VENDREDI 9 SEPTEMBRE – 20H

Mikhaïl Glinka Ouverture de Rousslan et Ludmilla

Maurice Ravel Concerto pour piano en sol

entracte

Hector Berlioz Symphonie fantastique

The , direction Jean-Yves Thibaudet, piano

Ce concert est retransmis en direct sur France Musique

Fin du concert vers 21h55. | Vendredi 9 septembre | Vendredi Thibaudet | Jean-Yves Dutoit | Charles Philadelphia Orchestra The

9/09 PHILADELPHIA.indd 1 02/09/11 17:33 Mikhaïl Ivanovitch Glinka (1804-1857) Ouverture de Rousslan et Ludmilla

Composition de l’opéra : 1837-1842. Rédaction du livret d’après le poème Rousslan et Ludmilla de Pouchkine (1820), par V. F. Skirkov, avec des contributions de N. A. Markevitch, V. A. Joukovski, M. A. Gedeonov et M. I. Glinka. Première représentation : Saint-Pétersbourg, Théâtre Bolchoï Kamenny [Grand Théâtre de Pierre], le 27 novembre 1842. Premières éditions : première édition de la partition d’orchestre chez Gutheil à Moscou à une date incertaine, avant 1881, et première édition complète en partition chant et piano chez Jurgenson à Moscou en 1881. Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 1 contrebasson – 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones – 3 timbales – cordes. Durée : environ 5 minutes.

En 1836, avec Une Vie pour le tsar, Mikhaïl Glinka donnait ses lettres de noblesse à l’opéra russe, dans une première œuvre dramatique entièrement chantée dans cette langue et présentant, à l’instar du grand opéra français, des personnages mêlés à des événements historiques, appartenant ici à l’histoire de la Russie. Mais la contribution du musicien ne se limitait pas à cet « anoblissement » de l’opéra de son pays : le compositeur, comme le fit remarquer Dmitri Chostakovitch, « sut faire passer dans ses œuvres l’expérience immense et multiforme de l’art populaire russe ».

Dans son deuxième opéra, Glinka désira exploiter un nouvel aspect du génie national, celui des contes et légendes de la Russie païenne des origines (avant 988). Il choisit d’adapter, dans Rousslan et Ludmilla, sous-titré « opéra fantastique », le poème éponyme de Pouchkine. Le poète avait lui-même puisé dans des sources variées, ouvrages d’histoire, littérature médiévale occidentale, récits de sa niania (nourrice), pour l’élaboration de cette œuvre d’une grande fantaisie, dans laquelle la narration, conduite avec sens de la couleur et humour, ne faiblit jamais.

La première représentation de l’œuvre dérouta les spectateurs, si l’on en croit le récit du critique V. Zotov, témoin de l’événement. « Le public s’attendait à un opéra comique, au sujet fantastique emprunté au monde des contes de fées russes […]. Or, on se trouvait en présence d’une œuvre sérieuse, saturée d’idées musicales profondes, d’un oratorio sans le moindre mouvement dramatique, les personnages entrant en scène, chantant à tour de rôle leurs airs ou leurs duos, puis cédant la place aux chœurs. C’étaient de simples mannequins ; seule la musique vibrait de vie, de passion, d’ardeur, mais pour la comprendre, il fallait écouter avec une grande attention et réfléchir longuement. Dès les premières notes, on reprocha à l’auteur un excès d’originalité. » Le long poème de Pouchkine, riche en péripéties fabuleuses, fut effectivement découpé en un choix de scènes qui forment autant de tableaux présentant des personnages et des décors différents. Comme le fait remarquer le critique, chacune des scènes offre des idées musicales d’une grande nouveauté, qui font surgir ce monde ancien et féerique. Couleurs orchestrales inouïes, telles l’association de la harpe et du piano recréant les sonorités du gusli (sorte de cithare) accompagnant le barde Baïan, la descente tonitruante des trombones en gammes par tons (la première de l’histoire de la musique avec celle

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d’Après une lecture du Dante de Liszt) marquant l’enlèvement de Ludmilla, l’enchaînement inédit d’accords accompagnant l’apparition de la sorcière Naïna, l’orientalisme enivrant des danses offertes par le nain Tchernomor : c’est l’Orient fabuleux des contes russes qui s’offrait ainsi aux oreilles surprises de 1842, habituées à une musique beaucoup plus occidentale. Après les premières représentations, difficiles (les répétitions l’avaient été tout autant, Glinka avait dû procéder à nombre de coupures qui ont été rétablies depuis), l’œuvre fut adoptée du public, et recueillit les suffrages de Berlioz et de Liszt. La postérité de Rousslan et Ludmilla est immense : Glinka, avec cet opéra, a ouvert la voie de l’orientalisme musical, qui sera explorée par le Groupe des Cinq et ses successeurs ; Balakirev, Borodine, Rimski-Korsakov et le jeune Stravinski lui sont particulièrement redevables.

La célèbre ouverture est entrée au répertoire des concerts symphoniques. Glinka, dans cette page, mais aussi dans l’œuvre entière, déploie une grande habileté de compositeur, fruit d’un travail patient et d’une solide formation en Allemagne. Construite en forme sonate, elle fait éclater une verve rossinienne, teintée d’héroïsme, par de vigoureux accords suivis de volubiles traits de violon (en ré majeur). Le second thème (en fa majeur), cantilène aux violoncelles et bassons, est emprunté à l’air de Rousslan (n° 8). Une ligne descendante des trombones préfigure la scène de l’enlèvement de Ludmilla. Très riche, le développement fait surgir une dialectique serrée entre les différents éléments, s’opposant en denses contrepoints dans un parcours tonal agité. La réexposition réintroduit les thèmes principaux et donne à la ligne de trombones sa progression descendante par tons entiers (ici harmonisés, contrairement au finale de l’acte I).

Anne Rousselin

Maurice Ravel (1875-1937) Concerto pour piano en sol majeur

Allegramente Adagio assai Presto

Composition : achevé à l’automne 1931. Dédicace : à Marguerite Long. Création : le 14 janvier 1932 à Paris, aux Concerts Lamoureux (Salle Pleyel), par Marguerite Long (piano) et Maurice Ravel (direction). Durée : environ 23 minutes.

Il eut été bien surpris, le jeune Ravel, si on lui avait prédit, vers 1910, qu’une de ses œuvres les plus applaudies serait un concerto pour piano ! Toute la jeune musique méprisait alors une forme à laquelle Saint-Saëns avait été le dernier à consacrer ses roueries. Les nouveaux « maîtres », eux-mêmes, avaient triché, faisant mine d’éviter le « concertant » pour

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9/09 PHILADELPHIA.indd 3 02/09/11 17:33 « fondre le piano dans l’orchestre » (Symphonie cévenole, Ballade de Fauré, voire Fantaisie de Debussy). Le répertoire ? On quittait le concert quand un « virtuose » se hasardait sur l’estrade ! Pas plus que par la symphonie, Ravel n’était tenté.

Après la guerre de 1914-1918, le marasme intellectuel rend moins hostile aux formes solides proposées par le passé. Ravel, pourtant, n’est pas « néo-classique », ainsi que le deviendra Stravinski : il aménage des formes, invente, se pénètre surtout de la nécessité de témoigner (Frontispice, Chansons madécasses). C’est en 1930 que ces potentialités vont se télescoper : se rendant à Vienne pour L’Enfant et les sortilèges, Ravel rencontre Paul Wittgenstein, pianiste qui avait perdu le bras droit à la guerre. Frappé par un destin aussi atroce, le compositeur se rue sur la commande d’un Concerto pour la main gauche qu’il conçoit comme un véhément poème symphonique inspiré par l’horreur de la guerre. Chemin faisant, la tentation se fait jour d’écrire une œuvre qui serait tout le contraire : un « divertissement » qui, acceptant soudain les formes traditionnelles, incorporerait (comme les concertos de Stravinski ou Bartók qu’il admirait) les rudesses de la sensibilité « moderne ». Ainsi naît, symétrique du Concerto pour la main gauche, ce Concerto en sol coulé dans une forme classique.

Frétillant, malicieux, toccata au dynamisme irrésistible, le premier mouvement sera interrompu par un large épisode étrange, nocturne inspiré par la hantise du jazz. L’ensemble confesse ainsi fragilités et inquiétudes tandis qu’emballée à nouveau, la machine stoppera soudain sur une gamme descendante qui remet tout en question. Ravel hésita longtemps sur le second mouvement, prétendant s’inspirer du Quintette de Mozart, louchant, en fait, sur le Concerto n° 21… L’admirable ligne du discours, à la fois prière et méditation solitaire, allait beaucoup frapper le public mais, en connaisseur éclairé du XVIIe siècle, Ravel tint à rendre toute sa disponibilité à l’auditeur enivré : furieuse, sardonique, c’est une « chasse », dans le style baroque, qui mettra fin à ces extases, profanation farceuse (exorciste ?) des fureurs du Concerto pour la main gauche… Énigmatique élégance, digne d’un Diderot clamant « mes idées sont mes catins» ! Quelques modernistes fanatiques ont fait mine, après la Seconde Guerre mondiale, de dédaigner cette maîtrise impalpable. Mais les années passent et un fait demeure : l’œuvre reste intacte, stupéfiante d’aisance et de subtilités secrètes, une splendeur…

Marcel Marnat

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Hector Berlioz (1803-1869) Symphonie fantastique, « épisode de la vie d’un artiste », op. 14

Rêveries – Passions. Largo – Allegro agitato e appassionato assai Un bal. Valse, Allegro non troppo Scène aux champs. Adagio Marche au supplice. Allegretto non troppo Songe d’une nuit de Sabbat – Dies Irae – Ronde du Sabbat. Larghetto - Allegro

Composition : 1830. Création : le 5 décembre 1830 au Conservatoire de Paris, sous la direction de François-Antoine Habeneck. Durée : environ 52 minutes.

La Symphonie fantastique, exactement contemporaine de la bataille d’Hernani, ouvre le champ au romantisme musical ; pour une première symphonie, elle est aussi magistralement réussie que suprêmement originale, un but que Berlioz a atteint presque sans le vouloir par son désir d’expression ; en effet, il est amoureux à en faire éclater son orchestre. Son mélodrame, il l’a publié à la veille de la création dans Le Figaro sous un simple titre : Programme. Et le terme « musique à programme » (qui raconte un argument) vient de là ; Liszt sera le premier à en apprécier les ressources. Un peu avant 1830, Berlioz fait des découvertes culturelles qui le bouleversent : Beethoven, Weber et Shakespeare. C’est une troupe anglaise qui lui révèle ce dernier, et le musicien s’enflamme immédiatement pour la jeune actrice Harriet Smithson. Quelque temps après, il réussira à épouser cette Ophélie et il sera très déçu de ne pas retrouver l’esprit de Shakespeare à ses côtés. La symphonie transpose cet amour dans une version mi-autobiographique, mi-fantasmée, l’histoire « d’un jeune musicien » en délire. L’obsession de la bien-aimée apparaît sous la forme d’un thème cyclique, présent dans les cinq mouvements et surnommé « l’idée fixe » : c’est une mélodie insistante et flottante, difficile à jouer avec précision. Schumann, musicien très littéraire, sera vivement admiratif de ces « libres sinuosités » qui semblent épouser aussi bien les aléas d’une pensée qu’un flux de paroles.

Sur un horizon très berliozien de notes piquées, une introduction lente esquisse quelques mélodies indécises et prémonitoires : rarement le vague à l’âme, le « vague des passions » comme on le nommait alors, aura été si bien traduit en musique. L’allegro commence avec l’énoncé de « l’idée fixe » elle-même, fiévreuse et passionnée, qui est l’unique thème du mouvement. Le développement impose un surcroît d’impatience et d’exaltation ; mieux que tout commentaire, les Mémoires de Berlioz racontent non sans humour cet échauffement pittoresque du cœur et du cerveau. En contraste total, la coda évoque les « consolations religieuses » : sur des harmonies larges, elle élève idéalement le thème de « l’idée fixe » dans les nues.

Le deuxième mouvement tient lieu de scherzo et introduit la valse, danse alors récente, dans le répertoire symphonique. Rappelons par ailleurs que L’Invitation à la valse de Weber sera brillamment orchestrée par Berlioz en 1841. Dans l’introduction, les deux harpes – instruments

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9/09 PHILADELPHIA.indd 5 02/09/11 17:33 nouveaux dans une symphonie – esquissent une succession de chaleureux élans, d’une rare magie. Puis le tempo de valse se déclenche, et quatre idées mélodiques reviennent à tour de rôle dans une orchestration variée, luisante et mousseuse comme un vol de crinolines. En guise de trio, « l’idée fixe » confiée à des bois soli revient clouer sur place le narrateur halluciné à la vue de l’adorée ; le mouvement de valse continue à l’arrière-plan comme une danse d’ombres qu’il perçoit à peine. La coda est remarquable par ses accélérations, ses fantaisies rythmiques, son vertige du bal… que vient encore paralyser, à la clarinette, « l’idée fixe ».

L’adagio de la Scène aux champs se souvient certainement des longues errances de Berlioz dans les campagnes autour de Paris, obnubilé par l’image de la belle Harriet. Le morceau commence par un célèbre paysage sonore, aussi dénudé que novateur : le cor anglais appelle, avec nostalgie, et le hautbois lui répond derrière la scène. Ce duo expressif, que vient rejoindre une montée d’angoisse aux cordes, est le seul passage véritablement champêtre du mouvement. Celui-ci comporte une série de variations sur un thème flou et lyrique, éventuellement orageux, et évidemment troué, comme un ciel pommelé, par deux retours de « l’idée fixe ». La noblesse et l’intériorité du ton reconnaissent l’influence de Beethoven, que Berlioz est un des rares esprits à savoir apprécier en France en ce temps-là. La pièce se termine sur un retour du cor anglais, seul, privé de son compagnon le hautbois, et que cerne un tonnerre approchant aux timbales.

Le quatrième mouvement rentre dans le fantas(ma)tique proprement dit : le jeune amoureux s’imagine qu’il a tué sa bien-aimée et qu’il monte à l’échafaud. Ce volet, qui a été bissé lors de la création, est d’un fatalisme grandiose. Sur les timbales qui avancent comme une machine de guerre, une gamme descendante est présentée sous cinq variantes. Puis éclate une fanfare martelée, au tapage plutôt triomphal. Après un frénétique développement, « l’idée fixe » s’interpose à la clarinette comme une céleste vision ; mais le tutti, véritable couperet, l’abrège.

Le dernier mouvement est un cauchemar goyesque : « Il [le héros] se voit au sabbat, au milieu d’une troupe affreuse d’ombres, de sorciers, de monstres de toute espèce, réunis pour ses funérailles… » L’introduction nous plonge parmi des motifs incohérents et hostiles, miasmes de cordes divisées et en sourdine, cris de chouette aux flûtes… c’est du Moussorgski avant l’heure : les Russes auront pour Berlioz une admiration extrême. Puis la mélodie tant aimée ouvre l’orgie sous une apparence nouvelle et caricaturale, elle sautille à la triviale petite clarinette en mi bémol (autre nouveauté à l’orchestre symphonique). Deux cloches sonnent, dans le vide effrayé du ciel ; au temps de Berlioz, les cloches tubulaires d’orchestre n’existaient pas et il fallait quérir de vraies cloches d’église. Le Dies iræ, vieil épouvantail grégorien de la fin du monde, s’annonce à plusieurs vitesses et à plusieurs étages du grave à l’aigu, de la solennité terrible au saltarello pointu et moqueur. Une fugue se déclenche, version infernale de toutes les fugues qui dans la musique sacrée célèbrent l’ordre cosmique : à trois reprises elle vient satisfaire sa subversion des valeurs, la troisième fois dans un chromatisme perfide. Tous ces éléments se juxtaposent avec une riche imagination qui préfigure ce que l’on appellera bientôt « la musique de l’avenir », celle de Liszt et de Wagner. La fin amalgame le Dies iræ et le sujet de fugue dans un retentissant pandémonium : une nouvelle musique est née.

Isabelle Werck

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Jean-Yves Thibaudet récompensés – par le Schallplattenpreis, Orchestra à Charles Dutoit, lequel a fait Suite à ses concerts aux festivals de un Diapason d’or, un Choc du Monde de ses débuts avec l’orchestre en 1980 et Sole, Aspen, Saratoga, et Tanglewood, la musique, un Gramophone Award, deux occupe depuis 2008 le poste de chef Jean-Yves Thibaudet débute la saison Echo Awards, et un Edison Prize. Son titulaire. Lors de la saison 2012-2013, 2010-2011 avec le Royal Philharmonic dernier disque, consacré à Gershwin, l’orchestre lui rendra hommage en Orchestra sous la direction de Charles présente Rhapsody in Blue dans une lui attribuant le titre de chef lauréat. Dutoit. Les points forts de cette saison orchestration pour grand orchestre de Également directeur artistique et chef sont une tournée en Chine avec le jazz, des variations sur le thème de I permanent du Royal Philharmonic, London Symphony Orchestra et une Got Rhythm, et le Concerto en fa avec le Charles Dutoit travaille régulièrement tournée en Allemagne avec le Rundfunk Baltimore Symphony sous la baguette avec les meilleurs orchestres et solistes Sinfonieorchester de Berlin. D’autres de Marin Alsop (captation live). Parmi du monde. Il a enregistré abondamment concerts sont prévus à l’étranger avec le ses autres enregistrements figurent les pour Decca, Deutsche Grammophon, Kungliga Filharmonikerna (Stockholm), Deuxième et Cinquième Concertos pour EMI, Philips, CBS ou Erato, et ses le DR SymfoniOrkestret (Radio Danoise), piano de Saint-Saëns avec l’Orchestre enregistrements (plus de deux cents) l’Orchestre Philharmonique de Malaisie, de la Suisse Romande ; Opera Without lui ont valu plus de quarante prix et le Sidney Symphony Orchestra, le Words, un disque de transcriptions récompenses. Pendant vingt-cinq ans (de Melbourne Symphony Orchestra, le d’airs d’opéra ; la bande originale du 1977 à 2002), il a été directeur artistique West Australian Symphony Orchestra, film Orgueil et Préjugés ; l’intégrale de de l’Orchestre Symphonique de Montréal l’Orchestre Philharmonique du l’œuvre pour piano de Satie ; Reflections – un célèbre partenariat musical. De Luxembourg, l’Orchestre Philharmonique on Duke et Conversations with Bill Evans 1990 et 2010, il a été directeur artistique de Strasbourg, l’Orchestre National de en hommage aux deux grands noms de et chef permanent du festival d’été du Lyon, l’Orchestre National de France, l’histoire du jazz. Jean-Yves Thibaudet Philadelphia Orchestra au Saratoga le Toronto Symphony Orchestra, est né à Lyon, où il débute le piano Performing Arts Center, dans le nord l’Orchestre Symphonique de Montréal, à l’âge de 5 ans et fait sa première de l’État de New York, et de 1991 à le MDR Sinfonieorchester, l’Orchestra apparition en public à l’âge de 7 ans. 2001, directeur musical de l’Orchestre Sinfonica Nazionale della Rai et À 12 ans, il entre au Conservatoire de National de France avec lequel il a l’Orchestre de Paris. Cette saison Paris où il a pour professeurs Aldo sillonné les cinq continents. En 1996, il a également, Jean-Yves Thibaudet Ciccolini et Lucette Descaves, une amie été recruté comme directeur musical de donne des concerts aux États-Unis de Ravel. À 15 ans, il obtient le premier l’Orchestre Symphonique NHK de Tokyo, avec le Los Angeles Philharmonic, le prix du Conservatoire, et trois ans plus qu’il a emmené en tournée en Europe, New World Symphony Orchestra, ainsi tard il est lauréat des Young Concert aux États-Unis, en Chine et en Asie que les orchestres symphoniques de Artists Auditions de New York. En 2001, du sud-est. Il est aujourd’hui directeur Détroit, Philadelphie, Dallas, Atlanta, il est fait Chevalier dans l’Ordre des musical émérite du Festival du Pacifique Indianapolis, Minnesota, et Seattle. Il a Arts et des Lettre et en 2002 il reçoit le de Sapporo ainsi que du Festival en outre fait une tournée de récitals en Premio Pegasus du Festival de Spoleto International de Miyazaki (Japon), et il janvier et février dernier qui l’a mené récompensant sa carrière et sa fidélité dirige l’Académie d’été Internationale à Berlin, Francfort, Amsterdam, en de longue date au festival. En 2007, on de Canton (Chine) qu’il a fondée en Espagne et aux États-Unis (Californie, lui décerne la Victoire d’honneur, plus 2005. À l’été 2009, il a pris les fonctions Missouri, Colorado, Michigan, Floride haute récompense des Victoires de la de directeur musical de l’orchestre du et au Carnegie Hall de New York). musique. Festival de Verbier. Alors qu’il avait à Jean-Yves Thibaudet enregistre en peine dépassé la vingtaine, Charles exclusivité pour Decca, qui a sorti plus Charles Dutoit Dutoit a été invité par Herbert von de quarante de ses albums. Plusieurs Trente ans de travail en commun Karajan à diriger à l’Opéra de Vienne. de ses enregistrements ont été unissent aujourd’hui le Philadelphia Depuis, d’autres opéras prestigieux se

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9/09 PHILADELPHIA.indd 7 02/09/11 17:33 sont ajoutés sur sa liste, notamment a dirigé des centaines de concerts avec Performing Arts à Washington. Covent Garden, le Metropolitan Opera de l’orchestre à Philadelphie, au Carnegie Le Philadelphia Orchestra est réputé New York, le Deutsche Oper de Berlin ou Hall de New York ou en tournée, comme pour avoir donné une série de créations le Teatro Colón de Buenos Aires. Nommé directeur artistique des concerts d’été nationales ou mondiales d’œuvres aussi en 1991 Citoyen honoraire de la ville de au Mann Center for the Performing importantes que la Huitième Symphonie Philadelphie, il a reçu en 1995 le titre Arts et comme directeur artistique de Mahler, Le Sacre du printemps d’Officier de l’Ordre National du Québec, et chef permanent de la résidence de Stravinski, les Gurrelieder de a été fait l’année suivante Commandeur estivale de l’orchestre au Saratoga Schönberg, les Danses symphoniques de dans l’Ordre des Arts et des Lettres par Performing Arts Center. En juin 2010, Rachmaninov ou le Concerto pour violon le gouvernement français, et en 1998 a Yannick Nézet-Séguin, a rejoint l’équipe de Barber. En 1936, il a été le premier été élevé au rang d’Officier honoraire de direction comme directeur musical orchestre américain à entreprendre de l’Ordre du Canada, distinction désigné. Il deviendra directeur musical une tournée transcontinentale, en honorifique la plus élevée du pays. à partir de la saison 2012-2013. Que ce 1949, le premier orchestre américain Né à Lausanne, Charles Dutoit a reçu soit par les concerts, les présentations à traverser l’Atlantique après la une formation musicale complète, ou les enregistrements, le Philadelphia Seconde Guerre mondiale (tournée en s’initiant au violon, à l’alto, au piano, à la Orchestra touche chaque année plus Grande-Bretagne), en 1973, le premier percussion, à l’histoire de la musique et d’un million de mélomanes dans le orchestre américain à se produire en à la composition dans les conservatoires monde. Il a sa résidence d’hiver au République Populaire de Chine, et en et académies de musique de Genève, Kimmel Center for the Performing Arts, 1999, le premier orchestre symphonique Sienne, Venise et Boston. Sa passion qui comprend le Verizon Hall (2500 américain à se rendre au Vietnam. Lors pour l’histoire, l’archéologie, les sciences places) et le Perelman Theater (650 de sa tournée en Asie en 2010, il a été politiques, l’art et l’architecture a poussé places). Il partage ses programmes d’été reçu avec beaucoup d’enthousiasme ce globe-trotter infatigable à voyager entre une saison hors-les-murs au Mann en Chine, au Japon et en Corée. Par dans tous les pays du monde. Center for the Performing Arts et des ailleurs, le Philadelphia Orchestra a été Concerts de voisinage gratuits dans le premier orchestre symphonique à The Philadelphia Orchestra toute l’agglomération de Philadelphie. Il réaliser un enregistrement électrique Reconnu pour son excellence artistique continue de jouer dans la salle historique (1925), le premier à jouer un programme depuis sa fondation en 1900, le de l’Academy of Music, la retrouvant radiophonique sponsorisé (1929), le Philadelphia Orchestra a su galvaniser chaque mois de janvier pour le fameux premier à jouer pour la bande originale son public avec des centaines de Academy Anniversary Concert and Ball. d’un film (The Big Broadcast de 1937, concerts à Philadelphie et dans le Il est également présent dans toute produit par Paramount), le premier monde entier. Avec seulement sept l’agglomération de Philadelphie avec à paraître lors d’un programme directeurs musicaux en plus de cent de nombreux programmes éducatifs télévisé national (1948), et le premier ans, le Philadelphia Orchestra doit ses grand public et des partenariats locaux. grand orchestre à donner un concert qualités à la maestria exceptionnelle Au-delà de Philadelphie, il présente retransmis en direct sur Internet (1997). de Fritz Scheel, Carl Pohlig, Leopold chaque année une série de concerts Il est également le premier grand Stokowski, , Riccardo au Carnegie Hall de New York suivie de orchestre à avoir donné un concert Muti, et Christoph trois semaines de résidence au Saratoga projeté sur écran géant simultanément Eschenbach. Après trente ans de travail Performing Arts Center, dans le nord de dans différents lieux à travers le avec l’orchestre, Charles Dutoit a repris l’État de New York. Il donne également réseau Internet2. Depuis juin 2009, le le flambeau au poste de chef titulaire. de nombreux concerts annuels dans Philadelphia Orchestra travaille avec L’orchestre l’honorera en lui attribuant le cadre du Bravo ! Vail Valley Music SpectiCast qui assure la diffusion de le titre de chef lauréat lors de la saison Festival et se produit régulièrement concerts dans des théâtres privés, des 2012-2013. Depuis 1980, Charles Dutoit au John F. Kennedy Center for the auditoriums, des maisons de retraite

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9/09 PHILADELPHIA.indd 8 02/09/11 17:33 vendredi 9 septembre

et des universités. En janvier 2010, il José Maria Blumenschein*, Associate Altos a formé un partenariat de distribution Concertmaster Choong-Jin Chang, Principal avec IODA qui met à disposition des Marc Rovetti, Acting Associate Ruth and A. Morris Williams Chair enregistrements sur des services Concertmaster Kirsten Johnson, Associate Principal numériques grand public comme iTunes, Noah Geller, Acting Assistant Kerri Ryan*, Assistant Principal Amazon, Rhapsody, eMusic ou HDtracks. Concertmaster Judy Geist Actuellement, l’orchestre et le Drexel Herbert Light Renard Edwards University’s Music and Entertainment Larry A. Grika Chair Anna Marie Ahn Petersen Technology Laboratory travaillent Barbara Govatos Piasecki Family Chair ensemble à une nouvelle application Wilson H. and Barbara B. Taylor Chair Stephen Wyrczynski* pour iPhone permettant de transmettre Herold Klein David Nicastro des commentaires musicaux au public Jonathan Beiler Burchard Tang* en temps réel durant un concert. Hirono Oka Che-Hung Chen Richard Amoroso Rachel Ku L’État de Pennsylvanie est le mécène Robert and Lynne Pollack Chair Marvin Moon principal de la tournée européenne Yayoi Numazawa Jonathan Chu des festivals 2011 de l’Orchestre Jason De Pue de Philadelphie. L’orchestre tient à Lisa-Beth Lambert Violoncelles remercier Lisa Kabnick, vice-présidente Jennifer Haas Hai-Ye Ni, Principal du Financial Industry Group Reed Smith Miyo Curnow* Albert and Mildred Switky Chair LLP et ses bureaux de Philadelphie, Elina Kalendareva Efe Baltacıgil, Associate Principal Londres, Munich et Paris, ainsi que John Daniel Han Yumi Kendall, Assistant Principal McFadden, associé chez McFadden, Wendy and Derek Pew Foundation Chair Pilkington & Ward et ses bureaux de Seconds violons Richard Harlow Philadelphie et Londres, pour leur Kimberly Fisher, Principal Gloria de Pasquale soutien à la campagne “Destination Peter A. Benoliel Chair Orton P. and Noël S. Jackson Chair Philadelphia”. Avec le soutien de US Paul Roby, Associate Principal Kathryn Picht Read Airways. Sandra and David Marshall Chair Winifred and Samuel Mayes Chair Dara Morales, Assistant Principal Robert Cafaro Charles Dutoit, Chief Conductor Anne M. Buxton Chair Volunteer Committees Chair Walter and Leonore Annenberg Chair Philip Kates Ohad Bar-David Mitchell and Hilarie Morgan Family Catherine R. and Anthony A. Clifton Yannick Nézet-Séguin, Music Director Foundation Chair Chair Designate Louis Lanza John Koen Booker Rowe Mollie and Frank Slattery Chair Wolfgang Sawallisch, Conductor Laureate Davyd Booth Derek Barnes Rossen Milanov, Associate Conductor Paul Arnold Alex Veltman Lorraine and David Popowich Chair Premiers violons Yumi Ninomiya Scott Contrebasses David Kim, Concertmaster Dmitri Levin Harold Robinson, Principal Dr. Benjamin Rush Chair Boris Balter Carole and Emilio Gravagno Chair Juliette Kang*, First Associate Jerome Wigler Michael Shahan, Associate Principal Concertmaster William Polk Joseph Conyers, Assistant Principal Joseph and Marie Field Chair Amy Oshiro-Morales* John Hood

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9/09 PHILADELPHIA.indd 9 02/09/11 17:33 Henry G. Scott Cors Piano et célesta David Fay Jennifer Montone, Principal Kiyoko Takeuti Duane Rosengard* Gray Charitable Trust Chair Robert Kesselman Jeffrey Lang, Associate Principal Harpes Jeffry Kirschen Elizabeth Hainen, Principal Flûtes Daniel Williams Patricia and John Imbesi Chair Jeffrey Khaner, Principal Denise Tryon Margarita Csonka Montanaro, Associate Paul and Barbara Henkels Chair Shelley Showers Principal David Cramer, Associate Principal Rachelle and Ronald Kaiserman Chair Trompettes Bibliothécaire Loren N. Lind David Bilger, Principal Robert M. Grossman, Principal Kazuo Tokito, Piccolo Marguerite and Gerry Lenfest Chair Jeffrey Curnow, Associate Principal *en congé Hautbois Gary and Ruthanne Schlarbaum Chair Richard Woodhams, Principal Robert W. Earley Samuel S. Fels Chair Roger Blackburn Peter Smith, Associate Principal Jonathan Blumenfeld Trombones Edwin Tuttle Chair Nitzan Haroz, Principal Elizabeth Starr Masoudnia, English Horn Neubauer Family Foundation Chair Joanne T. Greenspun Chair Matthew Vaughn, Associate Principal Eric Carlson Clarinettes Ricardo Morales, Principal Trombone basse Leslie Miller and Richard Worley Chair Blair Bollinger Samuel Caviezel, Associate Principal Drs. Bong and Mi Wha Lee Chair Sarah and Frank Coulson Chair Raoul Querze* Tuba Peter M. Joseph and Susan Rittenhouse Carol Jantsch, Principal Joseph Chair Lyn and George M. Ross Chair

Clarinette basse Timbales Paul R. Demers Don S. Liuzzi, Principal Dwight V. Dowley Chair Bassons Angela Zator Nelson*, Associate Daniel Matsukawa, Principal Principal Richard M. Klein Chair Patrick and Evelyn Gage Chair Mark Gigliotti, Associate Principal Angela Anderson Percussions Christopher Deviney, Principal Contrebasson Mrs. Francis W. De Serio Chair Holly Blake Anthony Orlando, Associate Principal Ann R. and Harold A. Sorgenti Chair Angela Zator Nelson*

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9/09 PHILADELPHIA.indd 10 02/09/11 17:33 Et aussi...

MARDI 25 OCTOBRE, 20H VENDREDI 11 NOVEMBRE, 20H MARDI 7 FÉVRIER, 20H

Igor Stravinski Karol Szymanowski Magnus Lindberg Agon Concert - Ouverture Feria Richard Strauss Frédéric Chopin Béla Bartók Métamorphoses Concerto pour piano n° 2 Concerto pour piano n° 2 Piotr Ilitch Tchaïkovski Felix Mendelssohn Sergueï Prokofiev Symphonie n° 4 Symphonie n° 4 « Italienne » Symphonie n° 5

The Cleveland Orchestra Sinfonia Varsovia Orchestra New York Philharmonic Franz Welser-Möst, direction Grzegorz Nowak, direction Alan Gilbert, direction Rafal Blechacz, piano Lang Lang, piano

MERCREDI 26 OCTOBRE, 20H Avec le soutien du ministère de la culture et du Coproduction Productions Internationales Albert patrimoine national polonais, de l’Institut Adam Sarfati, Salle Pleyel. Felix Mendelssohn Mickiewicz et de l’Institut Polonais à Paris, dans Symphonie n° 3 « Ecossaise » le cadre de la présidence polonaise de l’Union John Adams européenne. SAMEDI 12 MAI, 20H Doctor Atomic Symphony Maurice Ravel Claude Debussy Boléro LUNDI 6 FÉVRIER, 20H Prélude à l’après-midi d’un faune Franz Liszt The Cleveland Orchestra Ludwig van Beethoven Concerto pour piano n° 2 Franz Welser-Möst, direction Concerto pour violon Hector Berlioz Igor Stravinski Symphonie fantastique Symphonie en trois mouvements Maurice Ravel Orchestre National du Capitole de Daphnis et Chloé, Suite n° 2 Toulouse Tugan Sokhiev, direction

New York Philharmonic Jean-Yves Thibaudet, piano 1027393 1027392, : 1027391, | Licences | Imprimeur BAF Imprimeur FOT Alan Gilbert, direction Frank Peter Zimmermann, violon Coproduction Orchestre National du Capitole de Toulouse, Salle Pleyel. Coproduction Productions Internationales Albert Sarfati, Salle Pleyel. Salle Pleyel Président : Laurent Bayle

Notes de programme Éditeur : Hugues de Saint Simon Rédacteur en chef : Pascal Huynh Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Graphiste : Elza Gibus

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