LE JOURNAL DES N° 5 / ÉTÉ 2021 ÎLES DU PONANT

MOLÈNE PASSE AU SOLAIRE _ ÎLE DE BATZ UNE NOUVELLE BIÈRE INSULAIRE _ ÎLE D’HOEDIC DES OISEAUX DE BON AUGURE _ CHAUSEY UN ARCHIPEL

YANNICK LE GAL LE GAL YANNICK A PRÉSERVER XAVIER DUBOIS XAVIER MARIELLE RICHARD RICAUD _ _ ÎLE D’ARZ ÎLE D’AIX MIEUX GÉRER SES L’ÉPICERIE CHANGE DÉCHETS VERTS DE MAINS

ÎLE- AUX- BELLE-ÎLE- LES AIX YEU HŒDIC HOUAT ARZ MOINES EN -MER GROIX GLÉNAN SEIN MOLÈNE OUESSANT BATZ BRÉHAT CHAUSEY LE JOURNAL DES ÎLES DU PONANT SOMMAIRE

Archipel Île de de Bréhat Archipel de ÉDITO Batz Chausey p. 10 p. 5 p. 13

Île d’Ouessant p. 12

DENIS BREDIN, AIP Île de Molène Le compte p. 3 Le réseau des est bon ? Île de îles du Ponant 50 ans ont-ils plus de valeur que Sein 49 ou 51 ? Assurément non. Mais comme dans toutes les familles, p. 7 on aime créer les occasions de se retrouver pour fêter de Île-aux- manière particulière un moment plus de santé, il faut pouvoir qu’on veut particulier. 50 ans bénéficier des temples de la Moines c’est un compte rond, c’est consommation que sont les Archipel p. 5 l’espoir de vivre jusqu’à 100 ans. hypermarchés… Autant ou plus des Île d’Arz Île de Finalement, c’est une même que la crise économique Glénan p. 4 Groix quête d’éternité. Alors ne nous et la crise de certains métiers, p. 11 privons pas de cette tradition c’est la prospérité qui a vidé les p. 8 des anniversaires, surtout que îles de ses habitants. Et peut- ces derniers temps ce sont être peut-on dire que c’est une Île de plutôt les chiffres du Covid qui crise longue et chronique qui Houat Belle-Île Île rythment notre quotidien et les fait revenir… Mais c’est une p. 9 p. 8 bouchent nos horizons. autre histoire, c’est celle qu’on d’Hœdic Il y a cinquante ans naissait écrit en ce moment. p. 11 l’Association pour la promotion Ces évolutions contrastées et la protection des îles du des territoires ne concernent emprisonné des militants Ponant. Un titre générique pas que les îles mais bretons… Après ce glorieux en guise de programme : on touchent aussi à des degrés prédécesseur, Alain LEROY, protège ce qui est fragile et on divers les territoires ruraux. maire de l’île de Sein, puis fait la promotion des forces Alors face à ces situations, Jean-Yves BANNET, maire de insulaires. notre État centralisateur Locmaria à Belle-Île, n’avaient 1971, un autre monde ? À bien fait de « l’aménagement plus ce profil de « statue des égards oui. Pas ou très peu du territoire », avec une du commandeur » et ont Île d’Yeu de chômage, pas encore de choc Délégation interministérielle apporté leurs idées et leur pétrolier, Pompidou président à l’aménagement du territoire enthousiasme avec une p. 7 avant l’arrivée de « Giscard et à l’attractivité régionale efficacité qui se conjuguait fort à la barre », pas encore de (DATAR) créée en 1963. Mais les bien avec une bonne humeur, grande marée noire… Mais îles dans ce schéma étaient en si importante pour souder les certains textes réglementaires ou des changements sont déjà marge de la marge. troupes d’élus insulaires ! Je certaines lois. en cours qui préfigurent les veux leur rendre hommage car - Les surcoûts dans les îles ont été évolutions que l’on constatera Prise de conscience ils ont, chacun à leur époque, reconnus à travers une dotation durant ces 50 ans d’existence de C’est alors qu’un groupe inlassablement défendu et spécifique pour les communes l’Association. d’hommes politiques, dont le fait avancer la cause insulaire. insulaires. pas encore ministre Christian Ils ont mis l’accent sur des - L’association ne s’est pas L’appel du continent BONNET, député du Morbihan, problématiques toujours cantonnée dans un rôle de Île d’Aix Les îles, dès cette époque, et un sénateur conseiller général d’actualité. Comment concilier « râleur patenté » pour toujours même avant, ont définitivement d’Ouessant ancien ministre l’économie touristique et la réclamer plus. Elle est force de p. 6 tourné le dos à une vie André COLIN, et un sénateur protection de l’environnement ? proposition et elle permet aux autarcique. Les îles se pensent conseiller général de Groix Comment aider les communes îles de développer des projets et se vivent de plus en plus dans Joseph YVON, créent avec insulaires à faire face aux communs transversaux dans leur rapport au continent : les d’autres l’APPIP, l’Association surcoûts qui pèsent lourdement de nombreux domaines (vie liaisons maritimes deviennent pour la promotion et la sur les finances locales et la vie économique, énergie, logement…) un sujet majeur et un point de protection des Îles du Ponant. des gens ? Comment maintenir - L’association n’est pas devenue crispation et de frustration qui Christian Bonnet en fut le une population permanente et une sorte « d’amicale d’élus » raison. Aujourd’hui, un vent plus persiste jusqu’à aujourd’hui. premier président, poste qu’il active ? etc. corporatiste se retrouvant une optimiste souffle, mais plus que L’économie touristique, occupa durant de nombreuses ou deux fois par an dans un cadre jamais il nous faut être vigilants. l’attrait du continent et des années. Quelle mouche a Rester vigilent agréable pour deviser et pérorer Le regain d’attractivité qui a sirènes urbaines transforment piqué ces hommes dont on ne La force de l’association a été des problèmes d’élus… Elle s’est sauvé les îles peut les conduire à profondément les mentalités. peut pas dire qu’ils étaient de d’allier la compétence d’élus ouverte sur ce qui n’est pas leur perte. Car dans notre société, Les îles deviennent de plus en dangereux révolutionnaires ? Eh qui connaissent bien leurs l’extérieur mais le cœur et l’âme de tout se monnaye, et si l’on prend plus des lieux de « passage ». bien certainement une prise de territoires avec une structure la vie insulaire : les habitants qui, l’indicateur qui progresse le Pour les touristes, pour les conscience que les îles, réduites non administrative – une de plus en plus, se retrouvent et plus aujourd’hui, c’est celui de la résidents secondaires dont à de simples communes sur le simple association – qui a se connaissent d’une île à l’autre, pression immobilière. Il fait des le nombre ne va cesser de plan administratif, avaient des permis audace et réactivité. les acteurs économiques sans heureux, certes, mais il risque de s’accroître, mais aussi pour particularités qui nécessitaient Au fil du temps, même si les qui on ne peut agir, les penseurs, détruire la vie insulaire. Les îles les habitants permanents qui une prise en compte spécifique. thématiques de base sont les universitaires, les artistes qui doivent rester des lieux de vie, n’envisagent plus leur vie sur C’est donc une association restées pertinentes, elle a nous permettent de voir plus loin… de travail, de création, et pas de l’île comme l’alpha et l’oméga. d’élus qui voit le jour. J’avoue généré des évolutions positives Mais au bout de 50 ans, l’heure simples objets de consommation. Ils circulent de plus en plus « en que cela me donne un peu le malgré les difficultés et les n’est pas venue de faire un bilan ». Certains partagent vertige de présider, aujourd’hui, échecs inhérents à toute action et un solde de tout compte. Plus Alors soufflons les bougies pour leur vie entre un appartement une association avec de politique : que jamais il faut se retrousser les disperser les mauvais vents ! à Brest ou Lorient et leur île. Et tels ancêtres ! À l’époque - L’association est devenue manches. En 1971 on craignait un puis d’autres, nombreux à cette où Christian BONNET était un interlocuteur quasi déclin inexorable des îles et avec époque, partent avec armes, ministre de l’Intérieur, je « officiel » des pouvoirs publics obstination on s’est battus pour Denis Palluel 2enfants et bagages. Il faut plus manifestais contre la Cour qui ont intégré le caractère dévier cette trajectoire, on s’est Président de l’association d’éducation pour les enfants, de sûreté de l’État qui avait particulier des îles dans battus pour avoir tort et on a eu Les Îles du Ponant SOMMAIRE MOLÈNE MISE SUR LE PHOTOVOLTAÏQUE

MOLÈNE

72 HECTARES 141 MOLÉNAIS

le projet, la mairie a dit banco. On parle cette fois d’une capacité de production de 500 à 700 kilo- Watts-crête. Mais avant de poser les panneaux photovoltaïques sur les dalles de béton qui per- mettent de récolter l’eau de pluie, le SDEF doit mener une étude sur les impacts éventuels que ce type d’installation pourrait avoir sur la faune et la flore. Et démontrer que l’eau qui coulera sur le verre des

XAVIER DUBOIS XAVIER panneaux photovoltaïques res- tera potable. « On n’est pas très inquiets là-dessus, mais il faut ras- À partir de cet été, des panneaux 70 % en 2028 », explique Jacques emblématique pour les îles. Très surer tout le monde », commente Monfort, directeur du SDEF (syn- peu de communes sont équipées le directeur. Commencera ensuite photovoltaïques posés sur le toit de la centrale dicat départemental d’énergie et de cette façon sur le continent », une phase d’instruction qui de- thermique alimenteront l’éclairage public de d’équipement du Finistère). Une souligne le responsable. vrait durer 2 ans. La mise en ser- Molène. Une première étape vers l’autonomie première étape a été réalisée sur vice de l’installation est prévue énergétique. La prochaine, beaucoup plus l’île en 2018 avec le remplace- Puissance de 500 à 700 fin 2023. ment de tous les luminaires de kiloWatts-crête importante, devrait être franchie en 2023. l’éclairage public, soit au total 120 Viendra ensuite le gros mor- lampadaires désormais équipés ceau du projet : l’installation de IL Y A 50 ANS d’éclairage à LED. La 2e étape panneaux photovoltaïques sur usqu’ici, l’impluvium de projet est né dans le cadre de la interviendra cet été avec la mise les 4 500 m2 de l’impluvium. “Ça ne change rien pour nous”, Molène n’avait qu’une Programmation Pluriannuelle de en service de panneaux photo- Pourquoi à cet endroit précis ? dit une habitante. Comment seule fonction : récol- l’Energie (PPE) créé en 2019 par voltaïques (30m2), installés sur « Molène offre très peu de sites ça ? demande le journaliste. ter l’eau de pluie pour la loi de transition énergétique le toit d’un des bâtiments de la propices à ce type d’installation. “Parce qu’on marche à l’heure J solaire nous. Il n’y a que le alimenter les habitations de pour la croissante verte. « Alors centrale thermique d’EDF. D’une Une étude menée à la demande l’île. Mais l’ouvrage en béton que Molène produit aujourd’hui puissance de 7,8 kiloWatts-crête, de l’Association les Îles du Ponant soleil qui nous dirige ici !” devrait bientôt avoir une nou- 100 % de son électricité avec du cette production servira à alimen- en 2015 avait souligné que l’im- répond une autre habitante. velle attribution : la produc- fuel, l’objectif est d’atteindre 30 % ter l’éclairage public et le surplus pluvium était particulièrement tion d’électricité. Un implu- d’énergie renouvelable dans le non consommé sera réinjecté sur intéressant pour cela », explique vium 2-en-1 en quelque sorte. Le mix énergétique en 2023, puis le réseau. « C’est une opération Jacques Monfort. Consultée sur FR3, Bretagne actualités, 27 mars 1976

ARZ BRÉHAT BELLEÎLEENMER GROIX HOËDIC HOUAT OUESSANT MOLÈNE SEIN Rejoignez les îles et sillonnez toute la Bretagne avec

Des lignes maritimes opérées par Compagnie Océane, Penn ar Bed, Vedettes de Bréhat, Bateaux-Bus du Golfe.

Le réseau de transport public 100 % Bretagne

3 LE JOURNAL DES ÎLES DU PONANT XAVIER DUBOIS XAVIER L’ÎLE D’ARZ AIMERAIT BIEN GARDER SES DÉCHETS VERTS ARZ L’initiative pourrait faire exemple. Confrontée continent. “Le surcoût pour l’ag- explique Clément Kouyoumdjian. comme toutes les îles à la problématique du glomération est de 15 000 €”, pré- Sur l’île d’Arz, c’est la quasi-to- traitement de ses déchets verts, l’île d’Arz a cise Clément Kouyoumdjian. talité des terres agricoles qui 330 HECTARES peut-être trouvé une solution : obtenir une sont concernées par cette fa- Demande de dérogation meuse bande des 300 mètres. 225 ILDARAIS autorisation pour que les agriculteurs de l’île préfectorale En travaillant sur le problème puissent composter sur place. Pour améliorer son bilan envi- avec Vannes Agglomération, et ronnemental, et réduire du même en se rapprochant de structures coup les dépenses de la collec- telles que la DDTM (direction a thématique est com- brûler sur place les déchets verts, tivité, la mairie de l’île d’Arz a départementale des territoires mune à toutes les îles mais c’est la pire solution d’un identifié deux leviers. Le“ pre- et de la mer), l’ARS (agence ré- IL Y A 50 ANS et revient sans cesse point de vue écologique”, sou- mier consiste à faire de la péda- gionale de santé) ou encore la dans les discussions ligne Clément Kouyoumdjian, gogie auprès des habitants pour Chambre d’agriculture, il a été “Le médecin sur l’île a eu une L idée d’une grande simplicité des conseils municipaux. Que agriculteur sur l’île et conseiller leur expliquer les principes agro- décidé qu’une demande de dé- faire des déchets verts rapportés municipal. Les Iledarais, qui eux nomiques. Si un jardin produit de rogation serait déposée en pré- qui permettrait de se débarras- et stockés en déchetterie ? En gé- ont la chance d’avoir une déchet- la matière première, il suffit de la fecture. “On va essayer d’obtenir ser définitivement des boîtes néral, la question se concentre sur terie sur place, doivent rapporter restituer sur place en l’épandant l’autorisation de monter un projet de conserves, dont on fait une le problème de leur évacuation. leurs déchets verts avant qu’ils sur le sol ou en faisant du com- pilote pour développer des solu- grande consommation.“Si les Et donc du coût que représente ne soient évacués par camion post”, explique l’agriculteur. La tions locales dans la gestion des boîtes reviennent, dit-il, c’est leur transport vers le continent. et par bateau vers un centre de deuxième solution consisterait déchets verts”, indique l’agricul- parce qu’elles flottent, car on Mais pas cette fois. Au contraire compostage de l’agglomération à permettre aux agriculteurs de teur. Si la demarche aboutit, elle ne les ouvre que d’un seul côté. même. Car l’île d’Arz aimerait vannetaise. “D’un point de vue en- l’île de récupérer les déchets verts devrait intéresser d’autres îles Si les îliens acceptaient de les ou- bien ne pas être obligée de se sé- vironnemental, ce n’est pas ter- pour les composter eux-mêmes comme Bréhat ou Ouessant, qui vrir des deux côtés, elles coule- parer de ses déchets verts comme rible non plus”, remarque l’élu. et fertiliser ainsi leurs sols. Seul comptent elles aussi des éleveurs raient et on ne les verrait pas sur la réglementation l’y oblige. “Pour Chaque année sur l’île, ce sont hic, “la réglementation agricole et sont confrontées aux mêmes nos plages…” les communes qui n’ont pas de dé- ainsi 100 tonnes de déchets végé- interdit le compostage dans la problématiques de traitement chetterie, on peut éventuellement taux qui partent en barge vers le bande des 300 mètres du littoral”, des déchets verts.

4 Le Monde, 14 février 1964 BATZ MET EN BOUTEILLE ancienne boucherie, qui leur ap- SES PREMIÈRES BIÈRES partenait déjà. 40 000 € ont été BATZ investis dans l’achat du matériel. Une petite boutique a également été prévue pour faire de la vente Créée en décembre, la micro-brasserie familiale “Il nous a proposé l’idée de monter à emporter. Les premières bou- 305 HECTARES Penn Ar Batz a brassé ses tous premiers litres une microbrasserie en lien avec teilles, tirées au début du prin- 457 BATZIENS- de bière au printemps. Un breuvage décliné le bar. On s’est posés une demi- temps, ont vite trouvé preneurs. ILIENS journée avec lui pour réfléchir. “On en a vendu 1 500 pendant le selon deux recettes différentes, une Pale Ale La bière, à part la boire, on n’y seul week-end de Pâques”, s’en- et une IPA, et que l’on ne trouve que sur l’île de connaissait rien”, raconte Éric thousiasme Éric Grall. La PAB Batz. Du moins pour l’instant. Grall. L’ami belge détaille le pro- se décline pour l’instant de l’incontournable bière de Noël, jet, donne quelques chiffres sur deux façons. Une bière blonde Éric Grall se verrait bien essayer les investissements à prévoir, le Pale Ale, baptisée Gwir Zikour de concocter une recette de bras- près la Morgat de matériel à acheter, les matières (“Bon Secours” en breton), clin sin “à la fleur de bourrache qui Belle-Île, la GX de premières, les volumes de pro- d’œil au nom de l’église et à ce- est très présente sur Batz”, voire Groix, la Sable d’Or de duction possibles. Quelques lui de l’ancien bar. Plutôt légère, “aux algues”. Et plus surprenant Al’île d’Aix, voici la PAB jours plus tard, la famille Grall “mais avec une amertume assez encore : “au homard”. (pour Penn Ar Batz), dernière née se réunit au grand complet, les sympa”. Et une IPA, baptisée des bières insulaires, qui décidé- parents, les deux fils, la fille. Et cette fois Malvoc’h, en référence ment se multiplient ces dernières décide de se lancer dans l’aven- à la balise qui marque l’entrée années sur les îles du Ponant. On ture. Nous sommes à l’été 2020. du port de Batz. “On est sur une IL Y A 50 ANS doit le projet à Éric Grall, proprié- bière ambrée, très colorée, et en taire avec son épouse Gaëlle, et Une Pale Ale et une IPA même temps très houblonnée.” “En s’enfonçant dans l’île, on son fils Anthony, du bar restau- Le business plan est achevé Pour sa première année d’ex- s’étonne de sa rusticité, de son rant du même nom, le Penn Ar en octobre, la SAS Grall Micro ploitation, la micro-brasserie de- caractère agreste. La richesse est Batz, depuis juillet 2019. Au dé- Brasserie créée en décembre. vrait produire 70 hectolitres qui avant tout terrienne, et les tra- part, il y a la rencontre avec un Les artisans de l’île sont consul- seront uniquement commerciali- vaux des champs occupent la ami belge, dont les parents pos- tés dans la foulée. “Tout le monde sés sur place, dans le bar-restau- presque totalité des mille habi- sèdent une résidence secondaire a joué le jeu, ça s’est super bien rant et à la boutique. À terme, la tants. Sur 296 hectares, Batz en sur l’île. Le Wallon en question passé. Mi-mars, on était prêts”, se production devrait passer à 110 compte 193 de culture.” n’est pas simple amateur de bière, souvient le père de famille. Pour ou 120 hectolitres. Une triple il enseigne la discipline à ceux brasser leur bière, les Grall ont ré- est déjà en projet, ainsi que plu-

ICRO BRASSERIE GRALL ICRO BRASSERIE qui veulent apprendre à brasser. aménagé un local de 50 m2, une sieurs bières éphémères. Outre Le Monde, 4 novembre 1972

L’ÎLE-AUX-MOINES A ENFIN de vaccination anti-Covid à la fin de l’hiver lui aura permis de se ÎLE- mettre en selle immédiatement. AUX- TROUVÉ SON MÉDECIN Et de rencontrer une bonne par- tie de la population. MOINES

trouver un successeur à l’ancien Une activité saisonnière médecin n’aura pas été une tâche Pour pouvoir exercer son acti- 320 HECTARES si facile. “Au début, on a fait des vité dans les meilleures condi- propositions aux médecins rem- tions possibles, la mairie lui met 606 ILOIS plaçants qui venaient parfois sur à disposition des locaux dans l’île, mais ça n’a pas abouti”, ex- la maison des professionnels plique Philippe Le Bérigot, maire de santé qu’elle a construite en de l’île-aux-Moines. Pas plus que 2016. Le nouveau médecin y cô- les articles parus dans la presse toie ses collègues infirmiers, kiné, à la sécurité des personnes et à locale. “Les journalistes s’éton- et un ostéopathe qui vient 2 jours leur bien-être, constate l’élu. Il n’y naient qu’on ne puisse pas trou- par semaine. Christine Hochard a aucune raison qu’on ne puisse ver un médecin sur une île paradi- bénéficie également d’une aide pas avoir, sur la santé comme sur siaque comme la nôtre”, poursuit financière de l’ARS (agence ré- beaucoup d’autres sujets, une éga- l’élu. Le problème, c’est qu’entre gionale de santé) destinée à com- lité de traitement avec le conti- l’île-aux-Moines et le continent, il penser une baisse de revenu liée nent”. y a la mer. “Même si nous sommes au contexte insulaire. “Les de- très proches, quand le dernier ba- mandes de soins varient énormé-

JACQUES BATHIAT MAIRIE DE L’ÎLE AUX MOINES AUX MAIRIE DE L’ÎLE BATHIAT JACQUES teau du soir est parti, il n’y en a ment selon les saisons. On passe plus jusqu’au lendemain matin”, de 6 000 habitants l’été à 600 l’hi- Parti à la retraite après 13 ans d’activité sur fait remarquer fort justement ver”, indique Philippe Le Bérigot. place, l’ancien médecin de l’île-aux-Moines Monsieur le maire. Finalement, Sur l’île, le rôle du médecin n’en aura mis de longs mois à se trouver un c’est un reportage de France 3 reste pas moins essentiel. “C’est IL Y A 50 ANS Bretagne qui aura permis de une mission à temps plein, du 1er successeur. Depuis mars dernier, c’est chose dénicher enfin la perle rare, au- janvier au 31 décembre. Il faut être “L’île a bénéficié de tous les outils faite. Pour le plus grand bonheur des Ilois. trement dit un médecin qui ac- capable de gérer les urgences tout de la modernité avant nombre cepte de vivre à l’année sur l’île. en répondant aux nombreuses de communes du Morbihan. En Arrivée en mars dernier après sollicitations de la population”. 1971, elle est la commune qui ancien médecin était chercher aussi loin. Christine avoir trouvé miraculeusement Depuis que les Ilois ont appris détient la plus forte densité de arrivé il y a 13 ans Hochard, qui vient de reprendre le une maison à louer, Christine qu’un nouveau médecin avait ac- téléviseurs de France”. des Antilles. Cette cabinet du docteur Yves Taveau, Hochard semble s’être très vite cepté de venir vivre et travailler L’ fois, l’île-aux-Moines arrive de Plouharnel. À peine 30 acclimatée à sa nouvelle vie insu- sur leur île, ils dorment, paraît-il, n’aura pas eu besoin d’aller km de distance. Pour autant, laire. Il faut dire que la campagne beaucoup mieux. “Ça participe Patrick Prado, Ethnologie française, 2006 5 LE JOURNAL DES ÎLES DU PONANT MARIELLE RICHARD RICAUD PASSAGE DE TÉMOINS À L’ÉPICERIE DE L’ÎLE D’AIX

Depuis le 1er mars, Marielle et Jérémie ont de voir que c’étaient des visages puis récupérer les marchandises pris la place d’Éric Levraud à la tête de la connus qui reprenaient l’affaire. qui sont livrées par camion à la seule épicerie de l’île. Devant l’ampleur de On a été super bien accueillis. pointe de la Fumée. Il faut alors Les gens sont contents, nous transvaser les palettes dans le la tâche qui les attend, l’ancien propriétaire aussi.” Des patrons heureux, 12 tonnes de l’épicerie, puis ra- a proposé à ses successeurs de les donc. Qui ont bénéficié, crise du patrier le tout par le bac, en pre- AIX accompagner pour leur première saison, le Covid oblige, d’une avant-saison nant soin de bien consulter les temps qu’ils prennent leurs marques. plutôt calme pour prendre leurs horaires de marée, qui viennent marques. “Pour l’instant, on ne corser le tout. L’hiver, l’épicerie change rien. On verra après une est ouverte 7 jours sur 7, mais uni- 129 HECTARES saison entière ce qu’on peut faire quement le matin, de 9 h à 13 h, 224 AIXOIS ’est le projet déjà dans l’épicerie depuis plu- évoluer ou pas…”. ce qui laisse à Marielle, Jérémie d’une vie”. En sieurs années et savait donc où et Mounette (leur employée) un rachetant l’épi- elle mettait les pieds. Lui, était 3 employés l’hiver, 10 l’été peu de temps pour souffler. L’été, “Ccerie de l’île agent communal depuis 2 ans Éric, l’ancien propriétaire, a pro- changement de programme : ou- d’Aix cet hiver, Marielle (32 ans) après avoir longtemps travaillé posé à Marielle et Jérémie de les verture permanente de 8 h à 21 h, IL Y A 50 ANS et Jérémie (35 ans) ont vite com- comme chef cuistot dans l’un accompagner la première année du lundi au dimanche. De trois, pris dans quelle aventure ils s’em- des restaurants de l’île. “Il cher- pour les aider à prendre leurs ils passent alors à dix pour pou- “Aix, c’est aussi deux cents hec- barquaient. Pourtant, quand l’an- chait une nouvelle voie”, confie marques. Car la vie d’épicier sur voir tenir le rythme et enchaîner tares et deux cents habitants, cien propriétaire, Éric Levraud, a Marielle. Celle qu’ils ont trouvée l’île d’Aix n’est pas de tout re- sans interruption les journées de des pins, deux petits hôtels, réuni l’ensemble de ses employés semble parfaitement leur conve- pos. Surtout quand on a deux travail. Marielle reconnaît vo- deux gandes plages de sable fin pour leur parler de la vente, le nir. “Quand ils ont appris qu’Éric filles en bas âge de 6 et 2 ans. lontiers que tout ça est “un peu et tout le reste n’est que beauté, couple n’a pas hésité une seconde. voulait vendre, les gens sur l’île se Du matin jusqu’au soir, les al- chronophage”. Sans doute le prix confort et silence”. “Tout de suite on a été emballés”, posaient des questions. Ils étaient lers-retours sur le continent s’en- à payer pour réussir “le projet raconte Marielle. Elle, travaillait un peu stressés. Ça les a rassurés chaînent pour aller à la crèche, d’une vie”.

6 Sud-Ouest, 25 juillet 1971 qui encombraient la place et bou- LES PORTS DE L’ÎLE D’YEU chaient la vue, il n’en reste plus que 3, dont les troncs sont désor- mais entourés par des bancs en SE REFONT UNE BEAUTÉ fonte et fer forgé. Fabriqué sur place par un artisan, l’ensemble du mobilier urbain est inspiré YEU Après le quai qui borde la mairie de l’île d’Yeu Un vaste programme de réaména- des garde-corps de la mairie da- à Port Joinville, c’est le petit port de la Meule gement du front de port est alors tant du XIXe siècle, y compris qui devrait être prochainement réaménagé. décidé par la mairie. Démarrés les range-vélos réalisés en forme en 2015, et étalés sur plusieurs de poisson. Une rose des vents a 2 300 HECTARES Des travaux conséquents, effectués avec tranches, les travaux sont ache- même été dessinée au pied de la 4 809 ISLAIS minutie, qui montrent à quel point ces espaces vés en 2019. “On est passé des an- place et des chênes lièges plan- portuaires sont essentiels à la vie insulaire. nées 1970 à l’époque moderne”, se tés sur les quais, en clin d’œil au félicite l’élu. Pour ce faire, rien n’a passé maritime de l’île d’Yeu. Le été laissé au hasard. La priorité maire, qui souhaitait “harmoni- créer un accès direct à la cha- a été de rétablir une circulation ser l’espace” et créer “une conti- pelle en rallongeant le quai. “Le dans les deux sens et de suppri- nuité entre les deux parties du port a été amélioré par petites mer les places de stationnement port”, semble avoir gagné son touches successives depuis les en épis qui prenaient beaucoup pari. “Quand a eu lieu le premier années 1970. Cette fois, on veut trop de place. Sur le quai de la coup de pioche, j’en ai pris plein quelque chose de plus équilibré et mairie, les voitures se garent dé- la figure, il y a eu beaucoup de de plus cohérent”, indique Bruno sormais parallèlement à la route critiques, confie Bruno Noury. Noury. L’endroit le plus visité de et les temps de stationnement Maintenant, plus personne n’en l’île d’Yeu mérite bien ce petit sont surveillés par des bornes parle. C’est comme si le quai lifting. lumineuses. L’espace ainsi libéré avait toujours été comme ça.” a permis d’agrandir les trottoirs Un autre chantier important de- et de fluidifier la circulation des vrait démarrer prochainement :

OFFICE DE TOURISME DE L’ÎLE D’YEU DE L’ÎLE OFFICE DE TOURISME piétons, notamment aux horaires le réaménagement du petit port IL Y A 50 ANS d’arrivées des bateaux. de la Meule, situé au sud de l’île. est la première de la compagnie Vendéenne qui “Entre les voitures, les bus, les “Grâce à ces travaux, les relations chose que l’on débarquaient directement sur le Clin d’œil au passé maritime vélos, le petit train, les camions avec le continent pourront être aperçoit en arri- quai de la mairie devaient par- L’autre partie importante du poubelles… c’est un peu compli- plus fréquentes et la capacité de vant sur une île, fois se croire à une autre époque. chantier a été le réaménage- qué par moments”, constate l’élu. réception du port très largement C’ accrue, ce qui ouvre la perspective une sorte de porte d’entrée qui Voitures mal garées, trottoirs ment de la place La Pylaie qui Les travaux, prévus pour 2022, s’ouvre et se ferme à chaque ar- saturés, vélos dans tous les jouxte la mairie. Un nouvel accès devraient permettre d’enfouir le du tourisme nautique dont on est rivée et départ de bateau. Les sens, embouteillages… “Les ac- par un escalier central y a été ré- poste de relevage des eaux usées, en droit d’espérer beaucoup”. ports en disent beaucoup sur cès étaient très compliqués. On alisé, ainsi qu’une rampe qui d’installer de nouvelles toilettes les îles. À Port Joinville, il n’y a manquait d’espace”, se souvient contourne harmonieusement les avec accès PMR, de remplacer pas si longtemps, les passagers Bruno Noury, maire de l’île d’Yeu. murs en pierres. Sur les 10 arbres le goudron par des pavés et de Ouest-France, 14 décembre 1977

LA DIGUE DU PHARE DE SEIN BIENTÔT CONSOLIDÉE fondations apparaissent rapide- ment sous-dimensionnées. “Il y a SEIN eu un sondage magnétique mais maginez des galets qui tra- pas de carottage”, précise l’élu. versent la route, jetés comme de simples fétus de paille par Apparition de fissures 58 HECTARES Iune mer en furie. C’est ce que Résultat, sans vraiment savoir ce 249 SÉNANS vivent les Sénans à chaque grosse qui se trouve sous les galets, les tempête. Entre 2008 et 2009, ils fondations sont creusées à seu- ont subi une série de dépressions lement quelques mètres de pro- hivernales rarement observées, fondeur. Visiblement pas assez des pieux en acier d’un mètre de qui a provoqué de nombreux dé- pour résister aux tempêtes de la large. Les travaux, estimés à 700 gâts sur l’île. Il fut alors décidé mer d’Iroise. En 2017, la mairie 000 €, devraient démarrer en sep- de prolonger la digue du Grand constate “une érosion importante tembre. Suffisamment tôt pour Phare située à l’extrémité ouest de l’ouvrage, l’apparition de fis- que l’île de Sein soit de nouveau de Sein. Une zone particulière- sures et l’affaissement du plan- prête à affronter les tempêtes l’hi- ment exposée aux assauts de la cher de charpente”. Depuis, “à ver prochain. Et espérons-le, pour mer les jours de mauvais temps. chaque tempête, ça se dégrade”, longtemps encore. C’est là que se situe la centrale de constate amèrement Didier production d’eau potable, indis- Fouquet. Les derniers coups de pensable à la vie des habitants. vent de l’hiver 2020 ont donné le

XAVIER DUBOIS XAVIER Abrité sous un bâtiment, un os- coup de grâce. Le prolongement moseur y produit chaque jour 150 de la digue menace désormais de m3 d’eau. On y trouve également s’effondrer dans la mer. En avril, IL Y A 50 ANS Construit en 2011 pour protéger Sein des une ancienne écloserie dont les la commune a donc missionné violentes tempêtes hivernales, le prolongement bassins sont désormais utilisés l’entreprise Ginger pour venir “Quand on la découvre ainsi po- sée au ras de l’eau, on a l’impres- de la digue du phare n’aura finalement pas par une entreprise sénane, Les effectuer des sondages géotech- Coquillages de l’île de Sein, pour niques et envisager différentes sion qu’une seule lame suffirait à résisté. Après études et sondages du sol, y élever des ormeaux. “C’est un solutions. Une machine de plu- l’emporter. Mais les tempêtes se de nouveaux travaux doivent démarrer en endroit névralgique pour l’île qu’il sieurs tonnes, montée sur che- succèdent plus furieuses les unes que les autres et Sein ne voit tou- septembre pour construire un nouvel ouvrage faut absolument protéger”, com- nilles, a été spécialement débar- mente Didier Fouquet, maire de quée sur l’île pour cela. Au final, la jours pas sa fin.” de protection. Et mettre ainsi à l’abri une zone Sein. En 2011, le prolongement de solution retenue consistera à en- vitale pour l’île. la digue est achevé. Seul souci, les foncer à 12 mètres de profondeur

Le Monde, mai 1972 7 LE JOURNAL DES ÎLES DU PONANT

HOUAT VEUT RETROUVER L’ ODEUR DU PAIN FRAIS

Même si elle fonctionne encore pendant l’été, la boulangerie de l’île de Houat a éteint son four depuis plusieurs années. Hors saison, le pain le premier édile a eu une autre idée : “Construire une toute nou- vient désormais du continent. Mais une toute velle boulangerie.” Le terrain, nouvelle boulangerie pourrait bientôt ouvrir ses qui appartient déjà à la mairie, portes. C’est en tout cas le projet porté par la a rapidement été trouvé. “Vous connaissez Houat ? C’est là où se mairie. trouve le jeu de boules, à côté de l’hôtel-restaurant La Sirène”, in- ne île sans pain. C’est un jour sur deux. Pourtant, l’été dique le maire. Le bâtiment de- ce que beaucoup d’in- dernier, le fournil de la boulan- vrait être construit sur plusieurs sulaires redoutent. Les gerie avait repris du service. Un niveaux. “Au rez-de-chaussée, il y UHouatais le vivent oc- jeune couple venu de Nantes aurait deux laboratoires, un pour CAMBOLY LAURINE casionnellement depuis que l’an- avait alors rallumé le four, aidé la boulangerie et un autre pour cien boulanger de l’île est parti en par Jojo, le temps d’une saison. la pâtisserie. Et à l’étage, deux investissement important pour retraite. Officiellement, c’était en Ils ont accepté de revenir cette appartements. Un pour les bou- la commune”. Si tout se déroule 2016. Joseph Le Gurun, que tout année. Mais la solution n’est que langers et un autre qu’on pour- comme prévu, la nouvelle bou- le monde appelle Jojo sur l’île, a provisoire. “La boulangerie est rait louer.” En devanture du ma- langerie de Houat pourrait ouvrir alors rendu son tablier après 43 devenue obsolète. Il faudrait ra- gasin, Philippe Le Fur imagine ses portes dans un an. ans de bons et loyaux services. cheter du matériel et tout refaire”, également une petite terrasse Depuis, le pain est acheminé de indique Philippe Le Fur, le maire “sur laquelle on pourrait propo- Quiberon par le premier bateau de Houat. Sans parler d’acqué- ser des petits déjeuners”. Reste à HOUAT du matin. Le problème, c’est que rir également la petite maison trouver des candidats. Le couple IL Y A 50 ANS quand il y a une tempête, il n’y qui abrite la boulangerie sur la de boulangers qui vient faire la a pas de bateau. Et donc pas de place du bourg. “Ça coûterait trop saison l’été serait partant pour “Autrefois, raconte une habituée, il n’y avait que trois passages par 288 HECTARES pain. Cet hiver, avec le confine- cher”, estime-t-il. l’aventure. “C’est vrai que l’hiver, 231 HOUATAIS ment, la situation ne s’est pas c’est plus calme, mais si on lisse le semaine. Sur l’île, un seul point vraiment améliorée. Certaines Deux laboratoires et deux chiffre d’affaires sur l’année, c’est d’approvisionnement, la coopéra- rotations ont été un temps sus- appartements économiquement viable”, juge le tive tenue par les sœurs, où l’on pendues par la Compagnie Bien décidé à permettre à ses ad- maire. Le budget total du projet trouvait de tout.” Océane. Les Houatais ont alors ministrés de retrouver la bonne n’est pas encore chiffré précisé- dû se contenter d’avoir du pain odeur du pain frais toute l’année, ment. Seule certitude, “c’est un

Le Monde, 10 août 1972

LA QUALITÉ DES EAUX DE GROIX SOUS CONTRÔLE PERMANENT GROIX

rendre utile. De là est née, il y a Des eaux classées en un an, l’association Rés’eau Mer. catégorie A 1 770 HECTARES “L’idée c’est de créer un partena- Depuis la création de Rés’eau riat entre professionnels et scien- Mer, les eaux qui baignent l’île 2 263 GROISILLONS tifiques pour mieux connaître le de Groix sont donc scrutées à la milieu marin, faire un suivi de loupe. PH, température, étude la qualité de l’eau et servir ainsi des phytoplanctons, présence protégé, “une zone sanctuarisée de sentinelle”, explique Erwan ou non de la Dinophysis, obser- qui permettrait de favoriser la re- Tonnerre. Le projet a convaincu vation de la faune et de la flore : production de certaines espèces tout le monde. À commencer rien n’échappe à l’œil exercé des comme le homard”, ajoute Erwan AIP par la mairie qui a mis à dispo- professionnels de la mer et des Tonnerre. Avant de préciser : “On sition un local situé dans le Pôle scientifiques. Des analyses va- veut préserver la nature tout en ai- Ils veulent être des sentinelles pour préserver Mer, sur les quais de Port Tudy. lidées par les autorités qui per- dant à développer certaines acti- l’excellente qualité des eaux qui baignent l’île Le club de plongée s’est égale- mettent également de conforter vités. L’idée, c’est de devancer les tout en participant au développement des ment joint à l’aventure pour effec- la très bonne qualité des eaux attentes de l’État, de proposer des tuer des prélèvements sous-ma- groisillonnes. “Nous sommes choses avant qu’on nous les im- activités maritimes. C’est ainsi que sur Groix rins. Tout comme les étudiants classés en catégorie A, c’est-à- pose.” professionnels de la mer et universitaires à la de l’Université de Bretagne Sud dire excellente”, indique Erwan retraite ont créé l’association Rés’eau Mer. qui viennent régulièrement effec- Tonnerre. Un argument com- tuer des stages au sein de l’asso- mercial de poids pour ceux qui, ciation. Grâce au réseau et aux comme lui ou comme Julien IL Y A 50 ANS est l’histoire d’une Groix haliotis, spécialisée notam- connaissances des uns et des Romagné, vivent des produits rencontre. Celle ment dans l’élevage d’ormeaux, autres, du matériel a été offert de la mer. De nouveaux projets “Groix reste, avant tout, une terre entre des pro- et Julien Romagné, qui a repris par Ifremer et plusieurs labora- pourraient d’ailleurs naître grâce de marins pêcheurs et marins de fessionnels de en 2018 l’exploitation des moules toires universitaires. La société au travail de Rés’eau Mer. “On commerce surtout. Une conserve- C’ rie assure encore un nombre ap- la mer et des scientifiques à la de Groix. De l’autre, une poignée Nikon a même fourni gracieuse- peut très bien imaginer le déve- retraite. L’histoire se passe sur d’anciens chercheurs univer- ment un microscope électronique loppement d’une activité de pro- préciable d’emplois.” l’île de Groix. D’un côté, Erwan sitaires résidant sur l’île et qui dernière génération. Joli cadeau duction d’algues par exemple.” Tonnerre, gérant de l’entreprise avaient visiblement envie de se à près de 20 000 €. Voire la création d’un espace

8 Ouest-France, 9 juillet 1975 YANNICK LE GAL YANNICK BELLE-ÎLE : “LES MAISONS DOIVENT

RESTER DES LIEUX D’HABITATION” BELLE-ÎLE- EN-MER Le constat vaut pour toutes les communes. réserver à des résidents perma- la question du logement pour Sur les îles du Ponant, il devient de plus en nents. Mais ce n’est pas notre vo- les résidents permanents sur plus difficile de se loger à l’année, encore plus cation non plus”, explique l’élue. Belle-Île paraît effectivement in- 8 400 HECTARES En attendant, Madame le maire soluble. Mais Annaïck Huchet d’accéder à la propriété. Exemple avec Belle-Île- s’attriste de voir partir sur le a peut-être trouvé la solution, 5 426 BELLILOIS en-mer, qui compte aujourd’hui plus de 70 % de continent de jeunes Bellilois qui du moins une piste de réflexion. résidents secondaires. n’arrivent pas à se loger sur leur “Il faut arrêter de considérer le caillou. logement du seul point de vue fiscal mais d’une façon plus omment répondre commune, et qui proposaient des Des logements vides les éthique. Les maisons doivent à la demande de lo- locations avec accès à la propriété ¾ de l’année rester des lieux d’habitation. gement sur les îles ? pour des résidents permanents. Bangor ne dispose actuellement Est-ce normal que des logements CC’est sans doute l’une Sur le premier lotissement, une que de 9 logements communaux. restent vides les ¾ de l’année des questions les plus com- dizaine de maisons construites “Ce n’est pas grand-chose”, recon- ?”, s’interroge-t-elle. Et d’appe- plexes à résoudre pour les élus dans les années 1990, “presque naît Annaïck Huchet. En tout cas ler les élus nationaux à s’empa- insulaires. Belle-Île a beau être tous les volets sont fermés en hi- largement pas assez pour ré- rer du problème pour légiférer la plus grande et la plus peu- ver. Je pense que 90 % des mai- pondre à la demande. Une offre et “redonner aux maisons leur plée des 15 îles du Ponant, elle sons ont été revendues à des ré- locative insuffisante, des tarifs fonction première”. À Belle-Île IL Y A 50 ANS n’échappe pas au problème. “Ça sidents secondaires”, constate de vente très élevés pour une aujourd’hui, comme sur toutes devient très préoccupant. On n’ar- Annaïck Huchet. Quant au deu- population qui, contrairement les îles du Ponant, plus de 70 “Si l’on connait des îles qui dé- rive plus à loger nos habitants”, xième programme, qui date des à l’imaginaire collectif, n’est pas % des habitations sont des ré- fendent jalousement leur insula- s’inquiète Annaïck Huchet, maire années 2010, sur les 6 maisons plus riche que sur le continent sidences secondaires, souvent rité et ne reçoivent qu’avec mé- de Bangor et présidente de la en location accession, 2 ont déjà (bien au contraire si l’on prend fermées de septembre à juin, fiance “les gens du continent”, il communauté de communes de été revendues et une troisième en compte le surcoût de la vie ou louées simplement à la se- en est d’autres, comme Belle-île, Belle-Île (CCBI). Pour illustrer devrait l’être très prochainement. insulaire), peu de terrains dispo- maine. 70 % de maisons vides qui ont choisi de se livrer sans ar- son propos, la responsable prend Du coup, la mairie de Bangor s’in- nibles à la construction, un véri- pour des dizaines de demandes rière-pensée au tourisme”. l’exemple de deux programmes terroge. “On se demande si on table mille-feuille administratif de logement, il y a effective- immobiliers mis en place sur sa ne devrait pas l’acheter pour la qui bloque nombre de projets : ment matière à réflexion.

Le Monde, 15 février 1964

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Des lignes maritimes du réseau de transport de la Région Bretagne

9 LE JOURNAL DES ÎLES DU PONANT LIONEL LE SAUX BRÉHAT VEUT MIEUX ACCUEILLIR SES TOURISTES BRÉHAT complets. Les loueurs de vélo sont restauration, les activités…”, ex- Sélectionnée par la Région Bretagne parmi pris d’assaut. C’est insupportable plique Stephan Morlevat. Qui pour tout le monde, pour les tou- précise : “On ne veut pas avoir les sites d’exception naturels et culturels, l’île ristes comme pour les habitants.” moins de touristes mais on veut 378 HECTARES de Bréhat réfléchit à différentes solutions Bréhat victime de son succès ? mieux les accueillir, et les inci- 361 BRÉHATINS pour faciliter la venue et le cheminement des Premier site naturel classé du ter- ter si possible à décaler leur sé- visiteurs sur l’île. L’objectif n’étant pas de ritoire national en 1907, l’île figure jour sur une plus longue période.” parmi les trois îles les plus fré- Dans cette optique, la mairie de réduire le nombre de touristes, mais surtout de quentées de Bretagne et compte Bréhat a décidé différentes ac- être mise en place pour la saison mieux les accueillir. environ 400 000 visiteurs par an, tions pour l’année 2021 : l’achat 2022. Elle permettra de faciliter dont 40 % pendant la période es- d’un panneau lumineux d’infor- le parcours des touristes sur l’île, n an et demi après journée ! Il faut alors plus d’une tivale. C’est pour mieux réguler mation installé à la pointe de l’Ar- de mieux identifier les sites fra- le début de la crise heure de voiture pour parcourir ce flux et éviter les pics de surfré- couest, l’acquisition d’un chalet giles et de faire respecter les éco- sanitaire liée au co- les 8 km qui séparent Paimpol quentation que la mairie a été sé- servant à renseigner les touristes gestes. Uronavirus, l’image de la pointe de l’Arcouest, zone lectionnée par la région Bretagne au plus près du débarcadère à semble dater d’une autre époque. d’embarquement des navires. dans le cadre de son dispositif Port-Clos, ou encore l’augmenta- Des milliers de touristes qui dé- L’île, qui compte 350 habitants d’aide réservé aux “sites d’excep- tion du nombre de toilettes mis à barquent sur l’île de Bréhat et à l’année, frôle alors la satura- tion naturels et culturels”. la disposition des visiteurs. Des déambulent dans les ruelles, tion. “Certains jours, ça devient compteurs journaliers ont égale- IL Y A 50 ANS serrés les uns contre les autres, très compliqué, constate Stephan Mieux comprendre le flux ment été installés aux 4 coins de à la recherche d’une table de res- Morlevat, conseiller municipal en des visiteurs l’île afin d’observer le flux des pié- “Tout est loué en août depuis taurant disponible ou d’un vélo charge du tourisme. Les gens sont “L’objectif principal est d’amé- tons et des vélos et comprendre belle lurette et il reste sept loca- à louer. Au plus fort de la sai- mal informés, ils se suivent les uns liorer l’accueil des visiteurs à ainsi leurs cheminements. En tions pour juillet !” son, Bréhat voit défiler près de les autres sans vraiment savoir où chaque étape de leur parcours : fonction des résultats obtenus, 10 000 visiteurs dans une seule aller. Les restaurants sont archis le transport, l’hébergement, la une nouvelle signalétique devrait

10 Ouest-France, 15 juin 1973 À HŒDIC, QUAND LE RONGEUR N’EST PLUS LÀ, LES OISEAUX DANSENT

Depuis quelque temps, Hœdic semble connaître du confinement pourrait expli- une recrudescence d’oiseaux. Probablement la quer cette soudaine augmenta- conséquence positive du confinement imposé tion des oiseaux sur Hœdic : la campagne de dératisation menée par la crise sanitaire. Mais peut-être aussi le en 2019. Pendant 2 mois, en sep- résultat d’une vaste campagne de dératisation tembre et octobre, des milliers de menée sur l’île en 2019. pièges avaient été répartis aux 4 coins de l’île pour éradiquer le rat e mémoire d’Hœdi- Le confinement serait-il la cause surmulot. Depuis, plus aucune cais, on n’en avait ja- de ces observations ornitholo- trace du rongeur. “Ça s’est tout mais aperçu jusqu’ici : giques ? Probablement, même de suite ressenti. Des invertébrés Dun Vanneau huppé si à Hœdic, les habitants vous aux petits mammifères, l’impact (Vanellus vanellus). Une espèce diront que les hivers sont tou- sur toute la chaîne écologique

d’oiseau limicole facilement re- jours un peu confinés, coronavi- est énorme”, constate Émilie FRESSINAUD ERWAN connaissable à sa longue huppe rus ou pas. Mais il y a aussi la pré- Moisdon. Particulièrement friand noire qu’il porte fièrement sur sence en forte augmentation des des œufs d’oiseaux, le surmulot la tête et à ses couleurs carac- Gravelots à collier interrompu l’est aussi des bébés lapins. La dis- téristiques : vert sur les parties (Charadrius alexandrinus). Une parition du rongeur expliquerait supérieures et blanc sur le des- espèce protégée, en voie d’extinc- donc la recrudescence des vola- sous. “On les a observés pour la tion, dont on fait un suivi très pré- tiles, mais aussi l’essor des lape- IL Y A 50 ANS première fois l’année dernière cis sur l’île : identification des reaux constaté au début du prin- et ils sont revenus cette année”, individus, comptage des nids, sui- temps. “Ça m’a sauté aux yeux, je “59 espèces “terrestres peuvent confirme Émilie Moisdon, garde vis des pontes, observation des n’en avais jamais vu autant”, té- être considérées nicheuses cer- littorale. Un autre oiseau est venu oisillons à l’envol… moigne la garde littorale. Mêmes taines ou potentielles entre 1970 HŒDIC profiter du calme d’Hœdic pour effets bénéfiques, paraît-il, dans et 1995 sur les îles et îlots de l’ar- venir y faire son nid cet hiver : Impact sur toute la chaîne les poulaillers, où les poules hœdi- chipel Houat-Hœdic. Nicoleau- un Goéland marin (Larus mari- écologique caises peuvent désormais couver Guillaumet en 1975 en notait 35 sur Houat et 41 sur sa voi- nus). Plutôt fréquent sur le litto- Là encore, le constat est clair : tranquilles. Après Sein, Molène et 209 HECTARES ral il est vrai. Pourtant, “c’est la “On en a vu beaucoup plus cette Hœdic, la prochaine campagne sine Hœdic”. première fois que je le vois nicher année”, affirme la garde litto- de dératisation devrait se dérou- 120 HOËDICAIS sur l’île”, indique Émilie Moisdon. rale. Une autre raison que celle ler sur l’île de Houat en 2022.

Revue Ar Vran, 1999

une vraie expérience de vie en communauté”, souligne Vincent PLONGER AUX GLÉNAN Gourhant. Manger, plonger, dor- mir. Et profiter le soir, quand les ET VIVRE EN AUTONOMIE derniers bateaux repartent vers ou Bénodet, d’une LES vie qui ressemble un peu à celle GLÉNAN véritable référence dans le milieu. de Robinson Crusoé. Son ancrage au cœur de l’archipel des Glénan n’y est sans doute pas Obligation de finir son verre pour rien. Les vastes étendues Les stagiaires sont d’ailleurs 144 HECTARES maritimes qui bordent les 9 îles prévenus dès leur arrivée des PAS D’HABITANTS principales et leurs îlots offrent conditions de vie particulières PERMANENTS aux plongeurs des conditions ex- qu’implique l’insularité. “On leur ceptionnelles. “C’est très riche, il explique comment fonctionne le y a de gros reliefs, des paysages tri des déchets, on leur demande majestueux et une visibilité qui de ne pas rester 3 heures sous la se met en marche quand le réseau peut atteindre 20 mètres”, détaille douche et de terminer leur verre n’est pas sollicité, principalement Vincent Gourhant, directeur du d’eau quand ils se servent au ro- la nuit. Finalement, venir plonger centre depuis le 1er mars. Mais binet.” Les logements sont équi- aux Glénan, ce n’est pas simple-

CIP attention : “Ça se mérite”, pré- pés de 6 poubelles différentes ment aller observer quelques jolis cise-t-il aussitôt. L’avantage, c’est pour le tri. L’eau potable est livrée poissons sous l’eau. C’est aussi, Il n’y a pas que la voile qui se pratique aux que dans ce grand labyrinthe que par la mairie de dans apprendre à vivre en autonomie. Glénan. On peut aussi y apprendre à plonger. constituent les Glénan, “on peut une cuve de 1 000 litres. Pour les Au plus près de la nature. toujours se protéger d’un côté ou douches et le nettoyage, il faut ti- D’avril à septembre, des stages y sont organisés de l’autre”. Débutants ou confir- rer de l’eau du puits. Les toilettes par le CIP (Centre international de plongée) més, le CIP accueille en moyenne sont des toilettes sèches dernière à l’occasion desquels on découvre aussi la vie 500 plongeurs par an. Les forma- génération à lombricompostage. tions à la semaine se déroulent Quant à l’électricité, elle est pro- insulaire et le respect des éco-gestes. du lundi au dimanche, en im- duite presque exclusivement IL Y A 50 ANS mersion totale. “C’est le côté in- grâce au vent et au soleil à par- sulaire. Les stagiaires n’ont pas tir d’une éolienne et de panneaux “Pour s’isoler dans l’île sans eau, histoire raconte que scaphandrier, poète… est surtout besoin de chercher une place de photovoltaïques. Pour optimiser ou presque, sans téléphone, sans Roger Weigel soule- connu pour avoir fondé en 1960 le parking avant d’aller plonger ou sa consommation et éviter de trop électricité, sans aucun confort, il vait des voitures avec Centre International de Plongée d’aller faire leurs courses le soir tirer sur les batteries, la station de faut être un amoureux de la mer ses dents. Décédé en des Glénan (CIP pour les initiés). comme sur le continent. On dé- gonflage, qui permet de rechar- et de ses fonds, en même temps L’ qu’un amoureux du sport” 2014 à l’âge de 84 ans, ce lut- Depuis, la réputation du club a jeune et on dîne tous ensemble ger en air les bouteilles de plon- teur de foire, acrobate, pisteur largement dépassé les frontières sur une grande table, chacun gée, a une capacité de stockage de haute montagne, navigateur, de la Bretagne pour devenir une donne un coup de main. C’est 5 fois supérieure à la normale et

Ouest-France, 25 août 197111 LE JOURNAL DES ÎLES DU PONANT OFFICE DE TOURISME DE OUESSANT OFFICE DE TOURISME ÉTÉ COMMME HIVER, rythme n’est assurément pas le même à Ouessant. Pour autant, BIENVENUE À OUESSANT la vie ne s’arrête jamais. Même en plein cœur de l’hiver, les visiteurs trouveront toujours un restaurant Très peu saturée l’été grâce à son dire que l’île a toutes les cartes ou un bar d’ouvert, ce qui n’était éloignement, Ouessant attire de plus en plus en main pour attirer le visiteur. pas toujours le cas il y a encore Trois établissements hôte- quelques années. Désormais, l’of- OUESSANT de visiteurs hors saison. Il faut dire que l’île liers fraîchement rénovés, 36 fice de tourisme, qui organise ré- d’Iroise propose pléthore d’activités et de chambres d’hôtes, plusieurs hé- gulièrement des bilans de saison possibilités d’hébergements. bergements collectifs dont une avec les professionnels, réalise auberge de jeunesse, un camping, chaque semaine un planning des 1558 HECTARES plus d’une centaine de maisons à restaurants ouverts qui est affi- louer : les solutions ne manquent ché en vitrine et largement dif- 835 OUESSANTINS n la désigne sou- est vrai qu’en dehors des heures pas pour ceux qui souhaiteraient fusé sur Internet. Côté loisirs et vent comme “une île d’arrivée des bateaux, et du va-et- venir découvrir Ouessant sur plu- animations, difficile de s’ennuyer du bout du monde”. vient des navettes dans le bourg sieurs jours. sur l’île tellement la liste des pro- L’expression semble de Lampaul, “on n’a jamais la sen- positions est longue : deux mu- O Prendre son temps un peu exagérée. Située à 1 h 30 sation qu’il y a trop de monde. sées ouverts toute l’année, des ba- de bateau du Conquet, escale Les gens s’en étonnent même”, Qui sont-ils d’ailleurs ces tou- lades découvertes organisées par comprise à Molène, Ouessant constate l’élue. Rarement satu- ristes qui optent pour le hors- une guide insulaire, des visites n’est pas si lointaine que cela. rée en juillet et août, Ouessant saison ? “Ce sont des gens qui commentées en minibus, des sor- Malgré tout, son relatif isole- attire de plus en plus de tou- ont davantage de temps et qui ties en mer en kayak ou sur l’an- ment la protège sans doute de ristes hors saison. Les chiffres de viennent rarement à la journée. cien canot de sauvetage François- la surfréquentation touristique la compagnie maritime Penn Ar Ils sont souvent curieux de l’his- Morin, la découverte du phare du IL Y A 50 ANS que l’on connaît sur d’autres îles. Bed parlent d’eux-mêmes. “Pour toire de l’île. Ils veulent s’impré- Stiff, un club de plongée, un club “Les touristes, comme les oi- “Notre éloignement nous sauve”, la période de février, mars, avril, gner de la vie insulaire et posent de voile… “On peut aussi tout sim- seaux migrateurs, quittent confie Marie-Noëlle Miniou, ad- septembre et octobre, on est passé beaucoup de questions”, observe plement profiter des boutiques massivement les îles dès que jointe à la mairie et vice-prési- de 74 000 passagers en 2014 à 84 Pauline Bourda. “L’été, on tra- et de la vie du bourg”, conseille les beaux jours disparaissent.” dente de l’office de tourisme. 000 en 2019, soit 10 000 passa- vaille tous à fond. C’est difficile Pauline Bourda. Amis des îles, L’île finistérienne attire tout de gers en plus”, indique Pauline de bavarder avec les gens”, admet simples curieux, en juillet et en même quelques dizaines de mil- Bourda, chargée de communica- de son côté Marie-Noëlle Miniou. août, comme en novembre ou en liers de touristes l’été. Mais il tion à l’office de tourisme. Il faut À l’automne ou au printemps, le février, Ouessant vous attend. Le Moniteur des Travaux publics et du Bâtiment, 4 mai 1981 ALLEZ VIENS, VOYAGEZ À TARIF PROMO on t’emmène Découvrez nos plans sur notre site sur les îles d’Ouessant, Molène et Sein

OUESSANT MOLÈNE SEIN

Des lignes maritimes du réseau de transport de la Région Bretagne

12 OFFICE DE TOURISME GRANVILLE TERRE ET MER GRANVILLE TERRE ET OFFICE DE TOURISME

CHAUSEY : UN FRAGILE ÉQUILIBRE ENTRE TOURISME ET ENVIRONNEMENT CHAUSEY

65 HECTARES Ancré au large de Granville, Chausey est de broyages des déchets verts sur bien réel sur lequel le président 12 CHAUSIAIS souvent présenté comme un joyau de la place “pour éviter de les ramener de Granville Terre et Mer avoue sur le continent, ce qui est aber- ne pas avoir de solution toute Manche. Mais entre tourisme, rareté de l’eau rant”. Et renforcer les capacités faite. “Il faut être pragmatique. et traitement des déchets, l’archipel est de tri, sans tomber dans l’excès À l’heure d’aujourd’hui, elle aussi un patrimoine fragile qui pourrait être non plus, “sinon ça ne fera qu’aug- n’existe pas.” Mais l’élu l’assure : menter la quantité des déchets”. “La prise de conscience, elle, est IL Y A 50 ANS menacé par la surfréquentation touristique. “Si je viens à la journée avec mon bien là”. Autrement dit, un jour “Cette année encore nous pique-nique, je repars avec. Et si ou l’autre, il faudra bien réussir avons reçu de nombreuses je viens séjourner sur l’île, j’évite à limiter l’afflux des plaisanciers doléances et lettres de vacan- rop de touristes à “des enjeux importants pour la de prendre 3 douches par jour. pour préserver l’environnement ciers qui ont été surpris de ne Chausey ? “Certains gestion de l’eau, de l’assainisse- Ce sont quelques gestes simples de l’archipel et les activités éco- pas trouver de toilettes aux îles brandissent le chiffre ment ou des déchets”, commente qu’il faut rappeler aux visiteurs”, nomiques qui en dépendent, no- de Chausey. Ce problème, dont Tde 3 000 passagers par le responsable. souligne Stéphane Sorre. Reste tamment la conchyliculture, par- la municipalité a longuement jour. Je ne sais pas d’où cela vient la question de la surfréquenta- ticulièrement sensible aux pics étudié le dossier, sera-t-il solu- mais c’est inexact”, précise d’em- Sensibiliser les visiteurs tion des centaines d’îlots que de pollutions provoquées par le tionné un jour ?”. blée Stéphane Sorre, président de Commençons par l’eau. Privé de compte l’archipel par les embar- rejet des eaux usées des embar- Granville Terre et Mer, la commu- nappe phréatique, Chausey est cations privées. Un problème cations privées. nauté de communes dont dépend alimenté en eau potable transpor- l’archipel. Les chiffres officiels tée en bateau depuis Granville. que présente l’élu sont, il est vrai, Pour les autres usages, un cer- Ouest-France, 24 août 1970 sensiblement différents. En juil- tain nombre d’habitations récu- let, les vedettes Jolie France, so- pèrent l’eau de pluie sur leur toit, Des savoir-faire 100% insulaires ciété privée qui dessert Chausey, à laquelle s’ajoutent de précieux transportent en moyenne 731 per- mètres cubes livrés chaque se- sonnes par jour, le chiffre passe à maine par les services munici- 748 au mois d’août avec quelques paux. Mais l’eau demeure un bien hausses passagères de fréquenta- rare sur l’archipel. Pour augmen- tion. “Sur une dizaine de jours, on ter les volumes tout en diminuant dépasse les 1 000 passagers”, in- la consommation, il est envisagé dique Stéphane Sorre. Qui ajoute : de développer les systèmes de ré- “Il faudrait faire en sorte que la cupération, et de tester de nou- Près de 60 En consommant un produit ou un service saison soit la plus étalée possible velles toilettes sèches, dit à lom- entrepreneurs Savoir-faire des îles du Ponant, pour éviter ce genre de pics”. Si bricompostage. Des toilettes de tous secteurs on reste loin effectivement des 3 dernière génération qui ont déjà d’activité adhèrent 000 allers-retours quotidiens évo- fait leurs preuves ailleurs, notam- vous découvrez nos savoir-faire insulaires, qués plus haut, la fréquentation ment aux Glénan, où la consom- à la marque touristique sur l’archipel n’en de- mation d’eau a été divisée par 10 Savoir-Faire des vous soutenez nos activités et nos emplois, meure pas moins une source d’in- depuis leur installation. Sur la quiétude. En à peine 10 ans, le question des déchets, la commu- Îles du Ponant. vous faites vivre les îles toute l’année. nombre de visiteurs a augmenté nauté de communes et la mairie de 25 %, passant de 68 500 par an de Granville, réunies au sein d’un en 2011, à 86 000 en 2019. Un phé- même comité de pilotage, sou- www.savoirfaire-ilesduponant.com nomène qui soulève forcément haitent développer des solutions

13 LE JOURNAL DES ÎLES DU PONANT

INFOS ET TRANSPORTS Vedettes du Golfe Navix Au départ de Vannes et Port Navalo Au départ de Vannes, Port Navalo, de mars à octobre Locmariaquer, Auray, La trinité sur 02 97 44 44 40 mer en saison CHAUSEY A l’année Compagnie du Golfe Vedettes Angelus 02 97 46 60 00 Compagnie Penn ar Bed (DSP) Au départ de Vannes, en saison Au départ de Locmariaquer et Mairie de Granville Au départ de Brest et . 02 97 67 10 00 Port Navalo en saison ILE D’YEU 02 33 91 30 00 Départ de Camaret en saison Navix 02 97 57 30 29 (Locmariaquer) Office de Tourisme de Granville 02 98 80 80 80 Au départ de Vannes, Le Croisic, La 02 97 49 42 53 (Port Navalo) Mairie de l’île d’Yeu 02 51 59 45 45 02 33 91 30 03 En saison Turballe en saison 02 97 46 60 00 Office de Tourisme de l’île d’Yeu A l’année Finist’mer ILE-AUX-MOINES 02 51 58 32 58 Compagnie Jeune et Jolie France II Au départ du Conquet de Juin à Les vedettes du Golfe Mairie île-aux-moines Au départ de Granville Septembre Au départ de Vannes et Port Navalo A l’année 02 97 26 32 61 02 33 50 31 81 08 25 13 52 35 0.20€/min de mars à octobre Compagnie Yeu Continent (DSP) 02 97 44 44 40 Office de Tourisme de Vannes - En saison Au départ de Fromentine Compagnie Finist’air – avion Golfe du Morbihan 02 51 49 59 69 Compagnie Corsaire ILE DE SEIN Au départ de Vannes ou Brest 02 97 47 24 34 Au départ de Saint Malo et Dinard En saison Maire de Sein 02 98 84 64 87 Bureau d’accueil touristique sur l’île 08 25 13 81 00 (0,05€/appel + prix Compagnie Vendéenne 02 98 70 90 35 d’avril à septembre appel) Au départ de Fromentine, Saint- 02 97 26 32 45 Point information touristique à la HOUAT Gilles-Croix-de-Vie et l’île de mairie A l’année Noirmoutier en saison BREHAT Mairie de Houat 02 98 70 90 35 Izenah croisière 02 51 60 14 60 02 97 30 68 04 Mairie de Bréhat A l’année Départ de Port-Blanc (Baden) et Office de Tourisme - mairie de Houat 02 96 20 00 36 Compagnie Penn ar Bed (DSP) Arradon en saison ILE D’AIX Office de Tourisme de Bréhat Au départ de Sainte Evette, proche Point information à la gare maritime 02 97 26 31 45 ou 02 97 57 23 24 02 96 20 04 15 en saison En saison Mairie de l’île d’Aix A l’année 02 98 70 70 70 A l’année Vedettes du Golfe Office de Tourisme de Rochefort Océan, antenne à l’île d’Aix Vedettes de Bréhat En saison Compagnie Océane (DSP) Au départ de Vannes, Port Navalo, 05 46 83 01 82 Au départ de la pointe de l’Arcouest Finist’mer Au départ de Quiberon Locmariaquer de Mars à Octobre 02 96 55 79 50 Au départ d’Audierne de Juillet à 0820 056 156 (0,12€/min) 02 97 44 44 40 A l’année En saison mi-septembre En saison Vedettes Angelus Service maritime de l’île d’Aix (DSP) 08 25 13 52 35 Au départ de Locmariaquer, Quiberon Au départ de Fouras Armor Navigation Navix et Port Navalo 0 820 16 00 17 (0,15€/min) Au départ de Perros-Guirec Au départ de Vannes, Port Navalo, 02 97 57 30 29 (Locmariaquer) 02 96 91 10 00 LES GLENAN Locmariaquer, Le Croisic, La Turballe En saison 02 97 49 42 53 (Port Navalo) en saison Sur Mer Bréhat Croisières Fourasines Mairie de Fouesnant - Les Glénan 02 97 46 60 00 Navix Au départ de la pointe de l’Arcouest Départ de Saint-Nazaire sur 02 98 51 62 62 Au départ de Vannes, Port Navalo, 06 37 65 91 71 Vedettes du Golfe Charente et de Rochefort Locmariaquer, Auray, La trinité sur mer Office de Tourisme de Fouesnant Au départ de Vannes et Port Navalo 05 46 84 02 42 02 98 51 18 88 02 97 46 60 00 de mars à octobre Croisières inter-îles BATZ Le passeur des îles A l’année 02 97 44 44 40 Départ de La Rochelle, île d’Oléron, Au départ de Kerners (Arzon) Mairie de Batz Vedettes de l’Odet (DSP) Vedettes Angelus île de Ré, La-Tranche-sur-Mer 02 97 46 43 85 02 98 61 77 76 Liaisons saisonnières au départ de Au départ de Locmariaquer et Port 0 825 135 500 (0,15€/min) Navalo en saison Office de Tourisme de , Fouesnant (Beg-Meil), Bénodet, Croisières Alizé 02 97 57 30 29 (Locmariaquer) accueil touristique à l’année à l’ile Port-La-Forêt, Concarneau, Loctudy ILE D’ARZ Départ de La Tremblade 02 97 49 42 53 (Port Navalo) de Batz et . 06 63 59 94 73 Mairie de l’île d’Arz 02 98 61 12 13 02 98 57 00 58 02 97 44 31 14 Navipromer A l’année HŒDIC Départ de La Rochelle Office de Tourisme de Vannes - GROIX 05 46 34 40 20 Compagnie Finistérienne Vedettes Maire de Hœdic Golfe du Morbihan Croisières Les Vedettes Oléronaises de l’île de Batz Mairie de Groix 02 97 52 48 88 02 97 47 24 34 Au départ de Roscoff Départ de l’île d’Oléron 02 97 86 80 15 A l’année 02 98 61 78 87 0285 135 500 (0,15€/min) Office de Tourisme de Lorient Office de Tourisme - Bateau-bus du Golfe (DSP) Compagnie Armein Saint Denis Croisières bretagne sud mairie de Hœdic Au départ de Vannes (gare maritime) Au départ de Roscoff Départ de l’île d’Oléron Bureau d’accueil touristique sur l’île - Point information à la gare maritime et Séné (Barrarac’h) 02 98 61 75 47 05 46 85 00 42 gare maritime en saison En hiver, départ de Vannes-Conleau Compagnie Armor Excursions 02 97 84 78 00 02 97 44 44 40 A l’année Au départ de Roscoff A l’année En saison 02 98 61 79 66 Compagnie Océane (DSP) Compagnie Océane (DSP) Izenah croisières Édité par : Association Au départ de Quiberon Au départ de Lorient Au départ de Port Blanc Les Îles du Ponant 0820 056 156 (0,12€/min) OUESSANT 0820 056 156 (0,12€/min) 02 97 26 31 45 Directeur de la publication : En saison Le passeur des îles Denis Palluel Mairie de Ouessant En saison 02 98 48 80 06 Compagnie Escal Ouest Au départ de Port Navalo et Coordination éditoriale : Navix Au départ de Lorient, entre mai et Locmariaquer en saison Denis Bredin - Jean-Benoît Beven Office de Tourisme de Ouessant Au départ de Vannes, Port Navalo, septembre 02 97 46 43 85 Rédaction : Jean-Benoit Beven 02 98 48 85 83 Locmariaquer, Le Croisic, La Turballe 02 97 65 52 52 Vedettes Angelus (Blue Nova) A l’année en saison Au départ de Locmariaquer, Quiberon Laïta croisière 02 97 46 60 00 Conception graphique : David Yven Compagnie Penn ar Bed (DSP) et Port Navalo en saison Au départ de Ploemeur, en saison Imprimé chez IMPRAM , ZA BP6 Au départ de Brest et Le Conquet. 02 97 57 30 29 (Locmariaquer) 06 50 75 39 90 22140 Cavan Départ de Camaret en saison 02 97 49 42 53 (Port Navalo) 02 98 80 80 80 BELLE-ILE-EN-MER Compagnie Finist’air – avion (DSP) Au départ de Brest Mairie de Le Palais 02 98 84 64 87 02 97 31 80 16 En saison Mairie de Bangor Finist’mer 02 97 31 84 06 Au départ du Conquet, de Camaret Mairie de Locmaria et de d’avril à septembre 02 97 31 70 92 08 25 13 52 35 0.20€/min Mairie de Sauzon 02 97 31 62 79 MOLENE Office de Tourisme de Belle-Île-en-Mer Mairie de Molène 02 97 31 81 93 02 98 07 39 05 A l’année Point information touristique à la mairie (toute l’année) ou à la gare Compagnie Océane (DSP) maritime (en saison) Au départ de Quiberon 02 98 07 39 47 0820 056 156 (0,12€/min) En saison Navette Iliens (transport à la voile) 14 Au départ de Quiberon 07 67 78 99 88 1971 – 2021 : LES ÎLES DU PONANT FÊTENT LEURS 50 ANS

nombreux entrepreneurs par- les surcoûts de l’insularité pour ticipent eux aussi à la valorisa- les communes. Tout aussi concrè- tion de leur territoire par la pêche, tement, la prise en compte de l’agriculture mais aussi l’artisa- l’avenir des îles s’inscrit dèsor- nat. C’est pour soutenir ces dé- mais dans des contrats de parte- marches créatrices d’emplois qu’a nariat, comme celui entre l’État, été créée la marque “Savoir-faire la Région Bretagne et l’AIP, mis des îles du Ponant”, véritable ou- en place dans le cadre du Contrat til de promotion de l’économie de Plan État-Région 2015-2020 et locale. renouvelé pour la période 2021- 2027. Il fixe trois priorités : “ha- Et demain biter dans les îles”, “assurer un Si les objectifs de l’association développement économique sont restés globalement les pérenne”, “préserver leurs res- mêmes, les priorités ont pu évo- sources et soutenir les transi- luer au gré des changements so- tions écologique et énergétique”. cio-économiques. Ainsi, la pro- Après ces 50 années d’échanges blématique du logement a pris de et d’engagements en faveur des l’importance dans un contexte de îles du Ponant, le grand des- hausse du prix du foncier. Plus ré- sein : offrir un avenir aux îles cente, mais tout aussi fondamen- du Ponant, reste la principale tale que les transports, la ques- motivation de l’association. La tion des télécommunications et Conférence du Cinquantenaire du lien numérique avec le reste des îles du Ponant organisé en En 1971, les îles connaissent un dépeuplement ressources (eau, déchets, fon- du monde a permis de mettre l’ac- septembre prochain sur l’île aux constant en raison des difficultées liées à la cier…) ainsi que les transitions cent sur les technologies à déve- Moines, marquera la célébration vie insulaire. C’est dans ce contexte de déclin écologiques et énergétiques lopper pour faciliter les relations de cet anniversaire. Elle se pro- viennent également complèter dans de nombreux domaines : dé- pose de réunir les institutions, et démographique qu’est créée l’association Les Îles ces actions de préservation dans marches administratives, éduca- les élus, mais aussi une déléga- du Ponant. 50 ans plus tard les évolutions sont une perspective de développe- tion, santé, télétravail... La recon- tion d’habitants de chacune des nombreuses, et dans presque tous les domaines. ment durable. Le tourisme, quant naissance des particularités des îles avec l’objectif d’engager ces A commencer par la reconnaissance d’une véritable à lui, s’est imposé comme une ac- îles, liées principalement à leur “confettis de terre” vers un autre spécificité insulaire. tivité économique dominante, de- position géographique, a égale- demi-siècle d’avenir commun et venant le premier secteur créa- ment largement progressé. En té- partagé. teur d’emplois. Il faut cependant moigne l’instauration d’une do- e 24 avril 1971, à l’issue désormais à la préservation de souligner que le secteur primaire tation communale d’insularité en *A l’époque les habitants de l’île de Ré font parti des Îles du Ponant. Ils quitteront d’une assemblée géné- l’environnement insulaire. Enfin, connaît depuis quelques années 2017 par l’État, enveloppe finan- l’association lors de l’ouverture du pont le rale organisée à Lorient, en 2002, pour marquer son ca- un certain regain d’intérêt. De cière qui contribue à compenser 19 mai 1988 Lnaît l’Association pour ractère général et son rôle à l’in- la Promotion des Îles du Ponant terface entre les communes in- (APIP). Créée à l’initiative d’élus, sulaires et les pouvoirs publics, parmi lesquels Christian Bonnet, elle devient “Les îles du Ponant” député du Morbihan et conseil- (AIP). La structure réunit treize DES HABITANTS QUI PARTENT, ler général de Belle-Île-en-Mer, îles : Bréhat, Batz, Ouessant, André Colin, conseiller géné- Molène, Sein, Groix, Belle-Île-en- DES TOURISTES QUI ARRIVENT ral d’Ouessant et Joseph Yvon, Mer, Houat, Hœdic, Arz, I’Île-aux- conseilleur général de Groix, l’as- Moines, Yeu, Aix, et deux archi- u début des années ne bénéficient d’aucune in- alors à l’extraordinaire qualité sociation se donne pour mission pels : Chausey et les Glénan. 70, les îles du Ponant demnité. Autant de raisons qui de ces sites encore préservés. de défendre la vie insulaire et ont en commun un poussent les habitants à l’exode. C’est dans ce contexte qu’est d’assurer le développement éco- Cinquante ans plus tard Aexode de leurs ha- À titre d’exemple, entre 1962 et créée l’APIP. Sa première action nomique de ces petits territoires Aujourd’hui, le déclin démogra- bitants. Les possibilités d’em- 1968, l’île de Sein a perdu un est de commander une étude, dispersés le long de la Manche phique sur les îles du Ponant ploi sont limitées et le coût du quart de sa population ! sorte d’inventaire sur les be- et de l’Atlantique. Les îles du semble enrayé. La population transport maritime pèse lourd soins des îles. En plus de pré- Ponant comptent alors 29 000 s’est stabilisée. Elle s’élèvait à 16 dans le budget des insulaires. A Priorité à la sauvegarde senter un état des lieux de la habitants*. Depuis le début du 351 habitants en 2018 (INSEE). partir du secondaire, l’enseigne- de l’environnement vie insulaire, ce rapport propose XXe siècle elles font face à une Les contraintes insulaires sont ment n’étant pas assuré sur les En parallèle, les îles découvrent une série d’actions concrètes. chute démographique constante, davantage prises en considé- îles, les familles doivent inscrire à cette époque une marée d’un Certaines seront adoptées due au déclin de leurs activités ration par les pouvoirs publics leurs enfants en internat sur le nouveau genre, la marée touris- par le Comité Interministériel traditionnelles (pêche, agricul- et des adaptations permettent continent et payer chaque week- tique. Attirés par ces paysages d’Aménagement du Territoire ture) et à l’émergence d’une nou- de mieux répondre aux besoins end leurs trajets en bateau. Une sauvages, vus comme “au bout en août 1972. Les priorités sont velle activité qui bouscule leurs spécifiques des habitants. C’est contrainte logistique et finan- du monde”, ils sont chaque an- alors données à la mise en place territoires : le tourisme (lire enca- ainsi, par exemple, qu’a été créé, cière qui pousse certaines fa- née plus nombreux à se rendre d’équipements publics néces- dré ci-contre). En 1971, la raison en 1975, le Collège des îles du milles à quitter leur île. De plus, sur les îles. Si le tourisme contri- saires (liaisons maritimes et d’être de l’APIP est donc de main- Ponant, établissement d’un nou- l’accès aux soins est difficile. La bue à faire vivre économique- adduction d’eau potable), au tenir la vie sur les îles. Avec un veau type, puisque ce sont les en- plupart des insulaires doivent ment les îles, il n’en reste pas développement économique objectif principal : améliorer les seignants qui se rendent sur les se rendre sur le continent pour moins saisonnier, ce qui limite et à la sauvegarde de l’envi- services de transport maritime, îles pour assurer la formation des consulter un médecin, ce qui les possibilités d’emplois per- ronnement. Car c’est bien sur véritable cordon ombilical qui re- jeunes îliens. Sur la question de leur prend une journée entière, manents. Par ailleurs, le flux de la qualité de leur environne- lie les îles au continent. En 1973, l’environnement, les îles conti- parfois deux. Les fonctionnaires visiteurs représente une me- ment que se fonde l’attrait des au “P” de “Promotion” s’ajoute le nuent à faire l’objet de nom- souffrent aussi du coût de la vie nace pour l’environnement : dé- îles du Ponant, hier comme au- “P” de “protection”, pour souli- breux projets de conservation et engendré par l’isolement mais chets et piétinements nuisent jourd’hui. gner l’importance qu’elle accorde de restauration. La gestion des

15 LE JOURNAL DES ÎLES DU PONANT N° 0 / ÉTÉ 1971 DES VEDETTES ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’APPIP SUR COUSSINS D’AIR ? A l’image de l’hydroglisseur “Kometa”, qui dessert Ouessant LES ÎLES DU PONANT pendant la belle saison, la mise en service sur les îles du Ponant de vedettes rapides régulières sur coussin d’air, en plus des FACE À LEUR AVENIR courriers traditionnels, reste toujours d’actualité en pleine hausse des prix du pétrole. UNE TVA A 7% POUR LES BATEAUX La TVA sur les transports en commun ayant été rabaissée de 17 à 7%, nombre d’îliens réclament que le transport maritime soit considéré comme tel, et qu’il puisse ainsi bénéficier de la même réduction. Mais le ministère des Finances maintient une distinction nette entre les bus urbain et les bateaux des îles. QUANT AU PONT DE RÉ... Les délégués de l’île de Ré espèrent avec optimisime ARCHIVES AIP obtenir le financement pour la contruction d’un pont A l’occasion de la dernière assemblée générale de l’Association pour la Promotion et la Protection des Îles du Ponant (APPIP), qui reliera un jour leur île au son président, M. Christian Bonnet, conseiller général de Belle-Île et ministre de l’agriculture, a fixé trois priorités pour le continent, lui enlevant à jamais développement des territoires insulaires : régler le problème de l’eau potable, favoriser la location de bicyclettes pour éviter sa singularité. l’utilisation excessive de la voiture, et tout faire pour favoriser le décollage économique avec, et pour les îliens. L’assemblée s’est par ailleurs déclarée favorable à la création d’une liaison maritime entre Ouessant et Molène.

3 MILLIONS POUR 16 ÎLES ARCHIVES AIP ARCHIVES AIP

Le fonds spécial destiné à combler les handicaps de l’insulartié a été fixé cette VIVRE DE LA MER année à 3 millions de francs. Il servira notamment à subventionner des essais de C’est presque timidement que les conseillers municipaux de l’île d’Yeu cultures florales à Belle-Île, à la remise en état du chemin de ronde à l’île d’Aix, évoquent les difficultés financières de leur école de pêche. Il est pourtant à offrir un peu de matériel au Centre nautique de Bréhat ou encore à soutenir évident de rappeler que l’âge où l’on s’embarque comme mousse est aussi l’âge l’intéressante expérience d’enseigement télévisé qui permettrait aux collégiens idéal pour apprendre aux garçons l’un des rares métier leur permettant de ne de Sein et de Molène de rester sur leur île jusqu’à la troisième. pas quitter leur île. Vivre de la mer qui les entoure ? Après tout pourquoi pas.