EGROUPEMENT des RGANISMES de AUVEGARDE de l’ ISE R O S O 70 associations de l'Oise fédérées en 2009

Schéma Régional Climat Air Energie

Volet énergie éolienne terrestre

Contribution du ROSO

• Pour une évaluation environnementale globale de la politique énergétique régionale devant viser de véritables économies d'énergies

• Contre la détermination de "sous-paysages" et de "sous-Citoyens" condamnés à l'éolien

Association Loi de 1901 N°6149 - Beauvais le 16-12-75 (J.O du 22-01-76) Agréée au titre de la protection de l’environnement dans le cadre du Département de l’Oise par arrêté préfectoral du 7 juin 2006

www.roso.fr

Le ROSO demande une évaluation environnementale globale de la politique énergétique régionale devant viser de véritables économies d'énergies

Le ROSO demande un référendum décisionnel local pour chaque projet éolien industriel

1- L'éolien industriel : Une énergie de plus en plus contestée • Cas du Danemark : L'effritement du mythe éolien • Cas de la France : L'éolien industriel, une nécessité ? • Cas de la Picardie : Vers des "sous-citoyens" asphyxiés par l'éolien industriel • La lente prise de conscience des écologistes

2- Le processus décisionnel actuel : Pas adapté à l'éolien industriel • La démocratie représentative : Inadaptée à la gestion des projets éoliens industriels • L'enquête publique n'est pas une concertation démocratique

3- Mettre les Citoyens picards au cœur du processus décisionnel des projets éoliens • La démocratie participative : La solution pour gérer les projets éoliens industriels • Les référendums consultatifs de l'Oise • La proposition de Loi du Sénateur de l'Oise Philippe Marini

4- Les réelles solutions se situent dans la sobriété énergétique

Annexes • Traduction du résumé du rapport du CEPOS analysant l'éolien industriel danois • Modélisation de la production électrique éolienne • Proposition de Loi du Sénateur Philippe Marini pour la mise en place de référendums

SRCAE - Volet énergie éolienne terrestre Auteur : Marc LEFRANC Contribution du ROSO Créé le : 06/12/2009 Page 3 sur 21

1- L'éolien industriel : Une énergie de plus en plus contestée Avec plus de 300 éoliennes déjà installées, une importante partie de la campagne picarde a été "industrialisée" par cette forme d'énergie nécessitant de nombreuses et gigantesques installations hors d'échelle humaine. Devant cette transformation radicale de nos espaces vitaux, il est grand temps et légitime de s'interroger sur le bien-fondé du déploiement massif de ce type de production électrique avant que la fière Terre des Cathédrales ne soit plus que le terrain vague des lugubres éoliennes.

St André Farivillers (60) : N'était-ce pas un site "emblématique" de l'Oise à préserver ?

1.2- Cas du Danemark : L'effritement du mythe éolien Avant toute chose, rappelons que le Danemark est une référence en matière d'éolien industriel puisque c'est le pays qui en possède le plus au Monde dans son mix électrique (environ 20%).

Une récente étude danoise juge sévèrement son éolien industriel En septembre 2009, le Danish Centre for Political Studies, un think-tank danois renommé, a publié une étude édifiante intitulée "Energie éolienne - Le cas du Danemark" (cf. annexe 1) : ƒ En raison de l'intermittence du vent, moins de la moitié de l'électricité éolienne danoise est réellement consommée par le pays, le reste ne pouvant pas être stocké est bradé aux pays voisins,

ƒ Le coût de la tonne de CO2 évitée par l'éolien est exorbitant pour les danois et profite surtout à ses pays voisins, ƒ Pour être compétitive l'industrie éolienne danoise est lourdement subventionnée et induit des effets pervers sur l'emploi. L'éolien ne génère pas de nouveaux emplois, mais capte les salariés d'autres secteurs moins bien payés.

Le gouvernement danois s'apprête à ne plus subventionner l'éolien industriel Traduction d'un article de presse danois : THE COPENHAGEN POST ONLINE, 21 SEPTEMBER 2009 Le Parti Libéral, actuellement à la tête du Danemark, souhaite supprimer les aides pour les éoliennes terrestres afin de financer les développements du biogaz, de l’hydrogène ou encore du solaire… …Le Parti du Peuple Danois, allié du gouvernement, a accueilli la proposition avec enthousiasme en mettant en avant le fait que les subventions avaient coûté des milliards de kroners aux habitants ainsi qu’aux opérateurs électriques. Le président du parti Kristian Thulesen Dahl a précisé que les consommateurs avaient payé d’énormes charges additionnelles sur leurs factures d’électricité pendant les 3 dernières décennies, uniquement pour satisfaire le désire idéologique de promouvoir l'éolien. "Quand à l’accord énergétique actuel expirant en 2012, nous attendons qu’il soit suivi d'un nouveau où le soutien aux éoliennes terrestres serait supprimé".

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1.2- Cas de la France : L'éolien industriel, une nécessité ? Souvent présentée comme "en retard" dans le domaine de l'éolien industriel, cette forme d'énergie est- elle vraiment le bon moyen pour la France d'atteindre ses objectifs énergético-environnementaux ?

Enormément d'espaces naturels industrialisés pour très peu d'électricité produite

Un très faible levier pour diminuer les émissions françaises de CO2

A noter que sur ce graphe n'est pas pris en compte qu'autour de 8000 MW éoliens installés, il faudra davantage de centrales thermiques pour réguler l'intermittence du

vent. Ainsi, le système électrique français émettrait plus de CO2 qu'aujourd'hui

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Une électricité "propre" mais induisant quand même des émissions de CO2

Si le RTE affirme que l'éolien industriel se substitue à une partie de la production électrique d'origine thermique, il rappelle aussi que la régulation de son intermittence nécessite OBLIGATOIREMENT une proportion minimale et de plus en plus élevée d'électricité d'origine thermique au fur et à mesure que le parc éolien s'accroît. Ainsi, même si le bilan reste positif, il n'en reste pas moins qu'une bonne partie des MWh éoliens induit des émissions de CO2 (En France ou dans les pays voisins) diminuant de beaucoup l'efficacité de l'éolien dans la lutte contre le réchauffement climatique mondial. Pour tenter de "gommer" ce fâcheux phénomène, le lobby éolien veut faire croire que le "foisonnement" des éoliennes sur tout le territoire français permet aux productions électriques éoliennes de s'équilibrer les unes les autres, mais le graphe ci-après prouve que ce n'est pas absolument pas évident (cf. annexe 2) :

Gazoduc de DIERRY + Centrale de VERBERIE : Preuve de l'hérésie environnementale de l'éolien

Une concertation publique est actuellement menée pour la mise en œuvre d'un gazoduc visant à développer les capacités de transport de gaz entre la Haute-Marne et l'Oise. 09/11/09 - Réunion de Rebais (77) : Question d'un habitant : "Pourquoi est-il nécessaire d'augmenter autant les transferts d'énergies fossiles entre le Sud et le Nord ?" Réponse de l'ingénieur GRTgaz : "Monsieur, il faudra bien alimenter les centrales au gaz pour palier à l'intermittence du vent et du soleil…" Confirmation noir sur blanc du propos dans la brochure de GRTgaz : … la production d’électricité par des énergies renouvelables doit être développée ; en France, d’ici 2020, elles pourraient représenter plus du quart de la puissance de production d’électricité ; ces énergies, par nature intermittentes, demandent des compléments pour lesquels les centrales au gaz naturel constituent une bonne solution du point de vue technique, grâce à leur souplesse d’utilisation…

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Un surcoût exorbitant pour les citoyens français

En juillet et novembre 2008, L'Institut Montaigne, un think-tank français renommé, a publié deux rapports respectivement intitulés : - Eoliennes : Nouveau souffle ou vent de folie ? - Pour rétablir la vérité sur le coût de l'éolien

Abondamment repris dans les média, ces deux rapports parviennent à des conclusions du même ordre que celles de la Commission de Régulation de l'Energie et démontrent très clairement qu'un déploiement massif de l'éolien industriel en France d'ici 2020 : ƒ Finirait par coûter aux français entre 2 à 3 milliards d'euros/an (Soit environ 100 €/an/foyer)

ƒ Ne diminuerait pas significativement les émissions françaises de CO2, mais finirait même globalement par les augmenter.

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1.3- Cas de la Picardie : Vers des "sous-citoyens" asphyxiés par l'éolien industriel

Le SRCAE conduit inévitablement à déterminer des "sous-paysages" habités par des "sous-citoyens" En procédant par soustraction des servitudes, des contraintes de voiries, des sites emblématiques, du patrimoine historique, etc, le Schéma Régional Climat Air Energie défini en creux des "sous- paysages" où l'éolien "doit être développé prioritairement" (cf. compte-rendu de la réunion de concertation du 15/10/09). Leurs habitants deviennent donc des "sous-citoyens" qui n'auront pas d'autre choix que de subir les éoliennes industrielles beaucoup plus qu'ailleurs.

Les éoliennes industrielles écrasent les riverains Le Guide pour le développement éolien en Picardie, co-signé en 2008 par les trois Préfets de la région, indique que "Les éoliennes ne sont pas des constructions industrielles classiques ; Implantées en milieu rural, elles ont un impact notable et durable sur la nature et les paysages… Il faut proscrire les effets d'enfermement ou d'encerclement de village ou de groupement d'habitation". Malheureusement, il faut bien constater qu'il est impossible de "cacher" des éoliennes industrielles. A Rémérangles (60), au coeur même du village, les habitants sont littéralement écrasés par 14 éoliennes industrielles surplombant tous les bâtis

Les picards habitant les "sous-paysages" sont condamnés à l'asphyxie par l'éolien industriel Toutes les astuces rhétoriques de "restructuration ou soulignement des courbes paysagères", poétisées par les bureaux d'études missionnés par les promoteurs éoliens, n'atténueront jamais le gigantisme bien concret des éoliennes industrielles, et ce, quelques soient les distances d'implantation. A titre d'exemple, les 14 éoliennes industrielles de Rémérangles (60) sont parfaitement visibles depuis la Neuville-sur-Auneuil (60) situé à 25 Km à vol d'oiseau, d'autant plus la nuit où les flashs donnent alors à la campagne des allures d'aéroport international. Comment ne pas être interloqué devant l'obligation de "déguiser en arbre" UN relais téléphonique de 20 mètres, alors qu'est autorisée plus loin l'érection de CENTAINES d'éoliennes industrielles de 150 mètres ?

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Le renforcement du réseau : Surcoûts et impacts environnementaux supplémentaires

Comme le démontre le graphe ci-dessous pour la région Picarde (cf. annexe 2), l'électricité éolienne est totalement erratique et provoque obligatoirement des "à-coups" importants dans le réseau électrique. Pour y pallier, de nouvelles lignes électriques dénaturant encore un peu plus l'environnement, la mise en place de nouveaux postes sources et de transformateurs-déphaseurs à 4,5 millions d'€ pièce comme dans le Pas-de-Calais, vont inéluctablement augmenter le prix de la distribution électrique. Augmentation qui évidement se retrouvera à terme sur la facture d'électricité des picards.

Emplois et retombées économiques : Le mirage éolien

D'un côté : Peu d'électricité produite, très peu d'émissions de CO2 réduites, d'immenses espaces naturelles industrialisés, une facture d'électricité en augmentation, un cadre de vie durablement altéré, parfois des nuisances sonores et une valeur immobilière dégradée, De l'autre : Une poignée d'emplois en maintenance, quelques heures de terrassement, quelques m3 de béton, quelques milliers d'euros pour la collectivité (combien de temps encore ?) N'est-ce pas trop lourdement payé par les picards pour d'aussi faibles bénéfices énergétiques, environnementaux et sociaux ?

Montage des éoliennes de Haute-Epine (60) : En terme d'emploi, que penser de ces ouvriers ne parlant pas français et de leur remorque immatriculée en Allemagne mais arborant une publicité d'entreprise de TP française ?

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1.3- La lente prise de conscience des écologistes

Nicolas HULOT : Reporter fondateur de la Fondation Nicolas Hulot Le syndrome du Titanic 2 - Editions Calmann-Levy - Septembre 2009 : "...Au passage, mettons en garde ceux qui considèrent que couvrir les champs de panneaux solaires ou d'éoliennes constitue une panacée à tous nos maux..." Le Figaro - Octobre 2007 : "...Des champs d'éoliennes dans des friches industrielles ne choqueront personne. Mais lorsque l'on sacrifie des paysages magnifiques, je comprends qu'il y ait des réactions…" RMC - Novembre 2006 : "Il faut cesser de miter le paysage avec les éoliennes…"

Antoine WAECHTER : Politique écologiste Communiqué sur l'éolien industriel - Décembre 2008 : "Leur motivation n'est pas de produire de l'énergie, mais de l'argent… Nous massacrons le visage de la France sans aucun effet sur le parc électronucléaire français… Dans les conditions actuelles de développement de l'éolien en France, les désavantages l'emportent largement sur les avantages…"

James LOVELOCK : Scientifique environnementaliste Enjeux les Echos - Mai 2007 : "Je tiens à souligner à quel point les écologistes font fausse route depuis trop longtemps : L'énergie éolienne par exemple… "

Yves VERILHAC : Écologiste, premier Directeur du Parc Naturel Régional des Monts d'Ardèche, et ornithologue depuis 1970 Il est l'initiateur d'une demande de moratoire à l'installation des éoliennes en France. Sa pétition en ligne recueille déjà près de 5 000 signatures : www.moratoire-eolien.fr

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2- Le processus décisionnel actuel : Pas adapté à l'éolien industriel

2.1- La démocratie représentative : Inadaptée à la gestion des projets éoliens industriels Des conflits d'intérêts publics / privés anti-démocratiques C'est un fait, en France de nombreux élus ruraux sont affiliées aux familles propriétaires des terres entourant les villages. Dans le cas des projets éoliens industriels cela conduit quasi systématiquement à des conflits d'intérêts publics / privés. En effet, ces élus locaux votent tout au long du processus décisionnel du projet éolien industriel, alors qu'ils seront (ou leur famille) bénéficiaires à titre privé de loyers pour les emplacements des engins. Ainsi, il n'est pas rare que les projets éoliens soient à l'origine de véritable zizanie menaçant durablement la paix sociale des villages candidats à l'éolien.

2.2- L'enquête publique n'est pas une concertation démocratique L'étude d'impact : En réalité, un argumentaire de vente Il suffit d'avoir lu plusieurs études d'impact de différents projets éoliens pour se rendre compte que ces documents sont totalement partiaux : Même les très mauvais projets présentent TOUJOURS une étude d'impact extrêmement favorable. Cela dit, rien que de très logique puisque ces études sont réalisées par des bureaux d'études payés par les promoteurs éoliens porteurs des projets. Si les photomontages présentés aux habitants constituent généralement la partie la plus fallacieuse des études d'impact (on ne compte plus les "astuces" d'angle de vue pour tenter de minimiser les impacts visuels), il est aussi remarquable de constater que le volet acoustique semble toujours "adapté" aux implantations prévisionnelles des éoliennes pour ne pas dépasser les seuils réglementaires. Malheureusement dans le cas des nuisances sonores, la réalité n'a que faire des études acoustiques préalables ne présentant soit disant pas d'émergences au dessus des seuils autorisés. Au final les riverains, comme ceux de Rémérangles (60), doivent ensuite supporter le "murmure" obsédant de leurs nouvelles voisines d'acier et de matériaux composites… ou déménager s'ils trouvent acquéreur pour leurs maisons hantées…

La liberté d'expression de l'opinion des Citoyens est impossible Dès lors qu'un projet éolien est contesté, il est assuré aux habitants que l'enquête publique est justement faite pour qu'ils puissent exprimer leur opinion. Or tout Citoyen a des projets ou des services dépendant de l'accord de sa Mairie. Dans ces conditions beaucoup d'entre eux n'osent pas critiquer à livre ouvert le projet de leur Conseil Municipal, craignant des "représailles". Pour illustrer ce type de pression, l'exemple du projet éolien de Grandfresnoy (60) est édifiant : Un tract de la mairie a menacé ses administrés d'augmenter les impôts locaux si les éoliennes ne voyaient pas le jour.

Le Commissaire enquêteur : Un avis non démocratique Si certains Citoyens ont trouvé le "courage" de s'exprimer dans les registres de l'enquête publique, il n'est pas du tout évident que l'opinion majoritaire soit correctement relayée en Préfecture. En effet, à son corps défendant le Commissaire Enquêteur constitue un puissant filtre dont l'avis est inévitablement teinté de ses convictions personnelles. Or s'il est bien un sujet devenu à juste titre pour le moins passionnel, c'est bien le déploiement massif de l'éolien industriel dans nos campagnes.

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3- Mettre les Citoyens picards au cœur du processus décisionnel des projets éoliens Un projet éolien industriel dans son village, c'est peut-être un jour devoir vivre quotidiennement dans un environnement profondément altéré par l'omniprésence de gigantesques structures plus ou moins mouvantes, voir plus ou moins "chuchotantes". Ainsi pour ce type de projet "extraordinaire" il apparaît donc tout à fait légitime que TOUS les Citoyens concernés puissent LIBREMENT et réellement PARTICIPER aux décisions.

3.1- La démocratie participative : La solution pour gérer les projets éoliens industriels

Un référendum local décisionnel Dès qu'une collectivité envisage un projet éolien industriel, un exercice de démocratie participative devrait obligatoirement être menée dans la sérénité au lieu de laisser les Citoyens "s'organiser" eux-mêmes sur le terrain dans des affrontements associations / conseils municipaux / services de l'Etat / propriétaires terriens / promoteurs éoliens : ƒ Permettre à toutes les parties d'exposer leurs arguments dans des conditions identiques, ƒ Organiser des débats contradictoires, ƒ Procéder à un référendum local DECISIONNEL sur la poursuite ou non du projet.

3.2- Les référendums consultatifs de l'Oise

Des expériences à valoriser

Face à la multiplication des projets éoliens industriels dans l'Oise, des associations se sont créées et ont réussi à "arracher" aux élus locaux un semblant de démocratie participative en "légalisant" leur démarche au moyen de l'article L-1112-16 du Code Général des Collectivités Territoriales :

(Inséré par Loi nº 2004-809 du 13 août 2004 art. 122 I Journal Officiel du 17 août 2004 en vigueur le 1er janvier 2005) Dans une commune, un cinquième des électeurs inscrits sur les listes électorales peuvent demander à ce que soit inscrite à l'ordre du jour de l'assemblée délibérante de la collectivité, l'organisation d'une consultation sur toute affaire relevant de la décision de cette assemblée. La décision d'organiser la consultation appartient à l'assemblée délibérante de la collectivité territoriale.

Depuis 2007, malgré le parcours du combattant que cela implique pour un simple Citoyen, l'Oise a vu 4 démarches de référendums consultatifs initiées par des associations à Grandfresnoy, Ferrières, Welles-Perennes, et Royaucourt, et une 5ème est en cours d'organisation par le Maire de Bachivillers. A l'heure actuelle, l'exemple de l'Oise est suivi hors de Picardie, notamment en Bourgogne, et des associations étudient la question en Lorraine, Auvergne et Normandie.

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3.3- La proposition de Loi du Sénateur de l'Oise Philippe Marini

Un petit pas vers la démocratie participative Attentif à nos expériences de demandes de référendums consultatifs sur des projets éoliens industriels portés par des communes de l'Oise, le Sénateur Philippe Marini a déposé une proposition de Loi visant à rendre obligatoire une consultation non décisionnelle des riverains. Cette proposition de Loi (cf. annexe 3), co-signée par 71 Sénateurs, a été déposée le 17 mars 2008 et est maintenant jointe au projet de Loi portant engagement national pour l'environnement dite "Loi Grennelle 2".

4- Les réelles solutions se situent dans la sobriété énergétique

Si demain les 6,5 milliards d'Humains voulaient vivre comme nous, il faudrait l'équivalent de 5 planètes Terre en ressources naturelles. Notre génération est à l'aube de connaître des récessions irréversibles sur certaines matières premières comme le pétrole. Les travaux du GIEC semblent confirmer le réchauffement global de notre planète par l'effet de serre induit par nos émissions excessives de CO2. L'urgence n'est donc pas de produire sporadiquement un peu plus d'électricité sans effet significatif sur nos émissions de CO2, MAIS bien d'instaurer une vigoureuse stratégie de sobriété pourvoyeuse d'emplois par le renforcement ou l'invention de services de substitution.

Les bénévoles du ROSO se mobilisent Initié par l'Ademe Picardie, le Conseil Energétique Intercommunal Rural (CEIR) a pour objet de sensibiliser les élus des communes, appuyer une réflexion sur la maîtrise de l’énergie au niveau communal, aider les élus au niveau technique, mieux connaître le patrimoine bâti. En contact étroit avec les élus locaux de l'Oise, le ROSO n'a pu que constater leur méconnaissance de ce programme, voir parfois leur indifférence. Les bénévoles du ROSO ont donc décidé de se mobiliser pour interpeller les Intercommunalités de l'Oise et, si réponse favorable, de participer activement à la mise en place des CEIR

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Annexes

Annexe 1 : Traduction du résumé du rapport du CEPOS analysant l'éolien industriel danois

Annexe 2 : Modélisation de la production électrique éolienne

Annexe 3 : Proposition de Loi du Sénateur Philippe Marini pour la mise en place de référendums

SRCAE - Volet énergie éolienne terrestre Annexes Contribution du ROSO

Résumé du rapport CEPOS (septembre 2009) : Energie Eolienne - Le cas du Danemark

1- La vraie situation et les coûts cachés

Au Danemark environ 19% de l’électricité est produite par l'éolien industriel, en revanche la contribution de l’énergie du vent dans la consommation électrique nationale est largement inférieure à 19%. La revendication selon laquelle près de 20% de l’électricité du Danemark viendrait du vent est une exagération. Très variable, l’énergie éolienne n'a récemment (2006) fourni que 5% de la consommation électrique annuelle danoise. La moyenne des 5 dernières années a été de 9,7%.

En l’absence de stockage d’électricité à grande échelle, tout réseau électrique actuel doit continuellement faire l’équilibre entre la demande et l’approvisionnement car même de petites variations de fréquence et de tension peuvent endommager le matériel électronique moderne ainsi que d’autres équipements électriques. L’énergie du vent est aléatoire, particulièrement à court terme (par exemple sur une période donnée d’1h, de 30 ou de 15 minutes). Partout dans le monde, c'est un challenge complètement nouveau que les gestionnaires de réseaux apprennent à gérer seulement maintenant. Certains de ces gestionnaires s’appuient sur l’expérience danoise. Mais le transfert d’expérience du Danemark est limité en raison des caractéristiques spécifiques de ce pays.

Le Danemark parvient à garder ses réseaux électriques en équilibre grâce à ses pays voisins et à leurs types de production électrique. La Norvège et la Suède fournissent au Danemark, à l'Allemagne et aux Pays-Bas un accès rapide à des quantités importantes d’électricité court terme via des interconnexions. Ainsi, ces pays sont «les batteries de stockage d’électricité » du Danemark. L’énergie hydroélectrique de la Norvège et de la Suède peut être rapidement mobilisée ou stoppée, et les lacs de Norvège peuvent « stocker » une partie de l’énergie éolienne danoise.

Pendant ces huit dernières années, l’ouest du Danemark a exporté (n’a pas pu consommer) en moyenne 57% de l’électricité éolienne générée, quant à l’est du Danemark cette moyenne est de 45%. La corrélation entre les périodes de forte production d’électricité éolienne et les exportations nettes prouve que l’éolien représente incontestablement une grande part de l’électricité exportée.

L’électricité éolienne exportée, payée par les habitants danois, profite aux consommateurs de la Suède et de la Norvège sous forme d’électricité à bas prix et d’investissements retardés dans de nouvelles centrales électriques, mais n’amène rien aux consommateurs danois. Les taxes et frais sur l'électricité imposés aux consommateurs danois font que leur électricité est de loin la plus chère de l’Union Européenne (EU) Selon toute probabilité, le montant des subventions "exporté" entre 2001 et 2008 était de 6,8 milliards DKK (884 millions €). Vraisemblablement, un montant équivalent a été "exporté" avant 2001² et encore plus sera "exporté" suite à l’installation des éoliennes off-shores d’une capacité de 800 MW en 2013.

L’électricité éolienne exportée par le Danemark ne réduit ni la consommation de combustibles fossiles ni les émissions de C02 au Danemark où tous les coûts sont supportés. Par nécessité, l’énergie éolienne exportée vers la Norvège et la Suède remplace largement de l’électricité déjà décarboné de ces pays nordiques. Aucun charbon n’y est utilisé et il n’y a donc pas non plus d’émissions de CO2 liées à l’électricité en Norvège et en Suède.

L’électricité éolienne a remplacé une partie de la production électrique thermique au Danemark. Ceci a économisé en moyenne l'émission de 2,4 millions de tonnes de CO2 par an subventionné à hauteur de 12,3 milliards DKK soit un coût moyen de 647 DKK (84 €) par tonne de CO2. L’électricité éolienne est donc un moyen onéreux pour réduire les émissions de CO2 (La valeur des droits d’émission Européen depuis l'ETS a commencé a varié entre 1 € et 30 € par tonne de CO2)

Le coût de la capacité éolienne du Danemark pour les consommateurs danois est exacerbé par son incapacité à utiliser autant de surplus d’électricité. Le surplus va augmenter en 2013 quand les nouveaux 800 MW offshores seront en service et augmenteront la production éolienne du Danemark de 2,7TWh par an. Presque toute la puissance éolienne additionnelle sera exportée et provoquera une nouvelle dépréciation des prix; Presque toutes les subventions payées par les consommateurs danois seront

SRCAE - Volet énergie éolienne terrestre Annexe 1 Contribution du ROSO Page 1/2

également exportées sans réduction significative ni de l’utilisation des combustibles fossiles, ni des émissions de CO2. Atteindre l’autoconsommation de toute la puissance éolienne est techniquement impossible à court terme et restera purement hypothétique pour que la consommation d’électricité augmente et que de nouvelles solutions techniques de gestion de la demande soient développées et mises en application. Dans la plupart des cas de telles solutions n’ont pas encore été inventées et encore moins prouvées et financièrement évaluées.

Mis à part les nombreux désavantages de l’énergie éolienne, l’un de ses avantages le plus percutant est que, comme pour le nucléaire, une fois que le capital a été payé, les coûts de fonctionnement moyens sont très faibles. Cependant, contrairement au nucléaire, beaucoup d’éoliennes de 10 ou 15 ans ont dépassé leur « durée de vie utile ». En revanche, la plupart des centrales électriques peuvent bénéficier d’une durée de vie de 40 à 60 ans, ce qui a été largement prouvé par la plupart des centrales électriques européennes. Ceci remet en question les bénéfices stratégiques, économiques et environnementaux d’une installation qui devra sans doute être rasée, remplacée et re-subventionnée tous les 10 à 15 ans.

Courant 2008 le Parlement Danois a atteint un consensus politique pour qu’en 2025 50% de la demande d’électricité du Danemark provienne d'énergies renouvelables et principalement de l’énergie éolienne. L’étude de l’Ecogrid Group a conclut que si la puissance additionnelle éolienne était mise en place pour atteindre ce but, un remaniement complet du système électrique serait nécessaire et inclurait l’arrêt de nombreuse capacité actuelle coûteuse et de haute qualité. Sagement, ils n’ont pas essayé d’estimer les coûts pour faire ceci. Dans tous les cas la Suède et la Norvège seront incapables d’absorber la capacité éolienne additionnelle programmée, qui par ailleurs est également programmée en Allemagne et aux Pays-Bas.

2- L’effet de l’énergie éolienne sur l’emploi

Le Danemark a été un précurseur dans l'industrie de l'énergie éolienne depuis plus de dix ans et ses principaux fabricants d’éoliennes ont été en mesure de se maintenir à une position mondiale très forte. Ceci a été la conséquence d’une politique concertée pour augmenter la part d’électricité éolienne dans la production électrique danoise. La politique a seulement été réalisable grâce à des subventions substantielles pour les propriétaires d’éoliennes. Cette aide indirecte a généré en retour une demande pour les fabricants d'éoliennes. La manière précise avec laquelle les subventions ont été partagées entre le foncier, les propriétaires d’éoliennes, la main d’œuvre, le capital et les actionnaires est opaque, mais il serait juste d’estimer qu'on ne parlerait pas de l'industrie éolienne danoise si elle avait dû être compétitive au niveau du marché. Ce rapport fourni des renseignements sur les expériences du Danemark vis-à-vis de l’effet sur l’emploi des subventions de l’industrie éolienne.

Des subventions substantielles ont été données à l’industrie éolienne danoise pendant des années. De 2001 à 2005 la subvention annuelle a été 1,7 - 2,6 milliards DKK (221 – 338 millions €)

L’industrie éolienne danoise compte 28 400 salariés. Cela ne constitue toutefois pas l'emploi net attribuable à la subvention éolienne. A long terme, la création d’emplois grâce aux aides dans un secteur va porter atteinte à la main d’œuvre dans d’autres secteurs. Il n’y aura donc pas une augmentation nette du nombre d’emplois mais seulement un transfert des emplois des secteurs non-aidés au secteur subventionné. Même en prenant en compte la possibilité théorique que les emplois liés aux éoliennes dans quelques régions soulagent un taux élevé de chômage, 10% serait déjà une estimation très optimiste du nombre d’emplois réels créés dans ce secteur. Dans ce cas de figure, chaque emploi créé coûterait 600 000 - 900 000 DKK par an (78 000 - 117 000 €). Cette subvention est équivalente à environ 175 – 250 % du salaire moyen d'un salarié de l’industrie manufacturière danoise.

En termes de valeur ajoutée par salarié, le secteur des technologies de l'énergie entre 1999 et 2006 a eu une performance de moins 13% comparé à la moyenne des industries en général. Cela implique que l’aide gouvernementale a eu pour effet le déplacement des emplois plus productifs dans d’autres secteurs pour des emplois moins productifs dans l’industrie éolienne. Par conséquence, le PIB du Danemark est à peu près 1,8 milliards DKK (234 millions €) inférieur à ce qu’il aurait été si la main d’œuvre du secteur éolien avait été employée dans d’autres secteurs.

Rapport original et complet disponible en ligne : http://www.cepos.dk/fileadmin/user_upload/Arkiv/PDF/Wind_energy_-_the_case_of_Denmark.pdf

Traduction de Liz et Caroline Chafer

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www.suivi-eolien-verite.com

Méthodologie de modélisation de la production électrique éolienne industrielle française

Sommaire :

1. Modélisation de la ventilation des 22 régions métropolitaines françaises 2. Modélisation de la ventilation des éoliennes industrielles françaises 3. Modélisation de la production électrique éolienne française 4. Confirmation et précision de la méthode

1. Modélisation de la ventilation des 22 régions métropolitaines françaises : Avant de pouvoir calculer la production électrique éolienne française, il est bien entendu d'abord nécessaire de modéliser le plus finement possible les vents qui soufflent sur la France métropolitaine. Pour ce faire, SUIVI EOLIEN VERITE utilise les données de 42 stations météorologiques réparties sur l'ensemble du territoire, enregistrant localement la vitesse moyenne du vent par période de 3 heures à une hauteur de 10 mètres du sol. Pour chaque région française, SUIVI EOLIEN VERITE fait la moyenne des 3 stations météorologiques géographiquement les plus pertinentes. Ainsi pour modéliser 1 journée, SUIVI EOLIEN VERITE traite : 22 régions x 3 stations x 8 mesures quotidiennes = 792 vitesses moyennes du vent à 10 mètres du sol.

2. Modélisation de la ventilation des éoliennes industrielles françaises : D'une part la hauteur moyenne du moyeu des pales des éoliennes industrielles installées en France se situe à 80 mètres du sol, d'autre part la vitesse moyenne annuelle du vent sur l'ensemble du territoire français est d'environ 20 Km/h. SUIVI EOLIEN VERITE utilise donc la courbe de gradient du vent ci-dessous afin d'extrapoler les vitesses du vent rencontrées à la hauteur de 80 mètres du sol, à partir des mesures météorologiques enregistrées à 10 mètres du sol :

3. Modélisation de la production électrique éolienne française : Les éoliennes industrielles installées en France ont une puissance nominale moyenne de 2 MégaWatts, mais la quantité d'électricité qu'elles produisent réellement est bien inférieure car dépendant de la vitesse du vent qui ventile leurs pales :

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• De 0 à 10 Km/h de vent, les pales peuvent tourner en roue libre mais leur force est trop faible pour entraîner le générateur. L'éolienne ne produit pas d'électricité, • Au-delà de 90 Km/h de vent, les pales sont arrêtées car le vent risquerait de détruire l'éolienne. L'éolienne ne produit pas d'électricité, • Entre 10 et 90 Km/h de vent, les pales tournent plus ou moins vite en entraînant le générateur. L'éolienne produit plus ou moins d'électricité en fonction de la vitesse du vent. Connaissant les vitesses moyennes des vents à 80 mètres du sol, SUIVI EOLIEN VERITE utilise la courbe de puissance ci-dessous d'un constructeur d'éolienne industrielle, afin de calculer la production électrique éolienne de chaque région française par période de 3 heures :

4. Confirmation et précision de la méthode : Depuis peu RTE (Réseau de Transport d'Electricité) publie une estimation mensuelle de la production électrique éolienne française. SUIVI EOLIEN VERITE a immédiatement confronté son modèle théorique à la "réalité" d'RTE. Le résultat est édifiant et confirme les premières conclusions : • Entre RTE et SUIVI EOLIEN VERITE, la différence n'est que de +ou- 5 à 10% selon les mois !!! • Une performance et une précision remarquables si l'on considère les moyens "artisanaux" de SUIVI EOLIEN VERITE !

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N° 230

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 2007-2008

Rattaché pour ordre au procès-verbal de la séance du 8 février 2008

Enregistré à la Présidence du Sénat le 17 mars 2008

PROPOSITION DE LOI tendant à rendre obligatoire la consultation des citoyens préalablement à l'implantation d'éoliennes de grande hauteur,

PRÉSENTÉE par MM. Philippe MARINI, Gérard BAILLY, José BALARELLO, Bernard BARRAUX, René BEAUMONT, Claude BELOT, Roger BESSE, Paul BLANC, Pierre BORDIER, Mme Brigitte BOUT, M. Dominique BRAYE, Mme Paulette BRISEPIERRE, MM. Louis de BROISSIA, , Jean-Claude CARLE, Gérard CÉSAR, Jean-Pierre CHAUVEAU, Marcel-Pierre CLÉACH, Serge DASSAULT, Mme Isabelle DEBRÉ, M. , Mme Béatrice DESCAMPS, MM. Éric DOLIGÉ, Michel DOUBLET, Alain DUFAUT, André DULAIT, Mme Bernadette DUPONT, MM. Louis DUVERNOIS, Jean-Claude ETIENNE, Hubert FALCO, Jean FAURE, André FERRAND, Alain FOUCHÉ, Jean-Pierre FOURCADE, Yann GAILLARD, Mme Joëlle GARRIAUD-MAYLAM, M. Jacques GAUTIER, Mme Gisèle GAUTIER, MM. Alain GÉRARD, François GERBAUD, Charles GINÉSY, Alain GOURNAC, Francis GRIGNON, Louis GRILLOT, Georges GRUILLOT, Michel GUERRY, Hubert HAENEL, Pierre HÉRISSON, Michel HOUEL, Mme Christiane HUMMEL, MM. Benoît HURÉ, Pierre JARLIER, Jean-Marc JUILHARD, Marc LAMÉNIE, Gérard LARCHER, André LARDEUX, Robert LAUFOAULU, Jean-René LECERF, Dominique LECLERC, Jacques LEGENDRE, Roland du LUART, Mmes Lucienne MALOVRY, Colette MÉLOT, M. , Mme Jacqueline PANIS, MM. , Jean- Pierre RAFFARIN, Henri de RAINCOURT, Henri de RICHEMONT, Mme Esther SITTLER, M. Yannick TEXIER, Mme Catherine TROENDLE, MM. Jean-Paul EMORINE et René BEAUMONT,

Sénateurs.

(Renvoyée à la commission des Affaires économiques, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)

EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

Le développement des éoliennes est extrêmement rapide dans notre pays depuis quelques années. Si l'expansion de cette source d'énergie renouvelable est un bien, elle ne doit se traduire, sur le terrain, ni par des nuisances, notamment visuelles, trop importantes pour les riverains, ni par une défiguration des paysages avoisinants.

Par ailleurs, le temps où certains voulaient imposer aux populations des projets est révolu. La demande d'information et de transparence est aujourd'hui essentielle. Chaque élu a non seulement le devoir d'y faire droit, mais aussi celui de susciter la participation des citoyens

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Telles sont les raisons pour lesquelles la présente proposition de loi vous propose de rendre obligatoire, avant tout projet d'implantation d'éoliennes soumis à enquête publique (éoliennes de plus de 50 mètres de hauteur), une consultation des électeurs au sens des articles L. 1112-15 à L. 1112-22 du code général des collectivités territoriales. Le résultat de cette consultation, qui concernerait non seulement la commune d'implantation, mais aussi celles qui seraient visuellement affectées par le projet, ne s'imposerait pas juridiquement aux conseils municipaux concernés qui resteraient maîtres de leur décision. Le périmètre concerné par cette consultation serait fixé par les communes concernées sur la base du rapport du commissaire enquêteur qui serait tenu de prendre en compte l'impact visuel de l'implantation. Chaque commune aurait le choix d'organiser la consultation sur la totalité de son ressort ou dans les seuls secteurs géographiques affectés visuellement par le projet.

PROPOSITION DE LOI

Article unique

I. - Le I de l'article L. 553-2 du code de l'environnement est complété par un c ainsi rédigé :

« c) D'une consultation, au sens des articles L. 1112-15 et suivants du code général des collectivités territoriales, de tout ou partie des électeurs des communes concernées. À cet effet, l'étude d'impact mentionnée au a évalue le périmètre de la zone affectée visuellement par le projet d'implantation. Le rapport du commissaire-enquêteur mentionné à l'article L. 123-10 du présent code propose une délimitation de la zone dans laquelle il pourrait être procédé à consultation des électeurs. Le conseil municipal de chaque commune dont le territoire est, pour tout ou partie, inclus dans cette zone, retient pour ladite consultation des électeurs soit la totalité de son ressort soit, le cas échéant, la seule fraction de ce ressort retenue par le commissaire enquêteur. »

II. - Les conséquences financières résultant pour les collectivités locales de l'application du I ci- dessus, sont compensées par une majoration à due concurrence de la dotation globale de fonctionnement.

III. - La perte de recettes résultant du II ci-dessus est compensée par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.

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