La Wallonie, une région d’une grande richesse naturelle au cœur de l’Europe

Le plateau de Herve Bordant les Hautes-Fagnes et la Vesdre, le pla- du réseau de haies d’aubépines anciennement uti- Busard cendré JG CPDT teau de Herve présente un paysage remarqua- lisées pour délimiter les parcelles de prairie. Tous SR Couleuvre à collier JD ble issu d’une longue histoire agricole. Ainsi les ces éléments sont aujourd’hui essentiels à la sau- mares bordées d’arbres têtards proviennent des vegarde de la faune (des batraciens tels que gre- ouvertes : alouette des champs, caille des blés, bruant La Gaume ou Le du sillon anciens creusements d’abreuvoirs pour le bétail, nouilles rousses, crapauds communs, tritons, cra- proyer et perdrix y nichent au sol. Les fossés, haies les nombreux vergers ont été plantés jadis pour pauds calamites et des oiseaux comme la chouette Lorraine belge Sambre-et- et bordures de champs y constituent des éléments augmenter le revenus des exploitants (principa- chevêche) dans une zone tournée vers l’élevage La qualité des sols est une des principales caracté- essentiels du maillage écologique. Il y subsiste aussi La Lorraine belge est traversée par trois gradins comme le crépis des prés, la knautie des champs, lement poiriers hautes-tiges). Il en est de même laitier intensif. ristiques de cette zone fertile dédiée aux grandes des vergers hautes-tiges, des alignements de saules calcaires, les cuestas, orientés d’ouest en est. Les le salsifis des prés ou le colchique. On y trouve parcelles de cultures, regroupant tant la vallée de têtards (nord du Tournaisis, Pays des Collines sur- sols y sont assez filtrants, de type sablo-limoneux également des sauterelles et dans les parties plus l’Escaut que les plateaux hesbignons et les abords tout), voire quelques prairies plus humides en fond et alternent avec des coteaux calcaires jadis humides, la succise des prés et l’orchis de mai. du pays de Liège. Ces grands espaces ne sont pas de vallée. Les chemins creux offrent également re- exploités par un pâturage extensif où l’on trouve Sur les versants de ces vallées et des rebords sud des dénués d’intérêt pour la biodiversité puisqu’ils consti- fuge à une petite faune proche de celle des haies encore quelques orchidées. Cette zone est consi- cuestas, de beaux réseaux de haies libres très variées tuent le milieu de vie des oiseaux des grandes plaines (bruant jaune, hérisson). dérée comme la plus riche de Wallonie, avec la se sont développés. Quelques anciens vergers Fagne-, pour ce qui concerne la biodi- hautes-tiges sont conservés dans les villages. versité. Cela est dû notamment à une agriculture Les pentes douces et la moitié supérieure des ver- qui est restée, assez longtemps et dans beaucoup sants accueillent des champs de céréales qui abri- d’endroits, relativement peu intensive. Dans les tent encore de temps à autre une flore messicole principales vallées de la Semois, de la Vire ou du (fleurs des champs) variée et devenue rare comme Grenouille rousse CS Ton, les prairies humides et les prairies de fauche le chrysanthème des moissons, le mélampyre des peu intensives sont encore bien représentées. Elles champs, la linaire bâtarde, le grémil des champs ou abritent un cortège d’espèces végétales typiques la gesse sans feuille.

Lièvre HK Bruant proyer JMP

Trait ardennais PS Sanguisorbe AO

Machaon JD EG

Le La Fagne-Famenne Le relief particulier du Condroz est lié à l’alternance Pays de forêts et de prairies, la Fagne-Famenne de plateaux gréseux, occupés principalement par est une longue et étroite dépression coincée entre des cultures voire par des boisements feuillus et l’Ardenne et le Condroz, scindée en deux par la SR Cigogne noire JMP de dépressions calcaires, où dominent les prairies Meuse. La roche affleure en de nombreux endroits, sur sols argilo-limoneux. L’ensemble constitue schisteuse au nord et calcaire au sud (Calestienne). une mosaïque de milieux où alternent cultures, Les fonds argileux, imperméables, sont peu propi- L’Ardenne prairies, lisières forestières et ruisseaux. Quelques ces à l’agriculture intensive. Ses coteaux calcaires La qualité des sols et le climat de l’Ardenne y limitent prairies humides et prés de fauche assez riches en sont caractérisés par des prairies sèches (appelées Orchis bouffon EW les possibilités d’exploitation des cultures. Cette région biodiversité agrémentent l’ensemble de la région. pelouses calcaires) où il est possible d’observer est donc essentiellement à la fois forestière et tournée On y trouve donc une faune et une flore variées : plusieurs espèces remarquables d’orchidées. vers l’élevage bovin. Les prairies extensives de fond chouette chevêche, chauve-souris, martin- C’est aussi dans les champs cultivés situés dans les de vallée, souvent humides ou même marécageuses, pêcheur, mais aussi sanglier, chevreuil et blaireau. parties calcaires de cette région qu’ont subsisté le peuvent être le refuge d’oiseaux (traquet tarier et pipit Les haies vives et les reliques de vergers sont plus d’espèces de fleurs des moissons (mélampyre des prés) et de papillons (tels le cuivré et le nacré encore bien présentes aux abords des villages. des champs, miroir de Vénus, …). Zones agrogéographiques de la bistorte). La région accueille aussi des plantes Ardennais roux CM Particularité intéressante pour la vie sauvage, Limites des zones au caractère sub-montagnard comme le fenouil le plateau de Sorée, près de Gesves, accueille Hors zones agrogéographiques des Alpes, le géranium des bois ou la sanguisorbe notamment un réseau de mares où cohabitent (sillon Haine, Sambre et Meuse) officinale. En Haute-Ardenne, le réseau de haies reste plusieurs espèces de batraciens, de libellules et Chef-lieu d’arrondissement l’un des plus développés de Wallonie (bocage de bien d’autres espèces en danger. SR Malmédy). Cours d’eau

Cartographie : Zones agrogéographiques : DGATLP 1997 / Noyaux : INS 1991 / Occupation du sol : IGN