DNA le 06/04/2011 Sundgau / Carte scolaire « Rien n’est définitif… »

Aucun tracteur ne barrait de route hier dans le Sundgau alors que l’inspection académique de examinait les mesures de fermeture de classes. Pour autant le mécontentement n’est pas retombé parmi les élus, enseignants et parents d’élèves concernés. À -Hagenbach l’horizon s’éclaircit certes, mais pas à -Wolfersdorf. Et hier Seppois-le-Haut s’est fâché à son tour.

« Rien n’est définitif ». La phrase était commune à tous les interlocuteurs hier à l’issue de la très attendue réunion du comité technique paritaire qui s’est tenue à l’Inspection académique de Colmar. Sauf qu’elle était différemment interprétée.

Côté syndicat, par « rien n’est définitif » on comprenait que toutes les mesures déjà annoncées sont confirmées. Voire pire : que d’autres pourraient s’y rajouter d’ici le 31 mai date d’un nouveau comité technique paritaire, décisionnel cette fois. « Concernant Gommersdorf, l’inspectrice ne s’est pas engagée à maintenir la classe mais juste à réexaminer la situation. Cela ne présage en rien d’une décision définitive positive», a indiqué hier Amaury Schiffly, délégué du SNUipp-FSU. « Et peut-être que d’ici là d’autres localités connaîtront des évolutions » ajoutait le syndicaliste pour qui le problème ne se limite pas au Haut-Rhin ou au Sundgau. « C’est la politique gouvernementale qui prévoit 16 000 suppressions de postes que nous contestons en premier. Les maires devraient demander des comptes à leurs parlementaires ». Issue favorable à Gommersdorf-Hagenbach et à Waldighoffen?

À l’inspection par « rien n’est définitif », on semblait vouloir dire « ayez confiance ». « Il y a treize propositions de fermetures » expliquait Fernand Vanobberghen, l’inspecteur d’, en insistant lourdement sur le terme « propositions ». « Les discussions vont se poursuivre jusqu’au 31 mai date du prochain comité technique paritaire » complétait l’inspecteur. Selon lui, une issue positive peut raisonnablement être envisagée à Gommersdorf-Hagenbach, les effectifs étant semble-t-il maintenant supérieurs à ceux qui avaient servi à l’élaboration des documents de travail. Autre bonne nouvelle, les ouvertures d’une classe bilingue dans le RPI de Traubach et d’une section bilingue à Dannemarie sont aussi confirmées. À Waldighoffen, la fermeture d’une classe monolingue devrait aussi être suspendue. Reste donc les points chauds: Elbach-Wolfersdorf, - ou encore Seppois-le-Haut où les mesures de restriction restent d’actualité. Seppois-le-Haut se fâche

Une situation très contrastée donc qui fait que chez les élus le « rien n’est définitif » commande surtout à un réflexe de prudence. « On ne baissera pas la garde, a prévenu hier Denis Nass maire de Gommersdorf, nous ne laisserons pas détruire notre école rurale qui est de qualité ».

Pour d’autres, plutôt discrets jusqu’à présent (ou peut-être un peu trop confiants), la réunion d’hier a sonné le glas de leurs espoirs. Patrick Mercier, maire de Seppois-le-Haut est de ceux-là. D’ailleurs les banderoles ont fleuri hier au village. Et une pétition circulait hier soir parmi les parents d’élèves. « On veut nous fermer une classe en élémentaire alors que nous avons 29 élèves et que l’an prochain et l’année suivante, un effectif similaire voir augmenté de trois ou quatre élèves est annoncé. Nous ne l’accepterons pas » grondait hier l’élu. Patrick Mercier s’apprêtait hier à prendre sa plume pour saisir les parlementaires sundgauviens. Un RPI à quatre avec Willer, Franken, et Hundsbach

Ailleurs, il semble qu’élus et inspection de l’Éducation nationale vont mettre à profit les deux petits mois qui les séparent de la décision définitive pour chercher des alternatives à la fermeture de classe pure et simple.

Fernand Vanobberghen a ainsi indiqué hier qu’une complète réorganisation des écoles pourrait intervenir à Willer, Franken, Hundsbach et Hausgauen. En clair, pour pallier une fermeture en monolingue à Franken, il s’agirait de ressusciter un projet déjà ancien à savoir la création d’un RPI entre ces quatre villages doublée d’une spécialisation de chaque site: maternelle et élémentaire bilingues sur Franken et Willer, maternelle et élémentaire monolingues à Hundsbach et Hausgauen. Un regroupement Elbach-Wolfersdorf-

Et puis surtout, du côté d’Elbach-Wolfersdorf les choses bougent à grande vitesse. Avec un effectif en chute de huit enfants, la fermeture semble inéluctable. « L’inspectrice Maryse Savouret me l’a dit au téléphone encore lundi soir », confirmait hier Emmanuel Schacherer, maire d’Elbach qui passée la contestation semblait hier avoir changé son fusil d’épaule. « Le regroupement avec Retzwiller devra se faire. Dès lors autant qu’il se fasse le plus vite possible » confiait l’élu qui ne désespérait pas de boucler ce projet pour la rentrée de septembre prochain. Aussi, dans cette perspective, hier soir, en mairie de Retzwiller, s’est tenue une réunion entre les élus de Retzwiller, Elbach, Wolfersdorf et les services de l’inspection de l’Éducation nationale d’Altkirch.

Julien Steinhauser