RP1 05 Volume 2 Public Disclosure Authorized

RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales

Wilaya d'Alger Public Disclosure Authorized

Réduction de la Vulnérabilité de Zones Urbaines aux Catastrophes Naturelles

Politique Générale de Prise en Charge et de Relogement des Populations Affectées par les Inondations du 10 novembre 2001

Public Disclosure Authorized Document provisoire

17 mai 2002

(Revision 10) Public Disclosure Authorized RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales

Wilaya d'Alger

Réduction de la Vulnérabilité de Zones Urbaines aux Catastrophes Naturelles

Liste des abréviations utilisées

APC.: Assemblée Populaire Communale APW: Assemblée Populaire de Wilaya CNL.: Caisse Nationale du Logement DU: Direction de l'Urbanisme FONAL.: Fonds National du Logement IMR: Immeuble Menaçant Ruine LSP.: Logement Social Participatif MdH.: Ministère de l'Habitat MdO: Maître d'Ouvrage MO.: Maître d'Oeuvre ORSEC: Organisation des Secours PDAU.: Plan Directeur d'Aménagement Urbain POS.: Plan d'Occupation des Sols SNMG.: Salaire National Minimum Garanti TOL.: Taux d'Occupation par Logement TOP.: Taux d'Occupation par Pièce RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales

Wilaya d'Alger

Réduction de la Vulnérabilité de Zones Urbaines aux Catastrophes Naturelles

Politique Générale de Prise en Charge et de Relogement

des

Populations Affectées par les Inondations du 10 novembre 2001

SOMMAIRE

RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE ...... 1 SOMMAIRE ...... 3 1. INTRODUCTION ET OBJECTIFS . Impacts des inondations et mesures d'urgence initiées par le Gouvernement algérien...... 1 2. DESCRIPTION DU PROJET .7 3. PRINCIPES ET OBJECTIFS .9 4. LES PROCEDURES DE PREPARATION DU PLAN DETAILLE DE PRISE EN CHARGE ET DE RELOGEMENT DES POPULATIONS DE LA WILAYA D'ALGER AFFECTEES PAR LES INONDATIONS DU 10 NOVEMBRE 2001 .14 Mechanisms de consultation et de règlements des différends ...... 17 5. PROCEDURES D'EXECUTION DU PLAN DE PRISE EN CHARGE ET DE RELOGEMENT ET CADRE INSTITUTIONNEL .18 6. SUIVI ET EVALUATION .19 7. LE FINANCEMENT DES COUTS ASSOCIES AU PROCESSUS DE RELOGEMENT .. 20 1.INTRODUCTION ET OBJECTIFS

1.1 Le Gouvernement algérien envisage, dans le cadre d'un prêt octroyé par la Banque mondiale, de mettre en oeuvre un programme de traitement d'urgence et de réduction de la vulnérabilité des quartiers de la ville d'Alger qui ont été touchés par les inondations catastrophiques du 10 novembre 2001. La zone d'intervention du programme regroupe 121 communes situées en grande partie dans la circonscription administrative de qui a subi les dégâts les plus importants en terme de nombre de décès et en volume de destructions de constructions à usage résidentiel et commercial, d'infrastructures de base (routes, réseaux d'alimentation en eau potable et d'assainissement, ouvrages d'art) et autres équipements socioculturels (écoles, centres de santé, centres de formation, salles de sport, etc...).

1.2 Ce projet vise à réduire la vulnérabilité aux catastrophes naturelles de la zone directement touchée par les inondations, en particulier de réduire les risques encourus par les populations et aussi à protéger, de manière indirecte, toutes les populations des quartiers situés en aval et susceptibles de subir les retombées de ces catastrophes. Les mesures d'aménagement prévues, contribueront à résoudre les problèmes de pollution et d'érosion qui constituent actuellement un problème majeur. Les populations directement impliquées par le réaménagement des quartiers sinistrés du fait de leur vulnérabilité aux risques naturels et dont le nombre est évalué à 30 000 personnes, sont des populations urbaines dans le sens sociologique du terme. Elles bénéficieront des avantages directs des opérations cependant que les retombées indirectes en terme de réduction de la vulnérabilité s'étendront à plus de 250 000 personnes résidant en aval dans des quartiers très densément urbanisés. Dans ce contexte, l'un des objectifs du Gouvernement algérien est d'améliorer, de façon durable, les conditions de vie des populations sinistrées et de celles qui, situées dans les zones aval, pourraient être exposées à des risques similaires.

Impacts des inondations et mesures d'urgence initiées par le Gouvernement algérien

1.3 La nature défavorable de la zone sinistrée, notamment sa topographie particulièrement difficile avec des pentes de forte déclivité, sa géomorphologie spécifique à caractère instable, l'existence de bâtisses vétustes datant de l'époque coloniale et autres constructions sommaires situées sur le chemin d'écoulement de la coulée de boue provenant des hauteurs de Bouzaréah ont contribué à aggraver le bilan des pertes en vies humaines et matérielles. Le nombre de personnes décédées et disparues au niveau de la Wilaya d'Alger seulement, qui s'est élevé respectivement à 728 et 55 personnes, et les dégâts matériels (estimés à au moins 16 milliards Dinars Algériens pour la seule Wilaya d'Alger) traduisent l'ampleur exceptionnelle du phénomène.

1.4 Les autorités gouvernementales algériennes ont pris immédiatement après le début des inondations des mesures d'urgence pour pallier la situation: (i) mise en place d'un comité de crise au niveau des services de Monsieur le Chef du Gouvernement; (ii) mise en place d'une cellule de suivi au niveau du Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales ; (iii) déclaration du plan ORSEC par Monsieur le Wali d'Alger; (iv) création de cellules de crise au niveau local

' Ces communes sont: Bab El Oued, , , Rais Hamidou, Hammamet, Aïn Benian, Bouzaréah, , Sidi M'hamed, , , . 2 qui ont eu à mettre en oeuvre les 19 modules d'intervention conçus par le plan ORSEC 2 ; et (v) mobilisation des moyens destinés au secours d'urgence et d'assistance au profit des populations sinistrées.

1.5 Cet ensemble de mesures a permis entre autres actions, d'héberger progressivement les familles sinistrées dans des logements en dur. Mille cinq cent quarante-quatre (1 544) familles ont été relogées dans des logements sociaux neufs, entre la date de démarrage du plan ORSEC et le 10 janvier 2002. Ces logements ont été puisés par les autorités de la Wilaya, conformément aux décisions du Gouvernement, dans les divers programmes de logements sociaux en cours de réalisation à travers le territoire de la Wilaya d'Alger après étude des dossiers des familles sinistrées.

1.6 Parallèlement à cet effort de relogement, le Gouvernement a décidé d'autres mesures de soutien, d'accompagnement et de solidarité consistant en: a. l'octroi d'une indemnité de 700.000 DA par personne décédée et 300.000 DA par personne disparue; b. la mise en oeuvre d'un programme d'indemnisation des personnes dont les activités économiques (commerciales, artisanales, etc...) ont été affectées totalement ou partiellement par les inondations en fonction de l'évaluation des pertes en avoir confiées à des commissions spécialisées. Sept-cent quarante huit (748) dossiers d'indemnisation de commerçants ont été ainsi traités, soit 190 indemnisations pour réfection des locaux et 558 pour compensation des pertes en équipements et marchandises; c. l'octroi d'indemnités (plafonnées à 200.000 DA) destinées à la réfection des bâtisses endommagées à 2 270 propriétaires affectés par des dégâts au niveau de leurs logements; et d. la réhabilitation, aux frais de l'Etat, des parties communes de 233 immeubles totalisant 3 373 logements.

1.7 En complément de ces opérations dictées par l'urgence, les autorités de la Wilaya ont engagé un programme de réaménagement à court et long termes ayant pour objet de traiter l'ensemble de la zone sinistrée dans le souci de prévenir tous risques de reproduction de la catastrophe et de ses effets sur les personnes et les biens. Ce programme s'inscrit, par ailleurs, dans la continuité de la vaste stratégie de traitement des zones d'habitat insalubre et précaire initiée en novembre 2001 dans le cadre du Plan d'Actions de la Wilaya d'Alger dont l'un des aspects majeurs réside dans la fourniture aux populations démunies de l'agglomération algéroise de logements répondant à des normes de sécurité, de confort et de salubrité adéquates et dont une bonne partie réside justement dans la zone sinistrée.

2 Chaque module était spécialisé dans une fonction: expertise technique des bâtisses, accueil provisoire et relogement progressif, transport, solidarité et aide psychologique, etc... 3

Identification des caractéristiques socio-économiques des groupes touchés par les inondations

1.8 Les caractéristiques socio-économiques des différents groupes touchés par les inondations survenues le 10 novembre 2001 seront établies au cours du recensement-enquête qui aura lieu en février 2003 et seront consignées dans un Plan Détaillé de Prise en Charge et de Relogement des Populations de la Wilaya d'Alger affectées par les inondations du 10 novembre 2001 (« le Plan de Relogement »), défini et décrit ci-après (paragraphe 42.6) et dont une version provisoire sera disponible en juin 2003 3. Le Tableau 1 ci-après fournit des données préliminaires, telles qu'arrêtées le 5 mai, 2002 par la Direction du Logement de la Wilaya d'Alger.

3 Les termes de référence pour le Plan de Relogement détailleront les informations recherchées lors de ce recensement . TABLEAU 1: NOMBRE DE FAMILLES CONCERNEES PAR LE PROGRAMME DE LOGEMENT SOUTENU PAR LE PROJET

ARRETE AU 05/00502002

Caractéristiques générales - Logements vulnérables à traiter

-N°-- - Communes . ufcTotal Bidon iies et habitat -dan habitat à traiter

Population Parc Logement précaire(a) `alh(b)

Bab El Oued 1.21 90.446 12.063 38 966

2. Oued Koriche 2.24 54.869 6.629 1250 1250

3. Bologhine 2.76 44.648 6.205 480 660

4. Rais Hamidou 4.94 21.195 3.036 180 180

5. Hammamet 8.54 20.764 3.550 33 93

6. Ain Benian 16.0 53.262 8.511 196 196

7. Bouzaréah 12.44 71.468 11.051 447 447

8. El Biar 4.08 54.342 8.846 220 220

9. Sidi M'hamed 2.18 92.755 14.698 350 530

10. Alger Centre 3.7 99.554 18.032 _ 140

11. El Madania 2.17 52.418 7.440 _ 238

12. El Mouradia 1.91 30.183 4.825 _ 80

-. Tnlal -- E72.17`- 68Ç.904 106.886 -,^3i .. 00

Source: Direction du Logement - Wilaya d'Alger 1.9 Comme indiqué dans le Tableau 1 ci-dessus, à l'heure actuelle, environ 5.000 familles résident encore dans des logements jugés vulnérables aux risques naturels dans la zone d'intervention retenue pour le programme de traitement d'urgence des quartiers de la Wilaya d'Alger affectés par les inondations. Ces familles, qu'elles aient des titres de propriété ou non, seront relogées , en fonction de leur éligibilité à différents programmes de logement, y compris ceux de l'habitat social.

1.10 La grande majorité de ces familles a déjà par le passé formulé des demandes de relogement en habitat social locatif auprès des communes. Dans cette optique, elles ont, par ce fait, exprimé leur volonté de se déplacer dans les divers sites disponibles, pourvu que ces logements disposent des commodités de base et d'une meilleure accessibilité aux moyens de transport, ce qui, de toute évidence, sera le cas pour les logements neufs auxquels elles auront accès. Dès lors, le déplacement des familles concernées par le projet de réduction de la vulnérabilité de zones urbaines aux catastrophes naturelles, présente donc les traits fondamentaux suivants:

a. Il ne s'agit pas d'un déplacement qui soit une conséquence ou une implication non recherchée d'un projet de développement; b. Ce déplacement de populations constitue en fait l'un des objectifs recherchés par le projet qui vise à réduire la vulnérabilité des populations aux risques consécutifs aux inondations du 10 novembre ou susceptibles d'apparaître dans des zones fragilisées par ces inondations ; et c. Pour autant que les logements d'accueil se situent à proximité des zones d'habitation actuelles, offrent des commodités de base et permettent un bon accès à des moyens de transport, le relogement de ces populations répondra à une demande et une attente très forte de ces populations, ainsi que cela a été révélé par quelques consultations, informelles et préliminaires, faites immédiatement après les inondations par les services de la Wilaya d'Alger, et confirmé par les réactions perçues au sein de premier groupe de familles déjà déplacées.

1.11 Les constructions sommaires à flanc de montagne sur les versants abrupts de l'Oued Koriche et de ses quatre affluents en amont (en très grande majorité illicites) ont contribué à la fragilisation des pentes et à une aggravation du processus de déforestation, de dégradation du couvert végétal et par conséquent d'érosion. Cette particularité de l'urbanisation de la zone ainsi que l'hétérogénéité sociale des populations qui y résident incitent à dégager un plan de relogement et de compensation qui toucherait l'ensemble des formes d'habitat, y compris les constructions précaires et sommaires, et tous les types d'activités économiques, y compris informelles et ceci dans le cadre réglementaire en vigueur. Il s'agira de traiter à la fois la vulnérabilité et la précarité physique de la zone et de mener une action vigoureuse d'amélioration des conditions d'habitat des populations démunies qui y résident. 6

Objectif du document cadre de politique générale de prise en charge et de relogement des populations affectées par les inondations du 10 novembre 2001.

1.12 Le présent document a pour objet de présenter les principes généraux guidant le relogement des personnes affectées par les inondations du 10 novembre 2001, et de définir les démarches, dispositions organisationnelles et les critères devant être appliqués pour la mise en oeuvre du projet. Ces principes s' appuient sur les considérations fondamentales suivantes: a. Toutes pertes involontaires de biens et tout déplacement involontaire de résidence et d'activités économiques doivent être minimisés et compensées. Dans cette optique, et dans le cadre du projet, les sites d'accueil seront aménagés, développés et construits pour le bénéfice des familles et entités affectées par les inondations du 10 novembre 2002; b. Des procédures de consultation adéquates avec toutes les parties prenantes concernées et des consultations préalables auront lieu avec les personnes affectées sur l'ampleur des dégâts, la nature et la qualité des compensations et les lieux et distances des sites d'accueil; c. Les compensations doivent être de nature à restaurer ou améliorer la qualité de vie qui prévalait avant le déplacement ; et d. Dans le cadre réglementaire en vigueur, les mesures opérationnelles s'appliquent à toutes personnes et entités affectées, y compris celles qui ne détiennent pas de titres de propriété officiels et celles qui ne détiennent pas d'autorisation officielle pour exercer des activités économiques.

1.13 Dans le but d'assurer la plus grande transparence, équité et efficacité dans la réduction de la vulnérabilité, ce document cadre de la politique de prise en charge et de relogement sera ultérieurement complété par un Plan Détaillé de Prise en Charge et de Relogement des Populations de la Wilaya d'Alger affectées par les inondations du 10 novembre 2001 (« le Plan de Prise en Charge et de Relogement »). Ce Plan sera le document de référence pour prise en charge et la mise en oeuvre du relogement des populations affectées. En ce sens, la politique de l'Algérie en matière de compensation et de relogement des populations dans le programme d'habitat social locatif et la politique opérationnelle de la Banque mondiale en matière de déplacement involontaire de populations (PO 4.12) sont compatibles et convergentes. 7

2. DESCRIPTION DU PROJET

2.1 Le Projet de Réduction de la Vulnérabilité de Zones Urbaines aux Catastrophes Naturelles, d'un montant global de ... millions de dollars, dont xxxxx millions de $EU seront financés par la BIRD, a pour objectifs de:

a. Renforcer, au niveau national, les capacités institutionnelles de prévention et de gestion des catastrophes naturelles. Dans ce cadre, les autorités algériennes mettront en place un ensemble de dispositifs organisationnels, de procédures institutionnelles et de moyens permettant la prise en charge rapide et efficace des catastrophes naturelles tant au niveau du territoire de la wilaya d'Alger qu'au niveau national ; et b. Réduire, dans la Wilaya d'Alger, la vulnérabilité des zones urbaines fragilisées par les inondations du 10 novembre 2001, notamment par la restructuration et la réhabilitation de ces zones et par le relogement des familles affectées. Les autorités algériennes ont retenu une approche intégrée permettant de traiter de façon coordonnée cette question de vulnérabilité dans ses multiples dimensions naturelle, environnementale, urbanistique et sociale. Dans ce cadre, un ensemble de mesures sera mis en oeuvre pour: (i) réparer les dégâts occasionnés par les inondations dans les zones urbaines de la Wilaya d'Alger et notamment le massif de Bouzareah, Ces actions porteront, entre autres, sur la réfection et le re-dimensionnement des canalisations de collecte des eaux, la réparation des ouvrages d'art et autres infrastructures de base, etc...); (ii) traiter la zone affectée pour réduire sa vulnérabilité; et (iii) procéder au relogement des populations exposées aux risques dans les zones touchées et fragilisées par les intempéries.

2.2 La réduction de la vulnérabilité des zones urbaines de la Wilaya d'Alger fragilisées par les inondations du 10 novembre 2001 constitue un volet essentiel du projet dans la mesure où il intègre deux dimensions complémentaires :d'une part, le réaménagement physique et urbanistique des zones d'intervention et, d'autre part, le traitement des populations qui y résident. Cette population est constituée de familles résidant dans les 5.000 logements classés par les experts dépêchés sur les lieux comme "vulnérables aux chocs des catastrophes" et qu'il convient, en conséquence, de protéger contre des risques naturels, en les relogeant sur des sites moins vulnérables.

2.3 Plus précisément, la population qui fera l'objet d'un relogement est évaluée par les services de la wilaya à 5.000 familles. Mille sept cent quatre vingt huit familles (1 788), soit 36%, d'entre elles sont situées dans des Immeubles Menaçant Ruine (IMR) dont les occupants doivent être relogés à court terme. Le reste des familles (3.212, soit 64%) résident en très grande partie dans des constructions sommaires et précaires, érigées sans respect des règles de l'art et sans autorisation; particulièrement insalubres, ces constructions feront l'objet d'une démolition et leurs occupants seront relogés dans des 8

logements sociaux situés sur sept sites comme précisé ci-après au paragraphe 2.5. [possibilité adjoindre carte et photos ??]

2.4 La situation d'ensemble de la zone sinistrée se caractérise par les contraintes techniques suivantes:

a. Caractère très instable des terrains des bassins versants interdisant des constructions en hauteur;

b. Saturation des équipements collectifs (triple vacation dans les écoles par exemple);

c. Nécessité, selon les recommandations préliminaires des experts, d'une reconstitution du couvert végétal des bassins versants et pour la réalisation de travaux de confortement des voies et réseaux divers;

d. Inexistence de poches urbanisables dans la zone pouvant héberger la population ciblée ; et

e. Très forte densité d'urbanisation dans les espaces mitoyens à la zone sinistrée.

2.5 Cette situation a conduit les autorités locales à programmer le relogement de cette population dans sept sites d'accueil dégagés dans des poches urbanisables de grande qualité urbaine disposant de toutes les commodités nécessaires. Cinq sites d'accueil sur les sept proposés sont situés à une distance de l à 1,5 km de la zone de départ :Aîn Malha (), , Route de S'haoula (Draria), Centre ville de S'haoula (S'haoula), Belle Vue (Ain Benian), Domaines Bel Hadadi et localité de Sidi Youssef (Beni Messous). Les deux autres, dont le choix définitif n'est pas fixé, se situent dans un rayon de 5 à 10 kilomètres des lieux de résidence actuels. La recherche de sites se poursuit et, de nouveaux sites pourraient être considérés dans la mesure où ils répondraient mieux aux aspirations des populations à reloger et à des considérations techniques. [possibilité d'un plan et de photos ?]

2.6 Les sites d'accueil retenus ont, pour la plupart d'entre eux, été déjà viabilisés en primaire et aménagés dans le cadre d'anciens programmes de logement social (par exemple Ain Malha). Ces sites disposent encore de superficies libres capables d'absorber le volume du programme projeté. Ces sites sont libres de toute affectation et d'indue occupation. Par ailleurs, la nature juridique (domaine privé de l'Etat) de ces sites exclut toute possibilité de spéculation foncière à l'occasion de ce relogement; de même les mesures qui seront prises par les entités de gestion de ces nouveaux sites ainsi que leur configuration physique rendront impossible l'installation illicite de personnes avant le relogement des familles concernées par ce projet.

2.7 Les contraintes techniques citées au paragraphe 17, conjuguées au caractère d'urgence qui a caractérisé, et qui caractérise encore les opérations de réparation des dégâts occasionnés par la catastrophe dans la zone sinistrée expliquent pourquoi un Plan 9

de Prise en Charge et de Relogement concernant les modalités de traitement des habitants n'est pas faisable à ce stade.

3. PRINCIPES ET OBJECTIFS

3.1 Les résultats globaux attendus des efforts de réduction de la vulnérabilité de zones urbaines de la Wilaya d'Alger affectées par les inondations du 10 novembre 2001 sont multiples: ces efforts doivent, en effet, permettre de:

a. réparer les dégâts subis par les quartiers touchés en terme de destructions d'infrastructures de base, d'équipements socioculturels et autres constructions à caractère résidentiel et commercial; b. réaménager l'ensemble de la zone en fonction de règles et de principes d'urbanisme à même de la préserver des conséquences de nouvelles inondations; et c. contribuer à améliorer de façon substantielle les conditions d'habitat et de vie urbaine de l'ensemble de la population qui y réside.

3.2 Dans cette perspective, et dans le cadre réglementaire en vigueur, les parties en charge de la réalisation du projet (les maîtres d'ouvrage, opérateurs chargés de l'exécution des travaux et du relogement et, autres parties prenantes): a. privilégieront, dans la mesure du possible, le maintien des populations dans leurs logements quand ceux-ci ne sont pas exposés aux risques; b. mettront en oeuvre, lorsque les déplacements sont inévitables, des solutions à même de permettre aux populations relogées de reconstituer leurs activités et leurs moyens d'existence selon un niveau au moins égal à celui existant avant leur déplacement ou le démarrage du projet ; et c. consulteront par des moyens appropriés et en bonne et due forme les populations concernées et leur offriront par ce biais la possibilité de participer de manière effective à la planification et à la mise en oeuvre des programmes de relogement.

Critères d'éligibilité

3.3 Les critères d'éligibilité des populations au bénéfice des opérations de relogement sont conformes aux dispositions de la législation et de la réglementation nationales en vigueur, notamment le décret exécutif 98-42 du 1er février 1998 définissant les conditions et modalités d'accès aux logements publics locatifs à caractère social et ses textes d'application ainsi que les décisions arrêtées par les autorités de la wilaya dans le cadre du plan ORSEC. 10

3.4 Sont éligibles au relogement dans ce cadre: (i) toutes les personnes et entités ayant subi des dommages directs ou indirects au niveau de leurs habitations et autres biens immobiliers dus aux inondations et recensées comme telles par l'inondation; et (ii) qui a (ont) été installées sur les sites affectés par les inondations au plus tard à la date du 10 novembre 2001. Toutes personnes ou entités installées sur les sites après cette date (10 novembre 2001) ne seront éligibles à aucune forme de compensation.

3.5 Les familles dont les logements ont été complètement détruits par les inondations ont déjà fait l'objet d'un relogement dans les jours qui ont suivi la catastrophe. Les familles recensées comme occupant des logements "vulnérables à des degrés divers aux chocs" ou situés dans des IMR (Immeubles Menaçant Ruine) et qui résident encore à l'intérieur du périmètre d'intervention et qui répondent aux critères d'éligibilité à l'accès aux logements publics sociaux définis par l'article 1 1 du décret 98-42 précisé par l'Arrêté du Ministre de l'Habitat N°07/SPM du 21/02/1998, à savoir en tout premier lieu la détention de revenus en dessous de la barre de deux fois le niveau du Salaire National Minimum Garanti (SNMG) seront considérés comme postulants à un logement social locatif dans les différents sites d'accueil en voie de construction et accèderont à ces logements, en fonction des dispositifs concrets mis en oeuvre dans le Plan de Relogement.

3.6 Les autres chefs de ménages seront orientés vers les programmes de Logement Social Participatif (LSP) et les programmes de Location-Vente (LV) démarrés au niveau du territoire de la Wilaya d'Alger et ce en conformité avec la réglementation en vigueur. Les chefs de familles concernés par ces deux formules avantageuses d'accès à la propriété disposeront, ainsi, d'aides financières accordées par l'Etat pour l'accession à la propriété.

Le cadre juridique

3.7 Les lois nationales en vigueur fournissent le cadre juridique dans lequel s'inscrit l'ensemble du Projet. Les textes législatifs et réglementaires qui encadrent l'action des opérateurs sont détaillés en annexe. La spécificité de la situation née des inondations a en effet nécessité la promulgation de textes réglementaires (circulaires, arrêtés et autres décisions) émanant de Messieurs le Chef du Gouvernement, le Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur et des Collectivités Locales et le Wali de la Wilaya d'Alger.

3.8 Les effets de l'urbanisation ont fait l'objet dans les années 1980 d'une législation destinée à atténuer leur impact sur l'environnement. En considération des importantes extensions urbaines résultant de la réalisation des importants programmes d'habitat et d'infrastructures les accompagnant, le Code de l'Environnement (Loi du 5.2.1983) et ses textes d'application (dont le décret 90 -78 du 27-2-1990 relatif aux études d'impact sur l'environnement), ont mis en place un dispositif procédurier en matière d'approbation des programmes d'habitat et des installations industrielles. Les études d'impact sont devenues ainsi des préalables à l'adoption de ces programmes, et ce afin de réduire les atteintes à l'environnement, les rejets et émissions nocives.

3.9 Les textes législatifs ont subi des changements importants depuis 1990, date de la promulgation de la Loi sur l'Orientation Foncière. L'émergence d'un nouveau contexte il

économique a rendu nécessaire la réforme des procédures législatives et réglementaires relatives à la gestion du foncier et l'élaboration des instruments d'aménagement et d'urbanisme. La municipalisation de la gestion du foncier urbanisable instituée en 1974 pour assurer la mobilisation aisée et rapide des terrains d'assiette aux programmes d'investissement essentiellement publics, fut abrogée en application des dispositions de la nouvelle constitution de 1989.

3.10 Cette dernière, qui consacrait la garantie de la propriété foncière privée, prescrivait des dispositifs rigoureux en matière d'expropriation qui devenait subordonnée désormais au paiement d'un prix juste, équitable et préalable (dispositif précisé par la Loi 91-1 1 du 27 -08-1991 portant Expropriation pour cause d'utilité publique).

3.11 Les implications de telles dispositions rendirent nécessaire la promulgation d'une nouvelle loi (Loi 90-25 portant Orientation Foncière du 18-11-1990) sur le foncier urbain réformant la législation relative aux réserves foncières communales et restituant par conséquent le droit d'usage des sols à leurs propriétaires légaux, et ce, en application des dispositions des instruments d'urbanisme.

3.12 La transformation des usages des sols étant désormais du ressort de cette nouvelle loi, il fallait donc, afin d'éviter les consommations abusives des terres agricoles en périphérie urbaine promulguer une autre loi (la Loi relative à l'Aménagement et à l'Urbanisme n° 90-29 du l- 12-1990) réformant à leur tour les instruments de planification et de gestion urbaine destinée à l'organisation de la croissance de l'agglomération.

33. Les nouveaux instruments consistaient en:

* le Plan Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (PDAU) qui déterminait les secteurs d'urbanisation aux différents termes à travers le territoire communal ; et

* le Plan d'Occupation des Sols (POS) qui précisait les droits de construire à la parcelle.

3.13 Ces instruments, à la différence des anciens, sont opposables aux tiers, c'est-à-dire que leur approbation et leur publication définitive ne sont validées qu'après épuisement des processus de concertation et de consultation. La mise à disposition de terrains aux programmes d'urbanisation obéit donc depuis lors aux nouvelles règles de gestion par les propriétaires légaux en application des usages préconisés par les instruments d'aménagement et d'urbanisme. Les modalités d'utilisation des sols par nature juridique, consistent en: a. Terrains privés: Leur utilisation relève de la capacité du propriétaire à réaliser les opérations découlant de l'affectation prévue par le plan d'urbanisme. En cas de manque de ressources, le recours au prêt bancaire à travers l'hypothèque et ou la cession à des tiers sont aussi possibles. L'expropriation pour cause d'utilité publique n'est envisageable qu'en l'existence du plan d'urbanisme qui fixe l'usage des sols. En l'absence de cet instrument, l'expropriation ne peut être effectuée ; et 12

b. Terrains relevant du domaine national: Ils sont classés en deux catégories: Les terrains du domaine public de l'Etat et les terrains du domaine privé de l'Etat. Les premiers ne sont pas cessibles et sont réservés le cas échéant pour des projets d'utilité publique.

3.14 En ce qui concerne les seconds (terrains du domaine privé de l'Etat), leur affectation dans le cadre des plans d'urbanisation est effectuée par cession onéreuse dans le cadre du marché. Cependant, ces terrains peuvent être affectés aux équipements publics et opérations d'habitat à caractère social avec application des abattements sur le prix de cession comme précisé dans l'arrêté interministériel du 17 février 1993 modifié par l'arrêté interministériel du 5 septembre 1994.

3.15 Dans ce cadre, il est à noter que les sept (7) sites d'accueil proposés relèvent tous du domaine privé de l'Etat ou de la collectivité locale.

L'encadrement du mouvement associatif:

3.16 A propos des associations, soulignons rapidement que la Constitution de 1989 a inspiré la réforme de la Loi 87-15 du 21 juillet 1987 sur les associations à caractère non- lucratif. La Loi 90-31 du 4 décembre 1990 instituait des conditions beaucoup plus souples de constitution et de fonctionnement des associations à caractère professionnel, social, scientifique, éducatif, culturel, religieux et sportif. La création de ces dernières n'est plus subordonnée à une autorisation de l'administration mais à des conditions de représentativité et de conformité par rapport à des objectifs déclarés (article 5). Dans cette optique, les associations de quartier présentes dans les quartiers d'Alger qui feront l'objet d'un traitement de réhabilitation ont été ou seront éventuellement constituées sur le principe de la libre adhésion souligné par l'article 6 de ladite Loi.

3.17 Les textes régissant les actes d'urbanisme contiennent des procédures diverses de concertation et de participation des représentants élus des populations locales (Assemblées Populaires Communales), des associations d'usagers, des chambres de commerce et d'industrie, à la confection des documents d'urbanisme et que des représentants de ces associations siègent dans les "commissions communales d'attributions de logements sociaux locatifs" qui sont instituées au niveau de chaque A.P.C. (Assemblée Populaire Communale) par le décret 98-42.

L'attribution des logements à caractère social:

3.18 Le décret exécutif 98-42 du 1er février 1998 définissant "les conditions et modalités d'accès aux logements publics locatifs à caractère social" complété par le décret exécutif 2000-76 du 2 avril 2000 encadrent juridiquement l'action des autorités publiques concernant l'attribution des logements sociaux. Ce décret a introduit, entre autres dispositions: 13 a. La représentation des «associations ou de comités de quartier» dans les "Commissions Communales d'Attribution de Logements », instituées par ce décret. Le représentant de ces associations, membre de droit de ladite commission y siège en compagnie:

. du Président de l'Assemblée Populaire Communale (Président de la Commission); * de trois membres de l'APC élus par leurs pairs; * d'un représentant de 1'UGTA (Union Générale des Travailleurs algériens); * d'un représentant de l'Organisation Nationale de Moudjahidine (ONM) ; et * d'un représentant de l'Organisation Nationale des Enfants de Chouhada (ONEC). b. La détermination de critères précis d'identification des personnes éligibles à l'accès au logement social public (article 5); c. L'obligation faite aux municipalités de rendre public et d'afficher pendant une durée de huit (08) jours les délibérations concernant la fixation par l'APC de la liste d'attributaires de logements au siège de l'APC; d. La mise en place de Commissions de Recours au niveau des Assemblées élues de wilayas, dans le cas où les demandeurs s'estimeraient lésés par la Commission Communale (art. 14 à 19) ; et e. La possibilité pour le Wali, « lorsqu'un besoin local d'intérêt général ou résultant d'une situation exceptionnelle, nécessite d'être pris en charge » de soumettre au Gouvernement une demande d'affectation de logements qui statue sur cette demande (art. 20).

3.19 L'Arrêté Ministériel N°7/SPM du 21/02/1998 émanant du Ministre de l'Habitat a identifié le plafond de revenu à partir duquel les demandes étaient recevables, et qui correspondait, à cette date, à deux fois le montant du SNMG.

L'expropriation pour cause d'utilité publique

3.20 Dans le cas où des contraintes ou des cas de figure particuliers se poseraient, notamment au niveau des opérations de réhabilitation et de restructuration de la zone qui toucheraient des propriétés privées, le Code Civil algérien et la "Loi N°91 -1 1 du 17 avril 1991 fixant les règles relatives à l'expropriation pour cause d'utilité publique" prévoient des procédures de règlement judiciaires. 14

4. LES PROCEDURES DE PREPARATION DU PLAN DETAILLE DE PRISE EN CHARGE ET DE RELOGEMENT DES POPULATIONS DE LA WILAYA D'ALGER AFFECTEES PAR LES INONDATIONS DU 10 NOVEMBRE 2001

(LE PLAN DE RELOGEMENT)

4.1 Les autorités algériennes prépareront un Plan de Prise en Charge et de Relogement selon les étapes suivantes:

Phase I. Identification et minimisation d'impacts.

4.2 Cette première phase, qui a largement été accomplie, a consisté à évaluer les impacts des inondations, et en particulier à évaluer l'état des logements occupés par les familles dans les zones affectées; et ce, afin de déterminer les besoins de relogement de ces familles. Ces tâches, menées avec diligence par les services de la Wilaya, ont permis d'identifier les populations susceptibles d'être relogées. De même, les services de la Wilaya d'Alger ont identifié différentes options pour le relogement des populations avec le souci d'éviter ou de minimiser des déplacements de populations, et, dans tous les cas, minimiser les impacts négatifs potentiels sur ces populations. Cet effort se continue, comme cela a été souligné au paragraphe 2.5.

Phase Il. Recensement-enquête socio-économique et consultation des populations.

4.3 Un recensement-enquête socio-économique sera réalisé auprès des occupants présents sur les zones touchées. L'objectif de ce recensement-enquête, qui sera conduit à travers l'utilisation, notamment, de questionnaires, est de collecter les informations permettant d'établir le Plan Prise en Charge et de Relogement sur des basestransparentes, équitables et efficaces, et de déterminer les bénéfices et bénéficiaires de ce Plan. Le recensement-enquête portera, entre autres, sur les éléments suivants:

* les caractéristiques socio-économiques des ménages, y compris la taille de la famille, des types d'emploi, ainsi que des informations sur leur niveau de revenu des activités économiques formelles et informelles, et leur niveau de vie (y compris le niveau d'instruction, prise en charge sanitaire); * l'ampleur des pertes, totales ou partielles, de biens; * les aspirations, desiderata et voeux relatifs au relogement des populations concernées; et • le statut et usages des biens immobiliers occupés (nature du bien, propriété, co-propriété, usufruit, etc..) .

4.4 Des termes de référence précis et le questionnaire seront préparés avant janvier 2003 et définiront en détail les informations à recueillir, les procédures, le calendrier et autres conditions d'exécution du recensement-enquête. 15

4.5 Le recensement-enquête se fera d'une façon exhaustive au niveau des communautés touchées dans les douze communes retenues; il se fera en combinaison avec une consultation, par questionnaire, des personnes et entités concernées, en février 2003.

Phase III. Choix des sites

4.6 Les critères d'attribution de logements incluront, entre autres:

* les modalités et conditions de déplacement (affinités par groupes, quartiers... ); * l'éloignement par rapport aux sites occupés actuellement ainsi que par rapport au lieu de travail ; et * moyens de transports et infrastructure communautaire.

4.7 Une consultation permettra de recueillir des informations sur les préférences des populations concernées qui, complétées par un dialogue avec des représentations dûment agrées, seront prises en compte, dans la mesure du possible, par les commissions d'attribution des logements.

Phase IV. Préparation du Plan Détaillé de Prise en Charge et de Relogement

42.6 Les autorités algériennes prépareront, dans une première phase, un Plan provisoire détaillé de relogement en conformité avec des termes de références qui seront établis en collaboration avec la Banque mondiale avant juin 2003. Ce plan comprendra, entre autres: a. Description des objectifs du Plan de Relogement; b. Description des groupes affectés avec leurs caractéristiques socio-économiques; c. Evaluation des impacts économiques et financiers du relogement et compensations sur les familles et entités concernées; d. Description des sites de relogement4 , y compris l'évaluation des impacts environnementaux et les mesures d'atténuation de ces impacts; les calendriers de préparation du site; le statut de la terre dans les sites d'accueil ; l'usage actuel de la terre (agriculture, commerce, etc.), et les formes juridiques de l'usage; le cas échéant, utilisateurs actuels de la terre; les dispositions légales d'établissement de contrats de locations aux bénéficiaires;

4 Les sites retenus ont été déjà identifiés pour la plupart d'entre eux. Dans la mesure où ils relèvent du domaine privé de l'Etat ou de la collectivité, la préparation d'un plan d'acquisition des terrains d'assiette n'a pas de sens Les informations contenues habituellement dans un tel plan sont, de fait, disponibles dans le Plan de Relogement. 16

e. Description des programmes d'amélioration ou de reconstitution des moyens d'existence et des niveaux de vie 5; f. Description des plans de fourniture (ou de financement de la fourniture aux personnes réinstallées) de logements, d'infrastructures et de services sociaux, ainsi que toute viabilisation des terrains et travaux d'ingénierie; le cadre de vie;

g. Calendrier de mise en oeuvre des activités de relogement; h. Estimation détaillée des coûts associés au processus du relogement; et

i. Dispositions prises pour le suivi et la mise en oeuvre.

4.8 Une version provisoire du Plan de Prise en Charge et de Relogement, qui n'inclura pas de liste nominative des bénéficiaires, sera disponible en juillet 2003. Pour chacun des sites de relogement, la liste nominative des bénéficiaires des logements du site concerné, sera publiée conformément aux dispositions du Décret 98-42 relatif à la réglementation concernant les conditions et les modalités d'accès aux logements publics à caractère social. A la suite de ce processus d'affichage public de cette liste de bénéficiaires, le Plan de Prise en Charge et de Relogement sera considéré comme final pour le site concerné. Ce Plan sera disponible avant l'occupation prévue des logements sur ce site. Selon le planning actuel, il est prévu que la totalité des logements nouveaux soient disponibles en juin 2005.

4.9 Les dispositions du décret 98-42 ne prévoient pas explicitement le cas particulier des communes de la Wilaya d'Alger qui ne disposent pas d'assiettes de terrain pour des programmes publics de logements et d'équipements. L'accès des résidants de ces communes à des logements implantés dans d'autres communes de la wilaya qui disposent d'assiettes de terrains est rendu possible par le dispositif dérogatoire prévu par l'article 20 de ce texte. C'est ainsi que pour la Wilaya d'Alger, la liste des bénéficiaires de logements par les commissions communales est arrêtée selon le processus suivant: a. Le Wali d'Alger reçoit du promoteur immobilier concerné sous couvert du Directeur du Logement de la Wilaya, le calendrier de réception des logements pouvant être mis en exploitation dans un délais de 3 mois; b. Sur cette base et sans tenir compte des communes d'implantation des différentes opérations de logements dont la réception est prévue, le wali fixe la liste des communes et le nombre de logements qu'il retient à leur profit. Dans le cadre de cette répartition, chaque commune concernée reçoit une notification par arrêté du Wali et ce, en application des dispositions des articles 6 et 7 du décret 98-42. Dans

Dans le cas d'activités informelles, toutes les expériences connues à ce jour en Algérie, montrent que les activités informelles, lorsque les déplacements de population se situent en zone urbaine, se reconstituent immédiatement selon le principe que «l 'informel vit de la ville ». Les autorités algériennes sont soucieuses de s'assurer que, pour toutes les populations relogées, les conditions et niveaux de vie soient améliorés ; elles prêteront en conséquence une attention particulière au traitement de l'informel dans le cadre du Plan de Relogement. 17

le cas du programme de logements réalisé dans le cadre du projet de réduction de la vulnérabilité de zones urbaines aux catastrophes naturelles, l'arrêté du Wali indiquera expressément aux communes bénéficiaires l'affectation des logements aux familles sinistrées par les inondations du 10 novembre 2001 telles qu'identifiées par le recensement qui en a suivi ; et c. Les communes arrêtent la liste des bénéficiaires en rapport avec les logement notifiés. Cette liste est arrêtée selon la procédure et les critères fixés par le décret 98-42 et l'arrêté interministériel d'application n° 07/SP du 21/02/1998 fixant les critères et le barème de cotation pour l'accès au logement public locatif à caractère social. Dans le cadre du projet de réduction de la vulnérabilité de zones urbaines aux catastrophes naturelles, les communes appliqueront les critères fixés par l'AIM 07/SP du 21/02/98 aux seules familles des communes couvertes par ce projet et sinistrées par les inondations de novembre 2001, et qui seront éligibles au relogement. Ce processus d'attribution de logements reviendra, donc, lors de livraison partielles de logements, à établir les priorités d'attribution de logement au sein exclusif de la population sinistrées par les inondations de novembre 2001 et éligibles au logement social locatif dans les communes couvertes par le projet. A l'issue de la livraison de l'ensemble des logements prévus, l'ensemble des familles sinistrées dans les communes couvertes par le projet et éligibles sera ainsi relogée.

Mechanisms de consultation et de règlements des différends

4.10 Le processus de consultation mis en oeuvre lors du processus de relogement d'urgence des 1.544 familles sinistrées sans abri, a contribué grandement à l'atténuation des rares recours formulés par les bénéficiaires à propos du choix des sites de relogement. L'administration de la Wilaya d'Alger avait installé des cellules d'écoute et d'action sociale de proximité qui avaient joué un rôle déterminant en ce sens. Le mécanisme d'écoute et de consultation sera renforcé, formalisé et intégré comme dimension constitutive des opérations de relogement.

4.11 La mise en place d'un processus réel de concertation avec, et de consultation des populations par les autorités répond par ailleurs au souci fondamental de permettre aux familles de se regrouper, si elles en formulent le besoin, selon leurs affinités sociales et communautaires, et ce afin de ne pas provoquer la distension des liens sociaux.

4.12 Les autorités locales ont d'ores et déjà prévu dans les programmes de logements destinés à recevoir les populations de réaliser des locaux à usage commercial sur les rez- de-chaussée des nouveaux immeubles. Les citoyens ayant perdu des locaux professionnels sur les sites à évacuer auront la priorité pour l'affectation de ces locaux à usage commercial.

4.13 Conformément à la réglementation en vigueur, les populations concernées pourront saisir, en cas de besoin, la Commission de Recours prévue par la loi, pour traiter d'éventuelles contestations. 18

5. PROCEDURES D'EXECUTION DU PLAN DE PRISE EN CHARGE ET DE RELOGEMENT ET CADRE INSTITUTIONNEL

5.1 Le Projet de Réduction de la Vulnérabilité de Zones Urbaines aux Catastrophes Naturelles, qui comprend à la fois une composante nationale et une composante spécifique à la Wilaya d'Alger sera piloté par le Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales. Le Plan d'Exécution du Projet qui doit être établi en conformité avec les procédures de la Banque mondiale, définira de façon précise, la façon dont chacune des composantes du projet devra être mise en oeuvre et comment la supervision, coordination, suivi et contrôle des activités du projet seront accomplis.

5.2 L'agence d'exécution de la composante relative à la réduction de la vulnérabilité des quartiers de la Wilaya d'Alger affectés par les inondations du 10 novembre 2001 sera la Wilaya d'Alger. Cette agence d'exécution sera en conséquence chargée de procéder à l'ensemble des activités constituant cette composante, y compris celles relatives à la prise en charge et au relogement des populations et qui sont couvertes par le Plan de Relogement. Compte tenu de l'importance attachée à la bonne conduite et mise en oeuvre de ce Plan de Relogement, un comité ad-hoc présidé par Monsieur le Wali d'Alger ou son représentant sera crée pour suivre l'exécution de ce Plan. Ce Comité sera composé de membres désignés es qualité et représentant de structures administratives et techniques associés à la mise en oeuvre du Plan de Prise en Charge et de Relogement (par exemple, directions de l'exécutif de la wilaya) et de toutes personnes morales et/ou physique que désignerait le Monsieur le Wali (par exemple, associations, sociologues urbains).

5.3 Le Plan d'Exécution du Projet définira notamment le rôle des maîtres d'ouvrage principaux et délégués, des opérateurs chargés d'exécuter pour le compte des maîtres d'ouvrage les programmes montés par les maîtres d'ouvrage et, éventuellement, celui des maîtres d'oeuvre et contractants (bureaux d'études, entreprise de travaux publics ou de construction, tâcherons). Dans la définition du rôle de ces différentes parties, il sera tenu compte des exigences d'une mise en oeuvre cordonnée du Plan de Prise en Charge et de Relogement.

5.4 Il est prévu que la totalité des logements soit livrée à fin de l'année 2004. Les principales étapes techniques pour la réalisation du Plan Prise en Charge et de Relogement sont les suivantes:

* Préparation des Termes de Référence et des instruments méthodologiques du recensement-enquête et consultation et de leur mise en oeuvre (février 2003);

* Documentation des conditions d'acquisition et/ou de transfert de terrains sur les sept sites de relogement des populations (juin-septembre 2002);

. Préparation et planification des études techniques relatives à la construction des habitations, le choix du maître d'oeuvre et du suivi (durée approximative de six à huit mois, commençant en octobre 2002); 19

. Préparation des appels d'offre et sélection des entreprises pour la construction des logements et du suivi en collaboration, si nécessaire, avec d'autres parties prenantes (mars 2003) ; et

* Supervision du déplacement des populations dans leurs sites d'accueil en collaboration avec toutes autres parties prenantes (juin 2005).

5.5 Les organismes qui collaboreront avec la Direction du Logement de la Wilaya dans la mise en oeuvre et le suivi du processus de relogement au niveau du projet sont envisagés comme suit:

La Direction de l'Urbanisme de la Wilaya qui contrôlera l'ensemble des aspects techniques du relogement;

* Les Assemblées Populaires Communales concernées qui contrôleront les aspects humain et social de l'opération en concertation avec les associations de bénéficiaires du relogement; et

* Des bureaux d'études ou des opérateurs locaux spécialisés auxquels pourraient être confiées des missions d'expertise, de vérification et de contrôle sur des aspects ponctuels des opérations (Etudes socio-économiques, visites de chantiers, etc...).

5.6 La Wilaya d'Alger transmettra à la Banque des rapports de suivi selon un format préalablement convenu entre les deux parties (Banque mondiale et Wilaya d'Alger).

6. SUIVI ET EVALUATION

6.1 En ce qui concerne les impacts attendus du Projet, des procédures d'évaluation seront mises en oeuvre pour identifier et analyser ces impacts sur le double plan physique et social à travers l'utilisation d'une batterie d'indicateurs de performance. Par ce biais, les autorités algériennes se donneront les moyens d'évaluer le degré d'atténuation de la vulnérabilité de la zone et des populations aux inondations. Il s'agira entre autres de mesurer l'impact des aménagements entrepris sur la performance des infrastructures de collecte et d'écoulement des eaux, la qualité de protection du bassin versant par le couvert végétal, les impacts produits par le relogement sur les revenus et les conditions de vie des ménages, etc....

6.2 Les indicateurs de performance suivants seront adoptés pour évaluer les activités de relogement: a. Les moyens:

Equipes de réalisation mises en place pour l'exécution des travaux dans chacun des sites de relogement (moyens humains et matériels)' 20

* Evaluation et inventaires produits par les opérateurs locaux à l'achèvement de chaque site de relogement;

b. Les produits:

* Logements construits et livrés (nombre, qualité, superficie, degré de finition, etc... par site et pour l'ensemble des sites, * Logements et activités économiques compensées au niveau de chaque site.

c. Les processus:

* Procédés de construction utilisés, * Méthodes de gestion des sites, etc...

d. Les résultats:

* Rétablissement ou amélioration de certains indicateurs de niveaux de vie facilement mesurables: Taux d'Occupation par Logement (T.O.L) et Taux d'Occupation par Pièce (T.O.P.) et comparaison des ces taux avec ceux relevés avant le relogement dans les enquêtes socio-économiques, amélioration ou détérioration des indices d'accès aux commodités de base (AEP, électricité, gaz, assainissement etc... * Coûts nets assumés par les ménages lors du processus de relogement (avec des fourchettes acceptables) lors du processus de réinstallation (branchement aux VRD, équipement ménager, etc... ), part des nouvelles charges fixes (électricité, eau, loyers, etc...) dans les budgets des ménages.

* Appréciation qualitative du relogement par les bénéficiaires.

7. LE FINANCEMENT DES COUTS ASSOCIES AU PROCESSUS DE RELOGEMENT

7.1 Dans le cadre du Projet de Réduction de la Vulnérabilité de Zones Urbaines aux Catastrophes Naturelles, le Gouvernement algérien assumera tous les coûts additionnels associés aux processus de relogement tels que:

* Acquisition des terrains dans les sites d'accueil; * Réalisation des infrastructures et équipements publics (locaux commerciaux, écoles, lycées, dispensaires, etc...) dans les sites d'accueil; * Coûts et frais de déménagement des biens et des personnes ; et * Coûts de branchement aux VRD.

7.2 Le prêt de la BIRD couvrira les coûts suivants liés au relogement: aménagement de sites, construction des logements, assistance technique et suivi et supervision. 21

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C \67605\APPR\Document-Cadre rémnst Bab El Oued Rev 10 du 17 mai doc

June 2, 2002 3 01 AM