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2 800 personnes ont été piquées

Le scorpion tue encore à El-Oued

La wilaya d'El-Oued a enregistré depuis le début de cette année environ 2 800 personnes piquées par le scorpion dont 4 enfants décédés en ce mois de juillet.

Selon des sources médicales, le nombre de piqûres ne cesse d'augmenter, notamment durant ces temps de grande canicule où plusieurs conditions favorisent la prolifération des scorpions qui sortent de leurs îlots durant la nuit pour aller à la recherche de la fraîcheur. Le manque d'éclairage public, les décharges sauvages et les ordures, des chantiers de constructions à l’abandon, les exploitations agricoles qui ne sont pas éloignées des agglomérations ainsi que le gel des opérations de collecte de scorpions, constituent les principaux facteurs de propagation et de multiplication de ce bestiole. Ce qui a aggravé davantage la situation dans la région, précisent les mêmes sources, c’est le manque flagrant du sérum antiscorpionique au niveau de certains centres de santé surtout dans les localités enclavées et lointaines. Pas plus tard qu’avant hier, une femme âgée de 60 ans, habitant le quartier du 1er-Novembre dans la localité , est décédée suite à une envenimation d’un scorpion après avoir passé 2 jours à l’hôpital. Une fillette de 14 ans est, également, décédée lundi suite à l'absence de cette substance vitale indisponible depuis deux années dans la salle de soins de la localité frontalière de vers laquelle la victime a été évacuée par ses parents. Transportée au centre de santé le plus proche dans la localité de à près de 70 km dans la wilaya de Tébessa, la malheureuse n’a pu résister au venin. Elle rendra l'âme en cours de route après une nouvelle évacuation vers l’hôpital de Bir-Atter toujours dans la même wilaya. C’est le 3e cas de décès d’envenimement scorpionique enregistré durant ce mois qui tire à sa fin après les deux cas de décès signalés dans les localités de et de où une fillette de 7 ans et un enfant de 12 ans étaient décédés. Selon les mêmes sources, le scorpion sévit même dans le chef-lieu de wilaya. Rappelons que durant le mois de mars dernier, les agents de maintenance de l'OPGI ont pu collecter et supprimer plusieurs dizaines de scorpions au niveau des cités dites modernes de Nadour, de 8-Mai ainsi que celles des 400 et des 300-Logements, sans parler des anciens quartiers populaires de la ville où chaque jour les citoyens recourent à des moyens obsolètes pour lutter contre ces bestioles dangereux, et ce, après qu'ils eurent remarqué la démission totale des collectivités locales et des services de la santé et de la prévention. Ce qui contraint les populations à recourir à des moyens archaïques de lutte contre le scorpion. Les habitations, notamment dans les zones rurales et les quartiers d'anciennes habitations, utilisent l'humidification très restreinte d'une petite place isolée à l'intérieur de la maison. Le truc consiste à tremper un morceau de tissu dans l'eau, puis on le met à même le sol. Les scorpions cachés durant la journée dans leurs îlots de l'habitation ou qui pourraient y entrer depuis les rues, sont attirés vers la fraîcheur émanant du tissu humide et y restent jusqu'au matin. Ainsi, les scorpions sont collectés et tués. D'autres familles creusent de petits trous dans le sol justement près des murs et y placent des boîtes vides de tomates ou autres boîtes semblables avec une quantité suffisante d'eau. Quand le scorpion pullule à côté des murs, il tombe dans cette “souricière”. Noyé dans l'eau, il ne peut jamais en sortir et la famille le tue par la suite. Certains citoyens élèvent des hérissons pour lutter contre le scorpion. Durant les années précédentes, la prolifération du scorpion et ses piqûres étaient délimitées aux quelques localités lointaines et rurales, à savoir Reguiba, Hassi-Khelifa, , Debila, Ben Guecha, Magrane, Mih- Ouensa et autres villages éparpillés ici et là. Mais maintenant les scorpions prolifèrent dans les quatre coins de la région. Sur la quinzaine d’espèces, deux types sont connus comme étant dangereux, à savoir l’Androctonus Australis et le Buthus Occitanus. Des citoyens ont témoigné qu'il y a un manque flagrant de campagnes de sensibilisation et de lutte antiscorpionique qui devraient être lancées par les services de santé et de prévention ainsi que le manque d’équipements, de médicaments, de vaccins pour enfants et surtout l'absence totale de sérum antiscorpionique dans plusieurs centres de santé et salles de soins. Et d'ajouter que même la collecte saisonnière des scorpions menée par des citoyens et des associations activant dans le ramassage de ce bestiole au profit de l'Institut pasteur a été gelée suite à l'arrêt des subventions et des problèmes bureaucratiques.