UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION SCIENCE DU TOURISME MEMOIRE DE MASTER PARCOURS INGENIERIE TOURISTIQUE CULTURELLE ET DE LOISIRS

Présenté par : RAHASINORO Tsanta Voarintsoa Encadreur académique : Dr RODIN Serge Henri, Responsable du LABMED (Laboratoire de recherche en Médiation et management culturels) Encadreur professionnel : RAKOTONDRANAIVO Lalatiana Farasoa, coordinateur de projet

19 Mars 2018

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION SCIENCE DU TOURISME MEMOIRE DE MASTER

LA MEDIATION CULTURELLE AU SERVICE DU TOURISME CULTUREL DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIDRABIBY (AVARADRANO)

Présenté par : RAHASINORO Tsanta Voarintsoa Encadreur académique : Dr RODIN Serge Henri, Responsable de la Mention Médiation Culturelle, Université d’Antananarivo Encadreur professionnel : RAKOTONDRANAIVO Lalatiana Farasoa, Coordinateur de projet Mars 2018

REMERCIEMENTS

La réalisation de ce mémoire a suscité la participation et l’investissement d’autant de personnalités que de structures. Nous tenons à les remercier pour tous leurs apports.

Notre sincère gratitude au Président de l’Université d’Antananarivo.

Nos remerciements au Doyen du Domaine Arts, Lettres et Sciences Humaine.

Notre reconnaissance à Docteur RANIRIHARINOSY Harimanana, le Responsable de la Mention

Science du Tourisme, pour son autorisation à accomplir ce mémoire.

Notre gratitude est aussi adressée au Docteur Serge Henri RODIN, notre encadreur académique, pour nous avoir accordée de son temps, et pour nous avoir fait part de ses précieux conseils et consignes, de telle sorte que la rédaction de ce mémoire ait pu être effectuée.

Nous tenons également à remercier particulièrement Mme RAKOTONDRANAIVO Lalatiana

Farasoa, notre encadreur professionnel, qui nous a toujours guidé et aidé à trouver des solutions pour avancer.

Nous souhaitons aussi remercier tous les enseignants de la Mention Science du Tourisme, qui ont généreusement donné les bases fondamentales, nous permettant d’arriver à terme de cette recherche.

Un grand merci à toutes les personnes responsables des institutions et organisations de documentations locales, pour leur accueil chaleureux et leur générosité illimitée.

A toutes les personnes qui ont bien voulu relire, et donner leurs avis critiques sur notre mémoire, nous leur adressons nos vifs remerciements.

Toutes nos reconnaissances aux membres de notre famille pour leurs soutiens affectifs et psychologiques tout au long de nos parcours scolaire et universitaire.

A tous ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à l’élaboration de ce mémoire ; merci du fond du cœur.

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...... 3 SOMMAIRE ...... 4 GLOSSAIRE ...... 5 LISTE DES ABREVIATIONS ...... 7 FINTINA ...... 8 ABSTRACT ...... 9 INTRODUCTION GENERALE ...... 10 1 PARTIE I : PRESENTATION GENERALE DE L’ETUDE ...... 14 1.1 Le tourisme ...... 14 1.2 Présentation de la zone d’étude : ...... 22

2 PARTIE II : DEMARCHE METHODOLOGIQUE, THEORIE D’ANCRAGE ET RESULTATS OBTENUS ...... 31 2.1 Démarche méthodologique ...... 31 2.2 Théorie d’ancrage : la médiation culturelle...... 33 2.3 Résultats obtenus, analyse et vérification des hypothèses...... 39 2.4 Recommandations et perspectives ...... 63

3 PARTIE III : LE PROJET KOLOTOUR ...... 68 3.1 Cadre général du projet : « KoloTour » ...... 68 3.2 Description des services offerts : ...... 73 3.3 Analyse de l’environnement général : analyse du macro-environnement : PESTEL . 75 3.4 Les études de faisabilité du projet ...... 78 3.5 Analyse des impacts et mesures d’atténuation ...... 98

CONCLUSION GENERALE ...... 102 BIBLIOGRAPHIE ...... 105 LISTE DES ILLUSTRATIONS...... 109 LISTE DES ANNEXES ...... 111

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GLOSSAIRE

FRANÇAIS MALAGASY ENGLISH

Agence de voyage : entreprise touristique qui propose des services à ses clients (réservation et vente de titres de transport, de séjours Mpikarakara dia Travel agency touristiques…)

Artisanat : secteur d’activités qui regroupe les Taozavatra Handcraft personnes exerçant des métiers manuels.

Attrait touristique : Ce qui attire agréablement la Zava-mahaliana Tourist attraction clientèle touristique ny mpizaha tany Colline sacrée : colline historique qui se trouve à Antananarivo, ayant rapport avec l’histoire de la Tendrombohitra Sacred hill royauté Merina pendant le règne masina d’ Culture :Un tout complexe qui comprend le savoir-faire, la croyance, l’art, le droit, la morale, la coutume et toutes les autres aptitudes acquises par Kolontsaina un homme en tant que membre d’une société Culture (Tylor, 1871) Déplacement : l’action de changer de lieu Fifindran-toerana Movement, travel

Prestataire touristique : professionnel du tourisme fournissant un service à un client. Mpanao tolotra Service provider

Rencontre : se trouver au même endroit, en même temps, entrer en relation. fihaonana meeting

Séjour : Prestation touristique qui comprend le transport, la restauration, l’hébergement et Fivahinianana Stay l’animation.

Sentiment d’appartenance : impression de faire Fahatsapana ho Feeling of partie d’une communauté mpikambana membership Tour-opérateur : agence de voyages qui produit Mpikarakara des forfaits touristiques. On parle aussi d’« tolotra ho an’ny Tour operator organisateur de voyages » et de« voyagiste ». mpizaha tany

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FRANÇAIS MALAGASY ENGLISH

Tourisme culturel : déplacements en vue de découvrir le patrimoine culturel (musées, Fizahantany ara- Cultural tourism monuments, sites) d’une région donnée et, par kolotsaina extension, le mode de vie de ses habitants.

Trekking ou grande randonnée : une randonnée pédestre caractérisée par sa longue durée, et par la fitsangatsangana, traversée de zones rurales ou difficiles d’accès ; fandehanana an- Trekking typiquement une randonnée itinérante en tongotra montagne, ponctuée de bivouacs.

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LISTE DES ABREVIATIONS

CEG : Collège d’Enseignement Général CNaPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale COI : Commission de l’Océan Indien CRA : Commune Rurale d’Ambohidrabiby CSBII : Centre de Santé de Base niveau II EPP : Ecole Primaire Publique FI.MPI.MA : Fikambanan’ny Mpikabary Malagasy FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces FTM : Foibe Taontsaritany eto Madagasikara ITM : International Tourism Fair MGA : l’ariary (unité monétaire de la République de Madagascar) OMT : Organisation Mondiale du tourisme ONTM : Office National du Tourisme à Madagascar ORTANA : Office Régional du Tourisme d’Antananarivo OSTIE : Organisation Sanitaire Tananarivienne Inter Entreprise PAF : Police de l’Air et des Frontières PESTEL : Politique, Economique, Sociologique, Technologique, Ecologique, Légal PIB : Produit Intérieur Brut PIC : Programme Intégré de Croissance PNB : Produit National Brut PRD : Programme Régionnal de Développement RH : Ressources Humaines SARL : Société à Responsabilité Limitée SPA : Sanitas Per Aquam TIC : Technologie de l’Information et de la Communication UNESCO : United Nations Educational, Scientific, and Cultural Organization UPDR : Unité de Politique de Développement Rural MDA : Madagacar Discovery Agency VTT : Vélo Tout Terrain

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FINTINA

« Ny fanelanelanana ara-kolontsaina ho fampandrosoana ny fizahantany ara-kolontsaina ao amin’ny Kaominina Ambanivohitr’Ambohidrabiby » ; izany no lohahevitra noraisinay tamin’ity fikarohana ity. Petrak’kevitra roa no nohezahina amarinina na disoana ; voalohany, handroso ny fizahantany ara-toekarena ao an-toerana raha ampitomboina ny serasera atao momba ireo zava-mahaliana hita ao. Faharoa, handroso ny fizahantany ao antoerana raha ireo mpizaha tany teratany malagasy aloha no ezahina sintonina ho liana alohan’ny mpizaha tany vahiny. Nisy araka izany ny fidinana teny an-toerana, fikarohana toro maro isankarazany, enquêtes, ary famakafakana izay voarakitry ny fitaovan-tserasera fampiasa ao amin’ny sehatry ny fizahantany. Ny fomba fiasa nampiasaina dia nahafahana namantatra ireo antony lehibe misakana ny fandrosoan’ny fizahantany ao an-toerana ; dia ny tsy fahampian’ny fahafantarana azy, sy ny fanindrahindran’ny fanjakana sy ireo mpisehatra ao amin’ny fizahantany karazana fizahan- tany hafa ; indrindra izay maneho ireo mampiavaka an’i Madagasikara ara-java-boahary . KoloTour ary dia tetik’asa iray mikendry ny handrindra sy hamokatra karazana tolotra maromaro hampidi-bola hoan’ny Kaominina, sy handray anjara amin’ny fitaizana ara- kolontsaina ny Malagasy. Tetik’asa manome sehatra ny fandraisan’ny mponina ao an-toerana anjara, sy ny fampiasana ny fitaovan-tserasera hampitombo ny tombotsoa ateraky ny fizahantany eo amin’ny toe-karena sy ny sosialin’ny Kaominina sy ny Distrika. Mba tsy ho tsiaro noho ny tantarany fotsiny Ambohidrabiby rahatrizay, fa hitoetra ho toerana manana ny maha izy azy, manana ny lazany sy misitraka ireo tombotsoan’ny fizahantany.

Teny manan-danja : fizahantany ara-kolotsaina- Kaominina Ambanivohitra Ambohidrabiby- Distrika Avaradrano-Fandrosoana

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ABSTRACT

« The cultural mediation in the service of the cultural tourism of Ambohidrabiby (District Antananarivo-Avaradrano) » ; such is the subject of our research which joins the cultural tourism field. We settled to try to answer the main question : " How does the cultural mediation act in the promotion of a cultural site such as Ambohidrabiby? ". We posed two provisory answers that are: the cultural tourism of Ambohidrabiby will be promoted if there is more information conveyed on its cultural potential; and the second one : the cultural tourism of Ambohidrabiby will be developed if the cultural mediation is intended first for the national tourism before for international tourism. To be able to determine the role of the mediation in the promotion of the studied zone, we made works of ground, documentation, inquiries, and the observation of the contents of communication mediums used in the world of the tourism. On the other hand, the theory of the cultural mediation was chosen because it concerns any actions to establish a relation between a public and an artistic and/or cultural object. The adopted methodology allowed us to determine the main reasons which slowed down the promotion of the tourism in the locality ; namely its lack of visibility and the prioritization of the other forms of the tourism by the State and the tourist operators. From these reports and analyses, KoloTour is a project specially conceived to promote the cultural tourism of Ambohidrabiby to the national and international tourists; a project which prioritizes the active participation of the local population and the use of the TICs to optimize the economics, economics, and sociocultural impacts of the tourism sector in the district.

Keywords : Cultural Tourism, mediation, Ambohidrabiby, District Antananarivo-Avaradrano, promotion

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INTRODUCTION GENERALE

Le tourisme est devenu un phénomène de civilisation, un phénomène mondial, . Il a été mentionné lors de l’Assemblée globale de Manille de l’OMT1 que l’ampleur qu’il a acquise l’a fait passer du plan limité d’un plaisir au temps global de la vie sociale et économique. C’est pourquoi il est devenu un objet de recherche qui préoccupe la pensée de nombreux chercheurs en sciences humaines et sociales actuellement. Le tourisme en tant que science est multidisciplinaire, il ne peut se détacher de nombreuses disciplines à l’instar de la sociologie (la population, la culture avec ses différents composants : mœurs, traditions, pratiques culturelles diverses, cuisine, etc.), la médiation, la communication, l’histoire, la géographie, l’économie, etc. Il a également un lien très étroit avec tous les patrimoines locaux ; qu’ils soient naturels ou culturels (matériels et immatériels).

La grande diversité au niveau des potentialités touristiques de Madagascar devrait lui permettre d’avoir des perspectives au-delà du développement du tourisme balnéaire classique et/ou de l’écotourisme malgré ses 5.000 km de zones littorales, et ses innombrables espèces endémiques en faune et en flore2. Ce travail de recherche est justement axé sur la facette culturelle du tourisme à Madagascar, plus précisément celle du district Antananarivo- Avaradrano. Nous avons en effet constaté que ce type de tourisme ne fait pas généralement partie des principales raisons de venue des touristes non-résidents au pays. Si l’on ne prenait par exemple que les motifs de visite des visiteurs non-résidents avancés lors de la Table ronde des partenaires au développement de Madagascar en juin 20083, le tourisme culturel compte seulement 8% de ces motifs, par rapport à l’écotourisme qui s’élève jusqu’à 55% et le tourisme balnéaire de soleil, mer et place 19%. Nous nous avons ainsi choisi de nous pencher sur la question afin de comprendre ce qui freine son développement pour que l’on puisse envisager les solutions possibles. L’objectif principal de cette recherche est d’analyser les problématiques du tourisme culturel dans la Commune Rurale d’Ambohidrabiby. Certes, l’angle d’analyse du sujet peut paraître comme une étude en communication et de médiation culturelle, mais nous tenons à souligner dès le départ qu’il s’agit de trouver les moyens les plus efficaces dans le seul but de promouvoir le tourisme culturel à Madagascar, plus précisément dans la localité où nous

1 Assemblée globale de Manille de l’OMT, 1980 2 Ministère du Tourisme de Madagascar , « Découvrez la faune et la flore endémique de Madagascar », 20 décembre 2017, http://www.tourisme.gov.mg 3 Table ronde des partenaires au développement de Madagascar, Programmes sectoriels, Primature (République de Madagascar), Juin 2008, Antananarivo

10 avons choisi de mener la recherche. D’ailleurs, parler de l’émergence du tourisme au sein de la communauté locale nous renvoie à l’aspect communicationnel du tourisme car l’homme est un être communicant, dans son ensemble, dans toutes ses activités. Le tourisme implique des interactions entre le touriste et la population locale, et il n’est pas facile de généraliser l’impact de ces interactions car l’appréhension du tourisme diffère d’une communauté à une autre. Ainsi, gérer le tourisme face à tous ces enjeux n’est pas non plus facile. Pour mieux cerner notre analyse, la Commune Rurale d’Ambohidrabiby a été choisi pour une étude de cas. Elle figure parmi les 12 collines sacrées de l’Imerina4 et dispose d’un bon nombre de patrimoines culturels qui renferment entre autres des histoires sur l’origine de la royauté Imerina. Nous allons procéder à une mise en lien entre les réalités du terrain et ce que disent les théories de la médiation culturelle. Cela nous permettra de recueillir des résultats d’analyse qui constitueront des recommandations pour redynamiser le tourisme culturel de cette localité par la médiation culturelle.

Notons que mettre en valeur, faire connaître, et rendre accessible une destination constituent des paramètres primordiaux pour qu’elle puisse avoir du succès. Cela relève du domaine de la médiation, qui est une « approche participative et inclusive, qui s’incarne notamment dans des projets d’art participatif ou d’accompagnement de groupes sociaux exclus de la vie socioculturelle, renouvelle les rapports entre l’art, la culture et la population. »5 Nous aimerions de ce fait connaître préalablement la médiation culturelle qui se fait autour cette destination, et surtout connaître sa notoriété chez les touristes. Et tout au long de ce travail de recherche allons-nous essayer de répondre à la question : « Dans quelles mesures la médiation culturelle agit-t-elle dans la promotion d’un site culturel tel qu’Ambohidrabiby ? » La réponse à cette question nous permettrait ensuite de déterminer dans quelle mesure la valorisation des éléments de la culture pourrait être un tremplin pour le développement du secteur touristique de la région. Pour ce faire, nous allons pouvoir vérifier tout au long de cette étude les hypothèses suivantes: - Hypothèse 1 : Le tourisme culturel à Ambohidrabiby sera promu s’il y a plus d’informations véhiculées sur son potentiel culturel d’Ambohidrabiby ; - Hypothèse 2 : Le tourisme culturel d’Ambohidrabiby sera développé si la médiation culturelle est d’abord destinée au tourisme national avant de s’intéresser au tourisme international.

4 « Ambohidrabiby », tiré de : « Antananarivo et l' Imerina » de Philippe Oberlé, 13 aout 2013, http://www.macp.gov.mg 5 Lafortune J.M., La médiation culturelle Le sens des mots et l’essence des pratiques, 2012, p3

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Cet écrit se divise en trois grandes parties. La première sera consacrée à la présentation générale de l’étude, où on parlera du secteur touristique en général et de la zone d’étude concernée. Dans la seconde partie nous allons exposer la démarche méthodologique, la théorie d’ancrage qu’est la médiation culturelle, les résultats obtenus suivis de l’analyse et la vérification des hypothèses, puis les perspectives et recommandations selon les résultats d’analyse obtenus. Enfin, dans la troisième et dernière partie, nous serons en mesure de proposer une perspective d’amélioration que l’on pourrait envisager pour développer le tourisme culturel de la commune.

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PARTIE I : PRESENTATION GENERALE DE L’ETUDE

1 PARTIE I : PRESENTATION GENERALE DE L’ETUDE

Cette étude consiste à effectuer une recherche sur le tourisme, plus précisément le tourisme dans le district Antananarivo-Avaradrano. Il serait donc préférable d’aborder avant tout, dans cette première partie du travail, les définitions et la place qu’occupe le tourisme dans le développement. Ensuite, puisque nous avons choisi le thème du tourisme culturel, nous allons également parler de cette forme de tourisme avec ses enjeux identitaires. Puis, nous allons présenter la zone d’étude choisie pour cette recherche. Le développement du tourisme culturel n’est qu’à ses débuts, il reste beaucoup d’efforts à adopter.

1.1 Le tourisme En allant du général au spécifique, nous allons en premier lieu aborder les définitions générales et spécifiques du tourisme, puis le considérer au niveau mondial avant de prendre le cas de Madagascar. Après cette contextualisation générale du secteur touristique, nous apporterons des précisions sur notre thème de recherche, qui n’est autre que le tourisme culturel.

1.1.1 Définitions générales et théoriques A travers les définitions générales et théoriques suivantes, nous pourrons mieux comprendre la complexité touristique, en constatant comment un secteur souvent considéré comme « simple », que tous peuvent s’approprier est devenu une réalité fort complexe et requiert un appel accru à des sciences diverses telle que les sciences humaines et sociales pour qui veut arriver à l’appréhender en profondeur.

1.1.1.1 Définitions générales : D’un point de vue général, c’est le fait de quitter sa résidence habituelle, pour séjourner dans un nouvel endroit, pour plus de 24h et moins d’un an, dans un objectif de détente. Ensuite, selon Vincent Vlès6: « Le tourisme recouvre l’ensemble des activités déployées à par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel. Il se définit très souvent par « l’ensemble des activités destinées à satisfaire les besoins des touristes ». Dans ce sens, le secteur touristique nécessite ainsi l’intervention de nombreux autres secteurs et nombreuses activités qui collaboreraient pour satisfaire les besoins du touriste. On peut ici parler des activités connexes du tourisme, entre autres le transport, la restauration, l’hôtellerie, l’accueil, les activités culturelles, l’artisanat, etc.

6 Vlès V., Politiques publiques d’aménagement touristique, objectifs, méthodes, effets, p.483

14 Puis sur un plan plus ou moins technique, on peut prendre la définition de deux géographes7 qui le définit comme « une invention des citadins qui cristallise les valeurs et les pratiques urbaines, ou encore les formes architecturales, et transfère cette urbanité en tous lieux mis en tourisme, même ce que l’on juge à priori les plus éloignés du modèle urbain… ». C’est une définition selon laquelle il s’agit d’une activité touristique si divertissement et détente en seraient les raisons, et que c’est relativement temporaire. Enfin, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) le définit ainsi : « le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs ». Qu’en est-il du touriste ? Selon la LOI N°95-017 portant Code du Tourisme, les touristes désignent les voyageurs temporaires séjournant au moins 24 heures dans le pays ou lieu visité, pour des motifs d’agrément, professionnel (tourisme d’affaire) ou personnel

1.1.1.2 Définitions théoriques du tourisme : - Point de vue sociologique du tourisme : Effectivement, le tourisme est devenu un sujet de réflexions des chercheurs en sciences sociales et en sciences économiques. Tout d’abord, Le tourisme est un sujet qui préoccupe la sociologie car il est devenu un phénomène qui touche toutes les régions, et donc toutes les communautés de la Terre. Plusieurs facteurs entrent en jeu lorsqu’on aborde le tourisme dans une vision sociologique, des questions de culture, de psychologie, voire de développement ; entre autres ; doivent être prises en compte. Nous allons en premier lieu voir une à une les notions de tourisme et sociologie puis, définir leur relation. En second lieu, nous allons parler de l’émergence du tourisme au sein d’une communauté locale. Ainsi, la sociologie étudie les phénomènes qu’engendre le tourisme dans la société, et ce qu’engendre la société dans le tourisme également. En d’autres termes, la science appelée « Sociologie du tourisme » est une science qui étudie le phénomène touristique dans la société. Selon R. Lanquar (1993)8 ; la sociologie du tourisme recoupe plusieurs domaines : le bien-être et le cadre de vie, la culture, la communication, les groupes sociaux, le développement, la rencontre des sociétés différentes, la psychologie des individus, les sondages, les études d’impact ou celles de marché, l’aménagement du temps de travail…

7 S. Nahrath et M. Stock, Urbanité et tourisme, une relation à repenser, Espaces et sociétés, p.7 8 R. Lanquar , R.Hollier, Le marketing touristique: la mercatique touristique, Que sais-je?, 1993, Presses universitaires de France, 127 pages

15 Remarquons qu’au début, le tourisme consistait à faire du voyage et randonnées à travers le monde pour rencontrer des indigènes. Mais plus tard, on remarque que les agences de voyage et leurs services empêchent de plus en plus les contacts entre le touriste et la population locale, ils inventent des moyens d’isoler les touristes de l’univers où ils voyagent. Cela n’empêche pourtant pas que d’une façon ou d’une autre, il y a interaction entre les touristes et la population locale, et quand il y a une quelconque forme d’interaction, les cultures des deux parties est en question. Mais en général, quand une communauté reçoit des étrangers, les locaux pensent à leur intérêt économique, l’hospitalité doit convenir, on priorise surtout le commerce. Pourtant, il y a des paramètres qui font en sorte que la rencontre du touriste et de son hôte soit assez limitée à cause de la différence au niveau de la langue de communication, de différences culturelles : manières de vivre, de se comporter, qui engendrent une incompréhension mutuelle. Nombreuses sont les pensées qui soutiennent l’idée que le tourisme est un facteur de paix et d’échanges, ce n’est pas entièrement vrai, car le tourisme a aussi bien d’influences positives que négatives dans la communauté. Sur le plan culturel, le tourisme est une fenêtre qui permet de véhiculer une image (qui peut être positive ou négative) d’une localité, donc un moyen de promotion de l’identité nationale. On ne peut pourtant pas nier les effets du tourisme dans la culture. Il y a des imitations culturelles, c’est l’un de ses impacts négatifs. Il peut y avoir un changement de mentalité, des ressentiments, et pire encore, des phénomènes d’acculturation qui risquent de nuire à l’originalité de la culture locale. Il y a également des déviances sociales telles que le tourisme sexuel, le terrorisme, l’insécurité, etc. Enfin, la mauvaise répartition du revenu généré par les activités touristiques pourrait agrandir davantage la différence économique sociale : entre les pauvres et les riches, on parle donc de fracture sociale. - Le tourisme dans un point de vue économique9 : Le tourisme dans son ensemble est actuellement de plus en plus considéré comme une activité économique à part entière, dont les retombées financières ne sont pas négligeables. La connaissance des règles élémentaires de l’économie de marché est donc nécessaire si l’on

9 CACCOMO J.-L. (2007), Fondements d’économie du tourisme, De Boeck, Bruxelles ; Professeur François VELLAS, Université de Toulouse, « L’impact indirect du tourisme : une analyse économique », disponible en ligne sur le site officiel de l’Organisation Mondiale du Tourisme : www.unwto.org

16 souhaite apporter un développement et une rentabilité à un produit touristique. Sur le plan économique, les activités touristiques génèrent des recettes pour la communauté locale, aussi bien d’une manière directe qu’indirecte ; à travers les activités commerciales : par les services de restauration, les infrastructures hôtelières, les ventes de produits artisanaux, etc. Les possibilités du tourisme doivent être liées à la demande de la clientèle car c’est elle qui consomme, dépense et en définitive sanctionne et fait évoluer le marché. Ainsi, qualité, séduction, et refus de la médiocrité sont des conditions sine qua non de développement et de rayonnement de ce secteur.

Souvent, on associe le tourisme à des images qui renvoient seulement aux secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, aux agences de voyages, réceptifs et transporteurs, qui constituent dans de nombreux pays le premier secteur des services. Cependant, l’impact économique du secteur touristique est beaucoup plus important dans la mesure où la production des services de tourisme et de loisirs nécessite de nombreux « inputs » qui concernent l’ensemble de la production à la fois agricole, les industries agro-alimentaires, et industrielle, y compris la production de biens d’équipement et le secteur du bâtiment et des travaux publics. On peut donc ici parler d’une croissance économique générée par les activités du tourisme. Cela doit être une croissance qui correspond à une augmentation soutenue et durable, pendant une période suffisamment longue, de la production de biens et de services appréhendée par des indicateurs comme le Produit Intérieur Brut (PIB) ou le Produit National Brut (PNB).

1.1.2 Le tourisme au niveau international et local : La manifestation du phénomène touristique dépend d’un endroit à un autre, et donc d’une échelle à une autre. Nous allons voir à travers les constats suivants le contraste qui existe entre la réalité internationale et la réalité touristique à Madagascar.

1.1.2.1 Le tourisme au niveau international : Les années cinquante sont marquées par une croissance élevée du tourisme, et cette croissance ne cesse de progresser. A l’échelle internationale10, on constate la hausse des recettes du tourisme qui va avec le chiffre d’arrivées internationales enregistrées au cours de l’année. Sa progression et de 4 par an. En 2010, le Baromètre de l’OMT indique une hausse de 6,7 des arrivées de touristes internationaux, sur le tourisme mondial. Mais malgré les hauts et les bas, en 2015 avec de nouveaux sommets sur la performance de ce secteur, nous avons atteint le chiffre total de

10 Le tourisme dans le Monde, http://geotourweb.com, consulté le 28 septembre 2018

17 1.181.000.000 d’arrivées internationales. Notons qui si la progression de 4 par an se confirme toujours, en 2020, l’OMT prévoit le chiffre de 1,5 milliard de touristes dans le monde, soit 21 de la population mondiale. Chaque région est caractérisée par sa propre croissance en terme de tourisme, à cause des différents paramètres dans le pays qui font en sorte que les touristes viennent ou qu’ils soient réticents. En général, la croissance en Asie-Pacifique, aux Amériques et en Europe est particulièrement et nettement plus rapide par rapport aux autres régions. Les destinations ayant une puissance économique avancée connaissent un meilleur essor par rapport aux destinations ayant une puissance économique faible. Il existe donc un assez grand contraste sur les résultats engendrés par le tourisme dans les régions du monde. La performance du tourisme présente de nombreux enjeux au niveau de la croissance économique, et à la création d’emplois. Les attaques terroristes, les instabilités politiques, les fluctuations des taux de change, la chute des cours du pétrole et d’autres produits, et d’autres raisons11 encore sont des obstacles les plus connus et les plus récurrents qui causent la baisse des arrivées internationales.

1.1.2.2 Tourisme à Madagascar : Dans le cadre du Colloque Gouvernemental en 200512, il a été stipulé qu’avec les parcs naturels, considérés comme de véritables sanctuaires d’une grande variété d’écosystèmes et une méga-biodiversité où 95% des espèces animales et végétales sont endémiques ( dont principalement 204 espèces d’oiseaux, 250 espèces de reptiles, 150 espèces d’amphibiens, 64 espèces de lémuriens, 12.000 espèces de plantes vasculaires dont 81 % sont endémiques, plusieurs espèces d’orchidées et de palmiers et 7 espèces de baobabs sur les 8 existants dans le monde), la destination Madagascar constitue un grand attrait touristique pour les visiteurs adeptes de découverte de la nature qui vont beaucoup investir pour voyager à Madagascar. Ensuite, Madagascar se démarque également des autres pays grâce à son héritage culturel provenant de différents horizons : l’Asie, l’Afrique, le Moyen Orient et l’Europe. Nombreux types de tourisme peuvent être exercés à Madagascar : l’écotourisme, le tourisme balnéaire de soleil, mer et plage, le tourisme culturel, le tourisme d’aventure et de sport, et encore d’autres. Pour les autres pays, tel que Maurice par exemple, ces types de tourisme n’y existent pas obligatoirement. Cela dit, dues à de nombreuses raisons : les crises politiques

11 Organisation Mondiale du Tourisme , « Record d’arrivées de touristes internationaux en 2015 », http://media.unwto.org

12 Note contextuelle sur le « Tourisme et le Développement Rural » à Madagascar dans le cadre du Colloque Gouvernemental du 06 - 07 - 09 mai 2005, 6pages

18 répétitives, l’insécurité, entre autres, les chiffres montrent clairement que Madagascar n’a pas encore vraiment pris son envol dans le domaine du tourisme, comparé aux autres îles de la Commission de l’Océan Indien (COI), la Maurice notamment. On peut constater clairement qu’il existe encore un grand écart entre le bénéfice que procure le tourisme pour les autres pays et Madagascar.

Exemple13 : en 2003 : si Maurice a accueilli 702000 touristes, Madagascar n’a reçu que 139000. En recettes, si Maurice bénéficie de 56  des recettes du tourisme international, Madagascar ne bénéficie que de 4

L’Etat malgache a mis en place l’Office National de Tourisme de Madagascar (ONTM) avec les offices régionaux (exemple : ORTANA, etc.) qui ont pour rôle justement de promouvoir notre tourisme, avec le ministère du tourisme. Le Code du tourisme a été établi, il contient toutes les dispositions et conditions dans l’exercice du secteur touristique, afin de mieux maîtriser et rendre durable le secteur. Mais beaucoup d’efforts restent à fournir ; et tellement d’obstacles à surmonter pour un meilleur succès du tourisme à Madagascar. Et les programmes sectoriels établis chaque année ne manquent pas de projeter des axes stratégiques pour le développement du secteur. Voyons maintenant l’évolution des arrivées des visiteurs non-résidents à Madagascar en dix ans :

Tableau 1 :Evolution des arrivées des visiteurs non-résidents aux frontières, Juin 2017

Source : Ministère du Tourisme/PAF/ADEMA

13 Table ronde des partenaires au développement de Madagascar, Programmes sectoriels, Volume 1 : Gouvernance responsable et développement durable, Antananarivo, Juin 2008.

19 Ainsi, malgré l’indéniable potentiel que possède Madagascar en termes de tourisme, le pays n’a pas pu réaliser son décollage économique depuis son indépendance. En 2013, Madagascar affiche un taux de pauvreté de 75 et est classé parmi les pays « fragiles » par les institutions internationales. Le peuple malgache se trouve dans une situation de pauvreté chronique due à la faiblesse structurelle de l’investissement et de continuels mauvais choix en matière de politique économique. Cette énorme lacune résulte de nombreuses raisons sur la gouvernance, l’insécurité, l’éducation citoyenne, etc.

En termes de développement de l’économie grâce au tourisme, la vision est de « Faire de Madagascar la « destination touristique naturellement durable » ». On fixe des objectifs pour augmenter le taux d’arrivée des touristes (dont l’année 2016 estimé à 300 000) car la hausse de la recette dépend quasi entièrement de ce paramètre.

Il est à noter que nous avons connu une longue période de difficulté quant à l’attrait touristique, si on se réfère aux autres pays qui nous environnent. Par exemple : Cette figure nous présente clairement que Madagascar bénéficie très peu de l’apport touristique par rapport aux autres pays de l’Océan Indien, en 2003 : si Maurice a accueilli 702000 touristes, Madagascar n’a reçu que 139000 et en termes de recettes. Voici à quoi cela ressemble en pourcentage sous forme de graphe :

Graphe 1: Recettes du tourisme international de l’Océan Indien en 2008

Recette du Tourisme international (Océan Indien)

4% 12% 28%

56%

Madagascar Seychelle Maurice Réunion

Source : Table ronde des partenaires au développement de Madagascar, Programme sectoriel, 2008

20 Il est ainsi nécessaire de valoriser et diversifier les offres touristiques pour un essor économique effectif, pour ce faire ; des recherches sur nos potentialités doivent être menées à bien avant toutes mises en œuvre. Puis, il faudrait également diversifier les investissements en mettant un accent sur un principe de qualité.

1.1.3 Le tourisme culturel et ses enjeux identitaires : Etant le thème de cette recherche, le tourisme culturel est une parmi tant d’autres formes de tourisme, qui mérite d’être promu à Madagascar. Avant de voir quels pourraient être ses enjeux identitaires, nous allons d’abord le définir.

1.1.3.1 Définitions du tourisme culturel Il y a en effet différentes sortes de tourisme, parmi les plus pratiqués : le tourisme balnéaire, littoral, rural, sportif, urbain, etc, et on peut en faire de nombreuses catégorisations. Mais le tourisme culturel est choisi pour cette recherche car comme l’OMT l’a fait remarquer : « la culture joue un élément de différenciation importante pour un pays, elle est considérée comme une attraction à forte compétitivité dans le tourisme… »14 L’OMT définit le tourisme culturel comme une pratique qui consiste à visiter, en dehors de son périmètre habituel, un site culturel et où le visiteur y dort une nuit au moins. La culture est un élément clé du tourisme. Selon Jean Caune, elle se définit comme une série de médiations complexes et enchevêtrées entre l’individu et le groupe, l’imaginaire et le symbolique, le sujet et le monde. Elle oriente la perception individuelle, organise les comportements, donne un sens aux expressions subjectives et collectives en les inscrivant dans un espace et un temps vécus en commun. D’une manière ou d’une autre, on peut dire que le tourisme se sert et promeut en même temps la culture pour contribuer au développement de Madagascar. Dominique Bayle dans son ouvrage qui s’intitule « Valoriser le patrimoine da sa commune par le tourisme culturel » a affirmé que le tourisme culturel « résulte de l’interaction de composants extrêmement variés. En effet, il marie le patrimoine naturel, le patrimoine architectural, le patrimoine muséologique, les lieux de spectacles et de manifestations, les hébergements et la restauration, mais également les œuvres de l’esprit ».

1.1.3.2 Enjeux identitaires du tourisme culturel C’est un type de tourisme qui a une place importante dans la mesure où il joue un rôle dans l’image d’un pays, l’identité du peuple qui y vit, la diversité culturelle, l’interculturalité, et toutes notions ayant rapport avec la culture.

14 OMT (Organisation Mondiale du Tourisme), 2001

21 Dans le cas des sites historiques et culturels, ils constituent des symboles historiques et identitaires non seulement des habitants locaux, mais aussi vis-à-vis des étrangers qui viennent visiter le pays. L’histoire, ainsi que les patrimoines matériels et immatériels que ces sites proposent constituent un grand atout touristique car ils renferment le passé, fournissent les informations sur nos origines, nos cultures, nos mœurs, us et coutumes. Les activités touristiques ont leurs impacts au niveau de la communauté d’accueil, mais il va sans dire que chaque type de tourisme a également son propre impact spécifique selon sa nature. Le tourisme culturel joue un rôle dans le renforcement du lien entre la population locale et les étrangers, dans l’image de la destination par rapport aux touristes. Puis les objectifs du tourisme culturel correspondent entièrement aux quatre grands objectifs assignés à la Décennie mondiale du développement culturel que sont :  La prise en considération de la dimension culturelle du développement  L’affirmation et l’enrichissement des identités culturelles  L’élargissement de la participation à la vie culturelle  La promotion de la coopération culturelle internationale Le tourisme dans son ensemble et plus précisément le tourisme culturel sont actuellement de plus en plus considérés comme une activité économique à part entière, dont les retombées financières ne sont pas négligeables. La connaissance des règles élémentaires de l’économie de marché est donc nécessaire si l’on souhaite apporter un développement et une rentabilité à un produit touristique, sans oublier que le tourisme culturel est le complément indispensable à d’autres formes de tourisme. Les possibilités de tourisme culturel doivent être liées à la demande de la clientèle car c’est elle qui consomme, dépense et fait évoluer le marché.

1.2 Présentation de la zone d’étude : Avant de procéder à l’analyse du tourisme culturel du site étudié, il faudra d’abord le situer dans un contexte géographique. Nous allons également essayer des approches descriptive et analytique pour mieux comprendre les contextes qui l’environnent. 1.2.1 Présentation du District Antananarivo-Avaradrano : La zone d’étude dans laquelle l’étude de tourisme culturel est choisi cette recherche se trouve dans le District Antananarivo Avaradrano, il serait donc normal de présenter le district, avant de préciser la localité en question.

1.2.1.1 Monographie du District15 : Antananarivo Avaradrano est un des Districts de Madagascar, dans la Région d'Analamanga.

15 UPDR, Monographie de la région d’Antananarivo, 2003 ; PRD, Région Analamanga, 2007

22 Le district est constitué de douze communes (Kaominina) rurales sur une superficie de 617 km2 pour une population de 343 516 habitants, avec une densité démographique de 557 hab./km2

Carte 1: Situation du district Antananarivo Avaradrano

Source : Map data Google (2018)

Le District jouit d’un climat tropical, caractérisé par l’alternance d’une saison pluvieuse et chaude (novembre à avril), avec une saison fraîche et relativement sèche (mai Ŕ octobre). La température moyenne est de 19°C. Le district est caractérisé par les phénomènes de déforestation, les feux de brousses, la dégradation de la biodiversité et de l’environnement.

1.2.2 Tourisme dans le District Avaradrano : Parmi les autres districts de la région Analamanga, Avaradrano est l’un des districts les plus riches en ce qui concerne les patrimoines culturels. Il représente donc un sujet de recherche important pour étudier les problématiques du tourisme culturel dans la région.

1.2.2.1 Les principaux attraits touristiques du district : En quelques mots, des vestiges historiques lors des périodes de la royauté et de la colonisation marquent le district en termes d’attraits touristiques, mais il y a également les petits villages historiques et culturels qui l’environnent, dans lesquels on retrouve une grande diversité en artisanats, les collines sacrées, sans oublier la faune et la flore dans les périphéries.

23 1.2.2.2 Rôle de l’Office régional du tourisme dans la promotion de la destination Avaradrano : L’ORTANA est l’office rattaché au ministère du tourisme qui se charge de la promotion du tourisme dans la région Analamanga. Son objectif principal est d’augmenter les durées de séjour dans la région d’Analamanga dont les rôles de promouvoir et d’informer sur les sites touristiques de la région Analamanga. Pour ce faire, l’office dispose de son propre site internet, d’un magazine trimestriel : « Ny Ambanilanitra », de nombreuses brochures, dépliants. L’office organise également des évènements culturels et sportifs, participe aux salons, foires et expositions et procède à des démarches pour sécuriser les touristes. Pour la promotion de la capitale, l’Office met à disposition de ses clients l’application gratuite pour téléphones mobiles : « Visit Antananarivo », téléchargeable sur Google play afin de donner des réponses à des questions d’hébergement, de restauration, de « bons plans » si l’on souhaiterait sortir, et tous les sites stratégiques à visiter à Antananarivo. L’office effectue des descentes afin d’évaluer16 le site et de le qualifier s’il est vraiment « touristique ». Il y a ainsi des critères à considérer dont principalement l’accès, les potentialités qui sont susceptibles d’intéresser les touristes, la durabilité des offres locales (veiller à ce qu’il y ait possibilité d’avoir des échanges entre les visiteurs et la population locale, qu’il n’y ait pas de risque de destruction de l’environnement, etc.), et que le site soit authentique.

1.2.2.3 Problèmes du tourisme dans l’Avaradrano: Le PIC (Programme Intégré de Croissance) a publié dans ses rapports en 2012 que l’un des points faibles évoqués par les touristes venant séjourner à Antananarivo, et ses périphéries est le manque d’informations concernant les activités qu’on peut y effectuer. Cela dit, on peut aussi penser à d’autres raisons17 qui handicapent le tourisme dans la région Analamanga en général: l’instabilité politique chronique, l’insécurité, l’insuffisance d’infrastructures et le problème au niveau des conditions sanitaires, la pollution, etc. En plus du fait que la destination Madagascar soit plus connue pour sa biodiversité, pour ses richesses naturelles (les lémuriens, les papillons, les caméléons, etc.) ,l’objectif fixé par l’Etat avec tous ses axes stratégiques se focalise sur le « promouvoir18 la destination Madagascar d'une façon proactive par la mise en avant du tourisme écologique et durable », cela impacte la notoriété des autres types de tourisme, la majorité des informations sur Madagascar dans

16 D’après un échange effectué avec Mr Mamy RAKOTONDRAINA, guide de l'ORTANA 17 Midi Madagasikara, « le développement de l’informel tue le secteur » Les problèmes du tourisme à Madagascar », Andria Raharinosy, paru le 13 avril 2016 18 Politique Générale de l’Etat, Mai 2014, p.13

24 les outils de communication met l’accent sur la biodiversité, et parle peu de nos richesses culturelles. Graphe 2: Principales attractions touristiques à Madagascar

Source : Brochure annuelle du Ministère du tourisme (2016) Mais comme l’a dit Irène Razanamparany19, Madagascar n’est pas seulement un « hot pot » en matière de biodiversité mais c’est aussi un hot pot en matière de diversité culturelle. Le tourisme culturel peut devenir un atout pour Madagascar par rapport aux îles voisines qui n’ont que l’océan, le sable fin et des établissements de luxe. Pour y arriver, il faudra une politique bien ficelée de l’Etat. Car chaque coin de la Grande île peut devenir un coin touristique.

1.2.3 Présentation de la Commune Rurale d’Ambohidrabiby : L’étude sur le rôle de la médiation culturelle dans le tourisme culturel concerne ainsi la Commune Rurale d’Ambohidrabiby. Il nous sera préalablement utile de connaître les généralités sur la commune, avant d’entamer cette analyse.

1.2.3.1 Monographie de la commune20 : La Commune Rurale d’Ambohidrabiby s’étend sur 50 km2 de superficie sur une longueur de 25km de la voie communale. La commune comporte 11 Fokontany dont : Tsarahonenana,

19 I. Razanamparany, Démographie galopante : quelle politique pour Madagascar ?, juin 2015, Développement durable, dhttps://ankizymananjary.wordpress.com, consulté en octobre 2017 20 Commune Ambohidrabiby, Renseignements monographiques de la Commune Rurale Ambohidrabiby, Réf : 76/CR/Abiby/17, octobre 2017

25 Fonohasina, Ambohibao, Ambohitrantenaina, Ambohidrabiby, Ampahidralambo, Kelifaritra, Antanambao, Ampanataovana, Ambodiala et Ambatomitsangana. On compte actuellement plus de 8000 habitants dans la commune. Ambohidrabiby se trouve à 22km de la capitale, suivant la RN3 qui mène à Anjozorobe. Carte 2: Situation géographique d’Ambohidrabiby

Source : Maparta.com, 2017

1.2.3.2 Activités pratiquées par les locaux : Comme activité de subsistance, la plupart des habitants mise sur les activités agricoles. On peut y constater également d’autres activités comme le tissage, la couture, l’élevage de zébus, ver à soie (Landy) pour confectionner des tissus artisanaux. Comme activité de compensation, on y trouve des ventes diverses de produits locaux comme le koba21 et les saucisses. Pour la sauvegarde de l’environnement, la population s’engage à des plantations d’arbres, et des arbres fruitiers par l’initiative de la commune et des associations villageoises.

1.2.3.3 Les biens exhaustifs du territoire : L'accès : À 45 minutes de la capitale, la route nationale n°3 menant vers Anjozorobe est en bon état ; ce qui facilite l’accès à Ambohidrabiby. Mais à partir de la bifurcation vers Ambohidrabiby là où se trouvent les tombeaux et les différentes attractions touristiques, on retrouve une piste assez difficile à accéder durant la période de pluie.

21 Une pâtisserie malgache à base de farine de riz et d’arachides, enveloppé dans des feuilles de bananier

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Photo 1: La route vers la colline, l’entrée du village

Source : Auteur, septembre 2017 Le bureau de la commune se trouve au bord de cette allée, ce qui facilite considérablement l’accès à l’information et le dialogue avec les autorités locales.

Les infrastructures : tous les toits ne sont pas dotés d’une électricité, on y rencontre également un problème en adduction d'eau potable ; sept Fokontany parmi onze en bénéficient (Ambohidrabiby, Fonohasina, Ampahidralambo, Kelifaritra, Ambohibao, Ampanataovana et Ambatomitsangana). La commune bénéficie de 2O établissements sociaux dont un CSB II (Centre de Santé de Base), 16 établissements scolaires de base, une maternité, un CEG (Collège d’Enseignement Général) et un poste avancé de la gendarmerie.

1.2.4 Objectifs et intérêts de la recherche Les choix du thème et du sujet de cette recherche ont été influencés par divers facteurs à la fois interne et externe ; d’abord par rapport aux apports personnels que ce genre de recherche pourraient apporter au chercheur, mais surtout par des constats de la réalité qui incitent à mener une recherche.

1.2.4.1 Le tourisme culturel à Madagascar : des recherches à entreprendre Madagascar est connu pour ses biodiversités, sa faune et sa flore qui représente un taux extrêmement élevé en endémicité. On connaît aussi Madagascar pour ses paysages, ses plages, etc. Quand on aborde les spécificités de la destination Madagascar, on se réfère très rarement aux richesses culturelles de la capitale : là où il n’y a ni plage, ni sites

27 écotouristiques significatifs. C’est ce qui fait l’intérêt de cette recherche, d’exposer les potentialités touristiques qui peuvent être « exploitées » à bon escient, et d’étudier les obstacles. Avec cette recherche, nous allons nous focaliser sur l’aspect communicationnel du tourisme, nous allons ainsi pouvoir déterminer les enjeux de la médiation que l’on fait, dans lequel le domaine de la médiation intervient, et ainsi savoir dans quelle mesure la valorisation de ces éléments de la culture pourrait être un tremplin pour le développement du secteur touristique à Antananarivo. Certes, il existe des institutions qui sont conçues justement pour communiquer sur les différents sites culturels : celles qui sont officielles telles que l’ONTM à l’échelle nationale, et l’ORTANA à l’échelle régionale, il y a également les agences de voyage et tour-opérateurs ayant chacun leurs spécialités en termes d’offres. Puis, une médiation sur un site culturel peut ainsi se servir de toutes sortes de supports de communication, mais c’est avant tout un travail de recherche qui doit se baser sur des informations bien fondées et analysées rigoureusement pour être efficace.

1.2.4.2 Ambohidrabiby : berceau du royaume Imerina Le village traditionnel fortifié d’Ambohidrabiby, situé au Nord de la capitale est toujours habité et a pu conserver des empreintes de la période royale depuis laquelle l’histoire de la royauté Imerina a commencé. Ambohidrabiby, une colline conquise par Habib (malgachisé de Rabiby, l’ancien roi d’Ambohidrabiby), fait partie des 12 collines sacrées de l’Imerina et était le chef-lieu des Mandiavato et la capitale du royaume de (1575-1610) qui partit d’Alasora. C’est ainsi l’ancienne capitale de l’Imerina. D’après son contexte historique, il s’agit du site du roi Ralambo. C’est de là que ce dernier aurait définit: "l'Imerina sous le soleil"22. Il est caractérisé par des galeries dont une seule des fonctions a été retenue, celle de cachette (zohy fierena, grotte où l'on se cache) lors des incursions des Sakalava avant le règne d'Andrianampoinimerina, puis lors des persécutions contre les chrétiens de 1823 à 1844 avec la reine Ranavalona. Le « Taom-baovao Malagasy » est l’un des évènements les plus marquants dans la culture traditionnelle de l’Imerina. Ambohidrabiby est le principal site où l’on célèbre cette festivité et où l’on trouve la source du feu qui ne s’éteint pas, symbolique de la purification lors des célébrations du nouvel an malgache dans divers autres endroits.

22 C. Blanc-pamard, Le territoire, lien ou frontière ? (Hautes terres centrales de Madagascar), 1995, p.11

28 Ainsi, à travers cette recherche, nous pourrions mieux comprendre le lien qu’il y a entre le tourisme, la culture, et le développement local. Cette étude permet d’ouvrir une nouvelle fenêtre sur les recherches concernant la culture malgache, à travers la médiation culturelle.

Quant aux intérêts personnels du chercheur, cette recherche nous permettrait de mieux nous habituer à faire le lien entre les réalités du tourisme à Madagascar et ce que disent les ouvrages théoriques, de plus, le sujet traité a considérablement augmenté notre faculté d’analyse et de synthèse.

Dans cette première partie du travail, nous avons essayé de cadrer notre étude en définissant le secteur touristique ; avec des définitions générales et théoriques, et la délimitation géographique de la zone concernée par la recherche. Pour la grande partie qui suit, nous allons aborder les démarches méthodologiques auxquelles nous avons eu recours pour analyser les faits, la théorie d’ancrage avec un cadrage conceptuel qui s’avère être essentiel pour la scientificité de cette recherche. Et enfin, nous allons exposer les résultats obtenus lors des collectes de données et la constitution du corpus, suivies d’analyses et la vérification des hypothèses énoncées dans l’introduction générale

29

PARTIE II : DEMARCHE METHODOLOGIQUE, THEORIE D’ANCRAGE ET RESULTATS OBTENU

2 PARTIE II : DEMARCHE METHODOLOGIQUE, THEORIE D’ANCRAGE ET RESULTATS OBTENUS

Toute analyse de problèmes sociaux requiert l’adoption de démarches méthodologiques qui sont les mieux adaptées au thème et au sujet choisis. C’est ce que nous allons démontrer à travers cette partie, en explicitant la démarche méthodologique choisie, la théorie d’ancrage, évidemment en justifiant nos choix, et enfin cette partie exposera les résultats obtenus suivis de leurs analyses respectives. Nous serons en mesure de confirmer ou d’infirmer les hypothèses de départ. A la fin de cette deuxième partie du travail seront citées et détaillées les recommandations et perspectives de solutions pour promouvoir le tourisme culturel dans le district Avaradrano, et surtout dans la Commune Rurale d’Ambohidrabiby.

2.1 Démarche méthodologique En tant que travail scientifique, l’élaboration de ce projet de recherche requiert une démarche méthodologique admise par la communauté scientifique. 2.1.1 Méthodes de collecte de données Collecter l’information revient à se renseigner et à recueillir les données qui seront nécessaires à confectionner une ou des information(s) indispensable(s) à la recherche. Constituer un corpus sur un grand domaine tel que le tourisme culturel d’une région nécessite beaucoup de recherches ; nombreux contextes doivent être pris en compte : contexte économique, historique, géographique, socio-culturel, etc. Avant de procéder aux travaux sur terrain et à la formulation du sujet de recherche, il a été fondamental d’évaluer l’état de connaissances sur le thème et le territoire choisis. On peut ensuite déterminer ce qui a déjà été réalisé en termes de recherche et pouvoir formuler son propre sujet. Ensuite, nous avons effectué des travaux de terrain pendant lesquelles nous avons procédé à la méthode de l’observation et lecture, où l’on exploite les cinq sens pour recueillir des données de formes différentes ; prises de photos, enregistrements de sons (entretiens avec les responsables locaux, habitants locaux). Puisqu’il s’agit d’une recherche qui concerne la médiation culturelle dans le domaine touristique, l’objectif est d’analyser les informations à valeur communicationnelles, il a été nécessaire de récolter entre autres les contenus d’information sur les promotions touristiques des magazines et sites web, les données des agences de voyage, et les données sur terrain.

31 Nous avons effectué des enquêtes par questionnaire23 auprès de quelques agences de voyage et tour-opérateurs, ainsi qu’auprès des touristes afin d’avoir un panoplie d’informations. Nous avons également eu recours à l’interview individuelle en faisant en sorte que notre interlocuteur réponde aux questions de Quintilien ou encore aux questions de référence que sont : qui ? fait quoi? où? quand? comment? pourquoi? Cette méthode a, à chaque fois, beaucoup aidé pour acquérir l’information essentielle. Puis, en même temps, la lecture d’ouvrages généraux, techniques, et les textes juridiques, a été une étape obligatoire pour la scientificité du travail de recherche. Après toutes ces documentations, on peut ensuite passer par l’analyse des données recueillies, et cette analyse nécessite également l’adoption d’une méthodologie.

2.1.2 Méthodes d’analyse des informations : Car le tourisme est un phénomène social, une approche communicationnelle serait pertinente pour l’analyse des données sur le tourisme culturel à Madagascar. En effet, cette approche n’est pas uniquement centrée sur la transmission de message, mais également et surtout se focalise sur le message lui-même. Ainsi, dans cette analyse, il serait question de déterminer les informations qu’il y a et que l’on véhicule sur le tourisme à Madagascar, ce qui influenceraient la hausse et/ou la baisse du taux de visite de telle ou telle destination, surtout concernant le tourisme culturel dans la région Analamanga. C’est une analyse à plusieurs niveaux car nombreux sont les acteurs qui ont chacun, de près ou de loin, leurs fonctions respectives dans le développement du secteur touristique : si l’on ne citait que la population locale, les professionnels du tourisme, les opérateurs touristiques, le gouvernement représenté par les institutions administratives diverses, et les organes médiatiques. Pour comprendre l’impact des contenus d’informations qui circulent dans les différents supports de médiation selon le type de tourisme en question, on essayera de soutirer des éléments de réponses aux questions suivantes : qui s’adresse à qui ? quel est le message véhiculé ? quelle forme de communication est utilisée ? Marcel Duchamp24 , lui, a fait remarquer que c’est la mise en exergue (piédestal, plateau, scène) d’un objet, d’un événement, qui en détermine sa signification. On essayera ensuite de déduire le résultat obtenu par rapport à l’essor du type de tourisme selon la médiation que l’on fait dessus. Puis, étant donné que l’internet et les médias sont actuellement les principaux outils d’information qu’utilise tout opérateur dans nombreux domaines, nous allons beaucoup parler

23 La méthode qui vise à saisir les comportements et les opinions en interrogeant des individus. 24 Artiste, peintre, New York (1887-1968)

32 des contenus d’informations dans ces supports. L’impact de ces outils de communication et de médiation peut être considéré sous trois angles : la forme du message, son système de diffusion et la volonté du spectateur25. Enfin, la matrice FFOM est utilisée pour avoir une vision globale et synthétique des différents contextes d’Ambohidrabiby, en précisant d’une part ses forces et opportunités devant être mises en avant dans les projets de promotion touristiques, et d’autre part ses faiblesses et menaces permettant d’avancer les recommandations appropriées, toujours dans cette optique d’apporter une innovation.

2.2 Théorie d’ancrage : la médiation culturelle Avant de pouvoir définir la médiation culturelle en tant que théorie, il nous serait nécessaire de voir tout d’abord un à un les concepts clés qui concernent notre étude ; à savoir : la médiation, la culture, l’espace public et le média. Ensuite, nous allons tenter de définir la « médiation culturelle ».

2.2.1 Cadrage conceptuel : La médiation, la culture, l’espace public, et le média ; tels sont les concepts clés de notre recherche. Nous allons essayer de les définir ci-après.

2.2.1.1 La médiation : Etymologie : La « médiation » est un nom qui représente par emprunt (en XIIè siècle) le bas latin mediatio, nom correspondant au verbe mediare, « être au milieu », de medius, « au milieu ». Au XIIIè s., en ancien français, le mot a le sens de « division ».

C’est au XVIè s. que « médiation » a pris en français son sens moderne d’ « entremise destinée à concilier des personnes, des partis . Ceci en religion, d’abord (médiation entre l’Homme et Dieu), puis en droit et en diplomatie. » 26 Comme l’a dit J.M. Stébé en 2008. D’autre part, Lamizet la définit comme :« l’instance qui assure, dans la communication et la vie sociale, l’articulation entre la dimension du sujet et de sa singularité et la dimension collective de la sociabilité et du lien social »27. C’est ainsi une activité sociale car elle est la mise en œuvre d’une logique allant du singulier au collectif.

25 C. Compte, « L’impact de l’image sur la perception et transformation des représentations mentales », Communication, février 2014, consulté le 04 janvier 2018. URL : http://journals.openedition.org/communication/4842 26 J. M. Stébé, Risques et enjeux de l'interaction sociale, 2008, p.63 27 B. Lamizet et al., définition de « médiation » dans le Dictionnaire encyclopédique des sciences de l’information et de la communication, 1997

33 La médiation est souvent définie par l’intervention d'un intermédiaire pour faciliter la communication et la circulation d'information. Médiatiser signifie littéralement mettre en forme une médiation. Et enfin le terme intermédiatisation signifie médiation entre plusieurs éléments. On relève, dès le XIVè siècle, l’usage du terme « médiateur » au sens de : « personne qui s’entremet pour effectuer un accord ». Les notions d’arbitre, d’entremetteur, de passage, de position intermédiaire ou centrale apportent des nuances variées à la notion de médiation. Ainsi, avec les renvois de différents dictionnaires, on peut, autour de « médiation », poser des notions comme : arbitrage, entremise, interposition, intervention, remédiation, passage, milieu.

La médiation est à la fois technique et sociale28 : technique car l'outil utilisé structure la pratique mais la médiation, sociale car les formes d'usage et le sens accordé à la pratique se ressourcent dans le corps social. C'est la médiation qui, selon Lamizet, par sa dimension sociale et culturelle, nous fonde en tant que sujets sociaux29 et, par conséquent, met en œuvre l'ensemble des dynamiques constitutives de la sociabilité: la médiation fonde la dimension à la fois singulière et collective de notre appartenance, voire de notre citoyenneté.

2.2.1.2 La culture : Etymologie : du latin cultura, l’ensemble des usages, des coutumes, des manifestations artistiques, religieuses, intellectuelles qui définissent et distinguent un groupe, une société.

D’une manière générale, c’est l’ensemble de convictions partagées, de manières de voir et de faire qui orientent plus ou moins consciemment le comportement d’un individu, d’un groupe. (le Petit Larousse, Grand Format, 2003)

Cependant, le concept ethnologique de culture est selon Tylor : « Culture ou civilisation, pris dans son sens ethnologique le plus étendu, est ce tout complexe qui comprend la connaissance, les croyances, l’art, la morale, le droit, les coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société. » (Tylor, Primitive culture trad. fr. La civilisation primitive, 1871).

Les stratégies échafaudées par l’Etat sur la politique culturelle et l’aménagement du territoire à Madagascar ne sont pas encore suffisamment effectives. La priorisation du secteur touristique par l’Etat comme le font de nombreux pays prospères (ex : Dubai, Thailande, etc.), notamment la mise en valeur de nos atouts culturels, impliquerait de meilleures retombées

28 Jouet, in revue Réseaux N° 100, p. 497 29 B. Lamizet, La médiation culturelle, 1999, p.9

34 économiques, et encore plus d’impacts positifs dans la vie de la population malgache. Madagascar a besoin d’une promotion d’un développement « attentif à la diversité culturelle et linguistique » qui protégera le pays d’une tendance vers l’« uniformité culturelle » causée par l’arrivée massive de touristes car certes, l’augmentation de ces arrivées massives nous est bénéfique sur certains points : économique, diplomatique mais il cela présente également non moins de conséquences négatives sur la culture. Il serait ainsi indispensable de prendre des mesures d’accompagnement et d’études rigoureuses des contextes à Madagascar, et de rééquilibrer la politique culturelle car le développement du tourisme contribue aussi à l’augmentation des revenus et des impôts de l’Etat en général.

2.2.1.3 Espace public : D’après Habermas30, c’est le lieu de la médiation culturelle dans lequel est possible la « dialectisation des formes collectives et des représentations singulières ». C'est dans l'espace public que sont mises en œuvre les formes de la médiation. L'espace public est, par définition31, le lieu de la médiation culturelle. C’est un lieu de circulation et non un lieu d’habitation qui doit demeurer un espace indistinct ; n’étant voué qu'à des usages temporaires, comme peuvent l'être, précisément, les activités culturelles de représentation. C’est aussi un espace fonctionnalisé dans la mesure où il peut faire l’objet d’un lieu du jeu et du spectacle, des lieux de la religion et du culte, des lieux du savoir, ou encore des lieux de la justice, etc., Lamizet32 insiste aussi sur le fait que c’est dans l'espace public que se déroulent les activités culturelles ouvertes au public, puisqu'elles sont destinées à la communauté toute entière: du théâtre de rue aux salles de théâtre fermées, des musées publics aux galeries plus confidentielles. La seconde caractéristique de l'espace public est le fait qu’il concède de se rendre compte d’une appartenance collective, ou se manifeste les formes collectives de la sociabilité. C'est également dans l'espace public que les manifestations commémoratives témoignant la solidarité de la collectivité ont lieu lieu. Et enfin, c’est le lieu de représentation des formes institutionnelles sociales et politique. L’espace public est important pour la citoyenneté car il lui donne la possibilité de s'exprimer dans les formes symboliques d’une communication, d’une culture.

30 J. Habermas (1993), p.38 31 B. Lamizet, op. cit., p.11 32 Ibid., p.11

35 2.2.1.4 Le média : Depuis le XX siècle, avec le développement des mass media, on appelle média les différentes technologies modernes de l’information et de la communication. Le média se définit aussi par son usage et le rôle qu’il joue dans la société. Il devrait avoir ou permettre une forme de participation et d’interaction : offrir aux différents acteurs une opportunité de s’exprimer et créant ainsi une plateforme d’espace commun. Et enfin et surtout, le média fait savoir une réalité pour faire réfléchir son public afin de l’aider à une prise de décision par rapport à une situation à améliorer. Le média est important car c’est à travers ce puissant outil de communication que toute information sur le tourisme est diffusé. Il ne joue pas uniquement le rôle de contenant ; il importe beaucoup dans son impact au public. Comme le stipule Francis Balle33 : « on communique pour influencer les autres, leur vendre quelque chose ou leur inculquer une idée. « Le public a tendance à se rattacher à l’opinion qu’on lui présente comme celle de la majorité ou des experts qualifiés. C’est par ce mécanisme que les médias les plus en vue imposent une opinion à leurs concitoyens. » Les « émetteurs » font ainsi une hiérarchisation de l’information, et gèrent les médias de manière à mettre en avant ce qui devrait être « insisté » dans leur communication. D’une manière ou d’une autre, les informations sont « manipulées », c’est là qu’on ressent ce qu’on appelle : l’invocation du « quatrième pouvoir » du média. Ainsi, en tant qu’outils de communication, les médias, ne sont en soi ni un bien ni un mal. C’est son usage par les hommes qui en fait quelque chose de mal ou de bien, d’avantageux ou de préjudiciable.

2.2.2 Théorie de la médiation culturelle La culture telle qu’elle est codifiée, donc elle n’est pas accessible à chacun, du moins pas immédiatement. La rendre accessible requiert par conséquent l’intersection de médiateur (informateur, accompagnateur, pédagogue) et simultanément l’élaboration de procédures de médiation. « la médiation culturelle regroupe l’ensemble des activités qui visent à réduire l’écart entre l’œuvre, l’objet d’art ou de culture, le public et les populations ».34

La médiation culturelle est considérée comme une transmission entre le passé et le présent, entre les espaces publics et la vie privée…etc. Selon les notes de Marlène Gaudillère et Chloé Collin sur la médiation éducative et culturelle, dans un contexte de médiation, le médiateur est celui qui se charge de l’élaboration d’une plateforme d’expression de la culture, un pont

33 F. Balle, op. cit., 2004, 34 J. Beillerot, Définition tirée dans le Dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation », 2000

36 qui unit le passé et le présent, et d’autres encore.

Dans un premier temps, le médiateur culturel est l’acteur principal de la médiation culturelle, son rôle est de s’intercaler entre deux, ou plusieurs éléments afin d’en modifier la relation. Il s’agit d’une intervention face à face et neutre, ainsi il travaille avec les acteurs sans à priori ni porter de jugement de valeur. Il est important de se rendre compte qu’il n’y a de vérité absolue dont on prend d’un acteur pour le transmettre vers un autre, mais chaque élément de la société doit d’une façon ou d’une autre avoir quelque chose : une potentialité, ou savoir quelconque pour faire améliorer la société et la collaboration avec la participation de chaque membre serait le facteur pour le développement de cette société. La médiation culturelle permet d’exprimer l’appartenance à une communauté. Elle permet également de modifier le statut du savoir puisqu’en effet différentes cultures impliquent différentes manières d'aborder les savoirs. Un savoir est donc positionné culturellement.

La médiation culturelle peut également être centrée sur les relations entre les personnes et doit permettre aux différents acteurs d’abandonner leurs représentations. La médiation culturelle s’inscrit dans une perspective de création de liens entre les cultures et les publics. Ses principales missions sont35 : de permettre à ceux qui appartiennent à la cité de percevoir les formes symboliques par lesquelles se représente l’idéal esthétique de leur appartenance sociale ». Puis ; de conserver la mémoire de ces formes esthétiques, en en assurant la transmission aux générations suivantes de l’histoire et aux publics de la cité » et enfin, de donner les formes de la représentation à voir et à entendre à des publics qui, dans l’espace de la représentation, représentent eux-mêmes la sociabilité », et enfin, de représenter les formes symboliques auprès du public. En d’autres termes, aider les acteurs singuliers dans le domaine de la création et mettre en place des actions culturelles pour faciliter l’identification des acteurs collectifs par rapport à la représentation. De ces divers rôles, un médiateur culturel est donc une personne chargée de faire le lien entre un public et une œuvre ou projet culturel. Etre médiateur culturel, c’est assurer la promotion et la compréhension d’évènements culturels au niveau de la réception par les publics mais également assurer le bon déroulement de la rencontre entre une œuvre et son public.

35 B. Lamizet, Op. cit., p18

37 2.2.3 Intervention de la médiation culturelle dans le tourisme : Une destination36 est un territoire touristique doté d’une image, c’est à dire qu’il doit évoquer quelque chose à celui qui le nomme. Mais pour promouvoir une destination de manière durable, il faut avoir une image soignée, à l’aide d’une bonne stratégie de médiation et de communication. Cela dit, cette image en question doit se baser sur la réalité du territoire, c’est-à-dire son identité. Image et identité sont donc intimement liées. L’homme étant un être culturel et social, l’aspect culturel du tourisme importe beaucoup dans le développement du territoire. Œuvrer dans le tourisme implique faire de la communication sur le tourisme, et naturellement faire intervenir la médiation sur le territoire concerné. C’est là qu’interviennent le média et ses enjeux, car c’est l’outil principal utilisé par tout opérateur touristique, tout professionnel en tourisme pour faire connaître leurs produits, ou bien une destination quelconque. C’est en analysant ce que dit J. Davallon37 que la relation intime entre le tourisme et la médiation culturelle prend tout son sens; car selon cet auteur la médiation culturelle peut être définie fonctionnellement : « Elle vise à faire accéder un public à des œuvres ou des savoirs et son action consiste à construire une interface entre ces deux univers étrangers l’un à l’autre dans le but précisément de permettre une appropriation du second par le premier. Mais, dans la pratique, elle n’en couvre pas moins des choses aussi diverses que la pratique professionnelle des médiateurs (…), la conception et la réalisation d’organisations et de produits destinés à présenter ou à expliquer l’art au public ; etc. ». Les deux univers étrangers énoncés traduisent très bien les deux mondes différents d’où le touriste vient (sa résidence habituelle) et la communauté d’accueil, avec ses spécificités culturelles qui lui sont étrangères, et vice versa. C’est là qu’intervient la médiation car elle joue le rôle de pont afin que les deux différents mondes puissent se rencontrer dans les meilleures conditions possibles, qu’il y ait une bonne entente et que chaque partie puisse gagner quelque chose dans le phénomène de rencontre. Nous allons donc prendre un cas précis pour essayer de résoudre la problématique énoncée ci- dessus. Pour ce faire, avançons en premier lieu les résultats collectés sur terrain, puis, les résultats d’enquête sur la motivation des touristes, et enfin ; nous allons exposer les résultats obtenus dans les médias utilisés par les opérateurs touristiques.

36 Les effets de la médiation culturelle : participation, expression, changement, rapport final, étude partenariale réalisée à montréal, de 2011 à 2013 37 J. Davallon, La médiation : la communication en procès ? p.38

38 2.3 Résultats obtenus, analyse et vérification des hypothèses. Nous avons pu acquérir des informations très diversifiées sur le tourisme culturel d’Ambohidrabiby en adoptant les démarches citées ci-dessus. Nous serons donc à la mesure de vérifier les hypothèses énoncées. 2.3.1 Résultats et analyses des données récoltées sur terrain : Ci-après les résultats concernant les attraits touristiques de la commune, et l’analyse des résultats par rapport à notre méthodologie d’analyse et la théorie de la médiation culturelle.

2.3.1.1 Ce qui marque la commune : Dans la plupart des documents qui parlent des collines sacrées de l’Imerina lors des périodes de la royauté, il est souvent mentionné qu’il en existe 12. Par rapport aux autres collines sacrées de l’Imerina, celle d’Ambohidrabiby se trouve sur le coin Nord-Est. A proximité, on retrouve (à l’Ouest), Ambohitrandriananahary (au Nord-Est), Ilafy et Antananarivo (au Sud).

Historique de la colline sacrée d’Ambohidrabiby Il existe différentes versions quant à l’origine du nom « Ambohidrabiby ». D’après la légende, il y aurait eu un animal (qui signifie « biby » en malgache) appelé « fananimpitoloha » qui a entouré la colline de sa longueur. C’est ce qui aurait incité les habitants à nommer la colline « Ambohidrabiby ». D’autre part, il y a ceux qui racontent qu’Ankotrokotroka était le premier nom de la colline et c’était Andriandroka, un roi vazimba, manipulateur de foudre et son peuple qui y habitaient. Au début du 16e siècle, un roi arabe nommé « Habib » aurait abandonné son royaume à Ambohitsitakatra-Anjozorobe, suivi de sa famille, de son peuple ; aurait envahi la colline et évincé le roi vazimba Andriandroka et son peuple. Avant de monter la colline d’Ankotrokotroka, Rabiby aurait campé à Fonohasina, pour réaliser d’abord le rituel religieux « joro ». Quand il a vaincu les vazimba d’Ankotrokotroka, il aurait pris la colline et y résidait. Rabiby était donc devenu un roi très célèbre et avait donné son nom à la colline « any-vohitr’i-Rabiby » d’où « Ambohidrabiby ». Habib était un astrologue, puis il y avait Andriamanelo qui travaillait le fer et le roi Ralambo héritait de tout cela. Andrianavalondambozafy (1749-1787) était le dernier roi d’Ambohidrabiby. Ambohidrabiby est devenue une colline sacrée, puisqu’elle abritait les restes d’un ancêtre des souverains (razan’). Devenue, d’après l’histoire, symbole du rassemblement, elle reçut le titre de « Puissance vertu de l’Imerina » (Hasin’Imerina). A Madagascar, surtout en Imerina, les collines sacrées sont des patrimoines culturels auxquels on se réfère quand on parle de la culture traditionnelle. Par définition, une colline sacrée est une colline ou l’on

39 enterrait les princes/les souverains, c’est une colline ou l’on rendait le « hasina » aux souverains ou leurs représentants. A partir du temps d’Andrianampoinimerina, on qualifie également une colline de sacrée, quand elle est choisie pour installer une de ses épouses officielles du roi, dont 12 femmes pour Andrianampoinimerina. Photo 2: tombeau de Rasendrasoa, l’une des 12 femmes d’Andrianampoinimerina

Source : Auteur, août 2017

Photo 3: : Pierre sacrée de Rabiby : lieu de prière et endroit où lui rendre hommage

Source : Auteur, août 2017 Le côté sacré de la colline : le doany, une plateforme où l’on effectue la pratique culturelle qui traduit le sacré de la localité, caractéristique de la culture religieuse traditionnelle y est surtout sollicitée par la présence des sépultures des souverains. Sur le tombeau sont

40 mentionnés les noms des personnages enterrés comme Rasendrasoa, une des douze femmes d’Andrianampoinimerina et sa seule femme enterrée à Ambohidrabiby. La dernière femme enterrée s’appelait Bakoly Ramiaramanana Dominichini38 (ce nom prouve que le tombeau royal continue à être opérationnel), au milieu Habib (Rabiby) et enfin Ralambo et ses femmes. Des activités telles que différents sacrifices auprès des ancêtres (Razana) pour une reconnaissance des bénédictions entre autres y sont pratiquées, à des moments aléatoires. Le rituel que l’on appelle Fanasinana, c’est un rituel de sacrifice fait par les croyants pour honorer les rois, et leur demander la bénédiction. En général, ce sacrifice est fait pour renouveler la relation entre êtres humains et les ancêtres qui sont les intermédiaires entre le monde vivant et Dieu. Pour guérir une maladie ou pour éradiquer la stérilité. Parfois on rend hommage et pratique le sacrifice, car on croit que les malheurs qui nous arrivent sont causés par le mécontentement des ancêtres. Les volailles sont les plus souvent ce que les « mpanasina » choisissent d’offrir en sacrifice. Il arrive cependant qu’ils optent pour les zébus (animal symbolique) pour les plus fortunés, ou bien selon l’importance des raisons du sacrifice. Les animaux sont tués sur place et leur sang est versé sur la pierre près du tombeau des Andriana avec un grand respect.

L’événement du Nouvel An malgache ou « taom-baovao malagasy » : le « Taom-baovao Malagasy » est l’un des évènements les plus marquants dans la culture traditionnelle de l’Imerina. La date de la célébration du nouvel an malgache ne peut être choisi au hasard, mais toujours désignée par des « mpanandro », d’après un calcul suivant le calendrier lunaire, au mois de mars. L’année 2017, célébré le 28 mars, les festivités de la nouvelle année malgache ont eu lieu dans nombreux sites dont Ambohidrabiby, Andohalo et Mahamasina, étant tous les trois des lieux symboliques et sacrés. La célébration est caractérisée par la présence du feu que l’on appelle « Afo tsy maty », qui signifie littéralement le feu qui ne s’éteint pas. C’est un rituel de purification ayant lieu avant le lever du soleil. Puis, ils enchainent avec les préparatifs après le rituel intimiste (le pardon, la purification et le renouvellement) tel le « tatao », le « fafirano » ; une bénédiction avec l’eau sacrée puisée enchainée par le partage du « vary amin-dronono tondrahan-tantely39 » en invitant des « mpihira-gasy » , des « mpikabary », des représentants de l’État… pour la cérémonie.

38 Descendante, ancien directeur de recherche au CNRS 39 Riz cuit arrosé de lait et de miel symbolisant la douceur de l’année à venir, « Le taom-baovao Malagasy » de la magazine Prime, Air Madagascar, Mai 2017.

41 Selon les dires des natifs, Ralambo aurait organisé le jour de l’an malgache correspondant au jour de son anniversaire dans le temps. De nos jours le « taom-baovao malagasy » est célébré entre le mois de mars et le mois d’avril à n’importe quelle date « ce serait le jour Alahamady ». Des rites doivent être respectés : la célébration doit suivre la phase lunaire, le « Tsinam-bolana ». Là où dame lune commence à poindre et encore avec la poussée du « Vary vaky ambiaty ». Le « Taombaovao Malagasy » ou le Nouvel An malagasy est l’un des rituels traditionnels que les natifs et leur famille fêtent encore. Remarque : le « Alahamady be » ; le nouvel an malagasy est actuellement devenu un sujet de conflit entre certains groupes de personnes, dont les Zana-dRalambo et les Zana- dRanavalona. Chaque côté aspire avoir raison sur la date de la célébration, tous les ans. Photo 4 Cérémonie du « Fafy rano »

Source : Auteur, mars 2017

Photo 5 : Discours des rois et chefs de village de différentes origines

Source : Auteur, mars 2017

Photo 6 :Participation des élèves dans la célébration

42

Source : Auteur, mars 2017

La célébration du nouvel an malgache rassemble nombreux acteurs qui prônent la culture traditionnelle. Sur les photos, nous pouvons constater que c’est un événement qui fait également venir les des personnes des autres horizons que les ressortissants des hautes terres. On remarque également la participation des établissements scolaires pendant les festivités. Tout cela nous amène à dire que cette célébration n’est pas exclusive aux natifs, mais concerne tous les malgaches, dans toutes les catégories d’âge.

2.3.1.2 Analyse de ce qui marque la commune : En essayant de répondre aux questions : Qui s’adresse à qui ? Quel est le message véhiculé ? Quelle forme de communication est utilisée ? On peut dire que les informations sur la Commune Rurale d’Ambohidrabiby peuvent essentiellement être acquises dans des ouvrages historiques dans les bibliothèques universitaires (donc dédiés aux étudiants/chercheurs), mais aussi par des transmissions orales de l’histoire et des origines de génération en génération de la part des responsables locaux (guides, chef Fokontany), ce qui peut expliquer la disparité de l’histoire sur l’origine du nom de la colline. Cela dit, on peut rencontrer des sites web qui fournissent de plus amples informations sur l’histoire du village, comme madatana.com. Concernant les conditions climatiques et caractéristiques géographiques de la localité, nombreuses sont les sources qui peuvent fournir des informations car elle fait partie de la région Analamanga, des périphéries de la capitale. Cela la place dans l’ensemble de la région ; donc sites web sur la capitale, cartes, émissions météorologiques, et d’autres encore, ne s’adressant pas particulièrement à un public spécifique mais accessibles à tout le monde. En tout cas, comme à peu près partout à Madagascar, les touristes traversent essentiellement des zones rurales pour parvenir aux sites d’attraction touristique, représentés surtout par les parcs nationaux et de réserves naturelles. Les touristes ne font souvent qu’y passer pendant un

43 délai minime et les populations rurales ne bénéficient que très peu des retombées. Dans le cas d’Ambohidrabiby, qui se trouve sur la Route Nationale n°3 vers Anjozorobe, il existe très peu de possibilité pour que la commune soit un endroit où les touristes (non-résidents) iraient car cette route nationale ne mène à aucune des destinations les plus fréquentées du pays, ce qui rend le site culturel encore plus isolé. Quant au côté sacré de la commune, le gardien du doany, M. Razefa, qui est chargé de l’entretien et de l’accueil du doany depuis des dizaines d’années reçoit tout visiteur qui souhaite connaître le monde de la religion traditionnelle, relation avec les ancêtres, et quiconque qui aimerait participer à ce genre de pratiques. Ces informations sont accessibles sur place, en ayant un entretien avec le gardien du doany, car même les guides touristiques locaux préfèrent lui laisser cette responsabilité.

Enfin, si on analyse la circulation d’information concernant l’événement du Taombaovao malagasy, c’est un événement qui bénéficie de plus larges actions de médiation. Des magazines en parlent. Prime magazine, un magazine de la compagnie aérienne Air Madagascar a publié en mai 2017 un article qui décrit le déroulement des festivités. Il est ainsi destiné aux touristes internationaux et aux voyageurs nationaux ayant accès au magazine dans l’aéroport, pour les clients dans les points de vente divers, dans les salons auxquels participe la compagnie aérienne, etc. Les médias rapportent aussi l’événement : il passe dans les nouvelles des radios nationales et des chaînes télé nationales. Cet événement est en effet censé concerner toute la population malgache, du moins de la région, car c’est la célébration du nouvel an malgache, mais il semble ne pas intéresser la majorité. Encore une fois, on peut parler ici d’une insuffisance de médiation culturelle concernant l’événement.

2.3.1.3 Tourisme à Ambohidrabiby : Ambohidrabiby fait partie depuis déjà plusieurs années de la liste des sites touristiques du répertoire de l'ORTANA40. Il existe en effet une coopération entre la commune et l’ORTANA pour veiller à la visibilité du site. Ce genre de coopération permet d’améliorer la notoriété de la destination par rapport aux locaux. Voici un exemple de circuit randonnée conçu par l'ORTANA pour découvrir Ambohidrabiby :

40 L’Office Régionale du Tourisme d'Analamanga, l’ORTANA est l'office qui se charge de la promotion de la région Analamanga

44 Itinéraire : Fonohasina - Ambohidrabiby - Ambodifahitra - Atsomangy Durée : environ 3 à 4 heures Distance : 5 km Niveau de difficulté : facile (parcours traversant des rizières et des collines en faible dénivellation) Période : praticable toute l'année Prix : promotionnel, (incitation du tourisme national et initiative pour aider les nationaux à connaitre l’histoire de son pays)

Les atouts touristiques du site permettent d’effectuer de nombreuses formes de tourisme à la fois : du tourisme rural, des randonnées, du trekking, mais surtout du tourisme culturel. Quant aux villages environnants, on peut énumérer par exemple les petits villages comme Fonohasina, Ambodifahitra, Ambohimasina ou encore, Ambatomahamanina ; chacun dispose de spécificités et potentialités touristiques. Mais il faut noter que même sans chiffres représentatifs, cela va faire deux ans41 que l’on remarque une baisse considérable des arrivées des touristes42 dans le site culturel et historique d’Ambohidrabiby.

Typologie de touristes qui viennent à Ambohidrabiby43 : en premier lieu, il y a les étudiants ou associations d'élèves qui effectuent des excursions, des sorties pédagogiques, ou encore des classes vertes. Pour certains établissements scolaires, notamment les écoles privées catholiques, la visite de sites culturels tels que la colline sacrée d’Ambohidrabiby fait partie du programme scolaire dont l’objectif est d’éduquer les élèves à mieux connaître les histoires, les valeurs culturelles malgaches. Ensuite, on peut citer également les Mpikabary (orateurs), entre autres les membres de l’association FI.MPI.MA qui viennent visiter le site en vue d’enrichir et approfondir leurs connaissances en cultures et les caractéristiques du peuple malgache. Puis, les autres touristes nationaux, les natifs des hautes terres centrales comme ceux des régions côtières de Madagascar qui arrivent sur la colline pour différentes raisons : pour découvrir les mythes sur l’origine des royautés Merina, pour effectuer des rituels sacrés sur les tombeaux royaux : le Fanasinana, ceux qui viennent pour célébrer le Taom-baovao

41 Confirmé par les deux guides locaux 42 D’après un entretien avec le Responsable/Guide local du , Mr Christian RALIBENJA

45 malagasy, et différentes institutions qui choisissent des endroits dans les périphéries de la capitale, dont la Commune Rurale d’Ambohidrabiby, pour des excursions. Il y a aussi les médias locaux qui réalisent des reportages sur le site pour des émissions télévisées (exemple : Ny any aminay de la TVPlus Madagascar). Enfin, les touristes internationaux qui visitent le site sont majoritairement ceux qui suivent le circuit organisé par l’office régional du tourisme, l’ORTANA, ils sont donc accompagnés d’un ou de nombreux guides.

Formes de communication : les responsables locaux parlent malgache, le bâtiment qui a remplacé l’ancien palais est devenu un musée ou il y a des inscriptions, des images qui représentent l’histoire du site et de sa population en langue malgache, et des illustrations des festivités qui ont lieu dans le rova lors des célébrations du nouvel an malgache. A part les apports de l’ORTANA, le bouche à oreille : d’abord des guides touristiques contribuent également à faire connaître le site, ensuite la renommée du Taombaovao Malagasy ; l’événement culturel phare du site qui a lieu chaque année pour célébrer le nouvel an malgache.

Taux d’arrivées de touristes : Il n’y a pas encore de mesure prise par les responsables du site, ni par la commune pour inventorier les touristes pour avoir des nombres précis, ni des informations précises sur les temps de fréquentation du site par les touristes. Pourtant, on peut aussi affirmer que le site accueille beaucoup plus de touristes nationaux qu’internationaux, et ces derniers sont pour la plupart soit francophones, soit anglophones. On y reçoit aussi, mais rarement, des touristes asiatiques.

Rentabilité du site : Auparavant, il a été convenu par la commune qui gère le site que la visite du site soit payante pour qu’il y ait un budget permanent pour les entretiens du site. Ainsi, pour les nationaux, le prix d’entrée a été fixé à 200 ariary, et pour les étrangers à 1000 ariary. Récemment, avec le projet de restitution44 par les « descendants » des rois, on ne fixe plus le prix d’entrée. Depuis, on place une caisse à l’entrée du musée et les visiteurs sont libre de verser selon leur volonté. Les responsables supposent que de cette manière, on pourrait récolter plus de fond pour soutenir le projet de rénovation du site.

44 Il s’agit d’un projet qui vise à restituer l’ancien lapa du rova qui a été démoli par les colons, et actuellement remplacé par le bâtiment actuel qui servait au début d’un bureau administratif du chef-lieu de canton, puis d’écoles publiques (EPP-CEG), et maintenant d’un musée.

46

Efforts des locaux pour entretenir et mettre en valeur le site (le Rova): Le fokonolona auparavant se chargeait de la propreté et de l’entretien du rova, les jardins, le bâtiment qui a remplacé le lapa (palais). Les habitants ont déjà essayé de constituer une association qui consistait à concevoir des projets de mise en tourisme de la commune d’Ambohidrabiby. Les idées concernaient tous les Fokontany et la mise en valeur de leurs potentialités respectives, en collectant les atouts touristiques de chaque Fokontany et en les exposant dans le musée du rova, afin que les touristes ne se contentent pas de visiter le rova, mais s’intéressent également aux autres localités constituant la commune. Seulement, les idées n’ont pas encore été concrétisées, chacun a été préoccupé par son quotidien, en plus du fait que tout le monde ne pouvait pas être d’accord sur la manière de monter le projet de développement du site45.

Les autres attraits touristiques de la commune : comme on l’a déjà dit plus tôt, la Commune Rurale d’Ambohidrabiby est constituée de 11 Fokontany dont : Tsarahonenana, Fonohasina, Ambohibao, Ambohitrantenaina, Ambohidrabiby, Ampahidralambo, Kelifaritra, Antanambao, Ampanataovana, Ambodiala et Ambatomitsangana. Chaque fokontany a ses spécificités culturelles, le plus souvent ayant rapport avec les activités ou les richesses royales du temps du règne de Ralambo. Nous allons voir ci-dessous des patrimoines culturels les plus marquants de ces communes.  Ambonin’Amboara : un village dans le fokontany Ambodihala : on y trouve le jirika omby, des artisanats en sculpture de bois (particulièrement les coqs en bois) appelé communément : sary sokitra akoho amin’ny vodihazo. Par ailleurs, Jirika signifie commerce, trafic en détail, ou encore vente d’esclave selon le Rakibolana malagasy sy Rakipahalalana (Abinal 1888). Jirika omby signifie ainsi littéralement commerce de zébus.  Fokontany Ampanataovana : artisanat : poterie, etc.  Fonohasina : qui rassemble des tisserands de lambalandy (soie). Le tissage de soie est présente dans ce village depuis le XV è siècle. Au début conçu pour les rois, pour les morts et pour les nobles, il reste actuellement un patrimoine tenant une grande place dans la culture malgache, comme le stipule le proverbe : « Ny Lambalandy : velona itafiana, maty isalorana »46, et elle est également symbole de noblesse. Cette activité procure divers emplois pour des paysans, car la transformation commence par la

45 Selon le récit du guide local, Mr Christian RALIBENJA 46 Traduction= la soie sert d’habillement pour les vivants, et de linceul pour les défunts.

47 collecte des cocons, puis passe par la filature, le tissage et la transformation en articles d’habillement et ou de décoration.  Ambohitrantenaina : Antsomaingy (vakoka)  Ampahidralambo : les habitants sont réputés pour la coupe et couture artisanales, et le village marqué par son histoire selon laquelle Ralambo, le roi, l’a choisi pour garder ses zébus, on y trouve encore le parc à bœufs de la période de royauté.

2.3.1.4 Analyse du tourisme culturel d’Ambohidrabiby : Le site web de l’ORTANA mentionne Ambohidrabiby comme faisant partie des autres collines sacrées pour des randonnées mensuelles afin de « faire découvrir et redécouvrir Antananarivo…une activité de groupe propice aux échanges, un moment où on rompt avec le quotidien pour décompresser, une forme d’exercice physique au grand air que chacun peut pratiquer à son propre rythme. ». D’après ce passage, on peut distinguer que l’on souligne le côté rural qui est idéal pour le sport, le dépaysement etc. Cela dit, même entre les collines sacrées, on peut très bien remarquer de grands décalages quant à leur succès au niveau du tourisme, voici une brève étude comparative entre deux de ces collines :  Approche comparative entre les places royales d’Ambohimanga et d’Ambohidrabiby : Ambohimanga, une des collines sacrées de l’Imerina, est un patrimoine mondial de l’UNESCO grâce au fait qu’elle ait pu répondre à des critères requis pour une patrimonialisation d’un site. La colline a été surtout marquée depuis le règne d’Andrianampoinimerina qui a débuté en 1787. Elle renferme de nombreuses richesses naturelles et culturelles : la forêt écotouristique naturelle, des constructions humaines ayant des valeurs historiques et culturelles très importantes dans la culture de l’Imerina qui sont encore intactes : le rova, le « hady vory », les portails, l’architecture, l’enceinte massive surmontée de pieux, construite lors de l’époque de , on y trouve encore la case rustique d’Andrianampoinimerina et ses ustensiles et meubles divers originaux, les pavillons européens des reines Ranavalona, la fosse à bœufs d’Andrianampoinimerina, les bassins sacrés, et les cultes vivantes, et d’autres encore… Ambohidrabiby est également l’une des collines sacrées de l’Imerina, souvent indiquée comme étant l’origine du royaume merina, avec les rois Rabiby, Ralambo et les autres qui les succédèrent. Le site culturel qui marque la commune dont le rova au sommet de la colline est sous la responsabilité de la commune. Tableau 2 : Tableau comparatif des places royales d’Ambohimanga et Ambohidrabiby

48 Ambohimanga Ambohidrabiby Qualification culturelle Colline sacrée Colline sacrée Situation géographique Antananarivo Avaradrano, à Antananarivo Avaradrano, à 25km de la capitale 2O km de la capitale Animateurs culturels Deux guides de formation, Trois guides locaux qui sont responsables locaux du guidage des salariés de la commune. des touristes, fonctionnaires Un gardien du doany rattachés au Ministère de la Langue : malgache Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine Langues : Français, anglais, allemand, italien. Patrimoine naturel Forêt vierge, colline, paysage, vue Colline, vue panoramique panoramique sur Antananarivo sur d‘autres autres collines sacrées. Patrimoines culturels Nombreux : infrastructures : Peu, palais démoli et matériels « restants » palais, reconstitution très remplacé par un autre représentative des anciens bâtiment, quelques tombeaux royaux, outils sépultures royales représentants le quotidien de l’époque qu’il représente : ustensiles de cuisine, meubles, etc, sépultures, Source : Auteur Ambohidrabiby est également une colline sacrée, qui, d’après l’histoire existait même avant la « conquête » d’Ambohimanga. Concernant les patrimoines culturels matériels qui sont censés représenter le passé, pour faire revivre le quotidien de la royauté de l’époque aux visiteurs, Ambohidrabiby a perdu beaucoup à cause de la démolition de l’ancien palais par les colons, la destruction du tamboho qui symbolisait la souveraineté du roi et le sacré du palais. Pourtant, pour les visiteurs, il est surtout question que les yeux découvrent pour mieux être impressionnés par les histoires que renferment ces endroits historiques. De par ses atouts au niveau culturel et naturel, la colline sacrée d’Ambohimanga est reconnue par nombreuses agences touristiques et est inclue dans leurs circuits, si l’on ne citait que Zà-Tour, Malagasy Tour, Priori, Tamana Tour, etc.

49 En effet, il faut pouvoir répondre à des critères bien définis afin de connaître plus de succès autant sur le plan national que sur le plan international. Si l’on se réfère à ceux de l’UNESCO47, par exemple pour qu’un site devienne patrimoine mondial, il faut qu’il soit sélectionné sur la base de 10 critères fondamentaux dont entre autres : représenter un chef- d’œuvre du génie créateur humain ; témoigner d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l’architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ; apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue, être un exemple éminent d’établissement humain traditionnel, de l’utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d’une culture, ou de l’interaction humaine avec l’environnement, etc. Ainsi, si nous considérons l’existant qui demeure du rova d’Ambohidrabiby, ne serait-ce que sur le plan architectural, nous arrivons à mieux comprendre l’écart entre cette colline sacrée et celle d’Ambohimanga.

Photo 7: Support où l’on inscrivait la description du rova

Source : Auteur (Novembre 2017) On peut distinguer ce qui reste du support d’information à l’extérieur du musée, une partie de pilier sur lequel on ne peut plus lire grand-chose sur l’histoire de la colline et sa valeur patrimoniale. Photo 8: le musée qui a remplacé le lapa

47 Site web officiel de l’UNESCO, « UNESCO, Centre du patrimoine mondial-Les critères de sélection »

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Source : Auteur, février 2018 Il se trouve que le vrai lapa48 où habitaient les anciens rois n’est plus, suite à l’évasion des colons français, il a été remplacé par ce bâtiment, devenu un musée ou l’on expose les histoires de la colline. Photo 9 : l'enseigne qui indique le rova

Source : Auteur, novembre 2018

Si on analyse la typologie de touristes qui visitent la colline rurale d’Ambohidrabiby, et compte tenu de l’état du vestige culturel qui marque cette destination, on remarque tout de suite que le site est plus visité par les locaux que par des touristes non-résidents. Mais encore actuellement, le nombre de visites nationaux n’est pas significatif, par rapport à celui d’avant (c’est à dire il y a plus de deux ans). A part l’ORTANA qui sollicite les habitants de la région, et même les autres à effectuer les randonnées pour mieux connaître la capitale et ses environs, il y a également les chercheurs en histoire et culture, en connaissance du contexte historique du site dans les ouvrages et archives historiques sur la région. Mais même avec cette activité

48 lapa=palais

51 déployée par l’office régional, le taux de fréquentation touristique reste très faible à Ambohidrabiby. Puis, pour les écoles qui organisent des sorties pédagogiques, elles participent à l’éducation culturelle de leurs élèves. Cette éducation culturelle joue un grand rôle dans la reconnaissance de la diversité culturelle qui devrait permettre la facilitation de dialogue entre les civilisations et les cultures, au respect et à la compréhension mutuelle, cela renforcera leur sentiment d’appartenance. C’est essentiel de cultiver ces connaissances sur la culture pendant les années de collège ; car comme le souligne Daniel Calin49: « Les marquages sociaux les plus « officiels » sont le plus souvent déportés vers la puberté … Il est toutefois évident que les sentiments d’appartenance sont cultivés bien avant cette entrée officielle dans la vie sociale adulte et ses systèmes d’appartenances. La première enfance est relativement peu concernée. Elle est vouée essentiellement à l’élaboration des composantes « intra-familiales » de l’identité, en particulier à l’inscription des bases de l’identité sexuée et de l’identité généalogique. La seconde enfance est par contre l’âge par excellence des inscriptions groupales. » Donc, d’après les données recueillies sur terrain, on peut dire que le site historique d’Ambohidrabiby accueille peu de touristes. Et non seulement les touristes nationaux représentent la majorité des touristes qui visitent le site mais aussi, ils s’avèrent être les premiers qui devraient visiter les sites culturels et historiques.

2.3.2 Résultat d’enquête sur la motivation des touristes : Il serait tout d’abord important de souligner le fait que dans les objectifs fixés par l’Etat (par exemple en 201450 ): il est souvent convenu d’atteindre un objectif de promouvoir la destination Madagascar d'une façon proactive par la mise en avant du tourisme écologique et durable; donc la politique de développement du tourisme à Madagascar est supposé reposer sur le développement du tourisme écologique, et les actions entreprises sont focalisées sur ce type de tourisme, cela peut s’expliquer par notre haut taux d’endémicité concernant les richesses naturelles en faune et flore. Dans les paragraphes qui suivent, nous allons parler du tourisme culturel à Madagascar par rapport aux touristes non-résidents qui viennent visiter Madagascar.

49 Daniel C., « Construction identitaire et sentiment d'appartenance » , URL : http://dcalin.fr/textes/identite.html, consulté 15 janvier 2018 50 Politique Générale de l’Etat, Mai 2014, 14pg

52 2.3.2.1 Touristes non-résidents anglophones51 : Pour les visiteurs non-résidents anglophones (américains, anglais, japonais, allemands), s’ils ont fait le choix de se déplacer pour venir à Madagascar, en investissant beaucoup d’argent pour le voyage, c’est surtout pour les parcs nationaux, pour voir de leurs propres yeux les lémuriens, les oiseaux, les caméléons endémiques de Madagascar. Andasibe, Andranomafana, Ranomafana, telles sont entre autres les destinations qui les intéressent. Entre temps, il se peut qu’il y ait des créneaux qui sont remplis d’autres « petites » visites, mais souvent toujours écologiques, pour découvrir la faune et la flore de Madagascar comme à Marozevo, sinon, en profiter pour faire le tour de ville d’Antananarivo pour connaître les spécificités des villes dites « hautes » et le palais de la Reine… Il est pourtant souligné que ces visites doivent se trouver dans l’axe du circuit des touristes car elles ne doivent occuper trop de temps. Pour eux, Madagascar est considéré comme une destination « lointaine », à la différence d’une destination « à proximité ». La plupart a dû économiser depuis longtemps pour pouvoir se permettre le voyage, et il fallait que ce qu’ils allaient expérimenter à Madagascar en valait vraiment la peine. De plus, le séjour ne dépasse pas généralement les trois semaines. Ainsi, il faut vraiment que le site soit un site qui incite particulièrement l’intérêt du touriste pour qu’il soit visité. On peut ainsi dire que ce n’est pas tous les touristes internationaux qui seraient prêts à consacrer du temps pour visiter un site historique tel qu’Ambohidrabiby.

2.3.2.2 Touristes non-résidents francophones : Même sans des chiffres représentatifs, cela va faire deux ans que l’on remarque une baisse considérable des arrivées des touristes52 dans le site culturel et historique d’Ambohidrabiby. La situation est à peu près la même que chez les touristes anglophones. Le touriste investit beaucoup pour venir dans une destination lointaine comme Madagascar. On ne peut pourtant pas dire qu’il n’existe aucun touriste qui voudrait visiter les sites, mais le peu qui s’y intéresse est représenté par une infime partie qui pourrait être des chercheurs sur notre origine, ou sur la religion traditionnelle (le culte des ancêtres qui se pratique en haut de la colline), ou encore sur nos vestiges historiques (exemples : les empreintes qu’a laissé la colonisation). Rares sont les touristes non accompagnés qui visitent le site, et puisque les guides locaux, les premiers responsables du site ne connaissent pas leur langue, ils ne peuvent faire que regarder et prendre des photos des existants sans qu’ils aient accès à une vraie compréhension des contextes géographique, culturel, et historique locaux.

51 Enquête effectuée auprès du SETAM Analakely, une agence de voyage anglophone. 52 D’après un entretien avec le Responsable/Guide local du rova, Mr Christian RALIBENJA

53 Enfin, le manque d’infrastructures pour les touristes rend irréalisable l’accueil de touristes non-résidents à Ambohidrabiby, la commune ne dispose pas d’infrastructures d’hébergement. On peut dire que les communautés rurales n’ont forcément pas une idée précise des besoins des touristes et le cas échéant, ne disposent pas toujours des capacités techniques nécessaires pour mettre en œuvre leurs projets. Effectivement, d’après ce dont nous avons parlé précédemment, à propos de l’association qui consistait à concevoir des projets de mise en tourisme de la commune, ce n’est pas la volonté d’apporter des innovations qui n’est pas là.

2.3.2.3 Touristes nationaux : Pour connaître la position des touristes nationaux par rapport au site culturel et historique d’Ambohidrabiby, nous avons eu recours à une enquête53 ; ci-dessous les détails et résultats. Nombre de personnes interviewées : 25 Type de personnes interviewées : habitants d’Antananarivo ; Tranche d’âge : Entre 15 et 55 ans ; Situations socio-professionnels : 2 lycéens, 13 étudiants (7 en sciences sociales : communication, tourisme) ; 3 en sciences dures : physique-chimie, sciences naturelles, informatique ; 1 en médecine ; et 2 en gestion et management) et 10 adultes immergés dans le monde du travail (instituteurs, journaliste, et autres) Seulement 20% de l’échantillon a visité Ambohidrabiby, même si 96% d’entre eux ont en déjà entendu parler avant. 52% des enquêtés reconnaissent le fait qu’Ambohidrabiby fait partie des 12 collines sacrées de l’Imerina et qu’il s’agit d’un site historique qui renferme des récits sur les rois Rabiby et Ralambo. 16% connaissent ou Ambohidrabiby se trouve et la connaissance des récits sur l’origine de la consommation du zébu est représentée par ce même pourcentage. 12% seulement ont connaissance de l’événement culturel phare du site : le nouvel an malgache. 4% a parlé des fokontany environnants, surtout de Fonohasina qui est réputé pour le tissage de soie et 8% a abordé le culte des ancêtres qui se pratiquent en haut de la colline. Enfin, 8% ont avoué ne rien connaître du tout. Pour mieux présenter ces résultats, nous avons dressé le graphique qui résume les réponses des individus enquêtés.

53 Questionnaire : voir annexe n°04

54

Graphe 3: Présentation synthétique des résultats de l’enquête effectuée auprès des touristes nationaux

REPARTITION EN POURCENTAGE DES REPONSES SUR LA CONNAISSANCE DU SITE D'AMBOHIDRABIBY 120 100 80 60 40 20 0

Source : Auteur (février 2018) (En abscisse : les réponses aux questions, en ordonnée : le pourcentage)

Quant à la manière auxquelles ces personnes ont acquis les informations, nous pouvons toujours voir sur le graphe que seulement 4% disent avoir eu des informations via les médias, 28% les ont eus en classes pendant les années de collèges, 20% grâce au bouche à oreille, et 26% par des descentes sur terrain pendant lesquelles soit ils venaient pour des sorties académiques, ou par des cérémonies funèbres. La majorité a admis que les informations qu’ils ont reçues jusque-là sont insuffisantes pour inciter les nationaux à aller visiter le site (96%). 44% disent que si l’on arrive à les persuader que le site est plus intéressant qu’il ne paraît, ils visiteraient le site. 20% admettent qu’ils

55 voudraient bien y passer s’ils doivent absolument y faire quelque chose. Et 8% qui y sont déjà allés trouvent déjà que c’est intéressant et qu’ils projettent d’y revenir. Les idées se sont beaucoup diversifiées concernant les propositions d’amélioration de l’accès à l’information, comme il s’agissait d’une question ouverte avec une possibilité de donner plusieurs réponses :  Développement d’un curriculum qui parle des sites culturels pour les établissements scolaires (surtout secondaire) , insertion des visites culturelles dans les programmes scolaires nationaux et régionaux ; développement de contenus médias pour accentuer la visibilité ; émissions culturelles à diffuser systématiquement dans les médias locaux, documentaires, reportages et publi-reportages (surtout dans les chaînes télévisées) ; diffustion de plus d’informations destinées aux locaux en leur donnant plus d’indications sur la valeur ajoutée du site qui peuvent les inciter à venir ; organisation et médiatisations d’évènements et festivals ; mettre en avant la destination dans le Site de l’ORTANA ; création d’un site web d’importance culturelle délaissé et en ruines pour que justement les touristes nationaux viennent et contribuent au développement du site, dans un optique d’un tourisme responsable ; conceptions d’émissions sur histoire de Madagascar dans des chaînes de télévision nationales ; y implanter de grands hôtels/parcs/de « choses » attraillantes ; création d’une page facebook qui promeut les atouts de la commune ; conception et distribution de prospectus dans les hôtels, restaurants; création d’un marché artisanal sis à Ambohidrabiby ; encouragement de la pérennité du bouche à oreille (entre les personnes âgées de la localité et les jeunes) ; numérisation les informations : insertion dans des sites/applications mobiles ; publicités sur des panneaux publicitaires (ex : à Ivato près de l’aéroport)

2.3.3 Résultats concernant les informations dans les supports médiatiques Comme on l’a fait remarquer plus tôt, nous (surtout l’Etat et la majorité des opérateurs touristiques) avons depuis toujours un penchant sur le développement de l’écotourisme étant donné nos richesses naturelles inouïes. Nous allons essayer de démontrer à travers cette analyse des contenus médiatiques qui traitent le tourisme à Madagascar, que la médiation d’une destination importe beaucoup dans la prise de décision du public ciblé. Puisqu’il s’agit de communication médiatique, les supports sont aussi importants que le contenu, car à chaque support de communication peut correspondre un public spécifique.

56 Nous allons ainsi mettre en évidence les communications effectuées par les opérateurs touristiques qui ont fait en sorte que tel ou tel type de tourisme soit lancé.

2.3.3.1 Contenu des magazines, guides, prospectus : Parc National, endémicité, faune, flore, lémuriens, oiseaux, papillons, baobabs, eaux, plages ; tels sont les mots les plus récurrents qui « représentent » les attraits touristiques de Madagascar dans les guides de voyage officiels (de l’ONTM) distribués lors des salons du tourisme. Comme activités : le birdwatching, la plongée sous-marine, le trekking, les randonnées, le kite, windsurf, surf, voile, sont les plus fréquemment proposées. Et si on parle de destinations, Ranomafana, Andringitra, Fort-Dauphin, montagne d’Ambre, Zahamena, Ankarana, Nosy Be, Morondava, Sainte-Marie sont parmi les plus cités selon le genre d’activité à pratiquer. Toujours sur le plan national, si on ne se réfère qu’aux chiffres, voilà ce qui représente Madagascar, selon les données quantitatives de l’ONTM : 1600 km du nord au sud, six espèces endémiques de Baobabs sur 8 existant au monde, 43 parcs nationaux, une centaine d’espèces de Lémuriens, la plupart endémiques, 294 espèces d’oiseaux, 2ème plus grande barrière de corail du monde, 48OO km de côtes, des dizaines d’îles et d’îlots, 1000 trésors éblouissants. Si on se penche sur le tourisme au niveau régional, c’est à dire dans la région Analamanga, prenons par exemple le « Analamanga mini-guide » de l’ORTANA qui propose en première page une découverte d’Ambohimanga et tous ses vestiges sur l’histoire, l’organisation du village et de la royauté, en deuxième page un circuit qui permet d’apprécier la nature et la biodiversité qu’elle renferme dans les grands villages périphériques de la capitale tels que : Ambohitantely, Anjozorobe, Angavokely, Mantasoa, etc. Puis, on retrouve une invitation à un trek des 12 collines, dans le but de « découvrir les paysages exceptionnels, sites historiques ou encore les petits villages… », seulement, Ambohidrabiby ne fait pas partie des 12 collines citées pour la randonnée. Ensuite, viennent les activités noctambules sur Tanà, les activités de bien être (le SPA), les tours de ville dans l’optique de découvrir et d’apprécier l’artisanat, les quartiers historiques de la ville, etc.

2.3.3.2 Informations véhiculées sur le web : Le meilleur moyen d’analyser le contenu sur le web en ce qui concerne le tourisme serait de se mettre à la place du touriste et d’essayer de chercher ce qu’un touriste chercherait s’il s’intéresse à la destination Madagascar. Alors, si on met « destination Madagascar » sur le moteur de recherche google, voici ce qui apparaît en première page :

57

Image 1: recherche destination Madagascar, 1ère page sur google

Source : capture google, décembre 2017 Les premiers liens qui apparaissent présentent les principales destinations touristiques de Madagascar et les atouts qui les soulignent : Antananarivo (Rova de Manjakamiadana et lac Anosy), puis les autres qui sont caractérisées par des richesses naturelles : la mer, les plages et rivages, les lémuriens, les réserves naturelles, les parcs nationaux, les sources thermales, les baobabs etc. Pour une analyse un peu plus en profondeur, il serait pertinent d’aller creuser dans les contenus des sites web officiels des agences de voyage. Il va de soi que c’est surtout dans ces sites que le touriste va mieux se documenter sur Madagascar et ses merveilles. Ainsi, nous avons choisi de prendre quelques sites francophones et anglophones qui promeuvent la destination Madagascar, et la région Analamanga. Nous avons pris six sites touristiques d’agences de voyage et de tour-opérateurs, anglophones et francophones dont : MadCaméléon, MDA (Madagacar Discovery Agency), Madagascar Tourism Expeditions, Lonely Planet et Go Travel. Nous avons également consulté les sites officiels de l’ONTM et l’ORTANA afin de connaître les atouts touristiques qui sont mis en avant. Les offres sont en général catégorisées en : Découverte ( on y propose des itinéraires

58 conçus pour vous faire découvrir ce qui démarque Madagascar : surtout pour découvrir les espèces endémiques emblématiques de Madagascar ; les parcs et réserves naturelles), trek et randonnée ( le type de voyage qui permet de s’immerger dans des paysages en se déplaçant surtout à pied : dans les chaines de montagnes des hautes terres), culture et tradition (, confort et bien-être (spa, thermalisme, hébergements personnalisés, etc) eaux et plages ( longer les cours d’eau, canaux ; les plongées sous-marine, la baignade, etc.), et enfin la catégorie sport (caractérisée par des activités en plein air : à pied, en VTT, en canoe ...) On remarque aussi la redondance des destinations touristiques dites « incontournables », que le site officiel de l’ONTM catégorise en « Immanquables de Madagascar » dans presque tous les sites web de ces agences : les tsingy de Madagascar, le lémurien, la rencontre avec les baleines de Madagascar, le baobab. Notons que qu’il existe quand même des voyagistes qui prônent les circuits culturels. L’agence de voyage Go Travel , par exemple, développe actuellement un principe d’immersion culturelle en proposant des circuits d’immersion culturelle et anthropologique. L’idée est de valoriser les cultures locales dans les différentes ethnies de Madagascar. Ils ont commencé par lancer le programme « Immersion Betsileo » (voir annexe n°05) et concoctent déjà la suite par d’autres autres régions et les diverses cultures qui les spécifient.

2.3.3.3 Analyse des résultats concernant les contenus médiatiques : Comme le dit ESSLIN : « la diffusion donne une réalité « autre » à un événement. »54 Ne rien diffuser que sur une réalité donne l’impression que les autres n’existent pas. Certes, Madagascar possède vraiment ces potentialités en termes de biodiversités, mais nous avons également des richesses culturelles à promouvoir. Ce phénomène est en quelque sorte dû au fait que : que ce soit nos institutions administratives qui se chargent du développement du tourisme à Madagascar, ou les autres opérateurs touristiques privés ; véhiculent une image de Madagascar qui dissimulent d’autres réalités bien existantes et exploitables. L’image médiatisée a naturellement un impact sur la façon dont les spectateurs reçoivent, interprètent et retiennent l’existant. Les informations ; ici représentées souvent par nos plages, nos lémuriens, nos baobabs, nos réserves naturelles qui font l’identité de Madagascar contenues dans les supports médiatiques façonnent l’imaginaire du voyage55 du touriste, et influencent sa prise de décision et son implication et sa détermination une fois arrivé sur place, ce qui n’est pas étonnant quand ils n’ont pas envie de rester dans la région Analamanga ou ils ne trouveraient pas ces éléments.

54 Esslin, M., The Age of Television, San Francisco, W.H. Freeman & Co., 1982, p.10 55 Ce qui pousse les hommes à voyager et à se déplacer.

59 Le passage en forme d’escale pour les visiteurs non-résidents à Antananarivo s’explique donc par le fait que les médias communiquent presque uniquement les points essentiels à la compréhension privilégiée, à l’interprétation qu’il souhaite transmettre, à l’image qu’il veut qu’on fasse : c’est-à-dire « Madagascar : le sanctuaire de la biodiversité ». Sur le plan conceptuel, les éléments perçus dans ces supports de communication interagissent avec les représentations en mémoire et les connaissances antérieures du touriste. Quant au tourisme national, il a été prouvé que très peu d’entre les nationaux connaissent les sites culturels et historiques, et c’est dû essentiellement à un grand manque au niveau de la médiation et de la communication. Il ne faut pourtant pas nier les efforts fournis par l’ONTM pour relancer le tourisme national, pour que les ressortissants de Madagascar profitent également de la destination Madagascar ; tel est par exemple l’une des raisons de l’organisation du salon ITM (International Tourism Fair Madagascar) pour donner une opportunité aux nationaux de découvrir les produits et sites touristiques existants56.

2.3.3.4 Analyse FFOM : La matrice FFOM permet à la fois de synthétiser les résultats de la recherche, et de prendre conscience des importants points à retenir sur l’étude réalisée. Dans le cas de notre recherche, elle nous aide également à identifier principaux problèmes à partir desquels nous pouvons ressortir des perspectives et recommandations. Tableau 3: Tableau des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces de la Commune Rurale d’Ambohidrabiby

FORCES FAIBLESSES - La célébration du nouvel an malgache sur la - La situation géographique du site colline - La dégradation des infrastructures et du - Existence d’une multitude de documents qui patrimoine matériel parlent du site - Notoriété et visibilité non-acquises ni au niveau - La diversité en termes d’attraits touristiques : régional, national, ni international patrimoines culturels matériel et immatériel - Baisse du taux d’arrivées des touristes - Existence de guides locaux et de gardiens de doany, connaissant les histoires et les valeurs culturelles du site

OPPORTUNITES MENACES

56 Article de Midi Madagasikara, paru le 13 juin 2015 (voir Annexe n°02)

60 - Intérêt des touristes nationaux pour le site - Dominance des cultures et loisirs étrangers - Existence d’événements permettant sa promotion - Existence de nombreux autres attraits (ex : ITM) touristiques : dans le district, dans la région, et au - Existence des médias et des TIC permettant de niveau national communiquer et médiatiser des offres touristiques - Priorisation des autres formes de tourisme par l’Etat et les opérateurs touristiques

Source : Auteur Il a été déjà mentionné précédemment que cette matrice représente d’une manière synthétique les faits et contextes, et résultats d’analyse qu’il faut connaître à propos d’Ambohidrabiby. On peut voir à travers cette matrice qu’une créativité dans les travaux de médiation est primordiale pour rapprocher l’Homme et l’objet culturel, pour mieux communiquer l’importance de cet objet (ici la destination Ambohidrabiby dans sa facette culturelle), et faire face aux différents problèmes et obstacles qui empêchent une rencontre favorable entre le site et le touriste.

2.3.3.5 L’arbre à problèmes du tourisme culturel d’Ambohidrabiby La structuration de l’arbre à problèmes est également une autre manière qui facilite l’appréhension des problématiques du tourisme culturel à Ambohidrabiby.

Image 2 : Arbre à problèmes du tourisme culturel à Ambohidrabiby

Source : Auteur (février 2018)

61 La principale manifestation du problème est le non-développement du tourisme culturel de la commune. Mais à la base, il y a, comme nous l’avons démontré précédemment un manque de communication sur les atouts touristiques de la localité autant par les touristes nationaux que par les touristes internationaux. Ensuite, nous avons également identifié un manque et une non appropriation des textes régissant le domaine du tourisme, associé à un manque de considération du tourisme culturel par l’Etat et les opérateurs touristiques. Comme conséquences, on constate un manque d’entretiens des sites voire leur dégradation, ce qui explique la baisse du taux d’arrivées de touristes, qu’ils soient nationaux ou internationaux. Et tous ces facteurs freinent le développement socio-économique de la commune.

2.3.4 Vérification des hypothèses « Dans quelle mesure la médiation peut-elle avoir des enjeux au sujet de la notoriété d’un site culturel et historique d’une région ? » En sciences humaines et sociales, il n’y pas de confirmation à 100%, il faut avoir une certaine distance par rapport au résultat obtenu, tout est relatif, et il ne s’agit pas d’une analyse quantitative, mais qualitative. - S’il y a plus d’informations véhiculées sur le potentiel culturel d’une région, son tourisme culturel serait promu et développé.  En effet, après avoir analysé les impacts des médiations via les supports médiatiques de l’autre type de tourisme qu’est l’écotourisme à Madagascar, on peut interpréter qu’il y a absence ou présence timide de contenus sur la culture dans les divers supports de communications développés pour les touristes qui veulent venir à Madagascar. 57Si on se réfère au développement de l’écotourisme, et l’« abondance » d’informations diffusées dans les supports d’information et de communication, alors l’exactitude de cette hypothèse est vérifiée partiellement.  Sur le plan juridique, il n’existe pas de texte régissant le tourisme culturel, qui devrait servir de guide sur les dispositions nécessaires afin de tirer un maximum de profit tout en préservant l’authenticité de la culture et de la destination concernée. D’ailleurs, le mot culture ne figure même pas dans la LOI N°95-017 portant Code du Tourisme qui devrait servir de repère dans le domaine. - Le tourisme culturel sera développé si la médiation sur lui est d’abord destinée au tourisme national avant de s’intéresser au tourisme international.

57 Analyse de site web (page d’accueil du site du ministère du tourisme, etc)

62  D’après l’analyse de la motivation des touristes non-résidents, et celle des touristes nationaux, penser au tourisme national serait effectivement un premier pas dans le développement du tourisme culturel. Il serait question de renforcer l’identité nationale d’abord avant de « vendre » nos potentialités culturelles aux étrangers. Cette hypothèse est également vérifiée partiellement.  D’après l’analyse de la motivation des nationaux, ce n’est pas l’intérêt pour le site culturel qui n’est pas là, ce sont plutôt la communication et l’organisation qui manquent pour visiter du site d’Ambohidrabiby.

Schéma 1: Flowchart représentant la logique de la recherche sur le tourisme à Ambohidrabiby

hINFORMATIONS SUR LES ATOUTS Travail de médiation TOURISTES CULTURELS DU via les médias NATIONAUX DISTRICT AVARADRANO

Plus d’entretiens et Identité de mises en nationale tourisme des sites renforcée

TOURISTES Travail de médiation Tourisme culturel à INTERNATIO via les médias promouvoir au NAUX tourisme international

Source : Auteur, janvier 2018 Ce flowchart est juste la schématisation de notre raisonnement en ce qui concerne la hiérarchisation d’importance de la médiation culturelle que l’on devrait effectuer dans la Commune Rurale d’Ambohidrabiby. Cette médiatisation intervient dans les zones oranges du schéma. 2.4 Recommandations et perspectives Après ces analyses, il est normal à présent de pouvoir proposer quelques recommandations et perspectives qui pourraient contribuer à l’amélioration de cette situation.

63 2.4.1 Solutions préconisées : Par rapport à la politique nationale du tourisme, et le code de tourisme : il faudra mentionner et clarifier à tous les acteurs concernés l’importance du tourisme culturel en insistant sur les grandes lignes ainsi que la concrétisation d’un projet de développement du tourisme culturel à Madagascar. La mise en œuvre de la politique de tourisme culturel. Un « rééquilibrage » de notre politique culturelle permettrait de faire prospérer le secteur touristique à Madagascar tout en défendant la diversité culturelle et en insistant sur l’éducation culturelle au niveau de l’éducation de base. L’absence des stratégies pour le développement culturel n’encourage aucune action concrète (de la part des structures administratives, ni des locaux en général, ni des touristes) de promotion de nos potentialités culturelles qui visent aussi bien les locaux que les touristes étrangers. Puis, il faudrait assurer une meilleure communication pour une visibilité de nos patrimoines culturels : une communication à deux niveaux : aux touristes nationaux d’abord, puis à la clientèle internationale.

Ensuite, il serait aussi essentiel de surveiller, mieux exploiter et de rendre effectif notre politique de déconcentration et de décentralisation de pouvoir en tant que « bouée de sauvetage » des différentes régions et communautés de base dans le pays. En effet, les Collectivités Territoriales décentralisées devraient permettre d’exploiter au maximum le tourisme dans chaque localité à Madagascar. Nous savons que dans chaque localité existent des spécificités et potentialités touristiques, et une grande diversité culturelle, ainsi on ne peut pas généraliser la politique d’exploitation touristique de tout Madagascar, mais la maîtrise d’une localité par les responsables administratifs locaux permet une bonne exploitation des ressources locales qui facilite autant la conception que la mise en œuvre de projets touristiques : d’aménagement, de mobilisation sociale, etc. Elles permettent de concevoir des projets qui sont les mieux adaptés au territoire concerné, ce qui impliquerait des actions pour et par la population locale avec ses propres moyens. Il serait ainsi plus facile de voir concrètement les impacts des projets touristiques vis-à-vis des citoyens. Non seulement, cela procurerait de l’emploi à la population locale, mais la mise en valeur du territoire serait optimisée, et le sentiment d’appartenance culturelle serait renforcé. Par rapport aux autorités locales, il faudrait renforcer la sécurité et la préservation du site Sur le plan national, la politique nationale devrait insister sur l’éducation culturelle Le code du tourisme devrait détailler les textes qui régissent chaque type de tourisme, y compris le tourisme culturel.

64 l’Etat devra améliorer les infrastructures routières et renforcer les panneaux d’indication dans la commune pour faciliter l’accès dans les sites touristiques. Sensibiliser la population locale sur l’importance de la préservation des sites culturels et les biens communs Des formations et mobilisations spécialisées en tourisme des jeunes locaux seraient favorables. Les opérateurs touristiques (Office Régional du Tourisme à Analamanga, Tours opérateurs) devront s’investir encore plus dans la commune d’Ambohidrabiby

2.4.2 Perspectives Pour optimiser la réussite d’un projet de développement du tourisme culturel dans l’Avaradrano, spécialement à Ambohidrabiby, nous estimons qu’il serait primordial d’insister sur deux points fondamentaux : D’abord, il faudrait effectuer une sensibilisation des principaux acteurs (c’est à dire la population locale et les opérateurs touristiques) sur l’importance des atouts culturels que regorge la localité et de concevoir et réaliser ensemble un projet de mise en tourisme. Il s’agit d’une initiative qui devrait être menée par le ministère de tutelle qui est le premier responsable de la mise en œuvre de la politique nationale du tourisme. Ensuite, la mise en place d’un système d’information et de communication efficace pour assurer la visibilité du patrimoine culturel malgache s’avère primordial. Il s’agit par exemple de créer des contenus à diffuser à travers les médias de masse qui permettent au public malgache de mieux connaître les sites culturels. Ces contenus peuvent également constituer un message qui incite les touristes locaux à venir visiter les sites culturels. On peut citer Des contenus pour attirer les touristes internationaux peuvent être créés. Enfin, Au niveau des voyagistes, une spécialisation dans le tourisme culturel devrait être encouragée. Il s’agira alors de soutenir des initiatives des tours opérateurs (par l’Etat) qui invitent les touristes à découvrir le patrimoine culturel matériel et immatériel malgache.

Pour remédier au problème au niveau du tourisme culturel à Ambohidrabiby, comme dans nombreuses autres localités à Madagascar, les recommandations et toutes pistes de projet que nous avons avancé pense à échafauder des stratégies à plusieurs niveaux : au niveau local ; chercher à impliquer le maximum possible la communauté locale dans les projets de développement du tourisme de la commune, trouver ce qu’il faut changer, insérer

65 ou compléter concernant les contenus dans les supports de médiation sur la promotion du patrimoine culturel, surtout accessibles aux locaux. Ensuite, sur le plan régional, définir s’il y a un changement de stratégie à faire, et enfin au niveau national, déterminer comment la politique nationale du tourisme pourrait-elle être mieux adaptée au contexte local. Ce qui nous amène actuellement à aborder la dernière partie de ce travail, qui n’est autre que la partie discussion où nous allons aborder différents issus qui permettront d’obtenir de meilleurs résultats sur le tourisme culturel de la région.

66

PARTIE III : LE PROJET « KOLOTOUR »

3 PARTIE III : LE PROJET KOLOTOUR

Les résultats d’analyse nous ont permis de constater qu’il reste beaucoup à faire quant au développement du tourisme culturel du district Antananarivo Avaradrano. Pour la Commune Rurale d’Ambohidrabiby, il y a des efforts à fournir au niveau communicationnel, puis nous avons pu démontrer que le tourisme national est le type de tourisme qui s’associe le mieux au tourisme culturel de cette localité, mais cela n’empêche pas le fait que les recommandations s’orientent également au tourisme international. Cette troisième et dernière partie peut être définie par l’aboutissement de la recherche, avec une proposition concrète de solution pour l’amélioration de la situation. Nous allons voir ici les raisons d’être et objectif du projet que nous allons proposer, l’analyse des macro et micro environnements qui l’entourent, une étude de faisabilité, et enfin l’étude des impacts du projet.

3.1 Cadre général du projet : « KoloTour » Le projet KoloTour est un projet de promotion du tourisme culturel d’Ambohidrabiby. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte dans l’élaboration de ce projet. Il y a des étapes à suivre, toutes indispensables les unes comme les autres. Il faut au préalable effectuer l’identification et l’évaluation des ressources touristiques à mobiliser : les atouts touristiques sont à répertorier et à catégoriser de manière à savoir les atouts touristiques culturels matériels, et ceux qui sont immatériels. Ce projet va suggérer des recommandations à plusieurs niveaux, car le tourisme est un système constitué de plusieurs acteurs ayant chacun leurs propres rôles et fonctions. Nous allons avancer des perspectives au niveau local, puis proposer des collaborations avec les voyagistes, les médias et les institutions administratives qui se chargent du tourisme dans la région.

3.1.1 Raisons d’être, justifications et missions du projet Comme tout projet, Kolotour est conçu pour apporter une innovation. Compte tenu de toutes les analyses que nous avons pu effectuer, ce projet sera axé sur un travail de médiation culturelle qui va contribuer à la promotion du tourisme culturel du district Antananarivo Avaradrano.

3.1.1.1 Raisons d’être : Les deux raisons d’être de ce projet seraient :

68 D’une part, pour le tourisme culturel à Ambohidrabiby, un lieu chargé de symboles sur l’origine de la royauté merina ; c’est la forme de tourisme qui permettrait la promotion de la commune pour des retombées socio-économiques ; la commune regorge de potentialités touristiques, pour la plupart méconnues des opérateurs touristiques, et des touristes qui viennent visiter le site. D’autre part, pour éviter que nos jeunes soient déracinés, des efforts, au niveau de l’éducation culturelle qui devrait renforcer le sentiment d’appartenance, devraient être entrepris ; Ambohidrabiby est un site idéal pour commencer des organisations de visites culturelles pouvant enrichir les nationaux en termes d’histoires et de valeurs culturelles malgaches. Effectivement, il s’agit d’un projet à but lucratif, la rentabilité est donc une question primordiale dans la planification et la réalisation de ce projet.

3.1.1.2 Justifications : Premièrement, la ville d’Antananarivo et ses environs ne représentent pour la plupart des touristes internationaux, une ville d’escale, avant de se diriger directement dans d’autres destinations. Si on arrive à diversifier, perfectionner et faire connaître les offres touristiques, la capitale, et ses villages environnants, dont Ambohidrabiby, aussi pourraient bénéficier des avantages du tourisme. Deuxièmement, le site culturel d’Ambohidrabiby est délaissé. Si on ne citait que le rova, non seulement le nombre de visiteurs décroissent, mais l’entretien du site n’est plus garanti par la commune. Cependant, il constitue un atout touristique non négligeable de l’Avaradrano, en tant qu’endroit qui marque le début de la royauté Merina. Troisièmement, il serait question de défaire les idées préconçues selon lesquelles le tourisme à Ambohidrabiby est limité au Rova qui se trouve au sommet de la colline ; une réalité que nous ont révélé les résultats de l’enquête. Il faudra démontrer que les autres fokontany de la commune peuvent vraiment proposer aux touristes une découverte inédite avec ses spécificités culturelles dans l’artisanat et le savoir-faire local.

3.1.1.3 Missions du projet : Ce projet aura au moins deux missions. Premièrement, faire découvrir la culture malgache à travers les attraits culturels de la commune (les histoires, le mode de vie de l’habitant local, les savoirs faire locaux, etc) afin de participer à l’éducation culturelle des malgaches pour un meilleur sentiment d’appartenance. Deuxièmement, le projet fera de la médiation culturelle efficace en utilisant les médias accessibles aux touristes nationaux et internationaux afin de promouvoir la destination et contribuer au progrès socio-économique de la commune.

69 Les comportements du touriste dépendent, d’une manière ou d’une autre, de leur sentiment d’appartenance (positif ou négatif) au site en question car selon une étude menée par R. Spizzichino58: en général, soit il essaie plus ou moins adroitement d’imiter les cultures locales ; dans le désir de se fondre dans la masse, ou seulement de vivre, de sentir qu’ils font vraiment partie de l’environnement, une manière de s’imprégner, soit il s’efforce d’emporter avec lui ses habitudes qui le « rassure » et qui lui permet de s’affirmer. Dans ce cas, il serait question de faire en sorte, d’une part, que le touriste national comprenne les contextes historiques et culturels des sites à visiter et de s’y identifier pour renforcer son sentiment d’appartenance, et d’autre part, d’imprégner le touriste international dans le contexte historique traditionnel malgache. Il serait ainsi nécessaire de créer un réel contexte de compréhension sur l’environnement, en mettant en avant l’histoire, et les autres aspects culturels.

La conception et la réalisation du projet peuvent être synthétisées en trois étapes principales :  Analyse des macro et micro environnements : pour connaître la faisabilité du projet, la demande, suivant les temps de vacances, le type de public, c’est à dire le type de touriste à cibler, les besoins du touriste auxquels il faudrait essayer de répondre ;  Elaboration et commercialisation du produit touristique : l’élaboration de produits (constat, montage de produits) et leur commercialisation (collaboration avec les agences de voyages, médiatisation du projet etc)  L’accueil des visiteurs : la mise en marche du projet impliquant la population locale en tant qu’acteur direct dans l’essor du tourisme dans la commune d’Ambohidrabiby.

3.1.2 Description du projet Chaque quartier historique est unique : il n’existe pas de modèle à reproduire pour promouvoir un site historique. Ce qui est sûr, c’est d’organiser, dès le début du processus, une concertation entre tous les acteurs concernés ; les faire participer activement dans les projets de mise en valeur de leur territoire seraient primordiaux pour que la promotion soit effective et que tous les acteurs jouissent des bienfaits du projet en question.

3.1.1.1 Objectifs et résultats attendus L’objectif principal est de : « Promouvoir le site culturel d’Ambohidrabiby auprès des touristes nationaux et internationaux. »

58 R.Spizzichino, Les marchands de bonheur, Perspectives et stratégies de l’industrie française du tourisme et du loisir , 1991

70 Les objectifs spécifiques du projet sont :  Concevoir des circuits intégrés incluant des spectacles vivants, qui met en valeur les attraits culturels des Fokontany d’Ambohidrabiby, pour faire du district Avaradrano une destination culturelle où les touristes nationaux et internationaux prennent plaisir à s'attarder et à admirer.  Numériser, multiplier, et diffuser dans divers supports de communication les informations sur Ambohidrabiby pour améliorer sa notoriété. Les résultats attendus sont :  Le taux d’arrivée des touristes nationaux et internationaux à Ambohidrabiby augmente ;  Les informations qui concernent les attraits touristiques d’Ambohidrabiby sont suffisantes et accessibles aux touristes nationaux et internationaux.

3.1.1.2 Présentation de l’entreprise C’est un projet de mise en place d’une agence de prestataire touristique qui organise des circuits autour de la Commune Rurale d’Ambohidrabiby. En tant que personne morale, voilà la description du projet : Dénomination sociale : KoloTour Forme juridique : une entreprise qui portera le statut SARL (Société à Responsabilité Limitée). Son statut offre l'avantage d'une structure simple au sein de laquelle la responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports. Siège social : Ambohidrabiby Capital social : 5000000 Ariary Logo de l’entreprise : Image 3 : Logo de l'agence touristique KoloTour

Source : Auteur (Janvier 2018) « KoloTour » a été choisi pour la dénomination du projet, car c’est l’homonyme de culture, en fait, le nom KoloTour est également un mot valise rassemblant le mot culture (kolotsaina en malagasy) et Tour, de « tourisme ».

71

3.1.1.3 La population cible : Le projet est conçu surtout pour les touristes nationaux qui désirent découvrir les facettes anthropologique et culturelle des petits villages traditionnels autour d’Ambohidrabiby ; car c’est une opportunité qui propose une aventure de dépaysement enrichissant les connaissances sur les origines de la royauté merina tout en explorant les différents savoir-faire locaux. Les services proposés ne visent pourtant pas seulement le tourisme national, nous serons également ouverts à la clientèle internationale qui vient à Madagascar dans l’optique d’effectuer un tourisme à la fois culturel, rural et sportif, dans une ambiance largement détachée du mode de vie urbain.

3.1.3 Présentation des promoteurs : Les promoteurs du projet sont représentés par l’ensemble de personnes qualifiées disposant des compétences et savoir-faire nécessaire autant pour la crédibilité et faisabilité du projet que pour sa promotion et sa pérennité. Nous, étudiante en Science du Tourisme, sommes le principal promoteur du projet, car les compétences et savoir-faire acquis pendant nos années de licence en communication et médias, ainsi que la formation en tourisme pendant les années de master sont complémentaires et forment un tout permettant de concevoir et de mettre en œuvre des projets touristiques. Le promoteur ne peut pourtant réaliser ce projet de mise en tourisme, sans la collaboration étroite des parties prenantes qui sont : - La population locale : acteur direct et bénéficiaire du projet - Les institutions administratives : ORTANA , - La Commune Rurale d’Ambohidrabiby - Les établissements scolaires - Les Tours Operators - La banque Profil du promoteur : - Noms et qualités : RAHASINORO Tsanta Voarintsoa, Titulaire d’une licence en Communication et Médias et future titulaire d’un Master en Ingénierie Touristique culturelle et de loisirs au sein de l’Université d’Antananarivo, Domaine Arts, Lettres et Sciences Humaines. (Cf : Annexe n°01) - Atouts et réalisations pertinentes par rapport au projet : connaissances en mise en tourisme et en management de projet touristique,

72 - Besoins en formation : nous aurons éventuellement besoin d’une formation en gestion des ressources humaines et en gestion financière.

3.2 Description des services offerts : Nous prévoyons effectuer une conception d’un tout nouveau service en tourisme qui promeut le tourisme culturel dans la commune. Ainsi, les malgaches et autres publics intéressés seraient des cibles privilégiés (établissements scolaires, institutions diverses), sans pour autant exclure les touristes internationaux. Les activités stratégiques sont : la mise en place d’un bureau d’accueil pour communiquer directement les offres, ensuite la conception de circuits culturels et anthropologiques autour d’Ambohidrabiby, l’élaboration d’une stratégie de communication pour promouvoir les offres, la formation des locaux qui souhaiteraient faire part du projet, et enfin la coopération avec l’ORTANA.

3.2.1 Conception de circuits culturels et anthropologiques autour d’Ambohidrabiby La découverte des spécificités culturelles qui caractérisent la Commune Rurale d’Ambohidrabiby sera mise en avant, allant de la colline sacrée aux autres fokontany qui constituent la commune, ayant chacun leurs spécificités en termes de savoir-faire et d’animation, ponctués de grandes maisons traditionnelles à l'architecture étonnante, etc. Les circuits vont être proposés aux touristes nationaux et internationaux qui s’intéressent à la culture et aux savoir-faire malgaches. La facette anthropologique des circuits est représentée par la possibilité d’une proximité et d’échanges directs avec la population locale ; grâce aux faits de manger chez eux, dormir chez eux, et assister à leurs spectacles vivants.

3.2.2 Mise en place d’un bureau d’accueil : Ce bureau, sis à Ambohidrabiby facilitera largement les échanges avec la clientèle. Certes, le fait qu’il se trouve à Ambohidrabiby peut ne pas être accessible à tous les visiteurs potentiels du site, mais il s’agit d’une infrastructure d’informations et de distributions des offres touristiques proposés sur place. Ce sont les activités de médiatisations qui vont être les principaux moyens servant à attirer les touristes vers cette destination. Le bureau servira non seulement à la réception des visiteurs, et à leur communiquer les activités sur place, il sera également un centre d’exposition des produits artisanaux locaux ; qui fourniront préalablement des informations sur les produits locaux en vente dans les sites à visiter au fur et à mesure de leur voyage.

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3.2.3 Elaboration d’une stratégie de communication Comme nous l’avons démontré dans les précédentes grandes parties de ce travail, il est primordial d’élaborer un plan de communication efficace pour atteindre le maximum de clients possible. Nathalie Fabry59 concède que, traditionnellement, l’attractivité touristique est définie comme « un résultat comptable exprimé en termes d’arrivée, de durée de séjours, de dépenses générées par les touristes ». Créer, ou plutôt pourvoir un langage commun entre les promoteurs du site et les touristes internationaux s’avère nécessaire car en tourisme culturel, il ne suffit pas de contempler (comme quand on regarde le paysage, ou la mer) ; il est surtout question de comprendre, pour pouvoir apprécier le site en question. A part le site web que nous allons concevoir, avec le référencement site google60 qui faudrait être effectué, ne serait-ce que pour la première année d’exercice du projet, les réseaux sociaux sont les médias les plus influents à notre époque. Instantanés, multiples et divers, ces outils permettent de mener une communication efficace en mêlant beaucoup de critères différents et à destination de différents publics. Ainsi, nous ouvrirons aussi une page facebook qui promeut les offres de notre agence. Ils sont avantageux dans le sens où ce sont des outils interactifs qui nous permettraient de communiquer directement avec les clients potentiels, en termes de ventes de services et de récoltes de leurs opinions et leurs préférences. Comme l’a affirmé Carment Compte61 : « L’accès à un monde fictionnel qui s’adresse à tous est favorisé par le développement numérique. Il développe un sentiment d’appartenance, de partage d’intérêts de connaissances et surtout un enrichissement des représentations mentales qui donnent au téléspectateur des outils de pensée nouveaux pour mieux comprendre le contexte de vie. » La médiatisation du projet nécessiterait notre coopération avec les organes médiatiques locaux. Nous procèderons à la conception d’émissions de publicités à diffuser dans ces médias, surtout pour la première année de lancement.

3.2.4 Formation des locaux pour des spectacles vivants Pour un meilleur accueil des touristes, pour concevoir spectacles vivants, mais surtout pour arriver à la contribution active de la population locale, qui faciliterait l’hébergement et la restauration et qui mettra plus en valeur la touche locale, une mission de prospection est d’abord nécessaire. Elle nous permettra de pouvoir discuter avec la population locale, de négocier, et de leur proposer la formation pour les spectacles vivants ; le chant, la danse et le

59 N. Fabry, La “Cluster Touristique”: Pertinence du concept et enjeu pour les destinations, 2009, p.108 60 Un concept du développement web qui fait en sorte que le site apparaisse dans les premiers liens de google 61 C. Compte, « L’impact de l’image sur la perception et transformation des représentations mentales », article, consulté le 24 janvier 2018

74 service traiteur. Une fois que ceux qui sont motivés à prendre part au projet sont identifiés, des formations en animation en art du spectacle, en service traiteur leur seront données par des professionnels.

3.2.5 Coopération avec l’ORTANA Pour un meilleur ancrage institutionnel et pour l'exclusivité des offres, il serait intéressant de procéder à un partenariat avec l’ORTANA. Car nous avons un objectif en commun, de promouvoir la destination Avaradrano, cette collaboration sera propice. Puis nous savons que l’office s’occupe de la destination Analamananga en entier, ne proposant qu’une seule randonnée sur Ambohidrabiby par an (en moyenne)62 , un projet tel que KoloTour ne ferait qu’appuyer son activité de promotion. Nous tenons à préciser que ce partenariat vise à intégrer les offres dans les circuits touristiques régionaux de l’office. En premier lieu, nous préparons les produits offerts, qui vont par la suite être examinés par l’office, avant de les intégrer dans leurs catalogues d’offres touristiques à présenter à la clientèle.

3.3 Analyse de l’environnement général : analyse du macro-environnement : PESTEL L’analyse du macro environnement est essentiel dans le sens ou les variables qu’il renferme peuvent avoir des influences indirectes, favorables (opportunités) ou défavorables (menaces) sur le projet à réaliser. 3.1.2 Environnement politique : Certes, depuis plusieurs années, Madagascar est dans une constante instabilité politique, ce qui n’est pas favorable pour le tourisme en général, surtout que pour cette année 2018 ; des crises sont envisageables avant, pendant, et après les élections présidentielles. A Madagascar, c’est une situation récurrente ; ce qui s’annonce comme une menace pour l’entreprise et ses activités. Mais puisqu’il s’agit d’un projet ayant pour première cible les touristes nationaux, surtout les différentes institutions telles que les établissements scolaires (qui fonctionnent toujours malgré les différentes circonstances), il ne serait pas difficile de trouver des clients qui participeraient aux activités proposées.

62 Voir Annexe n°05

75 Nous avons la LOI N°2005-00663 qui souligne dans son plan d’action qu’il serait question entre autres d’organiser des évènements culturels « phares » , d’améliorer des conditions de production artistique ; de développer des industries culturelles ; de procéder à l'éducation culturelle et citoyenne de la jeunesse malgache ; et de mettre en place des structures opérationnelles adéquates, etc. C’est à dire que l’Etat encourage la création d’entreprise ayant le but de mettre en valeur la créativité, et de promouvoir les patrimoines locaux. Si nous ne nous appuyons pas à nos propres atouts pour faire développer le tourisme, il nous serait difficile de rivaliser avec les autres destinations touristiques qui sont nettement plus puissants dans leurs normes standardisées. Dans nombreux pays, on demande le rééquilibrage des rôles et des responsabilités des secteurs publics, privé et sans but lucratif en guise de défense de la diversité culturelle. Madagascar devrait en faire autant, entre autres par : la mise en place de programmes de suivi des conditions requises sur l’exploitation, les visites, et autres activités relatives au tourisme de loisir. Ces programmes appliqueront la loi, et faire en sorte que les textes régissant le domaine du tourisme soient respectés par tous les acteurs concernés (opérateurs touristiques, touristes, les communautés locales) pour préserver les sites. Exemples : mise en fonction d’un organe de surveillance touristique qui interviendra dans les sites, mises-en place de structures qui luttent contre le tourisme sexuel. On remarque pourtant que, notre politique culturelle ne comporte pas assez de programmes d’aide qui visent à encourager les investissements dans la création d’entreprise touristique et culturelle, tel que ce que les projets d’organisations de festivals culturels, de centres culturels qui éduqueraient nos jeunes sur la culture et leur donneraient la motivation pour promouvoir nos cultures.

3.1.3 Environnement économique et financier : L’inflation récurrente a des impacts sur le pouvoir d’achat de la population locale, ce qui n’est pas avantageux pour les entreprises culturelles et de loisirs tel que le tourisme, car incontestablement, il existe des besoins fondamentaux à satisfaire avant le besoin de voyager et de se détendre. Ensuite, Madagascar est encore un pays où l’industrialisation des produits culturels n’a pas réellement sa place dans le développement de l’économie. Les principales raisons sont : l’insuffisance, en matière de qualité, de compétences sur la création d’entreprise culturelle, le manque de moyens technologiques, pour la mise en place de projets d’aménagement : un

63 LOI N°2005-006 portant sur la Politique Culturelle Nationale pour un développement socio-économique.

76 problème d’aménagement des villes (par exemple : le fait qu’Antananarivo soit une ville où ni le plan d’urbanisme, ni l’échange routier ne sont respectés), ce sont autant de raisons qui rendent difficile la mise en place des plateformes et/ou des infrastructures consacrées à des aires de culture et de divertissements.

3.1.4 Environnement social et culturel : Ici, l’idée est aussi de s’assurer que les aspirations profondes des habitants soient prises en compte dans le cadre du projet de développement de la commune, de faire prendre conscience aux habitants qu’ils constituent eux-mêmes la spécificité et la richesse socio-culturelle de leur propre quartier et le souci d’augmenter le taux d’arrivées des touristes dans la Commune Rurale d’Ambohidrabiby. Dans un aspect linguistique du développement culturel, il serait avantageux de construire un contexte de compréhension de l’environnement physique et abstrait de la Commune Rurale d’Ambohidrabiby afin de la rendre accessible non seulement aux touristes nationaux, mais surtout aux touristes internationaux. Il est à noter que sur le plan architectural, il existe actuellement un projet en cours qui vise à reconstituer l’ancien lapa, ce qui ne ferait que rendre encore plus intéressant la colline sacrée et le rova. Il est à noter que le Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine a déjà à sa disposition une liste non exhaustive des patrimoines culturels matériels et immatériels de Madagascar (voir annexe n°03), cette liste peut effectivement servir de référence pour avoir à peu près les patrimoines les plus marquants du district. On remarque pourtant que non moins nombreux sont les sites historiques qui ne sont pas encore répertoriés dans cette liste, tel que la colline sacrée d’Ambohidrabiby, qui devrait, comme nous l’avons démontré plus tôt beaucoup contribuer au développement du tourisme culturel.

Il y a également une tendance vers l’homogénéisation de l’offre ; la standardisation des offres touristiques en matière de normes sur l’hébergement, pour satisfaire le confort des touristes, souvent en contradiction avec les spécificités sur le mode de vie, les habitudes quotidiennes de la localité et la possibilité du pays à remplir ces conditions.

3.1.5 Environnement technologique : A cause du développement technologique actuel, et tous les efforts de mondialisation et de globalisation, nombreuses cultures étrangères envahissent nos jeunes : les cultures européennes, américaines, et récemment les cultures asiatiques (chinoise, coréenne et japonaise principalement). Notre stratégie de médiation doit ainsi suivre ce rythme en utilisant le plus possible les outils technologiques dans la promotion de nos richesses culturelles.

77 En effet, les jeunes malgaches actuels, surtout en milieu urbain sont très intéressés par les outils technologiques (notamment les smartphones sous Android). Si l’application développée dans ce projet sera à leur disposition gratuitement, ils pourraient commencer à se poser des questions sur les réalités du terrain, à s’intéresser aux produits proposés, etc.

3.1.6 Environnement légal Prenons l’Art. 5 de la LOI N°95-017 portant Code du Tourisme qui concerne les droits et obligations des opérateurs touristiques : ils sont tenus au respect des lois et règlements en vigueur et notamment : le droit commercial ; le droit du travail ; les recours des tiers et la protection ; la protection de l’environnement, de la faune, de la flore ; la sauvegarde, protection et conservation du patrimoine national ; l’hygiène et la santé publique ; l’ordre public et les bonnes mœurs. Puis, il y a aussi l’art. 11 sur les droits et devoirs des touristes, qui stipule que tout voyageur, qu’il soit excursionniste ou touriste, est tenu au respect des lois et règlements en vigueur et en particulier ceux relatifs : à l’ordre public ; aux règlements relatifs au séjour des touristes étrangers ; au respect des us et coutumes locaux ; aux bonnes mœurs et à la santé publique.

3.4 Les études de faisabilité du projet Les études de faisabilité du projet ont pour but de recueillir des informations importantes de manière à savoir si le projet peut vraiment se faire. On y analyse les études de faisabilité commerciale, technique et financière du projet.

3.4.1 Etude de faisabilité commerciale Nous allons pouvoir déterminer à travers l’étude de faisabilité commerciale du projet KoloTour une évaluation prévisionnelle de la possibilité du marché, et une description détaillée des services à proposer dans le projet.

3.4.1.1 Analyse du marché Dans l’analyse du marché, nous pouvons déjà déterminer nos forces et nos faiblesses dans l’élaboration du projet, par rapport à l’existence ou non d’une clientèle potentielle, par rapport à l’analyse de la concurrence, et par rapport à la demande globale de la clientèle touristique. La clientèle : pour les premières activités au début du projet, nous choisissons les touristes nationaux comme clientèle. Nous avons expliqué plus tôt les enjeux des activités culturelles dans le sentiment d’appartenance et l’amélioration des produits touristiques avant de les

78 proposer aux clients non-résidents, et dans nos activités stratégiques, nous avons déjà avancé les efforts à fournir en termes de promotions du projet. La concurrence : En ce qui concerne la concurrence, puisqu’il s’agit du premier service touristique sis à Ambohidrabiby, il n’y pas encore de concurrents au niveau. Certes, il y a l’ORTANA qui organise un circuit de randonnée autour de la commune, mais avec une périodicité annuelle. D’ailleurs, l’ORTANA va être l’institution avec laquelle nous aurons une collaboration étroite, ce qui fait que l’office ne représente pas une menace. Quant aux autres concurrents, il y a les autres destinations qui ont toujours « plus » intéressé les touristes, dans les autres régions de l’île. Enfin, tous autres les tours opérateurs représentent aussi une concurrence pour le projet car ils ont une longueur d’avance : en termes de fidélisation des clients, en termes de relation, et en termes d’expériences. La demande : Il a été confirmé lors de nos travaux de terrain que le taux de fréquentation de la colline sacrée d’Ambohidrabiby (sans même parler des autres fokontany de la Commune) est décroissant, surtout ces deux dernières années. Mais d’après nos enquêtes (résultat de la deuxième partie), 72% des touristes nationaux voudraient bien visiter cette destination, tout en admettant qu’ils souhaitent mieux connaître ce lieu historique. Nous savons également que la clientèle touristique est toujours en quête d’authenticité. Le site d’Ambohidrabiby répond parfaitement à cette condition.

3.4.1.2 Le Marketing mix Le Marketing Mix est une politique ou plan de marchéage qui fait combiner les moyens d’action commerciale afin d’avoir un succès sur la stratégie qu’on adopte ; en élaborant les stratégies de prix, de produits, de distribution, de publicité et de promotion. Pour le projet KoloTour, nous avons établi le marketing mix, qui reflètent déjà des spécificités qui nous démarquent des autres prestataires touristiques :  Politique de produits/service Circuit touristique de 2 jours autour d’Ambohidrabiby : C’est un circuit intégré ; une randonnée qui proposera au touriste la découverte des différents sites de la commune permet à la fois d’effectuer un tourisme culturel, tourisme rural, tourisme sportif et tourisme d’aventure. Jour 1 : Sur le Fokontany Ambohidrabiby (point de départ), plus précisément en haut de la colline : le guidage sera centré sur le rova et ce qui l’environne.  Le musée : Avant, il s’agissait du palais du roi Ralambo, celui qui créa la hiérarchie des 4 castes nobles des andriana, établit les premiers impôts véritables et institua

79 diverses coutumes, dont celle d’ériger des pierres levées en souvenir d’importants événements.

Photo 10 : le musée de la colline d’Ambohidrabiby

Source : Auteur, février 2018

Photo 11 : L’intérieur du musée

Source : Auteur, novembre 2017  La vue panoramique : des paysages qui laissent repérer les autres collines sacrées telle que Ambohimanga. Entre les vallées de l’Andromba et de la Sisaony, on y trouve une exceptionnelle vue panoramique. Photo 12 Vue Ouest de la colline d'Ambohidrabiby

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Source : Madatana (2016) Comme la photo l’indique, cette perspective permet de distinguer la colline d’Ambohimanga, et Antananarivo  Les tombeaux royaux : On y retrouve principalement, celui de Habib (le premier roi qui gouvernait la ville), de Ralambo et de la femme d’Andrianampoinimerina.  Le zébu : sur le « portail du zébu » (traduit littéralement de vavahadin’omby : on peut y conter le mythe de la consommation du zébu du temps de Ralambo, mais on peut également parler de la valeur qu’accorde la culture malgache au zébu ; le symbole de la richesse, le bétail qui procure du lait et ses dérivés, et son utilité dans de nombreuses activités quotidiennes : dans les champs, etc. J2 : Découverte des atouts touristiques dans les autres Fokontany :  Fonohasina : le tissage de la soie sauvage, le « lamba landy » ayant une valeur culturelle très significative depuis le XV è siècle, au début conçu pour les rois, pour les morts et pour les nobles ; actuellement symbolise la classe, le raffiné, etc. On y trouve des entreprises familiales de fabrication de tissu en soie, et les grandes maisons de briques de style traditionnel.

Photo 13 Maisons de brique d'Ambohidrabiby

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Source : Auteur, février 2018 Les habitats que l’on y retrouve marque également une spécificité au niveau des infrastructures traditionnelles, qui distingue l’Imerina.

Photo 14: Un atelier de tissage de soie dans le village de Fonohasina

Source : Auteur, octobre 2017  Ampahidralambo : savoir-faire local en coupe et couture, fahitr’i Ralambo (nom tiré de l’histoire de la localité) : Il s’agit d’un vestige ayant une valeur historique parce que c’est l’endroit ou Ralambo, le roi, gardait ses zébus.  Kelifaritra : Tissage

82  Ambonin’Amboara ; un village du Fokontany Ambodihala : jirika omby (Jirika signifie commerce, trafic en détail, vente d’esclave64 , le Jirika omby signifie ainsi commerce de zébus), des sculptures faites à partir de racines d’arbres,  Ampanataovana : artisanat en argile : pôteries, vases, etc. Carte 3: Carte présentant le circuit touristique

Source : Auteur (carte tirée de Voyage en terre malgache : le cœur de l’Imerina65), février 2018 Nous pouvons constater que certains fokontany ne figurent pas encore dans la carte, donc elle sera à mettre à jour.  Politique de prix : Le prix66 est la traduction économique de la valeur d’un produit sur un marché, et c’est la seule composante du marketing-mix qui permet à l’entreprise de gagner de l’argent. C’est ainsi une étape importante pour que l’entreprise ne tombe pas en faillite, mais surtout pour maximiser le chiffre d’affaire. Avant de procéder à une projection de vente, nous allons présenter ci-après nos cotations qui représenteront nos offres tarifaires : Tableau 4: : Cotation (1er tarif) du circuit Ambohidrabiby

COTATIONS 1er tarif Unité PRIX (ar) SERVICE A VENDRE DESIGNATION Transport (Centre ville-Ambohidrabiby-Centre ville) Pax 60 000

64 Rakibolana malagasy sy Rakipahalalana (Abinal 1888). 65 E. RAJAONARISON et al. , Voyage en terre malgache : cœur de l’Imerina 66 Aide-mémoire Marketing, p102

83 bouteille d'eau bouteille 4 000 Visite du Rova pax 2 000 Déjeuner chez l'habitant Pax 6 000 Spectacle Pax 1 000 Dîner chez l'habitant Pax 6 000 Nuitée chez l’habitant Pax 15 000 Petit déjeuner Pax 3 000 Visite du village Fonohasina: atelier de Tissage de soie Pax 5 000 Visite des villages: Ampahidralambo, Kelifaritra et Pax 5 000 Ambohidrabibiby Buffet en plein air : découverte de plats locaux Pax 10000 TOTAL 117 000 marge bénéficiaire (20%) 23 400 PRIX PROPOSE AU CLIENT 140 400 Source : Auteur Puisqu’il s’agit surtout d’un projet qui contribue à l’éducation culturelle, nous proposons également un tarif écolier qui est plus abordable.

Tableau 5 : Cotation tarif étudiant Ambohidrabiby

COTATION : EXCURSION DE GROUPE (ECOLIERS ET ETUDIANTS) Au moins pour 30 pax : 2ème tarif DESIGNATION UNITE PRIX UNITAIRE (ar) eau bouteille 2000 picnic pax 6000 visite du rova pax 1000 visite d’atelier de tissage pax 1000 atelier de chant/danse traditionnel pax 2000 avec des groupes locaux TOTAL 12000 marge bénéficiaire 20% 2400 PRIX PROPOSE AU CLIENT 14400 Source : Auteur

84 Pour le service destiné aux écoles de Tananarive et ses environs, nous avons enlevé la ligne du transport, car souvent, les écoles préfèrent louer elles-mêmes les moyens de transport. Ci-après, nous présentons une projection de vente sur 5 ans afin d’évaluer la demande globale future, en ne prenant en compte que la première offre tarifaire de MGA 140 400, sans encore prendre la vente-expo de produits locaux.  Politique de distribution Nous priorisons le système de distribution direct, c’est-à-dire du producteur au consommateur car ce système permet à l’entreprise de bien contrôler le marché et d’obtenir une relation directe avec la clientèle. Cependant, nous prévoyons de collaborer avec l’ORTANA et d’autres tour-opérateurs pour mieux faire connaître nos offres aux touristes non-résidents.  Politique de publicité et de promotion : Pour faire connaître le produit, il faut la bonne élaboration de stratégie de communication afin d’avoir une relation étroite avec les clients. Le choix de médias est le plus important paramètre à considérer.  Mise en ligne (gratuit) de l’application sur le tourisme culturel à Avaradrano : KoloTour App est une application mobile qui contribue à la numérisation des atouts touristique du district Antananarivo-Avaradrano. Elle présente tous les sites culturels dans la région Analamanga, dédiée aux locaux mais surtout à tous touristes étrangers venant à Madagascar. Entre autre, KoloTour App contient les sites touristiques, tous les détails s’y afférant mais aussi des images du site et enfin, une carte permettant à tout utilisateur de s’y rendre. KoloTour App vous propose ainsi une visite guidée de chaque grâce à un texte enrichissant. KoloTour App a comme objectif principal de faire connaître un peu plus le district Avaradrano au niveau touristique que ce soit pour les locaux mais aussi pour les étrangers. Mais elle dispose en effet d’autres objectifs tels que : la simplicité de vous trouver une destination nouvelle à Madagascar, la connaissance du pays et de son histoire et la possibilité de localiser chaque site grâce à sa carte interactive. La seule contrainte est la nécessité de smartphone pour pouvoir profiter de l’application. Par rapport à Madagascar L’Île trésor67, KoloTour Appsera un peu plus cadré au tourisme et tout ce qui l’entoure. Elle possèdera aussi une carte qui sera un plus interactive proposant ainsi des tags montrant les sites et qui guidera le touriste vers sa destination. L’utilisation de l’application ne se résume pas seulement aux touristes étrangers. Elle est aussi dédiée aux locaux qui ont soif de connaître un peu plus sur son pays. Chaque point de la carte

67 Une application mobile déjà existante sur les richesses de Madagascar

85 mène vers de plus amples détails sur les sites de l’Avaradrano, des photos et même vidéos mais aussi des liens internet pour s’informer encore plus. L’écran notifications nous prévient des sites aux alentours mais aussi nous avertit des différentes mises à jour.  Médiatisation du projet et collaboration avec les médias locaux : Il serait primordial dans de collaborer avec les organes médiatiques locaux. Nous prévoyons concevoir des publi-reportages sur les circuits à proposer aux clients, et les diffuser périodiquement, surtout pendant la première année d’exercice. Ces diffusions augmenteront largement la visibilité de la destination à l’égard des touristes nationaux.  Création d’un site web où seront présentées les offres : pour donner des informations au préalable sur les sites à visiter et leurs spécificités respectives, un site web au nom du projet sera créé pour mettre en valeur le site et pour proposer les offres de circuits et de vente de produits artisanaux. On y exposera les photos et vidéos des activités qui auront eu lieu pendant la phase de mise en marche du projet, pour attirer encore plus de visiteurs.

3.4.2 Etude de faisabilité technique : L’étude de faisabilité technique du projet nous permettra de déterminer tous les paramètres d’ordre technique à considérer pour le réaliser. Localisation du projet et territoire desservi Le site d’implantation sera à Ambohidrabiby, pour mieux suivre les activités sur place. Le village Ambohidrabiby est également le centre de la Commune Rurale d’Ambohidrabiby ; c’est encore spacieux, et c’est sur la colline sacrée qui renferme l’origine de toutes les histoires et valeurs culturelles des villages environnants. Bureau d’accueil : L’entreprise doit se procurer un cadre spatial dans lequel s’inscrit son organisation car un espace de travail adapté permet une plus grande efficacité du travail. Nous prévoyons ainsi mettre en place un kiosque d’informations et d’accueil pour ceux qui s’intéressent à nos activités.

3.4.2.1 Les matériels et équipements La mise en place du projet nécessite du matériel et des équipements. Etant donné que le projet est à but commercial, il est nécessaire de disposer de local indépendant. La construction d’une nouvelle infrastructure, nous aurons besoins de terrain et de matériaux de construction. Les investissements en immobilier constitueront un investissement sur le long terme, ils ne seront pas renouvelés à la différence du matériel qui peut être changé à cause de l’usure. Et puisqu’il s’agit d’un bureau d’accueil et d’exposition des produits locaux, il faudrait également des équipements convenables pour mieux recevoir les clients.

86 Tableau 6: Les investissements en immobiliers

TABLEAUX DES INVESTISSEMENTS EN IMMOBILIER Unité Qté Cout unit Total Description IMMOBILIER terrain m2 250,00 40 000,00 10 000 000,00 infrastructure de distribution maison 1,00 22 000 000,00 22 000 000,00

total sans imprévus 32 000 000,00 imprévus 1 600 000,00 total avec imprévus 33 600 000,00 Source : Auteur Comme nous pouvons le remarquer sur le tableau, nous avons jugé nécessaire de prévoir une ligne d’imprévus de 5% pour ces investissements en immobilier, donc la somme de 1.600 000 MGA est prise en compte dans cette budgétisation des investissements. Tableau 7: Les matériels et mobiliers de bureau:

MATERIELS ET MOBILIERS DE BUREAU Désignation nature quantité Prix unitaire Total Comptoir ( pack 1,00 500 000,00 500 000,00 accueil) et chaise bibliothèque pièce 1,00 660 000,00 660 000,00 présentoir pièce 1,00 740 000,00 740 000,00 ordinateurs pièce 4,00 1 200 000,00 4 800 000,00 portables imprimante pièce 1,00 500 000,00 500 000,00 armoires de pièce 1,00 300 000,00 300 000,00 bureau canapé pièce 1,00 800 000,00 800 000,00 total sans imprévus 8 300 000,00 imprévus 415 000,00 total avec imprévus 8 715 000,00 Source : Auteur Il s’agit de matériel qui sera utilisé par toute l’équipe. La majorité du matériel sera basée dans le local de l’entreprise. Cependant toute l’équipe ne travaillera pas en permanence dans ce bureau. Le technicien de surface et la réceptionniste seront les membres de l’équipe à être au bureau en permanence.

87 Tableau 8 : Budget de fonctionnement et cout promotionnel annuel Le budget de fonctionnement et le budget de promotion est constitué des dépenses prévisionnelles liées à la visibilité du projet et des services ainsi qu’à tout ce qui permet au bureau de fonctionner normalement. A défaut d’un véhicule appartenant à l’entreprise, elle devra en louer une ou demander les services de taxis pour effectuer les différentes courses ordinaires. Dans le cas des émissions à produire en collaboration avec une chaîne de télévision locale, on négociera un partenariat privilégié pour réduire les coûts. L’argument à mettre en avant dans cette collaboration sera la promotion du produit pour l’entreprise, mais aussi la création d’un contenu original pour la chaîne. Cette émission permettra d’augmenter l’audience de la chaîne.

3.4.2.2 Les Ressources Humaines En ressources humaines, nous aurions besoin d’un gérant, d’un responsable administratif et

Désignation Nature Quantité Prix Total unitaire Création d'une carte prestation 1,00 1 000 000,0 1 000 000,00 électronique de la commune 0 Création d'une série d'émissions émission 24,00 50 000,00 1 200 000,00 pour découvrir les sites culturels de Tana ( + frais de production) Diffusion périodique diffusion 24,00 50 000,00 1 200 000,00 d'émissions pour la radio et la télé sur les sites culturels d'Analamanga ( diffusion 2x/mois) Eau et électricité ( mois) fft 12,00 200 000,00 2 400 000,00 Téléphone - connexion ( mois) fft 12,00 250 000,00 3 000 000,00 Consommables et fournitures de fft 1,00 1 800 000,0 1 800 000,00 bureau 0 Location de voiture jour de 120,00 100 000,00 12 000 000,00 location Gasoil litre 1 200,00 4 000,00 4 800 000,00 Formations d'un groupe de groupe 1,00 500 000,00 500 000,00 chanteur paysan et d’un groupe de traiteur local (pour le buffet) total sans imprévus 27 900 000,00 imprévus 1 395 000,00 total avec imprévus 29 295 000,00

88 financier, d’un responsable communication, d’un guide historien formé et certifié, d’un réceptionniste et d’un technicien de surface. Nous aurons également besoin de contacts dans chaque village à visiter : par exemple pour le déjeuner qui va être chez l’habitant, il va falloir avoir un accord avec l’habitant qui va recevoir les touristes afin qu’il puisse préparer en avance en cas de visites. Dans la figure suivante est présenté l’organigramme de l’entreprise :

Figure 1: Organigramme de KoloTour

Gérant

Responsable Responsable administratif et financier Communication

Technicien de surface Réceptionniste Guide

Source : Auteur (février 2018)

Pour mieux gérer la responsabilité de chaque membre de l’équipe, nous avons choisi de décrire les qualités et les fonctions qui correspondront à chaque poste. Tableau 9: Descriptions et fonctions de chaque employé

DENOMINATION Qualités Fonctions Gérant Bonne maîtrise du Superviser toutes les activités domaine touristique et le bon fonctionnement de Notion de comptabilité et l’entreprise finance Prise de décisions Compétence en communication interne et externe Guide historien Ayant de bonnes Conter les histoires dans

89 connaissances sur chaque village, même dans les l’histoire de toute la itinéraires de voyages s’il y a commune des éléments importants, Capable d’effectuer de captivants ; longues marches, Expliquer les activités, les Ayant une bonne entente croyances, les valeurs avec les clients et culturelles de l’habitant local l’habitant local, pour optimiser l’immersion culturelle des visiteurs Responsable administratif et Diplôme en Assurer la gestion des papiers financier administration et finance administratifs, Maîtrise de la gestion Assurer comptabilité d’entreprise Responsable des états financiers et budgétaires Responsable en Ayant des expériences de S’occuper des relations interne communication relation avec les médias et externe : avec les clients, Maîtrisant les outils de avec les médias, les parties communication : les TICs prenantes Disponible, compétent et Gérer tout travail de déterminé médiatisation et de publicité sur nos offres

DENOMINATION Qualités Fonctions Réceptionniste Maîtrise d’au moins deux se chargera d’accueillir et langues étrangères : donner les informations français et anglais directes ou indirectes Ayant une aisance nécessaires aux clients ; communicationnelle Ayant une disponibilité

Technicien de surface Responsable, ayant le sens Entretenir et l’intérieur et de la propreté et de l’extérieur du kiosque l’entretien Source : Auteur

90 3.4.2.3 Etude salariale :

Le projet va employer directement six personnes. Vu que nous ne sommes qu’en phase de lancement du projet, il serait raisonnable de ne pas encore envisager d’augmentations de salaire durant les deux premières années d’exercice. A partir de cet organigramme de l’entreprise nous avons établi les coûts salariaux mensuel et annuel de chaque employé dans les tableaux suivant. Tableau 10: Charge salariale

FONCTION EFFECTIF SALAIRE MASSE SALAIRE MENSUEL SALARIALE ANNUEL MENSUELLE gérant 1 900 000,00 900 000,00 10 800 000,00 RAF 1 750 000,00 750 000,00 9 000 000,00 responsable 1 750 000,00 750 000,00 9 000 000,00 communication guide touristique 1 700 000,00 700 000,00 8 400 000,00 réceptionniste 1 400 000,00 400 000,00 4 800 000,00 technicien de 1 200 000,00 200 000,00 2 400 000,00 surface TOTAL 3 700 000,00 44 400 000,00 Source : Auteur Avec une augmentation de 10% du salaire, tous les deux ans, pour motiver et fidéliser notre personnel nous avons le tableau suivant :

Tableau 11: Tableau avec l’augmentation salariale tous les deux ans

année 2 année 3( +10%) année 4 année 5 (+10%) 10 800 000,00 11 880 000,00 11 880 000,00 13 068 000,00 9 000 000,00 9 900 000,00 9 900 000,00 10 890 000,00 9 000 000,00 9 900 000,00 9 900 000,00 10 890 000,00 8 400 000,00 9 240 000,00 9 240 000,00 10 164 000,00 4 800 000,00 5 280 000,00 5 280 000,00 5 808 000,00 2 400 000,00 2 640 000,00 2 640 000,00 2 904 000,00 10 800 000,00 48 840 000,00 48 840 000,00 53 724 000,00 Source : Auteur Après tous ces calculs, voici la synthèse des coûts des RH pour les 5 prochaines années, avec les charges sociales de 15%:

91

Tableau 12: Synthèse des coûts des RH pour les 5 prochaines années

synthèse des coûts des RH pour les 5 prochaines années année 1 année 2 année 3 année 4 année 5 salaire 44 400 000,00 44 400 000,00 48 840 000,00 48 840 000,00 53 724 000,00 CNAPS et OSTIE (15%) 6 660 000,00 6 660 000,00 7 326 000,00 7 326 000,00 8 058 600,00 total 51 060 000,00 51 060 000,00 56 166 000,00 56 166 000,00 61 782 600,00 Source : Auteur L’augmentation de salaire de 10% est prévue afin de motiver l’équipe et permettra de couvrir une éventuelle hausse du coût de la vie à laquelle l’équipe pourra être confrontée. Cette augmentation est prévue tous les deux ans. Elle suit la prévision de la hausse du chiffre d’affaire sur les cinq ans.

3.4.3 Etudes de faisabilité financière Les investissements immobiliers, le mobilier nécessaire pour le bureau, le fonctionnement et les dépenses pour la promotion, ainsi que les charges salariales ont été identifiés dans la section de l’étude de faisabilité technique. Comme ce sont des dépenses indispensables pour la bonne marche de l’entreprise, il nous est nécessaire d’effectuer dans cette partie une étude de faisabilité financière. Ainsi, cette section sera consacrée à un rappel des besoins financiers, à l’élaboration du schéma de financement, ainsi que la présentation des états financiers prévisionnels.

3.4.3.1 Les besoins financiers Le tableau suivant résume les investissements nécessaires au démarrage du projet. Il s’agit des investissements immobiliers ainsi que les achats de mobiliers destinés au bureau et à l’équipe. Tableau 13: Tableau récapitulatif : montant total des investissements

DESIGNATION COÛT Immobilier (terrain et construction)+imprévus (5%) 33 600 000,00 Matériels et mobiliers de bureau 8 715 000,00

TOTAL 42 315 000,00 Source : Auteur Le schéma de financement : Nous avons dressé le schéma de financement du projet qui permet de déterminer la somme de MGA 97 987 000,00 devant être empruntée à la banque, et donc devant être remboursée tout au plus durant les 5 années d’excercice du projet.

92

Tableau 14: Le schéma de financement SCHEMA DE FINANCEMENT

Couts des investissement 1. Immobiliers Terrain 10 000 000,00 Constructions 22 000 000,00 Imprévu (5%) 1 600 000,00 Sous total 33600000

2. Mobiliers 8 715 000,00

TOTAL 42 315 000,00

FINANCEMENT Cash-flow -7 552 000,00 Capital social 5 000 000,00 Compte de l'exploitant 1 000 000,00 Emprunt 97 987 000,00

TOTAL 96 435 000,00 Source : Auteur Avec taux d’intérêt de 12%, nous devons prévoir dans nos résultats prévisionnels de chaque année le remboursement de la banque.

Voici le calcul de remboursement de la banque pour les cinq années : Tableau 15 : Remboursement de la banque

Année Capital (emprunt) Part de capital à payer Intérêt (12%) Remboursement annuel chaque année Année 1 97 987 000,00 19 597 400,00 11 758 440,00 31 355 840,00 Année 2 78 389 600,00 19 597 400,00 9 406 752,00 29 004 152,00 Année 3 58 792 200,00 19 597 400,00 7 055 064,00 26 652 464,00 Année 4 39 194 800,00 19 597 400,00 4 703 376,00 24 300 776,00 Année 5 19 597 400,00 19 597 400,00 2 351 688,00 21 949 088,00 Année 6 - - - Source : Auteur

93 Nous pouvons voir que le remboursement sera terminé à la cinquième année. Notons qu’il s’agit ici d’un emprunt de type dégressif qui réduit chaque année la part de capital à considérer pour le remboursement chaque année.

3.4.3.2 Les états financiers prévisionnels Les deux tableaux suivants présentent l’amortissement des biens investis ainsi que leurs valeurs nettes comptables durant les cinq années. Le taux d’amortissement de la construction est de 5 pour cent par an. Concernant le mobilier, le taux d’amortissement est de 20% par an. A la fin des cinq ans, le mobilier et le matériel de bureau seront complètement amortis. Le total annuel de l’amortissement des investissements s’élève à 2 843 000 MGA. Tableau 16 : Prévision de ventes pour les 5 prochaines année

Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Nombre de clients 600 660 726 799 879 Chiffre d’affaire 84240000 92664000 101930400 112179600 111002205,6 Source : auteur Nous estimons qu’il serait raisonnable d’envisager une augmentation de taux de fréquentation moyenne de 10% par an. La base de calcul pour avoir ces chiffres est le premier tarif. Le nombre sera différent si l’on se base sur le second tarif qui est plus abordable. L’augmentation de 10% serait atteinte grâce aux activités de promotion du tourisme culturel qui accompagneront la vente du circuit.

Tableau 17 : Tableau d’amortissement

DESIGNATION VALEUR D’ACQUISITION TAUX AMORTISSEMENT ANNUEL Construction 22 000 000,00 5% 1 100 000,00 Mobilier 8 715 000,00 20% 1 743 000,00 TOTAL 30 715 000,00 2 843 000,00

Quant aux valeurs nettes comptable, nous présentons sur le tableau ci-dessous pour les 5 années du projet : Tableau 18 : Valeur nette comptable

94 VALEUR NETTE COMPTABLE année 1 année 2 année 3 année 4 année 5 Construction 20 900 000,00 19 800 000,00 18 700 000,00 17 600 000,00 16 500 000,00 Mobilier 6 972 000,00 5 229 000,00 3 486 000,00 1 743 000,00 - Source : Auteur Au bout de 5 ans, il reste 16 500 000 pour la construction du bureau. De l’autre côté, l’ensemble des équipements en mobiliers sera complètement amorti.

Le tableau suivant présente le compte de résultats prévisionnels pour les cinq années d’exercice. Au niveau du chiffre d’affaire, on escompte une croissance moyenne de 10% annuel. On mise sur l’innovation du projet ainsi que la stratégie de communication pour atteindre ce résultat. Au niveau des charges, l’on note une augmentation de 10% des salaires et des coûts d’entretien tous les deux ans. Tableau 19: Compte de résultat prévisionnel

Compte de résultat prévisionnel Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 CHIFFRES D'AFFAIRES Circuit ( hausse de 10% chaque 84 240 000,00 92 664 000,00 101 930 400,00 112 123 440,00 123 335 784,00 année) Ventes de produits artisanaux 1 800 000,00 2 520 000,00 3 600 000,00 3 600 000,00 3 600 000,00 TOTAL 86 040 000,00 95 184 000,00 105 530 400,00 115 723 440,00 126 935 784,00 CHARGES Salaires 44 400 000,00 44 400 000,00 48 840 000,00 48 840 000,00 53 724 000,00 Charges sociales 6 660 000,00 6 660 000,00 7 326 000,00 7 326 000,00 8 058 600,00 Consommables/ fournitures de 1 800 000,00 1 800 000,00 1 890 000,00 1 890 000,00 2 079 000,00 bureau Charges d’entretien 2 000 000,00 2 000 000,00 2 200 000,00 2 200 000,00 2 420 000,00 Charges publicitaires 2 200 000,00 2 200 000,00 2 200 000,00 2 200 000,00 2 200 000,00 Assurances, frais, autorisations 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 1 000 000,00 Frais d’énergie 7 200 000,00 7 200 000,00 7 200 000,00 7 200 000,00 7 200 000,00 Location de voiture 12 000 000,00 12 000 000,00 12 000 000,00 12 000 000,00 12 000 000,00 Remboursement banque 15 832 000,00 14 644 600,00 13 457 200,00 12 269 800,00 11 082 400,00 Formation d'un groupe de 500 000,00 chanteur paysan Dotation aux amortissements 2 843 000,00 2 843 000,00 2 843 000,00 2 843 000,00 2 843 000,00 TOTAL CHARGE 96 435 000,00 94 747 600,00 98 956 200,00 97 768 800,00 102 607 000,00 Résultats d’exploitation -10 395 000,00 436 400,00 6 574 200,00 17 954 640,00 24 328 784,00 Dotation aux amortissements 2 843 000,00 2 843 000,00 2 843 000,00 2 843 000,00 2 843 000,00 Source : Auteur Nous pouvons constater sur le tableau que le projet commence à être rentable seulement au cours de la deuxième année de son exercice. Il est toutefois à noter, encore, que nous n’avons pris en compte que le résultat prévisionnel de la première offre tarifaire, donc les apports des

95 autres offres qui peuvent améliorer la situation financière du projet ne sont pas considérés dans ces calculs.

96

3.4.4 Calendrier de réalisation du projet: Pour mieux gérer le temps, et mieux répartir les tâches selon la responsabilité de chaque membre de l’équipe, nous avons élaboré un calendrier prévisionnel de réalisation des activités. Afin d’avoir plus d’élan, nous avons essayé de le dresser en tenant compte des cinq années d’exercice du projet. Tableau 20: Calendrier prévisionnel de réalisation du projet

MOIS Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Tri Tri Tri Tri Tri Tri Tri Tri Tri Tri Tri Tri Tri Trim Tri Tri Tri Tri Tri Tri SEMAINE m 1 m 2 m 3 m 4 m 1 m 2 m3 m 4 m 1 m 2 m3 m 4 m 1 2 m3 m 4 m 1 m 2 m3 m 4 résultat 1 : l'équipe du projet est mise en place recruter l'équipe du projet Prospection de la zone pour la mise en tourisme, des parties prenantes : les promoteurs et la population locale Finalisation du document du projet Résultat 2 : la mise en tourisme de la zone Ambohidrabiby est effectuée L’évaluation des atouts touristiques et culturels de la zone Mise en place de partenariats avec des agences de voyage, et l’ORTANA création des circuits Amélioration du site d'Ambohidrabiby et de ses environs développer les circuits de trekking tarif normal et tarif

étudiant dans la zone et ses environs rendre disponible les offres de circuits de 2jours et d’excursion Résultat 3 : les médias sont mis au service de la promotion du tourisme culturel dans la région Analamanga

97 Création d'une application: carte interactive de la commune et ses atouts touristiques Création d'une série d'émissions pour découvrir les sites culturels de Tana négociation de partenariat avec médias locaux

PROJET DE PROMOTION DU TOURISME CULTUREL d’AMBOHIDRABIBY Plan d'Action : Janvier 2018-Décembre 2023 Source : Auteur

Nous avons mis en jaune les résultats attendus de chaque activité, et en gris les activités à réaliser durant les trimestres concernés.

3.5 Analyse des impacts et mesures d’atténuation L’analyse prévisionnelle des impacts s’avère obligatoire dans la conception du projet, afin de connaître les bienfaits que procurerait le projet, et aussi pour mieux prévenir les risques et déjà avancer des mesures d’atténuation. 3.5.1 Impacts positifs : environnemental, économique, socio-culturel Le projet suscitera une prise de conscience de la population et des autorités locales par rapport nécessité de la propreté, de l’entretien et de la préservation de la zone. Quand les visiteurs participent à l’achat des produits artisanaux proposés, ils participeront à la consommation locale, tel est aussi le cas pour les repas que les visiteurs prennent chez eux. Les activités vont ainsi devenir une source de revenus pour la commune. Les arrivées massives de touristes contribuent à la création d’emplois et au progrès économique qui aura un impact positif au niveau de vie de la population locale. Le projet procurera une diversification des sources de revenus d’une partie des ménages dans la zone touristique d’Ambohidrabiby : pour l’hébergement de touristes, les spectacles de danses et de chants traditionnels. Ce progrès économique contribuera au bien-être de la population. Le projet encouragera également les échanges de savoir entre touristes et population locale, la transmission des valeurs culturelles aux générations futures et les formations renforceront les capacités des locaux. Il apportera également sa contribution dans la construction identitaire des touristes nationaux qui viennent visiter les lieux.

98 Du point de vue touristique, il va de soi que ce genre de projet permettra une meilleure visibilité du tourisme culturel à Ambohidrabiby, et rehaussera du taux de fréquentation des touristes dans le district Avaradrano. Considéré à l’échelle nationale, le projet participera à la valorisation du patrimoine culturel de Madagascar.

3.5.2 Impacts négatifs et mesures d’atténuation

L’analyse des impacts permet d’estimer l’influence des constituants du projet sur le milieu physique, humain et biologique de la zone d’implantation et d’évaluer la mise en évidence des impacts négatifs potentiels. Ensuite nous pourrons déterminer les mesures d’atténuation à effectuer pour minimiser les dégâts. De plus, il est souligné dans la Loi n°97 012 du 06 juin 1997 relative à la charte de l’Environnement Malagasy, article n°10 que : « Les projets d’investissements publics ou privés susceptibles de porter atteinte à l’environnement doivent faire l’objet d’une étude d’impact, compte tenu de la nature technique, de l’ampleur des dits projets ainsi que la sensibilité des milieux d’implantation. »

Premièrement, la gestion des déchets (pendant l’implantation du bureau d’accueil, et pendant l’exercice des activités touristiques) pourrait représenter un défi car d’une manière ou d’une autre les activités touristiques pourraient accroître les déchets dans la commune. Deuxièmement, la venue en masse de touristes dans une zone l’expose toujours à des risques de changements négatifs, tels que le développement du tourisme sexuel, la déperdition de la culture locale, ou encore la commercialisation à outrance du patrimoine. Il y a également un risque de folklorisation de la culture. Afin de pouvoir mettre en place des mesures d’atténuation pendant la réalisation du projet, il est important de connaitre l’origine et les durées de ces impacts. Nous allons ainsi présenter sous forme de tableau l’évaluation des impacts négatifs du projet dans un espace-temps selon les phases du projet.

Tableau 21: évaluation des impacts négatifs : phases et durée

Impacts négatifs Phases du projet Durée des impacts

Pollution causée par des déchets pendant la Phase de réalisation et Permanent construction du bureau d’accueil et d’exploitation l’exploitation du projet (les circuits) Bruits et des poussières causés pendant la Phase de réalisation Temporaire construction du bureau

99 Impacts négatifs Phases du projet Durée des impacts

Risque de folklorisation et déperdition de la Phase d’exploitation Temporaire culture Risque de développement du tourisme Phase d’exploitation Permanent sexuel Source : Auteur (mars 2018)

Nous pouvons constater à travers ce tableau qu’il y a des risques temporaires, et d’autres permanents liés aux activités du projet. Puisqu’il s’agit d’une mise de tourisme que nous souhaitons « durable », des mesures d’atténuations doivent être considérées avant même la réalisation du projet.

Des mesures d’atténuation ont été prévues dans le plan de gestion de l’environnement pour réduire les facteurs négatifs et optimiser les effets positifs du projet KoloTour. Ces mesures sont prises également de telle sorte que l’on puisse faciliter la prise de décisions concernant la transformation de l’écosystème et contrôler toutes les transformations que peuvent subir l’environnement naturel, et humain dans la commune.

Tableau 22: Les mesures d’atténuation des impacts négatifs du projet

Impacts Mesures d’atténuation

Pollution causée par des déchets Action de sensibilisation sociale pendant la construction du bureau Mise en place de système de collectes d’ordures. d’accueil et l’exploitation du projet (les circuits)

Bruits et des poussières causés Dialogue courtois avec les habitants pendant la construction du bureau environnants ; Nettoyage de la zone de construction ses environs. Risque de folklorisation et déperdition Effort de tous les acteurs dans la préservation de de la culture la culture locale : ne pas chercher à satisfaire les visiteurs au point de modifier les pratiques culturelles ; Sensibilisation sur l’importance de l’authenticité de la culture.

Risque de développement du tourisme Sensibilisation de la population locale ; sexuel Surveillance de près de toutes les activités.

Source : auteur (mars 2018)

100 Nous pouvons dire qu’à chaque risque existe des mesures de prévention qui nécessitent d’être prises en compte dès la conception du projet, et à procéder dès le commencement des activités.

101 CONCLUSION GENERALE

Madagascar fonde généralement son activité touristique sur le niveau et la diversité de ses prestations en puisant principalement dans ses ressources naturelles. Quant à nos sites culturels ; certes, ils peuvent nous tenir à cœur car ils nous appartiennent, ils renferment des mythes sur nos origines, ils nous concernent, et nous leurs attribuons souvent des valeurs émotionnelles. Mais tel n’est pas obligatoirement le cas des touristes internationaux, ils ont besoin de contempler pour apprécier, plus que de chercher à comprendre des contextes qui nécessitent encore des imaginations au-delà de la perception des sens. La première partie a mis en exergue l’importance qu’a gagné le secteur touristique au cours de ces dernières décennies, dans l’économie mondiale, et même dans les recherches scientifiques. On constate un grand contraste quand on considère l’évolution du secteur touristique de Madagascar et la croissance du tourisme au niveau international. Au niveau national, on retrouve encore une divergence entre les formes de tourisme qui sont pratiquées. Le tourisme culturel rencontre des problèmes, dus à de nombreuses raisons, essentiellement communicationnelles. Cela justifie le choix de la théorie d’ancrage ; car la médiation culturelle se charge de rapprocher l’homme aux objets culturels. Il a donc été question d’analyser les données récoltées lors de nos travaux de terrain, le contenu de différents supports de communication. L’évaluation du non-développement du tourisme culturel du site a été observée de deux manières, d’un côté, par l’intermédiaire de l’approche communicationnelle en interprétant les résultats des travaux de terrain, des chiffres issus de l’enquête, et de la lecture des informations véhiculées dans les supports de communication.

Dans la deuxième partie, les résultats de travaux de terrain, de documentation, et d’enquête ont révélé que le tourisme rural et le tourisme culturel ne sont pas ; pour la plupart des cas ; les principales raisons de la venue des visiteurs internationaux à Madagascar. Pourtant, ce type de tourisme devrait être étroitement lié au développement rural et culturel, dans la mesure où les touristes traversent essentiellement des zones rurales pour parvenir aux autres sites d’attraction touristique tels que les réserves naturelles. De plus, l’Etat tout autant que les opérateurs touristiques locaux optent pour la promotion d’autres formes de tourisme plutôt liées à la nature ; dont le tourisme balnéaire, l’écotourisme. Tout cet ensemble de raisons expliquent le non développement du tourisme culturel à Ambohidrabiby, non seulement la commune ne s’aligne à aucun axe des principaux circuits touristiques, mais surtout elle manque de visibilité autant chez les touristes nationaux qu’internationaux. Il faudra trouver un

102 moyen très efficace pour attirer les touristes à visiter le site. Le cas de la Commune Rurale d’Ambohidrabiby nous a permis de comprendre que le tourisme national est le type de tourisme qui convienne le mieux pour développer le tourisme culturel dans le district Avaradrano. La médiation y joue un rôle important, car il se trouve que les choix, réactions des individus dépendent beaucoup aux informations véhiculées sur l’objet en question. Il va de soi que notre but est de trouver les meilleures stratégies qui permettraient d’immerger les touristes internationaux dans le contexte rural et culturel du site, et les nationaux, surtout les jeunes générations, qui s’avèrent être les premiers concernés, dans une éducation culturelle qui leur font sentir l’importance de leurs origines, de leurs histoires. Ensuite, nous voulions insister sur la question d’utiliser au mieux les technologies de l’information et de la communication pour être des supports efficaces et accessibles à la clientèle touristique.

Selon le PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT 2015-2019, la Politique Générale de l’Etat a comme vision de rendre Madagascar une Nation moderne et prospère, une nouvelle force économique ou le bien-être de la population sera la priorité, et ou le développement sera appuyé par ses propres richesses et potentialités Madagascar. L’important est qu’au lieu de n’être que générateur de revenu, le tourisme doit être un moyen de renforcer la culture locale, à travers lequel il est possible d’avoir une rentabilité en renouvelant les traditions, les objets d’art local et artisanats, et que l’image de la communauté en question soit positive. La culture, comme ce que la LOI N°2005-00668 l’indique, est toujours faite d’interprétation de l’histoire pour vivre le présent et construire l’avenir ; c’est en reconnaissant les capacités culturelles des Malgaches que l’on peut être certain que leurs forces, loin d’être seulement référence au passé des ancêtres, comportent aussi d’énormes potentialités pour transformer bénéfiquement leur futur. En proposant le projet KoloTour, nous avons avancé dans l’aboutissement de cette recherche une perspective de conception de circuits représentant les points stratégiques de la commune en terme d’attraits touristiques, et leur médiatisation pour plus de visibilité du tourisme à Ambohidrabiby autant pour les visiteurs nationaux qu’internationaux, mais également proposé des idées pour permettre un meilleur essor du commerce de produits locaux. Ainsi Ambohidrabiby ne serait qu’un cas qui aura servi à démontrer l’importance de la médiation culturelle, c’est à dire le fait de mettre en avant la valorisation de la culture qui permettrait d’accroître le Produit Intérieur Brut. Avec la multiplication de ce genre de projet nous pouvons espérer un progrès du tourisme national voire une croissance économique

68 LOI N°2005-006 portant sur la Politique Culturelle Nationale pour un développement socio-économique.

103 palpable. L’idée est de proposer ce genre de projet à tous les sites culturels du district car nous avons pu démontrer que la valorisation du patrimoine culturel est indispensable au développement du tourisme du district Avaradrano et elle nécessite la participation effective de tous les acteurs. Cette étude présente par ailleurs des lacunes qui nécessiteraient encore des analyses plus approfondies, permettant de constituer par la suite l’objet de nouveaux travaux de recherches. Premièrement, les informations contenues dans les documents écrits concernant la zone étudiée sont très diversifiées, ce qui ont provoqué des confusions sur la véracité de certaines informations. Deuxièmement, certains Fokontany de la commune se trouvent très éloignés par rapport aux autres, ce qui rendait les travaux de terrain assez difficiles, et donc limitait les informations qui auraient dues enrichir la recherche. Et maintenant la question qui se pose est : comment le projet sera-t-il appliqué face au Réel du Marché et de la Rentabilité ?

104 BIBLIOGRAPHIE

Grandes Collections : - LAMIZET B. & SILEM A., « Dictionnaire encyclopédique des sciences de l’information et de la communication », Ellypses/ édition marketing, 1997 - Prof. RAVELOJAONA, Firaketana ny fiteny sy ny zavatra malagasy - VIRET E. et al., Petit dico du tourisme, Université Nationale du Laos, 41p.

Ouvrages généraux :  BALLE F., Les médias, 2009, Paris, 127p.  BAYLE D., Marie Sophie Humeau, Valoriser le patrimoine de sa commune par le tourisme culturel, collectivités locales, Editions du Moniteur, 197 p.  CACCOMO J.-L. Fondements d’économie du tourisme, ed. De Boeck, Bruxelles, 2007, 228p.  CAUNE J. La médiation culturelle : une construction du lien social, 10p.  DAVALLON J., La médiation : la communication en procès ? Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse & Laboratoire « Culture et communication » (Recherche sur les institutions et les publics de la culture, ÉA nº 3151), pp. 38-59  DELISLE M.A., Louis J., Un autre tourisme est-il possible ? Presses universitaires du Québec, Québec, 2007, 144 p.  DEOTTE J.-L., 1993, Le musée, l’origine de l’esthétique, Paris, L’Harmattan.  E. RAJAONARISON et al., Voyage en terre malgache : cœur de l’Imerina, Antananarivo, 113p.  FABRY N. (2009) : La “Cluster Touristique”: Pertinence du concept et enjeu pour les destinations, 2009, pp. 108-131  HOERNER J.M., Traité de Tourismologie, pour une nouvelle science touristique, Collection Etudes, Presses Universitaires de Perpignan, 191p.  ILBOUDO J. P., Techniques de Collecte et traitement de l’information, Rome, Février 2006, 50p.  JAKOBSON R., Essais de linguistique générale (1960) dans Bougnoux, D., Sciences de l’Information et de la Communication. Larousse, Paris, 1993. pp 138 -146.  LAFORTUNE J.M., La médiation culturelle, Le sens des mots et l’essence des pratiques, Quebec, 2012 (extrait, 33pages)

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Articles et périodiques : - BLANC-PAMARD C., Les savoirs du territoire en Imerina (Hautes terres centrales de Madagascar), CEA/CNRS 1995, 14p - COMPTE C., « L’impact de l’image sur la perception et transformation des représentations mentales », Communication [En ligne], Vol. 32/1 | 2013, mis en ligne le 24 février 2014, consulté le 04 janvier 2018. URL : http://journals.openedition.org/communication/4842 - QUENTEL, J.C , Théorie de la Médiation, PUF, pp.1169-1170, 2006, Quadrige. Dicos poche, 2 13 055710 4. , 5 pages

106 - Catalogue de Photographies Historiques sur la vie culturelle à Madagascar pendant la Période Coloniale et la Première République (1896-1972), Mars 2012 - Midi Madagasikara, « le développement de l’informel tue le secteur », paru 13 avril 2016 - Prime magazine Mai 2017, « Le taom-baovao Malagasy », Air Madagascar. - Prospectus de l’ORTANA : dépliants, cartes touristiques d’Analamanga

Références webographiques :  CACCOMO J.-L. (2007), Fondements d’économie du tourisme, De Boeck, Bruxelles ; Professeur François VELLAS, Université de Toulouse, « L’impact indirect du tourisme : une analyse économique », disponible en ligne sur le site officiel de l’Organisation Mondiale du Tourisme : , consulté le 27 novembre 2016  CALIN D., « Construction identitaire et sentiment d'appartenance » , disponible sur le web : URL : http://dcalin.fr/textes/identite.html, consulté le 17 janvier 2018  DEOTTE J. L., Le musée n’est pas un dispositif, revue cahiers philosophiques, disponible sur le web : https://www.cairn.info/revue-cahiers-philosophiques-2011-1 , n° 124, 126 pages  Organisation Mondiale du Tourisme, Record d’arrivées de touristes internationaux en 2015, disponible sur le web : http://media.unwto.org : consulté en aout 2017  MOUTON S, Multimédia, TIC et musées, 2008, www.sophie-mouton.info,  VELLAS F., Université de Toulouse, « L’impact indirect du tourisme : une analyse économique », disponible en ligne sur le site officiel de l’Organisation Mondiale du Tourisme : , consulté le 30 novembre 2017

Travaux universitaires  Mémoire de recherche Master 1 - AGEST Date de soutenance : 3 septembre 2015 Maître de mémoire : Alain ESCADAFAL Université Bordeaux Montaigne, IATU 2015  RATOANDROMANITRA M., Contribution à la valorisation d’un site historique à travers le tourisme culturel : La colline sacrée d’Ambohidrabiby, Mémoire de Maîtrise spécialisée en Tourisme, 2007-2008

107

Documents : texte de lois, rapports : - ORDONNANCE N° 82-029 DU 6 NOVEMBRE 1982 relative à la sauvegarde, la protection et la conservation du patrimoine national - LOI N°2005-006 portant sur la Politique Culturelle Nationale pour un développement socio-économique - LOI N°95-017 portant Code du Tourisme - DECRET N° 83-116 Fixant les modalités d'application de l'ordonnance n° 82-029 du 6 novembre 1982 sur la sauvegarde, la protection et la conservation du patrimoine national. - Politique Générale de l’Etat, Enoncé du programme de mise en œuvre de la PGE, mai 2014, 14p - Projet de Constitution de la 4ème République de Madagascar. - Rapport de la Table ronde des partenaires au développement de Madagascar, Programmes sectoriels, Volume 1, Gouvernance responsable et développement durable, Antananarivo, Juin 2008

108 LISTE DES ILLUSTRATIONS

Cartes : Carte 1: Situation du district Antananarivo Avaradrano ...... 23 Carte 2: Situation géographique d’Ambohidrabiby ...... 26 Carte 3: Carte présentant le circuit touristique ...... 83

Figures : Figure 1: Organigramme de KoloTour ...... 89

Graphes : Graphe 1: Recettes du tourisme international de l’Océan Indien en 2008 ...... 20 Graphe 2: Principales attractions touristiques à Madagascar ...... 25 Graphe 3: Présentation synthétique des résultats de l’enquête effectuée auprès des touristes nationaux ...... 55

Images : Image 1: recherche destination Madagascar, 1ère page sur google ...... 58 Image 2 : Arbre à problèmes du tourisme culturel à Ambohidrabiby ...... 61 Image 3 : Logo de l'agence touristique KoloTour ...... 71

Photos : Photo 1: La route vers la colline, l’entrée du village...... 27 Photo 2: tombeau de Rasendrasoa, l’une des 12 femmes d’Andrianampoinimerina ...... 40 Photo 3: : Pierre sacrée de Rabiby : lieu de prière et endroit où lui rendre hommage ...... 40 Photo 4 Cérémonie du « Fafy rano » ...... 42 Photo 5 : Discours des rois et chefs de village de différentes origines ...... 42 Photo 6 :Participation des élèves dans la célébration ...... 42 Photo 7: Support où l’on inscrivait la description du rova ...... 50 Photo 8: le musée qui a remplacé le lapa ...... 50 Photo 9 : l'enseigne qui indique le rova ...... 51 Photo 10 : le musée de la colline d’Ambohidrabiby ...... 80 Photo 11 : L’intérieur du musée ...... 80 Photo 12 Vue Ouest de la colline d'Ambohidrabiby ...... 80 Photo 13 Maisons de brique d'Ambohidrabiby ...... 81 Photo 14: Un atelier de tissage de soie dans le village de Fonohasina ...... 82

109 Schémas : Schéma 1: Flowchart représentant la logique de la recherche sur le tourisme à Ambohidrabiby ...... 63

Tableaux : Tableau 1 :Evolution des arrivées des visiteurs non-résidents aux frontières, Juin 2017 ...... 19 Tableau 2 : Tableau comparatif des places royales d’Ambohimanga et Ambohidrabiby...... 48 Tableau 3: Tableau des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces de la Commune Rurale d’Ambohidrabiby ...... 60 Tableau 4: : Cotation (1er tarif) du circuit Ambohidrabiby ...... 83 Tableau 5 : Cotation tarif étudiant Ambohidrabiby ...... 84 Tableau 6: Les investissements en immobiliers ...... 87 Tableau 7: Les matériels et mobiliers de bureau: ...... 87 Tableau 8 : Budget de fonctionnement et cout promotionnel annuel...... 88 Tableau 9: Descriptions et fonctions de chaque employé ...... 89 Tableau 10: Charge salariale ...... 91 Tableau 11: Tableau avec l’augmentation salariale tous les deux ans ...... 91 Tableau 12: Synthèse des coûts des RH pour les 5 prochaines années ...... 92 Tableau 13: Tableau récapitulatif : montant total des investissements ...... 92 Tableau 14: Le schéma de financement ...... 93 Tableau 15 : Remboursement de la banque...... 93 Tableau 16 : Prévision de ventes pour les 5 prochaines année ...... 94 Tableau 17 : Tableau d’amortissement ...... 94 Tableau 18 : Valeur nette comptable ...... 94 Tableau 19: Compte de résultat prévisionnel ...... 95 Tableau 20: Calendrier prévisionnel de réalisation du projet...... 97 Tableau 21: évaluation des impacts négatifs : phases et durée ...... 99 Tableau 22: Les mesures d’atténuation des impacts négatifs du projet ...... 100

110

LISTE DES ANNEXES

Annexe n°01 : CV du promoteur du projet Annexe n°2 : Article sur le tourisme national du Midi Madagasikaraka, le 13 juin 2015 Annexe n°03 : Les sites et monuments culturels classes de la region analamanga (par le Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine) Annexe n°04 : Questionnaire pour les touristes nationaux Annexe n°05 : Programme Randonnées par l’ORTANA, pour l’année 2018 Annexe n°06 : Descriptif journalier du programme de voyage intitulé « Immersion Betsileo »

111 ANNEXES Annexe n°01 : CV du promoteur du projet

Tsanta Voarintsoa RAHASINORO Lot VT 85 Ter PA Andohanimandroseza 101 Antananarivo Tél. : 034 48 484 88 E-mail: [email protected] 24 ans Célibataire

FORMATION 2016-2017 : Deuxième année de Master en Science du tourisme, Université d’Antananarivo 2015-2016 : Première année de Master en Science du tourisme, option Ingénierie Touristique de la Culture et des Loisirs dans le Domaine Arts, Lettres et Sciences Humaines de l’Université d’Antananarivo 2014-2015 : Licence en Communication et Médias (Département Interdisciplinaire de Formation Professionnelle) 2013-2014 : deuxième année en communication au DIFP 2012-2013 : étudiante en communication, première année au DIFP Novembre 2011-Mai 2013 : Etudiante en langue chinoise, au Shanghai University de Shanghai-Chine 2010 : Baccalauréat, Série A2 (mention Bien)

EXPERIENCE PROFESSIONNELLE Octobre-Novembre 2016 : Stage au sein de la Direction de la Sauvegarde et de la Capitalisation du Patrimoine du Ministère de la culture, de la promotion de l’artisanat et de la sauvegarde du patrimoine. Novembre-Décembre 2014 : Stage en médias et journalisme au sein de la Radio Haja Antsirabe Mars-Avril 2014 : Stage de sourcing dans l’entreprise La Centrale Alarobia

LANGUES ET INFORMATIQUE Langues : Malagasy : Langue maternelle Français : Courant Anglais : Courant Mandarin : Notions Informatique : Word, Excel, Powerpoint

CENTRES D’INTERET Loisirs : voyager, films Association : Institutrice chez SALOMA (Sekoly Alahady Loterana Malagasy)

112

Annexe n°02 : Extrait de l’article sur le tourisme national du Midi Madagasikara, le 13 juin 2015

113

Annexe n°03 : LES SITES ET MONUMENTS CULTURELS CLASSES DE LA REGION ANALAMANGA (par le Ministère de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine)

Désignation Localisation Caractère Texte de classement Plateau du Rova Antananarivo Site historique Arrêté du 08/02/1939 d’Antananarivo Colline du Rova Ilafy Site historique et pittoresque Arrêté du 08/02/1939 d’Ilafy Colline Royale Ambohimanga Site historique et pittoresque Arrêté du 08/02/1939 d’Ambohimanga Colline du Rova Ambohidratrimo Site historique et pittoresque Arrêté du 08/02/1939 d’Ambohidratrimo Colline du Rova Antsahadinta Site historique et pittoresque Arrêté du 08/02/1939 d’Antsahadinta Plaine de Antananarivo Site historique Arrêté du 08/02/1939 Mahamasina Rochers Antananarivo Site historique Arrêté du 08/02/1939 d’Ampamarinana Souvenirs de Jean Mantasoa Site historique Arrêté du 08/02/1939 Laborde Vestiges de Talata-Angavo Site archéologique Arrêté du 08/02/1939 fortification de Talata-Angavo Pierres sacrées Antananarivo Site ethnographique Arrêté du 08/02/1939 Ambatondranoro Temple FJKM Antananarivo Monument historique et Arrêté n° 203 du d’Ambohipotsy religieux 22/01/62 in J.O du 24/03/62, p.410 Temple FJKM Antananarivo historique et religieux Arrêté n° 203 du d’Ampamarinana 22/01/62

114 Désignation Localisation Caractère Texte de classement Temple FJKM Antananarivo historique et religieux Arrêté n° 203 du d’Ambatonakanga 22/01/62 Temple FJKM de Antananarivo historique et religieux Arrêté n° 203 du Faravohitra 22/01/62 Temple FJKM Antananarivo historique et religieux Classé par le Décret N° Ambondrona 83-170 du 17/05/83 Temple FMTA Antananarivo historique et religieux Classé par le Décret N° Ambatonakanga 83-170 du 17/05/83 Cathédrale Antananarivo historique et religieux Arrêté n°1679 du catholique Notre 18/06/64 Dame Immaculée Conception, Andohalo Cathédrale Antananarivo historique et religieux Arrêté n°3390 du Anglicane Saint- 11 septembre 1970 Laurent, Ambohimanoro

Palais de Antananarivo Monument historique Arrêté n° 1680 du Rainilaiarivony, 18/06/64 Andafiavaratra Résidence de Antananarivo Monument historique Classé par le Décret Rainilaiarivony, N°78-257 du 04 Sept Amboditsiry 1978

Villa Poina, hôtel du Antananarivo Monument historique Classé par le Décret chef de l’Etat Major, N°99-457 du 21/06/99 Tribunal Antananarivo Monument historique Décret N° 83-170 du d’Ambatondrafandra 17/05/83 na

115 Annexe n°04 : Questionnaire pour les touristes nationaux

116 Annexe n°05 : Programme Randonnées par l’ORTANA, pour l’année 2018

117

Annexe n°06 :Descriptif journalier du programme de voyage intitulé « Immersion Betsileo »

!

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118 TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... 3 SOMMAIRE ...... 4 GLOSSAIRE ...... 5 LISTE DES ABREVIATIONS ...... 7 FINTINA ...... 8 ABSTRACT ...... 9 INTRODUCTION GENERALE ...... 10 1 PARTIE I : PRESENTATION GENERALE DE L’ETUDE ...... 14 1.1 Le tourisme ...... 14 1.1.1 Définitions générales et théoriques ...... 14 1.1.2 Le tourisme au niveau international et local : ...... 17 1.1.3 Le tourisme culturel et ses enjeux identitaires : ...... 21 1.2 Présentation de la zone d’étude : ...... 22 1.2.1 Présentation du District Antananarivo-Avaradrano : ...... 22 1.2.2 Tourisme dans le District Avaradrano : ...... 23 1.2.3 Présentation de la Commune Rurale d’Ambohidrabiby : ...... 25 1.2.4 Objectifs et intérêts de la recherche ...... 27 2 PARTIE II : DEMARCHE METHODOLOGIQUE, THEORIE D’ANCRAGE ET RESULTATS OBTENUS ...... 31 2.1 Démarche méthodologique ...... 31 2.1.1 Méthodes de collecte de données ...... 31 2.1.2 Méthodes d’analyse des informations : ...... 32 2.2 Théorie d’ancrage : la médiation culturelle...... 33 2.2.1 Cadrage conceptuel : ...... 33 2.2.2 Théorie de la médiation culturelle ...... 36 2.2.3 Intervention de la médiation culturelle dans le tourisme : ...... 38 2.3 Résultats obtenus, analyse et vérification des hypothèses...... 39 2.3.1 Résultats et analyses des données récoltées sur terrain : ...... 39 2.3.2 Résultat d’enquête sur la motivation des touristes : ...... 52 2.3.3 Résultats concernant les informations dans les supports médiatiques ...... 56 2.3.4 Vérification des hypothèses ...... 62 2.4 Recommandations et perspectives ...... 63 2.4.1 Solutions préconisées : ...... 64 2.4.2 Perspectives ...... 65 3 PARTIE III : LE PROJET KOLOTOUR ...... 68 3.1 Cadre général du projet : « KoloTour » ...... 68 3.1.1 Raisons d’être, justifications et missions du projet...... 68 3.1.2 Description du projet ...... 70 3.1.3 Présentation des promoteurs : ...... 72 3.2 Description des services offerts : ...... 73 3.2.1 Conception de circuits culturels et anthropologiques autour d’Ambohidrabiby ...... 73

3.2.2 Mise en place d’un bureau d’accueil : ...... 73 3.2.3 Elaboration d’une stratégie de communication ...... 74 3.2.4 Formation des locaux pour des spectacles vivants ...... 74 3.2.5 Coopération avec l’ORTANA ...... 75 3.3 Analyse de l’environnement général : analyse du macro-environnement : PESTEL . 75 3.1.2 Environnement politique : ...... 75 3.1.3 Environnement économique et financier : ...... 76 3.1.4 Environnement social et culturel : ...... 77 3.1.5 Environnement technologique : ...... 77 3.1.6 Environnement légal ...... 78 3.4 Les études de faisabilité du projet ...... 78 3.4.1 Etude de faisabilité commerciale ...... 78 3.4.2 Etude de faisabilité technique : ...... 86 3.4.3 Etudes de faisabilité financière ...... 92 3.4.4 Calendrier de réalisation du projet: ...... 97 3.5 Analyse des impacts et mesures d’atténuation ...... 98 3.5.1 Impacts positifs : environnemental, économique, socio-culturel...... 98 3.5.2 Impacts négatifs et mesures d’atténuation ...... 99 CONCLUSION GENERALE ...... 102 BIBLIOGRAPHIE ...... 105 LISTE DES ILLUSTRATIONS...... 109 LISTE DES ANNEXES ...... 111

FICHE TECHNIQUE

Nom : RAHASINORO Prénoms : Tsanta Voarintsoa Tél. : 034 48 484 88 E-mail : [email protected] Encadreur académique : Dr Serge Henri RODIN Encadreur professionnel : RAKOTONDRANAIVO Lalatiana Farasoa

LA MEDIATION CULTURELLE AU SERVICE DU TOURISME CULTUREL DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIDRABIBY (DISTRICT ANTANANARIVO- AVARADRANO)

RESUME « La médiation culturelle au service du tourisme culturel de la Commune Rurale d’Ambohidrabiby (District Antananarivo-Avaradrano) » ; tel est le sujet de notre recherche qui s’inscrit dans le thème du tourisme culturel. Nous nous sommes fixée d’essayer de répondre à la question : « Dans quelles mesures la médiation culturelle agit-t-elle dans la promotion d’un site culturel tel qu’Ambohidrabiby ? », à laquelle nous avons posée deux réponses provisoires que sont : le tourisme culturel à Ambohidrabiby sera promu s’il y a plus d’informations véhiculées sur son potentiel culturel d’Ambohidrabiby ; et le tourisme culturel d’Ambohidrabiby sera développé si la médiation culturelle est d’abord destinée au tourisme national avant de s’intéresser au tourisme international. Nous avons effectué des travaux de terrain, de la documentation, des enquêtes, et de l’observation des contenus des supports de communication utilisés dans le monde du tourisme en général. D’autre part, la théorie de la médiation culturelle a été choisie car elle concerne toutes actions visant à établir une relation entre un public et un objet artistique et/ou culturel. La méthodologie adoptée nous a permis de déterminer les principales raisons qui ont freiné la promotion du tourisme dans la localité ; à savoir son manque de visibilité et la priorisation des autres formes du tourisme par l’Etat et les opérateurs touristiques. A partir de ces constats et analyses, KoloTour est un projet spécialement conçu pour promouvoir le tourisme culturel d’Ambohidrabiby aux touristes nationaux et internationaux ; un projet qui prône la participation active de la population locale et l’utilisation des TICs pour optimiser les impacts autant économiques et socio-culturels du secteur touristique dans le District. Il contribuera à ce qu’Ambohidrabiby ne devienne qu’un souvenir, mais sera toujours un endroit pittoresque qui arbore fièrement son passé et maîtrise son futur.

Mots clés : tourisme culturel-médiation culturelle-Ambohidrabiby-promotion

Nombre d’illustrations : 47 Nombre de pages : 116