation cre de la Valeur de notre entreprise, s'as- réalité vivante. Durant des mois de vie recteur, Hilton Edwards, un engagement, 1938=- — 1er janvier : Deuxième spec- d'Orson Welles. Projet abandonné. R.K.O., réorganisée, rompt son contrat tiplier, de les étudier aussi dans leurs ré- d'un grand film retraçant la vie d'un surer de leur appui ; il faut aussi s'em- en commun des homi*ies se dénudant et retendant être l'une des vedettes du New- tacle du Mercury Théâtre : The Shoema- 24 mars 1941 : Début au St. James poste de brousse en Haute Côte d'Ivoire : mettant ensemble toute leur pauvreté ar- ork Théâtre Guild. (Théâtre de New-York) de Native Son, mise avec Orson Welles et les Mercury Produc- sonances multiples. L'association de Los poigner avec des idées que l'on cherche, ker's Holiday (Les Vacances du Cordon- tions. rivent à faire une grande richesse. D'au- Ç en scène d'Orson Welles. Adaptation du « Paysans Noirs ». qui vous fuient, qui reviennent soudain, 13 au 31 octobre : Il apparaît, au Gâte nier), de Dekker. Welles n'y tient aucun Hurdes et des Trois Lumières constitue roman de l'auteur nègre Richard Wright, Ils préparent pour septembre 1948 un prennent corps, bouleversent et enrichis- tre part les innombrables difficultés qu'il Théâtre, tenant le rôle du duc Alexandre rôle mais en assume la mise en scène. 1943. — Première de Journey inlo F°ar ainsi une tentative sur laquelle il est peut- grand film mettant en scène les piroguiers faut à tout moment surmonter obligent de Wurtemberg, dans le Juif Siiss. 29 avril : Heartbreak House (La Maison par l'auteur et Paul Green. (Voyage dans la Peur). A son retour sent votre scénario le menant peu à peu d Amériaue latine et à la suite de l'é-hec être intéressant de nous étendre et en tout et les coupeurs de bois du Gabon. : à une perpétuelle invention technique, à 3 au 14 novembre : Rôle de Ralph du Cœur brisé), de Shaw. Welles. alors âgé 6 avril 1941 : Radiodiffusion d'une du synopsis littéraire au découpage tech- pièce écrte par Welles : His Honor, the de la présentation de presse. Orson Welles cas de connaître l'avis des dirigeants de « Moignon Pierre » ou « la route aux une inlassable activité ; il faut adopter un Bently dans The dead ride fast (La mort va de 23 ans. y tient le rôle du capitaine Sho- nique. Mayor. Cette émission a lieu dans le cadre a dû accepter de refaire le montage du film rythme de vie accéléré qui favorise l'épa- vite). tover. vieillard de 80 ans. Dans la troupe clubs, non pas que cet essai doive être con- vivres ». de celles organisées par « The Free Com- et de changer son dénouement, ceci à ses Et toute cette agitation, toutes ces dé- 20 novembre, décembre : Rôle du gé- figurait une actrice remarouée par sa beauté nouissement et l'enrichissement de cha* pany », qui s'était constituée au début de propres frais. tidéré comme une réussite parfaite mais marches, tout est peut-être inutile, car néral Bazaine dans The Archdupe (L'Archi- et son talent. Elle se rendit à.Hollvwood en que personnalité. 1941 et qui groupait les noms de William comme une étude. rien n'est sûr jusqu'au dernier moment, dupe). 1939 pour y jouer Wulhering Heights (Les Septembre : Orson Welles épouse Rita La réalisation d'un film est une lutte Enfin le film est là, l'œuvre est ache- Hayworth (divorcera en 1947, un enfant). Les Trois Lumières (1), s'il n'est pas constante contre les éléments naturels, car c'est toujours en dernière heure que vée. On dit partout : « On n'avait jamais 26 décembre au 9 janvier : Rôle de sont enlevées les décisions financières ca- Chosroes, roi de Perse, dans Mogu. 24 décembre : Première de Jane Eyre- le premier film de Fritz Lang est tout au les hommes et leurs idées, leurs préjugés, vu^ çà... c'est une tentative audacieuse. où Orson Welles interprète le rôle mascu- moins la première œuvre vraiment mar- leurs routines, leur inertie et l'entreprise pitales, au finish. Ces Noirs, c'est une révélation !... » et 12 au 26 janvier : Rôle du duc Lam- lin principal, celui d'Edward Rochester. berto. dans Death lakes a Holiday (La mort quante de ce téalisateur. confine à la folie furieuse si vous avez Enfin l'avion s'envole et l'affaire est vous pensez : « La prochaine fois nous Cette adaptation du roman de Charlotte prend des vacances). Bronte, par Aldoux Huxley, est produite par A une époque médiévale indéterminée, l'ambition de situer votre film dans un dans le sac ! Pendant des mois, isolés du irons plus loin, nous aurons plus d'au- pays dont vous appréciez portant les ri- reste du monde, sans résultats sur votre dace encore, nous travaillerons avec «le» 2 au 13 février : Rôles du Spectre et David O. Selznick pour la 'Fox. Réalisation : une jeune fille va réclamer à la Mort la de Fortimbras dans Hamlet. chesses photogéniques : l'Afrique Noire. 1 travail, avec vos camarades vous allez te- races plus farouches et plus belles, sur les Robert Stevenson, auteur du « remake » Il fut également le premier acteur amé- de Back Street et John Houseman (ancien vie de son amant. La Mort lui accorde Dès l'abord vous vous heurtez à l'in- nir entre vos mains le sort de l'entreprise. écrans on verra des visages inconnus, des trois chances : dans un harem oriental, à ricain à jouer à l'Abbey Théâtre de Du- collaborateur de'Welles au Mercurv) Chef- compréhension des milieux de produc- Mais vous êtes splendidement libre ! Au régions ignorées, des continents inexplo- blin. opérateur : Raines. Décors : Little. Mu- Venise, en Chine. A trois reprises l'amant teurs et de distributeurs : « Faire un fin fond de la brousse ou de la forêt tro- rés, le spectateur oubliera qu'il est le cul Il retourne aux Etats-Unis. sique : Herrmann. Interprètes • Orson est tué, la jeune fille refuse de sacrifier la film en Afrique ? Mais vous n'aurez ja- picale, en amont des grands rapides, des dans un fauteuil, il galopera dans la sa- Après s'être vu refuser du travail dans Welles. Joan Fontaine, Sarah Allgood, Mar- vie d'un nouveau-né et elle choisit de re- mais de matériel assez solide ! La pelli- rivières équatoriales, personne ne viendra vane, sa pirogue chavirera dans les rapi- les théâtres de Broadway, il écrit une pièce: garet O'Brien, Sir Cedric Hardwick. cule va fondre ! l'équipe ne tiendra pas vou* déranger dans votre travail, criti- des, son sang coulera plus vite, il aura Marching Song, dont aucun directeur n'ac- Durant l'automne 1943. Orson Welles joindre son amant dans la mort. L'expres- cepte le manuscrit. Il publie, dans un ma- le coup ! C'est de l'argent perdu !... quer votre conception, vous chercher des l'âme d'un conquérant, d'un découvreur fait campagne pour la réélection de Roose- sionnisme parfois outrancier de Caligari gazine, quelques nouvelles. Un film sans vedette Rien que des querelles d'auteur ou vous imposer des de terres !... » velt a la présidence. s'oriente ici vers une stylisation extrême- nègres ? Mais vous n'êtes pas fou, mon ukases de S. M. le Public. Dégagé des Pour lui, comme pour nous, quelle mer- 1933. — 11 fait connaissance du grand Dans le courant de l'année, Orson Welles ment volontaire (n'oublions pas que Lang ami ? Jamais mon public n'acceptera ça 1 préoccupations quotidiennes banales et veilleuse aventure ! écrivain américain Thornton Wilder. Celui- a ouvert, à Hollywood, un cirque miniature ci le présente à Alexander Woolcott, criti- ou il donne le Mercury Wonder Shmv. fit des études d'architecte) et à tendance etc. fastidieuses de la métropole, vous allei Alors croyez-vous que le cinéma soit Hauts de Hutlevent) : c'était Géraldine Fitz- Saroyan, Marc Connelly, Robert E. Sher- symbolique, des éléments du décor, des Là il faut de la patience et de la vo- vivre à fond l'aventure africaine et tailler une industrie fabriquant en usine un pro- que et homme de lettres, qui l'introduit lui- wood, James Boyd, S;ephen Vincent Benêt, Orson Welles y apparaît dans des numéros même auprès de Katherine Cornell,' l'une gerald. d illusionnisme. Pendant la clôture annuelle est inauguré Paul Green, Archibald McLeish, Maxwell costumes, des accessoires. Ainsi s amorce lonté — une grande maîtrise de" soi, aussi votre film en pleine vie. duit standard : le film ? des plus fameuses actrices de théâtre des le « Mercury Théâtre of the Air » (le Mer- Anderson, Sherwood Anderson, ce dernier- 1944. — Janvier - Juillet : Emissions à l'un des caractères essentiels du style de Etats-Unis, qui l'engage. décédé récemment. Le but de cette compa- la radio sous le titre Socony Vacuum (chaî- Avant de prendre la route, Welles col- cury Théâtre des Ondes), qui donne ses Fritz Lang, sa conception plastique du gnie était de donner des spectacles conçus ne C.B.S.). labore, avec le directeur de l'Ecole Todd. à émissions à la Columbia Bfoadcasting. La monde. Il n'est pas question ici du réalis- l'édition du Théâtre de Shakespeare, qu'ils prendre a lieu le 11 juillet, avec une émis- comme les paraboles bibliques ou les fables Avril 1944 : Première d'un film-revue me minutieux d'un Feyder ou d'un Carné appellent « Shakespeare pour tous ». Le sion First Person Singular (Première per- d'Esope, chacun d'eux traitant des droits destiné aux armées : Follow the Boys Or- des Américains ou du problème général de ou de la manière touffue ou riche d'un Re- texte est illustré par Welles. Cet ouvrage sonne du Singulier), qui devait passer régu- son Welles y fait un numéro d'illusionnisme LA TECHNIQUE lièrement tous les lundis matin. Welles y la liberté. Ou il scie en deux Marlène Dietrich. connaît un très grand succès aux Etats- noir mais d'une tendance poussée vers Développement technique Au lendemain de l'émission de Welles, Unis, où il en fut vendu 90.000 exemplai- adapte, sous forme de récit « à là pre- 1945. — Janvier : Orson Welles com- la presse Hearst accuse « The Free Com- l'expression: les décors (l'escalier qui con- res, principalement dans les écoles. mière personne du singulier ». les œuvres mence à donner chaque semaine, au New- par Jean VIVIÉ I célèbres de la littérature, ancienne et mo- pany » de menées communistes, prétendant duit au domaine de la Mort), la lumière 1534. — Tournée Katherine Cornell. K Farmer Almanac, une rubrique politique et derne (Dracula, L'Histoire de Deux Villes, qu'elle po«-te atteinte au « mode de vie YorA- Post et à dix autres journaux. The (le halo des cierges dans la cathédrale de y joue le Mercutio de Roméo et Juliette; Les 39 Marches, L'Ile au Trésor, etc.). américain ». la Mort) sont utilisés pour la construction et expression artistique Eugène Marchbanks du Canàida- de Bernard de variétés contenant aussi bien des ré- 30 octobre : La Guerre des Mondes, 9 avril : Présentation simultanée au flexions personnelles sur les affaires étran- d'un monde conforme aux conceptions Professeur à l'Ecole Technique de Photographie Shaw. Octavius Barrett dans la p'èce dé Beiser : The Barrets of Wimpole Street. d'après Welles, se place dans cette série Broadway Théâtre de New-York et à l'Am- gères que des recettes de cuisine, etc. et de Cinématographie d'émissions. Par deux fois, il fut annoncé bassador de Los-Angeles, de Citizen Kane philosophiques du réalisateur. , Eté 1934 : Il organise et dirige le Fes- Janvier : Orson Welles rachète à la et à l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques que l'émission était de pure imagination. à la presse. Production : Mercury-Films Los Hurdes, au contraire, est un docu- tival dramatique de Woodstock, où il est R.K.O. les négatifs de son film It's ail La panique se répandit cependant dans tous 1941 ; Scénario et dialogues : Orson Wel- True, mais n'en entreprend pas le montage mentaire réalisé par l'ancien surréaliste Luis co-metteur en scène. les Etats-Unis, où les auditeurs crurent à les et Herman J. Mankiewicz (la version De récents progrès accomplis dans la chacune aux sons captés sur deux micropho» Il épouse Virginia Nicholson; jeune actri- Dans le courant de T945, conférences anti- Bunuel (à qui on doit : Le Chien Andalou IV une invasion du continent par les Martiens. tournée est la troisième mouture du scénario nés, disposés de et d'autre d'une sphè- fascistes dans tout le pays sous le titre • technique des émulsions à grain très fi.n ont p3rt ce de 1S ans qui appartenait à la troupe de conçu par les auteurs) ; réalisation : Orson et L'Age d'Or), photographié par Eli Lo- K. Cornell. ' Novembre : Après le scandale des La Nature de l'Ennemi. LE SON permis de réduire très sensiblement le dé- re (disposition reproduisant celle de nos Welles ; chef-opérateur : Gregg Toland ; tar. C'est un constat sur l'état d'une pro- faut du bruit de fond et va permettre en oreilles). Ceux qui ont eu le privilège d'as> 20 décembre : Welles. revenu à la trou- « Martiens », la troupe Mercury doit ces- 11 juin : Orson Welles termine au stu- ser ses émissions sur la chaîne C.B.S. décors : Darell Silvera; musique : Bernard dio son travail d'interprétation dans un film: vince espagnole à la veille des événements L'enregistrement du son repose actuelle- conséquence d'améliorer la « dynamique » sister aux projections d essai en stéréopho- pe K. Cornell, fait ses débuts à New-York, Hermann ; directeur artistique : Van Nest Novembre : Réouverture du Mercury, To-Morrow and Forever, pour la firme In- de 1936. Pas de. recherches techniques, de la restitution, sonore. Cependant, 'si l'ac- , nie ont. été frappés des effets-réels que l'on au Martin Beck Théâtre, dans Roméo et Polgiase; Effets spéciaux : Vernon Walker ment sur les mêmes principes que ceux mis avec La Mort de Danton, de Georg Buch- ternational, et annonce qu'il va b'entôt diri- croissement de cette «c dynamique », joint pouvait en tirer, mais il ne fait aucun dou- Juliette, où il tient le double rôle de Cho- A.S.C. ; maquillage : Maurice Seidermann ; une sobriété étonnante dans l'exposé des en œuvre en l'année 1928, qui vit la dif- rus et de Tybafl. ner. Welles y tient le rôle de Saint-Jùst. ger un nouveau film : The Slranger. fusion'-mondiale du cinéma sonore, et se à la diminution du bruit de fond (dont le te que cette solution se trouve directement interprètes : Orson Welles (Charles Foster faits (dans l'image et dans le son). Ce film C'est là qu'il fait connaissance de John Cette nièce n'a aucun succès et est retirée Kane). Joseph Cotten (Leland), Dorothy Co- 1946. — 18 janvier : Première de To- souffle continu est particulièrement désa- liée au problème du film largo : en effet, ; demeure un témoignage implacable sur la trouve ainsi confine dans l'étroite bande de Houseman, alors en tra n de constituer, avec de l'aiTiche le 19 novembre. Il est décidé mingore (Susan), Agnès Moorehoad (la mère Morrow is Forever, avec Claudette Colhert. misère et l'incurie dans lesquelles étaient 2 mm. et demi de large qui lui a été ré- gréable à l'oreille) permet actuellement de non seulement la disposition des deux pistes Nathan Zatkin et Virgil Thomson, le de laisser le Mercury Théâtre en sommeil de Kane). Ruth Warrick (Emilyj, Ray Col- George Brent, Richard Long, Orson Welles, servée en bordure des images. Sans doute conférer au son une qualité meilleure, il exige un emplacement supplémentaire sur «c Phcenix Théâtre Croup ». Le principal pendant quelque temps. etc. laissées certaines populations d'un monde lins (Jim Gettys), Erskioe Saneord (Carter), t! les qualités des équipements utilisés tant n'en fournit pas pour autant de nouvelles le film, mais en outre M est bien évident rôle de leur premier spectacle. Partie, pièce 1939. — Publication, en collaboration Everett Sloane (Bernstein), George Coulou- The Slrangor (Le CrimV>*|). Produc "n : « civilisé ». pour l'inscription de ces pistes sonores que possibilités d'expression artistique. que sur le plan artistique, on concevrait mal en vers d'Archibald MacLeish, est offert à avec Roger Hil). des œuvres de Shakes- ris (Thatcher), Paul Stewart et William Al- International Pictures. Réalisation : Orsori Welles qui accepte. Welles. Scénario : Victor Trivas, Declas La révolte de Fritz Lang, en partie liée pour la reproduction acoustique dans les L'enregistrement, sonore reste un enregis- la réalisation d'un effet de 'relief sonore en peare au Mercury (illustrations d'Orson land. Durée : 190 minutes (la version fran- C'est également fin 1934 que WeIIe en- Dunning. Anthonez Veiller. Chef-onérateur • à l'état d'fesprit amené en Allemagne par salles, ont-elles connu depuis vingt trement pur et simple, et ce n'est que par liaison avec une image projetée ne fournis» s Welles). Orson Welles reprend ses mises çaise fait 115 minutes). Longueur : 10.750 tre à la radio .comme comédien. 11 débute en onde sur la chaîne C.B.S.,- mais pour pieds (environ 3.600 mètres). Réalisé dans Russel Metty. Musique : Branislaw Kaper. la délaite de 1918, est une rébellion in- arts une amélioration continuelle — d'ail- des artifices assez limités que les ingénieurs sant à l'œil ^qu'un^champ très étroit. Au dans l'émission March of Time, à laquelle l'émission publicitaire de la Soupe Camp- les studios R.K.O. à Hollywood, du 30 juil- Interprètes : Orson Welles. Lorette Young, tellectuelle contre le destin (personnifié ici leurs liée à celle de tous les procédés élec- du son .parviennent à nous donner parfois contraire, le spectateur ne manquera pas il reste attaché pendant quelque temps. Edward G. Robinson, Philip Merivale. Ri- ! bell (jusque fin mars 1940). let au 23 octobre 1940. Première représen- par* la Mort mais qui prendra dans les films troniques et éleerro-acoutiques — mais on l'illusion de telle ou telle ambiance sonore, d estimer pleinement les effets stéréophoni- (Chaîne N.B.C., filfale, comme la compagnie Orson Welles. en pourparlers avec Hol- tation publique le 1" mai 1941, à New- chard Long, Biron Keith. Billv House, en accord avec l'action du film image. ques lorsque ses yeux pourront examiner Martha Wentworth, Konstant'n Shayne. ultérieurs de l'auteur des Niebelungen et peut dire que la reproduction sonore, dans cinématographiaue R.K O., de la R.C.A., lywood, étudie, à la Film Art Library du York. Présenté en France (ver.ilnn originale son stade actuel, est loin de satisfaire les L'émission du son à partir d'une source une image allongée, restituant toute la lar- groupe Rockfeller). Muséum of Modem Art de New-York (fon- sous titrée) le 3 juillet 1946, à Pari., ci- The Lady fram Shanghai (La Dame de aussi dans plusieurs œuvres de Marcel v Shanghaï). Production Columbia. D'après le moins exigeants d'entre nous. unique située derrière l'écran se révèle in- geur de son champ visuel ; ainsi les néces- 1935. — 14 mars : Représentation à dation Rockfeller), les classiques du ciné- néma Marbeuf). Carné une forme moins métaphysique). ma. roman de Sherwood King. Scénario, dialo- Tout d'abord, la restitution qui nous est capable de nous restituer l'effet « d'espa- sités techniques et artistiques concordent- l'Impérial Théâtre de la pièce Punie. Pièce 1er mai : Première mondiale de Citizen Elle implique l'absurd'iié du monde où se ce » qui est sans doute celui auquel notre elles absolument en vue de cette évolution d'essai qui ne fut jouée que trois fois. Le 27 février : Présentation, au Colonial gue et réalisation : Orson Welles. Musique: offerte est sérieusement «. comprimée » par Kane au New-York Palace. Ensuite. Warner Heinz Roehmfeld (chanson de Roberfs et future. sujet est tiré du krach qui s'est produit à Théâtre de Boston, de Five Kings (Cinq débattent les héros qu'on nous présente. A rapport à la vaste gamme de puissance sens auditif reste artistiquement le plus l'appelle pour tourner The Man who came Fisher : « Please dont kiss me »). Chef Wall Street quelques années plus tôt. Rois), montage réalisé par Orson Welles. quoi bon lutter si les jeux sont faits ? acoustique que nous sommes habitués à per- sensible dans les différentes circonstances de Sous sa forme actuelle qu'il risque de to Dinner (L'Homme qui vint diner). opérateur : Charles Lawton. Interprètes : Welles y fient le rôle du banquier McGol- des pièces historiques de Shakespeare : cevoir à l'audition directe, depuis le chu- la vie courante. Divers essais ont déjà été conserver encore pour de nombreuses années Alexandre Korda lui offre également un Rita Hayworth, Orson Welles. Everett A l'opposé de la conception de Fritz ïerty. Henry IV (1™ et 2» parties). Henry V, chotement le plus faible jusqu'aux bruits Iss tentés dans ce sens avec les moyens qui — l'enregistrement sonore n'offre ainsi que contrat. Mais les pourparlers n'aboutissent Sloan, Glenn Anders. Ted de Corsian. Ers- Lang se situe celle de Bunuel, ancien Dans les mois suivants, il se consacre .en- Henry VI et Richard ///. Welles y joue avec aucune de ces firmes. plus assourdissants. Le film sonore est, en sont actuellement à notre disposition ; l'ex- de faibles possibilités sur le plan artistique. Falstaff, aux côtés de Burgess Meredith. kine Sanford, Gus Schilling, Cari Frank, suiréaliste pour qui il existe d'autres oppres- tièrement à la radio. Louis Merrill, Evelyn Willis, Harrys Shan- effet incapable de nous rendre cette éten- périence la plus probante fut celte de Can- Certains effets ont pu cependant en être . Première semaine d'août : Signature 5 septembre : Programmation générale sions que. philosophiques. Et la vérité sè- 1936 — 20 janvier : Il entre à la non. due et il convient d'ailleurs de reconnaître ce, lors de la présentation du film « Napo- tirés, depuis le temps où le bruit des roues d'un contrat avec R.K.O. : Orson Weiles de Cftizen Kane. Malgré le gros succès dans C.B.S., compagnie avec qui il réal'sera son En Angleterre, il tourne, en 21 jours, che et nue, dépouillée de toute prétention léon » en version sonore : des haut-parleurs doit faire un film par an, dans lequel, à les grandes villes (dû, pour une large part, qu'il est sur ce point aussi peu favorisé que d'un wagon scanda le nom de « Jean de la œuvre la plus importante, dans le program- dans des décors montés à l'avance Macbeth, artistique constitue le plus violent réquisi- avaient été placés en divers points de la son gré. il pourr» être producteur, metteur au scandale Hearst). l'échec est complet, la radio ou le disque. C'est qu'il se produit, Lune ». me des Musical Rêveries. Il y demeure jus- dans les petites localités où de nombreux d'après Shakespeare. Adaptation et réalisa- salle, et un système d'aiguillage automati- en scène, scénariste ou acteur. Il touchera toire contre un ordte social qui engendre lors de la reproduction, un bruit de fond Et nous ne manquerons pas de me.nfiorv- qu'au 18 juillet. directeurs de salle préfèrent ne pas passer tion d'Orson Welles. Interprètes : Jearelte que (faisant appel à la bande pilote utili- 25 % des recettes brutes sur chacun de de telles misères. Et c'est également un absolument inévitable : on doit donc en te- ner tout spécialement cette délicieuse 14 avril : Première de la version nègre ce film dont ils ont payé la location en vertu Nolan (Lady Macbeth). Roddy Mac Dowall sée sur les tireuses de laboratoires) avait ses films, et une. avance de 150.000 dol- (Malcolm), Peggy Webber fLadv Macduff), des plus indiscutable chef-d'œuvre du ci- nir compte au moment de l'enregistrement « Nuit fantastique » où le réalisateur a su ■de Macbeth (mise en scène d'Orson Welles), lars lui est consentie. de leurs contrats avec la R.K.O. permis de conduire le courant modulé tan- John Dierkes (Ross). Alan Naoier (le mo'ne néma-document. en élevant artificiellement Me niveau des adroitement exploiter les effets d'écho, les au Lâfayette Théâtre de Harlem, avec la Il prépare un film tiré de Cœur des Té- Du 15 septembre 1941 au 2 février. ; tôt sur un haut-parleur, tantôt sur un au- troupe du Negro People's Théâtre, dont Frier), et la fille d'Orson Welles. Chr sto- Edouard BERNE. sons les plus faibles, de façon à ce qu'à résonances, les ralentissements et même les nèbres, de Joseph Conrad. Le premier tour 1942. Orson Welles fait quelques appari- pher, alors âgée de neuf ans. Orson Welles tre, tantôt encore sur un groupe de ceux-ci; Welles et Houseman assurent la direction. l'écoute dans les salles,' ces sons présentent sons synthétiques, créant ainsi un état de manivelle devait être donné le 10 octo- tions à la radio dans Lady Esther Show. tient le rôle de Macbeth en sorte que le spectateur se trouvait atta- Tous les rôles sont tenus par des nègres. bre 1939. un niveau supérieur à celui du bruit de fond. d'évasion qui n'est que trop rare dans la 28 octobre : Premier tour de manivelle Eté 1947 : Orson Welles en Europe. L'action est transportée d'Ecosse à Haïii. Dita Parlo, Autrichienne que Welles Et comme, par ailleurs, il est impossible qué par des sons' de directions d'émission production cinématographique. Cependant, de The Magnificenl Ambersons. Côte d'Azur, puis Italie où il va tourner (0 « Der Mttde Tod » - 1921 - Production 26 septembre : Première à New-York, désirait comme vedette, était internée en Decka Bioscop - scénario Fritz Lang et Thea d'augmenter le .niveau des bruits les plus très diverses. Sur certains passages, l'effet un. Caglioslro, pour Rank la solution exacte du problème le plus sim- au Maxim Eliiott Théâtre, de Horse eats France à la suite de la déclaration de 6 janvier : Début de Journey into Fear, von Harbou - Réalisation : Fritz Lang. Dé- forts (la faible largeur de lai piste oblige atteignait pleinement son but. Projet : Cyrano de Bergerac. ple, celui du ralenti sonore, n'est pas encore Hat (Le cheval man«e le chapeau1, mise en guerre. troisième production Mercury-R.K.O., réali- cors : Herman Warm et Walter Roehrig. A l'heure actuelle, la restitution de l'ef- Cette chronologie a été établie d'après même à le réduire) il s'ensuit que i'écart trouvée et. il est impossible de provoquer le scène d'Orson Wt\'nt oour l'une des trou- sation dirigée par Norman Forster, ancien Photographie : Fritz Arne Wagner, N. Esch- fet d'espace est cherchée par une voie plus R.K.O. engage Welles à renoncer à son l'ouvrage de Rou Alexander Fowler . Or- entre les sons les plus faibles et les sons ralentissement du son sans accompagner ce- pes les plus, importantes de la W.P.A. projet et lui propose un autre sujet : The acteur, scénariste et metteur en scène, ayant man. S. Frank. Eclairages : Robert Heger- les plus forts se trouve ainsi comprimé dans parfaite du point -de vue théorique et qui son Welles, a first biograrh" (Perdr'vm walcr. Interprétation : Dagover, Walter lui-ci d'une variation de fréquence dont fWorks Progress Administration). La pièce Smiler with a Knife (Le Sourire au Cou- dirigé en particulier plusieurs films des sé- Publications Ltd. London 1946) e£ com- se trouve désignée sous te nom de tient jusqu'au 23 novembre. Jansen, Bernard Goetzke. Pour plus de dé- une étendue qui est pratiquement deux à l'effet est souvent des plus désastreux. teau), tiré d'un roman de terreur anglais de ries Mr. Motto et Charlie Chan. plétée d'après les indications de l'Interna- trois fois plus faible que celle de l'écoute stéréophonie : l'enregistrement est alors 23 octobre. — New-York : Première au Nicholas Blake. Welles déclare qu'il fera ce Février : Orson Welles, terminant sa tional Motion Pictures Almanac (.\ ew- York, tails, se reporter à la fiche filmographique (A juiDreJ Spéciale sur Fritz Lang. directe. effectué sur deux pistes, correspondant St. James Théâtre de la pièce de Sidney film pour rien si on lui laisse réaliser sa collaboration aux émissions de radio C.B.S., 1947). avait, l'ancien découpage ne pouvait contri- buer à l'exprimer, le monde de Ford et de Capra peut être défini à partir de leurs scé- L'Enfant prodige L'apport d'Orson Welles narios, de leurs thèmes, des effets dramati- ques recherchés, du choix des scènes. Elle {Suite Je la page 1.) nous-mêmes et de l'objet. Il substitue, à un n'est pas dans le découpage, en tant que tel. découpage libre, un découpage forcé où la Chez Orson Welles, au contraire, le décou- Le prestidigitateur du cirque miniature que cite R.-A. Fowler et qui définit les psychologique. La courtisane Esther otf Le découpage d'une comédie américaine logique des plans par rapport à l'action anes- page avec profondeur de champ devient une de Cahenuaga Boulevard, le rapin de triomphateurs des anciens riches: « Voici l'infidèle épouse qui préfère le dévorant de Howard Hawks, par exemple, ne,doit pra- thésie complètement notre liberté. Celle-ci ne teehnique constitutive du sens du scénario. Chicago - le rédacteur des recettes culi- à nouveau la maison des Ambersons dans Rastignac au banquier, n'expliquent pas tiquement rien au phénomène mis en lumière peut être sentie puisqu'elle ne peut plus Elle n'est pas seulement une autre façon de naires de l'Almanach paysan, le direc- un style différent mais exactement sem- Nucingen, elles le complètent. Tandis" par Poudovkine. La succession des plans cor- s'exercer. mettre en scène, elle met en cause la nature teur de Théâtre qui fit de Macbeth un blable pourtant à cette maison Amber- que Welles explique Kane-Hearst comme respond simplement à une description claire et L'emploi systématique, dans Kane et Am- même de l'histoire. Avec elle, le cinéma nè'gre, le général Bazaine du Gates Théâ- son que mon père avait construite bien certains historiens Louis XIV, par les) efficace de l'action. 11 n'est rien de plus que berson, de la profondeur de champ n'aurait, s'éloigne un peu plus du théâtre, devient tre de Dublin, T illustrateur des éditions avant votre naissance. » Et c'est pour- femmes. Il a voulu dépasser son modèle, le dépassement des contingences théâtrales en effet, qu'un médiocre intérêt si Welles moins un spectacle qu'un récit : comme dans scolaires de Shakespeare, le champion quoi ces vainqueurs passeront comme ces ce Roi Soleil de la cote pacifique au XX* classiques. n'en tirait qu'un perfectionnement du décou- le roman, en effet, c'est le langage qui donne des émissions publicitaires des Potages vaincus. siècle, en peignant d'abord l'égoïste éterx Mais si, au lieu de nous laisser aller aux page classique. Mais Welles s'en sert autre- le sens. Camhpell, le Cagliostro qui dépense deux L'odieux Eugène Amberson révèle cer- nel. Mais il a ainsi, paradoxalement, ré- nécessaires illusions du découpage cinémato- ment. Elle contraint le spectateur à faire Depuis une dizaine d'années, nous voyons milliards de lires appartenant à_ Arthur tains traits qui le font presque sympa- tréci son « type » en un individu assea graphique, nous essayons de les analyser, usage de sa liberté d'attention et lui fait, du poindre, à travers l'évolution d'un Wyler et Rank, l'homme qui provoqua suicides et thique. Et Welles rédigeait ainsi le pros- naïvement expliqué par certains événe-i nous voyons bien que nous les acceptons même coup, sentir l'ambivalence de la réa- d'un Hitchcock, la montée des Billy Wilder, accouchements prématurés en faisant dé- pectus publicitaire de son premier film, ments ou accidents de l'enfance. comme si la réalité découpée était continue et lité. Une scène comme celle de la cuisine, des Dmitryck, des Kazan, de nouvelles for- barquer les Martiens, 1' « inventeur » des dans le style des boniments forains : homogène; l'insertion d'un gros plan de bou- dans Amberson, finit par devenir presque in- mes cinématographiques, une antre eslhélique plafonds, l'orateur antifasciste, le pour- La psychologie de Welles n'est pas né- ton de porte dans une séquence est admise « Messieurs Dames, je ne sais pas ce tolérable. Il semble que devant toute' la sé- de la mise en scène, où le découpage se fendeur de la presse Hearst, le fils de la gligeable, surtout quand on la voit évo- par notre esprit comme si ce n'était rien d'au- que vous penserez de M. Kane, je ne quence (un unique plan immobile), la caméra constitue peu à peu comme un langage. pianiste et de l'inventeur, bref l'enfant luer de films en films, s'appliquant à des tre qu'une concentration de notre regard et de peux même pas l'imaginer. Voyez-vous, se refuse obstinément à venir à notre secours prodigue et prodige de Kenosha (Wiscon- héros successifs et semblables même s'ils notre intérêt sur ce bouton de porte, comme Il ne s'agit pas de faire d'Orson Welles j'ai joué le rôle moi-même. Allons, Kane pour nous guider dans le labyrinthe d'une .ac- sin), Orson Welles, aura trente-trois ans- se trouvent finalement séparés en deux si la' caméra précédait simplement le mouve- une nouvelle naissance du cinéma. Simple- est un héros et une canaille, une ordure parts antagonistes (le nazi et le marin). tion que nous sentons monter, mais dont nous le 6 mai 1048. ment de notre œil. Dans* la réalité, nous ne ment, il a sans doute été depuis le début de et un chic type, un grand amoureux, un Par contre, sa sociologie est souvent in- ne savons pas exactement où et quand elle voyons pas non plus tout à la fois : l'action, la guerre le plus original et le plus efficace A cet âge Balzac ou Zola commen- grand citoyen américain et un sale co- digente parce que soumise à une psycho- va surgir. Qui sait si ce n'est pas au moment la passion, la peur nous font procéder à un artisan de cette évolution, dont les précurseurs çaient à peine la publication de leur , chon. Ça dépend de ce qu'on dit de lui. » logie trop individualisée et à une proli- où nous regardons Georges que Fanny va découpage inconscient de l'espace qui nous plus ou moins conscients s'appellent en parti- Comédie Humaine ou de leur Rougon fération des formes. précisément avoir un jeu de physionomie ré- entoure; nos jambes et notre cou n ont pas culier : Feuillade (dont certaines images pa- Macquart et si leur oeuvre avait alors été vélateur. Et pendant toute la scène, les Mais, avec le temps, l'enfant prodige attendu le cinéma pour inventer le travelling raissent sortir des films de Welles), Siroheim suspendue nous aurions peu à dire de objets, outrageusement étrangers à l'action,- par et le panoramique, non plus que notre atten- et, plus prèî de nous, Jean Renoir, dont les leur importance psychologique ou sociale. de Kenosha devient un homme. Daps le monstrueusement présents (les gâteaux, les détail, les morceaux de La Dame de ORSON WELLES ET LORETTA YOUNG DANS « LE CRIMINEL » - tion pour faire des close-ups. Cette expérience œuvres françaises sont encore aujourd'hui des La mort seule a toute chance d'inter- victuailles, la batterie de cuisine, une cafe- prophéties esthétiques dont le sens est loin Shanghaï peuvent être moins brillants psychologique universelle suffit à faire oublier tière, etc.), sollicitent notre attention sans rompre un grand écrivain mais non un Georges SADOUL d'êtte épuisé. ou profonds, mais on voît apparaître der- l'invraisemblance matérielle du découpage et qu'un mouvement de l'appareil consente à en cinéaste. Zola se brouillant avec Char- rière l'ingéniosité de l'inventeur, ou le permet au spectateur d'y participer comme à atténuer la présence. De même, dans toute pentier après le succès de L'Assommoir, brio du virtuose, des accents plus hu- un rapport naturel avec la réalité. l'admirable séquence du bal, au début des AN DR É BAI, IN ceci ne l'aurait empêché nï de trouver un. Sans doute faut-il dans ce boniment, mains parce que moins candides. Le gar- Avec, un Lubitsch, un Capra, un ForcT, le autre éditeur, ni d'écrire sa « scatologi- faire la part de la précaution oratoire. çon émerveillé de Citizen Kane si visible- découpage est bien déjà, au delà de son pur que », Terre, le « révolutionnaire » Ger- Mais à cette époque Welles, encore loin ment ravi d'avoir à sa disposition, pres- ORSON WELLES, L'ACTEUB aspect dé mise en scène, un langage. Mais à minal ou le « scandaleux » J'accuse. de sa trentième année, s'il n'ignorait pas que sans contraintes, le mécano géant y regarder attentivement, ce langage, tout Stroheim s'est brouillé avec deux firmes les fautes, les misères et la méchanceté d'Hollywood, l'homme qui ouvrit un cir- d'abord,, est relativement pauvre. Cela n'en- d'Hollywood : un homme de quarante de la condition humaine présente, ne ju- que miniature pour réaliser le rêve de ses par lève rien à l'intérêt de ces réalisateurs, mais ans, en pleine possession de son génie geait pas la vie, selon R.-A. Fowler, dix ans :' devenir prestidigitateur, "était signifie seulement que leurs films sont un spec- fut pour toujours empêché de diriger un mais la considérait comme bonne, bonne hier le marin aux épaules déjà courbées tacle où le découpage ne sert qu'à mettre 1 ao seul film. Ce qui est dire que prudence complètement et sans restriction, parce par certaines adversités, qui s'éloigne de tion en valeur. et précautions oratoires sont des règles qu'il croyait h un avenir meilleur; * la côte pacifique "quand se termine son Presque aucun des styles de découpage, si pour les réalisateurs américains qui veu La réunion en un seul individu Welles s'est affirmé en premier r ■ En dépit de l'amertume et d'un certain dernier film... - personnels qu'ils aient pu être entre 1930 et lent poursuivre leur œuvre. des activités de scénariste, de met- lieu, dès l'âge de seize ans. Ce qu'il 1940 (à de rares exceptions près dont nous désespoir qui perce dans La Dame de Ainsi se mûrit Orson Welles. Il ne teur en scène et d'acteur principal Citizen. Kane est un portrait de l'ar- Shangaï l'œuvre de Welles n'est pas semble pas qu'il veuille renoncer au ci- valait sur la scène, nous ne pouvons parlerons plus loin), n'a dépassé la fonction descriptive ou psychologique et je crois qu en tiste par lui-même a-t-on souvent répété, foncièrement pessimiste; elle reste dis- néma, somme de tous les arts, pour le remonte à l'origine du cinéma que le conjecturer, n'ayant jamais dehors de quelques précurseurs, il aura appar- surtout après avoir retrouvé certains de tincte de la noirceur issue de James Gain théâtre, la radio ou le journalisme, plus (Georges Méliès) et a donné quel- eu l'occasion de le voir. A l'écran, tenu à ces sept ou huit dernières années de ses traits chez cet Eugène Amberson ou de Dâshiell Hamett (Assurance sur la limités à ses yeux. Il persévère bien que ques-unes des réussites les plus en revanche, ses incarnations ont l'histoire du cinéma d'avoir vu naître un lan- qu'interprétait si bien Tim H oit (1). mort, Le Grand sommeil) comme des ses premiers échecs l'aient rejeté vers brillantes de l'écran : Charlie Cha- été assez nombreuses pour nous gage de l'écran constitutif, ou mieux : co- Mais quand bien même on admet cette conformistes happy ends hollywodien- des films plus secondaires. Un Jean Re- plin, Eric von Stroheim et Victor hypothèse, le personnage éternel de Kane permettre de porter un jugement. substanciel, de la réalité esthétique. nes. Car les requins s'entre dévorant de noir, comme lui, ne refusait pas Tire au Sjostrom ( 1 ) comptent sans le subit au cours de ses réincarnations di- son dernier film sont niés par la présence A première vue, elles sont aussi 11 me fallait ce long préambule pour m "ex- Flanc, Le Bled ou La Nuit de Carrefour, moindre doute parmi les plus vers avatars, car la vie fait évoluer son du marin que Welles a tenu à incarner. seuls moyens de continuer son œuvre. variées que possible. Il semble n'y pliquer clairement sur la véritable originalité créateur. grands noms du cinéma tandis que avoir rien de commun entre le pseu- cinématographique des deux premiers films de S'il croit que les méchants peuvent Le batteur d'estrades était d'abord un L'œuvre de Welles est jusqu'ici cen- Sacha Guitry, Laurence Olivier et do-Hearst de Citoyen Kane, l'aristo- Welles. avoir leurs bons côtés, Welles n'en ex- enfant terrible. Nous ne désespérons trée sur un individu. Elle est dans- une Orson Welles sont les auteurs des Le découpage classique est essentiellement cuse pas Kane, ou les Ambersons, ou les donc pas de l'homme. Mais pour créer il crate mélancolique de Jane Eyre, le large mesure ego-centriste. C'est ce qui tentatives les plus originales des dix fondé sur le « changement de plan » (dont la nazis traqués ou les juristes-gangsters de a besoin de moyens financiers. Welles, à bourreau nazi du Criminel et le ma- donne à Kane ou à Eugène Amberson, dernières années, il est difficile de forme élémentaire est le champ — contre- San Francisco. Il reste a savoir s'il a pu Hollywood est prisonnier du citoyen telot naïf de la Dame de Shanghaï. une vie qui fait oublier le goût fâcheux champ) et sur l'absence de profondeur de suffisamment motiver les attendus de ses Kane ; il doit composer et ruser avec lui. ne voir qu'une coïncidence dans ce Et pourtant Orson Welles n'est pas dé leur créateur pour le pire staff dans champ (le premier étant partiellement déter- condamnations. Dans une certaine mesure l'Europe peut phénomène, mais il est encore plus les décors (la maquette de Xanadu, les le moins du monde un comédien miné par la seconde). Comme nous avons Balzac dans Splendeur et ' Misère être pour lui une évasion. difficile de l'expliquer rationnelle- Jacquemarts du Criminel) et pour les protéiforme, capable de toutes les essayé de le montrer plus haut, notre expé- montre d'abord un vieillard amoureux,, ment. Est-ce que le film bénéficie métamorphoses, comme le sont par rience normale de la perception rend, en CITIZEN KANE faux fronts de carton, les barbes en cré- mais son Nucingen n'est pas moins, es- Oui, nous croyons qu'en définitive d'être déterminé dans ses parties exemple un Lionel Barrymore, un quelque sorte, ces conventions insensibles au pon et les rides au fusain dans le maquil- sentiellement, un banquier. Ceci, beau- Welles vaut mieux que le maestro du lage (Kane âçé. et les autres rôles_ de plafond, le virtuose du champ profond, essentielles par une volonté créatri- Edward G. Robinson ou un Cary spectateur. Mais on aurait tort d'y voir la Amberson (séquence dont le découpage est, coup, parce que le romancier entre sa 1 ce unique ? Ou bien, la popularité conséquence nécessaire, non plus que la seule du reste, très proche de celui de la poursuite ESSAI D'UNE Welles; le colonel Haki de Journey into trente-cinquième et sa cinquantième an- l'acrobate du clair-obscur qui ébaubit par Grant aux Etats-Unis, un Pierre d'un acteur, demeurant le facteur possible, des lois psychologiques. Celles-ci dans La Règle du Jeu), plusieurs centres the Fear, Erich Kessler de To-morrow is née a pu reprendre ce personnage dans cette parade une foule de snobs assez Fresnay ou un- Louis Salou en Fran- ont seulement offert au découpage classique d intérêt traversent perpétuellement le cadre Forever, etc.). divers épisodes où il apparaissait tantôt ignorante de l'histoire des techniques et principal du succès commercial d'un PSYCHANALYSE DE ce. Il appartient au contraire à ce des assises suffisantes à son- établissement et à de r écran, nous contraignant à sauter de L'œuvre de Wçlles vaut par ce qu'il y en gros plan et tantôt à la cantonade des moyens d'expression.. Avec les glaces film, peut-elle imposer au produc- qu'on appelle « les natures », c'est- •a généralisation. Sa véritable justification l'un à l'autre avec le regret d'abandonner le met d'une personnalité puissante, mais toujôurs sous des éclairages différents. désuètement expressionnistes de La teur des initiatives audacieuses que " CITIZEN KANE » Dame de Shanghaï il se pourrait bien à-dire aux acteurs qui apportent à n'est pas d'ordre psychologique mais esthéti- précédent. aussi par le jugement qu'elle porte — Le mûrissement progressif du créateur celui-ci n'admettra pas lorsqu'elles qu'ait aussi volé en éclats quelques re- chacune de leurs créations un fac- que : elle découle du rapport que l'on vou- On voit bien que la profondeur de champ comme son action de conférencier ou comme l'accomplissement de ses études viennent, d'un scénariste ou d'un M. Louis Barnier, dans les numéros 1 et 2 cherches exagérément formelles. L'en- teur personnel, qui les plient à leur lait ainsi implicitement établir entre le specta- était la condition technique préalable à cette de l'organe mensuel des Ciné-Clubs d'AIbi et d'oratetir — sur la société et ses tares.- sociales progressives légitimaient ces fant prodige, devient homme, et l'huma- metteur en scène ? La question est tempéramènt propre autant qu'ils teur et l'action représentée. SoUs le couvert esthétique de l'action. Elle seule pouvait va- de Toulouse, publie un fort intéressant esrtii Le Citoyen Kane malgré sa pitoyable fin différences de point de vue. de\ psychanalyse adlérienne de Citizen Kane. nité comme la société peuvent prendre le ouverte. du réalisme congénital de l'image cinémato- lablement faire peser ainsi la réalité sur notre dans la vaste prison sonore de Xanadu, se modèlent à elles : tels Paul Mu- A'ous regrettons de ne pouvoir en publier de Tandis que les facettes successives du pas dans son œuvre. Quoi qu'il en soit, l'échec com- graphique, c'est tout un système d'abstraction esprit. plus larges extraits : malgré la fleur bleue psychologique du citoyen Kane sont plutôt déterminées par ni et Charles Laughton, d'une part, mercial de Citoyen Kane et de La que l'on faisait frauduleusement passer. On Le découpage dramatique de Citizen « Charlie Forster Kane : un homme, c'est- « bouton -de rose » est, avant d'être un procédé littéraire repris chez Conrad, A condition, comme conclut à peu près, et Raimu et Pierre Brasseur, d'au- avait l'air de se borner à découper les événe- spléndeur des Amberson laissa in- Kane devait être-complété par ce découpage à-dire un mystère, un univers impénétrable et Welles, William Randotf Hearst, mons- que par un emploi des méthodes vérita- et moins vulgairement son marin, dans tre part. ments selon une sorte d'anatomie naturelle de secret dont le symbole est le « no trespas- tact à Hollywood le prestige de l'ac- technique. De même que les enquêteurs ne tre méprisable, suppôt de ce fascisme bles d'un Balzac ou même d'un Proust. La Dame de Shanghaï, à condition Comment en serait-il autrement, l'action: en réalité, on subordonnait intégra- parviennent pas à découvrir le sens de la vie sing » qui barre l'entrée du château de Xana- contre lequel le cinéaste a mené toute « que les petits cochons ne le mangent teur Orson Welles. (Le même phé- du... Ce « Rosebud » que prononce Kane mou- Cet homme d'affaires est pris non comme d'ailleurs, avec cette carrure de jeu- lement la réalité au sens de l'action, on la de Kane, le spectateur lui aussi doit être mis rant, c'est le nom du traîneau sur lequel il une campagne de meetings ou d'émis- un phénomène social, mais comme un cas pas nomène s'était passé dix arts plus ne géant qui ne se confond avec transformait à notre insu en une série de signes en face d'un puzzle par le découpage. Au jouait enfant ; cette maison sous !a neige qu'en- sions radiophoniques. tôt pour Eric von- Stroheim). Ecarté abstraits. Le gros plan du bouton de porte lieu de la mise en scène analytique qui dé- ferme la boule de verre, c'est la maison de aucune autre et qui lui permet une son enfance et de ses parents. (Magnifique Les Ambersons n'ont guère plus d'ex- de la mise en scène, pendant trois telle présence à l'écran ? (La psy- n'y est plus un bouton de porte à l'émail sosse l'action comme on découpe un poulet, symbole que cette boule de verre qui empri- tuse a !ses yeux. Il a pris au sérieux un ans, Welles demeura une vedette chologie d'Orson Welles s'éclaire fendillé, au cuivre terni, dont on imagine le le découpage de Welles saisit des événements sonne cette maison, comme la mémoire empri- contact froid, il est l'équivalent de la phrase : sonne le passé, et qui se brise, en même temps suiet proche de celui de notre Maître de cotée et tourna à ce titre 3 films beaucoup si l'on songe que c'est sans doute chargés de sens mais sans que ce- Forges. Les Ohnet contemporains sacri. « Il se demandait avec angoisse si le loquet qu'avec la mort de Kane se brise sa mémoire (Jane Eyre et deux bandes encore . lui-ci soit totalement dégagé comme tel et et s'annule son passé). Car ce qui fait tout le fient à la mode psychanalytique et l'au- celle d'un enfant physiquement pré- de la porte allait jouer. » Je ne dis pas inédites en France, Journey into débarrassé, pour les besoins de la cause, c* t drame de la vie de Kane, se noue dans l'âme teur originel, Tarkington avait axé son coce qui, à l'âge de seize ans, avait qu'une telle convention implicite ne soit pas de l'enfant qui jouait, insouciant et joyeux. fear et To morrow is for ever). Et ses rapports naturels avec les réalités conù- roman sur un complexe d'Œdipe; Welles le gabarit d'un homme mûr). Il esthétiquement justifiée, mais j'affirme deux guës. Mais voici que survient un homme inconnu centre son film, moins sur l'égoïsme que - ce fut son succès de comédien qui peut s'amuser, comme dans le rôle choses : Contrairement à ce qu'on" pourrait croire et inquiétant qui veut l'arracher à ce bonheur lui permit de diriger les deux der- 1° Qu'elle ne laisse aucune liberté au et à cette sécurité. Le jeune Kane se révolte sur la déchéance d'une famille : une cer- de Kane, à se déguiser en vieillard de prime abord, le « découpage » en pro- et se défend avec l'instrument même de sa taine grande bourgeoisie, 1' « aristocra- niers films qu'il interprétait : Le ou à feindre l'imbécilité, comme spectateur par rapport à l'événement; fondeur est plus chargé de sens que le décou- joie : il frappe l'homme de son traîneau... tie » au sens américain du mot, est dé- Criminel et La Dame de Shanghaï. dans le rôle du matelot : sa vérita- 2° Qu'elle admet implicitement que telle page analytique. Il n'est pas moins abstrait Le jeune Kane devra se soumettre et partir trônée par la naissance d'une industrie à Il ne faut pas oublier, en effet, ble personnalité affleure toujours réalité à tel moment a un sens et un seul par que l'autre, mais le supplément d'abstraction sur le champ, mais il emportera... un senti- laquelle elle ne participe pas. C'est bien ment secret d'impuissance et d'abandon, ce que c'est comme acteur qu'Orson par quelque endroit. rapport à un événement donné. qu'il intègre au récit lui vient précisément qu'Adler appelle un sentiment d'infériorité. parce que ce thème prédomine que la Dans-la réalité, quand je suis engagé dans d un surcroit de réalisme. Réalisme en quel- . Ce sentiment d'infériorité, Kane le traînera plus saisissante des Ambersons est, en Un trait commun, assez signifi- une action, mon attention, polarisée par mon que sorte ontologique, qui restitue à l'objet toute sa vie; toute sa vie, il ne sera qu'un for- définitive, la Tante Annie (si merveilleu- (1) J'ai scrupule à y ajouter le nom de catif, peut être relevé dans les qua- projet, procède également à une sorte de dé- et au cL~cor leur densité d'être, leur poids de midable essai de. compensation. Essai de com- sement vécue par Agnès Morehead), tre personnages que nous venons de pensation d'abord par la recherche de la pos- Poudovkhine, car il représente un cas ex- coupage virtuel où l'objet perd effectivement présence, réalisme dramatique qui se refuse à session de l'argent... (Egalement, il) achèterai cette créature lamentable et pourrissante, ceptionnel. A la fois icteur et metteur en citer : ils ne sont pas comme les pour moi certains de ses aspects pour devenir séparer l'acteur du décor, le premier plan des un journal... Car le journal lui est un moyen innocente et hystérique, qui parachève la scène, il .ne joue jamais, par une étrange autres, ils s'opposent, que ce soit signe ou outil, mais 1 action reste toujours en Jonds, réalisme psychologique qui replace le efficace de domination... Cet argent et ce jour- modestie, qu'un rôle de second plan, net- ruine en spéculant sur les phares.. par la force ou par la dissimulation, train de se jaire, l'objet est constamment libre spectateur dans les vraies conditions de la per- nal lui fourniront le moyen d'une autre com- On sait que ce film a été amputé par tement antipathique, ayril : Bourges : Pour bénéficier de ces conditions, il telle raison, il s'agit, pour nous, beaucoup Union postale: 90 frs - Autres pays: 100 frs délégué du Syndicat 'des Exploitants de . fëremment, les uns se préparant à la A L'ETRANGER Conférence de Gsorges Huisman. Projec- ■>ous suffira de détacher le bon ci-des' moins de préjuger de leurs intentions que cinéma du Languedoc, nous extrayons le de rendre compre d'une manière commode défensey les autres qui s'enfuient tion du « Ciel est à vous », de Jean Gré- ious, de le remplir et de le renvoyer, Adressez votre bulletin d'abonnement soit au Président passage suivant : épouvantés, d'autres encore, parfaite- Pour tous renseignements et pour millon. * * • tecompagné d'un mandat-poste de la de nos impressions de spectateurs, de la fa- de votre « Ciné-Club », soit directement à la ment inconsciente du drame et de abonnements, s'adresser : « ...(nous nous faisons) un plaisir d'ex- 9 avril : Evreux : omme de 35 fr. à /'Ecran Français, çon dont leur film nous a affecté iur ce primer (notre) opinion sincère au Présr Serti.c. C. C.,100, rue Réaumur, taris. point particulier. Fédération Française des Ciné-Clubs (service journal) cette irruption brusquée, qui conti- Pour la Belgique : Jean Néry a présenté le « Diable au e nuent de vaquer à leurs affaires. dent du Ciné-club de Montpellier en lui corps », de Claude Autant-Lara. Après le procès du Diable au corps par 2, me de l'Elysée - PARIS(8 ). C. C. P. Paris 5397-81 M; Bosman, 31, rue Campine, Liège disant combien son action est efficace les Tartufe, il y a peut-être place pour des Réduit à des proportions plus mo- NOM Veuillez m'inscrire pour un abonnement d'un an à « Ciné-Club », à partir destes l'un des meilleurs exemples Pour ia Suisse : tant au point de vue artistique qu'à celui controverses plus- amicales entre les bons de l'éducation qui, indiscutablement, tôt PRENOM artisans du cinéma français et leur public. M. Borel, av. Gare, 4, Neufchâtel du ...... ■■•••■...**'*.,....,.-.,■.,. • r.T.' • • . :. -.r.-. . • • . r. . .".T.: ...... nous fut offert par Louis Feuillade La Fédération Nationale du Cinéma dans Fantomas (1913). On voit, au ou tard, atteindra la masse des specta- ADRESSE : Pour l'Italie : Educatif, 32, Ixl Beaumarchais, Paris I If Jean DRACQUES, premier plan, de troiB-quart, Lady teurs des salles obscures... » ci-joint mandat ou chèque de. offre gratuitement à ses adhérents des Ciné-Club de Montpellier. Beltham dans une loge de théâtre ce- M. Pietrangeli, Federazione Italiafia Les ciné-clubs en se maintenant dans films fixes, un bulletin d'information, des Nom : Prénom. pendant qu'au fond, à l'arrière plan, dei circolo del Cinéma le cadre des séances privées et non com- désire souscrire un ABONNEMENT DE Via U. F. F. del Vicario 49, Roma merciales ne peuvent entrer en conflit séances cinématographiques et prête gra- PROPAGANDE pour les quatre numéros on aperçoit sur la scène un acteur Un correspondant de Rochefort nous Adresse. qui joue un drame évoquant les aven- avec les exploitants. Bien au contraire, et tuitement des livres de sa bibliothèque à venir de l'ECRAN FRANÇAIS. Pour le Portugal spécialisée. demande de lui envoyer les numéros déjà tures de Fantomas. Ce qui donne à les lettres que nous recevons des exploi- le Sociedade Editera-Norte. Avenida dos Pour les prêts de films cinématogra- parus de « Ciné-Club ». cette dame l'idée d'inviter l'acteur et tants, dont beaucoup sont membres du Aliados 151 - 3e Porto phiques 9 min. 5, 16 iam. muets et Cela ne présente pas de difficultés (con- Signature de le .substituer à Fantomas, condam- conseil d'administration d!un ciné-club, Directeur-Gérant : Raymond BAîtDONNET. 16 mm. sonores, seuls sont demandés les tre 12 francs en timbres par numéro) si né à mort. Pour la Roumanie " nous confirment que de cordiales rela- frais de port et une participation à notre correspondant veut bien nous indi- (On doit préciser d'ailleurs que ce Director M. Moreanu Bul pache tions entre exploitation commerciale et Imprim. Centrale

Vers la fin de la première guerre mondiale (la dèr des der), je me trouvais enf conva- lescence à Paris, et j'allais au cinéma. DEUX SCENES DE A cette époque, beaucoup de maisons chan- SWAMP WATER geaient leur programme deux fois par se- (JEAN RENOIR maine. Pour suivre tous les films, il fallait 1941 ) QUI VIENT bien établir son emploi du temps et ne pas D'ETRE PRESENTE perdre une minute. Une première matinée à EN FRANCE Parisiana me donnait deux grands films ; une deuxième au Pigalle m'en donnait un avec complément de programme; et la soirée peine de se faire écraser par les taxis. C'était nature comme ils l'entendent et de nous au Grand Royal m'en redonnait deux. Je un peu comme une bonne soulographie, la rendre sous les "formes les plus inatten- n'arrivais pas à maintenir ce rythme tous les mais avec l'avantage que ça ne vous laissait dues. Mais pour faire un film, on se met jours II me fallait aussi aller à l'hôpital, me ni mal de tête, ni crampes d'estomac. des tas de gens ensemble, et même si l'un présenter à des bureaux aux Invalides, etc. Cela, je sais que je ne le retrouverai jamais d'eux a vaguement l'idée que l'une des Mais les semaines étaient rares où je n'avais plus. caractéristiques de l'art est d'être artificiel, pas vu vingt-cinq films, tous américains, bien Il m'arrive souvent d'admirer les films rér même si celui-là arrive à communiquer ce entendu. Les français étaient assez mauvais cents, mais c'est une admiration raisonnée. point de vue à ses co-équipiers, l'odieuse à cette époque. Le temps des grands primitifs J'y perds rarement la boule, et je reste voix de la raison a vite fait de se faire enten- était révolu, et nous avions découvert la conscient. Je pense : « Mon Dieu, quel bel dre. Par ce raison », je veux dire la nécessité psychologie et le bon goût. Autrement dit, il effet photographique.. » « Comme cet de faire œuvre commerciale et de ne pas se passait en France à peu près ce qui se acteur joue bien... » « Parfait ce dialogue... « choquer un public que l'on suppose amateur passe en Amérique en ce moment. « Admirable mise en scène... », etc.. et je de cette fameuse « réalité ». D'ailleurs, il l'est, Maintenant, je vais quelquefois au cinéma m'ennuie à crever. et comment ne le serait-il pas après vingt- — deux fois par mois, quand je suis coura- Tous les arts qui ne sont pas purement cinq ans de perfection imbécile dans la re- geux. Et presque chaque fois, je sors du individuels sont passés par là. Us ne sont production photographique. De là, les canons spectacle avec une sorte de lassitude en- grands — vraiment grands — qu'à leur état actuels. Un acteur devient une vedette, nuyée. Les films ont-ils changé, ou bien est-ce primitif. Les tapisseries de basse-lice sont parce qu'il ressemble à des quantités de gens moi ? fascinantes; celles de Beauvais et des Gobe- que l'on rencontre dans la rue. Comme cela, J'ai revu certains de ces drames ou de ces lins, sont, évidement, magnifiques, mais bon- pense-t-on, cës gens seront heureux de se comédies qui avaient ravi mes vingt ans. nes pour des réceptions officielles. Les faïen- yoir eux-mêmes sur l'écran, avec tout juste Ça ne me fait pas tout à fait le même effet ces d'Urbino, sont adorables et avec un seul quelques petites améliorations : costumes qu'avant. Je mentirais en prétendant que je de ces petits vases maladroits sur votre mieux coupés, une peau plus régulière, et pas retrouve, à leur vision, cette impression de table, vous enrichissez votre vie. Voyez ce de poils dans le nez. De temps en temps, un rêve absolu, cet oubli total de la réalité qu'ils que l'art ,de la céramique est devenu avec auteur de film fait figure de novateur en re- m'avaient apporté la première fois. Car Sèvres ou Meissen. Je peux regarder dix fois mettant les poils dans le nez ou en montrant c'était presque un envoûtement. On sortait de suite un film de Méliès, un Griffith, un une jeune première avec des dents cariées. du spectacle comme on se réveille d'un Tourneur du début, un Max Linder. Je ne Pour ma part, si au cinéma on me montre sommeil délicieux. On se cognait aux pas- puis subir plus d'une fois la projection de les mêmes gens que je peux- rencontrer au sants, et il fallait attendre un bon moment nos derniers chefs-d'œuvre. café, je ne vois pas pourquoi je n'irais pas au avant de se décider à traverser la rue sous Les hommes, depuis qu'ils existent, con- café plutôt qu'au cinéma. C'est plus confor- fondent l'art avec table et on peut y consommer. l'imitation de la réa- Ceux qui nous ont précédés avaient bien lité. Dans les pério- de la veine : pellicule ortochromati'jue inter- des primitives, ou disant toute nuance et forçant l'opérateur le bien la limitation des plus timide à accepter des contrastes violents; moyens' techniques, pas de son, ce qui amenait l'acteur le moins ou bien certaines rè- imaginatif et le metteur en scène le plus vul- gles religieuses for- gaire à l'emploi de moyens d'expressions mulées par des pro- involontairement simplifiés. phètes bien avisés, Heureux les potiers étrusques qui, pour la empêchent les artis- décoration de leurs vases, ne connaissaient tes de suivre ce mau- que deux couleurs. vais penchant. A no- tre époque, dite de Heureuse, la reine Mathilde, qui, pour le progrès, plus de li- chef-d'œuvre de Bayeux, ignora le métier mitations, plus de perfectionné de haute-lice et les teintures règles ; et nous assis- d'aniline. tons à une espèce de Heureux les faiseurs de films qui se débauche. Les artis- croyaient encore des forains tes individuels: pein- Mais l'âge d'or est révolu. Et il nous faut, tres, écrivains, sculp- ou bien devenir de « vrais auteurs » au sens te u r s, musiciens, classique du mot, avec toutes les responsa- peuvent encore s'en bilités que cela comporte, ou.bien laisser tirer. Rien ne les em- mourir la flamme déjà vacillante de notre pêche de digérer la merveilleuse lanterne magique.

« Après le beau numéro de Ciné-Club