HOCKEY Le nouveau roi de la prison Les joueurs surpayés de Rivière-des-Prairies P. 45 P. 8

Du 3 au 10 mars 2011 Vol. 1 No 17

Par la bouche de nos crayons ! Le journal des employés en lock-out du Journal de Montréal

L’Abitibiveut se sortir du trou photo annick mh de carufel photo 2 Nouvelles Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Nouvelles 3 Mines à ciel ouvert est là pour rester

Samedi dernier fut un jour triste pour le journalisme et le syndicalisme. L’usure du temps et les affres d’un dur lock-out de plus de 25 mois ont fini par avoir raison de la majorité des membres du Syndicat Un trou des travailleurs de l’information du Journal de Montréal. Mais la solidarité a tenu jusqu’au bout pour forcer Quebecor, durant l’assemblée, à retirer ses conditions à la survie de Rue Frontenac. Même si ces conditions pouvaient en héritage paraître théoriques – il n’est actuellement pas question pour Rue Frontenac d’être vendu ou de devenir Lorsqu’il parle de son coin de pays, Henri Jacob a peine à contenir son exaspération et son un quotidien papier –, il s’agissait d’un inquiétude devant les compagnies minières qui commencent à creuser un peu partout le principe non négociable. Toutefois, territoire pour en faire des mines à ciel ouvert. « L’Abitibi, ça va devenir le plus gros 18 trous l’offre sous-jacente de services de Quebecor à notre journal a le bénéfice du monde », se désole l’environnementaliste. d’envoyer un message clair aux a atteint un nouveau record cette semaine à de corriger cela, le gouvernement va exiger de annonceurs potentiels : vous n’avez Jessica 1 431,20 $ l’once. la société qu’elle dépose en fiducie les sommes plus à craindre de déplaire à Quebecor Pour les minières, le jeu en vaut la chandelle. requises pour la revégétalisation. » en annonçant dans Rue Frontenac, nadeaU Mais du côté des citoyens et des environnemen- Il précise que la compagnie Century Mining vous pouvez analyser votre placement [email protected] talistes, le prix est parfois chèrement payé. Car a commencé à revégétaliser la montagne de en fonction des bonnes raisons, la ils se retrouvent avec d’immenses quantités résidus. Mais il a fallu attendre des années. Trop qualité du produit et de son lectorat. Bien sûr, l’Abitibi, et plus particulièrement la de résidus, parfois toxiques, sur leur territoire. longtemps. Et « le trou », comme il l’appelle, L’employeur a arraché une entente Vallée-de-l’Or, a toujours été un terrain fertile Plusieurs craignent la contamination des cours risque de demeurer comme un legs pour les gé- de principe dans le cadre d’un très pour les minières. Plusieurs villes ont même d’eau et des nappes phréatiques. Sans compter nérations futures. Le maire n’y peut vraisembla- long conflit où le rapport de force était été érigées autour des gisements pour fournir le risque que les compagnies ne respectent pas blement rien et songe à en faire un attrait touris- totalement inégal, mais il reste un en main-d’œuvre ces compagnies. Ici, pratique- leur engagement et repartent sans un mot, l’or tique. « Je n’ai rien contre ça, mais le trou… le protocole de retour au travail à négocier ment tout le monde a un passé minier. en poche, laissant un immense trou béant au trou, c’est le trou… » dans lequel figurent, entre autres, Mais la réalité est en train de changer. Au- cœur de la ville. Et malgré les ratés, le maire persiste et signe. l’annulation des congédiements, jourd’hui, on ne parle plus de mines souter- Car on oublie trop souvent ce que les mines font suspensions et poursuites ainsi que le raines, mais de mines à ciel ouvert, d’immenses « Le trou, c’est le trou… » de bien: « Pour nous, les mines, ce n’est pas un règlement de l’équité salariale. trous béants qui défigurent le paysage des pe- C’est ce qui est arrivé à Val-d’Or. À l’entrée fléau, c’est une bénédiction ! » Durant ce temps, les activités tites municipalités. Car la valeur de l’or et des de la ville, la première chose que l’on voit est de Rue Frontenac, sur le Web et métaux a augmenté de façon si spectaculaire un immense trou et des montagnes de résidus Le mur hebdomadairement sur papier, ces dernières années qu’il est devenu intéres- miniers. À une vingtaine de minutes en voiture de Val- se poursuivront normalement, et sant pour les compagnies minières d’exploiter À l’époque, c’était la compagnie Sigma qui d’Or, le long de la 117, se dresse le petit pate- La vie a bien changé à Malartic depuis l’arrivée de la mine à ciel ouvert d’Osisko et du mur qui divise la ville. photos annik mh de caRuFel nous en sommes à finaliser le plan ces gisements malgré leur faible rendement. possédait la mine. Lorsqu’elle a commencé à lin de Malartic, qui compte 4 000 habitants. En d’affaires d’un futur Rue Frontenac À l’époque, explique Henri Jacob, on suivait faire de l’exploitation à ciel ouvert, à la fin des entrant dans le village, ce n’est pas un trou que indépendant qui prendrait le relais un filon d’or sous terre et on l’exploitait. Au- années 1990, la compagnie avait donné des ga- l’on rencontre, mais bien un mur. Un jour, ce mur, il y avait toute une partie du village de audiences publiques du BAPE, la compagnie ce n’est pas pire que les grosses vans dans la salaires. Ça a changé le climat, et bien sûr, ça tout en maintenant ses standards de jourd’hui, avec la flambée des prix et les nou- ranties environnementales. Elle devait restaurer mur sera complètement vert, avec des arbres Malarti : 200 maisons, un CPE, une école pri- procédait déjà au déménagement des maisons rue. Ça ne m’empêche pas de dormir. Et pour peut créer des tensions. » qualité journalistique. velles techniques, on creuse un immense trou, le trou une fois les travaux terminés et rétablir et tout. Mais pour l’instant, ce n’est qu’un im- maire, un centre communautaire, un HLM et un visées par le projet. Malartic, c’est bon », affirme Nathalie Lauzon, Les tensions sont bien palpables ces jours- Chers lecteurs, votre appui est plus on extrait des quantités massives de roches une couverture végétale pour ne laisser aucune mense mur de terre et de neige sale qui traverse CHSLD. Aujourd’hui, ce sont les résidents qui habitent dont le conjoint travaille à la mine. ci, comme a pu le constater Rue Frontenac. Le que jamais essentiel. Nous ne devons qu’on passe au concasseur pour en faire de la trace. Mais la compagnie a fait faillite et le trou le village. Et qui divise ses habitants. Le quartier sud a été rasé pour faire place à à l’ombre du mur qui demandent justice. Ils en Selon le maire de Malartic, André Vezeau, 17 février dernier, la mine a annoncé qu’elle pas compter que sur nos revenus poudre et, en ajoutant du cyanure, selon un est resté. C’est la compagnie Century Mining qui Le mur cache le trou que la compagnie la mine. Certaines maisons ont été déménagées, ont assez de vivre dans la poussière, dans le certaines critiques étaient et sont toujours jus- cessait ses opérations de nuit car elle dépassait publicitaires pour assurer notre principe de flottaison, l’or remonte à la surface. a racheté la mine et qui l’exploite présentement. Osisko a commencé à creuser. Lorsqu’il sera ter- d’autres ont été rachetées et détruites. Les ins- bruit, dans les secousses provoqués par le dyna- tifiées, mais la compagnie a accédé à la grande le nombre de décibels permis par le ministère pérennité. Signifiez-nous votre soutien, Il faut donc creuser beaucoup pour obtenir d’in- Mais cette compagnie a elle aussi eu des pro- miné, il sera si profond qu’on pourra y engouf- titutions ont été reconstruites dans le nouveau mitage. Et dans l’incertitude. majorité des demandes des citoyens et de la de l’Environnement, qui lui a envoyé un avis devenez des amis de Rue Frontenac fimes quantités d’or. blèmes financiers et a accumulé les infractions frer une tour Eiffel. Ce sera la plus grande mine quartier. Tout cela aux frais de la compagnie. Ville. Elle a dépensé beaucoup d’argent. De d’infraction. (voir l’annonce au dos du journal). À titre d’exemple, Henri Jacob parle de la environnementales. à ciel ouvert du Canada. Pour un temps. Car les Pour certains résidents, ça a été le commence- La tension monte à Malartic plus, la forte majorité de la population est en Du coup, Osisko a dû mettre à pied certains C’est avec vous et pour vous que nous future mine d’or de Malartic, présentement Même le maire de Val-d’Or, un homme qui prochaines seront encore plus grosses. ment d’un long calvaire. Une période qu’ils sur- Pourtant, d’autres résidents du secteur font accord avec le projet, car l’arrivée de la compa- travailleurs qui ont attribué leur perte d’emploi poursuivrons et développerons cette en construction. « On va sortir de 122 000 à avoue avoir déjà été administrateur d’une socié- Il y aurait, en ce moment, une dizaine de nomment « le grand dérangement ». cavalier seul et disent ne pas être dérangés par gnie minière a sauvé une ville qui était en déclin aux « chialeux » du quartier sud. La tension magnifique aventure journalistique de 150 000 tonnes de roches par jour d’un trou qui té minière et qui défend à bout de bras l’exploi- projets de mines à ciel ouvert en Abitibi. Et Certains regrettent d’avoir vendu trop vite, les activités de la mine qui est pratiquement depuis des années. monte. La sécurité civile surveille le dossier de la presse indépendante. va faire 1,2 km de longueur sur 800 mètres de tation minière comme planche de salut pour le l’engouement n’est pas près de s’essouffler. En d’autres se sont battus jusqu’à la toute fin. Plu- dans leur cour arrière. Certains ont négocié « L’arrivée d’Osisko, c’est un deuxième près. Et le maire aussi. largeur. Tout ça pour sortir, à la fin de l’exploi- Québec, avoue que les choses ont été mal faites. effet, l’exploration minière a connu une hausse sieurs pleurent leur histoire, leur mémoire, leur seuls la vente de leur maison. Plusieurs sont souffle pour une ville qui était en perdition. […] « Nous essayons de contenir les déborde- Richard Bousquet tation, l’équivalent d’une Smart en or. » Une « Il y a eu beaucoup de problèmes qui font spectaculaire cette année et déjà, l’Institut de la vie entière, rasée par les bulldozers. D’autres ravis du boom économique. Malartic était devenue la ville de BS de l’Abitibi. ments pour qu’il n’y ait pas d’escarmouches, Coordonnateur général Smart qui va quand même valoir une fortune en sorte que ça n’a pas été fait comme prévu, statistique prévoit une année record en 2011. crient à l’injustice, croient que les dés étaient « C’est sûr que si tu t’assois sur le balcon et Aujourd’hui, c’est en train de changer et on est affirme le maire. Il faut faire attention, il y a des de Rue Frontenac puisque le prix de l’or ne cesse de monter et affirme Fernand Trahan. Aujourd’hui, on essaye Il y a quelques années à peine, à la place du pipés. Car alors même que se tenaient les que tu écoutes la mine, tu vas l’entendre, mais devenu probablement la ville avec les meilleurs règles à respecter et il faut être civilisé. » Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Nouvelles 3

La vie a bien changé à Malartic depuis l’arrivée de la mine à ciel ouvert d’Osisko et du mur qui divise la ville. photos annik mh de caRuFel mur, il y avait toute une partie du village de audiences publiques du BAPE, la compagnie ce n’est pas pire que les grosses vans dans la salaires. Ça a changé le climat, et bien sûr, ça Malarti : 200 maisons, un CPE, une école pri- procédait déjà au déménagement des maisons rue. Ça ne m’empêche pas de dormir. Et pour peut créer des tensions. » maire, un centre communautaire, un HLM et un visées par le projet. Malartic, c’est bon », affirme Nathalie Lauzon, Les tensions sont bien palpables ces jours- CHSLD. Aujourd’hui, ce sont les résidents qui habitent dont le conjoint travaille à la mine. ci, comme a pu le constater Rue Frontenac. Le Le quartier sud a été rasé pour faire place à à l’ombre du mur qui demandent justice. Ils en Selon le maire de Malartic, André Vezeau, 17 février dernier, la mine a annoncé qu’elle la mine. Certaines maisons ont été déménagées, ont assez de vivre dans la poussière, dans le certaines critiques étaient et sont toujours jus- cessait ses opérations de nuit car elle dépassait d’autres ont été rachetées et détruites. Les ins- bruit, dans les secousses provoqués par le dyna- tifiées, mais la compagnie a accédé à la grande le nombre de décibels permis par le ministère titutions ont été reconstruites dans le nouveau mitage. Et dans l’incertitude. majorité des demandes des citoyens et de la de l’Environnement, qui lui a envoyé un avis quartier. Tout cela aux frais de la compagnie. Ville. Elle a dépensé beaucoup d’argent. De d’infraction. Pour certains résidents, ça a été le commence- La tension monte à Malartic plus, la forte majorité de la population est en Du coup, Osisko a dû mettre à pied certains ment d’un long calvaire. Une période qu’ils sur- Pourtant, d’autres résidents du secteur font accord avec le projet, car l’arrivée de la compa- travailleurs qui ont attribué leur perte d’emploi nomment « le grand dérangement ». cavalier seul et disent ne pas être dérangés par gnie minière a sauvé une ville qui était en déclin aux « chialeux » du quartier sud. La tension Certains regrettent d’avoir vendu trop vite, les activités de la mine qui est pratiquement depuis des années. monte. La sécurité civile surveille le dossier de d’autres se sont battus jusqu’à la toute fin. Plu- dans leur cour arrière. Certains ont négocié « L’arrivée d’Osisko, c’est un deuxième près. Et le maire aussi. sieurs pleurent leur histoire, leur mémoire, leur seuls la vente de leur maison. Plusieurs sont souffle pour une ville qui était en perdition. […] « Nous essayons de contenir les déborde- vie entière, rasée par les bulldozers. D’autres ravis du boom économique. Malartic était devenue la ville de BS de l’Abitibi. ments pour qu’il n’y ait pas d’escarmouches, crient à l’injustice, croient que les dés étaient « C’est sûr que si tu t’assois sur le balcon et Aujourd’hui, c’est en train de changer et on est affirme le maire. Il faut faire attention, il y a des pipés. Car alors même que se tenaient les que tu écoutes la mine, tu vas l’entendre, mais devenu probablement la ville avec les meilleurs règles à respecter et il faut être civilisé. » 4 Nouvelles Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011

Sommaire Nouvelles Libye un diplômé de mcGill monte au front ....7 Environnement Qui a peur du Bape ? ...... 10 L’échangeur Frontenac un dégât qui aurait pu être évité ...... 12 AffAires Relations de travail en faveur des patrons ...... 16 Automobile la route plus polluante que la voiture .... 22 Culture Belle et Bum en avant la zizique ! ...... 24 Tiken Jah Fakoly la révolution par l’éducation ...... 28 ue FR ontenac Henri Jacob, président

photo R photo de l’Action boréale. DéteNte photo annik mh de caRuFel les plaisirs de la table ...... 34 les jeux alphabétiques ...... 35 sports NFL un lock-out évité ? ...... 36 Kepley et Maciocia Dur, dur d’être écolo À la vie, à la mort ...... 38

Dans une région comme l’Abitibi, où aujourd’hui, il y a des gens qui ont évolué et Il parle des « cliques d’entrepreneurs » l’on vit de l’exploitation des richesses des jeunes qui sont éduqués. On arrive à dis- établis dans la région depuis des années, de naturelles depuis des générations, cuter, mais on est encore très mal vus par les la peur des commerçants d’avoir moins de a S le combat des environnementalistes élus, on passe pour des chialeux qui n’ont clients. Car il ne faut pas oublier que c’est n’est pas toujours simple. Pourtant, de jamais de solution… La pression est forte, à Val-d’Or que la majorité des entreprises plus en plus de voix s’y élèvent contre mais surtout, on se fait traiter de tous les minières ont leur siège social. La pression RB o io Ba R

e l’exploitation des mines à ciel ouvert. noms. Quand on demande un débat public, économique y est forte. Mais ils doivent parfois le payer cher. on se faire dire qu’on veut juste la bataille, la « Même parmi les citoyens ordinaires, il chicane. Ce sont les mots qu’ils emploient. » y en a beaucoup qui m’appellent pour me

photo Ro G photo Jessica Nadeau En octobre dernier, un manifeste a circulé dire qu’il se passe ceci ou cela. Quand je leur Nos ChroNiqueurs [email protected] dans la région pour demander au gouver- demande pourquoi ils ne donnent pas l’in- nement d’agir avant qu’il ne soit trop tard ; formation au Ministère, ils répondent qu’ils marco Fortier ...... 6 « Ce n’est pas bien vu d’être un écolo dans 433 personnes ont accepté de faire un don pour ne veulent pas passer pour des chialeux. Ils marc Beaudet ...... 12 une ville comme Val-d’Or », raconte Henri voir leur nom publié dans le manifeste « L’Abiti- me disent : Dis-leur, toi. Tu es habitué… » Yves chartrand ...... 13 Jacob, président de l’Action boréale. Assis bi-Témiscamingue, c’est pas un trou ! ». Jean-François codère ...... 14 dans un petit café du centre-ville, l’environ- « Il y a un paquet de monde, des com- Une piste de ski de fond michel Van de Walle ...... 19 nementaliste de longue date et bras droit de merçants, qui ont refusé de faire paraître pour les chialeux Jean-philippe décarie ...... 20 Richard Desjardins explique combien il est leur nom parce qu’ils avaient peur de se À Rouyn-Noranda, même phénomène. difficile de faire changer les mentalités dans faire boycotter après. Ils nous l’ont dit carré- Dans sa famille, Marc Nantel ne parle plus patrick Gauthier ...... 33 ce qu’on appelle les régions-ressources. ment : Je suis prêt à vous donner 10 $, je suis du dossier des mines. C’est pire que la poli- martin leclerc ...... 40 « Dans les années 1970, on mangeait d’accord avec vous, mais je ne veux pas que tique. Le porte-parole du Regroupement Serge touchette ...... 44 des claques sur la gueule. C’est moins pire mon nom apparaisse nulle part. » pour un débat public sur les mines n’hésite 4 Nouvelles Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Nouvelles 5

Sommaire Nouvelles Libye un diplômé de mcGill monte au front ....7 Environnement Qui a peur du Bape ? ...... 10 L’échangeur Frontenac un dégât qui aurait pu être évité ...... 12 AffAires Relations de travail en faveur des patrons ...... 16 Automobile la route plus polluante que la voiture .... 22 Culture Belle et Bum en avant la zizique ! ...... 24 Tiken Jah Fakoly la révolution par l’éducation ...... 28 ue FR ontenac Henri Jacob, président photo R photo de l’Action boréale. DéteNte photo annik mh de caRuFel les plaisirs de la table ...... 34 les jeux alphabétiques ...... 35 Fernand Trahan, maire de Val-d’Or. sports photo annik mh de caRuFel NFL un lock-out évité ? ...... 36 Kepley et Maciocia Dur, dur d’être écolo À la vie, à la mort ...... 38

Dans une région comme l’Abitibi, où aujourd’hui, il y a des gens qui ont évolué et Il parle des « cliques d’entrepreneurs » pas à raconter les difficultés de son combat. Mais Marc Nantel a des échos de certains dans le respect de tous. Et c’est à nous, comme intéressent le Québec ? Depuis quand les l’on vit de l’exploitation des richesses des jeunes qui sont éduqués. On arrive à dis- établis dans la région depuis des années, de « Constamment, dans leurs discours, ils de ses membres dont les conjoints travaillent peuple, de mettre nos culottes. Mais on a des gens de Montréal et de Québec parlent des naturelles depuis des générations, cuter, mais on est encore très mal vus par les la peur des commerçants d’avoir moins de [les minières et les élus] disent qu’on est dans les mines. On lui demande parfois de menaces, on est craintif, on a peur… » mines ? Avant ça, ils s’en câlissaient. Les a S le combat des environnementalistes élus, on passe pour des chialeux qui n’ont clients. Car il ne faut pas oublier que c’est juste un petit groupe. Au départ, ils disaient freiner ses ardeurs, car on craint les pertes gens s’en sacrent. Il y a quelques artistes qui n’est pas toujours simple. Pourtant, de jamais de solution… La pression est forte, à Val-d’Or que la majorité des entreprises qu’on était 15. Ils ont dit publiquement qu’il d’emplois. « L’industrie menace beaucoup. « Qu’ils déménagent ! » font les rivières, des idéalistes qui n’ont ja- plus en plus de voix s’y élèvent contre mais surtout, on se fait traiter de tous les minières ont leur siège social. La pression n’y avait que 15 chialeux, qu’il fallait juste Et ce sont des ouvriers qui me le disent. Ils Il suffit d’entendre les propos de Fernand mais mis les pieds ici, qui connaissent pas la RB o io Ba R e l’exploitation des mines à ciel ouvert. noms. Quand on demande un débat public, économique y est forte. leur construire une piste de ski de fond pour reçoivent des menaces. Ils se font dire que Trahan, maire de Val-d’Or, pour comprendre réalité, qui nous comparent au tiers-monde. Mais ils doivent parfois le payer cher. on se faire dire qu’on veut juste la bataille, la « Même parmi les citoyens ordinaires, il qu’ils soient contents. » s’il faut donner plus en taxes ou pour l’envi- comment les partisans d’un débat public se Il faut qu’ils se cultivent un peu. […] Moi, chicane. Ce sont les mots qu’ils emploient. » y en a beaucoup qui m’appellent pour me Le Regroupement s’est retroussé les ronnement, ça va être moins dans les poches font traiter, encore aujourd’hui, par certains la gang d’artistes, qu’ils aillent à l’ADISQ et photo Ro G photo Jessica Nadeau En octobre dernier, un manifeste a circulé dire qu’il se passe ceci ou cela. Quand je leur manches. Il est allé chercher des appuis et a des ouvriers… Ça joue dur, très dur. » élus des régions. qu’ils nous foutent la paix. OK ? Il y a des Nos ChroNiqueurs [email protected] dans la région pour demander au gouver- demande pourquoi ils ne donnent pas l’in- fait publier son manifeste. Ici, ceux qui réclament un débat public En entrevue avec Rue Frontenac, Fer- gens sérieux dans les régions qui sont ca- nement d’agir avant qu’il ne soit trop tard ; formation au Ministère, ils répondent qu’ils marco Fortier ...... 6 « La réponse de l’industrie a été de dire : et des modifications aux façons de faire des nand Trahan les traite de « chialeux », pables de gérer leur territoire. Quand ça fait « Ce n’est pas bien vu d’être un écolo dans 433 personnes ont accepté de faire un don pour ne veulent pas passer pour des chialeux. Ils Bah, il n’y a que 433 noms ! déplore Marc entreprises se font traiter d’« anti-mine ». Ces d’« anti-mines », de « Plateau-Mont-Royal pas leur affaire, qu’ils déménagent, câlisse. » marc Beaudet ...... 12 une ville comme Val-d’Or », raconte Henri voir leur nom publié dans le manifeste « L’Abiti- me disent : Dis-leur, toi. Tu es habitué… » Nantel. Ils tentent toujours de minimiser derniers s’en défendent tous. Ils ne sont pas de ce monde ». Il dit que ce sont les gens Yves chartrand ...... 13 Jacob, président de l’Action boréale. Assis bi-Témiscamingue, c’est pas un trou ! ». l’impact de la contestation. » contre les mines, mais ils veulent que les de l’extérieur qui viennent monopoliser le Jean-François codère ...... 14 dans un petit café du centre-ville, l’environ- « Il y a un paquet de monde, des com- Une piste de ski de fond À titre de président du Syndicat de l’enseigne- choses soient faites proprement et que les Qué- débat dans une région où il y a un consen- michel Van de Walle ...... 19 nementaliste de longue date et bras droit de merçants, qui ont refusé de faire paraître pour les chialeux ment de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue, bécois en retirent des bénéfices à long terme. sus et une acceptabilité sociale. Et même s’il À lire aussi Jean-philippe décarie ...... 20 Richard Desjardins explique combien il est leur nom parce qu’ils avaient peur de se À Rouyn-Noranda, même phénomène. il dit représenter des milliers de membres qui « Nous vivons dans une région minière, ce affirme lui-même que les ressources natu- sur RueFrontenac.com difficile de faire changer les mentalités dans faire boycotter après. Ils nous l’ont dit carré- Dans sa famille, Marc Nantel ne parle plus lui ont donné un mandat clair. « Quand c’est sont les ressources naturelles qui nous font relles appartiennent à tous les Québécois, il patrick Gauthier ...... 33 ce qu’on appelle les régions-ressources. ment : Je suis prêt à vous donner 10 $, je suis du dossier des mines. C’est pire que la poli- rendu que les professeurs se mêlent du débat vivre. Mais ce que nous disons, c’est que le ne veut pas se faire donner de leçons sur la Notre dossier complet sur martin leclerc ...... 40 « Dans les années 1970, on mangeait d’accord avec vous, mais je ne veux pas que tique. Le porte-parole du Regroupement des mines, c’est qu’il faut qu’ils soient pas mal jeu a changé. À l’époque, on ne parlait pas façon de gérer les mines. l’industrie minière en Abitibi Serge touchette ...... 44 des claques sur la gueule. C’est moins pire mon nom apparaisse nulle part. » pour un débat public sur les mines n’hésite inquiets pour l’avenir des enfants… » de mines à ciel ouvert. Il faut que ça se fasse « Ça fait combien de temps que les mines 6 Nouvelles Chronique Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011

marco Jean Tremblay, Jésus et moi forTier [email protected]

Je regardais l’autre jour le maire de Saguenay s’énerver pour défendre son « droit » à réciter la prière avant chaque séance du conseil, à l’hôtel de ville. Je regardais le maire de Saguenay et une évidence m’a sauté aux yeux : c’était un homme seul.

Oh ! le maire Jean Tremblay a bien rassemblé une poignée de fidèles prêts à payer sa bataille juridique pour la prière. Mais c’est de cela qu’il s’agit : une poignée d’intégristes religieux. Ils ont le droit de défendre leur de vue. Ils le font. Mais ils le font dans l’indifférence. L’immense majorité des Québécois est passée à autre chose. Et c’est tant mieux. Corrigez-moi si je me trompe, mais la crise des « accommodements raison- nables » de 2007 paraît chose du passé. Des feux de broussaille éclatent de temps à autre. C’est normal. Une cégépienne qui veut porter le voile intégral en classe. Un kirpan qui fait peur au monde. Un crucifix qui dérange. Un intégriste catholique qui clame haut et fort son attachement à Jésus. Le crucifix à l’Assemblée nationale : un symbole historique. photo annik mh de caRuFel Sagesse populaire Et puis ? Bof. La vie continue. On dirait qu’une espèce de sagesse populaire s’ins- ils doivent d’abord gérer comme du monde, recommandait de déboulonner Jésus au d’un nouvel hôtel de ville pour sortir le talle au Québec. Une espèce de confiance, sans quoi ils vont perdre leurs élections. parlement. crucifix de la salle du conseil. Sans drame. une espèce d’affirmation tranquille. Bou- Personnellement, je suis un partisan de Sans déclencher un incendie. chard et Taylor ont joué le rôle de pom- L’œil bienveillant de Jésus la laïcité. Dans un monde idéal, je trouve C’est comme ça que ça se passe au Qué- piers. Ils ont maîtrisé l’incendie des « z’ac- Même chose pour le crucifix. Le fameux que le crucifix n’a pas sa placeà l’Assem- bec, en 2011. commodements ». Le feu peut reprendre. crucifix. Bien ûs r que le crucifix est un blée nationale. Mais je reconnais l’attache- Mais on sort les boyaux et c’est réglé. symbole religieux. Difficile d’imaginer plus ment des Québécois à ce symbole de leur Affirmation tranquille Prenez par exemple cette histoire de Vous remarquerez qu’il a été beaucoup prière à l’hôtel de ville. Le Tribunal des question de Jésus dans cette page, et très droits de la personne a tranché : Jésus n’a peu de Mahomet ou de Bouddha. Je vis à pas sa place à la table du conseil munici- Montréal dans un quartier où les gens sont pal. Le maire de Saguenay s’acharne et On dirait qu’une sagesse populaire de toutes les couleurs. Vous n’êtes pas obli- demande au public de financer la longue gés de me croire, mais ce que je vois tous les bataille juridique qui s’annonce pour dé- s’installe au Québec matins en allant conduire mes fillesà l’école, fendre le droit à la prière. ce que je vois toutes les fois que j’emmène On dirait que les gens se disent : « Qu’il mes fillesà la patinoire, c’est que les petits se batte pour Dieu, c’est son affaire. On le Mohamed et les petites Chan parlent fran- jugera sur sa gestion de la Ville. » religieux que Jésus sur la croix. Mais les histoire. OK pour le crucifixà l’Assemblée çais à leurs frères, sœurs, papa et maman. Ça se produit ailleurs aussi. Les élus Québécois ont décidé que le crucifix est nationale. Ça ne m’empêche pas de dormir. Je vois les petits Chan et Mohamed de- de Granby font une prière discrète avant surtout un symbole identitaire, historique, Je vous parlais de sagesse populaire, de venir québécois sous mes yeux. Grâce à chaque séance du conseil. On ne sait pas témoin de l’héritage culturel de la nation. confiance, d’affirmation tranquille. Plu- la loi 101. Grâce à l’affirmation tranquille ce que le maire et les conseillers ont en C’est pour ça que les députés ont voté sieurs conseils municipaux délibèrent sous des Québécois. Et contrairement aux Jean tête durant leur minute de silence. Certains pour garder le crucifix ég ant sur le mur l’œil d’un Jésus crucifié sans que ça fasse Tremblay de ce monde, les petits Chan et pensent peut-être à acheter un litre de lait de l’Assemblée nationale, lors de la publi- les manchettes. Et d’autres – à Bromont par Mohamed ne cassent les oreilles de per- avant de rentrer à la maison. Peu importe : cation du rapport Bouchard-Taylor, qui exemple – ont profité de la construction sonne avec leur religion. Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Nouvelles 7 Au coeur de l’insurrection Un diplômé de McGill parmi les dirigeants d’une ville libyenne libérée

Lorsqu’il est rentré en Libye, après ment au Québec pour visiter des amis ou La ville où il habite, Zintan, est la pre- armé d’un fusil, puis il retournait travailler à 10 ans passés au Québec, Mohamed discuter de ses travaux de recherche. mière ville de l’ouest du pays à s’être re- l’hôpital le jour « sans aucun sommeil ». Othman prévoyait mener une vie « J’étais à Montréal, en novembre dernier. bellée. Les troubles avaient commencé le « Maintenant, nous avons mis des jeunes tranquille dans le secteur médical ou Je vais et je viens. J’y ai fait mon école, j’y 15 février dans la ville orientale de Benghazi gens en charge pour faire la police et protéger la recherche scientifique. Il n’aurait ai mes amis, je fais des communications et et pendant un certain temps, ils semblaient les gens dans les rues contre le pillage », dit-il. jamais cru se retrouver à la tête d’une j’organise de petites choses par rapport à ma circonscrits à cette seule région. Ses tâches se limitent maintenant à la insurrection armée contre le dictateur recherche », explique-t-il. « Ce fut lourd de symbolique, car il (Kadhafi) coordination des soins de santé dans la ville Mouammar Kadhafi. Professeur d’université, il était aussi le haut prétendait que ce mouvement était seulement libérée. « J’organise les dons de sang, les fonctionnaire responsable du réseau de santé basé dans l’est. Mais nous avons montré que soins médicaux. Ça a été utile parce qu’il y public dans sa province, à l’ouest de Tripoli. ce n’est pas vrai. Nous avons subi beaucoup a eu beaucoup de morts et de blessés par Jusqu’au début de la rébellion, son supérieur de violence de ses troupes. La semaine der- balles. Et quand je dis par balles, je parle de vincent immédiat était le ministre de la Santé. nière, il y avait des combats et des échanges gros matériel militaire », explique-t-il. lArouche « Il m’a appelé hier (28 février). Bien de coups de feu presque tous les jours avec [email protected] sûr, il voulait savoir ce qui se passait. J’ai des blessés et des morts. répondu que la situation n’est pas jolie. Je lui ai dit que je n’occupe plus mes fonc- Assiégés « Je sais qu’il « Initialement, c’était très, très épeurant. tions administratives, je ne fais qu’aider « Au début, c’étaient des manifestations, J’aurais aimé être ailleurs, surtout pour mon les gens. C’est mon nouveau travail. Et s’ils mais ensuite les gens ont amassé quelques épouse et mes enfants. Mais quand tu vis veulent envoyer du matériel médical, qu’ils armes dans des camps de l’armée du sec- n’y aura pas aux côtés de ces gens qui essaient de faire le le fassent », raconte le scientifique. teur. Maintenant, la ville est contrôlée par bien, cela te donne de la force. Je veux faire les rebelles, la police et l’armée ont battu de retour tout ce qui est en mon pouvoir », explique en retraite jusqu’à Tripoli, à 150 kilomètres le diplômé de l’Université McGill, dans une d’ici. Ils protègent le dernier bastion de en arrière » difficile entrevue téléphonique à Rue Fron- « C’est difficile Kadhafi », explique M. Othman. tenac. Il doit s’y prendre à deux fois pour La proximité de ce bastion bourré de nous appeler, car la ligne est trop mauvaise. troupes hostiles empêche toutefois les gens Sa voix se perd souvent à l’autre bout du fil quand on voit de Zintan de quitter la ville. Ils se sentent Selon lui, Zintan ne pourra résister long- pour devenir inaudible. Mais sa conviction, assiégés. Quelques heures après notre entre- temps si elle demeure isolée. Les communi- elle, ne fléchit pas. les gens mourir vue, une dépêche de l’Agence France-Presse cations sont difficiles, l’électricité manque, signalait d’importants mouvements de tout comme le matériel médical et l’eau Conseil des sages dans la rue » troupe pour prendre la cité en tenaille. La « Mais je sais à 100 % qu’il n’y aura pas Mohamed Othman est aujourd’hui membre journaliste sur place ajoutait que les rebelles de retour en arrière, dit-il. Je n’ai jamais du conseil des sages qui gouverne la ville s’apprêtaient à une dure bataille. rien vu de tel : 99 % des gens en ont assez. libérée de Zintan depuis que les rebelles ont « Les choses ne sont pas encore très organi- Surtout avec ce que nous avons vu dans les chassé les forces gouvernementales. « Le ministre a répondu que nous ne fai- sées. Il y a quelques officiers à la retraite qui dernières semaines, il n’y a rien de bon qui Il a vécu 11 ans à Montréal pour complé- sions pas de politique dans nos fonctions. Mais essaient d’organiser les choses. Plusieurs per- vient de Kadhafi. Il aurait la chance de faire ter son doctorat en biologie moléculaire. En je lui ai dit : C’est difficile quand on voit les sonnes essaient aussi de défendre la ville in- le bien il y a longtemps s’il avait voulu. Qu’il 2005, il est retourné vivre dans sa Libye na- gens mourir dans la rue. C’est mon pays, mon dividuellement », affirme Mohamed Othman. nous laisse tranquille ! » s’exclame-t-il, avant tale, mais il a continué de revenir fréquem- peuple. Je ne peux rester à rien faire », dit-il. Au début, il montait la garde la nuit tombée, de raccrocher pour retourner à son poste.

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Depuis son arrestation pour tentatives de meurtre à la fin de l’été 2009, le Klor le boomerang présumé chef d’un violent gang de rue de l’ouest de Montréal régnerait dans Celles-ci nous ont également indiqué certaines ailes du Centre de prévention de Rivière-des-Prairies, où son groupe que quelques semaines après son aurait mis au point un ingénieux système de trafic de drogue et de téléphones arrestation, les autorités ont voulu transférer cellulaires à l’intention des autres détenus. Jonathan Klor dans un établissement situé à l’extérieur de Montréal, pour tenter entrer des stupéfiants et des téléphones cellu- de réduire son influence et son rayon danieL laires dans la prison. d’action. renaud Régulièrement, depuis l’arrestation de Klor, Ainsi, à la fin de l’hiver 2010, il a été certains de ses proches se feraient arrêter pour envoyé à la prison de Québec, mais son [email protected] des banalités, idéalement le vendredi, dans le avocat s’y est opposé, jugeant que le fait de but d’entrer dans la prison et d’y passer la fin se trouver à une telle distance de Montréal Ce système permettrait à Jonathan Klor de semaine, nous ont indiqué des sources. empêcherait son client de bénéficier d’une et à son organisation, les Diplomats, de Ainsi, à la fin de janvier, un proche de Klor, défense pleine et entière. poursuivre leurs activités malgré les barreaux âgé de 27 ans, a été arrêté pour le vol d’un Klor aurait passé environ une semaine ou les conditions qui leur ont été imposées. chien. Lors d’une fouille à son admission dans à la prison de Québec avant d’être de Klor, 23 ans, et sept membres de son gang la prison, les agents de la paix en services cor- nouveau transféré, cette fois-ci à la ont été arrêtés par les agents du Module rectionnels ont découvert plus de 90 grammes prison de Saint-Jérôme. Dès son arrivée, gangs de rue de la région Ouest de la police de marijuana et une certaine quantité de les gardiens auraient découvert une de Montréal en août 2009, dans le cadre cocaïne dans un sac Ziploc enroulé de ruban douzaine de téléphones cellulaires dans du projet Ondée, destiné à mettre fin à une gommé qu’il avait glissé dans son anus. Le une boîte parmi ses effets personnels série d’événements violents survenus dans le dossier de possession de drogues dans le but et le prévenu serait resté une semaine secteur de Pierrefonds cet été-là. d’en faire le trafic a été transmis à la Sûreté du ou deux à Saint-Jérôme avant d’être En moins d’un mois et demi, entre Québec, responsable des actes criminels dans renvoyé au Centre de prévention de juin et août 2009, pas moins de six tentatives les prisons, alors que l’accusation de vol de Rivière-des-Prairies, où il se trouve quets de cigarettes. L’autre a été suspendue de meurtre ont été commises dans une guerre chien aurait été retirée mardi. toujours. avec solde pour avoir eu une relation avec de territoire pour le contrôle des stupéfiants un prévenu, membre d’un gang de rue. dans l’ouest de l’île de Montréal opposant Pour le moment, rien n’indique que ces les Diplomats, alliés aux Rouges, et deux affaires, qui impliqueraient des indi- les Rough Riders – Street Gangsters, affiliés Depuis son arrivée au Centre de prévention vidus d’allégeance bleue, soient liées à la aux Bleus. présence des Diplomats à Rivière-des-Prai- Les membres de ces deux groupes ennemis ries, mais elles sont tout de même symp- ont grandi dans le même secteur, l’îlot de Rivière-des-Prairies, Jonathan Klor en tomatiques d’un problème au Centre de Cloverdale, à Pierrefonds. Sans les énormes prévention. progrès réalisés par la médecine, certaines de mènerait large dans la prison. Jonathan Klor et son groupe subissent ces tentatives de meurtre auraient facilement actuellement leur enquête préliminaire au pu devenir des meurtres. Durant cette Il ferait pratiquement figure de gourou. palais de justice de Montréal pour la série de période, quatre résidences ont été la cible de tentatives de meurtre et de coups de feu sur- tirs, sans toutefois qu’il y ait de blessé. venus dans l’ouest de Montréal à l’été 2009. Une ordonnance de non-publication nous Un gourou À l’intérieur des murs, un gramme de pot se Deux gardiennes suspendues empêche toutefois de dévoiler le contenu des Selon des sources carcérales, depuis son vend 100 $. Quatre-vingt-dix grammes auraient Au cours des derniers mois, deux agentes témoignages entendus jusqu’à maintenant arrivée au Centre de prévention de Rivière- donc rapporté 9 000 $ aux trafiquants. de la paix en services correctionnels du et qui atteindront leur point culminant le des-Prairies, Jonathan Klor en mènerait large Il y a quelques mois, deux proches de Klor Centre de prévention de Rivière-des-Prairies 14 mars, alors qu’un ancien membre du gang, dans la prison et serait très populaire dans les seraient également allés le rejoindre en prison ont été relevées de leurs fonctions. L’une devenu délateur, racontera tout ce qu’il sait. pavillons occupés par les Rouges et autres pré- après avoir été arrêtés à la suite d’une curieuse d’elles, âgée de 32 ans, a été arrêtée et sus- Ce serait la première fois, dans l’histoire venus. Il ferait pratiquement figure de gourou. affaire de voies de fait contre la copine de l’un pendue avec solde pour avoir tenté de faire judiciaire du Québec, et peut-être même du Son groupe est en effet soupçonné d’avoir des membres du groupe, nous ont confié nos entrer dans la prison de la drogue et deux Canada, qu’un témoin repenti d’un gang de mis sur pied un système bien établi pour faire sources. téléphones cellulaires cachés dans des pa- rue se mettra à table. 8 Nouvelles Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Nouvelles 9 Le nouveau roi de rivière-des-Prairies Le chef d’un gang de rue ferait la pluie et le beau temps en prison

Depuis son arrestation pour tentatives de meurtre à la fin de l’été 2009, le Klor le boomerang présumé chef d’un violent gang de rue de l’ouest de Montréal régnerait dans Celles-ci nous ont également indiqué certaines ailes du Centre de prévention de Rivière-des-Prairies, où son groupe que quelques semaines après son aurait mis au point un ingénieux système de trafic de drogue et de téléphones arrestation, les autorités ont voulu transférer cellulaires à l’intention des autres détenus. Jonathan Klor dans un établissement situé à l’extérieur de Montréal, pour tenter entrer des stupéfiants et des téléphones cellu- de réduire son influence et son rayon danieL laires dans la prison. d’action. renaud Régulièrement, depuis l’arrestation de Klor, Ainsi, à la fin de l’hiver 2010, il a été certains de ses proches se feraient arrêter pour envoyé à la prison de Québec, mais son [email protected] des banalités, idéalement le vendredi, dans le avocat s’y est opposé, jugeant que le fait de but d’entrer dans la prison et d’y passer la fin se trouver à une telle distance de Montréal Ce système permettrait à Jonathan Klor de semaine, nous ont indiqué des sources. empêcherait son client de bénéficier d’une et à son organisation, les Diplomats, de Ainsi, à la fin de janvier, un proche de Klor, défense pleine et entière. poursuivre leurs activités malgré les barreaux âgé de 27 ans, a été arrêté pour le vol d’un Klor aurait passé environ une semaine ou les conditions qui leur ont été imposées. chien. Lors d’une fouille à son admission dans à la prison de Québec avant d’être de Klor, 23 ans, et sept membres de son gang la prison, les agents de la paix en services cor- nouveau transféré, cette fois-ci à la ont été arrêtés par les agents du Module rectionnels ont découvert plus de 90 grammes prison de Saint-Jérôme. Dès son arrivée, gangs de rue de la région Ouest de la police de marijuana et une certaine quantité de les gardiens auraient découvert une de Montréal en août 2009, dans le cadre cocaïne dans un sac Ziploc enroulé de ruban douzaine de téléphones cellulaires dans du projet Ondée, destiné à mettre fin à une gommé qu’il avait glissé dans son anus. Le une boîte parmi ses effets personnels Jonathan Klor, chef de gang présumé et vedette de YouTube avérée. série d’événements violents survenus dans le dossier de possession de drogues dans le but et le prévenu serait resté une semaine photos alain décaRie secteur de Pierrefonds cet été-là. d’en faire le trafic a été transmis à la Sûreté du ou deux à Saint-Jérôme avant d’être En moins d’un mois et demi, entre Québec, responsable des actes criminels dans renvoyé au Centre de prévention de juin et août 2009, pas moins de six tentatives les prisons, alors que l’accusation de vol de Rivière-des-Prairies, où il se trouve quets de cigarettes. L’autre a été suspendue de meurtre ont été commises dans une guerre chien aurait été retirée mardi. toujours. avec solde pour avoir eu une relation avec de territoire pour le contrôle des stupéfiants un prévenu, membre d’un gang de rue. dans l’ouest de l’île de Montréal opposant Pour le moment, rien n’indique que ces Fier de briser les règles les Diplomats, alliés aux Rouges, et deux affaires, qui impliqueraient des indi- les Rough Riders – Street Gangsters, affiliés Depuis son arrivée au Centre de prévention vidus d’allégeance bleue, soient liées à la Jonathan Klor a du culot. Du fond de ministère de la Sécurité publique a avoué ne pas Dans les semaines qui ont suivi son arrivée à « Selon moi, c’est une première. Habituelle- aux Bleus. présence des Diplomats à Rivière-des-Prai- sa cellule, juste sous le nez de ses être au courant de la situation. RDP, tout indique que le criminel avait déjà en ment, les détenus utilisent les cellulaires pour Les membres de ces deux groupes ennemis de Rivière-des-Prairies, Jonathan Klor en ries, mais elles sont tout de même symp- gardiens, il enregistre depuis son « En direct de la prison. Ceci n’est pas un jeu. sa possession un cellulaire muni d’une caméra. appeler leurs complices ou pour faire entrer de la ont grandi dans le même secteur, l’îlot tomatiques d’un problème au Centre de incarcération des vidéos menaçantes J’ai mon cell dans la cellule. Pas besoin de télé- En novembre 2009, il a filmé, en compagnie de drogue. Dans ce cas-ci, ça semble être un jeu de Cloverdale, à Pierrefonds. Sans les énormes prévention. avec un cellulaire et les envoie direc- phone public », chante Klor dans une première vi- membres d’un gang affilié aux Rouges, un autre pouvoir. » progrès réalisés par la médecine, certaines de mènerait large dans la prison. Jonathan Klor et son groupe subissent tement sur Internet pour asseoir son déo, qui est en fait un long rap accompagné d’une rap qui envoyait un message direct à un groupe Les cellulaires sont interdits en prison, mais ces tentatives de meurtre auraient facilement actuellement leur enquête préliminaire au pouvoir, ce qui est strictement interdit. photo de lui à l’intérieur du Centre de prévention rival, les Street Gangsters. il arrive qu’il en rentre. « Il y a eu quelques sai- pu devenir des meurtres. Durant cette Il ferait pratiquement figure de gourou. palais de justice de Montréal pour la série de Rivière-des-Prairies (RDP). La vidéo, qui a été visionnée 2 856 fois, montre sies par le passé. J’espère que ce n’est pas trop période, quatre résidences ont été la cible de tentatives de meurtre et de coups de feu sur- Gabrielle Duchaine Klor, masqué d’un foulard rouge, qui se trémousse fréquent », dit le gardien. Les appareils élec- tirs, sans toutefois qu’il y ait de blessé. venus dans l’ouest de Montréal à l’été 2009. [email protected] Modus operandi dans la cour d’une aile enneigée de la prison avec troniques passent généralement les murs de la Une ordonnance de non-publication nous Le malfrat est sans scrupules. Il raconte en trois autres hommes. Derrière lui, on reconnaît les même façon que la drogue, c’est-à-dire que des Un gourou À l’intérieur des murs, un gramme de pot se Deux gardiennes suspendues empêche toutefois de dévoiler le contenu des Mais les règles n’impressionnent pas le gangs- toute impunité comment il a conservé le pouvoir hauts murs et les fils barbelés de l’établissement détenus se les insèrent dans l’anus pour passer Selon des sources carcérales, depuis son vend 100 $. Quatre-vingt-dix grammes auraient Au cours des derniers mois, deux agentes témoignages entendus jusqu’à maintenant ter. Au contraire. Fier de briser les règles, il vante entre les barreaux depuis son arrestation, en août correctionnel. « Qui se sauve ? Tu te sauves », dit- la fouille à leur arrivée. arrivée au Centre de prévention de Rivière- donc rapporté 9 000 $ aux trafiquants. de la paix en services correctionnels du et qui atteindront leur point culminant le ses larcins en prison dans au moins deux vidéos 2009. il en s’adressant aux Street Gangsters. « Montréal Mais qu’un prisonnier ait accès à Internet et des-Prairies, Jonathan Klor en mènerait large Il y a quelques mois, deux proches de Klor Centre de prévention de Rivière-des-Prairies 14 mars, alors qu’un ancien membre du gang, disponibles sur le site YouTube et sur lesquelles « On entre la drogue en dedans, on vend la Diplomats », scande-t-il. fasse des vidéos en public, c’est beaucoup plus dans la prison et serait très populaire dans les seraient également allés le rejoindre en prison ont été relevées de leurs fonctions. L’une devenu délateur, racontera tout ce qu’il sait. nous avons mis la main. Il utilise aussi cette pla- drogue dehors. Je perds un soldat, un autre arrive rare, selon M Lemaire. « Il a sûrement un de pavillons occupés par les Rouges et autres pré- après avoir été arrêtés à la suite d’une curieuse d’elles, âgée de 32 ans, a été arrêtée et sus- Ce serait la première fois, dans l’histoire teforme pour intimider les membres de gangs tout de suite. Ils entrent et sortent de la prison. Je Du jamais vu ces téléphones intelligents qui lui permet d’en- venus. Il ferait pratiquement figure de gourou. affaire de voies de fait contre la copine de l’un pendue avec solde pour avoir tenté de faire judiciaire du Québec, et peut-être même du rivaux et rappeler à ses hommes que même recrute et je garde le contrôle sur mes troupes. Ils Son stratagème est unique, selon le président voyer ses messages à des chums qui en font le Son groupe est en effet soupçonné d’avoir des membres du groupe, nous ont confié nos entrer dans la prison de la drogue et deux Canada, qu’un témoin repenti d’un gang de emprisonné, il est toujours influent. Même si les savent que je peux tirer. » Son rap se poursuit ainsi du syndicat des agents de la paix en services montage », dit-il. mis sur pied un système bien établi pour faire sources. téléphones cellulaires cachés dans des pa- rue se mettra à table. images sont facilement accessibles sur le Web, le durant près de quatre minutes. correctionnels du Québec, Stéphane Lemaire. – avec l’aide de Daniel Renaud 10 Nouvelles Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Qui a peur du Bape ? Décrié par les environnementalistes, toléré par l’industrie et parfois ignoré par règles vont empêcher ?qu’une entreprise le gouvernement, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) fasse preuve de laxisme et donne une mau- voit sa crédibilité mise à mal. Les attentes sont grandes à l’endroit du rapport vaise réputation à l’industrie au complet. » du BAPE sur l’exploitation des gaz de schiste. Peut-être trop. David Vincent? estime la démarche du BAPE complète et rigoureuse. « Le Bureau considéré par le gouvernement, assure fait appel à plusieurs experts de qualité. Ses marie-michèle Diane Paquin, du Service des communica- commissaires se sont déplacés aux États- Sioui tions et des ressources documentaires du Unis et dans l’Ouest canadien. Ils ont eu le BAPE. Notre rôle consiste à éclairer le mi- temps et l’accès à assez d’experts pour que [email protected] nistre, c’est tout. » leur document soit complet », croit-il. Dans le cas des gaz de schiste, Jean Ba- « En 1978, le Québec s’est doté d’une ril déplore que le promoteur n’ait pas fait Peu de temps, question complexe Cadillac en termes d’évaluation environ- d’étude d’impact avant que le mandat d’étu- Pourtant, répète Jean Baril, le temps ac- nementale avec le BAPE. Nous étions la dier le cadre de développement de l’explora- cordé au BAPE est beaucoup trop court pour première province au Canada à le faire, se tion de la ressource ne soit donné au BAPE. étudier une question aussi complexe que rappelle Jean Baril, avocat en droit environ- La population comme les commissaires du celle des gaz de schiste. « Prenons exemple nemental. Depuis 30 ans, rien n’a changé. BAPE ont dû, selon lui, « s’informer au fur sur les États-Unis en nous accordant un an Or, qui veut encore aujourd’hui d’une vieille et à mesure ». ou deux pour évaluer les besoins correcte- Cadillac dans sa cour ? » L’empressement du gouvernement s’ex- ment, suggère-t-il. Ici, on veut tout régler en Jean Baril fait partie de la liste d’experts si- pliquerait par la pression qu’il a reçue des 5 mois ! C’est évident que les commissaires gnataires de la lettre ouverte « Gaz de schiste petites sociétés d’exploration minière, les du BAPE sont pris pour travailler avec des – Un test pour l’indépendance du BAPE », pu- juniors, pressées de connaître la valeur du outils pas adaptés, et c’est la faute du gou- bliée en septembre dernier. Il est aussi l’auteur potentiel gazier qu’ils ont sous les pieds. vernement ! » du livre Le BAPE devant les citoyens – Pour une « Les plus grandes compagnies peuvent se Le 7 février dernier, l’Agence de protection évaluation environnementale au service du permettre d’attendre, mais pas les juniors », de l’environnement des États-Unis (EPA) a développement durable. Il remet aujourd’hui avance Jean Baril. rendu public le plan de son étude d’impact photo annik mh de caRuFel en question l’image du BAPE, qui a sur les effets de la fracturation hydraulique remis lundi son rapport au ministre du Dé- Remettre les pendules à l’heure sur les ressources d’eau potable. Son rapport veloppement durable, Pierre Arcand. Ce der- À la société d’exploration et de mise en final, initialement prévu pour 2012, a été re- de l’organisation, l’avocat note la durée des nier a maintenant 60 jours pour le rendre valeur pétrolière Gastem, le directeur des poussé à 2014. mandats. « Le gouvernement va-t-il renou- public. relations avec les investisseurs, David Vin- Quand même, un avis du BAPE favorable veler le contrat de quelqu’un qui prend une « Les mandats trop courts et trop restreints, cent, explique les choses autrement. « Pour à l’industrie ne signifie pas le début de l’ex- décision qui ne fait pas son affaire ? se de- comme celui du gaz de schiste, entachent la une junior d’exploration comme nous, le ploitation, précise David Vincent. « Il faut mande-t-il. Il faudrait s’assurer que le com- crédibilité du BAPE », croit Me Baril. développement des gaz de shale au Québec augmenter la connaissance scientifique sur missaire se foute de la question du renouvel- occupe une grande place dans notre por- les shales de l’Utica en faisant des études lement en allongeant les mandats pour plus Rôle consultatif tefeuille de propriété d’exploration. C’est géologiques et géophysiques, note-t-il. Les d’autonomie et d’indépendance. » Dans les huit rapports qu’a étudiés Rue important. Mais nous avons aussi des pro- gens ont l’impression que si le BAPE dit oui, Dans son code de déontologie, le BAPE Frontenac, la décision de Québec n’est allée priétés aux États-Unis et ailleurs au Québec. l’exploitation commerciale va commencer précise que ses membres, comme ses com- dans le sens des recommandations du BAPE Notre survie n’en dépend pas », affirme-t-il. aussitôt, ce qui est faux. » Gastem entrevoit missaires, doivent faire preuve de « neu- qu’une seule fois, quand, pressé par la Le travail du BAPE, selon David Vincent, plutôt le début de l’exploitation pour l’année tralité politique » dans l’exercice de leurs grogne populaire, le gouvernement a fini par est de remettre les pendules à l’heure. « Pour 2014 ou 2015. fonctions, éviter les conflits d’intérêts et enterrer le projet de la centrale du Suroît. développer, nous avons besoin d’une régle- agir de façon « neutre et impartiale ». Les Le rôle du BAPE étant consultatif, Qué- mentation stricte pour mettre la population Des failles dans le BAPE commissaires du Bureau sont désignés par bec n’a pas à lui rendre de comptes. « Mais en confiance, explique le titulaire d’une maî- Il est impératif de revoir l’image du BAPE, leur président, et ses membres, choisis par la majorité de ce qui est recommandé est trise en économie financière. Les nouvelles aux dires de Jean Baril. Parmi les faiblesses le gouvernement. (voir encadré). 10 Nouvelles Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Nouvelles 11 Le BAPe 101 Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) relève du ministre du Développement durable, de l’Environne- Qui a peur du ment et des Parcs. C’est un organisme indé- pendant composé d’au plus cinq membres, dont un président et un vice-président nommés. Ses membres sont choisis par le gouver- nement pour une période de trois à cinq ans. En vertu de la Loi sur la qualité de l’Environnement, les mandats peuvent être renouvelés par le gouvernement, qui fixe le « traitement », les « allocations » et les « in- demnités auxquelles ils ont droit ainsi que les autres conditions de leur emploi ». Pendant les commissions d’enquête, le BAPE se dote de commissaires à temps par- Bape ? tiel. Ils sont désignés par le président parmi Décrié par les environnementalistes, toléré par l’industrie et parfois ignoré par règles vont empêcher qu’une entreprise les membres à temps plein. « La décision le gouvernement, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) fasse preuve de laxisme et donne une mau- est faite en fonction de l’expertise et de la voit sa crédibilité mise à mal. Les attentes sont grandes à l’endroit du rapport vaise réputation à l’industrie au complet. » disponibilité, dit Diane Paquin, du Service du BAPE sur l’exploitation des gaz de schiste. Peut-être trop. David Vincent estime la démarche du des communications et des ressources do- BAPE complète et rigoureuse. « Le Bureau cumentaires du BAPE. Le président s’assure considéré par le gouvernement, assure fait appel à plusieurs experts de qualité. Ses qu’il n’y a pas de conflits d’intérêts. » marie-michèle Diane Paquin, du Service des communica- commissaires se sont déplacés aux États- La durée des mandats des commissaires Sioui tions et des ressources documentaires du Unis et dans l’Ouest canadien. Ils ont eu le varie de deux mois pour les médiateurs à BAPE. Notre rôle consiste à éclairer le mi- temps et l’accès à assez d’experts pour que quatre pour les auditions publiques, mais [email protected] nistre, c’est tout. » leur document soit complet », croit-il. peuvent parfois être plus longs. Si néces- Dans le cas des gaz de schiste, Jean Ba- saire, le gouvernement peut nommer pour « En 1978, le Québec s’est doté d’une ril déplore que le promoteur n’ait pas fait Peu de temps, question complexe « le temps et avec la rémunération qu’il dé- Cadillac en termes d’évaluation environ- d’étude d’impact avant que le mandat d’étu- Pourtant, répète Jean Baril, le temps ac- termine » les membres additionnels. nementale avec le BAPE. Nous étions la dier le cadre de développement de l’explora- cordé au BAPE est beaucoup trop court pour Avant d’arriver au BAPE, un promoteur première province au Canada à le faire, se tion de la ressource ne soit donné au BAPE. étudier une question aussi complexe que avise un ministre de son intention de réa- rappelle Jean Baril, avocat en droit environ- La population comme les commissaires du celle des gaz de schiste. « Prenons exemple liser un projet et fait une étude d’impact. nemental. Depuis 30 ans, rien n’a changé. BAPE ont dû, selon lui, « s’informer au fur sur les États-Unis en nous accordant un an L’étude est ensuite analysée au Ministère, Or, qui veut encore aujourd’hui d’une vieille et à mesure ». ou deux pour évaluer les besoins correcte- qui détermine si elle respecte les directives Cadillac dans sa cour ? » L’empressement du gouvernement s’ex- ment, suggère-t-il. Ici, on veut tout régler en du ministre. Le ministre donne ensuite Jean Baril fait partie de la liste d’experts si- pliquerait par la pression qu’il a reçue des 5 mois ! C’est évident que les commissaires au BAPE le mandat de tenir une période gnataires de la lettre ouverte « Gaz de schiste petites sociétés d’exploration minière, les du BAPE sont pris pour travailler avec des d’information et de consultation par le – Un test pour l’indépendance du BAPE », pu- juniors, pressées de connaître la valeur du outils pas adaptés, et c’est la faute du gou- public d’une durée de 45 jours et pendant bliée en septembre dernier. Il est aussi l’auteur potentiel gazier qu’ils ont sous les pieds. vernement ! » laquelle une demande d’audiences pu- du livre Le BAPE devant les citoyens – Pour une « Les plus grandes compagnies peuvent se Le 7 février dernier, l’Agence de protection bliques peut être adressée au ministre. Le évaluation environnementale au service du permettre d’attendre, mais pas les juniors », de l’environnement des États-Unis (EPA) a En janvier, une fuite au puits de Leclercville a préoccupé les habitants du village... BAPE produit ensuite un compte rendu de développement durable. Il remet aujourd’hui avance Jean Baril. rendu public le plan de son étude d’impact photo annik mh de caRuFel et les travailleurs de la compagnie Talisman. la période d’information. en question l’image du BAPE, qui a sur les effets de la fracturation hydraulique « Pendant les dix premières années du remis lundi son rapport au ministre du Dé- Remettre les pendules à l’heure sur les ressources d’eau potable. Son rapport Bureau, les citoyens souhaitaient des au- veloppement durable, Pierre Arcand. Ce der- À la société d’exploration et de mise en final, initialement prévu pour 2012, a été re- de l’organisation, l’avocat note la durée des Malgré les lois et le code de déontologie, dier les conséquences et arrêter de croire les n’a pas besoin du gaz”. Il ne tranchera pas diences publiques dans 25 % des cas, note nier a maintenant 60 jours pour le rendre valeur pétrolière Gastem, le directeur des poussé à 2014. mandats. « Le gouvernement va-t-il renou- Jean Baril craint la présence de relations compagnies sur parole. » à 100 %. Ça fait partie de son mandat de Jean Baril, avocat en droit environnemen- public. relations avec les investisseurs, David Vin- Quand même, un avis du BAPE favorable veler le contrat de quelqu’un qui prend une « incestueuses » entre le BAPE et le concilier des parties », rappelle-t-il. tal. Aujourd’hui, on les demande trois fois « Les mandats trop courts et trop restreints, cent, explique les choses autrement. « Pour à l’industrie ne signifie pas le début de l’ex- décision qui ne fait pas son affaire ? se de- gouvernement. « Le parti qui donne les Pas de moratoire en vue Chez Gastem, on s’attend plutôt à ce que sur quatre. » Depuis sa création, en 1978, le comme celui du gaz de schiste, entachent la une junior d’exploration comme nous, le ploitation, précise David Vincent. « Il faut mande-t-il. Il faudrait s’assurer que le com- projets nomme aussi les gens du BAPE. En attendant le rapport du BAPE, Jean le BAPE recommande un développement BAPE a produit 272 rapports. e crédibilité du BAPE », croit M Baril. développement des gaz de shale au Québec augmenter la connaissance scientifique sur missaire se foute de la question du renouvel- C’est illogique », souligne l’avocat. À cet Baril est convaincu que le Bureau ne deman- des gaz de schiste au Québec sous une ré- Le cas échéant, le ministre donne au e occupe une grande place dans notre por- les shales de l’Utica en faisant des études lement en allongeant les mandats pour plus effet, M Baril propose la nomination des dera pas un moratoire, le mot étant trop char- glementation stricte pour encadrer l’indus- BAPE un deuxième mandat, celui de tenir Rôle consultatif tefeuille de propriété d’exploration. C’est géologiques et géophysiques, note-t-il. Les d’autonomie et d’indépendance. » commissaires du BAPE par l’Assemblée gé politiquement. « Parler d’un moratoire, ce trie. « Le développement se fera de manière des audiences publiques. Il peut également Dans les huit rapports qu’a étudiés Rue important. Mais nous avons aussi des pro- gens ont l’impression que si le BAPE dit oui, Dans son code de déontologie, le BAPE nationale avec un vote des deux tiers, pour serait prendre position politiquement en ap- très rigoureuse », garantit David Vincent. confier au Bureau un mandat d’enquête et Frontenac, la décision de Québec n’est allée priétés aux États-Unis et ailleurs au Québec. l’exploitation commerciale va commencer précise que ses membres, comme ses com- que les partis s’entendent sur les candidats puyant les demandes de Québec solidaire et de médiation environnementale. À la fin dans le sens des recommandations du BAPE Notre survie n’en dépend pas », affirme-t-il. aussitôt, ce qui est faux. » Gastem entrevoit missaires, doivent faire preuve de « neu- retenus. du Parti québécois », dit-il. L’avocat en droit des audiences, le médiateur produit un rap- qu’une seule fois, quand, pressé par la Le travail du BAPE, selon David Vincent, plutôt le début de l’exploitation pour l’année tralité politique » dans l’exercice de leurs Jean Baril déplore aussi le manque de environnemental évoque toutefois la possi- À lire aussi port, qu’il remet au ministre. grogne populaire, le gouvernement a fini par est de remettre les pendules à l’heure. « Pour 2014 ou 2015. fonctions, éviter les conflits d’intérêts et suivi du gouvernement une fois l’approba- bilité que des études supplémentaires soient sur RueFrontenac.com Le travail du BAPE s’arrête une fois qu’il enterrer le projet de la centrale du Suroît. développer, nous avons besoin d’une régle- agir de façon « neutre et impartiale ». Les tion donnée à un projet. « Le Ministère fait demandées avant de permettre l’exploita- Huit décisions du a remis son rapport au ministre. Le rôle du BAPE étant consultatif, Qué- mentation stricte pour mettre la population Des failles dans le BAPE commissaires du Bureau sont désignés par peu de suivi sur les autorisations, faute de tion. Une façon détournée de demander un Le ministre a ensuite 60 jours pour rendre bec n’a pas à lui rendre de comptes. « Mais en confiance, explique le titulaire d’une maî- Il est impératif de revoir l’image du BAPE, leur président, et ses membres, choisis par moyens. À chaque nouveau projet, tout est à moratoire, selon lui. « C’est sûr que le BAPE BAPE sous la loupe ce rapport public. la majorité de ce qui est recommandé est trise en économie financière. Les nouvelles aux dires de Jean Baril. Parmi les faiblesses le gouvernement. (voir encadré). recommencer, déplore l’avocat. Il faut étu- ne dira pas “Oubliez ça, on annule tout, on – Marie-Michèle Sioui 12 L’échangeurNouvelles Frontenac Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 C’EsT voUs qUi lE DiTEs sUR lE wEB Une blessure très profonde Certains de nos textes sur le Web suscitent Le souvenir exprimé par Gérald Larose de nombreux commentaires pertinents. de l’affaire du Manoir Richelieu, quand il Nous reproduisons ici une sélection de ces dit que « Malenfant avait bafoué les droits commentaires portant sur le sujet choisi de des travailleurs syndiqués avec la complicité la semaine : le lock-out au Journal de Mon- du gouvernement du Québec » est le souve- tréal laissera « une blessure très profonde » nir que les syndiqués de partout au Québec et il faudra « beaucoup de temps pour retiendront du lock-out des membres du raccommoder tout ça », prévient l’ancien STIJM, un conflit où PKP a bafoué les droits président de la CSN, Gérald Larose des travailleurs syndiqués avec la complicité du gouvernement du Québec. Une réalité s’impose, l’apathie du public Guy B. en général. Le Journal en lock-out se vend bien. Ce manque de solidarité ou cette in- Une blessure comme ça, ça ne guérit différence a et aura des conséquences pour jamais. Il suffira de prononcer des noms nous tous. […] La société dans laquelle nous comme richard martineau, yvon pedneault, vivons n’est pas le résultat de la générosité joseph facal, albert ladouceur, nathalie des grandes entreprises, bien au contraire. elgrably-lévy, donald charette (les minus- Plusieurs l’ont oublié ou même ne l’ont cules sont volontaires), et autres parasites jamais su. qui ont profité d’un honnête combat de gens Quand je lis les critiques de citoyens ordi- de l’information contre PKP, un des pires naires contre le syndicalisme, ou, dans le cas antisyndicalistes que le Québec ait eu le mal- présent, contre la CSN, l’image qui me vient heur d’enfanter depuis 1534, pour que la en tête est celle-ci : des poulets prêts à voter blessure réapparaisse, au vif, comme si on y pour le colonel Sanders… jetait du sel. Claude Courchesne Miguel MARC BEAUDET [email protected]

Conflit auJournal de Montréal Un dégât qui aurait pu être évité

C’est de manière tragique que s’est termi- qu’interprétées par les tribunaux, demeurent neur pour remplir les fonctions d’un salarié moins de pallier ces deux lacunes, le gou- né cette fin de semaine le plus long conflit impuissantes pour faire face à ce genre de faisant partie de l’unité de négociation en vernement n’a fait aucun geste pour rectifier de travail du milieu journalistique québé- situation. grève ou en lock-out ». la situation. Nous voilà donc deux ans plus cois. Après vingt-cinq mois de lutte et de ré- Or, les tribunaux ont interprété la notion tard, face à un dégât qui aurait pu être évité. sistance acharnées, les travailleurs du Jour- Code du travail d’utilisation comme nécessitant un acte po- Le conflit au Journal de Montréal est nal de Montréal se sont finalement résignés Les dispositions anti-briseurs de grève ont sitif, celui de solliciter le travail, permettant peut-être terminé, mais le vrai problème ne à accepter la proposition de Quebecor. Ce été incorporées dans le Code du travail en à un employeur qui en bénéficie de ne pas fait que commencer. Il ne faut pas que la dénouement amer aura pour conséquence 1977 afin de tenter de rétablir un certain être affecté. volonté de moderniser ces dispositions reste l’élimination de près de 170 emplois, soit la rapport de force entre les salariés et les pa- De plus, l’exigence d’établissement a été lettre morte, au risque de devoir vivre un mise à la rue d’autant de salariés. trons et ainsi limiter la durée et l’intensité interprétée comme nécessitant la preuve que autre conflit aussi long et douloureux. des conflits de travail. le travail était effectué dans un établisse- Bilan Or, à la lumière d’un conflit comme celui ment physique, même si, dans le domaine Les auteurs sont membres de L’heure est désormais au bilan. Les tra- au Journal de Montréal, un conflit au cours médiatique, le lieu physique où œuvre le l’Association des juristes progressistes vailleurs comme les observateurs dénoncent duquel l’employeur a pu poursuivre ses acti- salarié varie selon ses assignations et est à la fois le capitalisme sauvage dont a fait vités alors que les salariés sont restés sur rarement statique. L’Association des juristes progressistes preuve Quebecor et l’absence de riposte le trottoir pendant vingt-cinq mois avant de L’AJP a été fondée en 2010 et vise à unir musclée de la part de la CSN. devoir plier l’échine, force est de constater Briseurs de grève des avocates et avocats, des étudiantes et étu- Il est vrai que la reconquête d’un véritable que le Code ne fait plus le poids. Conséquemment, l’interprétation de cette diants en droit et des travailleuses et travail- rapport de force et la reconstruction d’une Présentement, l’alinéa b) de l’article 109.1 clause par les tribunaux, telle la Commis- leurs du domaine juridique dans un regrou- véritable capacité de mobilisation populaire du Code du travail prévoit qu’il est interdit à sion des relations du travail, a fait en sorte pement qui agit en tant que force politique émanant de la base sont un défi qui se pose un employeur, pendant la durée d’une grève que Le Journal de Montréal a pu être publié et sociale au service de la collectivité, afin à l’ensemble du mouvement syndical. ou d’un lock-out, « d’utiliser, dans l’établis- à l’aide de briseurs de grève, sans toutefois que les droits humains et socio-économiques Mais peu importe les retombées poli- sement où la grève ou le lock-out a été dé- être condamné à ce titre. soient considérés comme étant plus impor- tiques de ce conflit, il demeure une réa- claré, les services d’une personne à l’emploi De plus, malgré la durée du conflit et la tants que la propriété privée, les profits ou les lité indéniable : les lois du travail, telles d’un autre employeur ou ceux d’un entrepre- présence d’un projet de loi permettant au intérêts purement individuels. Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Chronique Nouvelles 13

yves Un thé à Casablanca Chartrand [email protected]

QUÉBEC – Il fallait être en Afrique du Nord pour comprendre l’essence de ce qui se passe dans les pays du Maghreb et dans le monde arabe depuis le début de l’année. Il y flotte un parfum de révolution et une atmosphère de révolte sans précédent. Et soudain, ces peuples, envers qui les Occidentaux ont développé une certaine méfiance depuis le 11 septembre 2001, sont devenus des citoyens du monde, avides de liberté.

Par le plus grand des hasards, je jouais les touristes au Maroc lorsque les Tunisiens ont pris la rue pour se débarrasser de leur dictateur, Zine el-Abidine Ben Ali. Des semaines de dures manifestations, sou- vent sanglantes, pour foutre à la porte une oligarchie qui s’enrichissait grossièrement et sans pitié depuis des décennies, aux dé- pens de son peuple. J’étais à Casablanca durant la semaine précédant le vendredi 14 janvier, jour où Ben Ali a fui son pays, emportant une tonne d’or dans son avion qui a erré toute Il semble clair que les Marocains ne descendront pas dans la rue pour réclamer le départ de leur souverain comme une nuit avant de finalement trouver refuge l’ont fait les Égyptiens avec leur président. photo d‘aRchives ReuteRs à Riyad, en Arabie saoudite.

Atmosphère fébrile depuis des décennies la liberté de parole et la vie politique. Marocains demandent plus de liberté et un L’insurrection tunisienne a été la bougie l’espérance d’une vie meilleure. Celui qui y règne actuellement, le jeune meilleur filet social pour sortir une partie d’allumage d’un vaste soulèvement qui Avec ses 3,8 millions d’habitants, Ca- Mohammed VI, 48 ans, a tout le respect de la population de la pauvreté crasse. En s’est étendu à tout le monde arabe et qui sablanca (Casa pour les habitués) est la de son peuple. Pour y avoir bourlingué un fait, les Marocains demandent à leur roi se poursuit toujours en Libye, au Yémen, métropole du pays et, de loin, sa capitale peu, je peux vous affirmer que personne d’accélérer la cadence des réformes qu’il en Algérie, en Jordanie et au Bahreïn. Le économique et culturelle. C’est là que se ne remet en question son règne et que c’est avait déjà mises en marche depuis son ac- Maroc n’y a pas échappé non plus. Des ma- cession au trône en 1999. nifestations ont eu lieu à Rabat, la capitale, Signe de sa volonté de moderniser le à Casablanca, à Tanger et à Marrakech. pays d’un point de vue culturel, le fils J’étais un observateur privilégié quand d’Hassan II a épousé publiquement en tout ce brouhaha socio-politique est sur- Un mélange de modernité et de traditions 2002 Salma Bennani (devenue la princesse venu. Installé dans un petit hôtel pas cher Lalla Salma), une ingénieure en informa- mais confortable de la rue Mohamed Bel- tique, et lui a donné un rôle important dans loul, en plein centre-ville, j’ai fréquenté ces son administration. Il s’agit là d’un geste petits cafés où les Marocains adorent perdre brassent les affaires et se crée la richesse. bien sous son pouvoir que se feront les qui tranche avec la tradition où le mariage leur temps, en sirotant un thé à la menthe Casa est un mélange de modernité et de réformes revendiquées. du roi était à peu près secret. très sucré ou un café fort dans un petit verre. traditions. Vous y verrez autant de femmes Pour avoir discuté avec plusieurs d’entre Une anecdote pour vous dire combien Il y régnait une atmosphère fébrile. Les vêtues à l’occidentale avec jeans serré et eux sur les terrasses du centre-ville, il est le couple royal aspire à une plus grande Marocains avaient les yeux rivés sur les blouse moulante que d’autres portant le très clair que les Marocains ne descendront occidentalisation : le roi a décrété qu’un écrans plasma pour suivre l’évolution de voile et la djellaba dans la plus pure cou- pas dans la rue pour exiger le départ de leur musulman qui veut prendre une seconde la situation en Tunisie, un pays écono- tume musulmane. souverain comme les Égyptiens l’ont fait épouse (ou plus), comme le permet leur miquement comparable au leur. De toute Si légalement le Maroc est un pays, il avec Moubarak. Mohammed VI est aimé. religion, doit dorénavant obtenir l’auto- évidence, ils avaient un petit sentiment est culturellement un royaume. En fait, le Plusieurs manifestations ont eu lieu dans risation écrite de sa première femme. Un d’envie à voir leurs voisins maghrébins royaume le plus vieux du monde. Le roi les dernières semaines un peu partout dans changement drastique qui a créé pas mal prendre leur destin en main et s’affranchir joue un rôle central dans cette monarchie le pays, mais surtout à Rabat, la capitale, de remous dans certaines communautés du d’un régime despotique qui leur interdisait constitutionnelle et participe activement à où vit Mohammed VI, et à Casablanca. Les pays, m’a-t-on raconté en riant… 14 Nouvelles Jeux vidéo Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Killzone 3 Si ça bouge, vous tirez !

Il fait bon parfois de mettre son sale contribue elle aussi à apporter de temps cerveau au repos pour se divertir. à autre une bouffée de fraîcheur et à faire en C’est vrai avec certaines comédies ou sorte qu’on n’est jamais pris trop longtemps films d’action au cinéma, ce l’est tout à faire la même chose. autant avec des jeux vidéo comme Comparativement à Killzone 2, le nou- Killzone 3, qui ne remportera pas un vel épisode tente de mettre beaucoup plus prix pour le scénario, mais qui défoule l’accent sur le scénario. Le jeu compte de drôlement bien. multiples et longues cinématiques. Signe que l’éditeur y accorde de l’importance : appuyer sur le bouton « Start » les met en pause, plutôt que de les couper. Rassurez- jean-françoiS vous, vous pouvez quand même les éviter. codère Ces cinématiques sont techniquement et [email protected] esthétiquement fort réussies. Le seul ennui, c’est qu’elles sont ennuyantes, justement. Pour une raison que j’ignore, on ne s’attache La franchise Killzone est, parmi le por- pas vraiment aux personnages, que ce soit les tefeuille de Sony, celle qui se voit attribuer héros ou les vilains. Ces derniers sont d’ail- le mandat d’attirer vers la PlayStation 3 les leurs particulièrement risibles, dans leurs cos- grands amateurs de jeux de tir à la première tumes aux allures nazies. C’est probablement personne, un marché âprement disputé, ça, d’ailleurs, la raison : des extraterrestres mais lucratif. On ne s’attend donc pas à un habillés comme Hitler, ça ne fait pas sérieux. éclair de génie, pas plus qu’avec Gears of War, par exemple, sa plus proche compéti- Qualité visuelle trice sur la Xbox 360. La qualité visuelle de Killzone 3 est tout Ce qu’on veut, ce sont de gros fusils, des aussi impressionnante dans le jeu lui-même. ennemis à la pelle, des images à couper le Les combats dans la zone enneigée se dé- souffle et des scènes d’action mémorables. roulent durant une tempête et l’effet est très C’est exactement ce que livre Killzone 3. réussi. J’aurais aimé avoir la chance d’essayer Comme ses prédécesseurs, Killzone 3 vous de niveau sur un téléviseur 3D, puisque le oppose à une armée de créatures huma- jeu est compatible 3D. Nous avions eu droit noïdes, les Helghasts. Ceux-ci sont en réalité à une brève démonstration d’un autre niveau d’« anciens » humains qui ont émigré vers sur un écran de cinéma à l’exposition E3 en une autre planète et dont l’apparence phy- juin dernier et l’expérience m’avait soufflé. sique s’est avec le temps transformée. On peut aussi y jouer en utilisant le système PlayStation Move. La manette principale de la Liquider les ennemis Move, celle avec une petite lumière ronde sur L’essence du jeu consiste à avancer et à le dessus, sert alors à viser en pointant l’écran. liquider les adversaires qui vous empêchent C’est un système déjà appliqué maintes fois de le faire. Si ça bouge devant, vous tirez. sur la Wii, avec des résultats mitigés. Cette aventure se déroule dans des environ- C’est un peu mieux sur la PlayStation, qui nements variés, un atout important. Dès les semble plus précise, mais les amateurs de ce premières missions, on passe d’un dépo- genre de jeux sur console vont probablement toir à une sorte de forêt exotique remplie préférer utiliser une bonne vieille manette. de plantes extraterrestres, puis à une zone Fait à noter, comme il est maintenant incon- enneigée. On alterne aussi, selon la mission, tournable pour ce type de jeux, Killzone 3 entre un style plus actif et un style furtif, où inclut un volet multijoueurs bien développé on essaie de liquider les ennemis en silence. qui vous permettra d’avoir du plaisir très long- L’utilisation sporadique de véhicules temps. Le seul petit ennui à ce chapitre est comme un robot, un char ou une fusée dor- que le jeu en coop ne peut se faire par Internet. 14 Nouvelles Jeux vidéo Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Nouvelles 15 Killzone 3 Killzone 3 vous oppose à une armée de créatures humanoïdes, les méchants Helghasts. Si ça bouge, photos couRtoisie vous tirez !

Il fait bon parfois de mettre son sale contribue elle aussi à apporter de temps cerveau au repos pour se divertir. à autre une bouffée de fraîcheur et à faire en C’est vrai avec certaines comédies ou sorte qu’on n’est jamais pris trop longtemps films d’action au cinéma, ce l’est tout à faire la même chose. autant avec des jeux vidéo comme Comparativement à Killzone 2, le nou- Killzone 3, qui ne remportera pas un vel épisode tente de mettre beaucoup plus prix pour le scénario, mais qui défoule l’accent sur le scénario. Le jeu compte de drôlement bien. multiples et longues cinématiques. Signe que l’éditeur y accorde de l’importance : appuyer sur le bouton « Start » les met en pause, plutôt que de les couper. Rassurez- jean-françoiS vous, vous pouvez quand même les éviter. codère Ces cinématiques sont techniquement et [email protected] esthétiquement fort réussies. Le seul ennui, c’est qu’elles sont ennuyantes, justement. Pour une raison que j’ignore, on ne s’attache La franchise Killzone est, parmi le por- pas vraiment aux personnages, que ce soit les tefeuille de Sony, celle qui se voit attribuer héros ou les vilains. Ces derniers sont d’ail- le mandat d’attirer vers la PlayStation 3 les leurs particulièrement risibles, dans leurs cos- grands amateurs de jeux de tir à la première tumes aux allures nazies. C’est probablement personne, un marché âprement disputé, ça, d’ailleurs, la raison : des extraterrestres mais lucratif. On ne s’attend donc pas à un habillés comme Hitler, ça ne fait pas sérieux. éclair de génie, pas plus qu’avec Gears of War, par exemple, sa plus proche compéti- Qualité visuelle trice sur la Xbox 360. La qualité visuelle de Killzone 3 est tout Ce qu’on veut, ce sont de gros fusils, des aussi impressionnante dans le jeu lui-même. ennemis à la pelle, des images à couper le Les combats dans la zone enneigée se dé- souffle et des scènes d’action mémorables. roulent durant une tempête et l’effet est très C’est exactement ce que livre Killzone 3. réussi. J’aurais aimé avoir la chance d’essayer Comme ses prédécesseurs, Killzone 3 vous de niveau sur un téléviseur 3D, puisque le oppose à une armée de créatures huma- jeu est compatible 3D. Nous avions eu droit noïdes, les Helghasts. Ceux-ci sont en réalité à une brève démonstration d’un autre niveau d’« anciens » humains qui ont émigré vers sur un écran de cinéma à l’exposition E3 en une autre planète et dont l’apparence phy- juin dernier et l’expérience m’avait soufflé. sique s’est avec le temps transformée. On peut aussi y jouer en utilisant le système PlayStation Move. La manette principale de la Liquider les ennemis Move, celle avec une petite lumière ronde sur L’essence du jeu consiste à avancer et à le dessus, sert alors à viser en pointant l’écran. liquider les adversaires qui vous empêchent C’est un système déjà appliqué maintes fois de le faire. Si ça bouge devant, vous tirez. sur la Wii, avec des résultats mitigés. Cette aventure se déroule dans des environ- C’est un peu mieux sur la PlayStation, qui nements variés, un atout important. Dès les semble plus précise, mais les amateurs de ce premières missions, on passe d’un dépo- genre de jeux sur console vont probablement toir à une sorte de forêt exotique remplie préférer utiliser une bonne vieille manette. de plantes extraterrestres, puis à une zone Fait à noter, comme il est maintenant incon- enneigée. On alterne aussi, selon la mission, tournable pour ce type de jeux, Killzone 3 entre un style plus actif et un style furtif, où inclut un volet multijoueurs bien développé on essaie de liquider les ennemis en silence. qui vous permettra d’avoir du plaisir très long- L’utilisation sporadique de véhicules temps. Le seul petit ennui à ce chapitre est comme un robot, un char ou une fusée dor- que le jeu en coop ne peut se faire par Internet. 16 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 En faveur affaires dEs patrons A Le rapport de force a basculé dans les relations de travail au Québec

Le lock-out de 25 mois au Journal de Montréal changera-t-il la façon de « gérer » les relations de travail au Québec ? Oui, affirment les uns ; non, prétendent les autres. Le plus long lock-out dans l’histoire des médias au Canada n’a pas fini de faire jaser…

Faut-il conclure que les syndicats n’ont qu’il s’agissait d’un conflit dans un média C’est par ces changements qu’on pourra of- yvon plus le gros bout du bâton quand vient d’information. C’était un symbole. » frir des protections aux travailleurs », dit-il. le temps de négocier avec la partie patro- Le professeur Louis Hébert, lui aussi lapradE nale ? Faut-il comprendre que les patrons La loi anti-briseurs de grêve de HEC Montréal, est convaincu que [email protected] ont découvert qu’ils peuvent arracher des Tout en faisant ce constat, le professeur le conflit au Journal de Montréal « va acquis à leurs employés syndiqués en fai- Hennebert se dit conscient que la réa- pousser la réflexion », non seulement Rue Frontenac a demandé à des spécia- sant perdurer les conflits de travail ? lité du travail au Québec a déjà été plus sur le rôle que jouent les organisations listes en relations de travail et à des obser- réjouissante. Il croit même qu’il faut y syndicales, mais aussi sur la façon de vateurs chevronnés de se prononcer sur Un exemple parmi d’autres voir l’urgence de « moderniser les lois gérer « l’activité humaine dans les en- cet enjeu. « Cela fait dix ans au moins que le du travail » pour rétablir un rapport de treprises ». Une tendance forte se dessine à la lueur pouvoir syndical s’érode à l’avantage force plus équitable entre les travail- « Avant, les employés se rendaient des propos recueillis : le lock-out au quo- du patronat, et ce qui vient de se leurs syndiqués et les patrons. au travail, en usine, et accomplissaient tidien de la rue Frontenac, et son dénoue- produire au Journal de Montréal est un Or, dans le conflit qui a opposé le des tâches pour remplir une mission ment en faveur de l’empire Quebecor, exemple parmi tant d’autres », constate syndicat des journalistes du Journal définie dans une unité. Mais les entre- confirme que le rapport de force a basculé le professeur en gestion des ressources de Montréal à l’empire Quebecor, le prises n’ont plus les mêmes besoins, et en faveur des patrons. humaines à HEC Montréal, Marc-Antoine gouvernement Charest a mis du temps cela a changé la façon de gérer les res- En même temps, les syndicats semblent Hennebert. avant d’accepter de tenir une commis- sources humaines. C’est un virage dont avoir de plus en plus de difficulté à s’orga- Il ajoute : « Des conflits où les patrons sion parlementaire sur la pertinence de il faudra tenir compte de plus en plus niser pour livrer une bataille à armes égales ont eu le dessus sur les syndicats, on en modifier la loi anti-scabs, en février. si on veut harmoniser les relations em- face à des dirigeants d’entreprise qui ne a vu beaucoup au cours des dernières an- « C’est certain qu’il faut appor- ployés-employeurs », dit le professeur, craignent plus d’user de stratégies pas tou- nées. Mais le lock-out au Journal de Mont- ter des modifications sur la question qui s’intéresse aux dossiers du secteur jours élégantes pour parvenir à leurs fins. réal a davantage retenu l’attention parce des briseurs de grève, notamment. manufacturier. La méthode PKP comme modèle ? Les négociateurs patronaux vont-ils de Montréal) à la table de négociations », soutient qu’on avait négocié ne tiendra vraisembla- Un « non-événement » évoquer la « méthode PKP » quand le PDG de l’Ordre des conseillers en ressources blement plus », estime Florent Francœur. Pour sa part, l’ex-ministre du Travail, Jean viendra le moment de mettre de la humaines agréés (CRHA), Florent Francœur. Il importe toutefois, selon le PDG, après un Cournoyer, ne croit pas lui non plus que le pression sur la partie adverse en Il continue de croire que cet « aussi long très long conflit, comme ce fut le cas au Jour- lock-out au Journal de Montréal passera à présence du conciliateur nommé par lock-out » demeure un cas isolé. Ce n’est pas nal de Montréal, d’en tirer des leçons. Et cela l’histoire. « C’est un non-événement », dit-il. le ministre du Travail ? la norme, dit-il, et il ne faudrait pas y voir un doit passer, dit-il, par une meilleure commu- Il ajoute : « Si le conflit avait mené à la modèle à suivre dans l’avenir. nication entre les employés et le patron. fermeture du Journal, on aurait alors pu Yvon Laprade « Ce conflit-là ne sera pas marquant dans « De façon générale, après un très long conflit, parler d’un événement marquant. Mais on [email protected] l’évolution des relations de travail au Qué- ceux qui parviennent à rétablir le dialogue avec a vu que l’employeur a été en mesure d’éti- bec. Dans cinq ans, avec le recul, on va les employés mettent en place des comités de rer la durée du conflit sans perdre de lec- « Non, ce conflit de travail ne modifiera pas même réaliser que tout l’environnement travail. C’est là qu’on va chercher l’opinion des teurs, tout en maintenant sa position dans l’approche préconisée par les directeurs de res- aura encore changé. On ne parlera plus de employés. Ça évite de répéter les mêmes erreurs son marché. » sources humaines. Je ne m’attends pas à ce qu’on ce conflit. Les médias d’information auront et ça permet d’amener des correctifs avant que Jean Cournoyer croit néanmoins qu’au se serve de l’exemple (dans le conflit au Journal connu de nouveaux chambardements et ce tout n’éclate de nouveau », dit-il. bout du compte, « tous y perdent ». 16 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Affaires 17 Moins de conflits, En faveur pas moins affaires dEs patrons de griefs À première vue, on pourrait A Le rapport de force a basculé dans les relations de travail au Québec s’imaginer qu’au Québec, les relations de travail employés- employeurs n’ont jamais été Le lock-out de 25 mois au Journal de Montréal changera-t-il la façon de « gérer » les relations de travail aussi harmonieuses. au Québec ? Oui, affirment les uns ; non, prétendent les autres. Le plus long lock-out dans l’histoire des médias au Canada n’a pas fini de faire jaser… Yvon Laprade [email protected]

Faut-il conclure que les syndicats n’ont qu’il s’agissait d’un conflit dans un média C’est par ces changements qu’on pourra of- C’est vrai si on calcule le bonheur yvon plus le gros bout du bâton quand vient d’information. C’était un symbole. » frir des protections aux travailleurs », dit-il. en faisant l’étalage de statistiques. En le temps de négocier avec la partie patro- Le professeur Louis Hébert, lui aussi 2009, à peine 60 conflits de travail ont lapradE nale ? Faut-il comprendre que les patrons La loi anti-briseurs de grêve de HEC Montréal, est convaincu que éclaté entre syndicats et patrons. C’est [email protected] ont découvert qu’ils peuvent arracher des Tout en faisant ce constat, le professeur le conflit au Journal de Montréal « va un peu plus qu’en 2007 (51 conflits) et acquis à leurs employés syndiqués en fai- Hennebert se dit conscient que la réa- pousser la réflexion », non seulement qu’en 2006 (43 conflits). Rue Frontenac a demandé à des spécia- sant perdurer les conflits de travail ? lité du travail au Québec a déjà été plus sur le rôle que jouent les organisations Rien à voir avec la réalité des années listes en relations de travail et à des obser- réjouissante. Il croit même qu’il faut y syndicales, mais aussi sur la façon de 1970 et 1980, où on compilait 320 vateurs chevronnés de se prononcer sur Un exemple parmi d’autres voir l’urgence de « moderniser les lois gérer « l’activité humaine dans les en- conflits de travail en moyenne dans nos cet enjeu. « Cela fait dix ans au moins que le du travail » pour rétablir un rapport de treprises ». entreprises québécoises… Une tendance forte se dessine à la lueur pouvoir syndical s’érode à l’avantage force plus équitable entre les travail- « Avant, les employés se rendaient Mais ce portrait reluisant des trois des propos recueillis : le lock-out au quo- du patronat, et ce qui vient de se leurs syndiqués et les patrons. au travail, en usine, et accomplissaient dernières années cacherait autre tidien de la rue Frontenac, et son dénoue- produire au Journal de Montréal est un Or, dans le conflit qui a opposé le des tâches pour remplir une mission chose… ment en faveur de l’empire Quebecor, exemple parmi tant d’autres », constate syndicat des journalistes du Journal définie dans une unité. Mais les entre- confirme que le rapport de force a basculé le professeur en gestion des ressources de Montréal à l’empire Quebecor, le prises n’ont plus les mêmes besoins, et Mondialisation en faveur des patrons. humaines à HEC Montréal, Marc-Antoine gouvernement Charest a mis du temps cela a changé la façon de gérer les res- « Le fait qu’il y ait eu peu de conflits En même temps, les syndicats semblent Hennebert. avant d’accepter de tenir une commis- sources humaines. C’est un virage dont de travail ne veut pas dire que les syn- avoir de plus en plus de difficulté à s’orga- Il ajoute : « Des conflits où les patrons sion parlementaire sur la pertinence de il faudra tenir compte de plus en plus dicats ont renoncé pour autant à sortir niser pour livrer une bataille à armes égales ont eu le dessus sur les syndicats, on en modifier la loi anti-scabs, en février. si on veut harmoniser les relations em- (sur le trottoir). face à des dirigeants d’entreprise qui ne a vu beaucoup au cours des dernières an- « C’est certain qu’il faut appor- ployés-employeurs », dit le professeur, Cela cache plutôt une autre réalité : la craignent plus d’user de stratégies pas tou- nées. Mais le lock-out au Journal de Mont- ter des modifications sur la question qui s’intéresse aux dossiers du secteur mondialisation de l’économie inquiète jours élégantes pour parvenir à leurs fins. réal a davantage retenu l’attention parce des briseurs de grève, notamment. manufacturier. de plus en plus les travailleurs, qui craignent de perdre leur emploi. Plu- tôt que de faire la grève, les syndiqués acceptent de régler avec l’employeur », La méthode PKP comme modèle ? constate Marc-Antoine Hennebert. Maturité Les négociateurs patronaux vont-ils de Montréal) à la table de négociations », soutient qu’on avait négocié ne tiendra vraisembla- Un « non-événement » Il y a un an, alors qu’elle dressait évoquer la « méthode PKP » quand le PDG de l’Ordre des conseillers en ressources blement plus », estime Florent Francœur. Pour sa part, l’ex-ministre du Travail, Jean un bilan plutôt positif des relations de viendra le moment de mettre de la humaines agréés (CRHA), Florent Francœur. Il importe toutefois, selon le PDG, après un Cournoyer, ne croit pas lui non plus que le travail, une sous-ministre du ministère pression sur la partie adverse en Il continue de croire que cet « aussi long très long conflit, comme ce fut le cas au Jour- lock-out au Journal de Montréal passera à du Travail avait déclaré ce qui suit à présence du conciliateur nommé par lock-out » demeure un cas isolé. Ce n’est pas nal de Montréal, d’en tirer des leçons. Et cela l’histoire. « C’est un non-événement », dit-il. La Presse Canadienne : « Les parties le ministre du Travail ? la norme, dit-il, et il ne faudrait pas y voir un doit passer, dit-il, par une meilleure commu- Il ajoute : « Si le conflit avait mené à la sont plus habiles à régler des conflits modèle à suivre dans l’avenir. nication entre les employés et le patron. fermeture du Journal, on aurait alors pu ou des divergences sans utiliser les Yvon Laprade « Ce conflit-là ne sera pas marquant dans « De façon générale, après un très long conflit, parler d’un événement marquant. Mais on gros moyens de pression, la grève ou [email protected] l’évolution des relations de travail au Qué- ceux qui parviennent à rétablir le dialogue avec a vu que l’employeur a été en mesure d’éti- le lock-out. » bec. Dans cinq ans, avec le recul, on va les employés mettent en place des comités de rer la durée du conflit sans perdre de lec- Elle disait avoir perçu « une certaine « Non, ce conflit de travail ne modifiera pas même réaliser que tout l’environnement travail. C’est là qu’on va chercher l’opinion des teurs, tout en maintenant sa position dans maturité de la part des deux parties, l’approche préconisée par les directeurs de res- aura encore changé. On ne parlera plus de employés. Ça évite de répéter les mêmes erreurs son marché. » une meilleure connaissance de la situa- sources humaines. Je ne m’attends pas à ce qu’on ce conflit. Les médias d’information auront et ça permet d’amener des correctifs avant que Jean Cournoyer croit néanmoins qu’au tion. Je pense que les parties ont appris se serve de l’exemple (dans le conflit au Journal connu de nouveaux chambardements et ce tout n’éclate de nouveau », dit-il. bout du compte, « tous y perdent ». Les syndicats semblent avoir de plus en plus de difficulté à s’organiser pour livrer une bataille à armes égales face à à travailler ensemble ». des dirigeants d’entreprise qui ne craignent plus d’user de stratégies pas toujours élégantes pour parvenir à leurs fins. photo annik mh de caRuFel 18 Affaires Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011

Le Journal de Montréal a aboli 190 des 253 postes occupés lors du déclenchement du lock-out, le 24 janvier 2009. photo pASCAL RAtthÉ Une retraite de pauvres pour les travailleurs licenciés…

Les travailleurs plus âgés qui sont mis à la porte avec une indemnité de départ encore admissibles aux prestations du Régime venu d’appoint grâce à une assurance-salaire. sont très souvent condamnés à vivre dans une forme de pauvreté, faute de de pensions du Canada – ne parviennent pas « Un travailleur qui s’est trouvé un emploi revenus adéquats pour conserver une bonne qualité de vie, affirme le profes- à trouver un emploi satisfaisant et qui va leur moins payant pourrait compenser sa perte de seur David Grey, de l’Université d’Ottawa. permettre de se rendre jusqu’à la retraite. revenus en ayant droit à cette assurance-sa- Ces travailleurs vont devoir quitter le marché laire pour une période de trois ans. Ce serait Canada: Should I Stay or Should I Go? –, le pro- du travail dans les cinq années après leur licen- une façon de l’encourager à continuer », dit le yvon fesseur se penche sur l’impact socioéconomique ciement, et ils devront se remettre en quête d’un professeur Grey. de ces licenciements sur cette main-d’œuvre nouveau travail… Il croit qu’il faut cesser de se mettre la tête laprade abandonnée à son sort. C’est encore pire pour les 60-64 ans. Dans dans le sable et réagir avant que les dom- [email protected] Les conclusions de cette nouvelle étude de leur cas, cette proportion bondit à près de 70 %. mages ne soient trop considérables. « On l’Institut de recherche en politiques publiques Mais il y a une constance : les revenus baissent verra de plus en plus de baby-boomers partir (IRPP) sont renversantes : elles démontrent que généralement de 40 % quand on se trouve un pour la retraite, mais que fera-t-on d’eux si « La situation est inquiétante et il faudra trou- les travailleurs licenciés, souvent pour des rai- nouvel emploi après avoir été victime d’un leurs revenus chutent dramatiquement ? On ver une solution rapidement pour aider ces tra- sons de discrimination, ont peu de chances de congédiement ou envoyé à la retraite de force aura un problème sur les bras », insiste-t-il. vailleurs licenciés », confie le professeur à Rue retrouver un autre boulot assez payant pour leur après un très long conflit de travail… Le professeur souhaite avoir une oreille Frontenac. permettre de mener une vie agréable. attentive du gouvernement Harper, et il fait Il déplore en outre que les travailleurs licen- Mécanismes de soutien valoir que la caisse de l’assurance-emploi a ciés « d’un certain âge », passé 60 ans, sont Perspectives faibles Voilà pourquoi, conclut le professeur David des actifs de 16 G$, selon ses chiffres. « souvent poussés à la retraite ». Il voit là un Les perspectives d’emploi sont faibles, et pas Grey, il est urgent de mettre en place des mé- « On pourrait aller vers ça pour régler des profond malaise de société. uniquement chez les 60 ans et plus, mais aussi canismes pour atténuer l’impact négatif de problèmes urgents. Nous devons à tout prix Dans une étude qu’il vient de réaliser, au côté chez les 45-59 ans. Ainsi, selon les auteurs de ces mises à pied dévastatrices. Il estime qu’on maintenir en emploi les travailleurs plus âgés de Ross Finnie, sur la question – intitulée Labour l’étude, le quart des travailleurs licenciés appar- pourrait permettre à des centaines de milliers qui le désirent pour des raisons d’équilibre », Force Participation of Older Displaced Workers in tenant à ce groupe d’âge – et qui ne sont pas de travailleurs « plus âgés » de toucher un re- dit-il. 18 Affaires Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Chronique Affaires 19

michel À propos d’économies van de walle [email protected]

Au moment d’écrire cette chronique, j’ai la rage au cœur et le cerveau en bouillie. Je suis furieux.

À la radio, j’entends que mon ancien employeur, Quebecor, paiera 33 M$ sur 25 ans pour mettre son nom sur le nouvel amphithéâtre de Québec, peut-être 63,5 M$ s’il obtient une concession de la Ligue na- tionale de hockey. L’annonce survient à peine trois jours après que nous avons, les 253 lock-outés du Journal de Montréal, voté majoritaire- ment, à contre-cœur et en nous bouchant le nez, en faveur de la recommandation du médiateur spécial, Jean Poirier, pour mettre un terme au conflit de travail qui durait depuis 764 jours.

Le Journal de Montréal a aboli 190 des 253 postes occupés lors du déclenchement du lock-out, le 24 janvier 2009. photo pASCAL RAtthÉ Il ne reste que 62 postes Pierre Karl Péladeau a signé l’entente avec Québec samedi soir, une heure après le vote des lock-outés. Une retraite de pauvres pour photo d’aRchives yvan tRemblay « Impasse » Dans son rapport, après plusieurs mois tive et 20 M$ pour payer des indemnités sur notre dos par Quebecor au cours des Je vous laisse tirer vos conclusions. Je de médiation, M. Poirier écrivait que les de départ aux trois quarts des employés 25 mois de ce lock-out pendant lesquels il ne veux pas être poursuivi pour diffama- parties étaient « dans une impasse ». Il se qui ne reviendront plus travailler dans n’a pas eu de salaires à nous verser. tion. les travailleurs licenciés… disait alors « convaincu que le contenu de ce Journal très profitable. Il ne reste que L’entente à propos de l’amphithéâtre, a « Une blessure profonde », a dit Gérald la présente recommandation est le seul 62 postes. dit le maire de Québec, Régis Labeaume, a Larose à mon collègue Yvon Laprade, par- Les travailleurs plus âgés qui sont mis à la porte avec une indemnité de départ encore admissibles aux prestations du Régime venu d’appoint grâce à une assurance-salaire. pouvant être accepté » par les négocia- Un collègue me faisait remarquer que été conclue samedi soir. Une heure semble- lant de ce plus long conflit de l’histoire sont très souvent condamnés à vivre dans une forme de pauvreté, faute de de pensions du Canada – ne parviennent pas « Un travailleur qui s’est trouvé un emploi teurs patronaux et syndicaux. les 33 M$ pour l’amphithéâtre, ajoutés aux t-il après l’annonce du résultat de notre des médias écrits au Canada. revenus adéquats pour conserver une bonne qualité de vie, affirme le profes- à trouver un emploi satisfaisant et qui va leur moins payant pourrait compenser sa perte de Une proposition qui comprend d’innom- 20 M$ en indemnités de départ, ça équi- vote déchirant, à l’issue d’une assemblée C’est un understatement, comme di- seur David Grey, de l’Université d’Ottawa. permettre de se rendre jusqu’à la retraite. revenus en ayant droit à cette assurance-sa- brables reculs dans la convention collec- vaut à peu près aux économies réalisées houleuse, pénible et hautement émotive. raient les anglophones. Ces travailleurs vont devoir quitter le marché laire pour une période de trois ans. Ce serait Canada: Should I Stay or Should I Go? –, le pro- du travail dans les cinq années après leur licen- une façon de l’encourager à continuer », dit le yvon fesseur se penche sur l’impact socioéconomique ciement, et ils devront se remettre en quête d’un professeur Grey. laprade de ces licenciements sur cette main-d’œuvre nouveau travail… Il croit qu’il faut cesser de se mettre la tête abandonnée à son sort. C’est encore pire pour les 60-64 ans. Dans dans le sable et réagir avant que les dom- Nous saluons le courage [email protected] Les conclusions de cette nouvelle étude de leur cas, cette proportion bondit à près de 70 %. mages ne soient trop considérables. « On l’Institut de recherche en politiques publiques Mais il y a une constance : les revenus baissent verra de plus en plus de baby-boomers partir (IRPP) sont renversantes : elles démontrent que généralement de 40 % quand on se trouve un pour la retraite, mais que fera-t-on d’eux si des lock-outés « La situation est inquiétante et il faudra trou- les travailleurs licenciés, souvent pour des rai- nouvel emploi après avoir été victime d’un leurs revenus chutent dramatiquement ? On ver une solution rapidement pour aider ces tra- sons de discrimination, ont peu de chances de congédiement ou envoyé à la retraite de force aura un problème sur les bras », insiste-t-il. vailleurs licenciés », confie le professeur à Rue retrouver un autre boulot assez payant pour leur après un très long conflit de travail… Le professeur souhaite avoir une oreille du Journal de Montréal. Frontenac. permettre de mener une vie agréable. attentive du gouvernement Harper, et il fait Il déplore en outre que les travailleurs licen- Mécanismes de soutien valoir que la caisse de l’assurance-emploi a ciés « d’un certain âge », passé 60 ans, sont Perspectives faibles Voilà pourquoi, conclut le professeur David des actifs de 16 G$, selon ses chiffres. Longue vie à « souvent poussés à la retraite ». Il voit là un Les perspectives d’emploi sont faibles, et pas Grey, il est urgent de mettre en place des mé- « On pourrait aller vers ça pour régler des profond malaise de société. uniquement chez les 60 ans et plus, mais aussi canismes pour atténuer l’impact négatif de problèmes urgents. Nous devons à tout prix Dans une étude qu’il vient de réaliser, au côté chez les 45-59 ans. Ainsi, selon les auteurs de ces mises à pied dévastatrices. Il estime qu’on maintenir en emploi les travailleurs plus âgés de Ross Finnie, sur la question – intitulée Labour l’étude, le quart des travailleurs licenciés appar- pourrait permettre à des centaines de milliers qui le désirent pour des raisons d’équilibre », Force Participation of Older Displaced Workers in tenant à ce groupe d’âge – et qui ne sont pas de travailleurs « plus âgés » de toucher un re- dit-il. 20 Affaires Chronique Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011

jean-philippe Ça ne paie pas de mines décarie [email protected]

Ce n’est peut-être pas la répétition de la ruée vers l’or du Klondike de 1896, mais l’attrait et la valeur sans cesse grandissante du métal précieux et la demande toujours plus forte des produits de ressources naturelles ont, depuis dix ans, redonné vie au secteur minier partout au Québec. Une résurrection qui tarde toutefois à rapporter quelque dividende que ce soit à nous les Québécois, qui sommes pourtant les propriétaires de ces richesses naturelles.

Les activités d’exploration et d’extrac- tion minières sont en pleine expansion partout sur le territoire du Québec. L’an dernier, les sociétés minières ont investi 2,5 milliards dans leurs installations québécoises. On prévoit que ces dépenses atteindront 2,9 milliards cette année. Les travaux d’exploration en vue de dé- couvrir de nouveaux gisements ont pour leur part généré des investissements de À Malartic, 200 maisons ont été expropriées pour les besoins de la mine. photo pieRRe-paul poulin 483 millions, en 2010. Ces dépenses vont franchir le cap des 500 M$ en 2011. Si c’est le secteur aurifère qui acca- Elle menace aujourd’hui de fermer La semaine dernière, la société auri- sol, elles le gardent pour elles-mêmes pare plus de 50 % de tous les nouveaux ses installations si on ne révise pas à la fère Goldcorp a annoncé le lancement et en retournent peu ou pas du tout investissements, les compagnies minières hausse le niveau de bruit qu’elle peut des travaux de sa mine d’or Éléonore à la à nous, les propriétaires du sous-sol s’activent aussi à procéder à l’extraction émettre durant ses opérations nocturnes. baie James, à 500 kilomètres au nord de québécois. de fer, de nickel ou de lithium de notre C’est quand même 1000 travailleurs qui Matagami. Plus de 1000 travailleurs vont Théoriquement, de 2002 à 2008, les sous-sol. s’activent sur le chantier de Malartic, et participer à la construction de la mine sociétés minières devaient verser 12 % de Ma collègue Jessica Nadeau, qui rentre leurs profits à Québec. Mais en vertu des tout juste d’un reportage en Abitibi, a été nombreuses mesures fiscales dont elles sidérée de constater le nombre de projets peuvent profiter, elles n’ont versé que de mines à ciel ouvert qui sont en activité Tout l’argent qu’elles tirent de 1,5 %, en moyenne. ou en développement. Québec a haussé à 16 % le taux « C’est pas pour rien que des gens de l’exploitation de notre sous-sol, elles de redevances que les minières Val-d’Or m’ont dit que la région serait devront payer à partir de 2012. Mais, bientôt équipée du plus gros 18 trous au le gardent pour elles-mêmes selon les spécialistes du secteur, elles monde », m’a-t-elle dit. n’auront à payer que 6 % au maximum, lorsqu’elles auront profité de tous La manne minière les crédits fiscaux qui leur sont oc- Les résidants de Malartic peuvent en qui occupent des emplois bien rémunérés. et 800 autres travailleurs vont ensuite troyés. témoigner puisqu’ils doivent apprendre On devra trouver une façon d’accommo- l’exploiter. Jusqu’à l’an dernier, le Québec a été, à cohabiter avec la nouvelle mine d’or der Osisko pour ne pas mettre en péril la durant des années, désigné – par les Osisko, qui à été creusée en plein cœur manne qu’elle génère pour la collectivité À quand les redevances ? grosses sociétés minières – comme le de la ville. environnante. Il s’agit d’emplois qui sont bienvenus meilleur endroit pour exploiter une mine Cette extravagance minière n’est pas Et c’est là le problème de l’industrie pour des populations qui ont beaucoup dans le monde. C’est ici qu’elles pou- reposante pour tout le monde. La mine minière québécoise. Elle génère des em- souffert de la crise forestière. Mais vaient faire le plus d’argent avec notre a dû cesser ses opérations de nuit parce plois et de l’activité économique en ré- là s’arrêtent les contributions des or, notre argent ou notre cuivre. C’est qu’elle était incapable de respecter les gions qui permettent au Québec de mieux sociétés minières. Tout l’argent qu’elles Maurice Duplessis qui doit bien dormir normes relatives au bruit. occuper son vaste territoire. tirent de l’exploitation de notre sous- dans sa tombe. Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Affaires 21 L’avocat voulait se faire payer... Il souhaitait contourner une ordonnance de blocage de fonds pour toucher ses honoraires

L’avocat Frédéric Allali s’est fait l’ins- poussé les titres à la hausse, soutient l’AMF. Il semble que l’objectif final était de litige impliquant Mme McKeown et M. Ryan. trument de la violation d’une ordon- Le 29 juin dernier, le Bureau de décision et vendre les titres et de déposer leur fruit, « Me Allali soulève que le droit à l’avocat nance de blocage prononcée contre de révision (BDR) québécois et la Security Ex- environ 300 000 $, dans le compte en fidéi- et au choix de cet avocat est sacro-saint », dit deux Montréalais soupçonnés de change Commission (SEC) américaine ont blo- commis de Me Allali, afin que ce dernier y le BDR dans une décision écrite. manipulations boursières aux États- qué les avoirs de 3 M$ du couple et de ses socié- prélève le montant de ses honoraires. Sur le fond, l’avocat soutient qu’il n’a rien Unis, soutient l’Autorité des marchés tés, et lui ont interdit de faire des transactions. Le BDR avait pourtant refusé au couple à se reprocher et qu’il a fait preuve de trans- financiers (AMF). une demande de déblocage de 300 000 $ parence dans ses échanges avec l’AMF au su- Des valeurs apparaissent pour payer son avocat, le 10 août 2010, sous jet de la portée des ordonnances de blocage. Alain Bisson Or, l’AMF dit avoir constaté le 6 octobre prétexte que cet argent appartenait peut-être Évidemment, l’AMF voit les choses sous [email protected] que Mme McKeown et M. Ryan avaient des va- à des investisseurs floués par les manipula- un autre angle. Les interventions de l’avocat leurs détenues chez Richardson GMP et qu’ils tions boursières. avaient pour effet de contourner les injonctions, À la suite de son enquête sur Carol tentaient de les transférer dans un compte D’après l’enquête de l’AMF, c’est Me Allali et à son profit de surcroît, soumet l’Autorité. McKeown, Daniel F. Ryan, Downshire Capi- nouvellement ouvert à la Financière Banque qui aurait présenté son propre courtier à Mme « Ce sont les actions de Me Allali qui ont tal et Meadow Vista Financial, l’organisme Nationale (FBN). Une autre ordonnance de McKeown pour l’ouverture du compte à la amené l’Autorité à demander le blocage du réglementaire a déposé une requête pour blocage a été prononcée le 18 octobre. FBN, et il aurait eu plusieurs contacts avec 18 octobre 2010. Il a contrevenu aux ordon- que Me Allali cesse de représenter ses clients un représentant de Richardson GMP afin de nances du Bureau et ce dernier a le pouvoir et qu’il lui soit interdit d’effectuer des tran- s’enquérir de la progression de la demande de sanctionner ses actes », indique le résumé sactions de titres liées à ce dossier. de transfert des fonds. que fait le BDR de la position de l’AMF. Selon l’AMF, l’avocat est au cœur d’une Selon l’AMF, il est au Dans sa décision, le Bureau rappelle tentative du couple de « disposer en catimi- Un grave préjudice la règle d’or à observer lors de l’examen ni » d’une somme de 300 000 $ détenue dans coeur d’une tentative Lors d’une audience tenue à la fin no- d’une requête en irrecevabilité du type de des comptes de courtage chez Richardson vembre devant le BDR, Me Allali a déposé celle souhaitée par Me Allali : il faut que la GMP et dont ils avaient caché l’existence à de « disposer en une requête pour que celle en inhabilité de mesure attaquée, la requête en inhabilité l’organisme réglementaire. l’AMF soit écartée avant même d’être enten- de l’AMF en l’occurrence, apparaisse claire- Les Montréalais sont dans le collimateur de catimini » d’une due. Le Bureau a rejeté ses arguments dans ment et sans aucun doute irrecevable. l’AMF depuis juin 2010. Ils sont soupçonnés une décision datée du 1er février. Ce n’est pas ce que conclut le BDR. d’avoir empoché 2,4 M$ US en manipulant somme de 300 000 $ Me Allali soutenait que l’organisme régle- « … la requête de l’Autorité est fondée en les titres de petites sociétés publiques améri- mentaire avait trop tardé pour se manifester droit car elle n’est ni frivole, ni abusive, ni caines par l’entremise de Facebook, de Twit- et que sa requête en inhabilité était de ce dilatoire. Ce n’est pas une procédure vouée ter et du site internet pennystockchaser.com. On apprend de la requête en inhabilité fait irrecevable. Il a ajouté que ses clients à l’échec », dit-il. Détenteurs d’un certain nombre d’actions formulée par l’AMF que Me Allali serait au subiraient un grave préjudice s’ils se retrou- Le Bureau écarte donc les prétentions de ces entreprises, Mme McKeown et M. Ryan centre de cette tentative de mouvements de vaient sans avocat à cette étape des procé- de Me Allali et reconvoque les parties afin ont utilisé la Toile pour susciter l’intérêt et ont fonds, ce qui contrevient aux ordonnances, dures et que l’AMF semblait désormais plus d’entendre la requête en inhabilité de l’AMF. pris leur profit lorsque leurs interventions ont dit l’organisme réglementaire. intéressée à l’écarter qu’à régler le fond du Aucune date n’a encore été fixée.

Pour une reprise rapide des négociations afin d’en arriver à un L’INJUSTICE, règlement satisfaisant et respectueux EN VENTE PARTOUT. pour les 253 lock-outés. ONS BOYCOTT JOURNAL LE RÉAL ACHETER LE JOURNAL DE MONTRÉAL, C’EST ENDOSSER L’INJUSTICE. POUR QUE L’ABUS CESSE, DE MONT INSCRIVEZ VOTRE NOM : WWW.CSN.QC.CA/BOYCOTTONS-LE-JOURNAL 22 Affaires Automobile Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 L’avenir de la Smart est compromis en Amérique

L’aventure de la Smart aux États- Unis s’est avérée tellement infruc- tueuse pour son distributeur, le tout-puissant Roger Penske, qu’il a choisi de rendre les armes.

louis butcher [email protected]

L’homme d’affaires américain, qui ne supporte aucune demi-mesure, a récem- ment mis fin à son partenariat avec Mer- cedes-Benz, jugeant que les déboires de cette microvoiture chez nos voisins du Sud avaient assez duré. Si la Smart a connu un certain succès à ses débuts aux États-Unis en 2008, au moment où le prix du carburant a entre- pris sa montée vertigineuse, on constate aujourd’hui qu’elle est confinée à un rôle de figuration. Vendue à près de 25 000 exemplaires lors de sa première année de mise en marché aux États-Unis, ses livraisons n’ont atteint que 6 000 exemplaires en 2010. En trois ans, ses ventes ont plongé de 76 pour cent. Au total, 45 000 Smart ont trouvé ache- Le public nord-américain boude de plus en plus la Smart ForTwo. photo couRtoisie meRcedes-benz teurs aux États-Unis depuis son arrivée. C’est peu, considérant que, pour la même pas très enthousiastes à l’idée d’accueillir dition, l’avenir de la Smart en Amérique est de toute évidence, préfigure la nouvelle gé- période, Mercedes en a vendu 1,2 million ces petites voitures si minuscules qu’elles sérieusement compromis. nération de la Smart. ailleurs dans le monde. ont l’air de jouets à côté des modèles Mais bon, Mercedes-Benz n’est pas com- Cette remplaçante, dont le lancement au Au Canada, les résultats ne sont guère luxueux de la gamme Mercedes. plètement perdante. L’administration amé- public est prévu pour la fin de 2012, devrait plus encourageants. Environ 500 Smart ont Ça nous rappelle cette époque, pas très loin- ricaine fixe des normes de consommation donc s’inspirer de la Forspeed, qui a consti- été livrées en 2010, ce qui représente une taine au Canada, où les modèles Saab et Saturn, et d’émissions pour chaque constructeur en tué l’attraction au stand de Smart en Suisse. diminution de 40 pour cent de ses ventes qui ne s’adressaient vraiment pas à la même fonction de ses ventes, sous peine de sanc- Bien sûr, il ne s’agit que d’un concept, par rapport à l’année précédente. clientèle, devaient partager le même espace. tions sévères si elles ne sont pas respectées. mais bon nombre de ses composants seront Mercedes-Benz admet que la division Or, on reconnaît tous qu’une petite Smart, retenus pour le modèle de série, affirment Des jouets parmi les limousines Smart doit refaire ses devoirs en Amérique. animée par un modeste moteur, est beau- ses concepteurs. Maintenant que l’entente avec Penske À mots à peine couverts, sa direction a re- coup moins gourmande qu’un modèle plus Son catalogue comprendrait aussi une est rompue, la lourde tâche de relancer la proché au géant Penske d’avoir limité ses imposant identifié à la bannière Mercedes. variante tout électrique dont les batteries marque a été confiée à la direction améri- efforts pour promouvoir la mise en marché En d’autres termes, la Smart fera baisser seraient fournies par l’entreprise califor- caine de Mercedes. de la petite voiture. la moyenne de consommation de toute la nienne Tesla. Si certains points de vente exclusivement D’autre part, la décision de Smart de re- gamme Mercedes, maintenant que tous ces Du reste, Smart compte sur la nouvelle destinés à Smart vont cesser leurs activités, il noncer à mettre au point un nouveau mo- véhicules, petits et gros, sont vendus sous flambée des prix du pétrole pour regagner a été prévu, comme au Canada d’ailleurs, que dèle à cinq portes, destiné au marché améri- un même toit. la confiance du public. Mais d’autres obs- des concessionnaires Mercedes acceptent de cain, a probablement motivé la décision de tacles se dressent devant la citadine. La libérer de l’espace dans leur salle d’exposition Roger Penske de mettre fin à son association. Un concept au Salon de Genève concurrence n’a jamais été aussi intense. pour faire place à la petite biplace. Penske aurait en effet souhaité qu’un Dans l’espoir de relancer sa marque, Les petites voitures se multiplient sur le Non sans réticence, semble-t-il. Certains autre modèle vienne appuyer la vénérable Mercedes-Benz a dévoilé, cette semaine au marché et elles ont l’avantage de proposer propriétaires de ces établissements ne sont ForTwo au sein de la famille. Sans cette ad- Salon de l’auto de Genève, un concept qui, deux places de plus… 22 Affaires Automobile Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Affaires 23 Et si la route L’avenir de la Smart polluait plus est compromis en Amérique que la voiture ? L’état des routes et les poussières géné- rées par le trafic polluent davantage que L’aventure de la Smart aux États- les émissions de gaz d’échappement Unis s’est avérée tellement infruc- provenant des véhicules automobiles, tueuse pour son distributeur, le indique une enquête sérieuse menée par tout-puissant Roger Penske, qu’il a une équipe de chercheurs suisses. choisi de rendre les armes. Si les émissions de gaz d’échappement sont responsables de 41 % des parti- cules fines, le revêtement de la chaus- sée et l’utilisation exagérée des freins louis sont encore plus néfastes pour l’envi- butcher ronnement. Volkswagen a confirmé le retour de la Golf cabriolet. photoS couRtoiSiE VoLkSwagEn Les chercheurs estiment en effet que [email protected] 39 % des émissions de particules fines sont liées à la « resuspension » de la L’homme d’affaires américain, qui ne poussière, donc à l’état des routes, et supporte aucune demi-mesure, a récem- Volkswagen fait revivre la 20 % à l’abrasion des freins causée par ment mis fin à son partenariat avec Mer- la circulation lourde. cedes-Benz, jugeant que les déboires de Selon les responsables de l’étude, un cette microvoiture chez nos voisins du Sud revêtement en bonne condition permet- avaient assez duré. Golf Cabrio et peut-être le Combi trait donc de réduire sensiblement les Si la Smart a connu un certain succès émissions provenant de son abrasion. à ses débuts aux États-Unis en 2008, au En conclusion, les constructeurs doivent moment où le prix du carburant a entre- Disparue du catalogue de Volkswa- stratégie audacieuse. s’appliquer à produire des moteurs pris sa montée vertigineuse, on constate gen depuis plusieurs années déjà, la Même si la Golf Cabrio n’est pas consi- moins polluants certes, mais les gou- aujourd’hui qu’elle est confinée à un rôle Golf Cabrio reprend du service. dérée comme un véhicule de masse, elle vernements, de leur côté, se doivent de figuration. s’inscrit parfaitement dans cette vaste of- d’améliorer la qualité de leurs réseaux Vendue à près de 25 000 exemplaires lors Louis Butcher fensive menée de ce côté-ci de l’Atlantique routiers. de sa première année de mise en marché [email protected] et qui pourrait aussi assurer la rentrée, sur aux États-Unis, ses livraisons n’ont atteint nos terres, de la Scirocco. que 6 000 exemplaires en 2010. En trois ans, Le constructeur allemand a confirmé il survit grâce au… ses ventes ont plongé de 76 pour cent. cette semaine, lors de l’ouverture du Sa- Clin d’œil au passé Au total, 45 000 Smart ont trouvé ache- Le public nord-américain boude de plus en plus la Smart ForTwo. photo couRtoisie meRcedes-benz lon de l’auto de Genève, son intention de Le concept Bulli rappelle le Combi, Quant au Bulli, il n’est pas sans rappeler, liquide lave-glace teurs aux États-Unis depuis son arrivée. renouer avec un modèle qui a conquis son un des modèles mythiques de sur le plan visuel, le vénérable Combi, qui C’est peu, considérant que, pour la même pas très enthousiastes à l’idée d’accueillir dition, l’avenir de la Smart en Amérique est de toute évidence, préfigure la nouvelle gé- public jusqu’au début des années 2000. Volkswagen. avait notamment séduit les hippies dans un automobiliste de 84 ans a été finale- période, Mercedes en a vendu 1,2 million ces petites voitures si minuscules qu’elles sérieusement compromis. nération de la Smart. Mais ce n’était pas la seule attraction de les années 1960. ment secouru après être resté coincé dans ailleurs dans le monde. ont l’air de jouets à côté des modèles Mais bon, Mercedes-Benz n’est pas com- Cette remplaçante, dont le lancement au Volkswagen, qui a également levé le voile sur Europe, dont deux alimentés au carburant Mais là s’arrêtent les comparaisons… le désert de l’arizona pendant cinq jours. Au Canada, les résultats ne sont guère luxueux de la gamme Mercedes. plètement perdante. L’administration amé- public est prévu pour la fin de 2012, devrait une version moderne de son célèbre Combi. diesel, pour une puissance variant de 105 même si on constate, à l’intérieur, que la ban- Le pauvre homme est tombé en panne plus encourageants. Environ 500 Smart ont Ça nous rappelle cette époque, pas très loin- ricaine fixe des normes de consommation donc s’inspirer de la Forspeed, qui a consti- Dix ans après avoir présenté le concept à 210 chevaux. quette avant à trois places a été maintenue. après que son véhicule se fut enlisé dans le été livrées en 2010, ce qui représente une taine au Canada, où les modèles Saab et Saturn, et d’émissions pour chaque constructeur en tué l’attraction au stand de Smart en Suisse. Microbus au Salon de Detroit, le géant germa- La version la moins gourmande, dotée Mais n’allez pas croire que cette disposition sable, rapporte l’agence associated press. diminution de 40 pour cent de ses ventes qui ne s’adressaient vraiment pas à la même fonction de ses ventes, sous peine de sanc- Bien sûr, il ne s’agit que d’un concept, nique revient à la charge avec le Bulli, un autre d’un moteur diesel de 1,6 litre (TDI), ne sera conservée dans le modèle de production il s’est nourri de restes de pâtes pendant par rapport à l’année précédente. clientèle, devaient partager le même espace. tions sévères si elles ne sont pas respectées. mais bon nombre de ses composants seront véhicule expérimental dont la production en devrait consommer que 4,5 litres aux si, évidemment, on lui accorde le feu vert. son aventure et, pour apaiser sa soif, il a dû Mercedes-Benz admet que la division Or, on reconnaît tous qu’une petite Smart, retenus pour le modèle de série, affirment série paraît, cette fois, plus que probable. 100 kilomètres, selon les informations dif- Le Bulli demeure pour l’instant un exer- percer le réservoir du liquide lave-glace et Des jouets parmi les limousines Smart doit refaire ses devoirs en Amérique. animée par un modeste moteur, est beau- ses concepteurs. fusées par ses concepteurs. cice de style destiné à épater les visiteurs. en boire le contenu. Maintenant que l’entente avec Penske À mots à peine couverts, sa direction a re- coup moins gourmande qu’un modèle plus Son catalogue comprendrait aussi une Retour aux sources Reste à savoir maintenant si la nouvelle La réaction du public pourra sans doute dic- pour attirer les regards, il a arraché tous est rompue, la lourde tâche de relancer la proché au géant Penske d’avoir limité ses imposant identifié à la bannière Mercedes. variante tout électrique dont les batteries Basée sur la version trois portes de la Golf Cabrio, qui sera vendue à partir de ter les décisions futures chez Volkswagen. les éléments chromés de la carrosserie et marque a été confiée à la direction améri- efforts pour promouvoir la mise en marché En d’autres termes, la Smart fera baisser seraient fournies par l’entreprise califor- Golf, la variante cabriolet est dotée d’un 23 625 euros (environ 31 500 $ CA), ob- N’empêche que le constructeur allemand a les a disposés sur le toit de sa camionnette. caine de Mercedes. de la petite voiture. la moyenne de consommation de toute la nienne Tesla. toit souple qui se rabat en neuf secondes tiendra son visa pour l’Amérique du Nord. peut-être trouvé une riposte sérieuse aux mo- Des randonneurs l’ont finalement aperçu Si certains points de vente exclusivement D’autre part, la décision de Smart de re- gamme Mercedes, maintenant que tous ces Du reste, Smart compte sur la nouvelle grâce à un moteur électro-hydraulique. Il est encore trop tôt pour le dire, mais il y a dèles Nissan Cube et Kia Soul, entre autres. et ont appelé les secours. pour passer le destinés à Smart vont cesser leurs activités, il noncer à mettre au point un nouveau mo- véhicules, petits et gros, sont vendus sous flambée des prix du pétrole pour regagner On retient aussi de ce dispositif qu’il est lieu de croire que sa venue au Canada et aux Le concept présenté à Genève était animé temps, henry Morello a reconnu avoir lu a été prévu, comme au Canada d’ailleurs, que dèle à cinq portes, destiné au marché améri- un même toit. la confiance du public. Mais d’autres obs- moins complexe que celui de la Eos, l’autre ca- États-Unis est envisageable l’an prochain. par un moteur électrique, mais Volkswagen tous les chapitres du guide d’utilisation de des concessionnaires Mercedes acceptent de cain, a probablement motivé la décision de tacles se dressent devant la citadine. La briolet (à toit rigide) de la gamme Volkswagen. Volkswagen veut renforcer sa présence a indiqué qu’il avait été conçu pour recevoir son véhicule. libérer de l’espace dans leur salle d’exposition Roger Penske de mettre fin à son association. Un concept au Salon de Genève concurrence n’a jamais été aussi intense. L’idée du fabricant allemand, c’est de en Amérique au cours des prochaines des moteurs à essence et diesel. Morale de l’histoire : mieux vaut avoir tou- pour faire place à la petite biplace. Penske aurait en effet souhaité qu’un Dans l’espoir de relancer sa marque, Les petites voitures se multiplient sur le proposer une conduite à ciel ouvert moins années. Le dévoilement en janvier de la Et c’est peut-être là un indice qui dé- jours une bouteille d’eau dans son véhicule, Non sans réticence, semble-t-il. Certains autre modèle vienne appuyer la vénérable Mercedes-Benz a dévoilé, cette semaine au marché et elles ont l’avantage de proposer coûteuse, un retour aux sources, quoi ! nouvelle Passat (qui sera assemblée aux montre que le Bulli a toutes les chances de et pourquoi pas quelques barres tendres et propriétaires de ces établissements ne sont ForTwo au sein de la famille. Sans cette ad- Salon de l’auto de Genève, un concept qui, deux places de plus… Un choix de six moteurs sera proposé en États-Unis) est au cœur de cette nouvelle percer le marché un jour. un bon livre ? 24 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Culture 25

« C’est salvateur… ce fut salvateur. Je n’aime pas le mot “thérapeutique” pour parler de la musique, alors disons qu’elle a un côté magique. Elle peut accompagner les moments joyeux comme les moments tristes, tout en changeant ou en appuyant l’humeur du moment », dit avec philosophie la très lumineuse Geneviève.

Culture Pascale Lévesque [email protected]

La Belle n’aura finalement raté aucune émission durant sa mala- C die. « Je m’étais dit : tant que je suis capable. Et j’ai toujours été capable. Je me reposais toute la semaine, et le fait de retrouver cette famille le week-end me faisait un bien immense. Ça aurait été triste de m’en priver, de me priver du bonheur d’entendre de la si belle musique. Encore aujourd’hui, je ne peux pas m’imaginer plus belle façon de passer mes samedis soirs », confie-t-elle. On se doute à quel point elle trépignait de joie quand on lui a demandé de remplacer au pied levé Claudine Prévost, coanimatrice d’alors qui succédait à Sophie Durocher et Roxanne St-Gelais, et qui s’est désistée à l’aube de la sixième saison. « J’étais déjà une fan de l’émission. Quand la productrice m’a approchée, j’étais très fière. Tu veux être pertinent à différents niveaux, en télévision. Participer à un projet où des gens partagent leur passion de la musique, en direct, dans la frénésie, ce n’est pas vraiment du tra- vail. Chaque chose arrive à un moment approprié et cette fois-là, mon temps était venu », raconte Geneviève, qui a tout de même fait huit ans à MusiquePlus. En avant Il y avait la musique, mais aussi et surtout Normand Brathwaite dans l’équation. Quand la Belle parle de son Bum, les mots « hon- neur de travailler avec », viennent d’emblée sur le tapis. « C’était la première fois que je travaillais réellement avec lui et j’ai voulu qu’on se partage une coanimation proprement dite, pas seulement alterner les présentations. Maintenant, je suis non seulement liée d’amitié avec lui, mais aussi avec Marie-Claude, sa femme. Ce n’est pas nécessairement un automatisme qu’on en vienne à côtoyer nos collègues dans la vraie vie. Je me trouve chanceuse que ça ait cli-

la zizique ! sn E qué entre Normand et moi en dehors du travail », souligne-t-elle.

Il est la bonne fée marraine de dizaines de musiciens, Pourtant, les deux confrères auraient des raisons de ne pas s’en- FRE u d tendre : si on connaît tous le « presque culte » que Normand voue d’ici et d’ailleurs, qu’il a fait découvrir aux Québécois E au cours d’une longue et fructueuse carrière placée aux potins, on sait aussi que Mlle Borne ne veut rien savoir des pla- cotages. « Je suis très discrète sur ma vie et sur celle des autres », laud c sous le signe de la musique. Elle est plus grande, dit-elle. plus belle et peut-être plus passionnée que lui. Sans blague et sans ironie, c’est évident : cette fille est parfaite. Ils célèbrent ce samedi un anniversaire que Rue Même sa mauvaise haleine du matin doit sentir bon. « Pas tant E toisi Frontenac, qui aime la résistance, se devait de que ça ! réplique Geneviève en riant. Mais c’est gentil et flatteur. souligner : la 200e de Belle et Bum. Je suis une fille très coquette, c’est vrai. Je me maquille comme je me brosse les dents, ça va de soi pour moi de soigner ma tenue. Cela dit, ça ne prend jamais le dessus dans mes conversations : je cou R Photo préfère de loin parler musique, justement, voyage et création », Que fait un garçon fou de bonbons lorsqu’il devient « Je te dirai même que je m’émerveille encore plus au- Au fil des ans, Belle et Bum – et Beau et Chaud avant show qui se métamorphose de lui-même, dont le décor souligne-t-elle adulte et riche ? Il s’achète un magasin de bonbons, jourd’hui qu’avant, dit-il. Quand on reçoit le meilleur joueur lui – s’est ainsi taillé un créneau bien à elle dans le est la musique et les musiciens, donc qui bouge tout le La 200e de Belle et Bum, Les événements tragiques qui ont ponctué sa vie dans les der- bien sûr ! Normand Brathwaite est ce petit garçon, de djimbé de la Guinée, ça me jette par terre. D’ailleurs, cha- paysage télévisuel québécois. Et une réputation auprès temps. Je ne vois pas quand ça pourra arrêter. Ni le jour ce samedi 5 mars, 21 h à nières années n’ont fait que renforcer ses qualités. On ne parle pas devenu une icône de la télévision, riche d’une solide peau aux recherchistes du show. Je leur ai donné comme défi de la gent musicale, qui se bouscule pour partager le où tout ça ne m’émerveillera plus. » Télé-Québec (rediffusion de transformation, mais d’équilibre. « Je ne ressens plus le besoin réputation. Et son magasin de bonbons, c’est Belle et d’avoir chaque semaine un musicien ou un instrument que je plateau avec Normand, Luc Boivin et les autres Quant au petit garçon qui a pu se construire un maga- vendredi à 22 h), avec d’être partout, de manger ou de me changer dans ma voiture pour Bum, bien sûr. ne connais pas et c’est ce qu’ils font. » musiciens. sin de bonbons, il en profite. Encore et toujours. « Chu- Marc Labrèche, Clémence perdre moins de temps. À la fin de ces journées, j’étais fière en Cette garantie d’être étonné serait, selon l’animateur, l’une « Quand Paul Kunigis vient, il sait qu’il va vendre bby Checker est venu sur notre plateau. Chubby Chec- DesRochers, Marie-Mai, me disant que j’avais réussi à faire tout ça… Aujourd’hui, je me Patrick Gauthier des principales raisons du succès de Belle et Bum. « Il y a trois 15 000 albums le lendemain. Pour plusieurs jeunes mu- ker ! T’sais, j’suis noir et, chez nous, on écoutait de la France D’Amour, Loco Locass, valorise en me disant que j’ai réussi à garder du temps pour moi », [email protected] raisons pour lesquelles les gens regardent l’émission : d’abord siciens, jouer avec notre band, c’est aussi une sorte de musique de Noirs. Chubby Checker, on en a tous joué Stefie Shock, Pierre Lapointe, assure l’animatrice pour Melissa, bien sûr (Lavergne, la blonde percussionniste, consécration. » pendant des shows de noces... Là, c’était la vraie affaire. Katie Moore et Rafael. Amour de la musique, partage de découvertes et travail entre Bien que l’entretien soit téléphonique, Normand Brathwaite ndlr). À cause du band en général aussi. Mais surtout, parce Le Québec étant une pépinière de talents sans fin La semaine passée, Diane Tell faisait partie des invités. amis : n’est-ce pas un peu ça, Belle et Bum ? prendre du temps donne l’impression de vibrer lorsqu’il parle de musique et son qu’on peut y voir du monde qu’on ne voit pas ailleurs. Le – « Belle et Bum ne fournit pas », dit-il –, Normand Jamais j’aurais pensé que j’aurais chanté Si j’étais un pour soi ? émerveillement semble sans borne. peuple québécois est friand de découvertes. » Brathwaite n’entrevoit pas la fin de l’émission. « C’est un homme avec Diane Tell. » 24 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Culture 25

« C’est salvateur… ce fut salvateur. Je n’aime pas le mot “thérapeutique” pour parler de la musique, alors disons qu’elle a un côté magique. Elle peut accompagner les moments joyeux comme les moments tristes, tout en changeant ou en appuyant l’humeur du moment », dit avec philosophie la très lumineuse Geneviève.

Culture Pascale Lévesque [email protected]

La Belle n’aura finalement raté aucune émission durant sa mala- C die. « Je m’étais dit : tant que je suis capable. Et j’ai toujours été capable. Je me reposais toute la semaine, et le fait de retrouver cette famille le week-end me faisait un bien immense. Ça aurait été triste de m’en priver, de me priver du bonheur d’entendre de la si belle musique. Encore aujourd’hui, je ne peux pas m’imaginer plus belle façon de passer mes samedis soirs », confie-t-elle. On se doute à quel point elle trépignait de joie quand on lui a demandé de remplacer au pied levé Claudine Prévost, coanimatrice d’alors qui succédait à Sophie Durocher et Roxanne St-Gelais, et qui s’est désistée à l’aube de la sixième saison. « J’étais déjà une fan de l’émission. Quand la productrice m’a approchée, j’étais très fière. Tu veux être pertinent à différents niveaux, en télévision. Participer à un projet où des gens partagent leur passion de la musique, en direct, dans la frénésie, ce n’est pas vraiment du tra- vail. Chaque chose arrive à un moment approprié et cette fois-là, mon temps était venu », raconte Geneviève, qui a tout de même fait huit ans à MusiquePlus. En avant Il y avait la musique, mais aussi et surtout Normand Brathwaite dans l’équation. Quand la Belle parle de son Bum, les mots « hon- neur de travailler avec », viennent d’emblée sur le tapis. « C’était la première fois que je travaillais réellement avec lui et j’ai voulu qu’on se partage une coanimation proprement dite, pas seulement alterner les présentations. Maintenant, je suis non seulement liée d’amitié avec lui, mais aussi avec Marie-Claude, sa femme. Ce n’est pas nécessairement un automatisme qu’on en vienne à côtoyer nos collègues dans la vraie vie. Je me trouve chanceuse que ça ait cli- la zizique ! sn E qué entre Normand et moi en dehors du travail », souligne-t-elle.

Il est la bonne fée marraine de dizaines de musiciens, Pourtant, les deux confrères auraient des raisons de ne pas s’en- FRE u d tendre : si on connaît tous le « presque culte » que Normand voue d’ici et d’ailleurs, qu’il a fait découvrir aux Québécois E au cours d’une longue et fructueuse carrière placée aux potins, on sait aussi que Mlle Borne ne veut rien savoir des pla- cotages. « Je suis très discrète sur ma vie et sur celle des autres », laud c sous le signe de la musique. Elle est plus grande, dit-elle. plus belle et peut-être plus passionnée que lui. Sans blague et sans ironie, c’est évident : cette fille est parfaite. Ils célèbrent ce samedi un anniversaire que Rue Même sa mauvaise haleine du matin doit sentir bon. « Pas tant E toisi Frontenac, qui aime la résistance, se devait de que ça ! réplique Geneviève en riant. Mais c’est gentil et flatteur. souligner : la 200e de Belle et Bum. Je suis une fille très coquette, c’est vrai. Je me maquille comme je me brosse les dents, ça va de soi pour moi de soigner ma tenue. Cela dit, ça ne prend jamais le dessus dans mes conversations : je cou R Photo préfère de loin parler musique, justement, voyage et création », Que fait un garçon fou de bonbons lorsqu’il devient « Je te dirai même que je m’émerveille encore plus au- Au fil des ans, Belle et Bum – et Beau et Chaud avant show qui se métamorphose de lui-même, dont le décor souligne-t-elle adulte et riche ? Il s’achète un magasin de bonbons, jourd’hui qu’avant, dit-il. Quand on reçoit le meilleur joueur lui – s’est ainsi taillé un créneau bien à elle dans le est la musique et les musiciens, donc qui bouge tout le La 200e de Belle et Bum, Les événements tragiques qui ont ponctué sa vie dans les der- bien sûr ! Normand Brathwaite est ce petit garçon, de djimbé de la Guinée, ça me jette par terre. D’ailleurs, cha- paysage télévisuel québécois. Et une réputation auprès temps. Je ne vois pas quand ça pourra arrêter. Ni le jour ce samedi 5 mars, 21 h à nières années n’ont fait que renforcer ses qualités. On ne parle pas devenu une icône de la télévision, riche d’une solide peau aux recherchistes du show. Je leur ai donné comme défi de la gent musicale, qui se bouscule pour partager le où tout ça ne m’émerveillera plus. » Télé-Québec (rediffusion de transformation, mais d’équilibre. « Je ne ressens plus le besoin réputation. Et son magasin de bonbons, c’est Belle et d’avoir chaque semaine un musicien ou un instrument que je plateau avec Normand, Luc Boivin et les autres Quant au petit garçon qui a pu se construire un maga- vendredi à 22 h), avec d’être partout, de manger ou de me changer dans ma voiture pour Bum, bien sûr. ne connais pas et c’est ce qu’ils font. » musiciens. sin de bonbons, il en profite. Encore et toujours. « Chu- Marc Labrèche, Clémence perdre moins de temps. À la fin de ces journées, j’étais fière en Cette garantie d’être étonné serait, selon l’animateur, l’une « Quand Paul Kunigis vient, il sait qu’il va vendre bby Checker est venu sur notre plateau. Chubby Chec- DesRochers, Marie-Mai, me disant que j’avais réussi à faire tout ça… Aujourd’hui, je me Patrick Gauthier des principales raisons du succès de Belle et Bum. « Il y a trois 15 000 albums le lendemain. Pour plusieurs jeunes mu- ker ! T’sais, j’suis noir et, chez nous, on écoutait de la France D’Amour, Loco Locass, valorise en me disant que j’ai réussi à garder du temps pour moi », [email protected] raisons pour lesquelles les gens regardent l’émission : d’abord siciens, jouer avec notre band, c’est aussi une sorte de musique de Noirs. Chubby Checker, on en a tous joué Stefie Shock, Pierre Lapointe, assure l’animatrice pour Melissa, bien sûr (Lavergne, la blonde percussionniste, consécration. » pendant des shows de noces... Là, c’était la vraie affaire. Katie Moore et Rafael. Amour de la musique, partage de découvertes et travail entre Bien que l’entretien soit téléphonique, Normand Brathwaite ndlr). À cause du band en général aussi. Mais surtout, parce Le Québec étant une pépinière de talents sans fin La semaine passée, Diane Tell faisait partie des invités. amis : n’est-ce pas un peu ça, Belle et Bum ? prendre du temps donne l’impression de vibrer lorsqu’il parle de musique et son qu’on peut y voir du monde qu’on ne voit pas ailleurs. Le – « Belle et Bum ne fournit pas », dit-il –, Normand Jamais j’aurais pensé que j’aurais chanté Si j’étais un pour soi ? émerveillement semble sans borne. peuple québécois est friand de découvertes. » Brathwaite n’entrevoit pas la fin de l’émission. « C’est un homme avec Diane Tell. » 26 Culture Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Elle et lui Ils partagent un amour inconditionnel de la musique et passent tous leurs week-ends ensemble. C’est déjà beaucoup plus en commun que bien des jeunes mariés ! D’ailleurs, Normand est le premier à dire que des coanimateurs, c’est comme un couple. Mais à quel point se connaissent-ils ? Afin de le savoir, nous avons soumis Geneviève et Normand à un questionnaire qui s’inspire de The Newlywed Game, populaire quiz des années soixante à ABC, où on mesurait jusqu’à quel point les nouveaux époux se connaissaient. Chacun de leur côté, la Belle et le Bum tentent de répondre à la place de l’autre. Qui des deux remportera le test ?

Si c’était possible, quel invité mion de régie [lire : en train de vomir, ce 1 reviendrait toutes les semaines ? qu’il fait avant chaque performance, depuis ses débuts], alors je ne la vois pas. Se ma- Elle : Normand inviterait à coup sûr Emilie- quiller, j’imagine. Claire Barlow. Moi, j’inviterais Yann Perreau, il – Ah ? On m’a dit que même au sortir du danse en plus de chanter, il est électrique sur lit, elle était impeccable… scène, c’est magique. Je ne l’ai jamais vue sortir d’un lit… Mais Lui : Moi, j’inviterais Lynda Thalie, parce je peux dire que c’est la seule fille que je qu’elle peut tout chanter. Geneviève invite- connaisse qui réussit à se maquiller sans rait David Usher. Elle le trouve bon et de son miroir. « Je connais ma face », dit-elle. goût. Quel invité ferait en sorte que tu Après le show, vous avez le goût 2 « call » malade ? 5 de…

Elle : Je ne sais pas pour Normand… je Elle : Normand, c’est le genre à partir re- n’ai pas de nom. Moi, il n’y en a pas. Et trouver les siens. Il ne traîne pas au théâtre. ce n’est pas parce que je ne veux pas dire Moi, j’aime discuter de tout ce qui s’est passé des trucs qui ne soient pas gentils. J’étais dans l’émission avec la directrice artistique malade et je ne « callais » pas malade ! et le réalisateur. J’aime revivre, analyser ce Lui : C’est délicat… Disons qu’il y en a eu qui vient de se passer. des désagréables, d’autres très désagréables, Lui : Je pars tout de suite. Surtout depuis mais la musique compensait la plupart du que je fais un show en direct le dimanche. temps. Geneviève dirait la même chose. Parce que sinon, tu commences à dire salut extraordinaire pour la promotion de la chan- tare ou à la basse, et Normand est conquis. à une, puis salut à l’autre, puis ça ne finit son francophone, des communautés cultu- Moi, j’ai beaucoup aimé le passage de Un fantasme absolu d’invité plus. Alors je mets mon manteau, je dis relles et de la relève. C’est une vitrine sans Yoav, venu faire une prestation, nu-pieds, 3 jamais venu encore à l’émission ? salut à tout le monde et je rentre. Elle part pareille pour la culture. avec sa guitare acoustique. Il a cette fa- aussi. Elle est assez tranquille. Genre tasse Lui : Un laboratoire musical. Une des çon très percussive de jouer avec… l’am- Elle : Normand rêverait d’avoir Peter Gabriel… de thé à la maison. choses les plus intéressantes à la télé. Gene- biance autour de sa prestation était telle- on ne sait jamais, ça peut peut-être arriver ! viève, c’est l’affaire qu’elle a le plus de fun ment magnifique ! Moi, c’est Arcade Fire… je trippe tellement sur Belle et Bum, pour vous, c’est… à faire, la seule qu’elle a gardée quand elle a Lui : Emilie-Claire Barlow, sa première eux ! Et depuis des années. Déjà qu’ils sont eu des problèmes de santé. prestation. Nous étions au balcon : elle beaucoup dans le groupe, j’imagine ce que ce 6 au piano, moi aux shakers, une contre- serait s’ils partageaient la scène avec l’orchestre Elle : Pour Normand, Belle et Bum, Une performance marquante qui basse… C’était comme aller au ciel. Pendant de Belle et Bum. c’est extrêmement précieux et significatif 7 revient toujours dans les conver- quelques minutes, nous avons oublié que Lui : Peter Gabriel et son orchestre ! Et dans sa vie. Parce que grâce à cette émis- sations et à laquelle on compare nous étions à la télévision. Elle dira sûre- je pense qu’elle aimerait entendre Paul sion, il joue un rôle important auprès des tout ? ment David Usher. Parce qu’elle le trouve McCartney. artistes, il a un impact, il offre une vitrine bon et de son goût… à la relève. C’est aussi un rendez-vous Elle : Je pense que Normand est impres- Tu ne commences jamais un show entre amis, les musiciens, et une autre sionné par les grands musiciens… mais à La fois où le show à failli ne pas sans… ? façon de vivre son amour de la musique. chaque fois, ce qui le fait craquer, ce sont 8 avoir lieu ? 4 Pour moi, c’est une émission pertinente les filles musiciennes. Émilie Claire Bar- Lui : Je ne sais pas puisque, avant le et essentielle. J’ai l’impression avec Belle low l’a fortement charmé. Mais que n’im- Elle : Normand, qui est là depuis le show, je suis dans la ruelle, à côté du ca- et Bum permet de participer à un véhicule porte quelle fille s’accompagne à la gui- début, est sans doute plus au courant… 26 Culture Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Culture 27 Elle et lui Ils partagent un amour inconditionnel de la musique et passent tous leurs week-ends ensemble. C’est déjà beaucoup plus en commun que bien des jeunes mariés ! D’ailleurs, Normand est le premier à dire que des coanimateurs, c’est comme un couple. Mais à quel point se connaissent-ils ? Afin de le savoir, nous avons soumis Geneviève et Normand à un questionnaire qui s’inspire de The Newlywed Game, populaire quiz des années soixante à ABC, où on mesurait jusqu’à quel point les nouveaux époux se connaissaient. Chacun de leur côté, la Belle et le Bum tentent de répondre à la place de l’autre. Qui des deux remportera le test ?

Si c’était possible, quel invité mion de régie [lire : en train de vomir, ce 1 reviendrait toutes les semaines ? qu’il fait avant chaque performance, depuis ses débuts], alors je ne la vois pas. Se ma- Elle : Normand inviterait à coup sûr Emilie- quiller, j’imagine. Claire Barlow. Moi, j’inviterais Yann Perreau, il – Ah ? On m’a dit que même au sortir du danse en plus de chanter, il est électrique sur lit, elle était impeccable… scène, c’est magique. Je ne l’ai jamais vue sortir d’un lit… Mais Lui : Moi, j’inviterais Lynda Thalie, parce je peux dire que c’est la seule fille que je qu’elle peut tout chanter. Geneviève invite- connaisse qui réussit à se maquiller sans rait David Usher. Elle le trouve bon et de son miroir. « Je connais ma face », dit-elle. goût. Quel invité ferait en sorte que tu Après le show, vous avez le goût 2 « call » malade ? 5 de…

Elle : Je ne sais pas pour Normand… je Elle : Normand, c’est le genre à partir re- n’ai pas de nom. Moi, il n’y en a pas. Et trouver les siens. Il ne traîne pas au théâtre. ce n’est pas parce que je ne veux pas dire Moi, j’aime discuter de tout ce qui s’est passé des trucs qui ne soient pas gentils. J’étais dans l’émission avec la directrice artistique malade et je ne « callais » pas malade ! et le réalisateur. J’aime revivre, analyser ce Lui : C’est délicat… Disons qu’il y en a eu qui vient de se passer. des désagréables, d’autres très désagréables, Lui : Je pars tout de suite. Surtout depuis mais la musique compensait la plupart du que je fais un show en direct le dimanche. temps. Geneviève dirait la même chose. Parce que sinon, tu commences à dire salut extraordinaire pour la promotion de la chan- tare ou à la basse, et Normand est conquis. Moi, je n’ai jamais vécu ça. Mon rôle, c’est Moi, ce qui m’a frappée chez lui, c’est à quel Normand Brathwaite et à une, puis salut à l’autre, puis ça ne finit son francophone, des communautés cultu- Moi, j’ai beaucoup aimé le passage de de faire les liens, de parler entre les change- point il s’impliquait, à quel point il avait un Geneviève Borne animent Un fantasme absolu d’invité plus. Alors je mets mon manteau, je dis relles et de la relève. C’est une vitrine sans Yoav, venu faire une prestation, nu-pieds, ments de scène… Parfois, c’est long, très long. regard sur tout. Il tient à jouer sur toutes les avec un plaisir évident jamais venu encore à l’émission ? salut à tout le monde et je rentre. Elle part pareille pour la culture. avec sa guitare acoustique. Il a cette fa- Le record, je crois que je l’ai vécu avec France chansons, il aime ça et en plus, il sait préci- 3 et une grande complicité aussi. Elle est assez tranquille. Genre tasse Lui : Un laboratoire musical. Une des çon très percussive de jouer avec… l’am- D’Amour : un problème avec sa guitare. sément ce qui fait un bon show. Puis, il ver- leur rendez-vous heb- Elle : Normand rêverait d’avoir Peter Gabriel… de thé à la maison. choses les plus intéressantes à la télé. Gene- biance autour de sa prestation était telle- Lui : J’ai déjà fait des shows tout seul. balise vraiment ses opinions. Je m’en doutais domadaire. Parmi leurs on ne sait jamais, ça peut peut-être arriver ! viève, c’est l’affaire qu’elle a le plus de fun ment magnifique ! C’était avant que Geneviève ne devienne qu’il était comme ça, mais je ne me doutais invités chouchous : Yann Moi, c’est Arcade Fire… je trippe tellement sur à faire, la seule qu’elle a gardée quand elle a Lui : Emilie-Claire Barlow, sa première ma coanimatrice. Mais il y a surtout le show pas jusqu’à quel point. Belle et Bum, pour vous, c’est… Perreau et Emilie-Claire eux ! Et depuis des années. Déjà qu’ils sont eu des problèmes de santé. prestation. Nous étions au balcon : elle qu’on a fait en rentrant du salon funéraire Lui : Quand elle a sonné à la porte, j’ai ou- Barlow. beaucoup dans le groupe, j’imagine ce que ce 6 au piano, moi aux shakers, une contre- après la mort de notre bassiste, Patrick vert… et je lui ai claqué la porte au nez avant serait s’ils partageaient la scène avec l’orchestre Elle : Pour Normand, Belle et Bum, Une performance marquante qui basse… C’était comme aller au ciel. Pendant Bourque. Je ne sais pas comment on a réussi de crier qu’elle était trop grande… Sérieuse- Photos couRtoisie claude duchesne de Belle et Bum. c’est extrêmement précieux et significatif 7 revient toujours dans les conver- quelques minutes, nous avons oublié que à terminer ce show-là. ment, la coanimation, c’est très compliqué. Lui : Peter Gabriel et son orchestre ! Et dans sa vie. Parce que grâce à cette émis- sations et à laquelle on compare nous étions à la télévision. Elle dira sûre- C’est comme un couple. Et entre nous, il y a je pense qu’elle aimerait entendre Paul sion, il joue un rôle important auprès des tout ? ment David Usher. Parce qu’elle le trouve La première impression ? une complicité, une confiance totale. Quand McCartney. artistes, il a un impact, il offre une vitrine bon et de son goût… 9 on est ensemble, il n’y a jamais de panique : à la relève. C’est aussi un rendez-vous Elle : Je pense que Normand est impres- elle sait exactement où je vais, je sais où elle Tu ne commences jamais un show entre amis, les musiciens, et une autre sionné par les grands musiciens… mais à La fois où le show à failli ne pas Elle : Normand m’a trouvée grande ! Mais est. Tout est fluide. 4 sans… ? façon de vivre son amour de la musique. chaque fois, ce qui le fait craquer, ce sont 8 avoir lieu ? il aime ça… ça ne le dérange pas du tout que Pour moi, c’est une émission pertinente les filles musiciennes. Émilie Claire Bar- je le dépasse d’un pied. Je mesure 5 pi 9 po et Propos recueillis Lui : Je ne sais pas puisque, avant le et essentielle. J’ai l’impression avec Belle low l’a fortement charmé. Mais que n’im- Elle : Normand, qui est là depuis le je porte toujours des talons hauts, en plus. Je par Pascale Lévesque show, je suis dans la ruelle, à côté du ca- et Bum permet de participer à un véhicule porte quelle fille s’accompagne à la gui- début, est sans doute plus au courant… pense aussi qu’il m’a trouvée coquette et douce. et Patrick Gauthier 28 Culture Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011

Tiken Jah Fakoly La RévoLution par l’éducation

Chanteur, auteur, compositeur et militant, Révolution sociale journal télévisé, c’est « Audience du chef de Tiken Jah Fakoly est devenu une figure emblé- Un disque avec un titre comme African Revo- l’État ». En Côte d’Ivoire, au Mali, c’est partout pa- matique du continent africain. Pour son retour lution, s’il avait paru dans les années 1960 ou à reil. Et donc, à un moment, il faut leur dire : J’ai dans le cadre d’une tournée québécoise, n’importe quel moment de l’époque de l’apartheid pas acheté ma télé pour toi ! (ndlr : d’où la chan- l’exilé politique de la Côte d’Ivoire nous parle en Afrique du Sud, aurait annoncé un discours son. Sors de ma télé). Il y a très peu d’annonces des motivations de son engagement social, musical qui aurait pu prôner une forme de vio- positives, comme l’inauguration d’une université qui sont totalement indivisibles de sa musique lence. Pas ici. Même la chanson-titre met l’accent ou d’une route. Seulement le même discours. » festive. Révolution pacifiste. sur l’éducation avant tout. « On n’est pas obligé de faire la révolution La main à la pâte comme les ancêtres l’on faite. Aujourd’hui, on a Lorsqu’on a fait le bilan du premier anniversaire Philippe Rezzonico l’Internet. Pour moi, l’éducation, c’est une arme. du terrible tremblement de terre en Haïti au mois [email protected] Ça réveille. C’est pour ça que je parle de révolu- de janvier, outre le constat latent de désolation, tion par l’éducation. Chez nous, la majorité des plusieurs observateurs ont noté que ce peuple Dès que l’on entre dans la suite d’un chic hôtel citoyens sont analphabètes. L’école peut être le éprouvé par les dictatures et les catastrophes natu- du centre-ville de Montréal, la bouffée de chaleur facteur de réveil qui va pousser les gens, au lieu relles avait tendance à tenir l’aide internationale monte à la gorge. Ouf ! Le thermostat est fixé à de se battre entre eux, à se mettre ensemble et à pour acquise. 28 degrés Celsius… Pour les Québécois, les moins défendre l’intérêt commun. C’est cette révolution On pourrait presque transposer cette analyse 10 degrés ressentis ce matin-là étaient de la rigo- que je réclame. Celle qui passe par l’éducation. Le à nombre de pays d’Afrique tant des constats re- lade. Pour Tiken Jah Fakoly, c’était le pôle Nord. disque est sorti en septembre 2010. Et depuis, on a montant à des décennies sont encore actuels en Ça cadrait bien avec sa tenue vestimentaire, qu’il vu la révolution en Tunisie, où le niveau d’éduca- 2011. Tiken Jah pensait sûrement la même chose aurait pu arborer dans n’importe quel pays d’Afrique tion est très élevé. » quand il a composé Il faut se lever, une chanson ou à Kingston, en Jamaïque, d’où lui vient son ins- – Comme on l’a vu encore plus récemment en d’engagement qui est un appel à la mobilisation piration sonore. Dans ses bagages, Tiken Jah a un Égypte et dans d’autres pays arabes... collective. nouveau bébé nommé African Revolution. Un autre « En effet. Si le peuple ne sait pas qu’il a des « C’est fondamental. Quand vous regardez l’his- album dans lequel les rythmes dansants partagent droits, il ne peut pas les réclamer. On a le droit toire du Canada ou de la France, vous réalisez que la vedette avec des mélodies accrocheuses et des d’être soigné quand on est malade, d’aller dans de ce ne sont pas les Belges qui sont venus changer textes engagés. L’engagement, au fond, a toujours bonnes universités, d’avoir le droit à la retraite. Les les choses. Chaque peuple, à un moment, prend en fait partie de l’univers de Tiken Jah. Et ce n’est pas choses changent lentement dans les pays d’Afrique main son destin. C’est ainsi qu’il y a eu la Révolu- demain que ça va changer. parce que les dirigeants n’ont pas envie d’encoura- tion française là-bas. Ici, il y a eu vos luttes avec « Après toutes ces années, cet engagement est ger l’éducation. Ils ont déjà des problèmes avec les votre Révolution… tranquille, je crois. Le peuple encore plus vrai, assure-t-il. Quand j’ai découvert jeunes qui ont terminé leurs études universitaires africain, le peuple noir en général, doit se rendre le reggae, c’est d’abord le message qui m’a touché. et qui n’ont pas de boulot. Donc ils n’ont pas envie compte que personne ne viendra changer les C’est vrai que j’ai dansé comme tout le monde, d’encourager la base, pas envie de construire des choses à sa place. C’est nous qui devons décider mais dès que quelqu’un m’a expliqué les textes de écoles. Les dirigeants préfèrent laisser le peuple comment les choses doivent changer. » Bob Marley, de Burning Spear, j’ai été attaché aux dans l’ignorance afin de se maintenir au pouvoir textes. C’est ça qui m’a poussé à faire de la mu- durant 20 ans, 30 ans. » sique. À chanter. – Et lorsque des gens comme vous tiennent ce « J’ai découvert avec le reggae une musique de genre de discours, ils se retrouvent en exil. combat, une musique militante qui représente les « Je pense que c’est le prix à payer. L’exil, c’est À lire aussi sans-voix, les gens qui ont envie de s’exprimer, qui le prix de l’engagement. C’est sûr que si on ne sur RueFrontenac.com sont victimes d’injustice mais qui ne savent pas où fait que des chansons d’amour, on sera invité au en parler. Nous, notre rôle, comme reggae men, c’est palais pour chanter (rires). Mais dans presque tous L’évolution musicale d’être un peu les porte-parole de ceux-là. » les pays d’Afrique, tous les soirs, le menu du de Tiken Jah Fakoly Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Culture 29 ontenac Photo Rue F R Photo

Tiken Jah Fakoly, à L’Impérial de Québec le 11 mars, à L’Olympia de Montréal les 12 et 13 mars. 30 Culture Danse Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011

Corps Atypik La danse qui brise les tabous « Un jour, mon père m’a dit que je ne pourrais pas devenir ballerine la dignité, la dérision, la conquête du parce que j’étais ronde. Bien sûr, je ne l’ai pas écouté. » corps et l’humanité. « Les autres interprètes aussi ont des Claudia Larochelle venait de souffler ses trente bougies complexes et sont vulnérables. Cette [email protected] et choisissait de quitter un emploi en vulnérabilité, le spectateur la ressen- design graphique. Cette passion pour la tira », note la jeune femme de vingt- Émilie Poirier, une jolie rouquine ex- danse qu’il avait déjà à cinq ans reve- huit ans. Elle ajoute qu’ils seront tous pressive et vive, fait partie des danseurs nait le hanter. Plus motivé que jamais, nus, dans la vérité de ce qu’ils sont. de Corps Atypik, un événement qui, à il a réussi à perdre plusieurs kilos et Pas pour choquer, pas pour faire sen- l’image d’autres grandes manifestations à intégrer le programme universitaire sation, juste parce que la nudité se culturelles dans le monde, célèbre la dif- tant convoité. révèle en lien avec la question de férence. Lors de ses auditions, Émilie, pour sa l’image corporelle sur laquelle porte Pour la première fois au Québec, part, a plutôt misé sur son surplus de leur quête artistique. « Ouais… J’ai de des handicapés physiques, des défi- poids pour se différencier des autres, et la cellulite, de la pelure d’orange, tout cients intellectuels, des personnes de n’a pas cherché à nier quoi que ce soit. ce que vous voudrez, c’est comme ça petite taille et d’autres plus corpu- Elle l’a même intégré à son travail de que je suis et il n’y aura pas de Pho- lentes que la moyenne des danseurs recherche chorégraphique. Bien sûr, la toshop pour corriger tout ça», dit-elle s’illustreront à travers une program- tornade Émilie s’est vite démarquée et à la blague. mation qui fait fi des tabous. a appris à ne laisser personne marcher « Et tant mieux si on peut attirer des Ils sont mignons avec leurs lunettes, le sur ses pieds de ballerine. curieux. Le milieu de la danse contem- teint éclatant, l’œil allumé, dotés du carac- « Pourquoi une fille qui mesure six poraine est parfois hermétique ; notre tère des grands combattants et aussi, oui, pieds, qui pèse 125 livres serait-elle but est d’aller chercher des gens qui ils sont enveloppés, ronds, un peu gras, meilleure ? Au-delà du corps, la danse pourraient s’identifier à la réalité qu’on bien en chair… On ne sait plus trop quoi vient de l’intérieur, elle vient de l’amour expose. Le défi, c’est aussi que nos pairs dire pour éviter de les froisser, pour rester qu’on y met. Dans les classes techniques, reconnaissent notre travail », note Pascal. dans le politically correct. Mais puisque nous n’étions pas les plus faibles, loin de Il sait que la partie n’est pas gagnée les chorégraphes et interprètes Pascal là ! » s’exclame Pascal, à la défense de sa d’avance, que ça prendra plusieurs kilos Desparois et Émilie Poirier, eux-mêmes, complice. d’audace et de détermination pour se ne se gênent pas en intitulant leur spec- « On a appris à contourner nos li- tailler une place dans le monde hyper tacle Les Gros, on se sent tout de suite mites, à jouer avec, surtout. Je ne suis contingenté de la danse. Émilie sourit, plus à l’aise d’aborder le sujet délicat de pas souple, mais je sais comment don- avec l’air de dire qu’il n’y a rien pour leur poids. ner l’impression que je le suis. », pour- l’arrêter. La dernière fois qu’on lui a dit « On annonce dès le début nos cou- suit Émilie. qu’elle était trop ronde, elle a défoncé leurs. Une fois que c’est dit, on peut des portes closes. passer à autre chose, se concentrer sur Décrypter l’idéologie la danse, les mouvements et l’émotion, Partageant des affinités et une com- raconte Pascal Desparois. Pourquoi ne plicité artistique, ils se sont lancés il y À Lire aussi pas appeler un chat un chat ? Je sais a plus d’un an dans l’élaboration de ce bien que j’ai une bedaine, mais ce n’est spectacle de danse contemporaine qui sur RueFrontenac.com qu’une image. » décrypte la vision de la danse, ses fon- Quoi voir dans le cadre dements et cette idéologie selon laquelle Le petit plus qui fait la différence il faut être mince pour danser. de l’événement Rien pour les empêcher d’être tous deux Quatre autres danseurs, des minces, Corps Atypik. acceptés au baccalauréat en danse à se joignent à eux dans des thèmes l’UQAM, il y a quelques années. Pascal comme le jugement, la comparaison, Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Culture 31 AR ie A in Déc Photo Al Photo

Les Gros, un spectacle d’Émilie Poirier et de Pascal Desparois, avec Caroline Charbonneau, Gabriel Doucet, Harmonie Fortin-Léveillé, Georges-Nicolas Tremblay. À Tangente, du 10 au 13 mars. 32 Culture Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011

Elizabeth s’est mis dans la tête que sa mère biologique est Dolly Parton. photo couRtoisie

The Year Dolly Parton Was my Mom

Quête d’identité dans la prairie

On aurait pu croire qu’un film portant jeunes filles à l’époque, Dolly Parton, c’était l’avaient adoptée, Elizabeth (Julia Stone) se On peut donc y entendre quatre pièces en un tel titre (The Year Dolly Parton Was comme Madonna il y a quelques années. met dans la tête que son idole Dolly Parton versions originales avec la voix de Parton My Mom) était l’œuvre d’une fan finie Une femme forte qui s’affirme autant par sa est sa mère biologique et décide de se lancer elle-même et quelques autres interprétées de Dolly Parton. Eh, non ! La réali- féminité que ses positions féministes. » à sa recherche. par des chanteuses canadiennes, dont Nelly satrice montréalaise Tara Johns ne Au moment où elle a entendu Dolly Parton « Le film parle de cette quête d’identité Furtado, Martha Wainwright, Coral Egan et connaissait pratiquement rien de la vie parler de sa vie à la radio, Tara Johns, une qu’on a tous vécu à un moment ou à un Geneviève Toupin. de la célèbre chanteuse country amé- Montréalaise originaire de Calgary, plan- autre, signale Tara Johns. Il arrive toujours « Je voulais faire interpréter ses chansons ricaine avant de l’entendre par hasard chait sur une idée de court métrage racon- un moment ou on se détache de nos parents par d’autres artistes canadiennes pour rappeler un matin en entrevue à la radio. tant l’histoire d’une mère et sa fille de 11 ans et dans le cas d’Elizabeth, cela survient d’abord à quel point Dolly Parton est aussi une lancées à la recherche de la mère biologique quand elle apprend qu’elle a été adoptée. » auteure-compositeure qui peut être interprétée Maxime Demers de la préadolescente. par d’autres voix », précise la réalisatrice. [email protected] « Je me suis mis à réfléchir à cela, en mé- Présence musicale Dolly Parton n’a pas encore vu le film, mais langeant mon idée d’histoire et Dolly Parton Bien sûr, Dolly Parton est très présente Tara Johns se promet d’aller lui montrer dès « Je connaissais sa musique, comme tout et j’ai rapidement trouvé le titre, relate la ci- dans l’histoire, par son image (photos, pos- que la chanteuse aura du temps à lui accorder. le monde, mais ce matin là, j’ai découvert néaste. À partir de là, j’ai commencé à écrire ters, extraits d’émissions de télévision), mais « Je sais qu’elle est très curieuse de le la femme qui se cache derrière l’image », le scénario en me disant qu’il fallait que ce aussi par sa musique qui enrobe le film. Tara voir mais elle est présentement en tournée, explique Tara Johns en entrevue. soit un long plutôt qu’un court métrage. » Johns lui a fait parvenir assez rapidement indique la cinéaste. On va sûrement aller lui « Il fallait qu’elle soit forte pour faire sa L’histoire de The Year Dolly Parton Was My une première version de son scénario afin montrer chez elle à Nashville au printemps. » place dans un environnement aussi tradi- Mom (Dolly Parton, ma mère et moi, en ver- qu’elle approuve l’utilisation de son nom et tionnel que le sud des États-Unis dans les sion française) est campée en 1976, dans les de son image. La légendaire chanteuse a fait The Year Dolly Parton Was My années 1970 et dans un milieu aussi mascu- Prairies canadiennes. Après avoir appris que encore mieux : elle lui a également permis Mom (Dolly Parton, ma mère et lin que celui de la musique country. Pour les ses parents (Macha Grenon et Gil Bellows) d’utiliser ses chansons dans le film. moi) prend l’affiche vendredi. Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Chronique Culture 33

patRick La méthode Robin gauthieR [email protected]

L’un des chapitres les moins glo- rieux et pourtant les plus révélateurs de ce que fut un jour le Québec ouvrier est celui consacré à la Robin, la compagnie de pêche de la Gaspé- sie qui a imposé pendant plus d’un siècle son pouvoir quasi sans limites et qui a assujetti à ses moindres dé- sirs une population entière sans que le reste de la province s’en émeuve.

D’abord, un rappel historique. Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, la compa- gnie fondée par Charles Robin devient un géant des pêcheries gaspésiennes dont la force résultait de la faiblesse dans laquelle il maintenait ses ouvriers, ses pêcheurs. Reprenant dès lors des modes d’opération de pêche hérités du régime français, (Charles Robin) les affine de manière à retenir les ser- vices des pêcheurs côtiers par le jeu du crédit et de l’endettement. Il introduit en plus, pour compenser l’absence notoire de numéraire, un mode de remboursement en biens, essen- Séchage de la morue sur des vigneaux en Gaspésie en 1926. photo musée de la gaspésie tiellement de la morue. Le procédé lui permet de récupérer ses prêts à la revente et même En appliquant astucieusement un système de les pêcheurs avaient besoin pour nourrir Détermination de hausser ses profits d’autant que le pois- paiement en nature, Robin assura une stabilité leurs familles, surtout les mois d’hiver. Heureusement, la détermination des pê- son aura été estimé à la baisse au moment à long terme aux exportations de la compagnie. Quand venait le temps pour ces pêcheurs cheurs gaspésiens a fini par avoir le dessus de la livraison. Charles Robin réussit de la Il se servait rarement de numéraire car il cré- de vendre les morues qu’ils avaient accro- sur l’avarice et l’appât du gain de Charles sorte à établir un monopole difficilement ditait plutôt les prises d’une année et débitait chées à la jig et remontées dans leurs Robin et sa bande de voleurs de grand che- brisé au cours du siècle suivant et à hisser sa l’équipement, les marchandises, les provisions barques à la force du poignet, évidées sur min. Si la chose vous intéresse, vous pou- compagnie au rang des grandes entreprises et le sel qu’il avait avancés aux pêcheurs. Une les berges et séchées au soleil, les lieute- vez avoir un aperçu très romancé de ce que internationales, écrit Mario Mimeault sur le fois pris au piège du crédit, les pêcheurs se nants de Charles Robin déterminaient le furent ces luttes épiques en lisant le roman site encyclobec.ca. révélaient presque incapables d’acquitter leurs prix de la morue en fonction non pas du de Noël Audet, À l’ombre de l’épervier, Vous avez bien compris : la compagnie em- dettes, et Robin était assuré d’une main-d’œuvre marché, mais du solde des pêcheurs. ou en visionnant l’adaptation pour la télé bauche des pêcheurs pour pêcher de la mo- qu’en a faite Robert Favreau. rue, pêcheurs qu’elle paie en morue, dont elle À l’ombre de l’épervier se déroule il y a un fixe le prix. Un véritable fantasme capitaliste. siècle, et force est d’admettre que la société Mieux encore, l’entreprise Charles Robin québécoise a bien changé depuis. Le travail- and Company pratique l’intégration verti- De la soumission totale, digne du Moyen-Âge leur québécois s’est émancipé, soutenu par cale : le poisson pris par les pêcheurs locaux le mouvement syndical ; l’appétit débordant ou par les employés de la compagnie est des capitaines industriels a été circonscrit, séché sur les grèves qui lui appartiennent le niveau d’éducation de la population en et transporté aux points de vente par ses stable. De plus, grâce à ce système, il obte- Le travailleur se trouvait ainsi à la général, des masses ouvrières en particulier, propres bateaux (wikipedia.ca). nait de la morue séchée à un prix qui ne merci du capital dans un cercle vicieux a augmenté et, surtout, la classe politique a dépassait pas la somme dont les pêcheurs infernal pour le premier, idéal pour le compris qu’elle devait servir l’électeur avant Ignorance, indifférence avaient besoin pour subsister. (Dictionnaire second. De la soumission totale, digne son bailleur de fonds. et exploitation biographique du Canada en ligne). du Moyen-Âge. Pire : au Moyen-Âge, les Le Québec de 2011 n’a plus rien à voir En bref, ça veut dire qu’un homme Ce que ça veut dire, pour les plus distraits rois maintenaient bel et bien leurs sujets avec celui de 1911. Jamais sa population, d’affaires a su profiter de la faiblesse des d’entre vous, c’est que Charles Robin em- dans un asservissement pareil, mais ils ses centrales syndicales, ses intellectuels, législations de l’époque, de l’ignorance bauchait des pêcheurs. Ces derniers étant permettaient parfois qu’ils pénètrent les ses travailleurs, ses dirigeants ne donne- d’une population, de la complicité des élus trop pauvres pour acheter l’équipement murs du château fort pour y obtenir pro- raient autant de pouvoir à un seul homme. et de l’indifférence du reste de la province nécessaire, ce bon prince leur permettait de tection. Plus de trois siècles plus tard, les Jamais on ne tolérerait qu’un seul homme pour faire fortune en exploitant de simples l’acheter à crédit. Tout comme tous les pro- nouveaux maîtres du monde n’avaient contrôle ainsi une industrie, du début de la pêcheurs dans toutes les facettes de leur duits de première subsistance – puisque la même pas besoin de se soucier du bien- chaîne jusqu’à sa fin. Jamais on ne permet- vie. Robin gérait des magasins généraux – dont être de leurs « sujets ». trait de retourner au Moyen-Âge... 34 Détente Plaisirs de la table Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011

Le Cafetier Simple et convivial

Josée Francœur et Jean-François Trudel ont plongé tête première dans le métier de restaurateur, il y aura bientôt deux ans et demi, en prenant à peine la température de l’eau et sans savoir au juste dans quoi ils s’embar- quaient. Leur bilan de l’acquisition du Cafetier, à Sutton ? La tâche et les résultats financiers sont au-delà de ce qu’ils avaient anticipé…

Alain Bisson [email protected]

Les tenanciers du petit café-brûlerie sis rue Principale, au beau milieu du village phare des Cantons-de-l’Est, ont été d’une ouverture et d’une franchise remarquables au cours d’un entretien avec Rue Frontenac. Ils n’ont rien caché de leurs doutes après avoir réalisé l’ampleur du travail à accomplir pour relancer l’établissement, et du change- ment dramatique que le métier de cafetier et de torréfacteur a imposé à leur vie. Ils ont aussi raconté avec générosité les joies qu’ils ont découvertes au fil des jours et qui leur ont été offertes par un des actifs du café qu’ils n’avaient pas comptabilisé au départ : la clientèle. « Nous avons de bons clients, dit Josée. J’aime les gens qui viennent ici, c’est une des raisons qui font que j’y suis si souvent. Le matin, les habitués entrent, nous saluent et se servent eux-mêmes leur café, comme Jean-François Trudel et Josée Francoeur ont réussi à donner une âme à leur établissement. photo alain décaRie s’ils étaient chez eux. Ils se sentent bien, c’est simple, convivial, il n’y a rien de guin- dé. C’est tout à fait nous. » défiler le microcosme de Sutton, la main quelques variétés de bières et de vins. « Mais j’aimerais développer cet aspect de droite réchauffée par un bol de latté fumant, Et bien sûr du café, torréfié sur place par notre business, notamment pour rentabiliser Une âme on serait tenté d’acquiescer. Jean-François, qui a ajouté cette corde à son davantage le torréfacteur. J’aime ce métier et Le Cafetier est installé dans un vieil édi- En fait, cet intangible est probablement arc lors de l’achat du torréfacteur voisin, un je pense que nous pourrions viser le marché fice qui abritait à l’origine une quincaillerie. la raison qui m’a poussé à vouloir faire un an après l’acquisition du resto, dont Le Cafe- régional, entre autres dans les B&B, les gîtes La planche de pin, maintes fois peinte, y est reportage sur Le Cafetier. On s’y sent bien, tier était l’unique client. et les auberges », soumet-il. omniprésente. Le plancher supporte encore tout simplement, on a envie d’y flâner lon- La torréfaction une immense grille qui servait autrefois à lais- guement même s’il neige dehors et que la le cafetier ser monter la chaleur produite par une four- poudreuse ne restera pas intacte longtemps. La torréfaction fait d’ailleurs partie des 9, rue principale nord, Sutton naise au bois du sous-sol. Des artistes locaux Le menu est classique pour un café ouvert projets d’expansion du Cafetier, peut-être 450 538-7333 exposent leurs œuvres et meublent à tour de de 7 heures à 19 heures, sept jours sur sept. aussi avec l’ouverture d’un autre comptoir rôle, d’un mois à l’autre, les murs râpés du Comme il se doit, les œufs à plusieurs cuis- dans les Cantons et la vente au détail des note globale : 9 café. La liste d’attente pour y tenir un vernis- sons et les fruits sont au cœur du petit-dé- confitures et des vinaigrettes maison faites originalité : 8 sage atteint un an et demi. D’autres, musiciens jeuner. Pour le lunch, sandwiches, paninis, sur place. ambiance : 9,5 ceux-là, s’y donnent en spectacle à l’occasion. soupes et salades – apprêtés le plus possible Jusqu’ici, Jean-François ne consacre Josée soutient dur comme fer que l’en- avec des produits frais issus de la région qu’une seule journée par semaine à gril- plats : 9 droit a une âme. Au bout de quelques – sont à l’honneur. Le Cafetier se fait une ler les grains de café, ce qui est suffisant Service : 9 minutes passées à l’intérieur, à regarder spécialité de certains mets végétariens, dont pour les besoins du Cafetier et de la vente carte des bières et des vins : 6 le temps s’étirer tout doucement et à voir le chili ou le végé-burger. On y sert aussi en vrac. Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Détente 35 Pour les sportifs LES JEux lphabétiques du cerveau a Par Frédérique Tiéfry

Mots croisés HORIZONTALEMENT VERTICALEMENT Mcroise 3 mars 2011 1 – Elle passe par des enveloppes brunes. 1 – Ils n’ont aucun scrupule à vous 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 2 – Centrai - Moment à deux. marcher dessus. 3 – Il envoie au banc - Symbole chimique. 2 – Il se franchit à cheval - Démonstratif - 1 Il ne cherche pas son souffle. 4 – Elle est loin du centre - 3 – Thésauriseur - Au sud. Solution 2 Cannibaliseras. de la semaine passée 4 – Ils sont contagieux - Auxiliaire. 5 – 60 % y sont - Quand on s’en fait, on est Solution Mcroise 24 fév 2011 loin de la réalité. 5 – Pape martyr. 3 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 6 – Monnaie d’avant - Éclate - Note. 6 – Déshériter - Fleuve franco-belge. 4 1 P R O C R A S T I N E R 7 – Raillerie - Réparer. 7 – Bye-bye - Dans les oreilles de 2 L I B R E • I R R I T A Dionysos - Symbole chimique. 5 8 – Dissimula - Elle ne manque pas de 3 O S E I L L E • A • I T piquant. 8 – En vogue - Amateur de ski alpin. 4 U • I C I • N A I T R E 6 9 – Aides - Monnaie - Direction. 9 – Ben Laden l’a en aversion - 5 T • S • G A N G S T E R Début de neige. 7 10 – On peut les beurrer épais - Livre sans 6 O S S E I N E • • • U • histoire. 10 – Décrit - Étais couché. 7 C L A P O T • A M I S H 8 11 – Personnel - Tout blanc. 11 – Purifiées - Nom d’une Citroën. 8 R • N O N E N G A G E E 12 – Dans l’Orne - Explore. 12 – Accoter - Père de Thésée. 9 A • C I S E A U • U • R 9 10 T H E • • • M E C A N O 10 11 E U • C R O U T O N • N 12 S A B L I E R S • E O S 11 12 mots mystère 3 mars Des femmes de pouvoir Solution : 13 lettres Solution : 13 lettres Mot mystère O R R O M A H C A T E L O I V DEs fEMMEs DE pOuVOIR Sudoku lettres O B K O O S G N O E Y M N A H Sudoku 3 mars 2011 ANgELA MERKEL LUÍSA PORTIA N A S I M P S O N R E L L I M DIAS SIMPSON BEgUM I N M E A B D S A S I U L H E KHALEDA ZIA DIOgO MILLER R E V CLAUDETTE MAME RADMILA U D I T D C I A M I K E N D A R P A E WERLEIgH MADIOR SEKERINSKA Q A R T I A O I A Z K M A N I Solution BOYE de la semaine passée CORAZÓN SIRIMAVO A R E E O M G D E R R O I A Z N V SolSudoku 24 fevr 2011 AQUINO MICHELLE ANDARANAIKE T A Y D R P O L E A B S T G A L R O HAN MYEONg-SOOK BACHELET VIOLETA CHAMORRO B I Z U T A G E S INDIRA gANDHI MIREYA E N A U I B L M D R O C R A D MOSCOSO A V S G A E B I U Z T KIM L A B A H E A M U T Y O O R E U E T S Z G B I A S O R CAMPBELL E I T L H L I M A M E S P I L I U S G A B Z T E N P Z T B I E U S A G H K O C E L N O Z A R O C D A V O S E E A G T S Z I U B C E I G A S I R I M A V O N H A S I B U T E G Z Solution de la semaine passée : A M N S E K E R I N S K A I K N S L G Z E A I S T B U POINTE-à-LA-FRÉgATE B A H G I E L R E W M U G E B T B U Z G E A S I

David Patry, Charles Poulin, Daniel statisticiens : Robert Amiot, Coordonnateur de l’infographie : pubLICITé Dépôt légal : Bibliothèque et archives Renaud, David Santerre, Marilou Séguin Éric D’Argenzio, Annie Lachapelle, Frédéric gagné 514 524-2484 nationales du Québec, 2010 Journalistes aux affaires : Pierre Vanier Infographistes : Pierre Boisvert, Adresse courriel : Dépôt légal : Bibliothèque et archives RuE fRONTENAC Alain Bisson, Yvon Laprade, Caricaturiste : Marc Beaudet Suzanne Breton, Manon Charette, [email protected] Canada, 2010, ISSN 1925-0673 Martin Desrosiers, Bruno Dubois, www.ruefrontenac.com Michel Van de Walle Coordonnateurs de la photo : Coordonnateur : Yves Hamelin, Patrice Lussier, 4603, rue D’Iberville Coordonnateur culture : Alain Décarie et Olivier Jean Jean-François Lacerte Le journal a été produit par les employés Benoit Mineau, Martin Richard, Montréal (Québec) H2H 2L9 Philippe Rezzonico photographes : Hugo-Sébastien Aubert, Représentants : Yves Jalbert, en lock-out du Journal de Montréal avec Tél. : 514 524-5001 Pascal Rinfret, Michel Senécal, la participation financière de Journalistes à la culture : Rogerio Barbosa, Martin Bouffard , Annik Adjointes à la rédaction : Johanne Linda L’Italien, Denis Parent, [email protected] la Caisse d’économie Maxime Demers, Agnès gaudet, MH de Carufel, Luc Laforce, Catherine Auclair, Aline Dupuis, Christiane Dupuis, Martin Pelletier, Jovan Van Chesteing Tirage : 75 000 exemplaires solidaire Desjardins, Claude giguère, Claudia Larochelle, Lefebvre, Benoit Pelosse, Chantal Poirier, Nathalie Huard, Odile Wallon Recherche : Marjolaine Roy Graphistes : Daniel Bossis, qui contribue à bâtir un Coordonnateur général : Pascale Lévesque, Philippe Meilleur, Pierre-Paul Poulin, Pascal Ratthé, Archivistes : Christine Marchand, Philippe Renault, Jean-Paul Sylvain Yvan Tremblay Catherine Martel, Lucie Sansregret Carole Bouchard, Jean-François Ouimet Québec plus juste Richard Bousquet dans la perspective d’un développement Coordonnateur sports : Chefs de pupitre : Pierre Baraby, Maquette : Céline Leduc, COMpTAbILITé RéDACTION durable (www.caissesolidaire.coop). Jean-guy Fugère Louis Butcher, Daniel David, Christiane Piette Diane Dupont, Manon Lamothe, Coordonnateur adjoint : guy Des Rochers, Pascal Filotto, soutien informatique et logistique : Toute reproduction, en totalité ou en par- Journalistes aux sports : Lise Perron Jean-Philippe Décarie Patrick gauthier, Maude goyer, Mario Jean Béland et Robert Renaud tie, des textes, photos ou publicités Coordonnateur nouvelles : Jonathan Bernier, Mario Brisebois, de Rue Frontenac est strictement Leclerc, guy Madore, François Robert, pROMOTION IMpRIMERIE Réal Marchessault Daniel Cloutier, Bernard Cyr, Marc de Foy, interdite sans l’autorisation écrite Michel Rousseau, Louis Senay Johanne Robichaud Journalistes aux nouvelles : Léandre Drolet, Pierre Durocher, Hebdo-Litho de la direction. Les opinions émises dans Mathieu Boivin, Yves Chartrand, François Foisy, Dominic Fugère, Réviseurs : Thérèse Béliveau, DIsTRIbuTION 8695, rue du Creusot cette publication par les chroniqueurs Jean-François Codère, gabrielle Duchaine, Marc Lachapelle, Martin Leclerc, André Michael Flookes, Martin Labrosse, En présentoirs : Diffumag Saint-Léonard et journalistes ne reflètent pas Valérie Dufour, Marco Fortier, Louis M. Rousseau, Martin Smith, Serge Touchette, Conrad Laroche, guy Légaré, Demandes spéciales : ginette Loyer (Québec) H1P 2A8 nécessairement celles de la direction. gagné, Vincent Larouche, Jessica Nadeau, Serge Vleminckx Frédérique Tiéfry, Marie Tousignant [email protected] Tél. : 514 955-5959 36 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Sports 37

s Repêchage de la NFL R eute photo R photo Cam NewtoN Sports scruté à la loupe

Le camp d’évaluation de quelque malgré une légère fracture à un pied. S 330 espoirs universitaires en vue Mais il faut aussi se rappeler que ces chro- du prochain repêchage de la NFL nos ne font pas foi de tout. Le journaliste Ian s’est terminé mardi à Indianapolis Rapoport, du Boston Herald, s’est souvenu et le quart Cam Newton, gagnant du que le champion porteur de ballon de la NFL trophée Heisman, s’est avéré l’un en 2010, Arian Foster, des Texans de Houston, des joueurs les plus scrutés par les avait obtenu un temps peu impressionnant de dirigeants d’équipes. 4,73 secondes, il y a quelques années…

Bernard Cyr [email protected] Des joueurs Il faut préciser que même si les activités de la NFL étaient paralysées par un conflit de tra- universitaires ont vail, le repêchage est le seul événement hors saison qui pourra être tenu comme prévu du 28 au 30 avril au Radio City Music Hall de gagné des points au New York. Newton, qui a conduit les Tigers d’Auburn camp d’évaluation Ligue nationale de football au titre national en janvier, pourrait être le premier quart et peut-être même le premier joueur choisi lors de ce repêchage. Newton a impressionné les experts sur Moins de joueurs de la LCF place avec un chrono de 4,59 secondes sur Il semble que les joueurs de la LCF qui 40 verges, une performance hors du commun rêvent de faire carrière dans la NFL aient été Un lock-out évité ? pour un athlète de 6 pi 5 po qui pèse 248 lb, freinés par la perspective d’un long conflit de mais il reste que Newton devra d’abord être travail. En effet, seulement huit d’entre eux Joueurs et propriétaires de la NFL ont recommencé à négocier mardi en présence du médiateur fédéral George un passeur dans la NFL. sont passés au sud cet hiver, soit deux fois Cohen, une soixantaine d’heures avant la fin de la présente convention collective et du déclenchement d’un lock-out, Il a démontré que son travail avec l’entraî- moins (17) qu’en 2010. comme le prévoit depuis des mois la partie syndicale. neur des quarts George Whitfield (celui qui Les Stampeders de Calgary ont vu le demi a entraîné Ben Roethlisberger pendant ses de coin Brandon Browner et le plaqueur Tom quatre matchs de suspension au début de la Johnson passer respectivement aux mains dicat, ils ne formeraient plus un groupe soumis joueurs ont alors décidé de faire une nouvelle Henne parle trop saison 2010) avait porté ses fruits, même s’il a des Seahawks des Seattle et des Saints de Bernard aux règles de la Commission nationale des rela- demande d’accréditation syndicale. Par ailleurs, quelques équipes de la ligue, dont encore beaucoup de travail à faire. La Nouvelle-Orléans, tandis que toutes les cyr tions de travail et pourraient alors poursuivre la les Dolphins de Miami, pourraient avoir fourni Newton, qui a surtout joué dans des forma- autres équipes de la LCF, sauf les Argonauts NFL pour boycottage d’un groupe d’individus, Des revenus illégaux aux joueurs d’autres motifs de poursuite au tions « shotgun », doit apprendre à recevoir de Toronto, ont été amputées d’un joueur. [email protected] ce qui est illégal en vertu de la loi antitrust. Les joueurs ont d’autre part remporté une vic- cours des dernières semaines. des remises de ballon directement du joueur Dans la section Est, le demi inséré des toire cette semaine quand un juge du Minnesota, Craignant les effets néfastes d’un long arrêt de tra- de centre et à demeurer plus longtemps dans Alouettes Andrew Hawkins tentera sa chance Mais même s’il semble que les divergences Avant l’expiration de la convention David Doty, a reconnu que la ligue avait agi illé- vail, des entraîneurs ont en effet tenu des réunions la pochette protectrice, même si son receveur avec les Rams de Saint Louis, tandis que les entre les parties soient trop grandes pour être Mais pour que cette stratégie soit efficace, elle galement en négociant les contrats de télévision avec certains joueurs, ce qui est interdit par les règle- de passes principal est bien couvert. ailiers défensifs Garrett McIntyre (Tiger-Cats aplanies en si peu de temps – les propriétaires doit se faire avant l’expiration de la convention des saisons 2009 et 2010 de façon à s’assurer ments de la ligue à cette période-ci de l’année. Par ailleurs, quelques joueurs ont profité de de Hamilton) et Philip Hunt (Blue Bombers de souhaitent garder une plus grande part des re- collective, soit avant minuit (heure de l’Est) ven- d’avoir des surplus de quatre milliards de dol- C’est Chad Henne, le quart des Dolphins, qui ce camp d’évaluation pour gagner des points Winnipeg) ont décidé de se joindre aux Jets de venus annuels de neuf milliards de dollars que dredi matin, sans quoi les joueurs ne pourraient lars, même s’il y avait un arrêt de travail en 2011. a involontairement vendu la mèche en déclarant en vue du prochain repêchage. New York et aux Eagles de Philadelphie. génère ce circuit –, l’Association des joueurs a poursuivre la ligue avant six mois. La partie syndicale prétendait que la NFL avait cette semaine qu’il était très enthousiasmé par la C’est le cas du secondeur Von Miller (Texas Dans l’Ouest, le demi inséré Andy Fantuz, dans sa manche un as qu’elle sortira jeudi, s’il Dans un tel scénario, l’Association des joueurs ainsi violé une entente voulant qu’elle négocie dynamique qui existait entre lui et son nouveau A&M), du receveur de passes Julius Jones le joueur canadien par excellence de la LCF n’y a pas d’entente. ne pourrait évidemment plus négocier pour toujours de bonne foi pour maximiser les reve- coordonnateur offensif Brian Daboll ainsi que (Alabama) et du demi de coin Prince Amuka- en 2010, est passé des Roughriders de la Sas- En effet, les joueurs sont prêts à se désaffilier ses membres et cette tâche incomberait alors à nus à partager avec les joueurs. par son cahier de jeux. mara (Nebraska). katchewan aux Bears de Chicago, tandis que de leur association pour éviter un lock-out. quelques joueurs nommés par leurs pairs. Ces derniers souhaitent maintenant que ces Henne a précisé qu’il avait eu de nombreuses Plusieurs analystes voient Miller parmi les l’ailier éloigné Emmanuel Arceneaux a quitté Les tribunaux américains préfèrent ne pas se Cette stratégie a fonctionné en 1989, quand surplus soient placés dans une fiducie et ne rencontres avec deux de ses entraîneurs depuis cinq premiers joueurs repêchés, tandis que les Lions de la Colombie-Britannique pour se mêler de conflits qui concernent des parties liées les joueurs ont décidé de saboter leur associa- soient donc pas utilisés comme moyen de pres- environ un mois. Jones et Amukamara se sont probablement joindre aux Vikings du Minnesota. par une convention collective et qui ne sont pas tion. Quatre ans plus tard, la ligue leur a concédé sion contre eux durant les négociations. Le juge Il semble que de telles infractions aient aussi hissés parmi les 10 premiers avec des temps Quant au secondeur Mark Restelli, des soumises à la loi antitrust. une clause majeure, un droit à l’autonomie après Doty devrait rendre une décision à ce sujet au été commises par les Browns de Cleveland et les respectifs de 4,39 et 4,37 secondes sur 40 verges. Eskimos d’Edmonton, il poursuivra sa Cam Newton a conduit Auburn au championnat de la NCAA. photo ReuteRs Mais si les joueurs se désaffiliaient de leur syn- un certain nombre d’années d’ancienneté, et les cours des prochains jours. Rams de Saint Louis, entre autres. Jones a réussi son temps de 4,39 secondes carrière avec les Dolphins de Miami. 36 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Sports 37 s Repêchage de la NFL R eute photo R photo Cam NewtoN Sports scruté à la loupe

Le camp d’évaluation de quelque malgré une légère fracture à un pied. S 330 espoirs universitaires en vue Mais il faut aussi se rappeler que ces chro- du prochain repêchage de la NFL nos ne font pas foi de tout. Le journaliste Ian s’est terminé mardi à Indianapolis Rapoport, du Boston Herald, s’est souvenu et le quart Cam Newton, gagnant du que le champion porteur de ballon de la NFL trophée Heisman, s’est avéré l’un en 2010, Arian Foster, des Texans de Houston, des joueurs les plus scrutés par les avait obtenu un temps peu impressionnant de dirigeants d’équipes. 4,73 secondes, il y a quelques années…

Bernard Cyr [email protected] Des joueurs Il faut préciser que même si les activités de la NFL étaient paralysées par un conflit de tra- universitaires ont vail, le repêchage est le seul événement hors saison qui pourra être tenu comme prévu du 28 au 30 avril au Radio City Music Hall de gagné des points au New York. Newton, qui a conduit les Tigers d’Auburn camp d’évaluation Ligue nationale de football au titre national en janvier, pourrait être le premier quart et peut-être même le premier joueur choisi lors de ce repêchage. Newton a impressionné les experts sur Moins de joueurs de la LCF place avec un chrono de 4,59 secondes sur Il semble que les joueurs de la LCF qui 40 verges, une performance hors du commun rêvent de faire carrière dans la NFL aient été Un lock-out évité ? pour un athlète de 6 pi 5 po qui pèse 248 lb, freinés par la perspective d’un long conflit de mais il reste que Newton devra d’abord être travail. En effet, seulement huit d’entre eux Joueurs et propriétaires de la NFL ont recommencé à négocier mardi en présence du médiateur fédéral George un passeur dans la NFL. sont passés au sud cet hiver, soit deux fois Cohen, une soixantaine d’heures avant la fin de la présente convention collective et du déclenchement d’un lock-out, Il a démontré que son travail avec l’entraî- moins (17) qu’en 2010. comme le prévoit depuis des mois la partie syndicale. neur des quarts George Whitfield (celui qui Les Stampeders de Calgary ont vu le demi a entraîné Ben Roethlisberger pendant ses de coin Brandon Browner et le plaqueur Tom quatre matchs de suspension au début de la Johnson passer respectivement aux mains dicat, ils ne formeraient plus un groupe soumis joueurs ont alors décidé de faire une nouvelle Henne parle trop saison 2010) avait porté ses fruits, même s’il a des Seahawks des Seattle et des Saints de Bernard aux règles de la Commission nationale des rela- demande d’accréditation syndicale. Par ailleurs, quelques équipes de la ligue, dont encore beaucoup de travail à faire. La Nouvelle-Orléans, tandis que toutes les cyr tions de travail et pourraient alors poursuivre la les Dolphins de Miami, pourraient avoir fourni Newton, qui a surtout joué dans des forma- autres équipes de la LCF, sauf les Argonauts NFL pour boycottage d’un groupe d’individus, Des revenus illégaux aux joueurs d’autres motifs de poursuite au tions « shotgun », doit apprendre à recevoir de Toronto, ont été amputées d’un joueur. [email protected] ce qui est illégal en vertu de la loi antitrust. Les joueurs ont d’autre part remporté une vic- cours des dernières semaines. des remises de ballon directement du joueur Dans la section Est, le demi inséré des toire cette semaine quand un juge du Minnesota, Craignant les effets néfastes d’un long arrêt de tra- de centre et à demeurer plus longtemps dans Alouettes Andrew Hawkins tentera sa chance Mais même s’il semble que les divergences Avant l’expiration de la convention David Doty, a reconnu que la ligue avait agi illé- vail, des entraîneurs ont en effet tenu des réunions la pochette protectrice, même si son receveur avec les Rams de Saint Louis, tandis que les entre les parties soient trop grandes pour être Mais pour que cette stratégie soit efficace, elle galement en négociant les contrats de télévision avec certains joueurs, ce qui est interdit par les règle- de passes principal est bien couvert. ailiers défensifs Garrett McIntyre (Tiger-Cats aplanies en si peu de temps – les propriétaires doit se faire avant l’expiration de la convention des saisons 2009 et 2010 de façon à s’assurer ments de la ligue à cette période-ci de l’année. Par ailleurs, quelques joueurs ont profité de de Hamilton) et Philip Hunt (Blue Bombers de souhaitent garder une plus grande part des re- collective, soit avant minuit (heure de l’Est) ven- d’avoir des surplus de quatre milliards de dol- C’est Chad Henne, le quart des Dolphins, qui ce camp d’évaluation pour gagner des points Winnipeg) ont décidé de se joindre aux Jets de venus annuels de neuf milliards de dollars que dredi matin, sans quoi les joueurs ne pourraient lars, même s’il y avait un arrêt de travail en 2011. a involontairement vendu la mèche en déclarant en vue du prochain repêchage. New York et aux Eagles de Philadelphie. génère ce circuit –, l’Association des joueurs a poursuivre la ligue avant six mois. La partie syndicale prétendait que la NFL avait cette semaine qu’il était très enthousiasmé par la C’est le cas du secondeur Von Miller (Texas Dans l’Ouest, le demi inséré Andy Fantuz, dans sa manche un as qu’elle sortira jeudi, s’il Dans un tel scénario, l’Association des joueurs ainsi violé une entente voulant qu’elle négocie dynamique qui existait entre lui et son nouveau A&M), du receveur de passes Julius Jones le joueur canadien par excellence de la LCF n’y a pas d’entente. ne pourrait évidemment plus négocier pour toujours de bonne foi pour maximiser les reve- coordonnateur offensif Brian Daboll ainsi que (Alabama) et du demi de coin Prince Amuka- en 2010, est passé des Roughriders de la Sas- En effet, les joueurs sont prêts à se désaffilier ses membres et cette tâche incomberait alors à nus à partager avec les joueurs. par son cahier de jeux. mara (Nebraska). katchewan aux Bears de Chicago, tandis que de leur association pour éviter un lock-out. quelques joueurs nommés par leurs pairs. Ces derniers souhaitent maintenant que ces Henne a précisé qu’il avait eu de nombreuses Plusieurs analystes voient Miller parmi les l’ailier éloigné Emmanuel Arceneaux a quitté Les tribunaux américains préfèrent ne pas se Cette stratégie a fonctionné en 1989, quand surplus soient placés dans une fiducie et ne rencontres avec deux de ses entraîneurs depuis cinq premiers joueurs repêchés, tandis que les Lions de la Colombie-Britannique pour se mêler de conflits qui concernent des parties liées les joueurs ont décidé de saboter leur associa- soient donc pas utilisés comme moyen de pres- environ un mois. Jones et Amukamara se sont probablement joindre aux Vikings du Minnesota. par une convention collective et qui ne sont pas tion. Quatre ans plus tard, la ligue leur a concédé sion contre eux durant les négociations. Le juge Il semble que de telles infractions aient aussi hissés parmi les 10 premiers avec des temps Quant au secondeur Mark Restelli, des soumises à la loi antitrust. une clause majeure, un droit à l’autonomie après Doty devrait rendre une décision à ce sujet au été commises par les Browns de Cleveland et les respectifs de 4,39 et 4,37 secondes sur 40 verges. Eskimos d’Edmonton, il poursuivra sa Cam Newton a conduit Auburn au championnat de la NCAA. photo ReuteRs Mais si les joueurs se désaffiliaient de leur syn- un certain nombre d’années d’ancienneté, et les cours des prochains jours. Rams de Saint Louis, entre autres. Jones a réussi son temps de 4,39 secondes carrière avec les Dolphins de Miami. 38 Sports Football universitaire Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Dan kepley

Une passion contagieuse

La passion sur deux pattes est en ville ! À l’occasion du camp du printemps des Carabins de l’Université de Montréal, du 2 au 6 mars, l’entraîneur en chef Danny Maciocia a demandé un coup de main à l’ancien secondeur étoile des Eskimos d’Edmonton Dan Kepley. il a participé, entre 1975 et 1984, à sept limite. C’était sa marque de commerce ordinaire talent de communicateur lui finales de la coupe Grey et six conquêtes comme joueur, c’est sa signature permet de se faire comprendre. Il parle- serge du précieux trophée, en plus d’être nom- comme entraîneur. rait le mandarin qu’il capterait tout de mé trois fois joueur défensif de l’année Voilà pourquoi il partage avec nous même l’attention de ses joueurs. vleminckx dans la LCF. Dans le feu de l’action, il une petite appréhension. « Je ne parle D’ailleurs, dimanche midi, sous [email protected] n’accepte pas la demi-mesure, qu’il pas français et je craignais de ne pas le nouveau dôme du stade Hébert s’agisse d’un camp d’entraînement ou être capable de bien communiquer à Saint-Léonard, il y aura un match Avis aux jeunes joueurs des Bleus : d’un match. mon enseignement à ces jeunes. Je n’ai intra-équipe. Voilà une belle occasion de attachez vos oreilles, ça va donner un pas le droit de faire mon job à moitié. » voir à l’œuvre le tout dernier membre grand coup. Vous allez rapidement com- Sans limite Il a toutefois un gros atout de son de la grande famille des Bleus. Cette prendre pourquoi cet homme a connu Dan Kepley ne connaît qu’une façon côté, sa passion pour le football. Peu fois, il est de passage, mais qui sait si tant de succès comme joueur. Pourquoi d’agir sur le terrain : se donner sans importe la langue qu’il parle, son extra- un jour… 38 Sports Football universitaire Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Sports 39 Dan kepley Kepley et Maciocia : à la vie à la mort La venue à Montréal de l’ex-secondeur étoile des Eskimos d’Edmonton Dan Kepley est un chapitre de plus dans la belle histoire d’amitié liant Mr. Eskimo à Danny Maciocia, nouvel entraîneur en chef des Carabins de l’Université de Montréal.

Serge Vleminckx [email protected] Kepley se ferait Nous sommes en 2002. Maciocia est nommé coordonnateur offensif des Eskimos couper un bras d’Edmonton. Au camp d’entraînement, il fait la connaissance de la légende vivante de la LCF, l’ex-secondeur des Eskimos d’Edmonton Dan pour Maciocia Kepley, qui était « coach invité ». « J’ai alors compris toute l’importance de ne jamais juger un homme sans le connaître. Dan avait mauvaise réputation à l’époque Maciocia en tant que directeur général des (problème de boisson dont il est guéri depuis Eskimos. Il a voulu claquer la porte. « Danny longtemps). Moi j’ai appris à découvrir un m’a dit de ne pas prendre une telle décision homme passionné par le football, un être sous le coup de l’émotion », confie Kepley. Une passion contagieuse sincère. Je n’ai pas hésité à recommander aux Mais deux semaines plus tard, n’en pouvant patrons Hugh Campbell et Tom Higgins de plus, il remettait sa démission. Ce fut le pire lui confier un poste de coach de position avec moment de sa vie professionnelle. C’était une La passion sur deux pattes est en ville ! À l’occasion du camp du printemps des Carabins de l’Université de Montréal, du les Eskimos. Il gagnait à l’époque un maigre décision déchirante pour celui dont le sang est 2 au 6 mars, l’entraîneur en chef Danny Maciocia a demandé un coup de main à l’ancien secondeur étoile des Eskimos salaire. Lorsque j’ai hérité du rôle de coach en aux couleurs des Eskimos (jaune et vert). Il ne chef des Eskimos, je me suis empressé de lui pouvait toutefois accepter… l’inacceptable. d’Edmonton Dan Kepley. donner un salaire plus intéressant », racontait « Nous venions de gagner un match. Danny, il a participé, entre 1975 et 1984, à sept limite. C’était sa marque de commerce ordinaire talent de communicateur lui Maciocia lorsqu’on l’a rencontré à son bureau c’est un loyal soldat. On commençait à voir finales de la coupe Grey et six conquêtes comme joueur, c’est sa signature permet de se faire comprendre. Il parle- mardi matin. Pendant cette association, une une piste de solution. Je ne pouvais accepter solide amitié est née. cette décision ni le moment où elle avait été serge du précieux trophée, en plus d’être nom- comme entraîneur. rait le mandarin qu’il capterait tout de mé trois fois joueur défensif de l’année Voilà pourquoi il partage avec nous même l’attention de ses joueurs. prise. Je ne reconnaissais pas mon équipe du vleminckx dans la LCF. Dans le feu de l’action, il une petite appréhension. « Je ne parle D’ailleurs, dimanche midi, sous Une décision déchirante passé dans sa façon de faire », dit Kepley. [email protected] n’accepte pas la demi-mesure, qu’il pas français et je craignais de ne pas le nouveau dôme du stade Hébert Les deux hommes sont comme des frères Vous ne réussirez jamais toutefois à lui s’agisse d’un camp d’entraînement ou être capable de bien communiquer à Saint-Léonard, il y aura un match aujourd’hui. Or, quand Maciocia a demandé arracher une seule parole teintée d’amertume Avis aux jeunes joueurs des Bleus : d’un match. mon enseignement à ces jeunes. Je n’ai intra-équipe. Voilà une belle occasion de à Kepley de lui donner un coup de main au contre les Eskimos. « Jamais je ne pourrais attachez vos oreilles, ça va donner un pas le droit de faire mon job à moitié. » voir à l’œuvre le tout dernier membre camp de printemps des Carabins, ce dernier tenir des propos irrespectueux envers les grand coup. Vous allez rapidement com- Sans limite Il a toutefois un gros atout de son de la grande famille des Bleus. Cette a raccroché le combiné et mis aussitôt le cap Eskimos, une équipe qui a été ma raison de prendre pourquoi cet homme a connu Dan Kepley ne connaît qu’une façon côté, sa passion pour le football. Peu fois, il est de passage, mais qui sait si sur Montréal. Kepley se ferait couper un bras vivre. » tant de succès comme joueur. Pourquoi d’agir sur le terrain : se donner sans importe la langue qu’il parle, son extra- un jour… pour Maciocia. Sauf qu’il ne pouvait trahir celui qui était photo RogeRio BaRBosa Il a d’ailleurs prouvé sa grande loyauté le devenu au fil des années un chum, à la vie 31 juillet dernier, jour du congédiement de à la mort. 40 Sports Chronique Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011

La LNH et l’intrigante martiN LeCLerC stripteaseuse Lili St-Cyr [email protected]

Jérémie, un sympathique cégépien, m’a posé une drôle de question récemment.

« Monsieur Leclerc, disait-il, j’aimerais vous interviewer pour mon projet de fin d’études. La question principale de mon travail est de savoir si le hockey évolue vers une pratique trop mercantile et axée sur l’argent. J’aimerais qu’on m’explique la différence, s’il y en a une, entre le sentiment d’appartenance (du public et des joueurs) qu’il pouvait y avoir à l’époque de Maurice Richard ou de Jean Béliveau par rapport à aujourd’hui. » N’est-il pas attendrissant ? Bien sûr que je l’aiderai à compléter son travail de fin de session ! Pour rendre son travail de cégep intéressant, je répondrai à Jérémie que sa question sur le mercantilisme me fait penser à l’histoire de Lili St-Cyr, la première stripteaseuse à se produire à Montréal. Lili St-Cyr était fort belle. Et dans les années 1940, elle faisait scandale (et salle comble) en Lili St-Cyr faisait scandale (et salle comble) dans les années 1940. photo couRtoisie livrant sur scène des performances théâtrales durant lesquelles elle se présentait nue et se rhabillait langoureusement. ça qu’on voit. client. De la même manière, Maurice Richard du même noyau de 12 ou 15 joueurs. De C’était une manière fort astucieuse L’histoire et le devoir de Jérémie ne aurait sans doute été beaucoup plus riche véritables liens se créaient dans le vestiaire de contourner les lois de l’époque, qui s’arrêtent toutefois pas là. s’il avait pu offrir librement ses services aux et le public apprenait à aimer ses joueurs interdisaient de se dévêtir sur scène. On raconte que grâce à ses charmes et cinq autres formations de la ligue. et son équipe. à sa grande popularité, madame St-Cyr Le sentiment d’appartenance n’est donc Le clergé s’en mêle touchait jusqu’à 5 000 $ par semaine à plus le même qu’à l’époque de Maurice Plekanec sur le quai d’une gare Le clergé, outré, a fini par faire arrêter l’époque. En tenant compte de l’inflation, Richard ou de Jean Béliveau. C’est clair. De nos jours, le roulement de personnel Lili St-Cyr. ça équivaudrait aujourd’hui au salaire Mais je ne serai pas capable de dire est affolant. Des fois, lorsqu’il est assis Et pour son procès, elle s’est retrouvée dans le vestiaire, je me demande si Tomas devant un juge anglophone qui cassait Plekanec n’a pas l’impression d’être installé passablement le français. Toute sa défense sur le quai d’une gare. Cette année, par reposait sur le fait qu’elle faisait du théâtre Les joueurs sont devenus des exemple, on ne retrouve chez le Canadien et non du striptease. que quatre joueurs qui faisaient partie de Un policier qui avait assisté au spectacle l’équipe il y a cinq ans. a été appelé à témoigner. Et le fameux juge marchandises qui vont et qui viennent Les joueurs sont devenus des marchandises demanda au policier : « Est-ce qu’il y avait qui vont et viennent, et les partisans s’en un plot (intrigue) dans ce spectacle ? » foutent un peu. À preuve : la date limite Le policier (qui n’était pas bilingue) répondit d’un bon joueur de la LNH, soit environ à Jérémie si c’est une bonne ou une des transactions est d’ailleurs la journée avec enthousiasme « C’était juste ça qu’on 3,4 millions de dollars par année. mauvaise chose. qui les amuse le plus. voyait monsieur le juge ! » (Pour ceux qui s’en Incroyablement, longtemps après la Pour ceux qui pensent en fonction du Le seul lien d’appartenance qui unit inquiéteraient, Lili St-Cyr fut acquitée.) carrière de Lili St-Cyr, Maurice Richard business, c’est excellent. Tout le monde est encore les partisans à leur club, c’est donc gagnait encore 14 000 $ par saison… centré sur son petit sort et tout le monde le chandail. C’est la seule chose qui ne Juste ça qu’on voit... Et là, j’expliquerai à Jérémie que Lili fait plus d’argent. change pas. C’est peut-être pour cela que Pour en revenir à sa question sur le St-Cyr n’aurait jamais empoché tout cet Pour ceux qui pensent en fonction du les équipes en vendent autant. mercantilisme et l’argent de la LNH, je argent si elle avait été animée par un sport, c’est un peu plus triste. Sur une Le cash et le mercantilisme. C’est juste dirai donc à Jérémie que c’est exactement « sentiment d’appartenance » qui l’aurait période de cinq ans, Maurice Richard et ça qu’on voit, Jérémie. Comme le plot de comme l’histoire de Lili St-Cyr : c’est juste incitée à réserver ses talents pour un seul Jean Béliveau étaient toujours entourés Lili St-Cyr… Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Sports 41

Guy Lafleur Les adieux d’une légende

QUÉBEC – Guy Lafleur avait les larmes aux « Guy a été une source d’inspiration pour tous les yeux lorsqu’il s’est adressé aux quelque gens de ma génération et même pour les plus jeunes. 11 000 spectateurs après avoir donné ses Comme Maurice Richard et Jean Béliveau, il a prouvé derniers coups de patin sur la glace du qu’un francophone pouvait faire sa marque dans la vieux Colisée. grande ligue. En plus d’être un fameux joueur, il ne s’est jamais pris pour un autre et il a toujours eu le plus grand respect pour ses partisans. En ce sens, il me andré rappelle le Gros Bill. Les plus grands champions sont rousseau souvent des hommes simples. « Henri Richard était mon idole de jeunesse, mais [email protected] j’ai la plus grande admiration pour Lafleur. Il était un génie sur la patinoire et il avait le don de faire bondir les « C’est ici que tout a commencé en 1962, a-t-il dit, spectateurs avec son style électrisant. » visiblement ému. Je portais alors les couleurs de Thurso Michel Bergeron, qui a marqué l’histoire des au tournoi Pee-Wee de M. Bolduc. J’ai ensuite joué pour Nordiques avant de faire carrière à la radio et à la les As Juniors et pour les Remparts de Paul Dumont. télévision, était presque à court de mots pour exprimer Ce furent des années extraordinaires qui m’ont permis ses sentiments, ce qui est plutôt rare dans son cas. de développer mon talent avant d’atteindre la Ligue « Je réalise combien j’ai été chanceux de diriger des nationale. C’est pourquoi Québec occupera toujours joueurs comme Sakic, les frères Stastny, ainsi que Guy et une place spéciale dans mon cœur. Marcel Dionne, même s’ils étaient en fin de carrière. Ce « Ce que je veux dire aux jeunes, c’est de croire sont de grands joueurs et de bonnes personnes », a-t-il dit. en leurs rêves. Rien n’est impossible quand on a la « Le discours de Lafleur était très émouvant. Guy passion et qu’on travaille fort. J’ai grandi dans un parle toujours avec son cœur ». petit village de 2 500 habitants, mais ça ne m’a pas empêché de gravir les échelons de la gloire. Quel trio ! « Je viens de vivre un week-end inoubliable avec Steve Shutt, un marqueur naturel qui a contribué mes amis des Légendes. Nous avons eu une super fête directement aux succès de Lafleur durant les années au Château Frontenac samedi soir, puis nous avons eu du 1970, est venu de Mobile, Alabama, pour rendre plaisir à vivre ensemble cette journée d’adieu. » hommage à son ancien compagnon de ligne. Le dernier match de Guy Lafleur devait être présenté « J’ai joué avec Guy pendant plusieurs années et il a à Thurso, mais les circonstances ont voulu qu’il ait lieu été mon cochambreur pendant quatre ans, a dit l’ancien PHOTO CATHERINE LEFEBVRE CATHERINE PHOTO au Colisée, là où il a si bien suivi les traces de son idole, numéro 22. Nous étions faits pour jouer ensemble. Il Jean Béliveau. Tout est bien qui finit bien. était très habile pour transporter la rondelle et j’étais « Je n’ai pas très bien dormi samedi soir, a ajouté capable de terminer le boulot. Lafleur. J’attendais cette journée avec impatience et « Au début, le grand Pete Mahovlich nous a pris sous je me sens soulagé que ce soit terminé », a-t-il ajouté son aile et nous a aidés à développer notre confiance. avant de retirer son chandail pour la dernière fois. Puis, nous avons eu Jacques Lemaire comme joueur de « Je suis heureux que Joe Sakic et les frères Stastny centre. Avec Coco, nous formions un trio encore plus aient pu participer à mon dernier match. Je remercie rapide. Il nous disait de foncer en zone adverse et qu’il aussi tous les vétérans qui ont joué avec moi pendant serait là pour nous protéger en cas de revirement. » les 15 ou 20 dernières années. Je ne dis pas adieu à « Ne vous demandez pas pourquoi Guy est devenu mes partisans, mais au revoir. Je serai toujours proche un si grand joueur, disait pour sa part Guy Lapointe, de mon public. C’est lui qui m’a encouragé et qui m’a ex-membre du Big Three. Il était bourré de talent et il poussé à aller toujours plus loin. » travaillait plus fort que les autres. C’est une recette qui ne ment pas. On arrivait dans le vestiaire deux heures avant Nombreux témoignages la partie et il était déjà en uniforme, prêt à faire feu. » Jacques Demers, le dernier homme à avoir conduit C’est pour ça que Flower était si populaire. Il ne le Canadien à la conquête de la coupe Stanley, était fier prenait jamais congé et il voulait que les spectateurs en d’assister au dernier match du Démon blond. aient pour leur argent, que ce soit à Montréal ou sur les « C’est ma dernière partie derrière le banc, a-t-il autres patinoires de la Ligue nationale. déclaré avant de rentrer à Montréal avec son frère La retraite définitive de Guy Lafleur marque la fin Michel. Je voulais être ici parce que Guy Lafleur d’une époque, mais on pourra toujours aller le voir à appartient à l’élite du hockey au même titre que Bobby son restaurant de Rosemère pour ressasser de bons Orr, Mario Lemieux, Wayne Gretzky ou Steve Yzerman. souvenirs. 42 Sports Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 photos R ue FR ontenac photos

Josh Gorges, Max Pacioretty, Dominic Moore et Ben Maxwell.

Le Canadien à la date limite des transactions depuis 1993 Une tranquillité historique

Attend ue une fois de plus avec impatience, la date limite des transactions en a la main sur Richard Zednik, Jan Bulis et un valises en direction du New Jersey contre, entre laissé plusieurs sur leur appétit, particulièrement les partisans du Canadien, choix de première ronde en retour de Trevor autres, Sheldon Souray. qui auraient souhaité voir Pierre Gauthier ajouter du muscle à l’attaque. Linden, de et d’un choix de deuxième ronde, le 13 mars 2001. Du calme, du calme Lorsqu’on constate qu’au cours des jours On peut également ajouter celle ayant Plus près de nous, il y a eu l’arrivée d’Alex précédents, les Bruins ont acquis Tomas envoyé Cristobal Huet à Washington pour Kovalev (en 2004), le divorce d’avec José JONATHAN Kaberle, Rich Peverley et Chris Kelly, les un choix de deuxième tour, le 26 février Théodore (en 2006) et, ce qui est probablement BERNIER Sabres sont allés chercher Brad Boyes et les 2008. la meilleure transaction de Bob Gainey, [email protected] Capitals ont mis la main sur Jason Arnott et l’acquisition de Josh Gorges et d’un choix de Dennis Wideman, on peut comprendre un Plus actif avant première ronde, Max Pacioretty, en retour peu le désarroi des amateurs. Comme ce fut le cas cette saison, le des services de Craig Rivet et d’un choix de En lieu et place, ils n’ont eu droit qu’à une Pourtant, ceux-ci devraient commencer à Canadien, dans toute son histoire, a été plus cinquième tour. transaction mineure visant à remplacer un être habitués. Depuis la dernière conquête actif dans les semaines précédant la fin de la Enfin, en constatant qu’il n’est arrivé qu’une joueur blessé chez les Bulldogs de Hamilton. de la coupe Stanley, en 1993, les directeurs période des transactions. Et là, la liste des seule fois depuis 1993 que le Canadien transige Drew MacIntyre viendra relever Curtis généraux du Canadien n’ont conclu que 11 échanges significatifs est beaucoup plus longue. de façon significative autant avant la date butoir Sanford alors que Brett Festerling, acquis transactions à la date limite. On se rappellera la transaction majeure que lors du jour J (en 1999), vous saurez que en retour de Maxim Lapierre, poursuivra sa Et la grande majorité d’entre elles étaient impliquant John LeClair, Éric Desjardins, Gilbert lorsque le directeur général de l’équipe procède carrière avec le club école des Thrashers. aussi insignifiantes que celle de cette saison. Dionne et Mark Recchi en 1995, celle où Recchi, à deux échanges au cours des semaines Une fois de plus, nombreux sont ceux qui En fait, dans les échanges dignes de quatre ans plus tard, était retourné dans la ville précédant la date limite, vous pourrez mettre ont fulminé, blâmant le directeur général mention, on ne retrouve que celui qui a de l’amour fraternel contre Dainius Zubrus et un frein à votre enthousiasme et ainsi éviter pour son inaction, restant sur leur appétit envoyé Vincent Damphousse à San Jose deux choix de repêchage. de vous énerver le poil des jambes ou de à la suite des deux transactions effectuées en retour de trois choix au repêchage, le Ou encore le jour où le sympathique vous ronger les ongles jusqu’à 15 heures plus tôt au cours du mois. 23 mars 1999, et celui où le Tricolore a mis défenseur Vladimir Malakhov avait fait ses une fois la date fatidique arrivée. 42 Sports Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Sports 43 TransacTions effecTuées par le canadien à la daTe limiTe depuis 1993 Année Date limite Transaction avec Départ Acquisition 2011 28 février Atlanta Bret Festerling Drew MacIntyre photos R ue FR ontenac photos 2010 3 mars Saint Louis Matt D’Agostini Aaron Palushaj 2008 26 février Washington Cristobal Huet 2e ronde en 2009 2006 9 mars Chicago Todd Simpson 6e ronde en 2006 (Chris Auger) 2003 11 mars Toronto Doug Gilmour 6e ronde en 2003 (Mark Flood) 2002 19 mars Los Angeles considérations futures Stéphane Fiset 2001 13 mars Washington Dainius Zubrus Richard Zednik Jan Bulis 2e ronde en 2001 1re ronde en 2001 () 1999 23 mars San Jose Vincent Damphousse 5e ronde en 1999 (Marc-André Thinel) 1re ronde en 2000 (Marcel Hossa) 2e ronde en 2001 Phoenix Argent Jean-François Jomphe 1997 18 mars Phoenix Pat Jablonski Steve Cheredaryk Phoenix Murray Baron, Chris Murray Dave Manson TransacTions significaTives effecTuées par le ch dans les semaines précédanT la daTe limiTe Josh Gorges, Max Pacioretty, Dominic Moore et Ben Maxwell. Année Date Transaction avec Départ Acquisition 2011 17 février Anaheim 5e ronde en 2012 Paul Mara Le Canadien à la date limite des transactions depuis 1993 24 février Atlanta Ben Maxwell Brent Sopel 4e ronde en 2011 Nigel Dawes 2010 11 février Floride 2e ronde en 2011 Dominic Moore 2009 16 février Atlanta 2e ronde en 2009 Mathieu Schneider Une tranquillité historique 3e ronde en 2010 choix de 3e ronde en 2009 (Joonas Nattinen) 2007 25 février San Jose Craig Rivet Josh Gorges Attend ue une fois de plus avec impatience, la date limite des transactions en a la main sur Richard Zednik, Jan Bulis et un valises en direction du New Jersey contre, entre 5e ronde en 2008 1re ronde en 2007 (Max Pacioretty) laissé plusieurs sur leur appétit, particulièrement les partisans du Canadien, choix de première ronde en retour de Trevor autres, Sheldon Souray. 2006 8 mars Colorado José Théodore David Aebischer qui auraient souhaité voir Pierre Gauthier ajouter du muscle à l’attaque. Linden, de Dainius Zubrus et d’un choix de deuxième ronde, le 13 mars 2001. Du calme, du calme 2004 2 mars New York Jozef Balej Alex Kovalev Lorsqu’on constate qu’au cours des jours On peut également ajouter celle ayant Plus près de nous, il y a eu l’arrivée d’Alex 2e ronde précédents, les Bruins ont acquis Tomas envoyé Cristobal Huet à Washington pour Kovalev (en 2004), le divorce d’avec José 2002 25 janvier Phoenix Brian Savage Sergei Berezin JONATHAN Kaberle, Rich Peverley et Chris Kelly, les un choix de deuxième tour, le 26 février Théodore (en 2006) et, ce qui est probablement e BERNIER Sabres sont allés chercher Brad Boyes et les 2008. la meilleure transaction de Bob Gainey, 3 ronde en 2002 [email protected] Capitals ont mis la main sur Jason Arnott et l’acquisition de Josh Gorges et d’un choix de choix conditionnel Dennis Wideman, on peut comprendre un Plus actif avant première ronde, Max Pacioretty, en retour 2000 1er mars New Jersey Vladimir Malakhov Sheldon Souray peu le désarroi des amateurs. Comme ce fut le cas cette saison, le des services de Craig Rivet et d’un choix de En lieu et place, ils n’ont eu droit qu’à une Pourtant, ceux-ci devraient commencer à Canadien, dans toute son histoire, a été plus cinquième tour. Josh DeWolf transaction mineure visant à remplacer un être habitués. Depuis la dernière conquête actif dans les semaines précédant la fin de la Enfin, en constatant qu’il n’est arrivé qu’une 2e ronde en 2001 joueur blessé chez les Bulldogs de Hamilton. de la coupe Stanley, en 1993, les directeurs période des transactions. Et là, la liste des seule fois depuis 1993 que le Canadien transige 1999 10 mars Philadelphie Mark Recchi Dainius Zubrus Drew MacIntyre viendra relever Curtis généraux du Canadien n’ont conclu que 11 échanges significatifs est beaucoup plus longue. de façon significative autant avant la date butoir Sanford alors que Brett Festerling, acquis transactions à la date limite. On se rappellera la transaction majeure que lors du jour J (en 1999), vous saurez que 2e ronde en 1999 (Matt Carkner) en retour de Maxim Lapierre, poursuivra sa Et la grande majorité d’entre elles étaient impliquant John LeClair, Éric Desjardins, Gilbert lorsque le directeur général de l’équipe procède 6e ronde en 2000 (Scott Selig) carrière avec le club école des Thrashers. aussi insignifiantes que celle de cette saison. Dionne et Mark Recchi en 1995, celle où Recchi, à deux échanges au cours des semaines Une fois de plus, nombreux sont ceux qui En fait, dans les échanges dignes de quatre ans plus tard, était retourné dans la ville précédant la date limite, vous pourrez mettre 1995 10 février Philadelphie John LeClair Mark Recchi ont fulminé, blâmant le directeur général mention, on ne retrouve que celui qui a de l’amour fraternel contre Dainius Zubrus et un frein à votre enthousiasme et ainsi éviter Éric Desjardins pour son inaction, restant sur leur appétit envoyé Vincent Damphousse à San Jose deux choix de repêchage. de vous énerver le poil des jambes ou de 3e ronde en 1995 à la suite des deux transactions effectuées en retour de trois choix au repêchage, le Ou encore le jour où le sympathique vous ronger les ongles jusqu’à 15 heures Alex Kovalev Gilbert Dionne plus tôt au cours du mois. 23 mars 1999, et celui où le Tricolore a mis défenseur Vladimir Malakhov avait fait ses une fois la date fatidique arrivée. PHoTo Rue FRoNTeNAC 44 Sports Chronique Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011

Serge La mission de Duke Snider... touchette [email protected]

« Duke Snider est mort », ai-je lu sur une bande défilante à RDI, dimanche dernier. Il avait 84 ans.

Je me suis aussitôt revu dans un petit restaurant de Houston au début des années 1980. Snider, alors analyste des matchs des Expos à la radio anglaise, m’appelle dans ma chambre d’hôtel. « Aimes-tu les huîtres ? » qu’il me demande. « Non », que je réponds du tac au tac. « Pas grave, réplique-t-il. Je connais un restaurateur qui te fera changer d’idée. Je t’attends dans le hall de l’hôtel vers 11 heures… » Je suis au rendez-vous. On ne disait jamais non à Duke Snider. Ancien joueur vedette des Dodgers de Brooklyn, il a été l’un des meilleurs voltigeurs de centre du baseball à une époque où Willie Mays, des Giants, et Mickey Mantle, des Yankees, faisaient aussi le bonheur des amateurs de baseball de New York. Mais au-delà de son statut, j’aimais bien le bonhomme. Je pouvais passer des heures et des heures à l’écouter raconter des histoires souvent savoureuses sur ses anciens coéquipiers, Sandy Koufax, Gil Hodges et Don Drysdale, entre autres. Toujours est-il que nous sautons dans un taxi pour nous rendre dans un petit photo couRtoisie restaurant établi dans une roulotte, où l’on ne servait que des huîtres. soir. Et surtout, ne lésine pas sur la bière et environ 4 heures du matin lorsque Big D suis écrasé au fond de l’abri, accablé par Duke me conseille les huîtres frites le vin. Tu connais Don. Il ne refuse jamais est rentré à son hôtel. C’est à peine s’il un affreux mal de bloc. Et Drysdale lançait avec sauce à je ne sais quoi. Tout en les un verre de bière. Si tu fais bien ton travail, pouvait marcher. Mission accomplie, me comme un dieu. dégustant avec un plaisir évident, il me il n’en mènera pas large au monticule, suis-je dit. » « Il y a deux retraits en neuvième raconte une autre histoire. manche et les Dodgers mènent 3 à 0… Visiblement vexé, Alvin Dark m’ordonne « Invite-le à souper… » de me présenter au bâton. J’ai des maux Celle-là implique Don Drysdale, qui, Un merveilleux voltigeur doublé de cœur et j’aperçois Drysdale qui me avec Koufax, a probablement formé le duo fait un clin d’œil. Un, deux, trois, il me de lanceurs partants le plus intimidant de d’un conteur extraordinaire passe dans la mitaine. Il était mort de l’histoire des grandes ligues. Ça se passait rire ! » en 1964. Snider parcourait les derniers Des histoires comme celles-là, Snider en milles de sa carrière. Il jouait avec les avait plein à raconter. Giants de San Francisco, qui s’apprêtaient demain après-midi. Il ne fera pas trois Mal de bloc Il a été un merveilleux voltigeur de à amorcer une série contre Drysdale et les manches… » Le lendemain après-midi, Drysdale se centre doublé d’un solide cogneur de Dodgers, leurs rivaux de toujours. Snider et Drysdale passent donc la soirée présente au monticule. Il fait chaud et il puissance, qui a totalisé 407 circuits, mais Alvin Dark, le gérant des Giants, convie dans un chic restaurant de San Francisco. sue à grosses gouttes. je me souviens surtout du conteur. Snider dans son bureau. Le repas est copieusement arrosé. « Qu’à cela ne tienne, dit Snider, il lance Et du gentil monsieur qui, par un beau « Voilà un billet de 100 $, lui lance Dark. « Nous avons pris de la bière et quelques des plombs ! Ce jour-là, je n’étais pas de matin, m’a fait découvrir les huîtres frites Invite ton bon ami Drysdale à souper ce bouteilles de vin, raconte Snider. Il était la formation partante des Giants. Je me dans un petit restaurant de Houston. Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Sports 45 La meilleure organisation est à Detroit Le propriétaire des Bruins de Boston, Jeremy Jacobs, ne fait que très rarement des commentaires publics. Mais quand il prend le micro, il sait se faire entendre.

Marc de Foy [email protected]

En plein lock-out, Jacobs avait déclaré que c’est avec un plafond salarial qu’on pourrait reconnaître les meilleurs directeurs généraux. Son homme de confiance était alors Mike O’Connell, mais un an après la fin du conflit, Peter Chiarelli héritait de la direction des opérations hockey des Bruins. Ancien agent et ex-directeur général adjoint des Sénateurs d’Ottawa, Chiarelli s’affirme comme l’un des meilleurs directeurs généraux de sa génération.

Synonyme d’excellence Le titre du plus compétent revient toutefois à Ken Holland, qui en est à sa 14e saison à ce poste avec les Red Wings de Detroit. Les Red Wings n’ont rien perdu de leur compétitivité depuis l’instauration d’un plafond salarial. Au cours des cinq premières années de la convention collective en cours, ils n’ont jamais connu une saison inférieure à 100 points; ils comptent deux participations en finale, dont une conquête de la coupe Stanley. Ils ont atteint le carré d’as à trois reprises. Leurs plus gros salariés sont Pavel Datsyuk, Henrik Zetterberg, Nicklas Lidstrom et Brian Rafalski, qui gagnent chacun entre six et 6,7 millions annuellement. Leur masse salariale s’élève à 59,35 M$, alors qu’elle se chiffrait aux environs de 80 M$ dans les saisons précédant le lock-out. Paul Holmgren fait également du bon travail à la tête des Flyers de Philadelphie. s Les Sabres appelés à changer R eute

R Par ailleurs, il sera intéressant de voir ce que Darcy Regier composera avec les budgets accrus que lui promet

hoto le nouveau propriétaire des Sabres de Buffalo, Terry Pegula. P Tout comme Holland, Regier en est à sa 14e saison au poste de directeur général des Sabres. Il a réalisé quelques Un plafond salarial qUi ne cesse d’aUgmenter bonnes transactions avant de perdre ses meilleurs joueurs, notamment Daniel Brière, sur le marché des saison 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010 2010-2011 joueurs autonomes. Que dire aussi du travail de Don Maloney avec les PlaFond 39 M$ 44 M$ 50,3 M$ 56,7 M$ 56,8 M$ 59,4 M$ Coyotes de Phoenix ? Cette équipe est sous la tutelle de la LNH depuis deux PlancheR 21,5 M$ 28 M$ 34,3 M$ 40,7 M$ 40,8 M$ 43,4 M$ ans, mais elle se dirige vers une deuxième saison d’au moins 100 points. 46 Sports Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Gomez n’est pas seul dans le club des surpayés DiPietro, Kovalchuk, Kovalev, Souray, Komisarek, Huet, Ryder et compagnie

Le but du lock-out qui a causé l’annulation de la saison 2004-2005 dans la Ligue nationale de hockey était d’imposer un meilleur contrôle des salaires et d’endiguer la disparité entre les équipes riches et les formations les moins fortunées.

Il n’en demeure pas moins que les Devils Disparus mais encore payés marc ont couru un grand risque en lui accordant un Par ailleurs, certaines équipes doivent de foy contrat de 15 ans dans un sport où les blessures comptabiliser dans leur masse salariale les et l’usure du temps écourtent souvent de belles salaires de joueurs qui ne figurent plus dans [email protected] carrières. leurs rangs. Les Islanders de New York en savent quelque C’est le cas des Blackhawks de Six ans plus tard, on constate que l’exercice chose avec Rick DiPietro, qui n’est pas facile à Chicago avec Cristobal Huet, des Oilers fonctionne à moitié. Si l’équilibre des forces diriger, en plus. d’Edmonton avec Sheldon Souray, des s’est rétréci, il se trouve des dirigeants qui n’ont À ce compte-là, les Capitals de Washington Rangers de New York avec Wade Redden rien retenu du conflit dans lequel ils s’étaient ont joué d’audace en offrant une entente de et des Capitals de Washington avec Michael unis pour ralentir la flambée des salaires. 13 ans au kamikaze qu’est Alex Ovechkin. Nylander. Le plafond salarial ayant grimpé de 52 pour Que le propriétaire Ted Leonsis se soit en- Après cette saison, les Islanders en cent (de 39 M$ à 59,4 M$) depuis sa création, gagé à lui verser la faramineuse somme de auront encore pour quatre ans à certains propriétaires, sous la foi de leurs 124 millions de dollars n’est pas vraiment éton- mettre dans leur budget salarial le directeurs généraux, consentent des contrats nant quand on connaît son style et sa fortune. rachat du contrat d’Alexei Yashin, démesurés à des joueurs qui n’ont rien de qui poursuit sa carrière en Russie grandes vedettes. Généreux, les Devils ! depuis quatre ans. À Montréal, les amateurs pestent contre Que les Devils consentent à débourser On se demande après ça Scott Gomez, qui avait déjà été gratifié d’une 100 millions de dollars dans le compte bancaire de pourquoi cette organisation entente contractuelle exagérée par rapport à ses Kovalchuk jusqu’en 2021, c’est plus surprenant. en arrache tellement depuis performances lorsque Bob Gainey est allé le Par contre, ce n’est pas la première fois que une quinzaine d’années. chercher à New York. Lou Lamoriello se montre trop généreux depuis l’établissement du plafond salarial. C’est bizarre Les exemples ne manquent pas quand on se rappelle la fermeté avec laquelle il Aussi, on a été en mesure de répertorier gérait son budget avant le lock-out. 22 joueurs correspondant à ce profil, divisés Lamoriello avait établi une échelle salariale dans une formation type, c’est-à-dire deux incontournable en vertu de laquelle ses joueurs gardiens, sept défenseurs et 13 attaquants. étaient payés selon leur contribution réelle et La masse salariale réelle de cette équipe leur ancienneté. atteint la somme de 130,25millions de dollars. Martin Brodeur a accepté un contrat inférieur Ce montant est légèrement supérieur au à sa valeur, en retour de quoi la direction budget estimé pour la prochaine saison des l’assurait qu’elle ferait le nécessaire pour mettre Giants de San Francisco, champions de la une équipe compétitive sur la glace. dernière Série mondiale, dont le sport n’est pas Ces dernières années, les Devils ont fait de assujetti à un plafond salarial. mauvaises affaires avec plusieurs joueurs. On pense à Alexander Mogilny et à Vladimir Des contrats-fleuves risqués Malakhov au retour du conflit de travail et, plus En tête de liste, on retrouve Ilya Kovalchuk, récemment, à Patrik Elias, à Brian Rolston et à dont le contrat signé avec les Devils du New Dainius Zubrus. Jersey, l’été dernier, a dû faire l’objet d’une À Chicago, les Blackhawks ont donné un restructuration pour répondre aux critères pont d’or à Brian Campbell, un défenseur régissant le plafond salarial. qui n’a rien d’un candidat au trophée Norris. Sports Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 Rue Frontenac Jeudi 3 mars 2011 46 MÉLANGE Le contraire d’une aubaine Nom Durée À écouler Commentaire NOUVELLE GARDIENS (2) Rick DiPietro (NY Islanders) 67, 1 5 M$ sur 15 ans 10 ans Le propriétaire Charles FRANCE CAFÉ Gomez n’est pas seul dans Wang n’a rien retenu de sa mauvaise expérience avec Alexei Yashin. RICHE ET Cristobal Huet (Chicago) 22,5 M$ sur 4 ans 1 an Continue à recevoir son salaire pendant qu’il joue en Suisse. VOLUPTUEUX le club des surpayés DÉFENSEURS (7) Brian Campbell (Chicago) 57,43 M$ sur 8 ans 5 ans Exemple type du joueur qui touche le gros lot après la meilleure saison de sa DiPietro, Kovalchuk, Kovalev, Souray, Komisarek, Huet, Ryder et compagnie carrière. Wade Redden (NY Rangers) 39 M$ sur 6 ans 3 ans Les Sénateurs avaient laissé partir Zdeno Chara pour le Le but du lock-out qui a causé l’annulation de la saison 2004-2005 mettre sous contrat. Joue dans la LAH. dans la Ligue nationale de hockey était d’imposer un meilleur Dion Phaneuf (Toronto) 39 M$ sur 6 ans 3 ans N’a plus rien du défenseur à qui on prédisait une grande contrôle des salaires et d’endiguer la disparité entre les équipes carrière. riches et les formations les moins fortunées. Jay Bouwmeester (Calgary) 33,4 M$ sur 5 ans 3 ans Il ne vaut pas ça.

Il n’en demeure pas moins que les Devils Disparus mais encore payés Sheldon Souray (Edmonton) 27 M$ sur 5 ans 1 an N’a pas aidé sa cause en se blessant dans deux marc ont couru un grand risque en lui accordant un Par ailleurs, certaines équipes doivent bagarres. Joue dans les de foy contrat de 15 ans dans un sport où les blessures comptabiliser dans leur masse salariale les mineures. et l’usure du temps écourtent souvent de belles salaires de joueurs qui ne figurent plus dans [email protected] Mattias Ohlund (Tampa Bay) 25,25 M$ sur 7 ans 5 ans 18 mentions d’aide en carrières. leurs rangs. 119 matchs. Les Islanders de New York en savent quelque C’est le cas des Blackhawks de Six ans plus tard, on constate que l’exercice chose avec Rick DiPietro, qui n’est pas facile à Chicago avec Cristobal Huet, des Oilers Mike Komisarek (Toronto) 22,5 M$ sur 5 ans 3 ans Surpayé pour ce qu’il apporte. fonctionne à moitié. Si l’équilibre des forces diriger, en plus. d’Edmonton avec Sheldon Souray, des s’est rétréci, il se trouve des dirigeants qui n’ont À ce compte-là, les Capitals de Washington Rangers de New York avec Wade Redden Sergei Gonchar (Ottawa) 16,5 M$ sur 3 ans 2 ans Il peut remercier les Sénateurs de leur rien retenu du conflit dans lequel ils s’étaient ont joué d’audace en offrant une entente de et des Capitals de Washington avec Michael générosité. unis pour ralentir la flambée des salaires. 13 ans au kamikaze qu’est Alex Ovechkin. Nylander. ATTAQUANTS (13) Le plafond salarial ayant grimpé de 52 pour Que le propriétaire Ted Leonsis se soit en- Après cette saison, les Islanders en Ilya Kovalchuk (New Jersey) 100 M$ sur 15 ans 14 ans Personne ne comprend que cent (de 39 M$ à 59,4 M$) depuis sa création, gagé à lui verser la faramineuse somme de auront encore pour quatre ans à ce contrat lui a été accordé certains propriétaires, sous la foi de leurs 124 millions de dollars n’est pas vraiment éton- mettre dans leur budget salarial le par les Devils. directeurs généraux, consentent des contrats nant quand on connaît son style et sa fortune. rachat du contrat d’Alexei Yashin, Vincent Lecavalier (Tampa Bay) 85 M$ sur 11 ans 9 ans Il faut avouer que ce n’est démesurés à des joueurs qui n’ont rien de qui poursuit sa carrière en Russie pas très concluant jusqu’ici. grandes vedettes. Généreux, les Devils ! depuis quatre ans. Scott Gomez (Montréal) 51,5 M$ sur 7 ans 3 ans A-t-on besoin d’en ajouter ? À Montréal, les amateurs pestent contre Que les Devils consentent à débourser On se demande après ça Scott Gomez, qui avait déjà été gratifié d’une 100 millions de dollars dans le compte bancaire de pourquoi cette organisation Jason Spezza (Ottawa) 49 M$ sur 7 ans 4 ans N’a rien d’un véritable chef entente contractuelle exagérée par rapport à ses Kovalchuk jusqu’en 2021, c’est plus surprenant. en arrache tellement depuis de file. performances lorsque Bob Gainey est allé le Par contre, ce n’est pas la première fois que une quinzaine d’années. Patrik Elias (New Jersey) 42 M$ sur 7 ans 2 ans A connu ses meilleures chercher à New York. Lou Lamoriello se montre trop généreux depuis saisons avant d’obtenir ce l’établissement du plafond salarial. C’est bizarre contrat. Les exemples ne manquent pas quand on se rappelle la fermeté avec laquelle il Brian Rolston (New Jersey) 20, 25 M$ sur 4 ans 1 an A été soumis sans succès Aussi, on a été en mesure de répertorier gérait son budget avant le lock-out. au ballottage cette saison ; 22 joueurs correspondant à ce profil, divisés Lamoriello avait établi une échelle salariale 46 buts en trois ans. dans une formation type, c’est-à-dire deux incontournable en vertu de laquelle ses joueurs Jason Blake (Anaheim) 20 M$ sur 5 ans 1 an Grâce à une saison de gardiens, sept défenseurs et 13 attaquants. étaient payés selon leur contribution réelle et 40 buts à sa dernière année La masse salariale réelle de cette équipe leur ancienneté. avec les Islanders. atteint la somme de 130,25millions de dollars. Martin Brodeur a accepté un contrat inférieur Dainius Zubrus (New Jersey) 20,4 M$ sur 6 ans 2 ans Cher payé pour un plombier. Ce montant est légèrement supérieur au à sa valeur, en retour de quoi la direction budget estimé pour la prochaine saison des l’assurait qu’elle ferait le nécessaire pour mettre Michael Nylander (Washington) 19,5 M$ sur 4 ans - N’a joué que deux saisons avec les Capitals. Joue dans Giants de San Francisco, champions de la une équipe compétitive sur la glace. la LAH. dernière Série mondiale, dont le sport n’est pas Ces dernières années, les Devils ont fait de Matt Stajan (Calgary) 14 M$ sur 4 ans 3 ans N’a marqué que cinq buts assujetti à un plafond salarial. mauvaises affaires avec plusieurs joueurs. jusqu’ici à sa première année On pense à Alexander Mogilny et à Vladimir de contrat. DISPONIBLE Des contrats-fleuves risqués Malakhov au retour du conflit de travail et, plus Niklas Hagman (Calgary) 12 M$ sur 4 ans 1 an A été offert au ballottage En tête de liste, on retrouve Ilya Kovalchuk, récemment, à Patrik Elias, à Brian Rolston et à cette saison ; 10 buts en dont le contrat signé avec les Devils du New Dainius Zubrus. 60 matchs. DANS TOUS Jersey, l’été dernier, a dû faire l’objet d’une À Chicago, les Blackhawks ont donné un Michael Ryder (Boston) 12 M$ sur 3 ans - Pas le plus travaillant ; restructuration pour répondre aux critères pont d’or à Brian Campbell, un défenseur seulement 18 buts l’an dernier et 17 à ce jour cette LES BONS régissant le plafond salarial. qui n’a rien d’un candidat au trophée Norris. saison. Alex Kovalev (Pittsburgh) 10 M$ sur 2 ans - Personne n’a pleuré son photo d’aRchives pascal Ratthé départ à Ottawa. MAGASINS SOUTENEZ

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