Château De Pizay 1292-1950 52 J 1-977
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Château de Pizay 1292-1950 52 J 1-977 Répertoire numérique détaillé établi par Amélie Raffour, archiviste contractuelle, sous la direction de Pierre Quernez, conservateur du patrimoine 2006 1 En partenariat avec Groupama, groupe européen d’assurance et de banque 2 INTRODUCTION CONSTITUTION DU FONDS , ENTRÉE AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU RHÔNE . Le fonds comprend l’ensemble des archives qui étaient se trouvaient au château de Pizay, sur la commune de Saint-Jean d’Ardières. Il était conservé dans une petite pièce de l’aile est du premier étage. De cette époque, il demeure aujourd’hui, sur place, un coffre-fort qui contenait une partie des archives conservées avant le rangement dans des cartons intitulés « ancienne malle ». Le reste des documents était conservé en vrac dans la même pièce. Ce fonds, d’une longueur de 19 mètres linéaires, est le deuxième plus important chartrier conservé aux Archives départementales du Rhône après le fonds de la famille Chaponay (sous-série 44 J). Le fonds de Pizay a été déposé le 16 juin 1981 auprès de M. Méras, conservateur en chef des archives pour la région Rhône-Alpes et directeur des Archives départementales du Rhône, par M. J.-M. Lahitte, directeur de la Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural (SAFER) de Rhône et Loire, au moment de la vente du château par la SAFER au groupe d’assurances Mutasudest, devenu Groupama par fusion en 1986. Groupama a depuis aménagé le château en hôtel de luxe ainsi qu’en salles de séminaires. Le classement de ce fonds, en 2006, a été accéléré par la demande de Groupama, qui souhaite valoriser l’architecture et l’histoire du château, grâce à l’exploitation des archives notamment. HISTOIRE DES FAMILLES . Ce chartrier concerne les six familles qui ont occupé et possédé successivement le château de Pizay : Marchamp, prenant le nom de la terre de Pizay pour les XIII e et XIV e siècles, Nanton et Sainte Colombe Nanton du XIV e au XVI e siècle, Sabot du XVII e au XIX e siècle, Sarrazin puis Berthet pour le XIX e siècle et enfin Pépin pour le début XX e siècle. Les archives du château de Pizay sont étroitement liées aux familles qui s’y sont succédées. Les Marchamp, Pizay, Nanton puis Sainte Colombe Nanton sont des familles seigneuriales, vassales des seigneurs de Beaujeu. D’après Mathieu Méras, « le château compte parmi les plus anciens fiefs du Beaujolais »1. Durant cette période, qui s’étend jusqu’au début du XVIII e siècle, la propriété du château de Pizay et de ses domaines se transmet par les alliances de ces familles. Le plus ancien membre de la famille Marchamp de Pizay est Gosmard de Pizay, mentionné dès 1070 2. Pourtant, le chartrier ne permet pas de retrouver sa trace. En 1420, le château est transmis à une nouvelle famille seigneuriale à l’occasion du mariage d’Eléonore de Pizay, fille d’Henri, avec Jean de Nanton, originaire du Mâconnais. Par Claudine de Nanton, leur descendante, le château passe à la famille de Sainte Colombe à l’occasion du mariage de Claudine de Nanton avec Philibert de Sainte Colombe (1570). Désormais, cette branche des Sainte Colombe, propriétaire du château de Pizay, se nommera Sainte Colombe Nanton. En 1722, le château est vendu par Claude de Sainte Colombe Nanton à François II Sabot, membre d’une famille marchande et consulaire de Lyon : François I, son père, a été échevin de Lyon et François II lui-même a été conseiller à la Cour des Monnaies, son fils Jean-Baptiste sera conseiller puis président de cette cour puis lieutenant particulier, assesseur criminel en la sénéchaussée de Lyon. Le château est transmis par Jeanne-Marie Combier, troisième épouse de Jean-Baptiste, devenue veuve en 1810, qui se remarie à Pierre-Marie Delafont. Elle conserve la propriété de Pizay, qui est lèguée à sa mort, en 1831, à son petit neveu, Jean-Marie Sarrazin, médecin. A la mort de ce dernier, sans postérité, en 1883, le château revient à Jean-Marie Berthet ; ses fils le vendent en 1916 à Alfred Pépin de Bonnerive, originaire de Tarare. Les membres de la famille Pépin de Bonnerive développeront dès lors, sur les domaines dépendant du château, la Société des Domaines de Pizay et Morgon, société agricole produisant principalement du vin. Le temps est alors aux catastrophes : incendie très destructeur en 1935, extinction de la famille Pépin de Bonnerive dans les années 1940. La société de vins et spiritueux Seagram succède à la Société des Domaine de Pizay et Morgon ; elle sera elle-même rachetée par la SAFER. 1 M. MERAS, Châteaux en Beaujolais , 1981, p.14-15. 2 E. SALOMON, Les châteaux historiques du Lyonnais et du Beaujolais , 1979, p.260. 3 INTERET DU FONDS. En premier lieu, il faut signaler la cohérence et la grande homogénéité de ce fonds sur une longue période, de la fin du XIII e siècle au milieu du XX e siècle. Il comporte un grand nombre de terriers, de titres seigneuriaux et domaniaux concernant l’ensemble des rentes possédées par les seigneurs jusqu’à la Révolution, puis les propriétaires de Pizay à l’époque contemporaine. La continuité de grandes séries de documents d’ordres familial, domanial ou juridique est donc le principal atout de ce fonds. Pour le XX e siècle, les documents proviennent essentiellement de l’entreprise viticole, la Société des Domaines de Pizay et Morgon, créée par la famille Pépin au début du siècle. Ce fonds d’archives privées permet donc de reconstituer à la fois l’histoire du château et du domaine, ainsi que des familles qui s’y sont succédées. En deuxième lieu, les registres ainsi que les documents figurés y sont nombreux : des planches de terriers aquarellées, des cartes et des plans illustrent le château et le domaine de Pizay ; il faut aussi noter la présence d’une bibliothèque pour les familles Sabot, du fait de leur rôle à la Cour des Monnaies de Lyon au XVIII e siècle, Berthet et Pépin. La consultation de ce fonds peut donc être utile pour l’histoire du Beaujolais du Moyen Age à l’époque contemporaine ; ce fonds constitue aussi une source très intéressante pour l’histoire des seigneuries, des familles ou encore l’histoire plus récente des entreprises viticoles. EXPLICATION DU PLAN DE CLASSEMENT . En remarque préliminaire, il faut noter la distinction qu’il a été nécessaire de faire, grâce aux chiffres romains, entre homonymes d’une même famille : ainsi a été distingué Josserand I de Marchamp, mort avant 1302, de Josserand II de Marchamp, son fils ; il en est de même pour Etienne I de Nanton, mentionné durant le XIV e siècle, Etienne II de Nanton, mentionné au cours du XV e siècle, et Etienne III de Nanton, qui apparaît au XVI e siècle et pour François I Sabot et son fils, François II Sabot (XVIIIe siècle). Il faut aussi relever que l’expression « de Pizay » ajoutée à différents noms de familles n’est que rarement utilisée dans les textes à part pour la famille de Marchamp. Quant aux membres de la famille Sabot, ils sont la plupart du temps mentionnés avec l’extension, qui n’est pas une particule, « de Sugny ». Dans l’ensemble du plan de classement, c’est l’ordre chronologique et généalogique des personnes qui prime. Pour ce qui est des registres, ils ont été attribués, pour la plupart, à telle ou telle personne en fonction des dates extrêmes. Enfin, les noms de lieux ou de communes qu apparaissent sans précision de département se trouvent dans le Rhône. Le plan de classement est fondé sur la distinction entre papiers de famille et papiers relatifs aux terres. Il s’ensuit un plan en deux grandes parties, celle concernant les terres étant elle aussi subdivisée en deux sous-parties, l’une concernant le château de Pizay en tant que bâtiment, l’autre comprenant les archives de la Société des Domaines de Pizay et Morgon. Enfin, une troisième et dernière partie regroupe la bibliothèque et les pièces isolées. Les papiers de famille sont divisés en trois sous-parties : - une première sous-partie concerne les familles qui ont possédé le château de Pizay, ordonnées selon l’ordre chronologique et généalogique de leur apparition dans le fonds ; afin de ne pas perdre la cohérence de ces familles, les autres branches de ces familles y ont été rattachées. - une deuxième pour les familles alliées primaires et secondaires, organisées par ordre chronologique. la dernière sous-partie, intitulée « autres familles », concerne les familles n’ayant aucun lien de parenté apparent avec les seigneurs de Pizay ; les papiers de ces familles sont classés par ordre d’importance matérielle dans le fonds. De façon plus générale, les titres de propriété des autres branches des familles propriétaires de Pizay, des familles alliées et des autres familles ont été rattachés à leurs papiers de famille respectifs car ils sont peu nombreux et étaient souvent physiquement proches des papiers de famille dans le vrac originel. Les titres relatifs aux terres ont été agencés selon quatre grandes sous-parties : les titres seigneuriaux et domaniaux des seigneurs de Pizay, les titres des rentes pour lesquelles les seigneurs de Pizay étaient redevables, les titres sans lien apparent avec les seigneurs de Pizay et, enfin, les papiers relatifs aux propriétés urbaines des seigneurs de Pizay. 4 L’ensemble des titres seigneuriaux, domaniaux et urbains relatifs aux seigneurs de Pizay ont été classés en fonction de leur importance matérielle dans le fonds et les procédures qui s’y rapportent y ont été jointes (procédures pour la plupart liées à des droits seigneuriaux, de justice ou de passage et à leur recouvrement, la reconnaissance de servis, etc.).