Décision n° E12000502/35 du 22.10.2012 – Extension du port de plaisance de Guidel-Plages à Guidel – 56 -

DIRECTION DEPARTEMENTALE DES TERRITOIRES ET DE LA MER

SERVICE EAU – NATURE ET BIODIVERSITE UNITE COORDINATION ADMINISTRATIVE ICPE ET LOI SUR L’EAU

DEPARTEMENT DU

Commune de GUIDEL

 Demande d’autorisation d’effectuer des travaux d’extension du port de plaisance de Guidel-Plages à GUIDEL, présentée par la Communauté d’agglomération du Pays de .  Arrêté interpréfectoral (Morbihan – Finistère) du 21.12.2012

Enquête publique du 14 janvier au 15 février 2013

Projet

Photo 2007

Jean-Pierre CIESIELSKI Commissaire enquêteur

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Décision n° E12000502/35 du 22.10.2012 – Extension du port de plaisance de Guidel-Plages à Guidel – 56 -

I.- Préambule Page 2

II.- Rappel du projet et justification de l’extension (Selon le dossier) 2 - 4

III.- Bilan de l’enquête publique 4 - 5

IV.- Conclusions et Avis sur les observations recueillies pendant l’enquête 4.1.- Argumentaire des intervenants favorables au projet 5 à 8 4.2.- Argumentaire des intervenants opposés ou réservés sur le projet 8 4.2.1.- Sur la forme et le déroulement de l’enquête 9 4.2.2.- Sur le dossier 9 - 11 4.2.3.- Sur le coût et le financement des travaux envisagés 11 - 12 4.2.4.- Sur l’impact des opérations de dragage et l’ensablement de l’estuaire 12 - 17 4.2.5.- Sur le chenal de navigation 17 - 18 4.2.6.- Sur l’impact paysager du projet 19 4.2.7.- Sur les questions diverses 19 - 21 4.2.8.- Sur les propositions des intervenants 22 - 23 4.2.9.- Sur la contre-proposition des intervenants 24

V.- Avis sur les modalités et le déroulement de l’enquête 24 - 25

VI.- Avis du commissaire enquêteur sur le projet d’extension du port de 25 - 31 plaisance de Guidel-Plages

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I.- PREAMBULE

Le 29 mai 2012, M. Norbert METAIRIE – Président de la Communauté d’Agglomération du Pays de Lorient (Lorient Agglomération), sollicite de M. le Préfet du Morbihan, l’autorisation au titre de la Loi sur l’eau, de procéder à l’extension du port de plaisance de Guidel Plages. Le montant des travaux envisagés est estimé à 5 083 000 € TTC. En effet, les installations et équipements du port de Guidel-Plages dit du « Bas Pouldu », construit en 1975, qui est exploité depuis 2003 par délégation de Lorient Agglomération, par la SELLOR, société d’économie mixte de gestion des ports de plaisance et des équipements publics de loisirs du Pays de Lorient, ont été aménagés il y a plus de 30 ans et n’ont pas à ce jour bénéficié de restructurations ni d’améliorations visant à en moderniser le fonctionnement. Il ne répond plus aux attentes des plaisanciers et des professionnels exerçant dans ce secteur, tant en termes de capacité que de confort et de sécurité. Par ailleurs, sa situation particulière sur la rive Est de l’embouchure de la rivière Laïta l’expose à un ensablement régulier nécessitant de coûteuses opérations de dragage menées actuellement tous les 3 ans.

 Concernant l’étude d’impact valant étude d’incidences Loi sur l’eau et évaluation des incidences Natura 2000, je note que le dossier ayant été déposé avant le 1er juin 2012, (reçu le 31 mai 2012 en préfecture), la réforme des études d’impact du décret n° 2011 6 2019 du 29.12.2011 (article 13) n’est pas applicable au projet d’extension du port de plaisance de Guidel-Plages.

II.- RAPPEL DU PROJET ET JUSTIFICATION DE L’EXTENSION (Selon des extraits du dossier)

 Le site du projet et son environnement par rapport au :  Plan d’occupation des sols approuvé en 2002 Le principe d’aménagement est de réaliser l’extension du port ainsi que les aménagements du terre-plein (stationnements et aire technique de carénage), sur une surface d’environ 2,4 hectares, dans le domaine portuaire classé en zone UP au plan d’occupation des sols, actuellement opposable (destiné aux activités portuaires et à celles liées au port). Une révision simplifiée approuvée le 28.12.2009 autorise l’extension portuaire dans la zone UP.  SCoT du Pays de Lorient La commune de Guidel se situe dans le périmètre du SCoT approuvé en 2006, dont les prescriptions du document d’orientations générales relatives aux équipements de plaisance indique en particulier que « Les extensions des ports actuels et les alternatives permettant le stockage des bateaux à terre, notamment en retrait de la côte (hors ports à secs), sont à favoriser prioritairement à la création de nouvelles structures ».  Site Natura 2000 « Rivière Laïta » Les limites du port sont à l’extérieur et en bordure du site Natura 2000 et on recense à l’intérieur du bassin portuaire, au Nord des pontons actuels, un banc de sable répertorié comme étant un habitat d’intérêt communautaire qui, selon le Document d’objectifs (DOCOB) est « très bien représenté sur la côte atlantique et qu’il n’y a pas d’enjeux de

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 Le port actuel Le port est protégé par une digue de 120 m de long, non accostable, prolongée d’une jetée : une cale de mise à l’eau et un ponton utilisé par la navette reliant le port du Pouldu (rive droite de la Laïta côté Finistère) à celui de Guidel-Plages (rive gauche côté Morbihan) longent cette digue.  2 pontons flottants peuvent accueillir 90 bateaux et une vingtaine de mouillages sont inclus dans les limites administratives.  Le terre-plein possède une aire de stationnement libre ainsi qu’une capitainerie avec sanitaires et téléphone public.

 Le projet Les travaux envisagés se caractériseront notamment par :  Une opération de dragage du plan d’eau par une drague aspiratrice, d’un volume estimé à 39 000 m3, pour approfondir les fonds à la cote marine1de moins 1 mètre et un refoulement en mer par conduite flottante, dans le courant de la rivière Laïta, avec une évacuation au jusant2, au fil de l’eau au niveau de l’embouchure de la Laïta.  La construction d’un ouvrage d’enclôture submersible à marée haute, avec une largeur de 30 mètres pour la passe d’entrée, constitué d’un rideau mixte combinant des caissons en palplanches et des palplanches3 pour limiter la sédimentation dans le port. Actuellement, l’épaisseur de sédiment déposé en 1 an est estimée entre 24 et 30 cm et elle ne sera plus que de 3 cm après aménagement.  Le remplacement des 2 pontons existants par l’aménagement de 5 pontons flottants sur pieux afin d’augmenter la capacité d’accueil à 180 bateaux.  L’installation d’une base d’accueil pour jet-ski qui permettra d’accueillir 12 jet-ski.  La réalisation d’une aire technique comprenant une aire de carénage sur 900 m2 qui pourra accueillir simultanément environ 15 à 20 bateaux de petite et moyenne taille.  L’aménagement du terre-plein d’une surface totale d’environ 6 000 m2. Il sera divisé en 2 parties aux fonctions distinctes :  La partie Sud (3 400 m2) correspondant au terre-plein actuel sera réservée aux seuls usagers du port. Elle donnera accès à la cale, au ponton de manutention et à l’aire de carénage.  La partie Nord (2 600 m2) qui correspond globalement à l’aire de stationnement sablée actuelle sera librement accessible et aménagée en aire de stationnement de 63 places. Au total, le terre-plein aménagé pourra accueillir 141 véhicules et remorques.

1 Cote se référant au zéro hydrographique qui est la référence de niveau commune pour les mesures de profondeur en mer. Il correspond au niveau théoriquement atteint par les plus basses mers astronomiques de coefficient 120. 2 Le courant de marée généré par la marée descendante est le jusant. Il atteint son maximum au moment de la basse mer. 3 Le mot désigne généralement aujourd’hui un pieu profilé pour être battu en terre ou dans le sédiment et s’enclenchant aux pieux voisins par l’intermédiaire de nervures latérales appelées serrures. Les palplanches permettent de constituer un écran imperméable.

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 La réalisation d’un système de collecte et de traitement des effluents avec la création d’une zone de tri sélectif.

 Justification de l’extension L’agrandissement du port de Guidel s’inscrit dans le projet de développement de la plaisance porté par l’agglomération (le Pays de Lorient est le 2ème bassin de navigation breton après le golfe du Morbihan) et correspond à une forte demande des plaisanciers comme en témoigne l’importante liste d’attente auprès de la Capitainerie : 283 demandes au 23 janvier 2013, la plus ancienne date du 28 septembre 2000. En l’absence de réserve foncière à terre, le projet d’aménagement d’un port à sec a rapidement été abandonné. Afin de réduire l’impact du projet d’agrandissement sur la courantologie et la sédimentologie du port, la modélisation hydrodynamique (DHI 2002) a testé 8 configurations différentes et les résultats ont montré que :  Globalement les aménagements proposés ne modifient pas les conditions d’écoulement dans la rivière Laïta,  Ils permettront d’étendre la capacité d’accueil du port tout en réduisant les travaux d’entretien liés au dragage, grâce notamment à l’ouvrage d’enclôture,  L’extension Nord assortie d’une digue courbe semble préférable du point de vue de la stabilité morphologique de l’estuaire.

 Justification du point de rejet des matériaux de dragage Après une étude de 3 scénarii concernant la gestion des sédiments de dragage, l’analyse comparative multicritères a permis de retenir la solution qui consiste à rejeter les sédiments dans l’embouchure, au jusant dans les veines de courant les plus fortes de manière à expulser au maximum les matériaux vers le large et minimiser ainsi tout retour dans l’estuaire. Les travaux de dragage seront réalisés en hiver (débits maximums de la rivière) et uniquement au jusant entre pleine mer (PM) et PM + 5 H, soit 10 H par jour, durant une période de 3 mois, représentant 430 m3/jour de sédiments. (Le jusant ici dure entre 8 H et 8 H 30).

III.- BILAN DE L’ENQUETE PUBLIQUE

J’ai assuré 6 permanences de 3 H 00 chacune, pendant les 33 jours d’enquête : Trois à la mairie de Guidel (Morbihan) siège de l’enquête et trois à la mairie de Clohars-Carnoët (Finistère).  A Guidel Durant mes permanences j’ai reçu 35 personnes alors que 69 sont venues physiquement consulter le dossier en mairie. (Les dossiers étaient également consultables sur les sites de Lorient Agglomération et de la mairie de Guidel).  49 observations manuscrites ont été portées au registre d’enquête dont 35 sont favorables au projet.  22 courriers ou contributions diverses dont 4 et une pétition favorables au projet (162 signataires des membres de l’Amicale des plaisanciers de Guidel-Plages APGP), ont été adressés par voie postale ou déposés en mairie.  5 associations (Eau et Rivières de Bretagne et Bretagne vivante du Pays de Lorient – l’AAPPMA pêche du Pays de Quimperlé – l’APPMA pêche du Faouët – L’APGP citée supra) et

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Décision n° E12000502/35 du 22.10.2012 – Extension du port de plaisance de Guidel-Plages à Guidel – 56 - un parti politique Europe Ecologie Bretagne du Pays de Quimperlé et Guidel Ou Vert, se sont exprimés.  A Clohars-Carnoët Durant mes permanences, dont un samedi matin, j’ai reçu 21 personnes et 16 personnes sont venues consulter le dossier en mairie.  12 observations ont été portées au registre d’enquête. Aucune n’est favorable au projet.  13 courriers ou contributions diverses, défavorables ou très réservées sur le projet ont été remis ou déposés en mairie.  Un élu, adjoint au maire en charge du littoral et des ports – 5 associations (Doëlan/Clohars Environnement – Bretagne vivante du Pays de Quimperlé – Les amis du Pouldu – Les amis des chemins de ronde – Cap Action Solidarité) et un parti politique Europe Ecologie les Verts de Bretagne et Guidel Ou Vert, se sont exprimés.  Europe Ecologie les Verts de Bretagne du Pays de Quimperlé – Guidel Ou Vert de Guidel – Mesdames KROCZEK et LE GUYADEC ont déposé le même document dans les registres de Guidel et de Clohars-Carnoët et M. WITTE a déposé 2 fois le même courrier ! Ce qui diminue d’autant le nombre total des contributions.

Compte tenu de ce qui précède, le bilan comptable des 2 communes qui représente 108 pages manuscrites ou dactylographiées est le suivant :  90 observations et contributions dont 40 Favorables au projet  61 aux Registres et 29 courriers ou contributions  1 pétition de 162 signataires Favorables au projet  50 observations ou contributions sont Défavorables ou Réservées

Si l’on considère les populations municipales des 2 communes concernées par le projet : 10 359 habitants à Guidel et 4 186 habitants à Clohars-Carnoët, force est de constater que la participation citoyenne a été particulièrement faible dans les 2 communes.

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IV.- CONCLUSIONS ET AVIS SUR LES OBSERVATIONS RECUEILLIES PENDANT L’ENQUETE PUBLIQUE DU 14.01. AU 15.01.2013

4.1.- Argumentaire des intervenants favorables au projet Les 40 observations et contributions favorables au projet d’extension du port de plaisance ainsi que la pétition de 162 signataires des adhérents à l’Amicale des plaisanciers de Guidel-Plages, recueillies en mairie de Guidel exclusivement, sont d’abord l’expression d’une grande satisfaction et d’un soulagement des plaisanciers, (titulaires ou non d’un emplacement au port actuel), qui voient que ce projet, porté par les élus depuis de nombreuses années peut enfin aboutir. Outre le fait que les non titulaires privilégient légitimement l’obtention d’une place dans le cadre du projet, la majorité des intervenants souligne les avantages en termes de confort (modernisation des installations), de sécurisation du plan d’eau ainsi que la volonté de protéger l’environnement en y remédiant par la création d’une aire de carénage accessible à tous.

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 Certaines observations (12) exprimées vraisemblablement par des personnes proches du monde de la plaisance notent que ce projet s’intègrera en continuité de ce qui a déjà été réalisé par la Communauté d’agglomération dans le cadre du développement et de la promotion du nautisme sur le territoire. La modernisation et l’extension du port contribueront à la valorisation et à la protection de l’environnement et constitueront un atout pour le développement touristique et économique de Guidel.  Le gestionnaire du port, la SEM SELLOR qui est intervenu le dernier jour de l’enquête indique que ce projet répond à une forte attente de la part des plaisanciers (283 demandes en liste d’attente), et des professionnels exerçant dans cette zone ainsi qu’à une nécessaire amélioration de la gestion environnementale des activités portuaires avec l’aménagement d’une aire de carénage. Le port agrandi sera mieux protégé du courant et de l’envasement régulier qu’il subit aujourd’hui avec pour conséquence une diminution de la fréquence et des coûts de dragage menés actuellement tous les 3 ans).

 Avis du commissaire enquêteur

 Sur la liste d’attente évoquée au dossier dans la justification du projet (252 demandes au 31.3.2011) et par les intervenants, qui m’a été communiquée à ma demande : Certes, la longueur d’une liste d’attente atteste de la forte pression de la demande de places de port, d’autant que celle du port de Guidel est mise à jour annuellement, mais les gestionnaires de ports et de mouillages savent bien qu’il convient d’appréhender ces listes avec précaution. L’examen de celle consacrée au port de Guidel-Plages montre toutefois que :  Elle est de 283 demandes non satisfaites au 23.1.2013 (la plus ancienne étant du 28.9.2000 pour une vedette de 9 m !). Par contre, cette liste n’indique pas si certains demandeurs ne sont pas également inscrits dans d’autres ports auprès d’un autre gestionnaire et elle comporte donc une part d’incertitude !  La répartition géographique des demandeurs est la suivante :

Demandes de Guidel Demandes du Demandes du Autres Régions 56520 Morbihan Finistère 120 76 28 59 Soit 42 % Soit 27 % Soit 10 % Soit 21 %

 83 % des demandes sont exclusives pour le port de Guidel-Plages, le reste des demandes privilégie Guidel et d’autres ports gérés par la SELLOR.  Les demandes concernent essentiellement des vedettes de différentes tailles (40 %), des voiliers (52 %) dont une quinzaine de plus de 10 mètres et des pneumatiques.  De ce qui précède, on peut considérer que les travaux d’extension du port permettraient effectivement d’accueillir une partie des bateaux des demandeurs dont les caractéristiques correspondent aux équipements qui seraient mis en place et aux aménagements qui seraient effectués notamment à l’intérieur du bassin (profondeur – pannes de pontons et espacements).

 Concernant l’aire de carénage envisagée au projet, il est incontestable et les associations l’ont également souligné, que la création d’une aire de 900 m2, accessible à prés de 550 plaisanciers qui fréquentent ou stationnent dans l’estuaire de la Laïta (Port de Guidel

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– Mouillages du SIVU Pouldu-Laïta et port du Pouldu), avec traitement des eaux de lavage et récupération des eaux grises est d’un intérêt majeur pour la protection de l’environnement du site. Elle permettra de limiter les carénages « sauvages » et ainsi les sources de pollution du milieu marin. Actuellement, certains de ces navires sont carénés sur l’estran, la grève ou sur le quai du port du Pouldu avec rejets dans les eaux de la rivière alors que la réglementation l’interdit (cf. article L216-6 du Code de l’environnement).

 Dans son mémoire en réponse, à propos du dimensionnement de l’aire de carénage et du choix de la filière de traitement, Lorient-Agglomération précise que le dimensionnement s’est fait sur une base relativement théorique : carénage selon un rythme de 9 bateaux restant 3 jours à sec en continu pendant 5 mois. Ce calcul aboutit effectivement à un potentiel d’accueil de 750 à 1000 bateaux soit une capacité supérieure au nombre de bateaux présents sur la Laïta. Dans la pratique, les carénages ne se font pas avec une telle régularité, mais l’on observe plutôt une fréquentation concentrée avant la saison, soit en avril – mai et il faut donc disposer d’une surface suffisante pour accueillir plus de bateaux sur cette période. Par ailleurs, l’équipement de carénage répond à un vrai besoin dans une zone qui s’étend des rivages de jusqu’aux rivières du Belon et de l’Aven, qui représente un potentiel de plus de 700 bateaux alors qu’aucune installation à terre ne propose de solution de carénage avec traitement des effluents. Il s’agit donc d’un équipement attendu et qui trouvera sa clientèle bien au-delà de l’estuaire de la Laïta. Le fait de sur dimensionner légèrement l’aire de carénage n’a quasiment aucun impact financier et il est préférable à un sous-dimensionnement qui aurait pu être critiquable. A propos du traitement des eaux de carénage, 2 filières ont été identifiées par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne pour obtenir un résultat correspondant aux normes de rejet à respecter. Le choix de la filière s’opèrera lorsque les entreprises répondront à l’appel d’offres, en fonction des coûts d’investissement, de fonctionnement et éventuellement d’autres critères comme la facilité d’entretien …  Je partage l’analyse et le choix de Lorient-Agglomération concernant le léger surdimensionnement de l’aire de carénage qui prend en compte une zone plus étendue actuellement sans aucune aire technique équipée d’un dispositif de traitement des eaux et d’un point de collecte des déchets. Je n’ai par contre aucun commentaire à faire concernant le choix de la filière de traitement qui dépendra des réponses des entreprises à l’appel d’offres.

 Concernant la promotion du nautisme sur le territoire du Pays de Lorient et les effets escomptés de la modernisation avec l’extension du port de Guidel-Plages évoqué par des intervenants ;  Dans son mémoire en réponse, Lorient Agglomération rappelle que le projet d’extension de ce port a été inclus dans le contrat de Pays 2006-2012 signé avec la région Bretagne et qu’il participe d’un programme d’ensemble visant à développer sur le territoire de Lorient Agglomération l’offre en matière de ports de plaisance, dans un contexte de forte demande, dans le but de développer et de soutenir la filière économique du nautisme très présente sur le Pays de Lorient.  Je ne doute pas qu’indépendamment de la réponse apportée aux plaisanciers, majoritairement locaux, demandeurs d’une place à quai, ce projet d’extension constituera

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4.2.- Argumentaire des intervenants opposés ou réservés sur le projet Au travers des 50 observations ou contributions consignées aux registres d’enquête ou reçues par courriers ou mémoires, qui sont soit défavorables ou très réservées sur le projet, j’ai retenu 6 thèmes évoqués par les intervenants (public – élu – associations et un parti politique).  Ils concernent essentiellement : La forme et le déroulement de l’enquête – l’étude d’impact et les études de courantologie et de sédimentologie du dossier – le coût et le financement des travaux envisagés – l’impact des opérations de dragage et les risques d’ensablement de l’estuaire – le chenal de navigation et l’impact paysager du projet.  Un paragraphe supplémentaire a été réservé aux questions diverses telles que : Les jets- skis et les loueurs de bateaux – les kayakistes et la mise à l’eau des zodiacs – l’obstruction des buses de la digue du port – l’aire de carénage du projet (surdimensionnement et filières de traitement) – la découverte par Bretagne vivante du Pays de Lorient d’espèces végétales protégées sur le site – la « non découverte » de PCB dans les analyses de sédiments ! – la constatation éventuelle de pollution dans le port actuel.  2 propositions visant à améliorer certains éléments du projet ont été faites, l’une concerne le traitement à terre des sédiments dragués et l’autre demande que soit effectuée, avant le début des travaux, une vérification et une mise à jour de la simulation avec des relevés complémentaires.  1 contre-proposition ayant pour objectif de proposer une solution alternative au projet, à savoir la construction d’un port à sec en lieu et place de l’extension du port, a été faite par 2 intervenants.

 Le 22 février 2013 à 14 H 30 à la mairie de Guidel, j’ai notifié par procès-verbal aux représentants de la Communauté d’agglomération de Lorient : Messieurs BLANJOIE Jérôme – Directeur de l’urbanisme opérationnel et DORNIC Gilles – Responsable des projets infrastructures portuaires, toutes les observations émises au cours de l’enquête publique et leur en ai remis copie.

4 (30 jours par an c’est le standard d’utilisation des bateaux dans les ports du gestionnaire concurrent du Pays de Lorient.)

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 Le 9 mars 2013, par courrier recommandé avec AR M. J.F. RAULT – Directeur général adjoint du Pôle aménagement – environnement et transports de Lorient-Agglomération m’a adressé un mémoire en réponse de 29 pages et 1 annexe qui concerne des résultats d’analyses sédimentaires du dragage 2012.

4.2.1.- Sur la forme et le déroulement de l’enquête  Emises par 3 intervenants et un parti politique Guidel Ou Vert Ils considèrent que le dossier était trop technique et donc non accessible par le commun des citoyens – qu’il ne contenait pas « un résumé non technique digne de ce nom » - qu’il y a eu « peu de Pub pour cette enquête publique » - que la majorité des actifs qui n’ont pas de temps libre en semaine n’ont pu s’exprimer avec pour conséquence, que des avis de retraités – que les avis du registre ne sont pas représentatifs des Guidélois car ils émanent de plaisanciers ou de demandeurs de place au port.  Avis du commissaire enquêteur Je ne partage absolument pas les observations de ces intervenants car :  Certes, si certains documents du dossier étaient techniques (l’étude de courantologie en particulier et certaines parties du document Projet), l’étude d’impact par contre, pièce maîtresse du dossier, comportait bien « un résumé non technique » de 31 pages parfaitement accessibles avec 7 chapitres qui à mon avis étaient suffisamment clairs pour comprendre le projet qui comprenait essentiellement une opération de dragage et la mise en place d’équipements et d’aménagements divers. J’ajoute que dans son Avis du 17.12.2012, l’autorité environnementale note p. 3/9 que « Le résumé non technique (pages 12 à 42 de l’étude d’impact) est détaillé et clair. Il permet de comprendre le projet et résume tous les aspects abordés dans l’étude d’impact ».  Concernant la « publicité » de l’enquête, celle-ci a été effectuée conformément à la réglementation et je renvoie l’intervenante au § 2.2. de mon rapport qui infirme ce qu’elle prétend.  L’enquête publique prescrite dans les mairies de Guidel et de Clohars-Carnoët avait pour objet de permettre au public (habitants actifs ou retraités – associations – acteurs économiques …) de donner son avis sur le projet d’extension du port de Guidel-Plages. Elle était donc ouverte à tous, sans aucune restriction et les observations, propositions et contre-propositions pouvaient m’être adressées par correspondance, au siège de l’enquête.  J’ajoute qu’une « Observation » est la manifestation d’un avis sur le projet ou l’une de ses composantes, avis qui peut être positif, négatif ou indifférent. Lorsqu’elles sont nombreuses et concordantes, les observations peuvent refléter l’opinion générale du public face au projet. Par conséquent, je considère ici que les observations consignées sur les registres de ces 2 communes sont bien l’expression des personnes qui ont souhaité s’exprimer et elles n’avaient pas pour objet de représenter la population de Guidel !

4.2.2.- Sur le dossier  Emises par 3 intervenants - Europe Ecologie Bretagne et le commissaire enquêteur Ils s’étonnent que les études de courantologie et de sédimentologie aient été confiées à une société danoise DHI alors qu’il existe en , à Chatou, le laboratoire national d’hydraulique qui possède une compétence mondialement reconnue dans l’étude des aménagements de rivières et de ports. L’amiral J.J. LEIZE estime que les études préliminaires

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Décision n° E12000502/35 du 22.10.2012 – Extension du port de plaisance de Guidel-Plages à Guidel – 56 - ont été bâclées et Europe Ecologie Bretagne relève que l’étude d’impact présente de nombreuses lacunes et incohérences qui font douter du sérieux de l’étude.  J’ai moi-même relevé dans le rapport sur les mesures de courantologie que celles-ci auraient été faites avec des coefficients de morte eau et de vive eau entre le 2 et le 5 avril 2002, ce qui ne me paraît pas possible sur une aussi courte période tout comme on ignore les coefficients de marée alors que leur influence ajoutée au débit de la rivière n’est pas négligeable sur les courants observés.  Dans son mémoire en réponse, Lorient Agglomération précise :  Que le choix du Groupement de bureaux d’études DHI – In Vivo Environnement résulte du résultat d’un appel d’offres auquel le laboratoire de Chatou n’a pas répondu et n’a donc pas pu être mis en concurrence. Le bureau d’études retenu présentait toutes les références nécessaires et l’offre la mieux disante. DHI est par ailleurs un bureau d’études très compétent dans ce domaine et largement reconnu au niveau international.  Que la période de mesures des courants du 2.4.02 vers 13 H (immersion du courantomètre à basse mer) au 5.4.02 à 10 H soit 3 jours et 6 cycles de marée, ne permettait pas effectivement de caractériser une marée de vive eau (Coefficient 95), mais uniquement un cycle de marée moyenne, marée de morte eau (Coefficients de 76 au 2 avril soirée et 35 le 5 avril 2002 matinée). Ils ajoutent que l’objectif de ces mesures était uniquement pour « caler très finement le modèle courantologique » afin que les résultats des simulations effectuées puissent être considérés comme fiables et représentatifs de la réalité du terrain. Ils soulignent que la corrélation entre les résultats fournis par le modèle et la mesure réalisée s’est avérée très bonne et que la vitesse de 0,7 m/s mesurée en flot5 correspond à une vitesse à proximité du fond, donc bien inférieure à la vitesse de courant que l’on peut constater en surface, là où elle est maximale.  Que le document intitulé « Etude courantologique et sédimentologique du port de Guidel-Plages » n’est qu’un document de synthèse comme indiqué dans la Note préalable à la lecture du dossier. Après étude de 8 configurations dans des conditions de débit et de marées variables, la modélisation a permis de mieux comprendre le processus de sédimentation et donc de proposer une solution visant à réduire l’ensablement du port, tout en limitant au maximum l’impact sur la courantologie, avec en conclusion que « de manière générale, les différents scénarios étudiés perturbent peu la courantologie de l’estuaire », et que le schéma d’extension Nord paraît préférable car son emprise se fait sur une zone relativement stable de l’estuaire.  En réponse à l’observation d’Europe Ecologie Bretagne sur de prétendues « lacunes et incohérences de l’étude d’impact »,Lorient-Agglomération précise que le regroupement de 3 prélèvements élémentaires en 1 échantillon moyen qui sert de base aux analyses, n’a rien d’arbitraire, mais répond aux prescriptions de la Circulaire du 14 juin 2000 qui définit le protocole d’échantillonnage et d’analyse des sédiments préalablement aux opérations de dragage (Cf. partie : Maillage des prélèvements). Il ajoute concernant le référentiel de qualité des sédiments, que l’analyse a été faite conformément à l’arrêté ministériel du 14 juin 2000 et à sa Circulaire d’application, et si la Norme de Qualité Environnementale (NQE) citée par l’intervenant est effectivement plus contraignante, il ne s’agit pas dans l’étude d’impact « de se référer à une norme plus

5 Le courant de marée généré par la marée montante est le flot. Il atteint son maximum au moment de la pleine mer.

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Décision n° E12000502/35 du 22.10.2012 – Extension du port de plaisance de Guidel-Plages à Guidel – 56 - clémente » comme stipulé dans l’observation, mais bien d’appliquer strictement la législation en cours.  Avis du commissaire enquêteur Je considère que sur la mise en cause du dossier, Lorient-Agglomération apporte des réponses satisfaisantes, notamment :  Par le respect de la procédure quant au choix du bureau d’études DHI qui résultait d’un appel d’offres auquel le laboratoire de Chatou, privilégié par les intervenants, n’a pas répondu.  En reconnaissant que la période de mesure des courants ne permettait pas effectivement de caractériser une marée de vive eau mais que cela n’a eu aucune influence sur les résultats des simulations. Dont acte.  En rappelant que l’étude courantologique jointe au dossier n’était qu’un document de synthèse et que c’est sur la base de la simulation des 8 scénarios étudiés qu’il a été décidé de préconiser des aménagements en digue courbe – une extension au Nord jugée préférable du point de vue de la stabilité morphologique de l’estuaire et une ouverture minimale du port limitée à 30 m afin de réduire le processus de sédimentation et ainsi de limiter les travaux d’entretien.  En rappelant à Europe Ecologie Bretagne que le protocole d’échantillonnage utilisé dans les analyses de sédiments ainsi que le référentiel de qualité étaient conformes à la réglementation en vigueur et qu’il n’y avait donc ni lacune ni incohérence !  Je rappellerai que la norme environnementale concernant la teneur en tributylétain (TBT) à laquelle se réfère Europe Ecologie Bretagne ne sera applicable en France qu’en 2015.

4.2.3.- Sur le coût et le financement des travaux envisagés  Emises par de nombreux intervenants à Guidel et Clohars-Carnoët Nombreux sont ceux et celles (particuliers – associations et parti politique) qui indiquent que le montant prévisionnel des travaux, évalué à 5 083 000 € TTC, paraît bien élevé pour un équipement dont la pertinence serait très hypothétique et qui ne répondrait qu’à une demande croissante de places de ponton par les plaisanciers. Ils soulignent notamment qu’en ces temps nécessaires de conversions économiques et sociales où on ne parle que de réduction des dépenses et d’économies budgétaires, l’agglomération de Lorient et la Région gagneraient sans doute à une meilleure utilisation des deniers publics.  Dans son mémoire en réponse, Lorient-Agglomération indique qu’il convient de rappeler que le coût et le financement des travaux envisagés relèvent d’une décision politique et n’entrent pas dans le champ d’expertise de l’étude d’impact environnementale. Cependant ils apportent des éléments de réponse par rapport aux questions soulevées :  Le projet d’extension du port de Guidel-Plages a été inclus par Lorient-Agglomération dans le contrat de Pays 2006-2012 signé avec la Région Bretagne. Le projet d’extension du port de Guidel répondra à une demande de plaisanciers majoritairement locaux et mettra à disposition de l’ensemble de la flotte présente sur le bassin de la Laïta, voire au-delà, des équipements destinés à limiter l’impact de la plaisance sur le milieu marin à travers notamment l’aire de carénage. Ce projet vise aussi, comme annoncé dès sa genèse, à réduire l’ensablement du bassin portuaire et donc à travers cela à : - Réduire de façon significative les volumes de sédiments à draguer,

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- Réduire les impacts sur l’environnement (marin et terrestre) lié à la gestion des sédiments, - Réduire les coûts d’entretien (dragages réguliers et coûteux).  Concernant son financement, ce port étant inscrit au contrat de Pays est cofinancé (à côté de Lorient-Agglomération) par la Région Bretagne et le département du Morbihan, à hauteur d’environ 50 % pour ces 2 collectivités.  Concernant le coût de l’investissement, outre le fait de répondre à une demande locale, de participer au soutien d’une filière économique et surtout de réduire de façon significative les futurs coûts d’entretien, il est important de signaler que la gestion globale de plusieurs équipements par Lorient Agglomération permet de globaliser les coûts d’investissement. Ainsi, la SELLOR, délégataire exploitant les ports pour Lorient Agglomération, verse une redevance globale assise en partie sur le montant des investissements, redevance servant à rembourser les emprunts contractés pour ces investissements. Dans son exploitation, le déficit du port de Guidel-Plages est contrebalancé par les excédents réalisés sur d’autres ports et le compte global de fonctionnement de la SELLOR reste ainsi équilibré.  Avis du commissaire enquêteur Instrument de mise en œuvre de la politique territoriale du Conseil régional, le « Contrat Région – Pays de Lorient » signé en 2006 portait sur une dotation globale de prés de 22,45 millions d’euros pour la période 2006 – 2012, ce qui, rapporté à la population du Pays de Lorient (215 370 habitants), représente environ 105 € par habitant. Après l’avoir consulté, je confirme que l’extension du port de Guidel-Plages y était bien inscrite et la description de l’opération ainsi que les objectifs du projet correspondent à ceux présentés au dossier de l’enquête publique. Le montant total de l’investissement était évalué à 3 500 000 € HT se répartissant par 1 012 000 € pour la Région (Contrat Région/Pays) – 843 500 € pour le département (Convention de partenariat) et 1 644 000 € pour Lorient agglomération.  Comme le souligne très justement Lorient agglomération dans son mémoire, le coût et le financement des travaux envisagés relèvent d’une décision politique que je ne commenterai bien entendu pas ici car ce n’est pas l’objet de ma mission. J’ajoute toutefois que le déficit du Port de Guidel-Plages (actuellement une dizaine de milliers d’euros/an) est en partie lié au fait qu’on y pratique les tarifs les plus bas de la rade de Lorient, pour une unité de même longueur, car anciennement port communal, qu’il faudra vraisemblablement revoir !  Sur le plan financier la réduction de façon significative des volumes de sédiments à draguer permettrait une économie substantielle si l’on considère qu’un dragage de 10 000 m3 coûte environ 220 000 € et qu’il faut en faire un tous les 3 ans… !

4.2.4.- Sur l’impact des opérations de dragage et l’ensablement de l’estuaire  Emises par la majorité des intervenants opposés ou réservés sur le projet et par le commissaire enquêteur. L’extension du port avec le dragage de 39 000 m3 de sédiments et leur rejet dans le courant de vidange de la rivière Laïta, au jusant, en hiver, ainsi que les risques potentiels d’ensablement de l’estuaire liés à ces opérations constituent les principales sources d’inquiétudes et de préoccupations des intervenants, en particulier à Clohars-Carnoët.  Les principales interrogations et observations concernent :

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 L’ancienneté des simulations et les conclusions jugées incomplètes des données techniques du dossier,  La nécessité d’effectuer une nouvelle campagne d’analyses des sédiments,  La ou les raisons qui ont prévalu au choix du rejet des sédiments dans le courant sortant de la rivière,  L’impact sur les poissons migrateurs et sur leur zone d’attente de Natura 2000,  La profondeur du futur port qui serait surestimée,  L’impact probable ou possible sur les inondations à Quimperlé, sur les bancs de sable et la rive droite de Clohars-Carnoët,  La possible disparition de la « nourricerie ou étang » et la modification de la morphologie de l’estuaire,  Les moyens de surveillance, d’intervention et de contrôle qui seront mis en œuvre dans la phase travaux,  Le test d’écotoxicité sur les sédiments prélevés en 2012,  Le devenir des sédiments non déposés dans le bassin portuaire (actuellement entre 24 et 30 cm/an contre 3 cm après travaux),  Le financement du désensablement de la rive droite (Clohars-Carnoët) dans l’hypothèse où un engraissement serait constaté,  Le volume actualisé des sédiments à draguer.  Dans son mémoire en réponse, Lorient Agglomération rappelle à propos des conclusions des données techniques qui seraient incomplètes, que bien que l’étude de courantologie présente au dossier ne soit qu’un document de synthèse associé à l’expertise sédimentologique de 2005, il n’en demeure pas moins que les conclusions évoquées sont suffisamment étayées pour confirmer que la réalisation de l’ouvrage d’enclôture ne perturbera pas l’estuaire. Il rappelle que ces 2 études reposent sur des travaux approfondis, de terrain (levés bathymétriques, mesures de courants et de houles, mesures de matières en suspension, levés topographiques, analyses sédimentaires …), historiques et bibliographiques. Elle souligne que ce travail très conséquent a également permis la réalisation du modèle numérique, qu’il est particulièrement complet, scientifique et rigoureux et garantit fortement les conclusions énoncées dans ce domaine qui, par sa complexité, exige effectivement rigueur, méthodologie et approche scientifique.  A la question posée sur la nécessité d’effectuer une nouvelle campagne d’analyse des sédiments, Lorient Agglomération rappelle que depuis 2011, des campagnes de prélèvements et d’analyses sédimentaires sont faites tous les ans dans tous ses ports. Ainsi de nouvelles analyses ont été réalisées en 2012 et des campagnes identiques seront faites avant le démarrage des travaux en 2013, voire 2014. Par conséquent, la qualité des sédiments sera réellement représentative des sédiments qui seront dragués et l’historique sera alors suffisant pour constater s’il existe des pollutions récurrentes ou anciennes.  Concernant la solution de rejet des sédiments dragués dans le courant qui a été retenue après une étude multicritères présentée dans l’étude d’impact, Lorient Agglomération rappelle les arguments qui l’ont conduit à choisir cette solution eu égard également à leur bonne qualité physico-chimique ne présentant quasiment pas de contamination et non pas uniquement son coût, même si celui-ci conforte un peu plus le choix. - L’évacuation à terre nécessitait environ 2 500 camions avec un impact non négligeable du bilan carbone sans compter les nuisances pour la population riveraine.

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- Le choix s’appuie également sur les recommandations du DOCOB6 de Natura 2000 qui recommande de réintroduire les sables dunaires dans le système hydrosédimentaire lorsqu’ils sont de bonne qualité. - Enfin, le choix de rejeter les sédiments dans le courant relève de la volonté de bénéficier au maximum de l’effet de chasse afin de les évacuer le plus loin et le plus longtemps possible durant le jusant en les rejetant dans le secteur où les courants sont les plus forts, à savoir le goulet de l’embouchure. - Le rejet en bas de plage a été écarté car il présentait un risque de retour rapide du sédiment dans l’estuaire comme l’indique le sens du transit littoral dans l’expertise de 2005, orienté parallèlement à la plage et dirigé vers l’embouchure.  Concernant l’impact sur les migrateurs, le mémoire en réponse indique que la période privilégiée pour le dragage, d’une durée de 3 mois, sera d’octobre à décembre, soit en dehors de la période de remontée de la lamproie marine et de la plupart des espèces migratrices. A propos des matières en suspension dans les rejets de dragage qui induiront un nuage turbide, Lorient Agglomération fait référence à un document d’IFREMER cité dans l’étude d’impact et à une étude Créocéan de 1996 qui note que « le seuil critique est de 0,5 g/l en dessous duquel il n’y a pas d’incidence sur le processus de reproduction des poissons ». Il rappelle que la concentration maximale au droit du point de rejet est estimée à 0,44 g/l avec un seuil d’alerte à 0,4 g/l et un seuil d’arrêt à 0,5 g/l et qu’il y aura un suivi de la qualité des eaux (3 points à 100 m en aval et 1 point de référence en amont). En conclusion, l’impact du rejet sur la zone d’attente des poissons devrait donc avoir une incidence faible, d’autant qu’il ne se fera que pendant 2 périodes de 5 H/jour au jusant.  Concernant la profondeur du futur port, mise en cause par 2 intervenants, Lorient Agglomération démontre que le calcul d’Eau et Rivières de Bretagne est erroné précisant que contrairement à ce qui a été fait, il ne faut pas ajouter les 0,40 m d’eau dans le chenal puisque à marée basse, la hauteur d’eau peut en théorie descendre sous le niveau du seuil, qui constitue donc le niveau le plus bas dans la rivière. De fait, en creusant le bassin portuaire à 1 m sous le zéro hydrographique (- 1 m C.M.) on assure une hauteur d’eau de 2,20 m (et non 3,20 m !) ce qui permet de garantir la sécurité pour des bateaux calant de 1,50 m à 1,80 m de tirant d’eau, en tenant compte d’un pied de pilote (marge de sécurité).  Concernant l’impact sur les inondations à Quimperlé, le mémoire en réponse rappelle qu’au droit du port, le goulet d’étranglement se situe au niveau de la digue actuelle et le fait de réaliser un ouvrage d’enclôture immédiatement en amont de cette digue sans restreindre plus le lit de la Laïta (donc sans entraver son écoulement), n’aura aucun effet quant au ralentissement du courant de la rivière susceptible d’aggraver les inondations à Quimperlé. Outre le fait que l’on conserve le même passage d’eau (même section en travers), les simulations montrent que les vitesses des courants ne sont pas modifiées par le projet. Par ailleurs concernant l’impact sur les bancs de sable et la rive de Clohars, la modélisation courantologique a clairement montré que l’extension du port au Nord selon la configuration retenue n’aura pas de conséquence en amont du port sur la distribution sédimentaire, ni même en aval, ce qui a d’ailleurs été à la source du choix de configuration.

6 Le document d’objectifs contient l’état des lieux du site Natura 2000 que ce soit par rapport aux habitats, aux espèces ou aux activités humaines et il liste ensuite l’ensemble des actions programmées, avec leurs cahiers des charges (Validé en 2010).

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 Concernant la disparition de la nourricerie et la morphologie de l’estuaire, l’étude courantologique a clairement montré l’inexistence d’impact quant à la morphologie de l’estuaire, confirmée par l’expertise sédimentologique qui souligne l’indépendance des phénomènes entre le bas estuaire très « mobile » et l’amont nettement plus stable. De fait, la nourricerie appelée « l’étang », situé à l’extérieur du port, ne devrait pas subir de profondes modifications. Le mémoire fait observer que l’emprise de cette zone sur la carte jointe aux observations est surestimée, la nourricerie occupant la zone Nord, dans de faibles profondeurs d’eau.  Concernant les moyens de surveillance et d’intervention, Lorient Agglomération précise que la surveillance du point de rejet sera assurée par un bureau d’étude indépendant qui procédera aux prélèvements et aux analyses. Seul le maître d’ouvrage (Lorient Agglomération) sera en mesure de faire arrêter les travaux en dehors de l’entreprise elle- même qui se devra de respecter également ces contraintes. Le maître d’ouvrage et l’entreprise devront donc être informés en temps réel par le bureau d’études des résultats des analyses. L’analyse des matières en suspension (MES) n’est pas instantané mais peut prendre quelques heures. Une corrélation entre matières en suspension et turbidité pourra être établie par la mise en place de turbidimètres qui donnent une lecture instantanée de la turbidité mais ce point sera validé en concertation avec les services de la police de l’eau.  Concernant le test d’écotoxicité, le mémoire en réponse indique que les analyses de sédiments réalisés en 2012, connues aujourd’hui et jointes au mémoire, ne montrent aucun dépassement des seuils N1 pour l’ensemble des éléments définis par les arrêtés des 9.8.2006 (éléments traces métalliques et PCB) et 23.12.2009 (TBT). La qualité du sédiment à draguer peut donc être considérée comme bonne. Un test d’écotoxicité est cependant en cours de réalisation sur les sédiments prélevés en 2012 (correspondant aux sédiments qui seront dragués).  Concernant le devenir des sédiments non déposés dans le port, Lorient Agglomération souligne que le fait d’enclore le port par un ouvrage a pour objectif de limiter les phénomènes de vortex, générateur de sédimentation en arrière de la digue actuelle et ainsi de limiter l’ensablement du bassin portuaire. De ce fait, tous les sédiments qui ne se déposent pas dans le bassin vont effectivement rester dans le système hydro sédimentaire extérieur au port, ce qui ne veut pas dire que l’on aura une augmentation du dépôt sur les bancs de sable voisins car la sédimentation est étroitement dépendante des vitesses de courants. Les simulations réalisées grâce à la modélisation numérique montrent clairement que l’ouvrage d’enclôture ne modifiera les courants qu’à l’intérieur du bassin portuaire, par conséquent les courants à l’extérieur du port ne seront pas modifiés et les phénomènes de sédimentation resteront les mêmes qu’actuellement. On pourra néanmoins observer des phénomènes très localisés de « sur sédimentation » en amont de l’ouvrage d’enclôture, sur la rive gauche de l’estuaire, dans l’angle formé par l’ouvrage et la côte.  Concernant le financement du désensablement de la rive droite de la Laïta, dans l’hypothèse où un engraissement était constaté, celui-ci serait certainement partagé comme il l’a été lorsque ce problème s’est posé en 2002. En effet, il paraît difficile dans une telle situation, d’attribuer ce type d’évènement à un quelconque ouvrage ou action.  Concernant le volume de sédiments à draguer, l’estimation du maître d’ouvrage date de 2009, soit 39 000 m3. Depuis cette date, la souille s’est engraissée mais a également fait

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Décision n° E12000502/35 du 22.10.2012 – Extension du port de plaisance de Guidel-Plages à Guidel – 56 - l’objet de dragages. En juillet 2012, la bathymétrie réalisée dans le port permettait de déduire un volume d’environ 42 000 m3 pour constituer la souille prévue au projet. Dans l’hypothèse où les travaux tarderaient à débuter, il est probable qu’une nouvelle opération de dragage d’entretien partiel ait lieu, de manière à permettre le fonctionnement du port dans l’attente des travaux d’extension.  Avis du commissaire enquêteur A la lecture de la synthèse qui précède extraite du mémoire en réponse, je souligne que Lorient Agglomération n’a éludé aucune question posée et ses réponses sont argumentées. En revanche, et à l’exception de certaine contributions d’associations certes plus argumentées sur le sujet sans pour autant démontrer leurs assertions, je dois dire que de nombreuses observations du public qui ont exprimé des inquiétudes et des interrogations sur la possible modification de la morphologie de l’estuaire suite aux travaux d’extension du port ne sont pas non plus fondées sur une base scientifique. J’ajoute et on peut le regretter, que pour certaines d’entre elles que j’ai interrogées, elles reconnaissaient ne pas avoir lu l’étude d’impact, jugée trop technique et encore moins l’étude courantologique et sédimentologique du dossier où les avoir parcourues en « diagonale » !  Concernant les simulations et les conclusions jugées incomplètes ainsi que la demande d’une nouvelle campagne d’analyses, je considère que la réponse de Lorient Agglomération est satisfaisante, dans la mesure où il n’est pas démontré que le bureau d’études DHI France associé à In Vivo Environnement serait incompétent dans les travaux effectués (Il a été sollicité en 2011 par la DREAL Nord Pas de Calais pour déterminer l’aléa de submersion marine de la région) et que Lorient Agglomération effectue depuis 2011 des campagnes d’analyses sédimentaires tous les ans permettant ainsi d’avoir un historique suffisant.  Quant au choix du rejet des sédiments, au jusant, dans le courant sortant de la rivière, je confirme, bien qu’il ne me satisfasse pas, que cette solution est effectivement conforme à la Fiche Action C5 du Tome 2 du DOCOB du site Natura 2000, qui indique explicitement dans le § 1 « Mesures proposées » pour réduire l’empreinte écologique des ports et des mouillages : « Afin de limiter l’impact du dragage du port de Guidel, les sédiments devront être réinjectés dans le milieu s’ils sont de bonne qualité. A défaut, des endroits de stockage à terre doivent être définis pour éviter tout dépôt sur un milieu naturel sensible ».  Concernant l’impact de ce rejet sur les migrateurs, dans son Avis, l’autorité environnementale (p. 7/9) avait déjà noté que « cet impact sur leur comportement restait hypothétique » et recommandait de vérifier les connaissances sur leur comportement pour savoir à quel moment de la marée ils entament la remontée de l’embouchure ? Dans sa réponse du 8.1.2013, Lorient Agglomération indique qu’il « s’engage à essayer de commencer les opérations de dragage au plus tard en décembre, de telle manière qu’elle s’achèvent en mars avant la remontée des saumons de printemps » (sur 4 mois), alors que dans le même paragraphe p.6, il notait que les travaux de dragage (3 mois) « seraient réalisés pendant la période couvrant les mois de novembre à avril » (sur 6 mois). Enfin, dans le mémoire en réponse, il est indiqué que la période « privilégiée pour le dragage sera d’octobre à décembre » (sur 3 mois) ! J’estime que le choix de la période de 3 mois de dragage envisagée (39 000 m3 à raison de 450 m3/jour), qui devrait être un minimum ! devra être la moins perturbante possible pour les poissons migrateurs.

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N’étant pas un spécialiste de la montaison et de la dévalaison7 des poissons migrateurs, les différentes périodes proposées qui ont varié au fil des documents me laissent perplexe quant au choix définitif qui sera fait et par conséquent, l’avis de l’Office National de l’Eau et du Milieu Aquatique (ONEMA) me paraît devoir être prioritairement recherché sur le sujet avant toute décision d’entreprendre.  Sur la démonstration de la profondeur du futur port, mise en cause par 2 intervenants, je partage la démonstration de Lorient Agglomération concernant la hauteur d’eau du bassin portuaire après dragage qui sera de 2,20 m et non 3,20 m.  Concernant l’impact sur les inondations à Quimperlé ainsi que la possible modification de la morphologie de l’estuaire voire la disparition de la « nourricerie – étang », je note que la réalisation de l’ouvrage d’enclôture ne restreindra pas le lit de la Laïta et donc n’entravera pas son écoulement en maintenant la même largeur du passage d’eau, sans modification des vitesses des courants (démontré par les simulations). De même, je note que la modélisation courantologique a clairement montré que l’extension vers le Nord avec un aménagement en digue courbe, n’aura pas de conséquence en amont du port sur la distribution sédimentaire ni même en aval. Enfin, je prends acte que la « nourricerie – étang », qui fait l’objet d’une réserve du conseil municipal de Clohars-Carnoët, ne devrait pas subir de profondes modifications, ce qui n’exclut pas des modifications « mineures » ! Je reconnais par contre, pour l’avoir identifiée sur le terrain en compagnie d’un patron pêcheur, que la zone indiquée sur la carte est trop étendue au Sud, car elle jouxte le banc médian au Nord dans de faibles profondeurs d’eau. A propos des moyens de surveillance qui seront mis en œuvre pendant les travaux, là aussi je note que la surveillance du point de rejet, détaillée dans l’étude d’impact avec un seuil d’alerte et un seuil d’arrêt des opérations de dragage est confortée par le fait qu’elle sera assurée par un bureau d’études indépendant. Comme cela est envisagé dans le mémoire, je recommande la mise en place de turbidimètres à lecture instantanée au point de rejet, proposition à valider en concertation avec les services de la police de l’eau.  Je prends acte que le test d’écotoxicité demandé par l’autorité environnementale est en cours de réalisation sur les sédiments prélevés en 2012, qui correspondent aux sédiments qui seront dragués.  Enfin, je note que le volume de sédiments à draguer, estimé à 39 000 m3 en 2009 est évalué à 42 000 m3 en 2012, pour constituer la souille prévue au projet. 4.2.5.- Sur le chenal de navigation et l’accès aux ports de la rivière  Emises par 13 intervenants (plaisanciers ou non)  Avis du commissaire enquêteur L’accès aux ports et mouillages de la Laïta, venant du large, est délicat et peut être parfois dangereux avec la présence d’une barre d’estuaire à l’embouchure, qui limite les entrées et les sorties. Ce ne sont pas des abris tout temps et selon le responsable de la S.N.S.M. de Doëlan l’estuaire de la Laîta a en 2012, représenté 25 % de leurs interventions pour des navires en difficulté. Selon des plaisanciers qui connaissent bien le secteur, il est impossible de donner une description détaillée de la barre car elle dépend du débit de la

7 Montaison = Période de l’année où les poissons migrateurs quittent l’eau de mer et remontent les cours d’eau pour aller frayer. Dévalaison = Action pour un poisson migrateur de descendre un cours d’eau pour retourner dans son lieu de reproduction ou de développement.

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Décision n° E12000502/35 du 22.10.2012 – Extension du port de plaisance de Guidel-Plages à Guidel – 56 - rivière, des coefficients de marée, des courants, des vents de Sud Ouest à Sud Est, de l’état de la mer, et de la houle en particulier. Le chenal principal balisé sur la côte Ouest (Clohars- Carnoët) s’est toujours situé sur la rive droite (Cf. photographies aériennes de 1970 à 2004 du dossier), avec une portion d’environ 200 m de longueur relativement stable au niveau du goulet, dans le secteur de Saint Julien. « Pour un bateau de 1,40 m de tirant d’eau il est conseillé de s’engager dans le chenal entre 2 H 30 avant et après la pleine mer. La vitesse du courant de flux à mi-marée est estimée à 6 nœuds par coefficient 90 – Le tracé du chenal fluctue en fonction des mouvements des bancs de sable qui se stabilisent en mars - avril après les tempêtes d’hiver » (Extrait du dépliant publicitaire de l’estuaire de la Laîta diffusé par la SELLOR pour les ports de Guidel – du Pouldu et les mouillages du SIVU Pouldu-Laïta). J’ajoute que la capitainerie de Guidel-Plages admet en moyenne une quinzaine de demandes d’assistance pour guider les entrées ou les sorties en Juillet-Août, ce qui est peu je le reconnais !  Dans le procès-verbal de notification des observations j’ai fait observer à Lorient Agglomération que le chenal de la rivière constituait l’unique voie d’accès navigable aux actuels 525 navires mouillés ou amarrés dans l’estuaire et que le rejet des sédiments, au fil de l’eau, dans le goulet à Saint Julien n’était pas en conformité avec la préconisation du Schéma de dragage du Morbihan de 2010, à savoir : « Pas d’immersion de sédiments de dragage dans les chenaux d’accès des ports » !  Dans son mémoire en réponse, Lorient Agglomération indique que ce chenal naturel est en fait constitué par le lit majeur de la rivière, et bien qu’indiqué au Pilote côtier (5 A) comme voie d’accès aux ports et aux mouillages de la Laïta, il ne constitue pas un chenal clairement identifié et balisé, du fait notamment de sa grande divagation au gré des crues de la Laïta et des conditions extérieures (houles, tempêtes), voire même de sa réduction en chenaux plus petits dans une configuration de delta. Ils concluent en notant que le rejet dans le lit majeur de la Laïta, fluctuant, même si ce lit constitue le principal accès à la Laïta, ne constitue pas un rejet dans un chenal de navigation clairement identifié. Ce chenal peut demain en effet modifier son cours.  Je ne partage pas l’avis de Lorient Agglomération qui persiste à ne pas vouloir admettre que l’unique voie d’accès aux ports et mouillages de la Laïta, qui est balisée par la tourelle babord de Men du, doublée d’un espar fixe à Beg ar Kerguaranton sur le plateau rocheux de l’entrée qui comporte un seuil de 0,40 m à marée basse et par l’espar fixe de Saint Julien sur les roches du même nom, constitue bien le chenal principal de navigation et le fait qu’il soit fluctuant ne lui enlève pas son caractère. J’ajoute que, « afin de ne pas risquer d’entraver la navigation en cas d’apparition d’un haut fond pendant la période de dragage, un relevé bathymétrique de la zone de rejet et de la partie aval de l’estuaire sera assuré une fois tous les 15 jours ». Cette disposition de l’étude d’impact (p.182) montre bien que la préconisation sur les chenaux de navigation du Schéma de référence des dragages du Morbihan a bien été prise en compte : « Dans les chenaux d’accès, il ne doit pas y avoir d’entraves à la navigation et les profondeurs doivent être maintenues, interdisant les clapages dans ces secteurs » ! Enfin, suite à l’avis du Préfet maritime de l’Atlantique, la grande commission nautique (Décret n° 86-606 du 14 mars 1986) qui a été saisie le 8.2.2013 pour l’examen du projet, aura vraisemblablement à se prononcer sur le sujet.

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4.2.6.- Sur l’impact paysager du projet  Emises par 10 intervenants L’impact paysager est également évoqué à Guidel et surtout à Clohars-Carnoët par des intervenants qui considèrent que le rideau d’enclôture en palplanches, habillées de bois, aura un impact non négligeable sur le patrimoine paysager qui sera perturbé, en particulier à marée basse. L’autorité environnementale a aussi relevé l’insuffisance de l’étude paysagère, notamment sur le plan visuel.  Dans son mémoire en réponse, Lorient Agglomération souligne avoir exigé qu’un paysagiste soit associé au projet. L’étude paysagère a été réalisée par Enet Dolowy qui s’est attaché à répertorier les covisibilités et à définir le paysage de l’estuaire, caractérisé par « des lignes générales très souples à dominantes horizontales, seulement animées par la verticalité des mats et des maisons ». La finesse de l’ouvrage, constitué d’un simple rideau de palplanches avec bardage en bois pour une meilleure insertion, tranchant avec l’ouvrage en enrochement initialement prévu, réduit sensiblement son empreinte, et son arase à 4 m C.M. (hauteur actuelle du musoir de la digue) le rend totalement invisible à marée haute, et ne dépassant que de 1,60 m à marée basse et morte eau et de 2,80 m au maximum en vive eau. Vu de la rive droite, à cette distance, le rideau d’enclôture n’offre qu’une ligne horizontale se fondant dans l’épaisseur des autres lignes horizontales de ce paysage (ligne de crête, ligne des plages et dunes, lignes de la route côtière …) comme le montrent les simulations photographiques.  Avis du commissaire enquêteur C’est pour répondre à certaines interrogations du public sur le sujet que le 28.1.2013, j’ai versé par bordereau (Annexe 3 du rapport), aux dossiers de Guidel et de Clohars- Carnoët, conformément à l’article R123-14 du Code de l’environnement, une simulation d’insertion paysagère (format A3), du port et des ouvrages d’enclôture (solution de base et option). Certes, je reconnais que l’impact de l’enclôture sur le paysage par rapport à l’état actuel sera notable, en particulier pour les habitants et randonneurs (GR 34) de la rive droite de la rivière, mais il sera à mon avis atténué par le bardage en bois imputrescible qui, par l’effet de matière prendra la teinte gris-brun au fil du temps lorsqu’il sera soumis aux marées, et la partie inférieure se couvrira d’un revêtement naturel d’algues. A choisir, cet aménagement me semble préférable à un ouvrage d’enclôture (Projet D.D.E. de 2002) qui était constitué d’une digue en enrochements arasée à la cote 6 m C.M. et une emprise de 14 m à la base ! 4.2.7.- Sur les questions diverses ❶ Les jets-skis et les loueurs de bateaux (11 intervenants) Ces intervenants sont opposés à l’installation d’une base d’accueil de jets-skis sur le site du projet en raison des nuisances sonores notamment que cette activité polluante et énergivore engendre, sans épargner la vie piscicole.  Dans son mémoire, Lorient Agglomération souligne que cette activité est déjà présente depuis 6 ans sur le port et par conséquent elle doit donc naturellement retrouver sa place dans le cadre du projet d’extension. Il ajoute que cette activité restera limitée à un seul opérateur sur le site, la société S.S.P., que sa pratique à Guidel est très encadrée (moniteur diplômé accompagnant les groupes) et ses engins répondent aux dernières normes (moteurs plus silencieux et moins énergivores).

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Le projet d’extension est également le moyen de mieux encadrer cette activité avec une surface réservée à terre pour les locaux de cette base de location. Enfin, Lorient Agglomération rappelle le programme d’action du DOCOB Natura 2000 pris en considération dans l’étude d’impact (page 191) avec en particulier « L’interdiction de l’activité de jets-skis dans la Laïta et dans la bande des 300 m ».  Concernant la demande formulée pendant l’enquête par un loueur de bateaux « Laïta location », qui exerce déjà sur le site, une surface lui est également réservée à terre pour sa structure bâtiment. S’il souhaite disposer d’un emplacement à flot, il peut en formuler la demande auprès de l’exploitant du port, la SELLOR. En dehors de ces 2 activités dans le périmètre du port, il n’est pas prévu d’autres implantations.  Avis du commissaire enquêteur Je note que dans le cadre du projet d’extension du port, seules 2 activités qui exercent déjà sur le site seront admises dans le périmètre des nouvelles structures et cela me paraît légitime en raison de leur antériorité.  Par contre, concernant les véhicules à moteur (VNM) du type jet-ski, contrairement à ce qu’indique la Fiche Action C 5 et le § III.4.3.2.17 page 133/166 du DOCOB Natura 2000, à savoir que « La pratique du jet-ski est interdite dans la bande des 300 m des communes de Guidel et de Clohars-Carnoët (cf. Arrêté du Préfet maritime n° 2001-029) », rappelé par Lorient Agglomération dans son mémoire, cet arrêté qui réglementait la circulation des véhicules nautiques à moteur a été abrogé le 8.7.2011 par l’arrêté n° 2011-46, modifié par l’arrêté n° 2012-92 du 19.7.2012 du Préfet maritime de l’Atlantique. L’article 2 – 2ème alinéa indique que « La vitesse à l’intérieur de la bande littorale des 300 m est limitée à 5 nœuds pour tout type de navires et d’engins », et selon la réglementation en vigueur, les VNM sont autorisés à naviguer de jour jusqu’à 2 milles d’un abri. J’ajoute que la réglementation n’interdit pas la navigation des VNM dans la Laïta, sous réserve du respect de la vitesse, comme annoncé également par Lorient Agglomération, d’autant que la Fiche C 5 du DOCOB à laquelle il est fait référence indique clairement au § 1.1. « Il est proposé d’interdire le jet-ski également en remontant dans la Laïta ». Une proposition ne constitue pas une interdiction ! Dont acte. ❷ La mise à l’eau des kayaks et l’accès à la cale des semi-rigides (2 intervenants)  Lorient Agglomération indique dans son mémoire qu’après l’extension, les kayaks pourront être mis à l’eau dans la partie Nord, à partir du parking stabilisé donnant accès à la grève au Nord du port et sur la cale de mise à l’eau au Sud.  Pour les semi-rigides, l’accès sera contrôlé et géré comme aujourd’hui par l’exploitant la SELLOR (évitant ainsi les conflits d’usages incidents, débordements …), et il sera possible pour les personnes extérieures au port moyennant la souscription d’un abonnement « pass ».  Avis du commissaire enquêteur Le mémoire répond aux questions posées par les intervenants. ❸ L’obstruction des buses de la digue Selon mes informations, sur un total d’une vingtaine de buses de la digue, il y en aurait actuellement une dizaine qui seraient obstruées (sédiments, huitres, moules …) vers le musoir. Celles proches de la cale sont dégagées.  Lorient Agglomération indique que le gestionnaire, la société SELLOR réfléchit actuellement avec eux à un système de nettoyage de ces buses.

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❹ Découverte d’espèces végétales protégées sur le site  Courrier du 10.1.13 de Bretagne vivante du Pays de Lorient joint à sa contribution et adressé au Président de Lorient Agglomération pour lui signaler la présence de 2 espèces protégées en Bretagne, observées le 29.10.2012. (Elles figurent sur la liste complémentaire nationale au titre de l’arrêté ministériel du 23.7.1987).  Lorient Agglomération dans son mémoire indique qu’une visite terrain a été organisée le 11.02.2013 en présence de membres de l’association et d’agents de la communauté d’agglomération pour constater la présence de ces espèces dont l’une a effectivement été relevée. La seconde (le panicaut) ne pouvant être relevée à cette époque de l’année. De ce fait, Lorient Agglomération va prendre toutes les dispositions pour tenir compte de la présence de ces espèces végétales protégées et en fonction de leur zone d’implantation, qui ne sera réellement visible qu’au printemps, une adaptation des aménagements sera prévue si celle-ci n’entraîne pas de modification trop profonde du projet. Dans le cas contraire et conformément à l’article L411-2 du Code de l’environnement, une dérogation pour pouvoir déplacer ces pieds d’espèces végétales protégées sera demandée et un dossier réglementaire sera établi.  Avis du commissaire enquêteur Je prends acte des intentions de Lorient Agglomération qui feront l’objet d’une réserve. ❺ Présence de PolyChloroBiphénols (PCB) dans les sédiments ? Deux associations s’étonnent que les échantillons prélevés ne présentent pas de traces de PCB alors qu’un arrêté préfectoral du 25.6.2009 interdit aujourd’hui encore la pêche en vue de la consommation humaine, de certains poissons provenant de l’Isole et de la Laïta, en raison de taux de PCB trop élevés !  Dans son mémoire en réponse, Lorient Agglomération précise que la présence de PCB n’est effectivement pas confirmée dans les analyses de sédiments de 2008 et 2011 ni même dans celles de 2012 et pense qu’elle peut s’expliquer de 2 façons :  La situation du port de Guidel à l’embouchure est fortement éloignée de la source présumée de cette contamination dont l’origine semble inconnue.  Le sédiment du port de Guidel est fortement sableux et les éléments contaminants tels que les éléments traces métalliques et les PCB ont tendance à se fixer sur les éléments fins (notamment par phénomène d’adsorption), ce qui explique qu’un sédiment sableux est en général exempt de toute trace de pollution.  Avis du commissaire enquêteur Je ne commenterai pas cette analyse technique car je n’en ai pas la compétence. ❻ Pollution constatée près de la digue du port actuel Un intervenant de Guidel est convaincu qu’il y aurait une pollution dans les eaux du port existant, pour avoir personnellement constaté en août / septembre la présence d’énormes bulles de gaz malodorantes qui remontaient à la surface.  Lorient Agglomération indique qu’aucune pollution dans les eaux du port n’a été relevée en août/septembre dernier, près de la digue. En revanche, il est possible que la présence de bulles malodorantes soit liée à la présence naturelle de bactéries en milieu anaérobie (sans oxygène) évoluant dans la vase et dégageant de l’ammoniac et de l’hydrogène sulfuré ayant une odeur caractéristique d’œuf pourri. La période estivale et donc la température de l’eau peuvent accélérer ce phénomène, tout à fait naturel, et sans conséquence en terme de pollution, très répandu dans les étangs notamment.  Avis du commissaire enquêteur : Je prends acte de cette hypothèse plausible.

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REPONSES AUX PROPOSITIONS des intervenants visant à améliorer certains éléments du Projet, sans le remettre en cause

❶ La gestion à terre des sédiments (Proposition des associations Eau et rivières de Bretagne – AAPPMA pêche du Pays de Quimperlé et du parti politique Europe Ecologie).  Dans son mémoire en réponse, Lorient Agglomération, dans un long développement très argumenté, fait observer qu’il n’existe pas de solution de traitement à terre et que c’est malheureusement aujourd’hui une réalité à laquelle sont confrontés de nombreux maîtres d’ouvrage portuaire (c’est également le cas pour la région Bretagne dans le cadre du dragage du port de pêche de Lorient). En effet, la mise à terre de sédiments marins, qu’ils soient contaminés ou non d’ailleurs, pose des problèmes environnementaux très importants.  Après avoir analysé les impacts possibles sur l’environnement de la mise à terre des sédiments (transport – risques de re-largage du chlorure de sodium – sel de mer), fait le constat d’une réglementation inadaptée (le sédiment de dragage considéré comme un déchet n’y est pas identifié), développé les solutions alternatives envisagées (rechargement de plage – valorisation industrielle – constitution de terre-plein portuaire et réhabilitation de carrière), Lorient Agglomération conclut que la mise à terre des sédiments, c'est-à-dire de vases et de sables, est loin d’être une solution écologiquement acceptable pour les raisons suivantes : 1.- Les sédiments marins ont des caractéristiques physicochimiques très différentes et peu compatibles avec le milieu terrestre et les volumes, négligeables au regard du stock naturel dans le milieu marin, sont en revanche très conséquents pour une mise à terre. Enfin, l’impact des chlorures présents (sel de mer) est ainsi préjudiciable, voire toxique, pour la végétation terrestre. 2.- La mise à terre mobilise des moyens techniques (transport – traitement) qui ne sont pas adaptés à la gestion de volumes si conséquents, contrairement à l’immersion qui fait appel à des moyens techniques spécifiques plus cohérents. L’impact environnemental du transfert à terre est ainsi nettement plus élevé en termes de consommation énergétique, de production de CO2, de risques sanitaires et d’accidents de personnes, que l’immersion. 3.- Aujourd’hui, aucune solution à terre n’est opérationnelle, et encore moins pérenne (les solutions envisagées ne peuvent servir qu’à un volume limité).  Au regard de ces arguments et des impacts importants sur l’environnement, tous les acteurs (y compris les administrations de contrôle) s’accordent pour dire que la gestion à terre des sédiments d’origine marine doit être réservée uniquement aux sédiments dont la contamination ne permet pas d’envisager l’immersion. Les sédiments de Guidel-Plages, constitués majoritairement de sables fins de très bonne qualité physicochimique, méritent donc d’être réintroduits dans le système hydro sédimentaire local comme le préconisent les orientations du DOCOB Natura 2000.  Avis du commissaire enquêteur  En effet, la réglementation en matière de gestion des sédiments marins à terre est complexe car depuis 2010 ils sont considérés comme des déchets inertes ou non, dangereux ou non et leur gestion à terre est soumise à la législation sur les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).  En matière d’impact sur l’environnement, la démonstration de Lorient Agglomération sur le transport de 39 000 m3 de sédiments est édifiante. Cette opération nécessiterait une noria de 2 600 camions à raison de 15 m3 par camion - 60 camions/jour sur 44 jours avec un

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Décision n° E12000502/35 du 22.10.2012 – Extension du port de plaisance de Guidel-Plages à Guidel – 56 - passage de camion toutes les 5 minutes (aller + retour), chaque jour ouvrable pendant 10 H et une émission de près de 600 tonnes de CO2 pour un transfert sur un site situé à 10 km ! En considérant qu’en France, l’immersion représente la principale filière d’évacuation des matériaux de dragage face à d’autres filières telles que le rechargement de plages, le dépôt à terre et les autres filières de traitement existantes (81,8 % en Atlantique pour l’immersion contre 3,9 % pour les dépôts à terre), et s’agissant plus particulièrement des sédiments de dragage du port de Guidel-Plages, constitués de sables fins de très bonne qualité physicochimique, la filière de l’immersion me semble ici préférable au dépôt à terre, laquelle est d’ailleurs préconisée par les orientations du DOCOB du site Natura 2000 « Rivière Laïta … ».

❷ Vérification de la simulation avant toute décision d’adoption du projet (Proposition d’un intervenant)  Dans son mémoire en réponse, Lorient Agglomération souligne à nouveau que la modélisation réalisée en 2002 repose sur une collecte d’informations de terrain conséquente (levés bathymétriques, mesures de courants, mesures de matières en suspension) et la réalisation de nombreuses simulations, tant concernant les différentes configurations du port envisagées que les conditions de débits et de marées appliquées au modèle. Une « mise à jour » du modèle laisserait supposer que ces éléments ont changé, ce qui n’est manifestement pas le cas. Des « relevés complémentaires » dans ce cas n’ont pas beaucoup d’utilité. L’intérêt de cette contre-expertise paraît manifestement réduit, tous les bureaux d’études travaillant sur la base des mêmes logiciels de simulations, et les données qui y seraient introduites seraient également identiques (même projet, mêmes données de courant, de marée, etc…) Par ailleurs, et contrairement à ce qui est avancé, une modélisation est coûteuse et prend beaucoup de temps : la modélisation réalisée en 2002 a coûté près de 80 000 €.  Avis du commissaire enquêteur En l’absence d’éléments nouveaux que n’apporte pas l’intervenant hormis le fait qu’il « lui semblerait nécessaire » de faire vérifier et mettre à jour la simulation par le laboratoire national d’hydraulique de Chatou « pour un budget très modeste », je partage la décision de Lorient Agglomération de ne pas vouloir donner une suite favorable à cette proposition.

REPONSE A LA CONTRE-PROPOSITION dont l’objectif est de proposer une solution alternative au Projet

 La réalisation d’un port à sec (Contre-proposition faite par 2 intervenants)  Dans son mémoire en réponse, Lorient Agglomération indique que cela a été envisagé p. 140 de l’étude d’impact mais abandonné car l’analyse des besoins en surface nécessaire (d’après les données du centre technique d’études maritimes et fluviales du ministère de l’équipement), a montré rapidement que le port de Guidel-Plages n’offrait pas l’espace suffisant. En effet, la surface nécessaire au stockage de 200 bateaux sur 3 niveaux est d’environ 3 750 m2 (avec les espaces de circulation), soit déjà plus de la moitié de la surface totale des espaces à terre actuels. Si l’on tient compte de la présence du bâtiment du port, de la nécessité d’offrir également 3 500 m2 de stationnement pour 140 places (préconisation d’une

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Décision n° E12000502/35 du 22.10.2012 – Extension du port de plaisance de Guidel-Plages à Guidel – 56 - place par bateau), une aire technique voire également une aire de carénage, l’espace à terre est manifestement insuffisant pour la création d’un tel équipement. Par ailleurs, un port à sec où l’on stationne des bateaux sur des bers superposés n’est pas adapté à des voiliers équipés d’un mat et d’une quille pour certains, et conserver les voiliers sur les pontons existants, sans ouvrage d’enclôture, ne permettrait pas de limiter l’ensablement, objectif également recherché par l’extension du port. Enfin, l’impact paysager d’un tel équipement n’est pas négligeable, ainsi que les problèmes de nuisances sonores : circulation d’engins (chariots élévateurs – remorques – tracteurs …) perturbant la tranquillité des 2 rives. De ce fait, la réalisation d’un port à sec à Guidel-Plages nécessiterait :  L’extension du terre-plein portuaire sur le plan d’eau,  La construction d’un bâtiment abritant les bers de stationnement afin d’améliorer l’insertion paysagère de l’équipement,  La recherche d’une solution alternative de stationnement adaptée aux voiliers (terre-plein ouvert).  C’est pour ces raisons que le choix a été fait de développer le port à flot.  Avis du commissaire enquêteur. Les ports à sec sont également des équipements importants notamment en termes d’emprises foncières et d’impact paysager, en particulier sur ce site à la confluence entre la Laïta et la mer. A Guidel-Plages, cela nécessiterait la construction d’un bâtiment pour abriter les bers sur 3 niveaux pour 200 bateaux qui exclurait les voiliers, lesquels représentent 52 % des demandes actuellement enregistrées ! Je partage l’analyse de Lorient Agglomération qui a rejeté cette alternative qui ne résoudrait pas les problèmes d’ensablement du port à flot et donc les coûts d’entretien car il faudrait bien maintenir des pontons pour les mises à l’eau du port à sec et pour la flotte de voiliers !

V.- AVIS SUR LES MODALITES ET LE DEROULEMENT DE L’ENQUETE

 L’enquête publique prescrite par l’arrêté interpréfectoral (Morbihan – Finistère) du 21.12.2012 a été effectuée conformément à la réglementation sur les rubriques de la Loi sur l’Eau et du Code de l’environnement, en soulignant toutefois que le dossier a été déposé en préfecture avant le 1er juin 2012.  Le dossier était complet, conforme à la réglementation et il a été mis à la disposition du public pendant 33 jours consécutifs au siège de l’enquête en mairie de Guidel (Morbihan) et en mairie de Clohars-Carnoët (Finistère). Le 28.1.2013, pour une meilleure information du public, j’ai versé au dossier sous bordereau (Annexe 2 du rapport), une simulation d’insertion paysagère du port et des ouvrages d’enclôture envisagés avec l’option (format A3). En dehors des permanences, le dossier était consultable dans les mairies, du lundi au samedi, aux heures habituelles d’ouverture et il était accessible aux personnes à mobilité réduite. J’ajoute qu’en tout temps il était également consultable et téléchargeable sur les sites de Lorient-Agglomération et de la mairie de Guidel.  J’ai effectué 3 permanences de 3 H dans chacune des 2 mairies, dont une un samedi matin à Clohars-Carnoët et j’ai personnellement reçu 56 personnes sur les 141 qui ont consulté le dossier en mairie.

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 Quatre avis de l’enquête publique sont parus dans les quotidiens régionaux Ouest France et Le Télégramme, dans les délais réglementaires (15 jours avant le début de l’enquête le 28.12.12 et dans les 8 premiers jours, le 16.1.2013), dans les départements du Morbihan et du Finistère. (Cf. Annexe 1 du rapport)  Les formalités réglementaires d’affichage ont été effectuées dans les mairies de Guidel et de Clohars-Carnoët (A 4) ainsi que sur le terrain (A 2) aux ports de Guidel-Plages (Morbihan) et du Pouldu (Finistère) et elles ont été contrôlées. (Cf. § 2.2. du rapport).  Outre ces avis et affichage réglementaire, l’enquête publique a également été annoncée sur les sites internet de la préfecture du Morbihan, de Lorient-Agglomération et des mairies de Guidel et Clohars-Carnoët. J’ajoute que l’enquête a aussi été annoncée, commentée et rappelée dans 9 articles de la presse régionale Ouest France et Le Télégramme.  L’avis de l’autorité environnementale du 17.12.12 était consultable sur les sites de la DREAL Bretagne et de la préfecture du Morbihan.  Enfin je certifie que toutes les conditions étaient réunies pendant et en dehors de mes permanences pour que le public puisse consulter le dossier, consigner ses observations sur les registres mis à sa disposition ou déposer un courrier. Avis du commissaire enquêteur  Compte tenu de ce qui précède, je considère que les modalités et le déroulement de l’enquête publique que j’ai conduite ont été conformes à la réglementation et qu’elle a rempli son objet. En effet, l’information du public a été suffisante et accessible contrairement aux dires de quelques-uns, les formalités ont été effectuées dans les délais et l’enquête a permis de recueillir les observations du public, des associations, d’un parti politique et d’un élu, qui ont bien voulu s’exprimer.

VI.- AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR SUR LE PROJET D’EXTENSION DU PORT DE PLAISANCE DE GUIDEL-PLAGES

De l’Arrêté interpréfectoral du 21 décembre 2012 prescrivant l’ouverture d’une enquête publique du 14 janvier au 15 février 2013 inclus dans les communes de Guidel (siège de l’enquête) dans le Morbihan et de Clohars-Carnoët dans le Finistère, concernant la demande présentée par M. le Président de la Communauté d’agglomération du Pays de Lorient, d’effectuer des travaux d’extension du port de Guidel-Plages à Guidel – 56520 – pour un montant de 5 083 000

 De l’Avis de l’autorité environnementale du 17.12.2012 et de la réponse apportée le 8.1.2013 par Lorient-Agglomération,

 Des modalités et du déroulement de l’enquête évoquées supra, qui ont été conformes à la réglementation et qu’elle a rempli son objet, les personnes qui l’ont souhaité ayant pu s’exprimer librement et sans contrainte,

 Des 90 observations et contributions reçues dont 40 sont favorables au projet et 50 défavorables ou réservées, se répartissant en :  61 observations aux 2 registres d’enquête,

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 29 courriers ou contributions diverses,  1 pétition de 162 signataires favorables au projet,

 Du mémoire en réponse de la Communauté d’agglomération du Pays de Lorient du 7 mars 2013 qui n’a éludé aucune question posée et a formulé des réponses argumentées,

ECOUTÉ le représentant du porteur du projet lors de sa présentation et de la visite du site le 7.1.2013 ainsi que le public qui s’est exprimé pendant les permanences, lu avec attention les courriers et mémoires remis par des particuliers, des associations ou parti politique,

ANALYSÉ les observations reçues, favorables, défavorables ou réservées,

EFFECTUÉ plusieurs déplacements sur le terrain en fonction des coefficients de marée, aux ports de Guidel-Plages (rive gauche) et du Pouldu (rive droite) de la rivière Laïta,

ETUDIÉ l’Avis de l’autorité environnementale et la réponse du porteur du projet,

 Compte tenu également et surtout de mes avis partiels développés supra aux chapitres IV et V

 D’une part, les travaux d’extension du port de Guidel-Plages par la Communauté d’agglomération de Lorient sont en compatibilité avec le SCoT du Pays de Lorient, dont les prescriptions du document d’orientations générales relatives aux équipements de plaisance indiquent que « Les extensions des ports actuels et les alternatives permettant le stockage des bateaux à terre, notamment en retrait de la côte (hors ports à sec), sont à favoriser prioritairement à la création de nouvelles infrastructures ». D’autre part, la révision simplifiée du Plan d’Occupation des Sols (POS) du 28.12.2009, autorise l’extension portuaire dans la zone UP.  Les limites du port ne sont pas situées dans le périmètre du site Natura 2000, mais en bordure.

 Les travaux d’extension étaient bien inscrits, dans le cadre du projet de développement de la plaisance (le Pays de Lorient est le 2ème bassin de navigation breton après le golfe du Morbihan), dans le « Contrat Région – Pays de Lorient 2006/2012 », dont l’un des objectifs était d’augmenter la capacité d’accueil des ports du Pays de Lorient de 30 % (Port-Louis – Kernével et Guidel-Plages).

 Lorient Agglomération justifie son projet d’extension par la nécessité d’étendre la capacité d’accueil du port pour répondre d’une part aux 283 demandes de places à flot non satisfaites au 1.1.2013, qui comportent certes une part d’incertitude, et d’autre part, de réduire de façon significative le coût des travaux d’entretien liés à l’ensablement du bassin portuaire et aux opérations de dragage qui doivent intervenir actuellement tous les 3 ans (environ 220 000 € pour 10 000 m3).

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 La Communauté d’agglomération du Pays de Lorient a, dès 2006, pris l’initiative de procéder à une concertation préalable à l’élaboration du projet d’aménagement du port afin de recueillir les avis des acteurs concernés, lors de 3 réunions, qui ont fait évoluer le dossier (Réunion publique le 26.2.2006 – Réunion avec les professionnels et associations du port le 2.7.2009 et réunion avec les élus de la Communauté de communes du Pays de Quimperlé et de Clohars-Carnoët le 5.10.2009).

 Ce port se distingue par une localisation environnementale exceptionnelle qui lui confère un caractère particulier privilégiant davantage l’accueil de bateaux de type pêche- promenade ou de petite plaisance et qu’indépendamment de la réponse apportée aux plaisanciers majoritairement locaux, ce projet d’extension constituera effectivement un atout pour le développement touristique local et confortera le pôle d’activité économique de la station de Guidel-Plages.

 La création d’une aire de carénage d’environ 900 m2, accessible à prés de 550 plaisanciers qui fréquentent ou stationnent dans l’estuaire de la Laïta avec traitement des eaux de lavage et récupération des eaux grises est d’un intérêt majeur pour la protection de l’environnement du site (souligné par les associations), qui limitera les carénages « sauvages » sur l’estran ou la grève et ainsi les sources de pollution du milieu marin. Le fait qu’elle soit légèrement surdimensionnée permettra de prendre en compte une zone plus étendue, des rivages de Ploemeur jusqu’aux rivières du Belon et de l’Aven, qui ne disposent d’aucune aire technique de ce type.

 Le dossier qui a été présenté à l’enquête publique dont certaines parties, certes techniques, était accessible à tout public avec le résumé non technique de l’étude d’impact. Il était conforme à la réglementation en vigueur au 31 mai 2012, date de réception en préfecture, et le choix du bureau d’études danois DHI, mis en cause par certains, résulte d’un appel d’offres qui ne saurait être contesté à priori.

 Le coût et le financement des travaux envisagés (5 083 000 € TTC), jugé excessif et inopportun par certains, relèvent d’une décision politique qui n’entre pas dans le champ d’expertise de l’étude d’impact environnementale (le financement a été régulièrement acté dans le contrat Région – Pays de Lorient en 2006).

 L’impact des travaux envisagés dans l’emprise du port exclusivement, qui est située en dehors du périmètre Natura 2000, sera limité à la disparition d’environ 3 000 m2 d’un banc de sable répertorié comme étant un habitat d’intérêt communautaire du type « Estran de sable fin », qui reste très banal, que ce soit dans l’estuaire de la Laïta ou sur l’ensemble de la côte atlantique. Selon le DOCOB il ne présente pas d’enjeux de conservation forts et l’impact sera donc modéré.

 Les contributions des différents intervenants, défavorables ou réservés sur certains aspects du projet, qui concernent plus particulièrement l’impact des opérations de dragage, la construction d’une enclôture courbe destinée à limiter l’ensablement du bassin portuaire et les risques de modification de la morphologie de l’estuaire, n’ont pas démontré que les conclusions étayées et argumentées de l’étude courantologique associée à l’expertise sédimentologique du dossier, qui sont à l’origine des choix des équipements du projet,

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étaient soit inexactes, voire incomplètes comme évoqué par certains. Leurs préoccupations ne sont pas pour autant illégitimes mais elles se heurtent à la rigueur scientifique des simulations réalisées grâce à la modélisation numérique.

 Le choix du rejet des sédiments dragués (39 000 m3), dans le courant de jusant, en hiver, à marée descendante qui résulte d’une analyse multicritères de l’étude d’impact, repose essentiellement sur « leur très bonne qualité physicochimique », compatible avec les préconisations du DOCOB Natura 2000 qui recommande de « réinjecter dans le milieu les sédiments de bonne qualité ».

 La période de 3 mois de dragage envisagée à raison de 450 m3/jour doit impérativement tenir compte de la montaison et de la dévalaison des poissons migrateurs afin qu’elle soit la moins perturbante possible et les périodes proposées ayant varié (cf. mes observations p. 16/17 du présent), l’avis de l’O.N.E.M.A. devra prioritairement être recherché sur le sujet avant toute décision d’entreprendre.  Par ailleurs, comme proposé dans le mémoire en réponse, je recommande la mise en place de turbidimètres au point de rejet des sédiments pour établir une corrélation entre matières en suspension et turbidité.

 Les moyens de surveillance qui seront mis en œuvre pendant les phases chantier et exploitation sont à la hauteur des enjeux et que la surveillance du point de rejet pendant les opérations de dragage sera assurée par un cabinet indépendant qui procèdera aux prélèvements et aux analyses.

 Dans son mémoire en réponse, Lorient Agglomération estime que la nourricerie appelée « L’étang » située entre les 2 rives de la Laïta, ne devrait pas subir de profondes modifications mais qu’on pourra néanmoins observer des phénomènes de sur sédimentation en amont de l’ouvrage d’enclôture sur la rive gauche (côté Guidel).

 Le rejet des sédiments dragués dans le chenal principal de navigation, qui est balisé sur la côte Clohairsienne, unique voie d’accès navigable pour les navires mouillés ou amarrés dans l’estuaire, risque d’en modifier les profondeurs qui, selon le Schéma de référence des dragages du Morbihan « doivent être maintenues » nécessitera comme indiqué dans l’étude d’impact, une observation quotidienne et en cas d’apparition de haut fond de prendre toutes dispositions pour informer les navigateurs et mettre fin aux désordres dans les plus brefs délais avec compte rendu à la Police de l’eau. Un relevé bathymétrique sera assuré une fois tous les 15 jours.

 L’impact de l’enclôture sur le paysage ne sera pas particulièrement agressif mais atténué par le bardage en bois imputrescible qui recouvrira les palplanches.

 La présence sur le site du projet d’espèces végétales protégées en Bretagne, est prise en compte par Lorient Agglomération qui soit, adaptera ses aménagements dans la mesure du possible soit, demandera une dérogation pour les déplacer sur la base de l’article L411-2 du Code de l’environnement.

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 Lorient Agglomération a répondu dans un long développement argumenté aux 2 propositions d’intervenants qu’elle a rejetées, concernant d’une part « La gestion à terre des sédiments dragués » et d’autre part « La vérification de la simulation avant toute décision d’adoption du projet ». (cf. mémoire en réponse et synthèse p. 22 et 23).

 Lorient Agglomération a également rejeté la contre-proposition de 2 intervenants concernant la réalisation d’un port à sec en lieu et place du projet d’extension du port à flot. (cf. mémoire en réponse et synthèse p. 23 et 24).

 Le conseil municipal de la commune de Guidel, dans sa délibération du 29.1.2013 a émis un avis favorable au projet d’extension du port.

 Le conseil municipal de la commune de Clohars-Carnoët, dans sa délibération du 24.1.2013 a émis un avis favorable au projet d’extension du port, avec une recommandation concernant le suivi des rejets pendant la période de dragage et une réserve concernant la préservation de la zone de nourricerie des poissons au lieu-dit « l’étang ».

 Pour toutes ces considérations développées aux § IV et V du présent et compte tenu du Rapport joint, je décide de donner un AVIS FAVORABLE avec 2 RESERVES et 3 RECOMMANDATIONS à la demande présentée par M. le Président de la Communauté d’agglomération du Pays de Lorient d’effectuer des travaux d’extension et d’aménagement du port de plaisance de Guidel-Plages à GUIDEL, dans la zone portuaire UP exclusivement.

RESERVES ❶ Sous la réserve expresse de consulter l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (O.N.E.M.A) pour déterminer avec plus de précision que cela n’a été fait jusqu’alors, les périodes de montaison et de dévalaison des poissons migrateurs (saumon – lamproie marine …) dans la rivière Laïta, afin que la période de dragage choisie (450 m3/jour) sur 3 mois, qui me paraît être un minimum, soit la moins perturbante possible. J’ajoute que les associations de pêche qui se sont exprimées devront en être informées.

❷ Sous réserve, comme Lorient Agglomération s’y est engagé dans son mémoire en réponse, de prendre en compte la présence des 2 espèces végétales protégées, découvertes en haut de plage, sur le site d’extension du port, avant le début des travaux, afin d’opter soit pour une adaptation des aménagements si celle-ci n’entraîne pas de modification trop profonde du projet, soit pour une procédure réglementaire visant à les déplacer. Il s’agit de :  13 pieds épars sur plusieurs dizaines de mètres de « Polygonum maritimum » ou renouée maritime,  Une quinzaine de pieds de « Eryngium maritimum » ou panicaut maritime.

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RECOMMANDATIONS  Le choix retenu du rejet dans le chenal principal de navigation des sédiments dragués, dont il est établi qu’ils seraient de « Très bonne qualité physicochimique » et par conséquent compatibles avec une réinjection dans le milieu, selon les préconisations du DOCOB du Site Natura 2000, a soulevé de nombreuses interrogations voire d’incompréhensions au cours de l’enquête.  C’est pourquoi je recommande de déterminer avec beaucoup d’attention la position finale de l’exutoire de la conduite de refoulement, afin qu’elle se situe le plus au Sud possible du goulet pour l’éloigner de la zone de stationnement des saumons dans le secteur Saint Julien au Pouldu et d’envisager la possibilité de mettre en place des turbidimètres dans le rayon de 100 m de la zone de rejet.

 Je recommande également que les résultats des relevés bathymétriques du chenal, qui seront effectués une fois tous les 15 jours, soient affichés dans les capitaineries des ports de Guidel et du Pouldu car ils intéressent les navigateurs du secteur.

 Je recommande enfin, et bien que le porteur du projet estime que la nourricerie appelée « l’étang » ne devrait pas subir de profondes modifications, de veiller à ce qu’elle soit préservée ainsi que le demande le conseil municipal de Clohars-Carnoët.

CLOS à CLEGUER, le 21 mars 2013

Le commissaire enquêteur Jean-Pierre CIESIELSKI

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