ISSN 0773-4301 - BUREAU DE DÉPÔT : BRUXELLES X 138 HIVER 2017

WALLONIE + BRUXELLES REVUE TRIMESTRIELLE W+B INTERNATIONALE ÉDITÉE PAR LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES ET LA WALLONIE

DOSSIER LA TECHNOLOGIE WALLONNE VOUS SOIGNE

TOURISME UN SENTIER GR POUR LES BIÈRES TRAPPISTES WALLONNES

PORTRAIT NATHALIE MAILLET, UNE PILOTE À FRANCORCHAMPS C

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MJ

CJ

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N W+B WALLONIE + BRUXELLES REVUE TRIMESTRIELLE INTERNATIONALE ÉDITÉE PAR LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES ET LA WALLONIE

04 ÉDITO 06 DOSSIER 14 PORTRAIT QUAND TECHNOLOGIE E-SANTÉ : LA TECHNOLOGIE NATHALIE MAILLET ET MÉDECINE S’ALLIENT WALLONNE VOUS SOIGNE par Charline Cauchie POUR LE BIEN-ÊTRE DU PATIENT par Liévin SOMMAIRE 16 Culture 20 ENTREPRISE 24 Innovation MONS REMONTÉ DY’ON : DU MATÉRIEL LE MARIAGE HEUREUX DE L’ART par Isabelle Plumhans D’ÉQUITATION WALLON ET DE LA TECHNOLOGIE par Jacqueline Remits par Vincent Liévin W+B 138

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28 Tourisme 32 COOPÉRATION AU 34 Jeunesse LE SENTIER DES ABBAYES DÉVELOPPEMENT RESPECT, LIBERTÉ TRAPPISTES DE WALLONIE 10 JOURNALISTES POUR LES ET SOLIDARITÉ par Jean-Marie Antoine 20 ANS DE WBI/HAÏTI par Emmanuelle Dejaiffe par Jean-François Pollet

36 mode/design 39 Formation 42 survols ART MAKER : YVES DEJARDIN, L’EXCELLENCE BELGE AU CHERCHEUR D’ART WORLDSKILLS COMPETITION par Marie Honnay par Sophie Ismaïl

Nathalie Maillet, directrice du circuit de Spa-Francorchamps © DR de Spa-Francorchamps du circuit Maillet, directrice Nathalie SECRÉTAIRE COLLABORATION CONCEPTION ÉDITRICE DE RÉDACTION Marie-Catherine Polygraph’ RESPONSABLE Emmanuelle Stekke Duchêne, www.polygraph.be Pascale [email protected] Véronique Balthasart Delcomminette Téléchargez 02 421 87 34 et Anne Neuville IMPRESSION Place Sainctelette 2 la revue sur db Group.be B-1080 Bruxelles www.db-group.be

Photo couverture : couverture Photo www.wbi.be/rwb/ 4 W+B 138 ÉDITO © Accalmiestudio Mons 2025 -Le Grand Huit#2 Programme delaFondation le bien-être du patient médecine s’allientpour Quand technologie et si àfaire laconnaissance de Nous vous convions aus patient. technologie sera auservice du médecine dedemain,oùla et bruxelloises façonnent cette sent, dessociétés wallonnes accompagnent. Dès àpré tions, etauxquestions quiles tés à de nombreuses évolu quel lespatients sontconfron plus enconnecté, dansle traditionnelle etunmondede à la croisée entre la médecine monde médicalest aujourd’hui teur del’e-santé. En effet, le a choisidevous parlerdusec Pour ce n°138,laRevue W+B Bonne lecture ! sants, bienentendu. Parmi d’autres sujetsintéres Wallonie. GR desabbayes trappistes de ture enempruntantlesentier des papillesetplaisirdelana mettre deconjuguer plaisir Enfin, nousallons vous per entier. pions équestres dumonde tenaire privilégié descham namuroise, est devenue lepar comment Dy’on, unesociété alliée du spectaclevivant, et technologie peut devenir une tons àdécouvrir comment la Par ailleurs, nous vous invi d’ArtMaker. d’Yves Dejardin, fondateur de Spa-Francorchamps, et Nathalie Maillet,directrice  ------

5 W+B 138 ÉDITO E-santé : la technologie wallonne vous soigne DOSSIER

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Entre un monde médical PAR VINCENT LIÉVIN traditionnel et un monde connecté de partage de données, les patients face à l’avenir des soins de santé doivent composer avec de nombreuses e-santé est un mot très Le médecin généraliste est certai- évolutions et questions. à la mode chez le méde- nement le premier intervenant qui Aujourd’hui, et surtout L’ cin, à l’hôpital, voire même peut permettre à une personne de demain, ils vont bénéficier dans certains supermarchés ou séparer le bon grain de l’ivraie. d’une meilleure prise en des sites de commerces en ligne. charge de leur pathologie Aujourd’hui, certaines personnes Chaque jour de nouvelles applica- grâce aux facilités que la l’utilisent quotidiennement, notam- tions ou sociétés naissent comme technologie apportera, en ment pour le suivi d’une maladie Bloomlife, une société américa- personnalisant notamment chronique : du dossier informatisé no-liégeoise, qui développe un ap- l’accompagnement partagé (DIP) aux objets connec- pareil prénatal portable qui permet (diabète, problèmes tés, aux serious games ou aux ap- la surveillance fœtale à distance, cardio-vasculaires...). En plis « santé », elle prend la forme de ou encore la société liégeoise Wallonie et à Bruxelles, différents visages. Toutes les « ap- DIM3 et ses dispositifs médicaux des sociétés inventent plications » grands publics n’ont qui aident les équipes hospitalières cette médecine de demain malheureusement pas à ce jour dans la gestion de la nutrition des pour chaque citoyen. toujours le sérieux indispensable. patients. © Comunicare DOSSIER W+B 138

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Le projet Comunicare s’occupe des maladies chroniques avec son e-carnet de liaison © Comunicare

Des solutions pour les patients fets secondaires, les recomman- dations...) ». Aux USA, les études L’une des volontés des acteurs de ont montré qu’une telle applica- l’e-santé est sans conteste l’opti- tion a permis d’augmenter la sur- malisation et la personnalisation vie du patient de 26 à 32 mois. des soins. En Wallonie, plusieurs « On travaille aujourd’hui avec le sociétés travaillent à ce niveau CHU de Liège, le CHU Saint-Pierre comme Comunicare, qu’Alfred à Bruxelles et le Chirec. Pour le fi- Attipoe, docteur en informatique, nancement, on a la chance d’avoir vient de lancer avec la volonté de une avance récupérable de la s’occuper spécifiquement des ma- Région wallonne qui croit en notre ladies chroniques avec son e-car- projet. Pour l’oncologie et la car- net de liaison: « On souhaite que le dio, on a déjà prouvé notre utilité. patient transmette son ressenti à C’est gratuit pour le patient, c’est l’équipe médicale (ligne du temps, l’hôpital qui prend en charge et à Alfred Attipoe, fondateur de la maladie et le traitement, les ef- terme peut-être les mutuelles... » Comunicare © Comunicare DOSSIER W+B 138

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L’application Andaman 7 combine pour le médecin le dossier de santé électronique du patient et, pour le patient, son dossier de santé personnel © Andaman Damien Hubaux, directeur général de CETIC

CETIC travaille sur de nombreux projets, comme le Pilotage de Processus Adaptatifs de Soins (PIPAS)

En Wallonie, une autre application la médecine de précision pour le convainc de plus en plus de mé- traitement du cancer. Nous avons decins et de patients : Andaman7. une plateforme avec 14.000 per- Sa particularité ? Elle combine sonnes où le patient et l’onco- pour les médecins, un dossier de logue peuvent partager ». Ce DOSSIER santé électronique et pour les pa- dernier peut aussi discuter avec tients, un dossier de santé per- d’autres collègues. « Pour 90% de général, travaille sur de nombreux sonnel. « Les données de santé nos dossiers, il s’agit de cancers projets comme le Pilotage de sont échangées en toute sécurité de tumeurs solides. Nous avons Processus Adaptatifs de Soins. « Le pour un meilleur diagnostic. Nous de nombreux oncologues qui ont projet PIPAS vise à développer un W+B 138 sommes évidemment très atten- entre 35-45 ans ». L’entreprise outil logiciel pour la supervision de tifs à la sécurisation des données » possède un important potentiel à processus de soins en assurant à la 9 précise, Vincent Keunen, CEO l’étranger: « 90% de nos patients se fois la qualité des soins et l’utilisa- d’Andaman7. trouvent en dehors de la Belgique. tion optimale des ressources dis- On vient de faire une belle per- ponibles ». Le CETIC travaille sur de La qualité des soins, le suivi des cée au Royaume-Uni, maintenant nombreux secteurs : « La personne patients et la confidentialité, trois que nous pouvons compter sur un âgée à domicile ou en institution, éléments au cœur de la réussite remboursement des assurances les entreprises qui fournissent des du projet de Jean-Pol Detiffe, anglaises. On commence en Israël logiciels pour les professionnels CEO d’OncoDNA, qui emploie et en Malaisie aussi où l’on ren- des hôpitaux... A titre d’exemple, 65 personnes à Gosselies dans contre des assureurs. » on travaille sur le suivi du traite- le Biopark à côté de l’aéroport. ment du patient cancéreux. Notre « Nous sommes spécialisés dans Le Biopark abrite aussi le CETIC, planning peut être recalculé à tout Centre de recherche en informa- moment en fonction de l’état du tique qui emploie 45 personnes. patient ou des annulations de RDV Damien Hubaux, son directeur par exemple. »

La plate-forme « eHealth » Pour le monde médical en Belgique, il existe aujourd’hui la plate- forme « eHealth ». L’objectif premier de celle-ci est d’augmenter la qualité des soins et leur continuité. Concrètement, pour le méde- cin et le patient, cela se traduit par un accès plus aisé à toutes les données (groupe sanguin, allergies, médication, examens réalisés, DMI [pour dossier médical informatisé]...). Dans les années à venir, la qualité des soins passera aussi par une optimalisation de la qualité informatique des dossiers médicaux. Vincent Keunen, CEO d’Andaman 7 DOSSIER W+B 138

10 DOSSIER W+B 138

AMÉLIORER LES HÔPITAUX 11 Les recherches et inventions ne se tournent pas nécessairement directement vers le patient. La Wallonie possède également des entreprises qui vont optimaliser les services aux hôpitaux comme la société montoise EONIX. Sa prin- cipale qualité, pour le CEO, Aloys du Bois d’Aische, c’est le dévelop- pement sur mesure. « On travaille pour trouver des solutions d’appli- © Eonix

cation mobile pour les visiteurs et pour nous ». Leur développement les patients dans les hôpitaux ». Les passe inévitablement par l’étran- hôpitaux sont de plus en plus sen- ger : « Les clients de nos clients sibles à la démarche. « Les change- utilisent un peu partout en Europe ments dans les remboursements nos applications : Danemark, Italie,

Aloys du Bois d’Aische, et la réorganisation des hôpitaux France, Luxembourg à chaque fois CEO d’Eonix représentent des opportunités à partir d’un client belge. » DOSSIER

Le Patient Numérique cherche à conscientiser les professionnels

W+B 138 de la santé à l’émergence de la révolution numérique de la santé © OZ Consulting 12 Les hôpitaux sont au centre du développement de l’e-santé, soit dans leur relation entre le médecin

© OZ Consulting © OZ et le patient, soit au travers de la volonté politique de garder de plus en plus le patient à domicile. A ce niveau, Thierry Vermeeren, avec ses activités chez OZ Consulting et au Patient Numérique, tra- vaille à « transformer les hôpitaux par la technologie et à l’intégrer Sécurité des données dans le système d’informatisation Lorsqu’on s’interroge aujourd’hui sur la santé nu- médicale. C’est une transforma- mérique, l’une des questions centrales est sans tion profonde ». Avec le Patient conteste la sécurité des données. L’Union euro- Numérique, il cherche à conscien- péenne a souhaité réformer le droit européen tiser les professionnels de la santé de la protection de la vie privée. A cette fin, elle à l’émergence de la révolution nu- a adopté en 2016 le Règlement Général sur la mérique de la santé. « Il faut mélan- Protection des Données (RGPD) qui sera appli- ger les tribus (au sens anthropo- cable le 25 mai 2018. Les données génétiques et logique du terme) technologique, les données biométriques sont notamment dé- administratif et personnel médical. sormais ajoutées à la liste des données plus sen- Les hôpitaux doivent aussi mettre sibles. Concrètement, pour les acteurs de la santé les moyens nécessaires pour pou- en Belgique, un grand bouleversement organisa- voir faire face à cette évolution. Il tionnel et financier se prépare. faut que les praticiens restent un élément qui intègre la technologie (impression 3D, IA, 360° autour de l’E-Santé...). » BIOWIN : « L’E-SANTÉ, UN SECTEUR D’AVENIR POUR LA WALLONIE »

Sylvie Ponchaut est directrice générale de BioWin. Le pôle de compétitivité est leader du redressement wallon avec une crois- sance de 7,7%.

Biowin se porte bien ? Nos parcs sont près des universités et les interactions fonc- tionnent bien (Namur, Charleroi, Liège, Gosselies...). L’emploi a plus que triplé depuis 2005 chez nos membres. Les investisseurs viennent du monde entier.

S’inscrivent-ils déjà dans l’e-santé ? La masse critique d’acteurs n’est pas encore atteinte, ce qui ne permet pas de rivaliser avec les leaders mondiaux dans le do- maine. Le pôle se bat pour fédérer des initiatives. Sur le terrain, nous articulons les activités du pôle autour de cette nouvelle dy- namique : recherche, formation, international... Nous mettons d’importants moyens sur le secteur de l’e-santé.

Vous être en train de structurer la filière ?

Nous avons tous les ingrédients mais on doit confectionner le plat. DOSSIER Avec les compétences que nous avons sur le territoire, des inte- ractions intéressantes se produisent et, à présent, elles doivent bénéficier de la recherche et de la formation. Actuellement, nous avons un peu de retard par rapport au reste du monde. W+B 138

A quoi est dû ce retard ? Les délais pour labelliser les projets et les financer. Notre temps 13 « administratif » est trop long pour nos projets digitaux. Ces der- niers demandent des durées de conception plus courtes. La ré- activité de l’administration est une priorité lors de l’élaboration du projet. L’adaptation des outils publics est essentielle pour ré- pondre de manière optimale au défi de l’e-santé.

Vous avez une solution ? Travailler, convaincre et encore travailler. On parle et on travaille avec les 5 universités et les centre cliniques. On a aussi conscien- Thierry Vermeeren, chez tisé le gouvernement à ce retard pour qu’il nous donne plus de OZ Consulting et le Patient numérique © OZ Consulting moyens. Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur la force de notre pôle pour réussir « l’e-health transformation. » Nous y arriverons avec une plus grande souplesse administrative.

Aujourd’hui donc en Wallonie, les projets du secteur de l’e-santé ne manquent pas. Dans les mois qui viennent, l’espoir est d’en voir quelques uns se transformer en leaders mondiaux tout en préser- vant la qualité, l’accessibilité et « l’humanisation» des soins... sans oublier la sécurité des données. Un Sylvie Ponchaut, directrice générale de BioWin fameux défi, dans une société qui manque chaque jour un peu plus de médecins...  Nathalie Maillet : Une pilote à la tête de Spa-Francorchamps

Nathalie Maillet est, depuis le 1er juillet 2016, la directrice du Circuit de Spa-Francorchamps. Diplômée de l’Université de Londres, elle a dirigé un cabinet spécialisé dans l’éco-architecture avant d’accepter de consacrer son énergie au mythique circuit wallon. Aujourd’hui, elle mise sur le digital pour attirer de nouveaux publics.

PAR CHARLINE CAUCHIE

Qu’est-ce qui vous a fait aban- Vous avez fêté © DR donner votre première passion votre premier (l’architecture) pour la deuxième anniversaire à

PORTRAIT (l’automobile) ? la tête de Spa- Ce job est plutôt au carrefour Francorchamps

entre les deux : il s’agit tout de le 1er juillet dernier. même d’un circuit, mythique, que Quel bilan faites-vous d’aucuns nomment le plus beau du de cette année ? W+B 138 monde. Mes compétences en ar- Une année chargée, dans le bon Quelles sont vos principaux chitecture sont en plusieurs points sens du terme. Je suis très fière de défis ? 14 utiles car nous avons un site éten- toutes les équipes qui ont travail- Il faut faire revenir les familles sur du comprenant de nombreux bâti- lé d’arrache-pied pour mettre en le Circuit. En 2018, nous aurons de ments et une piste longue de 7km. place de nombreux changements : nouvelles activités sportives avec installation de l’infrastructure di- des bolides d’exception. C’est im- D’où vient cette passion pour le gitale, intégration de nouvelles portant d’offrir du spectacle et sport automobile ? courses au calendrier. Mais nous de la nouveauté aux spectateurs, Elle m’est venue très tôt. Mon père ne nous reposons pas sur nos lau- comme lorsque nous accueillons y évoluait, j’ai des souvenirs de cir- riers, il faut élargir notre clientèle. les Red Devils ou les F16 de l’ar- cuits étant toute petite. J’ai enta- mé ma propre carrière de pilote plus tardivement, j’avais la tren- taine. J’ai roulé dans plusieurs sé- ries : BTCS, Roadster Cup, Nascar Euro Series, VW Fun Cup et j’ai d’ailleurs été championne dans cette dernière catégorie.

Vous qui êtes née en France et avez étudié en Angleterre, com- ment avez-vous découvert la Wallonie ? La Wallonie n’est pas vraiment une découverte, mon époux en est ori- ginaire et moi, je suis amoureuse de la campagne wallonne : ses Le circuit de Spa- paysages, son calme, les grands Francorchamps, espaces. Le Circuit, au cœur de un des plus la forêt, est un véritable lieu de célèbres du monde © DR promenade, au-delà des activités « moteurs ». PORTRAIT

Nathalie Maillet © DR

mée de l’air. Puis, les innovations postes et à tous les niveaux hié- peux pas tout dévoiler ! Je peux W+B 138 digitales vont nous permettre de rarchiques. Mais, il est vrai que le vous confier qu’il y aura des transporter les fans d’un virage à milieu des sports moteurs est très casques connectés érigés tout au 15 un autre, à l’intérieur même des masculin. long de la piste pour (re)découvrir voitures. Nous avons aussi lan- l’histoire du Circuit à travers des cé un business club cette année En 2021, le Circuit fêtera son cen- randonnées. D’ici là, nous allons pour attirer plus d’entreprises. tenaire... Que préparez-vous pour abolir les frontières, faire vivre à Visites guidées, baptêmes de l’occasion ? nos fans des sensations sur la piste piste, etc. vont aussi renforcer De nombreux événements dès et des expériences en dehors de la notre statut d’attraction touris- 2018 jusqu’à l’apothéose lors de piste, c’est cela le Circuit de Spa- tique et sportive importante de l’année anniversaire, mais je ne Francorchamps.  la région. Enfin, nous avons an- noncé récemment un important « Accord d’amitié » avec le Circuit de Suzuka au Japon, un autre cir- cuit mythique, pour développer notre visibilité en Asie et créer des projets communs.

Menez-vous un combat particu- lier en tant que femme manager dans le sport automobile ? Je ne sais pas si l’on peut parler de combat au sens militant. Mais la question du genre est importante pour moi. Nous avons un bon équi- libre au Circuit, avec des femmes dans tous les services : adminis- tratif, race control, atelier, médi- cal, etc. Ici, à compétences égales, une femme peut occuper tous les © DR CULTURE

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es Capitales culturelles ont leurs suites. Il y a eu Marseille, Mons remonté L qui quatre ans après son mandat de 2013, a proposé un PAR ISABELLE PLUMHANS projet pour l’après. Lille, lui, a pris un an et demi pour concocter Lille 3000, ensemble d’offres cultu- relles épisodiques. Un an et demi, c’est le temps qu’il a fallu à sa voi- L’aventure de Capitale Culturelle est un pivot sine montoise pour voir plus loin majeur dans la vie d’une ville. Artistiquement, que Mons 2015. C’est la Fondation humainement et économiquement. A Mons - Mons 2025, présentée en sep- comme ailleurs - l’événement a entraîné dans tembre dernier à la presse, qui s’y son sillage nombre d’initiatives culturelles qui colle, avec la promesse d’un pre- perdurent. Aujourd’hui, la fondation Mons 2015, mier temps fort sous forme de créée pour l’événement, devient Fondation Biennale dès l’automne 2018. Ceci Mons 2025. Et annonce plusieurs événements sous forme d’une programmation d’envergure dès l’automne 2018. Décryptage. mêlant subtilement art - pour l’es- sentiel - gastronomie et interven- tions citoyennes. Agenda

• Le Dimanche toqué, parc du Beffroi, 02/09/18 • Le festin, festival de créations, Théâtre le Manège et Maison Folie, 10 au 16/09/18 • Exposition « Ici tout est possible », Niki de Saint-Phalle, BAM, 15/09/18 au 13/01/19 • Le grand Huit édition#2, Le Final, Grand Mons, 16 au 30/09/18 • Mapping « Centenaire de la libération de Mons », Grand Place, 26/10/18 au 11/11/18 • La Jeunesse fête la paix, Maison Folie, 29/10/18 • Concerts de la Libération, Théâtres Royal et Le Manège, 10/11/18 • Guerre et Térébentine, Needcompany, Thèâtre le Manège, 05/11/18 au 06/11/18 • Destruction(s) , Needcompany, Mons Memorial Museum, 06/10/18 au 20/01/19 • La Nuit des musées / Un vent de liberté, tous les musées du centre- ville, le 26/10/18 • Installations artistiques dans la ville, dès l’hiver 2018 • Nous nous aimerons 100 ans, les Rocking Chairs et Alex Cornil, Théâtre le Manège, 11 au 14/12/18

www.mons2025.eu CULTURE

Tout Mons Danse © David Bormans W+B 138 Niki de Saint Phalle, Lili ou Tony, 1965 © 2017 NIKI 17 CHARITABLE ART FOUNDATION, All rights reserved. Photo © André Morin Courtesy Galerie GP et N Vallois, Paris

Niki de Saint Phalle, Nan-Maison II, 1966-1987. Donation de Niki de Saint Phalle - Sprengel Museum, Hannover © 2017 Niki Charitable Art Foundation, all rights reserved © Monnaie de Paris - Aurelien Mole © Doune Photo

La maison à Cuesmes © Gregory Mathelot Le Dimanche Toqué © Jef Behrin CULTURE W+B 138 Le Grand Huit #2 © Mara De Sario Le Grand Huit #2 © Accalmiestudio

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Dans les pas de Vincent LA MISE EN PLACE D’UNE DYNAMIQUE Et il n’y a pas que Mons 2025… sera également invité majeur des mois à venir dans le . L’artiste a vécu Mais le mouvement surfant sur la dans de nombreux endroits, d’Amsterdam à en passant par dynamique de Mons 2015 n’a pas notre pays. Les différents territoires marqués de son œuvre et de attendu cet automne. L’an der- sa présence unissent aujourd’hui leur force et propose un pro- nier, Mons avait étonné en rebapti- gramme commun de visites sous forme de circuit. Le Borinage par- sant son Manège.Mons Mars, pour ticipe à cette « Route Van Gogh Europe » qui passe par Oterloo, « Mons arts de la scène ». Un ovni Amsterdam, le Brabant Septentrional, Paris, Auvers-sur-Oise, Saint qui interpelle et invite à la décou- Rémy de Provence et Arles. Van Gogh a résidé jeune en Belgique. verte. Avec une ouverture au pu- Il a passé deux années de formation dans les paysages industriels blic de plus en plus large - sa pro- des alentours de Mons. La partie belge de la route propose de vi- grammation mèle slam, ateliers siter la maison de Cuesmes où il vécut en 1879 et 1880, la maison divers, théâtre, musique, cinéma…- à Wasmes où il fut employé comme prédicateur laïque pendant en lien avec des opérateurs cultu- 6 mois - c’est en Belgique que Van Gogh a délaissé cette carrière rels divers, dont l’Orchestre Royal pour se consacrer à l’art. L’Artothèque, un circuit historique à tra- de Chambre de Wallonie, Arts2, le vers la ville, le BAM et le Grand Hornu/MAC’s sont également pro- Festival Musical du Hainaut et… posés au visiteur. Outre ce double focus historique et culturel, la Mons 2025. En outre, le travail enta- Ville de Mons met sur pied ateliers de peinture et dégustations de mé ci et là à Mons 2015 a été repris bières. Une autre façon de découvrir le Borinage, par l’art, l’histoire à son compte par des institutions et les sens. et des associations: Guinguette Littéraire, Jardins Suspendus, www.routevangogheurope.com Nuit des Musées ou initiative des Ambassadeurs. CULTURE

Le Grand Huit #2 © Mara De Sario PROGRAMMATION À VENIR… lement pour ses œuvres colorées ET À DÉFINIR aux formes généreuses et son tra- vail ludique, sera présente au BAM W+B 138 Pratiquement, Mons 2025 pro- avec « Ici tout est possible ». Un Niki de Saint Phalle, Autel noir et 19 pose dès l’automne 2018 une série titre ouvert et optimiste qui augure blanc, 1962 © 2017 NIKI CHARITABLE de rendez-vous culturels majeurs. le meilleur pour ce Mons 2025.  ART FOUNDATION, All rights reserved. Photo © Andre Morin Ces rendez-vous se veulent artis- Courtesy Galerie GP et N Vallois, Paris tiquement exigeants et novateurs mais aussi en lien avec les commé- morations du centenaire de fin de Seconde Guerre Mondiale. Si cer- tains événements sont déjà pro- grammés (voir encadré), d’autres sont en cours d’élaboration. L’un d’entre eux n’a cependant pas at- tendu l’an prochain pour se des- siner. C’est le retour du Grand Huit, après son succès à Mons 2015. Soit un ensemble d’activités festives et participatives regrou- pant les 19 anciennes communes du Grand Mons, bals pour petits et grands, banquets et petits dé- jeuners citoyens, parcours so- nores ou visuels, (re)découverte de lieux cachés ou des légendes mystérieuses de ces communes. Cinq temps forts rythmeront l’an- née, en cinq lieux différents, pour se terminer en apothéose en sep- tembre 2018. Autre temps (très) fort, l’exposition de Niki de Saint Phalle. L’artiste, connue mondia- Philippe Rozier, champion olympique français, utilise les services de Dy’on © Tiffany Van Halle Dy’on :

ENTREPRISE Du matériel d’équitation wallon sur les podiums W+B 138 du monde entier 20

une approche particulière du che- PAR JACQUELINE REMITS val. » Il n’a pas alors les moyens de s’offrir des chaps, ces grandes pièces de cuir servant à protéger les jambes du cavalier. Sa tante, an- Fondée par un ancien maréchal-ferrant, Dy’on a cienne professeure de couture, lui aujourd’hui pour clients Guillaume Canet, Charlotte apprend comment en confection- Casiraghi, Madonna, des princes arabes, et bien ner. Il achète ses premières peaux d’autres. Dans la plus pure tradition artisanale, la dans une tannerie de Malmedy, société fabrique du matériel d’équitation haut de récupère une vieille machine à gamme vendu aux meilleurs cavaliers mondiaux et coudre et s’en confectionne une exporte dans 48 pays sur les cinq continents. paire. « Des copains m’en ont de- mandé. Au début, on en fabriquait une paire par semaine. On est vite arrivé à une paire par jour. » e cheval, c’est la grande dans un haras de Wavre, monte passion depuis toujours de à cheval et entame la compéti- L Philippe Dion, le fondateur tion. Pendant cinq ans, il exerce NUMÉRO UN DU HAUT de Dy’on. Depuis son petit village comme maréchal-ferrant dans la DE GAMME de Durnal, dans le Namurois, cet région namuroise, tout en partici- ancien mauvais élève vend ses pant à des concours équestres de Jeune et ambitieux, Philippe Dion produits haut de gamme aux pas- haut niveau. « Je côtoyais les meil- arrête les concours en 1989 et crée sionnés d’équitation du monde leurs cavaliers mondiaux, lesquels sa société, Dy’on sprl. Il engage sa entier. A quinze ans, il arrête ses me donnaient des cours quand ils tante, puis d’autres personnes, pour humanités sportives pour en- étaient en Belgique, se souvient-il. la fabrication de chaps sur mesure. trer à l’école de maréchalerie de Ces concours et ces formations, en Une production artisanale à l’an- Bruxelles. Parallèlement, il travaille plus de mes études, m’ont donné cienne. Du matériel spécialisé est © Dy’on ENTREPRISE

acheté, l’entreprise grandit et dé- ménage dans un atelier plus grand. W+B 138 Philippe Dion commence alors à travailler avec des grossistes et des 21 magasins en Europe. Fournissant de grands cavaliers, il tient des stands sur les sites de concours hippiques pour faire connaître sa marque. « Cette présence, alliée à ma pas- sion et mes connaissances du che- val, a permis de nous retrouver ra-

pidement numéro un du haut de © Dy’on gamme. A l’époque, parmi le top 50 des cavaliers, 45 étaient clients. » Dans l’atelier de Durnal, près de aujourd’hui, il en fait 120. Comme et comprends leurs besoins. Les Spontin, dix couturières fabriquent nous vendions peu de pièces par produits leur ont tout de suite chacune une vingtaine de paires magasin, les coûts de transport plu. » Même si le premier bridon de chaps par jour. Le stock de cuir étaient onéreux. Nous avons alors de Dy’on est deux fois plus cher de vache vient d’Allemagne. « Il décidé de nous concentrer sur que celui de son concurrent, le est cher, mais d’excellente qualité. la fabrication. J’ai réalisé le pre- succès est au rendez-vous. Au dé- Je dessine tous les modèles. mier catalogue. Nous avons tra- but, Philippe Dion achète la bride- Nos produits sont testés sur des vaillé avec des grossistes et des rie en Angleterre, puis les prix se chevaux et garantis à vie. » La magasins. » mettent à monter. En 1998, il as- gamme s’élargit, la demande aug- siste aux Jeux équestres mondiaux mente. L’entreprise travaille en à Rome. Dans la foulée, il se rend vente directe à des magasins, de ATELIER EN INDE pour la première fois en Inde. « Au Stockholm à Rome, en passant début, j’ai passé quatre mois par par Leipzig. « Dès le début, nous Au milieu des années 1990, Dy’on an pour former les ouvriers d’un avons évidemment participé à des se diversifie dans la briderie. « Il y atelier à Kampur, une ville dédiée foires commerciales spécialisées, avait une demande de la part des au cuir avec plus de 300 tanneries, comme la Spoga à Cologne. A cavaliers. Comme j’assiste tou- dans l’Uttar Pradesh. » Il travaille l’époque, notre stand faisait 12 m2, jours aux concours, je les écoute avec un sous-traitant, puis deux. © Lone Mølgaard © Lone ENTREPRISE

« Nous avons formé plusieurs cen- lier de confection et de réparation Guillaume Canet dont nous équi- taines d’ouvriers pour faire évo- des chaps en Belgique. » pons le cheval. Quand ils ont un W+B 138 luer le matériel et monter le ser- problème, j’élabore de nouveaux vice vers le niveau de qualité exigé produits avec eux. » Dy’on a dé- 22 en Europe. » Aujourd’hui, près de LES PLUS GRANDS veloppé aussi une clientèle people 300 personnes fabriquent la bride- CAVALIERS MONDIAUX qui va de la fille de Steve Jobs à rie pour Dy’on avec le savoir-faire celle du maire de New York, en pas- indien hérité des Anglais. « Je L’an dernier, un bâtiment a été sant par la famille de Monaco dont contrôle toute la production, de A acquis à Assesse pour la gestion Charlotte Casiraghi, les princes à Z. » On le remarque en admirant administrative, commerciale et lo- arabes, Madonna, etc. « Enfin, les produits, et Philippe Dion le re- gistique. Aujourd’hui, Dy’on em- notre clientèle d’amateurs, des connaît volontiers: « J’ai toujours ploie une vingtaine de personnes gens passionnés, représente notre été inspiré par Hermès. Nous en Belgique, une dizaine à la pro- plus grosse part de marché. » sommes pratiquement la seule duction à Durnal et une dizaine à société qui propose un tel niveau Assesse pour servir une clien- de qualité. » Si, il y a quinze ans, tèle diversifiée.« Parmi nos il était seul, aujourd’hui, une quin- clients professionnels, zaine de sociétés vendent du haut nous comptons les plus de gamme. Dy’on fabrique environ grands cavaliers mon- 70 % du marché haut de gamme diaux, les meilleurs en briderie et fournit aussi d’autres en dressage et en marques. saut d’obstacles. Depuis peu, l’ancien maréchal-fer- Nos produits se re- rant se diversifie encore avec une trouvent sur tous collection de ceintures et une les podiums. Nous autre de colliers et de laisses pour sponsorisons une chiens, inspirée de l’élégance de la vingtaine d’entre briderie. « Une diversification qui eux, comme l’acteur coule de source. Lors des concours hippiques, il y a autant de chiens que de chevaux. Ces produits sont Guillaume Canet, fidèle client aussi fabriqués en Inde. Un mal né- de la société Dy’on © Dy’on cessaire pour pouvoir garder l’ate- ENTREPRISE © Tiffany Van Halle Van © Tiffany

EXPANSION travaillons avec un agent et une direct avec les magasins. Et, bien À L’INTERNATIONAL dizaine de magasins. Depuis une sûr, nous participons à des salons quinzaine d’années, nous avons un spécialisés avec l’aide de l’Awex. » W+B 138 Depuis la crise de 2009, le chiffre grossiste pour la Scandinavie, un Et voici qu’un nouveau challenge d’affaires de Dy’on est en expan- autre pour la Belgique et la France, se pose. « Avec le chiffre d’af- 23 sion constante. Aux alentours de un troisième pour les Pays-Bas, faires qui explose, nous passons 5 millions d’euros, il augmente l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche, du statut de petite à moyenne de 15 à 25 % chaque année et la et encore un pour l’Italie. Pour l’Es- entreprise. Nous sommes dotés moitié est réalisée à l’exportation. pagne, nous travaillons en direct. d’un pôle commercial, de services « Aujourd’hui, nous exportons dans Au Royaume-Uni, deux magasins achats, communication, après- 48 pays sur les cinq continents. sont très actifs. Nous vendons vente, comptabilité, développe- Pour l’Amérique du Nord, nous en Iran, en Turquie, au Maroc, en ment et suivi. Nous installons des Arabie Saoudite. Depuis sept ans, stands lors de concours. Nous nous nous développons en Asie. comptons un atelier de fabrica- Un agent en Chine travaille avec tion de nos présentoirs, un ate- les magasins en Malaisie, en lier de production en Belgique et Thaïlande... Depuis cinq un autre en Inde. » Actionnaire à ans, nous nous rendons 100 % de son entreprise, Philippe une fois par an à Hong- Dion se concentre à fond sur son Kong. Nous avons un métier de fabricant. « Depuis sept agent en Australie, ans, on s’autofinance et on réinves- des clients en tit les bénéfices. » Le défi actuel ? Nouvelle-Zélande, « Mettre en route des systèmes en Afrique du Sud. pour avancer encore plus loin et Pour d’autres pays, installer les bases d’une entreprise comme les pays plus grande. Tous les signaux sont baltes et les pays de au vert. » Un parcours sans faute l’Est, nous agissons en pour l’ancien maréchal-ferrant. 

La championne olympique Morgane Barbançon © Tiffany Van Halle Le mariage heureux de l’art et de la technologie

La fabrication inédite e Théâtre de Liège et 3 PAYS, 3 LANGUES, de textiles innovants, ses partenaires de l’Eure- 5 CULTURES notamment, a amené, L gio Meuse-Rhin ont lan- au Théâtre de Liège, cé un nouveau projet intitulé Si Liège en est le centre, le projet le monde de l’art à Impact (International Meeting Impact se veut européen. Il s’arti- partager sa passion avec in Performing Arts and Creative cule autour de cinq villes regrou- différentes entreprises Technologies). Ce dernier est fon- pant dix partenaires issus des do- de la région, dont la dé sur la coopération des secteurs maines académique, industriel et société Centexbel, au de la culture, de la recherche, de culturel : Maastricht (Stichting Jazz travers de la création l’entreprise et de la formation. La Maastricht, département UNU- de costumes à l’effet réflexion est volontairement trans- MERIT de l’Université), Hasselt

INNOVATION lumineux très particulier. disciplinaire et soutient une ving- (CCHA/cultuurcentrum Hasselt, taine de projets où se mélangent MAD-Faculty de la Hogeschool

artistes, chercheurs et industriels. PXL, Expertise Center on Digital Ils y communiquent sans tabou et Media de l’Université), Eupen avec curiosité de l’autre et de son (Chudoscnik Sunergia), Aachen

W+B 138 PAR VINCENT LIÉVIN développement. (Regina e.V, Kulturbetrieb) et Liège

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‘Thérians’ de Louise Vanneste © Arnaud Gerniers Le costume du spectacle ‘Thérians’ réalisé par Centexbel © Jonathan Thonon

(Interface Entreprises-Université de l’ULg, Théâtre de Liège). « Il s’agit d’une opportunité majeure de décloisonnement. Le projet repose sur une série d’actions et trois mots d’ordre : création, for- mation, innovation » révèle pas- sionné, Jonathan Thonon, Project

Manager d’Impact au Théâtre de INNOVATION Liège: « Dans l’histoire, le théâtre a toujours été un laboratoire de technologie. Pour l’institution, la volonté et l’ambition sont de re- trouver une image et des formes W+B 138 de spectacle et d’art qui parlent à d’autres publics. C’est l’ADN du 25 projet Impact, tout en s’inscrivant dans le développement écono- mique de la région. De nombreuses personnes et PME travaillent pour nos projets : pour le décor, l’arti- sanat des costumes et des tissus, la ferronnerie ou la lumière ». Il dé- voile la particularité et la profon- deur du projet mené avec la socié- té Centexbel: « La volonté était de Pour le spectacle Thérians de iridescente, qui paraît changer de travailler avec des textiles qui réa- Louise Vanneste, la chorégraphe couleur selon l’angle de vue ou gissent de manière spécifique à la bruxelloise, la société Centexbel a d’illumination. lumière. » donc développé des « vêtements intelligents » après plusieurs mois DU MÉDICAL AU THÉÂTRE de recherches, afin de rendre au mieux sur la scène les parades Quand le théâtre ne passe pas de d’oiseaux. Le travail de recherche commandes aussi particulières, la sur les vêtements avait comme ob- société Centexbel s’investit dans jectif d’offrir au costume des qua- le domaine du textile médical, no- lités d’absorption et de réflexion tamment avec des textiles connec- de la lumière très particuliers. tés qui permettent de monitorer Sur un tissu noir, cette réflexion a les patients dans les hôpitaux. Pour abouti à l’utilisation d’une surface Bernard Paquet, R&D Manager «Health, Safety & Security» de Centexbel, « la société, dialoguant Jonathan Thonon, Project Manager d’Impact avec le théâtre et la chorégraphe, au Théâtre de Liège © Robin Delsaux a utilisé au mieux les compétences internes en matière de textile. Au fur et à mesure de nos échanges sur ce projet, nous avons pu aider le Théâtre de Liège pour la réalisation de costumes avec ce revêtement spécifique pour donner des colora- tions au costume, profitant de ma- nière optimale des lumières. On a pu réaliser les prototypes de vête- ments qui sont utilisés par les dan- seurs pour les spectacles. » Au fil du cheminement, une trentaine de prototypes ont été élaborés pour permettre de répondre au mieux aux demandes de la chorégraphe.

Ce partenariat avec Centexbel n’est pas le seul qui peut étonner le public au Théâtre de Liège comme le confirme Jonathan Thonon : « Le projet Impact, c’est un vrai développement avec un autre re-

INNOVATION gard sur les technologies plus in- teractives comme on le voit dans le spectacle avec le gant connecté par ailleurs. » Là, il s’agit de l’in- vention du B-Glove : un gant de W+B 138 boxe interactif développé par la Compa­gnie Organic Orchestra et 26 une équipe de chercheurs en lien avec l’Atelier Arts-Sciences de Grenoble. Derrière ce projet, sur scène, un beatboxer, Ezra, dans sa démarche non verbale, permet au spectateur d’assister à la naissance d’un langage corporel. « Ce gant est une belle innovation des arts de la scène et il devient à présent utile dans les hôpitaux et d’autres entreprises en déclinent le poten- tiel. Une interaction concrète donc pour le quotidien des spectateurs après le spectacle aussi » ajoute Jonathan Thonon. Dans tout ce cheminement, la transmission n’est pas mise de côté. « Notre projet pédagogique entend sensibiliser les plus jeunes aux sciences. Avec les écoles ou en-dehors, au travers du théâtre, on essaie de les rendre toujours plus curieux devant la re- cherche et les expérimentations » dans une composition de Gert ture d’écorce projetée... Nul doute précise Jonathan Thonon. Jan Vermeulen, ou encore la com- que la création artistique, avec le pagnie italienne TPO qui fait ap- soutien de chercheurs et d’entre- Parmi les autres spectacles du paraître, toujours sur scène, des preneurs privés, peut encore faire projet Impact, sur scène, un vio- milliers de feuilles d’eucalyptus rêver, surprendre et attirer la cu- loncelle, un piano et un spectro- fraîches, elles y croisent deux riosité du public pendant de nom- mètre de masse communiquent danseurs « couverts » d’une tex- breuses années...  INNOVATION W+B 138

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Le gant connecté ‘B Glove’ © Benjamin Juhel A la découverte du Sentier des Abbayes Trappistes de Wallonie

Les trois abbayes trappistes de Wallonie sont maintenant reliées par un GR, un sentier de Grande Randonnée. En tout 290 km, avec la promesse d’une bonne dégustation au bout du chemin.

PAR JEAN-MARIE ANTOINE

n le sait, la « Wallonie gour- Chimay - Rochefort - Orval: avec Le tracé total de ce nouveau GR mande » était le thème leurs bières, leur histoire et leur comptabilise 290 km. Il se dé- O touristique de cette année rayonnement international, ces coupe en deux tronçons: 174 km 2017. Dans ce cadre, ce nouveau trois abbayes font partie d’un patri- séparent Chimay de Rochefort. Et GR thématique, inauguré cet au- moine collectif qui fait la fierté de la il faut encore marcher pendant 116

TOURISME tomne, vient s’ajouter aux 28 itiné- Wallonie. L’idée de créer entre elles km pour aller de Rochefort à Orval. raires gourmands proposés par les une liaison pédestre s’est concréti- Ce nouveau sentier thématique se

Maisons de tourisme de Wallonie, sée sous la forme d’un partenariat greffe bien sûr sur des tronçons et aux deux circuits thématiques, avec l’association SGR, « Sentiers de GR déjà existants. Pour le dis- « La Route des Vins & Spiritueux » de Grande Randonnée ». tinguer, on l’a donc balisé à l’aide W+B 138 et « La Route des Bières ». de panneaux spécifiques placés

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© Abbaye de Chimay © Abbaye de Rochefort © Abbaye d’Orval

dans les endroits stratégiques et les carrefours. Il a fallu aussi créer ORVAL TOURISME un nouveau tronçon de 11 km qui permet de joindre le site de l’ab- La visite des ruines de l’ancienne abbaye cistercienne invite à la décou- baye de Scourmont avec le GR verte d’un site chargé d’authenticité, au fond d’une vallée où jaillit la fon- passant à Chimay. Ce nouvel iti- taine Mathilde. C’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur l’histoire néraire démarre de l’abbaye, em- du monastère et sur la vie de cette communauté monastique. A voir en- W+B 138 prunte les prairies de Poteaupré, core, les collections d’art et de ferronnerie aménagées dans les caves du puis l’ancienne ligne de tram à tra- 18e siècle ainsi que la pharmacie traditionnelle et son jardin de plantes 29 vers bois et traverse le village de médicinales. Forges, avant de rejoindre Chimay. Direction ensuite le lac de Virelles, www.orval.be puis les grottes de Neptune, au nord de Couvin. Le GRP 125 em- ROCHEFORT prunte ensuite la vallée du Viroin, s’offre une petite escapade en Depuis la fondation de l’abbaye Notre-Dame de Saint-Remy en 1230, les territoire français pour traver- moines y vivent de leur travail et y puisent la possibilité de soulager de ser le beau village de Hierges, re- nombreux besoins sociaux. Ils ont choisi d’insérer leur activité écono- vient vite en terre wallonne et, via mique dans le créneau agroalimentaire et ils confectionnent une bière Doische et Soulme, rejoint la vallée réputée dont la production de haute qualité est volontairement limitée. et traverse la Meuse à hauteur de Le monastère ne peut être visité. Seule son église abbatiale est acces- Hastière. C’est maintenant le GR sible à tous ceux qui désirent s’y recueillir. 126 qui prend un temps le relais en s’accrochant au cours de la Lesse. www.abbaye-rochefort.be Le sentier s’offre encore une petite envolée nordique en terre condru- CHIMAY zienne, puis opte résolument pour le sud et la Famenne, direction C’est durant l’été 1850 qu’un petit groupe de moines est venu s’établir Rochefort et son abbaye Notre- sur le plateau sauvage de Scourmont. Autour du monastère qu’ils ont Dame de Saint-Remy. construit, se sont développées une ferme, une brasserie et puis une fro- magerie. Le magnifique jardin est un des rares endroits de l’abbaye acces- Le second tronçon, qui mène en- sible au public. L’église est ouverte à tous durant la journée. A quelques suite vers Orval, s’appuie tout pas de l’abbaye, le Chimay Experience prend la forme d’une visite inte- d’abord sur le GR 577 jusque Han- ractive présentant la fabrication des bières et fromages trappistes. sur-Lesse, puis Chanly. Il faut suivre ensuite le GR 129, direction Orval www.chimay.com via Daverdisse, le site ardoisier de La carte du sentier des abbayes trappistes © WBT TOURISME W+B 138

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Le label Trappiste la Morépie, l’étang des Epioux et Florenville.

Il n’existe que 12 bières trappistes au monde, dont 11 Ce nouvel itinéraire devrait faire portent le label « Authentic Trappist Product ». Trois l’objet en 2018 d’un topo-guide pa- sont wallonnes : la Rochefort, l’Orval et la Chimay. Aussi pier traditionnel. En attendant, une originales et singulières que distinctives, elles sont les fleurons version 2.0 est téléchargeable sur d’un savoir-faire ancestral. le site www.grsentiers.org. Il com- Pour pouvoir porter le label « Authentic Trappist Product », une ap- prend le descriptif complet dans les pellation rigoureusement contrôlée, la bière doit absolument être deux sens de l’itinéraire, les cartes, brassée au sein d’une abbaye cistercienne, sous le contrôle de la com- ainsi que des renseignements tou- munauté trappiste, laquelle la produit dans un souci de solidarité so- ristiques et pratiques sur les ré- ciale et caritative. gions traversées. Les deux tronçons Les abbayes trappistes produisent des bières de fermentation haute, sont disponibles gratuitement en non pasteurisées, refermentées en bouteille et brassées dans le res- format GPX, ou payant sous forme pect des traditions brassicoles anciennes mises au point par les PDF en français, néerlandais, alle- moines. mand et anglais au prix forfaitaire Brunes, blondes ou ambrées, toutes ces bières, à la saveur très typée, de 5€ chacun. Ils sont gratuits pour sont encore élaborées de manière tout à fait traditionnelle au cœur les membres de l’asbl SGR. de ces trois abbayes cisterciennes. Plus de 5000 km en Wallonie et à Bruxelles

Créés il y a près de 60 ans, les Sentiers de Grande Randonnée proposent aux randonneurs pédestres un réseau de plus de 5000 km d’itinéraires en Wallonie et à Bruxelles. Le tout est entretenu par 250 béné- voles passionnés. Le balisage des Sentiers GR est permanent et standardisé. L’objectif est de supprimer tout souci de re- cherche d’itinéraire. Le jalonnement consiste en marques à la peinture, pla- quettes ou autocollants - traits blancs et rouges ou jaunes et rouges horizontaux - sur les ro- chers, les arbres, les poteaux, les murs, etc. Le trait blanc est tou-

jours placé au-dessus du trait TOURISME rouge. Les signes sont doublés aux changements de direction. Leur fréquence et leur dimen- sion sont fonction du terrain. W+B 138

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Sentier GR des Abbayes Trappistes de Wallonie © WBT - Olivier Legardien

La visite des abbayes est une étape indispensable du sentier GR des abbayes trappistes Les traits de peinture blanc et rouge, balises de Wallonie © WBT - Olivier Legardien des sentiers GR © WBT - Olivier Legardien 10 journalistes pour les 20 ans de l’accord-cadre WBI-Haïti

WBI a commémoré ses 20 années de coopération avec Haïti en imaginant un ambitieux cycle de formation qui a bénéficié à 10 journalistes haïtiens. Cet événement représente une ouverture éventuelle de la coopération au domaine des médias.

PAR JEAN-FRANÇOIS POLLET Milo Milfort, journaliste et photographe haïtien © JF. Pollet

ne petite foule se presse dans daction était attentive à diversifier ment du pays dans le respect des l’amphithéâtre Bourgeois, sur les genres journalistiques : récits, valeurs universelles que sont les li- COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT DÉVELOPPEMENT AU COOPÉRATION U le site de l’ULB Flagey à brèves et analyses s’alternent pour bertés d’information, d’expression, Bruxelles, pour assister à la table tenir le lecteur en éveil. Je vais ap- et d’opinion qui forment les fonde-

ronde consacrée aux enjeux et pliquer la règle à ma rubrique. » ments des démocraties et la condi- difficultés du journalisme dans les tion nécessaire du développement États fragiles. La soirée, qui pré- Le programme de formation de social et économique. Notre voca- W+B 138 voit un focus sur Haïti, représente Kendi Zidor, et de ses neuf com- tion est de renforcer les capacités le point d’orgue des commémo- pagnons, a débuté en Haïti, par un d’action de nos partenaires et de 32 rations du 20e anniversaire de la séminaire consacré aux techniques soutenir le développement. En Haï- coopération entre WBI et Haïti, ain- numériques. Il s’est poursuivi en ti, nous nous focalisons sur deux si qu’un ultime hommage aux dix septembre à Bruxelles, avec une secteurs, la formation profession- journalistes et photographes haï- semaine de cours et deux semaines nelle et technique et le domaine tiens qui bouclent aujourd’hui un de stage. Wallonie-Bruxelles Inter- culturel. L’accueil aujourd’hui de important cycle de formation. « J’ai national a voulu imaginer un cycle dix journalistes est une ouverture passé deux semaines aux côtés de particulièrement ambitieux de for- éventuelle pour une collaboration Pascal Martin, responsable de la mation pour saluer ses 20 ans de dans le domaine des médias. » rubrique société au quotidien Le partenariat. « Le 30 septembre Soir, explique Kendi Zidor, du quo- 1997, WBI signait un accord-cadre tidien Le National. J’ai été surpris avec Haïti, explique Véronique PRESSE ET LIBERTÉ par le dévouement des journalistes Doyen, cheffe de service Amé- qui s’attachent à bien faire leur tra- rique latine/Caraïbes. Sa volonté Haïti compte deux quotidiens, plu- vail. J’ai également noté que la ré- est de participer au développe- sieurs périodiques et 700 radios,

© C. Barattucci - WBI Kendi Zidor, journaliste haïtien, et Ernest Les participants à cette table ronde Sagaga, de la Fédération internationale © C. Barattucci - WBI des journalistes © C. Barattucci - WBI Pascale Delcomminette et Véronique Doyen accueillent les participants à la table ronde © C. Barattucci - WBI pour une population identique à Ces qualités de rigueur et de téna- zine, Fotopaklé, que l’on considère celle de la Belgique. « La liberté de cité ont été particulièrement dé- comme un manifeste pour monter la presse est un acquis de longue veloppées par les reporters-pho- au gouvernement qu’il doit régler DÉVELOPPEMENT AU COOPÉRATION date en Haïti, note Gotson Pierre, tographes associés au projet de la question des migrations. » éditeur d’AlterPresse. Nous avons la Fokal, le partenaire haïtien de connu plusieurs pouvoirs autori- WBI. Réunis dans le Kolectif 2 taires dont le plus féroce, celui de Dimansyon (k2D), les reporters UNE EXPOSITION Jean-Claude Duvalier, est tombé, ont observé durant deux ans le re- POUR TÉMOIGNER W+B 138 notamment suite aux appels au tour de leurs compatriotes, chas- soulèvement lancés par les radios. sés de la République dominicaine. De cette fantastique enquête de 33 Aujourd’hui, notre pays doit rele- « Les questions migratoires ont deux ans a également été tirée l’ex- ver le défi du développement et toujours été tendues entre Haïti et position « Frontière(s) », qui fut de la transition démocratique. Les sa voisine, la République domini- montée et présentée dans le cadre médias ont donc un rôle essen- caine, explique Milo Milfort, jour- des commémorations des 20 ans tiel de promotion du respect des naliste photographe. En 2013, la de coopération WBI-Haïti. C’était droits humains, de sensibilisation Cour Constitutionnelle prenait une la partie visuelle et grand public des populations et d’interpellation disposition qui permit de retirer la de l’événement que Milo Milfort des responsables politiques. Ce nationalité dominicaine à 200 000 est venu présenter en personne qui nécessite un travail journalis- haïtiens. On a voulu documenter à Bruxelles, où il a suivi un stage à tique intègre, rigoureux sur le long photographiquement le phéno- l’Agence Alter. « Une très belle ex- terme pour dénoncer tout ce qui mène majeur qu’a représenté le périence, conclut-il, je rentre main- fait obstacle à l’érection d’une so- retour de cette population. Ce tra- tenant à Haïti avec plein d’idées ciété juste. » vail a été présenté dans un maga- pour mes prochains reportages. » 

Un public ravi de pouvoir Péguy Flore Pierre, journaliste © C. Barattucci - WBI assister à cette table ronde et Gotson Pierre, éditeur d’AlterPresse © C. Barattucci - WBI © C. Barattucci - WBI Les participants à l’Agora Jeunes Citoyens autour du thème du ‘Libres ensemble’, en mai dernier à Tournai © BIJ

clinée sous de nouvelles formes et Respect, liberté va plus loin. et solidarité AGORA JEUNES CITOYENS A Tournai, en mai dernier, une qua-

JEUNESSE rantaine de porteurs de projets PAR EMMANUELLE DEJAIFFE Organisation Internationale innovants, culturels ou d’entrepre-

de la Francophonie sou- neuriat social se sont retrouvés Pour les 18-35 ans, la L’ haite que les jeunes pour présenter leurs pratiques, Francophonie est un bougent dans la ‘vraie vie’ mais en discuter, les comparer. « Avec W+B 138 formidable espace ouvert également sur la ‘toile’. En mars comme objectif leur amélioration, où ils se rencontrent dans 2016, elle a lancé Libres ensemble. la création de réseaux, et pour- 34 le cadre de nombreux « Avec cette initiative, on avance. quoi pas, à terme, le lancement de programmes. Focus sur C’est lancé par les jeunes, pour nouveaux projets internationaux », deux temps forts où de les jeunes. Cela traduit une volon- souligne Thierry Dufour, coordina- jeunes francophones té de créer et de s’unir pour agir, teur de l’Agora au BIJ. « Ici, plus de se sont réunis autour construire, et penser l’avenir », sou- 17 nationalités sont représentées. » de l’idée d’un meilleur ligne Michaëlle Jean, Secrétaire Parmi les participants, Kelvin vivre-ensemble. Générale de l’OIF. Sur cette plate- Batumike vient de Goma en forme, les internautes partagent République Démocratique du leur attachement aux valeurs de Congo avec le souhait de com- respect, de liberté et de solidari- battre la problématique des en- té. Depuis, la campagne s’est dé- fants-soldats dans son pays. « Il y a autre chose à offrir aux jeunes que les armes. Presque tout le monde a un talent. Il suffit de le stimuler. On s’est dit qu’on pouvait créer un centre pour accompagner les jeunes à découvrir le leur. Je tes- terai chez nous l’approche vécue ici, lors de ce séjour à Tournai. Nos jeunes réalisent des chorégraphies dans la rue afin de convaincre des enfants qui y vivent de venir créer, apprendre la danse. Aujourd’hui, certains sont parmi les meilleurs danseurs de la ville. » Dickel Fofana est venue dans le Hainaut avec un projet tout diffé- rent. Mauritanienne, elle se décrit Au centre, Dickel Fofana, venue de Mauritanie pour participer à l’Agora Jeunes Citoyens avant tout comme une citoyenne © BIJ du monde. Avec deux associés, elle a imaginé une plate-forme de financement participatif pour s’émanciper des systèmes finan- ciers traditionnels. Pour la jeune femme, « la touche innovante du projet est de permettre au niveau national de financer simplement les projets par SMS. » Au fil de la rencontre, neuf pro- jets collaboratifs sont nés au gré des échanges. « Si les collabora- Chaque jeune a reçu un certificat de participation à cette Agora Jeunes Citoyens © BIJ tions continuent, si l’énergie et la motivation se maintiennent, c’est déjà une belle réussite », conclut Mayssa Rekhis, facilitatrice au cours de cet Agora printanier.

ATELIER DE FORMATION ET BOITE À OUTILS

Abidjan, juillet 2017. C’est le coup d’envoi de la huitième édition des

Jeux de la Francophonie et aus- JEUNESSE si l’occasion de lancer un premier atelier international de formation pour vingt-huit jeunes autour des valeurs de Libres ensemble. Un seul mot d’ordre : ces derniers, W+B 138 venus d’Afrique, d’Asie, d’Europe C’est également à travers la nourriture que les participants ont pu échanger leurs et de l’Océan Indien doivent être expériences © BIJ 35 investis sur le plan local au sein de leur communauté. Au pro- gramme, des exercices éducatifs parler de solidarité dans la vie et et ludiques permettent aux parti- comment il faut faire pour s’affran- cipants d’échanger mais aussi de chir de certains obstacles. » s’approprier une boîte à outils évo- Véritables espaces de libre ex- lutive, créée à l’initiative du BIJ et pression, ces rencontres interna- de l’OIF. Ils pourront la partager à tionales permettent aux jeunes leur tour et l’adapter en fonction de mettre en dialogue la diversi- de leurs réalités. té de leur culture et de leurs ex- Une vidéo retrace la rencontre et périences. Mise en réseau, cette fait écho de l’enthousiasme de génération fourmille de projets, plusieurs participants. Bintou, ori- d’idées et de solutions pour amé- ginaire de Guinée, est consciente liorer le vivre-ensemble à l’échelle En juillet, aux Jeux de la Francophonie que la diffusion de ces valeurs est pour le moins très vaste du monde à Abidjan, un 1er atelier international de primordiale pour lutter contre le francophone.  formation autour des valeurs du ‘Libres ensemble’ a vu le jour © BIJ racisme. « Moi, je viens d’un quar- tier très populaire de Konakry, un ancien quartier où les jeunes sont un peu perdus. Oui, je suis ou- Prolongations tillée pour mettre en confiance • Les Jeux de la Francophonie sont des compétitions sportives mais aus- les jeunes de mon entourage et si des concours culturels, organisés tous les quatre ans par l’OIF et ses étendre aussi ces pratiques au-de- partenaires. là, dans d’autres quartiers », s’ex- • La campagne Libres Ensemble est consultable via libresensemble.com clame-t-elle. « Au Congo, nous ou les réseaux sociaux. prenons en charge les filles vulné- rables en situation de prostitution, www.bij.be www.oif.com témoigne Charel. J’ai envie de leur Art Maker : Yves Dejardin, chercheur d’art

De graphiste, son premier métier, le Liégeois Yves Dejardin est passé à celui de créateur de luminaires, une activité qu’il exerce avec passion et un joli penchant pour la poésie en mode durable.

PAR MARIE HONNAY

LA GENÈSE DU PROJET de l’académie des Beaux-Arts de Liège? Atypique et sinueux, son Parce que les techniques de pro- parcours n’en reste pas moins ultra Yves Dejardin © ArtMaker duction et les habitudes des logique. D’abord graphiste web, il consommateurs évoluent, mais change de registre et acquiert un

MODE/DESIGN aussi parce que - avènement des solide bagage commercial en tant réseaux sociaux oblige - la concur- que délégué pour le géant Sony. alors que je venais d’avoir 40 ans.

rence devient globale, le monde du Après quelques soubresauts de Pour l’anecdote, Maxime, la pre- design doit sans cesse se renouve- carrière, il décide, convaincu qu’il mière pièce qui a connu un vrai ler. Comment, dans ces conditions, est temps pour lui de se consacrer succès à mes débuts, est com- W+B 138 peut-on oser lancer sa marque de à une activité qui le fait vraiment posée de 40 pales de bois. Dans luminaires, comme l’a fait Yves vibrer, de s’essayer au design. « Ce mon esprit, ces rayons soulignent 36 Dejardin, un graphiste diplômé changement de vie, je l’ai amorcé ma volonté de changer de vie. » Ce © ArtMaker premier luminaire de forme ronde a rapidement donné naissance à son grand frère, le Double Maxime. Tout récemment, Yves Dejardin a lancé Florentin, une suspension inspirée d’un calcul mathéma- tique portant sur la taille des pales. De dimensions différentes, elles créent des courbures répétées qui donnent une impression de vagues aux accents poétiques.

DE L’IMPRIMANTE 3D AU NOYER

Pour ses luminaires, Yves Dejardin utilise de l’Afzelia, du Tek, du

Wengé et du Bambou, quatre es- © ArtMaker sences de bois exotique. Très résis- tantes aux changements de tem- pérature et dépourvues de noeud, elles sont parfaitement adaptées à ce type de réalisations. «Je n’ai pas l’ambition de faire de mon ap- MODE/DESIGN proche écologique un argument marketing. Cela dit, tout, à l’excep- tion des éléments électriques, est en bois - donc non-polluant - et chevillé au lieu d’être cloué. Mon W+B 138 père m’a transmis son amour de l’artisanat. Je suis moi-même très 37 attaché à cet aspect des choses. A la base, j’avais réalisé quelques projets à partir de pièces réalisées à l’aide d’une imprimante 3D. Si cette machine a inspiré le nom de la marque (le mot maker fait ré- férence à une subculture contem- poraine centrée sur l’idée de Le modèle Double Maxime © ArtMaker « DoItYourself », ndlr.), j’ai toute- fois rapidement abandonné l’idée de recourir à ce type de procédés. Aujourd’hui, ces pièces me servent juste de guides lors du processus de production.» Dans ce même es- prit d’authenticité, Yves Dejardin a également introduit une nou- velle essence de bois, européenne cette fois: « du Noyer du Périgord qui offre davantage de nuances et cadre parfaitement avec l’esprit du mobilier contemporain. »

MADE IN LIÈGE

Cette approche made in Liège guide le travail d’Yves Dejardin, mais aussi sa stratégie d’entrepre- © ArtMaker Le modèle Florentin © ArtMaker

neur. Plutôt que d’inonder le mar- - un marché pour lequel je travaille collection – environ 13 modèles au

MODE/DESIGN ché en multipliant les boutiques en collaboration avec deux délé- total –, le designer vient tout juste distributrices de son label, le de- gués indépendants - tout en conti- d’inaugurer un espace de 120 m2 signer continue à privilégier une nuant à répondre à des demandes au coeur de Liège. Né d’une asso- production entièrement manuelle plus ambitieuses: des luminaires ciation avec le propriétaire d’une que ses deux collaborateurs et lui grand format pour le château de boutique de décoration qui occupe W+B 138 réalisent dans un atelier des hau- Modave, des photophores pour la le rez-de-chaussée de l’immeuble teurs de Liège : « Actuellement, nouvelle décoration du restaurant et gère la vente des luminaires, 38 nous produisons entre 80 et 100 bon.bon. à Bruxelles, etc. » 5 ans cet espace permet à la marque de luminaires par mois. A plusieurs après avoir réalisé sa toute pre- toucher un nouveau public sans reprises, on m’a proposé d’indus- mière pièce, Yves Dejardin n’a pas obliger son créateur à sacrifier le trialiser ma production. J’aurais pu changé de stratégie. La quête de temps précieux qu’il souhaite, plus saisir cette opportunité pour gran- perfection et la création de pièces que jamais, consacrer à la création dir, mais je n’ai pas fait ce choix. exclusives restent au centre de sa de nouveaux produits. Des produits Je préfère viser une croissance rai- démarche. Pour offrir aux clients qui, comme les précédents, seront sonnée en Belgique et en France privés une vision d’ensemble de la baptisés en hommage au Saint du jour où ils ont été imaginés. 

artmaker.be

Les modèles Ingrid (ci-contre) et Jeanne (ci-dessus) © ArtMaker Francis Hourant, Directeur de WorldSkills Belgium, encourage les jeunes pendant la compétition © J. Van Belle - WBI

L’excellence belge

au rendez-vous lors de la WorldSkills FORMATION Competition à Abu Dhabi

Du 15 au 18 octobre 2017, TALENTS SANS FRONTIÈRES festation, 1 251 jeunes originaires W+B 138 Abu Dhabi accueillait la 44e de 58 pays s’apprêtent à donner le WorldSkills Competition. À Abu Dhabi, en cette mi-octobre, meilleur d’eux-mêmes dans les 51 39 Concourant dans 14 des 51 alors que le thermomètre affiche métiers représentés. métiers représentés, nos 16 toujours 34°C, l’effervescence est jeunes talents ont décroché palpable. Et pour cause, l’ADNEC Fondée en 1950 par Francisco 7 médaillons d’excellence. (Abu Dhabi National Exhibitions Albert-Vidal, l’organisation compte Un exploit historique Centre) est l’hôte du 44e Mondial aujourd’hui 77 pays membres, pour la Belgian Team ! des Métiers, le plus grand événe- soit 70% de la population mon- ment au monde promotionnant les diale. « Il n’y a plus aucun grand métiers techniques et manuels. Sur pays au monde qui n’ait rejoint les 105 000 m2 dédiés à la mani- WorldSkills », explique Francis PAR SOPHIE ISMAÏL Hourant, Directeur de WorldSkills Belgium. « Le Pakistan vient de nous rejoindre, plus de 207 mil- lions de personnes. La Chine vient d’être retenue pour accueillir en 2021, à Shanghai, la WorldSkills Competition. Dans son discours, le président Xi Jinping a claire- ment affirmé que cela devait inspi- rer 200 millions de jeunes Chinois à entrer dans les filières. Le mou- vement a complètement chan- gé sur les 10 dernières années pour devenir un hub mondial de

Clément Jacqmain a remporté Les modèles Ingrid (ci-contre) un médaillon d’excellence dans la catégorie et Jeanne (ci-dessus) © ArtMaker ‘Service en salle’ © J. Van Belle - WBI FORMATION W+B 138

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La Belgian team aux WorldSkills 2017 à Abu Dhabi, accompagnée des coachs © J. Van Belle - WBI

la formation professionnelle et Leaders (coachs physique et men- une proposition de stage chez Régis technique », ajoute avec passion tal) et de leurs Experts (entraîneurs Marcon, 3 étoiles au guide Michelin. Francis Hourant. « L’avenir, c’est techniques). Pour ces 16 filles et deux mains », tel est le leitmotiv garçons, participer aux WorldSkills Même son de cloche du côté de de son équipe qui se démène, au Abu Dhabi 2017 a été synonyme Christelle Cormann, Experte dans quotidien, pour montrer à tous « d’intenses mois de préparation », la catégorie « Fashion technolo- les opportunités que représentent comme le confie Lionel Van Royen, gy » et professeure à HELMo Mode. ces formations et carrières sur un compétiteur dans la catégorie Sous son égide, le jeune styliste plan personnel et professionnel. « Cuisine » et gratifié d’un médaillon Loïc Gluckmann a décroché, en Dans ce cadre d’ouverture sur le d’excellence. « 5 mois à enchaîner duo, la médaille d’or aux EuroSkills monde et de valorisation des ta- boulot, école et entraînement. Tout Göteborg 2016 et un médaillon lents belges, Wallonie-Bruxelles le temps, entre mes pauses, d’excellence à Abu Dhabi. « Je International soutient la visibilité après le boulot ». Pour ressens beaucoup d’admi- de WorldSkills Belgium. ce jeune chef de ration quand je vois Loïc 20 ans, formé à l’œuvre. Derrière, en alternance je sais qu’il y énor- FORCES VIVES à l’IFAPME, le mément d’inves- travail a dou- tissement person- C’est avec une extraordinaire maî- blement payé : nel. Des heures et trise de leurs disciplines respec- sa participation des heures de tra- tives que les compétiteurs de la très remarquée vail. 500 heures sur Belgian Team ont rejoint le Moyen- aux WorldSkills une année », explique Orient, entourés de leurs Team lui a également valu l’enseignante.

Christelle Cormann, experte dans la catégorie ‘Fashion Technology’, coach de Loïc Gluckmann © J. Van Belle - WBI FORMATION W+B 138

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Loïc Gluckmann, médaillé d’or à Göteborg en 2016, a cette fois obtenu un médaillon d’excellence dans la catégorie ‘Fashion technology’ © J. Van Belle - WBI

Derrière la recherche d’excellence, au-delà des récompenses, l’enri- chissement personnel : « Participer aux WorldSkills est extrêmement formateur. Comme le dit mon père : “Une journée où l’on n’ap- prend rien est une journée per- due”. Tout au long de l’expérience, on apprend sur nous, sur notre métier, sur les autres », déclare tout sourire Clément Jacqmain, vainqueur d’un médaillon d’excel- lence dans la catégorie « Service en salle ».

Le prochain rendez-vous est d’ores et déjà fixé en 2018 à Budapest pour les EuroSkills et sur https:// www.worldskillsbelgium.be/fr/ pour découvrir le palmarès com- plet de la Belgian Team à Abu Lionel Van Royen a remporté un médaillon d’excellence dans la catégorie ‘Cuisine’ Dhabi.  © J. Van Belle - WBI WALLONIE BELGIQUE TOURISME INVESTIT L’ESPACE WALLONIE survols DE BRUXELLES

Wallonie Belgique Tourisme a présenté sa première exposition, « Itinéraires Gourmands en Wallonie », consacrée à l’année théma- tique « La Wallonie Gourmande », à l’Espace Wallonie de Bruxelles (Rue du Marché aux herbes). Au programme, 28 circuits en trois dimensions, un concentré de Wallonie qui met en avant la diversité des artisans et producteurs du sud du Pays. L’exposition a pris sa source dans la brochure « 28 itinéraires gourmands », faite en col- laboration avec les Maisons du Tourisme. Ce ne sont pas moins de 28 vitrines qui ont donné l’eau à la bouche aux visiteurs et les ont emmenés à la découverte des plus beaux coins de la Wallonie et de

Julien de Wit 140 producteurs et artisans locaux. Cette exposition a également été l’occasion de mettre onze producteurs en évidence via des por- traits, mais aussi via leur savoir-faire et des dégustations. A l’avenir, WBT présentera des expositions à l’Espace Wallonie en alternance avec le Service Public de Wallonie. Durant toute l’année, Bruxellois et touristes, avides d’informations et de découvertes wallonnes, pour- ront y trouver toute l’offre touristique. Par ailleurs, une boutique y a vu le jour, où l’on trouve un large éventail de produits wallons. http://walloniebelgiquetourisme.be SURVOLS OUVERTURE DU MUSÉE L EXPOSITION « ARCHIPEL – À LOUVAIN-LA-NEUVE LES ROYAUMES DE LA MER » À LA BOVERIE Depuis le 18 novembre, le Musée L s’est installé à Louvain-la- W+B 138 Neuve, place des Sciences, au cœur de l’ancienne Bibliothèque Dans le cadre d’Europalia Indonesia, La Boverie des Sciences et Technologies. Les œuvres d’art, les objets des 42 de Liège présente l’exposition « Archipel civilisations, les inventions scientifiques permettent de regarder – Les royaumes de la mer », jusqu’au 21 jan- l’homme comme un créateur, un inventeur s’appuyant sur la tra- vier. Située au cœur d’une Asie « au sud de dition pour chercher le sens de sa vie, modifier la réalité, marquer la Chine, à l’est de l’Inde », l’Indonésie et ses son passage et donc construire de la culture. Le musée conserve plus de 17 000 îles s’étendent sur un espace désormais, et expose avec poésie, ces signes d’humanité et d’in- équivalent à celui de l’Union européenne. Aire géniosité. Il vous invite à vivre des expériences fortes et sensibles de confluences et de rencontres, l’archipel in- en posant un regard humanisant qui éclaire parce qu’il inter- donésien a de tout temps été l’un des plus roge, se projette et se souvient. Il vous permet, comme homme importants carrefours du commerce mondial. contemporain, d’être présent au passé de l’humanité. Les collec- L’histoire de cet archipel est celle d’une multi- tions existantes sont déployées et sont enrichies de collections tude de liens et de connections, où le proche anthropologiques et scientifiques pour croiser la lecture et donc et le lointain se côtoient, mis en concurrence la compréhension des œuvres de toutes les cultures. par un monde maritime omniprésent. La mer www.museel.be rassemble plus qu’elle ne sépare, et les vents des moussons ont fait de ce carrefour un arrêt obligatoire pour les marchands, religieux et di- plomates étrangers, dont la présence a laissé des traces dans les mythes, monuments, arts et traditions de l’Indonésie contemporaine. Superposés, mêlés, réinterprétés par des so- ciétés riches et complexes, ces apports exté- rieurs ont forgé des mondes multiples, que le rapport à la mer a finement coloré et ciselé. C’est à la découverte de ces mondes que nous invite cette exposition, avec la mer comme trait d’union et une collection exceptionnelle d’œuvres majeures comme marqueurs d’une histoire à découvrir et admirer. www.laboverie.com Le Musée L © Jean-Pierre Bougnet Musée L © Jean-Pierre Le ©WBT - JLFlemal timent pour Potter équipes deFlying-Camontl’habitude desplateaux hollywoodiens : une MotionControl, lesmouvements crées enpré-production trêmement puissante capabledereproduire àl’identique, presque comme Freefly) nelepermettantpas,Flying-Camasudévelopper unemachine ex maine (équivalent àunF-16!). La plupartdesdrones surlemarché (DJI, de traduire en imagelatailleimpressionnante duDragon àl’échelle hu impact sans tricher en post-production avec des accélérations virtuelles et à unhélicoptère de petite taille. « bilisée delaSARAH, lederniermodèledechez Flying-Cam,quiressemble de lapréparation technique delacaméra (Red Dragon) surlatête gyrosta Motion Tribe. Diplômé de l’IAD, Thomas Wilski était notamment en charge à unevitesse deplus100km/h Flying-Cam, a été de fournir un plan subjectif du Dragon en vol au ras du sol c’est ce quiaamenélaproduction de spécialisée danslesprisesdevuesaériennessanspilote. « scientifiques, FlyingCamest de 2Oscarstechniques et grande vitesse. Déjàlauréate sitait des plans aériens à très «The Loot Train »,quinéces Cam pour une de ses scènes, à lasociété liégeoiseFlying- of ThronesGame La production delasérie DE DÉCOUVREZ WALLONNE SCÈNE LA L’Inde devenait doncuneévidence. Eneffet, àl’horizon 2025, l’Indesera également danslereste del’Asie :Japon,Corée dusud,Vietnam, Thaïlande de laBelgique. Labrasserie est déjàimplantée depuis20ansenChinemais soutenir desprojets sociaux.Chimay exporte 60%desonvolume endehors l’abbaye, souslasupervisiondesmoines,etmajorité desprofits sertà cialisées parChimay enInde. Ellessonttoujours brassées danslesmursde La Chimay Rouge etlaDorée sontlesdeuxtrappistes quiseront commer Connoisseur Collections Ltd quidistribuera leursbières danstoute l’Inde. Delirium Tremens. Les deuxbrasseries ontchoisiledistributeur indienHema marché, elle s’est associée avec la brasserie flamande Huyghe, qui produit la ses bières surleterritoire indien.Afin delimiter les coûts d’entrée surle en Inde, ennovembre dernier. Elleapuyconclure unaccord pourdistribuer compagnaient leRoi PhilippeetlaReine Mathilde lorsdeleurvisite d’Etat La brasserie deChimay faisait partiedeladélégation d’entreprises quiac CHIMAYLA SEBOIRA BIENTÔT ENINDE GAME OF THRONES OF GAME , Mission Impossible Transformers 4 afait appel , scène d’ouverture de , plandefindu film - Le butétaitdedonnerauximagesunvrai »,explique Thomas Wilski surleblogde Game ofThronesGame Oblivion Skyfall 26 litres paran. potentiellement de2,5à consommation passera 25 dernières années,la Chine l’a connu surles nuelle de8%.Comme la avec unecroissance an milliards de litres par an les indiens en boivent 3 des deconsommation: aussi partiedeshabitu mondiale. Labière fait la première population , explosions d’un bâ … », explique-t-il. Les »,explique-t-il. Les àfaire appelà Le vrai défi,et Harry ------

© Flying-Cam/HBO ©Allociné rer avec LucBesson. C’est luiquiafait pressionnant etal’habitudedecollabo chef costumier de (estimé à170 millions€).OlivierBériot, budget leplusélevé detous lestemps de stars. C’est lefilmeuropéen avec le perproduction quirassemble un casting et lacité desmilleplanètes gros blockbusters américains. ont desbudgetscomparables auxplus entouré d’acteurs dechoixetsesfilms sont plusàprésenter. Ils’est souvent nés. LucBesson etsafilmographie ne film deLuc Besson ontété confection principaux protagonistes dudernier liégeoise quelescostumes desdeux C’est dansunpetitatelier delarégion POUR DES COSTUMES UN LIÉGEOIS RÉALISE son petitatelier deMilmort. Moulin Rouge ouHoliday onIce dans alisé descostumes pourBeyoncé, le est pasàsoncoup d’essai, iladéjàré finaliser les costumes. Le liégeoisn’en ser directement lepolyuréthane pour moule en silicone pour ensuite déver sculptures en pâte àmodeler puis un rément. L’artiste ad’abord réalisé des ler surchaquepartieducorps sépa et démontablespourpouvoir travail corps desdeux acteurs, moulésen3D reçu desmannequinsreprésentant les et Cara Delevingne. Laurent Couline a Laureline, interprétés parDaneDeHaan réaliser lescostumes deValérian et appel auliégeoisLaurent Couline pour VALÉRIAN Valérian , auncv im est unesu  Valérian ------43 W+B 138 SURVOLS UN SENS DE L’ACCUEIL ET DE ‘ L’

‘ ‘ ‘ ‘ ‘ ‘ RECONNUE

‘ QUALIFIES‘