021 CINQUANTE - SEPTIÈME ANNÉE — N° 2915 Bureaux : Place de la Visitation Mardi 27 Janvier 1914

JOURNAL HESDOMADAlliE Politique, Littéraire et Artistique PARAISSANT LE MARDI

ABONNEMENTS : REDACTION ET ADMINISTRATION INSERTIONS : MONACO — FRANCE — AI GEBIE TUNISIE Place de la Visitation Réclames , 50 cent. la ligne ; Annonces , 115, cent. Un an , fr. ; Six mois, 6 fr. ; Trois mois, 3 fr. Il est rendu compte de tous les ouvrages français et étrangers Pour les autres insertions, on traite de gré à gré. Pour l'ÉTRANGER. les frais de poste en sus dont il est envoyé deux exemplaires au journal. Les Abonnements parten1, des 1er et 16 de chaque mois Les manuscrits non insérés seront rendus. S'adresser au Gérant, Place de la Visitation.

SOMMAIRE. par l'article précédent ont eu lieu conformément contenant les modifications apportées à la liste PARTIE OFFICIELLE : à la loi. électorale 1914-1915, sont déposes au Secrétariat Arrêté ministériel fixant l'indemnité à offrir pour l'acqui- de la Mairie. sition de la propriété Barriera, sise à Monte Carlo. Fait en l'Hôtel du Gouvernement, à Monaco, En conséquence, les demandes en inscriptions Arrêté ministériel désignant les Membres du Tribunal le 21 janvier 1914. d'expropriation en vue de la construction d'un square à ou en radiations doivent être formées, à peine de la Condamine, de la construction d'un jardin public Le Ministre d'Etat, déchéance, dans le délai de quinze jours à partir à t'Observatoire et de la rectification de la descente E. FLACH. Brimera. (Signé :) d'aujourd'hui. MAISON SOUVERAINE : Le Maire, BELLANDO. Don de S A. S. le Prince à l'occasion de la catastrophe Nous, Ministre d'Etat de la Principauté ; de Bon Voyage. Vu Notre Arrêté en date du 15 1912 ; COMMUNE DE LA CONDAMINE AVIS ET COMMUNIQUÉS : Avis de MM. les Maires des trois Communes de la Prin- Arrêtons : Avis cipauté au sujet de la révision des listes électorales. ARTICLE I er. — Sont désignés pour faire partie Conformément aux articles 13, 15, et 21 de Réunion du Comité Consultatif des Travaux Publice. du Tribunal d'Expropriation, en vue de la l'Ordonnance Souveraine en date du 7 Mai 1910, ECHOS ET NOUVELLES : 'réalisation des projets suivants : construction :le Maire de la Commune de la Condamine a l'hon- Escale du paquebot Adriatic. neur d'informer les électeurs que les tableaux, d'un square à la Condamine, construction d'un Etat des Condamnations prononcées par le Tribunal 'contenant les modifications apportées à la liste Correctionnel. jardin public à l'Observatoire, rectification de la ;électorale 1914-1915, sont déposés au Secrétariat LA VIE ARTISTIQUE : descente Barriera, MM. Franz Bulgheroni, de la Mairie. Représentations d'Opéra : Parsifal ; les Fêtes d'Hébé. ;Laurent Aureglia„ Victor Isnard. En conséquence, les demandes en inscriptions Concert Classique. ART. 2. — M. le Conseiller de Gouvernement ou en radiations doivent être tormées, à peine de Manifestation au théâtre de Monte Carlo en l'honneur de M. Léon Jehin. pour les Travaux Publics et Affaires diverses :déchéance, dans le délai de. quinze jours, , à partir est chargé de l'exécution du' 'présent arrêté. ;d'aujourd'hui. Le Maire, RAYMOND. Fait en l'Hôtel du Gouvernement, à Monaco, PARTIE OFFICIELLE 'le 21 janvier 1914. Le Ministre d'Etat, La prochaine réunion du Comité des Travaux ARRÊTÉS MINISTÉRIELS (Signé :) E. FLACH. Publics aura lieu le mardi 3 lévrier, à l'heure et au lieu accoutumés. Nous, Ministre d'Etat de la Principauté ; Vu l'Ordonnance Souveraine, du 21 avril 1911, MAISON SOUVERAINE sur l'expropriation pour cause d'utilité pu- ÉCHOS & NOUVELLES blique; Dès que Son Altesse Sérénissime a eu connais- DE LA PRINCIPAUTÉ Vu les Ordonnances Souveraines, des 13 juillet sance de la catastrophe de Bon Voyage, Elle a et 19 décembre 1913, déclarant d'utilité publique fait parvenir à M. le Maire de Roquebrune une Le paquebot Adriatic, de la White Star Line, les travaux prévus au projet, dressé par le Ser- somme de cinq cents francs destinée aux familles a mouillé, samedi matin, a 7 heures, dans •Ia,rade vice des Tra>vaux Publics, en date du ler juillet des victimes. de Monaco, d'où il est reparti le soir, a 11 heures, 1913, pour la modification du passage dénommé pour Gènes, Naples et Alexandrie. descente Barriera et • prononçant l'expropriation Ce superbe navire de 2501X1) tonnes, ayant à du terrain nécessaire pour l'exécution du projet; AVIS & COMMUNIQUES. bord 2.500 passagers, a débarqué sur le quai de Monaco 450 visiteurs. Attendu que, d'après l'article 10 de l'Ordon- COMMUNE DE MONACO La Compagnie a donné, en l'honneur des hautes nance Souveraine du 21 avril 1911, l'Admi- :personnalités de la Principauté, un déjeuner nistration est tenue de notifier aux propriétaires, Avis :auquel assistaient : S. Exc. le \,linistre d'État et' et tous autres intéressés, qui ont été désignés ou Conformément aux articles 13, 15 et 21 de M. Adam, son secrétaire particulier; M. de Cas.. sont intervenus dans le délai fixé par l'article 2 l'Ordonnance Souveraine en date du 7 mai 1910, tro, conseiller de Gouvernement pour les Travaux de la même Ordonnance, les sommes qu'elle le Maire de la Commune de Monaco a l'honneur Publics, et Mmede Castro; M. Marquet, président Mme offre pour indemnités : d'informer les électeurs que les tableaux, con- du Conseil National, et Marquet; M. le baron Arrêtons ce qui suit : tenant les modifications apportées à la liste de Rolland, premier président de la Cour d'Appel ; électorale 1914-1915, sont deposés au Secrétariat M. %guet, président du Tri bu nal, et Mare Huguet; ARTICLE I er. — La somme à offrir comme de 4a Mairie. M .'et Mme Martioy; M.'et Mme Maubert; M. et IvIm8 indemnité pour l'acquisition de la propriété En conséquence, les demandes en inscriptions :Fleury.; M. Sim, vice-consu l d'Angleterre; M.' lé ' Barriera, sise à Monte-Carlo, en nature de che- ou en radiations doivent être formées, à peine de :Consul des États Unis à Nice. min privé, d'une surface d'environ 82 mètres déchéance, dans le délai de quinze jours à partir Les honneurs du navire ont été faits par M. Mar- carrés, est fixée à quatre-vingt-deux francs (82). d'aujourd'hui. tins,di recteu r de la Compagnie à ; M. Crosse, ART. 2. — Cette somme sera offerte à M. Bar- Le Maire, CROVETTO. directeur de la Compagnie a Naples ; M. &hie. riera, propriétaire à Monte-Carlo, conformément fers, agent de la Compagnie>à Nice. à l'article 10 de l'Ordonnance Souveraine du COMMUNE DE MONTE-CARLO TRIBUNAL CORRECTIONNEL 21 avril 1911. Cette offre sera en outre publiée Avis . dans la commune de Monte-Carlo, affichée aux Conformément aux articles 13, 15 et 21 de . Dans son audience du 20 janvier 1914, le Tribu- lieux accoutumés et insérée au Journal officiel. l'Ordonnance Souveraine en date du 7 mai 1910, nal 'Correctionnel a prononcé les condamnations ART. 3. — M, le. Maire de Monte-Carlo certi- le Maire de la Commune de Monte-Carlo a'l'hôn-' suivantes: fiera que les pnlliçaiions et affiches prescrites neur d'informer lea électeurs que lea'tableaux, C: P.-J.-13., employé d'hôtel, né le 13 septembre 0 2 2

TOURNAL DE MONACO

1888, à Boissano (Italie), demeurant à Menton, croyant. Et l'impression est si vive, si profonde, qu'elle pables joies, Klingsor, à l'aide de maléfices et d'illusions, treize mois d'emprisonnement, pour vol simple ; subsiste longuement, délicieuse. L'esprit, tout imprégné en séduit plusieurs qu'il rend esclaves du péché. Amfor- de magnificence et de sainteté, ne peut se détourner du tas voulant en terminer avec Klingsor, s'arme de la M. D., charretier, né en mai r 891, à Carrù (Italie), Graal, donl l'éclat mystique rayonne, éblouissant, sur Sainte lance et marche droit au magicien. Mais, arrivé demeurant au Cap d'Ail (Alpes-Maritimes), huit le chef-d'oeuvre, pas plus que de ces filles-fleurs, si près du château magique, une femme, belle entre les jours d'emprisonnement, pour outrages à agent de charmantes en leur fluidité colorée et perverse, qui belles, l'enlace, l'enivre... La lance s'échappe de ses la force publique ; embaument le jardin de Klingsor... mains. Klingsor s'en empare, blesse Amfortas et se sauve emportant l'arme sacrée. Depuis, Amfortas en L. L., forgeron, né le 25 décembre 186o, à Luxem- L'action de Parsifal se résume en une seule phrase : Par la Compassion, un « simple » acquerra le K savoir » proie à la souffrance n'a plus une minute de repos. La bourg (Grand Duché), sans d6micile fixe, six jours et accomplira 1 oeuvre de rédemption. vue du Graal ranime sa douleur et rien n'égale l'horreur de prison, pour mendicité, et 5 francs d'amende, pour Constatons-le, les idées de renoncement, de sacrifice qu'il éprouve quand, indigne et maudit, il est obligé, ivresse manifeste ; et de rédemption se retrouvent dans la plupart des par devoir, d'acccornplir la sainte cérémonie. Une espé- S. A., employé au Tir aux pigeons de Monte Carlo, drames de Wagner, comme l'idée de la question inter- rance le soutient : il attend la venue du pur simple qui dite, symbole de la confiance nécessaire, condition et doit le délivrer de son tourment et remplir son office. né le 24 décembre 1888, à Monaco, y demeurant, gage de l'amour, apparaît pour la première fois dans Cette promesse lui a été solennellement faite un jour too francs d'amende (avec sursis) pour coups et les Fées et se développe a fec ampleur dans Lohengrin. qu'il priait avec ferveur devant l'autel. Amfortas attend blessures volontaires ; D'aiileurs, Wagner, qui était, on ne saurait trop le re- donc l'arrivée du pur simple lorsque le drame com- B. J.-P., hôtelier, né le 25 juin 1855, à Ordigan dire, un simple — ce mot pris dans sa signification la mence. (Le terme de « simple » doit être compris, ici, dans le sens accordé au mot e Nicelot » par les vieux (Hautes-Pyrénées), demeurant à Lourdes, 16 francs plus haute, — hanté par deux ou trois idées-mères, l'obsédant sans relâche, et qu'il ne cessait de tourner, poètes français du moyen-âge et dans la signification que d'amende, pour infraction à la législation sur les retourner et creuser, Wagner fut toute la vie attiré, l'on donne encore aujourd'hui dans quelques provinces voitures automobiles. hypnotisé par le symbole du Graal. au vocable st simple »). Dans Lohengrin, il décrit avec amour et une sorte Contrairement à Siegfried qui, lui, est un héros d'effroi mystique la beauté surhumaine du Mont-Salvat ; prenant une part directe aux péripéties essentielles de il s'en tient à une prestigieuse narration. Puis, sa formi- l'action de la Tétralogie, Parsifal l'este absolument LA VIE ARTISTIQUE dable besogne d'art étant achevée, au crépuscule glo- étranger aux aventures qui se déroulent dans le drame rieux d'une existence incroyablement remplie, alors suprême de Wagner. Témoin de ce qui se passe, il subit qu'il se juge digne de se risquer sur les terres du l'influence des faits; il n'aide pas à la création des REPRÉSENTATIONS D'OPÉRA royaume de Titurel et de pénétrer dans le sanctuaire situations, il en ressent le contre-coup, il en est impres- sionné; alors, l'émotion naît en lui; de simple qu'il était SOUS LE HAUT PATRONAGE DE des élus, qu'emplit la gémissante plainte du roi pêcheur, il compose Parsifal. Sûr de lui désormais, il célèbre il devient conscient et, sous l'empire du travail intérieur S. A. S. LE PRINCE DE MONACO grandiosement le saint mystère du Graal. Travaillé, qui, s'opère en lui, accomplit l'acte visible, finissant par polit suivi jour et nuit par le sentiment de l'absolue per- où Wotan commence, c'est-à-dire par l'action. Parsifal. fection, s'il estime n'avoir pas mis en complet relief Le premier éveil de la compassion se produit chez Ce qui constitue la violente originalité de Wagner et l'idée dont il est pénétré, Wagner reprend cette idée et Parsifal, lorsque Gournemans lui reproche d'avoir tué le le classe à part parmi les grands bienfaiteurs poétiques la traite à nouveau. Cygne en termes dignes d'un personnage du Ramayana de l'humanité, c'est qu'il est par excellence un génie Nous n'apprendrons à personne que, dans la pensée et lui montre l'oeil voilé de ténèbres de l'animal mourant. volontaire — si pareille expression peut être employée de Wagner, le Saint Graal n'est autre chose que le Tré- Le second éveil a lieu quand, assistant, dans le temple, et est susceptible d'être comprise Wagner ne s'est pas sor des Nibelung idéalisé « La recherche du Graal, à la célébration de l'office, il entend les cris de détresse contenté de donner l'essor à son imagination sans frein écrit Wagner, remplace maintenant la lutte pour l'or. » d'Amtortas, la voix d'outre-tombe de Titurel suppliant et de planer audacieusement et magnifiquement dans les Nul n'ignore qu'en travaillant à Tristan et Ysolde, qu'on ne le laisse pas mourir sans l'assistance du Sauveur immensités idéales : II s'est réalisé totalement en sa Wagner songea à faire surgir Parsifal, déguisé en péle- et constate de visu l'espèce d'abandon dans lequel est fierté d'indépendance. Parti des confins de l'italianisme, rin, devant Tristan, se tordant de douleur, râlant laissé le Graal. prisonnier des foi mules désuètes, il s'est évadé des geô- d'amour, sur son lit, au manoir de Karéol. Et, puisque Le troisième éveil, mais décisif cette fois, est déter- les, a libéré son esprit et, toujours portant sa croix de nous essayons d'indiquer les intimes liens qui unissent miné par le baiser que Kundry donne à Parsifal. misère et d'injustice, il a gravi, au milieu des injures Parsifal aux antres ouvrages de Wagner, il n'est pas Sous la chaleur de ce baiser, l'âme de Parsifal et des crachats, la montagne sainte où, en un temple indifférent de reproduire cette phrase du maître : « La s'éclaire; le simple, sorti de sa torpeur, comprend que voué a l'art, devait se célébrer le culte du beau sous les voix qui sort du tombemu de Titurel n'est autre que la c'est un pareil baiser qui fut cause du malheur d'Am- espèces de ses drames lyriques. Chateaubriand a écrit : voix de Wotan chez qui s'est brisée la volonté de vivre », fortas; le frisson de sensualité est pour lui, désormais, « Le génie est un christ; méconnu, persécuté, battu de dA faire observer que liundry, qui traverse les airs sur lié au souvenir de la blessure d'Amfortas; le désir verges, couronné d'épines, mis en croix pour et par les un coursier magique, est appelée Gundryggia, mot de furtif qui s'est abattu sur lui, tous les hommes en sont hommes, il meurt en leur laissant la lumière et ressus- l'invention de Wagner et qui signifie, paraît-il, Walky- victimes ; dans la plainte d'Amfortas, qui résonne à son cite adoré. » rie, de ne pas oublier que Klingsor, par le fait de la oreille, il perçoit la plainte du Sauveur, et, généralisant Wagner, nié, raillé, conspué, sifflé pendant des mutilation qu'il s'inflige, maudit l'amour comme Albe- sa sensation, grâce au savoir qui lui est venu, il entend années, est aujourd'hui adulé, flagorné de toutes les rich dans l'Or. du Rhin et, de rapprocher la Sainte lance, la plainte de la nature entière, en proie aux horrifiques façons. Les manoeuvres de la médiocrité ont pris fin et prisonnière de Klingsor et reconquise par Parsifal, de la mirages de l'illusion. le génie de l'auteur de Parsifal s'impose à tous en lance triomphante de Wotan, que le fils de Siegmund L'enfant simple et pur, qui vagabondait au hasard pleine souveraineté Malheur au téméraire qui se per- brise au 3e acte de Siegfried Enfin, il serait injuste de sans rien connaître de la vie, et qui tuait d'innocentes mettrait, actuellement, de ne point se pâmer en enten- ne pas signaler certains traits de ressemblance qui bêtes le fol qui, entré dans le temple du Graal, assiste dant seulement prononcer le nom, autrefois ridiculisé à rapprochent Hans Sachs de Parsifal. On le voit, dans aux cérémonies, sans y comprendre grand'chose, et se merci, de Richard Wagner. Ce pelé, ce galeux, serait le vaste cerveau de Wagner, tout se tenait, s'appelait, voit chassé brutalement, ce fol, après avoir combattu l'er- traîné sur la claie d'infamie et traité de jolie sorte par s'amalgamait, cédait à une règle mystérieuse de simpli- reur, repoussé la tentation, dissipé les prestiges, recon- tous les snobs du bel air musical qui se piquent de péné- fication, obéissait à une loi d'ensemble pour se fondre quis la lance sacrée et passé par les différentes phases trer les moindres intentions du poète musicien et de dans une harmonie générale. de l'évolutton intérieure qui le conduit de la simplicité saisir. en leur virdgineuse grandeur, les multiples aspects Dans Parsifal, il est question — comme dans les à la pleine conscience, par la compréhension de la pitié, de l'art Wagnerien. mystères du moyen-âge — de l'antagonisme existant de rentre en vainqueur dans le Temple où, ayant guéri La mode a pris sous sa protection les chefs-d'oeuvre du toute éternité entre le bien et le mal ; mais la trame ini- Amfortas, il assume la charge de la royauté et célèbre, Titan, la foule, comme toujours, obéit aux fantasques tiale s'y rehausse de beauté morale par la mise en oeuvre d'autorité, l'office du Graal. A la prière du Simple, ayant injonctions de la vogue et, maintenant, jusque dans les de sentiments purs synthétisés en des types d'une huma- acquis le savoir par compassion, le mystère du saint parties les plus reculées des univers connus, l'encens nité transcendantale. 'L'amour mortel est absent du Graal s'accomplit. Parsifal est bien l'élu qui apporte fume en l'honneur du Dieu-Wagner. drame ; tout y est sacrifié à l'amour divin. e la rédemption au rédempteur » et qui, saisissant le Vouloir parler, à présent, de Parsifal— que le Théâ Pour décoration : Un burg habité par les chevaliers sens éternel des choses, n'est plus le jouet d'aucune tre de Monte-Carlo vient de représenter avec un succès chargés de veiller sur le Graal : apparence extérieure En vérité, c'est un saint. triomphal — c'est, de gaîté de coeur, s'exposer à rabâ- Au bord lointain dont nul mortel n'approche Le personnage de Kundry, plus indiqué qu'expliqué, cher ce que livres, études, brochures, articles clamèrent Il est un burg qu'on nomme Montsalvat... en son dessin volontairement primaire, en sa dualité sur tous les tons. Il ne reste plus rien à dire sur et, non loin du burg, un jardin de perdition où s'épa- touffue de réalité et de rêve, déconcerte au premier Wagner et, en particulier, sur Parsifal. Ce miracle nouissent de séduisantes, radieuses et fraîches filles- abord On ne saisit pas, immédiatement, la signification d'art a tant fait couler d'encre, tant fait éclore de volu- fleurs, inventées par la magie, pour faire succomber de cet être symbolique et elliptique en qui se résument mes, tous plus documentés les uns que les autres, que la dans le péché les fidèles servants du Graal. les deux aspects de la femme. matière est. complètement épuisée. Montsalvat fut jadis édifié sur le sommet de l'une des Kundry, sous l'influence du sommeil, est soumise à Cependant, sans tomber dans les redites inévitables principales montagnes septentrionales de l'Espagne Visi- une puissance occulte qui la domine et paralyse sa et sans chercher à se donner des airs d'érudit à bon gothe, par le vaillant Titurel, à qui des anges, du volonté : elle est capable de toutes les méchantes actions compte, il est permis, ce semble, de confesser son Ciel, confièrent le vase d'émeraude ayant servi à Jésus de son sexe. Instrument clans les mains du magicien admiration pour le chef-d'oeuvre de pensée pure, le soir fameux de la Cène et, ensuite, à Joseph d'Arima- Klingsor — le mal — elle est l'éternelle damnée, la suprême expression d'un art supérieur, et de constiter, thie pour recueillir le sang du Sauveur sur le Golgotha. tentatrice impénitente que son charme rend si dange- en toute sincérité, qu'à l'audition, Parsifal vous prend, Ce vase auguste s'appelle le Graal. Et c'est pour garder reuse à la faiblesse des hommes. A l'état de veille, quand vous étreint, vous fait frissonner et pleurer exquise- la précieuse relique, ainsi que la lance dont se servit le sa responsabilité est complète, elle donne l'exemple de ment. soldat romain pour percer le flanc de Jésus, que Titurel tous les dévouements, n'a d'autre ambition que d'être La légende raconte qu'un jour, pendant une tempéte, bâtit Montsalvat. En ce lieu révéré, se célèbre la sainte utile et de servir, et elle meurt purifiée de tous les un hymne de Sophocle fut chanté et qu'à l'instant le cérémonie de la Consécration du Graal : Sous l'ardente crimes dont elle est irresponsable, dans la joie de con- calme se fit : Neptune et la mer écoutaient. Il ne serait action des prières du roi du Graal, le sang sacré bouil- naître l'éternelle vérité et d'avoir vu le triomphe de l'élu. pas surprenant qu'une page de Parsifal accomplit pareil lonne dans le vase et les chevaliers reçoivent la nourri- Ainsi, ce n'est que dans l'inconscience du sommeil, alors prodige. Parsifal est une réalisation de splendeur ture spirituelle et. corporelle du miracle. qu'elle ne peut se défendre contre les suggestions mau- sereine qui a la noble suavité et la grâce souveraine des Titurel, fatigué par les années, et ne se sentant plus dites, que le mal a prise sur la femme. Rarement poète grands ouvrages de l'antiquité. Il se dégage de cette en état de remplir ses fonctions de roi du Graal, cède fournit une explication plus indulgente et plus idéale des oeuvre, touchée du rayon sacré, une telle émotion que, son pouvoir à son fils, Amfortas. En ce temps, un certain inexplicables complications et contradictions dela nature dès les premières notes du prélude, on se sent envahi par Klingsor, furieux de n'avoir pu être admis au nombre féminine.... l'ineffable. Wagner, dans Parsifal, fait parvenir l'audi- des chevaliers du Graal. fait appel aux puissances de la Une oeuvre du genre de Parsifal ne se juge pas. ' teur à des altitudes inconnues et agrandit démesurément magie pour créer, en terre païenne, à proximité de comme un. opéra ordinaire, car, dans un semblable l'horizon de chacun.'Parsifal est l'oeuvre religieuse par Montsalvat, un jardin de délice, fleuri de beautés infer- ouvrage, on ne peu séparer le sujet de la musique. Si excellence. On entre au Théâtre athée, on en sort nales. Là, guettant les chevaliers et leur offrant de cou- la critique se contentait de n'examiner4ue ia musique, 023 JOURNAL DE MONACO 3

par exemple, elle commettrait la plus grave des fautes M. Kranich, le chef-machiniste sans pareil qui s'est bergères, etc. soupirer des ariettes ou battre des entre- contre l'esthétique du maître. surpassé en la circonstance. chats Avant tout et par-dessus tout. Wagner fut un poète Et, après avoir chaudement remercié M. Raoul Grins- Les Fêtes d'Hébé ravirent le public, Très curieuse- dramatique à qui la parole et le son étaient également bourg des saines et nobles émotions qu'il nous a procu- ment mises en scène par M. Gunsbourg, directeur ché- nécessaire à l'expression de sa conception d'art. Il n'y a rées, clamons hautement l'immense réussite de Parsifal. rissant Rameau d'une dilection spéciale, les Fêtes d'Hébé pas chez lui dualité de talent ; il n'est pas un grand poète Bravos et applaudissements sans fin saluèrent les trois bénéficièrent d'une décoration aussi pleine d'imprévu ot un grand musicien : il est uniquement un poéte- actes du chef-d'oeuvre. que de pittoresque : volcan en éruption glauques fonds musicien, possédant, deux modes d'expression indisso- de mer, palais d'invraisemblable architecture, toile lublement liés et formant les indispensables parties d'un Les Fêtes d'Hébé. d'araignée gigantesque. char de soleil éblouissant, etc. métne organisme. La poésie est l'élément mâle, la mu- Rameau, le plus grand musicien français du xvintse Toute une série de plantations et de couleurs d'une sique est l'élément féminin. Ces deux éléments se fondent siècle, jouit de la double gloire du Théoricien et du amusante bizarrerie, évoquant a l'esprit un monde d'im- l'un dans l'autre. Ceux qui considèrent Wagner seule- Compositeur. Après des études musicales aussi incom- possibilité et de chimère. ment comme un musicien de génie ne le comprennent et plètes qu'on pouvait les faire alors, Rameau voyagea eu L'interprétation vocale confiée à Mmes Gantier, Lilian ne le comprendront jamais. Italie où les airs des Scarlatti et des Lotti ne firent Grenville, Alexandrovitz, Raynal-Monti, Vasseur et à Gluck allia étonnamment le son et la parole ; Mozart, aucune impression sur Sa nature d'artiste vigoureu- MM. Journet, Maguenat, Gilly, Marvini, Ghastaud fut d'instinct, devina l'idée de Wagner. Mais Gluck et sement trempé ; puis, ayant tenu l'orgue dans diverses exempte de reproche. Wagner n'étaient que des musiciens, rien que des musi- villes de province (Dijon, Lille, Clermont-Ferrand), il Et la partie chorégraphique avec l'adorable char- ciens. On l'a dit et répété : « Pour Wagner la conception vint à Paris. La, Rameau publia son fameux Traité de meuse ailée qui a nom Zambelli, la gracieuse Mlle Ma- poétique est une et indivisible avec la conception musi- l'harmonie réduite à ses principes naturels, qui eut gliani et l'étonnant danseur Bolm, réunit l'unanimité cale, et paroles et musique jaillissent de la même source.« un retentissement énorme et souleva de féroces dis- des suffrages. De là vient que Wagner n'a jamais pu écrire de musi- cussions, et, invinciblement attiré vers le théâtre, Le public fit grande fête à M. Léon Jehin, qui dirigea que sûr un livret qui ne fut pas de sa façon. Preuve que commerça (1727) à écrire de la musique pour les baga- avec sa maîtrise coutumière le vaillant régiment d'ins- son inspiration musicale émanait toujours de l'inspira- telles d'un aimable débraillé que son ami Piron faisait trumentistes qu'il conduit à la victoire depuis tantôt tion poétique et ne pouvait en être séparée. jouer à la Foire Saint-Germain. A noter encore deux 25 ans. Quelques paroles émues, débitées par l'excellent Les lignes suivantes de Wagner ne laissent planer livres : Nouveau système de musique théorique et Dis- M. Chalmin, dirent à M. Jehin en quelle sincère et affec- aucune obscurité sur l'idée qui a présidé à l'élaboration sertation sur les différentes méthodes d'accompa- tueuse estime chacun le tient au Théâtre de Monte- du drame tel qu'il en rêva la formule : « Tout ce qui, gnement pour le clavecin et pour l'orgue. Enfin, par Carlo, où, par son dévouement, son solide savoir, son dans un sujet de drame, s'adresse à la raison seule, ne l'influence du fermier général la Popeliniere, Rameau amour de l'art et son respect de la pensée des maîtres, peut s'exprimer que par la parole ; mais, à mesure que obtint de Voltaire ie livret d'un opéra biblique : , il assure aux oeuvres lyriques de magistrales exécutions. le contenu émotionnel grandit, le besoin d'un autre mode oeuvre refusée par l'Académie royale de Musique, en Les Fêtes d'Hébé déchaînèrent l'enthousiasme des d'expression se fait sentir de plus en plus nettement, et dépit d'une brillante première audition chez la Pope- spectateurs. il arrive un moment où le langage de la musique est seul linière. Rameau (il avait 50 ans) ne se rebuta pas et ANDRÉ CORNIZAU. adéquat à ce qu'il s'agit d'exprimer. Ceci décide péremp- composa Hippolyte et Aricée (représenté le 'ler octobre toirement du genre de sujet accessible au poète-musicien, 1133). Cet ouvrage commença par dérouter le public ce sont les sujets d'un ordre purement humain et qu'il troublait dans ses habitudes les plus chères. Et, CONCERT CLASSIQUE débarassés de toute convention. » comme toujours, quand il s'agit d'une partition de sérieuse valeur, les prét endus gens d'esprit firent assaut Le concert commençait par l'ouverture des Noces de On ne saurait trop méditer ces lignes, si l'on veut Figaro, de Mozart, que l'orchestre détailla exquisement. savoir ce que Wagner entendait par « l'art de l'avenir » de niaiserie, tournant leur stupidité en couplets satiri- ques de ce goût : On eut ensuite une superbe exécution de la Sym- et se rendre un compte exact de la différence qui sépare phonie en Si bémol, de Beethoven, dont la première l'opéra ancien du drame Wagnerien ayant, comme le Si le difficile est le beau, C'est un grand homme que Rameau ; partie et le final respirent une gaîté franche et plaine drame antique, pour uniques modes d'expression : la Mais si le beau, par aventure, d'esprit. L'adagio est une page qui porte à la rêverie et poésie, la musique et le geste. N'était que la simple nature, à l'émotion. Ce qu'il faut à l'âme, par instant, c'est une Quel petit homme que Rameau Sans insister davantage sur ces questions quelque peu musique qui ne respire pas la combinaison, le calcul ou abstraites, nous dirons que Wagner est le géant créateur Mais le bon sens l'emporta sur la plaisanterie et l'opéra la science. On prend en dégoût les lieux communs et les d'un monde d'art. de suprême splendeur poétique, où des d'Hyppolyte et Aricée prit dans l'admiration des artistes formules banales, au bout de peu de temps. Le génie personnages d'humanité pure laissent à l'indéfini de la et du public la place qui appartient aux belles oeuvres seul, le génie vaste et multiforme a le don d'offrir des musique le soin d'exprimer l'infini de leurs sensations, Dès ce moment, la production de Rameau ne se ralentit créations fécondes, capables de réfléchir les impressions de leurs sentiments et de leurs pensées. pas. Au divertissement des Coursés de reine, succédè- avec sympathie, et plus spécialement dans les oeuvres Le concert, méconnaissant le fond même de l'idée de rent , opéra ballet, Castor et Pollux, d'un caractère lent, grave et mélodique. Tout le reste, Wagner, s'est emparé de nombre de pages musicales de tragédie lyrique, tes Fêtes d'Hébé, opéra ballet, Dar-. laborieux enfantement de l'art, quelquefois simple Parsifal qui n'ont leur pleine signification et leur réelle danus, tragédie-opéra, les Fêtes de Polymnie, le Tem- produit du talent, est inhabile à complaire définiti- valeur dart qu'à la représentation, alors qu'elles sont ple de la Gloire, les Fêtes de l'hymen et de l'amour, vement, môme lorsque l'exécution la plus parfaite l'en- préparées, annoncées, expliquées et magnifiées par les Zaïs, , Naïs, la Naissance d'Osiris, Ana- richit de toutes les séductions. En cette situation, un pages qui les procèdent et les suivent. Le concert a créon et . seal artiste, Beethoven, dans la musique pure, inépui- popularisé le second tableau du premier acte, et l'épi- Venu après Lulli, autrefois si vanté, Rameau, par sable créateur, qui a touché à tous les points du grand sode exquis des Filles-fleurs et le suave « enchante- ses écrits et par ses ouvrages de théâtre, profondément cercle des émotions, endort l'âme par ses chants. ment du Vendredi Saint ». Mais que sont ces pages modifié les conditions de l'art de la composition musicale C'est une figure colossale dont le reflet domine les assurément fort belles, si l'on considère la beauté française En dehors de la déclamation lyrique à laquelle extrémités du ténébreux labyrinthe musical ; harpe de l'ensemble, la sereine souveraineté de l'oeuvre dont il apportait des soins très part culiers, Rameau possédait sublime dont chaque corde résonne avec intensité à elles sont extraites ? au plus haut degré le sentiment dramatique,ne négligeant l'émission de chacune des sensations de l'âme ; coeur Parsifal est un chef-d'oeuvre qu'il faut entendre dans jamais de faire contribuer la symphonie orchestrale à sensible et passionné, qui a beaucoup souffert et a son intégralité pour en saisir la miraculeuse harmonie l'expression des situations et des scènes. Ne se conten- reproduit ainsi les sentiments de la souffrance, de la et en admirer la majestueuse et auguste sublimité. tant pas dé charmer l'oreille par la beauté de ses chants, tendresse et de la passion avec des accents que bien peu M. Raoul Gunsbourg n'ayant pu, l'an passé, faire il s'efforçait de ne pas s'écarter de la vérité expressive, peuvent atteindre. L'adagio que nous avons entendu en connaître Parsifal au public mondial qui fréquente le de frapper la note à l'effigie du mot et, comme devait est une preuve. On applaudit cette symphonie avec Théâtre de Oonte-Carlo, s'est fait un point d'honneur le dire Gluck beaucoup plus tard, dans l'épitre dédica- chaleur. d'ouvrir la présente saison lyrique avec l'ultime chef- toire d'Alceste : « cherchait à réduire la musique à sa Les fragments symphoniques du Songe d'une nuit d'oeuvre de Richard Wagner. véritable fonction, celle de seconder la pensée pour d'Été, de Mendelssohn, causent un vif plaisir. C'est fin, Ne ménageant ni son intelligence, ni sa peine, il a fortifier l'expression des sentiments et l'intérêt des délicat, scintillant et reposant à la fois. Tous les frag- réussi à donner de Parsifal une exécution parfaite. situations, sans interrompre l'action et la refroidir par ments ont été merveilleusement mis en lumière et c'est Artistes de grand choix, mise en scène extraordinai- dei ornements superflus. » avec un goût artistique très pur que les solistes, M. rement soignée, servant l'oeuvre et toujours dans le Rameau, dans Castor et Pollux,par exemple, a fourni Gabus sur la flûte et M. Vuillermoz sur le cor, ont su sens wagt ►erien, décors féeriques et vraiment dignes l'inoubliable spécimen d'un ouvrage où les plus précieu- conquérir tous les suffrages. du décorateur émérite qu'est M. Visconti, costumes ses qualités françaises se révèlent de manière éclatante. Avec les Murmures de la Forêt, de Wagner, on eut heureusement choisis, choeurs sans reproche, orchestre La musique des Fêtes d'Hébé, opéra-ballet en 3 en- encore une page géniale qui rehaussait le grand intérêt impeccable, rien n'a manqué à cette noble fête de l'art. trées et un prologue, représenté, une seule fois, à l'Aca- du concert. Comme d'habitude on acclama l'exécution Le temps nous fait défaut pour parler comme il démie royale, le 21 mai 1739, possède le charme qui de cette oeuvre si prenante et si descriptive, que l'on ne conviendrait de M. Rousselière, impeessionnant Par- s'attache aux choses anciennes. Elle est d'une grâce peut qu'admirer. sifal, pouvant défier toute rivalité, de M. Journet, aussi exquise en ses inflexions multiples et discrètes et la Une Valse Caprice, de Rubinstein, terminait le con- remarquable chanteur que bon comédien, de M. Ma- caresse mélodique n'y est obtenue en nul endroit cert; elle fut interprétée avec une rare verve et clôtura guenat, baryton à la voix franche et de soli de métal, au détriment de la justesse de l'expression. Les instru- brillamment un concert particulièrement remarquable. de M. Bourbon, si richement doté SOUS le rapport de ments à vent, serrés autour du quatuor, qui les l'organe, de Mme Litvinne, chanteuse wagnerienne dont domine et leur impose sa loi, ne se permettent aucun l'éloge n'est plus à faire, de Mlle Lormont, cantatrice éd'art inconsidéré. Si la situation l'exige et s'im- Au cours de la représentation de samedi dernier, de mérite qui prête une grâce charmante au personnage prègne d'héroïsme, comme dans l'acte de Tyrtée, Ra- une belle manifestation a eu lieu en l'honneur de qu'elle interprète, de Mlles Gilson, Malraison et Rozann, meau n'hésite pas à recourir à la fanfare des cuivres ; M. Léon Jehin, l'éminent musicien qui dirige trois filles-fleurs souriantes et bien chantantes, de Miles par contre, s'il n'a pas à imprimer à sa musique une depuis 25 ans l'orchestre de Monte-Carlo. Vasseur, Alex, Rainaldi, Carton et de MM. Delmas, allure martiale, il laisse sommeiller les trompettes, se C'est en effet le jeudi to janvier 1889 que M. Jehin Borno, Gasthau, Sorret et Etex. contentant des violons, des flûtes et du basson dont il monta pour la première fois au pupitre, pour Mais il est un artiste auquel nous ne saurions trop fait un emploi fréquent, souvent innattendu. conduire Mireille. Dès ce premier soir il s'imposa tresser de couronne : c'est M. Léon Jehin. Dans L'opéra-ballet est un "genre fort abandonné de nos à l'admiration des connaisseurs. un ouvrage comme Parsifal, l'orchestre occupe une jours. Auber, dans le Dieu et la bayadère, s'y est M. Léon Jehin est né à Spa, le t7 juillet 1853. place si prépondérante que le rôle du chef d'orchestre essayé avec succès ; mais, depuis, il n'en est plus guère Fils d'Antoine Jehin, qui fut directeur de PÉcole prend une importance énorme. M. Léon Jehin a rempli question. A l'époque de Rameau, l'opéra-ballet était en de Musique de cette ville, il fit ses études à Liège, sbn lourd et difficile emploi avec une conscience, une faveur. On aimait les pièces allégoriques (nous disons sous la direction du violoniste Léonard, puis au stireté, une souplesse de talent, une entente de la musi- symboliques, aujourd'hui) où le ballet se mêlait au chant, Conservatoire de Bruxelles, avec les professeurs. que de Wagner et une autorité dont on ne saura jamais où le spectacle occupait une place d'une importance Vieuxtemps, Wieniawski, Kufferath, et Gevaert. assez féliciter ce maître chef d'orchestre. Rendons aux capitale. On prenait un plaisir extrême à voir des déesses, (1868-1874). musiciens qui composent l'orchestre du Théâtre de en rupture d'Olympe, des personnages de la légende et Lauréat des classes de violon, d'harmonie,. de Monte-Carlo, l'hommage qui leur est dû ; félicitons de l'histoire, dés génies et des "animaux, des rois et des contrepoint et de fugue, il devint professeur d'har- 0 2 4

li JOURNAL DE MONACO

monie, puis professeur d'ensemble instrumental au • Etude de Me Lucien LE BOUCHER, Société Anonyme du Mont-de-Piété de Monaco Conservatoire de Bruxelles (1874-1888). docteur en droit, notaire, De 1882 à 1888, il occupa, en outre, les fonctions 41, rue Grimaldi, Monaco. de chef d'orchestre du Théâtre de la Monnaie et A VIS des Concerts de l'Association des Artistes Musiciens CESSION DE FONDS DE COMMERCE .Messieurs les Actionnaires de la Société Anonyme du bruxellois et du Vaux-Hall. ( Deuxième insertion) Mont-de-Piété de Monaco sont convoquéS en Assemblée Nommé en 1888 premier chef d'orchestre de générale ordinaire le samedi 21 février 1914, à dix heures. l'Opéra de Monte-Carlo, puis, en 1894, de nos Suivant contrat reçu par Me Lucien Le Boucher, et demie du matin, au Siège social, 15, avenue des Fleurs, Concerts Classiques de Musique ancienne et mo- docteur en droit, notaire a Monaco, le 13 janvier 1914, à Monte Carlo. derne, M. Léon Jehin n'a cessé d'occuper ces hautes Mn" PHILIPPINE MILLO, commerçante, veuve de M. ORDRE DU JOUR : et délicates fonctions, y faisant, en toutes circons- JOSEPH MITIO, demeurant à la Condamine,'rue Grimaldi, Rapport du Conseil d'Administration. tances, oeuvre d'artiste. .no 36,' Rapport des Commissaires. M. Léon Jehin a dirigé avec une incontestable A Vendu à M. GUSTAVE DEPO, cuisinier, demeurant Bilan ; Approbation des comptes s'il y a lieu et décharge à Nice, à qui de droit. maîtrise l'exécution des oeuvres des compositeurs Fixation du dividende. les plus remarquables de toutes les Écoles, et Le fonds de commerce de Légumes et Primeurs en gros qu'elle exploitait au Marché dela Condarnine. Renouvellement du Conseil d'Administration. notamment : la Tétralogie, Tristan et lseult et Nomination des Commissaires et fixation de leur rétri- Parsifal de Richard Wagner ; Hulda et Ghiselle Avis est donné aux créanciers de Mme Philippine Millo, bution. de César Franck ; de s'il en existe, d'avoir à former opposition sur le prix de Tirage au sort de quatre-vingts obligations. Berlioz ; L'Ancêtre, Hélène et Déjanire de Saint- la vente.' avant l'expiration d'un délai de dix jours à compter de la date de la présente insertion, au domicile L'Assemblée générale se compose des Actionnaires pro- Saéns ; Le Jongleur de Notre Dame, Thérèse, priétaires de vingt-cinq actions. Les actions ou certificats Chérubin, Roma, Don Quichotte de Massenet ; L'An à cet effet élu à Monaco. en l'étude de Me Le Boucher, de dépôt dans les Caisses publiques ou dans les Banques Mil de Pierné ; Théodqra de Xavier Leroux ; notaire, sous peine de ne pouvoir critiquer le paiement agréées par le Conseil d'Administration devront être remis, Le Vieil Aigle, Ivan le Terrible, Venise, les oeuvres effectué en dehors d'eux. au Siège social, huit jours au moins avant l'Assemblée. applaudies de M. Raoul Gunsbourg à qui le lie une Monaco, le 27 janvier 1914. L. LE BOUCHER. longue et sincère amitié. ..■11111111■1•11■11111.11■11■1•V aleaMIMM« Un des titres les plus éminents de M. Léon Jehin SOCIÉTÉ Etude de Me Lucien La BOUCHER, à la reconnaissance des musiciens est le dévelop- de la Brasserie et des Établisse,ments Frigorifiques pement qu'il a donné aux Concerts Classiques, docteur en droit, notaire, 41, rue Grimaldi, Monaco. DE MONACO devenus, grâce à lui, une des manifestations les plus Société Anonyme Monégasque au Capital de 1.100.000 francs. hautes de l'art musical. Nombreux sont les com- CESSION DE FONDS DE COMMERCE positeurs et les exécutants qui lui doivent d'avoir (Deuxième insertion) pu se faire entendre dans ces solennités et se faire Avis connaître du public. Suivant contrat reçu par Me Lucien Le Boucher, Messieurs les actionnaires de la Société Nouvelle de Comme compositeur, M. Léon Jehin s'est produit docteur en droit, notaire à Monaco, le seize janvier 1914, la Brasserie et des Établissements Frigorifiques de avec grand succès. On a de lui : Lison, ballet sur M. RANIERE-JOSEPH VANNUCCI, boucher, demeurant Monaco sont convoqués en Assemblée générale ordi- un scénario de Natta, représenté à Lyon et à Aix- à la Condamine, boulevard de l'Observatoire, maison naire, le samedi 21 février 1914, à quinze heures, au les- Bains ; Marche Jubilaire, Amoroso et Suite Del Corso, siège social, avenue de Fontvieille, avec l'ordre du jour pour orchestre ; Caprice, valse ; Scherietto sym- A. vendu à M. CELSO-FRANCESCO ZUCCEI, boucher, suivant : phonique ; • Romance, pour violon et orchestre ; demeurant à la Condamine, boulevard de l'Observatoire, ORDRE DU JOUR : Scènes d'Esther, pour soli et choeurs ; Etoile du maison Del Corso, 10 Lecture du Soir, choeur à voix d'hommes ;• Le Retour du rapport du Conseil d'Administration sur Le fonds de commerce de Boucherie que M. Vannucci l'exercice 1913 Prisonnier, ballade ; Hymne à la Charité, pour exploitait et faisait valoir à la Condamine, boulevard de 20 Lecture du rapport des Commissaires des comptes ; soli et choeurs ,• O Salutaris, pour mezzo soprano l'Observatoire, maison Del Corso. et orgue ; Le Secret, La Harpe cachée, L'Adieu, 30 Approbation. s'il y a lieu, des comptes de l'exercice Avis ,est donné aux créanciers de M. Vannucci, s'il en 1913 et quitus à qui rte droit ; Aubade, mélodies. existe. d'avoir à former opposition sur le prix de la vente M Léon Jehin qui, ainsi qu'on le sait, est natu- 40 Fixation du dividende ; avant l'expiration d'un délai de dix jours à compter de 50 Tirage au sort de vingt-cinq obligations à amortir ralisé français depuis longtemps, est officier de de la date de la présente insertion, au domicile à cet l'Ordre de Saint-Charles, officier de l'Instruction le ler septembre 1914 ; effet élu à Monaco, en l'étude de Me Le Boucher, notaire, 60 Nomination de trois Commissaires des comptes Publique et décoré de nombreux Ordres étrangers. sous peine de ne pouvoir critiquer le paiement effectué Il convient d'associer au nom de M. Léon Jehin pour l'exercice 1914. en dehors d'eux. Le Conseil d'Administration. celui de Mme Blanche Deschamps-Jehin qui est Monaco, le 27 janvier 1914. L. LE BOUCHER. la noble compagne de sa belle vie d'artiste. Mme 11.11■1•11•11.MIIIMIMIMIIMO Deschamps-Jehin, dont la carrière artistique fut splendide, créa brillamment d'importants rôles à Étude de Me GABRIEL VIALON, huissier, la Monnaie de Bruxelles, à l'Opéra-Comique et à 7, place d'Armes, Monaco. AMEUBLEMENTS & TENTURES l'Opéra de Paris ; à l'Opéra de Monte-Carlo. Elle est actuellement un des plus éminents pro- VENTE SUR SAISIE EUGÈNE VÉRAN fesseurs de chant dé la Côte d'Azur. MAISON FONDÉE EN 1888 Le mardi trois février 1914, à deux heures du soir, dans un magasin sis à Monte Carlo. pont La Rousse, INSTITUT CIVIL ET COMMERCIAL maison Maroeco, il sera procédé à la vente aux enchères Villa des Gorets, Boulevard de l'Ouest Cil. 13 PASsERON, propriétaire. publiques de quelques objets de plomberie tels que MONACO (CONDAMINE) 20, rue Caroline, Co .dainine — Téléphène 4-78 cuvettes émaillées, robinets cuivre, globes, abat-jour, tuyaux, etc. INSIPA z.r-ATioNs A. FORFAIT CESSIteL DE FONDS DE COMMERCE Au comptant ; 5 p. ato en sus pour frais d'enchères. (Preniière insertion,) Réparations de Meubles L'Huissier, G. VIALON. EtotTes — Laines — Crins animal et végétal— Duvets décembre 1913, enre- >En vertu d'un acte en date du 10 PRIX MODÉRÉS giSÈré, Mlle ROSE-MARCELINE CAMÉRA, demeurant à Monaco, MONT-DE-PIÉTÉ DE MONACO a vendu à CORRADI BARTHÉLEMY, garçon de restaurant, de- VENT ES Ii 11 Mi ET 1 Mi meurant à Monaco, DES Le fonds de commerce de Vins, Liqueurs, Buvette et L'Administration du Mont - de - Piété a Restaurant, qu'elle exploitait à la Coudarnine, boulevard l'honneur OPPOSITIONS SUR LES TURES AU. PORTEUR Charles III, tio 5. d'informer le public qu'il sera procédé, Les créaàciers de Mlle Caméra, s'il en existe, sont invi- le mercredi 4 .Février 1914, tés à faire opposition sur le prix de vente; dans les délais Titres fraepés d'opposition.. de 9 heures du matin, à midi, et de 14 heures à 16 heures, imposés par la loi,' entre les mains du soussigné, à peine. Exploit de M° Blanchy, huissier à Monaco, do 27 février 1913. d'ét forclos. dans la salle des ventes du Mont-de-Piété, 15, avenue lUn Cinquieme d'Action,de la Société. Anonyme des Bains de Mer Monaco, le 2.7 janvier 1914. C. B. PASSERON, des Fleurs; Monte Carlo, à la vente aux enchères et du Cercle, des Etrangers de. Monaco, portant le le 8251. - publiques des nantissements déposés pendant le mois Exploit de M^ Vialon, huissier à Monaco, du 6 août 1913. Un Cinquieme d'Action de la Société Anonyme des Bains de Mer Etude de Me Lucien LE BOUCHER, de décembre 1912, non dégagés ou renouvelés, provenant des reconnaissances : n° 10.536 au no 11.604 et du et'du Cercle des Etrangers de Monaco, portant le n* 026.473`. docteur en droit, notaire, Exploit de M Vialon, huissier à Monaco, du 23 septembre 41, rue Grimaldi, Monaco. no 51.028 au no 51.134, consistant eu : bijoux, brillants, -1913. Un Cinq ,,ieme d'Action de la Société Anonyme des Baks perles, pierres précieuses, montres, argenterie, objets ,de ,Mer et du Cerelc des Etsangers de Monaco, portant le (Deuxième insertion) d'art; fourrures, dentelles, vêtements, meubles et objets ne 48.495- divers. Exploit de Nr Blanchy, huissier à Monaco, du 16 octobre 1913. Lucien Le Boucher, notaire 'Six Obligatichs de la Société Anonyme des Bains de Mer et du Suivant acte reçu par Me NOTA. — Le Mont-de-Piété de Monaco reçoit des à MOnaco, le 12 janvier 1914, 'Cercle des Etrangers de Monaco, portant les n 131.851 à M. ANDRÉ' BOTTET. propriétaire, directeur du Garage de fonds productifs d'intérêts :. 3 I% pour trois mois.,. 4 31.855 inclus n 12.425 , de' Paris, demeurant, à Monte Carlo..acédé 3' 1/2 %-pour six mors ; 4 % pour l'année. Ma.iiilev-ées d'opposition.. N. M. STEFANO CH1ZZOLA, commerçant, demeurant à Monte Carlo, Exploit de M• 81anchy, huissier à Monaco, du 28 février 1913. Le bénéfice de deux baux relatifs à des locaux où sont. AVI$ Sil Obligations de la Société de l'Hôtel de Paria de• Monte Ga,rio, exploités deux garages d'automobiles ;_ avec tous_ drdits et portant les" n°1 31.06; 31.07, 3106, 31.0,, 3140, ,314.1, obligations attelles à ces locations et le matériel existant M. TRUCCHL LAURENT informe son honorable clien- 4 Witres frappés de déchéance. dans ces locaux. tèle qu'à Partir de ce jour M. GAZZANO PIERRE, ne' fait ' ' ' Avis est donné aux créanciers de M. Bottet, s'il en existe, d'avoir 'à former opposition datià titi dülel de'dix jours Nat plus partie de l'association Truçohi et Gazzano et qu'Il Néant. entrefer' d'aujourd'hui, au domicile élus en t'étede:de MF est,seirl successeur. bloniches;'notaire à' Monaco,.saus peine de nepouvoir M. Gazzano Pierre n'a,plus pouvoir pour encaisser au critiquer le paiement effectué en dehors d'eux. L'Administratezir-.0értoit : L. AuRE.GLIA, nom dei la (lite entreprise trei peinture, et n'est erePley6 Monéco,: le 27 janvier 1914. L. LE BOUCHER. d'Ani la maison qu'en qtialité de cOntremoltre. iniprimerie de Moneco, 1913.