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Son Roi est un tyran

Aut·eur·rice : Valérie Ganne

Catégorie(s) : Cinéma

Etiquette(s) : cinéma, passion

Date : 20 octobre 2015

Maïwenn, réalisatrice de Mon roi, nous plonge dans une prison amoureuse dont l’héroïne va mettre des années à se libérer. Allergiques à la passion destructrice, s’abstenir.

Mon roi, est le quatrième film de Maïwenn. On se souvient de , qui décrivait le quotidien d’une équipe de la brigade des mœurs, au service des gamins malmenés. Auparavant la réalisatrice (également actrice dans tous ses films, sauf Mon Roi) avait tenté l’autobiographie (Pardonnez-moi), le portrait de comédiennes françaises (Le bal des actrices), toujours avec passion, démesure et parfois les moyens du bord. Maintenant, la réalisatrice bénéficie de davantage de moyens, tout en gardant la passion et la démesure. Ce que certains appellent hystérie, car c’est un mot qui revient facilement dès qu’il s’agit d’une femme, vous avez remarqué ? Il suffit donc de le savoir avant d’aller voir Mon Roi : si vous êtes allergique aux grands sentiments exacerbés, abstenez-vous. Sinon, plongez.

Mon Roi raconte dix ans d’amour puis de lutte d’une femme pour se séparer de son mari, le père de leur fils. Elle, c’est , primée au festival de Cannes pour ce rôle : elle est actrice (Polisse entre autres) mais aussi réalisatrice et ne s’attendait pas à recevoir, à 47 ans, un prix d'interprétation pour un film. Lui c’est Vincent Cassel magnifique et séduisant, qui brasse les affaires et les femmes, ment et fait la fête, et surtout est irrésistiblement drôle. Le comédien raconte que pendant tout le tournage il a défendu son personnage pour qu’il ne soit

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pas trop antipathique. Et Mon roi est beaucoup plus percutant ainsi ; sinon, comment apprécier ce cinéma de sentiments, à fleur de peau, organique, s'il était encore plus manichéen…

De dix ans de passion, Maïwenn ne garde que les hauts et les bas, décrit la violence psychologique d’un beau pervers narcissique sur une femme ni plus belle ni plus bête qu’une autre. Dans Mon roi l’amour est une drogue partagée, entrainant la dépendance à l’autre et coupant du reste du monde. Et puisque, comme le dit un des personnages, « on quitte les gens pour les mêmes raisons que ce qui nous avait attiré chez eux », ici cette passion toxique se termine par une rédemption solitaire. Et comme le Bourgeois gentilhomme faisait de la prose sans le savoir, Maïwenn fait du féminisme sans le vouloir…

https://www.youtube.com/watch?v=gXhTQX8x-iM

Mon roi de Maïwenn (France, 2h), scénario d’Etienne Comar et Maïwenn, avec Emmanuelle Bercot, Vincent Cassel, Isild Le Besco et , produit par Les Films du trésor, distribué par StudioCanal, en salles le 21 octobre

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