Le Marais Duno

Bray-lès-Mareuil -

Plan de gestion 2013-2017

LE MARAIS DUNO (BRAY-LES-MAREUIL, SOMME) :

PLAN DE GESTION 2013-2017

Coordination : Coralie PETIT

Rédaction : Stephen LEROY, Guillaume CHEVALLIER

Relecture et contributions : Jérémy HUMMEL, Clémentine COUTEAUX, Francis MEUNIER

Campagne de terrain: Stephen LEROY, Guillaume CHEVALLIER

Cartographie SIG : Jérôme BOUTET, Gratien TESTUD, Stephen LEROY, Guillaume CHEVALLIER

Avec le soutien financier de : Agence de l’Eau Artois-Picardie Conseil général de la Somme

Référencement bibliographique du document : LEROY S., CHEVALLIER G., 2012 – Marais Duno (Bray-lès-Mareuil, Somme) - Plan de gestion 2013-2017. Conservatoire d’espaces naturels de Picardie.

CONSERVATOIRE D’ESPACES NATURELS DE PICARDIE 1 place Ginkgo - Village Oasis 80044 CEDEX 1

Tél : 03 22 89 63 96 Fax : 03 22 45 35 55 E-mail : [email protected] Site Web : www.conservatoirepicardie.org

2 SOMMAIRE

PREAMBULE ...... 5 SECTION A – DIAGNOSTIC DU SITE...... 6

A.1. INFORMATIONS GENERALES SUR LE SITE ...... 7 A.1.1. Localisation et limites administratives ...... 7 A.1.2. Description sommaire ...... 7 A.1.3. Statuts et limites du site ...... 10 A.1.3.1. Régime foncier ...... 10 A.1.3.2. Maîtrise d’usage ...... 11 A.1.3.3. Statuts réglementaires et servitudes ...... 13 A.1.4. Les inventaires et les classements en faveur du patrimoine naturel ...... 13 A.1.5. Historique de la conservation du site ...... 17 A.1.6. L’évolution historique du site et de ses alentours ...... 17 A.1.6.1. Historique du site et de ses alentours ...... 17 A.1.6.2. Usages passés du site et de ses alentours ...... 19 A.1.6.3. Analyse des photographies aériennes (carte 5) ...... 21 A.1.7. Le cadre socio-économique et culturel actuel ...... 24 A.1.7.1. Usages actuels du site et de ses alentours ...... 24 A.1.7.2. Cadre socio-économique actuel ...... 24 A.5. CONTACTS ...... 28 A.2. L’ENVIRONNEMENT ET LE PATRIMOINE NATUREL ...... 29 A.2.1. Le cadre physique ...... 29 A.2.1.1. Climatologie et météorologie ...... 29 A.2.1.2. Géomorphologie, géologie et pédologie ...... 32 A.2.1.3. Hydrogéologie,hydrologie : ...... 34 A.2.2. Les habitats naturels et les espèces ...... 38 A.2.2.1. L’ETAT DES CONNAISSANCES ET DES DONNEES DISPONIBLES ...... 38 A.2.2.2. Les habitats naturels ...... 39 A.2.2.3. Les espèces végétales ...... 52 A.2.2.4. Les espèces animales ...... 60 A.2.3. Place du site dans un réseau d’espaces naturels...... 68 A.2.3.1. Organisation du réseau de zones humides autour du site (Carte 12a) ...... 69 A.2.3.2. Dans le contexte de la région naturelle samarienne (Carte 12b) ...... 69 A.3. LA VOCATION DU SITE ET L’INTERET PEDAGOGIQUE DU SITE ...... 73 A.3.1. Les activités pédagogiques et les équipements en vigueur ...... 73 A.3.2. La capacité à accueillir du public ...... 73 A.4. LA VALEUR ET LES ENJEUX DU SITE ...... 74 A.4.1. La valeur du patrimoine naturel du site ...... 74 A.4.2.1. Les enjeux de conservation liés au patrimoine naturel ...... 76 A.4.2.2. Les enjeux de connaissances du site ...... 79

3 A.4.2.3. Les enjeux pédagogiques et socio-culturels ...... 79 A.4.2.4. Synthèse des enjeux ...... 79 SECTION B – GESTION CONSERVATOIRE ...... 81 C.1. LES OBJECTIFS A LONG TERME ...... 82 C.1.1. Cohérence des objectifs à long terme ...... 82 C.2. OBJECTIFS DU PLAN DE GESTION ET PLAN DE TRAVAIL ...... 83 C.2.1. Principaux facteurs ayant une influence sur la gestion ...... 83 C.2.2. Objectifs opérationnels du plan de gestion ...... 83 C.2.3. Les opérations ...... 83 BIBLIOGRAPHIE ...... 87 SOMMAIRE DES ANNEXES ...... 88

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PREAMBULE

Dans le cadre de sa politique Espaces Naturels Sensibles, le Département de la Somme a acquis en 2011 le marais de Bray-lès-Mareuil, dit « le marais Duno ». La gestion du patrimoine naturel de ce site a été confiée au Conservatoire d’espaces naturels de Picardie conformément à la convention de partenariat liant le Conseil général de la Somme et le Conservatoire. Ce document constitue donc le premier plan de gestion du dit site et couvrira la période 2013-2017. Il apporte les premières informations nécessaires au diagnostic et à la gestion du site pour les cinq années à venir.

A partir d’une présentation globale du « marais Duno », d’une évaluation de son patrimoine naturel, de ses tendances évolutives et d’un bilan de la gestion menée jusqu’à ce jour, le plan de gestion a pour objet de définir, dans un cadre à long terme, les objectifs de la gestion envisagée pour les cinq prochaines années et de programmer les opérations visant à leur accomplissement.

Ce document dresse un état des lieux complet du site et explique la gestion préconisée pour le site durant les prochaines années. Par le plan de travail auquel il aboutit le plan de gestion constitue un outil opérationnel pour les acteurs de terrain et un instrument de suivi pour les responsables et les gestionnaires du site ainsi que pour les partenaires financiers et institutionnels.

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SECTION A – DIAGNOSTIC DU SITE

6 A.1. INFORMATIONS GENERALES SUR LE SITE

A.1.1. Localisation et limites administratives

Département : Somme. Région naturelle : Vallée de la Somme. Canton : -Sud. Commune : Bray-lès-Mareuil. Contexte intercommunal : Communauté de communes de l’Abbevillois. Carte IGN 1/25000 : n°2207 Ouest « ABBEVILLE », 1989. Carte géologique BRGM 1/50000 : n°XXII-7 « ABBEVILLE », 1977.

Le site se situe dans la partie ouest du département de la Somme, à 37 km à l’ouest d’Amiens et 6 km à l’est d’Abbeville. Le « marais Duno » prend place au nord-ouest du bourg de Bray-lès-Mareuil, au sein de la moyenne vallée de la Somme (carte 1).

A.1.2. Description sommaire

Le marais Duno situé à Bray-lès-Mareuil, d’une superficie d’environ 10 hectares, s’insère dans le vaste complexe d’étangs et de marais tourbeux alcalins de la moyenne vallée de la Somme, entre Amiens et Abbeville. Ce site se caractérise par une diversité d’habitats naturels typiques des milieux humides, tourbeux ou paratourbeux, illustrant les principaux stades d’évolution de la dynamique végétale en milieu tourbeux alcalin. Deux grandes zones peuvent être distinguées au sein du marais : - La parcelle la plus à l’est correspondant à un ancien pré de fauche, hébergeant des végétations herbacées typiques de milieux ouverts humides de type jonchaie, cariçaie, phragmitaie-phalaridaie ; - La parcelle la plus à l’ouest, composée majoritairement de boisements humides plus ou moins évolués.

Le marais Duno se situe dans un secteur stratégique de la vallée de la Somme (au sud d’Abbeville), à haut potentiel écologique, jouxtant d’autres zones marécageuses gérées par le CEN Picardie et dont l’intérêt patrimonial est exceptionnel.

7 Carte 1 : Localisation du site Le marais Duno (Somme)

SOMME

AISNE OISE

Limite du site è 0 285570 m Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - SL - 2012 SCAN 25® © IGN - Paris - 2008 Reproduction interdite Carte 2 : Habitats simplifiés Le Marais Duno (Somme)

Habitats simplifiés Limite du site Eau libre Prairies humides Fourrés arbustifs Herbiers aquatiques Végétations de grands hélophytes Peupleraies Végétations amphibies Mégaphorbiaies Boisements humides 0 37,5 75 è M Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - SL / JB - 2012 BD ORTHO® © IGN - Paris - 2011 Reproduction interdite (Prise de vue : 2010) A.1.3. Statuts et limites du site

A.1.3.1. Régime foncier

Le site regroupe deux parcelles appartenant au Département de la Somme, dont la superficie totale est d’environ 10,71 hectares. (cf. tableau 1).

Tableau 1 : Régime foncier Section Numéro de de Commune concernée Lieu-dit Propriétaire Surface (ha) parcelle parcelle AB 0005 Département de la 4,1973 Bray-lès-Mareuil Les prés vers la lourde queue AB 0001 Somme 6,5085 Superficie totale en gestion 10,7058

La plupart des parcelles adjacentes au site sont privées. Elles sont énumérées dans le tableau 2. A noter que les parcelles de la section AK n° 0017 à 0062 et n° 0152 à 0158 correspondent à une propriété privée sur laquelle le CEN Picardie intervient déjà.

Tableau 2 : Parcelles riveraines non incluses dans le périmètre du site Section Numéro Surface de de Commune concernée Lieu-dit Propriétaire approximative parcelle parcelle via SIG (ha) AB 0002 Privé 5,8511 Les prés vers la lourde AB 0004 0,4923 Bray-lès-Mareuil queue AB 0006 AB 0008 Au marais Dano AK 0017 0,2805 AK 0018 0,8244 AK 0019 0,4979 AK 0020 4,1628 AK 0033 0,6187 AK 0037 1,0100 AK 0038 0,4131 AK 0039 0,8923 AK 0040 0,6828 Mareuil-Caubert La lourde queue Privé AK 0041 0,1925 AK 0042 0,8450 AK 0043 2,8552 AK 0044 2,2390 AK 0045 0,4975 AK 0047 0,2207 AK 0048 0,2032 AK 0049 0,2041 AK 0050 0,1220

10 AK 0051 0,3637 AK 0052 0,2672 AK 0053 0,2635 AK 0054 0,2708 AK 0055 0,5201 AK 0056 0,1665 AK 0057 0,1632 AK 0058 0,1591 AK 0061 0,1385 AK 0062 0,1401 AK 0119 AK 0120 Mareuil-Caubert Au marais du Vivier Privé AK 0121 AK 0122 AK 0152 6,1918 AK 0153 0,0441 AK 0154 1,1168 Mareuil-Caubert La lourde queue Privé AK 0155 0,1318 AK 0157 0,1327 AK 0158 1,2293

A.1.3.2. Maîtrise d’usage

• Convention globale de gestion des ENS du département de la Somme (complétée par voie d’avenant) d’une durée de neuf ans entre le CEN Picardie et le département de la Somme: signée le 15/01/2008, prenant effet dès cette date pour finir à pareille époque de l’année 2017 soit le 15/01/2017, avec tacite reconduction pour une durée identique (Annexe 1). Elle concerne notamment les parcelles AB 0001 et AB 0005 du site d’étude, représentant une superficie totale d’environ 10,71 hectares. • Exercice de la chasse : Un projet de convention bipartite entre la Fédération départementale des chasseurs et le département de la Somme est en cours de discussion. Cette convention aura pour objectif la gestion cynégétique et l’organisation de la chasse dans le marais Duno. Elle viendra décliner, pour le marais de Bray-les-Mareuil, les dispositions de la convention de partenariat pour la valorisation de la chasse sur les espaces naturels, propriété du Conseil général de la Somme, signée le 3 mai 2012 (Annexe 2).

11 Carte 3 : Parcellaire

12 A.1.3.3. Statuts réglementaires et servitudes

• Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) de la vallée de la Somme et de ses affluents : l’ensemble du marais Duno est situé en zone de type 1, id est soumise à un aléa important ou présentant des caractéristiques naturelles à préserver. De fait, les constructions, ouvrages et aménagements sont interdits sur ces secteurs (sauf pour de rares exceptions, e.g. rénovation de l’existant). L’inondation par débordement de cours d’eau ou par remontée de nappe est considérée comme un aléa fort (niveau le plus élevé) au niveau du marais dans le PPRI.

• Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) Somme aval et cours d’eau côtiers : la rédaction des documents du SAGE vient de débuter suite à l’installation de la Commission Locale de l’Eau (CLE) en début d’année 2012.

• Documents d’urbanisme :

- Dans le Plan Local d’Urbanisme de la commune, les parcelles concernant le marais Duno sont classés en zone N, correspondant à des zones naturelles et forestières, équipées ou non, où les possibilités d’utilisation du sol sont limitées en raison soit de la qualité du paysage soit de la qualité des sites et des milieux naturels qui la composent. - La communauté de communes de l’Abbevillois n’a pour le moment aucun SCOT, mais le site (et plus globalement le complexe de marais tourbeux alcalins compris dans cet EPCI) peut potentiellement être pris en compte dans le PADD de ce document d’urbanisme s’il est mis en place.

• Servitudes : Le site d’étude ne semble faire l’objet d’aucune servitude documentée. Toutefois, l’entretien de la moitié des cours d’eau jouxtant le site est légalement à la charge du propriétaire.

A.1.4. Les inventaires et les classements en faveur du patrimoine naturel

Le site a fait l’objet de plusieurs inventaires régionaux et nationaux : • ZNIEFF 1ère génération : - Fiche ZNIEFF de type I n° 0007.0003 : « Marais de Lourde Queue et Marais Duno » (1985). • ZNIEFF 2ème génération : - ZNIEFF de type 1 (n° régional : 80VDS102) : ZNIEFF 220004992 « Marais de la vallée de la Somme entre Eaucourt-sur-Somme et Abbeville » (Annexe 3). - ZNIEFF de type 2 (n° régional : 80VDS201) : ZNIEFF 220320034 « Haute et moyenne vallée de la Somme entre Croix-Fonsommes et Abbeville ». • Natura 2000 : - ZSC n° FR2200354 « Marais et monts de Mareuil-Caubert ».

13 - ZPS n° FR2212007 « Etangs et marais du bassin de la Somme »

Le site est compris dans le corridor de marais tourbeux alcalins de la vallée de la Somme (dont la fonctionnalité est estimée comme bonne) et fait partie des zones à dominante humide (type roselières et mégaphorbiaies) définies par l’Agence de l’Eau Artois-Picardie.

14 Carte 4a : Zones d'inventaires ZNIEFF Le marais Duno (Somme)

Limite du site ZNIEFF de type 1 Marais de la vallée de la Somme entre Eaucourt-sur-Somme et Abbeville

ZNIEFF de type 2 0 500250 m Haute et moyenne vallée de la Somme entre Croix-Fonsommes et Abbeville è Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - SL - 2012 SCAN 25® © IGN - Paris - 2008 Reproduction interdite Carte 4b : Réseau Natura 2000 Le marais Duno (Somme)

Limite du site ZPS Etangs et marais du bassin de la Somme ZSC 0 500250 m Marais et monts de Mareuil-Caubert è Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - SL - 2012 SCAN 25® © IGN - Paris - 2008 Reproduction interdite A.1.5. Historique de la conservation du site

Prise en compte du marais Duno dans l’inventaire des ZNIEFF de Picardie de 1ère génération 1990 (Fiche ZNIEFF de type I n° 0007.0003).

Mise à jour de la fiche ZNIEFF de type 1 (2ème génération) : « Marais de la vallée de la Somme entre Eaucourt-sur-Somme et Abbeville ». 1998 Mise à jour de la fiche ZNIEFF de type 2 (2ème génération) : « Haute et moyenne vallée de la Somme entre Croix-Fonsommes et Abbeville ».

Intégration du marais Duno dans le périmètre de la ZSC « Marais et monts de Mareuil- 1999 Caubert » lors de la proposition du site en SIC*.

Désignation du site Natura 2000 « Etangs et marais du bassin de la Somme » comme ZPS, Avril 2006 intégrant le marais Duno, selon l’inventaire ZICO N°PE-02 « Etangs et marais du bassin de la Somme » préalablement établi.

Décembre Désignation du site Natura 2000 « Marais et monts de Mareuil-Caubert » comme ZSC, dont 2008 le périmètre intègre le marais Duno.

Acquisition en 2011 par le Département de la Somme du marais Duno dans le cadre de sa 2011 politique « Espaces Naturels Sensibles » et délégation de la gestion du site au Conservatoire.

Printemps – Réalisation du présent plan de gestion. été 2012

A.1.6. L’évolution historique du site et de ses alentours

A.1.6.1. Historique du site et de ses alentours

Il existe très peu d’ouvrages de référence faisant état du passé historique du marais Duno de Bray-lès-Mareuil et de ses alentours. La carte de(s) Cassini datant des années 1757 (figure 1) montre cependant que le village était principalement compris dans une zone marécageuse. Les bois de la Morue et Bouillin délimitaient déjà à l’époque la limite sud du village. Les prairies, marais et larris étaient à cette période certainement entretenues régulièrement grâce aux activités agro-pastorales (et aux possibles débordements de la Somme pour les marais). Le site était alors bordé par la rivière de Bray à l’ouest et par le tracé de la rivière Bellifontaine au nord (tracé qui a été modifié par la suite et ne correspond plus qu’à un large fossé aujourd’hui).

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Figure 1 : Carte de(s) Cassini (Source : http://cassini.ehess.fr).

- Les guerres mondiales :

Le premier conflit mondial ayant principalement touché l’est de la Somme, Bray-lès-Mareuil a été épargnée durant cette période. Aucun fait important n’a été signalé. A contrario, c’est l’ouest de la Somme qui a subi le plus de dégâts durant la seconde guerre mondiale. Toutefois, Bray-lès-Mareuil n’a pas été le lieu d’importantes batailles bien que le bourg ait été sous l’occupation allemande dès 1940. La seule référence au village provient de la bataille d’ le 28 mai 1940, relativement bien commentée dans le Journal des Marches et des Opérations de la 4ème Division Cuirassée (D.Cr.)1. Ce jour-là, le Colonel De Gaulle lance une attaque de grande envergure à 17 heures, avec 165 chars et 72 canons provenant principalement de la 4ème D.Cr., pour déloger les Allemands d’une zone triangulaire dont la base suit la vallée de la Somme, de Gouy- jusqu’à Erondelle en passant notamment par Cambron, Abbeville, Mareuil-Caubert et Bray-lès- Mareuil. Le principal objectif était alors de reprendre en quelques assauts successifs les monts de Caubert qui surplombent toutes les voies d’accès à 80 mètres d’altitude. Le sommet de ce triangle se trouve alors à Huppy, zone occupée par l’ennemi depuis le 21 mai de la même année et qu’ils défendent fortement. Huppy est repris aux mains de l’ennemi le 28 mai après 4 heures de combats intenses. Le lendemain, l’avance se poursuit vers les monts de Caubert. Mareuil-Caubert sera atteint le 30 mai mais la 4ème D.Cr. devra battre en retraite pour être reformée : des 165 chars initialement présents, il n’en reste que 54 et 800 hommes français sont tombés durant ces quelques jours. Malgré cela, le 1er Bataillon du 7e R.D.P. (Régiment de Dragons Portés), ainsi qu’une partie des éléments à pieds de la 4ème D.Cr., tiendront la ligne « Carrefour Sud de Mareuil-Caubert – Bray-lès-Mareuil – Bois sud d’Erondelle » jusque dans la nuit du 2 au 3 juin.

1 http://www.chars-francais.net/new/index.php?option=com_content&task=view&id=596&Itemid=71

18 En dépit d’une forte percée dans les troupes allemandes, les points de passage sur la Somme restent sous l’occupation de l’ennemi. Cette fameuse bataille d’Huppy restera comme étant l’une des plus glorieuses offensives françaises du printemps 1940 et surtout celle ayant mis sur le devant de la scène le nom de De Gaulle. Bray-lès-Mareuil restera sous l’occupation allemande jusqu’en 1944.

A.1.6.2. Usages passés du site et de ses alentours

Le tome XIX des Mémoires de la Société d’Emulation d’Abbeville (SEA) paru en 1897 nous apporte de nombreux détails sur l’historique de la commune et les différentes activités qui ont pu y avoir lieu au cours du temps. C’est plus précisément Mr Ferdinand Mallet, membre correspondant de la SEA, qui nous parle de l’histoire de Bray-lès-Mareuil à travers une monographie du village.

- L’industrie et l’exploitation de la tourbe :

Vers 1867, l’industrie du lin et surtout celle du chanvre prospéraient au sein du village de Bray-les-Mareuil et des villages voisins, particulièrement pendant la période hivernale. Malheureusement, les lins et les chanvres produits à l’étranger, surtout ceux russes et italiens, concurrencent fortement la production locale. Les ouvriers de l’époque n’en achètent alors plus et ce type d’industrie tend alors à disparaître progressivement. La période estivale, de début mai à fin août, était quant à elle plutôt destinée à l’extraction de la tourbe (jugée de bonne qualité ici), un travail qui se révèle particulièrement rémunérateur à cette époque et qui se perpétuait depuis de longues années dans le village. La tourbe provenant de Bray-lès-Mareuil était ainsi acheté en majeure partie par les habitants du Vimeu. Toutefois, il semble compliqué de savoir quand a véritablement commencé l’extraction de la tourbe à Bray-lès-Mareuil. Un certain Mr. Louandre, historien de la région, précise que les marais des environs d’Abbeville étaient déjà exploités au XIIème siècle et les tourbières de la vallée de la Somme pourraient ainsi être les plus anciennes de . L’ancienneté de cette activité socio-économique à Bray-lès-Mareuil voire dans les villages voisins ne fait apparemment aucun doute car des prairies ayant fait auparavant l’extraction de tourbe « sont maintenant comblées et produisent de l’herbe, comme si aucune extraction n’y avait été opérée » (SEA, 1897). Jusqu’à la moitié du XIXème siècle, l’extraction de tourbe s’effectuait en se servant d’un outil nommé « petit louchet » pour creuser le sol sur une faible profondeur (environ 50 cm), préservant ainsi une grande partie de la richesse du sol. Par la suite, c’est à l’aide d’un « grand louchet » que l’extraction se fait (si le site le permet), creusant alors le sol jusqu’à une profondeur de 7-8 mètres en enlevant ainsi la quasi-totalité de sa richesse. C’est comme cela que de nombreux étangs ont été créés dans la vallée de la Somme. En 1848, 28 tourbiers patrons (et 36 tourbiers ouvriers) furent recensés dans la commune. En 1894, ils n’étaient plus que 7. En 1920, il semble que le charbon a détrôné la tourbe dans la région mais cette dernière continue à être extraite à Bray-lès-Mareuil dans les décennies suivantes, même si l’activité tend irrémédiablement à disparaître progressivement. La preuve en est avec le bulletin

19 paroissial de Mr l’abbé Clauzade de la commune de Fontaine datant de mai 1937 dans lequel il affirme au sujet de la tourbe que « quelques rares familles s’en servent encore, mais on est obligé d’aller les chercher à Bray-les-Mareuil ». Le marais Duno ne semble pas avoir été énormément impacté par l’activité d’extraction de la tourbe, peu d’étangs y étant retrouvés. Il est également possible que l’extraction fut peu profonde et localisée à certains endroits du site, ces derniers ayant été par la suite peu à peu comblés puis de nouveau pâturés. Selon les dires de Mr Héricotte, ancien maire du village, le site a fait l’objet de fauchages réguliers pour permettre le rouissage de lin et ce jusqu’aux années 1925-1930. Pendant la seconde guerre mondiale, les allemands ont cherché à exploiter la tourbe du marais mais la profondeur a été jugée insuffisante.

- La chasse :

Concernant la chasse, elle était très pratiquée à l’époque dans le village, le gibier étant alors abondant. La plupart des chasseurs possédaient d’ailleurs une hutte personnelle installée au bord d’un étang. L’étang situé au sud du marais, présentant une hutte, fut creusé entre 1961 et 1971. Le site était quant à lui la propriété de Robert Mallet au cours du siècle dernier, célèbre écrivain français originaire de la commune et qui se plaisait à affirmer être « plus Picard que Français »2 , qui acceptait tous les chasseurs sur ses terrains.

- Le pâturage :

Lorsque les activités agro-pastorales étaient bien développées, les deux marais contigus (le grand marais et le marais Duno) étaient pâturés annuellement du mois de mai à celui de novembre, par les différents troupeaux de la commune, hormis les ovins, moyennant une légère compensation financière. La superficie des marais communaux était alors de 31,27 hectares en 1897. Ces marais étaient toutefois plus étendus autrefois, faisant 39,56 hectares selon le plan cadastral établit en 1824 par Mr. Carpentier, géomètre. La différence s’explique du fait que la ville, souhaitant construire un presbytère mais manquant de moyens financiers, a vendu par adjudication publique 8,29 hectares de la surface des marais le 15 avril 1858. Le territoire comprenait alors, au XIXème siècle, près de 170 hectares de prairies naturelles et marais sur les 543 hectares de la commune, soit plus d’un tiers de la superficie totale du village. Le 12 mai 1830, le conseil municipal prend la décision de faire flotter les marais communaux durant les périodes de sécheresse afin d’accroître, notamment, la quantité et la qualité fourragère de l’herbe pour les troupeaux. Malgré la présence de cours d’eau, les marais et prairies de la vallée se desséchaient difficilement les décennies suivantes, certaines parties pouvant rester inondées pendant plusieurs mois, notamment en hiver. Le faucardage et le curage des fossés étaient alors négligés par les propriétaires et certaines pâtures n’étaient donc plus pâturables car trop inondées ou humides, parfois même en été. L’importante inondation qui a eu lieu dans toute la vallée de la Somme du 13 au 18 janvier 1841 n’arrangea pas la situation. Le 12 avril

2 Tiré de l’Historique de l’Université de Picardie Jules Verne : http://www.u- picardie.fr/jsp/fiche_pagelibre.jsp?STNAV=&RUBNAV=&CODE=01540979&LANGUE=0

20 1855, le maire de la commune (Mr Auguste Masse) prend un arrêté approuvé par le préfet ordonnant le curage des fossés du village, du 15 avril au 1er mai de chaque année (arrêté toujours en vigueur en 1897) pour favoriser le dessèchement de ces zones qui pourront par la suite être à nouveau pâturés. Aucune information sur la continuité du pâturage sur le site au cours du XXème siècle n’a été retrouvée. Il semblerait que le site ait été pendant longtemps laissé en friche, notamment aux alentours des périodes 1925-1945 et après 1960. De temps à autre la végétation était toutefois fauchée, servant comme apport fourrager secondaire pour le bétail : la qualité du fourrage n’était pas de grande valeur mais cela dépannait. En revanche, les zones prairiales situées à l’est du marais ont continué à être pâturées et ce encore aujourd’hui. La forme d’un ancien rouissoir est d’ailleurs toujours aperçue aujourd’hui sur la pâture à l’est du site.

- Les plantations et cultures :

Les mémoires de la SEA précise qu’à la fin du XIXème siècle, la commune a décidé de planter de nombreux arbres de grande hauteur le long des chemins et des marais (à l’instar des peupliers de nos jours). La manne financière qu’apportait à terme ces ligneux était alors conséquente pour le village. F. Mallet conseillait d’ailleurs à l’époque à chaque particulier de planter encore plus d’arbres, surtout des fruitiers, partout où cela était envisageable. A la fin du XIXème siècle, les plantations de pommiers tendent alors à se développer. Après la seconde guerre mondiale et jusqu’au début des années 1960, le site a fait l’objet de diverses cultures (notamment de choux) par un dénommé Mr Lagache.

A.1.6.3. Analyse des photographies aériennes (carte 5)

La comparaison des photographies aériennes du Marais Duno des années 1947, 1961, 1986, 1997, 2002 et 2006 (carte 5) permet d’entrevoir l’évolution des végétations au fil du temps. Le marais abrite des végétations différentes selon les périodes au cours du XXème siècle : ⇒ En 1947, le marais semblait assez peu recouvert de ligneux sauf dans la partie ouest du site. Le site semble entretenu par fauche ou pâturage. ⇒ En 1961, le site a peu évolué, les milieux restent bien ouverts. ⇒ En 1986, la dynamique naturelle des milieux a considérablement modifié le site. La partie centrale est véritablement boisée (entourée de zones très claires, difficilement identifiables : sol sableux mis à nu ou chemin créé au sein du marais ?), la partie ouest s’est également boisée sauf aux extrémités nord-ouest et sud-ouest du site. La partie est reste très ouverte (certainement encore entretenue), avec semble-t-il un fossé qui la traverse en son centre. ⇒ Peu de changements ressortent de la photographie aérienne de 1997, hormis les zones très claires qui se referment progressivement. Les boisements continuent à se densifier et la partie est du site est encore ouverte, certainement entretenue. ⇒ Les photographies aériennes de 2002 et 2010 montrent peu d’évolution par rapport à 1997. Les zones très claires qui ressortaient encore en 1997 ont été complètement envahies par la végétation. La pointe sud-ouest du site semble elle aussi entretenue régulièrement, étant encore bien ouverte.

21 En conclusion, l’abandon du site au cours du XXème siècle a permis à la dynamique végétale de reprendre son cours. Le site s’est progressivement boisé, sauf dans la partie est et la pointe sud-ouest du site où un entretien régulier a semble-t-il permis de maintenir la végétation à des stades relativement jeunes. Cet entretien n’a plus lieu depuis quelques années pour la partie est du site et les ligneux commencent à se développer dans cette zone du marais.

22 Carte 5 : Evolution du milieu 1947 1961 1986

1997 2002 2010 BD ORTHO® © IGN - Paris - 2011 Reproduction interdite (Prise de vue : 2010)

Légende 0 300150 m Limite du site è Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - JB - 2012 A.1.7. Le cadre socio-économique et culturel actuel

A.1.7.1. Usages actuels du site et de ses alentours

- Activités agricoles :

Jusqu’en 2007, la partie ouverte du site (correspondant à la parcelle AB 0005) fut loué à un agriculteur qui le fauchait régulièrement. Depuis, le site n’a fait l’objet d’aucune exploitation à vocation agricole.

- Populiculture :

Elle reste assez peu présente sur le site. Quelques peupliers furent plantés il y a quelques décennies dans la partie nord-est du marais. Cela ne représente qu’une seule ligne d’arbres correspondant à une dizaine d’individus alignés sur environ 60 mètres de long. D’autres peupliers relativement anciens sont également présents sur le chemin pour arriver à l’entrée du marais.

- Activités cynégétiques et balltrap :

Entre 2007 (date de la fin d’exploitation agricole de la partie est du marais) et 2011 (date de l’acquisition des parcelles par le Département de la Somme), le site était réservé pour la chasse, à raison de 4 à 5 jours par an selon les dires de Mr Dubos, maire de Bray-lès-Mareuil. Des layons étaient régulièrement fauchés par les chasseurs. La parcelle qui jouxte le marais au sud (parcelle AB 0002) contient un plan d’eau destiné à la chasse à la hutte. Dans la partie sud-est du marais, des éléments de balltrap (plateaux de terre cuite, brisés ou non) sont retrouvés sur le sol.

- Fréquentation :

Aucun sentier n’est établi sur le site. Celui-ci étant particulièrement humide (surtout en hiver ou une fine couche d’eau au dessus du niveau du sol est apparemment observée dans une bonne partie du site), peu de personnes s’engagent à le traverser.

A.1.7.2. Cadre socio-économique actuel

Le village de Bray-lès-Mareuil est très proche géographiquement d’Abbeville (6 km), seconde ville du département de la Somme après Amiens et qui représente un bassin d’emploi important. Le marais Duno s’insère dans le réseau d’étangs et de marais tourbeux alcalins de la moyenne vallée de la Somme, entre Amiens et Abbeville. La grande majorité des étangs provient de l’extraction de la tourbe et qui constituait une industrie relativement rémunératrice au XIXème siècle. Certains ont toutefois été creusés récemment, comme

24 celui se trouvant au sud du site d’étude, et servent pour la pratique d’activités cynégétiques (chasse à la hutte) ou la pêche.

• Bray-lès-Mareuil :

Abritant 264 habitants d’après le dernier recensement de la population effectué en 2009 et publié en 2012, le village de Bray-lès-Mareuil s’étend sur 543 hectares. La densité moyenne est ainsi légèrement inférieure à 49 habitants par km². La commune appartient à la Communauté de Communes de l’Abbevillois (regroupant 13 communes pour plus de 31000 habitants), faisant elle-même partie du Pays des Trois Vallées (141 communes pour environ 101 238 habitants) et située dans l’arrondissement d’Abbeville.

Le graphique ci-dessous présente l’évolution démographique du village entre 1800 et 2009 (figure 2).

Evolution de la population brayoise de 1800 à nos jours

450

400

350

300

250

200

150 Nombre d'habitants Nombre 100

50

0 1800 1821 1836 1846 1856 1866 1876 1886 1896 1906 1921 1931 1946 1962 1975 1990 2006 2009

Année

Figure 2 : Evolution de la population brayoise depuis 1800 (d'après les données de l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) et de la notice communale disponible sur : http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/3_pop.php?x=565223.6328938237&y=2562125.2976190476).

En 1800, 253 habitants furent recensés. Une augmentation progressive de la taille de la population brayoise est observée jusqu’à atteindre la valeur maximale que la commune a atteint durant ces deux derniers siècles, à savoir 425 Brayois. Cette augmentation de près de 60 % de la taille de la population brayoise peut s’expliquer, entre autres, par le développement de l’industrie du lin et du chanvre ainsi que de l’extraction de la tourbe, activités qui prospéraient à cette époque. La concurrence croissante des lins et des chanvres étrangers pour l’un à partir de la seconde moitié du XIXème siècle, et du charbon pour l’autre à partir du début du XXème siècle, compliquent le développement économique de la commune. Cette forte concurrence entraîne ainsi une diminution régulière du nombre d’habitants jusqu’au milieu du XXème siècle, pour atteindre 174 habitants en 1954. L’exode rural a dû également jouer un rôle dans

25 cette diminution de la taille de la population à la fin du XIXème siècle. Les grands centres industriels voisins font vraisemblablement du tort au développement économique de la commune à cette période. Les deux guerres mondiales ont apparemment eu peu d’impact sur la taille de la population brayoise. La commune voit apparaître près de 100 nouveaux habitants en un laps de temps très court, entre 1954 et 1968, passant alors de 174 à 273 habitants. Cette forte augmentation soudaine peut être mise en relation avec l’importante création d’emplois à cette époque (période des Trente Glorieuses de 1945-1973, avec un retard de quelques années de son impact sur la commune), principalement dans le domaine des transports et des services (VIMONT, 1970). Bray-les-Mareuil étant proche d’Abbeville et de son bassin d’emploi important, le village en tire des bénéfices. Cette croissance économique dans le pays ralentit par la suite (période de crise économique industrielle de 1973 à 1999, là aussi avec un léger retard de l’impact aperçu sur la commune) pouvant expliquer la légère diminution du nombre d’habitants dans le village jusqu’en 1999 (221 Brayois), les gens se rapprochant encore plus des grandes villes (périurbanisation). Les années 2000 sont alors l’objet d’un changement des modes de pensée : les faubourgs ne sont plus aussi attirants qu’avant et les zones rurales redeviennent alors beaucoup plus attractives. Depuis le début des années 2000, la taille de la population brayoise ne fait qu’augmenter (+19,5% entre 1999 et 2009) illustrant ainsi la bonne dynamique retrouvée de la démographie locale.

L’évolution de la population active et de l’emploi concernant la commune est détaillée ci- dessous (figure 3). 128 habitants âgés de 15 à 64 ans, tranche d’âge relative à la population potentiellement active, ont été répertoriés en 1999. Ce chiffre a été revu à la hausse en 2008, avec 158 Brayois (+23,4%). La part de chômage dans la commune a quasiment doublée en moins de dix ans, passant de 5,5 % en 1999 à 10,4 % en 2008. Elle est donc actuellement bien supérieure à la moyenne départementale (8,9%), régionale (8,8%) et nationale (8,3%), d’après l’INSEE.

26 Population brayoise de 15 à 64 ans par type d'activité

100%

90%

35.2 32.5 80%

70%

5.5 10.4 60% Inactifs 50% Chômeurs Actifs ayant un emploi 40%

30% 59.4 57.1 Pourcentage de la populationla de Pourcentage 20%

10%

0% 1999 2008 Année

Figure 3 : Evolution de la population brayoise potentiellement active par type d'activité, d'après l'INSEE.

Comme c’est le cas dans de nombreuses communes de la vallée de la Somme, Bray-lès- Mareuil héberge une part, loin d’être négligeable, de résidences secondaires et de logements occasionnels : 41 sur 135 logements en 2008, soit environ un tiers de l’ensemble des logements de la commune.

27 A.5. CONTACTS

Mairie de Bray-lès-Mareuil 8, Grande Rue 80580 BRAY-LES-MAREUIL Tel. : 03 22 24 62 92 Maire : M. Bruno DUBOS Horaire d’ouverture au public : - Lundi et Jeudi 16h30 – 18h30

28 A.2. L’ENVIRONNEMENT ET LE PATRIMOINE NATUREL

A.2.1. Le cadre physique

A.2.1.1. Climatologie et météorologie

Le climat caractérisant la majeure partie de l’ouest de la France correspond au climat océanique typique (atlantique) avec été tempéré. Il se caractérise par des hivers doux et pluvieux ainsi que des étés relativement frais et humides (EDMINSTON & DUMENIL, 2009). Ces caractéristiques sont définies selon la classification de Köppen. Chaque climat est ainsi associé à deux ou trois lettres : la première correspond au type de climat, la seconde au régime pluviométrique et la dernière liée aux variations de températures (ROHLI & VEGA, 2011). Le climat ici présent est donc de type « Cfb » : • C : climat tempéré (température moyenne du mois le plus froid supérieur à 0°C et celle du mois le plus chaud supérieure à 10°C) ; • f : humidité constante, précipitations chaque mois de l’année ; • b : été tempéré (températures moyennes des quatre mois les plus chauds supérieurs à 10°C).

- Données régionales :

A l’échelle régionale et départementale, les cumuls des précipitations, la moyenne annuelle de température et l’amplitude thermique en Picardie ont été établis par interpolation numérique. Le site, situé entre le plateau limoneux de la Picardie Verte et le fond de la vallée de la Somme, correspond d’après les figures 4 et 5 : • à une valeur inférieure à 800mm de précipitations ; • à une moyenne annuelle de température ne dépassant pas 10,4°C ; • à une amplitude thermique comprise entre 3,5 et 14,7 °C.

L’interpolation numérique montre de nettes différences dans les valeurs de ces différents paramètres entre la Picardie Verte et le fond de la vallée de la Somme.

29

Figure 4 : Amplitude thermique et moyenne de température annuelles pour la région Picardie.

Figure 5 : Cumuls de précipitations annuels pour la région Picardie.

- Données locales :

30 Les données concernant la moyenne des précipitations et des températures sur la période 1970-2011 détaillées dans la figure 6 proviennent de la station d’Abbeville.

Diagramme ombrothermique ABBEVILLE (1970 - 2011) 80 40 70 35 60 30 50 25 40 20 30 15

20 10 (°C) Températures Précipitations (mm) 10 5 0 0 J FMAMaJ Jt A SOND

Moyenne des cumuls mensuels des précipitations Moyenne des températures minimales Moyenne des températures maximales Moyenne des températures moyennes

Figure 6 : Moyenne des précipitations et des températures mensuelles sur la période 1970-2011 selon les données enregistrées à Abbeville.

Des caractéristiques annuelles mésoclimatiques du marais Duno et de ses alentours peuvent donc être définies à partir des données précédentes (tableau 3).

Tableau 3 : Caractéristiques annuelles mésoclimatiques. Pluviosité moyenne annuelle 769,93 mm Mois le plus pluvieux Novembre (82,49 mm) Mois le plus sec Avril (49,79 mm) Mois le plus chaud Août (17,41 °C) Mois le plus froid Janvier (3,94 °C)

La pluviosité annuelle ne dépassant pas 800 mm par an, elle peut être considérée comme moyenne dans la région. Elle reste néanmoins relativement bien répartie sur l’ensemble de l’année, à l’exception des deux derniers mois de l’année. La différence entre le mois le plus chaud et le plus froid de l’année, qui correspond à l’amplitude thermique de la zone d’étude, ne dépasse pas 13,47°C et reste donc relativement faible. Avec une moyenne de 10,36°C, les températures sont modérées et peu contrastées.

- Spécificités de la commune :

Ferdinand Mallet décrit, dans la monographie qu’il fait du village en 1897, le climat de la commune : « Le territoire de Bray fait partie d’une zone où règne un climat tempéré ; le froid n’y est jamais bien grand, et la chaleur n’est pas non plus excessive ; l’air est assez humide, à cause du voisinage de la mer et des étangs de la vallée ; le temps y est très variable, les vents d’ouest et du nord-ouest soufflent souvent avec violence. Parfois, le vend du nord-ouest, qui se fait malheureusement trop fréquemment sentir au printemps, arrête la végétation et cause un

31 grand dommage aux moissons et aux arbres fruitiers. Bien que le village presque tout entier se trouve dans la vallée, l’air est assez sain et on y a rarement vu des maladies épidémiques… » (SEA, 1897).

A.2.1.2. Géomorphologie, géologie et pédologie3

- Géomorphologie :

La vallée de la Somme, orientée sud-est – nord-ouest, entaille fortement le plateau crayeux samarien. Ce dernier présente d’ailleurs une morphologie relativement jeune, marquée par d’importants apports alluvionnaires datant du Quaternaire. Dans la partie aval de la Somme, à l’ouest d’Amiens, le socle de la craie affleure les fortes pentes (ECOWHAT, 2010). Les lœss ou limons recouvrent une grande partie du plateau de la Somme et les pentes plus douces sur une profondeur allant de 2 à 5m, favorisant la création de sols épais relativement favorables au développement de l’agriculture. Le fleuve présent dans le fond de la vallée de la Somme allant de Croix-Fonsommes à Abbeville, se caractérise par une large vallée tourbeuse en « U » ayant une faible pente, environ 0,44 % (LANIZAC, 2005). Le fond de la vallée est en étroite relation avec la nappe alluviale, elle-même en lien avec la nappe de la craie sous-jacente. Le fond de la vallée constitue le lit majeur de la Somme, où s’inscrit la plupart des marais de la vallée dont le marais Duno.

- Géologie et pédologie :

Le site d’étude repose sur les assises sédimentaires du Bassin Parisien. Il se caractérise par la présence en profondeur de la craie blanche Séno-Turonienne du Bassin Parisien surplombée par des alluvions fluviatiles récentes (datant de l’Holocène) et présentant une structure relativement disparate. Ces alluvions sont en effet constituées principalement d’un complexe de cailloutis associés à de la tourbe, des sables et des limons selon les données du BRGM. Elles sont relativement bien développées sur tout le long de la vallée de la Somme.

Ces alluvions fluviatiles récentes sont elles-mêmes recouvertes d’une couche tourbeuse plus ou moins importante qui s’est formée suite à l’accumulation de matière organique provenant de la végétation paludéenne (puis possiblement turficole) environnante. Les conditions anoxiques et fortement réductrices du milieu saturé en eau (principalement alimenté par la nappe alluviale) limitent considérablement la dégradation biologique complète de cette matière organique (EGGELSMANN et al., 1993). Ce sol saturé d’eau en permanence correspond donc à un sol hydromorphe organique, plus couramment nommé en pédologie sous le terme d’histosol auquel est ajouté le terme histique si les conditions anoxiques sont bien présentes.

3 D’après la carte géologique du BRGM n°XXII-7 « ABBEVILLE » au 50 000e , 1977.

32 Carte 6 : Géologie Le marais Duno (Somme) Carte géologique ©BRGM 1/50000 Légende

C : Colluvions indifférenciées. LP : Limons des plateaux

Fz : Alluvions récentes CLPs : Limons de pente à silex

C3c-4a. : Turonien terminal - Coniacien inférieur, zone a. Craie à silex, blanchâtre à lits indurés jaunâtres, riche en macrofaune. LPs : Limons à silex

C4b : Coniacien moyen, zone b. Craie. La craie est blanche, Cv : Colluvions de fond de vallées sèches. moins riche en silex et beaucoup plus pauvre en macrofaune

C4c : Coniacien supérieur, zone c. Craie blanche pauvre en silex et en macrofaune.

0 500250 m è Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - GC - 2013 Carte géologique ©BRGM 1/50000 Cette accumulation de matière organique et la dynamique végétale associée (marquée à terme par la colonisation ligneuse) entraînent peu à peu un abaissement relatif du niveau de la nappe. La surface du sol s’éloigne donc du toit de la nappe et devient alors de moins en moins saturé en eau. Ceci a pour effet de permettre la dégradation relativement complète de la matière organique dans la partie superficielle du sol et d’entraîner la disparition de la formation de la tourbe sur laquelle les végétations turficoles se développaient. L’humus devient donc actif (on parle de muck ou saprist), la minéralisation de nouveau effective : l’histosol est dit folique et non plus histique, les conditions anoxiques n’étant plus présentes.

A.2.1.3. Hydrogéologie,hydrologie :

Le marais Duno est situé au cœur du lit majeur de la Somme et donc, a fortiori, en contrebas du plateau crayeux picard. Selon « l’Atlas de l’eau en Picardie » (DIRECTION REGIONALE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’AMENAGEMENT ET DU TERRITOIRE & CONSEIL REGIONAL DE PICARDIE, 2010), le site est situé au niveau de la masse d’eau souterraine de la Craie de la vallée de la Somme aval, qui s’étend du littoral jusqu’à l’ouest d’Amiens. Elle se trouve limitée : - au nord par la crête piézométrique qui la sépare du bassin hydrographique de l’Authie ; - au sud par celle la distinguant des bassins versants de l’Eaulne, Béthune, Varenne, et Yères ; - à l’est par celle la détachant de la Craie de la vallée moyenne de la Somme.

La nappe de la craie du bassin de la Somme, qui constitue le réservoir karstique le plus important de la région, s’écoule du sud-est vers le nord-ouest au niveau du marais Duno selon les données du BRGM. Le toit de la nappe n’est situé qu’à 5 mètres sous le niveau du sol. Les fissures caractéristiques de ce réservoir karstique sont plus larges dans la vallée qu’au niveau du plateau picard : de fait, le débit souterrain de la nappe est plus important dans la vallée (LANIZAC, 2005). La nappe de la craie alimente principalement l’ensemble des marais de la vallée de la Somme et le fleuve éponyme. Les fluctuations des niveaux d’eau au sein du marais concordent avec celles observées pour la nappe. Globalement, la période des « hautes eaux » se situe d’octobre à juin (les pluies hivernales réalimentant fortement la nappe sous- jacente), tandis que celle des « basses eaux » se déroulent de juillet à septembre (l’évapotranspiration étant alors supérieure aux précipitations) (AMEVA, 2011).

Au premier abord, il serait compréhensible de penser que la zone d’étude présente dans l’ensemble une surface relativement plane. Néanmoins, la partie ouest du site se caractérise par une sensibilité très élevée aux remontées de nappe, cette dernière semblant affleurente dans cette zone du site. La partie est du marais semble quant à elle que faiblement à moyennement concernée par ces remontées (figure 7).

Le marais Duno est principalement alimenté par : - la nappe alluviale sous-jacente directement connectée à la nappe de la craie du Sénonien (-89,3 à -65,5 Millions d’Années (MA) selon GRADSTEIN et al., 2004), cette dernière reposant sur les craies marneuses du Turonien (-93,5 à -89,3 MA) moyen et inférieur.

34 - la rivière de Bray et l’ancienne Bellifontaine, cette dernière se jetant dans la précédente à l’angle nord-ouest du site et qui ne correspond plus qu’à un large fossé aujourd’hui. Qui plus est, elles définissent respectivement les limites ouest et nord du site. - les précipitations.

L’écoulement des eaux superficielles s’effectue vers l’ouest par l’ancien tracé de la rivière Bellifontaine et vers le nord par la rivière de Bray. Comme le signale F. Mallet dans la monographie du village (SEA, 1897), cette dernière « sort des grands étangs situés entre ce village et Érondel ; elle coupe les deux chemins qui conduisent dans les marais, traverse les prairies de Bray, pénètre dans le territoire de Mareuil, confond ses eaux avec celles des grands étangs appelés les Quarante et se jette dans la rivière du Doigt ». Un fossé est retrouvé au milieu de la parcelle ouverte (AB 0005). Les variations du niveau d’eau fluctuent relativement rapidement selon les conditions climatiques, ces dernières pouvant occasionner l’assèchement quasi-complet du fossé en cas de sécheresse prolongée. Un seuil existe sur l’ancienne Bellifontaine, vers le milieu du marais. Il semble primordial d’acquérir une bonne connaissance du fonctionnement hydrologique et des variations des niveaux d’eau autour du marais pour assurer une gestion adéquate des milieux hygrophiles. Un assèchement accru du marais contribuerait alors au développement d’un niveau hydrophobe qui engendrerait une réduction de la capacité d’infiltration de l’eau dans le sol, modifierait alors les écoulements superficielles des eaux dans le marais (EVANS et al., 1999 ; HOLDEN & BURT, 2002 ; HOLDEN, 2003) et provoquerait la disparition progressive de la flore hygrophile du marais.

35

Figure 7 : Sensibilité aux remontées de nappe (donnée extraite du site web www.inondationsnappes.fr, développé par le BRGM).

36 Carte 7 : Hydrologie Le Marais Duno (Somme)

Ancienne Rivière Bellifontaine

Rivière de Bray

Tronçons, surfaces en eau et sens d'écoulement Rivière de Bray Ancienne Rivière Bellifontaine Limites du site Sens d'écoulement Pièces d'eau Fossés principaux Fossés secondaires 0 37,5 75 Tronçons non renseignés è M Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - SL - 2012 BD ORTHO® © IGN - Paris - 2011 Reproduction interdite (Prise de vue : 2010) A.2.2. Les habitats naturels et les espèces

A.2.2.1. L’état des connaissances et des données disponibles

Pour chaque élément ayant fait l’objet d’un inventaire, le niveau de connaissance est évalué selon le nombre d’espèces recensées dans le groupe taxonomique correspondant, en rapport avec la surface du site, le nombre potentiel d’espèces pouvant vivre dans ces milieux, le nombre d’observateurs, le nombre d’années de prospections ainsi que la pression de ces dernières. Un niveau de connaissance : - très faible : les espèces inventoriées correspondent à moins de 10% des espèces potentiellement présentes sur le site ; - faible : entre 10 et 50 % ; - moyen : entre 50 et 75 % ; - bon : entre 75 et 90 %.

Tableau 4 : Synthèse de l'état des connaissances de la diversité (syn)taxonomique du Marais Duno. Nombre de Niveau de Principaux observateurs/années Objet inventorié (syn)taxons connaissance d’observations

Habitats naturels 17 Bon S. LEROY (2012) G. CHEVALLIER (2012), S. LEROY Plantes vasculaires 123 Bon (2012) G. CHEVALLIER (2012), S. LEROY Bryophytes 2 Très faible (2012) Fonge - - Lichens - - Amphibiens 3 Moyen S. LEROY (2012) Mammifères 1 Faible S. LEROY (2012) G. CHEVALLIER (2012), S. LEROY Oiseaux 28 Moyen (2012) Reptiles 1 Faible S. LEROY (2012) Orthoptères 8 Bon S. LEROY (2012) Odonates 18 Moyen S. LEROY (2012) Lépidoptères 14 Bon S. LEROY (2012) rhopalocères Lépidoptères 4 Faible S. LEROY (2012) hétérocères Mollusques 3 Faible S. LEROY (2012)

Un assez bon niveau de connaissance des groupes faunistiques principaux et de la flore vasculaire (ptéridophytes et spermaphytes) a donc été obtenu, suffisant pour mettre en œuvre la gestion du site. Les lichens et la fonge n’ont fait l’objet d’aucun inventaire. Des compléments d’inventaire (principalement pour les bryophytes, oiseaux et lépidoptères hétérocères) pourraient permettre d’avoir une vision plus globale des principaux groupes taxonomiques à enjeux potentiels.

38 A.2.2.2. Les habitats naturels

- Principe :

Les habitats naturels sont regroupés sous le terme d’«unités de végétation » (« UV »). Une UV équivaut à un ensemble relativement homogène d’espèces floristiques occupant un biotope prédéfini. Chacune de ces UV est déterminée selon la structure de la végétation et sa composition floristique associée, ceci dans des conditions écologiques précises (caractéristiques pédologiques, géomorphologiques, hydrologiques, trophiques, climatiques et/ou anthropiques, entre autres). L’utilisation d’unité de végétation répond notamment à la problématique de cartographie de complexes d’habitats naturels, en tentant d’exprimer de manière claire et concise les syntaxons présents sur le site tout en restant assez précis dans leur détermination et leur description. Une unité de végétation peut ainsi rassembler en son sein, dans les cas les plus complexes, plusieurs syntaxons phytosociologiques.

- Méthodologie :

La description des habitats naturels du Marais Duno repose sur la réalisation et l’analyse de relevés de végétation provenant d’une complémentarité entre prospections de terrain et étude d’une photographie aérienne IGN récente. La description des habitats naturels s’effectue via l’approche phytosociologique sigmatiste (DE FOUCAULT, 1986, ROYER, 2009). Chaque type de végétation (ou groupement végétal) relativement homogène fait l’objet d’un relevé phytosociologique : les espèces floristiques présentes (et vivantes) sur une surface préalablement déterminée sont inventoriées et se voit attribuer un coefficient dit d’abondance-dominance (ou coefficient de Braun-Blanquet) au sein de cette aire. A chaque unité de végétation est donc associé un relevé phytosociologique de référence, grâce auquel un rattachement phytosociologique est possible avec un syntaxon. Les UV sont également rattachées par la suite à différentes typologies d’habitats existantes, i.e. Natura 2000 (EUR 27, le référentiel de base des habitats naturels européens) et Corine Biotopes (CB). Cette dernière est très proche de la classification des habitats du Paléarctique qui tend à la remplacer progressivement en Europe.

- Nomenclature et dénomination des UV :

Le Prodrome des végétations de France de Bardat et al. (2004) associé aux cahiers d’habitats Natura 2000 permettent de définir des syntaxons relativement précis (du niveau phytosociologique de l’alliance ou de l’association). Les guides des végétations pour les zones humides (CATTEAU et al., 2009), celles forestières ou pré-forestières (CATTEAU et al., 2010) établis par le Centre Régional de Phytosociologie / Conservatoire Botanique National de Bailleul permet d’affiner la détermination des syntaxons phytosociologiques.

39 A.2.2.2.1. Description des habitats

- Description synthétique : tableau n°5 - Localisation : carte n° 8 - Relevés phytosociologiques : Annexe 4

40 Tableau 5 : Synthèse des unités de végétation décrites sur le site.

N° de Code Corine Code Natura 2000 Superficie Intitulé de l’UV Correspondance phytosociologique Espèces principales et/ou dominantes l’UV Biotopes (C.B.) (Cahiers d’Habitats) (en ha)

1 Eau libre 0,14

Quelques 2 Herbier flottant à Riccie flottante Riccietum fluitantis 22.411 3150.4 Riccia fluitans, Lemna minor m² Herbiers aquatiques à Elodée de Potamion pectinati (Groupement à Elodea nuttallii, Potamogeton crispus, Lemna minor, 3 Nuttall, Potamot de Berchtold et Elodea nuttalli + Potametum berchtoldii) 22.422 x 22.411 3150.4 x 3150.4 Callitriche obtusangula, Potamogeton berchtoldii, 0,07 Lentille mineure x Lemnetalia minoris Hottonia palustris, Riccia fluitans

Nymphaeion albae 4 Herbier flottant à Nénuphar jaune 22.431 - Nuphar lutea 0,03 (Nymphaeo albae – Nupharetum luteae)

Nasturtium officinale, Phragmites australis, Phalaris 5 Cressonnière à Cresson de fontaine Apion nodiflori 53.4 - 0,007 arundinacea

Pré humide relictuel à Jonc à fleurs Juncus subnodulosus, Carex acutiformis Galium 6 Molinion caeruleae 37.31 6410.1 0,03 obtuses uliginosum, Lotus pedunculatus, Lysimachia vulgaris

Magnoroselière tourbeuse basophile Calamagrostis canescens, Thelypteris palustris, Lathyro palustris – Lysimachietum 7 héliophile à Calamagrostide 54.2I 7230.1 Lysimachia vulgaris, Lotus pedunculatus, 0,07 vulgaris blanchâtre Hydrocotyle vulgaris, Phragmites australis

Groupement à Carex acutiformis et Carex acutiformis, Carex riparia, Lysimachia 8 Cariçaie à Laîche des marais 53.2122 - 0,63 Carex riparia vulgaris, Iris pseudacorus

Phragmition australis, Phalaris arundinacea, Carex, 9 Magnoroselière à phragmite commun Phragmition communis 53.11 - 0,83 acutiformis, Peucedanum palustre, Carex elata

Thalictro flavi – Filipendulion ulmariae x Eupatorium cannabinum, Symphytum officinale, Mégaphorbiaie méso-eutrophe à 10 Eupatorio cannabinae – Convolvuletum 37.1 x 37.715 6430.1 x 6430.4 Cirsium oleraceum, Cirsium arvense, Thalictrum 2,68 Pigamon jaune sepium flavum, Filipendula ulmariae Mégaphorbiaie eutrophe à Baldingère Phalaridetum arundinaceae x Phalaris arundinacea, Iris pseudacorus, Symphytum 11 53.16 x 37.71 6430.4 0,11 faux-roseau Convolvulion sepium officinale, Lysimachia vulgaris, Lythrum salicaria

Convolvulion sepium Urtica dioïca, Galium aparine, Symphytum Mégaphorbiaie eutrophe à Ortie 12 (Urtico dioicae – Calystegietum 37.71 (37.715 ?) 6430.4 officinale, Eupatorium cannabinum, Epilobium 0,20 dioïque sepium ?) hirsutum, Calystegia sepium Salix cinerea, Carex acutiformis, Phragmites Salicion cinereae australis, Symphytum officinale, Eupatorium 13 Fourré à Saule cendré 44.92 - 4,09 (Rubo caesii – Salicetum cinereae) cannabinum, Lysimachia vulgaris, Urtica dioïca, Iris pseudacorus, Rubus caesius Salix cinerea, Alnus glutinosa, Carex acutiformis, Fourré à Saule cendré et Aulne Phragmites australis, Carex paniculata, 14 Alno glutinosae – Salicetum cinereae 44.921 - 0,72 glutineux Peucedanum palustre voire localement Thelypteris palustris et Calamagrostis canescens Betula pubescens, Alnus glutinosa, Salix cinerea, Bois marécageux à Bouleau pubescent Alnion glutinosae (Groupement à Alnus 15 44.911 - Carex acutiformis, Thelypteris palustris, Phragmites 1,54 et Fougère des marais glutinosa et Thelypteris palustris ?) australis, Equisetum palustre

Populus x canadensis, Salix alba, Phragmites 16 Plantation de Peupliers 83.3211 x 31.71 - 0,06 australis, Eupatorium cannabinum

Prairie humide à Fléole des prés et Potentillo anserinae - Polygonetalia Phleum pratense, Holcus lanatus, Agrostis 17 37.2 - 0,01 Houlque laineuse avicularis stolonifera, Trifolium pratense

42 Carte 8 : Unités de Végétation Le Marais Duno (Somme)

Unités de Végétation cartographiées Limite du site UV 01 : Eau libre UV 10 : Mégaphorbiaie méso-eutrophe à Pigamon jaune UV 03 : Herbiers aquatiques à Elodée de Nuttall, Potamot de Berchtold et Lentille mineure UV 11 : Mégaphorbiaie eutrophe à Baldingère faux-roseau UV 04 : Herbier flottant à Nénuphar jaune UV 12 : Mégaphorbiaie eutrophe à Ortie dioïque UV 05 : Cressonnière à Cression de fontaine UV 13 : Fourré à Saule cendré UV 06 : Pré humide relictuel à Jonc à fleurs obtuses UV 14 : Fourré à Saule cendré et Aulne glutineux UV 07 : Magnoroselière tourbeuse basophile héliophile à Calamagrostide blanchâtre UV 15 : Bois marécageux à Bouleau pubescent et Fougère des marais UV 08 : Cariçaie à Laîche des marais UV 16 : Plantation de Peupliers 0 4020 m UV 09 : Magnoroselière à phragmite commun UV 17 : Prairie humide à Fléole des prés et Houlque laineuse è Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - SL / JB - 2012 BD ORTHO® © IGN - Paris - 2008 Reproduction interdite (Prise de vue : 2070) Carte 8bis : Habitats d'intérêt communautaire Le Marais Duno (Somme)

Limite du site Herbiers aquatiques à Elodée de Nuttall, Potamot de Berchtold et Lentille mineure [3150.4 x 3150.4] Mégaphorbiaie méso-eutrophe à Pigamon jaune [6430.1 x 6430.4]

Pré humide relictuel à Jonc à fleurs obtuses, 6410.1 Mégaphorbiaie eutrophe à Baldingère faux-roseau[6430.4] 0 4020 m Magnoroselière tourbeuse basophile héliophile à Calamagrostide blanchâtre [7230.1] Mégaphorbiaie eutrophe à Ortie dioïque [6430.4] è Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - SL / JB - 2012 BD ORTHO® © IGN - Paris - 2011 Reproduction interdite (Prise de vue : 2010) A.2.2.2.2. Evaluation de la valeur patrimoniale des habitats naturels

Sur les 17 unités de végétation décrites précédemment, 7 sont reconnues comme étant d’intérêt communautaire via la directive « Habitats, Faune, Flore ». Ces unités de végétation correspondent à 4 habitats génériques contenues dans la directive :

Intitulé de l’habitat générique (EUR 27) Code EUR 27 Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou de 3150 l'Hydrocharition Prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux 6410 (Molinion caeruleae) Mégaphorbiaies hygrophiles d'ourlets planitiaires et 6430 des étages montagnard à alpin Tourbières basses alcalines 7230

Plusieurs habitats naturels présentant un intérêt de conservation au niveau européen ont donc été recensés sur le Marais Duno. L’évaluation patrimoniale des UV décrites sur le site est détaillée dans le tableau 6.

L’établissement de la valeur patrimoniale des différents habitats naturels recensés se basent principalement sur le référentiel des végétations de Picardie actuellement en cours d’élaboration par le CBNBL et le collectif phytosociologique de Picardie. Concernant les habitats d’intérêt communautaire, le référentiel de hiérarchisation des enjeux de conservation à l’échelon régional (HAUGUEL et al., 2009) peut servir d’outil de référence pour définir la valeur patrimoniale de ces habitats naturels. Ce document est toutefois à utiliser avec précaution, ne faisant état des enjeux de conservation uniquement au niveau du réseau de sites Natura 2000 de Picardie : certains habitats peuvent être retrouvés en dehors de ces sites Natura 2000, n’offrant alors qu’une idée partielle de la superficie qu’occupe certains habitats à l’échelle régionale. Un niveau d’intérêt patrimonial indépendant est donc défini afin de compenser le manque de représentativité de certains habitats sur l’ensemble de la Picardie. Il se décline en 4 classes prédéfinies, basées sur le référentiel provisoire des végétations de Picardie :

Habitats au minimum très rares (RR) et très menacées (EN) au niveau régional, rôle primordial Classe I pour la faune et la flore d'intérêt patrimonial. (intérêt très élevé) Enjeu de conservation majeur pour le réseau Natura 2000 en Picardie pour les habitats (syntaxons et/ou habitats élémentaires) inscrits à l’annexe I de la Directive « Habitats, Faune, Flore ». Habitats au moins rares (R) et menacées (VU) en Picardie, intérêt moyen à élevé pour la faune et Classe II la flore présentant un intérêt patrimonial, avec d’importantes potentialités de restauration en habitat d'intérêt patrimonial très élevé. (intérêt élevé) Enjeu de conservation important pour le réseau Natura 2000 en Picardie pour les habitats (syntaxons et/ou habitats élémentaires) inscrits à l’annexe I de la Directive « Habitats, Faune, Flore ». Habitats considérés comme étant assez rares (AR) et peu menacées (NT) à court terme à Classe III l’échelon régional, intérêt de préservation moyen pour la faune et la flore d'intérêt patrimonial. (intérêt moyen) Enjeu de conservation moyen pour le réseau Natura 2000 en Picardie pour les habitats (syntaxons et/ou habitats élémentaires) inscrits à l’annexe I de la Directive « Habitats, Faune, Flore ». Classe IV Habitats ni rares ni menacées au niveau régional, intérêt faible à non significatif pour les espèces (intérêt faible) faunistiques et floristiques d'intérêt patrimonial.

45 Tableau 6 : Evaluation patrimoniale des unités de végétation décrites sur le site présentant un intérêt communautaire. C.H. Infl. Enjeu Enjeu Classe N° de l’UV Intitulé de l’UV Rattachement phytosociologique (Code Natura Rar. T. Men. anth. Pic.1 Pic.2 de valeur 2000)

Important 2 Herbier flottant à Riccie flottante Riccietum fluitantis 3150.4 F R R VU Moyen (10) II (13) ?

Herbiers aquatiques à Elodée de Moyen (11) Moyen (10) x 3 Nuttall, Potamot de Berchtold et Potamion pectinati x Lemnetalia minoris 3150.4 x 3150.4 F(M) PC x AC S x R DD x LC x Moyen III Moyen (10) Lentille mineure (11)

Nymphaeion albae 4 Herbier flottant à Nénuphar jaune - F(M) PC ? R DD - - IV (Nymphaeo albae – Nupharetum luteae)

- 5 Cressonnière à Cresson de fontaine Apion nodiflori F(M) C S LC - - IV

Pré humide relictuel à Jonc à fleurs Important Important 6 Molinion caeruleae 6410.1 F RR R EN I obtuses (13) (13)

Magnoroselière tourbeuse Important 7 basophile héliophile à Lathyro palustris – Lysimachietum vulgaris 7230.1 F RR R EN Majeur (14) I (12) Calamagrostide blanchâtre

8 Cariçaie à Laîche des marais Groupement à Carex acutiformis et Carex riparia - F(M) PC S ? LC - - IV

9 Magnoroselière à Phragmite Phragmition communis - F(M) PC S ? DD - - IV

Moyen (11) Mégaphorbiaie méso-eutrophe à Thalictro flavi – Filipendulion ulmariae x Eupatorio Moyen (11) x 10 6430.1 x 6430.4 F PC x C R x P LC x LC x Moyen III Pigamon jaune cannabini – Convolvuletum sepium Faible (9) (11)

46 Mégaphorbiaie eutrophe à Phalaridetum arundinaceae x Convolvulion R ? x Moyen 11 6430.4 F(M) AR ?x C DD x LC Faible (9) IV Baldingère faux-roseau sepium S ? (10) ?

Mégaphorbiaie eutrophe à Ortie Convolvulion sepium 12 6430.4 M C S ? LC Faible (7) Faible (9) IV dioïque (Urtico dioicae – Calystegietum sepium)

Salicion cinereae 13 Fourré à Saule cendré - M AR S ? DD - - IV (Rubo caesii – Salicetum cinereae)

Fourré à Saule cendré et Aulne 14 Alno glutinosae – Salicetum cinereae - M R R NT - - III glutineux

Alnion glutinosae Bois marécageux à Bouleau 15 (Groupement à Alnus glutinosa et Thelypteris - M RR R VU - - II pubescent et Fougère des marais palustris)

16 Plantation de Peupliers - M C ? IV

Prairie humide à Fléole des prés et 17 Potentillo anserinae - Polygonetalia avicularis ? - M AC ? IV Houlque laineuse

Légende : C.H. (Cahiers d’Habitats) : code cahiers d’habitats (habitats élémentaire Natura 2000 déclinés) Infl.anth. (Influence anthropique) : N = Végétation à peine influencée par l’homme ; F = Végétation faiblement influencée par l’homme ; M = Végétation modérément influencée par l’homme ;H = Végétation hautement influencée par l’homme ; X = Végétation extrêmement influencée par l’homme ; T = Végétation totalement naturelle ; A = Végétation artificielle Rar. (Rareté) ; E = Exceptionnel, RR = Très Rare, R = Rare, AR = Assez Rare, PC = Peu Commun, AC = Assez Commun, C = Commun, CC = Très Commun T. (Tendance) : E : végétation en progression générale ; P : végétation en progression ; S : végétation apparemment stable ; R : végétation en régression ; D : végétation en régression générale, en voie de disparition Men. (Menace) : CR = syntaxon gravement menacé d'extinction ; EN = syntaxon menacé d'extinction, VU = syntaxon vulnérable, NE = syntaxon non évalué, NT = syntaxon quasi- menacé, LC = syntaxon de préoccupation mineure, DD = syntaxon insuffisamment documenté Niveau d’enjeu régional hiérarchisé (habitat d’intérêt communautaire) : Enjeu Pic.1 = note correspondant à l’enjeu de conservation au niveau du syntaxon ; Enjeu Pic.2 = note correspondantà l’enjeu de conservation au niveau de l’habitat élémentaire ; Classe de valeur : I = intérêt très élevé ; II = intérêt élevé ; III = intérêt moyen ; IV = intérêt faible Sources et référence méthodologique: MEUNIER F. & LEBRUN J. ( coord.), 2012. Guide méthodologique pour la rédaction des plans de gestion Version juin 2012

47 A.2.2.2.3. Dynamique, évolution, facteurs limitants, fonctionnalité des habitats

- Dynamique végétale et nécessité de la gestion :

En cas d’absence ou d’insuffisance d’entretien par fauche ou pâturage, les prairies marécageuses s’enrichissent, s’assèchent et ont tendance à se fermer à force d’une accumulation de litière et d’un accroissement de la biomasse végétale. Ces végétations évoluent progressivement selon les modifications du milieu vers des végétations plus évoluées, généralement de type cariçaies et mégaphorbiaies. A leur tour, ces stades sont peu à peu envahis par des ligneux : des fourrés, couramment constitués de saules, se forment et tendent à se densifier. L’ultime stade de végétation sera le boisement (AVENIR, 2001). La figure 8 présente de manière très succincte les différentes étapes de la dynamique naturelle végétale aboutissant au boisement typiquement retrouvé au sein de zones humides délaissées.

Cariçaie Arrêt des pratiques Boisement Prairies Fourrés traditionnelles Mégaphorbiaie (aulnaie, marécageuses (e.g. saussaie) Roselière boulaie) (Cladiaie, Phragmitaie)

Enrichissement et assèchement progressifs du sol

Figure 8 : Schéma simplifié de la dynamique naturelle végétale observable sur le site.

L’apparition de ces groupements végétaux évolués est donc la conséquence de l’abandon des pratiques traditionnelles (pâturage, fauche, coupe de bois) qui empêchaient la fermeture du milieu. L’arrêt de ces pratiques a contribué à augmenter l’épaisseur de la matière organique constituant la litière, enrichissant ainsi le sol au fur et à mesure de la déstructuration des résidus végétaux restés en place. Un sol très engorgé en eau et une circulation hydrique superficielle vont également permettre l'installation de formations hélophytiques (e.g. des végétations de l’alliance du Magnocaricion elatae comme le Groupement à Carex acutiformis et Carex riparia, ou de l’alliance du Phragmition communis), constituant des peuplements souvent très denses (POITOU-CHARENTES NATURE, 2006). Le drainage du sol via le creusement modéré de fossés va contribuer (avec l’accumulation de litière) à l’assèchement du milieu et aboutir à l’implantation de fourrés arbustifs (e.g. végétations du Salicion cinereae) puis de végétations forestières (e.g. végétations de l’Alnion glutinosae) (CRASSOUS & KARAS, 2007) caractérisés par une flore relativement commune.

- Facteurs limitants et fonctionnalités des habitats naturels : Cf tableau 7

A.2.2.2.4. L’état de conservation des habitats naturels sur le site

L’évaluation de l’état de conservation des habitats présents au Marais Duno se base principalement sur la méthode utilisée par le CBNBL (CATTEAU, 2007 ; PREY, 2012), prenant en compte le degré de conservation de la structure, de la texture et des fonctionnalités des végétations. La présence d’espèces eutrophiques (dites indicatrices de dysfonctionnement, comme l’Ortie dioïque) a également été prise en considération.

L’évaluation de l’état de conservation des UV est détaillée dans le tableau 7. La description des différentes appréciations pour chaque critère est spécifiée en annexe 2.

Tableau 7 : Evaluation de l'état de conservation des unités de végétation. N° Code Code Esp. Indic./ Etat de Intitulé de l’UV Struct. Text . Fonct. C.B. C.H. allochtones Cons. l’UV

2 Herbier flottant à Riccie flottante 22.411 3150.4 II II III I C

Herbiers aquatiques à Elodée de 22.422 x 3 Nuttall, Potamot de Berchtold et 3150.4 I I II III C 22.411 Lentille mineure

4 Herbier flottant à Nénuphar jaune 22.431 - II III II I C

5 Cressonnière à Cresson de fontaine 53.4 - II II II ? I B

Pré humide relictuel à Jonc à fleurs 6 37.31 6410.1 II II II I B obtuses Magnoroselière tourbeuse basophile 7 héliophile à Calamagrostide 54.2I 7230.1 II I II I B blanchâtre

8 Cariçaie à Laîche des marais 53.2122 - II I I II B

Magnoroselière à Phragmite 9 53.11 - II I I ? II B commun 6430.1 Mégaphorbiaie méso-eutrophe à 37.1 x 10 x I I I II B Pigamon jaune 37.715 6430.4 Mégaphorbiaie eutrophe à 53.16 x 11 6430.4 II I II II B Baldingère faux-roseau 37.71 Mégaphorbiaie eutrophe à Ortie 37.71 12 6430.4 I I I III B dioïque (37.715 ?)

13 Fourré à Saule cendré 44.92 - I I I II B

Fourré à Saule cendré et Aulne 14 44.921 - I I I I A glutineux

Bois marécageux à Bouleau 15 44.911 - II I I I A pubescent et Fougère des marais

83.3211 x 16 Plantation de Peupliers - II I II II B 31.71

Prairie humide à Fléole des prés et 17 37.2 - II II II I B Houlque laineuse

49 Codification du tableau : Cor. = code Corine Biotope ; C.H. : code cahiers d’habitats (habitats élémentaire Natura 2000 déclinés) ; Struct. = structure de l’habitat ; Text . = texture/représentativité des espèces ; Fonct. = fonctionnalité; Esp. Indic/allochtones = espèces indicatrices allochtones ; Etat Cons. = Etat de conservation ; I/II/III : indice d’appréciation combinée pour obtenir un indice final sans valeur numérique de type A (état de conservation favorable), B (état de conservation altéré), C (état de conservation dégradé) n.e. : Non évalué

A.2.2.2.5. Synthèse sur les habitats

17 unités de végétation ont été décrites sur le Marais Duno en 2012 dont 7 présentant un intérêt communautaire d’après la directive « Habitats, Faune, Flore ». 4 habitats génériques d’intérêt communautaire sont ainsi représentés sur le marais et 5 habitats élémentaires définis : l’habitat générique des Mégaphorbiaies hygrophiles d'ourlets planitiaires et des étages montagnard à alpin (code EUR 27 : 6430) a été décliné en deux habitats élémentaires sur le site, respectivement 6430.1 (Mégaphorbiaies mésotrophes collinéennes) et 6430.4 (Mégaphorbiaies eutrophes des eaux douces). Aucun habitat naturel d’intérêt communautaire n’est considéré comme étant d’intérêt prioritaire au sens de la directive « Habitats, Faune, Flore ». 5 syntaxons se démarquent de l’ensemble des habitats naturels rencontrés du fait de leurs statuts de rareté, tendance et menace : - Deux syntaxons très rares, en régression et en danger d’extinction (Molinion caeruleae, Lathyro palustris – Lysimachietum vulgaris) ; - Un syntaxon très rare, en régression et vulnérable (Groupement à Alnus glutinosa et Thelypteris palustris) - Un syntaxon rare, en régression et vulnérable (Riccietum fluitantis) ; - Un syntaxon rare, en régression et quasi-menacé (Alno glutinosae – Salicetum cinereae) ;

L’évaluation patrimoniale des unités de végétation décrites sur le site a permis de distinguer 2 UV ayant un intérêt patrimonial très élevé (UV 6 et 7) et 3 UV ayant un intérêt de préservation élevé (UV 2, 14, 15) à l’échelon régional. Les unités de végétation présentant des classes de valeur I et II sont considérés comme étant potentiellement représentatives et caractéristiques, que ce soit en termes de superficie, de structure de la végétation ou de cortège floristique. Les caractéristiques actuelles de chacune de ces unités de végétation sont décrites ci- dessous : - L’état de conservation des végétations du Lathyro palustris – Lysimachietum vulgaris (UV 7) semble altéré : cet habitat naturel est en effet fractionné en plusieurs morceaux de faible superficie dans la partie sud-ouest du site, rendant sa fonctionnalité moyenne. La mise en place d’une fauche régulière (tous les 3 ans) et d’un déboisement des surfaces aux alentours permettraient théoriquement d’augmenter la superficie de l’habitat et de reconnecter différents secteurs abritant des végétations du Lathyro palustris – Lysimachietum vulgaris. - L’état de conservation des végétations du Molinion caeruleae (UV 6) semble lui aussi altéré : cet habitat est lui aussi morcelé en plusieurs zones de faible superficie mais ce syntaxon est ici également représenté sous la forme d’une communauté basale, où peu d’espèces caractéristiques du Molinion caeruleae s’expriment encore. La mise en place d’un pâturage permettra d’améliorer l’expression de ces végétations prairiales.

50 - Le fossé central dans la partie est du site abrite sur quelques m² un herbier aquatique à Riccie flottante (UV 2). Ce fossé est néanmoins progressivement envahi par les Laîches et le Phragmite commun présents autour de lui et la lame d’eau devient nulle dès les premières périodes chaudes et ensoleillées. Un curage ponctuel où se trouve cet herbier permettrait théoriquement de conserver une fine lame d’eau quasiment toute l’année et assurerait la bonne expression du Riccietum fluitantis. - L’ancienne rivière Bellifontaine (longeant la partie nord du site) abrite des végétations des eaux méso-eutrophes du Potamion pectinati et du Lemnetalia minoris (UV 3). Ce cours d’eau, peu profond et localement envahi par de grands hélophytes mais surtout par l’Elodée de Nutall (une espèce exotique envahissante) mériterait lui aussi d’être ponctuellement curé. L’enlèvement avec soin de l’Elodée de Nutall permettrait à des herbiers aquatiques plus intéressants de se développer. Le faucardage des berges s’ajouterait en complément afin de limiter l’envahissement du cours d’eau par les hélophytes. - Les différentes végétations de mégaphorbiaies observées sur le site (UV 10, 11, 12) représentent des surfaces relativement importantes. Sur la partie ouest du site, fortement boisée, ces végétations pourront être conservées à l’aide d’une fauche régulière et/ou un débroussaillage tous les 4-5 ans pour les conserver. Sur la partie est du site, la mise en place d’un pâturage et d’une fauche régulière (soit annuelle régressive pour une petite superficie, soit triennale pour les secteurs les plus proches de l’ancienne rivière Bellifontaine) permettront de retrouver des végétations prairiales humides plus intéressantes et d’améliorer l’état de conservation des secteurs de mégaphorbiaies. Les zones de cariçaies (UV 8) dans cette même partie est du site seront eux aussi pâturés ou fauchés régulièrement. - Les fourrés à Saule cendré (UV 13) sont relativement courants dans les zones humides et présentent un intérêt de préservation relativement limité. De fait, ils peuvent empêcher la bonne expression de végétations plus intéressantes. Le déboisement de certains secteurs de ce type de fourrés (notamment dans la partie sud-ouest du site) permettra donc, théoriquement, de favoriser le développement de végétations herbacées présentant un intérêt de préservation plus fort à l’échelon régional. - Il en va de même pour la plantation de Peupliers (UV 16) se trouvant au nord-est du site : sa présence limite le développement des végétations herbacées sous- jacentes et empêche surtout celui des végétations aquatiques au sein de l’ancienne Bellifontaine. L’exploitation de ce linéaire de Peupliers apportera au cours d’eau l’ensoleillement nécessaire pour l’apparition d’herbiers aquatiques et/ou amphibies pouvant avoir un rôle important pour la flore et la faune patrimoniales des alentours. - Les boisements sur sols tourbeux (UV 14 et 15) sont des végétations relativement stables dans un état de conservation favorable, ils ne nécessiteront donc pas d’opération de gestion particulière. - Les herbiers à Cresson de Fontaine (UV 4) et les roselières présentent un faible intérêt intrinsèque, néanmoins ils peuvent constituer des habitats pour un certain nombre d’espèces d’intérêt patrimonial, en l’Agrion de Mercure. Ils sont donc importants à conserver et à restaurer, notamment au niveau de la Bellifontaine où cet Odonate a été principalement observé.

51

A.2.2.3. Les espèces végétales

A.2.2.3.1. Description des espèces patrimoniales et de leurs populations

La patrimonialité des espèces est déterminée selon leurs statuts de rareté et de menace établis par le Conservatoire Botanique National de Bailleul (TOUSSAINT & al., 2005), tout en prenant en compte les espèces ayant un statut de protection légale à l’échelon régional, national ou européen. Les statuts de rareté et de menaces régionales ont été revus en milieu d’année 2012 par le CBNBL. Toutefois, pour l’élaboration de ce plan de gestion, il a été convenu de conserver le référentiel datant de 2005. Seules les espèces ayant un statut de rareté au minimum de niveau « R » et/ou un statut de menace au moins d’échelon « NT » sont considérées comme étant d’intérêt patrimonial. 4 classes de niveau d’intérêt patrimonial sont définies afin de faciliter la définition des enjeux en termes de flore pour le site : - Classe I (intérêt très élevé) : concernent les espèces ayant un statut de rareté au minimum « RR » ou celui de menace au moins « CR » ; - Classe II (intérêt élevé) : sont considérées dans cette catégorie les espèces possédant un statut de rareté de niveau « R » et celui de menace équivalent à « VU » ; - Classe III (intérêt moyen) : les espèces rares (« R »), assez rares et vulnérables (« AR » et « VU ») et celles peu communes et vulnérables (« PC » et « VU ») entrent dans cette classe ; - Classe IV (intérêt faible) : les espèces avec un statut de rareté de niveau « AR » et considérées comme non véritablement menacées (« NT » ou « LC ») ainsi que celles peu communes mais quasiment menacées (« PC » et « NT ») sont concernées par cette dernière classe de valeur.

Récapitulatif :

Classe I Minimum RR ou CR Classe II R et VU Classe III R, AR et VU, PC et VU Classe IV AR et NT, AR et LC, PC et NT

L’ensemble des éléments de synthèse concernant la flore patrimoniale du Marais Duno est détaillé dans le tableau 8.

52 Tableau 8 : Eléments de synthèse concernant les espèces floristiques d'intérêt patrimonial.

Statuts régionaux Respons Classe Quelques éléments de Etat des populations sur Taxon Facteurs limitants abilité du de biologie / écologie le site / menaces Rare Men Dét. site valeur LRR Législ. té ace ZNIEFF • Une grosse station d’environ 500m² et quatre • Maintien de zones ouvertes stations de quelques • Géophyte à rhizome. et d’un niveau d’eau proche dizaines de m² au sud- Calamagrostide • Marais et prairies de la surface du sol. ouest du site. Quelques blanchâtre tourbeuses, bois • Rajeunissement régulier du « taches » retrouvées (Calamagrostis R VU X X - E II marécageux. milieu (fauchage tous les 3 à également sur tout le site. canescens (Weber) • Floraison : Juin – Ao t. 5 ans). • Menacé à court terme par Roth) û • Anémochore. • Abandon de l’entretien du la dynamique végétale, milieu. l’eutrophisation globale du milieu et le drainage des zones humides. • Plus d’une centaine de pieds dénombrés dans • Hémicryptophyte l’ancienne rivière aquatique à rosette. Bellifontaine. • Mares intraforestières, • Maintien de pièces d’eau • Menacé à court terme par Hottonie des marais fossés mésotrophes à R VU X X - légèrement ombragées. la dynamique de la E II (Hottonia palustris L.) eutrophes. Espèce • Niveau trophique moyen. végétation (notamment le sciaphile à semi-sciaphile. développement de l’Elodée • Floraison : Mai – Juin. de Nutall), le comblement • Hydrochore. des mares et la dégradation des eaux. • Bien présent sur • Hémicryptophyte érigé. l’ensemble du site (452 pieds observés en 2012), • Roselières et cariçaies, • Maintien d’un niveau d’eau Peucédan des marais principalement dans la saulaies et aulnaies proche de la surface du sol (Peucedanum palustre R NT - X PR partie ouverte à l’est. Moyen III marécageuses. et d’un milieu suffisamment (L.) Moench) • Menacé à moyen terme • Floraison : Juillet - Août. éclairé. par la fermeture du milieu, • Anémochore. la pollution des eaux et l’assèchement. Cladion marisque R NT - X - • Hémicryptophyte • Maintien d’un niveau d’eau • Une station d’environ 10m² M III (Cladium mariscus (L.) cespiteux. proche de la surface du sol sous la boulaie. Pohl) • Marais aux eaux méso- et d’un milieu suffisamment • Menacé à moyen terme oligotrophes, pannes éclairé. principalement par la dunaires, bois • Epuisement de la ressource recolonisation forestière et marécageux clairiérés. en eau. la destruction des zones • Floraison : Juin – Août. humides. • Barochore. • Nanophanérophyte Saule de Lambert (Salix caducifolié. • Une station d’environ 150 • Maintien d’un niveau d’eau purpurea L. subsp. • Bords des cours d’eau, m². R NT - X - assez proche de la surface M III lambertiana (Smith) fossés humides. • Peu menacé à court et du sol. Neumann ex Rech. f.) • Floraison : Mars – Avril. moyen terme. • Anémochore. • Hépatique à thalle • Principalement développé complexe (Bryophyte). dans le fossé central à l’est • Eaux stagnantes ou du site (quelques m²). lentes plutôt • Menacé à court terme par Riccie flottante (Riccia mésotrophes, dans les • Maintien de pièces d’eau. l’envahissement des fossés fluitans L. emend. AR VU - X - étangs, canaux ou fossés, M III • Niveau trophique moyen. par la végétation, la baisse Lorbeer) souvent avec des lentilles de la qualité des eaux et d’eau (Lemna sp.). des fluctuations • Propagation par les cours importantes des niveaux d’eau et les remontées du d’eau. niveau d’eau. • Environ 200 pieds ont été répertoriés en 2012 pour • • Hémicryptophyte Maintien de surfaces cette espèce, répartie sur stolonifère. humides ouvertes. la partie est et la zone • Rajeunissement régulier du ouverte au sud-ouest du Gaillet des fanges X (si 100 • Bas-marais, bords des AR VU X - milieu (fauche tous les 3 à 5 site. M III (Galium uliginosum L.) UPV) eaux. ans). • Menacé à court terme par • Floraison : Juin – Août. • Abandon de l’entretien du la dynamique végétale, • Barochore. milieu. l’eutrophisation de la végétation et la baisse des niveaux d’eau. • Thérophyte estival • 2 stations d’environ 2m² Potamot de Berchtold aquatique. • Maintien de cours d’eau peu dans l’ancienne rivière (Potamogeton R ? DD - X - • Herbiers enracinés peu profonds. Bellifontaine. M III berchtoldii Fieb.) profonds en eau • Niveau trophique moyen. • Menacé à court terme par stagnante ou lente, la dynamique de la

54 mésotrophes. végétation (notamment le • Floraison : Juin – développement de l’Elodée Septembre. de Nutall) et la dégradation • Hydrochore. des eaux. • Relativement abondant • Hémicryptophyte érigé. dans les principales zones • Mégaphorbiaies ouvertes du site. • Maintien de zones ouvertes. mésotrophes des zones • Menacé à moyen terme • Rajeunissement régulier de Pigamon jaune humides, prairies de par la fermeture du milieu, AR NT - X - l’habitat (fauche tous les 3 à F IV (Thalictrum flavum L.) fauche hygrophiles peu l’eutrophisation globale du 5 ans). exploitées. milieu, le drainage des • Niveau trophique moyen. • Floraison : Juin – Août. terres et l’intensification • Barochore. des pratiques agropastorales. • Nanophanérophyte • 20 pieds ont été recensés • Maintien de sous-bois caducifolié. en 2012 sous les fourrés de Groseillier noir (Ribes humides. AR NT - X - • Bois humides. Saule cendré. F IV nigrum L.) • Epuisement de la ressource • Floraison : Avril – Mai. • Pas de menaces actives à en eau. • Endozoochore. court et moyen terme. • 13 pieds dénombrés en • Géophyte à rhizome. bordure sud de la boulaie. Prêle des bourbiers X (si 10 • Bords des eaux, surtout • Maintien d’un niveau d’eau • Menacé à moyen terme AR NT - - F IV (Equisetum fluviatile L.) UPV) stagnantes et eutrophes. proche du niveau du sol. par la diminution des • Floraison : Mai - Août. niveaux d’eau et l’eutrophisation du milieu. • Présent au niveau des zones à Calamagrostide • Hémicryptophyte blanchâtre au sud-ouest du stolonifère. site. Plusieurs centaines de Hydrocotyle commune • Bords des étangs, fossés, X (si 10 • Maintien d’un niveau d’eau pieds. (Hydrocotyle vulgaris AR NT - - marais, bois humides. F IV UPV) proche de la surface du sol. • Menacé à moyen terme L.) • Floraison (rare) : Juin – par l’eutrophisation du Septembre. milieu, la baisse des • Hydrochore. niveaux d’eau et la dynamique végétale. • Hémicryptophyte • 7 pieds dénombrés dans le Renoncule à feuilles aquatique stolonifère. • Maintien de pièces d’eau fossé au sud-est du site. X (si 100 capillaires (Ranunculus AR NT - - • Herbiers enracinés des peu profondes. • Menacé à court terme par F IV UPV) trichophyllus Chaix) eaux peu profondes, • Niveau trophique moyen. la dégradation de la qualité stagnantes, méso- des eaux, par

55 eutrophes. l’envahissement du fossé • Floraison : Mai - Août. par la végétation. • Géophyte à rhizome. • Bas-marais, pannes dunaires, suintements • Maintien de zones humides • dans les prairies fraiches, Abondant dans la partie ouvertes. est du site, bien ouverte. Jonc à fleurs obtuses parfois dans les X (si 100 • Rajeunissement régulier du • Menacé à moyen terme (Juncus subnodulosus PC NT - - mégaphorbiaies et F IV UPV) cariçaies dérivées sur des milieu (fauche, pâturage). par la dynamique végétale, Schrank) • sols mésotrophes Abandon de l’entretien des le drainage des marais et humides. prés humides. l’eutrophisation du milieu. • Floraison : Mai - Août. • Epizoochore. • 22 pieds dans les principales zones ouvertes • Hémicryptophyte du site. cespiteux. • Maintien de zones humides • Menacé à moyen terme Populage des marais X (si 100 • Prairies et bois suffisamment éclairées. PC NT - - par l’eutrophisation du F IV (Caltha palustris L.) UPV) marécageux. • Abandon de l’entretien du milieu, la baisse • Floraison : Avril – Mai. milieu. importante des niveaux • Hydrochore. d’eau et la colonisation arbustive du milieu. • Une cinquantaine de pieds • Maintien de zones ouvertes aperçus dans la partie est • Hémicryptophyte érigé. humides. du site. Lychnide fleur-de- • Prairies humides. • Rajeunissement régulier du • Menacé à moyen terme coucou (Lychnis flos- PC NT - - - F IV • Floraison : Mai – Juillet. milieu (fauche, pâturage). par la dynamique végétale, cuculi L.) • Anémochore. • Abandon de l’entretien des l’eutrophisation et une prairies humides. baisse conséquente des niveaux d’eau. Légende : Législatif = H2 : Annexe 2 de la Directive Habitats ; B1 : Annexe 1 de la convention de Berne du 6 mars 1992 ; PN :Protection Nationale, PR : Protection Régionale Rareté = E : exceptionnel, RR : très rare, R : rare, AR : assez rare, PC : peu commun, AC : assez commun, C : commun, CC :très commun Menace = CR : en danger critique d'extinction, EN : en danger d'extinction, VU : vulnérable, NT : quasi menacé, LC : peuconcerné, DD : insuffisamment documenté

56 Carte 9 : Flore patrimoniale Le Marais Duno (Somme) !( Ppa

!( Ppa !( !( Ppa Ppa !( Ppa

Spu !( Cma Spu !( Hpa

Hpa Hpa Cpa Pbe !(!( !( !(!( Rfl !( Ppa !( !(!( Ppa !(!( Rfl !( Pbe !( !( Ppa Cca !( !( Hpa Ppa Ppa !( Ppa !( !( Ppa !( Cpa

!( Cca !( !( Efl Ppa !( !( !( Rni!( !( Gul Efl !( !(Ppa !( Gul !( !( !( !( !( !( Ppa !( Ppa !( Ppa Cpa Rni !( !( Ppa !( !( Cca !( Gul Ppa !( Ppa !( Cca !( Ppa !( !( Cpa Cca Cca !( Cca Ppa !( !( !( Cca !( Rfl !( Gul !( Gul !( !( Ppa Hvu Cca !( !( !( Gul !( Gul Cca !( !( !( Hvu Gul !( !( Cpa !(Cca !( Rareté Menace !( !( !( !( !( Hvu Cca !( Gul !( !( Gul Ppa !( !( RR :Trés Rare CR : gravement menacé Gul !( !( !( !( R : Rare d'extinction !(!( Cca AR : Assez Rare EN : en danger d'extinction !( Gul !( Cca PC : Peu Commune VU : vulnérable Cca AC : Assez Commune NT : quasi menacé Hvu Ppa C : Commune DD : insuffisamment !( !( !( Gul !( ? : statut à préciser documenté Rtr Ppa NE : non établi Code Taxon Nom Commun Menace Rarete Cca Calamagrostis canescens (Weber) Roth Calamagrostide blanchâtre VU R Cma Cladium mariscus (L.) Pohl Cladion marisque [Marisque] NT R Cpa Caltha palustris L. Populage des marais [Souci d'eau] NT PC Efl Equisetum fluviatile L. Prêle des bourbiers NTAR Gul Galium uliginosum L. Gaillet des fanges VUAR Flore patrimoniale Hpa Hottonia palustris L. Hottonie des marais VUR Hvu Hydrocotyle vulgaris L. Hydrocotyle commune [Écuelle d'eau] NT AR Selon menace Pbe Potamogeton berchtoldii Fieb. Potamot de Berchtold DDR? !( VU VU Ppa Peucedanum palustre (L.) Moench Peucédan des marais NTR Limite du site Rfl Riccia fluitans Riccie flottante VUAR !( Rni Ribes nigrum L. Groseillier noir [Cassisier] NTAR NT NT !( 0 37,5 75 Rtr Ranunculus trichophyllus Chaix Renoncule à feuilles capillaires NT AR DD DD è M Spu Salix purpurea L. subsp. lambertiana (Smith) Neumann ex Rech. f. Saule de Lambert NTR Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - SL / JB - 2012 BD ORTHO® © IGN - Paris - 2011 Reproduction interdite (Prise de vue : 2010) Carte 10 : Espèces exotiques envahissantes

58 A.2.2.3.2. Les facteurs limitants et la fonctionnalité des populations végétales

Les différents facteurs limitants et la fonctionnalité des populations végétales sont précisés dans la synthèse concernant la flore patrimoniale (tableau 8).

A.2.2.3.3. L’état de conservation des populations

L’état de conservation des populations de chaque espèce floristique est détaillé dans le bilan de la flore d’intérêt patrimonial (tableau 8).

A.2.2.3.4. Synthèse sur la flore

Sur les 123 espèces floristiques recensées en 2012 sur le marais, 16 présentent un intérêt patrimonial dont : - 2 espèces R et VU, inscrites sur la Liste Rouge Régionale et déterminantes ZNIEFF (Calamagrostide blanchâtre, Hottonie des marais) ; - 3 espèces R et NT, déterminantes ZNIEFF, dont la première est également protégée régionalement (Peucédan des marais, Cladion marisque, Saule de Lambert) ; - 2 espèces AR et VU, déterminantes ZNIEFF, la dernière étant aussi inscrite sur la Liste Rouge de Picardie (Riccie flottante, Gaillet des fanges) ; - 1 espèces R et DD, déterminante ZNIEFF (Potamot de berchtold) ; - 5 espèces AR et NT, dont les 4 premières sont également déterminantes ZNIEFF pour le site (Pigamon jaune, Groseillier noir, Prêle des bourbiers, Hydrocotyle commune, Renoncule à feuilles capillaires) ; - 3 espèces PC et NT, dont la première est aussi déterminante ZNIEFF (Jonc à fleurs obtuses, Populage des marais, Lychnide fleur-de-coucou).

L’intérêt floristique du Marais Duno peut donc être considéré comme étant d’intérêt régional et l’enjeu de préservation de la flore du Marais Duno comme étant assez important, avec 3 espèces présentant un intérêt patrimonial élevé (Calamagrostide blanchâtre, Hottonie des marais, Peucédan des marais). Les classes de valeur I et II correspondent aux espèces floristiques pour lesquelles le Marais Duno peut représenter une entité fonctionnelle ou une fraction essentielle d’une unité fonctionnelle pour les populations locales : l’enjeu de préservation peut donc être considéré comme étant au minimum élevé pour ces espèces. La plupart des espèces patrimoniales sont inféodées aux cours d’eau et fossés sur et autour du site, ainsi qu’aux zones les plus humides présentes sur le site. De fait, les habitats naturels correspondant à ces types de milieux seront ceux dont l’enjeu de conservation sera fort pour la préservation de ces espèces. Un rajeunissement régulier des secteurs terrestres humides par le pâturage et/ou la fauche permettrait d’assurer la bonne expression des végétations abritant ces espèces. Il en va de même pour la restauration des cours d’eau et fossés par faucardage et curage ponctuel.

59 A.2.2.4. Les espèces animales

A.2.2.4.1. Description des espèces et de leurs populations

Sont considérées comme présentant un intérêt patrimonial les espèces : - Inscrites sur la liste rouge régionale des espèces menacées selon Picardie Nature. - Nicheuses avérées ou possibles sur le site, appartenant à l’annexe I de la Directive « Oiseaux » ou aux annexes II et IV de la Directive « Habitats, Faune, Flore ». - Non retenues dans la liste rouge régionale mais considérées comme déterminantes ZNIEFF et certainement sous-cotées (seulement AR, PC ou LC). Ces espèces et celles apparemment surcotées ont fait l’objet d’une évaluation complémentaire de leur statut de menace. Celle-ci se base sur les tendances et les effectifs connus de ces espèces dans la région et sur les sites d’intervention du CEN Picardie entre 2009 et 2012. Les groupes concernés sont les oiseaux, les mammifères, les chiroptères, les reptiles, les amphibiens, les orthoptères, les odonates ainsi que les lépidoptères rhopalocères. L’argumentaire pour chaque groupe taxonomique est détaillé dans l’annexe X. - Concernant les lépidoptères rhopalocères, les statuts de rareté sont tirés de ADEP 2004 et les statuts de menace de J. Lebrun 2008. - Pour les lépidoptères hétérocères et les coléoptères, la Liste rouge des insectes à protéger en Picardie (ADEP, 1992) peut servir de référence afin de justifier de l’intérêt patrimonial d’une espèce qui, aujourd’hui, ne bénéficie pas encore de statuts régionaux véritablement établis par Picardie Nature. - A propos des autres groupes taxonomiques n’ayant pas de liste rouge régionale établie, les espèces considérées comme d’intérêt patrimonial sont celles déterminantes à l’inventaire ZNIEFF selon les critères définis par les éléments méthodologiques validés par le CSRPN* Picardie en 1998 (BARDET et al., 1998). Pour les araignées, la liste établie par le CEN Picardie (E. DAS GRACAS) et l’ADEP (E. VIDAL) peut servir de référence. - Les groupes taxonomiques non retenus ou non analysés pour les espèces déterminantes ZNIEFF ainsi que les espèces non recensées jusqu’à présent en Picardie lors de la définition des listes régionales pourront faire l’objet d’un traitement selon les connaissances (répartition, écologie, menace…) du CEN Picardie. Ainsi de faciliter la définition des enjeux faunistiques du site, 4 classes de niveau d’intérêt patrimonial sont établis :

- Classe I (intérêt très élevé) : sont considérées dans cette catégorie les espèces possédant un statut de rareté au minimum « RR » ou celui de menace au moins « CR » ; - Classe II (intérêt élevé) : concernent les espèces ayant un statut de rareté de niveau « R » et celui de menace équivalent à « VU » ; - Classe III (intérêt moyen) : les espèces rares (« R »), assez rares et vulnérables (« AR » et « VU ») et celles considérées comme peu communes et vulnérables (« PC » et « VU ») sont concernées par cette classe de valeur ; - Classe IV (intérêt faible) : les espèces ayant un statut de rareté de niveau « AR » et jugées comme étant non menacées à l’heure actuelle (« NT » ou « LC ») ainsi que celles

60 étant relativement communes (« C » ou « AC » ou « PC ») mais quasiment menacées (« NT ») entrent dans cette dernière classe de valeur.

Récapitulatif :

Classe I Minimum RR ou CR Classe II R et VU Classe III R, AR et VU, PC et VU Classe IV AR et NT, AR et LC, PC et NT

L’ensemble des éléments de synthèse concernant la faune patrimoniale du Marais Duno est détaillé dans le tableau 9.

61 Tableau 9 : Eléments de synthèse concernant la faune d'intérêt patrimonial.

Statuts régionaux Responsa Classe Quelques éléments de Etat des populations Taxon Facteurs limitants bilité de biologie / écologie sur le site / menaces Dét. Priorité du site valeur Rareté Menace LRR Législ. ZNIEFF cons. • Ecoulement léger • Habitats : cours d’eau peu permanent des cours profonds et étroits aux eaux d’eau, suintement. stagnantes ou légèrement • Bonne qualité physico- fluentes, oligotrophes à chimique et bon mésotrophes et bien ensoleillement du ensoleillées. Végétations cours d’eau. • 2 individus aperçus d’hydrophytes présentes • Degré d’ouverture (2 fois) à la pointe toute l’année sans être trop importante du cours nord-est du site. hautes ni trop denses d’eau et maintien Une cinquantaine (THOMPSON et al., 2003), d’habitats ouverts d’individus Agrion de PN, recouvrant entre 50 et 90% du fleuris aux alentours observés en amont mercure Annexe II cours d’eau (GRAND & pour la maturation de RR CR X X Prio. au niveau du fossé. TE I (Coenagrion Directive BOUDOT, 2006). Maturation l’espèce. • Menacé à court mercuriale) Habitats dans des zones ouvertes • Présence de terme par la fleuries. végétations rivulaires destruction, la • Emergence de fin mai à août associant tiges raides dégradation ou la sur des tiges raides. pour l’émergence (e.g. fragmentation de • Ponte endophytique dans des Juncus sp.) et tiges son habitat. végétaux à tige à tissus d’hydrophytes à tissus relativement mous mous pour la ponte (principalement Berula erecta (Berula erecta, et Apium nodiflorum). Eclosion Callitriches, …). 3 à 6 semaines après la ponte • Absence de (ROUQUETTE, 2005). connexions entre plusieurs stations. • Habitats : Prairies, clairières • 2 individus herbeuses des bois et des observés au sud- Hespérie du • Maintien de zones landes (LAFRANCHIS, 2007). ouest du site (zone Dactyle ouvertes fleuries. RR CR - - - Prio. • Monovoltine, vole de mai à de l’UV 7). TE I (Thymelicus • Absence d’entretien août. • Menacé à court lineola) des prairies fleuries. • Plantes nourricières : diverses terme par la graminées, dont Dactylis fermeture du

62 glomerata. milieu.

• Habitats : eaux calmes courantes et stagnantes, bordées de ligneux et à fond vaseux ou sableux4. Larves installées dans les feuilles en décomposition ou au niveau • Ecoulement des racines immergées de permanent des cours • 2 individus ligneux près de la rive comme PN, d’eau, suintement. néonates ont été les saules ou les aulnes Cordulie à corps Annexe II • Bonne qualité physico- contactés (2 fois). (LEIPELT & SUHLING, 2001). fin (Oxygastra R VU X - et IV Prio. chimique de l’eau. • Menacée à moyen Moyenne II Rencontrée également au curtisii) Directive • Présence de ligneux terme par la sein de plans d’eau. Habitats sur les berges. fermeture du Maturation dans des milieux • milieu. ouverts, fleuris. Maintien d’habitats ouverts aux alentours. • Emergence de mai à juillet, imagos présents jusqu’à fin août. • Ponte de mi-juin à août. Stade larvaire d’une durée de 2 à 3 ans. • Plusieurs individus ont été recensés à différents endroits du marais. • Habitats : marais, bordures de L’espèce semble pièces ou de cours d’eau, • Maintien de zones bien développée. prairies et cariçaies Vertigo de ouvertes humides à • Menacé à moyen Annexe II longuement inondées. Desmoulins végétation herbacée terme par ? VU ? - - Directive Prio. • Compte tenu des menaces E II (Vertigo haute (+/- 1m). l’assèchement du Habitats pesant sur son habitat, moulinsiana) • Surpâturage ou milieu, la l’espèce peut être considérée abandon pastoral. disparition de son comme vulnérable (BIOTOPE, habitat, 2009). l’intensification ou l’abandon des pratiques agropastorales.

4 D’après : http://www.arkive.org/orange-spotted-emerald/oxygastra-curtisii/

63 • 1 chenille observée • Habitats : Prairies et friches sur le Peucédan fleuries sèches ou humides. des marais en • Mono à pluri-voltin selon la • Maintien d’habitats 2012. F Le Machaon latitude. Vole de mars à ouverts et fleuris. AR NE - - - Non prio. • Menacé à moyen certaineme IV (Papilio machaon) octobre. • Surpâturage ou terme par la nt ? • Ponte et développement abandon pastoral. disparition larvaire sur les Apiacées d’habitats fleuris principalement. ouverts. • 5 individus • Habitats : zones humides rencontrés au variées (prairies hygrophiles, niveau des zones Criquet bas-marais, roselières). • Maintien de zones de cariçaie et de ensanglanté • Imagos visibles de juillet à ouvertes humides. magnoroselière PC VU X X - Prio. M III (Stethophyma octobre. • Surpâturage ou tourbeuse. grossum) • Ponte au niveau du sol, soit abandon pastoral. • Menacé à moyen sous terre soit dans la terme par la végétation basse. dynamique naturelle végétale. • Un couple observé. • Habitats : milieux humides à Nidification marécageux parsemés de • Conservation de probable. Gorgebleue à buissons bas, bordures de secteurs hygrophiles • Menacé par la miroir PC NT - X - Non prio. cours d’eau, roselières. ouverts piquetés de fermeture F IV (Luscinia svecica) • Espèce caractéristique des broussailles. progressive du milieux humides en évolution. • Abandon pastoral. milieu et la • Visible de mars à août. destruction de son habitat. • Habitats : roselières • 3 individus • Maintien de Bourscarle de parsemées de fourrés de contactés sur le végétations humides Cetti PC NT - X - Non prio. saules. site. F IV évoluées (e.g. fourrés (Cettia cetti) • Sédentaire, néanmoins • Peu menacé à de saules). sensible aux hivers rigoureux. moyen terme. • 8 individus recensés dans les Conocéphale des • Habitats : milieux humides de zones de cariçaies. • Maintien d’habitats roseaux bonne qualité. • Menacé à moyen PC NT - X - Prio. ouverts humides. F IV (Conocephalus • Imagos visibles de juillet à terme par la • Abandon pastoral. dorsalis) octobre. recolonisation arbustive de son habitat.

64 • 3 individus • Maintien d’habitats rencontrés en 2012 • Habitats : petits ruisseaux et ouverts fleuris aux à différents pièces d’eau avec une Agrion délicat alentours pour la endroits du site. abondante végétation (Ceriagrion PC NT ? - X - Non prio. maturation de • Menacé à moyen F IV herbacée. tenellum) l’espèce. terme par la • Emergence de fin mai à début • Surpâturage ou régression des septembre. abandon pastoral. surfaces ouvertes fleuries. • Habitats : Prairies • 4 individus hygrophiles, bords de fossés, identifiés à clairières et lisières Criquet des différents endroits forestières. • Maintien de surfaces clairières du site. AC NT - - - Non prio. Préférentiellement des ouvertes hygrophiles. F IV (Chrysochraon • Menacé à moyen endroits humides. • Abandon pastoral. dispar) terme par la reprise • Les adultes se montrent de la de la dynamique de fin juin à septembre ou la végétation. octobre. • Habitats : milieux ouverts • Un couple observé diversifiés, essentiellement • Conservation en début de saison, des végétations prairiales. d’habitats naturels deux jeunes Tarier pâtre • Espèce caractéristique des herbacés, ouverts. aperçus en été. (Saxicola C NT - - - Non prio. F IV paysages ouverts et cultivés. Gestion extensive des • Menacé à moyen torquata) • Visible du début du printemps milieux. terme par la (mars) au début de l’automne • Abandon pastoral. fermeture du (septembre-octobre). milieu. Légende : Législatif = H2 : Annexe 2 de la Directive Habitats ; H4 : Annexe 4 de la Directive Habitats ; PN : Protection Nationale, PR : Protection Régionale Rareté = E : exceptionnel, RR : très rare, R : rare, AR : assez rare, PC : peu commun, AC : assez commun, C : commun, CC : très commun Menace = CR : en danger critique d'extinction, EN : en danger d'extinction, VU : vulnérable, NT : quasi menacé, LC : peu concerné, DD : insuffisamment documenté Priorité cons. : priorité de conservation défini par Picardie Nature

65 Carte 11 : Faune patrimoniale Le Marais Duno (Somme)

!( Cce

!( Vmo !( Cce

!( !( Ocu Sto !( Cce !( Sgr !( !( Vmo Ocu !( Pma Cdo !( Lsv !(!( !( Ocu !( Sgr Sgr (! Cme (! !( Cme Cme Sgr (! (! Cme !( Vmo !( Cdi (! !( Cdi Cme

Sgr (! !( !( Tli !( Sgr Cdo

!( Cdi

!( !( Sto Code Taxon Nom Commun Menace Rarete Ocu Cce Cettia cetti Bouscarle de Cetti NT PC Cdi Chrysochraon dispar Criquet des clairières NT AC Cdo Conocephalus dorsalis Conocéphale des roseaux NT PC Cme Coenagrion mercuriale Agrion de Mercure CR RR Cte Ceriagrion tenellum Agrion délicat LC PC Selon menace Rareté Menace Lsv Luscinia svecica Gorgebleue à miroir NT PC RR :Trés Rare CR : gravement menacé (! Ocu Oxygastra curtisi Cordulie à corps fin VU R CR CR R : Rare d'extinction !( AR : Assez Rare EN : en danger d'extinction Pma Papilio machaon Le Machaon NE AR EN EN PC : Peu Commune VU : vulnérable Sgr Stethophyma grossum Criquet ensanglanté VU PC !( AC : Assez Commune NT : quasi menacé VU VU C : Commune DD : insuffisamment Sto Saxicola torquata Tarier pâtre NT C Limite du site !( NT NT ? : statut à préciser documenté 0 37,5 75 Tli Thymelicus lineola Hespérie du Dactyle CR RR NE : non évalué Vmo Vertigo moulinsiana NE NE !( NE è M Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - SL / JB - 2012 BD ORTHO® © IGN - Paris - 2011 Reproduction interdite (Prise de vue : 2010)

A.2.2.4.2. Les facteurs limitants et la fonctionnalité des populations animales

Les multiples facteurs limitants et la fonctionnalité des populations animales sont détaillés dans le bilan concernant la faune d’intérêt patrimonial (tableau 9).

A.2.2.4.3. L’état de conservation des populations

L’état de conservation des populations de chaque espèce faunistique est décrit dans la synthèse de la faune patrimoniale (tableau 9).

A.2.2.4.4. Synthèse sur la faune

Sur les 81 espèces faunistiques contactées en 2012 sur le marais, 12 présentent un intérêt patrimonial dont : - 2 espèces RR et CR, dont la première est également inscrite sur la Liste Rouge Régionale et à l’annexe II de la directive « Habitats, Faune, Flore », est déterminante ZNIEFF et protégée nationalement (Agrion de Mercure, Hespérie du Dactyle) ; - 1 espèce R et VU, inscrite sur la Liste Rouge de Picardie et aux annexes II et IV de la directive « Habitats, Faune, Flore », et également protégée nationalement (Cordulie à corps fin) ; - 1 espèce supposée VU mais dont le statut de rareté régionale est indéterminé, inscrite à l’annexe II de la même directive que précédemment (Vertigo de Desmoulins) ; - 1 espèce AR mais dont le statut de menace est non évalué (Le Machaon) ; - 1 espèce PC et VU, déterminante ZNIEFF et inscrite sur la Liste Rouge Régionale (Criquet ensanglanté) ; - 4 espèces PC et NT, toutes déterminantes ZNIEFF (Gorgebleue à miroir, Bouscarle de Cetti, Conocéphale des roseaux, Agrion délicat) ; - 1 espèce AC et NT (Criquet des clairières) ; - 1 espèce C et NT (Tarier pâtre).

L’intérêt faunistique du Marais Duno peut donc être considéré comme étant d’intérêt national à européen et l’enjeu de préservation de la faune du Marais Duno comme étant important, avec 2 espèces présentant un intérêt patrimonial très élevé (Agrion de Mercure, Hespérie du Dactyle) et 2 espèces présentant un intérêt patrimonial élevé (Cordulie à corps fin, Vertigo de Desmoulins). Les espèces faunistiques appartenant aux classes de valeur I et II sont celles pour lesquelles le Marais Duno peut constituer une entité fonctionnelle ou une partie essentielle d’une unité fonctionnelle pour les populations locales : pour celles-ci, l’enjeu de préservation est au minimum considéré comme étant élevé. La majorité des espèces faunistiques patrimoniales est en lien étroit avec les zones aquatiques et les milieux ouverts humides sur et autour du site. De fait, le maintien des habitats naturels associés à ces types de milieux présents sur le site semble donc être

67 primordial pour assurer la pérennité des espèces faunistiques les plus menacées. Ces habitats seront ceux dont l’enjeu de conservation sera fort pour la préservation de ces espèces. Un rajeunissement régulier des milieux humides par le pâturage et/ou la fauche ainsi que la restauration des cours d’eau et fossés du site (par faucardage des berges et curage ponctuel) permettraient d’assurer la préservation des habitats naturels nécessaires notamment au développement des espèces faunistiques de classe I et II.

A.2.3. Place du site dans un réseau d’espaces naturels

L’étude de la viabilité des populations d’une espèce donnée doit s’appuyer sur un modèle et un fonctionnement métapopulationnel*, chaque métapopulation pouvant faire l’objet de phénomènes d’extinction et de recolonisation dans des secteurs écologiquement favorables à l’implantation de l’espèce. Dès lors, l’existence de connexions fonctionnelles entre les différents patchs d’habitats abritant les populations d’espèces menacées apparait comme essentielle, limitant les menaces d’extinction et de vulnérabilité des populations de celles-ci par des facteurs stochastiques (e.g. perte de diversité génétique, aléas climatiques) et/ou déterministes (i.e. des pressions systématiques liées aux activités humaines : e.g. destruction de l’habitat, pollution, introduction d’espèces exotiques envahissantes) (FRANKHAM et al., 2002). Les connexions écologiques assurent ainsi la pérennité des populations préexistantes et l’établissement de nouvelles générations viables sur le long terme : lorsqu’une population s’éteint, la recolonisation de son milieu peut s’effectuer par des graines en provenance d’une population voisine.

Figure 9 : Le vortex d'extinction. Il décrit les interactions potentielles entre les impacts humains (facteurs déterministes), la consanguinité, la perte de diversité génétique et l'instabilité démographique (facteurs stochastiques) dans une spirale descendante menant vers l'extinction de la population (FRANKHAM et al., 2002).

Par ailleurs, l’existence de flux de gènes à travers un réseau de sites naturels peut offrir à une espèce menacée un nouvel habitat potentiel par migration dans le cas où son propre habitat est lui-même en danger, pouvant ainsi lui permettre d’accroitre sa probabilité de survie. Une population isolée ou en faible effectif peut subir une baisse progressive de sa diversité génétique : la forte consanguinité qui s’établit alors la rend de plus en plus vulnérable face à

68 une modification de son habitat naturel et amplifie le risque de voir la population s’éteindre progressivement. L’intérêt d’un réseau fonctionnel de sites naturels de marais apparait donc comme une évidence : il accentuerait les connexions des populations et métapopulations entre elles, via des sites relais, permettant ainsi de prévenir l’érosion génétique et d’assurer sur le long terme la viabilité des populations des espèces faunistiques et floristiques les plus menacées (BOSSUYT, 2007).

Le Marais Duno s’insère dans un complexe d’espaces naturels remarquables (principalement marais d’Epagne-Epagnette et marais de la Lourde Queue) en interrelations plus ou moins étroites pour former une entité paysagère singulière et assurer un dynamisme du patrimoine naturel (flux de gènes entre populations d’une espèce donnée, migration de celle-ci, préservation d’une hétérogénéité d’habitats naturels permettant à certaines espèces de boucler leur cycle de vie, territoire plus ou moins étendu ou en réseau, …).

A.2.3.1. Organisation du réseau de zones humides autour du site (Carte 12a)

Le Marais Duno s’inscrit dans un complexe de milieux humides, étangs et marais tourbeux de la moyenne vallée de la Somme au sein de son lit majeur, au sud-est d’Abbeville. Ce vaste ensemble fonctionnel contient notamment plusieurs sites d’ores et déjà préservés par le CEN Picardie dans un rayon de 5 km, soit par gestion directe (principalement le Marais Saint Gilles d’Abbeville, l’Etang Le Maçon de Mareuil-Caubert, le Marais du Genoive à Mareuil-Caubert, les Marais d’Epagne-Epagnette, le Pâtis à Pont-Rémy), soit par assistance à la gestion (la Lourde Queue à Mareuil-Caubert, le Marais communal d’Eaucourt-sur- Somme). Le Marais Duno possède plusieurs espèces en commun avec la majeure partie de ces autres sites naturels, aussi bien d’un point de vue faunistique que floristique (Carte 12a). L’intérêt stratégique du Marais Duno est donc avéré pour la préservation de ces précédentes espèces au sein de ce vaste complexe. La diversité de biotopes présents sur le site lui permet d’assurer la préservation d’espèces inféodées à plusieurs types de milieux humides, même si sa fonctionnalité écologique interne peut être considérée comme moyenne.

A.2.3.2. Dans le contexte de la région naturelle samarienne (Carte 12b)

Ce complexe d’espaces naturels humides dans lequel s’insère le Marais Duno constitue une entité majeure de préservation du patrimoine naturel samarien. Au sein du réseau de sites naturels gérés par le CEN Picardie au sein de la moyenne vallée de la Somme, d’autres entités peuvent abriter des espèces en commun avec le Marais Duno et les marais adjacents cités précédemment : citons d’ouest en est les différents marais présents sur la commune de Long et ceux de Longpré-les-Corps-Saints à environ 10 km, les marais de Bourdon à environ 17 km, ceux de Belloy-sur-Somme, de La Chaussée-Tirancourt et de à environ 25 km du Marais Duno (carte 12b). Une certaine continuité écologique existe entre ces différents sites de la moyenne vallée de la Somme, relayés par d’autres zones de marais et d’étangs intermédiaires non gérés par le CEN Picardie. Ce réseau d’espaces naturels préservés participe à la conservation d’espèces inféodées aux milieux humides qui peuvent ainsi se disperser d’un site à l’autre en cas de perturbation. Cela est particulièrement vrai pour l’Avifaune et certains Odonates capables d’effectuer des

69 déplacements de plusieurs kilomètres, justifiant l’intérêt de préserver un vrai réseau fonctionnel de sites naturels. Il en va de même pour les espèces floristiques pouvant se disséminer par le vent, l’eau ou les animaux. La continuité du réseau de sites de la moyenne vallée de la Somme avec la haute vallée de la Somme semble contrariée par l’agglomération amiénoise pouvant être un frein à la dissémination d’espèces. Des contacts avec la vallée de la Bresle et du Liger ainsi que la vallée de l’Authie, respectivement au sud-ouest et au nord-ouest du département, sont également envisageables surtout pour l’Avifaune.

70 Carte 12a : Localisation du Marais Duno au sein d'un réseau de sites naturels

Etang Le Maçon (Mareuil-Caubert) Marais d'Epagne-Epagnette (Epagne-Epagnette) Calamagrostis canescens, Cettia cetti, Conocephalus dorsalis, Calamagrostis canescens, Cettia cetti, Cladium mariscus, Hottonia palustris, Luscinia svecica, Papilio machaon, Conocephalus dorsalis, Galium uliginosum, Hottonia palustris, Salix purpurea var. lambertiana, Stethophyma grossum, Thalictrum flavum Luscinia svecica, Oxygastra curtisii, Papilio machaon, Peucedanum palustre, Riccia fluitans, Stethophyma grossum, Thalictrum flavum, Thymelicus lineolus, Vertigo moulinsiana

Marais Le Genoive (Mareuil-Caubert) Calamagrostis canescens, Cettia cetti, Galium uliginosum, Hottonia palustris, Luscinia svecica, Papilio machaon, Peucedanum palustre, Riccia fluitans, Thalictrum flavum Le Marais communal (Eaucourt-sur-Somme) 10 15 Luscinia svecica, Stethophyma grossum, Thalictrum flavum

La Lourde Queue (Mareuil-Caubert) Cettia cetti, Cladium mariscus, Luscinia svecica, Riccia fluitans

5 km

10 km Limite du site Sites protégés et gérés par le CEN Picardie è 0 1 0002 000 m Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - JB / SL - 2012 SCAN département ® © IGN - Paris - 2008 Reproduction interdite Carte 12b : Localisation du site au sein d'un réseau de zones humides préservées (échelle départementale)

Marais Saint Gilles (Abbeville)

Etang Le Maçon (Mareuil-Caubert) Marais d'Epagne-Epagnette (Epagne-Epagnette)

Marais Le Genoive (Mareuil-Caubert) Le Marais communal (Eaucourt-sur-Somme) 10 15 La Lourde Queue (Mareuil-Caubert) Le Pâtis (Pont-Rémy)

5 km Les Prés à Pions (Longpré-les-Corps-Saints) Le Marais des Communes (Long) 10 km L'eauette / vers Condé (Longpré-les-Corps-Saints, Condé-Folie)

La Chaussée du Câtelet (Long) Le marais des Cavins (Bourdon) 15 km

Le Marais du Château (Bourdon) 20 km Le Marais de la Chaussée (La-Chaussée-Tirancourt)

Le Marais (Belloy-sur-Somme) Le Marais de Tirancourt (La-Chaussée-Tirancourt, Ailly-sur-Somme, )

Le Marais de Picquigny (Picquigny)

Limite du site Sites protégés et gérés par le CEN Picardie è 0 4 0008 000 m Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - JB / SL - 2012 SCAN département ® © IGN - Paris - 2008 Reproduction interdite A.3. LA VOCATION DU SITE ET L’INTERET PEDAGOGIQUE DU SITE

A.3.1. Les activités pédagogiques et les équipements en vigueur Le présent document constitue le premier plan de gestion du Marais Duno : aucune activité pédagogique n’a donc été effectuée à l’heure actuelle et aucun équipement pédagogique n’est présent sur le site. Concernant les autres types d’équipements, seuls des restes de clôtures usées sont encore présents sur la partie sud-est du site mais devront être remplacés pour la mise en place d’une nouvelle clôture.

A.3.2. La capacité à accueillir du public Le site n’est pas fréquenté par le public actuellement, notamment du fait des végétations denses du site qui se sont développées. Il n’a pas vocation à être ouvert librement au public. La découverte du site et la sensibilisation ne s’effectuera qu’à l’occasion de sorties nature ponctuelles. La faible taille du marais (près de 11 hectares) limite les possibilités de création d’un sentier pédagogique pour le public. Concernant les sorties nature, deux à trois visites peuvent être organisées durant les cinq prochaines années, avec un public de dix à vingt personnes de préférence. Il semble toutefois nécessaire de prendre certaines précautions afin de ne pas impacter trop durement la faune et la flore inféodées aux milieux humides du Marais Duno, tout en permettant au public d’observer certaines espèces menacées présentes sur le site. Un passage trop tôt en saison risquerait d’avoir des conséquences sur certaines espèces commençant à se développer (comme le Peucédan des marais qui est protégé régionalement ou les Orthoptères commençant tout juste à éclore) alors qu’un passage en toute fin de saison estivale amènerait une vision certainement moins concrète de la richesse biologique du Marais Duno. L’encadrement des sorties nature semble donc indispensable sur le Marais Duno. Pour que cela soit le plus agréable possible, autant pour le public que pour le guide, la taille des groupes doit rester assez limitée et ne pas dépasser vingt personnes de préférence.

A.3.3. L’intérêt pédagogique du site

La faune et la flore patrimoniale qu’héberge le Marais Duno ainsi que les actions entreprises par le CEN Picardie pour préserver la richesse biologique du site méritent d’être connus par le public. Toutefois, l’intérêt pédagogique lié à la biodiversité patrimoniale du site reste assez limité pour le Marais Duno en comparaison des sites naturels adjacents comme le Marais d’Epagne-Epagnette, même si la présence principalement de l’Agrion de Mercure (protégé nationalement et inscrit à l’annexe II de la directive « Habitats, Faune, Flore », dont c’est la première mention dans la vallée de la Somme) et de la Cordulie à corps fin (également protégée nationalement et inscrite aux annexes II et IV de la même directive) réhausse l’intérêt de préservation du patrimoine naturel du site à l’échelle nationale. Toutefois, le site peut être propice à l’explication de la dynamique naturelle végétale liée aux milieux humides. L’intérêt stratégique du site permet quant à lui de mettre en avant la nécessité d’avoir un véritable réseau fonctionnel de sites naturels préservés.

73 A.4. LA VALEUR ET LES ENJEUX DU SITE

A.4.1. La valeur du patrimoine naturel du site Depuis 1990 et sa prise en compte dans l’inventaire des ZNIEFF de Picardie de 1ère génération (annexe X), le Marais Duno situé à Bray-les-Mareuil est considéré comme d’intérêt certain pour la préservation du patrimoine naturel. Lors de la modernisation des ZNIEFF de Picardie en 1998, il fut intégré au sein du vaste complexe de zones humides de la vallée de la Somme entre Eaucourt-sur-Somme et Abbeville, d’intérêt écologique, faunistique et floristique majeur. Situé sur la rive gauche de la vallée de la Somme, ce marais d’une superficie de près de 11 hectares a été acquis en 2011 par le Département de la Somme dans le cadre de sa politique « Espaces Naturels Sensibles ».

Deux grands secteurs peuvent être distingués au sein du marais aujourd’hui : - La parcelle la plus à l’est correspondant donc à un ancien pré de fauche, hébergent des végétations herbacées typiques de milieux ouverts humides mais relativement évoluées : cariçaies (Groupement à Carex acutiformis et Carex riparia), roselières à Phragmite commun (Phragmition communis), quelques zones de pré humide relictuel (de l’alliance du Molinion caeruleae, habitat semblant très rare et en régression dans la région, dont la restauration sur le site va être un des enjeux les plus forts pour le site) et surtout des végétations de mégaphorbiaies (principalement du Thalictro flavi – Filipendulion ulmariae associé au Calystegio sepium – Eupatorietum cannabini). C’est au sein de ces mégaphorbiaies et de l’ancienne rivière Bellifontaine au nord de cette parcelle qu’a été contacté l’Agrion de Mercure pour la première fois dans la vallée de la Somme. Cet Odonate est protégé nationalement, inscrit à l’annexe II de la directive « Habitats, Faune, Flore » (et considéré comme quasi-menacé en Europe par l’UICN, la France étant un des plus grands bastions de l’espèce surtout dans sa moitié sud), considéré comme très rare et en danger critique d’extinction à l’état sauvage en Picardie. Cette espèce va constituer le plus fort enjeu de préservation d’espèces sur le Marais Duno. - La parcelle la plus à l’ouest est composée majoritairement d’un boisement marécageux à Bouleau pubescent (de l’alliance de l’Alnion glutinosae) et de fourrés à Saule cendré (Salicion cinereae) qui se sont considérablement densifiés sur le site durant la seconde moitié du XXème siècle. La pointe sud-ouest du site, qui est gérée régulièrement par brûlis depuis plusieurs dizaines d’années, abrite des végétations herbacées remarquables du Lathyro palustris – Lysimachietum vulgaris, très rares et en régression dans la région. La préservation de cet habitat naturel va être un des enjeux les plus forts pour le Marais Duno. C’est dans ce secteur qu’a également été retrouvée l’Hespérie du Dactyle, un Lépidoptère Rhopalocère dont la préservation s’avère primordiale également.

La synthèse patrimoniale des habitats naturels, des espèces floristiques et faunistiques recensés suite aux prospections de terrain réalisées en 2012, associés à leur niveau d’intérêt patrimonial sur le site, est présenté dans le tableau 10.

74 Tableau 10 : Synthèse patrimoniale du Marais Duno (H = Habitat ; Fa. = Faune ; Fl. = Flore). Pré humide relictuel à Jonc à fleurs obtuses (UV 6) H. Classe I Magnoroselière tourbeuse basophile héliophile à Calamagrostide blanchâtre (UV 7) (intérêt très Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) élevé) Fa. Hespérie du Dactyle (Thymelicus lineola) Herbier flottant à Riccie flottante (UV 2) Fourré à Saule cendré et Aulne glutineux (UV 14) H. Bois marécageux méso-eutrophe à Bouleau pubescent et Fougère des marais (UV 15) Classe II Calamagrostide blanchâtre (Calamagrostis canescens) (intérêt élevé) Hottonie des marais (Hottonia palustris) Fl. Peucédan des marais (Peucedanum palustre) Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) Fa. Vertigo de Desmoulins (Vertigo moulinsiana) Herbiers aquatiques à Elodée de Nuttall, Potamot de Berchtold et Lentille mineure (UV 3) Herbier flottant à Nénuphar jaune (UV 4) H. Mégaphorbiaie méso-eutrophe à Pigamon jaune (UV 10) Classe III Cladion marisque (Cladium mariscus) (intérêt moyen) Saule de Lambert (Salix purpurea subsp. lambertiana) Riccie flottante (Riccia fluitans) Fl. Gaillet des fanges (Galium uliginosum) Potamot de Berchtold (Potamogeton berchtoldii) Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum) Fa. Cressonnière à Cresson de fontaine (UV 5) Cariçaie à Laîche des marais (UV 8) Magnoroselière à Phragmite commun (UV 9) Mégaphorbiaie eutrophe à Baldingère faux-roseau (UV 11) H. Mégaphorbiaie eutrophe à Ortie dioïque (UV 12) Fourré à Saule cendré (UV 13) Peupleraie (UV 16) Prairie humide à Fléole des prés et Houlque laineuse (UV 17) Pigamon jaune (Thalictrum flavum) Groseillier noir (Ribes nigrum) Classe IV Prêle des bourbiers (Equisetum fluviatile) Hydrocotyle commune (Hydrocotyle vulgaris) Fl. (intérêt faible) Renoncule à feuilles capillaires (Ranunculus trichophyllus) Jonc à fleurs obtuses (Juncus subnodulosus) Populage des marais (Caltha palustris) Lychnide fleur-de-coucou (Lychnis flos-cuculi) Le Machaon (Papilio machaon) Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) Bourscarle de Cetti (Cettia cetti) Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis) Fa. Agrion délicat (Ceriagrion tenellum) Criquet des clairières (Chrysochraon dispar) Tarier pâtre (Saxicola torquata)

75 On peut ainsi résumer l’ensemble des données comme suit :

Classe I 2 habitats naturels (2 UV) (intérêt très élevé) 2 espèces faunistiques 3 habitats naturels (3 UV) Classe II 3 espèces floristiques (intérêt élevé) 2 espèces faunistiques 3 habitats naturels (3 UV) Classe III 5 espèces floristiques (intérêt moyen) 1 espèce faunistique 8 habitats naturels (8 UV) Classe IV 8 espèces floristiques (intérêt faible) 7 espèces faunistiques

Avec 3 habitats naturels et 5 espèces présentant un intérêt de préservation élevé ainsi que 2 habitats naturels et 2 espèces animales ayant un intérêt très élevé, la valeur du patrimoine naturel du Marais Duno peut être considérée comme très forte, du moins à l’échelon régional. Augmenter la superficie des zones herbacées semble primordiale, tout en tachant de conserver certaines zones arbustives et arborescentes, remarquables ou non. Privilégier l’hétérogénéité des habitats permet ainsi la sauvegarde potentielle d’un plus grand nombre d’espèces.

A.4.2. Les enjeux du site

A.4.2.1. Les enjeux de conservation liés au patrimoine naturel

Les différents enjeux en relation avec la préservation du patrimoine naturel du Marais Duno sont synthétisés dans le tableau 11 ci-après d’après les conclusions des parties A.2.2.2., A.2.2.3. et A.2.2.4. Il fait ainsi référence aux principaux enjeux de conservation concernant aussi bien la faune, la flore que les habitats naturels recensés sur le marais afin de définir les priorités d’action pour la gestion à entreprendre par la suite. Les espèces appartenant à un habitat typique sur le site ont été associées à celui-ci. Certains habitats naturels abritant à la fois des espèces ayant un enjeu de conservation prioritaire et d’autres considérés comme secondaires, il a été décidé de réunir dans un tableau unique : • les enjeux de conservation prioritaires : ils correspondent aux habitats naturels et aux espèces faisant parties des classes de valeur I et II généralement, en prenant en compte les autres paramètres détaillés dans le tableau 11. • les enjeux de conservation secondaires : ce sont les espèces et habitats naturels dont l’intérêt patrimonial a été jugé comme étant moyen (classe III) ou faible (classe IV), tout en n’occultant pas les autres paramètres explicités dans le tableau 11. • Les enjeux de conservation potentiels : ce sont les habitats naturels et espèces d’intérêt patrimonial dont la présence est considérée comme potentielle sur le site. Les espèces avifaunistiques d’intérêt patrimonial dont la nidification est probable ou possible sont également prises en compte dans cette catégorie.

76 Tableau 11 : Synthèse et évaluation des principaux enjeux de conservation du site.

Menace à court Classe de Etat de Niveau Priorité Type et moyen terme Possibilités de restauration valeur conservation d’enjeu d’action sur le site

Magnoroselière tourbeuse basophile héliophile à I • Forte • Altéré • Bonnes Prioritaire 1 Calamagrostide blanchâtre (UV 7)

Hespérie du Dactyle (Thymelicus lineola) I • Forte • Mauvais • Moyennes ? Prioritaire 1

Calamagrostide blanchâtre (Calamagrostis canescens (Weber) Roth) II • Forte • Moyen • Bonnes Prioritaire 1

Gaillet des fanges (Galium uliginosum L.) III • Forte • Moyen • Bonnes Secondaire 2

Herbier flottant à Riccie flottante (UV 2) II • Forte • Dégradé • Moyennes Prioritaire 1

Riccie flottante (Riccia fluitans L.) II • Forte • Moyen • Moyennes Prioritaire 1

Herbiers aquatiques à Elodée de Nuttall, Potamot de III • Moyenne à Forte • Dégradé • Bonnes Prioritaire 1 Berchtold et Lentille mineure (UV 3)

I • Forte • Mauvais • Moyennes ? Prioritaire 1 Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) II • Moyenne • Moyen • Bonnes Prioritaire 1 Hottonie des marais (Hottonia palustris L.)

Habitatsnaturels / espècesassociées Potamot de Berchtold III • Moyenne • Moyen • Bonnes Secondaire 2 (Potamogeton berchtoldii Fieb.)

Pré humide relictuel à Jonc à fleurs obtuses (UV 6) I • Forte • Altéré • Bonnes Prioritaire 1

Fourré à Saule cendré et Aulne glutineux (UV 14) III • Faible • Altéré ? • Bonnes Prioritaire 2

Peucédan des marais (Peucedanum palustre (L.) Moench) I • Moyenne • Bon • Bonnes Prioritaire 1

Bois marécageux à Bouleau pubescent et Fougère des II • Faible • Altéré ? • Bonnes Prioritaire 2 marais (UV 15)

III Cladion marisque (Cladium mariscus (L.) Pohl) • Moyenne • Mauvais • Bonnes Secondaire 2

Herbier flottant à Nénuphar jaune (UV 4) IV • Moyenne • Altéré • Moyennes Secondaire 3

III • Moyenne • Altéré • Bonnes Secondaire 2 Mégaphorbiaie méso-eutrophe à Pigamon jaune (UV 10)

Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) II • Forte • Mauvais • Moyennes ? Prioritaire 1

Fourré à Saule cendré (UV 13) IV • Faible • Altéré • Bonnes Secondaire 2

Saule de Lambert (Salix purpurea L. subsp. lambertiana III • Faible • Moyen • Bonnes Secondaire 2 (Smith) Neumann ex Rech. f.)

Cariçaie à Laîche des marais (UV 8) IV • Moyenne • Altéré • Bonnes Secondaire 2

Vertigo de Desmoulins (Vertigo moulinsiana) II • Moyenne • Moyen • Bonnes Prioritaire 1

Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum) III • Moyenne • Moyen • Bonnes Secondaire 2

78 A.4.2.2. Les enjeux de connaissances du site

Ce présent plan de gestion, le premier pour le Marais Duno et effectif pour la période 2013- 2017, a permis d’avoir un inventaire initial relativement exhaustif des habitats naturels (17 syntaxons décrits), des plantes vasculaires (123 espèces différentes), des Orthoptères et des Lépidoptères Rhopalocères (respectivement avec 8 et 14 espèces recensées en 2012). L’état de connaissances est de fait jugé comme bon pour ces différents (syn)taxons inventoriés. Le niveau de connaissance des Amphibiens, des Odonates, des Oiseaux et des Reptiles (respectivement 3, 18, 28 et 1 taxons inventoriés) semble moyen. Ces groupes taxonomiques pourraient donc faire l’objet de compléments d’inventaires, principalement les Odonates et les Oiseaux. Le niveau de connaissance des Bryophytes, des Lépidoptères Hétérocères, des Mammifères et des Mollusques apparaÏt comme étant faible voire très faible pour le site (respectivement 2, 4, 1 et 3 espèces identifiées). Certaines espèces de Bryophytes peuvent constituer des enjeux de préservation, comme c’est le cas pour la Riccie flottante. Effectuer un inventaire exhaustif des Bryophytes présents sur le marais permettrait potentiellement de découvrir d’autres espèces d’intérêt patrimonial. La fonge et les lichens n’ont pas fait l’objet d’inventaires, aucune espèce n’a été identifiée pour ces groupes taxonomiques. L’enjeu de connaissance pour ces groupes paraÏt toutefois assez secondaire pour le moment.

A.4.2.3. Les enjeux pédagogiques et socio-culturels

Outre son patrimoine naturel, le site possède son propre patrimoine historique, avec l’ancien pâturage avant le XXème siècle, le rouissage du lin jusqu’aux années 1925-1930 puis l’entretien irrégulier comme pré de fauche par la suite qui l’ont, chacun à leur manière, façonné pour obtenir le paysage qu’il est possible d’apercevoir aujourd’hui. Néanmoins, l’intérêt pédagogique lié à la biodiversité patrimoniale du site reste assez limité pour le Marais Duno en comparaison des sites naturels adjacents comme le Marais d’Epagne-Epagnette ou La Lourde Queue, même si la présence de l’Agrion de Mercure (protégé nationalement et inscrit à l’annexe II de la directive « Habitats, Faune, Flore ») réhausse l’intérêt de préservation du patrimoine naturel du site. Malgré cela, le site peut être propice à l’explication de la dynamique naturelle végétale liée aux milieux humides, avec la recolonisation forestière. Le marais Duno se situe dans un secteur stratégique de la moyenne vallée de la Somme, zone à haut potentiel écologique, jouxtant d’autres zones marécageuses gérées par le CEN Picardie et dont l’intérêt patrimonial est exceptionnel. La mise en valeur de ce complexe de sites naturels potentiellement en relation les uns avec les autres apparaÏt donc comme un enjeu important à prendre en compte et à faire connaître auprès du public.

A.4.2.4. Synthèse des enjeux

Il apparait que 5 habitats naturels, 4 espèces faunistiques et 3 espèces floristiques doivent orienter la gestion à mettre en œuvre sur le Marais Duno du fait du risque d’extinction qu’ils encourent à plus ou moins court terme et a fortiori de leurs forts enjeux de conservation sur le site mais également à l’échelle régionale au minimum.

La restauration de prés humides (du Molinion caeruleae) et de végétations de roselière du Lathyro palustris – Lysimachietum vulgaris apparaissent comme une véritable priorité sur le site. Concernant les espèces, l’enjeu de préservation le plus fort concernera l’Agrion de Mercure, dont c’est la première mention dans la vallée de la Somme. Les objectifs du plan de gestion devront donc prioriser la préservation de ses végétations d’un stade dynamique relativement pionnier et de cette espèce en particulier, tout en prenant en compte la nécessité d’une hétérogénéité des habitats naturels pour assurer une sauvegarde potentielle d’un plus grand nombre de taxons.

Pour cela, la mise en place d’une alternance entre un pâturage extensif bovin et une fauche exportatrice annuelle de la partie est du site permettra à la flore prairiale humide de s’exprimer convenablement. Un déboisement de fourrés à Saule cendré et une fauche exportatrice régulière de la pointe sud-ouest du site facilitera la conservation des végétations de roselière voire son expansion sur cette partie du marais. La préservation de l’Agrion de Mercure consistera à améliorer son site potentiel de reproduction (i.e. l’ancienne rivière Bellifontaine) et à conserver son habitat de maturation par fauche exportatrice régulière d’une partie de la mégaphorbiaie adjacente à l’ancienne Bellifontaine.

80

SECTION B – GESTION CONSERVATOIRE

81 C.1. LES OBJECTIFS A LONG TERME

C.1.1. Cohérence des objectifs à long terme

Les objectifs à long terme doivent répondre au souci de préserver le patrimoine prioritaire du site et sa fonctionnalité. L’élaboration de ces objectifs et de la définition des vocations écologiques proposées répondent à plusieurs principes adaptés selon les potentialités intrinsèques du Marais Duno : - Plus les habitats naturels concernés sont grands, plus ils sont susceptibles d’être fonctionnels, diversifiés et d’abriter des effectifs relativement importants d’espèces dont la préservation est jugée comme prioritaire ; - Par définition, les éléments patrimoniaux sont favorisés ; - En dessous d’un certain seul d’effectifs, le maintien à long terme des espèces concernées n’est plus assuré (notion de population minimum viable).

Les objectifs à long terme présentés ci-dessous proviennent de la priorisation des enjeux de conservation définis dans le présent plan de gestion. Ils sont fixés en fonction de l’état actuel des connaissances scientifiques du CEN Picardie, du patrimoine naturel recensé sur le Marais Duno et du contexte écologique présent de cette partie de la moyenne vallée de la Somme. Ils pourront donc être amenés à évoluer en fonction de ces différents paramètres. Les principaux enjeux de conservation sont liés aux fossés et cours d’eau, aux végétations herbacées humides prairiales et de bas-marais. Restaurer et entretenir régulièrement ces milieux semble donc être une priorité : cette gestion devrait théoriquement être favorable à l’ensemble des enjeux de conservation les plus prioritaires. Toutefois, le gestionnaire visera une gestion globale du site, en tenant compte de l’intérêt écologique et fonctionnel des habitats naturels et des espèces dont l’intérêt de préservation est jugée moins prioritaire, mais également des usages du site et de son intérêt paysager. Les objectifs considérés comme optimaux sont :

Objectif A : Maintenir, restaurer et diversifier les herbiers aquatiques des fossés et cours d'eau ainsi que les végétations herbacées rivulairess, favorisant le bon développement des cortèges d'espèces inféodées à ces habitats. Objectif B : Maintenir et restaurer près de 4 ha de végétations humides prairiales et de bas- marais favorables à la conservation des espèces patrimoniales inféodées à ces milieux. Objectif C : Conserver entre 5 et 7 ha d'un complexe de végétations plus évoluées, allant des mégaphorbiaies aux boisements humides, favorables à la préservation d'habitats naturels et d'espèces d'intérêt patrimonial. Objectif D : Renforcer la fonctionnalité interne et externe du site. Objectif E : Développer une meilleure compréhension du fonctionnement global du marais et affiner/détailler les inventaires de certains groupes taxonomiques. Objectif F : Favoriser une gestion pérenne du marais et renforcer l'implication de la population locale dans sa préservation.

82 C.2. OBJECTIFS DU PLAN DE GESTION ET PLAN DE TRAVAIL

C.2.1. Principaux facteurs ayant une influence sur la gestion

La prise en compte des contraintes et facteurs principaux pouvant avoir une influence sur la gestion intervient dans la définition des objectifs du plan de gestion à partir des objectifs à long terme, puis dans celle des modalités choisies pour les atteindre. Ces contraintes et facteurs sont directement intégrés dans les tableaux de présentation des objectifs et des opérations (tableaux 12 et 13) pour plus de lisibilité.

C.2.2. Objectifs opérationnels du plan de gestion

Les objectifs du plan de gestion constituent la mise en œuvre sur 5 ans des objectifs de la gestion à long terme proposés précédemment. L’ensemble de ces objectifs est ainsi détaillé dans le tableau 12. Les surfaces précisées dans ce tableau (nombre d'hectares à restaurer et à gérer) sont à considérer comme un ordre de grandeur et peuvent être mises en œuvre avec une variation de plus ou moins 10%.

C.2.3. Les opérations

Les opérations préconisées ont été définies en cohérence avec les objectifs à l’échelle du plan de gestion et en fonction des facteurs influençant la gestion. L’ensemble de ces opérations est détaillé dans le tableau 13. Trois classes de priorité d’action ont été établies pour ces opérations : - Les opérations fortement prioritaires sont celles ayant en particulier un caractère urgent vis-à-vis du maintien ou de la restauration des éléments du patrimoine naturel ; - Les opérations prioritaires sont celles à engager en premier lieu dans l’optique de l’atteinte des objectifs à long terme ; - Les opérations secondaires sont celles qui concourent à l’atteinte des objectifs à long terme mais dont la non mise en œuvre dans le cadre du plan de gestion (e.g. pour des raisons de priorisation des moyens disponibles) ne remettrait pas en cause la conservation du patrimoine naturel à moyen terme ou l’atteinte dans le futur des objectifs à long terme.

83 Le Marais Duno (Bray-les-Mareuil)

Objectifs à long terme Objectifs du plan de gestion Opérations Code

Exploitation de la peupleraie et rognage des souches TU 01

Faucardage des berges de fossés (et de la partie centrale si nécessaire) et TE 01 Accentuer sur 200 ml les surfaces occupées conservation de secteurs aquatiques à végétation hélophytique Maintenir, restaurer et par des herbiers aquatiques et améliorer la structuration végétale des fossés et cours Enlèvement d'herbiers aquatiques paucispécifiques à Elodée de Nuttall TU 02 diversifier les herbiers A1 aquatiques des fossés et d'eau, lieux potentiels de reproduction de Exportation des sédiments en excès par curage ponctuel TU 03 l'Agrion de Mercure et de développement de cours d'eau ainsi que les Suivi annuel des populations d'Agrion de Mercure et cartographie des végétations herbacées la Riccie flottante SE 01 A recensements d'individus terrestres adjacentes, Suivi de l'impact de la gestion globale des milieux aquatiques et des berges sur favorisant le bon SE 02 l'évolution de la végétation développement des cortèges d'espèces Conserver les surfaces actuelles d'une partie Fauche exportatrice triennale de la mégaphorbiaie au secteur nord-est du site TE 02 inféodées à ces habitats de la mégaphorbiaie (0,15 ha) adjacente à A2 l'ancienne Bellifontaine, habitat de Réflexions sur le reprofilage des berges en pente douce TU 04 maturation pour l'Agrion de Mercure, et des végétations de roselières des berges Evaluation de l'impact de la gestion par fauche triennale de la mégaphorbiaie SE 03

Déboisement et dessouchage de fourrés à Saule cendré dans la partie ouest du TU 05 site

Restaurer et entretenir environ 1,3 ha de Fauche exportatrice triennale des secteurs ouverts après déboisement TE 03 végétations de bas-marais à hautes herbes / B1 roselières par génie écologique et présence Gestion des rejets de Saule cendré TE 04 Maintenir et restaurer d'un régime de perturbation agropastoral Suivi des populations d'Hespérie du Dactyle et cartographie des observations près de 4 ha de SE 04 d'individus végétations humides prairiales et de bas- Suivi de l'évolution de la magnoroselière tourbeuse suite au déboisement SE 05 B marais favorables à la Coupe sélective de ligneux dans les zones ouvertes avant paturage ou TU 06 conservation des fauchage espèces patrimoniales inféodées à ces milieux Mise en place d'un paturage extensif bovin alterné sur la partie est du site TU 07 Restaurer et entretenir environ 2,2 ha de B2 prairies humides via des pratiques Mise en place d'aménagements relatifs au paturage TU 08 agropastorales traditionnelles Fauche exportatrice alternée annuelle régressive sur la partie est du site TE 05 Evaluation de l'impact de l'alternance du paturage et de la fauche annuelle sur SE 06 les communautés végétales Coupe sélective d'arbustes présents au sein des mégaphorbiaies évoluées TU 09 dans la partie ouest du site Conserver entre 5 et 7 Conserver les surfaces actuelles de ha d'un complexe de végétations herbacées évoluées (environ 1,5 Fauche exportatrice quinquennalle ou non-intervention des secteurs de C1 TE 06 végétations plus ha) pour assurer le maintien des cortèges roselières existants évoluées, allant des d'espèces typiques de ces milieux mégaphorbiaies aux Fauche exportatrice quinquennale de la zone de mégaphorbiaie centrale du site TE 07 C boisements humides, favorables à la Maintenir en l'état près de 6 ha de boisement préservation d'habitats marécageux et de fourrés arbustifs humides Coupe sélective des fourrés à Saule cendré et Aulne glutineux si nécessaire TU 10 naturels et d'espèces C2 permettant d'accroitre les possibilités d'intérêt patrimonial d'accueil d'une plus grande gamme d'espèces floristiques et faunistiques Non-intervention au sein de la Bétulaie TE 08

Veille foncière AD 01 Renforcer les connexions périphériques avec D1 Lutte contre les espèces exotiques envahissantes terrestres TE 09 les zones humides environnantes Renforcer la Suivi de l'évolution des espèces exotiques envahissantes SE 07 D fonctionnalité interne et Empecher la circulation des véhicules motorisées, l'activité de balltrap et le externe du site TU 11 Eviter toute dégradation du site d'origine dépôt de déchets sur le site D2 anthropique Enlevèment des restes de clotures et déchets présents sur le site TU 12 Pose et restauration de passerelles TU 13 Inventaire exhaustif des Bryophytes SE 08 Prospections supplémentaires pour la détermination des effectifs et de l'autochtonie de l'Agrion de mercure et de la Cordulie à corps fin sur le marais et SE 09 Développer une Améliorer les connaissances relatives à E1 ses alentours meilleure certains groupes taxonomiques compréhension du Compléments d'inventaires pour l'Avifaune SE 10 fonctionnement global E Compléments d'inventaires des Odonates fréquentant le marais SE 11 du marais et affiner/détailler les inventaires de certains Analyse de la diversité génétique des populations de l'Agrion de Mercure SE 12 groupes taxonomiques Etudier plus précisément le fonctionnement E2 Meilleure compréhension du fonctionnement hydrologique et pédologique du interne du site SE 13 marais Analyse de la qualité physico-chimique de l'eau SE 14 Réunion(s) d'informations et/ou de concertation sur la gestion du site avec les Assurer une collaboration participative entre FA 01 F1 gestionnaires, acteurs locaux, usagers et/ou acteurs locaux et partenaires institutionnels partenaires institutionnels Echanges réguliers sur le terrain avec les propriétaires, élus et usagers FA 02 Conception et installation de panneaux pédagogiques de support FA 03 Favoriser une gestion pérenne du marais et Améliorer la communication et la Conception et distribution d'une brochure pédagogique présentant le site FA 04 F renforcer l'implication de sensibilisation auprès du public vis-à-vis des F2 Organisation d'animations et sorties scolaires FA 05 la population locale dans enjeux de préservation majeurs présents sur sa préservation le marais Organisation d'animations découvertes, de visites guidées pour le grand public FA 06

Organisation de chantiers nature FA 07 Montages financiers, suivi des dossiers et valorisation des résultats AD 02 F3 Gestion administrative Evaluation du plan de gestion AD 03 Carte 15 : Opérations de restauration Le Marais Duno (Somme)

Opérations de restauration TU 01 : Exploitation de la peupleraie et rognage des souches TU 08 : Mise en place d'aménagements relatifs au pâturage TU 02 : Enlèvement d'herbiers aquatiques paucispécifiques à Elodée de Nuttall TU 09 : Coupe sélective d'arbustes présents au sein des mégaphorbiaies évoluées

TU 03 : Exportation des sédiments en excès par curage ponctuel TU 10 : Coupe sélective des fourrés à Saule cendré et Aulne glutineux ou non-intervention

TU 05 : Déboisement et dessouchage de fourrés à Saule cendré TU 12 : Enlèvement des restes de clôtures

TU 06 : Coupe sélective de ligneux avant pâturage ou fauchage TU 13 : Pose et restauration de passerelles TU 07 : Mise en place d'un pâturage extensif bovin alterné 0 9045 m Limite du site è Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - SL - 2012 BD ORTHO® © IGN - Paris - 2007 Reproduction interdite (Prise de vue : 2006) Carte 16 : Opérations d'entretien Le Marais Duno (Somme)

Opérations d'entretien

TE 01 : Faucardage des berges de l'ancienne rivière Bellifontaine TE 06 : Fauche exportatrice quinquennale des secteurs de roselières existants TE 02 : Fauche exportatrice triennale de la mégaphorbiaie TE 07 : Fauche exportatrice quinquennale de la mégaphorbiaie centrale TE 03 : Fauche exportatrice triennale de la zone sud-ouest ouverte après déboisement TE 08 : Non-intervention au sein de la Betulaie TE 04 : Gestion des rejets de Saule cendré TE 09 : Lutte contre les espèces exotiques envahissantes terrestres TE 05 : Fauche exportatrice alternée annuelle régressive 0 9045 m Limite du site è Réalisation : Conservatoire d'espaces naturels de Picardie - PdG Le Marais Duno 2013/2017 - SL - 2012 BD ORTHO® © IGN - Paris - 2007 Reproduction interdite (Prise de vue : 2006) BIBLIOGRAPHIE

- AVENIR Conservatoire des espaces naturels de l’Isère, 2001. Plan de gestion de la tourbière de Peuil. 75p. + annexes. - AMEVA, novembre 2011, Docob Marais et Monts de Caubert, Tome 1, Etat des lieux et objectifs de gestion - Biotope, 2009. Etude préalable à la mise en place de plans de conservation des mollusques de la Directive Habitat et protégés au titre de l’arrêté du 23 avril 2007 en Picardie. DIREN Picardie, 121p. - Crassous, C., Karas, F., 2007. Guide de gestion des tourbières et marais alcalins des vallées alluviales de France septentrionale. Pôle-relais Tourbières & Fédération des Conservatoires d’Espaces Naturels, 203 p. - Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, Conseil Régional de Picardie, 2010. Atlas de l’eau en Picardie. 95p. Disponible sur internet : http://www.picardie.fr/IMG/pdf/atlas_de_l_eau.pdf - EcoWhat, 2010. Evaluation des services rendus par les zones humides dans le bassin Artois-Picardie. Agence de l’Eau Artois-Picardie (AEAP), 49p. - Eggelsmann, R., Heathwaite, A.L., Grosse-Brauckmann, G. et al., 1993. Physical processes and Properties of Mires. In: Heathwaite, A.L., Göttlich, K. (eds), 1993. Mires: Process, Exploitation and Conservation. Chicester, Wiley: 171-248. - Evans, M.G., Burt, T.P., Holden, J. et al., 1999. Runoff generation and water table fluctuations in blanket peat: evidence from UK data spanning the dry summer of 1995. J. Hydrol., 221: 141–160. - Holden, J., 2003. Runoff production in blanket peat covered catchments. Water Resour. Res., 39 (7) : 1191. - Holden, J., Burt, T.P., 2002. Infiltration, runoff and sediment production in blanket peat catchments : implications of field rainfall simulation experiments. Hydrol. Process., 16 : 2537- 2557. - MEUNIER F. & LEBRUN J. ( coord.), 2012. Guide méthodologique pour la rédaction des plans de gestion Version juin 2012 - Perrier-Cornet, P., 2003. Quelles perspectives pour les campagnes françaises ?. Ceras, revue Projet n°274. - Poitou-Charentes Nature, Terrisse, J. (coord. éd), 2006. Catalogue des habitats naturels du Poitou-Charentes. Cahiers techniques du Poitou-Charentes, PCN, Poitiers. 68p. - Lanizac, C., 2005. Etude du fonctionnement hydrologique et de la qualité des eaux de quatre marais de la Somme. Propositions pour la gestion des eaux. Mémoire de stage, 126p. + annexes. - Vimont, C., 1970. Les créations d'emploi en France de 1954 à 1968. Population, 25 (1) : 195- 199.

SOMMAIRE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : Convention globale de gestion des Espaces Naturels Sensibles

ANNEXE 2 : Convention de partenariat pour la valorisation de la chasse sur les espaces naturels, propriété du Conseil général de la Somme

ANNEXE 3 : ZNIEFF de type 1 n° 80VDS102 « Marais de la Vallée de la Somme entre Eaucourt-sur- Somme et Abbeville »

ANNEXE 4 : Relevés phytosociologiques

88

Convention de partenariat pour la valorisation de la chasse sur les espaces naturels, propriété du Conseil général de la Somme entre le Département et la Fédération départementale des chasseurs – avenant n°1

Convention bipartite entre la FDC et l’association de chasse de Bray-les-Mareuil

Article 1 : objet

Cette convention bipartite a pour objectif la gestion cynégétique et l’organisation de la chasse dans le marais de Bray-les-Mareuil, propriété du Conseil général de la Somme. Cette convention vient décliner, pour le marais de Bray-les-Mareul, les disposition de la convention de partenariat pour la valorisation de la chasse sur les espaces naturels, propriété du Conseil général de la Somme, signée le 3 mai 2012 entre le Département et la Fédération départementale des chasseurs et en particulier, son avenant n° 1 signé le 28 novembre 2012.

Le site sert également de support technique à la Fédération des Chasseurs de la Somme pour : - les comptages de grand gibier, - la mise en œuvre du schéma départemental de gestion cynégétique, - les autres opérations techniques ponctuelles.

Article 2: territoire

Les parcelles concernés sont cadastrées comme suit :

Commune Lieu-dit Section N° de parcelle Bray-les-mareuil Les prés vers la lourde queue AB 1 et 5

Article 3 : durée

La présente convention est établie pour une durée de trois ans à compter de sa date de signature. Elle est reconductible d efaçon expresse pour une 2de période de 3 ans.

En cas de résiliation anticipée, elle peut être dénoncée par l’association de chasse ou la FDC 6 mois avant son échéance ou une date anniversaire. Cette dénonciation sera faite par courrier recommandé avec accusé de réception.

Article 4 : périodes de chasse

Chaque année, avant le 15 septembre, le Président de l’Association de chasse transmettra par courrier, au Conseil général et à la FDC, le planning prévisionnel des battues. Il les avertira respectivement de toute modification intervenue en raison des niveaux des populations des sangliers.

L’association respectera les dates d’ouverture et de fermeture conformément à l’arrêté préfectoral établi chaque année.

Article 6 : respect des lieux

Les chasseurs sont tenus de respecter les lieux. Il est interdit de jeter des détritus sur le territoire de compétence de l’association ou de laisser des détritus sur place. Chaque chasseur est tenu de ramasser ses douilles après les tirs. Les chasseurs veilleront à stationner leurs véhicules sur les emplacements et infrastructures prévues à cet effet.

Article 7 : règles de sécurité

Le Président de l’association de chasse à la charge de l’application des règles de sécurité pour l’organisation des battues. Il devra pour cela s’assurer que : - les périmètre de chasse et de sécurité ont été matérialisés, y compris en dehors de la zone chassée, - les consignes de tir et de sécurité sont bien respectées.

Le Président de l’association de chasse contractera toutes les assurances nécessaires.

Article 8 : layons

Les layons ne sont pas à la charge de l’association car seront réalisés par le Conseil général avant le 15 septembre, dans la mesure du possible et selon le tracé validé entre la FDC, l’association de chasse et le Conseil général.

Article 9 : partage de l’espace

Les chasseurs sont tenus de respecter :

- les préconisations et la présence du personnel du Conservatoire d’espaces naturel de Picardie ainsi que les préconisation du plan de gestion réalisé par ce dernier, - les promeneurs et les autres usagers et d’entretenir de bons rapports avec leurs voisins, - la présence éventuelle des agents du Conseil général ou tout sous-traitant chargé de travaux sur le site.

Article 10 : respect de la réglementation

Les chasseurs sont tenus de respecter :

- les réglementations sur la chasse et la nature, - le Schéma Départemental de Gestion Cynégétique, - les visites réalisée par les gardes de l’ONCFS et les agents de la FDC, - le plan de chasse, - l’éthique de la chasse.

Article 11 : autres engagements

Le Président de l’association de chasse ou son représentant exposeront les résultats de la saison de chasse écoulée et les perspectives de celle à venir lors de la réunion annuelle que le Conseil général organise avant chaque saison de chasse

Les chasseurs informeront le Conseil général de tout problème constaté sur le site.

Fait en 2 exemplaires à

Monsieur GOURDIN Président de la Société de chasse de Bray-les-Mareuil (précédé de la mention « Lu et approuvé »)

Monsieur BUTEL Président de la Fédération des chasseurs de la Somme (précédé de la mention « Lu et approuvé »)

Inventaire des Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique / PICARDIE

MARAIS DE LA VALLÉE DE LA SOMME ENTRE EAUCOURT-SUR-SOMME ET ABBEVILLE

DOCUMENT DE TRAVAIL - PROJET DE ZNIEFF

Département : SOMME Superficie (ha) : 943 Zone de type 1 N° régional : 80VDS102 Autres inventaires :

Année de mise à jour : 1998 Directive habitats Directive Oiseaux

- LOCALISATION : Communes et départements Commune Département ABBEVILLE SOMME (80) BRAY-LES-MAREUIL SOMME (80) EAUCOURT-SUR-SOMME SOMME (80) EPAGNE-EPAGNETTE SOMME (80) ERONDELLE SOMME (80) MAREUIL-CAUBERT SOMME (80)

- REDACTEUR DE LA FICHE :Conservatoire des Sites Naturels de Picardie (FLIPO S.)

- TYPOLOGIE DES MILIEUX : Milieux déterminants Code Libellé Pourcentage 223 Formations amphibies des rives exondées, des lacs, étangs et mares 5 224 Végétation aquatique flottante ou submergée 5 531 Roselières 3 542 Bas-marais alcalins 5 373 Prairies humides oligotrophes 15

- BILAN DES CONNAISSANCES CONCERNANT LES ESPECES : Mamm. Oiseaux Reptiles Amphib. Poissons Insectes Autr.Inv Phanér. Ptérido. Bryophy. Lichens Champ. Algues

Prospection insuffis. bonne insuffis. insuffis. insuffis. insuffis. nulle bonne bonne insuffis. nulle nulle insuffis.

Nb Espèces 1 12 0 0 6 14 0 107 3 1 0 0 1 citées Nb Espèces 20 1 protégées

- CRITERES DE DELIMITATION DE LA ZONE :

Commentaires : La zone correspond aux marais de la vallée de la Somme entre Eaucourt-sur-Somme et Abbeville. Ce secteur fait partie des sites les plus prestigieux du département de la Somme (marais de Mareuil-Caubert notamment) qui accueillent un patrimoine naturel exceptionnel, d'intérêt européen. - COMMENTAIRE GENERAL :

DESCRIPTION

Ce tronçon appartient à la grande vallée tourbeuse alcaline de la Somme, unique en Europe. Ce site offre une très grande diversité d’habitats aquatiques et amphibies. Leur développement spatial est ici particulièrement spectaculaire. On y observe notamment :

- des herbiers à Nénuphars du Nymphaeion albae (Myriophyllo verticillati-Nupharetum luteae) ; - des herbiers de Charophytes du Charion asperae ;

DIREN PICARDIE - ZNIEFF n° 80VDS102 Décembre 2004 Page 1/6 - des herbiers submergés du Potamion pectinati (Potamo berchtoldii-Najadetum marinae, Potametum colorati, groupement à Groenlandia densa, groupement à Myriophyllum verticillatum,...) ; - des herbiers du Scorpidio-Utricularion minoris (Sparganietum minimi) ; - divers herbiers submergés des Potametalia pectinati (groupement à Potamogeton pectinatus, à Elodea canadensis, à Ceratophyllum demersum,...) ; - des herbiers flottants du Lemnion gibbae, du Riccio fluitantis-Lemnion trisulcae et de l’Hydrocharition morsus ranae ; - des herbiers d’atterrissement de l’Hippuridetum vulgaris ; - des herbiers semi-sciaphiles du Ranunculion aquatilis (Hottonietum palustris) ; - des herbiers du Ranunculion fluitantis (Sparganio emersi-Potametum pectinati, groupement à Sagittaria sagittifolia,...) ; - des groupements amphibies oligo-mésotrophes de l’Hydrocotylo vulgaris-Baldellion ranunculoidis ; - des banquettes amphibies du Glycerio-Sparganion ; - les végétations pionnières des rives tourbeuses du Cyperion flavescenti-fusci (Cyperetum flavescenti).

D’autres groupements étaient présents par le passé, mais le potentiel aquatique s’est appauvri consécutivement à la dégradation générale du cours de la Somme. Cela concerne en particulier les herbiers à Oenanthe fluviatilis, à Potamogeton alpinus*, à Nitellopsis obtusa et à Nymphoides peltata*.

Les milieux terrestres sont également originaux et diversifiés avec la présence, en particulier, de prés oligotrophes paratourbeux à tourbeux alcalins atlantiques/subatlantiques, du Selino carvifoliae-Juncetum subnodulosi à Fritillaire pintade*. Les bas-marais tourbeux du Junco subnodulosi-Caricion lasiocarpae sont également représentés. Les roselières tourbeuses du Thelypterido palustris-Phragmitetum, les mégaphorbiaies oligotrophes du Lathyro palustris-Lysimachietum palustris, ainsi que les mégaphorbiaies turficoles du Thalictro flavi-Filipendulion ulmariae, connaissent un certain développement.

Les autres végétations présentes sont les suivantes :

- les roselières du Phragmition (Solano dulcamarae-Phragmitetum) ; - les mégaphorbiaies eutrophes du Calystegion sepium ; - les cariçaies rivulaires du Caricetum ripario-acutiformis, du Caricetum paniculatae et du Caricetum pseudocyperi ; - les cariçaies tourbeuses du Caricion rostratae ; - les prairies hygrophiles du Mentho aquaticae-Juncion inflexi (Pulicario dysentericae-Juncetum inflexi) ; - les prés inondés de l’Oenanthion fistulosae (Eleocharo palustris-Oenanthetum fistulosae), - les prairies mésophiles du Lolio-Cynosurion cristati ; - les saulaies-aulnaies tourbeuses de l'Alnion glutinosae ; - les aulnaies-frênaies de l'Alno-Padion (Filipendulo ulmariae-Alnetum glutinosae).

Certains secteurs sont encore entretenus par des activités d’élevage, notamment au niveau des lieux-dits "le Marais Communal", à Mareuil-Caubert, "le Marais d’Epagnette" et "le Grand Marais", à Bray-lès-Mareuil. D’autres secteurs, beaucoup plus ponctuels, font l’objet d’un entretien par la fauche. Les vastes étangs à Nénuphars sont principalement présents sur la commune de Mareuil-Caubert.

Des peupleraies et des boisements spontanés de fourrés humides, à base de saules et d’aulnes, complètent le site.

INTERET DES MILIEUX

Ce site présente un intérêt de niveau européen tant pour les groupements végétaux que pour la flore et la faune. Il s’agit, sans conteste, d’un des sites les plus intéressants du département de la Somme. La diversité extrême et le recouvrement spatial des groupements aquatiques, la présence de prés oligotrophes à Fritillaria meleagris* ainsi que la richesse des végétations tourbeuses constituent les points forts de ce site.

Un très grand nombre de groupements végétaux sont menacés au niveau européen et, de ce fait, inscrits à la directive " Habitats ". Citons en particulier :

- le Myriophyllo verticillati-Nupharetum luteae ; - le Potamo berchtoldii-Najadetum marinae ; - le Sparganio emersi-Potametum pectinati ; - l’Hottonietum palustris ; - l’Hydrocharitetum morsus-ranae ; - le Lemno-Spirodeletum polyrhizae ; - le Charion asperae à Chara vulgaris ; - le Selino carvifoliae-Juncetum subnodulosi ; - le Junco subnodulosi-Caricion lasiocarpae ; - l’Hydrocotylo vulgaris-Baldellion ranunculoidis ; - le Lathyro palustris-Lysimachietum vulgaris ; - le Filipendulo ulmariae-Alnetum glutinosae.

La mosaïque complexe des habitats représentés permet par ailleurs la nidification d’une avifaune palustre remarquable.

INTERET DES ESPECES

Flore :

De très nombreuses espèces végétales remarquables sont présentes sur le site. On ne citera ici que les espèces légalement protégées :

- la Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris*), qui se trouve ici dans son unique secteur pour toute la Picardie. Elle y forme des populations relictuelles, dispersées sur plusieurs micro-sites ; ces stations représentent un remarquable isolat de population ;

DIREN PICARDIE - ZNIEFF n° 80VDS102 Décembre 2004 Page 2/6 la diversité morphologique des populations avec une gamme de pieds biflores, triflores et des formes à fleurs blanches exprime probablement une grande diversité génétique ; - l’Ache rampante (Apium repens*), espèce inscrite à l’annexe II de la directive "Habitats" ; - l’Orchis négligé (Dactylorhiza praetermissa*), espèce des prairies humides non amendées, en populations très importantes sur le site ; - l’Orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata*), espèce vulnérable en Picardie ; - l’Ophioglosse commune (Ophioglossum vulgatum*), fougère en forte régression dans la région ; - la Véronique en écusson (Veronica scutellata*), plante palustre discrète, relativement bien représentée en vallée de la Somme ; - la Stellaire des marais (Stellaria palustris*), espèce des mégaphorbiaies tourbeuses ; - la Berle à larges feuilles (Sium latifolium*), assez rare en Picardie ; - le Mouron délicat (Anagallis tenella*), présent, notamment, sur les berges de certaines mares ; - la Gesse des marais (Lathyrus palustris*), exceptionnelle en Picardie ; - la Laîche arrondie (Carex diandra*), espèce circumboréale des bas-marais tourbeux ; - la Laîche filiforme (Carex lasiocarpa*), espèce fortement menacée en Picardie ; - l’Eleocharide pauciflore (Eleocharis quinqueflora*), espèce pionnière des tourbières basiclines ; - la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium*), vulnérable en Picardie ; - le Ményanthe trèfle-d’eau (Menyanthes trifoliata*), typique des tremblants tourbeux ; - la Pédiculaire des marais (Pedicularis palustris*), très rare en Picardie ; - le Rubanier nain (Sparganium natans*), espèce aquatique rare en Picardie ; - l’Euphorbe des marais (Euphorbia palustris*), espèce typique des mégaphorbiaies tourbeuses, exceptionnelle en Picardie ; - le Peucédan des marais (Peucedanum palustre*), rare dans la région ; - la Renoncule langue (Ranunculus lingua*), protégée au niveau national ; - le Potamot coloré (Potamogeton coloratus*), inféodé aux gouilles et aux fossés tourbeux.

D’autres espèces étaient également présentes par le passé mais ne sont plus observées aujourd’hui. C’est le cas du Potamot des Alpes (Potamogeton alpinus*), exceptionnel en Picardie ; du Luronium nageant (Luronium natans*), disparu de Picardie ; de l’Utriculaire naine (Utricularia minor*), exceptionnelle en Picardie et du Faux-nénuphar pelté (Nymphoides peltata*), présumé disparu de Picardie.

Faune :

L’avifaune est particulièrement remarquable avec la nidification de nombreuses espèces palustres parmi lesquelles le Butor étoilé (Botaurus stellaris), espèce vulnérable au niveau national ; le Blongios nain (Ixobrychus minutus), en danger en France ; le Busard des roseaux (Circus aeruginosus), inscrit à la directive "Oiseaux", ainsi que quelques passereaux paludicoles comme la Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus), inscrite sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de Picardie ; la Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica), inscrite à la directive "Oiseaux" ; la Locustelle luscinioïde (Locustella luscinioides), assez rare en Picardie ; et la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti), assez rare en Picardie.

Pour les odonates, citons la présence de l’Agrion délicat (Ceriagrion tenellum), inféodé aux zones tourbeuses ; de l’Agrion joli (Coenagrion pulchellum), peu commun à assez rare en Picardie ; et de l’Aeschne printanière (Brachytron pratense), espèce également peu commune à assez rare en Picardie.

En ce qui concerne les poissons, on observe la Truite de mer (Salmo trutta trutta) ; l’Anguille (Anguilla anguilla), relativement abondante ; le Brochet (Esox lucius) ; et la Bouvière (Rhodeus sericeus), inscrite à l'annexe II de la directive "Habitats".

FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE

- La Fritillaire semble trouver son optimum sur le site, dans le pré tourbeux alcalin du Selino-Juncetum. L’abandon des pratiques de fauche, se traduisant par la fermeture et la densification du tapis végétal, est préjudiciable à l’espèce. La Fritillaire est, par ailleurs, absente des prairies fortement pâturées de l’Agropyro-Rumicion crispi. Une gestion par le pâturage est donc susceptible d’être néfaste à l’espèce. Enfin, les activités de cueillette et de pillage de bulbes affectent également les populations.

- Les marais se caractérisent par un vieillissement généralisé, avec accélération de la dynamique arbustive et préforestière (boisement des roselières, accroissement des mégaphorbiaies ...). Les espèces remarquables, inféodées aux milieux ouverts, en subissent les conséquences.

- Ces phénomènes de fermeture peuvent être accélérés soit par l'intervention humaine (plantations de peupliers), soit par la non-intervention (abandon des pratiques d'entretien des milieux ouverts telles que l'exploitation de la tourbe et la fauche des roseaux). Les peupleraies ont également pour effet d’entraîner un assèchement du marais et une banalisation de la végétation.

- La qualité des eaux se détériore, conduisant à une régression des espèces aquatiques inféodées aux eaux oligotrophes.

- Les étangs ont tendance à s'envaser. Ce phénomène est provoqué en partie par les limons des plateaux, entraînés dans le cours d'eau par les pluies.

- Le développement des Habitations Légères de Loisirs (HLL) provoque une dégradation à la fois paysagère et écologique des marais.

- Les opérations de curage des étangs sont parfois réalisées aux dépens des milieux palustres rivulaires (dépôts des boues de curage sur les berges...).

N.B. : les espèces végétales dont le nom latin est suivi d’un astérisque sont légalement protégées.

DIREN PICARDIE - ZNIEFF n° 80VDS102 Décembre 2004 Page 3/6 - SOURCES / INFORMATEURS : Nom informateur (Début de la période d'obs. - Fin de la période d'obs.) Fiche ZNIEFF 0007.0001 (1981) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F.) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), MAHEVAS T., MONTIGNY P. FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) DELOISON G. (Picardie-Nature) Fiche ZNIEFF 0031.0000 (1985) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F.) Fiche ZNIEFF 0027.0000 (1982) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F.) Fiche ZNIEFF 0007. (1981) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F., VAN HALUWYN C.) SALVAN S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) Fiche ZNIEFF 0007.0002 (1981) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F.) Fiche ZNIEFF 0007.0003 (1985) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F.) Fiche ZNIEFF 0007.0004 (1981) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F.) Fiche ZNIEFF 0007.0005 (1981) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F.) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), DUMONT F. BLANCHARD F. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul) BARDET O., DE FERAUDY E., GAVORY L. (Picardie-Nature) MELENEC G. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie)

- SOURCES / BIBLIOGRAPHIES : Références bibliographiques (Année de parution) SIMON M., 1995. - Contributions floristiques. - Bull. Soc. Linn. Nord-Pic., t. 13 : 92-94. (1995)

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DIREN PICARDIE - ZNIEFF n° 80VDS102 Décembre 2004 Page 4/6 - LISTE DES ESPECES : Espèce Sta Source Période Abond. App Dis obs. deg inf sup Mamm. MERIAUX J.L., WATTEZ J.R., 1981. - Groupements végétaux aquatiques et subaquatiques de la vallée de la Neomys fodiens Somme. - Coll. Phytosoc. 10, les végétations aquatiques : 369-413. Lille. Oiseaux Vanellus vanellus R DELOISON G. (Picardie Nature), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) A Cettia cetti R DELOISON G. (Picardie Nature), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) B Alcedo atthis R FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Luscinia svecica R DELOISON G. (Picardie-Nature) (xxxx-1997) Anas querquedula R FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1996) Ixobrychus minutus R DELOISON G. (Picardie-Nature) (xxxx-1997) A Botaurus stellaris R DELOISON G. (Picardie-Nature) (xxxx-1997) A FERAUDY E. (de), 1994. - Milieux humides de la moyenne vallée de la Somme. Tronçon Amiens Abbeville... - (xxxx-1994) Acrocephalus arundinace R Cons. Sites Nat. Pic., Cons. Rég. Pic., 40 p. + annexes. A FERAUDY E. (de), 1994. - Milieux humides de la moyenne vallée de la Somme. Tronçon Amiens Abbeville... - (xxxx-1994) Circus aeruginosus R Cons. Sites Nat. Pic., Cons. Rég. Pic., 40 p. + annexes. A Poissons MONNIER D. et al., 1997. - Résultat des pêches électriques dans le département de la Somme. - Direction (xxxx-1997) Anguilla anguilla PO Régionale du C.S.P. Compiègne, 2 p. C MONNIER D. et al., 1997. - Résultat des pêches électriques dans le département de la Somme. - Direction (xxxx-1997) Barbus barbus H Régionale du C.S.P. Compiègne, 2 p. B MONNIER D. et al., 1997. - Résultat des pêches électriques dans le département de la Somme. - Direction (xxxx-1997) Esox lucius H Régionale du C.S.P. Compiègne, 2 p. B MONNIER D. et al., 1997. - Résultat des pêches électriques dans le département de la Somme. - Direction (xxxx-1997) Cottus gobio H Régionale du C.S.P. Compiègne, 2 p. B MONNIER D. et al., 1997. - Résultat des pêches électriques dans le département de la Somme. - Direction (xxxx-1997) Rhodeus amarus H Régionale du C.S.P. Compiègne, 2 p. B HERNANDEZ O., 1990. - Schéma départemental de vocation piscicole du département de la Somme. - DDAF, Salmo trutta trutta PO FDAAPP, Min. Env., Cons. Rég. Picardie, Cons. Gén. Somme, Agence de l'eau Artois-Picardie. A Insectes Coenagrion pulchellum FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Ceriagrion tenellum FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1996) Brachytron pratense FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1993) Phanero. Eleocharis quinqueflora FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Oenanthe lachenalii FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Carex viridula FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) Carex nigra Fiche ZNIEFF 0031.0000 (1985) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F.) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1997) Fritillaria meleagris Picardie) Dactylorhiza incarnata FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Euphorbia palustris BARDET O., DE FERAUDY E., GAVORY L. (Picardie-Nature) (xxxx-1995) Hydrocotyle vulgaris FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Menyanthes trifoliata FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) Valeriana dioica FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) Thalictrum flavum FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) Dactylorhiza praetermissa FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) C Juncus subnodulosus FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) C Baldellia ranunculoides FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) B Samolus valerandi FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Carex panicea FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) Hydrocharis morsus-ranae FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Myriophyllum verticillatum FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Eleocharis uniglumis FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) Rhinanthus angustifolius FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Anagallis tenella FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) Groenlandia densa FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Scirpus tabernaemontani FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Cyperus fuscus FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) B Potamogeton berchtoldii FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Potamogeton coloratus FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Epilobium palustre FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Carex distans FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) B Carex flava FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) A Triglochin palustre FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Nasturtium microphyllum FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Hippuris vulgaris FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997)

DIREN PICARDIE - ZNIEFF n° 80VDS102 Décembre 2004 Page 5/6 Selinum carvifolium FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Peucedanum palustre FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Baileul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1996) Eriophorum angustifolium Picardie), MELENEC G. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1996) Geum rivale Picardie) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1996) Cladium mariscus Picardie) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1996) Najas marina Picardie) Epipactis palustris FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1996) Lathyrus palustris Picardie) Carex lepidocarpa FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) Scorzonera humilis FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1996) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1996) Juncus compressus Picardie) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1996) Calamagrostis canescens Picardie) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1996) Ranunculus lingua Picardie) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1996) Pedicularis palustris Picardie) CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1996) Sparganium natans Picardie) Carex diandra FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1996) FLIPO S., HAPPE D., HENDOUX F., 1994. - Flore de Picardie menacée de disparition. Sauvegarde de 20 (xxxx-1993) Hypericum desetangsii espèces végétales. - Centre Rég. de Phyto., Cons. Bot. Nat. Baill., Cons. Rég. Pic., vol. 1, 145 p. FLIPO S. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), HENDOUX F. (Conservatoire Botanique National de (xxxx-1993) Carex lasiocarpa Bailleul) BON M., CLAUS G., 1980. - Compte-rendus d'excursions. La vallée de la Somme en amont d'Abbeville. 27 avril (xxxx-1980) Prunus padus 1980. - Bull. Soc. Linn. N. Fr., nvelle série : 3. BON M., CLAUS G., 1980. - Compte-rendus d'excursions. La vallée de la Somme en amont d'Abbeville. 27 avril (xxxx-1980) Salix aurita 1980. - Bull. Soc. Linn. N. Fr., nvelle série : 3. Veronica scutellata CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), DUMONT F. (xxxx-1995) Apium repens SIMON M., 1995. - Contributions floristiques. - Bull. Soc. Linn. Nord-Pic., t. 13 : 92-94. (xxxx-1994) Stellaria palustris SIMON M., 1995. - Contributions floristiques. - Bull. Soc. Linn. Nord-Pic., t. 13 : 92-94. (xxxx-1994) Dactylorhiza fistulosa CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), MAHEVAS T., MONTIGNY P. (xxxx-1995) Sium latifolium CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), DUMONT F. (xxxx-1995) BLANCHARD F. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), CHOISNET G. (Conservatoire Botanique National (xxxx-1995) Wolffia arrhiza de Bailleul) Silaum silaus Fiche ZNIEFF 0031.0000 (1985) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F.) Carex rostrata FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1998) Oenanthe fluviatilis Fiche ZNIEFF 0027.0000 (1982) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F.) MERIAUX J.L., WATTEZ J.R., 1981. - Groupements végétaux aquatiques et subaquatiques de la vallée de la Potamogeton alpinus Somme. - Coll. Phytosoc. 10, les végétations aquatiques : 369-413. Lille. X MERIAUX J.L., WATTEZ J.R., 1981. - Groupements végétaux aquatiques et subaquatiques de la vallée de la Luronium natans Somme. - Coll. Phytosoc. 10, les végétations aquatiques : 369-413. Lille. X MERIAUX J.L., WATTEZ J.R., 1981. - Groupements végétaux aquatiques et subaquatiques de la vallée de la Potamogeton friesii Somme. - Coll. Phytosoc. 10, les végétations aquatiques : 369-413. Lille. WATTEZ J.R., FOUCAULT B. (de), 1989. - L' Excursion de la Société Royale de Botanique de Belgique dans la (xxxx-1988) Potamogeton perfoliatus vallée de la Somme, les 10 et 11 septembre 1988. - Bull. Soc. Roy. Belg. 122 : 115-124. MERIAUX J.L., WATTEZ J.R., 1981. - Groupements végétaux aquatiques et subaquatiques de la vallée de la Carex appropinquata Somme. - Coll. Phytosoc. 10, les végétations aquatiques : 369-413. Lille. WATTEZ J.R., FOUCAULT B. (de), 1989. - L' Excursion de la Société Royale de Botanique de Belgique dans la (xxxx-1988) Potamogeton lucens vallée de la Somme, les 10 et 11 septembre 1988. - Bull. Soc. Roy. Belg. 122 : 115-124. MERIAUX J.L., TOMBAL P., SUEUR F., 1985. - Inventaire des ZNIEFF en Picardie. Rapport de synthèse. - AMBE Potamogeton trichoides Picardie, Min. Env., DRAE Pic., 58 p. MERIAUX J.L., TOMBAL P., SUEUR F., 1985. - Inventaire des ZNIEFF en Picardie. Rapport de synthèse. - AMBE Utricularia minor Picardie, Min. Env., DRAE Pic., 58 p. X BOULLET V. (Conservatoire Botanique National de Bailleul), FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de (xxxx-1993) Hottonia palustris Picardie) Salix repens subsp. repen BARDET O., DE FERAUDY E., GAVORY L. (Picardie-Nature) (xxxx-1995) Ptérido. Equisetum fluviatile FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) Thelypteris palustris FLIPO S. (Conservatoire des Sites Naturels de Picardie) (xxxx-1997) FLIPO S., HAPPE D., HENDOUX F., 1994. - Flore de Picardie menacée de disparition. Sauvegarde de 20 (xxxx-1993) Ophioglossum vulgatum espèces végétales. - Centre Rég. de Phyto., Cons. Bot. Nat. Baill., Cons. Rég. Pic., vol. 1, 145 p. Bryophi. Riccia fluitans Fiche ZNIEFF 0031.0000 (1985) : A.M.B.E. (MERIAUX J.-L., SUEUR F.)

Légende des statuts : R = reproduction probable E = espèce endémique stricte P = passage, migration C = espèce endémique large H = hivernage (oiseaux) M = espèce en marginalité écologique O = espèce occasionnelle D = espèce à aire disjointe A = espèce accidentelle L = espèce en limite d'aire de répartition N = espèce naturalisée, subspontanée ou introduite

DIREN PICARDIE - ZNIEFF n° 80VDS102 Décembre 2004 Page 6/6 F I C H E Z N I E F F N ° 8 0 V D S 1 0 2 MARAIS DE LA VALLÉE DE LA SOMME ENTRE EAUCOURT-SUR-SOMME ET ABBEVILLE

Echelle :1 cm pour 0.5 km Planche 1 sur 1 DIREN Picardie Imprimé le 18/01/2005 N° PERSONNEL DE RELEVÉ 16 13 16 14 6 7 10 5 4 2 3 1 11 8 9 12 15 OBSERVATEURS SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL RÉDACTEURS SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL SL DATE DÉPARTEMENT 80 80 80 80 80 80 80 80 80 80 80 80 80 80 80 80 80 COMMUNE Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil Bray-lès-Mareuil LIEU-DIT Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Le Marais Duno Megaphorbiaie Mégaphorbiaie Végétation prairiale Fourré à Saule Herbier aquatique à Herbier flottant à Fourré à Saule Riccie Cressonnière Jonchaie Calamagrostaie Hélophytes Cariçaie Phragmitaie mésotrophe à Phalaridaie eutrophe à Ortie humide à Houlque cendré et Aulne Betulaie Plantation Peupliers ECOLOGIE Elodée de Nuttall Nénuphar jaune cendré Pigamon jaune dioïque laineuse glutineux N° MANUSCRIT X 58 X 62 15, 37, 50 56, 61 45,10, 48 26, 31, 34,12, 35, 27, 36,2, 29,14,52 46,18, 5433, 55, 57,3, 59, 9, 6030 1, 13, 24, 53 38 7, 44 25, 40, 55' 57' 63 Recouvrement h (%) 80 90 40 80 100 100 100 100 100 100 100 100 100 80 50 95 80 HVM (cm) 1 30 20 40 65 60 80 80 130 90 70 100 40 80 70 80 150

CATMINAT Statut Rareté Menace Patrimonialité EEE Législ. Nom latin 03/1.0.1.0.2 I AR VU oui Riccia fluitans L. 44 + 03/1. I AC LC Lemna minor L. 22 22 03/2. Z AR ZLC A Elodea nuttallii (Planch.) St John 44 03/2.0.1.0.1 I AR LC Potamogeton crispus L. 22 03/2.0.2.0.3 I PC LC Callitriche obtusangula Le Gall 11 03/2.0.2.0.3 I R VU oui Hottonia palustris L. + 03/4.0.1.0.1 I R? DD Potamogeton berchtoldii Fieb. +

03/2.0.1.0.1 IN(C)PC LC Nuphar lutea (L.) Smith 33

04/1. I PC LC Berula erecta (Huds.) Coville 11 04/1. I(C) AC LC Nasturtium officinale R. Brown 55 04/1. I PC LC Veronica anagallis-aquatica L. 11 04/1.0.1 I AC LC Myosotis scorpioides L. 11

04/2. I PC NT oui Caltha palustris L. + 04/6. I CC LC Persicaria maculosa S.F. Gray, nom. conserv. propos. + 06/1.1.2 I PC NT oui Juncus subnodulosus Schrank 44 11 11 11 11 + 06/1.1 I AR VU oui Galium uliginosum L. + 11 + 06/1.1.1.0.1 I AC LC Lotus pedunculatus Cav. + 22 06/1.1 I PC LC Molinia caerulea (L.) Moench + + 06/1.1 I AR NT oui Hydrocotyle vulgaris L. 22 06/1.1.1.0.1 I C LC Juncus effusus L. +

05/3.0.2.0.1 I AR LC Thelypteris palustris Schott 11 22 33 05/3.0.2.0.1 I R VU oui Calamagrostis canescens (Weber) Roth 44

05/3. I AC LC Lysimachia vulgaris L. 11 22 33 22 11 22 11 + + + + 05/3. I(C) AC LC Iris pseudacorus L. 33 11 + 11 11 11 11 05/3.0.2 I AC LC Carex acutiformis Ehrh.11 + 11 22 44 22 22 + 11 44 22 44 11 05/3. I AC LC Carex riparia Curt. + + + 05/3.0.2 I AR NT oui Equisetum fluviatile L. +

05/3.0.2 I AC LC Carex paniculata L. 11 22 + 05/3. I C LC Phragmites australis (Cav.)22 Steud. 22 22 + 11 11 11 44 11 + 11 11 22 22 44 05/3.0.2.0.1 I R NT oui R1 Peucedanum palustre (L.) Moench 11 11 + + 05/3.0.2.0.1 I AR LC Carex elata All. 11 11 + 05/3. I AC LC Lycopus europaeus L. + 05/3.0.2.0.1 I R NT oui Cladium mariscus (L.) Pohl +

05/2. I C LC Symphytum officinale L. subsp. officinale + + 11 + 22 11 22 11 + 05/2. I C LC Filipendula ulmaria (L.) Maxim. + + + 05/2. I C LC Angelica sylvestris L. + + 05/2.0.1 I AC LC Lythrum salicaria L. + + 11 + + + + + + 05/2.0.1.0.1 I C LC Cirsium palustre (L.) Scop. + + 05/2.0.1.0.2 I AC LC Cirsium oleraceum (L.) Scop. 22 11 11 05/2.0.1.0.2 I AC LC Stachys palustris L. + 05/2.0.1.0.2 I AR NT oui Thalictrum flavum L. 11 05/2.0.2 I CC LC Calystegia sepium (L.) R. Brown + + + + + + 05/2.0.2 I C LC Eupatorium cannabinum L. + 22 11 33 22 11 22 05/3. I AC LC Phalaris arundinacea L. + + + 44 + + 05/2.0.2.0.1 I CC LC Epilobium hirsutum L. 11 11 05/2.0.2.0.1 I AC LC Barbarea vulgaris R. Brown +

13/2. I CC LC Urtica dioica L. + + + + + 33 + 11 13/2. I CC LC Cirsium arvense (L.) Scop. 11 + 11 + 13/4. I CC LC Galium aparine L. 22

09/2.0.2 I C LC Vicia cracca L. + 12/1. I CC LC Holcus lanatus L. 22 12/1. I(NC)CC LC Trifolium pratense L. + 12/1.1.1.1 I(NC)CC LC Dactylis glomerata L. + 12/1.1.1.2 I(NC)C LC Phleum pratense L. 33 12/1.2 I CC LC Agrostis stolonifera L. + 22 12/1.2 I CC LC Ranunculus repens L. + 12/1.2.1.1.3 I AC LC Pulicaria dysenterica (L.) Bernh. 11 12/1.2.2 I AC LC Mentha aquatica L. + 22 + + + 11 12/1.2.1.1 I AC LC Equisetum palustre L. + + + 11 12/1.2.2 I AC LC Galium palustre L. + + +

13/1.0.3 I CC LC Elymus repens (L.) Gould + 13/2. I C LC Rubus caesius L. 11 11 + 13/2.0.1 I CC LC Glechoma hederacea L. 11 13/2.0.1.0.2 I CC LC Geranium robertianum L. + 13/2.0.2 I C LC Circaea lutetiana L. 11 13/2.0.2 I AC LC Festuca gigantea (L.) Vill. + 16/1. I(NC)CC LC Quercus robur L. + 16/4. I C LC Dryopteris filix-mas (L.) Schott + 16/4.0.2 I AC LC Dryopteris carthusiana (Vill.) H.P. Fuchs +

Recouvrement Aa (%) <1% 75 70 30 20 HVM (cm) 150 300 300 300 200 15/8. I(NC)CC LC Crataegus monogyna Jacq. + 16/1. I(NC)CC LC Fraxinus excelsior L. var. excelsior 11 15/3. I AC LC Salix cinerea L. + 44 44 22 22 15/3. I(C) PC LC Frangula alnus Mill. 22 11 16/1.0.5 I(NSC)C LC Alnus glutinosa (L.) Gaertn. 22 11 16/1.0.5.0.1 I AC LC Betula pubescens Ehrh. + 11 16/1.0.4 I CC LC Salix caprea L. +

Recouvrement AA (%) 5% 40 70 99 HVM (cm) 500 600 800 800 16/1.0.5.0.1 I(C) AC LC Salix alba L. 11 16/1.0.5 I(NSC)C LC Alnus glutinosa (L.) Gaertn. 11 33 22 16/1.0.5.0.1 I AC LC Betula pubescens Ehrh. 44 16/1. I(NC)CC LC Fraxinus excelsior L. var. excelsior + 16/1.0.5 C H Populus x canadensis Moench 55