Ateliers PADD | 5 juillet 2019

ATELIERS PADD Thématique : Agriculture Le vendredi 5 juillet 2019, à Lugagnac, Salle des fêtes de 9h30 à 12h15

OBJET DE LA REUNION Atelier du comité technique pour définir les objectifs du PADD.

PARTICIPANTS A L’ATELIER AGRICOLE 9h30/12h15 : Nom Prénom Collectivité ANDISSAC Jean-François St-Martin-Labouval BONAL Robert BRAS Jean Escamps CAVAILLE Jean-Marc Flaujac-Poujols CUBAYNES Christian CUZIN Jacqueline DEGLETAGNE Gérard Cénevières DEJEAN Geneviève GAY Laurent Bach GOURAUD Bertrand LACAM Martine Limogne LACAN Gérard Saillac MAROT Michel MERLI Claude Aujols PECH Didier Crégols PINSARD Paul TEULIER Francis TISON Sylviane Belmont-Sainte-Foi VANDAMME Pierre

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COMPTE-RENDU DES ÉCHANGES Mme de CAZENOVE souhaite la bienvenue aux élus. Elle rappelle les objectifs de l’atelier de la journée. Mme DEJEAN rappelle la définition du Plan Aménagement et de Développement Durables (PADD). M. DELBOS présente la partie agricole : il rappelle les principes d’un PLUi, orientations, programmations, principes, objectifs. Il rappelle également les objectifs de la Communauté de Communes en matière d’agriculture et d’environnement, ainsi que les prescriptions et objectifs du SCOT de et du Sud du . M. DELBOS présente les enjeux agricoles à prendre en compte et la synthèse du diagnostic : le potentiel agronomique du territoire, les productions diverses et variées, la diversité des terroirs. Il souligne la part importante d’agriculteurs âgés (>50ans). Un élu fait remarquer que M. DELBOS « donne une image un peu fausse du territoire ». M. DELBOS répond que même si l’activité agricole est en difficulté, son rôle est d’en présenter autant les atouts et les opportunités que les faiblesses et les menaces qui sont certes importantes. Il rappelle les atouts, faiblesses, opportunités et menaces qui ont été dégagés par les élus lors des ateliers à Escamps en mai :

M. GAY explique un cas sur sa commune : « 3 grosses exploitations agricoles à Bach ont cessé leur activité, il y a des grandes maisons libres à proximité immédiate des installations agricoles, qui en voudra, est-il possible d’en faire des habitations, cela va-t-il par la suite bloquer une potentielle reprise de l’activité agricole ? » M. DELBOS en réponse à cette remarque, rappelle que les projets de développement des exploitations se font sur des structures déjà existantes. Peu d’agriculteurs reprennent des fermes à zéro (donc sans transmission avec l’exploitant précédent). Concernant le changement de destination à usage d’habitation, il est possible pour les bâtiments identifiés en tant que tel sur le zonage du futur PLUi. En cas de changement de destination, les périmètres sanitaires entraînent alors la non-possibilité de reprendre une activité agricole dans un périmètre d’au moins 50 mètres depuis les habitations. Par ailleurs, afin d’éviter que des bâtiments type grange présentant un fort potentiel patrimonial ne soit détruit, il existe un outil dans le PLUi qui permet

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Ateliers PADD | 5 juillet 2019 de protéger les éléments patrimoniaux. Il sera demandé aux élus, dans le cadre du PADD, d’ajuster les attentes concernant le maintien et le développement de l’activité agricole d’une part, et l’accueil de nouvelle population dans les bâtiments pouvant changer de destination d’autre part. Les changements de destinations viendront également se substituer à l’ouverture à l’urbanisation de nouveaux terrains. M. DELBOS explique les principes de l’épandage (distance à respecter autour des habitations de tiers, des eaux de surface, période) et rappelle le règlement du plan d’épandage (surfaces déclarées à l’administration justifiant la possibilité d’épande les engrais de ferme dans de bonnes conditions agronomiques). M. CUZIN : demande comment protéger et valoriser l’ agriculture biologique ? M. DELBOS précise que le PLUi ne peut pas agir sur le type d’agriculture pratiquée. Cependant des outils peuvent être utilisés pour encourager des pratiques plus respectueuses de l’environnement : préservation des haies, protection contre l’urbanisation des périmètres de captage des eaux, préservation de linéaires de murets maintenant des maillages de parcelles de tailles restreintes, etc. M. DELBOS rappelle que d’autres enjeux pèsent sur l’agriculture du Pays de Lalbenque-Limogne : âges des exploitations, difficulté de reprises, fermeture des paysages et risques d’incendies, bâtiments agricoles au sein de hameaux bourg, projet de fermes photovoltaïques au sol. M. DELBOS explique que des outils hors PLUi peuvent être mobilisés pour encourager l’activité agricole, notamment via les associations foncières pastorales (AFP). Mme de CAZENOVE explique que le territoire de la CCPLL est déjà quasiment à l’équilibre en terme de besoins et de production d’énergie électrique renouvelable. La construction de grandes centrales photovoltaïques permettrait de produire de l’électricité pour les territoires alentours, notamment la métropole toulousaine. Par ailleurs d’autres besoins énergétiques sont présents et ne doivent pas être occultés par la simple production d’électricité. Mme de CAZENOVE signale que les élus devront se positionner dans le cadre du PADD sur le la production d’énergie photovoltaïque à savoir : encourager ou non la production d’énergie renouvelable par des projets photovoltaïques, et dans quel mesure développer cette production (sur les toitures des bâtiments des zones d’activités ? sur les toitures des bâtiments publiques ? sur les toitures des particuliers ? au sol sur les zones déjà artificialisées type décharge ? au sol sur les zones agricoles ? etc.) Mme de CAZENOVE rappelle que le Parc naturel régional des Causses du Quercy élabore actuellement un cadastre solaire afin d’identifier les toitures pouvant accueillir des panneaux photovoltaïques et Consommation énergétique de la CCPLL solaires thermiques (en croisant les enjeux d’orientation et d’architecture). Le cadastre solaire proposera également un zonage des parcelles au sol o l’implantation de panneaux serait possible sans détériorer le paysage, l’agriculture ni la biodiversité. Mme de CAZENOVE précise que les élus du Parc ont acté la méthodologie et souhaitent la voir appliquée dans le cadre des PLUi en cours sur son territoire. Il sera donc possible pour les élus de la CCPLL de reprendre ce zonage et de l’intégrer à celui de son document d’urbanisme. Mme LAIR rappelle que la communauté de communes est engagée dans la réalisation d’un Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) avec l’aide du Parc et qu’à ce titre, les ateliers PADD de cet automne seront menés conjointement pour articuler les démarches PCAET et PLUi. M. DELBOS présente les entités paysagères et comment elles sont intrinsèquement liées à l’activité agricole. Il encourage ainsi les élus à avoir une réponse adaptée à ces spécificités locales (de la vallée du Lot au

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Quercy Blanc en passant par les causses). Le PADD pourra identifier des secteurs à enjeux plus ou moins fort de préservation de l’agriculture. M. DEGLETAGNE demande s’il est possible de construire des bâtiments agricoles en zone naturelle (dites zones N). M. DELBOS rappelle que la PLUi définira 4 grandes zones : urbaines, à urbaniser, agricoles et naturelles, des sous-zone indicées peuvent être créées pour avoir une approche plus fine du territoire. Les élus définiront cette nomenclature affinée. [Une zone Ap dans le PLUi de la CCPLL ne veut pas dire la même chose qu’une zone Ap dans un autre PLUi. Le « p » peut signifier paysage, plateau, protégée… Les nomenclatures et règlements qui s’y réfèrent sont propres à chaque PLUi]. Ces dénominations sont spécifique au document d’urbanisme et peuvent différer de l’usage réel du sol (exemples : un bois pâturé, donc à usage agricole, peut être classé en zone naturelle du PLUi et une friche peut être classée en zone agricole au PLUi). Ce sont les élus qui choisiront où fixer le curseur sur la présence de zones agricoles ou naturelles. Par définition du code de l’urbanisme, les zones naturelles sont à protéger en raison de la qualité des sites, des milieux naturels et paysagers, des ressources naturelles, etc. (l’article R151-24 du code de l’urbanisme liste tous les critères). Les constructions à usage agricole n’y sont donc pas autorisées par défaut mais le règlement du PLUI peut l’autoriser. Les élus échangent sur les contraintes que cela pourrait entraîner dans le développement de l’activité agricole et proposent de limiter les zones naturelles aux espaces où l’agriculture n’est plus présente ou bien aux zones à forts enjeux écologiques et paysagers (ex. les combes). M. AYMARD cite le cas du projet de la CUMA de qui n’a pas pu voir le jour à cause de l’inconstructibilité du terrain pourtant classé en zone agricole. M. DELBOS explique en quoi le PLUi pourra répondre à de tels projets. Mme CUZIN demande si une parcelle classée en zone agricole (A) se vend plus facilement qu’en zone N. M. DELBOS répond que potentiellement oui, les zones classées agricoles au PLUi auront un peu plus de valeur que les zones classées naturelles, grâce à la possibilité d’y construire des bâtiments agricoles. Cependant cela aura un impact minime sur le prix, puisque le premier élément reste le potentiel agronomique des terres. M. GAY demande si la réglementation prévoit des distances à respecter autour des ruches. M. DELBOS répond que l’installation de ruche est régie par le code forestier et que le PLUi ne les influencera pas (les ruches n’étant pas considérées comme des constructions). C’est la préfecture du Lot qui fixe les distances à respecter entre les ruches et les alentours : 10m si les propriétés voisines des bois, des landes ou des friches, 20m d’une voie, 25m des habitations, 50m d’un établissement collectif (école, caserne, etc.). Mme TISON s’interroge sur la réglementation existante en matière d’implantation d’essences végétales, en citant le cas de haies de bambous dont les racines percent le bitume de la voirie. « Est-il possible d’interdire certaines espèces végétales ? » M. DELBOS répond que oui cela est possible mais uniquement dans les secteurs où seront élaborés les orientations d’aménagement et de programmation (dites OAP, qui sont obligatoires sur tous les secteurs à urbaniser, mais possibles sur des secteurs où l’évolution présente des enjeux, exemple une entrée de bourg, les abords d’une zone d’activité, etc.). Le règlement du PLUi qui définit les zones U, AU, N et A peut uniquement règlementer les constructions et les clôtures. M. DELBOS conseille, dans les OAP, de limiter le nombre d’espèces interdites et plutôt d’imposer une diversité d’espèces pour éviter des haies mono-spécifiques qui dénaturent le paysage M. GAY demande quel est le zonage appliqué aux centres équestres et quelle réglementation qui s’y applique.

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M. DELBOS répond que les centres équestres ne sont pas des activités agricoles au sens du code rural. Les centres équestres existants ne seront pas classés en zone agricole, mais en zone urbaine et sous zone équestre ou loisir (exemple zone Ue ou Ul) et ceux futurs en zone à urbaniser et sous zone équestre ou loisir (exemple zone AUe ou AUl). Les élus définiront dans le cadre du règlement, quels critères architecturaux, d’implantation, de hauteur, de clôture… ils souhaitent appliquer à ces secteurs.

Les élus échangent sur les problèmes de voisinage liés spécifiquement à l’activité agricole (nuisance sonore, odeurs d’élevages, etc.). Certains proposent d’établir une charte pour les nouveaux habitants précisant que l’agriculture a toute sa place dans le monde rural et que la campagne n’est pas seulement la tranquillité mais bien. Mme de CAZENOVE conclut l’atelier en rappelant que ce sont les élus qui construisent les orientations du territoire.

Synthèse de l’atelier agriculture du PADD Principaux points semblant faire consensus, issus des échanges de l’atelier :

- Le PLUi doit lister des bâtiments pouvant changer de destination sans empêcher le développement ou la reprise d’activité agricole et en quantité raisonnable pour assurer de la construction sur des terrains plus proches des bourgs. Ces deux types d’accueil de population visant des catégories sociales variées et répondant à des besoins différents.

- Les secteurs à forts enjeux agricoles doivent être préservés de l’urbanisation (ex. combes, Quercy blanc, terrasses alluviales du Lot).

- La construction de bâtiments agricoles ne doit pas dénaturer les paysages locaux.

- Les projets photovoltaïques au sol doivent être choisis de façon parcimonieuse en accord avec la position du Parc.

- Le zonage devra être simple et compréhensible par tous en évitant les nombreuses sous-zones. Par exemple : privilégier un zonage agricole protégé (Ap) qui englobe différentes raisons de protection (écologique, paysagère…) plutôt que des zones agricoles pour les continuités écologiques (Atvb), un zonage pour les terres à fort enjeux agricoles (A1), un zonage pour les terres agricoles en entrée de bourg (Apaysage), etc.

- Le PLUi doit mettre en place des bonnes conditions de reprise d’exploitation pour les agriculteurs.

Rédigé le 9 août, par Maxime KOHLMAN, Rural Concept

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