Le risque mouvement de terrain

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GENERALITES

G.1- QU’EST-CE QU’UN MOUVEMENT DE TERRAIN ?

Les mouvements de terrain sont les manifestations du déplacement gravitaire de masses de terrain déstabilisées sous l'effet de sollicitations naturelles (fonte des neiges, pluviométrie anormalement forte, séisme, etc.) ou anthropiques (terrassement, vibration, déboisement, exploitation de matériaux ou de nappes aquifères, etc.).

Ils recouvrent des formes très diverses qui résultent de la multiplicité des mécanismes initiateurs (érosion, dissolution, déformation et rupture sous charge statique ou dynamique), eux-mêmes liés à la complexité des comportements géotechniques des matériaux sollicités et des conditions de gisement (structure géologique, géométrie des réseaux de fractures, caractéristiques des nappes aquifères, etc.).

Les volumes mis en jeu peuvent être compris entre quelques mètres cubes et quelques millions de mètres cubes. Les déplacements peuvent être lents (quelques millimètres par an) ou très rapides (quelques centaines de mètres par jour).

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G.2 - COMMENT SE MANIFESTE -T-IL ?

Selon la vitesse de déplacement, deux ensembles peuvent être distingués :

Les mouvements lents, pour lesquels la déformation est progressive et peut être accompagnée de rupture mais en principe d'aucune accélération

Glissement de terrain brutale : © Image MEDDTL - les affaissements consécutifs à l'évolution de cavités souterraines naturelles ou artificielles (carrières ou mines) sans mise à jour de vide en surface, évolution amortie par le comportement souple des terrains de couverture ; - les tassements par consolidation de certains terrains compressibles (argiles, vases, tourbes) ; - le fluage de matériaux plastiques sur faible pente ; - les glissements, qui correspondent au déplacement en masse, le long Retrait gonflement des sols argileux © Image MEDDTL d'une surface de rupture plane, courbe ou complexe, de sols cohérents (marnes et argiles) ; - le retrait ou le gonflement de certains matériaux argileux en fonction de leur teneur en eau.

Les mouvements rapides qui peuvent être scindés en deux groupes, selon le mode de propagation des matériaux, en masse, ou à l'état remanié.

Le premier groupe comprend : - les effondrements, qui résultent de la rupture brutale de voûtes de cavités souterraines naturelles ou artificielles, sans atténuation par les terrains de surface ; Effondrement de terrain © Image MEDDTL les chutes de pierres ou de blocs provenant de l'évolution mécanique de - falaises ou d'escarpements rocheux très fracturés ;

- les éboulements ou écroulements de pans de falaises ou d'escarpements rocheux selon les plans de discontinuité préexistants ; - certains glissements rocheux.

Le second groupe comprend : - les laves torrentielles, qui résultent du transport de matériaux en coulées visqueuses ou fluides dans le lit de torrents de montagne ; - les coulées boueuses, qui proviennent généralement de l'évolution du front des glissements. Leur mode de propagation est intermédiaire entre le déplacement en masse et le transport fluide ou visqueux.

Eboulements, écroulements, chutes de blocs © Image MEDDTL

G.3 - CAUSES DES MOUVEMENTS DE TERRAIN ?

L’analyse des mouvements de terrain permet de mettre en évidence

certaines conditions de site favorables à l’apparition de tel ou tel

phénomène d’instabilité. On peut classer ces facteurs d’instabilités en deux

catégories :

les facteurs permanents : ou très lentement variables, caractérisant la prédisposition d’un site aux instabilités (relief, nature géologique …) ;

les facteurs variables dans le temps (séismes, modifications anthropiques), pouvant jouer le rôle de déclencheur des mouvements.

La présence d’eau dans les sols est, par elle-même, un facteur d’instabilité.

En général sa présence est permanente dans les formations sujettes aux

mouvements de terrain. Par contre sa quantité dans les formations varie en

fonction du climat et cette variation constitue un facteur déclenchant.

Facteurs permanents ou très lentement variables (de prédisposition) Les principaux facteurs permanents (inhérents au milieu) sont : - la pesanteur qui constitue le moteur essentiel des mouvements de terrain qualifiés souvent d’ailleurs de « mouvements gravitaires » ; - l’eau : qui joue plusieurs rôles et dont l’action affecte de manière variable

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 72 le comportement des terrains soumis à son action ; - la géologie des terrains : la nature (rocher, argiles …) et l’agencement des terrains (dépôts successifs des couches géologiques, failles, fractures) conditionnent la prédisposition à l’apparition de mouvements de terrain ;

la présence de cavités souterraines : d’origine anthropique (ou naturelle) - conditionne en grande partie tous les phénomènes d’affaissement /

effondrement ;

- la morphologie des terrains conditionne en grande partie l’apparition de mouvements de terrain (hors retrait-gonflement des sols argileux) puisque la pente régit directement l’équilibre des efforts mécaniques (moteurs et résistants) ; - le couvert végétal : la présence de couverture végétale peut assurer un rôle de protection contre les mouvements ou au contraire contribuent à leur possible apparition ;

Facteurs variables dans le temps (de déclenchement) Ces principaux facteurs variables dans le temps déclenchent l’instabilité ou provoquent une accélération marquée des mouvements conduisant à la rupture. On distingue :

- les précipitations : de nombreux évènements se produisent suite à des épisodes pluvieux intenses ou suite à des périodes humides ; - les séismes : responsables potentiels du déclenchement de glissements, éboulements ou effondrements de terrains, par sollicitation dynamique des terrains ; - l’action humaine : peut être considérée comme un des facteurs principaux de déclenchement des phénomènes d’instabilités quels qu’ils soient : travaux de terrassement, présence d’excavations souterraines anthropiques (carrières, mines), fuite des réseaux, rejets d’eaux, pompages…, ébranlements provoqués par les tirs de mines ;

- autres facteurs , pouvant favoriser plus indirectement les instabilités des

terrains : incendies, ou déboisement, et plus marginalement le fouissement

d’animaux par exemple.

G.4 - LES CONSEQUENCES SUR LES BIENS ET L’ENVIRONNEMENT

Les grands mouvements de terrain étant souvent peu rapides, les victimes

sont, fort heureusement, peu nombreuses. En revanche, ces phénomènes

sont souvent très destructeurs, car les aménagements humains y sont très

sensibles et les dommages aux biens sont considérables et souvent

irréversibles.

Les bâtiments, s'ils peuvent résister à de petits déplacements, subissent une

fissuration intense en cas de déplacement de quelques centimètres

seulement. Les désordres peuvent rapidement être tels que la sécurité des

occupants ne peut plus être garantie et que la démolition reste la seule

solution.

Les mouvements de terrain rapides et discontinus (effondrement de cavités

souterraines, écroulement et chutes de blocs, coulées boueuses), par leur

caractère soudain, augmentent la vulnérabilité des personnes. Ces

mouvements de terrain ont des conséquences sur les infrastructures

(bâtiments, voies de communication …) allant de la dégradation à la ruine

totale et induisant par conséquent des pertes qualifiées de « fonctionnelles »

(coupures de route par exemple) ; ils peuvent dans certains cas extrêmes

entraîner des pollutions induites lorsqu’ils concernent une usine chimique, une

station d’épuration…

Les éboulements en grande masse (écroulements) peuvent dans le pire des

cas entraîner un remodelage des paysages, avec par exemple l’obstruction

d’une vallée par les matériaux déplacés engendrant la création d’une

retenue d’eau pouvant rompre brusquement et entraîner une vague

déferlante dans la vallée.

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G.5 - POUR EN SAVOIR PLUS

Pour en savoir plus sur le risque mouvement de terrain, consultez les sites du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie (MEDDE) :

Le risque de mouvements de terrain :

http://www.risquesmajeurs.fr/le-risque-mouvements-de-terrain http://www.risquesmajeurs.fr/sites/www.risquesmajeurs.fr/files/Biblio- SRNH-092010_V2_0.pdf

Ma commune face au risque : http://macommune.prim.net/

Base de données sur les mouvements de terrain :

www.bdmvt.net/

Base de données sur les cavités souterraines : www.bdcavite.net/

Base de Données RTM : http://rtm-onf.ifn.fr

Site le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux :

www.argiles.fr/

LA GEOLOGIE REGIONALE

R.1 - LE CONTEXTE REGIONAL

Le risque mouvement de terrain touche 315 communes soit 20 % des communes de la région Languedoc- Roussillon.

La diversité des types de mouvements de terrains rencontrés dans la région est intimement liée à l’extrême variabilité des formations géologiques représentées sur le territoire régional. En effet, en Languedoc-Roussillon, la

© DREAL, Atlas des paysages totalité des âges géologiques sont représentés et la très grande partie des Languedoc-Roussillon natures de terrain reconnues. Massif du Carlit depuis Porté-Puymorens Cette diversité s’exprime au travers des paysages mais aussi naturellement du contexte géologique local.

On peut noter que le risque « retrait-gonflement des argiles » constitue la 2ème cause d’indemnisation nationale au titre des catastrophes naturelles. Depuis 2001, des PPR "sécheresse" (intégrant le phénomène de retrait- gonflement des sols argileux) sont instruits à l'échelle nationale sous la volonté du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie. En Languedoc-Roussillon, la cartographie des formations argileuses favorables au retrait-gonflement est finalisée. Outre le repérage des zones exposées et la surveillance régulière des mouvements déclarés, les moyens de lutte consistent surtout à réaliser des études géotechniques préalables à l’implantation de nouveaux ouvrages et à maîtriser l’urbanisation sur des sites sensibles. Les cartographies régionales sont disponibles sur les sites officiels cités plus haut.

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R.2 - POUR EN SAVOIR PLUS

Pour en savoir plus sur le risque mouvement de terrain, consultez le site de la DREAL Languedoc-Roussillon et du MEDDE :

Géologie régionale et paysages : www.brgm.fr www.languedoc-roussillon.ecologie.gouv.fr/atlas.asp

Mouvements de terrain en Languedoc-Roussillon : http://www.languedoc-roussillon.developpement- durable.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=452

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 75 LE R ISQUE MOUVEMENT DE TERRAIN DANS LE

DEPARTEMENT

D.1 - LES MOUVEMENTS DE TERRAIN DANS LE DEPARTEMENT

Le contexte géologique du département conditionne la susceptibilité à l’apparition de mouvements de terrain :

En dehors des phénomènes de retrait-gonflement des sols argileux, dans les Pyrénées-Orientales, une grande partie des mouvements de terrain dits « gravitaires » est déclenchée suite à des précipitations exceptionnelles provoquant des inondations, les « aiguâts » dont le plus célèbre demeure celui d’octobre 1940. Le ruissellement de l’eau entraîne des ravinements des sols et leur charriage et son infiltration dans les terrains génère des pressions qui favorisent la chute des blocs instables ou le départ de zones de glissement notamment.

Le département est concerné par plusieurs types de mouvement de terrain : G. Soutadé Ouvrage sur l’aiguât de 1940

D.1.1 Les tassements et affaissements de sols compressibles hors aléa minier

Certains sols compressibles peuvent se tasser sous l'effet de surcharges

(constructions, remblais) ou en cas d'assèchement (drainage, pompage). Ce

phénomène est à l'origine du tassement de sept mètres de la ville de Mexico

et du basculement de la tour de Pise.

Les faciès susceptibles de provoquer de tels désordres sont :

- l’ensemble des terrains argileux dans des proportions variables : on vérifie alors l’admissibilité des déformations engendrées par les sollicitations (remblais, fondations …) ; - les formations littorales de remplissage lagunaires en particulier : vases, argiles littorales ou marines ;

- les tourbes qui révèlent en général une compressibilité très élevée.

Affaissement / Effondrements : http://www.bdmvt.net/definitions.asp#effondrement

D.1.2 Le retrait-gonflement des argiles Les variations de la quantité d'eau dans certains terrains argileux produisent des gonflements (période humide) et des tassements (période sèche) et peuvent avoir des conséquences importantes sur les bâtiments à fondations superficielles notamment.

L’ensemble des sols argileux ou marneux sont susceptibles vis-à-vis de ce © www.argiles.fr phénomène, dans des proportions variables. Les principaux critères déterminant la susceptibilité des terrains sont :

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 76 - la proportion d’argiles contenue dans le sol ; - la minéralogie des argiles (seuls certains minéraux – de la famille des smectites – réagissent fortement aux variations de teneur en eau du sol ; - le comportement géotechnique des terrains et notamment vis-à-vis des variations de teneur en eau.

Les formations affectées principalement sont les dépôts d’âge tertiaire : Fissures liées au retrait gonflement des sols argiles associées aux formations tertiaires et quaternaires (plaine du argileux © brgm Roussillon). Géographiquement des sinistres liés au retrait gonflement des sols argileux (désordres aux structures bâties suite à des épisodes de sécheresse intense) sont répertoriés majoritairement sur ces deux ensembles.

www.argiles.fr

Retrait-gonflement des sols argileux : http://catalogue.prim.net/44_le-retrait-gonflement-des-argiles--- comment-prevenir-les-desordres-dans-l-habitat-individuel-.html

http://www.argiles.fr/donneesCarte.asp?DPT=66

D.1.3 Les glissements de terrain Ils se produisent généralement en situation de forte saturation des sols en eau. Ils peuvent mobiliser des volumes considérables de terrain, qui se déplacent le long d'une pente.

Les glissements de terrain peuvent présenter des dynamiques variables : - lente : fluage de matériaux sur faible pente (aussi dénommée solifluxion selon l’épaisseur de terrains mobilisés) ; - mixte : les glissements, qui correspondent au déplacement en masse, le long d'une surface de rupture plane, courbe ou complexe, de sols cohérents (marnes et argiles) avec des précurseurs indiquent l’évolution des déformations jusqu’à une rupture qui peut être brutale ; - rapide : tels que certains glissements rocheux (suivant une surface de rupture plane par exemple dans les schistes).

Glissement de terrain dans la vallée du D’après les données répertoriées dans la base de données nationale des Tech, ici l'éboulement de la Coumelade © DREAL LR mouvements de terrain et de l’inventaire ne cours des mouvements de terrain, on recense actuellement : 160 cas de glissements de terrain dans les Pyrénées-Orientales, répartis sur 55 communes . Les glissements sont d’ampleur très variable, de quelques m2 le long des talus routiers par exemple à plusieurs millions de m3. En Vallespir, la cicatrice du glissement de la Baillanouse, survenu pendant l’aiguât de 1940, est aujourd'hui encore visible : entre 5 et 12 millions de m³ estimés de roches gorgées d'eau glissèrent dans le lit du Tech, formant un barrage et provoquant des dégâts importants en aval. Glissement de qui détruisit l’église en 1632 © Service RTM Les zones les plus affectées sont les secteurs de la zone de piémont, vallée du Tech et de la Têt ainsi que les reliefs de la Cerdagne : - formations du Pliocène (argiles et marnes) notamment en Conflent : Los- Masos mais aussi à ou au Soler le long des falaises interceptant

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 77 Masos mais aussi à Saillagouse ou au Soler le long des falaises interceptant le Pliocène en bord de Têt par exemple ; - schistes et micaschistes du Primaire présents sur la partie occidentale du département et notamment le Haut-Vallespir : Prats de Mollo, Arles sur Tech amis aussi Monferrer, ou Valcebollère et Porte-Puymorens ; et de manière plus ponctuelle les formations superficielles associés aux dépôts glaciaires ou alluvionnaires. Falaises du Soler © Google maps

www.bdmvt.net

Glissement sur littoral © L’Indépendant (avr. 2009) De manière générale, des glissements superficiels affectent la plupart des formations meubles, argileuses ou marneuses, lors d’épisodes pluvieux intenses particulièrement connus dans le département (« aiguâts »).

Dans les formations schisteuses, les glissements de terrain se produisent à la faveur d’une schistosité en pendage aval défavorable et/ou suite à la saturation de la tranche altérée souvent argileuse de caractéristiques géotechniques très médiocres.

Dans les formations plio-quaternaires, les glissements de terrain sont favorisés par l'hétérogénéité des faciès (marnes ; argiles et localement alternances sablo-gréseuses) créant des surfaces de ruptures préférentielles. Le fluage des terrains pliocène est particulièrement notable en Conflent où les versants sont fortement impactés.

Glissements de terrain : www.bdmvt.net/definitions.asp#glissement

D.1.4 Les effondrements et affaissements liés à la présence de cavités souterraines

L'évolution des cavités souterraines naturelles (dissolution de gypse ou de

roche carbonatées) ou artificielles (carrières et ouvrages souterrains : mines, carrières) peut entraîner l'effondrement du toit de la cavité et provoquer en surface une dépression généralement de forme circulaire.

On distingue deux types de mouvements associés à la présence de cavités souterraines : - effondrements brutaux : fontis lorsque localisé se manifestant sous la forme d’un entonnoir ou d’un cratère ou généralisé sur des grandes surfaces ; Exemple de fontis © brgm - les affaissements : déformation souple sans rupture et progressive de la surface du sol, se traduisant par une dépression topographique en forme de cuvette.

Affaissement / Effondrements : http://www.bdmvt.net/definitions.asp#effondrement

Exemple d’effondrement généralisé © Un recensement (non exhaustif) des cavités souterraines (hors mines) du brgm département des Pyrénées-Orientales a été réalisé en 2009. On répertorie au moins :

- 615 cavités naturelles liées à la présence de terrains karstiques ;

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 78 - 85 cavités d’origine anthropique (anciennes carrières souterraines abandonnées ou ouvrages civils).

Exemple d’affaissement © brgm www.bdcavite.net

La répartition du nombre de données par commune montre que 98 communes des Pyrénées-Orientales (soit 43%) sont concernées par la présence de cavités souterraine sur leur territoire.

Les formations géologiques concernées, hors des nombreux ouvrages civils répertoriés (ancien tunnel ou aqueduc), sont : - pour carrières souterraines principalement ayant exploité le gypse ou la barytine : respectivement les terrains du Trias (argiles bariolées à gypse du Keuper) et les formations cambriennes de la zone nord-pyrénéenne (schistes, quartzites, dolomies) ; - pour les quelques anciens sites rattachés au patrimoine minier (puits, galeries…) dans les formations primaires ; - pour les cavités naturelles dans les faciès carbonatés à potentiel karstique présents en particulier des secteurs des Fenouillèdes et des Corbières (karst Galerie de la mine de fer © P. secondaire) et du Conflent (karst primaire). Laurent / www.aseps.free.fr L’apparition de désordres en surface est essentiellement liée à la nature du recouvrement des cavités existantes et à la stabilité interne des cavités. Cependant il s’avère délicat de tirer des enseignements directs du recensement des cavités pour l’évaluation des aléas en raison de la méconnaissance de l’état actuel de la plupart des sites. Le comportement de ces cavités dans le temps est lié en particulier à leur dimension, aux conditions hydrogéologiques y régnant et à la nature des terrains encaissants et de recouvrement. A ce titre, les principaux désordres sont naturellement constatés au sein des recouvrements réputés de comportement géotechnique médiocre tels que par exemple les argiles bariolées du Trias encaissant des carrières de gypse.

17 effondrements ou affaissements sont recensés dans le département. Il Fontis le long de la LGV (2007) © L’indépendant s’agit de mouvements liés aux cavités souterraines précitées mais également aux travaux souterrains d’origine minière (voir ci-après). Ils concernent les communes de : - , Amélie les Bains, Céret et Reynes : fontis et affaissement liés aux anciennes exploitations de gypse, mouvement observés depuis le début du siècle jusque récemment (1990 à Céret) ; - Escaro : désordres liés à l’exploitation de spath-fluor ; - Montesquieu et : fontis et affaissements observés au creusement des tunnels de la LGV -Figueras (2007).

Les manifestations d’affaissement dans les formations karstiques sont décrites comme des dolines, les effondrements comme des avens (ou barrencs). On en dénombre au moins 250 dans le département.

Aven : trou de la Sainte-Barbe © www.societe-perillos.com Concernant le risque de mouvement de terrain liés aux mines, afin d’afficher ce danger et de le gérer au mieux, l’Etat s’est doté d’un outil réglementaire opérationnel : les Plans de Prévention des Risques Miniers (PPRM). Toutefois, le très grand nombre de titres et de sites miniers recensés à l’échelle nationale et le rythme de réalisation de ces PPRM ont conduit le MINEFI à demande r à

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 79 et le rythme de réalisation de ces PPRM ont conduit le MINEFI à demander à ce que, dans un premier temps, des évaluations simplifiées des aléas miniers soient rapidement menées.

L’opération de « Scanning des sites miniers », faisant l’objet de la convention n°04-2-77-5774, signée le 20 décembre 2004 entre le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie et GEODERIS, entre dans ce cadre. Elle consiste à passer en revue, région par région, l’ensemble des sites miniers français, correspondant à environ 3500 titres miniers, afin de les classer en fonction de leur niveau de risque de mouvement de terrain. Il s’agit, ensuite, de sélectionner les sites présentant les niveaux de risque les plus préoccupants et de les soumettre à une qualification rapide de l’aléa mouvement de terrain.

Cette opération permet, selon des critères purement techniques, de porter à connaissance les zones à risque de mouvement de terrain, de définir les priorités pour des analyses plus poussées de l’aléa ou du risque. Elle constitue Évaluation de l’aléa MVT sur les sites miniers français. Phase de sélection en également un outil d’aide à la décision quant à la pertinence et au choix de LRO l’engagement de procédures aboutissant au PPRM. © Geodéris Les concessions sont hiérarchisées par niveau de vigilance, de 1 à 3 selon le niveau de risque mouvement de terrain associé : - niveau 1 : Reynes - niveau 2 : , Lamanère, , , , Amélie-les-Bains-Palalda , Lesquerde, Saint-Martin - niveau 3 :

D.1.5 Les écroulements et chutes de blocs Entrée de galerie mine de fer de Lesquerde © www.geocaching.com L'évolution des falaises et des versants rocheux engendre des chutes de pierres (volume inférieur à 1 dm3), des chutes de blocs (volume supérieur à 1dm3) ou des écroulements en masse (volume pouvant atteindre plusieurs millions de m3). Les blocs isolés rebondissent ou roulent sur le versant, tandis que dans le cas des écroulements en masse, les matériaux " s'écoulent " à grande vitesse sur une très grande distance (cas de l'écroulement historique du Mont Granier en Savoie en 1248 qui a parcouru une distance horizontale de 7 km). © L’indépendant Outre le caractère rocheux dominant des faciès concernés, la susceptibilité aux chutes de blocs est liée à l’état de fracturation du massif rocheux, et au contexte morphologique. Les déclencheurs des chutes de blocs sont principalement les phénomènes climatiques (précipitations, gel-dégel) mais également dans les Pyrénées-Orientales les secousses sismiques.

Les chutes de blocs sont favorisées par les morphologies de falaises associées principalement aux formations carbonatées massives et par les réseaux de discontinuités du massif rocheux. Les terrassements constituent un facteur aggravant au déclenchement de ces phénomènes dans ces formations "naturellement" sensibles à ce phénomène.

On recense à ce jour 1612 zones d’éboulis dans le département (actifs ou non) et 118 évènements isolés clairement identifiés.

Eboulement localisé RN116, 2005 © brgm www.bdmvt.net

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 80

Les chutes de blocs sont essentiellement représentées sur les zones montagneuses du département. Elles affectent les matériaux dits « compétents » et en particulier les massifs paléozoïques et les plutons granitiques de la zone axiale pyrénéenne.

Dans le détail, les massifs paléozoïques du Canigou, de Carança et du Puigmal répertorient plus de la moitié des évènements (zone d’éboulis et évènements ponctuels). Si on exclue les zones d’éboulis (actifs ou anciens), les évènements se concentrent sur la vallée de la Têt et le Haut-Conflent (26 évènements), le Haut Vallespir et la haute vallée du Tech (8 cas) et les massifs Eboulement RD13F Maureillas paléozoïques des Albères et du Roc-de- (10 cas). Dans une moindre 2007 © L’indépendant mesure, les Fenouillèdes et les Corbières sont concernées par des évènements récurrents.

Les communes les plus touchées en terme évènementiel sont : Amélie-les- Bains, Canaveilles, Fontpédrouse, et Thuès-entre-Valls notamment. La prise en compte des zones d’éboulis situés dans les versant montagneux module cette analyse et les communes suivantes apparaissent alors comme sensibles : Prats-de-Mollo-la-Preste, Porta notamment comptent plus d’une centaine de zone éboulées.

Chutes de blocs www.bdmvt.net/definitions.asp#eboulement

D.1.6 Les coulées boueuses et torrentielles

Elles sont caractérisées par un transport de matériaux sous forme plus ou moins fluide. On distingue : - les laves torrentielles, qui résultent du transport de matériaux en coulées visqueuses ou fluides dans le lit de torrents de montagne ; - les coulées boueuses, qui proviennent généralement de l’évolution du front des glissements. Leur mode de propagation est intermédiaire entre le déplacement en masse et le transport fluide ou visqueux. Les coulées de boue constituent le type de glissement de terrain le plus liquide. Associées Amélie-les-Bains (Pyrénées- aux pluies torrentielles, elles peuvent atteindre une vitesse de 90km/h et Orientales) ravagée par la crue du Tech (1940) constituent à ce titre un danger réel pour les personnes. © Société météorologique de France On recense historiquement une vingtaine de cas de ravinement / coulées de boue au sens strict dans le département et plus de 600 cas de crues torrentielles occasionnant charriage de matériaux (www.rtm-onf.ifn.fr ) et ce pour une large période : 1er évènement majeur noté en l’an 879 engendrant la destruction du premier site de Vernet-les-Bains, implanté en contre bas du bourg actuel et le plus récent suite aux pluies de mars 2011 sur la commune de Vira qui a emporté plus de 800 m3 de matériaux et engendré des dépôts locaux de 1,3 m d’épaisseur sur une piste forestière.

D.1.7 L’érosion littorale Ce phénomène naturel affecte principalement les côtes sableuses soumises à l'érosion par les vagues et les courants marins. Dans les Pyrénées-Orientales l’ensemble des communes possédant une façade sur la mer sont touchées : - érosion (et submersion à rattacher au phénomène inondation) du littoral sableux ; - érosion du littoral rocheux de la côte Vermeille (chutes de blocs).

Le phénomène d’érosion littorale est traité dans le chapitre inondation

Littoral rocheux de la côte Vermeille © SDAGE Rhône-Méditerranée

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D.2 – L’HISTORIQUE DES PRINCIPAUX MOUVEMENTS DE TERRAIN DANS

LE DEPARTEMENT

Les principaux mouvements affectant le département sont majoritairement des glissements de terrain par leur ampleur, mais il est avéré que les phénomènes rapides tels les éboulements, peuvent, même si ils sont de faible intensité, occasionner des dommages importants.

Les glissements les plus remarquables sont : - historiquement, depuis 1632 et jusqu’à nos jours, nombreux glissements parfois de grande ampleur (plus de 12 ha concernés en 1632) d’ampleur

variable dans le secteur de la commune de Los Masos, Glissement de la Baillanouse © préfecture 66 - la vallée du Carol, depuis les communes de Porté et de Porta jusqu’à l’Espagne, est ravinée par les pluies lors de la crue du 28 juin 1902. Des glissements se traduisant par des avalanches de terres et de matériaux arrachés se produisent donc sur les flancs de la vallée. A Porté, des éboulements tuent 600 moutons et 20 chevaux. De nombreux terrains sont ravinés et les récoltes emportées. A Porta, d’autres éboulements ensevelissent des propriétés et détruisent les récoltes. Des portions de la RN 20 sont emportées au niveau du hameau de Ruitès, interrompant la circulation. - à , lors de crue du 3 mars 1930, un glissement part de la montagne en face de la gare d’, au lieu-dit "la Llisère". Les versants étaient soumis à des mouvements depuis quelques années et surveillés par 7 juin 2007, glissement sur la RN116, le Service Hydraulique de l’époque. déplaçant la chaussée sur plus de 80 m de long © l’Indépendant - à la suite de l’aiguât du 16 octobre 1940, le glissement historique de Baillanouse se produit, créant un embâcle de la Têt. Le volume de plusieurs millions de m3 en fait un évènement de référence national. A proximité, d’autres glissements se mettent en mouvement, comme à la Pouillangarde (2 km en aval de Prats de Mollo) où 1 million de m3 de terre et rochers sont tombés ; - lors de l’épisode pluvieux du 28 avril 1942 : des glissements de terrain déclenchés par la crue de 1940 sont réactivés. L’un d’eux tue une personne. - crue des 29 et 30 novembre 1968 : à Can Patère, un glissement de terrain coupe la RN 115 sur une centaine de mètres, interrompant la circulation pour plusieurs semaines ; - Plus récemment, le 15 mai 1971, sur la commune de Porté-Puymorens, un glissement de terrain se produit en rive gauche du ravin de l’Exerguet a Glissement de Can Valent © Arles-sur- menacé la RN 20 ; Tech - le glissement de Can Valent, sur la commune d’Arles sur Tech, fait l’objet d’études détaillées.

Les chutes de blocs et éboulements affectent régulièrement les zones de reliefs du département occasionnant des victimes à plusieurs reprises. On citera en particulier les cas suivants : - le tremblement de terre qui se produit du 16 octobre 1763 conjugué aux fortes précipitations dans la région du Canigou et aux alentours de Prats de Mollo provoque des chutes de rochers qui obstruent les vallées ; - défilé de Thuès : nombreux évènements affectant régulièrement la N116 et ce depuis 1845 au moins dans les archives ; - une secousse sismique de 5 à 6 secondes provoque un éboulement au sud de Saint Paul de Fenouillet le 19 février 1838 ; - le 19 juin 1856 sur la commune de , un éboulement se produit et détruit deux maisons. Deux personnes sont ensevelies ; - lors de la crue du 12 octobre 1907 : écroulements des rives du canal de Bohère à , un éboulement sur le versant droit du torrent de Cortal

Eboulements récurrents Priado tue quatre bûcherons ; RN116 à Thues, défilé des Graus © cete le 20 mai 1868, à Molitg les Bains, un énorme rocher tombe de la - montagne sur une cabane et tue un homme qui s’y était réfugié ;

- le 22 septembre 1971, à Céret, une masse importante de roche chute au lieu-dit "les Embaousadas" (entre Reynès et Céret). La circulation est interrompue pendant la nuit ;

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 82 - le 15 novembre 1989, après celui de 1971, un nouvel éboulement a lieu sur la RN 9 au Perthus, au niveau de l’entrée du parking ; - en 2001, des éboulements de rochers sur le Canigou entraînent la fermeture de sentiers de randonnée. Les chutes de blocs étant devenues trop dangereuses, l’accès au Canigou par le chemin du Llech est interdit par arrêté préfectoral et municipal entre le 4 mai et le 15 juin et le chemin du Balatg l’est pendant tout l’été.

Les coulées et charriage torrentiels sont des phénomènes dévastateurs intéressent des surfaces importantes et on également engendré des victimes Eboulements récurrents dans le département : Gorges de Galamus © wikipedia - lors de la crue du 29 septembre 1913 : Palau-del-Vidre subit de forts ravinements sur l’ensemble de son territoire. Des éboulements coupent la route et interrompent la circulation entre Port-Vendres et Cerbère. Mais la commune la plus touchée est Cerbère avec la mort de 14 personnes ensevelies sous leur maison écroulée et 7500 m3 de matériaux charriés ; - le 3 mars 1930, à , le chemin de la Serre est raviné sur 400 m, le rendant inaccessible. Les pluies de 1929 l’avaient déjà endommagé. A Perpignan, des éboulements obstruent la voie ferrée allant vers Cerbère sur 1500 m. Celle reliant à Arles sur Tech est coupée au passage à niveau d’. En Vallespir, les berges du canal d’arrosage de Céret sont érodées par des glissements de terrain depuis le Mas de Can Parot à Palalda jusqu’au lieu-dit "Camp Grau" à Maureillas. Il est même coupé en plusieurs endroits.

- la crue du 17 octobre 1940 reste historique pour l’ampleur des dommages subis et les modifications de paysage associées. Au Mas de la Plane, un hangar s’effondre. Mais le fait marquant est dans toutes les zones touchées, les érosions sont très importantes du fait du ruissellement et de l’infiltration de l’eau. Il a été évalué que a charrié 15 millions de tonnes de matériaux et que 2 000 ha des meilleures terres agricoles ont été détruits et 15 000 ha d’autres terres cultivables ensablés ou ravinés.

D.3 - QUELS SONT LES ENJEUX EXPOSES ?

Au premier chef les habitations situées dans les zones soumises aux phénomènes passés sont directement concernées (plus de vingt personnes ensevelies répertoriées).

De manière générale, les réseaux de communications (voies ferrées et réseau routier), sont régulièrement soumis aux phénomènes de mouvement de terrain engendrant des dysfonctionnements et des coûts de remise en service importants. Le cas emblématique de la RN116, axe stratégique transfrontalier reliant Perpignan à l’Espagne et l’Andorre, est illustratif : le 23 janvier 1999, un éboulement a provoqué une interruption du trafic de six semaines. Un million d’euros débloqués au printemps 1999 ont permis de sécuriser la falaise du

Eboulement rocheux sur la RN116 © "défilé des Graus" dans la commune de Thuès et la réflexion autour d’un préfecture 66 passage en souterrain du défilé est engagée.

Quelques zones touristiques sont également exposées aux phénomènes de mouvements de terrain : gorges de la Fou, un des poumons économiques important du Haut Vallespir, fermées en 2011 avant la pleine saison touristique pour diagnostic de mise en sécurité vis-à-vis d’éboulements rocheux, vallée du Carança par exemple, sentiers de randonnées du Canigou, voire localement sentier du littoral sur la côte Vermeille.

Gorges de la Carança © Midi-Libre C. Desneux D.4 – LES ACTIONS PREVENTIVES DANS LE DEPARTEMENT

Le schéma de prévention des risques naturels (article L565-2 du code de l’environnement) est un document d’orientation sur cinq ans qui fixe les objectifs généraux et un programme d’action de prévention à conduire dans le département en ce qui concerne :

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 83

-la connaissance de l’aléa et du risque : · organiser et compléter les données des services de l'Etat · organiser un retour des informations des collectivités vers l'Etat · disposer d'une base de données locale actualisée, partagée et accessible -la surveillance et la prévision des phénomènes · développer la surveillance de certains risques majeurs par les communes -les travaux de mitigation · améliorer l'usage du fonds Barnier (transparence et efficacité) · identifier les secteurs de danger où des travaux devraient être réalisés en priorité -la prise en compte du risque dans l’aménagement · définir une méthodologie et un programme pour l'élaboration des PPR · améliorer la concertation avec les collectivités lors de l'élaboration des PPR -l’information et l’éducation sur les risques · améliorer l'information des communes en matière de prévention des risques · améliorer l'information des citoyens par les communes (IAL, DICRIM / PCS, prescriptions des PPR) -le retour d’expérience · favoriser le retour d'expérience par les communes suite aux catastrophes naturelles et organiser son suivi au sein des services de l'Etat · utiliser le retour d'expérience pour améliorer le contenu des PPR

Le SPRN des Pyrénées-Orientales n’est pas encore réalisé en tant que tel. Mais un certain nombre d’actions sont engagées ou réalisées dans le département.

D.4.1 La connaissance du risque La connaissance du risque « mouvement de terrain » passe par le préalable incontournable qu’est la connaissance des évènements. Cette connaissance se capitalise au jour le jour à partir de témoignages oraux, d’analyse d’archives, d’enquêtes terrain, d’études diverses réalisés dans le cadre de sinistres notamment.

www.bdmvt.net/ Il existe des bases de données de mouvements de terrain réalisées dans le cadre de programmes locaux spécifiques ou dans le cadre de programme nationaux : - base de données nationale des mouvements de terrain connus, accessible via internet (BDmvt, BD-RTM), - base de données des cavités souterraines abandonnées, - recensement des sinistres liés aux phénomènes de retrait gonflement des http://rtm-onf.ifn.fr/ sols argileux.

La connaissance du risque passe également par la définition des zones www.bdcavite.net/ potentiellement soumises aux phénomènes : cartes d’aléa ou de susceptibilité aux mouvements de terrain : www.argiles.fr - carte régionale de susceptibilité au mouvement de terrain à l’échelle 1/250 000 réalisée dans le cadre de l’Observatoire Régional des Risques co-piloté par la DREAL et le Conseil Régional Languedoc-Roussillon, - actualisation de l’aléa « érosion du littoral sableux en Languedoc- Roussillon » en cours de réalisation, - cartographie de l’aléa retrait-gonflement des sols argileux du département des Pyrénées-Orientales, - carte départementale d’aléa mouvement de terrain en cours de réalisation (DDTM des Pyrénées-Orientales), - cartes d’aléa locales, réalisées à l’échelle communale pour la production de cartes à usage réglementaire pour les constructions (PER, PPR) notamment réalisées par les services RTM.

Carte régionale de susceptibilité aux glissements © brgm

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 84 D.4.2 La surveillance et la prévision des phénomènes La réalisation de campagnes géotechniques précise l'ampleur du phénomène. La mise en place d'instruments de surveillance (inclinomètre, suivi topographique …), associée à la détermination de seuils critiques, permet de suivre l'évolution du phénomène, de détecter une aggravation avec accélération des déplacements et de donner l'alerte si nécessaire.

La prévision de l'occurrence d'un mouvement limite le nombre de victimes,

Exemple de mesure de déformation en en permettant d'évacuer les habitations menacées, ou de fermer les voies de profondeur : inclinomètre © image communication vulnérables. MEDDTL Le service RTM (Restauration des terrains en montagne) dans sa zone de compétence, les collectivités territoriales et la DDTM, principaux acteurs de la prévention procèdent à : - un repérage des zones exposées : études préliminaires, cartographie des risques dans les PPR ...

- la surveillance des mouvements déclarés (Arles sur Tech et Souanyas) : Suivi GPS du glissement de Can Balent le glissement de Can Balent fait l’objet de mesures annuelles par le (Arles-sur-Tech) © CETE CETE de Lyon (par exemple).

D.4.3 La prise en compte dans l’aménagement

La maîtrise de l’urbanisation s’exprime à travers trois documents :

Le Schéma de Cohérence et d’Organisation Territorial (SCOT) Issu de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbains) du 13/12/2000, le SCOT constitue un document de planification stratégique qui permet de mettre en cohérence les politiques sectorielles en matière d’urbanisme, d’habitat, de déplacement, d’équipements commerciaux et d’environnement. Il vise à assurer l’équilibre, la diversité et le respect de l’environnement. Il fixe au niveau d’un périmètre, proposé par les communes et arrêté par le Préfet, les orientations générales de l’aménagement de l’espace, en particulier l’équilibre à maintenir entre zones à urbaniser et zones naturelles, agricoles et forestières. Il fixe également les objectifs en matière d’équilibre de l’habitat, de mixité sociale, de déplacements ou encore d’équipements commerciaux ou économiques.

Dans les PO, les périmètres sont larges, intégrant des franges périurbaines, sur la base de deux SCOT : le premier au nord, appelé « Plaine du Roussillon » (83 communes) et le deuxième, au sud du Tech, le SCOT « Littoral Sud» (22 communes). Les périmètres ont été délimités par arrêté préfectoral en 2002 et 2003 puis modifiés le en 2012. L’élaboration de ces SCOTs est en cours.

Le plan de prévention des risques Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) mouvement de

terrain, établi par l'État, définit des zones d'interdiction et des zones de

prescription ou constructibles sous réserve. Il peut imposer d'agir sur l'existant

pour réduire la vulnérabilité des biens.

Le PPR s'appuie sur deux cartes : la carte des aléas et la carte de zonage. Celle-ci définit trois zones : - La zone inconstructible (habituellement représentée en rouge) où, d'une manière générale, toute construction est interdite en raison d'un risque trop fort ; - La zone constructible avec prescription (habituellement représentée en bleu) où l'on autorise les constructions sous réserve de respecter certaines prescriptions ; - La zone non réglementée car, dans l’état actuel des connaissances, non exposée.

Le PPR peut également prescrire ou recommander des dispositions constructives telles que l’adaptation des projets et de leurs fondations au contexte géologique local, des dispositions d’urbanisme, telles que la maîtrise des rejets d’eaux pluviales et usées, ou des dispositions concernant l’usage du sol.

Le PPR a remplacé tous les documents existants : PER (plans d’exposition aux

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 85 risques), PSS (plans de surfaces submersibles pour l’inondation), R.111-3 du code de l’urbanisme (périmètre de risques), PZSIF (plans de zones sensibles aux incendies de forêts). Néanmoins, tous ces documents ont juridiquement pris la valeur de PPR.

L’état d’avancement des zonages réglementaires pour le risque mouvement de terrain dans le département est le suivant : 48 communes du département sont concernées par un document approuvé : PPR, PER ou R.111-3 intégrant le risque mouvement de terrain.

Extrait PPR Arles-sur-Tech © Préfecture 66

Le document d'urbanisme Le Code de l'urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d'urbanisme. Ainsi, les permettent de refuser ou d'accepter sous certaines conditions un permis de construire dans des zones soumises au risque mouvement de terrain.

En accord avec la loi SRU, il est à noter que, contrairement au PPR, défini comme une servitude d’utilité publique visant à la sauvegarde des biens et des personnes réglementant le droit à construire avec des règles précises adaptées à la nature du risque, les documents d’urbanisme, tel le plan local Exemple de PLU accessible en ligne : d'urbanisme (PLU), visent uniquement des dispositions d’urbanisme www.mairie-perpignan.fr (autorisation ou interdiction de construire, occupation maximale du sol, distances par rapport à une zone d’aléa, etc.) et ne peuvent à ce titre pas imposer des dispositions constructives. Ils sont en outre sans effet sur l’existant.

D.4.4 L’information et l’éducation sur les risques L’information préventive En complément du DDRM, pour les communes concernées par l’application du décret 90-918 codifié, le préfet transmet au maire les éléments d’information concernant les risques de sa commune, au moyen de cartes au 1/25.000 et décrit la nature des risques, les événements historiques, ainsi que les mesures d'État mises en place.

Le maire élabore un document d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM). Ce document synthétise les informations transmises par le préfet complétées des mesures de prévention et de protection dont le maire a connaissance.

Le maire définit les modalités d’affichage du risque mouvement de terrain et des consignes individuelles de sécurité. Il organise des actions de communication au moins tous les deux ans en cas de PPR naturel prescrit ou approuvé.

Volet « mouvement de terrain » www.bd-dicrim.fr du DICRIM de Ceret

L’information des acquéreurs ou locataires sur l’état des risques lors des

transactions immobilières à la charge des vendeurs ou bailleurs est une

double obligation pour les biens situés dans un périmètre de PPR mouvement

de terrain ou ayant fait l’objet d’une reconnaissance de CAT NAT

mouvement de terrain.

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 86 A noter que toute personne ayant la connaissance de l’existence d’une cavité souterraine ou d’une marnière sur son terrain doit en informer la mairie.

L’IAL est accessible sur le site des services de l’Etat dans les Pyrénées- Orientales : http://www.pyrenees-orientales.gouv.fr/

et via la base nationale GASPAR sur l’information concernant les risques par communes : http://macommune.prim.net/gaspar/acn.php?departement=66

L’éducation et la formation sur les risques

- Information-formation des professionnels du bâtiment, de l’immobilier, des notaires, géomètres, des maires …, - Actions à l’éducation nationale . L’éducation à la prévention des risques majeurs est une obligation dans le cadre de l’éducation à l’environnement pour un développement durable et de l’éducation à la sécurité civile.

D.4.5 Réduction du risque : la mitigation Parmi les mesures prises ou à prendre pour réduire le risque de mouvement de terrain on peut distinguer : - la réduction de la l’aléa par la mise en œuvre de travaux de protection (§ D.5.)

- la réduction de la vulnérabilité des enjeux (mitigation).

Il est souvent difficile d'arrêter un mouvement de terrain après son déclenchement. C'est pourquoi, il est préférable de développer au maximum la prévention en privilégiant notamment l'interdiction de nouvelles installations en zone à risque ou bien l'adaptation des constructions existantes en fonction du contexte local.

Dans les cas de mouvements de grande ampleur, aucune mesure de protection ne peut être mise en place à un coût réaliste. La sécurité des personnes et des biens doit alors passer par l'adoption de mesures préventives décrites précédemment (connaissance, information, réglementation sur les nouvelles constructions, surveillance).

En cas de carence du maire, ou lorsque plusieurs communes sont concernées par les aménagements, l'État peut intervenir pour prendre les mesures de police et en particulier et dans les cas extrêmes ordonner l’évacuation temporaire ou définitive des biens exposés.

D.5 - LES TRAVAUX DE PROTECTION

La maîtrise d'ouvrage des travaux de protection, lorsque ceux-ci protègent des intérêts collectifs, revient aux communes dans la limite de leurs ressources. Dans le cas contraire, les travaux sont à la charge des particuliers, propriétaires des terrains à protéger. Le terme « particulier » désigne les citoyens, mais également les aménageurs et les associations syndicales agréées.

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 87

La réalisation de travaux est privilégiée pour les phénomènes déclarés et peu actifs pour lesquels il est possible de mettre en œuvre des solutions techniques visant à limiter le risque, voire à le supprimer. Les actions de protection, ainsi que les coûts associés, sont très diverses et varient d'un phénomène à l'autre, voici quelques exemples :

- Contre les éboulements et chutes de blocs : amarrage par câbles ou nappes de filets métalliques ; clouage des parois par des ancrages ou des tirants ; confortement des parois par massif bétonné ou béton projeté ; Filets de protection contre les chutes de mise en place d’un écran de protection (merlon, digue pare-blocs, levée pierres : gorges de la Fou © RTM de terre) ou d’un filet pare-blocs ; purge des parois.

- Dans le cas de glissement de terrain : réalisation d’un système de drainage (tranchée drainante …) pour limiter les infiltrations d’eau, murs soutènement en pied, pose d’enrochements.

- Contre le risque d’effondrement ou d’affaissement : après sondages de reconnaissance, renforcement par piliers en maçonnerie, comblement par coulis de remplissage, fondations profondes traversant la cavité, contrôle des infiltrations d’eau, suivi de l’état des cavités.

Amélie Petite Provence : traitement du - Contre le retrait-gonflement : en cas de construction neuve, après étude risque de sol : fondations profondes, rigidification de la structure par chaînage… chute de blocs en falaise en 2003 © RTM pour les bâtiments existants et les projets de construction : maîtrise des rejets d’eau, contrôle de la végétation en évitant de planter trop près et en élaguant les arbres.

- Pour lutter contre les coulées boueuses : drainage des sols et stabilisation des zones de glissement, maintien de la végétation dans les versants soumis à l’érosion, zones exposées au ravinement.

Recommandations travaux sur sol soumis au retrait-gonflement des argiles © brgm Outre les aspects érosion des sols, le rôle de la végétation, et notamment la forêt, peut être important dans la limitation de la propagation de chutes de blocs en versant. En effet, si pour des pentes supérieures à 35° environ, l'action de protection de la forêt est très faible du fait de l’énergie associée à la chute de blocs, pour une pente située entre 25 et 35°, la forêt peut jouer un rôle très important de retenue des rochers puisqu'elle peut retenir jusqu'à 80 % des blocs (d’après CEMAGREF). En dessous de 25°, les blocs s'arrêtent rapidement avec ou sans végétation.

- Charriage torrentiel : création d’ouvrages à vocation hydraulique de

Aide au maintien des pentes par les correction torrentielle : boisements : la Coumelade © DREAL LR

Travaux de protection, Riuferrer Ouvrage anti-érosion vallée du Tech © RTM (commune d’Arles sur Tech)

Les Conques : stabilisation de pied de la moraine du Canigou par barrages de correction torrentielle © RTM D.6 - L’ORGANISATION DES SECOURS DANS LE DEPARTEMENT

D.6.1 Au niveau départemental

Lorsque plusieurs communes sont concernées par une catastrophe, le plan de secours départemental (plan Orsec) est mis en application. Il fixe l’organisation de la direction des secours et permet la mobilisation des moyens publics et privés nécessaires à l’intervention. Au niveau départemental, c’est le préfet qui élabore et déclenche le plan ORSEC ; il est

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 88 départemental, c’est le préfet qui élabore et déclenche le plan ORSEC ; il est directeur des opérations de secours.

D.6.2 Au niveau communal C'est le maire, détenteur des pouvoirs de police, qui a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales.

À cette fin, il prend les dispositions lui permettant de gérer la crise. Pour cela le maire élabore sur sa commune un plan communal de sauvegarde (PCS) qui est obligatoire si un PPR est approuvé ou si la commune est comprise dans le champ d’application d’un Plan Particulier d’Intervention. S’il n’arrive pas à faire face par ses propres moyens à la situation il peut, si nécessaire, faire appel au préfet représentant de l'État dans le département.

Pour les établissements recevant du public, le gestionnaire doit veiller à la sécurité des personnes en attendant l’arrivée des secours. Il a été demandé aux directeurs d’école et aux chefs d’établissements scolaires d’élaborer un Plan Particulier de Mise en Sûreté afin d’assurer la sûreté des enfants et du personnel.

D.6.3 Au niveau individuel

Un plan familial de mise en sûreté. DICRIM exemple Afin d’éviter la panique lors d’un mouvement de terrain un tel plan, préparé et testé en famille, permet de mieux faire face en attendant les secours. Ceci comprend la préparation d'un kit, composé d'une radio avec ses piles de rechange, d'une lampe de poche, d'eau potable, des médicaments urgents, des papiers importants, de vêtements de rechange et de couvertures. Une réflexion préalable sur les itinéraires d'évacuation, les lieux d'hébergement complètera ce dispositif. Le site prim.net donne des indications pour aider chaque famille à réaliser ce plan.

D.7 - LES COMMUNES CONCERNEES PAR LE RISQUE MOUVEMENT DE TERRAIN

voir la liste sur le tableau des risques en début de document

D.8 – LA CARTOGRAPHIE DES COMMUNES CONCERNEES PAR LE RISQUE MOUVEMENT DE TERRAIN

voir page suivante

D.9 – LES CONTACTS

- Préfecture des Pyrénées-Orientales - DDTM des Pyrénées-Orientales - DREAL Languedoc-Roussillon - Service RTM (Restauration des Terrains de Montagne) - BRGM

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Le risque sismique

j

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PREAMBULE

La France dispose depuis le 24 octobre 2010 d’une nouvelle réglementation parasismique, entérinée par la parution au Journal Officiel de deux décrets sur le nouveau zonage sismique national et d’un arrêté fixant les règles de construction parasismique à utiliser pour les bâtiments de la catégorie dite « à risque normal » sur le territoire national.

Ces textes permettent l’application de nouvelles règles de construction parasismique telles que les règles Eurocode 8. Ces nouveaux textes réglementaires sont applicables de manière obligatoire à compter du 1 er mai 2011.

Ce nouveau zonage apporte quelques changements notoires par rapport à l’ancien en vigueur depuis 1991 : - nouvelle dénomination des zones de sismicité et des classes de bâtiment ; - zonage sismique communal et non plus cantonal ; - modification de l’étendue des différentes zones et de la réglementation associée ; - modification des paramètres du spectre de réponse du sol …

Les Pyrénées-Orientales, sont intégralement concernés par la prise en compte du risque sismique et sont à ce titre soumis à la réglementation Nouveau zonage sismique de la parasismique. France

Les conséquences de cette prise en compte du risque sismique porte sur les constructions nouvelles et sur les modifications de l’existant pour l’ensemble

des bâtiments pour l’ensemble des communes du département.

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 92 GENERALITES

G.1 - QU’EST-CE QU’UN SEISME ?

Un séisme est une vibration du sol transmise aux bâtiments, causée par une fracture brutale des roches en profondeur le long d’une faille se prolongeant parfois jusqu’en surface.

Les séismes sont, avec le volcanisme, l'une des manifestations de la tectonique des plaques. L'activité sismique est concentrée le long de failles, en général à proximité des frontières entre ces plaques. Lorsque les frottements au niveau d'une de ces failles sont importants, le mouvement entre les deux plaques est bloqué. De l'énergie est alors stockée le long de la faille. La libération brutale de cette énergie permet de rattraper le retard du mouvement des plaques. Le déplacement instantané qui en résulte est la cause des séismes. Après la secousse principale, il y a des répliques, parfois meurtrières, qui correspondent à des petits réajustements des blocs au voisinage de la faille. Source MEDDE

G.2 - COMMENT SE MANIFESTE-T-IL ?

Un séisme est caractérisé par : - Son foyer (ou hypocentre) : c’est la région de la faille où se produit la rupture et d’où partent les ondes sismiques. - Son épicentre : point situé à la surface terrestre à la verticale du foyer et où l’intensité est généralement la plus importante. - Sa magnitude : identique pour un même séisme, elle traduit l’énergie libérée par le séisme. Elle est généralement mesurée par l’échelle ouverte de Richter. Augmenter la magnitude d’un degré revient à multiplier l’énergie libérée par 30. - Son intensité : elle témoigne les effets et dommages du séisme en un lieu Source MEDDE donné. Ce n'est pas une mesure objective, mais une appréciation de la manière dont le séisme se traduit en surface et dont il est perçu. On utilise aujourd’hui l'échelle EMS’98 (European Macroseismic Scale), qui comporte douze degrés. Le premier degré correspond à un séisme non perceptible, le douzième à un changement total du paysage. L'intensité n'est donc pas, contrairement à la magnitude, fonction uniquement de la taille du séisme, mais également du lieu et de la distance où il est observé. En outre, les conditions topographiques ou géologiques locales (particulièrement des terrains sédimentaires reposant sur des roches plus dures) peuvent créer des effets de site qui amplifient l'intensité d'un séisme. Sans effet de site, l'intensité d'un séisme est maximale à l'épicentre Source MEDDE et décroît avec la distance.

La fréquence et la durée des vibrations : ces 2 paramètres ont une - incidence fondamentale sur les effets en surface.

- La faille provoquée (verticale ou inclinée) : la rupture peut se propager jusqu’en surface.

Un séisme peut se traduire à la surface terrestre par la dégradation ou la ruine des bâtiments, des décalages de la surface du sol de part et d'autre des failles, mais peut également provoquer des phénomènes induits tels que des glissements de terrain, des chutes de blocs, une liquéfaction des sols meubles imbibés d’eau, des avalanches ou des raz-de-marée (tsunamis : vague sismique pouvant se propager à travers un océan entier et frappée des côtes situées à des milliers de kilomètres de l’épicentre de manière meurtrière et dévastatrice). Liquéfaction (Niigata Japon, 1964) Plusieurs échelles d’intensité de séisme existent dont :

- échelle MSK’1964: utilisée pour les séismes anciens qualifiés d’historiques tels que recensés dans SisFrance (tableau ci-dessous) ;

- échelle EMS’98 : qui est une actualisation de l'échelle MSK plus adaptée aux constructions actuelles (notamment les constructions parasismiques).

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 93

I secousse non ressentie enregistrée par les instruments (valeur non utilisée) secousse partiellement notamment par des personnes au repos et aux II ressentie étages secousse faiblement III balancement des objets suspendus ressentie secousse largement IV tremblement des objets ressentie réveil des dormeurs, chutes d'objets, parfois légères V secousse forte fissures dans les plâtres parfois fissures dans les murs, frayeur de nombreuses VI dommages légers personnes larges lézardes dans les murs de nombreuses VII dommages prononcés habitations, chutes de cheminées les habitations les plus vulnérables sont détruites, VIII dégâts massifs presque toutes subissent des dégâts importants destructions de quelquefois de bonne qualité, chutes de monuments IX nombreuses constructions et de colonnes destruction générale des X même les moins vulnérables (parasismiques) constructions toutes les constructions sont détruites (ponts, XI catastrophe barrages, canalisations enterrées...) énormes crevasses dans le sol, vallées barrées, XII changement de paysage rivières déplacées Description échelle MSK 1964 (d’après SisFrance)

G.3 - LES CONSEQUENCES SUR LES PERSONNES ET LES BIENS

D’une manière générale les séismes peuvent avoir des conséquences sur la vie humaine, l'économie et l'environnement. - Les conséquences sur l’homme : le séisme est le risque naturel majeur le plus meurtrier, tant par ses effets directs (chutes d'objets, effondrements de bâtiments) que par les phénomènes qu'il peut engendrer (mouvements de terrain, raz-de-marée, etc.). De plus, outre les victimes possibles, un très grand nombre de personnes peuvent se retrouver blessées, déplacées ou sans abri. - Les conséquences économiques : si les impacts sociaux, psychologiques et politiques d'une possible catastrophe sismique en France sont difficiles à mesurer, les enjeux économiques, locaux et nationaux peuvent, en revanche, être appréhendés. Un séisme et ses éventuels phénomènes induits peuvent engendrer la destruction, la détérioration ou l'endommagement des habitations, des usines, des ouvrages (ponts, routes, voies ferrées, etc.), ainsi que la rupture de réseaux pouvant provoquer des incendies ou des explosions. - Les conséquences environnementales : un séisme peut se traduire en surface par des modifications du paysage, généralement modérées mais qui peuvent dans les cas extrêmes occasionner un changement total de paysage.

G.4 - POUR EN SAVOIR PLUS

Pour en savoir plus sur le risque sismique, consultez le site du MEDDE :

Le risque sismique : http://catalogue.prim.net/55__maqid-seisme-2008-v2bd.pdf

http://www.risquesmajeurs.fr/definition-generale-du-risque-majeur

Ma commune face au risque : http://macommune.prim.net/

Plan séisme : http://www.planseisme.fr

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 94 LA SISMICITE REGIONALE

R.1 - LE CONTEXTE REGIONAL La région Languedoc-Roussillon est, à l’échelle de la France Métropolitaine, une région sismiquement active . Même si les séismes de grande ampleur sont rares dans la région, elle est entourée par trois contextes sismotectoniques distincts le : massif pyrénéen , l’arc alpin et enfin le massif central . La présence de failles actives ainsi que les mouvements que subissent ces massifs forment un contexte régional exposé à l’aléa sismique. Ci contre : principales failles et intensités épicentrales en France métropolitaine.

A l’échelle même de la région Languedoc-Roussillon, des failles majeures le long desquelles des glissements des roches générateurs de séismes sont possibles existent. Toutefois, il est difficile aujourd’hui d’indiquer avec certitude quand de nouveaux mouvements significatifs et potentiellement dangereux se produiront.

La région peut donc trembler périodiquement du fait d’importantes ruptures dans son sous-sol, mais la sismicité régionale peut être aussi liée à de forts séismes, dont l’épicentre se situe en Espagne ou en Provence, et dont les effets peuvent se faire ressentir en région. Source BRGM

La tectonique pyrénéenne est liée à la convergence des plaques Eurasie et Afrique induisant ainsi la collision entre l’Espagne et la France et formant la chaîne des Pyrénées. La cinématique récente et actuelle résulte de cette convergence de direction globalement nord-sud. L’amplitude totale du rapprochement depuis le Crétacé supérieur (-65 millions d’années) est d’au moins 150 km. Ce mouvement est à l’origine des séismes de cette région qui à l’échelle nationale constitue une zone sismiquement active.

Dans l’état actuel des connaissances, la chaîne pyrénéenne peut être subdivisée en plusieurs grands domaines structuraux caractérisés par une séquence sédimentaire et un style de déformation tectonique spécifique et, eux-mêmes limités par des accidents majeurs : • la faille Nord-Pyrénéenne (FNP), accident de direction est-ouest qui affecte et sépare sur plusieurs kilomètres de profondeur la croûte continentale européenne au Nord, de la croûte continentale Sismicité historique en Languedoc- Roussillon ibérique, au Sud ; • la zone des chevauchements nord et sud pyrénéen de part et (d’après www.sisfrance.net ) d’autre de la zone axiale ; • enfin plusieurs indices de déformation tectonique récente ont été décrits dans les Pyrénées. Ils montrent le caractère actif des grands accidents pyrénéens.

Dans le département, on recense des failles majeures dites « actives » car ayant potentiellement pu jouer dans un passé géologique récent (moins de 2 millions d’années), il s’agit des failles de la Têt et du Tech longeant les vallées des mêmes noms.

Cette activité sismique s’illustre au travers des séismes principaux recensés : • un des plus forts séismes ayant affecté le territoire métropolitain a été ressenti dans les Pyrénées-Orientales (séisme historique de 1428 d’intensité IX à la frontière espagnole) ; • récemment, séisme de Saint-Paul le Fenouillet en 1996, secousse d’intensité épicentrale VI, la plus importante survenue dans les P.O. depuis le début du 20ème siècle (magnitude 5,2 à 5,6) avec une Principales failles intéressant le estimation du coût des dommages de l’ordre de 15 M€ ; département • quelques secousses supplémentaires rappellent une sismicité bien © J-M. Carozza, B. Delcaillau réelle (1887, 1909, 1920, 1922, 1950, 1970)

R.2 - POUR EN SAVOIR PLUS Pour en savoir plus sur le risque sismique, consultez le site de la DREAL

Dossier « Risque sismique en région Languedoc-Roussillon » http://www.languedoc-roussillon.developpement- durable.gouv.fr/seisme-r451.html

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 95 LE RISQUE SISMIQUE DANS LE DEPARTEMENT

D.1 - LA SISMICITE DANS LE DEPARTEMENT

La terre tremble régulièrement sans toutefois que personne ne le sache. Depuis 1980, ce sont plus de 700 séismes de magnitude faible (inférieure à 3 pour plus de 90% des enregistrements) qui sont enregistrés dans les Pyrénées- Orientales ou en proximité immédiate. Durant cette période, sur environ 90 séismes de magnitude supérieure à 4 enregistrés en France, 5 sont situés dans le département.

La magnitude maximale mesurée dans le département est de 5,6 lors du séisme de Saint- Paul de Fenouillet en février 1996, occasionnant des dommages aux constructions.

La surveillance sismique est assurée par les réseaux nationaux (ReNaSS, CEA-DASE et RAP notamment, cf. § D4.2)

L’indépendant Sismogramme ReNaSS 19/2/1996 Séisme de Saint-Paul de Fenouillet (1996 )

Midi-Libre 19/2/1996

L’Indépendant 24/07/2008

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 96

La cartographie de l’aléa sismique de la France révisée en 2005, place les Pyrénées-Orientales en zone d’aléa « modéré» à « moyen ».

D.2 - LES SEISMES HISTORIQUES DU DEPARTEMENT

La sismicité historique est basée sur la compilation d’archives depuis le Moyen- âge ( www.sisfrance.net ). Historiquement l’intensité maximale ressentie dans le département est de niveau VII-VIII correspondant à un séisme ressenti très fortement et ayant engendré des dégâts matériels : larges fissures, chutes de cheminées et localement dommages massifs : destruction d’habitations.

Selon la base de données nationale sur la sismicité historique SisFrance (www.sisfrance.net ), depuis 1373, 67 séismes ont été ressentis dans les Pyrénées-Orientales.

Sismicité historique

Ci-dessous, la liste des séismes ayant engendré des intensités locales dans les Pyrénées-Orientales de de niveau V-VI et plus.

Date Situation, intensité à l’épicentre (Io) et intensité locale 27-12-1755 Conflent (Prades) VI VIII

2-2-1428 Catalogne (Olot, Camprodon) IX VII-VIII

2-2-1783 Vallespir (Prats de Mollo) VII VII 23-9-1922 Fenouillèdes (Saint Paul de Fenouillet) VI-VII VI-VII 28-6-1950 Corbières (Camplong d’Aude) VI-VII VI 28-12-1922 Plaine du Roussillon () VI VI 18-2-1996 Fenouillèdes (Saint Paul de Fenouillet) VI VI 27-12-1755 Conflent (Prades) VI VI

25-12-1772 Vallespir (Prats de Mollo) VI VI

11-6-1909 Trevaresse (Lambesc – Provence VIII-IX V

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 97 Selon les recensements effectués, 181 des 226 communes que compte le département ont témoigné du ressenti de séismes par le passé. La commune de Perpignan, la plus peuplée, aurait ressenti 25 séismes et 13 communes auraient ressentis plus de 10 séismes. Certains témoignages sont accessibles depuis le site www.sisfrance.net (coupures de presse, registres, enquêtes macrosismiques …).

Selon ces mêmes recensements, 26 communes auraient été concernées par des niveaux d’intensité maximale VI et plus (intensité qui correspond globalement au seuil d’apparition de dommages). La commune la plus touchée serait Ria suite au séisme du Conflent le 27-12-1755 (intensité communale VIII).

Intensité maximale Nb séismes Commune ressentie sur la ressentis commune RIA-SIRACH 3 VIII PRATS-DE-MOLLO-LA-PRESTE 9 VII-VIII 6 VII-VIII VERNET-LES-BAINS 12 VII ARLES-SUR-TECH 11 VII BANYULS-DELS-ASPRES 1 VII SAINT-PAUL-DE-FENOUILLET 13 VI-VII MAURY 9 VI-VII 3 VI-VII PERPIGNAN 25 VI PRADES 18 VI VILLEFRANCHE-DE-CONFLENT 11 VI 10 VI 5 VI PEZILLA-DE-CONFLENT 4 VI FELLUNS 4 VI SAINT-ARNAC 4 VI 3 VI 3 VI ILLE-SUR-TET 3 VI CORNEILLA-DE-CONFLENT 3 VI CASSAGNES 3 VI ESPIRA-DE-CONFLENT 2 VI 2 VI SAINT-FELIU-D'AVALL 2 VI 2 VI

MARQUIXANES 1 VI SAINT-FELIU-D'AMONT 1 VI CODALET 1 VI

D.3 - QUELS SONT LES ENJEUX EXPOSES ?

En octobre 2010, l’ensemble des communes du département sont concernés

par le risque sismique car situées en zone de sismicité « modérée » à « moyenne ». Les populations exposées sont distribuées comme suit (base population 2006 – DREAL) :

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 98

Du point de vue des ouvrages dits « à risque normal », les typologies de construction rencontrées sont majoritairement marquées par la prédominance de structures en maçonnerie (cœurs de villages : maçonnerie ancienne ; zones pavillonnaires : maçonnerie récente).

Les principaux ouvrages dits « à risque spécial » faisant l’objet de mesures de prévention particulières, sur le territoire départemental sont ceux concernés par un plan particulier d’intervention (PPI) ou un plan de secours spécialisé (PSS). Ces établissements ont pour vocation le conditionnement et le stockage de produits divers (produits chimiques, produits phytosanitaires, hydrocarbures, ...) et font l'objet d'une surveillance particulière des services de la DREAL, indépendamment du risque sismique.

Par ailleurs, les barrages sont classés comme intéressant la sécurité publique. Des visites et des surveillances régulières sont assurées par les services de l’Etat (SIDPC, DDTM, DREAL). Les zones les plus exposées sont soumises à une réglementation stricte. Par ailleurs, la population est régulièrement informée des mesures de sécurité prévue en cas d’alerte.

D.4 - LES ACTIONS PREVENTIVES DANS LE DEPARTEMENT

Depuis octobre 2010, la France dispose d’une nouvelle réglementation parasismique, entérinée par la parution au Journal Officiel de deux décrets sur le nouveau zonage sismique national et d’un arrêté fixant les règles de construction parasismique à utiliser sur le territoire national.

Le décret n°2010-1254 du 22 octobre 2010 qui modifie les articles R.563-1 à 8 du Code de l’Environnement définit donc les grands principes relatifs aux règles parasismiques pour les bâtiments, équipements et installations. 1. Il distingue, dans l’article R.563-2, deux classes de bâtiments, équipements et installations : • les ouvrages dits « à risque normal » (ORN) , décomposés en 4 catégories d’importance définies par l’article R.563-3 et précisées dans les arrêtés d’application (voir ci-après pour les bâtiments) ; • les ouvrages dits « à risque spécial » (ORS) , définis par l’article R.563-6; 2. Il définit dans l’article R.563-4 le zonage sismique du territoire national comportant 5 zones (1, 2, 3, 4 et 5) applicable aux ouvrages, la répartition des communes entre ces zones étant effectuée dans le décret n°2010- 1255 du 22 octobre 2010. 3. Il précise dans les articles R.563-5 et 7 la nature des arrêtés réglementaires

spécifiant les mesures préventives et en particulier les règles de construction à respecter pour les ouvrages à risque normal et à risque spécial. 4. Il précise dans l’article R.563-8 qu’un Plan de Prévention des Risques Naturels peut fixer des règles de construction mieux adaptées au contexte local.

Cette réglementation sismique s’impose désormais au département des

Pyrénées-Orientales situé en zone de sismicité 3 (modérée) et 4 (moyenne).

D.4.1 La connaissance du risque sismique

Depuis la parution de la nouvelle carte de France de l’aléa sismique (novembre 2005) préalable à celle du zonage sismique de la France (octobre 2010) quelques actions ont été engagées sur la connaissance du risque sismique dans le département. Il ‘agit principalement d’études menées : • dans le cadre du programme européen transfrontalier France-Espagne ISARD (2007) sur la connaissance de l’aléa et du risque sismique (vulnérabilité de dommages, scénarios de risques) ; Aléa sismique probabilste • Carte d’accélérations (PGA médian) pour et sur le risque induit de tsunami. une période de retour de 475 ans (R. Secanell et al.)

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 99 L'objectif principal du projet ISARD, porté en France par le BRGM et le CSTB, a été d'obtenir des informations préventives et opérationnelles sur le risque séismique, sans distorsion étant donné l'effet de frontière, avec une transmission efficace aux services de gestion de la crise séismique tant au niveau local (Cerdagne) que régional.

Outre une évaluation probabiliste de l’aléa sismique, dans la région transfrontalière, des scénarios de risque sismique en Cerdagne dédiés aux ouvrages stratégiques et aux réseaux et des scénarios de risque ont été développés. Une analyse des conséquences d’une réplique du séisme historique de 1428 a été également réalisée en Cerdagne. Simulation de dommages en Cerdagne (séisme simulé de 1428 – ISARD) A l’échelle nationale s’est mis en place en 2008, un site Internet retraçant l’historique des tsunamis en France ( www.tsunamis.fr ). Dans les Pyrénées- Orientales, aucun phénomène de ce type n’est recensé historiquement, contrairement au reste du littoral Languedoc-Roussillon.

En revanche, une étude de cas de tsunamis sur les côtes de Méditerranée française (BRGM RP-55765-FR) : - identifiant et caractérisant les sources tsunamigéniques d’origine sismique ou gravitaire (glissements de terrain sous-marins principalement) ; - simulant des scénarios de tsunamis sur la base des sources tsunamigéniques identifiées ;

met en évidence un aléa tsunami non négligeable sur les côtes du Roussillon :

Phénomène tsunami d’origine sismique Amplitude Secteur côtier français Magnitude Temps (MEDDE) Scénario maximale des concerné ou volume d’arrivée vagues au rivage (amplitude > 0,5 m) Glissement 45’ canyon Lacaze- V = 0,055 km 3 1,5 m à Perpignan Perpignan à Beauduc Perpignan Hérault

D.4.2 La surveillance et la prévision des phénomènes

La prévision à court terme Il n'existe malheureusement à l'heure actuelle aucun moyen fiable de prévoir où, quand et avec quelle puissance se produira un séisme. En effet, les signes précurseurs d'un séisme ne sont pas toujours identifiables. Des recherches mondiales sont cependant entreprises afin de mieux comprendre les séismes et de les prévoir. Résultat de scénario de glissement de type GMod en zone 18 «Canyon Lacaze-Hérault» (BRGM) La prévision à long terme A défaut de prévision à court terme, la prévision des séismes se fonde sur le probabilisme et la statistique. Elle se base sur l'étude des événements passés à partir desquels on calcule la probabilité d'occurrence d'un phénomène donné (méthode probabiliste). En d'autres termes , le passé est la clé du futur.

A ce titre, les cartes d’aléa dites « probabilistes », basées sur des périodes de retour d’évènements donnés constituent des indicateurs sur l’occurrence potentielle de séismes dans le temps.

La surveillance sismique La surveillance sismique instrumentale se fait à partir de stations sismologiques réparties sur l’ensemble du territoire national et regroupées sous forme de

Carte des stations utilisées pour la réseaux : ces derniers sont gérés par divers organismes (EOST, IPGP, etc.) par Surveillance sismique l’intermédiaire d’observatoires (RéNaSS). Les données collectées par les sismomètres sont centralisées par le Bureau Central Sismologique Français (BCSF), qui en assure la diffusion.

Ce suivi de la sismicité française permet d’améliorer la connaissance de l’aléa sismique. En dehors des aspects d’amélioration des connaissances scientifiques, les objectifs de la surveillance sismique sont de détecter rapidement les séismes, de les localiser, d'en calculer la magnitude, et le cas échéant d'émettre une alerte afin d'informer les autorités.

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 100 Les missions d’alerte sismique sont assumées exclusivement par le CEA depuis le 1 er juin 2010. L’alerte est basée sur le développement de réseaux d’observation en temps réel et la mise à disposition de personnels d'astreinte 24h/24, 365 jours/an garantissant une diffusion rapide de l’information.

En cas de séisme de magnitude supérieure à 4 en France et dans les régions frontalières, le Département Analyse, Surveillance, Environnement, de la Direction des applications militaires du CEA (CEA-DASE) doit notamment : - Alerter la Sécurité Civile dans un délai de deux heures, - Contribuer à alerter le Conseil de l'Europe en cas de séisme de magnitude Réseau d’observation sismique CEA supérieure à 5 dans la région Euro-Méditerranéenne (cette activité est menée dans le cadre du CSEM (Centre Sismologique Euro-Méditerranéen)

www-dase.cea.fr/competence/menu.php?choix=seismes&lang=fr

Outre ses réseaux de surveillance sismique, la France s’est doté d’un réseau de suivi et d’enregistrement du mouvement du sol : le Réseau Accélérométrique Permanent (RAP http://www-rap.obs.ujf-grenoble.fr/ ) dont plusieurs stations, gérées par le BRGM ou l’OMP, sont implantées dans les Pyrénées-Orientales.

Les données de ces réseaux sont notamment valorisées pour le Exemple de signaux sismique développement de méthodes de simulation numérique, nécessitant d’être (CEA-LDG) calibrées pour être fiables, pour l’évaluation de l’aléa sismique local. Séisme de Bigorre 1/04/2010 L’amélioration des connaissances des paramètres contrôlant le mouvement du sol en cas de séisme, du comportement des ouvrages de génie civil et l’aide à la gestion de crise en cas de séisme ressenti sont autant d’objectifs poursuivis par les utilisateurs de ces données.

D.4.3 Les travaux de mitigation

Parmi les mesures prises ou à prendre pour réduire la vulnérabilité des enjeux (mitigation) on peut citer :

Réseau RAP-Pyrénées-Provence (hôte BRGM) Les mesures collectives - La réduction de la vulnérabilité des bâtiments et infrastructures existants : Diagnostic puis renforcement parasismique, consolidation des structures, réhabilitation ou démolition et reconstruction. - La construction parasismique Le zonage sismique de la France impose l'application de règles parasismiques pour les constructions neuves. Ces règles ont pour but d'assurer la protection des personnes et des biens contre les effets des Réseau RAP-Pyrénées secousses sismiques. Elles définissent les conditions auxquelles doivent (hôte OMP) satisfaire les constructions nouvelles pour atteindre ce but. Afin d’harmoniser les règles techniques de construction au sein de l’Union Européenne, la commission européenne a lancé un vaste projet d’eurocodes structuraux, parmi lesquels l’Eurocode 8 relatif au calcul des structures pour leur résistance aux séismes.

Ces règles EC8 visant au dimensionnement parasismique des structures reposent sur une approche probabiliste du risque. Les objectifs de dimensionnement induits par l’application de ces règles sont les suivants : • protéger les vies humaines ; • limiter les dégâts ; • garantir l’opérationnalité des structures pour la protection civile.

Au travers de sa transposition française, l’Eurocode 8 a vocation à remplacer les règles de construction parasismique actuellement en vigueur pour les ouvrages à risque normal. Cette transposition s’accompagne d’autres évolutions : • application d’un nouveau zonage probabiliste (D4.4) ; • redéfinition des classes de sol ; • redéfinition des accélérations nominales de référence ; • d’une redéfinition des classes d’ouvrage à risque normal.

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 101 Plaquette « La nouvelle RÉGLEMENTATION PARASISMIQUE applicable aux bâtiments»

http://www.planseisme.fr/spip.php?rubrique22

En cas de secousse " nominale ", c'est-à-dire avec une intensité théorique maximale fixée selon chaque zone, la construction peut subir des dommages irréparables, mais elle ne doit pas s'effondrer sur ses occupants. En cas de secousse plus modérée, l'application des dispositions définies dans les règles parasismiques doit aussi permettre de limiter les destructions et, ainsi, les pertes économiques.

Les grandes lignes de ces règles de construction parasismique sont : • la prise en compte de la nature du sol, • la qualité des matériaux utilisés, • la conception générale de l'ouvrage (qui doit allier résistance et déformabilité),

• l'assemblage des différents éléments qui composent le bâtiment

(chaînages), • la bonne exécution des travaux.

Il est important de noter que l’application des règles parasismiques est liée à la fois à la sismicité (aléa qui intègre le nouveau zonage, une redéfinition des classes de sol, une redéfinition des accélérations nominales de référence) et à la catégorie d’importance d’ouvrage à risque normal (vulnérabilité) :

I. ― Classification des bâtiments. Pour l'application du présent arrêté, les bâtiments de la classe dite « à risque normal » sont répartis en quatre catégories d'importance définies par l'article R. 563-3 du code de l'environnement et précisées par le présent article. Pour les bâtiments constitués de diverses parties relevant de catégories d'importance différentes, c'est le classement le plus contraignant qui s'applique à leur ensemble. Les bâtiments sont classés comme suit : En catégorie d'importance I : Les bâtiments dans lesquels est exclue toute activité humaine nécessitant un séjour de longue durée et non visés par les autres catégories du présent article. En catégorie d'importance II : ― les bâtiments d'habitation individuelle ; ― les établissements recevant du public des 4e et 5e catégories au sens des articles R. 123-2 et R. 123-19 du code de la construction et de l'habitation, à l'exception des établissements scolaires ; ― les bâtiments dont la hauteur est inférieure ou égale à 28 mètres : En catégorie d'importance III : ― les établissements scolaires ;

― les établissements recevant du public des 1re, 2e et 3e catégories au sens des articles R. 123-2 et R. 123-19 du code de la construction et de l'habitation ; ― les bâtiments dont la hauteur dépasse 28 mètres : ― les autres bâtiments pouvant accueillir simultanément plus de 300 personnes En catégorie d'importance IV : ― les bâtiments dont la protection est primordiale pour les besoins de la sécurité civile et de la défense nationale ainsi que pour le maintien de l'ordre public ― les bâtiments contribuant au maintien des communications

D.4.4 a prise en compte dans l’aménagement

L’application des règles de construction parasismique La législation récente impose l’application de nouvelles règles de construction parasismique telles que les règles Eurocode 8 (EC8). Ces textes réglementaires er sont applicables de manière obligatoire depuis le 1 mai 2011.

L’ancien zonage, en vigueur depuis 1991, reposait sur des études datant de 1986. L’évolution des connaissances scientifiques a engendré une réévaluation de l’aléa sismique et une redéfinition du zonage en se fondant sur une approche de type probabiliste (prise en compte des périodes de retour). Ce nouveau zonage facilitera également l’application des nouvelles normes de construction parasismique Eurocode 8 et permettra une harmonisation des normes françaises avec celles des autres pays européens.

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 102

Contrairement au précédent zonage qui était fondé sur des limites cantonales, ces limites sont désormais communales. Le territoire national est ainsi divisé en 5 zones de sismicité, allant de 1 (zone d’aléa très faible) à 5 (zone d’aléa fort), représentées sur la carte ci-contre.

La réglementation s’applique aux nouveaux bâtiments, et aux bâtiments anciens dans des conditions particulières, dans les zones de sismicité 2 à 5 ; donc dans les Pyrénées-Orientales. Pour plus de détails sur l’application de cette nouvelle réglementation parasismique : - Décret no 2010-1254 du 22 octobre 2010 relatif à la prévention du risque sismique : - Décret no 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant sur la délimitation des zones de sismicité du territoire français - Arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal ».

http://www.pyrenees-orientales.gouv.fr/

Nouveau zonage sismique de la France Dans les Pyrénées-Orientales, la réglementation parasismique s’applique à (article R563-4 du Code de l’ensemble des bâtiments de catégorie d’importance II (dont maisons l’Environnement) individuelles), III (dont les établissements scolaires) et IV (D3.3) selon les zones (D.8).

OUVRAGES A « RISQUE NORMAL »

Sur les bâtiments neufs Les règles applicables aux bâtiments neufs dépendent donc de la catégorie

d’importance du bâtiment et de la zone de sismicité dans laquelle il se trouve.

Catégorie de bâtiment I II III IV

hangars maisons établissements bâtiments dont : agricoles individuelles scolaires stratégiques Règles Règles parasismiques Zone 3 parasismiques EC8 OBLIGATOIRE Aucune PS-MI ou EC8 exigence Règles Règles parasismiques Zone 4 parasismiques EC8 OBLIGATOIRE PS-MI ou EC8

Sur les bâtiments existants La réglementation n’impose pas de travaux sur les bâtiments existants. Si des travaux conséquents sont envisagés, un dimensionnement est nécessaire avec une minoration de l’action sismique à 60% de celle du neuf.

Dans le même temps, les maîtres d’ouvrage volontaires sont incités à réduire la vulnérabilité de leurs bâtiments en choisissant le niveau de confortement qu’ils souhaitent atteindre. Enfin, le cas des extensions avec joint de fractionnement est traité comme les bâtiments neufs.

Pour limiter la vulnérabilité, l’ajout ou le remplacement d’éléments non structuraux dans le bâtiment doit s’effectuer conformément aux prescriptions de l’Eurocode 8 partie 3.

MEDDE

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 103

Autres ouvrages à risque normal : les équipements et installations, les ponts.

Pour les ponts nouveaux définitifs, publics ou privés, « à risque normal » de catégories d’importance I à III situés en zone de sismicité 2 à 5, les règles de construction parasismique sont celles de la norme NF EN 1998-2, dites « règles Eurocode 8 » accompagnée du document nommé «annexe nationale » s’y rapportant. Un arrêté ministériel abrogera l’arrêté du 15 septembre 1995 précisant les anciennes règles de construction particulières à respecter.

Pour les équipements et installations « à risque normal » (définis par les systèmes de canalisations aériennes et enterrées, les réservoirs de stockage et

les structures hautes et élancées) de catégories d’importance II, III et IV situés

en zone de sismicité 2 à 5, les règles de construction parasismique sont celles des normes NF EN 1998-4 et NF EN 1998-6 dites « règles Eurocode 8 » accompagnées des documents nommés « annexes nationales » s’y rapportant. Un arrêté ministériel fixera ces règles.

Ouvrages à risque spécial : les installations classées, les barrages et les équipements et installations.

Les ouvrages à risque spécial, c'est-à-dire ceux dont les effets en cas de séisme ne peuvent être circonscrits au voisinage immédiat desdits ouvrages, font l’objet d’un cadre réglementaire spécifique. Ces ouvrages regroupent quelques équipements et installations, les barrages, les installations classées pour la protection de l’environnement et les installations nucléaires de base.

Pour les équipements et installations « à risque spécial », un arrêté ministériel fixera les règles parasismiques applicables à ces ouvrages.

Les installations nucléaires de base sont l’objet de recommandations et de règles de sûreté spécifiques.

Pour les installations classées « à risque normal », elles respectent les dispositions prévues pour les bâtiments, équipements et installations de la classe « à risque normal » fixées par les arrêtés pris en application de l’article

R.563-5 du code de l’environnement.

Pour les installations classées « à risque spécial » , une étude spécifique doit être élaborée permettant de déterminer les moyens techniques nécessaires à leur protection parasismique. L’arrêté du 10 mai 1993 sera abrogé et sera remplacé par un arrêté ministériel modifiant l’arrêté du 4 octobre 2010 (relatif à la prévention des risques accidentels au sein des installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation) et fixera les règles parasismiques applicables aux installations soumises à la législation sur les installations classées.

Pour les barrages , un arrêté ministériel fixera les règles parasismiques applicables à ces ouvrages.

Le plan de prévention des risques Dans la mesure où le risque sismique (combinaison de l’aléa sismique et de la vulnérabilité des enjeux présents) le justifie, le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) sismique, établi par l’Etat, définit des zones d’interdiction et des zones de prescription ou sous réserve.

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 104 Le PPR s’appuie sur deux cartes : la carte des aléas (intégrant les effets de site géologique et topographique, les failles actives, les risques de liquéfaction et de mouvements de terrain) et la carte du zonage. Celle-ci définit deux zones : - la zone inconstructible (habituellement représentée en rouge), en raison d’un risque trop fort d’effets induits (mouvements de terrain, liquéfaction, faille active) - la zone constructible avec prescription (habituellement représentée en bleu) où l’on autorise les constructions sous réserve de respecter certaines prescriptions (au minimum les règles de constructions parasismiques assorties éventuellement de prescriptions propres au site)

Au même titre que pour les autres risques majeurs, la priorisation de réalisation de PPRN sismique peut être élaborée dans le cadre de la réalisation d’un schéma départemental de prévention des risques. Ces priorités sont notamment fondées sur : - le niveau de sismicité du territoire concerné et l’occurrence dans un passé récent de séismes ; - l’éventualité d’effets de site ou d’effets induits importants qui imposent de préciser la réglementation nationale au niveau local ; - la densité, l’importance d’enjeux existants exposés et la vulnérabilité particulière du territoire aux séismes ;

- le développement non maîtrisé d’enjeux exposés ou la connaissance de projets d’envergure pouvant augmenter de façon significative

- une volonté spécifique locale de mieux gérer le risque sismique … ;

Le document d’urbanisme

Depuis l'entrée en vigueur de la loi de décentralisation, l'obligation est faite au préfet de porter à connaissance, en particulier les risques, dans le cadre de l'élaboration des documents d'urbanisme (SCOT, PLU, ZAC.) ainsi que les servitudes imposées par ces risques.

Si les éléments connus ne sont pas suffisants pour caractériser l'aléa avec assez de précision, le préfet peut susciter des études (quel qu'en soit le maître d'ouvrage) dont il doit faire état dans le porter à connaissance. Dès que les résultats de ces études sont disponibles, le préfet procède à une information complémentaire, qui sera d'autant mieux reçue par les élus qu'ils auront été régulièrement informés de l'avancement des études.

Le maire a alors la responsabilité de la prise en compte des éléments portés à sa connaissance, dans les différents documents d'urbanisme dont il a la responsabilité d'établir tels le PLU. (articles L. 121- 10, L. 123-1 du Code de l'Urbanisme). Ces éléments doivent d'autre part avoir été pris en compte dans le schéma de cohérence et d’orientation territoriale (SCOT), s'il existe, pour les communes concernées par des risques naturels et/ou technologiques.

D.4.5 L’information et l’éducation sur les risques

L’information préventive En complément du DDRM, et des PAC établis par le préfet, le maire élabore le document d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM). Celui-ci synthétise les informations transmises par le préfet complétées des mesures de prévention et de protection dont le maire a connaissance. Le maire définit les modalités d’affichage du risque sismique et des consignes individuelles de sécurité.

L’information des acquéreurs ou locataires La loi du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages a introduit l’obligation d’information des acquéreurs et locataires de biens immobiliers par les vendeurs et bailleurs sur les risques auxquels un bien est soumis et les sinistres qu’il a subi.

Extrait DICRIM Arles sur Tech, volet risque sismique

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 105 Cette loi instaure notamment, au titre de l’information sur «l’état des risques », dans son article 77, codifié à l’article L 125-5 du code de l’environnement, une obligation d’information de l’acheteur ou du locataire de tout bien immobilier (bâti et non bâti) situé en zone de sismicité ou/et dans un plan de prévention des risques prescrit ou approuvé.

Par ailleurs, obligation est également faite, au titre de l’information sur les

sinistres résultant de catastrophes technologiques ou naturelles reconnues, d’information sur l’existence d’arrêté de reconnaissance de l’état de catastrophes naturelles ou technologiques (dont le séisme fait partie).

Pour en savoir plus :

Journée AQC « Risque sismique dans http://www.pyrenees-orientales.gouv.fr/ la construction », juin 2011 à Perpignan http://www.developpement-durable.gouv.fr/L-information-de-l-

Acquereur-ou-du.html

L’éducation et la formation sur les risques La prise en compte du risque sismique dans les Pyrénées-Orientales n’est pas nouvelle mais l’évolution du zonage réglementaire par rapport à l’ancien zonage pourrait s’accompagner d’un nécessaire déploiement de mesures d’éducation et d’information sur le risque sismique.

Cette information, peut passer par : - l’information-formation des professionnels du bâtiment, de l’immobilier, Exposition « SismoTour » à Perpignan des notaires, géomètres, des maires …, qui constitue un chantier à mener (juin 2009, crédit photo. DDTM 66) dans le département depuis la parution du nouveau zonage sismique national ; - l’éducation à la prévention des risques majeurs est une obligation dans le cadre de l’éducation à l’environnement pour un développement durable et de l’éducation à la sécurité civile.

A ce titre, les initiatives dans le département se sont multipliées dans le département avant et depuis la mise en œuvre du Plan National de Prévention du Risque Sismique : • plaquettes d’informations destinées aux constructeurs, Site internet « Sismos à l’école » • plus récemment, en juin 2011, une journées organisée par l’Agence www.edusismo.org de la Qualité de la Construction (AQC) sur le thème de la réglementation parasismqiue, • passage de l’exposition « SismoTour » dans les Pyrénées-Orientales a notamment permis d’attirer environ 51000 visiteurs de tous âges et a eu un très bon retour du public, en particulier de la part des enseignants, • la participation du Lycée Pablo Picasso de Perpignan au réseau « Sismos à l’école », avec l’existence d’une station d’observation sismique dans l’établissement notamment.

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 106 D.4.6 Le retour d’expérience

Le BCSF est le bureau qui centralise, analyse et diffuse l'ensemble des informations sur les séismes affectant le territoire national. Il remplit notamment des obligations d'expertises pour la déclaration de l'état de "catastrophe naturelle" d'une commune, et d'information de la Sécurité Civile.

Les données collectées par le BCSF sont de deux types : - Les données macrosismiques : issues des enquêtes sur le terrain, réalisées avec l'aide des Services Interministériels Départementaux de Défense et de Protection Civiles, pour tout événement sismique de magnitude supérieure à 3.5. - Les données instrumentales provenant des stations sismologiques associées au ReNaSS (Réseau National de Surveillance Sismique, CNRS- INSU et Universités) et du réseau sismologique du Laboratoire de Détection Géophysique (DASE - Commissariat à l'Energie Atomique). L'information rapide sur les séismes est assurée via la logistique INSU/EOST du ReNaSS (serveur Web et base de données de sismogrammes).

Exemple de bilan macrosismique Le bilan macrosismique et les résultats instrumentaux sont publiés Séisme de Saint-Paul 18/02/1996 (BCSF) régulièrement par le BCSF.

D.5 - L’ORGANISATION DES SECOURS DANS LE DEPARTEMENT

Selon l’intensité et donc la gravité d’un séisme survenant en France, il peut survenir une crise dont la gestion passe par la mise en œuvre de différentes mesures adaptées à l’enjeu. Ces mesures portent sur des actions à mener : avant, pendant et après la crise. Elles sont de la responsabilité de différents acteurs : l’État, garant de la sécurité sur le territoire national, les communes et bien sûr chaque individu concerné par le risque sismique sur un territoire donné. La qualité de la préparation à cette crise par chacun de ces acteurs exerce une influence directe sur l’ampleur et les conséquences de la crise.

Outre les documents d’information préventive des actions de planification visent à définir tout ce qui devra être mis en œuvre si la crise se produit. Elles reposent sur l’élaboration de plans d’intervention et de secours à différentes échelles territoriales.

D.5.1 Au niveau départemental

Comme pour les autres risques naturels, en cas de catastrophe, lorsque plusieurs communes sont concernées, ce qui est presque toujours le cas lors d’un séisme, c’est le préfet qui aura à gérer la crise, avec éventuellement et suivant l'importance de la catastrophe le préfet de la zone de défense. La coordination globale est assurée par la direction de la défense et de la sécurité civiles du ministère de l'Intérieur. Ils disposent pour cela de différents outils : - le Plan Particulier d’Intervention (PPI) organisant la protection des populations riveraines d’installations localisées et fixes qualifiées à risques : sites « SEVESO », Installations Nucléaires de Base, grands barrages, gares de triage. Ce plan peut donc s’appliquer en cas de séisme touchant l’une de ces installations ; - le Plan de Secours Spécialisé (PSS) Sismique pour gérer le cas particulier associé à ce type de risque. C’est un complément essentiel de la politique de prévention qui décrit l’organisation générale des secours et détaille pour chaque service la conduite à tenir en cas de séisme ; - le Plan Rouge (futur NOVI) qui peut être déclenché en même temps que les précédents s’il y a de nombreuses victimes ; - le Plan Orsec (départemental ou de zone) qui prévoit l’organisation générale des secours et l’ensemble des moyens publics et privés à mobiliser en cas de catastrophe. L'organisation des secours se compose d’un tronc commun de dispositions générales et modulables de gestion de crise applicables en toutes circonstances et de dispositions spécifiques

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 107 propres à certains risques préalablement identifiés. C’est ce plan qui sera généralement activé lors de la survenue d’un séisme destructeur.

Afin de tester l’efficacité de ces plans, des exercices sont organisés. Au niveau national, des exercices portant sur la simulation de séismes sont réalisés : exercices « RICHTER ». Par exemple ’un séisme touchant 25 communes autour de la ville d’Aix en Provence a par exemple été organisé dans les Bouches du Rhône en 2007 (exercice RICHTER 13). Un « RICHTER » Pyrénéen est envisagé

en 2012 sous l’égide de la Direction Générale de la Sécurité Civile et de la gestion de crise.

En novembre 2005, un important exercice national de sauvetage déblaiement mettant en action 450 sapeurs-pompiers venus des quatre coins de France a eu lieu dans le département. Le thème de cette manœuvre était une intervention des secours dans le cadre d’un séisme ayant touché le département des Pyrénées Orientales dans la région du Vallespir près de la

Exercice de crise en Vallespir frontière espagnole. (crédit photo SDIS13) Enfin des développements sont en cours pour améliorer la connaissance de dommages potentiellement générés par un séisme. C’est l’exemple du programme ISARD qui vise à estimer les dommages au bâti liés à un séisme dans les minutes qui suivent la secousse sismique. Ce projet démonstrateur fournit une aide à la décision et à la gestion de crise. Une déclinaison opérationnelle pilote a récemment été proposée dans les Pyrénées- Orientales.

Pour en savoir plus : http://www.pyrenees-orientales.gouv.fr/

D.5.2 Au niveau communal

C'est le maire, détenteur des pouvoirs de police, qui a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales.

À cette fin, il prend les dispositions lui permettant de gérer la crise. Pour cela le maire élabore sur sa commune un plan communal de sauvegarde (PCS). S’il n’arrive pas à faire face par ses propres moyens à la situation il peut, si nécessaire, faire appel au préfet représentant de l'État dans le département.

Pour les établissements recevant du public, le gestionnaire doit veiller à la sécurité des personnes en attendant l’arrivée des secours. Il peut notamment être demandé aux directeurs d’école et aux chefs d’établissements scolaires d’élaborer un Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) afin d’assurer la sécurité des enfants et du personnel.

D.5.3 Au niveau individuel

Afin d’éviter la panique lors de la survenue d’une secousse sismique, la culture du risque, favorisée par l’information, constitue pour chacun la meilleure réponse pour faire face au séisme.

Pendant la survenue du séisme, des consignes simples doivent être appliquées par chacun. Elles sont généralement présentées dans le DICRIM. Il convient ainsi en particulier de rester où l'on est en veillant : à l'intérieur : à se mettre près d'un mur, une colonne porteuse ou sous des - meubles solides, s'éloigner des fenêtres ; - à l'extérieur : à ne pas rester sous des fils électriques ou sous ce qui peut s'effondrer (ponts, porte-à-faux, toitures…) ; - en voiture : à s'arrêter et ne pas descendre avant la fin des secousses, se protéger la tête avec les bras ;

à ne pas allumer de flamme. -

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 108

D.6 - LES COMMUNES CONCERNEES PAR LE RISQUE SISMIQUE

La liste des communes concernées par le risque sismique est définie par décret n° 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de sismicité du territoire français (article 1). Il est inséré, après l'article R. 563-8 du code de l'environnement, un article D.563-8-1 ainsi rédigé :

« Art.D. 563-8-1.-Les communes sont réparties entre les cinq zones de sismicité définies à l'article R. 563-4 conformément à la liste ci-après, arrêtée par référence aux délimitations administratives, issues du code officiel géographique de l'Institut national de la statistique et des études économiques, en vigueur à la date du 1er janvier 2008. […] »

En comparaison au précédent zonage sismique de la France, 3 communes changent de niveau de zone de sismicité et sont aujourd’hui en zone 3 "sismicité moyenne" : , Conat et Nohèdes.

voir la liste sur le tableau des risques en début de document

D.7 – LA CARTOGRAPHIE DES COMMUNES CONCERNEES PAR

LE RISQUE SISMIQUE

D.8 – LES CONTACTS

- Préfecture des Pyrénées-Orientales tel. 04 68 51 66 66 - DDTM des Pyrénées-Orientales tel. 04 68 38 12 34 - BRGM tél. 04 67 15 79 80 - Site Internet de la DREAL Languedoc-Roussillon http://www.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr/

D.9 – POUR EN SAVOIR PLUS

La DDTM des Pyrénées-Orientales a édité une mallette pédagogique d’information sur le risque sismique ainsi qu’une plaquette informative sur le www.planseisme.fr risque sismique dans le département.

Ces documents sont téléchargeables sur le site des services de l’Etat dans les Pyrénées-Orientales : http://www.pyrenees-orientales.gouv.fr/ dans la rubrique Risques naturels / Risques majeurs / Les risques naturels / Risque sismique / Mesures de prévention du risque sismique

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Le risque feu de forêt

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GENERALITES

G.1 - QU’EST-CE QU’UN FEU DE FORET ?

On parle de feu de forêt lorsqu'un feu concerne une surface minimale d'un hectare d'un seul tenant et qu'une partie au moins des étages arbustifs et/ou arborés (parties hautes) est détruite. On étend la notion de feu de forêt aux incendies concernant des formations subforestières de petite taille : le maquis, la garrigue, et les landes. Généralement, la période de l'année la plus propice aux feux de forêt est l'été, car aux effets conjugués de la sécheresse et d'une faible teneur en eau des sols, viennent s'ajouter les travaux en forêt.

Pour se déclencher et se propager, le feu à besoin des trois conditions suivantes

- une source de chaleur (flamme, étincelle) : très souvent l’homme est à l’origine des feux de forêt par imprudence (travaux agricoles et forestiers, mégots, barbecues, dépôts d’ordures), accident ou malveillance,

- un apport d’oxygène : le vent qui active la combustion et favorise la dispersion d’éléments incandescent lors d’un incendie,

- un combustible (végétation) : le risque de feu est plus lié à l’état de la forêt (sécheresse, disposition des différentes strates, état d’entretien, densité, relief, teneur en eau...) qu’à l’essence forestière elle-même Statistiques zone sud disponibles : (chênes, conifères...). www.promethee.com

G.2 - COMMENT SE MANIFESTE-T-IL ?

Un feu de forêt peut prendre différentes formes selon les caractéristiques de la

végétation et les conditions climatiques dans lesquelles il se développe :

- Les feux de sol brûlent la matière organique contenue dans la litière, l'humus ou les tourbières. Alimentés par incandescence avec combustion, leur vitesse de propagation est faible ;

- Les feux de surface brûlent les strates basses de la végétation, c'est-à-dire la partie supérieure de la litière, la strate herbacée et les ligneux bas. Ils se propagent en général par rayonnement et affectent la garrigue ou les landes ;

- Les feux de cimes brûlent la partie supérieure des arbres (ligneux hauts) et forment une couronne de feu. Ils libèrent en général de grandes quantités d'énergie et leur vitesse de propagation est très élevée. Ils sont d'autant

plus intenses et difficiles à contrôler que le vent est fort et le combustible

sec.

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 113

G.3 - LES CONSEQUENCES SUR LES PERSONNES ET LES BIENS

Bien que les incendies de forêt soient beaucoup moins meurtriers que la plupart des catastrophes naturelles, ils n'en restent pas moins très coûteux en termes d'impact humain, économique, matériel et environnemental.

Les atteintes aux hommes concernent principalement les sapeurs-pompiers et plus rarement la population. Le mitage, qui correspond à une présence diffuse d'habitations en zones forestières, accroît la vulnérabilité des populations face à l'aléa feu de forêt. De même, la diminution des distances entre les zones d'habitat et les zones de forêts limite les zones tampon à de faibles périmètres, insuffisants pour stopper la propagation d'un feu.

La destruction d'habitations, de zones d'activités économiques et industrielles, ainsi que des réseaux de communication, induit généralement un coût important et des pertes d'exploitation.

L'impact environnemental d'un feu est également considérable en termes de biodiversité (faune et flore habituelles des zones boisées). Aux conséquences immédiates, telles que les disparitions et les modifications de paysage, viennent s'ajouter des conséquences à plus long terme, notamment concernant la reconstitution des biotopes, la perte de qualité des sols et le risque important d'érosion, consécutif à l'augmentation du ruissellement sur un sol dénudé.

G.4 - POUR EN SAVOIR PLUS

Pour en savoir plus sur le risque feu de forêt, consultez le site du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement.

Depuis 2007, la préfecture a mis en place un site internet permettant aux Le risque feu de forêt : usagers mais aussi aux maires de connaître : http://www.risquesmajeurs.fr/ - la réglementation en vigueur sur la prévention des risques feux de forêts

- les bonnes pratiques à mettre en œuvre en perspective de la saison Ma commune face au risque : estivale http://macommune.prim.net - les dispositions administratives pouvant être mise en œuvre - au cours de la saison, et en temps réel, les risques et les interdictions de → Site local circuler sur les territoires concernés http://www.prevention- incendie66.com/

LES MASSIFS FORESTIERS DE LA REGION

R.1 - LE CONTEXTE REGIONAL

La forêt occupe actuellement 31% de la surface en Languedoc-Roussillon. Ces 20 dernières années, la surface forestière a continué à s'accroître. Cette progression pourrait perdurer, en particulier dans la partie orientale des Pyrénées. Malgré une expansion de l'urbanisation diffuse depuis une trentaine d'année, on observe une baisse générale des surfaces brûlées depuis plus de 20 ans, spécifiquement dans la zone méditerranéenne. En effet, la base de données Prométhée, qui répertorie les départs de feu et les surfaces brûlées, constate dans tout le sud est une baisse à la fois du nombre de départs de feu et du nombre d'incendies importants en terme de surface brûlée.

Cependant la région reste sensible au feux de forêts du fait d’un climat Méditérranéen avec des vents violents (Mistral et Tramontane), fortement présents sur le territoire. L’influence des conditions météorologiques dans le risque incendie est particulièrement important car ces conditions interviennent aussi bien sur la sensibilité de la végétation à l’éclosion d’un incendie (sécheresse) que sur la vitesse de propagation (vent).

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La région peut également souffrir aussi des effets induits des conséquences des feux de forêt. Pour exemple, les conséquences des feux de forêt peuvent engendrer une augmentation de vulnérabilité des territoires dans la mesure où la forêt constitue un dispositif paravalanche. Par ailleurs, une zone forestière brûlée et non replantée peut subir une érosion des sols pouvant rendre la zone propice aux glissements de terrain et aux coulées boueuses

R.2 - POUR EN SAVOIR PLUS http://www.languedoc- Pour en savoir plus sur le risque feu de forêt, consultez le site de la direction roussillon.developpement- régionale : DREAL et du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, durable.gouv.fr/feu-de-foret- des Transports et du Logement. r450.html

LE RISQUE FEU DE FORET DANS LE DEPARTEMENT

D.1 - LE RISQUE FEU DE FORET DANS LE DEPARTEMENT

C’est un département particulièrement varié, à forte dominance feuillue avec le chêne vert et le chêne pubescent en plaine et en moyenne montagne, et à forte dominance résineuse avec le pin à crochets en Cerdagne-Capcir.

Le département est constitué de 3 vallées d’orientation est-ouest : l’Agly au nord, le Tech au sud et la Têt au centre qui débouchent dans la plaine du Roussillon. Le relief très varié génère des paysages spécifiques par région naturelle : - la plaine du Roussillon est une grande plaine ouverte qui est à forte dominance agricole et urbaine dont le boisement est très faible ; - les Fenouillèdes : vallée ouverte (relief de plaine, de colline et de montagne) dont les versants sont couverts par de la garrigue de chêne vert et dans des conditions topographiques favorables par du taillis de chênes verts et de chênes pubescents. - les Aspres : relief de moyenne montagne et de colline. Les boisements sont principalement à base de chênes verts et de chênes lièges. Ce sont le plus souvent des garrigues ou maquis boisés, - les Albères : massif montagneux (relief de versant abrupt, de montagne, côte rocheuse). La suberaie et les bosquets de pin pignon occupent les bas de versant. Par contre, le maquis de chêne vert et de chêne-liège se situe en haut de versant. - le Conflent : vallée ouverte à l’est et encaissée à l’ouest (relief de plaine, de coteaux et de montagne) ; en basse altitude le chêne vert et le chêne pubescent couvrent les versants et à partir de 700 m d’altitude des peuplements de résineux apparaissent - le Vallespir : vallée encaissée (relief de versant abrupt et de montagne) ; les suberaies et les taillis de chênes verts occupent les versants de basses altitudes. A partir de 400 m le chêne pubescent apparaît et les taillis de chataigneraie occupent les versants nords. Le hêtre est présent à l’étage montagnard à l’état de taillis. - la Cerdagne-Capcir : plateau montagneux (relief de plateau et de montagne). Le Capcir est largement plus forestier (63 %) que la Cerdagne (25 %). La végétation forestière est surtout dominée par le pin à crochets (75 %) et le pin sylvestre (10%).

La forêt du département est en extension. En effet, en l’espace de 80 ans, elle a plus que doublé ce qui correspond à une progression de 1% par an en moyenne. Actuellement la crise agricole (viticole) provoque un développement acrue des friches agricoles.

Le département est particulièrement sensible au feux de forêts du fait d’un climat Méditérranéen avec un vent violent, la Tramontane, fortement présent sur le territoire.

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 115

De nombreux feux actuels sont liés à l’évolution du territoire des Pyrénées- orientales qui tend à augmenter le risque incendie. Les anciennes terres agricoles délaissées sont peu à peu colonisées par la végétation (friches agricoles) et parallèlement la forêt est de moins en moins explotée ce qui forme des massifs de plus en plus vaste et combustibles. La déprise agricole de ces dernières années, notamment de par l’arrachage de la vigne accompagnée par une spéculation immobilière sur la plaine du Roussillon, s’est traduite par une extension considérable des friches. Une conséquence immédiate est le développement des incendies aussi bien en surface qu’en nombre. Ce phénomène localisé en plaine peut avoir des conséquences sur les massifs forestiers qui la bordent. Les possibilités de transmission d’un feu de la plaine vers les zones forestières s’étendent et l’impéméabilité face aux feux grace aux cultures autour des agglomérations n’est plus présente. Enfin, ces feux de friches, proches d’enjeux humains importants mobilisent de plus en plus de monde et si plusieurs feux se déclarent, les moyens vont se concentrer sur les zones à forts enjeux au détriments des zones forestières.

L’identification des zones enjeux est détaillée dans le chapitre D3.

D.2 - L’HISTORIQUE DES PRINCIPAUX FEUX DE FORET DU DEPARTEMENT

Notre passé le plus récent mentionne des « feux catastrophes » principalement estivaux qui ont parcouru des milliers d’hectares. Ainsi 1976, 1978, 1986 et 1989, sont des années caractérisées par des incendies de forêt importants. Ces incendies dévastateurs ont marqué profondément les esprits de la population locale. - Le feu des Aspres de juillet 1976 est considéré comme le feu de référence. Il a eu pour effet de faire ressortir les carences en moyen de lutte et en moyen de prévention. Il peut être considéré comme le déclencheur d’une remise en cause de la politique appliquée jusque là, et la mise en place d’une politique en terme de prévention plus engagée. - Le feu des Albères de 1986 a eu la particularité d’éclore au Perthus, de se propager par Tramontane en territoire espagnol, de s’y développer et de ressortir par vent de sud au Col de Banyuls où il parcoura plus de 1 500 ha en territoire français. - Le feu de Port-Vendres du 27 août 2000 a mis en évidence l’intérêt des coupures viticoles et de l’utilisation des moyens aériens devenus aujourd’hui un outil indispensable de la lutte contre les feux de forêt.

D.3 - QUELS SONT LES ENJEUX EXPOSES ?

Les enjeux concernent notamment les personnes, les biens, les infrastructures et les espaces naturels. Au niveau des enjeux humains il s’agit de la population permanente ou saisonnière présente dans les différentes habitations exposées, qu’elles soient groupées (lotissement, village) ou dispersées (mas). La fréquentation touristique non résidentielle dans les massifs particulièrement prisés est aussi une donnée majeure car elle est estivale et qu’elle est généralement peu informée sur la problématique « incendie ». Au niveau des biens il s’agit des zones d’activité, des zones d’habitat groupé de type village et d’habitats dispersés principalement de type mas et des zones industrielles ou commerciales, ainsi que les monuments à valeur patrimoniale. Les espaces naturels sont des espaces ayant une valeur socioéconomique et patrimoniale interessante. Castelnou - 2003 Enfin, l’évolution rapide de l’utilisation de la plaine littorale s’accompagne de phénomènes d’abandon de l’espace agricole, d’extension urbaine et de mitage. Il est observé une augmentation significative des départs de feux dans la plaine du fait de l’extension des surfaces en friches et l’apparition d’une vulnérabilité au niveau de l’interface entre zones agricoles et urbaines.

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D.4 – LES ACTIONS PREVENTIVES DANS LE DEPARTEMENT

Le schéma de prévention des risques naturels (article L565-2 du code de l’environnement) est un document d’orientation sur cinq ans qui fixe les objectifs généraux et un programme d’action de prévention à conduire dans le département en ce qui concerne :

- La connaissance du risque

- La surveillance et la prévision des phénomènes - Les travaux de mitigation - La prise en compte du risque dans l’aménagement

L’information et l’éducation sur les risques - - Le plan départemental de protection des forêts contre les incendies - Le retour d’expérience

D.4.1 La connaissance du risque Repérage des zones exposées au risque feu de forêt dans le cadre de plan de zones sensibles aux incendies de forêts (PZSIF), de plan de protection de la forêt contre les incendies de forêt (PPFCIF), d’atlas départemental de risque feu de forêt ou de Plan de Prévention des Risques (PPR) feu de forêt.

D.4.2 La surveillance et la prévision des phénomènes La prévision consiste, lors des périodes les plus critiques de l'année, en une observation quotidienne des paramètres impliqués dans la formation des incendies (particulièrement les conditions hydrométéorologiques et l'état de la végétation).

Une surveillance constante de tous les massifs sensibles permet également de

détecter au plus tôt tout départ de feu. Les secours peuvent ainsi intervenir le

plus rapidement possible. Cette rapidité d'intervention conditionne fortement

l'étendue potentielle d'un incendie.

La surveillance est réalisée au moyen de guets terrestres (tours de guet), complétés par des patrouilles mobiles, voire des patrouilles aériennes lorsque les massifs forestiers à surveiller s'étendent sur de vastes périmètres.

D.4.3 Les travaux de mitigation Parmi les mesures prises ou à prendre pour réduire l’aléa feu de forêt ou la vulnérabilité des enjeux on peut citer :

Les mesures collectives

L’aménagement des zones forestières - Face au risque feu de forêt, la prévention consiste en une politique

globale d'aménagement et d'entretien de l'espace rural et forestier

(piste d’accès pompiers, pare-feux, points d’eau, débroussaillement

organisé …), sur laquelle s’appuient des stratégies de surveillance et de

lutte contre l’incendie, comme la stratégie de maîtrise des feux naissant

développée depuis 1987 dans le midi méditerranéen.

- Les plans de massifs forestiers, résultant de la déclinaison à cette échelle des orientations des Plans de protection de la forêt contre les incendies de forêt (PPFCIF) ont notamment pour but de planifier et de hiérarchiser l'aménagement (création de coupures de combustible, zones tampon ou de coupe-feu, qui permettent de cloisonner les massifs et de réduire le risque de propagation du feu) et l'entretien des massifs forestiers. Le reboisement est envisagé dans une logique de gestion durable, car il permet de diminuer l'impact visuel et de ralentir l'érosion des sols. Il privilégie l'utilisation de peuplements moins combustibles par leur structure et leur composition. La réduction de la biomasse combustible par le pastoralisme ou l'agriculture constitue également une mesure de prévention du risque de propagation du feu.

Les mesures individuelles Le débroussaillement et le maintien à l’état débroussaillé sont obligatoires dans les forêts, landes et plantations autour des habitations, chantiers, ateliers, des voies privées et publiques.

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 117

- Le code forestier , dans son chapitre II « Mesures de prévention et sanctions pénales », art L131-10 à L136-1 et art 131-10 à R131-16, oblige notamment les propriétaires à débroussailler les terrains sur une distance maximale de 50m autour de leur propriété. A défaut, l’administration peut pourvoir au débroussaillement d’office aux frais du propriétaire .

Il interdit l’apport d’une source d’ignition quelconque par le biais d’une flamme ou d’un matériel susceptible d’être à l’origine d’un départ de feu en cas de risque exceptionnel d’incendie.

Il fixe les obligations de débroussaillement aux abords des sites exploités, des voies d’accès privées y menant ainsi que des zones urbaines situées à moins de 200m d’un bois classé ou d’un massif forestier. Les frais sont à la charge du propriétaire.

Cette obligation s’applique aux voies ouvertes à la circulation publique. Dans ce cas, les frais sont à la charge de l’Etat, des collectivités territoriales ou encore des sociétés concessionnaires des réseaux autoroutiers. Elle s’applique aussi aux réseaux ferrés. Dans ce cas, les frais sont à la charge pour plus d’informations sur le du propriétaire des infrastructures ferroviaires débroussaillement : www.euroforester.org Sanctions : Pour les personnes ne respectant pas leur obligation de débroussaillement, le montant de l’amende est fixé par jour et par hectare concernés par l’obligation de débroussaillement.

- L’arrêté 1459/2008 du 14 avril 2008 modifié : relatif aux mesures de prévention des incendies de forêts et milieux naturels Il fixe les règles départementales ayant attrait aux obligations de débroussaillement pour les propriétaires privés, l’Etat, les collectivités territoriales, les sociétés concessionnaires d’autoroutes, les propriétaires des infrastructures ferroviaires, les exploitants des lignes aériennes.

D.4.4 La prise en compte dans l’aménagement La maîtrise de l'urbanisation s'exprime à travers trois documents :

Le Schéma de cohérence territoriale (SCOT) Dans les PO, les périmètres sont larges, intégrant des franges périurbaines, sur la base de deux SCOT : le premier au nord, appelé « Plaine du Roussillon » (83 communes) et le deuxième, au sud du Tech, le SCOT « Littoral Sud» (22 communes). Les périmètres ont été délimités par arrêté préfectoral en 2002 et 2003 puis modifiés le en 2012. L’élaboration de ces SCOTs est en cours.

Le Plan de Prévention des Risques Le Plan de Prévention des Risques naturels prévisibles (PPR) feux de forêt, http://catalogue.prim.net/61_pla établi par l'État, définit des zones d'interdiction et des zones de prescription ou n-de-prevention-des-risques- constructibles sous réserve. Il peut imposer d'agir sur l'existant pour réduire la naturels-previsibles-ppr-_.html vulnérabilité des biens.

http://risquesmajeurs.fr/les-plans- de-prevention-des-risques- naturels-ppr

DDTM des Pyrénées-Orientales - DDRM 2012 118

Le PPR s'appuie sur deux cartes : la carte des aléas et la carte de zonage. Celle-ci définit trois zones :

- La zone inconstructible (habituellement représentée en rouge) où, d'une manière générale, toute construction est interdite en raison d'un risque trop fort ; - La zone constructible avec prescription (habituellement représentée en bleu) où l'on autorise les constructions sous réserve de respecter certaines prescriptions ; - La zone non réglementée car, dans l’état actuel des connaissances, non exposée.

Le PPR peut également prescrire ou recommander des dispositions constructives, telles que l'utilisation de matériaux ayant une certaine résistance au feu, des dispositions d'urbanisme, telles que l'obligation de défrichage autour des habitations et voiries, ou des dispositions concernant l'usage du sol.

Le document d'urbanisme Le Code de l'urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d'urbanisme. Ainsi, les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et les Plans d’Aménagement de Zone (PAZ) permettent de refuser ou d'accepter sous certaines conditions un permis de construire dans des zones pouvant être soumises aux feux de forêt.

D.4.5 L’information et l’éducation sur les risques La sensibilisation de la population sur les risques de feux de camp, forestiers et agricoles (écobuages), barbecues, cigarettes, détritus … avec réalisation de campagne d’information : « Sachez vous protéger des feux de forêt » : dépliants, sensibilisation des scolaires …

L’information préventive En complément du DDRM, pour les communes concernées par l’application du décret 90-918 codifié, le préfet transmet au maire les éléments d’information concernant les risques de sa commune, au moyen de cartes au 1/25.000 et décrit la nature des risques, les événements historiques, ainsi que les mesures d'État mises en place.

Le maire élabore un Document d’Information Communal sur les Risques . Majeurs (DICRIM). Celui-ci synthétise les informations transmises par le préfet complétées des mesures de prévention et de protection dont le maire a connaissance.

Le maire définit les modalités d’affichage du risque feux de forêt et des consignes individuelles de sécurité. Il organise des actions de communication au moins tous les deux ans en cas de PPR naturel prescrit ou approuvé.

L’information des acquéreurs ou locataires L’information lors des transactions immobilières fait l’objet d’une double obligation à la charge des vendeurs ou bailleurs : - Etablissement d’un état des risques naturels et technologiques ; - Déclaration d’une éventuelle indemnisation après sinistre.

L’éducation et la formation sur les risques L’éducation à la prévention des risques majeurs est une obligation dans le cadre de l’éducation à l’environnement pour un développement durable et de l’éducation à la sécurité civile.

Depuis 1990, “l’Ecole de la Forêt”, contribue à sensibiliser les élèves des classes primaires à l’importance des forêts dans l’écosystème global, à ses différentes fonctions, ainsi qu’à sa gestion durable. Il s’agit d’une opération interministérielle (ministère de l’Agriculture et l’Education nationale) reconduite chaque année. 2600 élèves des Pyrénées-Orientales y ont participé en 2010. . Par ailleurs, le site internet www.prevention-incendie66.com contient un chapitre pour les plus jeunes. Il leur permet à la fois de s’informer sur la flore de leur région et sur le vocabulaire de la forêt.

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leur région et sur le vocabulaire de la forêt.

L’information-formation des professionnels du bâtiment, de l’immobilier, des notaires, géomètres, des maires …,

Arrêtés préfectoraux de prévention : - L’arrêté 2346/2007 du 6 juillet 2007 : règlementant la pénétration et la circulation dans les massifs forestiers ainsi que l’usage de certains matériels. Cet arrêté oblige les maires des communes concernées à informer le public par des panneaux explicatifs placés sur le terrain à des endroits stratégiques .

En cas de risque exceptionnel, certaines routes peuvent être interdites d’accès. Dans ce cas, les maires des communes concernées et le Conseil Général sont chargés de mettre en place les panneaux règlementaires d’interdiction de circuler et de les retirer.

- L’arrêté 1459/2008 du 14 avril 2008 modifié : relatif aux mesures de prévention des incendies de forêts et milieux naturels Il fixe les règles départementales ayant attrait aux obligations de débroussaillement pour les propriétaires privés, l’Etat, les collectivités territoriales, les sociétés concessionnaires d’autoroutes, les propriétaires des infrastructures ferroviaires, les exploitants des lignes aériennes. Par ailleurs, il établit les consignes à respecter pour les propriétaires ou leurs ayants droit concernant l’incinération des végétaux coupés ou sur pied.

D.4.6 Le plan départemental de protection des forêts contre les incendies (arrêté 1627/06 du 3 mai 2006) Ce plan est applicable pour la période 2006-2012. Ce document recueille l’analyse des aléas et des enjeux afin de fixer les actions à mener de la prévention au traitement du sinistre. L’objectif est de diminuer le nombre d’éclosion de feux de forêts, les surfaces brûlées en cas de sinistre, mais aussi de prévenir les conséquences sur les personnes, les biens, les activités économiques et sociales et le milieu naturel.

D.4.7 Le retour d’expérience Le retour d’expérience est une analyse critique portant sur le déroulement des secours au cours d’une intervention. L’analyse doit concerner aussi bien la lutte proprement dite (analyse menée par les services de secours) que l’utilité des aménagements préventifs présents sur le secteur (analyse menée par les services forestiers et les services de lutte).

D.5 - LES TRAVAUX DE PROTECTION http://catalogue.prim.net/49_reto Les coupures de combustibles sont destinées à limiter les surfaces parcourues ur-d-experience_.html par les grands incendies. Ces aménagements constituent une bonne base en matière de lutte. Par contre, pour en optimiser leur efficacité, ils doivent être couplés avec des aménagements de lutte (points d’eau, piste d’accès). Afin de les pérenniser, des contrats d’entretien sont généralement passés avec des agriculteurs.

L’eau reste le principal moyen d’extinction des feux de forêts. Lors des opérations de lutte, les équipes d’intervention arrivent sur le site les cuves pleines. Le problème de l’approvisionnement se posera rapidement suivant l’intensité et l’ampleur du sinistre. Des points d’eau sont aménagés sur des points stratégiques dans les massifs forestiers.

La protection contre l’incendie d’un massif exige également qu’il soit équipé d’un réseau cohérent des voies utilisables pour la lutte et la protection contre les incendies. Tous ces équipements sont généralement prévus dans les documents d’aménagement de type PAFI (Plan d’Aménagement de la Forêt contre l’Incendie).

Une cellule de brûlage dirigé effectue des brûlages en période hivernale et les réalise en respectant tout un ensemble de conditions visant à sécuriser

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l’opération. Ces brulages destinés aux agriculteurs permettent également de lutter contre les grand feux de par la création d’une zone de coupure de combustible.

D.6 - L’ORGANISATION DES SECOURS DANS LE DEPARTEMENT

D.6.1 Au niveau départemental En cas de catastrophe, lorsque plusieurs communes sont concernées, le plan de secours départemental (plan ORSEC) est mis en application. Il fixe l’organisation de la direction des secours et permet la mobilisation des moyens publics et privés nécessaires à l’intervention. Au niveau départemental, c’est le préfet qui élabore et déclenche le plan ORSEC ; il est directeur des opérations de secours.

En cas de nécessité, il peut faire appel à des moyens zonaux ou nationaux.

Les secours ont pour mission la protection de la forêt, des zones habitées ou aménagées et des personnes menacées par un incendie de forêt.

La rapidité d’intervention des secours conditionne fortement l’étendue potentielle d’un incendie.

Des plans spécifiques feux de forêt existent dans certains départements.

Pour s'attaquer au feu, les sapeurs-pompiers disposent de moyens terrestres (véhicules d'intervention) qui peuvent être complétés par des moyens aériens (avions ou hélicoptères bombardiers d'eau), en cas de grands incendies.

D.6.2 Au niveau communal C'est le maire, détenteur des pouvoirs de police, qui a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales.

À cette fin, il prend les dispositions lui permettant de gérer la crise. Pour cela le maire élabore sur sa commune un Plan Communal de Sauvegarde qui est obligatoire si un PPR est approuvé ou si la commune est comprise dans le champ d’un Plan Particulier d’Intervention. S’il n’arrive pas à faire face par ses propres moyens à la situation il peut, si nécessaire, faire appel au préfet représentant de l'État dans le département.

Pour les établissements recevant du public, le gestionnaire doit veiller à la sécurité des personnes en attendant l’arrivée des secours. Il a été demandé aux directeurs d’école et aux chefs d’établissements scolaires d’élaborer un Plan Particulier de Mise en Sûreté afin d’assurer la sûreté des enfants et du personnel.

D.6.3 Au niveau individuel Mitigation et autoprotection (fermetures résistantes au feu, moyens individuels de lutte comme des pompes si piscine …).

D.7 - LES COMMUNES CONCERNEES PAR LE RISQUE FEU DE FORET

Globalement les communes situées dans les massifs des Aspres, des Albères et des Fenouillèdes –Corbières sont dans des zones à risque.

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D.8 – LA CARTOGRAPHIE DE L’ALEA INCENDIE DE FORET

D.9 – POUR EN SAVOIR PLUS Pour en savoir plus sur le risque feu de forêt, consultez le site départemental sur la prévention incendie :

http://www.prevention-incendie66.com/

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