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Y. ssat?te, j'ai rempli le but Les dessins de Philibert de Commerson et la Culture Tahitienne au XVIIII" siècle

onne fortune ávigateurs français La découverte de par les Européens célèbre Bougainville mois la terre américaine Lorsque le capitaine Samuel Wallis er ses compagnons, après :nt épuisées leur circumnavigation sur le Dolphin, firent connaître au monde iées de soif et de faim occidental l'île de Tahiti et ses habitants, ils rapportaient des récits s coups de Neptune irrité du voyage et quelques cartes, mais fort peu de représentations :s par les forces corporelles , par l'âme graphiques des personnes et des objets qu'ils avaient rencontrés. n dans cette île e qui est nécessaire Moins d'un an après, Louis Antoine de Bougainville arrivait heureuse Tahiti, mais à bord de la Boudeuse et de Z'EtoiZe, il n'y avait pas Journal de Commerson lie et de fait et de nom non plus d'artiste ayant pour mission particulière de reproduire 'est-il pas vrai ? Terres de Cuiros istrée, Vénus, des scènes de la vie locale. Les croquis exécutés à la hâte par biens le plus précieux Philibert de Commerson nous apportent donc les premiers témoi- trtels et de leurs dissensions gnages sur cette vision toute nouvelle qu'eurent les découvreurs ernel et inébranlable européens des particularités les plus frappantes de la culture tahi- bgne entre les habitants sainte Philadelphie. tienne du XVIII' siècle. t rien d'autre ment patriarcal La plupart des compagnons de Bougainville se sont contentés sont dues aux bangers de transmettre leurs commentaires par écrit. Seul, le botaniste a ingrats) su mettre au service de l'ethnographie, telle qu'on la concevait : confiante la plus complète, cette époque, des dons d'observations qui, malgr6 quelques ituite des richesses es de la terre. erreurs, surpassaient ses talents de dessinateur. Nous pouvons ative ces témoignages d'ailleurs avoir la certitude que Commerson, s'il avait vécu assez de son admiration longtemps, n'aurait pas accepte de publier ses dessins à l'état brut 1 dispersées itravers 1'11e. et qu'il les aurait recomposes avec un artiste professionnel. Mais qui -on des Humberts tels qu'ils sont, avec les notes manuscrites les accompagnent, xine, botaniste ils conservent toute la valeur que peuvent avoir des esquisses ori- Journal de Commerson .oi't$s chretien .'. . . .. ginales et authentiques réalisées sur place. I1 faut rappeler aussi Ebauche de carte de Tahiti peuple et deJa nature. . ' .. . .. que ces relevés ont été faits à Hitiaa, un district de la côte est de iert~illants" ' ' . '. .' Tahiti, qui restera longtemps peu connu des navigateurs anglais. Treize avril 1768 Ceux-ci, à la suite de Wallis, continueront à aborder de préférence .. dans la baie de Matavai, à la "Pointe Vénus". Enfin, les documents

69 datant de cette Cpoque sont d’autant plus précieux qu’une partie des témoins matériels que les ‘Ifihiticns fabriqunicnt encore en 1768 tomberont en desuétude ou disparaîtront des la fin du XVIII’ siècle.

Les pirogues

C’est à Commerson que nous devons la premiere illustration I d’une pirogue tahitienne de lagon ou va’a motu. Le croquis du naturaliste’, malgr6 ses imperfections, est plus pr6cis que Ia grani- re qui en a été tirée pour la publication dans ‘!Le Voyage autour du Monde” de Bougainville (f“ 311) : I i Ces pirogues simples, ii balancier et ii voile, avaient une lon- gueur qui variait entre sept et douze mètres environ. Elles étaient utilisées surtout pour la pêche et pour se déplacer le long des côtes ou entre des îles peu éloignées. La coque, creusée dans un ou deux troncs d’arbres, avait une section transversale en U, Sur le dessin de Commerson on distingue assez bien la pièce de bois rapportée prolongeant l’avant de la pirogue et le poteau sculpté

.. . qui dominait quelquefois le tableau surélevé de la poupe. La planche qui parait oblique était fixée horizontalement sur la tra- .. verse avant du balancier : elle servait de support au mât et de points d’attache des haubans. Elle contribuait aussi à l’équilibre de ‘l’embarcation quand celle-ci était sous voile, alors que toutes .:.. , , , I.. les petites pirogues, va ’a, manoeuvrées h la pagaie, ne disposaient ..... ,. .. que du balancier pour assurer leur stabilité. Commerson a figuré les pitons qui, par un système d’attache indirecte, maintenaient le flotteur en place, mais, en fait, à l’arriè- re, la traverse souple Ctait fix& directemcnt ;tu Ixilancicr (u~~Lu), sans l’aide de chevilles. I1 s’est trompe aussi en ne remarquant pas que c’était le gui, fait en deux parties, qui se recourbait pour maintenir le sommet de la voile (‘ie) au-dessus du mât (tira). Mais i ” “ .. -x il a représenté avec exactitude la guirlande de plumes qui indi- quait le sens du vent et le bouquet de feuilles qui décorait le haut - 1 - Le croquis de cette pirogue est représenté page 178 du mât. La voile, avec ses quadrillages, évoque les nattes en

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* récièux qu'une partie fabriquaient encore raîtront dès la fin du

. Les pirogues -.._. . - .._, première illustration motu. Le croquis du IS précis que la gram- ns' 'Xe Voyage autour lile, avaient une lon- environ. Elles étaient déplacer le long des ,que, creusée dans un transversale en U. Sur : bien la pièce de bois e et le poteau sculpté levé de la poupe. La ontalement sur la tra- support au mât et de nit aussi à l'équilibre Toile, alors que toutes pagaie, ne disposaient un systkme d'attache 1 mais, en fait, il'arriè- It ;lu 1xil;incier (unia), en ne remarq.uant pas ui se_recourbait pour ius du mât (tira). Mais e d&plumes qui indi- cs qiii dCcorait le haut Cvoque les nattes en

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feuilles de pandanus qui la constituaient. ‘Tous les cordages plus ou moins polies étaient en fibres de bourre de coco tressée. Ces pirogues à voile sur des polissoirs en F étaient dirigées à l’aide d’une grande pagaie (hoe fa’atere). On (f 319) Les dessins devine qu’à l’avant se trouvaient des provisions, probablement d’herminettes du typt‘ des fruits de l’arbre à pain. Sur un autre dessin, le botaniste a On en voit le profil, 1 représenté un de ces ’iirii, ou fruit de I’Artocnipris nltilis, I In pour fíicilitcr I’cmnl;~ forme allongtte. (F’ 319) transversale trinngulai interne, un biseau en (f 312) Trois pirogues sont regroupées dans la partie supérieure chant droit ou peu CC cl’un íiutrc folio clu miiiuscrit. I,;i “petite pirogue í‘l bíilílncicr” et li1 manche en bois avec ; “pirogue ri voile” sont du type iui‘a umtii, ~otiimecelle clu dessin recevoir le tenon de 1’1 précédent, mais la reproduction est moins précise. Au-dessus, tion et donner plus dc Coni merso n ;i p ro b ab IC ni e II t vo u 1u reprCs e n ter u ne “grande coussinet de matière 1; pirogue” double de transport ou un pahi tamai, une pirogue puis on ligaturait solic de guerre, mais sa forme est trop simplifiée pour être vraiment nieusement les brins d identifiable. Commerson, on .voit ‘u puis un ciseau de pier1 On se demande aussi ce que l’auteur a voulu figurer en barrant Ces ciseaux étaient p, les coques des pirogues de doubles lignes verticales. Cherchait-il coudé et ces outils en ainsi à évoquer des pirogues “cousues”, construites avec des suivant les besoins, éta planches assemblées bord à bord et réunies par des ligatures en des pirogues. Les Tahit bourre de coco tressée ? Cette méthode était surtout pratiquée se servaient surtout de pour la fabrication des grandes pirogues, pahi, dont la coque, de tailler des planches, pc section en V; était montée sur une quille. Pour la guerre ou la bois ou la pierre et pou parade, ces pirogues doubles étaient propulsées par de nombreux maisons. pagayeurs. Pour le transport entre les îles, elles recevaient un équipement différent et une ou deux voiles. Ces travaux étaient e> de maîtres artisans al connaissances techniqul leurs prières et leurs ofl I Les outils qui devaient Ics prot+c Avant I’arrivCe cles Europkens, les I’olynirsiens n’utilisaient pas durGe de l’ouvrage. QI de métal et ils n’avaient pas de clous. Pour assembler des pièces . étaient rémunérés en VI

de bois, ils faisaient des trous avec des perçoirs en pierre ou en d’autres biens matériels .t coquillage. Des herminettes, de dimensions variables selon le tra- vail à accomplir, constituaient leur principal outillage. Elles étaient taillées dans une roche volcanique dense, puis les surfaces étaient

74 - nt. -‘Tous les cordages plus ou moins polies et le tranchant était aiguisé par frottement e. Ces pirogues à voile sur des polissoirs en pierre. ;aie (boe fa’atere). On (f 319) Les dessins de Commerson nous montrent des lames visions , prob ab1em en t d’herminettes du type classique particulier aux îles cle la Société. dessin, le botaniste ;I On en voit le profil, puis la fice frontale, avec un tenon aminci !rtocurpus altilis, iì la pour faciliter l’emmanchement. Ces herminettes ont une section transversale triangulaire, l’arête médiane se trouvant sur la face interne, un biseau en triangle plus ou moins allongé et un tran- ans la partie supérieure chant droit,ou peu convexe. Le dessinateur a reproduit aussi le rogue à balancier” et la manche en bois avec sa partie coudée, parfois évidée, destinée à comme celle du dessin recevoir le tenon de l’herminette. Pour assurer une meilleure fixa- ns précise. Au-dessus, tion et donner plus de souplesse au dispositif, on plaçait un petit résenter une “grande coussinet CIC maticre vi-getale entre IC bois et le tenon di pierre, 5i tamai, une pirogue puis on ligaturait solidement l’ensemble en répartissant harmo- .. , tee pour &re vraiment nieusement les brins de fibres de coco tressés. Sur les dessins de Commerson, on voit une herminette complètement emmanchée, puis un ciseau de pierre fixé à un manche court par une ligature. ,oulu figurer en barrant Ces ciseaux étaient parfois eux-mêmes attachés à un manche i verticales. Cherchait41 coudé et ces outils cn trois parties, qui pouvaient être orientés , construites avec des suivant les besoins, étaient utilisés pour’creuser la partie pointue IC‘spar des ligatures en des pirogues. Les ‘Fahitiens façonnaient aussi cles gouges, mais il était surtout pratiquée se servaient surtout de l’herminette pour creuser les pirogues ou pahi, dont la coque, de tailler des planches, pour sculpter des formes humaines dans le :. Pour la guerre ou la bois ou la pierre et pour préparer les poteaux et la charpente des ilsées par de nombreux maisons. es, elles recevaient un Ces travaux étaient exécutés par des hommes sous la direction de maîtres artisans appelés tahu’a. Ces experts avaient les conn;iiss;inccs techniques ni‘ccssaires, miis ils s:iv:iient aussi, par Les outils leurs prières et leurs offrandes, se concilier la faveur des divinités qui clevaicnt Ics protcgcr cles erreurs et cles accidents pendant la \ésiens n’utilisaient pas durée de l’ouvrage. Quand ils travaillaient sur commande, ils ir aszembler des pièces étaient rémunérés en vivres, cochons, fruits, tubercules ou avec Irçoirs en pierre ou en d’autres biens matériels comme les étoffes en écorce battue. 1s &ables selon le tra- il outillage. Elles étaient puis les surfaces étaient I ,

._ L’habitat longue tresse en fibre maintenir le galet qui : (P 312) Commerson, après nous avoir montré des pirogues, lançaient avec une gra nous donne une idée des autres réalisations de ces artisans. Son dessous, on distingue I dessin d’une “cabane ou case” représente un furepote’e, aux , fait pas partie des arm1 extrêmités arrondies. Ces longues maisons, recouvertes de feuilles n’était.jamais utilisé: i de pandanus, pouvaient abriter plusieurs familles. Elles servaient de compétition en me d’abri pour dormir et de lieu de réunion, Les plus grandes mesu- mesuraient h leurs nob11 raient jusqu’ii cinquante mittres pour une 1;irgeur clc huit Q dix sonnières, en lançant le mètres. Elles étaient surtout réservées aux familles de chefs et à (‘ohe) dépourvées d’em l’accueil des visiteurs. On y donnait aussi des spectacles de danses ces flêches avec leur po’ et de pantomimes. Les maisons rectangulaires à pignon étaient carquois de gros bami plus petites, avec une toiture en feuilles de cocotier tressées. Des . archer. Il .a..ajout$ .une I parois à claire-voie, faites de baguettes verticales, offraient une ..‘.coco sevai,t.dk bouc ho^ bonne aération à ces constructions dont le sol était recouvert d’herbe sèche et de nattes. Les maisons n’étaient pas regroupées en villages, mais réunissaient une grande famille dans un espace d’habitation entouré d’une clôture et d’arbres fruitiers. Les fare Le “Hausse-col” ou.ta rectangulaires servaient aussi de cuisine et d’abri pour les femmes portés par les chefs de I qui battaient les écorces pour en faire des étoffes. ils étaient en costume de

lisé “pour la cérémonie ( (P 319) Le mobilier était assez sommaire : les vêtements et les verra plus loin. I1 a cons ustensiles domestiques étaient suspendus, les objets précieux précieuse et les a accox enfermés dans des coffres. Commerson nous donne un exemple Sans aucun doute, il a et d’un “banc” à quatre pieds. Ces si&ges,en bois sculpté dans la de cet ornement qui fais; masse, étaient réservés aux chefs, des modèles plus petits et plus graphiques recueillis à Ta élégants servaient d’appui-nuque. Le botaniste, en esquissant le profil de ce type d’objets, a correctement suggéré la concavité lon- (P 312) Le premier des gitudinale du plateau. frontale du tuumi ‘et COI matériaux qui entrent da I’huitre perlière, des ti&r Les armes et les sports (f“313) Le deuxième Les hommes, qui fabriquaient eux-mêmes leurs armes et leurs hausse-col et montre con ornements guerriers, gardaient toujours près d’eux leur lourde cheval qui lui sert de bas1 massue en forme de lance (“omore). Commerson a dessiné un en pieds, ce qui corresp autre objet assez courant au XVIII‘ siècle, la fronde (mu’u), une 45 centimètres pour “le..1 I L Y .. - L’habitat longue tresse en fibres végétales avec une partie élargie pour maintenir le galet qui servait de projectile et que les Polynésiens montré des pirogues, lançaient avec une grande force et beaucoup de dextérité. Au- Ins de ces artisans. Son dessous, on distingue un arc complet (vana), mais cet objet ne te un fare pote’e, aux fait pas partie des armes, puisque, contrairement à la fronde, il , .recouvertCs de feuilles n’ktait jamais utilisé ;i la guerre. Le tir à l’arc était un sport familles. Elles servaient,.. ’ ... de compétition en même temps qu’un jeu rituel. Les chefs se Les’piGs graiides in&-, ‘ ; , . mesuraient à leurs nobles invités, surtout au moment des fêtes sai- e largeur de huit à dix sonnières, en lançant le plus loin possible des flêches en bambou X familles de chefs et à (‘ohe) dépourvées d’empennage. Commerson a dessiné deux de les spectacles de danses ces flêches avec leur pointe rapportée, en bois durci au feu et le ilaires’à pignon étaient . carquois de gros bambou qui complétait l’équipement d’un le cocotier tressées. Des archer. I1 a ajouté une note pour préciser qu’une petite noix de lerticales, offraient une coco servait de “bouchon” au carquois. .t le sol était redouvert . i’étaient pas regroupées famille dans un espace Le Taumi trbres fruitiers. Les fare Le “Hausse-col” ou taumi était un des plus beaux ornements :d’abri pour les femmes portés par les chefs de guerre et peut-être par les archers quand étoffes. ils étaient en costume de fête. Commerson a signalé qu’il était uti- lisé “pour la cérémonie des morts” à laquelle il avait assisté, on le re : les vêtements et les verra plus loin. Il a consacré trois dessins détaillés 1 cette parure us, les objets précieux précieuse et les a accompagnés de commentaires assez précis. IOUS donne un exemple Sans aucun doute, il a eu entre les mains au moins un exemplaire en bois sculpté dans la de cet ornement qui faisait probablement partie des objets ethno- dèles plus petits et plus graphiques recueillis à Tahiti par les Français. .. :aniste, en esquissant le suggéré la concavité Ion- (P 312) Le premier dessin donne une vue d’ensemble de la face frontale du taumi et Commerson énumère à côté les principaux matériaux qui entrent dans la composition du décor : la nacre de l’huitre perlière, des dents de requin, des plumes bleu-noir. . .. irmes et les sports .. ’...... I (P 313) Le deuxième dessin représente d’abord l’envers du .. ... nes Ieurs armes et leurs hausse-col et montre comment est organisée la structure en fer à Prè3 d’eux leur lourde cheval qui lui sert de base. Commerson en donne les dimensions imrrsrson a dessiné un en pieds, ce qui correspond à environ 40 centimètres de haut, :, la fronde (mala), une 45 centimètres pour “le plus grand diamètre”, et 30 centimètres

77 pour la hauteur de la partie échancrée. I1 n’a pas décrit la tech- serrée de la vannerie et ( nique de fabrication, mais nob savons que les bandes de vannerie les jets de pierres ou le. faites de petites tresses de bourre de coco entrecroisées sont “yeux” de nacre et les d fixées sur des baguettes : cette armature rigide est bien visible sur . valeur symbolique expi le deuxième dessin ‘de Commerson. Bougainville et ses com c’est vraisemblablemenr (P 313) A côté du troisième dessin qui représente, de façon plus dont ils ont été les tén détaillée, la face antérieure du taumi, l’auteur a noté en pieds, décrire un taumi. pouces et lignes, les dimensions des principaux Cléments décora- tifs. C’est un travail minutieux et précis qu’il a complété ainsi : “les espèces d’yeux sont de nacre”. I1 n’était pas du tout absurde de comparer les deux paires de ronds en nacre qui ornent la par- “Cérémonies. Leurs mc tie supérieure du pectoral à des yeux, car c’était bien, pour autant ce de chapelle sur un es qu’on puisse le savoir, ce que les Tahitiens voulaient représenter. sur une petite table ou Commerson a esquissé rapidement les trois rangées de dents de échauffé des rayons dt requin qui sont parallèles au contour de l’objet, en précisant que L‘entourage,au devant d’I

leurs pointes sont dirigées vers l’extérieur. A droite du troisième cérémonies qui sont de cl I. croquis, il a représenté le détail d’une de ces dents de requin sant de’la teste des révé .. “auxquelles on a fait deux trous pour les attacher”. Puis il .note en tems c’est à dire de jc que “le noir qui paraît entre ceS.dents de requin et ces espèces sens le frottant soir et m; monies susdites jusqu’à .. d’yeux (sont) {est fait).de petites plumes noires et vertes qui sont attachées les unes sur les autres, ce qui fait paraître un fond noir.” c’est qu’on en a vu un I Ces plumes noires avec des reflets bleus ou verts étaient prélevées mains liées et croisées SI sur des oiseaux Frégates et surtout sur des Pigeons sauvages. Une fait avec des dents de autre remarque concerne les franges en poils de chien blancs qui d’oiseaux.,.” décorent le pourtour du taumi. Tous ces ornements sont furés aux baguettes de l’armature par des liens en fibres végétales qui tra- Ces descriptions que n versent la vannerie. Enfin, Commerson est le seul à avoir signalé plus précieuses qu’ap un Clément de décoration qui n’existe plus sur les exemplaires d’Européens ont eu l’occ conservés dans les musées : une “petite barbe” et des poils gris rites funéraires. Le botani qui pendaient à la base du taumi, sur une hauteur de quelques momifib, alors que d’autj centimetres. Les ornements en “barbe de vieillard” Ctaient plus des “pretres”, probablem. fréquents aux Marquises, mais ils existaient aussi aux îles de la monie auprès d’un de leu laissé un croquis très som i Société. mort, une de ces plates - Ce “hausse-col’’était attaché autour du cou par des liens en bourre de coco tressée. Quelquefois les chefs de guerre portaient cadavres des chefs après 1 deux taumi, un sur la poitrine et l’autre dans le ‘dos,car la structure tuaire” on reconnait la,F

78 Il ~’Zpasdécrit la tech- serrée de la vannerie et des plumes assurait leur protection contre le les bandes de vannerie les jets de pierres ou les coups de lances. Pour les guerriers, les coco entrecroisées sont “yeux” de nacre et les dents de requin avaient certainement une . rigide est bien visible sur valeur symbolique exprimant la vigilance et l’agressivité. Mais ’. I Bougainville et ses compagnons n’avaient pas vu de combats et c’est vraisemblablement à l’occasion de la cérémonie funéraire ._ .. reptésehte, de façon plus dont ils ont été les témoins que Commerson a pu dessiner et ,...... ’iuteur a noté en pieds, .. .. décrire un taumi...... idipauX éléments décora- ,q~’il’acomplété ainsi : Les coutumes funeraires 2tait -pas du tout absurde 1 nacre qui ornent la par- “Cérémonies.Leurs morts sont d’abord exposés dans une espè-

* c’,était bien, pour autant ce de chapelle sur un esp2ce de lit de parade mortuaire, ensuite ns voulaient représenter. sur une petite table ou grillage placée dans l’endroit le plus rois rangees de dents de échauffé des rayons du soleil, le tout est entouré de pieux. l’&jet, en precisant que L’entourage au devant d’une case où ils se mettent pour faire leurs ur. A droite du troisième cérémonies qui sont de danser et sauter autour du mort en lui fai- ‘de ces dents de requin sant de la teste des révérences en marque de respect et de tems 2s attacher”. Puis il .note en tems c’est à dire de jour à autre, ils le tournent dans un autre je requin et ces espèces sens le frottant soir et matin d’huile de coco en répétant les céré- noires et vertes qui sont monies susdites jusqu’à ce qu’il soit sec. Ce qui fait croire cela tit paraître un fond noir.” c’est qu’on en a vu un qui étoit sec, pendu par le col avec les )u verts etaient prklevkes mains likes et croisees sur l’estomac et avec un grancl haussecol 2s Pigeons sauvages. Une fait avec des dents de requin et des plumes de volailles ou >oils de chien blancs qui d’oiseaux...” ornements sont furés aux fibres végétales qui tra- Ces descriptions que nous devons à Commerson sont d’autant st le seul à avoir signalé plus précieuses qu’après le passage de Bougainville, peu Aus sur tes exemplaires d’Européens ont eu l’occasion d’être-les témoins oculaires de ces barbe” et des poils gris rites funéraires. Le botaniste a donc observé le taumi sur un corps ne hauteur de quelques momifré, alors que d’autres témoins, comme Fesche, l’ont vu sur te vieillard’’ étaient plus des “prêtres”, probablement des chefs venus accomplir une céré- ient ‘aussi aux îles de la monie auprès d’un de leurs parents défunt. (P 312) Commerson a

-I laissé un croquis très sommaire de ce fare tupapau, ou maison du lu. CQU par. des liens .en. mort, une de ces plates-formes sur lesquelles on exposait les

.hefs,de gue.rre poitaïent ’ cadavres des chefs après les avoir embaumés. De cette “case mor- .ils le clos, car la structure tuaire” on reconnait la palissade qui l’entourait et l’abri, vu en

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coupe, qui, en réalité consistait en quatre ou six poteaux suppor- tracé des lignes paralli. tant un toit léger en feuilles de pandanus ou de cocotier. La plate- Cvoquer un décor. A I’( forme qui supportait le cadavre était fixée aux poteaux, à mi- surtout blanchis aux sol hauteur. Sur le dessin, devant l’abri, on distingue un tabouret connait peu de motifs I destiné probablement au gardien de ce site funéraire. existaient et le dessin .dc Contrairement à ce que pensait Commerson, les corps desséchés gnage, it moins qu’il n‘ n’étaient pas brûlés, mais après avoir été enveloppés d’écorce que les stries en creux d battue, ils étaient enterrés près des lieux de culte ou cachés dans des anfractuosités de la montagne, (f“ 312) Au bas du m “frontal pour les femme: A Tahiti toutes les cCrCmonies religieuses importantes étaient à découvert et n’a qu’.u célébrées au marae, mais Bougainville et ses compagnons n’ont est plus joli que le mot pas eu l’occasion d’observer ces constructions en pierres. I1 faudra Ces objets, dont le nom attendre les voyages de James Cook et les nombreux dessins rap- tir d’une armature légt portés par les artistes qui l’accompagnaient pour avoir des droite à l’avant, et sur connaissances plus précises sur la religion tahitienne d’autrefois, l’arrière. Une autre part ses rites et l’accomplissement de certaines cérémonies funéraires. rieur, un tissu assez serri fixé à ce cadre par des I Le vêtement connus par de rares pii James Cook et cette tecl Les étoffes en écorce battus ne servaient pas seulement à entou- abandonnée assez tôt. rer les morts. Elles constituaient surtout la matière principale des habitants des îles de la S vetements que portaient les Tahitiens du XVIII’ siècle. En nous tressés avec des feuilles montrant “un battoir pour faire la toile” et deux pièces d’habille- chaque fois qu’ils en avil ment, Commerson nous donne une idée des activités féminines rayons du soleil. de cette époque. Avec ce battoir en bois, ou i’e, dont les quatre faces striées étaient plus nettement dans le prolongement du manche que sur le dessin, les femmes frappaient la partie interne des Ccorces du murier à papier ou de l’arbre à pain, pour les élar- Il. est :certain que Bou gir et les assouplir. Elles travaillaient sur de longues enclumes de de Tahiti, sur la Boude$ bois, en rythmant les coups de battoirs et préparaient ainsi de plantes, mais aussi de-nc longues pièces de tapa qu’il suffisait de découper pour obtenir un de grandes quantites clc .. vêtement. (fo 312) En dessinant une “aube ou poncho des échange des haches, dl -- hommes”, Commerson a représentté’un tiputa. Les femmes le ’ . buaient. Malheureuseme. .. . ,s.éesau moment de la Rc (.. ,’ mettaient aussi, mais elles portaient plus souvent le pareu, ..:. . ;... ’. : .vées.,auCabihet ou,au.J;i ...) . comme un pagne. Le dessinateur a figuré les stries du battoir à tapa, ce qui est tout P fait conforme P la réalité, et il a également . . . ‘musCes;;elles ‘sont rarer 8 o c

)u <íx poteaux suppor- tracé des lignes parallèles sur le tiputa, voulant peut-être ainsi u de cocotier. La plate- évoquer un décor. A l’époque de Bougainville, les tàpa étaient Je aux poteaux, à mi- surtout blanchis aux soleil ou teints en jaune dans la masse et on distingue un tabouret connait peu de motifs peints à la main. On sait cependant qu’ils : ce site funéraire, existaient et le dessin de Commerson en serait un précieux témoi- In, les corps dess6chks gnage, à moins qu’il n’ait voulu simplement montrer les lignes que les stries en creux du battoir imprimaient sur l’étoffe. ‘ 3 enveloppés d’écorce e culte ou cachés dans (P 312) Au bas du même folio, Commerson a représenté un ‘‘frontalpour les femmes.” “11 laisse, ajoute-t-il, le dessus de la tête :s importantes étaient à découvert et n’a qu’un cordon pour ceindre la tête.” “Frontal” jes compagnons n’ont est plus joli que le mot de visière qu’on emploierait aujourd’hui. ns, en pierres. I1 faudra Ces objets, dont le nom tahitien est taumata, étaient tressés à par- iombreux dessins rap- tir d’une armature légère qui comportait une baguette de bois aient pour avoir des droite à l’avant, et sur chaque côté, des tiges recourbées vers tahitienne d’autrefois, l’arrière. Une autre partie courbe passait devant le front. A l’inté- érémonies funéraires. rieur, un tissu assez serré en fibres végétales nouées, était tendu et furé à ce cadre par des ligatures ornementales. Ces taumata sont Levêtement connus par de rares pièces de musée qui datent des voyages de I James Cook et cette technique assez compliquée semble avoir été as seulement à entou- abandonnée assez tôt. Mais jusqu’au milieu du XEsiècle, les matière principale des habitants des îles de la Société portaient des taumata rapidement XVIII’ siècle. En nous tressés avec des feuilles de cocotier qu’ils jetaient et remplaçaient deux pièces d’habille- . chaque fois qu’ils en avaient besoin pour se protéger fa figure des les activités féminines rayons du soleil. lu i’e, dont les quatre

I le prolongement du L’histoire des objets >aientla partie interne e à pain, pour les élar- II est certain que Bougainville et Commerson avaient emporté : longues enclumes de de ‘I’ahiti, sur Zu Boudeuse et ZEtoik, beaucoup de coquillages, de t préparaient ainsi de plantes, mais aussi de nombreux objets mobiliers et en particulier ouper pour obtenir un de grandes quantités de tapa qu’ils aviient reçus en cadeau ou en lube ou poncho des &hange cles haches, cles clous, des peules, etc. .. qu’ils distri- ffputu.Les femmes le buaient. Malheureusement ces pitces de collection ont CtC disper- 7i us souvent le pareu, sées au moment de la Révolution et si certaines d’entre elles, arri- les stries du battoir à vecs au Cabinet ou au Jardin clu Roi, se trouvent encore dans nos dité, et il a également musées, elles sont rarement identifiables. ‘Parmi les objets dont ai l’origine pourrait être attribuée, avec quelque vraisemblance à I’expCdition de Bougainville, on peut citer : une grande pièce de tapa blanc et une herminette emmanchée en trois parties, conser- vées au Museum d’histoire naturelle de La Rochelle ; deux petites herminettes emmanchées de l’Hôpital militaire de Rochefort, pro- bablement rapportées par le chirurgien Vivez ; deux tapa blancs recueillis par le Musk de l’I-Ioinme. Ces tleux pieces, qu:lrrd clles .. sont déployées ont une forme cylindrique et pourraient avoir fait partie d’un costume de danse féminin.

Les échantillons botaniques récoltés par Commerson avaient ét6 envoyés au Jardin du Roi depuis 1’Ile de . Dans les caisses se ‘trouvaient aussi des objets ethnographiques, mais il n’en existe aucune liste et nous ne pouvons plus savoir ce qu’ils sont deve- nus. I1 nous reste, parmi les premiers témoignages que le botanis- te nous a laissés sur la culture tahitienne, des dessins qui peuvent être comparés 5 des objets semblables, rapportés par d’autres navigateurs.

..

. 5’ - La Nouvelle Cj;thère, Ile de Tahiti découverte par Journal de Coiumerson M. de Bougainville Commandant La Frégate du Roy fJ 318, B.C.M. La Boudeuse et la Flute L‘Etoile en 1768, A.N. .-_.._ ...... - . . , .. . .

82 L c

4 uelque vraisemblance à :r : une grande pièce de 3 en trois parties, conser- a Rochelle ; deux petites litaire de Rochefort, pro- \/livez ; deux tupu blancs deux pièces, quand elles e et pourraient avoir fait

:Commerson avaient été rance. Dans les caisses se ques; mais il n'en existe woir ce qu'ils'sont deve- ioignages que le botanis- . *. des dessins qui peuvent , rapportés par d'autres

a3 La Mélanésie Insulaire : Le Nord-Ouest Les petits modeles cle des Iles Salomon au temps de Bougainville tures similaires, mais II relevées. Les 29 et 30 juin 1768, Bougainville se trouvait en vue de l’île qu’il allait nommer Choiseul, avant de se diriger vers le détroit et Des autres témoins ci( l’île qui portent son nom, puis vers la Nouvelle Bretagne. Au cours Bougainville, les navigai de ces passages rapides à proximité des côtes, les échanges avec corporels et les armes p les insulaires furent des plus limités. Quelques pirogues se pré- pagnons de Commersor sentèrent cependant et les dessins que Commerson fit à cette le front, probablement occasion viennent utilement compléter ses propres notes et les kap”, des bracelets “en observations transmises par Fesche, Vivez, Saint-Germain et Caro. dents de cochons sauva et des brassards en vani Les navigateurs français remarquèrent deux sortes de pirogues : ces bracelets : celui qui des grandes pirogues qui mesuraient près de dix mètres et pou- folio, serait en ivoire, pr vaient embarquer une vingtaine d’hommes, puis de petites sin qui est à l’opposé, t pirogues de forme un peu différente. Tous les observateurs furent tressé en fibres vég6tale: frappés par l’absence de balancier pour assurer l’équilibre des grandes pirogues, une particularité peu fréquente dans le Pour ce qui était peut. Pacifique. Ces embarcations, très relevees aux deux extrêmités, un “bâton funeraire”, il I étaient “très bien travaillées et ornementées”. Elles n’avaient pas dessin : “Espèce de tri de voiles et elles étaient manœuvrées par de nombreux pagayeurs. ’ pirogues. Le bout fait er Au milieu se trouvaient des sortes de “pavillons”rouges ou jaunes. d’homme... Les petits Le premier dessin de Commerson représente une de ces grandes dedans, rouges en deho embarcations avec des “taches blanches” sur la coque. Le botanis- laines”, Commerson vo) te a voulu montrer un exemple de ces pirogues “ornées de diffé- cie par la fumée et seml rentes espèces de nacre imitant un soleil.” A la proue et à la tants de ces îles étaie1 poupe, il a figuré des dentelures qui représentent des découpures archipels du Pacifique, I(

angulaires Idà jour”,“ dont les bords sont peints de rouge.” Les comme trophée par les i barres transversales au niveau des fargues évoquent “les morceaux de bois” qui renforçaient la coque et servaient de bancs aux Commerson s’est dem. pagayeurs. également clans une pin On sait que ces anciennes pirogues, de type “Mon”,des Salomon yeux”, de I’Ccaille pour Ia du nord, fines et légères, étaient construites avec des planches le, n’était pas un “fétich assemblées et décorées avec art de magnifiques sculptures de tout de trophées de guei proue et d’inscrustations de nacre. Des frises découpées en forme Le dessin en forme d’ d’oiseaux, de poissons ou de figures géométriques ornaient les avec une surface internc bords supérieurs. sente incontestablemer

84 I * ,:.; . c ...... _. . . .!<. ,...... ’ ,. I . ,. .. r Les petits modèles de pirogues avaient probablement des struc- : Le Nord-Ouest ‘1 II tures similaires, mais leurs extrêmités étaient beaucoup moins o .i- . - ’----$ . ic -34”-%MJ:q de Bougahvue relevées. mvait en vue de l’île iger vers le détroit et Des autres témoins de Ia culture matérielle des îles Choiseul et Ie Bretagne. Au cours Bougainville, les navigateurs français n’ont vu que ’les ornements es, les échanges avec corporels et les armes portées par les pagayeurs. D’apri3 les com- pes pirogues se pré- pagnons de Commerson, ces hommes avaient des coquillages sur immerson fit à cette le front, probablement des ornements circulaires de type “kap- propres notes et les kap”, des bracelets “en dents de sangliers”, plus précisément, en int-Germain et Caro. dents de cochons sauvages, “OU en petites Porcelaines blanches” et des brassards en vannerie fine. Commerson a dessiné deux de x sortes de pirogues : ces bracelets : celui qui est tout en haut, sur la partie gauche du je dix mètres et pou- folio, serait en ivoire, probablement en dents de porc. L‘autre des- nes, puis de petites sin qui est ii l’opposé, en bas de la page, représente un brassard es observateurs furent tressé en fibres végétales de différentes couleurs. ssurer l’équilibre des I u fréquente dans le Pour ce qui etait peut-h-e un autre é1Cment de parure ou bien aux deux extrêmités, un “bâton funéraire”, il faut se référer 5 la note qui accompagne le s”. Elles n’avaient pas dessin : “Espèce de trophée ou d’ornement trouvé dans leurs, nombreux pagayeurs. pirogues. Le bout fait en fer 5 cheval est une mâchoire inférieure ins” rouges ou jaunes. d’homme ... Les petits ronds sont autant de Cauris blancs en te une de ces grandes dedans, rouges en dehors que quelques uns appellent des porce- laines”. Commerson voyait dans le fait que la mâchoire était noir- r la coque. Le botanis- Iridaps rimma, dessiné sur les esquisses gues “ornées de diffé- cie par la fumée et semblait “boucani.c” unc preuve que les Iiabi- et t?cliaritillonssecs ranicnés de Manille 1.’’ A la proue et la tants de ces îles étaient anthropophages. Dans de nombreux par Sonnerat, class6 par Conunerson dans projet d’histoire naturelle des isles de la mer du Sud, mtent des découpures archipels du Pacifique, les mâchoires humaines étaient conservées de Taïti, des Philippines, B.C.M. peints de rouge.” Les comme trophée par les guerriers. Artocarpus, arbre 1 pain. roquent “les morceaux rvaient de bancs aux Commerson s’est demandé si la tête humaine préparée, trouvée également dans une pirogue, avec de la nacre pour “le blanc des )e “Mon”,des Salomon yeux”, de l’écaille pour les oreilles et une barbe en matière végéta- tesaavec des planches le, n’était pas un “fétiche”. Dans les deux cas, il devait s’agir sur- ifigues sculptures de tout de trophées de guerre. :s dCcoupkes en fornie Ide dessin en forme d’ellipse qui se trouve au milieu du folio, né6iques ornaient les avec une surface interne quadrillée et des bords hachurtrs, reprtr- sente incontestablement une arme défensive que Commerson

85 décrit ainsi : “Bouclier faits avec des joncs entrelacés et alternati- première circumnavigm vement rouges, jaunes et noirs.” Il avait raison en supposant que çais avaient déjà traver la bordure de ces objets était en rotin. I1 remarquait en même pour des raisons com temps que ces boucliers étaient résistants et à l’épreuve des voyages de James Cook flêches et sagaies. Les hommes des îles Salomon fabriquaient de rables, furent en leu1 très beaux boucliers incrustés de nacres décoratives, comme la domaines : observatio coque des pirogues, et d’autres types, plus simples, en rotin tres- vertes et explorations, I SC, plus ou moins ornCs par des brins de couleurs varices. iconographie, hygiène c Les autres armes esquissées par Commerson étaient toutes avaient été soigneusen offensives et utilisées dans les combats : anglaise puissante et en - une sagaie ou lance mince, en bois tres dur, à deux pointes ; se, mais aussi les moyel - deux sagaies iì pointe bai‘belees ; artistes. Les rksultats SCI - une autre sagaie à pointe lancéolée ; restent avec les journ - une flêche en roseau, avec une pointe rapportée en bois très dur ; voyages, la meilleure so - une autre flêche similaire ; - un arc avec des taches blanches qui représentent probablement Par comparaison, le v( les parties claires d’une enveloppe décorative en fibres végétales. un peu improvisée, m La corde était en rotin. d’idéalisme que doués 1 Les armes mélanésiennes sont nombreuses dans les musées, der 5, Bougainville et à mais leur origine précise est souvent difficile à déterminer : des constances atténuantes décors caractéristiques aident parfois à retrouver ces provenances. voyages de découverte plus de véritable traditi Commerson et le voyage de Bougainvue perte de ses possession sur ses forces terrestr Dès le retour de la Boudeuse et de 1’Etoile à Saint Malo et ?i c .: ’. conquête, les grandes Rochefort, en 1769, le voyage de Bougainville et de ses compa- .. dans l’air du temps mais gnons connut un vif succès. Le navigateur français avait découvert terre inconnue située qi ou cru découvrir de nombreuses îles du Pacifique et avait pris pos- raient apporter leurs idé session de plusieurs d’entre elles, au nom du roi de France. 11 tion occidentale. Leur su avait traversé des archipels et cotoyé des terres que nul Européen ces “Utopiens”comme 1( ne connaissait encore. I1 dut son plus grand triomphe aux récits les vertus que leur prête enthousiastes qu’il rapportait sur la “Nouvelle-Cythere”,cette île par leurs propres esph de Tahiti, qui devint rapidement célèbre et que pourtant l’Anglais . .+ tions qui les imprégnaiel Samuel Wallis avait découverte un an avant lui. té et de là naquit le m) 7 Mais très vite, la réussite complète des trois expéditions du capi- d’influencer, à l’envers c ” taine Cook, accomplies entre 1768 et 1780, allait éclipser pour Bougainville n’avait pubi longtemps la popularité de ce qui était considéré iì tort comme la raient ses contemporain.

86 ,...... ( , ...... ’ .. . t

-* 1, - Y- ntRlacés et alternati- première circumnavigation française. Une dizaine de navires fran- on en supposant que çais avaient déjà traversé le Pacifique, mais ces voyages entrepris remarquait en même pour des raisons commerciales sont encore peu connus. Les s et à l’épreuve des voyages de James Cook, qui avait bénéficié de conditions très favo- )mon fabriquaient de rables, furent en leur temps, des modèles en de nombreux kcoratives, comme la domaines : observations astronomiques, cartographie, décou- ;imples, en rotin tres- vertes et explorations, histoire naturelle, études ethnographiques, leurs variées. iconographie, hygiène et santé des équipages, etc. Ces expéditions erson étaient toutes avaient été soigneusement préparées avec l’appui d’une marine anglaise puissante et entreprenante. James Cook avait eu la sages- i deux pointes ; se, mais aussi les moyens, d’embarquer avcc lui cles s:ivants ct dcs artistes. Les rksultats scientifiques furent publiCs rapiclemcnt et ils

I ‘ restent avec les journaux de bord rédigés au cours des trois .; )@ée.tn bois. très.. dur voyages, Ia meilleure source d’informationspour le XVIII’ siècle. ;entent probablement Par comparaison, le voyage de Bougainville fait figure d’aventure re en fibres végétales. un peu improvisée, menée par des gentilshommes plus épris d’idéalisme que doués de sens pratique. Mais il est juste d’accor- ;es dans les musées, der à Bougainville et à ceux qui l’accompagnaient bien des cir- e’à .déterminer : des constances atténuantes pour leur relatif échec. Après les grands iver ces provenances. voyages de découverte et depuis le XW siècle, la France n’avait plus de véritable tradition maritime. La guerre de Sept ans et la de Bougainville perte de ses possessions américaines l’avaient affaiblie et repliée sur ses forces terrestres. Au siècle des Lumières, l’esprit de ile Saint Malo et à conquête, les grandes entreprises de colonisation n’étaient plus ille et de ses compa- dans l’air du temps mais les Français rêvaient encore d’une grande inçais avait découvert terre inconnue située quelque part dans le Pacifique, oh ils pour- ìque et avait pris pos- raient apporter leurs idées de progrès et les bienfaits de la civilisa- du roi de Ihnce. 11 tion occidentale. kur surprise fut donc gl-:inclcdc trouvcr h ’Eihiti, *es que nul Europeen ces “Utopiens”comme les nommait Commerson, doués de toutes i triomphe aux récits les vertus que leur prêtèrent généreusement des Français aveuglés lle-Cythère”, cette île par leurs propres espérances d’une humanité parfaite. Ces convic- rugpourtant 1’Anglais tions qui les imprégnaient les ont empêchés de voir toute la réali- i. té et de là naquit le mythe de “bon Sauvage” qui n’en finit pas i eGpéditions du capi- d’influencer, à l’envers ou à l’endroit, notre littérature de voyage. > atIait éclipser pour .. ’. Bougainville n’avait publié que les récits qui, pensait-il, intéresse: ...... , , . . .. dérC à tort comme la .. . .’ raient ses contemporains, en laissant de côté les résultats scienti2 ...... 87 rlques dont la lecture aurait paru trop ardue. Et c’est ainsi que la . . . littéraire, était plus à l’ai vie et les moeurs des habitants de la Nouvelle-Cythère devinrent navigations difficiles. I1 21 une pâture de choix pour les philosophes et les littérateurs, mais ’ expérimentés, sinon, quc ,, ,, . prises avec tant de ..dange laissèrent les savants sur leur faim de connaissances solides. .. ..’ ’ ’ .. ’

11 a fallu attendre les travaux récents d’un archiviste érudit, I , ..’ Avant.:la fin ‘du voyage. Etienne Taillemite, pour que soient enfin connus d’un public .Boudeuse, exprIm;ii t curieux, les journítux et les notes de voyítge des comp:tgnons de .Bougainville sa timidité c Bougainville. En les comparant, les chercheurs y trouvent des ,ve et son manque’decuri sources d’informations précieuses, mais pas toujours fiables, sur ,s’épanchait dans son joLz la société tahitienne du XVIII“ siècle. tions dont cette traversée plus sensible qu’elles nc Malgré les réserves qu’il faut faire sur une exploration un peu peines. Depuis Cyterre, 1’( aventureuse et incomplete, il serait tri3 injuste d’en sous-estimer les plus belles aparances les résultats. Tout autant que les récits de SkuelWallis, ceux des élévation, les peuples dol Français nous apportent un témoignage vivant sur des sociétés qui ’par le défaut de vivre, nc avaient eu alors très peu de contacts avec des Européens. La tra- pouvons-nous même dire versée des Tuamotu, les premières observations sur les Tahitiens du pays ? M. de Commersc du district de Hitiaa et leurs chefs, les relations que ceux-ci établi- renferme ou peut renfermr rent avec les étrangers, la culture matérielle à cette époque et mines ? ...’I Rien ne prouv quelques aperçus sur les coutumes funéraires constituent une adhérait 2 ces critiques. D documentation irremplaçable que des informations recueillies par pénétré d’idéalisme et ci d’autres navigateurs occidentaux viendront compléter et parfois I1 croyait avoir trouvé à corriger, par la suite. Nos connaissances sur la Polynésie la pério- T;. “avait donné à sa républiq de du contact, sont établies à partir de nombreux faits et d’obser- Tahitiens et de leurs coutur vations directes : parmi ces sources, le voyage de Bougainville pris. Maislà encore, ne so! tient une place honorable. Et il est très utile de mieux faire réconfortant, en notre sièclc connaître des documents oubliés ou inédits. On peut même espé- penser que des hommes q rer que d’autres Cléments de documentation, enfouis dans des pris Tahiti pour modèle, ( archives publiques ou familiales, reviendront peu à peu à la surfa- mur. I1 ne faut pas oubli( ce, meme s’ils paraîssent I priori avoir peu d’importance. Commcrson íi puis4 des In On a dit clue IC voyage cle Bougainville, malgr6 cles instructions Occidentaux venus aprhs lu) qui lui donnaient des visées à la fois pacifiques et scientifiques, la culture ma’ohi. Commer: avait été entrepris dans une conjoncture défavorable. Une autre qu’il y avait, en effet, d’ad1 personnalité aurait peut-être su tirer un meilleur parti des circons- sans conflits apparents, q tances et mieux exploiter les résultats de l’expédition. Mais .musique et des jeux plus q Bougainville, qui possédait une vaste culture scientifique et quotidiens. Ceux-ci, ‘de1ns un

88 c :,* q, . , I, . .c .. ’ . , ._. ,..’ . .. -. *- .. , . , .. .-.,.-...... t .. ..., duey.Gt c’est ainsi que Ia littéraire, était plus à l’aise dans les salons parisiens que dans les $hSythère devinrent navigations dWiciles. I1 avait su cependant s’adjoindre des marins es ‘et les littérateurs, mais expérimentés, sinon, que serait-il advenu de cette expédition aux inaissances solides. prises avec tant de dangers nouveaux et imprévus ? s d’un archiviste érudit, Avant la fin du voyage, Saint-Germain, “écrivain” à bord de la rifin connus d’un public Boudeuse, exprimait déjà sa déception et reprochait à &$e des compagnons de Bougainville sa timidité devant l’événement, sa prudence excessi- lercheurs y trouvent des ve et son manque de curiosité. Plus lucide que ses compagnons, il pas’ toujours fiables, sur s’épanchait dans son journal : “La façon dépourvue de précau- tions dont cette traversée a été entreprise nous sont (sic) d’autant . une exploration un peu plus sensible qu’elles nous font perdre le fruit de toutes nos injuste d’en sous-estimer peines. Depuis Cyterre, l’on a découvert diverses terres présentant e Samuel Wallis, ceux des les plus belles aparances par leur grandeur, leur situation, leur fivant sur des sociétés qui élévation, les peuples dont elles étoient couvertes. Mais pressés ec des Européens. La tra- par le défaut de vivre, nous n’avons pu en visiter aucune. Que mations sur les Tahitiens pouvons-nous même dire sur Cyterre ? Avons-nous vu l’intérieur lations que ceux-ci établi- du pays ? M. de Commerson aporte-t-illa notte des trésors qu’elle erielle à cette époque et renferme ou peut renfermer en fait d’histoire naturelle, plantes ou néraires constituent une mines ? ..,” Rien ne prouve que Commerson, ainsi mis en cause, formations recueillies par adhérait à ces critiques. De tous les compagnons, il était le plus ‘ont compléter et parfois pénétré d’idéalisme et des idées généreuses de son temps. sur la Polynésie à la pério- I1 croyait avoir trouvé à Tahiti, l’utopie, nom que Thomas More iombreux faits et d’obser- “avait donné à sa république idéale”. Dès le début, sa vision des : voyage de Bougainville Tahitiens et de leurs coutumes fut amplement faussée par ce parti rès utile de mieux faire pris. Mais là encore, ne soyons pas trop sévères. I1 est après tout dits. On peut même espé- réconfortant, en notre siècle de sinistres utopies programmées, de itation, enfouis dans des penser que des hommes qui n’étaient pas des sots, ont un jour rollt pcu a pcu a la surfa- pris Tahiti pour modèle, de toute leur pensée et de tout leur :u d’importance. cœur. I1 ne faut pas oublier que c’est dans son optimisme que Commerson a puisé des intuitions qui échapppèrent à bien des 1, malgré des instructions Occidentaux venus après lui pour découvrir, redécouvrir ou juger acifiques et scientifiques, la culture ma’ohi. Commerson s’émerveilla sans réserve pour ce e défavorable. Une autre qu’il y avait, en effet, d’admirable dans une société équilibrée, neiceur parti des circons- sans conflits apparents, qui avait su faire de l’amour, de la :s d% l’expédition. Mais musique et des jeux plus que de simples dérivatifs aux labeurs s cuiture scientifique et quotidiens. Ceux-ci, dans une île favorisée par la nature, n’avaient

89 d’ailleurs rien d’austère. Commerson s’extasiait sur tout ce qu’il amples récoltes de la fl01 voyait ou croyait deviner, depuis les qualités physiques que les conservé avec plus de SOI Polynésiens, en effet, cultivaient soigneusement, jusqu’aux tech- Des descriptions botanic] niques diverses qui les faisaient vivre et produire des chefs savants de son kpoque al d’œuvre, comme leurs pirogues, leurs maisons et “les instruments l’importance qu’il mérita de leurs arts quoique tirés de matières brutes dignes cependant Tahiti. d’être comparés aux nôtres par le choix des formes et la sûreté de leurs opérations.” L‘arbre “evi”, Vi Tahiti peut-être conservé le nom Commerson se posait des questions sur les migrations des raea (Sonn., d’aprb Piem Polynésiens, sur leur langue et il eut la sagesse de ne pas tenter on appelle son fruit ‘Poni d’y répondre, Ses intuitions sur ce que les Européens appelaient nir de Bougainville. Le “le vol” et dont ils furent souvent victimes, sont restées longtemps Barringtonia asiatica (L.) inédites ; il avait compris les principes de l’échange et de la redis- les flores de Tahiti, on tribution dont l’importance était fondamentale dans ces sociétés Commersonia, Commersc insulaires, entrevoyait aussi tout ce que les Tahitiens, par leurs I1 bartra’mia (L.Merr.) ou . relations harmonieuses avec leur environnement, pouvaient ensei- arbres peu connus de moy gner aux Occidentaux. Après l’escale de Tahiti, l’enthousiasme des navigateurs français Que sont devenues les. fut quelque peu tempéré par la présence 2 bord de ’Ahutoru. Ce pendant le voyage 1 E. Tail1 Tahitien de la côte est avait tenu à s’embarquer avec son ami il, des négligences conjul Bougainville qu’il nommait Putaveri. Premier visiteur tahitien en savants du Jardin du Roi., ., France, il fut aussi le premier informateur polynésien. Mais une des observations faites par fois de plus, personne ne sut vraiment mettre à profit ses connais- . palement en Patagonie et sances, meme si .nous lui devons les meilleurs renseignements card, Commerson allait clc ethnographiques recueillis par Bougainville, Il n’est pas sûr que la île de Madagascar qui lui. fi présence de ’Ahutoru ait beaucoup aidé Commerson à perdre ses la faune océaniennes. Avec illusions sur la terre d’Utopie, mais la philosophie qui va avec les ..: ,;commeun,cri de joie : “Q

convictions personnelles, est une chose, le travail en est une ..’ . m,ériterait .à Iiii ’seul,+on 1

autre. Commerson avait noté, parmi tout ce qui, chez les ’. ’ académie; entières ; c’est : Tahitiens, était “marqué au coin de la plus parfaite intelligence ... naturalistes qu’est la vérita toutes leurs plantes connues et distinguées par des noms qui vont là que la nature semble s’~ jusqu’à en indiquer les affinités...” Le botaniste savait de quoi il particulier...” parlait. Travailleur infatigable, passionné par son métier et tou- Pour le philosophe, Tahit jours accompagné de sa fidèle servante , Commerson le botaniste Madagascar dei avait herborisé au cours des neuf jours passés à Tahiti. Il est pro- bable qu’un séjour plus long lui aurait permis de faire de plus

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., li;. a I ait sur tout ce qu’il amples récoltes de la flore et de la faune locales et qu’il aurait s physiques que les conservé avec plus de soin ses collectes et ses notes de terrain. ent, jusqu’aux tech- Des descriptions botaniques complètes adressées à temps aux iroduire des chefs savants de son époque auraient certainement donné à son nom s et “les instruments l’importance qu’il méritait dans la classification des plantes de ‘s dignes cependant Tahiti. rmes et la sûreté de .. L‘arbre “evi”,Vi Tahiti ou Spondias dulcis Parkinson, aurait peut-être conservéSe nom de Pondea cytherea ou Spondias cythe- les migrations des raea (Sonn., d’aprits ). Aujourd’hi encore, à Tahiti, )se de ne pas tenter on appelle son fruit “Pomme-Cythère”,comme un dernier souve- iropéens appelaient nir de Bougainville. Le “bonnet carré” de Commerson ou it restées longtemps Barringtonia asiatica (L.) Kurz porterait peut-être son nom. Dans nange et de la redis- les flores de Tahiti, on ne trouve, discrètement, que des te dans ces ‘sociétés . Commersonia, Commersonia echinata, Forster; Commersonia Tahitiens, par leurs bartramia (L.Merr.) ou Sterculiacées, les Ma’o des Tahitiens, tnt, pouvaient ensei- arbres peu connus de moyenne altitude.

navigateurs français Que sont devenues les collections recueillies par Commerson 3rd de ’Ahutoru. Ce pendant le voyage ? E. Taillemite nous dit que “par suite, semble-t- -quer avec son ami il, des négligences conjuguées de Commerson lui-même et des visiteur tahitien en savants du Jardin du Roi, pratiquement rien ne nous est parvenu alynésien. Mais une des observations faites par le botaniste au cours du voyage, princi- à profit ses connais- palement en Patagonie et à Tahiti...” I1 est vrai que trois ans plus Urs renseignements tard, Commerson allait découvrir avec émerveillement la grande n’est pas sûr que la île de Madagascar qui lui ferait oublier la pauvreté de la flore et de merson à perdre ses la faune océaniennes. Avec une extraordinaire intuition, il écrivait, iphie qui va avec les comme un cri de joie : “Quel admirable pays que Madagascar ! I1 * travail en est une mériterait à lui seul, non pas un observateur ambulant, mais des it ce qui, chez les académies entières ; c’est à Madagascar que je puis annoncer aux rfaite intelligence .. . naturalistes qu’est la véritable terre de promision pour eux ! C’est r des noms qui vont li que la nxture semble s’etre retirte comme dans un sanctuaire ste savait de quoi il particulier.. .” . scq métier et tou- Pour le philosophe, Tahiti restait le paradis des hommes, et pour t Byet, Commerson le botaniste Madagascar devenait, déjà, “un sanctuaire de la nature”. j à Tahiti. I1 est pro- lis de faire de plus A. Lavondès

91 PHILIBERT COMMERSON LE DÉCOUVREUR DU BOUGAINVILLIER