C'est décidé, j'édite un livre sur AMBARÈS et LA GRAVE, le Chemin de la Vie aussi. Un beau livre, un vrai livre, rempli d'histoires, d'émotions, de photographies, de plans, de dessins. Ce livre va vous intéresser ! Il parle des lieux dans lesquels vous vivez, de cette campagne que vous habitez, de ce marais que vous apercevez, de ces châteaux que vous admirez. Alors, pour vous, vont revivre les Romains, les barons de Mont- ferrand, Tizo de Barès, les Croisades. Vous découvrirez la presqu'île, la formation des deux paroisses : l'immense Saint- Pierre de Quinsac en Barès et Sainte-Marie de la Grave, la Com- manderie du Temple, la Guerre de Cent Ans, les guerres de Reli- gion. Les grandes propriétés livreront leurs secrets : Parabelle, Saint-Denis, Guâ, Grain, Tillac, Formont, Bel Air et surtout Pey- chaud. Nous évoquerons alors l'Amiral Dompierre d'Hornoy, star historique de notre commune. Nous suivrons les développements et les bouleversements générés par l'apparition du chemin de fer. Nous assisterons à la séparation de l'église et de l'état et décou- vrirons que des gens raisonnables peuvent éviter de stériles affron- tements. Vous pourrez alors comprendre que parfois, la situation géographique sauve de la misère et procure une bienfaisante aisance... Heureux phylloxéra ! Pour résumer ce livre, la vie de votre ville épouse les soubresauts de l'Histoire, encaisse l'accélération des mouvements économi- ques mais son site lui permet d'échapper à la langueur girondine. Entre deux fleuves, à quelques encablures de l'océan, au confluent de l'oc et de l'oïl, entre tradition et modernisme, toujours entre deux, Ambarès génère son identité. Voici l'histoire de votre ville. J. LAFORGUE

EDITIONS DE LA PRESÛU' 1 L E

'erman Melville écrit : « Le Ma mère, elle, est née à , monde est tout entier là appellation Cérons. Alors, il faut où tu es, il n'y a rien partir : d'abord dans le d'autre. » Les hasards de Libournais où vient le mascaret, la vie me ramènent à puis en Barès : j'y naîtrai donc. Ambarès. J'en suis parti Dans les années soixante, les souvent sans jamais m'en écarter mots anglais y sont synonymes beaucoup et pour cause, pour de liberté, ils se cognent au aller de à Paris, il faut bordeluche, « american kitchen » passer par Ambarès : autos, à souillarde, « baby sitter » à Drapeau, TGV, Airbus sillonnent « bonne à tout faire », un monde notre espace et y débutent leur bascule, la presqu'île course vers l'Ile-de-. s'industrialise... Mais restons Une précédente rencontre subjectif, Pierre Bardou se charge ambarésienne me décida à éditer de l'essentiel, heureux hasard un texte inédit de voyage, celui que cette rencontre dans le de Johanna et d'Arthur chemin de la Hontasse, « Pierre, Schopenhauer. Alain Ruiz, il faut écrire le livre, je l'édite. » germaniste de haut niveau, En une seule personne doublé d'une délicieuse faconde cohabitent l'historien, méditerranéenne, nous apprend, l'Ambarésien passionné et le DE JEAN LAFORGUE dans sa traduction, qu'au guet de photographe de grand talent. Cubzac, nos voyageurs allemands Depuis l'âge de 16 ans, P. sont assaillis « par une forte Bardou photographie des gens, la odeur d'ail » et que cette nature, la vie sociale, les édifices, traversée sur le bac est fort il est l'arpenteur scrupuleux et périlleuse. Inconsciemment, sans inspiré, soucieux, bien avant doute, Johanna Schopenhauer l'heure, du témoignage. Mais ce opérait déjà une frontière entre livre ne joue pas le rétro show, l'oc et l'oïl au moyen de l'ail, tout simplement parce que inventant, en quelque sorte, l'avenir est là, juxtaposé au « the garlic belt » qui souligne passé. Sur la voie romaine, au l'ample taille de la Gascogne. chemin de la vie, à vingt siècles Des ponts furent lancés entre les d'intervalles, une entreprise de deux rivières. Eiffel, génie des production télématique remplace lieux, inventa pour ce faire un les messagers des légions. A la meccano pour adultes. Modernité Grave, à proximité de la dans le paysage rural bientôt Chapelle des Hospitaliers de rejointe par d'immenses Saint-Jean de Jérusalem, les torchères crachant résidus de laboratoires d'industrie distillat et pouvoir d'achat, pharmaceutique produisent soins flanquées de bateaux-réservoirs et guérisons... La vigne renaît. engloutissant le brut raffiné. Bientôt, l'arc atlantique verra ses Le Sauternais est loin, son projets se concrétiser. Nous ne rythme vinicole immuable plaque serons plus obligés de tourner la les ambitions contre ses ceps tête. Le nouveau monde est tourmentés. toujours en face, l'océan est là, il Mon père vient d'à côté, des est encore temps d'embarquer. Landes où les pins sont droits et * Souvenirs d'un voyage à Bordeaux les esprits tordus, c'est Mauriac, en 1804. François, qui le démontre. A. et J. Schopenhauer. Trad. A. Ruiz. mbarès donne accès à des forcenés... Le curé a confié une terre bocageuse usée sous le secret à quelques intimes, par la double accolade que ces hommes recherchent d'un fleuve et d'une surtout des fantômes de belles rivière jusqu'à ce que la andalouses qui redeviennent j/ terre vacille, s'imprécise, charnelles pour quelques heures, dans une lumière où les nuages réincarnées par la connivence s'emmêlent de ciel et d'océan... inspirée de la musique des luths Terres, presqu'île, puis mirages. et des éclats de lune. Ainsi, certains soirs de novembre Si vous êtes un voyageur du où la brume tire l'esprit vers commun de votre temps, pressé l'ailleurs, au relais du Marais, par vos affaires, les yeux rivés certains voyageurs en route sur sur l'asphalte, même si vous le camino de Compostelle, n'avez pu lire ce panneau de affirment avoir aperçu des chemins anciens, si vous allez barques cabotant au long de la vers Saint-Louis de Montferrand, rive où l'on entend des rires et vous remarquerez peut-être sur des guitares. D'autres vont les côtés de votre regard, des jusqu'à préciser qu'ils ont fragments d'images mauresques. entrevu, sur les rives boueuses Des bivouacs gitans sont épars d'un estey, des femmes nues, dans des étendues de roseaux : ayant suspendu ombrelles et enchevêtrés, jungliers, crinolines aux branches basses anarchiques et féroces, ils des arbres. Masquées, elles se cernent quelques rares lopins de livrent sous la lune à d'étranges vignes - résistance héroïque ! - , danses. Sur leurs corps une argile qui furent triomphants (et alignés mouillée et vivante les Zen) lorsqu'ils occupaient la transforme en créatures de glaise, presqu'île en long et en large. peut-être façonnées par la main Phylloxera, noir fléau, on se du diable... souvient. D'autres voyageurs, d'allure plus Très vite (vous n'êtes plus à pied sauvage et parfois hirsutes (on ou à cheval, vous êtes tractés par dit qu'ils descendent des Eyzies d'autres artifices), vous en suivant la rivière Dordogne), parviendrez ainsi jusqu'à la rive se regroupent volontiers à la altière de la où le sortie de la bourgade autour tintement des calèches, de Alty à d'un panneau métallique où l'on Piétru, faisait contrechant en des peut lire en lettres forgées : temps déjà anciens au Chemin de Port-Lopès 14 km. Ils coassement des crapauds. sont très agités et montrent Demeures aujourd'hui ruinées l'horizon avec des gestes dans la noria pathétique et désordonnés. Les bourgeois, quelque peu emphatique des prudemment restés au guet chênes, des ormes, des frênes, derrière leurs fenêtres, des saules, des peupliers. Peut- prétendent que ces groupes être irez-vous jusqu'à remarquer, composés presque exclusivement face à Piétru abrasé, quelques d'hommes, recherchent des épaves de galions hispaniques remplies d'or et d'épices - la nuit, parfois, on les surprend à creuser la boue des rives comme pieux remplis d'eau et affirment avoir vu parfois, au enchevêtrés de bois flottés qui détour de la route, un Temple dessinent encore des lignes avec d'immenses colonnes brisées, vestiges de dressées vers le ciel où l'appontement du Marquis de s'enchevêtre des tuyaux et des Colomilla. liserons géants et qui crachent En cruel contraste avec ces des jets de vapeur. Dans ces effondrements qui n'ont même moments-là une forte odeur pas la langueur romantique d'une d'essence se mêle alors à une longue patine, quelques âcre macération de végétaux villégiatures contiennent loin de enchevêtrés et lubriques. leur périmètre l'assaut vrillant de La plupart affirment qu'il ne vignes ou de glycines devenues s'agirait-là que fantaisie de vent lianes folles. Avec une apparente et de brume. bonne santé. Ainsi, château Après Troubadis en passant par Madran qui accueille parfois dans Grillon, vous parviendrez peut- sa cour quelques tournois de être à Port-Lopés, ainsi écrit sur troubadours, a été récemment le panneau si vous êtes attentif. gratté jusqu'à retrouver l'os Avant vous traverserez des Presqu'île blanc de ses pierres natives. Il champs de maïs bordés par de enclôt à nouveau, dans le secret grands chardons taquinés par de ses portes, un petit théâtre à d'interminables spirales de des songes voûtes ogivales où Sarah liserons. Bernhardt, en bivouac girondin, Ce port est un petit estey au PAR JEAN BROUSTRA fit offrande à ses hôtes de sa milieu de roseaux chahuteurs voix inspirée. face à Bourg-sur-. On a nommé « villégiatures Une accorte femme, à l'accent palladiennes », ces demeures qui germanique, flanquée de deux furent vouées dès leur chiens, y pêche régulièrement, et conception à la démesure avec bonheur dit-elle, des carpes prévisible de l'absence et des et des anguilles. songes... Sur des barques qui s'approchent Derrière Piétru, quatre immenses de la rive, on entend de la cheminées, maintenant éteintes, musique et on peut discerner des parlent d'une autre menace. belles dames avec ombrelles et Entre chien et loup, les marquis crinolines. évanescents viennent sur les Sur le bord de cette terre en pontons contempler la fin forme de lance meulée par les nostalgique du règne des flots (peut-être est-ce ainsi entre ingénieurs et de tous ceux qui Styx et Achéron), peut-être d'une main thésaurisaient comprendrez-vous dans les l'énergie, et de l'autre froissures de vent, d'eau et de poursuivaient dans le marais, feuilles, qu'ici, sous d'immenses cailles, canards et créatures nuages parfois immobiles, tout se étranges mêlées de vent et de délabre, résiste et admet CE nuages. Ambès presque désertée, silence. autre phylloxera. Au relais du Marais, en un soir de novembre où la brume tire l'esprit vers l'ailleurs, d'aucuns La rédaction et l'illustration de cet ouvrage ont pu être menés Pierre Charron, Christine Chatenay, Gilbert Courthiade, Serge à bien grâce à l'aide efficace et amicale d'un grand nombre Dufrêche, Guy Duroy de Suduiraut, Maurice Dutruch, Char- de personnes que nous remercions très vivement. En parti- les Fabre, Jean-Louis Goube, Claude Guédon, André Jeannet, culier : Madame Chantal Orgogozzo, Conservateur en chef du Simone et Michèle-Hélène Lafaye, Pascal Larivière, Guy Latry, Musée d'Aquitaine, Madame Hélène Avisseau et Jean-Pierre James Lavigne, Yves Lepoutre, François Marcel, Jean- Berjac, respectivement Conservateur aux Archives départe- Christophe Masnada, Pierre Massé, Paul Mathieu, Jean-Marie mentales et Documentaliste, Monsieur Jean-Paul Avisseau, Moins, Jean-Jacques Monimeau, Michel Monteil, Albert Mon- Conservateur des Archives municipales de la ville de Bor- toussé, Paulette Pécondon, Comte Jacques de Pontac, Gilbert deaux, Monsieur Pierre Vivez, Secrétaire de la Société archéo- Poujol, Jean-François le Proux de la Rivière, Gilbert Rance, logique de Bordeaux et de la Gironde, Monsieur l'Abbé Ves- Arlette Regagnon, Pierre Rolando, Jean-Jacques Rontein, Phi- sier, archiviste diocésain, Monsieur l'Abbé André Bonnet, curé lippe Roudié, Jean-Claude Rouin, Jean Saclier, Jean Sallé, Gué- de la paroisse, et enfin Monsieur Henri Houdebert, Maire rino et Bruno Santini, Jean-Claude Saunier, Emile Serveau, d'Ambarès et Lagrave ainsi que Monsieur Alain Lagrange, Claudine Sirech, Germaine Soueff, Bernard Tessandier, H. Secrétaire général. Thomas-Vergez, Madeleine Videau-Lalève.

Notre gratitude ira également à Mesdames et Messieurs : Pour terminer, nous dirons notre amicale reconnaissance Pierre Andraud, Michèle Barbe, Jacques Barraud, Michel Beau- envers Jean-Marie et Marie-Claire Moins qui nous ont patiem- vais, Philippe Beauvais, Jean-Patrick Bille, Marc Bonnard, Phi- ment accompagnés tout au long de nos recherches. lippe Boumaza, Marcelle Cabane, Jean Caillau, Pierre Cailley,

Maquette : Sophie Zagradsky et Corinne Pauvert Photocomposition : JCM Graphic Photogravure : Colourscan France

ISBN 2-879-3801-11 @ Editions de la Presqu'île Villa Baron Lormont

Achevé d'imprimer en novembre 1993 sur les presses de Milanostampa S.P.A. Farigliano - Italia. Le 20 Août 1768, alors qu'il se trouvait à Paris afin d'y repré- senter les affaires du diocèse, Louis Jacques d'Audibert de

Lussan, archevêque de Bordeaux, Primat d'Aquitaine et Con- seiller du Roi en tous ses conseils, décréta "la division à per- pétuité de la paroisse de Saint-Pierre de Quinsac d'Embarès".

Cette opération devait aboutir à la création de quatre nou- velles paroisses : Saint-Jacques du Bec, Notre-Dame d'Am- bès, Saint-Louis de Montferrand, ainsi que la paroisse matrice

Saint-Pierre de Quinsac d'Ambarès sur laquelle fut, en 1771, prélevée celle de Saint-Vincent de Paul de l'Esperon. Incluse dans ses limites définitives dès lors qu'au début du XIX° siè- cle elle aura reçu l'apport du territoire de Notre-Dame de

Lagrave, la future commune d'Ambarès-et-Lagrave était née.

Sur un vaste territoire, estimé à plus de 7500 hectares, la dis- persion d'une population majoritairement éloignée de l'église paroissiale fut la principale raison invoquée pour le démem- brement de cette communauté paroissiale. La cause profonde en était qu'au fil des siècles l'augmentation de cette popula- tion avait tout naturellement profité de la mise en valeur d'un milieu très particulier dont elle s'était progressivement appro- prié l'espace.

LE SITE DE LA PRESQU'ÎLE.

ans les débuts, avant l'histoire, ce pays entre Garonne et Dordogne ne semble pas avoir connu d'habitat humain, ou du moins si tel fut le cas, les traces en sont enfouies sous des mètres et des mètres de tourbe, de sable ou de gravier. En effet, sur cette pointe extrême de l'Entre-deux-Mers, façonnées par les eaux, terres basses et terras- Dela Gaule ses, n'ont point révélé à ce jour la trace d'un quelconque séjour pro- aux Girondins, longé. Il faut pour cela remonter les deux rivières ou parcourir au Sud les coteaux notamment à Bassens 18 siècles où fut découvert un campement paléolitique de plein air, au lieudit de vie entre "La Roque". Concernant Ambarès, les seules trouvailles d'objets pré- historiques qui nous soient con- les deux mers nues ont été fortuites et localisées sur la basse terrasse. Il s'agit de silex taillés découverts à Durandeau par Monsieur Meller à la fin du siècle dernier ainsi que d'une hache polie en jadeïte trouvée en 1913 par le Docteur Coyola, tous documents maintenant disparus. S'agissait-il, pour les premiers nommés du pro- duit d'une industrie lithique acheu- léenne (- 125.000 ans) tels que l'on en trouve sur les terrasses alluvia- les de la basse vallée de Dordogne ? Page de gauche : Sachant que les gravières d'Izon et celle de Malleret à Saint-Loubès ont La presqu 'île d'Entre-Deux-Mers au donné en nombre des objets de ce tout début du XVIIIe type. siècle, assemblage des Plus proche de nous dans le temps, feuilles n 0 167 (levée en la hache de pierre polie aurait pu 1709) et 180 (levée en s'échapper des maisons de son pro- 1723) dessinées par priétaire il y a environ et seulement Claude Massé géographe 5.000 ans. Minces éléments comme du Roi et extraites de la on le voit, lesquels ne permettent Carte de la Guyenne et de la Saintonge. sûrement pas d'échafauder quelque Original manuscrit et hypothèse en faveur d'une très aquarelle. lointaine occupation du sol. Bibliothèque de Délimité par la confluence de Bordeaux. Garonne et Dordogne, le territoire de la presqu'île forme un triangle

allongé dont la base s'appuie sur les et ce malgré les aléas d'un régime premiers coteaux du plateau qui accuse très rapidement les Double page précédente : d'Entre-deux-Mers aux pieds des- accroissements pluviométriques et La terrasse au pied du quels s'étale une large plaine d'al- dont l'écoulement en rivière est coteau de Formont. luvions fluviales, la terrasse. Celle- contrarié par le système des marées. ci de sable et gravier, constitue au Sur la rive droite, au pied d'une sud, le sous-sol d'une large moitié légère dépression de la terrasse, de la commune d'Ambarès et hors de portée des crues, c'est là Lagrave, en trois niveaux géologi- qu'au moyen-âge le bourg se déve- ques différents avec une altitude loppera, soit succédant à un établis- qui, au nord de Peychaud, va sement plus ancien, soit création depuis moins de 5 mètres, jusqu'à d'un village neuf, nul ne le sait. Par plus de 20 mètres dans la zone du contre, depuis ce lieu, une commu- Tillac et de Formont. nauté humaine va, des siècles du- Il est visible que dans ce secteur, le rant, coloniser et façonner la pres- relief, sinon abrupt, mais du moins qu'île tout en tenant compte de ce plus pentu qu'ailleurs, est dû à qu'elle a de peu habituel, enserrée l'érosion provoquée par le ruisseau entre les deux rivières et ne pou- du Guâ, cours d'eau connu dans le vant se soustraire au régime des pays sous le nom de l'Estey, lequel marées. depuis Carbon-Blanc, s'est frayé Les hommes devront utiliser et par d'est en ouest, une verdoyante et endroits renforcer les digues natu- belle vallée. relles que forment les dépôts argi- Ultime affluent de la Garonne sur sa leux déposés sur leurs rivages par rive droite, avant l'estuaire de la la Garonne et la Dordogne. Ces Ci-dessus : Vallée du Gironde, le Guâ prend sa source dépôts que l'on nomme bourrelets Guâ, le cours inférieur dans la commune de dont alluviaux, constituent la zone fertile vers 1950. il reçoit les eaux ainsi qu'au passage des palus, leur surhaussement pro- Page de droite : Vallée celles d'Artigues et Carbon-Blanc. tège des hautes eaux une zone cen- du Guâ, le cours Par ses deux affluents, le ruisseau trale déprimée, et par phénomène supérieur actuellement. du Moulin et celui du Gréseau, ce inverse, en freine aussi l'assèche- sont celles d' et de Sainte- Ci-dessous : La basse ment. C'est là tout le problème du terrasse au contact avec Eulalie qui viennent ensuite le gros- marais constitué d'un millier d'hec- la marais au nord de sir aux portes d'Ambarès. Puis, sur tares environ, domaine du biganon Peychaud. les 3000 derniers mètres de son par- ou du ragasset, de la grenouille et cours, il traverse une zone dépres- du brochet, de la matrasse, du jonc sionnaire que les hommes ont tou- et de la lentille d'eau, domaine avec jours tenté d'asservir à leurs besoins lequel l'homme doit vivre et com- Avec l'accumulation de pareils moyens, la pauvre FEU DE LA ST-JEAN Mais à cause de la puissance de notre mémoire, de molécule géante a bien peu de chances de s'échap- A quoi correspond le feu de la St-Jean, pourquoi l'efficacité de notre cerveau, des questions se per et doit bien fmir par se présenter à nous sous en fait-on neuf fois le tour, avec un vieux devant posent qui ne se posent pas à l'intelligence animale. forme de caoutchouc de synthèse. portant la fourche sur l'épaule, pour compter les L'homme est un animal religieux, son amour est Il est une autre chose que les "Auvergnats" ont tours en faisant des traits sur la terre ? plus puissant que celui des bêtes et à cause de notre amené dans leurs bagages en pays camenègre : le Depuis la mort de mon frère ainé, c'est moi qui liberté intérieure il leur est bien supérieur. collecteur qui recueille les eaux dans l'usine a été dirige la ronde, en portant la fourche bien que sur • ...La physique de pointe, la physique subquan- baptisé "La Tiretaine", réminiscence du charmant le ciment et le goudron de la Société Industrielle tique nous enseigne actuellement que la matière ruisseau qui descend des Puys, qui traverse les usi- on ne puisse faire aucun trait ; aussi ai-je un mor- est organisée de telle façon, que notre intelligence, nes des Carmes et de Cataraux, et collecte les eaux ceau de craie à la poche pour marquer les tours notre raison est impuissante à en trouver l'expli- usées. sur une fenêtre de cuivre. cation. Cette organisation n'est pas le fruit du "La Tiretaine" n'est d'ailleurs pas dépaysée à Bas- Ce feu, c'est un spectacle : il y a les gens qui tour- hasard, et qui dit organisation, dit principe orga- sens, puisque notre usine est bâtie à quelques kilo- nent autour et ceux qui les regardent, n'osant pas nisateur ; c'est la définition de l'âme C'est cette mètres des "Marais de Montferrand". Que pensent dire tout haut ce qu'ils en pensent mais par leur âme qui a aidé l'âme de notre mère à faire notre les ingénieurs Michelin de nos marais ? Pour nous, attitude manifestant leur désapprobation. C'est corps ; cette âme de la matière est essentiellement ils représentent un capital de bonheur immense, pour eux que je mets mes idées par écrit. maternelle. quant au nom : Montferrant, c'est celui de la famille Si l'on veut fêter la lumière, il semblerait qu'un Aussi, quoi de plus légitime de la fêter une fois par ambarésienne qui, pendant des siècles, a été la pre- feu de bois soit inutile ; mais il y a des lumières an, pour sa lumière et aussi sa chaleur et qu'on ne mière baronnie d'Aquitaine : un de nos barons a sans chaleur et d'autres qui en même temps réjouis- parle pas de paganisme, car cette âme est comme épousé la nièce d'un pape, deux siècles avant sent les yeux et réchauffent le corps. Et puis, c'est nous, elle est fille de Dieu. Aussi pour les neuf qu'un de nos rois ait pu l'imiter. une fête qui nous vient du fond des âges, et on a tours, il y en a trois en l'honneur du Père, trois Les ingénieurs peuvent être fiers de leur oeuvre et vite fait de crier au paganisme. pour le fils et trois pour le St Esprit : un seul Dieu du service rendu au pays, mais il faut tout de même • ..Il faut en parler aussi de façon plus scientifique, en trois personnes ; c'est une prière que l'on leur dire que le poids atomique de la molécule parler des particules élémentaires, les quanta dont exprime par les jambes comme tous les pélerina- géante n'est de l'ordre que de la centaine de mille font partie les photons et de leurs comportement ges et c'est aussi une action de grâce pour remer- . (poids atomique de l'hydrogène = 1) alors que dont s'occupe actuellement la physique de pointe cier Dieu de la Vie. C'est pour cela que c'est un dans le corps des êtres vivants, il se fabrique des et des résultats surprenants auxquels elle est vieux qui dirige la ronde molécules géantes d'un poids atomique de l'ordre parvenue. de plusieurs dizaine de millions. La comparaison • ...Il ne faut pas oublier qu'il y a deux intelligen- de ces deux chiffres montre la différence qui existe ces en nous. D'abord notre intelligence intérieure, entre l'intelligence humaine et l'intelligence inté- notre âme qui, avec l'aide de l'âme de notre mère, Extrait de Henri Beauvais, "Feu de la Saint-Jean", rieure, c'est-à-dire l'âme de tous les êtres vivants. a fait notre corps ; ensuite, notre âme et notre Echo du Camenègre ambarésien, sans n°, décem- corps ont fait notre intelligence extérieure, notre bre 1977. Extrait de Henri Beauvais, ' 'L'usine Micbelin ' raison, dont nous sommes si fiers ; mais en fait, Ecbo du Camenègre ambarésien, 1 ° année, n" 5, c'est une simple question de mangeaille, elle est décembre 1966. là pour nous aider à manger et à n'être pas mangés.

Les frères Beauvais : Jean, Raymond, Henry et Pierre. Défenseurs d'une tradition et levain d'une communauté les trois premiers ont défendu pied à pied l'utopie d'un monde agricole qui s'effritait, Pierre qui est le seul à n'avoir pas écrit, a gravé dans la terre ce que ses frères ont chanté illustrant par sa vie de labeur les propos visionnaires de ses trois frères. Archives familiales Beauvais. des

d'Ambarès

et

Du 21 Novembre 1789 au 21 Janvier ( ?) CURÉS DE SAINT-PIERRE D'AMBARÈS 1832 - 1839 M. Levêque 1790 : 1839 - 1858 M. Firminhac Charron Etienne Pierre, président du Depuis 1612, date certaine, à partir de 1858 - 1862 Louis Florentin Tridant Comité de district d'Ambarès (secrétaire laquelle se sont succédés mais 1862 - 1879 Théodore Perrin Lasègue ainé, de Bassens) éventuellement sans solution de 1880 - 1888 P.Gabriel Deydou continuité : 1888 - 1891 Jean Hazera, évêque de COMMUNE DE LA GRAVE Noël de Mullet Digne en 1897 • .. 1791 Bernatet Gabriel (branche de Lancelot de Mullet de Telusan 1891 - 1923 Jean Leglise La Grave) Jean-Louis de Mullet, neveu du précédent 1923 - 1944 M. Deromas * .. 1794... Laurane Bertrand Dejehan 1944 - 1966 M. Ducos Louis Pichon 1966 - 1972 Henri Borderie COMMUNE D'AMBARÈS François Dejehan, neveu de Bertrans ci- 1972 - 1985 M. Jean 1789 dessus nommé. 1985 - 1991 M. Broustaut ... 1791... Philippe Edmond, notaire. Louis Dulong, décédé le 14 Mai 1732 à 1991 M. Bonnet ... 1792... Bernatet joseph Gabriel, l'âge de 76 ans, cultivateur. inhumé dans le sanctuaire du côté de 1792 - 1795 Pierre Barre, cultivateur. l'évangile. 1795 - 1806 Choumeils (ou Chaumeil) Jean-Baptiste de Pommiez, décédé le 28 CLERGÉ PAROISSIAL DE NOTRE DAME DE LA Pierre, juge de paix. Août 1763 GRAVE 1806 - 1807 Bonnefon (de) Jean Baptiste, à l'âge de 72 ans inhumé comme son noble avant 1789. prédécesseur. 1560 - ? Sanson Grilger 1807... Marquès Pierre, propriétaire. 1764 - 1769 Marc-Antoine Lalanne, 1605 - 1612 Pierre Aleman ... - 1811 Pineau (de) Joachim, capitaine archiprêtre de Saint-Estèphe et curé 1612 - 1624 Clément Puichaud du génie en retraite. d'Ambarès. 1615 - ? Gratien Parizeau, chapelain 1811 - 1814 Pineau (de) François de la 1769 - 1791 Henri Descorps, refuse la de La Grave Grave, Chevalier de Saint-Louis, Constitution civile du clergé, 1628 - 1630 M. de la Roche propriétaire. le 26 Décembre 1790 1630 - 1649 J. Mansencal 1815 - 1816 Philippe Edmond, notaire. 1791 - M. Veron, prêtre constitutionnel 1666 - 1712 Jean Romain 1791 - 1793 François Hyacinthe Fontard 1712 - 1751 M. Pellessy de Courty, prêtre constitutionnel 1751 - 1762 Jean Faure COMMUNE D'AMBARÈS ET LAGRAVE, réunion 1793 - 1803 M. Mouret 1763 - 1783 Géraud Valloux par ordonnance du 26 Février 1817. 1802 - 1803 Jean-Baptiste Namin, prêtre 1783 - 1791 Jean Poissel, prêtre de 1817 - 1823 Marquès Pierre, propriétaire. concordataire l'Ordre de Malte et curé de 1823 - 1830 Pineau (de) François, 1803 - 1816 Pierre Lamenseau La Grave Chevalier de Saint-Louis, propriétaire. 1816 - 1832 M. Castenet 1791 - 1796 M. Despagnet 1830 (de juillet à décembre) Raffin, 1° adjoint, faisant fonction. 1830 - 1860 Eymond Jules, notaire et propriétaire. 1860 - 1864 Rousseau Laurent 1864 - 1870 Duperrieu de Taste 1870 - 1871 Eymond Alain (commission municipale) 1871 - 1876 Duperrieu de Taste 1876 - 1894 Charron Arthur Jean Marie 1894 - 1905 Duroy de Suduiraut Adolphe 1905 - 1919 Collon jean, propriétaire 1919 - 1941 Faulat Edmond 1941 - 1944 Martineau jean 1944 - 1945 Délégation spéciale (15 Novembre 1944) Raphaël Valdiserra, vice-président Louis Miquel, receveur des postes, nommé président le 17 Décembre. 1945 - 1949 Cabanne joseph 1949 - 1955 Taudin Claude 1955 1969 Barre Pierre 1969 1977 Massina Louis 1977 Houdebert Henri