Projet éolien du Chêne Fort

Communes de Vouharte, Coulonges et La Chapelle (16)

Mémoire en réponse au procès-verbal des observations émises durant l’enquête publique

Procès-verbal du 24 novembre 2020 Enquête publique du 12 octobre au 17 novembre 2020

Décembre 2020

Maître d’ouvrage

SNC CPENR Le Chêne Fort 2 rue du Libre Echange CS 95893 2 rue du Libre Echange 31506 Toulouse CEDEX 5 CS 95893 31506 Toulouse CEDEX 5

1 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

2 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Sommaire 1 INTRODUCTION ...... 5 2 DEROULEMENT DE L’ENQUETE PUBLIQUE ...... 6 3 BILAN DES OBSERVATIONS ...... 7

3.1 CONTRIBUTEURS ...... 7 3.2 AVIS DES COMMUNES LIMITROPHES ...... 7 4 OBSERVATIONS DU PUBLIC ...... 9

4.1 LES CONTRIBUTIONS DEFAVORABLES AU PROJET ...... 9 Catégorie 1 : Proximité ...... 9 Catégorie 2 : Santé humaine et animale, nuisances sonores et visuelles ...... 11 Catégorie 3 : Dépréciation immobilière ...... 20 Catégorie 4 : Impact paysager, architectural, présence visuelle et taille des éoliennes, pollution lumineuse, cadre de vie ...... 22 Catégorie 5 : Environnement, pollution des sols, faune et flore, non écologique ...... 37 Catégorie 6 : Nombre, saturation, encerclement, quota atteint ...... 40 Catégorie 7 : Qualité du dossier, objectivité, doutes ...... 45 Catégorie 8 : Perturbations techniques radio télévision ...... 49 Catégorie 9 : Aspects financiers, rendement, coût pour la collectivité, utilité, apport budgétaire ...... 49 Catégorie 10 : Manque ou absence d’information, de consultation et de transparence ...... 55 Catégorie 11 : Risques ...... 56 Catégorie 12 : Atteinte tourisme et attractivité territoire, impact professionnel ...... 56 Catégorie 13 : Acceptabilité sociale, mépris démocratique ...... 59 Catégorie 14 : Démantèlement, recyclage ...... 61 Catégorie 15 : Energie propre, renouvelable, alternative au nucléaire, réduction énergies fossiles ...... 62 4.2 REMARQUES DIVERS ET PROPOSITIONS ...... 63 5 CONCLUSION ...... 68 6 ANNEXES ...... 70

3 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Table des figures

Figure 1 Cartographie des avis des communes dans les 6km ...... 8 Figure 2 Éloignement à l'habitat et vision du guide ...... 9 Figure 3 Centres équestres autour d'Echauffour ...... 12 Figure 4 Emergences supérieures à 5 dB au niveau des points de contrôle ...... 15 Figure 5 Plage horaire d'application du bridage chiroptères...... 16 Figure 6 Durée d'occurrence des vitesses de vent ...... 16 Figure 7 Durée d'exposition aux émergences réglementaires ...... 17 Figure 8 Bilan exposition moyenne (max, moyenne, médiane) en min/heure ...... 17 Figure 9 Masquage périodique du soleil par les pales en rotation (MEEDDM, 2010) ...... 19 Figure 10 Courbes comparatives de prégnance visuelle des éoliennes dans le paysage en fonction de leur hauteur (Abies) ...... 24 Figure 11 Schéma de calcul de masque végétale ...... 25 Figure 12 Eloignement aux MH églises de Vouharte et de ...... 25 Figure 13 Dispositif d'acquisition d'images en séquence panoramique ...... 28 Figure 14 Sélection des images de la séquence panoramique ...... 28 Figure 15 Représentation de la projection de type cylindrique ...... 29 Figure 16 Identification des points de contrôle par le logiciel ...... 29 Figure 17 pré assemblage des images en panoramique ...... 29 Figure 18 représentation des zones de transition entre les images ...... 30 Figure 19 image panoramique assemblée ...... 30 Figure 20 principe de calage du panoramique sous WindPro ...... 31 Figure 21 phase de modélisation avant application du rendu sous WindPro ...... 31 Figure 22 rendu brut des éoliennes en projet sous WindPro ...... 31 Figure 23 phase d’effacement des parties non visibles, réalisé manuellement sous WindPro ...... 31 Figure 24 comparatif entre les éoliennes simulées (en haut) et réalisées (en bas) ...... 32 Figure 25 respect du rapport d'échelles (source : guide de l'étude d'impact des parcs éoliens terrestres) ...... 32 Figure 26 Calcul de la distance d’observation des planches de photomontage ...... 33 Figure 27 Vue Google Earth commentée du village de Vouharte et du projet éolien du Chêne Fort ...... 34 Figure 28 Coupe de terrain depuis le terrain de pétanque ...... 35 Figure 29 Répartition de la puissance photovoltaïque en Nouvelle Aquitaine ...... 41 Figure 30 Schéma objectif TEPOS Pays Ruffécois ...... 42 Figure 31 Zoom sur les traversés des zones à enjeu des hypothèses de raccordement externe ...... 46 Figure 32 Loyers prévus pour les communes du projet ...... 51 Figure 33 Total des retombées financières pour les communes ...... 51 Figure 34 Groupes régionaux des gestionnaires de réseaux en Europe ...... 54 Figure 35 Objectifs PPE en matière de production d’électricité renouvelable par filière (en GW) (source : écologie.gouv.fr) ...... 66

4 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 1 Introduction

Le projet éolien du Chêne Fort situé sur les communes de Vouharte, Coulonges et La Chapelle en s’inscrit dans une démarche de développement durable qui se décline à l’échelle nationale, régionale et locale.

La loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (loi TECV) fixe de nouveaux objectifs à l’horizon 2030 de 32% d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie. Le 12 décembre 2015, l’accord de Paris signé à l’occasion de la COP 21 renouvelle l’engagement politique français en faveur du climat, de la transition énergétique et des énergies renouvelables.

Afin de respecter la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte et les objectifs globaux associés, les régions ont dès lors établie des objectifs de développement des énergies renouvelables sur leurs territoires respectifs. Pour la Nouvelle-Aquitaine, l’objectif de développement de l’éolien a été fixé à 3 000 MW pour 2020 et 3950 MW en 2030. En novembre 2020, la région ne disposait que de 1049 MW de puissance éolienne raccordés au réseau.

A l’issu d’une démarche de développement et de concertation de plus de deux ans, la Centrale de Production d’Energie Renouvelable (CPENR) Le Chêne Fort a déposé, pour instruction, le 25 avril 2019, une demande d’autorisation environnementale dans le cadre de la réglementation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), correspondant à l’implantation de 5 éoliennes et de deux postes de livraison sur les communes de Vouharte, Coulonges et La Chapelle, en Charente.

Dans le cadre de l’instruction de cette demande, le projet du Chêne Fort a fait l’objet d’une enquête publique du lundi 12 octobre au mardi 17 novembre 2020. Organisée par la préfecture, elle a été conduite sous l’égide de Monsieur Daniel Bolmont commissaire enquêteur désigné par le tribunal administratif de Poitiers en date du 20 juillet 2020. Elle a permis à tout public de disposer d’une information complète sur le projet et de formuler ses appréciations à l’égard du projet.

Les observations et avis émis durant l’enquête ont été rassemblés et synthétisés au sein du procès-verbal d’enquête publique daté du 24 novembre 2020 transmis le mercredi 25 novembre 2020 au pétitionnaire par le commissaire enquêteur lors d’une rencontre dans les locaux de la mairie de La Chapelle.

Le présent mémoire vise à répondre de manière factuelle aux observations recueillies. Les réponses apportées figurent en couleur bleu . Elles ont été formulées par le pétitionnaire, avec le soutien des bureaux d’études ayant été amenés à travailler sur ce projet, à savoir CERA Environnement, Abies, Sixense et Auddice.

Les réponses sont organisées selon les thématiques relevées et proposées par le commissaire enquêteur dans son procès-verbal.

5 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 2 Déroulement de l’enquête publique

Les affiches et publications réglementaires de l’avis d’enquête publique ont été réalisées conformément à l’Article R123- 11 du Code de l’environnement. Des constats d’huissiers ont été réalisés à la fois sur le périmètre de l’enquête publique ainsi que sur internet sur le site de la préfecture : • Constat sur le périmètre : 25 septembre, 12 octobre, 26 octobre et 18 novembre 2020. • Constat sur le site de la préfecture : 25 septembre, 12 octobre, 26 octobre et 19 novembre 2020. Une copie numérique de ces constats a été fournie au commissaire enquêteur.

Le pétitionnaire remercie l’ensemble des citoyens qui se sont déplacés afin de rencontrer le commissaire enquêteur.

L’information, la concertation, l’écoute et la pédagogie font partie de l’essence même de la philosophie et de la vision du développement éolien du pétitionnaire. A l’image des actions menées durant le développement du projet, le pétitionnaire s’attache à répondre aussi précisément que possible dans ce mémoire à l’ensemble des questions relevées dans le procès-verbal de synthèse.

6 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 3 Bilan des observations

L’ensemble des observations formulées durant l’enquête publique est pris en compte pour le bilan ci-après rédigé par le pétitionnaire, la SNC CPENR Le Chêne Fort.

Au cours des 37 jours au total de l’enquête publique, 130 avis ont été comptabilisés.

3.1 Contributeurs

Une analyse complète et détaillée des avis a été réalisée par le commissaire enquêteur en charge de l’enquête publique.

Le procès-verbal indique ainsi que 56 avis sont favorables, soit 43,08 % du total.

Le pétitionnaire note que la participation directement en mairie est notable, avec 27 contributions dans les registres et 19 courriers. Parmi ces contributeurs ayant fait la démarche de se déplacer en mairie, plus de 63% sont favorables au projet.

Favorable Défavorable Sans avis Lettre permanence 7 12 Registre Coulonges 6 Registre La Chapelle 8 Registre Vou harte 8 4 1 Total 29 (63,04%) 16 (34,78%) 1 (2,18%)

Le pétitionnaire constate le fort soutien local de la population qui a fait la démarche de se déplacer en mairie afin de participer à cette enquête publique.

L’opposition au projet s’est exprimée essentiellement par courriel, avec 54 des 70 contributions défavorables. De plus, le pétitionnaire note que la mobilisation du réseau des « flutistes » a apporté 12 avis défavorables en provenance de territoire lointain (Suisse, Alsace, région parisienne). Ces contributions « en soutien à » représentent 17% des avis défavorables. En l’absence de ce réseau les avis favorables (56) et défavorables (58) traduisent un partage équitable des avis sur le territoire vis-à-vis du projet.

3.2 Avis des communes limitrophes

Dans le cadre de l’enquête publique pour le projet éolien du Chêne Fort, les communes situées dans un rayon de 6km du projet sont invitées à prendre un avis sur ce projet. L’absence d’avis est assimilée comme un avis tacite favorable. Sur les 20 communes consultées : 13 sont favorables ou tacite favorables et 7 sont défavorables.

Ambérac Cellettes Coulonges Genac-Bignac La Chapelle Luxé Maine-de-Boixe Marcillac-Lanville Marsac Montignac-Charente Rouillac Saint-Amant-de-Boixe Saint-Genis-d’ Vars Vervant Vouharte Xambes

Les communes de Coulonges et La Chapelle, hôtes du projet, ont délibéré favorablement pour le projet.

Avec la commune de Vouharte, un travail régulier et une démarche constructive ont été réalisés tout au long du développement du projet. Le conseil municipal a ainsi accepté de faire participer certaines parcelles communales dans le projet (p95 Volume 1 Dossier Administratif) et a négocié des retombées exceptionnelles dans l’intérêt de la commune. La démarche entreprise avec l’office de Tourisme se combinait alors à une volonté du conseil de développer l’attractivité touristique des bords de Charente. Lors des élections de 2020 le conseil municipal a été quasiment intégralement renouvelé, le travail effectué lors des 3 dernières années avec les anciens élus n’a alors pu être transmis. Certains de ces nouveaux élus qui n’ont pas participé aux rencontres organisées durant le développement, ont exprimé le souhait de revoir intégralement le projet. Au regard de l’avancement du projet, cela n’était pas possible. Le pétitionnaire regrette cette position de rejet du travail effectué par les élus précédents.

7 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Ainsi, sur l’ensemble des communes du territoire immédiat, 65 % sont favorables au projet, seules 7 sont défavorables. On constate une nette répartition Nord – Sud des avis vis-à-vis du projet.

Figure 1 Cartographie des avis des communes dans les 6km

8 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 4 Observations du public

Dans cette partie, le pétitionnaire s’attachera à répondre aux interrogations soulevées par le public durant l’enquête publique et qui ont été résumées par le commissaire enquêteur. Afin de ne pas surcharger le présent dossier, aucuns extraits des observations ne seront retranscrits ici. Seules les catégories relevées par le commissaire enquêteur sont conservées. 4.1 Les contributions défavorables au projet

Catégorie 1 : Proximité

Réponse du maître d’ouvrage

Le « Guide des bonnes pratiques des projets éoliens en Pays du Ruffécois » a été élaboré à partir de mai 2019 sous l’égide du PETR du Pays du Ruffécois et approuvé lors du comité syndical du PETR en date du 29 janvier 2020. Le projet éolien du Chêne Fort a été déposé en Avril 2019. Lors de la date du dépôt, aucune information sur ce guide n’existait. Le projet éolien ne pouvait donc pas appliquer les préconisations de ce guide.

Cependant, dans le cadre du projet éolien du Chêne Fort, une attention toute particulière a été portée sur l’éloignement des éoliennes de l’habitat. Comme le montre la carte p 207 du Volume 3 – EIE, les distances aux habitations sont largement au-delà des 500m réglementaires. Le guide préconise en outre une distance de 6 fois la hauteur du mât de l’éolienne projetée (p25). Eoliennes Hauteur du mât Eloignement préconisé Eloignement du projet Différence 660 m (Vouharte) - 66 m E1 121 m 726 m 725 (Le Fouilloux) - 1 m 945 m (Coulonges) + 219 m E2 121 m 726 m 1000 m (Vouharte) + 274 m 695 m (Xambes) + 89 m E3 101 m 606 m 820 m (Coulonges) + 214 m E4 101 m 606 m 685 m + 79 m E5 101 m 606 m 715 m + 109 m Figure 2 Éloignement à l'habitat et vision du guide

Ainsi, en avance sur le guide, le développement du projet éolien du Chêne Fort a permis d’aboutir à des éloignements conséquents de l’habitat. Dans la mesure où le guide n’existait pas, le fait que l’essentiel du projet respecte les distances préconisées permet, contrairement à ce qui est reproché par certaines observations, d’affirmer que celui-ci est respecté.

Le fait que certaines observations considèrent que le projet reste trop proche des habitations montre bien que cette distance arbitraire n’est pas concluante. Cela rejoint les conclusions d’une étude réalisée en 2015 par l’agence franco- allemande pour les énergies renouvelables (OFA) qui cherchait à déterminer si la distance d’éloignement des éoliennes aux habitations avait une influence sur l’acceptabilité des parcs (OFA, 2015). Les résultats montrent que ce n’est pas le cas. Le journal en ligne « Actu-Environnement » analyse ce rapport dans un article du 8 juillet 2015 intitulé : La distance d'éloignement entre éoliennes et habitations serait un faux problème. Quelques extraits sont cités ci-dessous :

« L'étude présente l'analyse comparée des résultats de quatre recherches psycho environnementales menées ces dernières années en Allemagne et en Suisse. Ces recherches ont permis d'obtenir des données statistiques 9 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 portant sur des distances d'éloignement des éoliennes et les facteurs de stress (bruit ou stimuli émotionnels) et l'acceptabilité des riverains. Plus de 1300 riverains de 17 à 93 ans ont ainsi été interrogés sur plus de 20 sites en plaine et dans les régions vallonnées et montagneuses. Les distances d'éloignement étudiées sont situées dans une plage de 100 à 8000 mètres. Les riverains ont été sondés via un questionnaire sur la gêne ressentie par l'implantation des éoliennes dans le paysage, les nuisances liées aux émissions sonores, au balisage et aux projections d'ombres périodiques. Les symptômes physiques et psychiques tels que la diminution de la performance ou les troubles du sommeil ont également été analysés. »

« Aucune relation significative entre la distance d'éloignement et la gêne ressentie n'a pu être constatée dans aucune des quatre études », ajoutent-ils. « L’analyse comparative des quatre études (avec plus de 1 300 riverains interrogés sur plus de 20 sites éoliens) ainsi que les résultats de quelques études internationales sont unanimes quant au constat qu’aucune relation significative entre la distance d’éloignement et l’acceptabilité ou entre la distance d’éloignement et les facteurs de stress liés aux éoliennes ne peut être démontrée, dès lors que les directives sur la protection contre les émissions (sonores) qui sont en vigueur sont respectées. »

Ainsi, les conclusions des études réalisées à travers le monde indiquent que, quelle que soit la hauteur de l’éolienne, la distance aux habitations les plus proches n’est pas un facteur d’acceptabilité. De ce fait, il faut donc considérer la préconisation du guide éolien du pays Ruffécois à la hauteur de ce qu’elle est, une simple préconisation incitant les porteurs de projet à compter de la publication de ce guide, soit janvier 2020, à s’éloigner au maximum des habitations, tout en ayant une attention particulière et une analyse fine du bâti situé en deçà des préconisations.

C’est ce qui a été mis en place sur le projet du Chêne Fort, avec un an d’avance, en ayant une distance moyenne à la première habitation de 740m. En outre, au regard des études constitutives de l’étude d’impact, les habitations de Vouharte les plus proches de E1 bénéficiant déjà de la présence de boisement mature, c’est l’éloignement maximal depuis le bourg du Fouilloux qui a été préconisé afin d’atténuer la perception du projet.

En outre, le pétitionnaire a prévu d’aller au-delà en ayant prévu une mesure paysagère d’accompagnement PP-A2 : Plantation de haies arbustives à portée paysagère (p283 Volume 3 – EIE). Une carte indique les secteurs prioritaires ciblés par l’étude paysagère. Elle reste indicative et sera à ajuster en fonction des situations spécifiques à chaque habitation, et des retours de la population et des élus. Quoi qu’il en soit cette mesure considère chaque habitation au regard de son exposition et non en ayant une logique purement arbitraire de distance d’éloignement au projet. En effet, une distance à vol d’oiseau ne peut en aucun cas remplacer une analyse approfondie sur le terrain. Chaque habitat, chaque point de vue, chaque topographie est variable et donc l’impact du projet sur chacun des habitats sera variable.

Le caractère industriel de l’éolien doit être enfin mis en balance avec d’autres industries déjà présentes dans nos paysages locaux : zones commerciales, château d’eau, pylônes haute-tension… etc.

Le territoire du nord Charente est d’ores et déjà un territoire soumis à l’anthropisation, des industries y sont déjà présentes et disséminées sur tout le territoire, les principales présentes à proximité du projet du Chêne Fort sont : • La méthanisation de La Chapelle (1,5 km à l’Ouest) • Les établissements Ducouret à Vouharte (800m du projet au Sud) • La LGV à Vouharte (200 m à l’Est du projet) • Le parc éolien de Xambes-Vervant (800 m à l’Est du projet) • La Carrière de Vervant (3,7 au Nord-Est du projet) • Le parc photovoltaïque sur les délaissés de la LGV à Villognon (2,8 km au Nord du projet) • La centrale hydraulique à Villognon (4,7km au Nord du projet) et à La Chapelle (3 km à l’Ouest du projet) • Etc…. Ainsi l’éolien est, avec le photovoltaïque, l’une des dernières industries à s’installer sur ce territoire dynamique. Il est donc exagéré de considérer que l’éolien introduit un caractère industriel dans ce territoire. C’est une industrie en outre non polluante, et fortement encadrée par le code de l’environnement garantissant un fonctionnement sans risques et réversible. Contrairement à l’éolien, il n’est rien prévu dans la loi quant au sort des bâtiments à la fin de vie d’un garage automobile ou d’une usine par exemple.

10 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Catégorie 2 : Santé humaine et animale, nuisances sonores et visuelles

Réponse du maître d’ouvrage

Tout d’abord, les éoliennes sont, depuis Août 2011, inscrites dans le cadre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Aussi, le cadre réglementaire des éoliennes et les potentiels dangers sont connus, les éoliennes répondent au principe de précaution.

La loi Barnier comprend un certain nombre de principes qui apparaissent maintenant dans les deux premiers articles du Code de l’environnement (articles L. 110-1 et L. 110-2). Sept principes sont reconnus dont le principe de précaution (art. L. 110-1. II du CE) qui oblige seulement les pouvoirs publics. Ainsi, dans le cas où il existe une incertitude scientifique et des risques de dommages graves et irréversibles, l’autorité compétente doit diligenter des évaluations des risques et édicter des mesures provisoires et proportionnées.

Or, l’installation d’éoliennes est soumise, depuis août 2011, à autorisation préfectorale au titre de la législation relative aux ICPE. A ce titre, l’article L. 512-1 du code de l’environnement répond aux obligations pesant sur les pouvoirs publics. Le parc éolien est donc conforme au principe de précaution créé par la loi Barnier et introduit depuis dans le code de l’environnement.

Concernant la santé humaine, le rapport de mai 2017 de l’Académie nationale de médecine souligne que le ressenti de « nuisances » dues aux éoliennes relève essentiellement d’un effet nocebo et de la subjectivité des personnes : « la crainte de la nuisance sonore serait plus pathogène que la nuisance elle-même » p. 11. Elle précise que « cette intensité [du bruit éolien] est relativement faible, restant souvent très en-deçà de celle de la vie courante » (…) « les plaintes ne semblent pas directement corrélées » (p. 13).

L’Académie nationale de médecine va jusqu’à mentionner « l’absence d’intéressement aux bénéfices financiers » (p. 12) parmi les facteurs contribuant au « syndrome de l’éolien » dont elle fait état. Autrement dit, en langage NIMBY, les opposants auraient moins de symptômes quand ils touchent une part des bénéfices de l’éolien.

Elle ajoute que « Plusieurs facteurs contribuent fortement à susciter des sentiments de contrariété, d’insatisfaction voire de révolte : i) (…) iii) diffusion via notamment les médias, les réseaux sociaux voire certains lobbies d’informations non scientifiques accréditant des rumeurs pathogéniques non fondées ; iv) absence d’intéressement aux bénéfices financiers… (…) En effet, des études épidémiologiques ont clairement montré que l’intéressement des riverains aux retombées économiques diminuait significativement le nombre de plaintes. », p. 12.

Enfin l’Académie nationale de médecine ajoute que « l’éolien terrestre présente indubitablement des effets positifs sur la pollution de l’air et donc sur certaines maladies (asthme, BPCO, cancers, maladies cardio-vasculaires) », p. 18.

Concernant la santé animale et tout particulièrement dans le secteur du projet éolien du Chêne Fort, la santé des équidés, quelques études ont porté sur le sujet de l'impact des éoliennes sur les chevaux. Nous pouvons citer: • Un rapport de 2004 intitulé « Eoliennes et chevaux » de Anja Seddig de l’université de Bielefeld en Allemagne : après avoir expliqué la physiologie sensorielle du cheval et les différentes stimulations émanant d’une éolienne qui pourraient provoquer une réaction chez le cheval, les résultats d’une étude menée sur 15 exploitations regroupant 424 chevaux vivant à proximité d’éoliennes sont présentés ; • Un rapport intitulé « Eoliennes et chevaux de courses » réalisé en 2010 par la société Echauffour Energies dans le cadre d’un projet éolien. L’objectif était d’évaluer l’influence des parcs éoliens sur le comportement des trotteurs de haut niveau et sur l’activité économique des écuries. Cette étude a été réalisée auprès de 3 écuries se situant à proximité d’un parc éolien. Dans ces études, les phénomènes potentiellement perturbateurs étudiés sont : les infrasons, les effets stroboscopiques et les nuisances sonores. La majorité des observations démontrent que les éoliennes n’ont aucune influence sur le 11 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 comportement des chevaux. Dans les quelques cas où des perturbations ont pu être notées, ceux-ci se sont rapidement accoutumés, la gêne était alors liée à la présence d’ombres portées.

Concernant le cas spécifique de la piste d’entrainement, il est noté que la gêne a eu lieu lorsqu’elle était située à moins de 200 mètres d’une éolienne. Notons que la piste d’entrainement de l’activité équestre de Coulonges est située à 555m de l’éolienne E3, et à 835 m de l’éolienne E2. Aucune gêne en lien avec les ombres portées n’est donc attendue dans ce cas présent. Le porteur de projet invite également sur ce sujet à se reporter à la réponse apportée aux 4.1.2 à la question sur les ombres portées et 4.1.12 du présent mémoire.

Même si l’acuité visuelle d’un cheval est supérieure à celle de l’homme, au vu de la distance entre le site d’entraînement et les éoliennes du projet ainsi que l’accoutumance des chevaux aux ombres portées, la gêne occasionnée sera marginale. En cas de gêne avérée et persistante, des mesures pourront facilement être mises en place en concertation avec le responsable du centre équestre pour traiter ce problème : l’installation de capteurs d’intensité lumineuse qui permettraient d’arrêter l’éolienne lors des rares cas de projections d’ombres portées en direction de la piste d’entrainement ou la mise en place de haies par exemple.

D’autre part parmi les éléments mis en avant dans les contributions, une étude portugaise est mentionnée. Celle-ci a été menée par une étudiante de l’université de Lisbonne. Elle est basée sur un unique haras de 11 chevaux ce qui semble insuffisant comme échantillon représentatif dans le cadre d’une démarche scientifique. De plus, cette étude n’a pas été répétée dans d’autres haras, ou d’autres pays. Pour ces raisons, il semble difficile de conclure de manière catégorique sur l’origine de la malformation du tendon fléchisseur digital des antérieurs chez certains poulains.

Concernant le cas évoqué dans l’Orne, d’électrification des abreuvoirs, le GEPS dédouane de responsabilité Enedis et Voltalia, et met en avant un problème de conformité électrique de l’installation. Une concomitance d’évènement n’est pas synonyme de lien de causalité, de plus l’évidence d’une solution n’indique pas que celle-ci est véritable. L’article de 3 Normandie, disponible en annexe 1, indique bien qu’une mise à la terre de l’installation électrique de l’écurie a résolu le problème. En outre, le cas rapporté de l’EARL du Mont semble assez unique : dans un contexte local pourtant assez dense en activité similaire, c’est le seul cas connu. D’autres centres équestres sont en outre plus proches des éoliennes incriminées.

Figure 3 Centres équestres autour d'Echauffour

12 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Réponse du maître d’ouvrage

Le projet éolien de Vervant n’a pas fait l’objet d’une information aussi régulière et large que le projet éolien du Chêne Fort lors de son développement. Il n’a donc pas été possible de prendre en compte ce projet, non développé par ABO Wind, et dont les localisations et les caractéristiques étaient inconnues. Ce projet a été déposé en avril 2019 également, les services de l’état ne pouvaient de ce fait pas fournir les informations sur ce projet dont ils n’avaient pas connaissance également.

De plus, l’article R122-5 du code de l’environnement, précisant les éléments constitutifs de l’étude d’impact notamment sur les incidences cumulées, indique : « e) Du cumul des incidences avec d'autres projets existants ou approuvés, en tenant compte le cas échéant des problèmes environnementaux relatifs à l'utilisation des ressources naturelles et des zones revêtant une importance particulière pour l'environnement susceptibles d'être touchées. Ces projets sont ceux qui, lors du dépôt de l'étude d'impact : • ont fait l'objet d'une étude d'incidence environnementale au titre de l'article R. 181-14 et d'une enquête publique ; • ont fait l'objet d'une évaluation environnementale au titre du présent code et pour lesquels un avis de l'autorité environnementale a été rendu public. Sont exclus les projets ayant fait l'objet d'un arrêté mentionnant un délai et devenu caduc, ceux dont la décision d'autorisation est devenue caduque, dont l'enquête publique n'est plus valable ainsi que ceux qui ont été officiellement abandonnés par le maître d'ouvrage ; »

Ainsi, le projet de Vervant n’avait réglementairement pas de raison d’être pris en considération. Pour la réalisation des études d’effets cumulés, le pétitionnaire prend en compte les parcs existants, les projets éoliens autorisés, les projets en instruction ayant obtenu un avis de la MRAe et les projets ABO Wind en instruction quand bien même ils n’ont pas reçu leurs avis MRAe. Cette dernière initiative permet d’être plus complet que ce que la réglementation demande, mais est possible du seul fait de la connaissance précise par le pétitionnaire de ses propres projets.

Réponse du maître d’ouvrage

Les parcs éoliens ont été intégrés par l’arrêté du 26 août 2011, modifié par arrêté du 22 juin 2020, à la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) soumises à autorisation. A ce titre, l’arrêté d’autorisation fixe des prescriptions d’exploitation ainsi que les moyens d’analyses et de mesures nécessaires au contrôle du parc éolien et à la surveillance de ses effets sur l’environnement (Code de l’Environnement R581-43).

Cet arrêté prescrit une surveillance par l’exploitant des émissions sonores de l’installation (article 8.4) et fixe le cadre normatif des mesures de vérification. Ainsi, conformément à la norme applicable, la mesure acoustique devra être suffisamment longue pour réunir suffisamment d’échantillons de 10 minutes, parc à l’arrêt et parc en fonctionnement, pour l’ensemble des conditions de vent habituelles du site. En pratique, la mesure nécessite à minima une période de 2 semaines, qui peut être prolongée si les conditions mesurées ne sont pas suffisamment variées.

Systématiquement, l’arrêté préfectoral prévoit, en tant que prescription particulière, la réalisation d’une campagne d’analyse des niveaux sonores et des émergences après la mise en service des installations.

13 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

A ce titre, ABO Wind s’engage dans l’Etude d’Impact à la réalisation d’une mesure de réception acoustique dans l’année de mise en service du parc éolien.

L’arrêté du 26 août 2011 modifié impose que les rapports acoustiques rédigés à la suite de la vérification de la conformité de l'installation prévue par le point 8.4 soient transmis à l'inspection des installations classées au plus tard 3 mois après l'achèvement de la campagne de mesures. Ainsi, dans le cas où le rapport de mesure révèlerait un dépassement aux limites de bruit applicables, l’exploitant sera tenu de présenter à l’Inspection des installations classées les mesures qu’il met en œuvre pour corriger le dépassement, en pratique un renforcement du plan de bridage acoustique.

L’Inspection des installations classées peut, à tout moment, réaliser un contrôle de l’installation. Il pourra vérifier la mise en place effective du plan de bridage et son efficacité pour la réduction du bruit. A l’issue du contrôle, s’il constate que les prescriptions ne sont pas respectées ou insuffisantes, il pourra mettre en demeure l’exploitant de se mettre en conformité dans un délai donné. En outre, si des infractions sont constatées, l’Inspecteur des installations classées dispose de pouvoirs de police judiciaire lui permettant de dresser un procès-verbal qu’il transmet au procureur de la République.

Ainsi, l’arrêté d’autorisation du parc éolien du Chêne Fort en tant qu’Installation Classée pour la Protection de l’Environnement garantit que la surveillance des émissions sonores sera effectivement réalisée et contrôlée par une autorité administrative.

Réponse du maître d’ouvrage

Pour certaines zones habitées à proximité du parc du Chêne-Fort, la nuit, pour des vitesses de vent faibles à moyennes, le niveau de bruit résiduel, sans les éoliennes, peut être faible. Dans ces conditions, l’étude acoustique montre que le fonctionnement du parc éolien au seuil réglementaire de bruit ambiant peut faire apparaitre des émergences supérieures à la valeur de 3dBA. Ces valeurs ne sont pas des dépassements d’émergences au sens réglementaire puisque le niveau de bruit ambiant est suffisamment faible.

L’article 8.1 de l’arrêté du 26/08/2011 modifié, qui fixe les valeurs limites de bruit applicables au parc éolien, précise que l'installation est exploitée de façon telle que son fonctionnement ne puisse être à l'origine de bruits susceptibles de compromettre la santé ou la sécurité du voisinage.

Le seuil de bruit ambiant en dessous duquel les émergences ne sont pas limitées, fixé à 35dBA, correspond au niveau de bruit d’une conversation à voix basse et au seuil au-delà duquel l’endormissement peut être retardé. De plus, le respect des valeurs limites de bruit est évalué à l’extérieur des habitations ; ainsi en intérieur, même fenêtres ouvertes, les niveaux de bruit perçus seront plus faibles. Le risque de nuisance acoustique provoquée par un niveau de bruit ambiant inférieur à 35dBA est par conséquent très faible.

Le risque de gêne provoquée par ces émergences sous le seuil de 35dBA de bruit ambiant est à considérer individuellement, dans chaque contexte particulier. L’audibilité des éoliennes dans l’environnement sonore dépendra du niveau de bruit global, de l’émergence effective des éoliennes, du degré d’attention de l’auditeur. L’imposition de limites de bruit généralisées, excédant les prescriptions réglementaires, serait un moyen excessif de réduction indifférencié des impacts pour une situation de trouble fortement dépendante du contexte de chaque riverain.

L’étude acoustique du parc du Chêne-Fort montre une représentation amplifiée de ce phénomène par rapport à la situation attendue en exploitation. En effet, les mesures du bruit résiduel ont été réalisées dans les situations les moins bruyantes (mesure en hiver, période de soirée dissociée de la période jour, filtrage des passages de train, masquage de la rivière Charente) tandis que les simulations de la propagation du bruit des éoliennes considèrent un vent portant dans toutes les directions. D’une part, du printemps à l’automne, l’activité humaine en extérieur, l’activité de la faune et l’agitation de la végétation produiront un bruit sans éoliennes plus élevé que celui retenu pour l’étude ; d’autre part, les 14 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 riverains situés en vent contraire par rapport aux éoliennes percevront un niveau du bruit des éoliennes plus faible que celui retenu.

Ainsi, les situations relevées d’émergences supérieures à 3dBA pour un bruit ambiant à 35dBA, seront peu fréquentes et ne seront pas perceptibles par la majorité des riverains.

Afin d’évaluer la fréquence de ce type de situation conforme, il est possible de mettre en parallèle les prévisions de l’étude acoustique dans un contexte mesuré et réaliste, à savoir les deux années de mesures réalisées sur le site grâce au mât météo et la prise en considération des bridages pour les chiroptères. Le tableau suivant synthétise les niveaux d’émergences conforment supérieurs à 5 dB au niveau de chaque point de contrôle en fonction de la vitesse du vent à 10m et de la classe homogène (données extraites des tableaux p261-262 Volume 6 – Expertises)

V10m m/s Emergences Point de contrôle 3 4 5 6 >5dB conforme R21 Coulonges SO 5,5 5,5 SO R22 Coulonges S 5,5 5,5 19h-22h R41 Le Fouilloux 7,5 6,5 R61Vouharte N 6 R62 Pommarets 8 7 R71 Les Planes 8,5 7,5 >5dB conforme R22 Coulonges S 5,5 NE R41 Le Fouilloux 7,5 6,5 19h-22h R61Vouharte N 6 5,5 R62 Pommarets 8,5 7,5 R71 Les Planes 5,5 8,5 7,5 >5dB conform e R21 Coulonges SO 7 6 SO R22 Coulonges S 5,5 6 22h-7h R41 Le Fouilloux 6,5 6,5 R61Vouharte N 5,5 8,5 6,5 R62 Pommarets 6,5 7,5 10,5 8,5 R71 Les Planes 6 9 7 >5dB conforme R21 Coulonges SO 7,5 7 NE R22 Coulonges S 7,5 6,5 22h-7h R41 Le Fouilloux 5,5 7 6 R61Vouharte N 8 6 R62 Pommarets 5,5 7 10 8 R71 Les Planes 6,5 9,5 7 Figure 4 Emergences supérieures à 5 dB au niveau des points de contrôle

Cette première extraction permet ainsi de constater que c’est lors de vitesse essentiellement autour de 5 et 6 m/s à 10m, soit entre 6 et 9m/s à 100m, que les possibilités d’entendre les éoliennes à un niveau conforme à la réglementation seront effectives.

Entre avril et octobre, période de l’année où les espaces extérieurs des habitations sont les plus utilisés en soirée et la nuit, il se trouve que des bridages pour les chiroptères seront également mis en place. Ceux-ci dépendent de la température et de la vitesse du vent au moyeu. Ainsi, au regard des relevés du mât de mesure installé pour le projet, et des horaires de coucher du soleil moyen sur les périodes de bridage, il en résulte le fonctionnement suivant :

Heures Avril 1 au 15 mai 16 au 31 mai Juin Juillet Août Septembre 1 au 15 Octobre 00:00 - 01:00 01:00 - 02:00 02:00 - 03:00

15 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 03:00 - 04:00 04:00 - 05:00 05:00 - 06:00 06:00 - 07:00 07:00 - 08:00 08:00 - 09:00 18:00 - 19:00 19:00 - 20:00 20:00 - 21:00 21:00 - 22:00 22:00 - 23:00 23:00 - 24:00 Conditions non remplies pour le bridage Partiellement à l’arrêt en fonction des heures de lever et de coucher du soleil Bridage - Arrêt des éoliennes Figure 5 Plage horaire d'application du bridage chiroptères

On constate ainsi que dès 21h-22h en mai et jusqu’à fin septembre, les éoliennes seront à l’arrêt en raison de la protection des chiroptères. De ce fait, aucun bruit n’est à craindre pour les riverains qui pourront, notamment en août, dormir les fenêtres ouvertes sans risque d’entendre les éoliennes.

Il est alors possible, pour chaque classe homogène, et en fonction de chaque période d’estimer le temps moyen en minutes par heure de l’occurrence de chaque vitesse de vent à 10m.

3 m/s 4 m/s 5 m/s 6 m/s min/heure 19h -22h 22h -7h 19h -22h 22h -7h 19h -22h 22h -7h 19h -22h 22h -7h SO 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Avril NE 4,0 7,2 6,9 12,0 7,8 11,6 5,8 8,7 SO 4,1 0,0 7,1 0,0 6,3 0,0 3,7 0,0 1 - 15 mai NE 2,0 6,2 3,5 11,0 3,1 8,7 1,8 5,1 SO 4,5 0,0 8,1 0,0 7,2 0,0 4,4 0,0 16 - 31 mai NE 2,3 4,9 4,0 8,7 3,6 6,5 2,2 3,8 SO 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Juin NE 6,5 5,3 14,3 8,1 12,4 5,8 7,8 3,8 SO 7,1 0,7 13,4 0,9 12,0 0,6 7,7 0,3 Juillet NE 0,0 5,4 0,0 6,9 0,0 4,9 0,0 2,8 SO 7,5 0,0 12,6 0,0 11,3 0,0 6,5 0,0 Août NE 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 SO 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Septembre NE 3,3 0,0 4,9 0,0 4,8 0,0 3,3 0,0 SO 1,3 6,5 2,0 11,2 2,3 9,9 1,6 8,4 1 - 15 Octobre NE 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Figure 6 Durée d'occurrence des vitesses de vent

Ces données sont ensuite intégralement croisées et nous permettent d’obtenir le tableau suivant donnant le nombre de minutes/heure entre 19h et 7h, entre avril et octobre, durant lesquels les émergences autorisées par la réglementation supérieure à 5 dB seront perceptibles au niveau de chaque point de contrôle concerné en dehors des horaires vue précédemment où les éoliennes seront arrêtées pour la protection des chauves-souris. La durée max, moyenne et médiane par heure est indiquée. Ainsi par exemple, les émergences réglementaires de 8 dB sont possibles au niveau de R62, sur une durée maximale de 11min par heure, avec une moyenne à 4min et une médiane à 3,3 min, ce sur la période de Avril à Octobre. 16 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

minutes/heure entre 19h et 7h hors période de bridage chiroptères (max / moyenne / médiane)

Emergences 5,5 dB 6 dB 6,5 dB 7 dB 7,5 dB 8 dB 8,5 dB 9 dB 9,5 dB 10 dB 10,5 dB

R21 12 / 3,9 / 3 8,4 / 1,1 / 0 9,9 / 2,2 / 0 11,6 / 4,7 / 5,4

R22 12 / 3,1 / 1,6 9,9 / 1,3 / 0 8,7 / 3 / 3,3 11,6 / 4,7 / 5,4

R41 12 / 5,9 / 7,5 8,7 / 3 / 3,3 9,9 / 2 / 0 11,6 / 4,7 / 5,4 12,4 / 4,4 / 3,4

R61 11,2 / 2,1 / 0 12,4 / 4 / 3,4 8,4 / 1,1 / 0 11,6 / 4,7 / 5,4 9,9 / 1,3 / 0

R62 7,2 / 3,6 / 5,1 6,5 / 0,9 / 0 12 / 4,4 / 4,1 11,2 / 2,1 / 0 12 / 4 / 3,3 12,4 / 2,5 / 0 11,6 / 4,7 / 5,4 9,9 / 1,3 / 0

R71 14,3 / 4,2 / 3,8 11,2 / 1,5 / 0 8,7 / 3 / 3,3 8,7 / 2,1 / 0 7,8 / 2,8 / 2 12,4 / 4,4 / 3,4 9,9 / 1,3 / 0 11,6 / 4,7 / 5,4 Figure 7 Durée d'exposition aux émergences réglementaires

Ainsi, les émergences réglementaires existent mais ne sont pas la norme. Les éoliennes seront perceptibles différemment en fonction des vitesses de vent et de la direction de celui-ci. En moyenne, hors horaires de bridages pour les chiroptères, et durant la période d’avril à octobre, les habitations les plus proches auront la possibilité d’entendre les éoliennes à des niveaux d’émergences sonores conforme à la réglementation environ 3 minutes par heure. Des pics à environ 11 minutes par heure sont possibles mais rares étant donné la médiane très proche de la moyenne.

Emergence Bilan R21 10,5 / 3 / 2,1 R22 10,6 / 3 / 2,6 R41 10,9 / 3,3 / 3,9 R61 10,7 / 2,6 / 1,8 R62 10,2 / 2,9 / 2,2 R71 10,6 / 3 / 2,2 Figure 8 Bilan exposition moyenne (max, moyenne, médiane) en min/heure

Ces résultats montrent ainsi que la possibilité d’entendre le projet éolien du Chêne Fort existera mais de façon anecdotique et minoritaire. En outre, la protection pour les chauves-souris créé une protection supplémentaire pour les riverains en soirée et nuit.

Cependant, du fait des limites techniques de toutes les études et ainsi de manière très localisée il peut exister des effets de réverbérations et d’amplifications des ondes sonores. ABO Wind a toujours été attentif pour ses parcs éoliens à leur bon fonctionnement et à toute alerte de la part des élus ou de la population sur d’éventuelles problématiques à la suite de la mise en service.

Présent depuis 15 ans en Charente, et toujours l’acteur majeur de la transition énergétique sur le territoire, ABO Wind bénéficie aujourd’hui d’une image de marque reconnue pour la qualité de sa démarche et du suivi des parcs éoliens que nous avons mis en service. Dans le souci de conserver ce haut niveau de qualité, en cas de constat partagé d’une nuisance ponctuelle spécifique, ABO Wind agira afin de résoudre au mieux la problématique rencontrée. Cet engagement a été pris dans un courrier en réponse à une sollicitation de l’APEC de Coulonges en date du 1 er octobre 2020, disponible en annexe 2 du présent document.

Réponse du maître d’ouvrage

Au sujet de l’effet stroboscopique, les études de Harding et al (2008) et de Smedley et al (2010) ont suggéré que le mouvement des pales qui interrompt ou reflète la lumière du soleil à des fréquences plus grandes que 3 Hz constitue un risque potentiel d’induire des crises photosensibles chez 1,7 personnes sur 100 000 de la population photosensible. Pour les éoliennes à trois pales, ceci se traduit par une vitesse de rotation de 60 tours par minute.

17 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Dans le cas du projet du Chêne Fort, la vitesse de rotation maximale des éoliennes est de 9,7 tour/min (cas des GE158) au maximum, ce qui donne une fréquence maximale de battement d’ombre de 0,487 Hz, loin de pouvoir provoquer un quelconque effet sur la santé des personnes. (p217 Volume 3 EIE)

Par ailleurs, le rapport de l’Académie de Médecine du 9 mai 2017 [Nuisances sanitaires des éoliennes terrestres, Académie de Médecine, mai 2017] stipule que la stimulation stroboscopique « peut certes provoquer à certaines heures de la journée et dans certaines conditions une gêne assimilée par les plaignants à « une alternance d’éclairage et de pénombre » dans leurs lieux d’habitation, le risque d’épilepsie dite photosensible, lié aux « ombres mouvantes » (shadow flickers), ne peut être raisonnablement retenu car l’effet stroboscopique de la lumière « hachée » par la rotation des pales nécessite des conditions météorologiques et horaires exceptionnellement réunies et aucun cas d’épilepsie n’est avéré à ce jour. De même le rythme de clignotement des feux de signalisation est nettement situé au-dessous du seuil épileptogène. »

La projection d’ombre est inévitable quand l’éolienne est en service. La gêne n’est pas due à l’ombre globale de la construction, mais essentiellement à l’ombre du rotor en mouvement. Plusieurs paramètres interviennent dans ce phénomène : • La taille des éoliennes qui conditionne la distance de l’ombre portée ; • La position du soleil par rapport à l’éolienne (fonction du jour et de l’heure) ; • L’existence d’un temps ensoleillé ; • Les caractéristiques de la façade concernée (orientation) ; • La présence ou non de masques visuels (relief, végétation) ; • L’orientation du rotor et son angle relatif par rapport à l’habitation concernée ; • La distance vis-à-vis de l’habitation concernée ; • La présence ou non de vent (et donc la rotation ou non des pales).

La conjonction de tous ces facteurs permet l’apparition de battements d’ombres mais ce phénomène reste très rare au cours de l’année et surtout de portée limitée. L'arrêté du 26 août 2011 relatif « aux installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent au sein d'une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement », article 5, demande, lorsqu'un aérogénérateur est implanté à moins de 250 mètres d'un bâtiment à usage de bureaux, à réaliser une étude démontrant que l'ombre projetée de l'aérogénérateur n'impacte pas plus de trente heures par an et une demi-heure par jour le bâtiment.

Dans le cadre du projet du Chêne Fort, aucun bâtiment n’est situé à moins de 250 mètres d’une éolienne. Le schéma suivant permet d’estimer la durée d’exposition en fonction des heures de la journée, de la position et de la distance à l’éolienne. Ainsi le bourg de Vouharte étant situé au Sud du projet, et bénéficiant d’une frange boisée importante, les possibilités d’ombres portées sont très limitées. Pour Coulonges, l’éloignement moyen de 900m permet de limiter les possibilités d’ombres portées à 7h par an environ en fin de matinée, et sans tenir compte de la météo et de masques naturels. Pour le Fouilloux, ce sera environ 10h par an vers 8h du matin, et Xambes 15h par an vers 18h.

18 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Figure 9 Masquage périodique du soleil par les pales en rotation (MEEDDM, 2010)

Concernant le circuit d’entrainement des chevaux à Coulonges, situé à 555m de l’éolienne E3, et à 835 m de l’éolienne E2, on peut ainsi estimer qu’environ 15 heures par an vers 10h du matin et environ 10 heures par an autour de 16h, des ombres pourront être perceptibles sur le circuit. Il faut noter que le circuit est bordé d’arbres bien développés, il est donc possible que ceux-ci limitent la perception des ombres portées. En outre ces hypothèses sont majorantes, et ne tiennent pas compte de la météo.

Réponse du maître d’ouvrage

ABO Wind est présent en Charente depuis 15 ans et a construit le plus de parcs éoliens sur ce département, 7 en décembre 2020, soit 43 éoliennes pour 92,1 MW. Cette expérience va de pair avec une réputation de sérieux et de qualité lors du développement et de l’exploitation de ses parcs éoliens. Concernant les exemples de problèmes non réglés, le pétitionnaire déplore ces situations. Celles-ci se concentrent sur deux habitations, tout d’abord celle de Monsieur Coppere à La Bernarde (St Amant de Boixe) et ensuite celle de Mr Vagner (Centre bourg de Xambes).

Dans la première situation, Mr Coppere a pris contact avec le service d’ABO Wind en charge de l’exploitation du parc éolien de Xambes-Vervant en 2017 afin de signaler un niveau de bruit d’après lui anormal. Depuis la mise en service du parc en 2009 c’est le premier signalement de ce type. Dès la prise de contact, une première visite et rencontre visant à constater l’éventuelle gêne a été organisée en septembre 2017, puis une seconde à l’été 2018. Lors de ces visites aucune constatation de bruit anormalement élevé n’a pu être relevée. Une visite mensuelle du site avec passage en pied d’éolienne est faite par ABO Wind, une inspection des éoliennes est réalisée 4 fois par an par les ingénieurs et techniciens d’ABO Wind, et une maintenance préventive régulière, au moins 2 par an sur chaque éolienne, est réalisée par les techniciens Nordex sur ces éoliennes, et aucun disfonctionnement pouvant entrainer des émergences sonores non conformes n’a été constaté. En outre, en mai 2017 une inspection de toutes les pales des éoliennes a été réalisée, assurant de fait la non présence de défaut pouvant générer des nuisances acoustiques anormales. Les plaquettes de 19 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 freins des étriers de l’orientation azimutale de la nacelle ont été changées en septembre 2017. Suite à l’envoi d’un courrier en novembre 2018 par le propriétaire du parc synthétisant toutes les actions menées jusqu’alors, ABO Wind n’a plus eu de contact avec Mr Coppere, ni directement, ni via les élus. C’est pourquoi, en l’absence de plainte depuis deux ans, et jusqu’à sa participation à l’enquête publique du projet éolien du Chêne Fort, le pétitionnaire pensait que le problème n’était plus d’actualité.

Concernant la situation de Mr Vagner, ABO Wind a pris connaissance de sa problématique à l’occasion de la permanence publique du projet éolien du Chêne Fort organisée à Vouharte le 20 juin 2018 de 9h à 12h (cf compte rendu de cette permanence en annexe 3 du présent document). Mr Vagner est ainsi venu indiquer son soutien à l’éolien tout en indiquant sa situation particulière, qu’il reconnait alors comme étant très localisée. Dès cette première rencontre, les coordonnées du responsable du projet lui ont été fournies avec l’invitation pour convenir d’un rendez-vous afin de constater directement le phénomène créant la gêne indiquée. La proposition de disponibilité pour constater la gêne a été réitérée plusieurs fois. Le responsable du projet n’a à ce jour pas été contacté.

Ainsi, le pétitionnaire ne peut que regretter ces situations qui semblent perdurer mais pour lesquelles il n’est pas en mesure de réaliser des actions pouvant permettre de solutionner les problématiques. En effet, en l’absence de signalement et en l’absence de retour aux propositions formulées, aucun début de solution ne peut être mis en place. ABO Wind tient donc à rappeler, comme l’indique ces situations, qu’elle reste à l’écoute de tout signalement de problématique venant de la population et/ou des élus. Chaque situation pouvant être unique, des solutions techniques peuvent exister afin de trouver une solution en cas de problème conjointement constaté. Une solution « au mieux » consistant en une solution répondant à la problématique et acceptée par le riverain concerné. En cas de phénomène d’écho par exemple, un mur végétal peut être préféré à un mur absorbant les ondes sonores.. Si une solution doit être mise en place, elle le sera en coordination avec le riverain concerné, et donc au mieux de ce qu’il accepte.

Afin que la population sache vers qui se tourner en cas de questions ou de soucis pouvant être liés au parc, une information sera distribuée lors de la construction, à l’image de l’information donnée durant le développement. Ainsi chaque citoyen aura les contacts directs du responsable du projet, ou pourra se rendre en mairie où un formulaire de contact sera mis en place.

Catégorie 3 : Dépréciation immobilière

Réponse du maître d’ouvrage

Le marché immobilier est complexe et très diversifié et il est difficile de faire d’un cas une généralité. Cependant plusieurs études qui ont consisté à analyser le marché immobilier près des parcs éoliens n’ont pas démontré un réel impact sur la valeur des habitations à proximité des éoliennes.

Enquête du CAUE de l’Aude, 2002 : Soixante agences immobilières situées sur ou à proximité d’une commune de l’Aude possédant un parc éolien, ainsi qu’à Carcassonne, Limoux et Narbonne, ont été contactées par téléphone par le C.A.U.E. (Conseil Architecture Urbanisme et Environnement) de l’Aude. Il leur a été demandé si elles proposaient des ventes ou des locations à proximité d’éoliennes. Dans l’affirmative, leurs constatations sur l’impact des éoliennes sur le marché de l’immobilier leur ont été demandées. Trente-trois agences ont répondu. Il ressort de cette enquête que 55 % des agences considèrent que les parcs éoliens ont un impact nul sur l’immobilier, 24 % des agences pensent qu’il y a un impact négatif et 21% assurent qu’il y a un impact positif.

Etude du Renewable Energy Policy Project, Etats-Unis, 2003 : Une étude menée par Renewable Energy Policy Project aux Etats-Unis en 2003 (The effect of wind development on local property values - REPP - May 2003) est basée sur l'analyse de 24 300 transactions immobilières dans un périmètre

20 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 proche de dix parcs éoliens sur une période de six ans. L'étude a été menée trois ans avant l'implantation des parcs et trois ans après leur mise en fonctionnement. L'étude conclut que la présence d'un parc éolien n'influence aucunement les transactions immobilières dans un rayon de cinq kilomètres autour de ce dernier.

Etude de l’Université d’Oxford, 2007 : Une autre étude menée par des chercheurs de l'université d'Oxford (Angleterre) (What is the impact of wind farms on house prices ? - RICS RESEARCH - March 2007) permet de compléter l'étude citée précédemment. En effet, l'étude a permis de mettre en évidence que le nombre de transactions immobilières ne dépendait pas de la distance de l'habitation au parc. En effet, cette étude montre que la distance (de 0,5 mile (0,8km) à 8 miles (12,8km)) n'a aucune influence sur les ventes immobilières.

Etude réalisée dans le Pas de Calais, 2010 : L’étude impact de l’énergie éolienne sur les biens immobiliers dans le Pas-de-Calais a été menée par l’association Climat Energie Environnement en 2010. Elle se base sur une série d’enquêtes conduites autour de cinq parcs éoliens localisés dans le Pas-de-Calais. Les investigations portent sur des zones de dix kilomètres autour des centrales éoliennes de Widehem, Cormont, la Haute-Lys (secteur de Fauquembergues), Valhuon et Fruges, avec un focus sur 116 communes situées dans un rayon de cinq kilomètres des centrales éoliennes. L’objectif de ces enquêtes était d’apprécier un éventuel infléchissement de la tendance des transactions qui pourrait être généré par une désaffection des communes d’implantation et celles limitrophes. Il a été choisi une période de collecte de données de 7 années centrées sur l’année de la mise en service (3 ans avant construction et 3 ans en exploitation). Plus de 10 000 transactions ont été prises en compte ; les registres de demande de permis de construire ont été consultés dans une centaine de communes. Les communes proches des éoliennes n’ont pas connu de baisse apparente de demande de permis de construire en raison de la présence visuelle des éoliennes, ni de baisse des permis autorisés. De même, sur la périphérie immédiate de 0 à 2 km, la valeur moyenne de la dizaine de maisons vendues chaque année depuis la mise en service (3 années postérieures) n’a pas connu d’infléchissement observable. Les réactions recueillies auprès des mairies montrent que : • Les prix des terrains et maisons ont fortement augmenté ces dernières années ; • Depuis 2005, le nombre de permis demandés et accordés a bien augmenté ; • Les éoliennes sont bien acceptées par les locaux ; jusqu’à présent, ce n’est pas un élément qui a pu influencer l’achat d’un terrain ou d’une maison.

Ainsi, de nombreuses enquêtes réalisées aussi bien en France qu’à l’étranger montrent que l’immobilier à proximité des éoliennes n’est pas dévalué. D’autres exemples ci-dessous permettent de compléter ce constat : • A Lézignan ‐Corbières (Aude), une commune entourée par trois parcs éoliens, dont deux visibles depuis le village, le prix des maisons a augmenté de 46,7% en un an, d'après Le Midi Libre du 25 août 2004 (chiffres du 2ème trimestre 2004, source : FNAIM) ; • Une étude américaine portant sur plus de 7500 transactions immobilières réalisées entre 1996 et 2007 dans 9 états différents a été réalisée à proximité de 24 parcs éoliens. Les résultats ont été comparés selon différents modèles statistiques pour garantir leur fiabilité. Cette étude a ainsi conclu (Ben Hoen, 2009) : . La vue des éoliennes n’a pas d’impact démontré sur le prix des maisons ; . La proximité avec les éoliennes ne joue pas un rôle significatif ; . Il n’y a pas de différence de prix notable entre une maison vendue avant ou après installation d’un parc éolien. • Une étude anglaise portant sur le prix de 85 000 transactions immobilières dans un rayon de 5 km autour de 7 parcs éoliens ne relève pas d’impact sur le prix des maisons dans les zones où il y a des parcs éoliens (RenewableUK, 2014). Au contraire, les prix ont continué leurs progressions comme en l’absence de parcs éoliens. • On citera également l’article de la voix du Nord du 09 juillet 2015 qui démontre que, dans un secteur largement développé en éoliennes, les transactions immobilières se poursuivent normalement : « les nouvelles constructions cohabitent avec une bonne trentaine d’éoliennes, côté rue comme côté jardin ».

En tout état de cause, il ressort qu’il est extrêmement difficile au vu du nombre de paramètres régissant les fluctuations du marché de l’immobilier d’estimer si la construction du parc éolien du Chêne Fort influera le cours de l’immobilier local. Lors de l’achat d’un bien immobilier, la présence d’un parc éolien entre en ligne de compte, bien entendu mais comme une série d’autres données positives et négatives (localité, proximité de la famille, écoles, magasins...). C’est

21 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 un facteur parmi d’autres. Chacun y accorde une importance différente. C’est pourquoi, quantifier une hypothétique variation du marché comporte une forte incertitude.

Enfin, si les craintes concernant la baisse des prix de l’immobilier s’appuient sur la détérioration supposée et subjective des paysages, il faut aussi rappeler qu’un parc éolien contribue à l’amélioration du cadre de vie des communes rurales par les recettes fiscales qu’il génère. Une commune accueillant un parc pourra souvent développer ses infrastructures et services, améliorer les conditions de vie locales et ainsi se rendre plus attractive, revalorisant la valeur des biens immobiliers. En outre, aucune des communes où ABO Wind a mis en service un parc éolien en Charente depuis 2008 n’a vu ses prix de vente immobilière s’effondrer.

Catégorie 4 : Impact paysager, architectural, présence visuelle et taille des éoliennes, pollution lumineuse, cadre de vie

Réponse du maître d’ouvrage

Le Val d’Angoumois compose le paysage emblématique de la vallée de la Charente dont le niveau de sensibilité est évalué à modéré.

Pour guider un agencement de moindre incidence, les préconisations vis-à-vis de la vallée de la Charente ont été les suivantes : • Eviter les conflits d’échelle avec la vallée de la Charente • L’intégration du projet avec le parc éolien de Xambes-Vervant • Préférer une implantation sur une ligne afin de faciliter la lecture avec le parc de Xambes-Vevant • Suivre autant que possible l’avancée du relief vers la vallée

Depuis Angoulême, les incidences paysagères sont évaluées à faible, en effet seul le chemin de ronde sur les anciens remparts offre un point de vue dégagé, avec le projet du Chêne Fort perceptible à l’horizon (p157 Volume 6 Expertises). Les autres parcs existants attirant de plus également le regard vers eux. Le photomontage n°1 p102 Volume 6- Expertises illustre la perception du projet dans le prolongement du parc de Xambes-Vervant depuis les remparts d’Angoulême.

Concernant le guide éolien du pays Ruffécois, qui ne pouvait être pris en compte sur ce projet ayant été adopté postérieurement au dépôt de ce projet, il préconise au 3.2 p 23 du Guide une « exclusion totale dans le lit majeur ». Ayant appliqué un recul de 1km de base plus de deux ans en amont de cette préconisation, le projet du Chêne Fort respecte cette demande d’exclusion du Guide. Celui-ci préconise ensuite « une distance d’exclusion d’un kilomètre en retrait et parallèle à la ligne de crête », cependant aucune carte n’est fournie, et ne permet donc pas de trancher quant à la ligne de crête en question, le guide reconnaissant en outre qu’« il s’agit d’une vallée très ouverte et peu encaissée ». De ce fait aucune crête n’est aisément définissable.

Il en va de même pour la liste des points de prises de vue qui était alors inconnue. Cependant, le pétitionnaire a eu une démarche volontariste dès le début de son développement en se rapprochant de l’office de tourisme du Pays Ruffécois afin d’identifier les points de vue qui étaient prioritaires dans le secteur du projet pour l’office de Tourisme. La prise de vue sur l’abbaye de St Amant de Boixe (PM 21 p 122 Volume 6 – Expertises) est prise à 74 m du point de vue listé par le Guide éolien du Pays Ruffécois. De plus, les deux vidéo-montages pris depuis la Charente (SurlaCharente-Ambérac et SurlaCharente-Vouharte) ont été réalisés suite à la demande de l’office de Tourisme en cas de développement d’une activité touristique sur la Charente.

22 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 L’analyse paysagère détaillée, réalisée dans l’étude d’impact, a permis de juger de l’atteinte du parc éolien sur le paysage de la vallée de la Charente. Le tableau 16 disponible en p160 Volume 6 Expertise fait le bilan de l’ensemble des incidences du projet sur le territoire, et notamment sur les différentes unités paysagères. L’incidence vis-à-vis du Val d’Angoumois est jugée modérée.

Réponse du maître d’ouvrage

La hauteur des éoliennes, est le fruit de la prise en considération de plusieurs aspects. Tout d’abord, l’objectif du développement des énergies renouvelables reste la production d’énergie. L’optimisation de cette production est une nécessité afin de réaliser la transition le plus rapidement et efficacement possible. La puissance que peux fournir une éolienne est limitée par la limite de Betz, qui vaut 16/27 de la puissance incidente du vent. Cette dernière est directement liée à la vitesse du vent (v) et surtout à la masse volumique de l’air (ρ), et donc à la surface (S) balayée par les pales. 16 1 ∗ 27 2

Ainsi, plus la surface et donc la longueur des pales est importante, plus l’éolienne sera puissante et pourra produire d’énergie. Il y a donc un impératif à viser les modèles d’éoliennes, dans la mesure du possible, qui proposent les rotors les plus grands. De ce fait, un rotor de 150m ou plus était à privilégier sur ce projet.

En raison du plafond imposé par l’armée à 310m NGF sur ce secteur, la hauteur maximale au-dessus du sol est de 200m pour le secteur au nord du moto-cross et 180m pour le secteur à proximité de la LGV. Afin de protéger la biodiversité il faut privilégier des éoliennes dont le bas de pâle est le plus haut possible, d’où le choix des éoliennes E1 et E2 à 200m.

Ainsi c’est une volonté d’optimisation de la production corrélée à l’objectif de protection de l’environnement et au respect des contraintes aériennes qui a conduit au choix des gabarits des éoliennes du projet éolien du Chêne Fort. Implanter des éoliennes de gabarit plus petit revient à ralentir la transition énergétique tout en nécessitant au final à l’échelle du territoire l’implantation d’éoliennes supplémentaires pour atteindre la même production, nécessitant de fait plus de terrain et de matériaux. La réalisation d’une transition énergétique se doit d’être la plus optimisée et efficace possible. Les éoliennes de 150m étant limitées à 3 MW, elles ne sont plus pertinentes en comparaison avec les éoliennes du projet du Chêne Fort de 5,5 MW chacune.

Réponse du maître d’ouvrage

L’intégration paysagère d’un projet éolien se travaille à partir de plusieurs paramètres qui interviennent en phase amont du projet. Du choix du site aux détails du projet, les choix opérés participent à l’intégration paysagère : • Le choix du site ; • L’identification des enjeux et des sensibilités du paysage étudié au sein du chapitre de l’état initial permet au paysagiste d’orienter et d’émettre des recommandations au porteur de projet afin de le guider dans l’aménagement du projet ; • L’étude des variantes permet de faire des choix entre plusieurs scénarii tant dans l’implantation que dans le choix des gabarits des machines, là encore le paysagiste donne son avis pour optimiser l’intégration paysagère du projet ; • Les mesures de réduction et d’accompagnement participent enfin à l’intégration paysagère sur des points précis. Les mesures d’évitement reflètent les actions réalisées lors de la phase de conception du projet.

23 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Il n’est pas possible de cacher les éoliennes dans le paysage. Toutefois, le résultat du travail sur l’intégration paysagère permet d’atténuer les perceptions visuelles (en les filtrant, en les accompagnants ou en les cloisonnant) ou au contraire de les assumer en montrant le projet éolien dans son ensemble.

Réponse du maître d’ouvrage

Afin de répondre à cette question, il est important de rappeler la notion de hauteur apparente. La hauteur apparente d’une éolienne est sa hauteur visible en un point donné. Comme détaillé dans le glossaire paysager de l’étude d’impact, le calcul de visibilité théorique permet d’évaluer le degré de l’angle vertical formé entre l’éolienne et le point du territoire étudié. Cet angle est ensuite converti en une hauteur en centimètres et à prendre en considération à 1 m de l’œil. Par exemple, une éolienne de 200 m en bout de pale sera perçue comme un objet d’1 cm placé à 1 m de l’œil depuis un point donné à 20 km. L’éolienne représente alors un élément très petit dans le paysage et peut être masquée par des éléments de végétation ou bâtis. Le même principe s’applique quelle que soit la distance. Le principe général étant « plus on est loin, plus l’éolienne apparaît petite et inversement ». Le schéma ci-dessous représente la courbe asymptotique de la variation de la perception de l’éolienne en fonction de la distance et de sa taille qui illustre ce principe.

Figure 10 Courbes comparatives de prégnance visuelle des éoliennes dans le paysage en fonction de leur hauteur (Abies)

Dans un contexte très rapproché du site du projet des éoliennes, la profondeur du champ de vision est à prendre en compte également. En effet, même si la hauteur apparente est élevée, la présence d’obstacles visuels proches dans le champ de vision peut occulter la vue sur l’éolienne. Un mur, un élément bâti, une haie…dans le premier plan de l’observateur peuvent masquer des éoliennes de 200 m de haut situées au second plan.

Enfin, il est important aussi de préciser l’effet visuel dynamique produit depuis les axes routiers. La prégnance visuelle des éoliennes est différente lorsque l’observateur est en mouvement. La présence d’éléments de végétation ou bâtis au bord des routes cloisonne le champ de vision de l’automobiliste. Le regard est moins attiré par la présence d’éléments ponctuels, mais suit la ligne directrice formée par la végétation et les éléments bâtis. Ainsi, dans le cas où les éoliennes ne sont pas totalement masquées (dans le cas d’alignements d’arbres ou de haies basses), celles-ci sont toutefois filtrées et se font plus discrètes dans le champ de vision.

A titre indicatif, un arbre mâture prêt à être planté d’environ 7m permet de cacher une éolienne de 200m s’il est placé à 20m d’un observateur situé à 800m d’une éolienne. En effet, d’après Thales, en tenant compte d’une hauteur d’observation de 2m, et sur un terrain plat : ℎ ∗ 7 2 ∗ 800 20,20 200 2

24 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Figure 11 Schéma de principe du calcul de masque végétale

Ce calcul sera à réaliser précisément au niveau de chaque endroit afin de déterminer le masque et la position la plus adaptée, cependant il démontre qu’il est possible de masquer une éolienne avec un arbre.

Réponse du maître d’ouvrage

Dans le cadre de l’instruction des projets éoliens, l’architecte des bâtiments de France est consulté. Son avis est réputé conforme uniquement dans une zone de 500m autour d’un monument classé ou inscrit. ABO Wind, dans le cadre de sa démarche de développement prend de manière systématique une distance de 1000m de base, garantissant un éloignement conséquent en vue de protéger le monument ou le site le plus proche.

Les éoliennes du projet éolien du Chêne Fort sont à des distances au-delà de ces 1000m. Les deux églises de Vouharte et Xambes sont les seuls monuments protégés à proximité du projet. L’étude paysagère étudie précisément les incidences du projet sur ces deux monuments (p 176-177 Volume 6 Expertises). Elle conclue à une incidence Nulle pour l’église de Xambes en raison de son implantation en cœur de bourg dans une trame bâtie dense et de la présence d’une ceinture végétale limitant les potentielles covisibilités. L’incidence sur l’église de Vouharte est évaluée à Modérée en raison des fenêtres paysagères disponibles depuis le chemin privé longeant la Charente offrant une covisibilité indirecte partielle (PM 38 p145 Volume 6 Expertises). En revanche, comme le montre la coupe de terrain (p176 Volume – Expertises), depuis le parvis de l’église, aucune visibilité sur le projet n’est possible.

Le pétitionnaire note en outre que l’ensemble des éoliennes du projet du Chêne Fort respectent l’éloignement préconisé par le guide éolien du pays ruffécois de 10x la hauteur du mât (p25) :

Hauteur du Eloignement Eloignement du projet au monument classé Eoliennes Différence mât préconis é le plus proche E1 121 m 1210 m 1210 m (Vouharte) + 0 m E2 121 m 1210 m 1272 m (Vouharte) + 62 m E3 101 m 1010 m 1067 m (Xambes) + 57 m E4 101 m 1010 m 1374 m (Xambes) + 364 m E5 101 m 1010 m 1390 m (Vouharte) + 380 m Figure 12 Eloignement aux MH églises de Vouharte et de Xambes

L’avis exprimé par l’architecte des bâtiments de France est un avis parmi l’ensemble des avis émis par les services consultés et récoltés par le service en charge de l’instruction du dossier. La préfecture se fonde sur l’ensemble de ces avis pour autoriser ou refuser le projet. 25 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Réponse du maître d’ouvrage

En raison du sujet similaire, la réponse suivante servira également de réponse aux remarques détaillées dans le thème 7 du PV de synthèse.

Concernant les remarques qui ont été faites sur les simulations visuelles, le bureau d’étude Abies respecte la méthodologie décrite par les documents officiels, notamment le guide de l’étude d’impact. Dans le chapitre Méthodologie, toutes les étapes sont décrites et ont été respectées pour le projet éolien du Chêne Fort.

Pour rappel, la méthodologie est la suivante : Les photomontages ou simulations visuelles permettent de représenter de façon réaliste les éoliennes en projet dans leur environnement d’accueil. Ils offrent ainsi la possibilité d’anticiper le rendu visuel d’un parc éolien depuis différents points de vue, et viennent en complément d’autres outils d’évaluation des visibilités (cartes des visibilités, coupes topographiques, etc.). Les simulations visuelles constituent un support fidèle pour envisager à la fois quantitativement et qualitativement les visibilités, et donc les impacts visuels d’un parc éolien.

In fine, un photomontage consiste, pour un point de vue donné, à intégrer le projet sous forme d’images de synthèse sur une photographie de l’existant. Cela implique de tenir compte des conditions météorologiques régnant au moment de la prise de vue afin d’obtenir un rendu réaliste. Il ne permet donc pas de rendre compte de la variabilité des conditions d’observations pouvant exister : saison, météorologie, éclairage, couleur du ciel, heure de la journée, etc., une photographie étant par définition un instantané.

La précision et donc la représentativité des simulations visuelles dépendent de plusieurs paramètres : les photographies elles-mêmes, leur assemblage sous forme panoramique, la création du photomontage, son traitement et sa représentation, directement liée à sa mise en page. Un soin particulier doit donc être accordé à chacune de ces étapes. Celles-ci sont développées de façon chronologique dans les paragraphes suivants.

Le Guide de l’étude d’impact des parcs éoliens terrestres de décembre 2016 indique que : « L’évaluation des impacts visuels d’un parc éolien et le choix de ses éventuelles variantes supposent un choix pertinent de points de vue pour la réalisation des photomontages. Ainsi, le choix se portera sur les points de vue susceptibles d’être impactés de façon significative c’est-à-dire sur des points de vue permettant d’illustrer l’impact du projet sur des structures paysagères représentatives de l’unité paysagère considérée ou sur des éléments de paysage et de patrimoine considérés comme sensibles (point d’appel, perspectives, …). » S’il arrive que des simulations visuelles soient faites pour confirmer ou démontrer l’absence de visibilité (depuis un élément patrimonial par exemple), le plus souvent, le but est de montrer ce que l’on verra du projet et comment il sera perçu (analyse qualitative).

« L’objectif n’est pas d’avoir un catalogue d’images, mais un choix justifié d’illustrations depuis des points de vue représentatifs des qualités paysagères du territoire. » Ainsi, le choix de ces points de vue est essentiel d’une part pour présenter les visibilités depuis des emplacements du territoire choisis par le paysagiste et d’autre part pour montrer l’étendue des types de visibilité possibles. L’exhaustivité des points de vue dans une étude étant impossible pour des raisons technico-économiques, mais aussi pour respecter le principe de proportionnalité, le soin apporté à cette sélection est primordial pour parvenir à un compromis représentatif, mettant en œuvre des moyens adaptés aux enjeux du territoire.

1) Le choix des prises de vue Le choix du lieu de prise de vue est donc effectué en lien avec le volet paysager, permettant d’identifier les lieux à enjeux et/ou à sensibilité potentielle, et les cartes de visibilité potentielle (outil CAVE). L’absence de vue depuis un territoire ou point à enjeu doit être argumentée. Des demandes ponctuelles (services de l’État, riverains, élus locaux, etc.) sont également à l’origine de la réalisation de photomontages depuis des lieux en particulier. 26 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Concernant leur nombre, le Guide de l’étude d’impact des parcs éoliens terrestres dit que « Si 15 à 25 simulations visuelles permettent généralement de bien évaluer les impacts visuels d’un parc éolien, quel que soit le nombre d’éoliennes, ce nombre de simulations doit respecter une proportionnalité aux enjeux définis dans l’état initial. Ainsi, un maximum d’environ 35 points apparaît proportionné, notamment afin de répondre à la nécessaire dématérialisation des dossiers d’étude d’impact dans le cadre de l’instruction des projets. »

Nous pouvons rajouter les précisions suivantes : Concernant les axes routiers, les points de vue sont sélectionnés depuis les axes à enjeux. Les points de vue choisis sont représentatifs de l’ouverture ou de la fermeture du paysage le long de ces axes. Selon les cas, certains points de vue sont réalisés depuis des aires de stationnement ou aire de repos, permettant ainsi de connaître l’effet visuel sur un lieu d’arrêt des automobilistes.

Concernant les lieux de vie, un choix doit être fait entre prendre le point de vue depuis le centre, au cœur des éléments bâtis, ou depuis les entrées et les sorties. D’une manière générale, le champ de vision est plus refermé et les fenêtres visuelles sont étroites depuis le cœur des villes et villages. Les points de vue sont alors furtifs et ne sont pas forcément des plus pertinents (on parle ici de généralités). En revanche, depuis les lisières urbaines, en fonction de l’occupation du sol (principalement agricole dans le cadre de ce projet), le champ de vision s’ouvre et offre à l’observateur des perspectives plus lointaines. Le point de vue s’annonce alors plus pertinent d’autant plus que ces lisières représentent des secteurs fréquentés, de transition entre les espaces habités et non habités et annoncent l’entrée de la ville ou du village.

Concernant le patrimoine, les points de vue sont recherchés sur le terrain afin de trouver les visibilités depuis les abords du monument ou du site protégé, mais également d’identifier les potentielles covisibilités entre le futur projet et le monument ou site protégé.

Enfin, il est important de rappeler qu’un arbitrage doit être réalisé entre l’ensemble des points de vue afin de sélectionner une vingtaine de photomontages pour le dossier de l’étude d’impact. Ce nombre est fixé par le guide EIE et répond à un principe de proportionnalité des études d’impact. Ce carnet de photomontages est un échantillon et se présente comme un outil pour analyser les effets visuels du projet. Il ne peut pas montrer tous les points de vue du futur projet depuis le territoire étudié mais il cadre et participe à l’évaluation des impacts paysagers.

Pour le projet du Chêne Fort, les simulations visuelles sont au nombre de 40, valeur supérieure aux recommandations du guide. Elles ont été sélectionnées de la manière suivante : « Quarante simulations visuelles ont été réalisées pour l’analyse des impacts paysagers dont 7 dans l’aire d’étude éloignée, 14 dans l’aire d’étude rapprochée et 18 en paysage immédiat. Les simulations visuelles ont été sélectionnées en fonction des enjeux et des sensibilités relevées dans la partie État actuel de l’environnement.

2) La réalisation des prises de vue Le guide de l’étude d’impact des parcs éoliens terrestres indique : « Les photographies initiales doivent être de qualité (luminosité, couleurs, définition) et avoir été prises dans de bonnes conditions météorologiques. Les deux premières étapes de réalisation des photomontages sont chacune effectuées avec précision à partir de logiciels professionnels, tant pour la réalisation des assemblages panoramiques que pour la simulation des futurs équipements.»

Le bureau d’étude Abies possède plusieurs appareils photo numériques Canon EOS à capteur APS-C, d’une résolution de 8 à 18 mégapixels permettant d’effectuer les prises de vue. La focale équivalente utilisée correspond à une focale fixe proche de 50 mm, dite “standard”, car réputée proche de la vision humaine. Cette focale présente un angle horizontal d’environ 40°. Pour des points de vue plus éloignés (généralement à plus de 10 km), une focale de 80 mm peut également être utilisée. Les photographies d’un point de vue donné sont ensuite assemblées en format panoramique, l’angle horizontal final étant ainsi plus important que la focale utilisée pour chaque photo.

Si le premier plan sera plus présent avec une focale de 50 mm qu'avec une focale de 80 mm, l’angle horizontal du panoramique est indépendant de la focale employée. De plus, les photographies étant prises verticalement, en mode “portrait” (avec le côté le plus long dans l'axe vertical de la photo), cela permet de conserver là-aussi davantage de premier plan et d’avoir un format panoramique aux proportions plus équilibrées.

27 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Les photos qui composent le panoramique sont prises avec un trépied muni d’une tête panoramique. Ce dispositif permet d’éviter les distorsions et les mauvais raccords entre photos. Un niveau à bulle permet de garantir la planéité de la photo.

Pour obtenir une séquence panoramique, nous prenons ainsi une première photo, puis, sans bouger le trépied de place, une deuxième après avoir effectué une rotation selon un angle prédéterminé, et ainsi de suite jusqu’à disposer de suffisamment de photos pour couvrir la totalité de la scène que l’on souhaite représenter. Le but étant aussi de visualiser les éoliennes dans leur contexte, les photos sont prises lorsque cela est possible sur un angle de vue horizontal d’au moins 180°.

Les photos sont traitées directement au format JPEG. Elles sont montées en panoramiques sur le logiciel AutopanoPro 4. La valeur des angles horizontal et vertical est connue pour chaque panoramique, permettant de les utiliser dans le logiciel WindPro.

Chaque point de vue est géolocalisé. Autour du point de prise, les repères Figure 13 Dispositif d'acquisition potentiels (clocher, château d’eau, pylône, maison, arbre isolé, etc.) sont d'images en séquence panoramique détectés pour constituer des accroches pour le traitement du photomontage. On obtient ainsi un ensemble de photographies panoramiques, géolocalisés auxquels sont adossées de nombreuses informations (données EXIF) permettant le traitement : date et heure du photomontage, angle horizontal, vertical etc.

3) L’assemblage panoramique L’énoncé ci-après explique à travers un exemple la méthode permettant de créer un assemblage panoramique. Dix images ont été prises à l’aide de la tête panoramique et du trépied, formant ainsi la séquence suivante. Entre deux images qui se suivent, il existe une certaine portion qui est redondante, elle est appelée “zone de recouvrement”. Cette zone représente environ 20 à 30 % de chaque image et permet l’assemblage des images entre elles. Pour obtenir un rendu de qualité, il est nécessaire que les paramètres de prise de vue soient identiques sur l’ensemble des photos d’une même séquence.

Figure 14 Sélection des images de la séquence panoramique

Notons que dans cet exemple la focale équivalente (calculée par le logiciel) est de 44,35 mm pour chaque photographie.

Une projection de type cylindrique est utilisée pour l’assemblage des images (il s’agit d’une projection couramment utilisée en cartographie).

28 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Figure 15 Représentation de la projection de type cylindrique

Figure 16 Identification des points de contrôle par le logiciel

Le logiciel d’assemblage panoramique identifie alors un certain nombre de “points de contrôle” (représentés par les encadrés verts sur la figure ci-dessus) présents sur chacune des deux images successives ; il s’agit de zones qui sont visibles et identifiables sur ces deux images, au sein de la zone de recouvrement. C’est via le recoupage des différents points de contrôle que le logiciel va pouvoir effectuer un assemblage des images de façon précise et ordonnée.

Figure 17 pré assemblage des images en panoramique

Lors de la finalisation, l’ensemble des images de la séquence est aggloméré en une seule, et forme alors un unique panoramique.

29 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Figure 18 représentation des zones de transition entre les images

L’image finale présente alors des proportions différentes des photos d’origine : sur le plan horizontal, la photographie panoramique qui en résulte fait ici un angle d’environ 191° (contre environ 40° pour chaque photo prise isolément). À noter qu’en dépit de son format panoramique, cette image n’a pas des proportions trop ramassées, grâce au fait que les prises de vues ont été effectuées au format portrait et non paysage.

Figure 19 image panoramique assemblée

La résolution finale de l’image finale doit être suffisante pour être exploitée (permettant d’observer les détails correspondant au pouvoir séparateur de l’œil, soit 1/60ème de degré). L’image panoramique « native » mesure généralement 1 m de large pour une résolution de 300 pixels par pouce, ce qui offre une capacité de détails suffisante pour la réalisation des photomontages.

4) La réalisation des photomontages Les simulations de cette étude ont été réalisées avec le logiciel WindPro version 3.2. Les panoramiques précédemment créés sont importés dans un fichier qui compile les éléments du projet : • cartes IGN au 100 000ème et 25 000ème ; • modèle numérique de terrain : le Modèle Numérique d'Elévation SRTM de la NASA est utilisé par défaut par le logiciel, mais d’autres données (comme celles de la BD Alti de l'IGN) peuvent être utilisées ; • éoliennes (coordonnées géographiques XYZ et modèle) ; • repères (coordonnées géographiques, hauteur) ; • points de vues (photographie associée, coordonnées géographiques, date, heure, etc.).

À partir de ces différentes informations, le logiciel fournit une représentation réaliste des éoliennes en projet, en respectant leurs dimensions et leurs proportions, à partir d’un catalogue complet de modèles (celui-ci dispose de plus de 1 100 modèles en mai 2018, dont les plus récents) et modélisant fidèlement leurs informations de visualisation en 3D.

Le résultat est obtenu en tenant compte de l’objectif de la caméra, du type de machine (modèle, dimensions, puissance, etc.), et des coordonnées géographiques des aérogénérateurs en projet. Un contrôle de l’exactitude des montages est garanti par les règles de l’optique, et au moyen de l’utilisation d’éléments distinctifs de la région étudiée. Ces éléments sont visibles sur la photographie et géoréférencés par le logiciel comme par exemple les forêts, habitations, pylônes, église, château d’eau, autre éolienne, etc. et repérables sur carte ou géolocalisés.

Dans le logiciel WindPro, les différents repères relevés sur site autour du lieu de prise de vue sont reliés à leur position sur les panoramiques afin de régler l’azimut (orientation de la photo dans l’espace pour correspondre à la réalité), l’inclinaison et la hauteur des objets à simuler. C’est la phase de “calage”.

30 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 L’exemple ci-après permet de visualiser cette phase de calage. On voit la photo et les différents repères visuels utilisés (ligne d’horizon théorique tirée du MNT en jaune, contour des éoliennes existantes en bleu, repères ponctuels matérialisés ici sous forme de croix, etc.).

Figure 20 principe de calage du panoramique sous WindPro

Sur l’exemple suivant, nous retrouvons une vue avec des repères visibles (éoliennes existantes avec le rotor en bleu) et le projet à représenter (les silhouettes des éoliennes apparaissent en rouge). C’est le logiciel qui insère au bon endroit sur l’image les éoliennes en projet en fonction des éléments de calage, et leur donne, par proportionnalité, la taille correspondant à la distance d’observation.

Figure 21 phase de modélisation avant application du rendu sous WindPro

Une fois le calage effectué, les éoliennes en projet peuvent être simulées sur la photo. Le rendu réaliste est appliqué, en tenant compte des paramètres météorologiques, de l’heure de la journée, de la direction du vent, etc. C’est l’étape ci-après.

Figure 22 rendu brut des éoliennes en projet sous WindPro

Les éoliennes en projet sont maintenant représentées de façon réaliste, mais un effacement des parties non visibles doit être réalisé pour finaliser l’ensemble. En effet, le logiciel est incapable de déterminer la présence d’éventuels masques visuels devant des éoliennes (relief, végétation, construction, etc.). Sur l’image suivante, les parties des éoliennes en projet qui ont été effacées manuellement apparaissent en couleur rouge.

Figure 23 phase d’effacement des parties non visibles, réalisé manuellement sous WindPro

31 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Le photomontage est alors prêt à être enregistré comme une nouvelle image.

Un comparatif entre une simulation et une photographie du parc une fois construit est présenté ci-après

Figure 24 comparatif entre les éoliennes simulées (en haut) et réalisées (en bas)

4) Proportion d’éoliennes représentées Nous trouvons les facteurs suivants : la distance de l’observateur à l’éolienne projetée (X) et la distance de l’observateur à la planche papier (D). L’enjeu de la représentation proposée est d’y faire correspondre la taille des éoliennes sur le papier (a) avec la taille des éoliennes dans la réalité (A). Dans les deux cas, l’angle de vision est identique. Le schéma de principe ci-après permet d’en comprendre le fonctionnement.

Figure 25 respect du rapport d'échelles (source : guide de l'étude d'impact des parcs éoliens terrestres)

Les différents facteurs de l’équation sont liés par la formule mathématique du théorème de Thalès. Exemple : • Si A = 150 m et X = 1 500 m, alors A/X = 0,1. • Selon la formule suivante : soit ∗ 0.1

32 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Alors, à 35 cm de distance du photomontage (D), l’éolienne sera représentée avec une dimension de l’éolienne sur le papier (a) de 3,5 cm.

Pour ce qui est des planches de photomontages, nous confirmons la distance d’observation proposée en reprenant la méthode inscrite dans les pages 58 à 60 du Guide 2016 de l’étude d’impact des parcs éoliens.

Figure 26 Calcul de la distance d’observation des planches de photomontage

Selon la formule du Guide de l’étude d’impact, avec des « vues réelles » à 60°, nous avons le calcul suivant : ° soit tan / ° Si l’on considère les paramètres suivants : - L = 400 mm (présentation d’une planche au format A3 paysage, tel que dans le présent dossier) ; - angle de vue réelle = 60° ; 400 2 2 34,6 60° 60° 2 2 Soit une distance d’observation de 35 cm environ.

5) La représentation ou mise en page La difficulté de représenter ces simulations vient du fait qu’il faut conserver le rapport d’échelle entre le paysage et les éoliennes : les aérogénérateurs ne doivent pas apparaître écrasés ou trop petits sous peine de fausser la perception et leur effet visuel réel.

L’angle du panoramique pour la présentation sous forme de planches doit être voisin de l’angle du champ visuel humain, proche de 120° en vue binoculaire, et de 60° pour la discrimination des couleurs. Ainsi, les planches de photomontages présentent successivement un panoramique à 120°, et une ou plusieurs vue(s) réelle(s) à 60°.

En lien avec ce qui se fait et certaines demandes, Abies a donc choisi de représenter les photomontages sur des pages A3, avec 4 parties (cf photomontages p102-153 Volume 6 Expertises): - une localisation cartographique de la simulation ; - un tableau des informations relatives à la reprise de vue (date, heure, focale, distance…) ; - le panoramique (à 120° ou 180°), avec bornage du cadrage de la vue à 60° ; - la vue réelle, recadrée à 60°.

Le choix d’un cadrage de la simulation à 60° permet de se rapprocher au mieux de la vision humaine. Cela permet aussi d’avoir une vision respectueuse des proportions (Cf. schéma ci-dessus). En regardant la page de la simulation et la partie recadrée à 60° à une distance de 35 cm environ, on peut considérer que la vue est très proche de la réalité et de ce que seront les éoliennes une fois construites.

Lorsque les éoliennes ne sont pas visibles, elles sont représentées selon un figuré différent, généralement une couleur aisément repérable.

Il est important de préciser l’importance du respect de la bonne lecture de la simulation visuelle, précisée sur la planche même (à savoir impression en A3 et lu à 35 cm). Cette caractéristique permet au lecteur d’avoir une lecture juste de la

33 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 simulation. Il s’agit d’une représentation de l’effet du projet dans des conditions bien précises détaillées sur la planche du photomontage, à savoir, la localisation de l’observateur, la date, l’heure qui permettent de connaître la saison et la position du soleil. Enfin, les conditions atmosphériques sont également déterminantes dans l’appréciation des photomontages.

Concernant le village de Vouharte et son église, le document ci-dessous apporte des précisions complémentaires à l’étude réalisée (p176-177 Volume 6 Expertises) :

Figure 27 Vue Google Earth commentée du village de Vouharte et du projet éolien du Chêne Fort

Sur la place de l’église, le regard est conditionné par les éléments bâtis et le rebord très proche de la vallée. La végétation et les bâtis forment de nombreux éléments attirant l’œil et n’emmènent pas l’observateur sur de grandes et hautes perspectives.

Le photomontage 37 (PM37 p 143-144 Volume 6 Expertises) a été réalisé afin de montrer l’importance du masque visuel joué par le bâti et la topographie. Aucune éolienne n’est visible sur ce point précis. La zone colorée en orange montre la zone où la vue potentielle sur le projet du Chêne Fort sera dégressive. Plus on remonte vers le village, plus le champ de vision se referme.

La répartition des éléments de végétation, du bâti et les changements d’altitude influence de manière significative le champ de vision de l’observateur. De même, en fonction de sa propre position, son regard varie. Ainsi, à cette distance et dans ce périmètre précis, les perceptions sont nulles à partielles.

La coupe de terrain suivante est réalisée à partir du terrain de pétanque situé à l’angle opposé de la place du village vis-à-vis du PM37. Ainsi, depuis ce point, en tenant compte du bâti et de l’angle d’orientation vers le projet, il sera possible de percevoir le haut du bout de pale de l’éolienne E2. Passages fugaces qui ne viendront pas remettre en question le cadre du centre bourg.

34 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Figure 28 Coupe de terrain depuis le terrain de pétanque

A partir de la place de l’église, la topographie descend progressivement vers la Charente et ses berges. L’observateur se dégage alors progressivement de l’unité bâtie du village et du rebord abrupt de la vallée. Les perceptions sur les éoliennes sont alors plus régulières. La simulation 38 (PM38 p145 Volume 6 Expertises) montre l’effet de cette covisibilité. Ce point de vue a été choisi en raison de sa localisation sur un sentier longeant les berges de la Charente. Ce sentier est privé, mais son accès ouvert est susceptible d’accueillir quelques promeneurs s’étant approchés de la Charente. Cela illustre bien que les visibilités depuis le centre bourg de Vouharte sont progressives et très dépendantes de la localisation de l’observateur, un recul jusqu’à la Charente est nécessaire afin d’avoir une vue partielle sur une éolienne.

Enfin, il est important de rappeler le travail effectué lors de l’élaboration du projet afin d’éviter la perspective visuelle avec l’église (et son porche) et un fort effet de surplomb. Un angle de perception sans éolienne a donc été délimité et a créé l’espace de respiration entre les éoliennes du projet.

Réponse du maître d’ouvrage

Comme évoqué précédemment le Guide éolien du Pays Ruffécois n’existait pas lors du développement et au moment du dépôt de la demande d’autorisation du projet éolien du Chêne Fort en Avril 2019. De ce fait celui-ci ne pouvait être appliqué.

Cependant le pétitionnaire tient à rappeler que la démarche qu’il a suivie lors du développement du projet, allait dans le sens des préconisations du guide alors que celui-ci n’existait pas. Ainsi comme vu dans les tableaux Figure 10 et 11 (4.1.1 et 4.1.4) du présent document, les distances minimales préconisées pour l’éloignement aux habitations et monuments historiques sont respectées.

Concernant la vallée de la Charente, une distance de base d’un kilomètre au cours de la Charente a été respectée permettant d’éviter toute implantation dans le lit majeur de la vallée conformément à une des préconisations du guide.

Concernant les prises de vue, la liste n’était pas connue avant la publication du guide en janvier 2020. Malgré cela, le point de vue de classe A le plus proche N°3 St Amant de Boixe (p 27 et 31 GBPEPR) a été réalisé. Les points B+ et B les plus proches, N° 6 et 9 situés à St Amant de Boixe et Xambes, ne sont pas orientés vers le projet éolien du Chêne Fort et n’étaient donc pas pertinents dans le cadre de l’analyse des incidences du projet.

Enfin, les deux autres points les plus proches du projet du Chêne Fort sont : • Le point de vue n°42 classé B à Marcillac-Lanville est situé au niveau d’un promontoire de la Charente où un « point de lecture du paysage est à aménager » (p36 du guide). Il n’était donc pas possible de l’identifier. Cependant, une prise de vue proche sur la D69 à l’entrée d’Ambérac a été privilégiée afin d’illustrer les incidences du projet vis-à-vis du lieu de vie d’Ambérac (p 135 Volume 6 Expertises) • Le point de vue 42 bis classé B+ est situé sur la D736 derrière Lanville. Le photomontage complémentaire B p153 Volume 6 – Expertises a été réalisé à 170 m sur la même départementale.

35 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Ainsi, les préconisations du Guide du Pays Ruffécois sont largement respectées par le projet éolien du Chêne Fort et ce sans en avoir eu connaissance précisément. Cela témoigne de la qualité de la démarche et des études entreprises pour la détermination de l’implantation optimale de ce projet.

Réponse du maître d’ouvrage

L’équilibre d’un paysage résulte de l’interaction entre de nombreuses composantes à la fois naturelles et anthropiques. Comme le rappelle la Convention Européenne du Paysage, « les évolutions des techniques de production agricole, sylvicole, industrielle et minière et des pratiques en matière d’aménagement du territoire, d’urbanisme, de transport, de réseaux, de tourisme et de loisirs, et, plus généralement, les changements économiques mondiaux continuent, dans beaucoup de cas, à accélérer la transformation des paysages. »

Les projets éoliens participent à l’évolution des paysages en venant former de nouveaux rapports d’échelles. La recherche d’une intégration paysagère optimale en amont du projet permet au territoire d’évoluer en créant de nouveaux équilibres paysagers. Le parc en fonctionnement de Xambes présent sur le territoire a d’ores-et-déjà amené l’objet éolienne sur le territoire étudié. L’identité du territoire est alors définie par la présence d’éoliennes dans le paysage quotidien des habitants. Le projet du Chêne Fort participe à cette identité nouvellement créée. D’une manière générale et à plus grande échelle, la réalisation de la ligne à grande vitesse amène des réflexions similaires quant à l’équilibre des paysages et à l’évolution de l’identité des territoires.

Ces paysages ne sont donc pas figés dans le temps et évoluent avec des aménagements réversibles dans le temps (comme un projet éolien) et des aménagements non réversibles (ou plus difficilement, comme les voies ferrées). Les villages s’approprient bien souvent l’éolien comme constitutif de leurs nouvelles identités, à l’image de Xambes.

Figure 29 Panneau d'entrée du Village de Xambes

Réponse du maître d’ouvrage

36 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 L’installation d’un parc éolien s’accompagne d’un balisage lumineux obligatoire et réglementé afin de permettre sa localisation par les aéronefs. Chaque éolienne est dotée d’un balisage lumineux diurne (feux à éclats blancs) et nocturne (feux à éclats rouges) installé sur le toit de la nacelle (6.3.2.7 p 218 Volume 3 EIE).

Les éoliennes projetées seront toutes équipées d’un balisage conforme au nouvel arrêté du 23 avril 2018, relatif à la réalisation du balisage des obstacles à la navigation aérienne (en vigueur depuis le 1er février 2019). Il en va de la sécurité de la navigation aérienne. Si le balisage diurne et nocturne est rendu obligatoire pour des raisons de sécurité, la nouvelle réglementation se veut plus protectrice vis-à-vis des riverains des parcs éoliens car elle introduit une série de dispositions visant à diminuer la gêne potentielle. Parmi celles-ci se trouvent notamment :

• La synchronisation obligatoire des éclats des feux de balisage entre les éoliennes d'un même parc et toutes les éoliennes installées depuis le 1er février 2019, date d'entrée en vigueur de l'arrêté, • La diminution de la fréquence des éclats qui est dorénavant de 20 par minute, • La modification du rythme des éclats lumineux; la durée d'allumage des feux à éclats étant égale à un tiers de la durée totale d'un cycle. • Selon la configuration du parc éolien, notamment le nombre et la disposition des éoliennes : o la possibilité d’introduire, pour certaines éoliennes au sein d’un parc, un balisage fixe ou un balisage à éclat de moindre intensité de nuit, o la possibilité de baliser uniquement la périphérie des parcs éoliens de jour.

Les trois premières dispositions seront mises en œuvre sur le parc éolien du Chêne Fort. S’agissant de la quatrième, la configuration du parc éolien permet une adaptation du balisage nocturne uniquement. Ainsi, comme indiqué dans l’étude d’impact, l’éolienne E4 pourra être équipée d’un balisage nocturne constitué : • Soit de feux de moyenne intensité de type C (rouge, fixe, 2000 cd) • Soit de feux spécifiques dit « feux sommitaux pour éoliennes secondaires » (rouge, éclat, 200 cd)

Par ailleurs, dans un objectif d'amélioration continue, la filière éolienne a lancé, en lien avec les usagers de l'espace aérien (aviation civile et militaire), un groupe de travail afin de trouver et expérimenter des solutions techniques alternatives visant à réduire la gêne potentielle due au balisage nocturne. À cet effet, un arrêté portant dérogation aux règles de balisage a été publié le 23 avril 2020, dans l'objectif de conduire des évaluations opérationnelles temporaires sur plusieurs parcs éoliens. Au terme des expérimentations qui auront été menées sur la période 2020-2022, les autorités devraient être en mesure de déterminer les solutions permettant de diminuer la gêne potentielle due au balisage nocturne tout en assurant la sécurité aéronautique.

Catégorie 5 : Environnement, pollution des sols, faune et flore, non écologique

37 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Réponse du maître d’ouvrage

Concernant l’artificialisation des sols, les éoliennes n’occupent que peu de place vis-à-vis du parcellaire agricole, on parle généralement de double utilisation du sol du fait que les agriculteurs peuvent toujours exploiter sous le survol des pales. Cette artificialisation est de plus non-définitive puisque la réglementation (Article 29 de l’Arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent) impose l’excavation totale des fondations jusqu’à la base de leur semelle, la remise en état du site avec le décaissement des aires de grutage (nommées autrement plateforme) et des chemins d’accès et le remplacement par des terres de caractéristiques comparables aux terres à proximité de l’installation.

Concernant le déséquilibre des milieux naturels avec la nécessité de déplacement d’espèces, le retour d’expérience du bureau d’études CERA Environnement montre que lorsqu’on se trouve dans un habitat semi-ouvert comme sur celui du Chêne Fort avec une implantation en milieux de cultures, certaines espèces peuvent aller sur d’autres zones de report autour du parc mais la plupart vont simplement cohabiter avec les éoliennes. Cela est notamment explicité pour l’avifaune p414 Volume 6 - Expertises. D’ailleurs, s’il y avait un déplacement significatif des espèces, les mesures d’arrêt conditionnel pour les chauves-souris, ou les rapaces n’auraient pas de raison d’être (cf. mesures de réduction n°2 et 3 p419 Volume 6 - Expertises).

Concernant l’effet barrière sur l’avifaune locale et migratoire, ce sujet a été traité dans le dossier en p413-414 Volume 6 - Expertises. On y conclut à un impact faible pour les oiseaux migrateurs de passage et « relativement faible » pour les migrateurs hivernants sur la zone d’implantation du projet.

Concernant l’impact sur les zones Natura 2000 et les ZNIEFF, ce sujet a fait l’objet de plusieurs parties dans le volet Faune Flore Milieux Natures et repris dans l’étude d’impacts globale. Concernant les Natura 2000 et en particulier celle de la « Vallée de la Charente en amont d’Angoulême », à la page 193 de l’EIE il y est conclu ceci : « En raison de la distance les séparant du site d’implantation potentielle, ainsi que du caractère local de leurs enjeux (habitats, fores et pette faune hors oiseaux et chiroptères), le projet n’aura aucun impact sur la majorité des 9 sites Natura 2000 situés dans le rayon de 20 km aux alentours. Une incidence nulle est également attendue sur la majorité des espèces de chiroptères de ces sites, qui ne sont pas considérées comme sensibles au risque de collision et/ou dont le rayon d’action n’englobe pas le site du projet. Seul le Minioptère de Schreibers est une espèce sujette au risque de collision, toutefois le site concerne le plus proche se situe à 13,5 km d’une éolienne, ce qui laisse présager un risque de collision très faible. Cette espèce n’a de plus pas été recensée sur la ZIP lors des inventaires (points d’écoutes et enregistrements sur mât de mesure) réalisés par le CERA. Une incidence nulle à assez faible est attendue pour les oiseaux des sites Natura 2000 les plus proches et notamment du site ≪ Vallee de la Charente en amont d’Angouleme ≫, à l’ouest du projet. Si un risque de collision n’est pas exclu, en particulier pour les rapaces, les mesures retenues dans le cadre de ce projet permettent de le limiter et le niveau d’incidence ne devra pas remettre en cause l’état des populations du site Natura 2000. »

Concernant les ZNIEFF, à la page 402 Volume 6 – Expertises il y est conclu ceci : « En conclusion, le risque d’effets du projet de parc éolien du Chêne Fort sur les sites naturels (ZNIEFF) apparait comme nul à modéré. En effet, il n’aura aucun effet sur les ZNIEFF ayant été désignées pour la flore, les habitats, les insectes, poissons, reptiles, amphibiens et mammifères (hors chiroptères), soir environ 40 % des ZNIEFF recensées dans le rayon de 20 km autour de la ZIP. En revanche sur les sites proches ayant des enjeux avifaunistiques et/ou chiroptèrologiques reconnus, l’impact du parc sur plusieurs de ces espèces est modéré. La faible emprise du parc (5 machines), la mesure de bridage nocturne de toutes les éoliennes lors des fortes activités chiroptérologiques ainsi que celle de l’arrêt diurne des éoliennes ayant le bas de pale le plus proche du sol lors des interventions agricoles (fauche, moissons, labour) pour les rapaces diurnes devrait permettre de réduire les risques de collision à un niveau non-significatif, bien qu’il ne puisse être nul. L’effet barrière devrait cependant rester faible concernant les rapaces pouvant se déplacer entre la Forêt de Boixe et la Vallée de la Charente, étant donné qu’il y aura un effet cumulé concernant cet impact avec le parc de Xambes-Vervant. Les observations d’espèces concernées sur le site du projet (Milan, Faucon hoberau…) restent toutefois très ponctuelles et il est donc probable que les individus préfèrent rejoindre la vallée par le nord, là où l’espacement entre les deux ZNIEFF est le plus réduit. »

Enfin si la zone d’étude du projet incluait bien la possibilité de mettre des éoliennes au niveau du corridor diffus indiqué par le SRCE, le scénario d’implantation final n’en dispose aucune (EIE page 194). 38 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Réponse du maître d’ouvrage

Toutes les espèces de chiroptères sont protégées en France du fait du déclin de leur population. La cause du déclin des chauves-souris n’est sans doute pas mono-factorielle : il existe ainsi une corrélation depuis le milieu du 20éme siècle avec : • l’augmentation de l’utilisation de pesticides par l’agriculture intensive qui entraine une mort directe ou indirecte par diminution des proies • une diminution du bâti adapté au gîte de plusieurs espèces du fait des rénovations.

Les éoliennes peuvent également entraîner une mortalité de ces espèces, nous ne le nions pas mais cette mortalité sera négligeable ou même nulle grâce notamment à l’amélioration continue des parcs éoliens qui, en tant qu’ICPE, sont des installations suivies régulièrement. Ainsi, sur le projet du Chêne Fort, une mesure de bridage est d’ores et déjà proposée dès la mise en service du parc sur les 5 éoliennes. Il s’agit de la mesure de réduction n°2 « arrêt conditionnel des éoliennes la nuit pendant les périodes d’activité de vol à risque pour les chauves-souris ». Elle est présentée p 419 Volume 6 - Expertises. Enfin, le suivi réglementaire de mortalité et d’activité des chiroptères en nacelle va permettre de vérifier l’efficacité de ce bridage et de l’optimiser au besoin.

Beaucoup d’espèces utilisent les haies comme corridors écologiques. Les mesures de compensation de plantation de haies ne sont pas dédiées aux chiroptères. Leur but n’est donc pas de diriger les chiroptères en dehors du parc mais bien de compenser les suppressions temporaires et permanentes de haies prévues dans le cadre du chantier de construction du parc éolien. En p420-421 Volume 6 - Expertises, on indique que pour éviter que les chauves-souris utilisant ces nouvelles haies se dirigent vers les éoliennes, il est recommandé de réaliser ces plantations à distance de celles-ci. A tout aménagement, l’écosystème est perturbé, le choix de la configuration du projet, les mesures prévues dans le cadre de la démarche Eviter Réduire Compenser et Accompagner permettent qu’une telle perturbation entraîne une perte négligeable de biodiversité voire apporte un gain. Ainsi, on peut noter que pour compenser la perte de 300 mètres linéaires de haies lors du chantier, 600 mètres linéaires sont prévus d’être plantés. De même, une mesure d’accompagnement est prévue entrainant une plus-value écologique avec la création de 10 ha de jachères propices à plusieurs espèces d’oiseaux.

La recommandation d’EUROBATS est en soi très difficilement respectable. Tout d’abord du fait du maillage de haies et boisements présents sur le territoire. Mais aussi, du fait des autres contraintes existant sur les zones à l’étude. Toutefois, et comme il est recommandé par la Société Française pour la Protection des Mammifères, ce non-respect est argumenté dans le dossier et il est également cité l’étude de Kelm (2014) démontrant que cette distance arbitraire n’a que peu d’intérêt dans la pratique vu l’activité peu importante dès 50m des lisières (cf. p410 Volume 6 - Expertises à ce sujet). Ainsi, malgré les contraintes existantes, aucune éolienne n’est en surplomb de haie et aucune n’est à moins de 50 m en bout de pale d’une lisière boisée.

39 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Catégorie 6 : Nombre, saturation, encerclement, quota atteint

Réponse du maître d’ouvrage

Tout d’abord, il est important de contextualiser la transition énergétique en France. Celle-ci s’appuie dans un premier temps sur les objectifs européens pour 2020 à savoir 20% d’énergies renouvelables, 20% de CO2 en moins et 20% de réduction de la consommation d’énergie par rapport aux niveaux de 1990. Cette moyenne européenne a été ensuite déclinée par pays, qui alors ont décliné ces objectifs par filière d’énergie renouvelable. En France, l’objectif éolien pour 2020 était fixé à 19 000 MW. D’après RTE (application ECO2mix) au 01/10/2020 les 16 727 MW étaient atteints, soit 88% de l’objectif.

Cet objectif national a été décliné ensuite par région, avec 3000 MW pour la Nouvelle-Aquitaine à l’horizon 2020. Au 01/10/2020, RTE indique que seul 1049 MW éolien ont été installés en Nouvelle-Aquitaine, très loin de l’objectif. Il est vrai que l’essentiel de ce développement a été effectué en ex-Poitou-, cependant l’objectif de l’ex-région Poitou-Charentes avant la fusion était pour lui seul de 1800 MW (« Stratégie de l’état pour le développement des énergies renouvelables en Nouvelle-Aquitaine » p.6, version 28/11/19). Ainsi il est faux d’indiquer que « l’objectif des MW ici est plus qu’atteint », aucune des anciennes régions de la Nouvelle-Aquitaine n’a atteint ses objectifs pour 2020. Le Poitou-Charentes est en avance sur les autres, la Gironde n’a pour le moment pas de parc en service, mais des projets y sont développés. Dans le sud de la Gironde, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, les contraintes militaires empêchent essentiellement le développement de l’éolien.

En outre, l’éolien n’est pas la seule énergie renouvelable en développement dans la région, le photovoltaïque se développe également, et même plus rapidement. C’est ainsi 2610 MW qui sont installés dans la région d’après RTE. Les données rendues disponibles pour la région par la DREAL indiquent en outre un développement également déséquilibré entre le Nord et le Sud de la région.

40 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Installation photovoltaïque en Nouvelle-Aquitaine (02/2019, DREAL NA)

Figure 30 Répartition de la puissance photovoltaïque en Nouvelle Aquitaine

Ainsi, dû aux contraintes techniques et aux potentialités de chaque énergie l’éolien en Nouvelle-Aquitaine sera essentiellement visible dans sa partie nord, tandis que le photovoltaïque aura un poids plus important dans sa partie sud. L’éolien dans le nord de la Nouvelle-Aquitaine va continuer à se développer afin d’atteindre les objectifs qui ont été augmentés lors de la PPE de 2018 pour 2030 à 5 000 MW. Les éoliennes de forte puissance comme celles proposées sur le projet du Chêne Fort vont contribuer à atteindre plus rapidement, et avec moins de mâts installés, cet objectif ambitieux.

En ce qui concerne les objectifs de transition énergétique du territoire, le pays Ruffécois s’est engagé dans la démarche « Territoire à Energie Positive » (TEPOS). La situation actuelle et les objectifs de cette démarche sont indiqués dans le « Guide des bonnes pratiques des projets éoliens en Pays du Ruffécois » dans le « 1. Etats des Lieux ». Il y ait stipulé clairement :

En outre le graphique suivant montre la conjonction des objectifs du TEPOS à l’horizon 2050. Ainsi contrairement à ce qui est affirmé dans les contributions les objectifs 2050 ne sont pas encore atteints à ce jour. De plus les projets en cours d’instruction ne verront pas nécessairement le jour, et ainsi le projet éolien du Chêne Fort, de par sa production d’énergie attendue, environ 65 GWh, représentera à lui seul 10% de l’ensemble de l’objectif de production d’énergie renouvelable, ce qui contribuera à atteindre l’objectif pour 2050 plus rapidement.

41 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Figure 31 Schéma objectif TEPOS Pays Ruffécois

Enfin, il ne faut pas oublier l’interconnexion des territoires entre eux et à ce titre un éventuel surplus de production d’énergie renouvelable du territoire permettra aux territoires voisins, notamment l’Angoumois et le Cognaçais qui n’ont pas les mêmes opportunités, de pouvoir être approvisionnés en énergies renouvelables. De plus l’objectif 2050 n’est qu’un objectif et non une fin en soi, et en cas de non baisse aussi importante que prévue de la consommation d’énergie, il faudra d’avantage d’énergies renouvelables.

A travers le TEPOS, la génération actuelle d’élus a souhaité donner un objectif et un cadre fort afin de permettre aux élus de 2050 d’avoir l’opportunité de vivre et de se développer dans le même territoire. Comme précisé dans le graphique précédent, l’éolien est une partie de la solution. Elle reste la solution à ce jour la plus productive par unité de surface sur le territoire du Pays Ruffécois, et permettra ainsi d’être la plus efficace.

Réponse du maître d’ouvrage

Effectivement, le guide de l’EIE 2016 mentionne que l’indice de respiration « ne doit pas se limiter au champ de vision humain (qui correspond à un angle de 50° degrés environ), mais prendre en considération un angle plus large pour tenir compte de la mobilité du regard. »

La remarque concerne le village de Xambes. L’étude d’encerclement montre que le champ de vision orienté au nord de Xambes dispose d’un espace de respiration de 165° jusqu’à 10 km (p167 Volume 6 Expertises). Cet angle s’insère dans les seuils acceptables fixés par la méthodologie (Guide EIE et DREAL Centre, Champagne-Ardenne). Pour rappel, un angle sans éolienne supérieur à 120° est considéré comme acceptable, au-dessous de 60°, les éoliennes sont omniprésentes, et supérieur à 160°, cet angle est jugé souhaitable.

42 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 L’espace de respiration de 25° mentionné dans la remarque fait référence à l’espace sans éolienne situé entre le parc de Xambes et le projet du Chêne Fort. Cette valeur d’angle ne correspond pas à l’indice de respiration des éoliennes maximal sur Xambes, qui est de 165° sur toute la partie nord.

L’étude d’encerclement sur le village de Xambes a conclu à un risque d’effet de saturation et d’encerclement limité. (p198 Volume 6 Expertises)

L’étude paysagère ne fait pas référence à une notion de « concentration de parcs ». Cette notion n’est pas spécifiquement définie et aucun seuil quantitatif n’est précisé dans les méthodologies officielles pour l’utiliser de manière objective. Cependant, le projet du Chêne Fort ne serait que le deuxième parc dans ce secteur, ce qui reste faible pour être qualifié de concentration. En outre, l’étude des impacts cumulés prend bien en compte la proximité du parc existant et met en évidence que « Le projet éolien du Chêne Fort se trouve en covisibilité effective avec le parc de Xambes- Vervant de manière systématique. De manière plus ponctuelle, il se retrouve dans le même champ de vision binoculaire avec le parc d’Aussac-Vadalle et le projet de la Boixe. On peut en conclure que les fortes covisibilités effectives ne sont que très peu induites et renforcées par le projet étudié car ce dernier s’inscrit dans la continuité de celles du parc de Xambes-Vervant. ».

Ainsi le projet dans sa configuration finale, et du fait de la sélection précise de la zone d’étude à l’origine de la démarche permet de ne créer ni encerclement, ni saturation ni effet de cumul supplémentaire vis-à-vis de Xambes et des autres bourgs alentours.

Réponse du maître d’ouvrage

Tout d’abord, le pétitionnaire invite le lecteur à se référer aux éléments transmis au 4.1.4 du présent document au sujet de la limitation des éoliennes à 150m.

Ainsi, c’est bien parce que la région est ventée qu’il est indispensable d’optimiser les parcs éoliens. En effet, la transition énergétique est nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique. Le changement climatique extrêmement rapide nécessite une réponse et une adaptabilité toutes aussi rapides. Sachant qu’en France le temps de développement moyen d’un projet éolien est de 6 ans, il est donc indispensable que les projets développés aujourd’hui soit les plus performants possible lors de leurs mises en services.

En outre, la taille des éoliennes ne semble pas être déterminante quant à l’acceptabilité des projets. En effet les arguments avancés à l’encontre des éoliennes de 200m sont exactement les mêmes que ceux avancés il y a dix ans à l’encontre des éoliennes de 150m. C’est une responsabilité collective de privilégier l’implantation d’éoliennes de plus grande puissance lorsque le territoire le permet afin de s’assurer que les ressources en vent disponibles gratuitement sont exploitées le plus efficacement possible.

Pour finir, il est bon de rappeler que les éoliennes de plus grands gabarits ne peuvent être aussi densément installées que les éoliennes plus petites. Ainsi, faire le choix d’installer des éoliennes plus grandes c’est aussi faire le choix de réduire le nombre de mâts à terme sur un territoire. Les ressources nécessaires à leurs fabrications sont également moins importantes.

Réponse du maître d’ouvrage

43 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 La zone du projet éolien du Chêne Fort est située dans le prolongement de la ligne du parc éolien de Xambes-Vervant. Cette configuration atypique permet d’envisager d’étendre l’amplitude du premier parc éolien, dans le même axe du paysage.

De plus, on peut constater que le développement éolien dans le nord du département semble privilégier les alignements des parcs. Ainsi l’on constate un alignement débutant au niveau du parc de qui suit la N10 et bifurque ensuite au niveau de vers l’Ouest pour rejoindre Theil Rabier.

Au regard de cette analyse de l’existant, il apparaît alors pertinent de suivre les dynamiques globales déjà à l’œuvre sur le territoire. Ainsi dans la configuration du développement d’un nouveau projet à proximité d’un parc existant il est préférable de l’établir dans le même axe, ici Ouest-Est.

Réponse du maître d’ouvrage

En premier lieu, il est à noter que les dossiers arrivant au stade d’enquête publique sont considérés comme recevables et complets par l’administration. Les services patrimoine et paysage de la préfecture ont pu à ce stade déjà émettre des demandes de compléments au besoin et le pétitionnaire y aura répondu jusqu’à compléter son dossier ou prouver que les éléments présents sont suffisants.

La méthodologie du chapitre des Impacts Cumulés est détaillée dans la méthodologie du dossier de l’étude d’impact. Celle-ci n’a pas été remise en cause lors de l’instruction du dossier.

Pour rappel, le chapitre des Impacts cumulés est structuré de la manière suivante : • L’analyse quantitative résulte de cartographie et de calculs réalisés sur logiciels. Le résultat est factuel et présenté de manière cartographique ; • L’analyse qualitative présente le risque d’encerclement et les covisibilités effectives. Le risque d’encerclement est étudié en suivant la méthodologie précisée dans le guide EIE de 2016. Les covisibilités effectives résultent quant à elles d’un croisement entre les données cartographiques et les résultats des analyses précédentes. Enfin, les simulations visuelles permettent d’avoir un échantillon des impacts cumulés sur le territoire étudié et de visualiser les effets identifiés.

La question du « sacrifice » d’un territoire ne peut être résolue dans ce contexte. Cette notion de « sacrifice » semble ne pouvoir être envisagée que si les impacts résultant d’un ou plusieurs projets empêcheraient toute vie ou activité, ce qui n’est pas le cas. Elle pourrait faire appel à un débat d’experts concernant la répartition et à l’organisation des projets éoliens sur le territoire à grande échelle. Actuellement, aucun consensus, aucune doctrine, n’est acté entre le choix d’une concentration de projets éoliens ou au contraire d’éloignement des projets sur le territoire (appelé aussi mitage). Les avantages et inconvénients que l’on peut identifier dans les deux cas de figure ne viennent pas remettre en question l’étude paysagère et ses conclusions.

Il convient également de rappeler qu’il s’agit d’un projet d’aménagement réversible dans le temps et qu’il s’agit de produire une électricité renouvelable, contribuant à construire une société plus durable pour permettre de garantir la pérennité des générations qui viendront après les nôtres. Parler de sacrifice pour une transition indispensable et dont l’enjeu dépasse les intérêts individuels semble disproportionné. En outre, la réversibilité de la technologie permet de se projeter dans plusieurs décennies dans le cas où une technologie nouvelle plus performante serait maîtrisée, alors les territoires retrouveront sans difficultés leurs paysages actuels.

44 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Catégorie 7 : Qualité du dossier, objectivité, doutes

Réponse du maître d’ouvrage

L’étude d’impact acoustique respecte en tous points les obligations de la norme applicable ainsi que les recommandations du Guide EIE de janvier 2017.

Ainsi, la mesure acoustique a été réalisée sur une durée de 3 semaines, de manière à caractériser l’impact acoustique du parc dans les conditions environnementales représentatives des plus grandes occurrences de fonctionnement, soit pour la direction sud-ouest jusqu’à 11m/s à 10m de jour comme de nuit, et pour la direction nord-est jusqu’à 8m/s de jour comme de nuit.

L’arrêté du 26 août 2011 modifié prescrit une surveillance des émissions sonores. La mesure acoustique de vérification du respect des valeurs limites de bruit de l’installation sera réalisée selon les mêmes exigences que la mesure préalable de l’étude d’impact. La réalisation d’une mesure de suivi est donc réglementaire et ne témoigne pas d’une imprécision de l’étude d’impact.

Réponse du maître d’ouvrage

Ce point soulevé par la MRAe a fait l’objet d’une réponse de la part du pétitionnaire dans sa réponse à l’avis de la MRAe. Cette réponse est réintégrée ci-après. Le pétitionnaire précise en outre qu’une étude géotechnique n’est pas indispensable pour une évaluation des risques précise dans le cadre d’une demande d’autorisation environnementale.

Le dimensionnement des fondations dépend en effet d’une étude géotechnique. Cette étude complète sera réalisée en amont de la construction, conformément aux engagements du pétitionnaire indiqués dans le dossier d’étude d’impact. Cependant, une étude géotechnique préliminaire a tout de même été réalisée sur ce projet au niveau de l’éolienne E4. Cette éolienne, afin de respecter le plafond de l’armée sur le secteur, nécessite de voir sa fondation abaissée de 3 m par rapport au terrain naturel. Afin de pré-dimensionner ces travaux, une étude géotechnique a été réalisée au droit de celle-ci.

Cette étude, disponible en intégralité en Annexe 2 de l’étude d’impact (p309 du Volume 3 – EIE), et dont la référence est indiquée en page 185 de l’EIE, vérifie l’ensemble des risques listés dans l’avis MRAe. L’analyse des connaissances bibliographique est en outre complétée par des investigations in situ via un sondage géologique jusqu’à 25,5m et un sondage destructif jusqu’à 20m.

Les résultats de l’étude permettent d’avoir un pré-dimensionnement des fondations en tenant compte de l’établissement d’un drainage éventuel. Il n’indique en outre aucune incompatibilité structurelle du terrain, ni de risque technique, pour l’installation de l’éolienne à l’endroit spécifié.

Il est à noter que cette étude réalisée au droit de l’éolienne E4 peut s’étendre en première analyse pour l’ensemble des éoliennes du projet. En effet, la carte disponible en page 7 (p314 Volume 3 EIE) de cette étude indique que l’ensemble du projet se situe sur la même homogénéité géologique. Ainsi, les mêmes conclusions concernant les préoccupations 45 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 émises dans l’avis de la MRAe peuvent être considérées. Toutefois, des sondages seront réalisés en amont de la construction pour confirmer ces résultats.

Réponse du maître d’ouvrage

Le pétitionnaire précise que ce point a été soulevé également par la MRAe et a fait l’objet d’une réponse dans le mémoire en réponse à cet avis. En ce qui concerne le raccordement externe, c’est le gestionnaire du réseau qui déterminera l’itinéraire à suivre après l’obtention de l’autorisation du projet éolien. Tous les raccordements externes se font en accotement des voies. Cependant, la carte p 172 du Volume 3 EIE présente d’ores et déjà les trois hypothèses d’itinéraires dans le contexte du patrimoine naturel référencé autour du projet.

Ainsi, le scénario de raccordement en direction de Champniers est intégralement en dehors de tout secteur de patrimoine naturel, la Natura 2000 de la Charente est longée au niveau de Montignac-Charente. Pour le raccordement en direction de , seule la ZNIEFF 1 de la forêt de la Boixe est traversée sur une de ses bordures au droit d’un chemin forestier. Pour l’itinéraire vers Rouillac, une traversée de la Charente est nécessaire entre Vouharte et Genac- Bignac, cette traversée se fait en accotement de la départementale, la Natura 2000 et la ZNIEFF 1 de la Charente ne seront ainsi pas impactées. L’impact du raccordement externe du projet éolien sera ainsi faible, et ce quel que soit le scénario retenu par le gestionnaire du réseau.

La carte ci-dessous présente un zoom au niveau des passages des câbles à proximité des zones de patrimoine naturel concernées par les scénarios de raccordement externe.

Figure 32 Zoom sur les traversés des zones à enjeu des hypothèses de raccordement externe 46 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Le pétitionnaire rappelle qu’à ce stade ces trois scénarios de raccordement ne sont que des hypothèses. Il est possible qu’in fine le gestionnaire du réseau fasse un choix de tracé pour le raccordement externe différent, ou que le raccordement externe soit réalisé à destination d’un autre poste source.

Réponse du maître d’ouvrage

Une évaluation des effets cumulés doit être réalisée dans le cadre d’une demande d’autorisation environnementale, celle-ci est réalisée sur l’ensemble des thématiques de l’étude d’impact.

Pour l’aspect faune volante, cette analyse est disponible en G.7 p415-416 Volume 6 - Expertises, reprise au 6.2.6 p 204 Volume 3 EIE. Ce paragraphe prend en compte les parcs et projets de parcs avoisinants et il est notamment conclut que « l’impact cumulé principal concernerait les oiseaux migrateurs ainsi que les chiroptères (effet barrière et collision) tandis qu’il serait négligeable pour le milieu naturel et la petite faune. Le faible nombre de parcs […] dans un rayon de 10 km autour du projet du Chêne Fort ainsi que les mesures d’évitement, de réduction et d’accompagnement mises en place sur celui-ci laissent présager un impact cumulé nul ou négligeable pour les parcs situés à plus de 6 km et faible pour le parc de Xambes-Vervant. »

Pour le milieu physique, du fait de l’absence de projet, ayant reçu un avis de l’autorité environnementale dans les 3 dernières années, sur les communes dans un périmètre de 6km autour du projet éolien, aucun impact cumulé n’est envisagé. (p 189 Volume 3 EIE).

De la même façon, pour le milieu humain, aucun impact cumulé n’est envisagé. (p 232 Volume 3 EIE).

Pour le volet acoustique, seul le parc éolien de Xambes-Vervant est situé à moins de 5km du projet du Chêne Fort. L’étude des incidences cumulées conclue qu’en considérant le parc voisin de Xambes-Vervant et un fonctionnement optimisé du projet du Chêne Fort, les impacts sonores seront maîtrisés au niveau de l’ensemble des hameaux autour de la zone d’étude. La situation sera réévaluée lors de la mise en service du parc du Chêne Fort, lors de la réception acoustique de ce parc, afin de garantir un impact réglementaire (p233 Volume 3 EIE)

Enfin sur le volet paysager, l’étude s’appuie sur les travaux des DREAL Centre et Champagne Ardenne conformément aux préconisations du guide de réalisation des études d’impact de décembre 2016. La conclusion concernant les effets cumulés indique que globalement, les effets visuels cumulés paraissent théoriquement significatifs mais l’analyse du terrain permet de relativiser les impacts. Le projet du Chêne Fort s’inscrit dans un contexte éolien déjà marqué et ne rajoute que peu d’effet cumulé. Sa cohérence avec le parc éolien de Xambes-Vervant est importante et permet de limiter l’impact rajouté (p258 volume 3 – EIE).

Le dossier d’étude d’impact du projet éolien du Chêne Fort évalue ainsi précisément les effets cumulés de celui-ci dans le contexte à jour conformément aux préconisations du guide de l’étude d’impact et de la réglementation en vigueur.

Réponse du maître d’ouvrage

Concernant l’évaluation des risques, il faut rappeler que l’étude de danger Volume 4 – EDD reprend justement l’ensemble des aspects d’un projet éolien. Cette évaluation des risques se base sur le guide technique « Elaborations de l’étude de dangers dans le cadre des parcs éoliens » établi par l’INERIS en 2012 et sur la circulaire du 10 mai 2010. Aucun manquement n’a en outre été détecté dans l’évaluation des risques par la MRAe ou les services instructeurs ICPE.

47 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Le pétitionnaire tient à préciser qu’une consultation de l’ensemble des acteurs du territoire a été menée, ainsi l’étude de dangers se base sur des données fournies par la LGV pour celle-ci, et une estimation haute de la fréquentation du motocross lors du weekend annuel d’animation. Une convention sera établie avec l’association gérant le motocross afin que celle-ci communique les dates précises de ces évènements chaque année et que le parc puisse mettre en place la mesure d’évitement prévu au 7.3.2.6 p276 Volume 3 EIE.

En ce qui concerne les risques en phase de chantier, dans la mesure où le chantier est interdit aux personnes étrangères à celui-ci, aucun risque ne peut être attendu. De plus, pour la réalisation du chantier, un itinéraire unique, évitant les bourgs, afin de réduire un maximum les nuisances sera mis en place. Aucuns travaux lourds ne sont en outre autorisés à démarrer entre mars et septembre (Mesure Réduc n°1 p418-419 Volume 6 Expertises), ainsi aucune nuisance importante n’est attendue en raison du chantier durant la période estivale sujette d’avantage à l’utilisation des espaces extérieurs.

Enfin, un chantier, quel qu’il soit, peut créer des désagréments qui restent cependant limités. Lors du chantier les moyens techniques nécessaires sont estimés dans l’étude d’impact (p177 Volume 3 EIE), et l’impact brut sur le cadre de vie en phase chantier est qualifié de moyen (p234 Volume 3 EIE). Après mise en œuvre des mesures, il est qualifié de faible. Aucune sous-estimation n’est donc effectuée.

Un chantier peut causer des désagréments, éoliennes ou pas, mais cela reste temporaire. L’EIE doit être proportionnée aux enjeux ce qui est ici le cas. De plus, aucune construction n’aura lieu durant la nuit. Lors de la construction du parc éolien de Xambes, dont certaines éoliennes sont plus proches du bourg que l’ensemble des éoliennes du Chêne Fort, aucune plainte n’a été formulée par la population riveraine.

Réponse du maître d’ouvrage

La mise en place d’un suivi de mortalité est une obligation réglementaire pour tous les parcs. En effet, depuis l'arrêté ministériel du 26 août 2011, un suivi environnemental doit être mis en place au moins une fois au cours des trois premières années de fonctionnement puis une fois tous les 10 ans. Ce suivi doit permettre notamment d'estimer la mortalité des chauves-souris et des oiseaux due à la présence d'éoliennes et l’activité des chauves-souris en altitude durant l’exploitation.

Ce suivi permet ainsi de vérifier l’efficacité des mesures prévues par l’étude d’impact, et de les ajuster au besoin. Ces suivis sont un gage de sérieux du suivi du pétitionnaire de l’influence de son activité sur son environnement. Toutes les ICPE sont soumises à ce type de mesures de suivi dimensionnées en fonction de leurs secteurs d’influences. C’est en outre une démarche scientifique et transparente qui permet d’évaluer cette activité anthropique. Toutes les infrastructures humaines ne bénéficient pas du même suivi (les routes par exemple), ne permettant pas d’avoir une connaissance aussi précise de l’impact de ces infrastructures sur leurs environnements.

Réponse du maître d’ouvrage

Pour commencer, la réglementation impose la prise en compte dans l’analyse des effets cumulés des projets ayant reçu un avis de l’autorité environnementale (ce qui n’était pas le cas du projet de Vervant au moment du dépôt du projet du Chêne Fort), le pétitionnaire rappelle qu’il n’était pas en mesure de prendre en considération le projet de Vervant,

48 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 compte tenu de l’absence d’information publique à son sujet lors du déroulement des études du projet éolien du Chêne Fort.

Dans le cadre de l’étude de saturation et d’encerclement, l’étude paysagère conclue (p 255 Volume 3 EIE), « que le bourg de Xambes n’est pas concerné par un effet d’encerclement ou de saturation visuelle. » La présence d’espaces de respiration notables entre les trois groupements d’éoliennes et l’absence d’éoliennes au nord du village nuançant l’effet induit dans le paysage immédiat par l’angle horizontal occupé par les éoliennes.

Le projet de Vervant est situé entre le bourg de Vervant, la forêt de la Boixe et la D32 au niveau du hameau de la Bernarde. Vis-à-vis du bourg de Xambes il est donc dans l’axe des projets de la Boixe et d’Aussac-Vadalle. Il ne vient donc pas ajouter d’angle supplémentaire de vision sur des éoliennes. L’angle au nord de Xambes de 165° libre de toute éolienne à 10km est en outre conservé. Ainsi la prise en compte du projet de Vervant ne modifierait de fait pas les conclusions du 6.3.1.4 p 197 Volume 6 Expertises concernant la saturation et l’encerclement de Xambes.

Réponse du maître d’ouvrage

Le pétitionnaire invite le lecteur à se reporter à la réponse apportée au 4.1.4 du présent document au niveau de la question sur les photomontages biaisés et non réalistes.

Catégorie 8 : Perturbations techniques radio télévision

Réponse du maître d’ouvrage

La réception de la TNT peut parfois être perturbée par la présence d’éoliennes, surtout quand le champ radioélectrique de l’émission est faible (grande distance entre l’émetteur TV et le lieu de réception, atténuation du signal dû au relief). Il s’ensuit une dégradation de la qualité de réception qui varie au gré de l’orientation des éoliennes.

Il n’est pas certain que le parc du Chêne Fort entraîne ce genre de désagrément. Si tel était le cas, la réglementation sur les immeubles brouilleurs impose à l’exploitant du parc de rétablir la réception chez les personnes impactées (article L. 112-12 du Code de la construction et de l’habitation). Tout dérangement devra être signalé à la mairie du lieu de résidence pour que l’information soit centralisée avant d’être communiquée à la ferme éolienne du Chêne Fort. Dans cette hypothèse, le pétitionnaire missionnera un antenniste qui choisira la solution la plus adaptée à ce problème, soit : • En réorientant les antennes TV sur un autre émetteur ; • En remplaçant les antennes (plus grand gain) ; • En installant une réception satellite individuelle ; • En installant un réémetteur TV local.

Ces frais seront à la charge de la CPENR Le Chêne Fort. A aucun moment, il n’est prévu que les habitants interviennent personnellement.

Catégorie 9 : Aspects financiers, rendement, coût pour la collectivité, utilité, apport budgétaire

49 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Réponse du maître d’ouvrage

ABO Wind a en toute transparence dès le début du projet indique que son modèle économique n’est pas nécessairement de rester propriétaire du parc éolien.

Pour faciliter la vente du projet éolien, dès le début du développement du projet, une société d’exploitation est créée. Les demandes d’autorisations administratives sont déposées au nom de cette société et par conséquent, c’est à elle qu’est attribuée la demande d’autorisation environnementale. Cette société, qui appartient dans le cas présent au départ à ABO Wind, sera par la suite vendue à l’investisseur avec les autorisations adéquates, la prestation de construction et le suivi de l’exploitation.

Cependant, les engagements pris par le pétitionnaire (la société de projet), et présentés dans le dossier de demande d’autorisation environnementale, sont rappelés dans l’arrêté d’autorisation délivrée par le Préfet. Cet arrêté est délivré au pétitionnaire, donc la société de projet, qui a su justifier de ses capacités techniques et financières. En cas de vente de la société de projet, les engagements repris dans l’arrêté d’autorisation s’appliquent à l’acquéreur, qui devient le responsable du parc éolien.

Pour financer la construction et l’exploitation d’un parc éolien, un apport en fonds propres est nécessaire, et le reste de l’investissement est financé par un prêt bancaire. La fiabilité financière du repreneur est donc vérifiée par les banques sollicitées pour ce financement.

Quant à la fiabilité technique, l’investisseur acquérant le parc éolien peut posséder en interne les compétences techniques pour réaliser l’exploitation de son parc éolien, ou souscrira un contrat d’exploitation et de maintenance auprès d’une société ayant les compétences et les références. Dans les deux cas, l’arrêté d’autorisation du parc éolien listera l’ensemble des mesures listées et indiquées dans le dossier d’étude d’impact. Tout non-respect de cet arrêté peut entraîner l’arrêt du parc éolien, l’exploitant, que ce soit le propriétaire directement ou la société en charge de l’exploitation, a l’obligation légale de respecter les dispositions de l’arrêté et de les mettre en œuvre.

Concernant les garanties financières pour le démantèlement, provisionnées dès la mise en service, celles-ci sont données au nom du Préfet qui peut donc les appeler sans avoir besoin de requérir l'accord de l'exploitant. En cas de défaillance de l'exploitant, le Préfet le met en demeure d'exécuter ses obligations de remise en état. Si l'exploitant ne satisfait pas à la mise en demeure, le Préfet peut alors actionner la garantie. Il en va de même si l'exploitant a disparu juridiquement (décès, liquidation) (article R. 515-102 du code de l'environnement). La somme appelée est déterminée en fonction de l'étendue de la remise en état à réaliser. Lorsque le Préfet fait appel aux garanties financières, l'Etat se substitue à l'exploitant et devient le maître d'ouvrage pour la remise en état du site. Si l'exploitant ne procède pas à la remise en état du site, le Préfet réalisera les opérations aux frais de l'exploitant en appelant les garanties mais aussi, si elles ne sont pas suffisantes, en lui imposant de verser des sommes complémentaires (au besoin en utilisant tous les outils à sa disposition).

Réponse du maître d’ouvrage

Les retombées pour les différentes collectivités sont à répartir en deux catégories, la fiscalité indépendante du porteur de projet, et les loyers. Toutes les collectivités, de la commune à la région, bénéficient de retombées à la hauteur de l’amplitude du projet qui les concerne.

Au niveau fiscalité, la p227 Volume 3 EIE est consacrée aux retombées fiscales générées par un parc éolien. Tout comme une entreprise qui viendrait à s’installer sur le territoire, un parc éolien est soumis, chaque année, à plusieurs impôts : • La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) ;

50 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 • La Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) ; • L’Impôt Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux (IFER) ; • La Taxe Foncière sur les propriétés Bâti (TFB).

L’IFER est un impôt forfaitaire qui est directement proportionnel à la puissance installée, et non pas à la production. Il s’élève à 7 650 €/MW installé au 1er janvier 2020. Il représente à lui tout seul plus de 60% du montant total de l’imposition. 20% de l’IFER est reversé aux communes d’implantation des éoliennes, 50% pour l’EPCI et 30% pour le département.

La CFE et la CVAE sont calculées pour chaque parc éolien et dépendent des taux votés par les collectivités chaque année. Seule la CVAE dépend du chiffre d’affaire du parc éolien, donc de la production d’électricité.

Une simulation du montant total des retombées a été réalisée pour le projet du Chêne Fort. Elle repose sur les taux votés par les collectivités en 2019 et la loi en vigueur au 1er janvier 2019 , ces chiffres sont donc susceptibles d’évoluer en fonction de la loi en vigueur à la mise en service du parc éolien. Cette simulation aboutie à une imposition globale d’environ 300 000 €/an. Sur ces 300 000 euros, la répartition pour les collectivités locales (hors département et région) serait la suivante : • Environ 50 000 €/an pour la commune de Vouharte (dont 25 245 € d’IFER : 16.5 MW * 7650€ * 20%) • Environ 15 000 €/an pour la commune de La Chapelle (dont 8415 € d’IFER : 5.5 MW * 7650€ * 20%) • Environ 15 000 €/an pour la commune de Coulonges (dont 8415 € d’IFER : 5.5 MW * 7650€ * 20%) • Environ 120 000 €/an pour la Communauté de communes Cœur de Charente (dont 105 187,50 € d’IFER : 27.5 MW * 7650€ * 50%) • Environ 90 000 €/an pour le département (dont 63 112,50 € d’IFER : 27.5 MW * 7650€ * 30%) • Environ 10 000 €/an pour la région

Au niveau loyers les retombées concernent uniquement les communes sur lesquelles le projet prend place, à savoir Vouharte, Coulonges, La Chapelle et Xambes. Elles dépendent des infrastructures présentes sur la commune.

Vouharte Coulonges La Ch apelle Xambes Convention d’utilisation des 10 000 € 10 000 € 10 000 € 1 000 € chemins Postes de livraison 14 000 € - - - Utilisation d’un chemin en tant que 2 550 € - - - parcelle communale Achat d’une parcelle pour la mesure 1 050 € - - - d’accompagnement Figure 33 Loyers prévus pour les communes du projet

A cela il faut ajouter les 15 000 euros d’engagement d’ABO Wind pour la mise en place au niveau de la Grange des Sablons au Breuil de Vouharte d’un Espace pédagogique sur les Energies Renouvelables.

Total Vouharte Coulonges La Chapelle Xambes Fiscalité 50 000 € 15 000 15 000 - Loyers 26 550 € 10 000 € 10 000 € 1 000 € Total (/an) 76 550 € 25 000 € 25 000 € 1 000 € A cô té (en une fois) 16050 - - - Figure 34 Total des retombées financières pour les communes

A titre indicatif, d’après les comptes des communes disponibles sur economie.gouv.fr, les recettes de fonctionnement en 2019 pour les communes du projet ont été les suivantes : • Vouharte : 234 000 € • Coulonges : 94 000 € • La Chapelle : 154 000 €

51 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Ainsi, le projet éolien du Chêne Fort, lorsqu’il sera mis en service représentera pour les communes des parts non négligeables de leurs ressources (33% pour Vouharte, 27% pour Coulonges et 16% pour La Chapelle) ce qui permettra aux communes de dynamiser leurs vies communales et réaliser des projets divers.

A toutes ces retombées financières, il faut bien évidement ajouter tout ce qui concerne les retombées indirectes qui profiteront au territoire sur le long terme, comme le chemin pédagogique autour des énergies renouvelables et de la biodiversité locale en cours d’élaboration avec le Pays du Ruffécois, ainsi que l’ensemble des plantations de haies et d’arbres qui viendront s’installer dans le paysage proche. Les deux mesures d’accompagnement, et notamment celle de gestion des pelouses calcicoles de la combe de Gorgevau (p421-422 Volume 6 Expertise) en collaboration avec le CEN Nouvelle-Aquitaine qui est aujourd’hui en cours de fermeture et donc de disparition si rien n’est entrepris, permettront de conserver définitivement des espaces de biodiversité importants. Le projet du Chêne Fort est également une opportunité pour la biodiversité locale.

Réponse du maître d’ouvrage

Cette réduction d’émission, est issue du Plan national de lutte contre le réchauffement climatique menée par la Mission Interministérielle de l’Effet de Serre (MIES) (p10 Volume 3 EIE). Malheureusement le site où ce document était disponible n’existe plus (http://www.effet-de-serre.gouv.fr).

En revanche, dans son rapport « Etude sur la filière éolienne Française : bilan, prospective et stratégie » de septembre 2017, l’ADEME explique que l'évitement de CO2 est calculé par rapport à un mix énergétique auquel se substitue l’électricité éolienne. Ainsi l’éolien a « vraisemblablement permis d’éviter l’émission de près de 63 millions de tonnes de CO2 cumulées en France entre 2002 et 2015 […] Chaque kWh éolien produit a permis d’éviter de l’ordre de 500 à 600 gCO2eq ». « Ces estimations des émissions évitées découlent du mix de production auquel s’est vraisemblablement substitué l’électricité éolienne (« mix de référence »). L’analyse conduite pour déterminer ce mix de référence aboutie, en termes de poids des différents moyens de production, aux valeurs centrales suivantes : 39% de gaz naturel, 19% de charbon, 28% de fioul, et 14% de nucléaire. Une analyse de sensibilité a été conduite sur la base de mix de référence plus ou moins émetteurs (se référer à la partie 1.B de la présente étude). Les montants d’émissions évitées sont ensuite calculés par application de facteurs d’émissions spécifiques aux moyens de productions identifiés, pour chacun des polluants analysés. Les facteurs d’émissions utilisés sont issus de la Base carbone ADEME et de la base OMINEA 2017 du CITEPA. » (p13 de la synthèse du rapport)

En outre, dès 2009 le guide ADEME expliquait que "La fourniture d’électricit é́ s’appuie actuellement sur la production nucléaire. Dans les périodes où la production nucléaire n’est pas suffisante, le relais est pris par des centrales hydroélectriques et thermiques à flamme. Ces dernières émettent du CO2. Les remplacer par des centrales fonctionnant grâce aux énergies renouvelables éviterait le recours aux énergies fossiles. Aujourd’hui, l’éolien se substitue à hauteur de 75% à cette production thermique à flamme. »

Ensuite dans le document «L’élu et l’éolien », de l’ADEME et l’association AMORCE, en février 2015 : « L’électricit é́ consommée en France a quant à elle un bilan CO2 qui varie de 40 à 600 g CO2 par kWh selon les périodes de l’année et les heures de la journée (source : Note sur le contenu CO2 du kWh par usage en France ADEME-RTE - 2008). Si l’on prend comme référence le contenu CO2 moyen du kWh électrique sur la période 2008-2010 qui se situe à 62 g CO2 / kWh (source : Evaluation du contenu en dioxyde de carbone (CO2) des différents usages de l’électricit é́ distribuée en France métropolitaine entre 2008 et 2010 – Rapport méthodologique de l’ADEME), on conclue que l’éolien vient éviter environ 50 g CO2 / kWh. Cette approche moyenne du contenu CO2 est peu favorable pour l’éolien car elle ne prend pas en compte le fait que l’éolien vient se substituer en priorit é́ aux énergies chères qui sont essentiellement les centrales à bases de combustibles fossiles. »

52 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Enfin, un document de l’ADEME et du ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie de 2008 réalis é à partir des données du gestionnaire du réseau de transport d’électricit é́ (RTE) précise qu’en moyenne une éolienne de 2,5 MW a évit é́ le rejet de 1 650 t de CO2 en 2008, soit 300 g par kWh produit (source : MEDAD - ADEME. Note d’information du 15/02/08 - L’éolien contribue à la diminution des émissions deCO2). Par ailleurs, les réseaux électriques sont connectés les uns aux autres en Europe. Compte tenu des grandes proportions d’électricit é́ produites à partir d’énergie fossile, le « kWh éolien produit en France ou ailleurs sur le sol européen, vient donc en pratique se substituer dans la très grande majorit é́ des cas à un kWh qui aurait été́ tir é d’énergies fossiles quelque part en Europe » (source : RTE : Contribution au débat public « Parc éolien des Deux Cotes », Question sur les besoins de moyens thermiques qu’induirait le développement des éoliennes).

Selon la méthode de calcul, les hypothèses prises et les dates de parution des études, les chiffres diffèrent ; mais toutes confirment que l’éolien permet d’éviter l’émission de gaz à effet de serre, y compris dans le cas français caractéris é par une forte proportion d’électricit é́ nucléaire, elle-même faiblement carbonée. On peut retenir une fourchette de 40 à 400 grammes de CO2 évités par kWh éolien produit selon le type d’énergie à laquelle l’éolien vient se substituer."

Réponse du maître d’ouvrage

Les éoliennes sélectionnées pour le projet éolien du Chêne Fort sont des GE 158 5.5 MW. Les éoliennes sont comparables à des avions, de nombreuses pièces sont fabriquées un peu partout avant d’être assemblées pour certaines parties à un endroit, et tout est ensuite acheminé sur le site d’édification du parc et assemblé à l’aide d’une grue.

Ainsi, l’assemblage de la nacelle de ce modèle d’éolienne est réalisé à Salzbergen en Allemagne. Certaines pièces de la nacelle pouvant être fabriquées en France. Ainsi les usines Nidec - Leroy Sommer d’Angoulême et de Mansle fabriquent des moteurs électriques d’orientations des nacelles d’éoliennes. Les tours sont fabriquées en Espagne ou en Turquie, tandis que les pales sont fabriquées en Espagne ou en Pologne.

L’acheminement des pales se fait en bateau jusqu’à St Nazaire ou La Rochelle, puis en camion en suivant les grands axes de circulation.

A ce jour, GE n’a pas encore réalisé l’analyse du bilan carbone sur la totalité du cycle de vie de la GE158, ce bilan est en cours de réalisation. Cependant, il a d’ores et déjà été réalisé sur un modèle d’éolienne légèrement différent permettant d’avoir un ordre de grandeur cohérent pour le modèle du projet du Chêne Fort.

Ainsi les résultats de ce bilan sur 20 ans indiquent que 65% des émissions du cycle de vie d’une éolienne proviennent de sa fabrication, 24% de son installation, 6% de son activité (maintenance comprise) et 5 % de son démantèlement, avec un total de 1 647 100 kg CO2eq sur 20 ans.

Ramené dans les conditions du mix électrique Français, avec 108 gCO2eq/kWh, le taux de retour énergétique, soit le temps qu’il faut pour que l’ensemble des émissions du cycle de vie d’une éolienne soit couvert par la production sans émissions de CO2 de l’éolienne est de 23,9 mois. Cet ordre de grandeur de 2 ans s’explique du fait du mix largement décarbonné en service en France grâce au nucléaire. Cependant, en Europe les réseaux sont largement interconnectés, il est donc plus logique de raisonner à l’échelle du Groupe Régional des Gestionnaires de Réseau. Pour la région « Continental Europe », le mix électrique est à 594 gCO2eq/kWh, soit pour une éolienne GE un taux de retour énergétique de 4,3 mois.

53 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Figure 35 Groupes régionaux des gestionnaires de réseaux en Europe

Réponse du maître d’ouvrage

Le pétitionnaire invite le lecteur à se référer aux éléments transmis au 4.1.4 du présent document au sujet de la limitation des éoliennes à 150m, ainsi qu’au 4.1.6 au sujet de la raison d’avoir des éoliennes plus grandes alors que la région est bien ventée.

Ainsi, comme vu dans les points précédents, ce n’est pas le manque de vent qui incite à l’augmentation de la taille des éoliennes, mais bien la volonté de proposer des parcs éoliens plus performants. Une éolienne du parc du Chêne Fort produira de fait 3,5 fois plus d’énergie par an qu’une éolienne du parc voisin de Xambes-Vervant. Soit une augmentation de 250% de la production pour une augmentation de taille en bout de pâle de 50% et de la hauteur du moyeu de 25%.

Ce gain de productivité est indispensable afin de réaliser la transition énergétique efficacement. Ce gain permet de fait de produire plus d’énergie avec moins de mâts, réduisant d’autant l’utilisation des sols et l’impact sur la biodiversité avec moins de risques de collision.

54 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Catégorie 10 : Manque ou absence d’information, de consultation et de transparence

Réponse du maître d’ouvrage

Dans le cadre du développement d’un projet éolien par le pétitionnaire, une information régulière est mise en place en accord avec les élus. Sur le projet du Chêne Fort l’information et la concertation ont été régulières et importantes. L’ensemble des actions entreprises durant le développement sont présentées au 4.3.2.2 p 148 Volume 3 EIE.

Il y a eu ainsi, durant le développement, entre juin 2017 et le dépôt de la demande d’autorisation en avril 2019, soit en 23 mois : • 3 bulletins d’informations dans toutes les boîtes aux lettres de Vouharte, Coulonges, La Chapelle et Xambes o Ces bulletins ont été transmis à l’ensemble des mairies dans les 6km, ainsi qu’à la CdC, l’office de tourisme et le Pays du Ruffécois o Le bulletin d’information n°2 en décembre 2017 a été distribué en porte à porte au niveau du Fouilloux, de Coulonges, et des maisons de Vouharte situées sur les hauteurs, et celles de Xambes en direction du projet • 8 permanences publiques répartie sur 3 sessions, en mairie de Vouharte, Coulonges et La Chapelle o Véritables moments d’échanges et de rencontres, des comptes rendus ont été réalisés et mis à disposition de la population dans les carnets de liaisons disponibles en mairies o Ces permanences ont fait l’objet d’articles de presse détaillés dans la Charente libre (p151 Volume 3 EIE) • 3 carnets de liaisons mis en place dans chaque mairie reprenant toutes les informations transmises à la population dans les bulletins et lors des permanences

Lors de la phase d’instruction, depuis Avril 2019, l’information a continué : • 2 bulletins d’informations distribués comme les précédents (cf annexes 4 et 5) • 7 permanences en mairies du responsable du projet (cf annexe 6) o 10 initialement prévues, interrompues par le premier confinement dû à la crise de la Covid-19 • 1 réunion publique à Vouharte, à la demande d’un conseiller municipal de Vouharte

De plus, depuis le début du projet, les communes sont libres de communiquer auprès de leurs populations, ainsi des articles sur ce projet ont été rédigés et insérés par les élus des différentes communes dans leurs bulletins municipaux respectifs.

Enfin, au-delà de ces informations régulières et complètes, le pétitionnaire rappel qu’un panneau d’information était également installé à proximité du mât de mesure, et que sur celui-ci ainsi que sur l’ensemble des documents transmis, de même que dans les mairies et auprès des maires des communes concernés, le numéro de téléphone portable direct du responsable du projet était disponible. Chaque citoyen pouvait à tout moment joindre le responsable du projet afin de convenir d’une rencontre individualisée ou poser ses questions. Une page internet (abo-wind.com/fr/la-societe/a- propos-abo-wind/nos-projets/chene_fort.html) a également été mise en place regroupant l’ensemble des informations de contacts et éléments d’informations transmis durant le développement du projet.

Toute information est susceptible de ne pas être reçue par tous, cependant, la multiplication des supports et des actions mises en place par le pétitionnaire permet de répondre au besoin d’information et de concertation de la population. Les

55 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 élus n’ont pas fait état de la nécessité de réaliser d’autres actions spécifiques, le pétitionnaire restant à leur écoute pour mettre en place d’autres actions si nécessaire.

La transition énergétique et l’éolien sont des sujets qui nous concernent tous, il n’y a aucun sujet tabou. ABO Wind a toujours eu la volonté d’en parler largement et avec le plus grand nombre. Notre société a fait le choix démocratique de réaliser la transition énergétique, le territoire du Ruffécois a affirmé son attachement à celle-ci à travers la démarche TEPOS. Les deux années d’échanges avec le territoire et les riverains ont nourri et fait évoluer le projet du Chêne Fort, permettant d’aboutir en accord avec les données scientifiques récoltées et les critères techniques au projet le plus adapté pour ce site.

Catégorie 11 : Risques

Réponse du maître d’ouvrage

L’étude des risques inhérents aux éoliennes constitue l’étude de dangers, Volume 4 –EDD. Elle est basée sur le « Guide technique d’élaboration de l’étude de dangers dans le cadre des parcs éoliens » de mai 2012, rédigé par l’INERIS et disponible sur le site ecologie.gouv.fr rubriques publications.

Le lecteur est invité à se reporter au 4.1.7 du présent document sur les risques inhérents au transport et à la construction.

Catégorie 12 : Atteinte tourisme et attractivité territoire, impact professionnel

Réponse du maître d’ouvrage

Concernant l’exploitation labélisée « bio », l’éolien ne fait pas parti des critères d’évaluation de ce type d’agriculture, aucune remise en question de la labélisation de cette exploitation ne pourra être imputable à la proximité du parc éolien.

Concernant ensuite l’activité de M. Guido Hulsens, facteur de flûtes, celle-ci nécessite un environnement sonore calme. La prise en compte de l’acoustique dans le processus de développement du parc éolien du Chêne Fort, par des mesures d’évitement et de réduction des impacts, garantit que la qualité actuelle de son environnement sonore sera préservée.

D’une part, le fonctionnement acoustique du parc est dimensionné, dans l’étude d’impact, pour un respect des limites de bruit sur des habitations en bordure Sud de Coulonges. La localisation ainsi que l’isolement des murs du local garantissent que les niveaux de bruit perçus dans l’atelier seront bien inférieurs aux limites autorisées par la réglementation.

D’autre part, le niveau de bruit provenant de la ligne LGV est bien plus élevé que celui provenant d’un parc éolien. En effet, le bruit émis par la ligne LGV est limité à 60dBA sur 24h et 55dBA de nuit, moyenne incluant les périodes calmes entre les rames, tandis que le bruit maximum peut atteindre 80dBA. En comparaison, le bruit du parc éolien attendu à Coulonges est au maximum de 38dBA pour des vents très forts, supérieurs à 10m/s. Le parc éolien, avec un niveau de

56 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 bruit constamment inférieur de 20dBA au niveau moyen de la LGV et jusqu’à plus de 40dBA inférieur au bruit du passage des trains, n’est pas susceptible de reproduire les perturbations de la LGV pour l’activité de M. Hulsens.

Enfin, l’activité de facteur d’instruments nécessitant une écoute attentive et une forte acuité auditive, M. Hulsens est certainement en mesure de détecter le bruit du parc éolien même pour des émergences très faibles, inférieures à 3dBA. Cependant, l’activité de lutherie est composée aussi bien d’activités bruyantes, telles la menuiserie, que d’actes nécessitant le silence complet, tel le réglage de la tonalité de l’instrument. Il convient en conséquence de déterminer avec M. Hulsens quelle partie de son activité nécessite une protection renforcée et comment aménager son atelier pour mettre en place une cabine traitée acoustiquement.

Enfin, concernant l’activité de chevaux de course de Mr Vandestick, le pétitionnaire tient à préciser que dès le début des études Mr Vandestick a été rencontré en tant que propriétaire d’une parcelle dans la zone du projet. L’activité équestre de sa structure consiste en de la remise en forme et de la préparation physique de chevaux de course. Ce type d’installation est courant et de nombreux exemples à proximité de parcs éoliens existent (cf 4.1.2 du présent document). En outre, le projet éolien de Xambes-Vervant est situé entre 1600m (anneau d’entrainement) et 2000m (box) de la structure équestre. Aucun souci sur les chevaux n’a été constaté par Mr Vandestick depuis la mise en service du parc en 2009.

De nombreuses informations circulent sur les réseaux au sujet d’une cohabitation supposée difficile entre un parc éolien et des équidés, cependant, comme établi dans le 4.1.2 du présent document, il faut garder un certain recul vis-à-vis de ces informations en raison d’un contexte bien souvent plus nuancé. Un exemple ou une hypothèse ne fait pas une preuve. En outre, on trouve de nombreux témoignages allant à rebours des discours alarmistes. Ainsi sur des forums de passionnés d’équitation tels « 1cheval.com » ou « chevalannonce.com » le sujet de la perturbation des chevaux par les éoliennes y est souvent discuté. De nombreux propriétaires de chevaux et de centre équestre viennent alors témoigner d’une cohabitation sans problèmes : • « ils en ont rien à faire. Alors oui le bruit peu leur faire « peur » les 1ere fois mais après c’est bon, comme le passage devant d’autre « truc qui font peur ». (Khloes, 1cheval.com) • « Je passe très souvent au pied d'une éolienne avec mes chevaux et jamais un n'a bronché. Juste la première fois ma jument (en tête) qui voyait l'ombre des pales se ruer vers ses pieds sans arrêt, et qui a attendu quelques secondes pour voir si ça mordait. Non? Bon ben on s'en fiche alors. » (nanette41, 1cheval.com) • « Il y a des clubs en zone urbaine, et je connais un club non loin d'une autoroute... alors les éoliennes je pense que c'est une perturbation comme une autre... Que certains ne supportent pas, ça se conçoit... Mais on ne parle pas d'un club qui ferme car l'autoroute passe à côté... » ‘(litipice, 1cheval.com) • « Nos poneys n'ont jamais eu de problèmes avec les éoliennes, pourtant ils sont à proximité immédiate d'un site. Idem pour les vaches, moutons, etc. Le seul truc déjà cité, c'est que le bruit les a un peu intrigués au départ mais je crois qu'après avoir subi le barouf des travaux, ils n'étaient plus à ça près. » (Anerminig, chevalannonce.com) • « Aucun problème pour nous ni pour nos deux chevaux ! (Ils connaissent les éoliennes depuis qu'on est la donc depuis 2ans et aucun changement) On y passe même en dessous des fois c'est impressionnant ça donne le vertige. les chevaux s'en foutent comme de l'an 40. » (Melojudith - Marne, chevalannonce.com) • « J'ai eu pendant plus d'un an une ponette au cœur d'un parc éolien. Zéro différence pour elle. Et pareil pour moi, pas gênée par le bruit ni rien. C'était pourtant en rase campagne. Et on était vraiment dessous. » (Lenahaha - Yonne, chevalannonce.com)

Ainsi, il ne semble pas y avoir de perturbation massive et systématique des chevaux en raison de la présence à proximité d’éoliennes. Il reste néanmoins possible que certains individus aient besoin d’un peu de temps pour s’habituer à ces nouvelles structures. Rappelons que la distance d’éloignement des éoliennes du projet du Chêne Fort aux chevaux reste importante (555m de l’éolienne E3, et à 835 m de l’éolienne E2).

Le pétitionnaire reste attentif et comprend l’inquiétude de Mr Vandestick. De ce fait, si lors de la mise en service du parc éolien ou dans les temps qui suivent celles-ci Mr Vandestick constate une perturbation pérenne du comportement des chevaux, le pétitionnaire devra en être informé afin de constater le lien avec le parc éolien, et étudier, avec le soutien des services vétérinaires, la mise en place des solutions techniques nécessaires permettant de régler la perturbation.

57 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

Réponse du maître d’ouvrage

Le contexte touristique est analysé à l’aide d’un recensement effectué auprès des sites des offices de tourisme, des informations contenues sur les cartes touristiques et IGN, mais également à travers les observations de terrain (signalétiques, structures touristiques…). Les informations contenues dans l’Inventaire des paysages de Poitou- Charentes et sur les sites internet des communes du territoire étudié participent également à l’analyse du contexte touristique. Ces informations sont recueillies à l’échelle du paysage éloigné. Leur enjeu est déterminé en fonction de leur reconnaissance (nationale, régionale, locale), de leur fréquentation et de leur signalétique.

Le contexte patrimonial réglementé fait l’objet d’un recensement des monuments historiques, des sites protégés, des sites patrimoniaux remarquables et du patrimoine archéologique. Ces recensements sont effectués selon les ressources officielles à savoir la base de données Mérimée, l’atlas des Patrimoines, les données des DREAL disponibles en ligne et les retours des consultations des services de l’Etat (Service Régional de l’Archéologie, UDAP…).

L’évaluation des sensibilités du patrimoine suit une méthodologie détaillée dans le chapitre Méthodologie de l’étude d’impact. Celle-ci a été développée par le bureau d’études Abies et prend en compte plusieurs critères. En effet, les paramètres de la distance, de la reconnaissance, de la situation géographique et de la perception visuelle sont mis en relation. Un calcul réalisé à l’aide de coefficients permet de déterminer et d’objectiver le niveau de sensibilité.

Réponse du maître d’ouvrage

Tout d’abord, le pétitionnaire note la présence d’éolienne sur ce territoire depuis plus de dix ans, et qu’aucune influence négative de la présence de celles-ci sur l’attractivité touristique du territoire n’a été signalée par l’Office de Tourisme. Cette dernière s’est en outre montrée intéressée par la démarche de concertation mise en place par le pétitionnaire durant le développement, et part le projet de chemin pédagogique proposé par celui-ci autour des énergies renouvelables et de la biodiversité.

Ensuite, de nombreux exemples témoignent aujourd’hui de la compatibilité entre tourisme et éolien, voire la création d’une dynamique touristique locale autour de certains parcs.

Les éoliennes attirent toujours un certain nombre de curieux sur site, souvent lors de la construction. Cet effet peut perdurer par une mise en valeur du patrimoine local au moyen, par exemple, de sentiers de randonnées axés sur la découverte de la campagne environnante et de ses éoliennes.

En France, un rapport de l’ADEME (ADEME, Filière éolienne française : bilan, prospective et stratégie, Septembre 2017) abonde en ce sens précisant ainsi « Dans les communes d’implantation, l’arrivée de parcs éoliens a eu globalement des conséquences positives, même si ces impacts positifs concernent une minorité de communes : environ 10% des communes ont vu arriver des nouveaux acteurs économiques, 20% des communes ont constaté de nouveaux emplois sur leur territoire et 15% une augmentation de la fréquence touristique ».

Les éoliennes sont aussi parfois intégrées à une nouvelle offre touristique, appelée « tourisme de découverte économique », qui propose la visite d’entreprises locales. Certaines villes ont ainsi su capitaliser sur l’intérêt croissant des populations pour l’environnement.

58 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Ainsi, en zone littorale, les offices de tourisme de Beauvoir-sur-Mer (Vendée) et de Tharon-Plage/Saint-Michel-Chef- Chef (Loire-Atlantique), mentionnent la visite hebdomadaire de parcs éoliens présents sur leurs territoires, au cours des mois de juillet et août.

On peut également citer l’exemple de la cité de Carcassonne, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis ses remparts, on peut observer les parcs éoliens installés sur la Montagne Noire en face (une cinquantaine d’éoliennes en tout). Plutôt que d’ignorer leur présence, la ville s’est appuyée dessus pour évoquer la transition énergétique au travers de panneaux d’information sur ses murs.

Sur le département du Cantal, citons l’exemple de la commune de Rézentières sur laquelle est installée des éoliennes depuis plusieurs années. Le maire se félicitait dans le journal La Montagne, en septembre 2017, de « vivre des éoliennes et du tourisme » alors que la commune observait un taux de remplissage de 99 % des chambres d’hôtes sur le mois d’août.

En définitive, les éoliennes n’apparaissent ni comme un facteur incitatif, ni comme un facteur répulsif sur la fréquentation touristique d’un territoire.

Références : • Marie-José Fortin, M. D. (2017). Impact des paysages éoliens sur l’expérience touristique : Enquête dans la péninsule gaspésienne. • ADEME. (Septembre 2017). Filière éolienne française : bilan, prospective et stratégie.

Catégorie 13 : Acceptabilité sociale, mépris démocratique

Réponse du maître d’ouvrage

La transition énergétique en France est un processus long. La prise de conscience a commencé lors du sommet de la terre à Rio en 1992, où Jacques Chirac a alors indiqué dans son discours que : « Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs ». Dans le cadre du protocole de Kyoto en 1997, la France s'est engagée à stabiliser entre 2008 et 2012 ses émissions de gaz à effet de serre au niveau de celles de 1990. Afin de respecter cet objectif, la France s'est dotée d'un Programme de Lutte contre le Changement Climatique en 2000, puis d'un Plan Climat en 2004, réactualisé en 2006 puis tous les deux ans. A l’issue de la première phase du protocole de Kyoto, la France a respecté et même dépassé ses engagements.

La prolongation du protocole de Kyoto jusqu’en 2020 s’aligne pour l’union Européenne sur les objectifs du 3x20. En effet, en décembre 2008, sous la présidence française de l'Union européenne, les dirigeants européens ont adopté "le paquet énergie climat". Avec cette série de directives et de règlements, l'Europe s'engage à réduire, d'ici 2020, ses émissions globales de gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux niveaux de 1990. La France s’engage dans ce cadre à réduire ses émissions de 17 % en 2020 par rapport par rapport à 1990, soit une réduction : • De 21% des émissions couvertes par le marché des quotas par rapport à 2005, • De 14% des émissions des secteurs non couverts par ce marché tels le bâtiment, le transport, l'agriculture et les déchets. 59 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

D'autres mesures visent à développer le captage et le stockage du carbone, ou encore à réduire les émissions de C02 des véhicules. De plus, la France s’est engagée, à travers la loi de Programme fixant les Orientations de la Politique Énergétique du 13 juillet 2005 (dite loi POPE), à diviser ses émissions directes de GES par 4 d’ici 2050. Cet objectif est connu sous le nom de « Facteur 4 ». Un nouveau paquet Energie Climat est en cours de discussion pour fixer à l’Europe de nouvelles ambitions énergie à l’horizon 2030.

A l’échelle du territoire du Pays du Ruffécois, les énergies renouvelables ont commencé à se développer dans le milieu des années 2000 avec les premiers parcs éoliens, ainsi que de grandes surfaces de photovoltaïque en toiture. Dans cette dynamique, le territoire, à travers ses élus, s’est engagé dans la démarche Territoire à Energie Positive (TEPOS) en 2018 qui vise à atteindre la neutralité carbone en 2050, cf 4.1.6 du présent document. Afin d’atteindre cet objectif des capacités supplémentaires de production d’énergies renouvelables doivent être installées, en parallèle d’un effort conséquent sur la réduction de la consommation d’énergie.

Ainsi c’est une volonté politique et démocratique locale et nationale forte qui porte le développement des énergies renouvelables sur le territoire. Ces objectifs ont été fixés par les représentants du peuple, et l’état via ses préfets est chargé de s’assurer que ceux-ci sont respectés. Les discours et petites phrases, prononcés par le président ou un ministre, n’ont pas valeurs de lois ou de directives dans notre système démocratique de séparation des pouvoirs. C’est la représentation nationale, à travers le parlement, qui vote la loi et donc les objectifs de développement des énergies renouvelables. Force est de constater en outre que depuis ces déclarations, la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a été révisée le 21 avril 2020 avec pour l’éolien une augmentation des objectifs de développement des capacités installées afin d’atteindre en 2028 entre 34,1 GW et 35,6GW, et couvrir ainsi à hauteur de 20% la consommation électrique du pays. En 2020, la capacité installée de 17 GW n’atteint qu’environ 40% des objectifs 2028. Un doublement de la puissance installée est donc nécessaire, notamment grâce à des éoliennes plus puissantes telles que celles du projet éolien du Chêne Fort.

Concernant la saturation, le lecteur est invité à se référer au 4.1.6 du présent document. Aucune saturation n’est établie sur le territoire en raison de l’arrivée du projet du Chêne Fort.

Ce projet, au-delà de son action dans la transition énergétique nationale, permet en outre au territoire d’avoir une connaissance plus fine de sa biodiversité locale, tout en mettant en place des initiatives originales (chemin pédagogique, mesures biodiversité…) dynamisant le territoire et en augmentant les capacités financières des communes. Les élus du territoire sont décisionnaires de l’utilisation de ces retombées nouvelles.

La transition énergétique est un sujet de société, il est de fait normal que des débats se créent autour des moyens mis en œuvre. Le pétitionnaire a organisé un certain nombre d’outils et d’espaces de rencontre afin de discuter sereinement de ce projet éolien dans ce secteur. Lors de ces rencontres, et lors de sa présence chaque semaine dans le secteur aucune tension n’a été constatée durant tout le développement du projet. Malheureusement, certains citoyens et associations n’ont participé à aucune rencontre proposée par le pétitionnaire, et ont refusé d’organiser des rencontres directes afin d’échanger et de chercher le compromis (cf annexe 7).

Le pétitionnaire est resté attentif aux échos, et les mesures d’accompagnement, prévues dans l’étude d’impact et précisées dans ce document, à destination des riverains du projet permettront d’assurer à tous un accompagnement à la hauteur des impacts ressenties. La forte participation des citoyens favorables lors de cette enquête publique montre bien qu’il est réducteur de considérer les favorables comme tel uniquement parce qu’ils auraient des retombées financières.

60 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Catégorie 14 : Démantèlement, recyclage

Réponse du maître d’ouvrage

Le démantèlement des parcs éoliens, bien qu’encadré de façon étroite par la loi, soulève toujours de nombreuses interrogations. Elles portent tout autant sur le montant des garanties provisionnées que sur la responsabilité du démantèlement et de la remise en état.

La durée de vie d’une éolienne est aujourd’hui estimée à 20 ou 25 ans, selon sa date de construction. Une fois cette durée passée, ou même avant, deux solutions sont envisageables : • Le démantèlement du parc suivi de la remise en état du site tel qu’il était avant l’installation ; • Le renouvellement du parc, total ou partiel, afin d’allonger sa durée de vie. Dans tous les cas, les divers composants et déchets de démantèlement ou de démolition sont éliminés, recyclés ou valorisés dans les filières autorisées.

Le Guide relatif à l'élaboration des études d’impacts des projets de parcs éoliens terrestres (Décembre 2016) précise que l’analyse de l’état initial permet d’apprécier l’objectif du futur démantèlement des installations, à savoir la remise en état des lieux. Il s'agit de rendre le site éolien apte à retrouver son usage antérieur.

Les opérations de démantèlement d'un parc éolien et de remise en état sont prévues par l’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent au sein d'une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement, modifié par arrêté du 22 juin 2020. Elles consistent en : • Démonter les éoliennes et le(s) poste(s) de livraison ; • Retirer les câbles dans un rayon de 10 mètres autour des installations ; • Excaver la totalité des fondations des éoliennes ou sur une profondeur minimale fixée selon l’usage du terrain si le bilan environnemental du décaissement total est défavorable ; • Décaisser les aires de grutage et chemins d’accès sur une profondeur de 40 centimètres, sauf si le propriétaire du terrain souhaite leur maintien en l’état ; • Remplacer par des terres de caractéristiques comparables aux terres en place à proximité ; • Valoriser ou éliminer les déchets de démolition ou de démantèlement dans les filières dûment autorisées à cet effet.

La réglementation précise que l’exploitant ou la société propriétaire du parc éolien, à la fin de l’exploitation, est responsable de l’ensemble de ces opérations. Pour cela, dès le début de la production, il ou elle doit constituer les garanties financières nécessaires. Le coût unitaire forfaitaire correspondant au démantèlement d’une éolienne, à la remise en état des terrains et à l’élimination ou à la valorisation des déchets générés est fixé à : • 50 000 euros lorsque la puissance unitaire installée de l'éolienne est inférieure ou égale à 2MW ; • Et 10 000 euros par MW supplémentaire lorsque la puissance unitaire installée de l'éolienne est supérieure à 2MW. (Articles L515-46 et R515-106 du Code de l’Environnement et arrêté du 26 juin 2011 modifié par arrêté du 22 juin 2020). Pour le projet éolien du Chêne Fort, les garanties financières seront donc de

Actuellement il est difficile de se procurer des analyses détaillées sur les coûts moyens de démantèlement des fondations car il existe trop peu de cas en France pour affirmer fermement que les provisions couvrent les coûts réels. Sur les premiers démantèlements opérés, il s’avère que les provisions ont été suffisantes avec la revente de matériaux, mais les machines étaient aussi plus petites.

61 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Les arrêtés ministériels de prescriptions générales concernant l'éolien ont fait l'objet d'échanges et d'une révision complète depuis le début de l'année 2020. Ces arrêtés ont été publiés au Journal Officiel du 30.06.2020, pour une entrée en vigueur au 1er juillet 2020 pour la grande majorité des articles des arrêtés. La formule de calcul des garanties financières a ainsi évolué en considération de la taille plus importante des éoliennes récentes.

Cette évolution tient compte des recommandations du rapport du CGEDD et du CGE sur l'économie circulaire dans la filière éolienne terrestre en France : « Sur ce dernier point, les calculs économiques effectués par la mission montrent que, pour minimiser divers aléas (coût du chantier de démantèlement, variabilité du prix des métaux), il est opportun d’augmenter la valeur du cautionnement au-delà des 50 000 euros (actualisés), selon une formule tenant compte de la masse de l’aérogénérateur ».

En ce qui concerne le recyclage, la loi précise depuis l’Arrêté du 22 juin 2020 - art. 20 que les déchets de démolition et de démantèlement sont réutilisés, recyclés, valorisés, ou à défaut éliminés dans les filières dûment autorisées à cet effet. • Au 1er juillet 2022, au minimum 90 % de la masse totale des aérogénérateurs démantelés, fondations incluses • Au 1er juillet 2022, au minimum, 35 % de la masse des rotors doivent être réutilisés ou recyclées.

Ces objectifs sont augmentés d’ores et déjà pour les années qui suivent. Ainsi, l’éolien se veut être une industrie vertueuse dont l’intégralité de son cycle de vie, et surtout sa fin de vie est encadrée strictement par la loi.

Catégorie 15 : Energie propre, renouvelable, alternative au nucléaire, réduction énergies fossiles

Réponse du maître d’ouvrage

Tout au long du développement du projet, et comme vu précédemment dans ce document, le pétitionnaire s’est attaché à une transparence active de l’ensemble des étapes de développement du projet. Des rencontres régulières et continues ont été réalisées avec les élus des communes concernées, ainsi qu’auprès des acteurs du territoire. Le pétitionnaire est allé rencontrer l’office de tourisme du Pays du Ruffécois afin de l’inclure dans sa démarche. Pour la population du territoire, l’ensemble des actions rappelées précédemment ont permis de garantir à chacun une information complète et régulière. Une démarche en porte à porte auprès des habitants les plus proches du site a même été entreprise.

Ce projet est ainsi un témoin de l’accompagnement transparent de la mutation de ce territoire vers un nouveau mix énergétique décarbonné. Le développement des énergies renouvelables a été laissé par la représentation nationale à l’initiative des porteurs de projets, les préfectures étant dès lors garantes du respect des réglementations et des spécificités des territoires. Les objectifs fixés induisent un développement massif des capacités sur les territoires, néanmoins les contraintes s’appliquant aux différentes énergies varient en fonction des sites.

De ce fait, comme vu dans le 4.1.6 du présent document, des disparités vont nécessairement apparaître entre les territoires. Chaque territoire doit néanmoins doit prendre part dans la transition énergétique en fonction de ses ressources et de ces techniques. L’éolien n’est que la partie la plus visible de la transition. Les autres énergies renouvelables se développent néanmoins également sur le territoire proche du projet, à l’image de la méthanisation à 62 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 La Chapelle, des centrales hydrauliques à La Chapelle et Villognon, des grandes toitures solaires à Coulonges, Villognon et au Breuil de Vouharte, et enfin dernièrement autorisées les centrales au sol de photovoltaïque sur les délaissés de la LGV à Villognon (10ha et 24ha). D’autres projets de ce type sont d’ores et déjà en cours dans le secteur, sur Cellettes et sur Saint-Amant-de-Boixe.

Tous ces projets sont la preuve d’un dynamisme important et multidirectionnel du territoire du projet éolien du Chêne Fort. Ce dernier n’est qu’une pierre supplémentaire à l’édifice du monde de demain que les citoyens de ce territoire laisseront aux générations suivantes. Un territoire responsable qui tel le colibri face à l’incendie, fait sa part.

4.2 Remarques diverses et propositions

Réponse du maître d’ouvrage

Tout d’abord, concernant les mesures acoustiques postérieurement à l’installation du parc éolien celles-ci sont d’ores et déjà prévues dans le cadre de l’arrêté de l’autorisation environnementale qui fixe des prescriptions d’exploitation ainsi que les moyens d’analyses et de mesures nécessaires au contrôle du parc éolien et à la surveillance de ses effets sur l’environnement (Code de l’Environnement R581-43).

En pratique, l’exploitant d’un parc éolien doit réaliser une campagne d’analyses des niveaux sonores et des émergences après la mise en service des installations, conformément aux dispositions de l’arrêté ministériel du 26 août 2011, modifié par arrêté du 22 juin 2020, et dans les conditions décrites par la norme NF S31-010, complétée par le projet de norme NF S31-114. L’inspecteur des installations classées exerce des missions de police environnementale et peut, à ce titre, réaliser des visites d’inspection du parc éolien.

Dans le cadre du développement d’un projet éolien, la responsabilité du pétitionnaire a été de dimensionner le projet qui, au regard des enjeux environnementaux, paysagers, et techniques, présente le meilleur compromis et la meilleure optimisation. Ainsi, la position des éoliennes, et leurs gabarits ont été déterminés à l’aune de l’ensemble des critères. La démarche présentée dans le 4.2 p 140-146 détaille l’ensemble du processus de réflexion suivi pour aboutir à ce projet.

Ainsi, une implantation sur une courbe est préférable à deux lignes, et suite aux discussions avec les élus, un angle d’exclusion de 21° a été déterminé, supprimant de fait une éolienne. Cette exclusion est en outre bénéfique pour la biodiversité en s’éloignant du corridor diffus de la combe de Gorgevau, et permet également de s’éloigner du bourg de Coulonges de plus de 800m. Une optimisation supplémentaire a été mise en œuvre ensuite afin de s’éloigner au maximum des boisements, des habitations, de la Charente tout en cherchant à optimiser la production des éoliennes.

Ce résumé succinct ne permet cependant pas de retranscrire en détail l’ensemble des problématiques, des discussions et des décisions ayant conduit aux implantations définitives. Néanmoins, le projet éolien du Chêne Fort est le fruit de deux ans d’études, de concertation et de réflexion. C’est l’optimum du potentiel éolien sur ce site.

Comme vu précédemment dans ce document, les éoliennes de 120 et 150m de haut n’ont plus de raison d’être dans le contexte de l’urgence de la transition énergétique. Le gain de production est loin d’être marginal. En outre, la mise en service du projet éolien du Chêne Fort ne sera probablement pas effective avant plusieurs années en raison des délais inhérent aux travaux de raccordement externe. De ce fait, la mise en service du parc interviendra in fine quelques années seulement avant la fin de vie du parc de Xambes-Vervant et donc son renouvellement. Ce parc a en effet passé les 10 ans, son renouvellement pourrait intervenir d’ici 2030, or les projections de RTE permettent de tabler sur une

63 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 mise en service du parc éolien du Chêne Fort vers 2025. Le parc de Xambes-Vervant, dans une nécessité continue d’optimisation sera probablement renouvelé par des éoliennes de gabarit similaire au parc du Chêne Fort.

De plus, concernant les deux éoliennes E1 et E2, du fait du caractère légèrement plus bocagé de leur secteur, le gabarit de 200m en bout de pale permet surtout d’assurer un bas de pale à 40m, ce qui est d’avantage protecteur pour la biodiversité volante. Réduire ces éoliennes de 20m, au-delà de réduire la production du parc de prêt de 10% annuellement, remettrait en cause cette démarche de protection. En outre, cette réduction de hauteur ne serait que très faiblement perceptible dans le paysage et n’apporterait donc pas un bénéfice supérieur compensant la perte de protection de la biodiversité.

Quant à l’hypothèse de conserver uniquement les trois éoliennes situées le long de la LGV, cela serait potentiellement uniquement avantageux pour le bourg central de Vouharte et le bourg du Fouilloux, mais ne présenterait pas de modification substantielle vis-à-vis de Xambes ou de Coulonges. On peut penser ici à une forme d’expression de la démarche NIMBY, à savoir « je ne suis pas contre, tant que je ne le vois pas ». Cette démarche ne va pas dans le sens de l’intérêt général et la responsabilité collective de partager l’effort de la transition énergétique.

Enfin, , l’ensemble des retombées pour le territoire s’en verrait impacté, à la fois financièrement mais également matériellement. De fait, un projet concentré le long de la LGV ne concernerait plus que Coulonges et Vouharte. La Chapelle n’aurait ainsi plus aucunes retombées financières, et Vouharte perdrait la moitié de la fiscalité et les loyers des deux postes de livraisons. En effet, dans cette configuration, la solution de moindre impact serait de privilégier l’installation du seul poste de livraison nécessaire dans le même secteur que les éoliennes, ainsi potentiellement le long de la LGV.

Ainsi, la limitation du nombre d’éoliennes ou de leurs gabarits ne paraissent pas être des solutions optimales permettant d’améliorer significativement le projet. Le projet tel qu’il est proposé aujourd’hui permet de protéger les enjeux de biodiversité locale (hauteur bas de pale, mesures environnementales d’accompagnement…), les enjeux paysager (éloignement de la Charente et des monuments historiques, implantation suivant les lignes directrices du paysage…), de mettre en valeur la richesse du territoire (chemin pédagogique multi énergies et biodiversité…) tout en permettant à celui-ci de préparer l’avenir (retombées financières, espace pédagogique Grange des sablons…) dans une cohabitation concertée et protectrice (éloignement aux habitations, engagements paysagers et acoustiques vis-à-vis des riverains…).

Réponse du maître d’ouvrage

Lors de l’analyse paysagère réalisée dans le cadre du projet éolien du Chêne Fort, il est rapidement apparu qu’en raison de la topographie du terrain certains lieudits seront d’avantages exposés à des incidences paysagères fortes. La mesure d’accompagnement PP A2 : Plantation de haies à portée paysagère p184-186 Volume 6 Expertises vient répondre à cette situation. Il est précisé que : « le porteur de projet s’engage donc à proposer pour ces lieux de vie des plantations de haies localisées en direction du projet éolien. Des visites sur sites seront organisées afin de valider l’existence de telles incidences ; si elles sont confirmées, les secteurs de plantations seront déterminés et un choix des essences adaptées sera réalisé. »

Ces haies arbustives à renforcer ou planter seront accompagnées de plantation d’arbres matures tel qu’indiqué sur la carte p 186 Volume 6 Expertises. Les Fouilloux et Coulonges seront les deux principaux bourgs concernés par cette mesure. Xambes, Vervant et Genac-Bignac bénéficieront également de cette démarche.

L’objectif pour le pétitionnaire à travers cette démarche est de pouvoir offrir une réponse personnalisée au niveau de chaque habitation concernée sur ces franges, mais également dans l’intérêt général de l’ensemble des bourgs. Les secteurs identifiés dans l’étude d’impact restent à ce stade une « proposition de plantation ». Ainsi, c’est une démarche

64 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 incluant les élus et les riverains que souhaite entreprendre le pétitionnaire. Cette démarche sera épaulée par un paysagiste conseil afin de sélectionner les essences et déterminer l’emplacement idéal afin d’atténuer au mieux la perception d’une éolienne depuis un point de vue spécifique.

Comme vu précédemment dans le 4.1.4 du présent document un arbre, bien positionné, peut apporter un masque non négligeable et efficace d’une éolienne. Le parc éolien restera perceptible, mais la démarche paysagère, travaillée avec tous les acteurs concernés permettra d’accompagner son intégration. Des plantations supplémentaires, ou différentes des propositions indiquées sur la carte pourront évidement être étudiées, sous réserve de leurs compatibilités avec les objectifs de conservation de la biodiversité. Des haies le long des chemins sont possibles tant que celles-ci ne créent pas de nouveaux corridors écologiques conduisant vers les éoliennes.

Dès la planification des travaux, le pétitionnaire débutera, avec l’aide d’un paysagiste, les réflexions avec les élus et la population riveraine concernée afin de mettre en place cet accompagnement dans l’année suivant la mise en service du parc éolien.

Réponse du maître d’ouvrage

La transition énergétique est une réponse au dérèglement climatique et à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle s’appuie sur trois axes : • La sobriété énergétique pour réduire nos consommations énergétiques. • L’efficacité énergétique pour optimiser nos solutions énergétiques et éviter le gaspillage. • La diversification du mix énergétique pour consommer de l’énergie produite localement à partir d’énergies renouvelables.

La transition énergétique ne sera complète que si l’on travaille sur l’ensemble de ces axes. C’est l’engagement porté par l’Etat français au travers de la Loi Relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte adoptée en 2015. Elle a pour objectifs de porter à 50% la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité française en 2025, réduire de 40% les émissions nationales de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030, diviser par deux la consommation d’énergie finale dans le pays d’ici à 2050 (par rapport au niveau de 2012), etc. (voir https://www.ecologie.gouv.fr/loi- transition-energetique-croissance-verte ).

Ces objectifs sont décrits en partie au travers du projet de Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), avec entres autres : • Baisse de 20 % de la consommation primaire d’énergies fossiles en 2023 et de 35 % en 2028 par rapport à 2012 ; • Baisse de 14 % des émissions de gaz à effet de serre en 2023 et de 30 % en 2028 par rapport à 2016 ; • 4 à 6 réacteurs nucléaires fermés d’ici 2028 dont ceux de Fessenheim, 14 réacteurs fermés d’ici 2035, date d’atteinte d’une part de 50 % d’électricité nucléaire dans le mix électrique ; • Augmentation de 25 % en 2023 et entre 40 et 60 % en 2028 de la consommation de chaleur renouvelable de 2017 (154 TWh) ; • Production de biogaz à hauteur de 24 à 32 TWh en 2028 (4 à 6 fois la production de 2017) • Augmentation des capacités de production d’électricité renouvelable à 73,5 GW en 2023 et de 101 à 113 GW en 2028 (doublement par rapport à 2017) :

65 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 2023 2028

Hydroélectricité 25,7 26,4 -26,7

Eolien terrestre 24,1 33,2 -34,7

Eolien en mer 2,4 5,2 -6,2

Biomasse solide 0,8 0,8

Biogaz -Méthanisation 0,27 0,34 -0,41

Géothermie 0,024 0,024

Total 73,5 101 à 113

Figure 36 Objectifs PPE en matière de production d’électricité renouvelable par filière (en GW) (source : écologie.gouv.fr)

Aujourd’hui, la puissance éolienne installée est de 17GW.

Les contributeurs ont donc bien compris l’importance de la transition énergétique, et l’on voit que le projet éolien du Chêne Fort s’y inscrit pleinement en répondant à l’objectif d’augmentation de la capacité éolienne fixé par l’Etat français pour développer son mix énergétique.

Ces objectifs nationaux sont répartis et déclinés au niveau régional par l’intermédiaire des Schémas régionaux d’aménagement, de développement durable, et d’égalité des territoires (SRADDET). La région Nouvelle-Aquitaine a ainsi indiqué dans son SRADDET un objectif de 4,5 GW d’éolien terrestre en 2030 contre 1 GW en avril 2020 (source RTE).

Là encore, le parc éolien du Chêne Fort participe à l’atteinte des objectifs que s’est fixés la région Nouvelle-Aquitaine.

L’ensemble du territoire de la Nouvelle-Aquitaine n’est pas éligible à l’installation d’éoliennes. En effet, l’implantation d’éoliennes est régie par un ensemble de réglementations contraignantes : protection des espaces de circulations aériennes, distance d’éloignement aux habitations et aux réseaux de transports (routes, lignes électriques, gaz, …), protection de plusieurs zones environnementales, etc.

Ainsi, à l’échelle du département de la Charente, les zones favorables à l’éolien ne représentent que 11% de l’ensemble du département (4.1.1.3 p138 volume 3 EIE). Chaque territoire doit donc développer ses atouts énergétiques pour couvrir ses besoins mais aussi par solidarité envers les autres territoires.

A ce sujet, dans son Bilan électrique 2019, RTE, gestionnaire du réseau de transport électrique français, parle de « solidarité interrégionale » : « La production d’électricité ramenée à la maille régionale permet non seulement de couvrir les besoins de la région productrice mais contribue également à la couverture de la demande émanant de régions limitrophes et au-delà. Le réseau de transport d’électricité assure la solidarité interrégionale à deux niveaux. • D’abord d’un point de vue géographique : par exemple les régions Centre-Val de Loire ou Grand-Est qui produisent beaucoup plus qu’elles ne consomment contribuent fortement à cette solidarité. De cette façon les régions dépendant fortement de l’électricité produite dans les régions limitrophes telles que l’Île-de- France, la Bourgogne Franche-Comté ou la Bretagne ont l’assurance de pouvoir couvrir leurs besoins de consommation. • Ensuite d’un point de vue temporel : chaque région est amenée à recourir à des productions en dehors de son territoire pour couvrir ponctuellement ses besoins. »

Ainsi, la répartition territoriale des éoliennes est liée aux possibilités que les territoires ont d’accueillir ce type de production, et à la nécessité d’atteindre les objectifs fixés par l’Etat français et repris par les régions. La transition énergétique ne se fera que si la société agit de manière solidaire en promouvant les atouts de chaque territoire dans une dynamique nationale.

66 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 Les communes de Vouharte, La Chapelle et Coulonges ont tous les atouts techniques et réglementaires pour accueillir des éoliennes. Elles s’appuient donc sur leurs atouts pour produire de l’électricité locale via les éoliennes du parc du Chêne Fort, dans une démarche de transition écologique solidaire et de développement de leur territoire.

67 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 5 Conclusion

L’enquête publique a parfaitement joué son rôle en permettant aux habitants du territoire de s’exprimer sur le projet. Le mémoire en réponse aux observations de l’enquête publique permet ainsi, en complément des temps d’échanges et d’une présentation publique antérieure, de compléter leur niveau d’information.

Il ressort de cette enquête un soutien partagé de la population à l’image d’un territoire dans lequel de nombreuses équipes municipales sont nouvelles. Cependant, les communes du périmètre de 6km ainsi que les citoyens s’étant déplacés en mairie sont majoritairement favorables au projet. Cela reflète une volonté locale de participer à la transition énergétique engagée par l’Etat français.

Fruit d’un développement en concertation et en transparence depuis 2017 avec les élus et la population des communes, le projet du Chêne Fort s’inscrit dans le constat partagé par les favorables et les défavorables de la nécessité de trouver des alternatives et des énergies propres. Les mesures prévues à destination des riverains, de la mise en valeur du territoire, et de la biodiversité témoignent résolument de l’intégration du projet du Chêne Fort dans son territoire.

La transition énergétique est un choix politique stratégique pour le devenir de la nation, en ce sens elle dépasse les intérêts individuels. Le territoire du Pays Ruffécois et les communes du projet sont des acteurs indispensables de cette transition.

Le réchauffement climatique est aujourd’hui avéré et les objectifs, aux échelles nationale et internationale, pour le limiter sont ambitieux, mais réalisables. Le projet du Chêne Fort s’inscrit dans cette dynamique et contribuera à l’atteinte de ces objectifs.

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69 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

6 Annexes

I. ANNEXE 1 : ARTICLE FRANCE3 NORMANDIE CHEVAUX NORMANDIE ...... 71 II. ANNEXE 2 : COURRIER A DESTINATION DE L’APEC - SEPTEMBRE 2020 ...... 73 III. ANNEXE 3 : COMPTE RENDU PERMANENCE PUBLIQUE ...... 74 IV. ANNEXE 4 : BULLETIN D’INFORMATION DE FEVRIER 2019 ...... 76 V. ANNEXE 5 : BULLETIN D’INFORMATION DE SEPTEMBRE 2020 ...... 78 VI. ANNEXE 6 : PERMANENCES DU RESPONSABLE DE PROJET DU 1 ER TRIMESTRE 2020 ...... 80 VII. ANNEXE 7 : COURRIER DE L’APEC REFUSANT DES RENCONTRES DIRECTES ...... 81

70 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 I. Annexe 1 : Article France3 Normandie Chevaux Normandie

71 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020

72 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 II. Annexe 2 : Courrier à destination de l’APEC - Septembre 2020

73 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 III. Annexe 3 : Compte rendu permanence publique

74 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 75 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 IV. Annexe 4 : Bulletin d’information de Février 2019

76 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 77 Mémoire en réponse au procès-verbal des observation s - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 V. Annexe 5 : Bulletin d’information de Septembre 2020

78 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 79 Mémoire en réponse au procès-verbal des observation s - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 VI. Annexe 6 : Permanences du Responsable de Projet du 1 er Trimestre 2020

80 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020 VII. Annexe 7 : Courrier de l’APEC refusant des rencontres directes

81 Mémoire en réponse au procès-verbal des observations - SNC CPENR Le Chêne Fort – Décembre 2020