Art Aborigène, Australie
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Art Aborigène, Australie Samedi 29 novembre 2014 à 16h30 3 rue Rossini 75009 Paris Expositions publiques Vendredi 28 novembre 2014 de 10h30 à 19h30 Samedi 29 novembre 2014 de 10h30 à 15h00 Responsable de la vente Nathalie Mangeot, Commissaire-Priseur [email protected] Tel +33 (0)1 47 27 11 69 Port +33 (0)6 34 05 27 59 Expert Marc Yvonnou Tel +33 (0)6 50 99 30 31 EN PARTENARIAT AVEC Autour de quatre collections américaine, australienne, belge, suisse une des particularités de l’art aborigène est qu’il vacation, s’il joue un rôle secondaire dans le début projeté dans l’art contemporain. Les différentes toiles offre de multiples possibilités d’achat. Même si des années 1970, va devenir un artiste prééminent à que nous présentons montrent l’étendu du talent de cet L’ la peinture a tendance à laisser peu de place partir de la fin des années 1980. C’est qu’avec quelques homme qui reste l’un des derniers anciens à peindre aux autres formes artistiques, il n’en reste pas moins rares artistes (dont Mick Namarari dont plusieurs dans le Désert Occidental. que les gravures, sculptures, photos, installations, sont toiles sont également présentées) il se dirige vers des Dans d’autres zones le mouvement a pris encore d’une richesse qui mériterait plus d’attention. œuvres plus minimalistes où le point est petit à petit d’autres formes. Si les œuvres de la septentrionale Tout comme pour les grands mouvements de la abandonné. Il va contribuer à donner une lecture dif- Terre d’Arnhem prennent un aspect souvent plus tribal peinture en Occident, l’art aborigène s’inscrit aussi férente de l’art aborigène, résolument contemporaine on le doit sans doute au support. Les artistes peignent dans une histoire où les pionniers ont bien entendu dans l’aspect, même si les motifs peuvent être inspirés encore sur les écorces d’eucalyptus et utilisent toujours joué un rôle fondamental. Sans la volonté de quelques- très directement par une tradition plus que millénaire. les pigments naturels. Mais si l’on regarde plus attenti- uns et le talent de ces peintres initiés, le parcourt aurait De même Timmy Payungka, lui aussi faisant partie vement, surtout depuis quelques années, les peintres pu s’arrêter très tôt. Mais après plusieurs décennies, il du premier groupe d’artistes, fait évoluer son style et et sculpteurs font aussi bouger les lignes. Cette vente est toujours aussi vivant et touche aussi bien le Japon, donne vie à une très belle série dont nous offrons trois sera l’occasion de trouver des formes classiques avec la Chine, les USA que l’Europe. exemples, inspirées probablement des coquilles per- David Malangi, l’un de ceux qui ont contribué à faire Comment naît une collection, même petite ? lières originaires des côtes du Kimberley. Au travers connaître l’art aborigène. L’une de ses peintures a été On pourrait privilégier les anciens, « détenteurs des d’échanges rituels, ces motifs parviennent jusqu’au reproduite sur un billet de banque australien. connaissances ». Ces derniers sont souvent des artistes territoire des Pitjantjatjarra au sud du désert Central. Du côté du Kimberley, le Nord-Ouest australien, connus mais qui n’ont pas tous marqué le mouvement D’autres artistes resteront d’avantage fidèles à leur les styles sont variés. Logique quand on pense que les artistique ou bénéficié de la reconnaissance du mar- style premier. Billy Stockman Tjapaltjarri est l’un groupes aborigènes sont moins homogènes. Certains ché (comme par exemple Paddy Carroll Tjungur- des trois artistes majeurs à peindre les murs de l’école viennent du désert, d’autres des plateaux, d’autres rayi). C’est une occasion à saisir pour acquérir à un de Papunya, acte fondateur du mouvement pictural. Il des côtes. Nous présentons deux toiles de deux des coût plus accessible des toiles, lesquelles, en plus d’être a développé un style moins foisonnant que les autres pionnières du mouvement à Turkey Creek (Warmun) des œuvres d’art, expriment aussi une pensée com- artistes Anmatyerres comme ses cousins Clifford Pos- dans les plateaux orientaux. Si le format du Queenie plexe, qui est l’expression d’une culture très ancienne, sum Tjapaltjarri ou Tim Leura Tjapaltjarri, mais ce- McKenzie est petit, il s’agit néanmoins d’une œuvre remontant à la « nuit des temps ». D’autres préféreront pendant parfaitement identifiable. de qualité et caractéristique de son oeuvre. De même les grandes figures, qui aspirent à une liberté artistique En 1988, la peinture touche à son tour la commu- que pour la toile Madigan Thomas là aussi un bel et qui se sont affranchies de l’orthodoxie en forgeant nauté d’Utopia. Si à l’époque le nombre de femmes ar- exemple du travail particulier de ces artistes qui créent un style personnel dans leur parcours artistique. Cer- tistes dans le Désert Occidental est très réduit (Daisy des toiles constituées souvent de motifs figuratifs tains artistes d’ailleurs se situent au carrefour de tous Leura est l’une des pionnières dont nous présentons sobres qui sont mis en valeur par la texture riche des ces éléments comme Michael Nelson Jagamarra, un petit format très classique), sur les terres d’Utopia pigments naturels, accrochant la lumière. lorsqu’il exprime ses Rêves sous une forme plus mo- c’est très différent. Ce sont essentiellement les femmes Plus au Sud, à Balgo, les artistes se sont appro- derne, alors qu’il est l’un des artistes qui a fondé sa car- qui se saisissent des brosses et des acryliques. De nou- priés à leur tour le point. Mais ils ont opté pour des rière sur des déclinaisons de motifs très traditionnels. veaux thèmes apparaissent, de nouvelles formes. Les couleurs chaudes, même si souvent le bleu, parfois Pour enrichir leur collection, les amateurs qui s’in- peintures corporelles inspirent beaucoup les peintres le vert viennent apporter une note différente. Deux téressent d’avantage aux pionniers, ceux qui ont forgé (dont les toiles de Barbara Long Kngwarreye). artistes vont s’illustrer avec brio par l’utilisation de ce mouvement, pourront toujours se tourner vers des Mais une immense artiste va bousculer tous les codes ses teintes chaudes, Wimmitji Tjapangarti, dont œuvres plus tardives des ces artistes, les œuvres des et va être la première artiste à ne plus être considérée notre exemple est de qualité et rare sur le marché, et sa premiers mois étant rares et onéreuses. Cette vente uniquement comme « une artiste aborigène ». Si elle femme Eubena Nampitjin. est ainsi l’occasion d’acquérir par exemple des toiles peint uniquement quelques années, son style évolue Encore plus au Sud, en se rapprochant de Papunya de Johnny Warangkula Tjunpurrula. Il incarne jusqu’à son décès. Emily Kame Kngwarreye pro- pour « boucler la boucle », à Yuendumu, les artistes s’il- presqu’à lui tout seul la créativité du premier groupe duit des œuvres peu « typées » mais comme toutes lustrent par l’étendue de la gamme chromatique. Judy d’artistes soudés autour de la personnalité de Geoffrey les autres initiées de haut rang elle cherche à montrer Watson Napangardi est probablement la grande Bardon dans cette communauté de Papunya en 1971. son attachement viscéral à « sa » terre, celle dont elle la artiste de cette communauté et celle qui maîtrise le Il a été le premier à atteindre des grosses sommes en gardienne spirituelle. Chez elle les motifs traditionnels mieux ces mélanges de couleurs. Très loin des teintes vente aux enchères et a aussi contribué à assoir ce s’effacent peu à peu. Elle cherche d’avantage à capter de Judy, sa cousine, Dorothy Napangardi, a créé un marché (c’est un constat, avec les prix vient aussi la des atmosphères du désert. Elle est la grande figure ar- style si diffèrent, basé sur le contraste entre le blanc reconnaissance !). Un autre artiste va durablement tistique australienne. Kathleen et Gloria Petyarre et le noir. Juste des points et peu de couleurs certes, marquer ce mouvement et influencer bon nombre de sont les deux autres grandes figures de cette région. Si mais une créativité débordante qui la propulsera sur le peintres du Désert Central : Clifford Possum Tja- Gloria Petyarre a bâti une carrière autour de séries très devant de la scène artistique australienne puis interna- paltjarri est une légende. Son sens de l’espace et sa différentes les unes des autres – même si la plus cé- tionale. Quant à Shorty Robertson Jangala, il s’est technique sont déjà évidents dans ses sculptures; mais lèbre décrit un tapis de feuilles – Kathleen s’est presque essentiellement distingué par l’illustration d’un thème c’est la peinture qui va permettre l’éclosion de sa créa- concentrée sur uniquement deux thématiques. Un au combien important, le Rêve d’Eau. Ses peintures tivité. Ses œuvres sont très élaborées, réfléchies quant exemple assez spectaculaire de son Moutain Devil Li- ont du caractère, comme l’initié qu’il était. à la disposition de chaque élément, la façon dont on zard Dreaming traité d’une façon originale étonne par Enfin n’oublions pas la très originaleLinda Syd- va mettre en scène un mythe en ne perdant jamais de son traitement plus linéaire. Il s’agit d’une toile plutôt dick Napaltjarri, dont les prix restent assez mo- vue le côté artistique. On sent chez lui l’ambition de récente. Depuis peu, Kathleen expérimente une nou- destes, malgré les très nombreuses acquisitions mu- produire une œuvre visuellement puissante et har- velle technique qui permet de faire des lignes et des séales. Si sa touche est identifiable elle a su peindre sur monieuse. L’idée de condenser plusieurs itinéraires de points sans avoir à reprendre de la matière.