Analyse de 14 études hydrogéologiques réalisées sur 16 sites de traitement du bois en Haute-Loire Rapport final

BRGM/RP-53892-FR Juin 2005

Analyse de 14 études hydrogéologiques réalisées sur 16 sites de traitement du bois en Haute-Loire Rapport final

BRGM/RP 53892-FR Juin 2005

Étude réalisée dans le cadre des projets de Service public du BRGM 2005 05EAUG03

C. Bertin

Vérificateur : Approbateur : Nom : P. LACHASSAGNE Nom : P. ROCHER Date : 08/06/2005 Date : 15/06/2005 Signature : Signature :

Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2000. I

M 003 SIMP - AVRIL. 05 1. Avertissement

Ce rapport est adressé, en recommandé avec accusé de réception, en communication exclusive au demandeur (DDAF. de la Haute-Loire), en 2 exemplaires conformément au cahier des charges.

Le demandeur s’engage à communiquer par écrit, dans un délai de 15 jours à dater de la réception du présent rapport, la liste de diffusion des exemplaires de ce rapport et le plan de communication s’y rattachant. Le BRGM, exerçant les droits moraux dont il est titulaire en tant qu’auteur du rapport, validera les conditions de sa diffusion sous huitaine.

Passé ce délai, le BRGM ne saurait être tenu comme responsable de la divulgation du contenu de ce rapport à un tiers qui ne soit pas de son fait et des éventuelles conséquences pouvant en résulter.

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Mots clés : eau souterraine, scierie, traitement du bois, expertise, Haute-Loire, nappe, piézomètre, , Allègre, , Dunières, , , Saint-Paulien, , , Rosières, La-Chapelle-Geneste, Craponne-Sur-Arzon, .

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : C. Bertin (2005) - Analyse de 14 études hydrogéologiques réalisées sur 16 sites de traitement du bois en Haute-Loire. Rapport final. Rapport BRGM N°RP/-53892-FR, 30 pages.

© BRGM, 2005, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM. Avis sur des études hydrogéologiques concernant des installations de traitement du bois (43)

Synthèse

La présente expertise a été réalisée par le Service Géologique Régional Auvergne du BRGM, dans le cadre de sa mission de Service public d’appui à la Police de l’Eau.

Le BRGM a été mandaté par la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt de la Haute-Loire pour émettre un avis sur des études hydrogéologiques réalisées par le Cabinet DEROSIER pour le compte des adhérents du Syndicat des Exploitants Forestiers et Scieurs de Haute-Loire.

Ces études ont été réalisées dans le cadre de la réglementation actuelle (arrêté du 03/08/2001 publié au JO du 07/10/2001) qui fixe les modalités de surveillance des eaux souterraines pour les installations classées (IC), dont font partie les scieries qui mettent en œuvre un traitement du bois.

L’analyse des informations contenues dans les dossiers ne permet souvent pas de se prononcer sur l’absence ou la nécessité d’un suivi des eaux souterraines.

En effet, les informations fournies sont parfois contradictoires, ou imprécises, quant à la présence ou non de nappe d’eau souterraine au droit des divers sites.

Par ailleurs, l’absence quasi-systématique de plan cadastral et de plan de masse des installations de traitement du bois nuit à la bonne compréhension des dossiers. Ces documents devraient comporter toutes les informations (affleurements géologiques, forages, points d’eau) pouvant permettre de mieux appréhender le contexte environnemental des sites.

Les avis proposés pour chacun des dossiers analysés permettront à l’administration de hiérarchiser les investigations complémentaires à mettre le cas échéant en œuvre sur ces sites industriels.

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Avis sur des études hydrogéologiques concernant des installations de traitement du bois (43)

Sommaire

1. Introduction...... 7

2. Analyse des documents réalisés par le cabinet DEROSIER...... 9 2.1. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE ABRIAL-BARRALON, COMMUNE DE TENCE...... 9 2.2. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE AMPILHAC, COMMUNE D’ALLEGRE . 11 2.3. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE BARLET, COMMUNE DE THORAS..... 12 2.4. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE BEAL, COMMUNE DE DUNIERES...... 13 2.5. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE CROUZOULON, COMMUNE DE DUNIERES ...... 13 2.6. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE BISCARAT, COMMUNE DE CHANTEUGES ...... 14 2.7. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE BORIE, COMMUNE DE SALZUIT...... 16 2.8. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE CHARRETIER, COMMUNE DE SAINT- PAULIEN ...... 17 2.9. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE DELOLME, COMMUNE DE MONTREGARD ...... 18 2.10. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE ALEXIS GALLIEN, COMMUNE DE JULLIANGES...... 18 2.11. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE JEAN-PAUL MAURIN, COMMUNE DE ROSIERES ...... 20 2.12. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE “LES FILS PHILIPON”, COMMUNE DE LA CHAPELLE-GENESTE...... 21 2.13. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE MOULIN, COMMUNE DE DUNIERES22 2.14. SITE INDUSTRIEL DE LA SOCIETE LOIRE-PALETTES, COMMUNE DE CRAPONNE-SUR-ARZON ...... 23 2.15. SITE INDUSTRIEL DE LA SOCIETE LOIRE-PALETTES, COMMUNE DE JULLIANGES...... 24 2.16. SITE INDUSTRIEL DE SOCIETE LOIRE-PALETTES, COMMUNE DE LANGEAC...... 24

3. Conclusion ...... 27

4. Bibliographie...... 29

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1. Introduction

La réglementation actuelle (arrêté du 03/08/2001 publié au JO du 07/10/2001) fixe les modalités de surveillance des eaux souterraines pour les installations classées (IC), dont font partie les scieries qui mettent en œuvre un traitement du bois.

C’est dans ce cadre et à la demande du Syndicat des Exploitants Forestiers et Scieurs de Haute-Loire que le Cabinet DEROSIER a effectué des études hydrogéologiques sur plusieurs sites implantés dans différentes communes du département de la Haute- Loire : − Tence − Allègre − Thoras − Dunières − Chanteuges − Salzuit − Saint-Paulien − Montregard − Jullianges − Rosières − La-Chapelle-Geneste − Craponne-sur-Arzon − Langeac

La DDAF de la Haute-Loire a sollicité une expertise de ces études par le BRGM, qui intervient dans le cadre de sa mission de Service public d’appui à la Police de l’Eau.

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2. Analyse des documents réalisés par le cabinet DEROSIER

2.1. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE ABRIAL-BARRALON, COMMUNE DE TENCE

2.1.1. Remarques de forme

L’implantation cadastrale de la scierie n’est pas indiquée (page 4). L’étude ne comporte pas de plan cadastral ni même un plan de masse des installations.

2.1.2. Remarques de fond

Il n’est pas tout à fait correct d’affirmer que les terrains granitiques sont imperméables (page 8).

En effet, les formations de socle (roches plutoniques et roches métamorphiques) qui sont présentes dans le Massif Central ont été soumises, au cours des temps géologiques, à des processus d’altération. Ces processus se traduisent par la succession, de haut en bas, d’un horizon altéré (altérites, ou arènes dans les granites), poreux, mais de perméabilité médiocre, surmontant un horizon fissuré-altéré comportant de nombreuses fractures, dont un nombre significatif (de à 0 à 5 selon les secteurs) peut être perméable. Les formations saines sous-jacentes peuvent être affectées par des fractures tectoniques qui peuvent elles aussi être aquifères localement. Les caractéristiques des horizons d’altération décrits ci-dessus dépendent de la lithologie de la roche. Par ailleurs, ils sont susceptibles d’avoir été plus ou moins érodés.

Les suintements d’eau souterraine mentionnés par l’auteur sur le sommet du talus (page 8) résultent probablement de la variation de faciès du granite : granite porphyroïde (et non isogranulaire comme l’indique l’auteur) à biotite / granite alumineux mésocrate isogranulaire. L’altération différentielle entre ces deux faciès est susceptible d’induire une rupture de pente à la base du granite alumineux isogranulaire (altération plus limitée pour ce dernier) qui provoque un ralentissement de l’écoulement et un engorgement favorisant l’apparition des émergences.

Or, comme il est indiqué par l’auteur page 7, la zone de contact entre ces deux faciès passe sous la scierie. Il est donc fort possible que d’autres émergences existent de façon temporaire ou pérenne au droit du site, les aspersions continues des grumes en vigueur lors de la visite de l’auteur du rapport ayant pu masquer ces arrivées d’eau.

De même, l’auteur fait état (page 8) de recherches d’eau engagées en marge du site par l’ancien propriétaire. Ces recherches n’auraient pas donné de « résultats

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significatifs » car l’arrosage des troncs se fait grâce à l’eau du ruisseau de la Sérigoule et non à partir de ces ouvrages.

Toutes ces informations permettent de penser qu’il existe une nappe d’eau souterraine dans les environs et/ou au droit du site. L’absence de « résultats significatifs » indique seulement que la production de ces ouvrages n’était pas suffisante pour répondre aux besoins de la scierie, qui ne sont par ailleurs pas spécifiés. La productivité faible ou modérée étant d’ailleurs une caractéristique des nappes présentes au sein des roches de socle.

D’une manière générale, la partie superficielle de ces aquifères (arènes) ne présente pas des réserves suffisantes pour estomper les variations saisonnières de pluviométrie et sont par conséquent plus vulnérables aux pollutions (moindre dilution d’un éventuel polluant). Les sources qui les drainent sont très sensibles aux variations saisonnières de la pluviométrie. Les sources alimentées par leur partie plus profonde (horizon fissuré-altéré ou fractures tectoniques) sont moins sensibles et présentent en général des débits significatifs, aux amplitudes plus faibles.

Il est plus que regrettable que le document ne fournisse aucune indication sur ces puits : localisation, profondeur, niveau piézomètrique etc… De plus, il aurait été judicieux de réaliser une enquête sur la présence (ou l’absence) de puits domestiques, agricoles ou pour l’alimentation en eau potable (AEP) en amont et en aval du site afin de pouvoir évaluer le risque lié à l’activité menée sur le site.

2.1.3. Conclusions

Le document présenté indique qu’il n’existe pas de nappe souterraine sous le site.

Au vu des éléments présentés, il n’est pas possible d’être aussi catégorique. En effet, il n’a pas été démontré que le site est implanté sur un substratum sain (c’est-à-dire non altéré), sans faille ni fracture tectonique.

Il existe par contre un changement de faciès des roches au droit du site qui peut favoriser les émergences d’eau souterraine.

Il aurait été intéressant de reporter sur un plan de masse les différentes installations, la zone de contact entre les deux types de granite, les suintements d’eau souterraine mentionnés par l’auteur, ainsi que toute autre observation pertinente.

De même, il est regrettable que les résultats des recherches d’eau engagées par l’ancien propriétaire du site ne soient pas développés dans le document. Plusieurs puits ont semble-t-il été réalisés mais il n’est fait mention d’aucune indication sur leur localisation, la présence d’eau, la profondeur et les battements de la nappe, le sens d’écoulement de l’eau…

L’existence de ces ouvrages ainsi que les suintements observés par l’auteur suggèrent la présence d’une nappe d’eau souterraine dans ces formations granitiques.

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Il n’a pas apparemment été effectué d’enquête de voisinage sur la présence éventuelle de puits (AEP, à usage domestique ou agricole) ou de sources naturelles tout autour du site étudié et, a fortiori, leur vulnérabilité éventuelle n’a pas été analysée.

La réglementation en vigueur nous paraît nécessiter l’établissement sur plan cadastral (au moins) des différents éléments de l’activité industrielle.

En conclusion, il apparaît que ce document est très incomplet d’un point de vue hydrogéologique.

2.2. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE AMPILHAC, COMMUNE D’ALLEGRE

2.2.1. Remarques de forme

L’étude ne comporte ni plan cadastral ni plan de masse des installations. Il aurait été judicieux de reporter, sur le fond de carte au 1/25 000, les captages de Fonteline cités par l’auteur.

2.2.2. Remarques de fond

Selon l’auteur (page 7), la scierie est édifiée sur des granites rubanés à biotite qu’il qualifie de « terrains imperméables ».

Cette appréciation n’est pas tout à fait justifiée car ces formations peuvent être localement aquifères (cf. nos remarques du paragraphe 2.1.2.).

Par ailleurs, il semblerait (carte géologique à 1/50 000 de Craponne-sur-Arzon) que la scierie se situe plutôt à l’interface entre des colluvions volcaniques issues des édifices stromboliens des Monts Bar et Baury et des granites rubanés à biotite.

Ces colluvions volcaniques sont aquifères et sont utilisées pour l’AEP de la commune d’Allègre par l’intermédiaire des captages de Fonteline 1 et Fonteline 2, situés à 500 m en ligne droite au nord-nord-est de la scierie.

Contrairement aux dires de l’auteur (page 8), ces captages ne sont pas implantés à une altitude supérieure ou égale à celle de la scierie : Scierie : 1 002 m, Fonteline 1 : 995 m, Fonteline 2 : 990m (données Info Terre TM).

Néanmoins, le bassin hydrologique des captages est situé sur le flanc ouest du Mont Bar et n’est donc pas concerné par les activités de la scierie susceptibles de générer des écoulements de surface. Le bassin versant hydrogéologique des captages n’est pas connu mais, dans son avis du 27/12/1996, S. Lemoine (hydrogéologue agréé) ne mentionne pas la scierie comme source potentielle de pollution des captages.

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2.2.3. Conclusions

Dans l’étude, l’auteur soutient qu’il n’existe pas de nappe souterraine sous le site.

Au vu des éléments présentés, cette affirmation pourrait être contestée. Les formations géologiques (socle ou volcanisme ?) sur lesquelles est implantée la scierie peuvent en effet être aquifères. Des investigations de voisinage menées par l’auteur du rapport n’ont cependant pas révélé l’existence de puits ou source au droit et en aval topographique du site (nous ne savons pas si des recherches ont été menées en amont de la scierie). Par ailleurs, la scierie ne semble pas se situer sur les bassins versants de surface et souterrain des captages de la commune d’Allègre. Elle fait donc a priori porter un faible risque sur l’éventuelle ressource en eau souterraine.

La réglementation en vigueur nous paraît cependant nécessiter l’établissement sur plan cadastral (au moins) des différents éléments de l’activité industrielle.

2.3. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE BARLET, COMMUNE DE THORAS

2.3.1. Remarques de forme

L’étude ne comporte ni plan cadastral, ni plan de masse des installations.

2.3.2. Remarques de fond

Selon l’auteur, les terrains granitiques sont imperméables (page 7) et l’absence de ressource serait un problème pour la commune de Thoras (page 8). La première allégation a déjà été discutée par nos soins plus haut (cf. § 2.1.2.). Par ailleurs, l’absence de ressource mise en évidence sur la commune peut soit être liée à une absence réelle de ressource, soit au fait que les moyens appropriés de recherche de cette ressource n’ont pas été mis en œuvre. Cet argument ne nous paraît donc pas déterminant.

En effet, ces affirmations sont partiellement inexactes car le granite de la Margeride est localement aquifère, comme le prouvent notamment la présence, à l’ouest de la commune, du captage d'AEP qui alimente le réseau de l’Association Syndicale Autorisée du bourg de Thoras (captage de la Gardille), ou encore des 5 captages de Combes Martine (implantés à environ 2 km au nord-ouest de la scierie sur le territoire de la commune d’Esplantas).

2.3.3. Conclusions

Dans l’étude, l’auteur affirme qu’il n’existe pas de nappe d’eau souterraine sous le site. Bien que la formation géologique sur laquelle est implantée la scierie (granite de la Margeride) puisse être localement aquifère, il semblerait que cette affirmation soit exacte au vu des éléments présentés dans le document.

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La réglementation en vigueur nous paraît néanmoins nécessiter l’établissement sur plan cadastral (au moins) des différents éléments de l’activité industrielle.

2.4. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE BEAL, COMMUNE DE DUNIERES

2.4.1. Remarques de forme

Il aurait été judicieux de reporter les captages d’AEP, cités page 8, sur un fond de carte.

2.4.2. Remarques de fond

L’auteur soutient que les formations gneissiques sont imperméables. Cette affirmation est incorrecte car la frange altérée (altérites) ainsi que les fissures de décompression et fractures tectoniques peuvent être localement aquifères (cf. § 2.1.2.). Une nappe d’eau souterraine, souvent d’extension limitée, peut alors exister et permettre d’alimenter des puits dont la productivité n’est généralement pas très élevée.

Toutefois, compte tenu des éléments présentés (site encaissé, pente importante du ruisseau de St-Julien), il semble en effet peu probable que des formations meubles potentiellement aquifères (alluvions ou altérites) puissent être présentes au droit de la scierie.

2.4.3. Conclusions

Les informations présentées permettent de penser qu’il n’existe probablement pas de nappe d’eau souterraine significative au droit du site.

La réglementation en vigueur nous paraît néanmoins nécessiter l’établissement sur plan cadastral (au moins) des différentes installations l’activité industrielle.

2.5. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE CROUZOULON, COMMUNE DE DUNIERES

2.5.1. Remarques de forme

L’implantation cadastrale de la scierie n’est pas indiquée (page 4). L’étude ne comporte ni plan cadastral ni plan de masse des installations.

2.5.2. Remarques de fond

Page 8, l’auteur indique qu’une faille satellite de la faille principale (NE-SO ?) connue dans le secteur est présente sous une des installations de la scierie. L’absence de plan

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des installations nuit aux implications qui pourraient découler de cette information. Il en est de même pour les affleurements géologiques décrits sur le site. Il conviendrait de vérifier l’existence de la faille qui traverse le site et de voir si elle est susceptible de jouer un rôle hydrogéologique (en approfondissant les investigations hydrogéologiques par exemple). Page 9, l’auteur écrit « la nappe d’arène doit donc se trouver restreinte par l’absence d’arène sous le site ». Cette affirmation n’est pas claire : soit il n’y a pas d’arène et donc pas de nappe d’arène, soit il y a des arènes au droit du site et, dans ce cas, une nappe peut éventuellement exister. Dans ce dernier cas de figure, l’implantation de piézomètres s’impose (au minimum deux, selon la législation en vigueur). La création d’un puits en aval du site et en pied de remblai (préconisé par l’auteur page 11) peut avoir un intérêt s’il est utilisé en tant que barrage hydraulique pour les écoulements d’eau de faible profondeur, mais il risque d’être peu efficace pour contrecarrer des circulations souterraines se faisant par l’intermédiaire de fractures. La réalisation d’une tranchée drainante ou d’un fossé serait cependant plus efficace. Par ailleurs, l’auteur ne paraît pas avoir réalisé d’enquête de voisinage sur l’existence de puits éventuels ou de sources dans le secteur de la scierie.

2.5.3. Conclusions

La réglementation en vigueur nous paraît nécessiter, d’une part des investigations hydrogéologiques plus approfondies et, d’autre part, l’établissement sur plan cadastral des différents éléments de l’activité industrielle.

2.6. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE BISCARAT, COMMUNE DE CHANTEUGES

2.6.1. Remarques de forme

La section cadastrale concernée par les installations n’est pas mentionnée (page 4).

Il aurait fallu reporter sur un plan les différents affleurements cités ainsi que les lieux où ont été faites les mesures de température et de conductivité des eaux. Sans ces indications, il est difficile de se situer et d’aboutir aux mêmes conclusions que l’auteur.

2.6.2. Remarques de fond

L’auteur ne propose pas un argumentaire déterminant quant à l’existence ou non d’une nappe dans les alluvions anciennes.

Le meilleur moyen de s’en assurer est de réaliser au moins un forage, par exemple à la tarière à main si l’épaisseur des alluvions n’est pas importante, mais l’auteur ne fournit aucune information à ce sujet, ni même une coupe géologique sommaire.

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Il précise que ces alluvions ne sont sans doute pas très épaisses puisque la faible entaille du ruisseau des Merles les traverse, permettant l’émergence d’eau du substratum (page 9). Cette émergence d’eau de type « houiller » (selon l’auteur) n’a rien à voir avec l’éventuelle faible épaisseur des alluvions anciennes. En effet, cette source d’origine « profonde » (conductivité et température beaucoup plus élevées que celles des autres eaux du secteur) émerge à la surface vraisemblablement grâce à une fracture d’origine tectonique en relation avec le graben de Langeac, les cours d’eau empruntant d’ailleurs souvent des zones fracturées. L’aquifère profond des grès carbonifères est très probablement en charge, comme le souligne avec justesse l’auteur page 9. Page 9, l’auteur affirme que l’éventuel aquifère des alluvions anciennes n’a aucune relation avec l’Allier, puis page 10, il explique qu’à 500 m en aval de la scierie, la nappe s’épand en surface ( ?) et alimente le ruisseau des Merles. Ce ruisseau étant un affluent de l’Allier, il y a donc une relation indirecte entre l’aquifère des alluvions anciennes et la rivière Allier. La présence d’eau au fond des sillons des labours (page 9) signifierait selon l’auteur que les alluvions anciennes grossières seraient aquifères. Cette affirmation est risquée car des pluies tombant sur un terrain comportant une matrice un peu argileuse aboutiraient au même résultat. De même, les mesures de conductivité et température dans des flaques d’eau (page 9) ne donnent aucune indication sur les caractéristiques d’une nappe souterraine, même superficielle. Il est couramment admis qu’en l’absence de pompage continu, il est conseillé de « pomper » trois fois le volume d’un puits pour avoir des informations fiables sur la nappe souterraine étudiée. Ici, l’auteur a mesuré les caractéristiques d’une eau stagnante. Dans ses conclusions (page 12), l’auteur indique dans un premier temps qu’il serait utile de pousser plus en avant les recherches et conseille la réalisation d’un piézomètre, puis, dans un deuxième temps, qualifie la réalisation d’un piézomètre de « curiosité scientifique ». Il y a ici une évidente contradiction.

Les raisons qu’il avance sont que les piézomètres permettent de vérifier la présence d’eau souterraine afin de fournir des arguments en faveur d’un équipement optimal du site en matière de protection de surface. Cette protection serait déjà réalisée selon lui. L’article 1 de l’arrêté du 03/08/2001 impose une surveillance des eaux souterraines à moins qu’une étude hydrogéologique du site et des risques de pollution des sols aient démontré l’absence de nécessité d’une telle surveillance. Ici l’auteur n’est pas en mesure de montrer s’il existe ou non une nappe au droit de la scierie : en effet, page 10, sa réponse à la question « existence d’une nappe souterraine sous le site » est « oui éventuellement ». Ce même article précise que le dispositif de surveillance peut être rendu applicable à toute installation présentant un risque notable de pollution des eaux souterraines de par ses activités actuelles ou passées ou de la sensibilité ou la vulnérabilité des eaux souterraines.

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Toujours page 10, l’auteur répond « non à priori » à la question sur l’existence d’un recouvrement constitué de formations géologiques à faible perméabilité. Ceci signifie que les formations ont une forte perméabilité, ce qui rend les eaux souterraines vulnérables vis-à-vis d’une éventuelle pollution, et donc nécessite l’implantation de piézomètres.

2.6.3. Conclusions

Le document présenté est très approximatif d’un point de vue hydrogéologique.

Par ailleurs, l’auteur ne traite pas de la vulnérabilité éventuelle de l’aquifère profond des grès carbonifères.

2.7. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE BORIE, COMMUNE DE SALZUIT

2.7.1. Remarques de forme

L’implantation cadastrale de la scierie n’est pas indiquée (page 4). L’étude ne comporte pas de plan cadastral ni même un plan de masse des installations.

2.7.2. Remarques de fond Il est dommage que l’auteur n’ait pas effectué d’investigations dans le voisinage de la scierie pour vérifier la présence éventuelle d’autres puits (à usage domestique, agricole…). Ces informations auraient peut-être permis de fixer le nombre et la localisation des ouvrages de surveillance, et d’estimer le sens d’écoulement de la nappe. En ce qui concerne la profondeur des ouvrages prévus, celle-ci devra être ajustée selon la nature des terrains rencontrés et le niveau piézomètrique de la nappe. Les prélèvements d’eau devront se faire par pompage, en soutirant au minimum 3 fois le volume du puits au préalable, afin de disposer d’échantillons représentatifs des caractéristiques physico-chimiques de la nappe.

Par ailleurs, il paraît étonnant qu’une étude hydrogéologique puisse permettre « de se protéger de ses voisins » comme l’écrit l’auteur en page 12.

2.7.3. Conclusions

Pour envisager un dispositif de surveillance sur un site classé ICPE, un plan cadastral ou un plan de masse des installations paraît indispensable. Le document présenté n’en comporte pas. Une recherche d’éventuels ouvrages de prélèvement d’eau dans les environs de la scierie aurait dû être effectuée.

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2.8. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE CHARRETIER, COMMUNE DE SAINT-PAULIEN

2.8.1. Remarques de forme

La section cadastrale concernée par les installations n’est pas mentionnée (page 4).

L’étude ne comporte pas de plan cadastral ni de plan de masse des installations. Les points d’eau cités par l’auteur ne figurent pas sur la carte topographique au 1/25 000 présentée au sein du rapport, ni sur la carte géologique au 1/50 000.

2.8.2. Remarques de fond En contexte volcanique, les précipitations efficaces percolent en général verticalement à travers les cônes volcaniques, les projections et les coulées de laves (affectées d’une perméabilité de fissures) et sont arrêtées par des horizons de perméabilité réduite (paléosols, socle…). Des nappes peuvent alors se créer dans les points bas de la topographie pré-volcanique. Les eaux se déplacent ensuite de manière sub- horizontale et émergent naturellement, en général en front de coulée. Page 9, l’auteur indique que les principales venues d’eau surviennent entre la coulée et sa base brèchifiée et qu’un second niveau d’écoulement existe à la base de ces brèches. Les formations sous-jacentes, très argileuses, jouant un rôle de niveau imperméable. Ces descriptions, ainsi que la présence de deux sources situées à proximité du site (page 10), qui ne sont malheureusement pas reportées sur un fond de carte, traduisent la présence d’une nappe. Or, dans ses conclusions, l’auteur affirme qu’il n’existe pas de nappe d’eau souterraine au droit du site. Son argumentaire est basé sur la présence de milieux discontinus dans lesquels l’eau ne pourrait pas s’accumuler. Cette allégation est incorrecte (cf. nos remarques en tête du paragraphe). La présence d’eau au droit du site est d’autant plus crédible que la scierie est implantée au lieu-dit « Gour des Peyrouses » (carte topographique, page 4). Or, régionalement, la signification du mot gour est « trou rempli d’eau ». Il aurait été opportun de vérifier l’existence ou l’absence de ce gour, ainsi que ses spécificités.

2.8.3. Conclusions

Une enquête de terrain plus précise permettrait de connaître les points d’émergence de la nappe et d’estimer le sens d’écoulement de l’eau souterraine (à mettre en relation, entre autres, avec le sens d’épanchement de la coulée). La réalisation de piézomètres s’impose, conformément à la réglementation en vigueur.

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2.9. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE DELOLME, COMMUNE DE MONTREGARD

2.9.1. Remarques de forme

L’étude ne comporte pas de plan cadastral ni de plan de masse des installations.

2.9.2. Remarques de fond

Il conviendrait de rechercher si une nappe d’arène existe au droit du site car l’auteur n’est pas clair dans ses démonstrations. En effet, il décrit page 8 une nappe de ce type et précise que les sources qui en sont issues « exsurgent à la faveur de ruptures de pente topographique, en formant des zones humides comme celle qui se développe à l’est du site ». Or, plus loin il affirme qu’il n’existe pas de nappe d’eau souterraine sous le site. Il est possible que cette zone humide ne soit qu’un secteur où se concentrent les précipitations météoriques et les eaux issues du ruissellement superficiel. A quoi correspondent dans ce cas, les « faibles écoulements d’eau » mentionnés par l’auteur page 5 ?

2.9.3. Conclusions

Il conviendrait d’approfondir l’origine de la zone humide située à l’est de la scierie afin de valider ou d’infirmer la présence d’une nappe d’eau souterraine au droit de la scierie, d’autant que cette zone humide participe à l’alimentation du ruisseau Trifoulou.

2.10. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE ALEXIS GALLIEN, COMMUNE DE JULLIANGES

2.10.1. Remarques de forme

L’étude ne comporte pas de plan cadastral ni de plan de masse des installations.

2.10.2. Remarques de fond

Il n’est absolument pas correct d’affirmer (page 10) qu’ « une nappe d’arène n’a pas les qualités d’une nappe réelle ».

Selon Castany et Margat (dictionnaire français d’hydrogéologie), une nappe d’eau souterraine est définie comme l’ensemble des eaux comprises dans la zone saturée d’un aquifère, dont toute les parties sont en liaison hydraulique.

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L’auteur affirme que « son gradient de charge sub-parallèle à la surface topographique 1 varie constamment, 2 de même que sa vitesse et sa puissance; 3 elle est discontinue, 4 limitée, 5 anisotrope et 6non modélisable».

Nos commentaires sur ces différents points sont les suivants :

− point 1 : C’est le propre des nappes libres superficielles situées au sein de milieux de perméabilité modérée à faible que de présenter une surface piézométrique qui calque, en l’atténuant en général, le profil topographique. − point 2 : La vitesse de déplacement de l’eau (et non de la nappe) ainsi que la puissance de la nappe n’ont rien à voir avec la définition d’une nappe. La variation temporelle de puissance de la nappe signifie tout simplement que la recharge et la vidange se traduisent par des fluctuations des niveaux piézométriques. − point 3 : Un milieu perméable comportant des vides interconnectés dans le sens de l’écoulement est dit continu. Les roches meubles pourvues de pores (cas des arènes) constituent des milieux continus. − point 4 : Le fait qu’une nappe ait une extension limitée n’est pas un facteur déclassant. Les nappes d’eau souterraine couramment rencontrées en Auvergne n’ont effectivement pas l’extension de celles connues au sein des grands bassins sédimentaires (cf. bassin aquitain). Elles sont néanmoins susceptibles d’être exploitées et d’être le siège d’écoulements en leur sein, susceptibles le cas échéant de transporter des substances polluantes. − point 5 : Les formations hydrogéologiques sont en général anisotropes. Ceci signifie que les caractéristiques physiques (granulométrie, porosité, perméabilité en particulier) du milieu considéré ne sont pas identiques dans les trois directions de l’espace. − point 6 : Depuis quelques années, différents auteurs ont réalisé, avec succès, des modélisations déterministes de ces milieux.

Concernant le site de la scierie de M. Gallien, l’auteur précise page 10 « qu’un produit perdu pourra donc s’infiltrer rapidement dans la roche diaclasée… son déplacement dans le sol s’effectuera en direction de la rivière, perpendiculairement à la pente du terrain. Ce déplacement sera sans doute lent ».

Si un polluant quelconque pénètre dans une fissure ou une fracture ouverte, il ne peut être exclu que son transfert se fera de manière rapide. S’il est en effet probable que cet éventuel contaminant rejoindra préférentiellement la rivière (gradient hydraulique très probablement dirigé vers la rivière), il ne peut être exclu que les caractéristiques de la fracture (direction, pendage, etc.) ne conduisent à des écoulements dans une direction sensiblement différente.

2.10.3. Conclusions

Au vu des informations présentées, il n’est pas possible de conclure sur l’existence ou l’absence d’une nappe souterraine au droit du site.

BRGM/RP-53892-FR – Rapport final 19 Avis sur des études hydrogéologiques concernant des installations de traitement du bois (43)

Le document présenté ne comporte aucun renseignement sur une éventuelle enquête de voisinage concernant sur la présence de puits ou de sources éventuels dans le secteur de la scierie.

2.11. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE JEAN-PAUL MAURIN, COMMUNE DE ROSIERES

2.11.1. Remarques de forme

L’étude ne comporte pas de plan cadastral ni de plan de masse des installations.

2.11.2. Remarques de fond

En l’absence de plan à petite échelle, il est difficile de situer les affleurements géologiques près des installations de la scierie et d’une maison d’habitation, et surtout du puits privé utilisé pour l’arrosage des pelouses. Contrairement à ce qu’affirme l’auteur page 8, l’absence d’exutoire bien visible à proximité du puits ne signifie nullement que le débit du puits soit faible. D’après l’auteur, le puits capterait « une petite circulation d’eau » localisée dans une intercalation sableuse à la base des argiles vertes. Cette intercalation serait protégée par les argiles imperméables, sur une épaisseur de 5 mètres. Cette configuration paraît vraisemblable, mais il est important de savoir si l’auteur a pu mesurer cette épaisseur, si elle résulte du recueil d’un témoignage fiable, ou s’il s’agit d’une interprétation ou d’une hypothèse. Par ailleurs, s’il y a circulation d’eau souterraine, il y a une nappe. Il serait opportun d’obtenir plus d’informations sur le puits existant afin de pouvoir estimer le sens d’écoulement de la nappe, son extension mais aussi la ou les formation(s) géologique(s) rencontrée(s). La création d’un ou plusieurs piézomètres sur le site de la scierie pourrait permettre de préciser ces informations.

2.11.3. Conclusions

L’absence de plan cadastral (au minimum) reprenant les différents éléments de l’activité industrielle, ainsi que les constructions environnantes, nuit à la compréhension du dossier. Il semble souhaitable par ailleurs de confirmer que l’éventuelle nappe qui pourrait exister à la base des argiles vertes est bien d’importance modeste.

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2.12. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE “LES FILS PHILIPON”, COMMUNE DE LA-CHAPELLE-GENESTE

2.12.1. Remarques de forme

La section cadastrale concernée par les installations n’est pas mentionnée (page 4).

2.12.2. Remarques de fond

Il est dommage que l’implantation des forages réalisés par le bureau d’études « Alpha BTP », ainsi que les coupes géologiques, ne soient pas présentées avec le document Derosier. Il aurait également été intéressant de savoir si ces forages avaient rencontré des venues d’eau et à quelle(s) profondeur(s). Il est à noter que ces forages n’ont pas été poussés jusqu’au granite « sain », mais ont seulement recoupé la couverture d’arènes. L’auteur n’est pas explicite sur l’existence ou l’absence d’une nappe au droit du site : il décrit page 10 une nappe d’arène, puis il affirme que ces nappes ne sont pas de réelles nappes. Contrairement à ces affirmations, des nappes d’eau souterraines peuvent exister en contexte de socle (cf. § 2.1.2.). La présence de formations tourbeuses au droit du site reflète la présence d’eau en permanence en subsurface. En effet, pour se développer, la végétation de type « tourbe » doit être en permanence dans un environnement humide, voire franchement aquatique. La présence d’eau peut avoir deux origines, soit la présence d’un sol peu perméable qui permet de conserver des eaux de surface, soit la présence d’émergences d’eau souterraine. Les travaux de drainage réalisés autour des installations (page 9) sont les marques de cet environnement humide, sans qu’il puise être possible de conclure, au vu des éléments présentés, entre les deux hypothèses ci-dessus.

2.12.3. Conclusions

La présence ou l’absence d’une nappe au droit du site n’est pas clairement démontrée par l’auteur. En tout état de cause, le site est dans un environnement humide comme l’attestent les formations tourbeuses qui s’y sont développées.

Ceci pourrait justifier l’implantation de piézomètres, d’autant plus s’il est démontré qu’une nappe d’arène existe sous ces formations tourbeuses. Par ailleurs, l’auteur signale qu’un ancien bief servant à faire fonctionner hydrauliquement l’ancienne scie est à présent inactif. Sans informations plus précises sur l’état de ce canal de dérivation, cadastré sous le nom de « Béal », on est en droit de se demander si un polluant éventuel ne pourrait pas rejoindre la rivière via cet aménagement.

BRGM/RP-53892-FR – Rapport final 21 Avis sur des études hydrogéologiques concernant des installations de traitement du bois (43)

2.13. SITE INDUSTRIEL DE LA SCIERIE MOULIN, COMMUNE DE DUNIERES

2.13.1. Remarques de forme

L’étude ne comporte pas de plan cadastral ni de plan de masse des installations. Cette lacune est d’autant plus regrettable que l’auteur signale des modifications par rapport à la carte IGN (création d’une route, disparition de la voie ferrée) et des aménagements du site (remblaiement, déblaiement, drainage).

2.13.2. Remarques de fond Page 5, la description topographique du site n’est pas claire sans élément cartographique. La réalisation d’une coupe, même approximative, aiderait à la compréhension du site et, par la suite, à la compréhension du sens d’écoulement d’une éventuelle nappe d’eau souterraine (page 11). Par ailleurs, l’auteur signale l’existence d’un drainage artificiel de la zone remblayée. La localisation sur plan de ces aménagements manque au dossier. D’après les indications fournies par l’auteur, cette zone remblayée correspond à un ancien ravin (page 5). Plusieurs questions se posent : ce drainage permet-il de canaliser une nappe située dans l’ancien talweg, les eaux de ruissellement qui percolent au droit du site, ou des pertes de produits de traitement ? Dans ce dernier cas, il serait important d’indiquer quel est le devenir des eaux drainées et, le cas échéant, quels sont les contrôles (de qualité entre autres) qui sont effectués sur ces eaux. L’auteur précise, page 11, que les eaux de la rivière ne semblent pas avoir d’utilisation pour l’AEP. Une station de pompage est toutefois signalée (carte IGN) sur la rive droite de la Dunières, en aval du site de traitement du bois. Il conviendrait de vérifier son existence et, le cas échéant, à quel usage est destinée l’eau pompée. Nous ne savons pas non plus si des investigations ont été menées sur l’existence de puits privés dans les environs du site, et en particulier au niveau de l’exploitation agricole proche, ou sur la présence de sources. De même, l’auteur indique de fortes présomptions sur la présence de la faille de la Déome ou de fissures associées, mais ne signale pas s’il a recherché des indices de leur existence. Si celle-ci est avérée, il conviendrait de vérifier si elles ont un rôle hydrodynamique.

2.13.3. Conclusions

Des informations importantes font actuellement défaut pour se prononcer sur ce dossier. Il s’agit en particulier du report sur plan des différents éléments de cette activité de scierie et des aménagements apportés au site, ainsi que des investigations approfondies sur la présence potentielle de puits privés ou de sources.

22 BRGM/RP-53892-FR – Rapport final Avis sur des études hydrogéologiques concernant des installations de traitement du bois (43)

2.14. SITE INDUSTRIEL DE LA SOCIETE LOIRE-PALETTES, COMMUNE DE CRAPONNE-SUR-ARZON

2.14.1. Remarques de forme

L’implantation cadastrale de l’installation industrielle n’est pas indiquée. L’étude ne comporte ni plan cadastral ni plan de masse des installations.

2.14.2. Remarques de fond

L’auteur ne présente pas une description claire de l’hydrogéologie du site. En effet page 8, il parle d’une nappe d’arène, puis au paragraphe suivant il indique que les alluvions de la rivière sont aquifères et il mentionne ensuite un bassin qui contiendrait de l’eau de la nappe. A quelle nappe(s) fait-il référence ? Si ce bassin contient de l’eau de la nappe, de quelle manière est-il alimenté et quelles sont les caractéristiques du ou des ouvrages de prélèvement ? Quels sont le niveau piézomètrique, le sens d’écoulement de la nappe, son extension… ? Le document fourni n’apporte aucune réponse à ces questions. Il énumère seulement quelques mesures de conductivité et de températures réalisées sur des sites dont l’implantation n’est même pas reportée sur un plan. L’auteur déduit de ces mesures que les eaux drainées sous le site présentent des caractéristiques proches de celles de la rivière. Cette affirmation nous semble hasardeuse car les températures des eaux drainées se rapprochent plutôt de celle de la nappe et les conductivités mesurées sont, pour deux sites sur trois, comprises entre celle de la rivière et celle de la nappe.

2.14.3. Conclusions

Ce dossier est incomplet d’un point de vue hydrogéologique. Il manque également un plan reprenant l’implantation des différentes installations : activités industrielles, drainages, point(s) de prélèvement dans la nappe, etc.. Des recherches approfondies sur la présence éventuelle de puits privés ou de sources doivent aussi être engagées. L’implantation et le nombre d’ouvrages de reconnaissance à créer ne peuvent être fixés qu’au regard de la précision des informations qui font actuellement défaut.

BRGM/RP-53892-FR – Rapport final 23 Avis sur des études hydrogéologiques concernant des installations de traitement du bois (43)

2.15. SITE INDUSTRIEL DE LA SOCIETE LOIRE-PALETTES, COMMUNE DE JULLIANGES

2.15.1. Remarques de forme

L’implantation cadastrale des installations industrielles n’est pas indiquée. L’étude ne comporte ni plan cadastral, ni de plan de masse des installations.

2.15.2. Remarques de fond Le document présenté ne contient pas de plan précisant l’implantation des sites des mesures effectuées par l’auteur (page 9) par rapport au réseau hydrographique, aux diverses activités humaines (habitations, industries, agriculture, voies de communication…), à la topographie etc. Sans ces informations, il est hasardeux d’en déduire des enseignements sur l’origine des eaux. L’auteur n’indique pas clairement s’il existe une nappe au droit du site et quelles en sont ses caractéristiques (sens d’écoulement supposé, niveau piézomètrique…).

2.15.3. Conclusions

Ce dossier est incomplet d’un point de vue hydrogéologique. Les éléments communiqués dans le document ne permettent pas, en l’état actuel des connaissances, de définir le nombre et la localisation des ouvrages de reconnaissance qu’il pourrait être nécessaire de réaliser. L’établissement d’un plan comportant l’implantation des différentes installations de cette activité de scierie/traitement du bois, ainsi que des divers points d’eau répertoriés par l’auteur, est indispensable à la compréhension du dossier.

2.16. SITE INDUSTRIEL DE LA SOCIETE LOIRE-PALETTES, COMMUNE DE LANGEAC

2.16.1. Remarques de forme

L’étude ne comporte aucun plan. De même, l’implantation cadastrale de l’installation industrielle n’est pas précisée.

2.16.2. Remarques de fond

D’après les indications fournies, il semblerait que le site soit localisé au droit d’une nappe perchée située dans les alluvions anciennes de l’Allier et séparée de la nappe des alluvions récentes par des argiles grises.

24 BRGM/RP-53892-FR – Rapport final Avis sur des études hydrogéologiques concernant des installations de traitement du bois (43)

L’absence de données cartographiques ne permet pas de valider ces informations.

Par ailleurs, il conviendrait de rechercher les éventuels puits privés, les exutoires naturels de cette nappe, et d’en mesurer les caractéristiques (débits, conductivité, températures, niveaux piézomètriques…) afin de pouvoir déterminer le nombre et les caractéristiques des ouvrages de reconnaissance à créer sur le site industriel.

2.16.3. Conclusions

En l’absence d’éléments cartographiques, il n’est pas possible de donner un avis sur ce dossier.

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Avis sur des études hydrogéologiques concernant des installations de traitement du bois (43)

3. Conclusion

L’analyse des informations contenues dans les dossiers élaborés par le cabinet DEROSIER ne permet souvent pas de se prononcer sur la nécessité ou non de suivi des eaux souterraines. En effet, les informations fournies sont parfois contradictoires ou imprécises, en particulier quant à la présence ou non de nappe d’eau souterraine au droit des divers sites, le cas échéant quant aux caractéristiques de cette nappe, à sa vulnérabilité, etc.. Par ailleurs, l’absence quasi-systématique de plan cadastral et de plan de masse des installations de traitement du bois nuit à la bonne compréhension des dossiers. Sur ces plans, ainsi que sur les cartes topographiques, devraient au moins figurer les sites pouvant permettre une meilleure approche du contexte environnemental des installations industrielles : affleurements géologiques pertinents, forages, points d’eau (puits, forages, sources) etc. Nous proposons ci-après un classement des différents sites industriels selon le degré d’investigations complémentaires à mettre en œuvre (le cas échéant) : 1. Sites à revoir pour défaut d’informations pertinentes sur l’existence ou l’absence de nappe(s) d’eau souterraine et/ou sur la vulnérabilité de la ressource vis-à-vis de l’activité industrielle : Etablissements ABRIAL-BARRALON, CROUZOULON, GALLIEN, BISCARAT, CHARRETIER, DELOLME, MOULIN et LOIRE-PALETTES à Craponne-sur-Arzon, Jullianges, Langeac. 2. Sites à revoir pour cause d’investigations imprécises du fait d’une ressource vulnérable et/ou d’installations de traitement du bois pouvant faire peser une menace sur les eaux souterraines : Etablissements BORIE, MAURIN et PHILIPON. 3. Sites présentant un risque de contamination peu important pour les eaux souterraines et/ou pas de nappe souterraine : Etablissements BARLET, AMPILHAC et BEAL.

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Avis sur des études hydrogéologiques concernant des installations de traitement du bois (43)

4. Bibliographie

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BRGM/RP-53892-FR – Rapport final 29 Avis sur des études hydrogéologiques concernant des installations de traitement du bois (43)

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30 BRGM/RP-53892-FR – Rapport final Centre scientifique et technique Service géologique régional Auvergne 3, avenue Claude-Guillemin Campus des Cézeaux BP 6009 12, avenue des Landais 45060 – Orléans Cedex 2 – 63170 – Aubière - France Tél. : 02 38 64 34 34 Tél. : 04.73.15.23.00