Projet d’extension du parc éolien de -

4. ETUDE D’IMPACT

Annexe n°1 : ETUDE PAYSAGERE

SAS ENGIE GREEN RADENAC 3 allée d’Enghien 54600 VILLIER -LES-NANCY

Correspondance : Hélène DERSOIR ENGIE GREEN Bâtiment le Nautilus 14, rue du sous-marin Vénus CS 94489 56324 Cedex – 02 97 88 35 20 [email protected]

DEMANDE D’AUTORISATION UNIQUE DECEMBRE 2016

Projet d’extension d’un parc éolien sur la commune de Radenac (56) Étude paysagère

Jean-Pierre Ferrand, Conseil en Environnement Novembre 2016

page 1 page 2 Sommaire

Page I. Analyse de l’état initial du paysage 3 II. Analyse des effets du projet sur le paysage 25 III. Analyse des effets cumulés du projet avec d’autres projets 69 IV. Mesures d’évitement, de réduction ou de compensation des effets négatifs 99

Etude réalisée par Jean-Pierre Ferrand, conseil en environnement 12 ter rue du Bourgneuf, 56700 [email protected]

Décembre 2016

page 1 Localisation du projet

pdl

1 page 2 Première partie Analyse de l’état initial du paysage

page 3 Le relief entre l’Oust et les O uts’ l de eé l l av Landes de Lanvaux [

Cette carte localise le projet dans le relief des territoires environnants. L’équidistance des courbes de niveau est de 10 m. Le site se trouve sur un large plateau qui constitue l’extrémité plateau sud-est du «plateau de Rohan» et sépare la vallée de l’Oust, au nord, et celle de la Claie, au sud. Il occupe une partie relativement de Rohan élevée de ce plateau, avec des altitudes de 120 à 130 m. On remarque sur la carte ci-contre que les points hauts du plateau s’étirent le long d’un axe qui forme un angle de 70° avec BULEON l’orientation générale des plissements sud-armoricains. projet

161

ligne de faîte

dépression

180 168

v a l l é e d e l a C l a i e

l a n d e s d e L a n v a u x

v a l l é e d e l ’ A r z

page 4 Les composantes physiques du paysage

Il s’agit essentiellement du relief et de l’hydrographie, c’est à dire de la place de l’eau dans le paysage.

1. Le relief

Le site dans le relief du centre-Bretagne Le secteur d’étude occupe un plateau schisteux d’une hauteur moyenne de 110 à 130 m, PLATEAU DE ROHAN en bordure sud du plateau de Rohan. Celui-ci, également connu sous l’appellation «bassin de », s’intercale entre les Landes de Lanvaux, au sud, et les hauteurs de la Bretagne projet centrale, jalonnées notamment par les forêts de Quénécan et de Paimpont. Ces deux massifs Landes de Lanvaux sont d’ailleurs bien repérables depuis le promontoire granitique isolé de Saint-Allouestre (161 m), à 4 km à l’ouest du projet. La carte du relief local entre la vallée de l’Oust et les Landes de Lanvaux (page ci-contre) montre que le projet se situe sur une ligne de faîte, à peine visible sur le terrain mais qui correspond pour partie au tracé de la RN 24 entre Locminé et la vallée de l’Oust.

Le site dans le relief régional

page 5 projet

Relief page 6 Le relief du site

Les cartes du relief établies à partir de la carte IGN au 1/25.000 è (voir page précédente et ci- [ contre) montrent que le projet se trouve sur un plateau , à une altitude de 122 m, au nord d’une ligne de faîte quasi imperceptible dans le paysage . L’implantation des quatre éoliennes existantes s’est effectuée légèrement plus bas, à des altitudes de 117 à 20 m. Le relief est très plat aux abords de l’éolienne projetée et ne montre aucun accident notable. Il faut aller à 4 km vers l’ouest, en suivant la RN 24, pour trouver une hauteur bien individualisée qui culmine à 161 m et porte les grands silos de la CECAB. Depuis son sommet, on découvre un vaste panorama qui s’étend jusqu’aux forêts de Paimpont et de Quénécan et englobe tout le parc de Radenac avec

son extension projetée. 120 On relève la présence de têtes de vallons peu apparentes au nord du parc, de part et d’autre du hameau de Codeven ainsi que plus à l’est, où un vallon un peu plus marqué s’encaisse au niveau du manoir de la Ferrière.

130

120 125 120 115

Eolienne existante (parc de Radenac) Le relief du site Projet Ligne de faîte

C’est un relief de plateau qui prédomine au niveau du parc éolien de Radenac et de son extension projetée.

page 7 l’Oust

bassin de l’Evel

projet

bassin de l’Oust

sous-bassin de la Claie

la Claie

Cours d’eau page 8 2. L’hydrographie

Le point d’implantation de l’éolienne projetée se trouve dans le bassin versant de l’Evel , affluent du . A 300 mètres à l’est se trouve le bassin versant de l’Oust (affluent de la Vilaine), et à 400 m au sud-est on passe sur le sous-bassin de la Claie, qui rejoint l’Oust à l’aval de . La limite entre ces trois entités passe ici au niveau de la RN 24. Le projet est donc situé pratiquement au point de contact entre ces bassins, comme on le constate sur la carte de la page ci-contre. Le site est drainé dans un sens sud / nord par des écoulements diffus qui prennent naissance dans les bois de la Vachegare puis s’organisent en un ruisseau passant entre les hameaux de Codeven et Kermacui sans s’encaisser significativement dans le plateau. Les bois et landes de la Vachegare, qui occupent le plateau immédiatement au nord du projet, constituent un complexe de de bois et landes mésophiles à humides. Dans ces landes prédominent les végétations à molinie et bruyère ciliée aujourd’hui largement boisées en pins. On y trouve également des saulaies en voie d’évolution vers la bétulaie voire la chênaie par atterrissement progressif du milieu. L’hydrographie est un facteur secondaire d’organisation du paysage aux environs du projet, dans la mesure où l’on se trouve sur un plateau en contrebas duquel les têtes de vallons sont dans l’ensemble très peu marquées. Il faut s’écarter d’au moins un kilomètre pour commencer à trouver des formes de relief modelées par le réseau hydrographique, comme au niveau du ruisseau de la Ville Oger qui descend vers le manoir de la Ferrière puis vers l’Oust. Toutefois, la stagnation de l’eau durant plusieurs mois de l’année sur les terres argileuses du plateau concourt à expliquer que se soient maintenues des végétations de landes et de landes boisées sur des Paysage typique des bois de la Vachegare : landes à molinie et fougère aigle, pins mariti- surfaces topographiquement favorables à l’agriculture. mes, sol gorgé d’eau au début du printemps.

L’étang de la Ferrière.

page 9 projet

Les bois dans le paysage

page 10 Les composantes biologiques du paysage

La végétation constitue l’élément biologique le plus important du paysage. Elle est cependant très marquée par l’histoire des activités humaines et notamment agricoles. L’espace agricole occupe en effet l’essentiel du territoire aux abords du parc éolien existant et de son extension projetée. Il n’en reste pas moins que les végétations naturelles ou semi-natu- relles (bois, landes boisées, friches, prairies permanentes...) sont également bien présentes. On se trouve ici dans une partie du Morbihan dont l’aspect a beaucoup évolué depuis le 19 è siècle, époque où les landes étaient abondantes dans ce secteur comme le révèlent aussi bien la toponymie que les cartes anciennes. Le site est en bordure orientale des «landes de (la) Vache- gare», un massif jadis étendu dont il ne reste que des fragments épars couvrant actuellement une soixantaine d’hectares. La plupart des landes ont été défrichées, mais certaines ont aussi été boisées en pins maritimes et sylvestres, ou en résineux exotiques. La végétation des bois montre d’ailleurs très souvent, en toile de fond, une présence de la lande à ajoncs, bruyères et molinie. Les bois Ils présentent des caractéristiques relativement homogènes, avec une prédominance d’un boi- sement de type pionnier associant le bouleau, le chêne pédonculé et le pin sylvestre, souvent aussi le châtaignier, sur un fond de lande mésophile (voir photo ci-contre). Dans le détail, la variation des conditions pédologiques et hydriques introduit de la diversité Boisement pionnier à bouleau et pin maritime sur fond de lande. dans la végétation, avec des secteurs plus secs et des peuplements de type chênaie-hêtraie à châtaignier et des secteurs plus humides à saule, bouleau et pin sylvestre. On trouve également, très ponctuellement, des plantations résineuses récentes à épicéa de Sitka et sapin de Douglas. Les bois, qui sont dans l’ensemble jeunes, sont rarement gérés, et la plupart ne sont guère susceptibles d’être exploités autrement que pour la production de bois de chauffage. Ce paysage forestier est le résultat de tentatives de valorisation économiques des landes par les pins au 19 è siècle, suivies d’un abandon de cette politique et d’une reconversion partielle en terres agricoles, l’évolution des techniques permettant de cultiver des terrains antérieurement considérés comme incultes. Aujourd’hui, les boisements restants sont trop petits et occupent des terrains trop médiocres pour constituer des unités de gestion viables.

Les landes Elles constituent la «toile de fond» de la végétation naturelle, mais elles forment rarement ici des ensembles homogènes. En effet, elles supportent en général des peuplements arborés pionniers plus ou moins denses, au sein desquels elles se maintiennent çà et là sous la forme de clairières. Les différents types de landes identifiables ici sont la lande mésophile à bruyère ciliée et la lande sèche à bruyère cendrée sur les sols les plus secs. Ces végétations sont instables et tendent à évoluer vers le boisement ; elles peuvent regagner du terrain à la faveur d’événements tels qu’un incendie, une tempête ou une coupe. Au plan de l’intérêt paysager, les landes sont des milieux originaux, emblématiques de la Bretagne . Leur caractère bas crée des paysages ouverts et la floraison des ajoncs et bruyères apportent de la couleur au milieu des bois. Détail d’un paysage de lande mésophile à callune et bruyère ciliée.

page 11 Masses boisées et bocage Parc éolien existant Eolienne projetée

page 12 Le bocage Les communes de Radenac et Buléon ont été remembrées entre 1965 et 1973 et le bocage y a en grande partie été démantelé , en particulier sur les plateaux cultivés. Il reste quelques haies bocagères çà et là, presque toutes implantées sur des talus, mais on ne peut plus parler d’un maillage bocager. La carte de la page ci-contre montre cependant que la combinaison des haies subsistantes, des bois et des fonds de vallées recolonisés par les arbres crée un maillage vert bien visible , tout en étant lâche et coexistant avec de grands ensembles de parcelles dénudées. Ce contraste est particulièrement net aux abords du parc existant de Radenac. La végétation des haies est variée. Le chêne pédonculé, le hêtre et le châtaignier dominent ici, associés au merisier, au saule roux, et localement au pin sylvestre. Parmi les essences arbustives, on note le houx, le noisetier, l’aubépine, le prunellier, le sureau noir, le fusain, la bourdaine... ainsi que la ronce, l’ajonc d’Europe et le genêt à balais, accompagnés par la bruyère cendrée dans les situations sèches.

Sur le plateau environnant le projet, le bocage présente un caractère résiduel, quelques haies sur talus témoignant de l’ancien maillage bocager.

page 13 [

croix fontaine chapelle calvaire JOSSELIN fontaine maisons maison église chapelle château croix croix abbaye croix église calvaire manoir D 11 La chapelle et la fontaine Sainte-Anne ainsi que le calvaire du bourg de Buléon sont croix D 165 croix chapelle inscrits à l’inventaire des monuments historiques. fontaine chapelle RN 24 croix rochers château calvaire arbres croix fontaine LOCMINÉ dolmen maison maison D 778 fontaine croix croix église chêne manoir

Monuments historiques et sites inscrits ou classés 0 5 km

Monument historique classé Monument historique inscrit Maisons de bourg à Buléon. Site classé / inscrit

page 14 Les composantes patrimoniales du paysage

On s’intéressera ici aux éléments de patrimoine architectural ou au sites protégés présents dans un rayon de 8 km autour du projet, qui représente la distance maximale à laquelle, au vu des photo-montages réalisés, l’éolienne projetée peut être perçue et identifiée par rapport aux autres éoliennes présentes aux environs. Monuments historiques protégés par la loi de 1905 Le périmètre ainsi défini englobe 19 édifices relevant de la loi de 1905, parmi lesquels trois béné- ficient d’un régime de classement : la chapelle Saint-Fiacre à Radenac, le château de Kerguéhennec à et le calvaire de Guéhenno. Ce patrimoine varié comprend notamment : • des maisons d’habitation , à et . • le château de Kerguéhennec à Bignan. • des édifices religieux , dont le plus célèbre par la richesse de sa statuaire est le calvaire de Guéhenno, et qui consiste en églises, chapelles, croix, fontaines christianisées... Non loin du projet, on trouve la chapelle Sainte-Anne et sa fontaine , en lisière du hameau du même nom. La chapelle est datée des XV è et XVI è siècles et a été restaurée en 1881. Un petit écu orne sa façade, tandis que des crochets descendent des rampants du toit vers un lion à tête humaine au sud et un autre animal au nord. Les rochers de quartz de Saint-Allouestre sont un site inscrit à l’inventaire. Certains de ces édifices seraient susceptibles d’être vus en même temps que l’éolienne projetée : la chapelle et la fontaine Sainte-Anne sur la commune de Buléon, la croix en façade sud de l’église paroissiale de Buléon, la croix du Point du Jour dans l’échangeur de la RN 24 à Saint-Allouestre, la croix du cimetière de Saint-Allouestre. Ce point est abordé à la rubrique des incidences du projet sur l’environnement.

Sites protégés par la loi de 1930 Les gros rochers de quartz situés au sud-ouest du bourg de Saint-Allouestre sont inscrits à l’inventaire des sites, ainsi que les arbres du cimetière de Guéhenno. Il a été vérifié sur le terrain qu’il n’est pas possible de voir en même temps ces sites et l’éolienne projetée.

Autres éléments de patrimoine Il n’a été noté aucun élément de patrimoine particulièrement remarquable dans le périmètre d’étude rapproché. L’habitat rural dans les hameaux des alentours est globalement d’un intérêt secondaire. Il existe cependant quelques bâtiments de caractère dans le bourg de Buléon. Par ailleurs, sur la commune de Buléon, le manoir de la Ferrière reconstruit dans la seconde moitié du 19 è siècle succède à un édifice beaucoup plus ancien dont il reste des éléments (façade et communs). Le manoir abrite un hôtel trois étoiles. Enceinte du manoir de la Ferrière à Buléon. Enfin, il n’existe pas de site archéologique répertorié sur les emprises du projet ou à leurs abords.

page 15 Le paysage de bocage ouvert du plateau de Pontivy (ou «plateau de Rohan»), à Radenac

page 16 Les paysages : vue d’ensemble

1. Le site dans son contexte régional L’interprétation de l’image satellitaire ci-contre montre que l’aire d’étude se trouve sur la frange sud du bassin de Pontivy et du plateau de Rohan , qui se caractérise par un paysage d’agriculture intensive à grandes parcelles ouvertes. Elle est en même temps assez proche d’un ensemble aux caratéristiques bien différentes, situé à quelques kilomètres au sud et formé par le massif granitique qui prolonge les landes de Lanvaux vers le nord et montre un paysage agraire relativement bocager et assez fortement boisé. Il s’agit d’un territoire que l’Atlas des paysages du Morbihan qualifie de «plateau de » (voir carte du bas). Le paysage du plateau de Rohan se caractérise par un relief très peu marqué, dépourvu d’accident notable à l’exception de quelques passages de vallées, comme celle de l’Oust. L’aspect général est souvent dégagé , du fait de la prédominance de grandes parcelles remembrées. Les haies sont rares, mais quelques bosquets maintiennent une impression de verdure. Celle-ci se renforce dans les vallonnements, où des boisements se sont souvent développés le long des ruisseaux, du fait de l’abandon croissant des fonds de vallées humides. L’habitat, très émietté, est constitué d’une multitude de petites fermes, isolées ou agrégées en hameaux étirés le long des routes de campagne ou en «grappes». Les petites dimensions et la relative austérité du bâti rural traduisent la pauvreté de cette région jusqu’au 19 è siècle. Cette carte des grands paysages régionaux (source : DIREN) montre l’aire d’étude (cercle bleu) en bordure sud d’une zone d’agriculture intensive à grandes parcelles (en jaune), qui 2. Le «grand paysage» se distingue des zones à dominante bocagère et herbagère (teintes sombres). La structure paysagère de ce territoire est dominée par les vallées bien marquées de l’Oust, au nord-est, et de la Claie, au sud, encadrant un plateau assez atone mais d’où émerge la butte de Lann Justice (161 m) à Saint-Allouestre. Celle-ci marque la bordure nord du «plateau de Plumelec», qui se distingue du plateau de Rohan du fait d’un relief plus animé dans le détail par de nombreuses petites vallées et quelques escarpements parallèles au grand anticlinal des landes de Lanvaux. Cet ensemble est limité au sud par la vallée de la Claie. Au sud de la Claie, la bande des landes de Lanvaux, soulignée d’un couvert forestier quasi continu, marque une limite topographique nette avec le Vannetais littoral. Cet escarpement bien dégagé offre de larges vues vers le pays de Pontivy. La carte ci-après identifie des ensembles paysagers intéressants que l’on peut qualifier de «pittoresques» et qui se distinguent des plateaux agricoles ouverts ou semi-ouverts par un relief généralement marqué, une forte présence de l’arbre et l’existence de cours d’eau : • Le plateau de Plumelec : identifiable par son aspect plus verdoyant que le plateau de Rohan, du fait des nombreuses vallées, d’un couvert boisé important et d’une agriculture moins intensive, il renferme des sites attrayants tels que le parc du château de Kerguéhennec, la vallée du Tromeur à ou la ligne d’escarpements qui court au sud de Plumelec et Saint-Jean-Brévelay. • La vallée de l’Oust : comme beaucoup de vallées encaissées en Bretagne, son caractère verdoyant et naturel tranche avec l’aspect des plateaux environnants. Les rivières, le canal et ses accessoires (écluses, chemin de halage, arbres d’alignement), les prairies et les bois composent un paysage séduisant, propice aux loisirs et aux activités touristiques. Le site de Josselin est Localisation par rapport à l’ Atlas des Paysages du Morbihan , 2011. particulièrement connu par son château et ses vieux quartiers dominant la rivière.

page 17 • La vallée de la Claie : ouverte dans un synclinal bordé de hauteurs granitiques couvertes de O ’ l u st d e év el a l bois et localement de landes, elle présente une faible pente et la rivière y suit un cours sinueux [ forêt qui lui donne des caractéristiques typiques des cours d’eau de Haute-Bretagne et bien différentes de Lanouée des rivières courantes de Basse-Bretagne. • Les landes de Lanvaux , où les vastes massifs de pins maritimes et plus récemment de résineux exotiques ont en grande partie remplacé les landes. Il s’agit du plus grand ensemble forestier de Bretagne (environ 10.000 ha), qui renferme de nombreux sites pittoresques : pointements rocheux, étangs, parcs de châteaux, beaux ruisseaux aux eaux courantes, etc. Le secteur de Plateau de Rohan Trédion, connu pour son château au milieu d’un grand parc, est typique de ces paysages. JOSSELIN • La vallée du Sedon , bien marquée par son encaissement dans le plateau et soulignée par un linéaire de bois et de landes. Au sud de Guéhenno et en descendant vers l’Oust, la vallée est jalonnée par une succession d’anciens moulin à eau, tandis que les paysages des abords du ruisseau tendent à se fermer en raison de l’abandon quasi général des prairies de fond de vallée, qui tendent à se boiser spontanément. Quelques petites routes et chemins de promenades permettent de découvrir la vallée sur certaines sections.

valléev a du Sedon Plateau de Plumelec

v a l l é e d e l a C l a i e l l a n d e s d e L a n v a u x C l

Paysage typique du plateau de Plumelec près de Guéhenno. «Grands paysages» autour du projet 0 5 km

La vallée de l’Oust anime légèrement le plateau aux abords de Josselin Prés à l’abandon et ancien moulin dans la vallée du Sedon. (vue prise près de la RN 24, commune de Guégon). page 18 Les paysages près du projet [ Trois sous-ensembles paysagers La carte ci-contre montre qu’il est possible d’identifier autour du projet, dans un rayon d’environ deux kilomètres, trois types de paysages relativement bien différenciés : 1. Une partie centrale , qui est la plus élevée et correspond à la partie du plateau autrefois occupée par des landes et où prédomine une mosaïque de bois et de terres agricoles. La lande boisée y occupe une place importante, sur des terrains plats n’offrant que peu de vues sur l’environnement. L’ambiance y est caractéristique des paysages du Morbihan sud-oriental. 2. Des vallons modérément encaissés et bocagers , qui rayonnent autour de l’unité précé- dente. 3. Un plateau agricole présentant un paysage de «bocage ouvert», selon les termes du géographe André Meynier, c’est à dire un paysage agraire qui fut bocager mais dont la structure ancienne RN 24 de talus a été presque totalement démantelée. Les rares talus et haies restés en place, ainsi que les bosquets et les prairies, ne suffisent pas à conserver une ambiance bocagère. Toutefois, quelques bosquets peuvent localement cloisonner le paysage et éviter l’impression d’openfield. La carte met par ailleurs en évidence les principaux axes de pente et montre que le secteur d’implantation du projet domine pratiquement tout son environnement, même si cette réalité topographique n’est pratiquement pas perceptible dans le paysage.

Ensembles paysagers et pentes 0 500 m

Plateau agricole à grandes parcelles Partie centrale : mosaïque bois / landes Vallons bocagers Axes de pentes Eoliennes existantes Eoliennes projetées (Buléon) Eolienne projetée (Nouvelles Energies)

page 19 Paysage très ouvert au sud-ouest du bourg de Buléon.

Près de l’échangeur RN 24 / RD 111 (le Point du Jour), à 100 m d’une croix inscrite à l’Inventaire des Monuments Historiques. page 20 Aux alentours, des paysages très artificialisés La route nationale 24, entre Ploërmel et Baud, passe principalement sur des points hauts en évitant les vallées, d’où il résulte qu’elle traverse essentiellement des plateaux agricoles actuel- lement voués à des pratiques intensives (élevages laitiers, porcins et avicoles, culture du maïs, cultures légumières...). Après l’élargissement spectaculaire du parcellaire par les remembre- ments des années 1960-70, on a assisté à l’implantation de nombreux bâtiments d’élevage . La mise à quatre voies de la RN 24 , réalisée au cours des années 1980-90, a fortement marqué le paysage par ses emprises ; elle a aussi attiré les implantations industrielles , soit isolées (silos de la CECAB édifiés au sommet d’une colline à Saint-Allouestre), soit sous forme de zones d’ac- tivités qui se sont développées de façon linéaire à partir des échangeurs. Certaines de ces zones sont spécialisées dans l’agro-alimentaire (Locminé par exemple), tandis que d’autres, comme celle de Buléon, agrègent des entreprises très diverses. Ce processus se poursuit actuellement, comme en témoigne l’aménagement d’une nouvelle zone d’activités en bordure nord de la RN 24 sur le territoire de Radenac. Enfin, plus récemment, des parcs éoliens se sont installés de part et d’autre de la route, comme à Saint-Allouestre et Radenac. Cet axe devient ainsi une sorte de «vitrine» de l’activité économique du Morbihan intérieur, sans que cette fonction ait été planifiée dans un souci de cohérence, d’économie d’espace et de qualité paysagère. D’ailleurs la majorité des implantations de zones ou de bâtiments d’acti- vités semblent inspirées par un objectif de visibilité maximale et non par une volonté d’ «intégration» . Aujourd’hui, l’implantation d’éoliennes le long de la RN 24 poursuit la même logique en lui apportant une dimension nouvelle, à savoir la production d’énergie. Le paysage perçu entre Ploërmel et Baud est aujourd’hui clairement un paysage à dominante économi- que , qui informe sur les ressources du territoire. On peut discuter les qualités esthétiques de cet environnement souvent hétéroclite où se mélangent bâtiments industriels, élevages hors- sol, éoliennes, poteaux électriques et panneaux publicitaires ; mais on notera que le «Schéma régional éolien», approuvé par arrêté du préfet de Région du 28 septembre 2012, entérine ce phénomène en proposant de «profiter des axes structurants que constituent les routes, conju- guées à des zones d’activités augmentant l’artificialité des paysages» , pour participer à «mettre en scène» le réseau routier breton en implantant des éoliennes à son voisinage.

Les éoliennes de Radenac se mêlent au paysage de la zone d’activités de Maigris, au Centrale à enrobés, ZA de Maigris, en bordure nord de la RN 24 à Buléon. Au fond, nord de la RN 24. les éoliennes du parc de Radenac.

page 21 [

Périmètre de protection d’un monument historique inscrit

emprise de zone d’activités

visibilité du projet depuis RN 24 et secteurs habités

concentration d’aménagements

éoliennes existantes

éoliennes projetées à Buléon

projet étudié

Synthèse des sensibilités paysagères 0 1km page 22 Synthèse des sensibilités paysagères

Les sensibilités paysagères recensées dans la périphérie du projet (voir carte page ci-contre) se rapportent aux points suivants : • Les secteurs habités qui auront vue sur le projet, notamment au nord et à l’est de celui-ci (hameaux de Codeven, Kermacui, Kergal et Kerchican, village du Resto, façade ouest du bourg de Buléon). • La zone d’activités de Buléon , qui s’est développée ces dernières années en s’étirant le long de la RN 165 dans la direction du projet éolien, et le projet de parc d’activités de Radenac. • La croix du Point du Jour , monument historique inscrit à l’Inventaire mais dont l’environnement est très altéré. Elle est en effet incorporée dans les emprises de l’échangeur RN 24 / RD 11 et située à quelques mètres de la route nationale. • Les vues sur le projet depuis la RN 24 , qui ne concernent en pratique que les véhicules se déplaçant d’est en ouest. • La concentration d’aménagements et d’installations de part et d’autres de la RN 24 entre le carrefour de Maigris et le projet : zone d’activités de Buléon et notamment la centrale à enrobés, zone d’activités de Radenac en cours d’aménagement, bâtiments d’élevage hors-sol, projet de parc éolien de Buléon.

Le parc éolien de Radenac, et la zone d’activités de Maigris au premier plan. Le projet s’ajoutera à cet environnement.

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