MAITRE D’OUVRAGE : COMMUNE DE SAINT CREPIN PETITE CENTRALE HYDROELECTRIQUE DES GUIONS SUR LE TORRENT DU PRA REBOUL Numéro SIRET : 20150136700010

DOSSIER DE DEMANDE D ’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE

Au titre de l’article L181-1 et suivants en application des installations mentionnées à l’article L.214-3 du Code de l’Environnement

PIECE 4.1 : ETUDE D’IMPACT

ASSISTANT AU MAITRE D’OUVRAGE : IT05 – INGENIERIE TERRITORIALE HAUTES-ALPES

JANVIER 2018

SOMMAIRE

PREAMBULE ...... 7

OBJET DU PROJET ET DE L'ETUDE D'IMPACT ...... 7 MAITRE D'OUVRAGE ...... 8

RESUME NON TECHNIQUE ...... 9

PRESENTATION DU PROJET ...... 9 ALTERNATIVES EXAMINEES ET JUSTIFICATION DU CHOIX DU PROJET ...... 9 ETAT INITIAL...... 10 EVALUATION DES IMPACTS ...... 12 EVALUATION DES IMPACTS HYDROLOGIQUES SUR LE TORRENT ...... 12 EVALUATION DES IMPACTS HYDROBIOLOGIQUES SUR LE TORRENT ...... 13 EVALUATION DES IMPACTS SUR LES USAGES DES EAUX ...... 13 EVALUATION DES IMPACTS SUR LA FAUNE ET LA FLORE ...... 14 EVALUATION DES IMPACTS SUR LES BOISEMENTS ...... 14 EVALUATION DES IMPACTS NATURA 2000 ...... 15 EVALUATION DES IMPACTS SOCIAUX ET ECONOMIQUES ...... 15 IMPACTS EVITES ...... 15 IMPACTS SUR L'ACTIVITE DE CANOYNING ...... 16 IMPACTS ENERGETIQUES ET CLIMATIQUES ...... 16 IMPACTS EN PHASE CHANTIER ...... 16 CONCLUSION SUR LES IMPACTS ...... 17 MESURES PROPOSEES ...... 17 IMPACT RESIDUEL ET MESURE COMPENSATOIRE ...... 17 CONCLUSIONS GENERALES ...... 17

1. PRESENTATION DU PROJET ...... 19

1.1. GRANDES LIGNES ET CARACTERISTIQUES DU PROJET ...... 19 1.2. PROJET D’IRRIGATION CONNEXE ...... 19 1.3. PROJET CONNEXE DU RENFORCEMENT DE L'ADDUCTION D'EAU POTABLE ...... 20 1.4. MISES AU POINT DU PROJET POUR EVITER LES IMPACTS ...... 20

2. ANALYSE DE L'ETAT INITIAL ...... 21

2.1. PRESENTATION GENERALE DU SITE ...... 21 2.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ...... 21 2.1.2. PRESENTATION GENERALE DU SECTEUR ...... 21

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 2.1.3. PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE DE SAINT-CREPIN ...... 22 2.1.4. JUSTIFICATION DE L'AIRE D'ETUDE ...... 23 2.2. LE MILIEU PHYSIQUE ...... 23 2.2.1. TOPOGRAPHIE ...... 23 2.2.2. GEOLOGIE ...... 23 2.2.3. CLIMAT ...... 24 2.3. LE TORRENT DU PRA REBOUL ...... 24 2.3.1. SITUATION ET CLASSEMENT ...... 24 2.3.2. TOPOGRAPHIE DU TORRENT ...... 25 2.3.3. BASSIN VERSANT ...... 25 2.3.4. HYDROLOGIE ...... 25 2.3.5. HYDROGEOLOGIE ...... 28 2.3.6. TRANSPORT SOLIDE ET TRANSIT DES SEDIMENTS ...... 28 2.4. LES USAGES DES EAUX ...... 28 2.4.1. LES PRISES, CANAUX ET PRELEVEMENTS AGRICOLES ...... 29 2.4.2. LE POTENTIEL HYDROELECTRICITE ...... 31 2.4.3. L'ACTIVITE ALIEUTIQUE ...... 33 2.4.4. LES USAGES POUR LES COMMUNES ...... 33 2.4.5. LES USAGES POUR L'EAU POTABLE ...... 34 2.4.6. LES BESOINS POUR LA LUTTE INCENDIE ...... 34 2.4.7. L'ACTIVITE DU CANYONING ...... 34 2.4.8. UNE COMPOSANTE D'ATTRAIT TOURISTIQUE ...... 35 2.4.9. UN BESOIN DE MIEUX GERER L’EAU ...... 35 2.5. LE MILIEU NATUREL HYDROBIOLOGIQUE DU TORRENT ...... 36 2.5.1. ETUDE EXHAUSTIVE REALISEE PAR ASCONIT CONSULTANT ANNEXEE ...... 36 2.5.2. ASPECTS PHYSICO-CHIMIQUES...... 36 2.5.3. ASPECTS HYDROBIOLOGIQUES ...... 36 2.5.4. POTENTIEL PISCICOLE ...... 37 2.6. LE MILIEU NATUREL TERRESTRE ...... 41 2.6.1. VOLET FAUNE FLORE REALISE PAR - BARTH ENVIRONNEMENT ANNEXEE ...... 41 2.6.2. PERIMETRES REGLEMENTAIRES (NATURA 2000) PROCHES ...... 41 2.6.3. PERIMETRES D’INVENTAIRES PROCHES ...... 42 2.6.4. SYNTHESE DE L’ETAT INITIAL ...... 45 2.6.5. ETAT INTIAL DES EMPRISES - BOISEMENT - ZONE A DEFRICHER ...... 46 2.6.6. ROLE DE L'AGRICULTURE TRADITIONNELLE DANS L'EQUILIBRE DU MILIEU ...... 47 2.6.7. QUALITE DE L'AIR ...... 47 2.6.8. NIVEAU SONORE INITIAL ...... 47 2.7. LES ASPECTS SOCIAUX ET ECONOMIQUES ...... 47 2.7.1. CONTEXTE ECONOMIQUE DE LA COMMUNE DE SAINT-CREPIN ...... 47

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 3

2.7.2. CONTEXTE DE L’EMPLOI ...... 48 2.7.3. BESOIN D’INVESTISSEMENT PRODUCTIF ...... 48 2.8. LES ASPECTS ENERGETIQUES ...... 48 2.8.1. TRANSITION ENERGETIQUE EN COURS ...... 48 2.8.2. LES RESEAUX ELECTRIQUES LOCAUX ...... 48 2.8.3. L'HYDROELECTRICITE LOCALE ...... 49

3. EVALUATION DES IMPACTS ...... 50

3.1. IMPACT SUR LE MILIEU PHYSIQUE ...... 50 3.1.1. IMPACT SUR LA TOPOGRAPHIE ...... 50 3.1.2. IMPACT SUR LA GEOLOGIE ...... 50 3.2. IMPACT SUR LE TORRENT DU PRA REBOUL ...... 50 3.2.1. IMPACT SUR L'HYDROLOGIE DU TORRENT ...... 50 3.2.2. IMPACTS SUR LA TEMPERATURE DU TORRENT ...... 53 3.2.3. IMPACTS SUR LE TRANSPORT SOLIDE ET LE TRANSIT DES SEDIMENTS ...... 55 3.2.4. IMPACTS SUR L'HYDROGEOLOGIE ...... 55 3.3. IMPACTS SUR LES USAGES DE L'EAU ...... 55 3.3.1. IMPACTS SUR LES USAGES DE L’EAU POTABLE ...... 55 3.3.2. IMPACTS SUR LES CANAUX ET PRELEVEMENTS AGRICOLES ...... 56 3.3.3. IMPACTS SUR LE POTENTIEL HYDROELECTRIQUE...... 56 3.3.4. IMPACTS SUR L'ACTIVITE ALIEUTIQUE ...... 57 3.3.5. IMPACTS SUR LES USAGES POUR LES COMMUNES ...... 57 3.3.6. IMPACTS SUR L'ATTRAIT TOURISTIQUE ...... 58 3.3.7. IMPACTS SUR LES USAGES EN AVAL ...... 59 3.4. IMPACTS HYDROBIOLOGIQUES SUR LE MILIEU NATUREL DU TORRENT ...... 59 3.4.1. ETUDE EXHAUSTIVE REALISEE PAR ASCONIT CONSULTANTS ANNEXEE ...... 59 3.4.2. CONCLUSION SUR LE DEBIT MINIMUM BIOLOGIQUE ...... 59 3.5. IMPACTS SUR LE MILIEU NATUREL TERRESTRE ...... 62 3.5.1. ETUDE DU VOLET FAUNE FLORE - BARTH ENVIRONNEMENT ANNEXEE ...... 62 3.5.2. IMPACTS SUR LES HABITATS APRES TRAVAUX ...... 62 3.5.3. IMPACTS SUR LA FLORE REMARQUABLE APRES TRAVAUX ...... 63 3.5.4. IMPACTS SUR LA FAUNE APRES TRAVAUX ...... 63 3.6. IMPACT SUR LE PAYSAGE ...... 67 3.6.1. IMPACT DE LA PRISE ET DE L’OUVRAGE DE MISE EN CHARGE ...... 67 3.6.2. IMPACT DE LA CENTRALE ...... 68 3.6.3. IMPACT DES CANALISATIONS ...... 69 3.6.4. IMPACT DE L'OUVRAGE DE REJET ...... 69 3.6.5. IMPACT DES ACCES A CREER ...... 70

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 4

3.7. IMPACTS SOCIAUX ET ECONOMIQUES ...... 71 3.7.1. IMPACT ECONOMIQUE POUR LA COMMUNE DE SAINT-CREPIN ...... 71 3.7.2. IMPACT ECONOMIQUE POUR L'ETAT ET LES INTERVENANTS...... 72 3.7.3. IMPACT SUR L'ACTIVITE AGRICOLE ...... 72 3.7.4. IMPACT SUR L'ARTISANAT, LES SOCIETES ET ENTREPRISES ...... 72 3.7.5. IMPACT SUR L'EMPLOI ...... 73 3.8. IMPACT ENERGETIQUE ...... 73 3.8.1. PRODUCTION D'ENERGIE ...... 73 3.8.2. IMPACT SUR LA PRODUCTION D'ENERGIE RENOUVELABLE ...... 73 3.8.3. IMPACT SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES LOCAUX ...... 73 3.9. IMPACT SUR L'AIR ...... 73 3.10. IMPACT SUR LE CLIMAT ...... 74 3.11. IMPACT SONORE ...... 74 3.12. IMPACT SUR LA SECURITE DES HABITANTS ET DU PUBLIC ...... 75 3.12.1. PROTECTION DES RESSOURCES D'EAU POTABLE POUR LA SECURITE DES HABITANTS ...... 75 3.12.2. SECURITE DU PUBLIC ...... 75 3.13. IMPACTS EN PHASE CHANTIER ...... 76 3.13.1. IMPACT DSUR LE TORRENT EN PHASE CHANTIER ...... 76 3.13.2. IMPACT SUR LA FAUNE ET LA FLORE EN PHASE CHANTIER ...... 77 3.13.3. IMPACT DES DEFRICHEMENTS ...... 83 3.14. IMPACT SUR LES ZONES NATURA 2000 -ANALYSE ANNEXEE DE - BARTH – ENVIRONNEMENT ...... 85 3.15. IMPACT DU PROJET DE MODERNISATION DE L’IRRIGATION ...... 87 3.16. IMPACT DU PROJET DE RENFORCEMENT DU RESEAU D’EAU POTABLE ...... 87 3.17. IMPACT DU PROJET DE RESEAU ERDF ...... 87 3.18. EFFETS CUMULES DES PROJETS ...... 87

4. ESQUISSE DES PRINCIPALES SOLUTIONS DE SUBSTITUTIONS EXAMINEES ...... 88

5. COMPATIBILITE AVEC LES POLITIQUES ET TEXTES EN VIGUEUR ...... 89

5.1. LA COMPATIBILITE AVEC LES POLITIQUES DE L'EAU ...... 89 5.1.1. DCE ...... 89 5.1.2. SDAGE DU BASSIN DU RHONE ...... 90 5.2. LA COMPATIBILITE AVEC L’AFFECTATION DES SOLS PAR RAPPORT AU DOCUMENTS D’URBANISMES ...... 94 5.3. LA COMPATIBILITE AVEC LE SCHEMA REGIONAL DE RACCORDEMENT AU RESEAU DES ENERGIES RENVOUVELABLES ...... 94

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5.4. LA COMPATIBILITE AVEC LA POLITIQUE CLIMATIQUE ...... 95

6. MESURES PROPOSEES ...... 96

6.1. MESURES CONCERNANT L’HYDROBIOLOGIE DU TORRENT ...... 96 6.2. MESURES CONCERNANT LA FAUNE ET LA FLORE ...... 97 6.3. MESURES CONCERNANT LE DEFRICHEMENT ...... 108 6.4. ESTIMATION DU COUT DES MESURES ...... 109

7. ANALYSES DES METHODES D'EVALUATION...... 112

7.1. METHODES DE L’ETUDE D’IMPACTS GENERALE...... 112 7.2. METHODES POUR EVALUER LES IMPACTS HYDROBIOLOGIQUES ...... 112 7.3. METHODES POUR EVALUER LES IMPACTS SUR LA FLORE, LA FAUNE ET LES HABITATS ...... 112

8. DIFFICULTES RENCONTREES ...... 112

9. NOM ET QUALITES DES AUTEURS DE L’ETUDE D’IMPACT ...... 113

10. MAITRISE DES RISQUES ...... 113

10.1. ASPECTS REGLEMENTAIRES ...... 113 10.2. MAITRISE DES RISQUES POUR LA SECURITE PUBLIQUE ...... 114 10.2.1. PROTECTION DES RESSOURCES D'EAU POTABLE ...... 114 10.2.2. SECURITE DU PUBLIC ...... 114

11. APPRECIATION DES IMPACTS DE L’ENSEMBLE DU PROGRAMME ...... 115

12. LISTE DES ANNEXES ...... 116

12.1. PIECE 4.2 : ETUDE D'IMPACT HYDROBIOLOGIQUE - ASCONIT CONSULTANTS ...... 116 12.2. PIECE 4.3 : VOLET MILIEUX NATURELS DE L’ETUDE D’IMPACT – POUR LE CENTRALE- BARTH ENVIRONNEMENT ...... 116 12.3. PIECE 4.4 : INCIDENCES NATURA 2000 – POUR LA CENTRALE - BARTH ENVIRONNEMENT ...... 116 12.4. PIECE 4.5 : ANNEXE AU VOLET MILIEUX NATURELS – PROJET D’IRRIGATION- BARTH ENVIRONNEMENT ...... 116 12.5. PIECE 4.6 : INCIDENCES NATURA 2000 – PROJET D’IRRIGATION - BARTH ENVIRONNEMENT ...... 116

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 6

COMMUNE DE SAINT CREPIN PETITE CENTRALE HYDROELECTRIQUE DES GUIONS SUR LE TORRENT DU PRA REBOUL

ETUDE D'IMPACT

PREAMBULE

Objet du projet et de l'étude d'impact

Le projet porte sur la création d'une Petite Centrale Hydroélectrique, sur la commune de Saint Crépin, vers le hameaux des Guions, exploitant les eaux du torrent du Pra Reboul, pour produire de l'énergie renouvelable propre, dans le cadre d'une opération à vocations multiples pour soutenir l’agriculture locale et renforcer les installations d’adduction d’eau potable.

Ce projet, dans le cadre de son dossier d’autorisation unique, nécessite un document explicatif et d’incidences qui peut être remplacé par une étude d’impact.

La teneur des études d’impact est réglementée par l’article R 122-5 du code de l’environnement qui précise que le contenu de l'étude d'impact est proportionné à la sensibilité environnementale de la zone susceptible d'être affectée par le projet, à l'importance et la nature des travaux, ouvrages et aménagements projetés et à leurs incidences prévisibles sur l'environnement ou la santé humaine.

L’étude d’impact présente successivement :

1° Une description du projet comportant des informations relatives à sa conception et à ses dimensions, y compris, en particulier, une description des caractéristiques physiques de l'ensemble du projet et des exigences techniques en matière d'utilisation du sol lors des phases de construction et de fonctionnement.

2° Une analyse de l'état initial de la zone et des milieux susceptibles d'être affectés par le projet, portant notamment sur la population, la faune et la flore, les habitats naturels, les sites et paysages, les biens matériels, les continuités écologiques, les équilibres biologiques, les facteurs climatiques, le patrimoine culturel et archéologique, le sol, l'eau, l'air, le bruit, les espaces naturels, agricoles, forestiers, ou de loisirs, ainsi que les interrelations entre ces éléments ;

3° Une analyse des effets négatifs et positifs, directs et indirects, temporaires (y compris pendant la phase des travaux) et permanents, à court, moyen et long terme, du projet sur l'environnement

4° Une analyse des effets cumulés du projet avec d'autres projets connus.

5° Une esquisse des principales solutions de substitution examinées par le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage et les raisons pour lesquelles, eu égard aux effets sur l'environnement ou la santé humaine, le projet présenté a été retenu ;

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 7

6° Les éléments permettant d'apprécier la compatibilité du projet avec l'affectation des sols définie par le document d'urbanisme opposable, ainsi que, si nécessaire, son articulation avec les plans, schémas et programmes mentionnés à l'articleR. 122-17, et la prise en compte du schéma régional de cohérence écologique dans les cas mentionnés à l'article L. 371-3 ;

7° Les mesures prévues par le pétitionnaire ou le maître de l'ouvrage pour :

-éviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine et réduire les effets n'ayant pu être évités ;

-compenser, lorsque cela est possible, les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine qui n'ont pu être ni évités ni suffisamment réduits. S'il n'est pas possible de compenser ces effets, le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage justifie cette impossibilité.

La description de ces mesures doit être accompagnée de l'estimation des dépenses correspondantes, de l'exposé des effets attendus de ces mesures à l'égard des impacts du projet sur les éléments visés au 3° ainsi que d'une présentation des principales modalités de suivi de ces mesures et du suivi de leurs effets sur les éléments visés au 3° ;

8° Une présentation des méthodes utilisées pour établir l'état initial visé au 2° et évaluer les effets du projet sur l'environnement.

9° Une description des difficultés éventuelles, de nature technique ou scientifique, rencontrées par le maître d'ouvrage pour réaliser cette étude ;

10° Les noms et qualités précises et complètes du ou des auteurs de l'étude d'impact et des études qui ont contribué à sa réalisation ;

11° - Etude, sans objet ici, de maîtrise de risque pour les installations nucléaires de base ou l'étude des dangers pour les installations classées pour la protection de l'environnement. La maîtrise des faibles risques liés à ce projet est cependant évoquée.

12° Lorsque le projet concourt à la réalisation d'un programme de travaux dont la réalisation est échelonnée dans le temps, l'étude d'impact comprend une appréciation des impacts de l'ensemble du programme.

Afin de faciliter la prise de connaissance par le public des informations contenues dans l'étude, celle- ci est précédée d'un résumé non technique.

Pour faciliter la lecture, la présente étude d’impact suit à la lettre l’ordre des chapitres précisés à l’article R 122-5 du code de l’environnement, avec des chapitres préliminaires, Préambule et Résumé non technique non numérotés.

La présente étude d’impact a pour objectif de présenter une synthèse des impacts, et comporte 4 annexes spécifiques, sur l’hydrobiologie du torrent, sur la faune et la flore du milieu terrestre et sur les incidences sur les zones Natura 2000 en intégrant le projet connexe d’irrigation.

Maître d'Ouvrage Le projet de Petite Centrale Hydroélectrique est lancé par la commune de SAINT-CREPIN, qui assure la maîtrise d'ouvrage. La commune est aussi Maître d'Ouvrage des projets connexes de renforcement d'une conduite d'eau potable et d'irrigation.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 8

RESUME NON TECHNIQUE

PRESENTATION DU PROJET

Le projet porte sur la création d'une petite centrale hydroélectrique exploitant les eaux du torrent du Pra Reboul, affluent en rive gauche de la Durance. Les principales caractéristiques du projet sont les suivantes :

Tronçon de torrent concerné, entre 1584 NGF et 1205 NGF Cote de la prise d'eau : 1584 NGF au niveau du seuil de l'évacuateur de crue Cote du rejet : 1205 NGF Type d'ouvrage de prise Prise par en dessous Débit dérivé de Novembre à Mars : 250 l/s Débit dérivé d'Avril à Octobre : 300 l/s dont 50 l/s pour irrigation Débit réservé toute l’année : 60 l/s Puissance installée 500 kW Production moyenne escomptée 3 000 000 kWh /AN

ALTERNATIVES EXAMINEES ET JUSTIFICATION DU CHOIX DU PROJET

Alternatives examinées

L'étude de faisabilité a examiné diverses solutions techniques avec diverses puissances.

Après comparaison des solutions, la commune a opter pour un projet de faible puissance de 500 kW, limitant les impacts sur l'environnement et apportant une fiabilité financière en vendant l'énergie à EDF dans le cadre d'un contrat sécurisé sur 20 ans.

Les implantations des ouvrages et les tracés des canalisations ont aussi été choisis pour éviter les impacts sur la faune, la flore et les habitats naturels.

Coordination des divers usages de l'eau et définition d'une nouvelle gestion des eaux

Le projet a aussi été l'occasion d'établir un diagnostic des usages des eaux et de proposer un nouveau mode de gestion des eaux. Pour assurer une meilleure gestion de l'eau, la commune de SAINT-CREPIN s'engage à réaliser un projet d'irrigation par aspersion, alimenté directement à partir de la future conduite forcée. Ceci va permettre l'abandon des canaux du Béal Noir, et de Champaussel, qui présentent actuellement de forts débits de fuite, avec des impacts hydrologiques positifs.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 9

Coordination avec un projet de renforcement de la conduite d'adduction d'eau potable

La conduite principale d'adduction d'eau potable est vétuste et fragile et impose des opérations de réparation fréquentes. Le projet a été coordonné de manière à poser une nouvelle conduite d'eau potable en tranchée commune avec la conduite forcée.

Justification du choix du projet

La solution a été ajustée, en parallèle à la réalisation des divers volets de l'étude d'impact, pour éviter les impacts sur l’environnement, soutenir l’activité agricole et optimiser l'intérêt public de l'opération.

ETAT INITIAL

Caractéristiques physiques du torrent concerné

Nom : Pra Reboul

Classement : Aucun classement sur le tronçon court-circuité

Classement en liste 1 en aval du projet entre l’altitude 933 m et la confluence

Profil en long : Nombreux seuils infranchissables – Présence d’une cascade cloisonnant la partie amont où se situe le projet

Bassin versant de surface limitée à 18.53 km2 au niveau de la future prise

Débit moyen interannuel de 441 l/s au niveau de la future prise

Etat hydrobiologique du torrent et potentiel piscicole

L'étude d'impact détaillée sur le torrent réalisée par le bureau Asconit Consultant est annexée.

Etat chimique : Bon état chimique actuel

Etat biologique : Bon état biologique actuel

Potentiel piscicole :

 Un torrent en forte pente comportant de nombreux seuils et cascades infranchissables

 Une population de truite fario comportant quelques adultes de taille supérieure à 21 cm en amont de la future prise et aucun adulte de taille supérieure à 20 cm sur le tronçon court-circuité et aucun adulte de taille supérieure à 18 cm en aval du futur rejet.

 La présence de frayères potentielles

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 10

Le potentiel piscicole semble donc non négligeable, malgré 2 contraintes très fortes :  La présence de nombreuses chutes infranchissables compartimentant le torrent  La tendance au colmatage

Il faut aussi rappeler que la grande cascade empêche toute continuité écologique avec la Durance en aval, en montaison mais aussi en dévalaison vu la haute chute. Le milieu est donc cloisonné.

La seule population significative est la truite fario. Quelques saumons de fontaines sont signalés issus d'alevinage.

Le tronçon en amont du tronçon court-circuité s'avère le plus propice à la vie piscicole.

Etat initial du milieu de la faune et de la flore

L'étude d'impacts détaillée sur la faune, la flore et les habitats naturels réalisée par le bureau BARTH Environnement est annexée. L’analyse de l’Etat Initial a permis de mettre en évidence : - Trois habitats à enjeu local de conservation fort « Rivières alpines avec végétation ripicole ligneuse à Salix eleagnos », « Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires» et « Prairie à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux » - En tout, vingt et une espèces végétales remarquables ont été recensées sur l’ensemble de la zone d’étude - Six espèces de Lépidoptères, dont quatre protégées au niveau national - Cinq espèces d’Amphibiens/Reptiles à enjeu local faible à modéré - Dix espèces d’Oiseaux remarquables de Provence à enjeu local fort ou modéré: - Huit espèces de Chauves-souris avérées à enjeu local faible à fort sur l’ensemble du périmètre d’étude ont été répertoriées, parmi elles, une seule espèce patrimoniale relevant de l’Annexe II de la Directive Habitats a été détectée par écoutes ultrasonores : « le Petit Rhinolophe » ;

Etat initial des forêts

Le site comporte des zones boisées principalement en pin sylvestre, qui assurent la stabilité des sols, constituent un écosystème, et agrémentent le paysage.

Etat initial des paysages

La zone d’étude présente un paysage naturel, à conserver.

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Etat initial des usages des eaux

Le Pra Reboul alimente, ou a alimenté par le passé, de nombreux canaux et ouvrages d’irrigation :

Réseau d’irrigation Rive Cote de la prise Débit des besoins Canal du Béal Noir gauche 1 845 m 160 l/s FUTURE PRISE D’EAU 1584 m Canal de Champaussel droite 1 475 m 80 l/s Canal des Guions gauche 1 325 m hors service FUTUR POINT DE RESTITUTION 1205 m Canal de l’Abeil gauche 1 150 m hors service Canal de Pra-Reboul droite 1 090 m hors service Réseau d’aspersion de Saint-Crépin gauche 1 000 m 50 l/s Canal de la Roche de Rame droite 980 m 10 l/s Prise du Moulin Queyras gauche 940 m hors service Canal du Moulin gauche 920 m hors service

Estimation des fuites actuelles des principaux canaux

 Canal du Béal Noir 123 l/s sur 160 l/s dérivé

 Canal de Champaussel 50 l/s sur 80 l/s dérivé

EVALUATION DES IMPACTS

Evaluation des impacts hydrologiques sur le torrent

Impact entre mi-mai et fin septembre en moyenne

Le projet de centrale s'accompagne d'un projet connexe d'irrigation par aspersion avec suppression de 2 canaux comportant de forts débits dérivés et de fuite. La suppression du canal du Béal Noir, qui dérive 160 l/s globalement sur 2 prises sur 2 affluents à environ 2 km en amont de la future prise, bouleverse l'hydrologie du torrent de mi-mai à fin septembre depuis des décennies. Le projet global, avec la suppression de ces 2 prises, aura un impact positif marqué sur l'hydrologie du tronçon de 2 km en amont de la future prise entre mi-mai et fin septembre en général. Le débit retrouvé sera de 160 l/ sous les prises puis évalué à 100 l/s au niveau de la future prise, compte tenu du retour des fuites dans le torrent d’environ 60 l/s. La suppression des fuites va aussi avoir un impact positif en aval du rejet de mi-mai à fin septembre.

La suppression de canal de Champaussel, qui dérive environ 80 l/s et dont la prise d'eau se situe au niveau du tronçon court-circuité, va aussi avoir un impact positif sur la majeure partie du tronçon court-circuité.

Le passage à l'irrigation par aspersion sur l’ensemble des périmètres actuellement irrigués par ces 2 canaux va encore permettre de limiter les prélèvements d'eau.

L'impact est donc très positif en amont de la prise et en aval du rejet. L’impact est aussi positif sur

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 12 tout le Pra Reboul en aval suite à l’amélioration de la gestion des eaux.

Il restera positif en aval de la prise actuelle de Champaussel en période d’étiage.

Il sera négatif entre la future prise et la prise du Canal du Champaussel sur environ 900 ml, mais la situation sera bien maîtrisée avec un contrôle rigoureux du débit réservé.

Impact entre début octobre et mi-mai

En dehors de la période d'irrigation, la future dérivation va réduire le débit du torrent entre la prise et le point de restitution. Pendant cette période, le débit restera supérieur au débit réservé proposé de 60 l/s. L'impact sera moindre lors des périodes de forts débits (Novembre - avril et début mai) ou la surverse va renforcer le débit laissé en rivière ainsi que les apports intermédiaires. Lors des périodes de faibles débits (décembre à mars) le débit restera proche du débit réservé de 60 l/s.

Conclusions

En période d'irrigation en général de mi-mai à fin septembre, l'impact sera plutôt positif notamment en amont de la prise et en aval de la prise du canal de Champaussel. Pendant la période entre début octobre et la mi-mai, l'impact hydrologique de la dérivation sera limité en adoptant un débit réservé de 60 l/s.

Evaluation des impacts hydrobiologiques sur le torrent

Les impacts hydrobiologiques et sur la vie piscicole découlent des impacts hydrologiques. Ils sont analysés en détail dans l’étude hydrobiologique annexée.

Impact entre mi-mai et fin septembre

Ils sont positifs en amont de la prise d'eau sur environ 2 km et en aval de la prise du canal de Champaussel, car le projet global va limiter les situations d'étiages. Ils resteront positifs en aval de la prise du canal de Champaussel en période d’étiage, car le débit sera plus élevé après projet.

Les impacts seront négatifs entre la future prise et la prise actuelle du canal de Champaussel sur environ 900 ml vers le pont de l’Adroit.

Impact entre début octobre et mi-mai

Sur cette période, le projet va réduire le débit sur le tronçon court-circuité.

Cette période recouvre la période de frayères. L'étude hydrobiologique réalisée par Asconit Consultant montre que l'impact sera très limité en fixant un débit réservé de 60 l/s. Pendant cette période, le débit sera régulé et la dérivation va limiter les forts débits.

Néanmoins, pour vérifier l’analyse, un suivi du torrent sera nécessaire.

Evaluation des impacts sur les usages des eaux

Ce projet a permis de remettre à plat les divers besoins et usages des eaux et de développer une concertation pour définir un nouveau mode d'utilisation des eaux limitant les fuites et pertes en eaux

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 13 et respectant mieux l'environnement. La mise en place de réseaux d'irrigation va induire un impact très positif sur les usages agricoles tout en diminuant les prélèvements.

Concernant les usages agricoles, les canaux et les usages potentiels :

Le périmètre du plateau du Villard et des Chapins, va pouvoir disposer du même débit sans avoir à entretenir le canal du Béal Noir. La réalisation d'un réseau par aspersion va faciliter la tâche des exploitants.

Suite à une concertation entérinée par une convention intercommunale, Le hameau de Champaussel va disposer d'un réseau d'irrigation par aspersion assurant aussi la protection incendie. La convention prévoit la mise à disposition d'un débit de 25 l/s dont 8 l/s alimentant les anciennes rigoles pour restituer l'attrait spécifique de ces rigoles et leur salubrité. Au-delà de l'irrigation, le projet global apport aussi l'eau potable à ce hameau et une possibilité d'un raccordement ERDF.

Le hameau des Guions va aussi bénéficier d'un réseau d'irrigation par aspersion assurant une protection incendie.

Le petit hameau du Coulet, qui aujourd'hui dispose des fuites du canal du Béal Noir, sera doté d'un réseau d'eau potable.

Tous les usages en aval de la cascade seront impactés positivement par le projet dont la restitution a été fixée en amont à 1205 NGF., et suite à la diminution des prélèvements en amont.

L'impact sera donc très positif sur les usages des eaux.

Evaluation des impacts sur la faune et la flore

Le projet a été ajusté au fur et à mesure de la mise en évidence des enjeux concernant la faune et la flore. La position de la centrale a notamment été fixée, pour éviter d'impacter un milieu propice au papillon l’Apollon. Le tracé des conduites a aussi été ajusté pour limiter les impacts sur les forêts. En amont vers la prise d'eau, une prairie à Molinies sera évitée en balisant strictement le tracé de la conduite d'amenée.

Les impacts sur la faune et la flore sont bien identifiés et nécessitent des mesures précises décrites dans l’étude annexée.

Le projet n’implique pas la destruction d’espèces protégées et ne nécessite pas de procédure de dérogation

Evaluation des impacts sur les boisements

La procédure d’autorisation unique intègre une demande de défrichement exhaustive portant sur une surface brute de 9 891 m2 incluant tous les tracés des conduites de la centrale hors chemin avec une largeur de 6 m et toutes les emprises des ouvrages en prévoyant un retrait de 8 m autour de ces ouvrages, de façon à fiabiliser les aspects administratifs. Dans la réalité, le nombre d'arbres à abattre est évalué à environ 120 arbres sur SAINT- CREPIN pour le projet de centrale et l'impact sur les forêts

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 14 est très faible.

Le projet global prévoit la création de périmètres d'irrigation qui vont constituer une barrière verte de protection contre les incendies. D'autre part, dans le cadre de l'ajustement du projet a été ajoutée la pose de bornes incendie le long du chemin sur la conduite forcée et de bornes avec sortie de 60 m3/h dédiées à la protection incendie dans les hameaux. Le projet assure donc une bonne protection contre les incendies et a donc un impact très positif pour la conservation des forêts.

Seul le défrichement d'une bande de longueur 60 ml en forte pente au voisinage du point de rejet nécessite des mesures compensatoires pour éviter les risques d'érosion des sols.

Evaluation des impacts NATURA 2000

L'analyse des impacts sur les zones NATURA 2000 proches fait l'objet d'un dossier séparé réalisé par Barth Environnement et joint en annexe 3. Le projet n'entraîne pas d'incidence marquée sur les zones NATURA 2000.

Evaluation des impacts sociaux et économiques

Le but du projet, lancé par la commune de SAINT-CREPIN, est d'améliorer les conditions sociales et économiques pour la collectivité, les entreprises, les exploitations agricoles, et les habitants. Le projet présente donc des retombées locales très significatives en termes de finance communale, de soutien de l'agriculture, de soutien de l'activité économique, de soutien de l'emploi local, et de manière indirecte sur la maîtrise des charges fiscales pour les habitants.

Au-delà des retombées locales, la principale retombée est, pour l'état, la collecte de la TVA sur la recette de l'ordre de 72 000 € /an sur la production d’énergie.

Impacts évités

IMPACTS EVITES LORS DU CHOIX DU TRONCON EXPLOITE

Suite à l'examen des autres solutions possibles, la solution choisie, avec exploitation de la chute limitée entre 1584 et 1205 m, évite tous les impacts de la partie aval de la chute potentielle. La solution choisie n'entraîne donc aucun impact négatifs sur :

 les usages des eaux en aval de la cascade

 le droit d'eau potentiel du moulin existant non en service

 la zone de genévriers thurifères

 la falaise et le bois en aval.

 la partie aval du Pra Reboul placée en liste 1.

IMPACTS EVITES LORS DU CHOIX DE L'IMPLANTATION DE LA CENTRALE

L'implantation de la centrale sur le plateau des Guions, sans descendre en fond du talweg, permet d'éviter la création d'une piste d'accès en lacets dans un versant boisé en forte pente.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 15

L'implantation de la centrale sur la parcelle 1558 section B, en bordure d'une zone boisée, a été choisie pour éviter un impact sur le paysage et sur un habitat du papillon l'Apollon situé au niveau d'un clapier.

IMPACTS EVITES LORS DE L'AJUSTEMENT DES TRACES DES CONDUITES

Les inventaires faune-flore ont mis en évidence des espèces et milieux à éviter. Les tracés ont été ajustés en fonction des enjeux naturels et notamment pour éviter une prairie à Molinies dominant le site de la prise d'eau et des déboisements.

IMPACTS ACTUELS DES CANAUX SUPRIMES PAR LA PROJET

Le projet de centrale, a permis de redéfinir un mode de gestion des eaux du Pra Reboul, en supprimant les canaux du Béal Noir et de Champaussel, qui dérivaient des forts débits dont les 2/3 étaient ensuite perdus en fuites avant d'arriver sur les périmètres d'irrigation.

Tous ces évitements ont été acceptés par la commune, qui a renoncé à une hauteur de chute importante pour aboutir à un projet respectant les divers usages et le milieu naturel.

Impacts sur l'activité de canoyning

Une activité de canyoning a été signalée au niveau de la cascade. Cette activité fait partie du panel d'activités touristiques du secteur. Le tronçon concerné ne sera pas impacté par la centrale dont le rejet est en amont. Aux fins de ne pas accroître la dangerosité de cette activité, le projet prévoit un démarrage lent de la centrale en 10 minutes, pour limiter les effets de vague. Ceci permet aussi de limiter les incidences sur l'hydrologie du torrent en aval.

Impacts énergétiques et climatiques

La production annuelle sera de l'ordre de 3 000 000 kWh par an avec des fluctuations en fonction de l'hydrologie. Sur 50 ans de fonctionnement, la production sera proche de 150 000 000 kWh.

Sur la base d'une production moyenne de 3 000 000 kWh /an, cette centrale hydraulique permet d'éviter l'émission de 2 700 t de co2 par an.

Sur 50 ans, la production de 150 000 000 kWh correspond à 135 000 t de co2.

Impacts en phase chantier

Les impacts en phase chantier seront limités sous réserve du respect des emprises et des consignes spécifiques. La surveillance du chantier par un coordonnateur Environnement est proposée dans le cadre des mesures, pour éviter les impacts du chantier.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 16

Conclusion sur les impacts

Globalement, les impacts du projet sont positifs à divers niveaux :

 Pour la protection incendie des forêts et des hameaux

 Sur la partie du torrent sur 2 km en amont de la prise d'eau où l'abandon du canal du Béal Noir va permettre de retrouver le débit naturel préexistant avant le creusement de ce canal.

 Sur la partie du torrent, en aval du rejet où l'abandon des canaux du Béal Noir et de Champaussel va permettre de retrouver le débit naturel préexistant avant le creusement de ces canaux.

 Sur l'activité agricole qui va bénéficier d'installations d'irrigation rationnelles.

 Sur le hameau de Champaussel, par l'amenée connexe de l'eau potable, de l'irrigation par aspersion, d'une borne de protection incendie et d'un futur réseau ERDF ;

 Sur les aspects énergétiques et climatiques.

 Sur les aspects sociaux et économiques.

Les impacts sur le milieu naturel ont été évités en ajustant le projet suite aux inventaires faune-flore.

L’impact de la dérivation sera négatif entre la prise et le rejet, mais le choix d’un débit réservé adapté de 60 l/s permet de maintenir l’équilibre hydrobiologique du torrent.

L'impact du défrichement et de la pose de la conduite de rejet sur une partie de 60 ml en forte pente, demande des mesures compensatoires.

Mesures proposées

 4 mesures ont été proposées pour limiter l’impact sur l’hydrobiologie du torrent

 15 mesures ont été proposées pour limiter l’impact sur la faune et la flore

Une autre mesures, consistant à poser des poteaux incendie pour protéger les forêts est rappelée. Cette mesure a été intégrée au projet.

Impact résiduel et mesure compensatoire

Après les diverses mesures, les impacts résiduels sont jugés négligeables.

Seul l’impact du défrichement sur une longueur de l’ordre de 60 ml en forte pente, nécessite des mesures compensatoires pour éviter l’érosion, consistant à mettre en place des facines en rondins en travers la pente et des plans forestiers.

Conclusions générales

Le projet a été ajusté pour limiter les impacts sur l’environnement et proposer des solutions pour optimiser la gestion des ressources en eaux pour respecter les divers usages. Ce choix implique de

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 17 limiter la puissance de la centrale mais permet d’aboutir à un projet équilibré d’intérêt général.

Le gros avantage du projet est de permettre l’abandon du canal du Béal Noir qui actuellement dérive 160 l/s sur une période allant généralement du 1er mai à fin septembre pour aboutir à un débit de 37 l/s à l’arrivée sur le périmètre d’irrigation.

Le projet permet aussi l’abandon du canal de Champaussel dont le débit de fuite est de l’ordre de 50 l/s.

Le débit réservé proposé de 60 l/s permet de limiter l’impact sur le tronçon court-circuité.

L’abandon des canaux va engendrer un impact positif sur le torrent en amont de la prise d’eau et en aval du rejet.

Le projet aura globalement un impact positif sur l’environnement et sur l’économie locale.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 18

1. PRESENTATION DU PROJET

1.1. GRANDES LIGNES ET CARACTERISTIQUES DU PROJET

Le projet porte sur la création d'une petite centrale hydroélectrique exploitant les eaux du torrent du Pra Reboul, affluent en rive gauche de la Durance. Les principales caractéristiques du projet sont les suivantes : Tronçon de torrent concerné, entre 1584 NGF et 1205 NGF Cote de la prise d'eau : 1584 NGF au niveau du seuil de l'évacuateur de crue Cote du rejet : 1205 NGF Type d'ouvrage de prise Prise par en dessous Débit dérivé de Novembre à Mars : 250 l/s Débit dérivé d'Avril à Octobre : 300 l/s dont 50 l/s pour irrigation Débit réservé toute l’année : 60 l/s Conduite d'amenée Fonte ou buses DN 500 - longueur 110 ml Ouvrage de mise en charge Ouvrage en béton armé enterré Et dessableur Conduite forcée Partie amont 2560 ml Fonte ou acier DN 400 Partie aval 620 ml de conduite acier DN 350 Centrale implantée à la cote 1295.50 NGF- (Cote sol de la salle de la turbine) Turbine PELTON - puissance 500 KW - Cote axe 1296.50 NGF Transformateur 400 V/20 kV - 630 kVA et poste 20 kV Conduite de rejet 80 ml de conduite DN 400 + 220 ml de conduite DN 350 - Ouvrage de rejet Tête de buse avec grille et enrochements Evacuation de l'énergie Ligne 20 KV à poser en tranchée par ERDF - entre la centrale et la ligne 20 kV existante alimentant le hameau des Guions.

1.2. PROJET D’IRRIGATION CONNEXE

Le projet a aussi été l'occasion d'établir un diagnostic des usages des eaux et de proposer un nouveau mode de gestion des eaux. Les canaux existants présentent de forts débits de fuite et entraînent un gaspillage d'eau. Le mode d'arrosage traditionnel sur les périmètres agricoles nécessite aussi de grandes quantités d'eau.

Pour assurer une meilleure gestion de l'eau, la commune de SAINT-CREPIN s'engage à réaliser un projet d'irrigation par aspersion, alimenté directement à partir de la future conduite forcée. Ceci va permettre l'abandon des canaux du Béal Noir et de Champaussel, avec des impacts hydrologiques positifs en amont et en aval du tronçon court-circuité.

Le projet d'irrigation entrepris a pour objectif de soutenir l'activité agricole de montagne.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 19

1.3. PROJET CONNEXE DU RENFORCEMENT DE L'ADDUCTION D'EAU POTABLE

La conduite principale d'adduction d'eau potable est vétuste et fragile et impose des opérations de réparation fréquentes. Le projet a été coordonné de manière à poser une nouvelle conduite d'eau potable en tranchée commune avec la conduite forcée pour optimiser l'intérêt public.

1.4. MISES AU POINT DU PROJET POUR EVITER LES IMPACTS

La solution a été ajustée en parallèle à la réalisation des divers volets de l'étude d'impact pour éviter les impacts et optimiser l'intérêt public de l'opération. Le projet définitif permet :

 d'éviter les impacts en ajustant les implantations des ouvrages et conduites.

 de soutenir l’agriculture du secteur en facilitant l’amenée de l’eau et en convertissant les périmètres à l'irrigation par aspersion.

 d'assurer une meilleure gestion des eaux en abandonnant en particulier le canal du Béal Noir qui perd environ 123 l/s entre ses prises d’eau et son périmètre d’irrigation ainsi que le canal de Champaussel qui perd environ 50 l/s.

 de renforcer la conduite d’adduction d’eau potable vétuste aux fins de fiabiliser le service de l’eau potable.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 20

2. ANALYSE DE L'ETAT INITIAL

2.1. PRESENTATION GENERALE DU SITE

2.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le projet de centrale se situe sur la commune de SAINT-CREPIN, dans le département des Hautes- Alpes, dans la partie amont du bassin versant du torrent du Pra Reboul, qui est un affluent rive gauche de la Durance.

Le projet se trouve en altitude, entre les cotes de 1584 m au niveau de la prise d'eau et 1205 m au niveau de la restitution.

Le projet connexe d'irrigation couvre les périmètres agricoles des secteurs du Villard, des Chapins, des Guions sur SAINT-CREPIN et déborde sur la Commune de LA ROCHE DE RAME au niveau du secteur de Champaussel en rive droite du Pra-Reboul.

Le projet connexe de renforcement d'eau potable, se situe principalement sur la commune de SAINT- CREPIN avec une antenne sur la commune de la ROCHE DE RAME au niveau de Champaussel.

2.1.2. PRESENTATION GENERALE DU SECTEUR

Le projet aménage le versant rive gauche de la Durance, en amont de la falaise dominant la basse plaine. Ce secteur comporte un plateau en faible pente constituant des secteurs agricoles de montagne au niveau des hameaux du Villard, des Chapins, des Guions et de Champaussel.

Les hameaux du Villard et des Chapins sont habités et abritent des exploitations agricoles.

Le hameau des Guions n'est pas habité toute l'année. Autrefois à l'abandon, ce hameau a été réhabilité par une association et abrite des structures d'accueil saisonnier. Ce hameau dispose de l'eau potable et d'un raccordement au réseau ERDF par une ligne aérienne 20 kV.

Le hameau de Champaussel, n'est plus habité en permanence. Ce hameau ne dispose pas de route d'accès, ni d'eau potable, ni d'alimentation électrique. Ce hameau, accessible à pied, abrite des résidences secondaires rustiques.

Depuis le hameau du Villard, un chemin carrossable conduit en amont du bassin versant. Ce chemin, traversé par des couloirs d'avalanches, n'est pas accessible en hiver. Il traverse le torrent du Pra Reboul au niveau du Pont de l'Adroit. En amont, en rive droite, existent des bâtisses au niveau du Hameau de l'Adroit et des Grangettes, non habitées toute l'année.

L'activité agricole est difficile au niveau de ces secteurs en altitude et nécessite de l'eau, pour l'irrigation et pour le bétail, qui est fournie pas des canaux ancestraux à partir du Pra Reboul.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 21

2.1.3. PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE DE SAINT-CREPIN Contexte de la commune

La commune de SAINT-CREPIN, dans la partie amont du bassin de la Durance, présente un contexte spécifique dont les principales composantes sont les suivantes :

 Un milieu naturel de qualité à respecter.  La présence du torrent du Pra Reboul présentant une forte pente.  Une topographie très complexe et chahutée au niveau de la vallée du Pra Reboul.  Une activité agricole de montagne menacée à soutenir.  Une activité touristique de montagne, liée au contexte naturel de qualité, à préserver.  La présence d’un tissu d’entreprises et d’artisans assez développé, notamment vers l’entrée Sud du Village et à la zone du Guillermin, mais subissant un contexte économique difficile.  La présence de forêt de qualité.  Un réseau d’adduction d’eau potable vétuste.  Des ressources financières communales limitées.

Rôle important de l’activité agricole

En altitude sur les versants, l'activité agricole est la seule activité économique possible. Cette activité reste précaire et doit être préservée pour son rôle social et pour assurer l'entretien de l'espace. L'eau est dispensable à la pérennité de l'agriculture et le respect des usages agricoles est donc impératif.

L'irrigation est de type traditionnel par ruissellement avec amenée de l'eau par canaux. Ce type d'irrigation nécessite de gros volumes d'eau. Le passage à l'irrigation par aspersion permettrait de réduire les prélèvements d'eau sur le torrent.

Objectifs généraux de la commune

La commune de SAINT-CREPIN, compte tenu de son contexte territorial, envisage la création d’une petite centrale hydroélectrique sur le torrent du Pra Reboul avec les objectifs suivants :

 Respecter l’environnement.  Soutenir l’activité agricole de la commune.  Soutenir l’activité touristique.  Protéger les forêts contre les incendies.  Coordonner le renforcement d’une conduite d’eau potable vétuste.  Dégager des ressources financières sur le long terme pour la commune en vendant l’énergie produite.

La commune de SAINT-CREPIN souhaite réaliser un aménagement consensuel d’intérêt général, respectant les usages de l’eau et l’environnement, même si cela implique une baisse de production et de rentabilité.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 22

2.1.4. JUSTIFICATION DE L'AIRE D'ETUDE

L'aire d'étude comprend le bassin versant du Pra Reboul avec des extensions au niveau du plateau du Villard et des Chapins, du secteur du hameau des Guions et du secteur de Champaussel. Il s'agit de couvrir toute l'entité hydrologique du Pra Reboul et de ses usages. L'aire d'étude se situe principalement sur la commune de SAINT-CREPIN mais englobe aussi une partie sur la commune voisine de LA ROCHE DE RAME, sur le secteur de Champaussel.

2.2. LE MILIEU PHYSIQUE

2.2.1. TOPOGRAPHIE

La topographie du bassin versant du Pra-Reboul est très chahutée avec des falaises et des secteurs en forte pente. La base de données figurant sur le site de Géoportail est erronée suite à un glissement du calque du cadastre par rapport à la photo aérienne, notamment en amont du pont de l’Adroit. Aux fins de bâtir un projet fiable, la commune a fait réaliser un relevé topographique complet par un géomètre expert de manière à bien situer les ouvrages et les cotes NGF.

La prise d’eau sera implantée à la cote 1584 NGF au niveau du seuil de crue.

La cote du sol de la centrale a aussi été fixée avec précision à 1295.50 NGF au niveau de la salle de la turbine.

2.2.2. GEOLOGIE Le bassin versant drainé au niveau du futur ouvrage de prise a une surface de 18.53 km2. Il s’étale entre l’altitude 2912 NGF et l’altitude 1584 NGF. Le point culminant est le pic du Béal Traversier.

Le bassin versant est constitué en majeure partie de calschistes planctoniques appartenant à la zone Briançonnaise. Ces roches calcaires, plus ou moins marneuses, devraient présenter une bonne imperméabilité.

Au niveau des Fonds de l’Alpe, il faut noter l’affleurement du Dogger qui peut comporter des silex susceptibles d’avoir un effet abrasif sur la roue de la turbine.

Le bassin versant comporte quelques failles au niveau du Béal Traversier et du pic de la Grande Serre. Ces failles en altitude ne sont pas susceptibles d’entraîner des pertes de ressources en eau importantes.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 23

En aval, ce sont alors les couches calcaréo-dolomitiques de la nappe de Peyre Haute qui forment la rive gauche de la vallée avec des couches légèrement plus pentues que la pente topographique. Les couches en forte pente constituent une falaise et s'enfoncent en aval sous les alluvions fluviatiles de la vallée de la Durance. La future centrale sera implantée en amont de la falaise de façon à ne pas impacter les usages en aval de la cascade.

2.2.3. CLIMAT

La zone d'étude s'étend à une altitude comprise entre 1584 et 1205 m, aux étages de végétation montagnard et subalpin inférieur.

Localisée dans la zone biogéographique intra-alpine dauphinoise, du département des Hautes Alpes (région Provence-Alpes-Côte d’Azur), l’aire d’étude bénéficie d’un climat montagnard de type continental marqué.

Ce climat engendre un régime hydrologique nival, avec des crues de fonte, un étiage en septembre et un étiage vers janvier et février lors des grands froids.

2.3. LE TORRENT DU PRA REBOUL

2.3.1. SITUATION ET CLASSEMENT

Le torrent du Pra Reboul est un affluent rive gauche de la Durance, en amont du barrage de Serre- Ponçon. Le torrent est classé en liste 1 (n° L1-766) dans sa partie aval entre 933 m et la confluence de la Durance. La partie amont n'est pas classée en liste 2, vu la présence de cascades et de nombreux seuils entravant la continuité écologique. La montaison des poissons est impossible au niveau des cascades. La dévalaison est létale pour les poissons vu la forte hauteur de chute. La Durance est classée en liste 2 (n°L2-266) entre sa source et le barrage de Serre Ponçon.

Le projet se situe au niveau de la partie amont du Pra Reboul non classée.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 24

2.3.2. TOPOGRAPHIE DU TORRENT La dénivelée du torrent est très importante notamment entre un site potentiel de prise vers 1600 m et un site potentiel de centrale vers 940 m (soit 660 m de chute).

Le site global comprend une falaise pratiquement infranchissable entre les altitudes de 1180 m et 1050 m. Le potentiel de dénivelée est donc très important mais extrêmement complexe à exploiter.

Après examen de diverses alternatives, il a été décidé de n’exploiter que le tronçon entre 1584 m et 1205 m, en amont de la principale cascade.

2.3.3. BASSIN VERSANT

Le bassin versant du Pra Reboul a une surface limitée :

 de 18.53 km 2 au droit de la future prise d'eau

 de 20.50 km2 au niveau du Pont de l'Adroit où se trouve une station de mesures

 de 25 km2 au niveau de la confluence avec la Durance.

2.3.4. HYDROLOGIE Les débits du torrent ont été suivis sur plus de 8 années, par l'ancien Service Régional d'Aménagement des Eaux (SRAE) avec un limnigraphe qui était installé en amont du Pont de l'Adroit à l'exutoire d'un bassin versant de 20.5 km2. Une photographie de ce limnigraphe a été retrouvée. Le Service SRAE a été ensuite dissout lors de la création de la DIREN. Les relevés réalisés par le SRAE ont été introduits dans les données de la banque Hydro en indiquant que :

 les relevés des années 1986-1987-1988-1989 étaient validés douteux  les relevés des années 1990-1991 étaient validés bons  les relevés de l’année 1992 n’étaient pas validés  les relevés des années 1993 -1994 étaient provisoires

Il n'y a donc pas de relevées de débits suffisamment validés et étendus pour établir une étude hydrologique fiable. Pour pallier à ce manque de données validées, il a été décidé, d'installer une nouvelle station de mesures de débits, équipée d'un enregistreur de niveau. Un seuil a été installé sous le Pont de l'Adroit, très proche de l'ancienne station limnigraphique, en concertation avec les responsables de la DDT et de ONEMA. Un enregistreur de niveau a été installé pour estimer en continu le débit du torrent.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 25

L'ancienne station limnigraphique et la station mise en place pour l'étude, sont très influencées par les dérivations du canal du Béal Noir en amont. Ce canal peut dériver 160 l/s et perturbe donc les mesures de débit en aval. Les dérivations sont effectives, en moyenne, environ de mi-mai à fin septembre et génèrent une situation d'étiage en été. La période de mise en eau des canaux est variable, en fonction de la météorologie, mais reste cantonnée entre le 1er avril et le 31 octobre.

Le débit total dérivé, de l'ordre de 160 l/s, se perd en fuites et un débit limité à seulement 37 l/s arrive sur le périmètre à irriguer. Cette situation est très ancienne et était effective lors de relevés de débits effectués par le SRAE.

Les mesures de débits doivent donc être corrigées pour être représentatives de l'hydrologie naturelle. Une correction par ajout d’un débit de 100 l/s pendant la période moyenne d’irrigation du 15 mai au 30 septembre, a été opérée pour se rapprocher de l’hydrologie naturelle.

L'installation de la station de mesures a permis une année de mesure sur une période très sèche, constatée sur une station voisine. Les débits vont être relevés pendant la période de procédure administrative.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 26

Les calculs issus des débits à la station du Pont de l’Adroit ont été ensuite vérifiés et validés par un autre calcul à partir d’une série de mesures très fiables, sur 22 années consécutives, sur la Durance en altitude, au pont de la Vachette.

Les principales caractéristiques hydrologiques établies dans l'étude hydrologique sont au niveau du site envisagé pour la prise d'eau :

 Module du torrent 441 l/s  Débit d'étiage QMNA5 127 l/s  Débit de crue de fréquence décennale 28 m3/s  Débit de crue de fréquence centennale 50 m3/s  Débit de crue de fréquence 1000 ans 72 m3/s

L'hydrologie est aussi très marquée, en aval du pont de l’Adroit, par la dérivation du canal de Champaussel, en rive droite, dont le débit dérivé au départ peut atteindre 80 l/s avec un débit résiduel de 30 l/s à l'arrivée sur le périmètre. Ici aussi ce canal est très ancien et influence l'hydrologie depuis de nombreuses décennies (en aval de la station de mesure). Des débits très faibles sont aujourd’hui observés en aval des prises des canaux.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 27

2.3.5. HYDROGEOLOGIE

Le bassin versant présente des sources en amont de la future prise d'eau.

La principale source captée pour l’eau potable se situe en amont des Grangettes, soit environ 1 km en amont de la future prise. Cette source, d’un débit moyen de l’ordre de 20 l/s est captée avec un orifice limiteur de débit, et le trop-plein de plus de 15 l/s rejoint le torrent du Pra Reboul. Cette eau de source, à température constante de l’ordre de 8 degrés, est un facteur favorable pour éviter le gel du torrent en période d’étiage hivernale.

En aval, au niveau de la plaine de Durance, existe une nappe d'accompagnement dans les alluvions.

Au niveau du tronçon court-circuité, il n'y a pas de relation connue entre le torrent et un aquifère.

L'absence de sources en aval de 1600 m a obligé la commune à développer une longue adduction d'eau pour amener l'eau des sources situées en amont jusqu’au village.

2.3.6. TRANSPORT SOLIDE ET TRANSIT DES SEDIMENTS

Le torrent est peu sujet au transport solide pour 2 raisons :

 Le débit de crue est relativement faible suite à la faible surface du bassin versant,

 La structure du bassin versant amont est assez stable avec peu de poches d'érosion très marquées.

Seul le petit talweg arrivant en rive droite, vers 1583 m présente un petit phénomène de transport solide purgeant une zone instable. Le débouché de ce talweg se trouve en aval de la future prise.

Au niveau de ravins très en pente, en rive gauche en aval de la future prise, des zones d'éboulis sont constatées, avec peu de zone instable développée en amont.

La faiblesse du transport solide explique la faible ampleur du cône de déjection en aval. Le transport solide est en revanche extrêmement important sur l'affluent suivant de la Durance, au Sud du village, le Merdanel, qui draine des versants très instables et qui a constitué un cône de déjection très important allant jusque sur la commune de Mont Dauphin.

La faible activité de transport solide du Pra Reboul est constatée au niveau de la structure du lit qui présente peu de bancs de graviers importants. Le lit comporte principalement des blocs de plusieurs tonnes, dont le déplacement implique une crue de l'ordre de 100 m3/s, de fréquence de retour supérieure à 1000 ans.

Vu la faible ampleur du transport solide, le lit présente une bonne stabilité sans fluctuation du profil en long, qui est verrouillé soit par de la roche en place, soit par des blocs de plusieurs tonnes, nécessitant une crue millénaire pour être transportés.

2.4. LES USAGES DES EAUX

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 28

2.4.1. LES PRISES, CANAUX ET PRELEVEMENTS AGRICOLES

Le Pra Reboul alimente, ou a alimenté par le passé, de nombreux canaux et ouvrages d’irrigation :

Réseau d’irrigation Rive Cote NGF Débit des besoins Canal du Béal Noir gauche 1 845 m 160 l/s FUTURE PRISE DE LA CENTRALE 1 584 m Canal de Champaussel droite 1 475 m 80 l/s Canal des Guions gauche 1 325 m hors service FUTURE RESTITUTION DE LA CENTRALE 1 205 m Canal de l’Abeil gauche 1 150 m hors service Canal de Pra-Reboul droite 1 090 m hors service Réseau d’aspersion de Saint-Crépin gauche 1 000 m 50 l/s Canal de la Roche de Rame droite 980 m 10 l/s Prise du Moulin Queyras gauche 940 m hors service Canal du Moulin gauche 920 m hors service

Canal du Béal Noir

Le secteur du Villard et des Chapins est irrigué par le canal du Béal Noir dont les prises se situent vers 1795 m et 1762 m sur 2 affluents à environ 2 km en amont de la prise de la future centrale. La surface irriguée par ruissellement serait de l’ordre de 60 Ha et le débit de besoins est estimé à 30 l/s en moyenne.

Ce canal a fait l'objet de jaugeages, par le service de l'ONEMA le 17 juin 2015, qui a relevé les débits suivants :  Débit prélevé en amont 160 l/s  Débit arrivant en aval 37 l/s  soit débit perdu en route 123 l/s

D'autre part, la première mise en eau de la première prise le 23 mai 2015 a été détectée au niveau de l'enregistreur de débit du Pont de l'Adroit par une baisse de 85 l/s. La mise en eau du canal a été ensuite progressive fin mai 2015. Ce canal perd une grande partie de son eau en route. Ceci incite les irrigants à mettre plus d'eau dans le canal en amont. L'eau ruisselle souvent au niveau des talwegs coupant le chemin. Ce canal, en gorgeant en eau le versant, entraîne des risques de glissements de terrains.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 29

L'abandon de ce canal, avec la réalimentation du périmètre d'irrigation est l'un des objectifs du projet.

Une des prises du Canal du Béal Noir - Prise sur le Pra Reboul

Canal de Champaussel – Rive droite

La prise du canal de Champaussel, se trouve environ à l'altitude 1475 m NGF, au niveau du futur tronçon court-circuité. Il irrigue un secteur de l'ordre de 6 ha autour du hameau de Champaussel avec un besoin global estimé à 25 l/s en intégrant un débit de 8 l/s pour maintenir la salubrité des rigoles et le contexte hydraulique. Le hameau n'est plus habité et les terres ne sont plus totalement cultivées. La prise d'eau du canal se situe environ 900 ml en aval de la future prise d'eau, en dessous de petits affluents en rive droite alimentés par des sources et qui ne s'assèchent jamais. Le débit prélevé sur le torrent peut atteindre 80 l/s, mais le débit arrivant sur le périmètre ne dépasse pas 30 l/s, suite aux fuites du canal.

Canal des Guions – Rive gauche

La prise du canal de Guions se trouve environ à l'altitude 1325 m au niveau du tronçon court-circuité. Le canal des Guions n’est plus en service aujourd’hui. Le projet va permettre de réintroduire l'irrigation sur le secteur des Guions. La future centrale se trouve juste en dessous de l'ancien canal.

Canal de l'Abeil – Rive gauche

La prise du canal de l'Abeil se situait environ à l'altitude 1150 m en aval du futur rejet. Le canal de l'Abeil n'est plus utilisé depuis que son périmètre est irrigué par le réseau d’aspersion de Saint Crépin. Ce canal a été creusé dans le rocher en travers de la falaise.

Canal de Pra Reboul – Rive droite

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 30

La prise du canal de Pra Reboul se situait environ à l'altitude 1090 m en aval du futur rejet. Ce canal n'est plus utilisé.

Réseau d'aspersion de Saint-Crépin en rive gauche de la Durance

Le réseau d'aspersion de SAINT-CREPIN, en rive gauche de la Durance, est alimenté par une prise par en dessous, avec départ rive gauche, à la cote de l'ordre de 1000 m, en aval du futur rejet. Le débit prélevé est estimé à 50 l/s en pointe. Le réseau étant étanche et en pression, le débit prélevé correspond au débit d'arrosage.

Canal de la Roche de Rame – Rive droite

La prise du canal de la roche de Rame se situe environ à l'altitude 950 m, en aval du futur rejet, et de la prise pour le périmètre d'aspersion de SAINT-CREPIN.

Prise d'eau du Moulin Queyras – Rive gauche

Le Moulin Queyras ne fonctionne plus aujourd'hui et la prise d'eau se situait environ à 940 m, en aval du futur rejet.

Canal du moulin- Rive gauche La prise du canal du Moulin se situait environ à l'altitude 920 m, en aval du futur rejet. Ce canal n'est plus utilisé.

Le torrent du Pra Reboul alimentait donc autrefois de nombreux canaux. Aujourd'hui, les principaux prélèvements se situent en amont au niveau du Canal du Béal Noir, et du canal de Champaussel, dont les abandons sont programmés dans le projet.

En plus des besoins pour l'irrigation déjà précisés, l'activité agricole à d'autres besoins pour abreuver le bétail, nettoyer les installations et le matériel. Il s'agit de besoins d'eau brute de bonne qualité.

Les besoins pour l'agriculture sont vitaux pour la vie locale et l'équilibre du territoire.

2.4.2. LE POTENTIEL HYDROELECTRICITE

Le potentiel hydroélectrique du site est important si l'on prend en compte la haute chute disponible de 660 m entre 1600 NGF et 940 NGF. Avec un débit dérivé de 0.5 m3/s, la puissance brute potentielle du site serait de l'ordre de 3237 kW.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 31

Aussi la commune avait envisagé depuis 1988, la réalisation d'une centrale de puissance importante à plusieurs reprises. Les projets à forte puissance mobilisant une grande partie de la chute potentielle, n'ont jamais abouti, suite aux diverses contraintes incontournables :

 La présence de nombreux usages des eaux en partie aval, entre 1100 NGF et 900 NGF, constituait une contrainte forte. La desserte en forte pression (60 bars) est techniquement compliquée et entraîne des risques pour les personnes. Le repompage des eaux turbinées limite la rentabilité et entraîne de fortes contraintes d'exploitation.

 Le franchissement d'une falaise en aval posait des contraintes techniques très fortes et entraînait un impact paysager fort.

 Le passage dans une zone de genévriers thurifères en aval, mondialement répertoriée, compromettait la faisabilité.

 La revendication d'un droit d'eau potentiel d'un ancien moulin, en pied de cascade, s'ajoutait aux contraintes.

 Enfin, la partie aval sous 933 NGF a été classée en liste 1.

La chute totale de 660 m est techniquement exploitable, mais la faisabilité environnementale et administrative semble compromise.

Seule la partie amont, avec une chute de l'ordre de 350 m présente un potentiel effectif réalisable soit environ une puissance brute de 1716 kW sur la base d'un débit de 500 l/s.

Le site pourrait donc être exploité avec une puissance importante supérieure à 1000 kW, par une structure prenant un risque financier important sous réserve de trouver une filière de commercialisation de production à un bon tarif. En se basant sur le prix du marché actuel, une centrale de forte puissance serait dépourvue de rentabilité. La réalisation d'une centrale puissante, ne serait financièrement réalisable, que si le projet est élu dans le cadre de futurs appels d'offres pour obtenir une bonification de tarif sous réserve de lever tous les problèmes administratifs et environnementaux.

Le Maître d'Ouvrage étant une commune, qui n'a pas vocation à prendre des risques financiers inconsidérés, le choix de limiter la puissance de l'installation à 500 kW, aux fins de sécuriser la recette financière par vente de l'énergie à EDF par un contrat verrouillé sur 20 ans à un tarif bonifié semble, la seule alternative crédible. La limitation de la puissance laisse aussi des possibilités de limiter toutes les contraintes environnementales et de respecter (et même de favoriser) les usages existants.

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La réalisation d'une centrale de puissance de 1000 kW serait aussi possible, avec vente de l'énergie sur le marché avec ensuite une bonification. Cette solution n'a pas été retenue au regard des risques suivants :

 Rentabilité modeste liée aux faibles débits disponibles et aux investissements plus importants.

 Risque d'aléas de trésorerie, la bonification étant versée en fin d'année.

 Contraintes environnementales plus fortes sur le torrent.

 Visibilité faible sur les futurs mécanismes de bonification.

 Complication de gestion avec vente sur le marché.

 Puissance non compatible avec les installations ERDF actuelles, impliquant des coûts de redimensionnement.

2.4.3. L'ACTIVITE ALIEUTIQUE

La pratique de la pêche est effective notamment en amont du pont de l'Adroit où l'accès au torrent est plus facile, et où le potentiel piscicole est le plus fort. Le tronçon le plus fréquenté se trouve entre le pont de l'Adroit et la confluence du torrent du Lauzet. En amont de cette confluence, le potentiel est très diminué, le débit étant très réduit (division du bassin versant, prises du canal du Béal Noir).

L'activité est soutenue par des alevinages, dont la portée semble limitée par les diverses chutes et cascades infranchissables.

2.4.4. LES USAGES POUR LES COMMUNES

La commune de la ROCHE DE RAME a des besoins en eau à 2 niveaux:

 Au village de Champaussel, un débit estimé à 8 l/s pour assurer la salubrité des rigoles et l'agrément paysager.

 Au niveau de canal de la Roche de Rame, pour des usages techniques vers le hameau de Pra Reboul (environ 10 l/s).

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2.4.5. LES USAGES POUR L'EAU POTABLE

Les ressources en eau pour la commune de SAINT-CREPIN sont constituées principalement de sources captées en amont de la future prise. Les eaux sont amenées au hameau du Villard puis au village par une conduite d'adduction vétuste située sous le chemin conduisant au Pont de l'Adroit, le long du tracé de la future conduite forcée. II est prévu de renouveler cette conduite vétuste en coordination avec le projet de centrale.

La principale source captée se trouve en amont des Grangettes, en amont de la future prise.

2.4.6. LES BESOINS POUR LA LUTTE INCENDIE

La protection incendie n'est pas assurée aujourd'hui au niveau des hameaux du versant concernés par le projet. S'agissant de petits hameaux sans risque spécifique, les besoins en terme de protection incendie sont réglementairement de 60 m3/h pendant une durée de 2 heures.

Les risques d'incendie sont aussi importants pour les forêts constituées principalement de pins sylvestres.

Actuellement il existe une cuve de 30 m3 vers la cabane forestière de la Rimas.

La mise en place de quelques bornes incendie de 60 m3/h sera un plus pour permettre au pompiers d'arrêter les départs de feu.

L'irrigation est aussi utile pour constituer une barrière verte de prévention des incendies.

2.4.7. L'ACTIVITE DU CANYONING

Le torrent du Pra Reboul chute en cascades entre les altitudes 1100 m et 1030 m.

Ces cascades agrémentent le paysage et permettent une activité de canyoning qui participe à l'attrait touristique du secteur. Cette activité ne comporte pas de besoins en eau spécifique mais est signalée surtout pour analyser la problématique de la sécurité. La cascade se situe en aval du futur rejet de la centrale.

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2.4.8. UNE COMPOSANTE D'ATTRAIT TOURISTIQUE

Le torrent du Pra Reboul, structure le paysage et participe à l'attrait touristique du secteur.

Le secteur est prisé pour diverses raisons :

 Pour ses chemins de randonnées très fréquentés,

 Pour ses anciens hameaux typiques (Le villard, les Guions, Champaussel) et chalets de montagne,

 Pour sa végétation spécifique et notamment les genévriers thurifères très vieux,

 Pour la pêche et le canyoning.

2.4.9. UN BESOIN DE MIEUX GERER L’EAU

Le torrent du Pra Reboul a un bassin versant limité de l'ordre de 20.5 km2 au niveau du Pont de l'Adroit et les ressources en eau sont donc limitées notamment en période d'étiage.

Les besoins en eau ont toujours été très importants et ont motivé le creusement de nombreux canaux, souvent à la main.

Les tensions au niveau des ressources en eau sont donc ancestrales et il est impératif d'essayer d'améliorer la gestion des eaux en maîtrisant les consommations, et en supprimant les fuites.

Le passage à l'irrigation par aspersion en aval dans la plaine de la Durance a déjà permis de limiter les consommations d'eau sur ce secteur.

Au niveau de l'état initial, le besoin d'améliorer la gestion des eaux a été mis en évidence, notamment en essayant de limiter les pertes en fuite des canaux.

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2.5. LE MILIEU NATUREL HYDROBIOLOGIQUE DU TORRENT

2.5.1. ETUDE EXHAUSTIVE REALISEE PAR ASCONIT CONSULTANT ANNEXEE

L'étude d'impact sur le milieu hydrobiologique du torrent du Pra Reboul a été réalisée par le bureau spécialisé Asconit Consultants, et fait l'objet d'une annexe.

L'objectif du paragraphe 3.5 est de rapporter les analyses de l’état initial de cette étude hydrobiologique, pour donner une vue d'ensemble, les détails des investigations étant consultables dans l'étude exhaustive annexée. Les conclusions sont en générale reprises textuellement et rapportées en police italique.

2.5.2. ASPECTS PHYSICO-CHIMIQUES

La qualité des eaux est quelque fois altérée par les troupeaux en estive notamment par les bovins en amont sur le Pra Reboul (eau non limpide constatée par SERET lors de l'été 2015 vers la prise du Béal Noir). Le bassin versant n’est quasiment pas habité et les troupeaux constituent le seul risque de pollution.

L'étude hydrobiologique a aussi décelé une valeur limite pour la concentration de sulfates lors de la campagne de septembre 2015, sur la station « Amont TCC ». La valeur enregistrée (121 mg/L) est néanmoins en limite de classe de bonne qualité (120 mg/L).

L'étude hydrobiologique conclut que "les observations traduisent l’absence de perturbations significatives sur le Pra Reboul donc une bonne qualité physico-chimique générale. Le cours d’eau demeure donc préservé d’un point de vue physico-chimique. Cela corrobore l’expertise de terrain car aucune pression importante pour le milieu aquatique n’a été mise en évidence lors des prospections".

2.5.3. ASPECTS HYDROBIOLOGIQUES

Tronçon amont Le peuplement identifié fait référence à un très bon état et témoigne de l’absence de perturbation significative, avec la présence d’un large spectre de taxons très sensibles à la pollution. Les deux inventaires présentent des résultats quasi identiques et permettent de fiabiliser cette analyse.

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Tronçon court-circuité Aucune pression majeure sur l’écosystème n’est mise en évidence. Le milieu est non perturbé.

Tronçon en aval du tronçon court-circuité L’analyse biologique vue à travers le macrobenthos met en évidence une très bonne qualité de l’eau, comme en atteste les divers taxons polluosensibles collectés. La diversité taxonomique et surtout la densité d’individus restent faibles et mettent en évidence les fortes contraintes liées à l’habitat aquatique (colmatage, courant fort, faible représentativité des substrats organiques…).

2.5.4. POTENTIEL PISCICOLE

ANALYSE DU PEUPLEMENT

L'étude hydrobiologique annexée réalisée par Asconit a analysé le peuplement piscicole selon la méthode de l’Indice Poisson Rivière (IPR) en conformité aux recommandations de la norme AFNOR de mai 2004 (NF T90-344).

Les conclusions sont les suivantes :

Tronçon en amont de la future prise :

La qualité biologique du Pra Reboul vue à travers l’IPR sur cette station est bonne malgré toutes les réserves apportées dans ce type de contexte. La truite fario est en tout cas la seule espèce attendue et la seule réellement capturée sur le secteur (en dehors du saumon de fontaine, non pris en compte par le modèle). Les densités en truite fario sont néanmoins tout à fait satisfaisantes, que cela soit du point de vue de l’IPR (valeur au dessus des prévisions) que des classes numériques d’abondances.

Tronçon court-circuité :

Les limites de l’IPR sont une nouvelle fois éprouvées dans ce contexte où le peuplement est naturellement peu diversifié (monospécifique si on ne considère que les espèces natives). La note finale est donc à prendre avec un certain recul. La qualité est malgré tout jugée bonne, avec une densité en truite fario proche de la valeur théorique. L’étude détaillée des densités démontre cependant un certain déficit, en particulier sur les adultes (faible classe de biomasse). Le secteur est par ailleurs un site de maintien (par défaut) pour le saumon de fontaine, qui bénéficie d’une moins forte concurrence avec la truite fario qu’à l’amont, malgré des conditions d’habitat non optimales.

Tronçon aval du tronçon court-circuité :

Même s’il reste délicat de faire « parler » l’IPR sur cette station, le résultat traduit une qualité globalement bonne, avec une faiblesse sur les effectifs de truite fario, et l’absence de certaines espèces d’accompagnement, qui pourraient potentiellement être présentes.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 37

POTENTIEL DE REPRODUCTION :

L'étude hydrobiologique conclut sur ce point :

Le linéaire prospecté au global est de l’ordre de 2 800m. Sur l’ensemble des deux tronçons, deux contraintes principales sont mises en évidence sur le Pra Reboul :  la présence de nombreuses chutes et de cascades présentant pour certaines des limites de franchissabilité en période de basses eaux.

 une tendance naturelle au colmatage (léger la plupart du temps) pouvant affecter les zones de frayères. Le colmatage est particulièrement notable dans le tronçon aval.

Néanmoins, une quantité importante de frayères potentielles sont recensées. Si une partie de ces frayères est recensée sur les microhabitats classiques (transition fin de pool – rapide), les caractéristiques du cours d’eau (forte pente, turbulences) engendrent une répartition majoritaire sur des placettes en bordures (lentilles latérales) ou à l’abri hydraulique (lentilles protégées). Les frayères potentielles sont de taille relativement petite. Leur sensibilité à une réduction de débit est déjà perceptible à l’occasion de la reconnaissance en période de basses eaux (soit 5% des frayères sont concernés dans le secteur amont, et 10% dans le secteur aval). La succession des obstacles naturels, associée au fait que la truite peut trouver localement des habitats favorables (en particulier en termes de frayères), rend certainement négligeable le nombre de poissons susceptibles de remonter jusqu’à la future prise d’eau.

Les caches potentielles pour les individus adultes sont assez abondantes, et sont observées tous les 5 mètres linéaires en moyennes.

Au final, le TCC présente donc des conditions de fraie et d’habitabilité plutôt favorables à l’espèce repère, la truite fario.

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POPULATIONS :

Les graphes suivants issues de l'étude hydrobiologique Asconit, montre bien les spécificités des populations de truite fario de chaque tronçon. En amont la présence de quelques truites de taille supérieure à 210 mm est mise en évidence. Sur le tronçon court-circuité, la taille maximum est de 200 cm. En aval du tronçon court-circuité, la taille maximum est de 180 mm. A l'état initial, seul le tronçon amont présente un intérêt marqué pour la pêche. Les pyramides de populations n'ont pas de cohérence entre les tronçons. Par exemple, les truites de taille 120 -130 mm, très rares en amont, sont légions au niveau du tronçon court-circuité. Ce fait est probablement lié à la compartimentation du torrent par de nombreuses chutes infranchissables limitant la propagation des alevinages.

Source - Etude Asconit

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CONCLUSIONS SUR LE POTENTIEL :

Le potentiel piscicole semble donc non négligeable, malgré 2 contraintes très fortes :  La présence de nombreuses chutes infranchissables compartimentant le torrent  La tendance au colmatage Il faut aussi rappeler que la grande cascade empêche toute continuité écologique avec la Durance en aval, en montaison mais aussi en dévalaison vu la haute chute. Le milieu est donc cloisonné.

La seule population significative est celle de la truite fario. Quelques saumons de fontaines sont signalés, issus d'alevinages.

Le tronçon en amont du tronçon court-circuité s'avère le plus propice à la vie piscicole avec la mise en évidence de truites de taille supérieure à 210 mm. Pour les tronçons en aval de la future prise, on arrive en limite de validité de la méthode IPR et la population d'adultes s'avère réduite.

L'analyse des substrats et conditions hydrauliques a mis en évidence des frayères potentielles. Ces frayères, implantées sur des sites cloisonnées par des chutes infranchissables, découlent de la méthode théorique, mais peuvent cependant garder un caractère potentiel pour celles comportant la présence d'adultes, notamment en amont.

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2.6. LE MILIEU NATUREL TERRESTRE

2.6.1. VOLET FAUNE FLORE REALISE PAR - BARTH ENVIRONNEMENT ANNEXEE

L'étude d'impact sur le milieu naturel, habitats, faune et flore, a été réalisée par un bureau spécialisé BARTH – Environnement, et fait l'objet d'une annexe.

L'objectif du paragraphe 3.6 est de rapporter les analyses de l’état initial de l'étude de BARTH- Environnement, pour donner une vue d'ensemble, les détails des investigations étant consultables dans l'étude exhaustive annexée. Les conclusions sont en générale reprises textuellement et rapportées en police italique.

2.6.2. PERIMETRES REGLEMENTAIRES (NATURA 2000) PROCHES

Il y a trois périmètres réglementaires, situés à proximité de la zone d’étude, intitulés : « Steppique Durancien et Queyrassin » FR9301502, « Rochebrune – Izoard – Vallée de Cerveyrette » FR9301503 et « Ecrins » FR9310036. Ces trois Sites d’Importance Communautaire font l’objet d’un dossier annexé, consacré aux Incidences au titre Natura 2000.

 Directive Habitats – Site d’Importance Communautaire (SIC) FR9301502 « Steppique Durancien et Queyrassin »

La flore est d’une grande richesse, avec notamment la présence de 4 espèces N2000, dont l’unique station connue à ce jour de l’Orchidée Liparis de Loesel. C’est le secteur en accueillant les stations les plus importantes du Papillon Isabelle de France.

Bryophytes (mousses) : richesse exceptionnelle en taxons du genre Orthotrichum et du genre Syntrichia. Avec taxons de ces deux genres rarissimes à l’échelle européenne (Orthotrichum vitii, 0. crenulatum, Syntrichia caninervis, S. handelii, S. rigescens

 Directive Habitats – Site d’Importance Communautaire (SIC) FR9301503 « Rochebrune – Izoard – Vallée de la Cerveyrette »

Établi à l’extrême est de l’aire d’étude (au niveau de la prise de la microcentrale, sur le Torrent du Pra Reboul), ce site, est un Massif montagneux constitué de calcaires dolomitiques, de grès houilliers, de quartzites. Ces formations sédimentaires sont largement recouvertes par un substrat d’éboulis et de moraines mélangés.

Le secteur est exceptionnel pour sa richesse biologique. Grande diversité floristique et des habitats : prairies de fauche, marais (un des plus grands de ce type dans les Alpes), plus importante forêt de Pin Cembro de France, très grand massif de Pin à Crochet, tourbière (grande richesse entomologique), représentatifs des étages

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 41 montagnards subalpins et alpins sur calcaire et calcaire dolomitique.

La richesse du milieu est liée au maintien d’une agriculture traditionnelle par des moyens appropriés (fauche, fumure, entretien des canaux d’irrigation, polyculture).

 Directive Habitats – Zone de Protection Spéciale(ZPS) FR9310036 « Les Ecrins »

Situé en rive droite de la Durance et à environ 5 km de la zone d’étude, c’est une zone de haute montagne à dominante cristalline : l’essentiel du territoire est compris dans les étages de végétation du subalpin au nival. Cependant des petites parties forestières, de bocage d’altitude, de prairies de fauche et de lacs et zones humides apportent des éléments de diversité intéressants.

Présence d’espèces typiquement montagnardes (Oiseaux).

La conservation est renforcée par le développement de mesures agri-environnementales et la définition de Zones Natura 2000 (Directive Habitats) qui couvrent près d’un quart du territoire de la ZPS.

2.6.3. PERIMETRES D’INVENTAIRES PROCHES

La zone d’étude se trouve à proximité :

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 42

- de trois périmètres d’inventaires (Znieff de type I) intitulés: « Côteaux steppiques en rive droite de la Durance de Freissinières à Chanteloube – Gouffre de Gourgouran », « Côteaux steppique en rive gauche de la Durance de la Font d’ à l’Argentière » et « Haute Durance entre la Roche-de-Rame et l’aérodrome de Mont-Dauphin ».

- d’une Znieff de type II, incluant la zone d’étude intitulée : « Façade ouest du Massif du Béal Traversier » est présente (détail au chapitre suivant : Périmètres d’inventaires).

- D’une Réserve de Biosphère « Réserve Transfrontière du Mont Viso » est également comprise dans la zone d’étude et en périphérie de celle-ci (5 km environ) une aire d’adhésion au Parc National des Ecrins est signalée. Autant dire, que la zone d’étude est placée dans un contexte écologique exceptionnel.

Ces périmètres d’inventaires sont décrits dans le volet naturel annexé.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 43

Znieff I N°05-100-147 Côteaux steppiques en rive droite de la Durance de Freissinières à Chanteloube – Gouffre de Gourfouran

Znieff I N°05-100-146 Côteaux steppiques en rive gauche de la Durance

Znieff II N°05-107-100 Façade Ouest du Massif du Béal Traversier

Znieff I N°05-100-149 La Haute Durance entre la Roche de Rame et l’aérodrome de Mont-Dauphin

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 44

2.6.4. SYNTHESE DE L’ETAT INITIAL

L’analyse de l’Etat Initial a permis de mettre en évidence la présence d’habitats et d’espèces à enjeu local de conservation manifeste, sur ou à proximité de la zone d’étude et notamment : - Trois habitats à enjeu local de conservation fort, ont été répertoriés, il s’agit des habitats suivants : « Rivières alpines avec végétation ripicole ligneuse à Salix eleagnos », « Pelouses sèches semi-naturelles et faciès d'embuissonnement sur calcaires» et « Prairie à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo- limoneux » - En tout, vingt et une espèces végétales remarquables ont été recensées sur l’ensemble de la zone d’étude, dont : l’Astragale à calice renflé en vessie, l’Aubépine monogyne, le Cotonéaster de l’Atlas, l’Euphorbe de Turin, la Laiche luisante, la Gagée des champs (protégée au niveau national), le Genevrier Thurifère, la Gentiane jaune, l’Oeillet des bois, la Pyrole uniflore, la Pulsatille des montagnes et huit espèces d’Orchidées : le Céphalanthère de Damas, le Céphalanthère rouge, le Céphalanthère à longues feuilles, l’Epipactis à larges feuilles, la Listère ovale, la Néottie nid d’oiseau, l’Orchis de Fuchs, l’Orchis moucheron, l’Orchis pourpre et l’Orchis incarnat, à enjeu local de conservation faible à fort ; - Six espèces de Lépidoptères, dont quatre protégées au niveau national et/ou européen à enjeu local fort à très fort : l’Apollon, le Damier de la succise, l’Ecaille chinée, l’Isabelle de France et espèces remarquables de papillons menacées en France : l’Azuré de la croisette et le Moiré provençal ; - Cinq espèces d’Amphibiens/Reptiles à enjeu local faible à modéré : le Crapaud commun, la Grenouille rousse, le Lézard des murailles, le Lézard vert occidental et la Vipère aspic ; - Dix espèces d’Oiseaux remarquables de Provence à enjeu local fort ou modéré : le Bruant ortolan, le Bruant zizi, la Caille des blés, le Cincle plongeur (potentiel sur le Pra Reboul), l’Engoulevent d’Europe, le Grand-Corbeau, la Grive draine, la Huppe fasciée, le Martin pêcheur, le Pic Epeiche ; - Huit espèces de Chauves-souris avérées à enjeu local faible à fort sur l’ensemble du périmètre d’étude ont été répertoriées, parmi elles, une seule espèce patrimoniale relevant de l’Annexe II de la Directive Habitats a été détectée par écoutes ultrasonores : « le Petit Rhinolophe » ; les sept autres espèces détectées sont : la Noctule de Leisler et la Pipistrelle de Nathusius (enjeu de conservation modéré), le Murin de Daubenton, le Murin de Natterer, la Pipistrelle commune, la Pipistrelle de Kühl et le Vespère de Savi (enjeu local de conservation faible).

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 45

2.6.5. ETAT INTIAL DES EMPRISES - BOISEMENT - ZONE A DEFRICHER

Au niveau du futur ouvrage de prise, le site est occupé par des arbres assez denses et une emprise de 549 m2 est à défricher. Cette surface globale brute comprend l’emprise du torrent.

Au niveau de la conduite d’amenée, le tracé sera imposé en bordure du torrent pour éviter une prairie à Molinies mise en évidence par les inventaires faune/flore. Le site à protéger sera dûment balisé avant le chantier en donnant les consignes aux entreprises de ne pas pénétrer sur cette zone. Ces consignes seront contractuelles au niveau des marchés de travaux.

L’ouvrage de mise en charge sera construit sur une zone dégagée sans arbre.

Au niveau de la partie amont de la conduite forcée en fonte DN 400, le tracé emprunte un chemin forestier préexistant de largeur actuel variable de 4 à 6 m. Ce chemin permet le passage des engins forestiers mais présente des coudes et quelques arbres en bordure, souvent abîmés. Le chemin forestier doit être recalibré avec une largeur continue de 6 m ce qui implique d’abattre quelques arbres.

La pose de la conduite en bordure d’un chemin communale dans la parcelle A 1007 ne devrait pas engendrer la coupe d’arbres. Par sécurité administrative, la demande de défrichement porte sur une largeur de 6 m pour permettre la coupe ponctuelle d’arbres.

Le chemin communal emprunté par la future conduite forcée, entre le pont de l’Adroit et le secteur de la RIMAS est large et constitue le seul accès au fond de la vallée pour les voitures et camions. Ce chemin abrite la conduite d’adduction d’eau potable qui sera refaite dans le cadre de l’opération. Ce chemin est bordé de zones boisées qui ne seront pas touchées par l’opération.

Le tracé en forte pente de la conduite acier DN 350 de longueur 620 ml, passe en partie dans des parcelles agricoles et des chemins, mais traverse aussi des parcelles où la forêt est en train de se refermer.

Le tracé a été spécialement défini pour suivre les trouées sans arbre ou rester en lisière. Les arbres à couper sont donc peu nombreux et ont été repérés. La partie la plus touchée par les défrichements se situera en aval en pied de pente, au voisinage de l’ancien canal des Guions. Le tracé pourra encore être optimisé en fonction de la maîtrise foncière.

La parcelle B 1558 où sera construite la centrale est un pré agricole. La centrale sera implantée en bordure de ce pré, encastrée dans la zone boisée en pied de talus, le choix ayant été arrêté pour éviter d’autres impacts. Une zone de 183 m2 est donc à défricher au niveau de la centrale.

Au niveau de la conduite de rejet, le tracé a été choisi en suivant un chemin existant pour limiter les coupes d’arbres. Le long du chemin, quelques arbres en bordure devront être abattus. En partie finale, une zone boisée non dense sera traversée pour arriver jusqu’au torrent pour le rejet.

Les départs des conduites d’irrigation pour le secteur des Guions vont aussi toucher les parcelles B 97-1568-1566 boisées en pied de talus.

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2.6.6. ROLE DE L'AGRICULTURE TRADITIONNELLE DANS L'EQUILIBRE DU MILIEU

L’agriculture joue un rôle dans l’équilibre du milieu, en évitant la fermeture des clairières, par les pins sylvestres. Elle permet aussi le maintien de l’entretien des espaces. Le maintien de l’agriculture traditionnelle contribue à la préservation des milieux spécifique du Site d’Importance Communautaire (SIC) FR9301503 « Rochebrune – Izoard – Vallée de la Cerveyrette »

2.6.7. QUALITE DE L'AIR

La zone d'étude se situe en milieu agricole et naturel, éloignée des sources de pollution de l'air.

2.6.8. NIVEAU SONORE INITIAL

Au voisinage de la future centrale, le milieu est agricole et naturel avec un niveau sonore initial faible, quasiment nul, avec quelques rares chants d'oiseaux, et quelques nuisances sonores ponctuelles liées aux avions. Le bruit du torrent en contre bas n'est pas perceptible.

Le site est isolé, et les 2 hameaux des Guions et de Champaussel se trouvent à environ 600 ml.

2.7. LES ASPECTS SOCIAUX ET ECONOMIQUES

2.7.1. CONTEXTE ECONOMIQUE DE LA COMMUNE DE SAINT-CREPIN

Le contexte économique de la commune de SAINT-CREPIN est basé sur 3 volets :

- L’agriculture, dans la plaine de la Durance, en rive droite et gauche et au niveau des hameaux perchés comme le Villard et les Chapins. Cette activité agricole constitue une base d’activité historique qui se maintient malgré les diverses difficultés de conjoncture de ce secteur.

- Un tissu d’entreprises et artisans assez développé vers l’entrée Sud du Village, et au niveau de la zone d’activités du Guillermin

- Une activité touristique liée à l’environnement montagnard, les activités sportives (randonnée, montagne, sports d’eau vive, baignade proche à EYGLIERS), un aérodrome et un camping.

Ces 3 volets d’économie locale sont touchés par des difficultés liées à la conjoncture générale, marquée par des prix de production agricole bas, un ralentissement des projets d’investissement, une baisse des finances publiques, et une baisse des pouvoirs d’achat.

Le secteur des entreprises et artisans est aussi défavorisé par son isolement des grandes métropoles.

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2.7.2. CONTEXTE DE L’EMPLOI

La situation de l’emploi est assez dégradée comme dans l’ensemble de la région.

La pérennité des emplois locaux actuels, est menacée par une activité économique ralentie.

La création de nouveaux emplois locaux reste improbable en absence de grand projet structurant.

2.7.3. BESOIN D’INVESTISSEMENT PRODUCTIF

Le secteur a besoin d’investissement productif apportant des retombées sur le long terme pour améliorer la situation économique locale.

2.8. LES ASPECTS ENERGETIQUES

2.8.1. TRANSITION ENERGETIQUE EN COURS

Une politique de transition énergétique, visant à promouvoir les énergies renouvelables, est en cours avec une loi déjà votée, qui va être suivie de décrets de mise en application.

Un futur décret va être pris prochainement pour fixer les modalités d’achat de l’énergie hydroélectrique. Une ébauche de texte a été transmise aux instances européennes pour examen avant application.

Les nouvelles modalités d’achat de l’énergie devrait confirmer une obligation d’achat par EDF pour les nouvelles petites centrales de puissance inférieure à 500 kW, avec un tarif bonifié de l’ordre de 120 € /MWh.

2.8.2. LES RESEAUX ELECTRIQUES LOCAUX

Les réseaux locaux de ERDF sont capables d’accepter une petite puissance de 500 KW sans impliquer de renforcement de réseau.

La ligne ERDF 20 kV arrivant au village des Guions et capable de recevoir une injection d’une puissance de 500 KW.

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2.8.3. L'HYDROELECTRICITE LOCALE

Le torrent du Pra Reboul n’est pour l’instant pas exploité pour produire de l’énergie.

Localement quelques collectivités ont investis dans la réalisation de centrales hydroélectriques, comme la Communauté de Commune du Guillestrois, qui possède la centrale du Chagne et du Rif Bel, ou le SIVU de et Ceillac, qui détient la centrale du Cristillan.

D’autres centrales ont été implantées localement par des sociétés privées à LA ROCHE DE RAME et à SAINT CLEMENT.

EDF a construit une centrale sur le Guil à EYGLIERS vers 1988 à partir du barrage de la Maison du Roy qui fonctionne par éclusées.

La centrale la plus proche en aval du Pra Reboul est la centrale de EDF de SERRE–PONCON.

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3. EVALUATION DES IMPACTS

3.1. IMPACT SUR LE MILIEU PHYSIQUE

Le projet de centrale n'est pas de nature à impacter le milieu physique.

3.1.1. IMPACT SUR LA TOPOGRAPHIE

Le projet de centrale n'est pas de nature à impacter de manière significative la topographie du site.

La prise d’eau peut légèrement modifier le profil en long du torrent ponctuellement. A cours terme, la prise, qui constitue un seuil, modifie le profil en long sur environ 60 m. Le site initial est déjà occupé par des embâcles qui constituent des seuils, relativisant l’impact du projet. A long terme, vu le contexte du lit verrouillé par de gros blocs, l’influence sur le profil en long sera limitée.

3.1.2. IMPACT SUR LA GEOLOGIE

Le projet n'aura pas d'impact sur la géologie du secteur.

3.2. IMPACT SUR LE TORRENT DU PRA REBOUL

3.2.1. IMPACT SUR L'HYDROLOGIE DU TORRENT

Les impacts ont été évalués sur 2 périodes :

 La période de novembre à mars, qui correspond à la période où les canaux ne sont pas en eau, et à la période de frayères.

 La période d’avril à octobre, qui correspond à la période où les canaux peuvent être mis en eau avec prélèvements sur le torrent.

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Impact d'avril à octobre

Le projet de centrale sera accompagné d'un projet connexe d'irrigation par aspersion avec suppression de 2 canaux comportant de forts débits dérivés et de fuite. La suppression du canal du Béal Noir, dont les 2 prises d'eau se situent sur 2 affluents (Pra Reboul et torrent du Lauzet) à environ 2 km en amont de la future prise, modifie l'hydrologie du torrent généralement d'avril à octobre depuis des décennies. La date de mise en eaux du canal varie d’avril à mi-mai. La date de mise à sec varie de fin septembre à la fin octobre. Le projet global, avec la suppression de ces 2 prises, aura un impact positif marqué sur l'hydrologie du tronçon de 2 km, en amont de la future prise. Cet impact est représenté par l'écart des courbes continues bleu et verte de la figure 1 ci-dessous :

Figure 1- débits classés actuels et futurs vers la future prise d'eau d'avril à octobre

En aval immédiat de la prise d'eau, l'impact de la dérivation est représenté par l'écart entre la courbe verte du débit actuel et la courbe rose du débit futur. Cet impact est marqué entre la future prise et la prise du canal de Champaussel sur un tronçon de 900 m avec le Pont de l'Adroit en son centre. En aval de la prise du Canal de Champaussel, le débit actuel est représenté par la courbe verte en pointillés, qui prend en compte la dérivation actuelle de ce canal de l'ordre de 80 l/s. L'impact sera donc faible en aval de la prise du Champaussel représenté par l'écart entre la courbe verte en pointillés et la courbe rose.

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La suppression des fuites va aussi avoir un impact positif très important en aval du rejet sur toute la période d’irrigation.

Figure 2- Débits classés futur et actuel en aval du point de rejet d'avril à octobre

En conclusion d'avril à octobre, l'impact sera :

 Positif en amont de la prise sur environ 2 km

 Marqué et négatif entre la future prise et la prise du canal de Champaussel sur 800 ml

 Faible et négatif entre la prise de Champaussel et le point de rejet

 Très positif en aval du rejet jusqu'à la confluence avec la Durance notamment sur le tronçon classé en liste 1

Globalement l'impact hydrologique du projet est positif d'avril à octobre.

Impacts de novembre à mars

En dehors de la période d'irrigation, la future dérivation va réduire le débit du torrent entre la prise et le point de restitution. Pendant cette période, le débit restera supérieur au débit réservé proposé de 60 l/s. L'impact sera moindre lors des périodes de forts débits (pendant en moyenne 15 jours sur cette période) où la surverse va renforcer le débit laissé en rivière. Ces 15 jours de forts débits sont souvent des jours de pluies isolés en novembre, impliquant de petites crues. L'impact sera maximum en aval de la prise, représenté par l'écart entre les courbes ci-dessous. Plus en aval, l'écart se réduit par des apports intermédiaires.

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Figure 3- débits classés actuels et futurs vers la future prise d'eau de novembre à mars

En conclusion de novembre à mars, l'impact sera marqué sur le tronçon court-circuité avec souvent un débit de 60 l/s en aval de prise, qui se renforce ensuite avec des apports intermédiaires.

3.2.2. IMPACTS SUR LA TEMPERATURE DU TORRENT

Risque d’eau trop chaude en été

La température de l’eau est basse au niveau du tronçon court-circuité et en amont de la future prise. Elle est relativement élevée en aval du tronçon court-circuité notamment sur le tronçon aval classé en liste 1. La figure suivante, extraite de l’étude réalisée par Asconit, traduit les mesures de température réalisées. Le réchauffement en aval est probablement dû au contact avec la roche chaude au niveau de la zone de cascades. Le projet devrait logiquement avoir une incidence positive entraînant une baisse de la température en été en aval pour les raisons suivantes :

 En étiage estival, où la température est la plus forte, l’abandon de 2 canaux et le passage à l’irrigation par aspersion va renforcer le débit d’environ 150 l/s en aval de la restitution, limitant les possibilités de réchauffement au contact de la roche dans le secteur des cascades.

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 Le passage de l’eau en conduite forcée enterrée tend à faire chuter la température en été.

L’impact sera donc positif par rapport aux risques de température trop élevée, et la température devrait rester bien en dessous de 19 degrés, température restant encore acceptable pour les salmonidés.

En période hivernale, des mesures complémentaires ont été réalisées par Asconit (Voir étude en annexe) qui montrent que la température présente une plus grande amplitude de variation en aval, en suivant la température de l’air. Ceci est logique car l’eau est pulvérisée dans les cascades.

Risque d’eau trop froide en hiver

La dérivation des eaux, devrait théoriquement augmenter les risques de gel au niveau du tronçon court-circuité. La présence d’apports intermédiaires, issus de sources avec de l’eau à température moyenne de l’ordre de 8 degrés, devrait limiter les risques de gel. En particulier la source captée pour l’eau potable déverse au moins 15l/s en amont de la future prise. Les risques de gel du torrent sont beaucoup plus probables en amont de la confluence du torrent du Lauzet, en haute altitude, sachant que le torrent est constitué en 2 affluents à très faible débit. Si l’eau ne gèle pas en amont sur chaque bras du torrent et arrive au niveau de la prise, les risques de gel seront plus faibles en aval.

En aval de la restitution, le passage de l’eau en conduite forcée enterrée aura tendance à relever la température par rapport à la situation actuelle.

Le projet ne devrait pas générer une augmentation du risque de gel du torrent en hiver. Ceci pourra être confirmé en service, au niveau du Pont de l’Adroit, par l’enregistrement des débits.

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3.2.3. IMPACTS SUR LE TRANSPORT SOLIDE ET LE TRANSIT DES SEDIMENTS

Le débit dérivé est faible et n’influence pas les débits de crues qui génèrent du transport solide. De plus la centrale sera arrêtée automatiquement lors des fortes crues pour protéger les installations.

L’incidence de projet sera très légère au niveau de la prise entre les interventions de dégravement. Aucun sédiment ne sera retiré du lit et le projet n’aura pas globalement d’impact quantitatif sur le transit des sédiments.

Le lit étant pavé de gros blocs assurant une stabilité du profil en long, il n’y a pas lieu de craindre ici une incidence importante sur le profil en long du lit au niveau de la prise d’eau. Un abaissement du lit de 20 cm en aval de la prise reste possible en fonction de l’exécution, des travaux mais ne remettra pas en cause la stabilité de l’ouvrage. Des blocs seront remis en place en aval de la prise, dans le lit, pour assurer le maintien du profil et créer des aspérités hydrauliques favorables à la vie piscicole. D’autre part, l’ouvrage ne sera pas doté d’une passe à poissons vu que le torrent présente déjà de nombreux seuils naturels infranchissables.

3.2.4. IMPACTS SUR L'HYDROGEOLOGIE

Le torrent du Pra Reboul n’a pas de connexion connue avec des aquifères hydrogéologiques.

Aucune zone d’infiltration franche n’est connue.

Un petit impact est attendu au niveau du hameau du Coulet, qui bénéficie de venues d’eau artificielle issues des fuites du canal du Béal Noir. L’amenée de l’eau potable sur ce hameau va constituer une compensation et même un impact positif.

3.3. IMPACTS SUR LES USAGES DE L'EAU

3.3.1. IMPACTS SUR LES USAGES DE L’EAU POTABLE

La prise se situe en aval des sources et le projet n'impactera pas les ressources en eau potable.

Le projet n’a pas d’impact sur les captages situés en amont de la future prise d’eau.

Le projet connexe de réfection de la conduite d'adduction va fiabiliser le transit et la qualité de l’eau potable, diminuer les coupures d'eau pour réparation, et réduire le débit de fuite.

Le projet connexe de renforcement d’eau potable intègre aussi la création d’un réseau allant vers les hameaux de l’Adroit, du Coulet de Champaussel (situé sur la commune de LA ROCHE DE RAME) qui ne disposent pas d’eau potable actuellement.

L'impact du projet global sera donc positif sur la desserte en eau potable.

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3.3.2. IMPACTS SUR LES CANAUX ET PRELEVEMENTS AGRICOLES

Ce projet a permis de remettre à plat les divers besoins et usages des eaux et de développer une concertation pour définir un nouveau mode d'utilisation des eaux limitant les fuites et pertes en eaux et respectant mieux l'environnement. La mise en place de réseaux d'irrigation va induire un impact très positif sur les usages agricoles tout en diminuant les prélèvements.

Le périmètre du plateau du Villard et des Chapins, va pouvoir disposer du débit actuel sans avoir à entretenir le canal du Béal Noir. La réalisation d'un réseau par aspersion va faciliter la tâche des exploitants. Les consommations vont baisser, le débit prélevé s'adaptant aux besoins.

Suite à une concertation entérinée par une convention intercommunale, Le hameau de Champaussel va disposer d'un réseau d'irrigation par aspersion assurant aussi la protection incendie. La convention prévoit la mise à disposition d'un débit total de 25 l/s dont 8 l/s alimentant les anciennes rigoles pour assurer leur salubrité et conserver l’agrément pour le hameau. Au-delà de l'irrigation, le projet global apporte aussi l'eau potable à ce hameau et une possibilité d'un raccordement ERDF.

Le hameau des Guions va aussi bénéficier d'un réseau d'irrigation par aspersion assurant une protection incendie.

Le petit hameau du Coulet, qui aujourd'hui ne dispose que des fuites du canal du Béal Noir, sera doté d'un réseau d'eau potable et d’un réseau d’irrigation.

Tous les usages en aval de la cascade seront impactés positivement en période estival par le projet, dont la restitution a été fixée en amont à 1205 NGF, suite à la diminution des prélèvements en amont.

L'impact sera donc positif sur les usages agricoles des eaux. Il faut souligner l’effort communal pour réaliser le projet d’irrigation connexe, dont l’investissement est de l’ordre de 1 250 000 € HT.

3.3.3. IMPACTS SUR LE POTENTIEL HYDROELECTRIQUE

La construction d’une petite centrale va permettre d’exploiter une partie du potentiel hydroélectrique du site. Cette exploitation sera limitée, compte tenu de la volonté d’aboutir à un projet consensuel respectueux des autres usages et de l’environnement. Il pourra être reproché au projet de ne pas exploiter le potentiel de manière intensive. Cette critique n'est pas fondée, car un projet exploitant à fort débit l'ensemble de la chute, ne permettrait pas de respecter les usages actuels, et ne serait probablement pas autorisé. Aussi la démarche de la commune, qui a opté pour la réalisation d'un projet modeste mais conciliant tous les usages, semble représenter le meilleur compromis.

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3.3.4. IMPACTS SUR L'ACTIVITE ALIEUTIQUE

La pratique de la pêche ne sera pas remise en question par le projet mais au contraire devrait être favorisée. En effet le potentiel piscicole du tronçon en amont de la future prise devrait être amplifié suite à l’abandon du canal du Béal Noir. Il s'agit d'un tronçon à fort potentiel piscicole et accessible.

Le débit va être régulier et stabilisé au niveau du tronçon court-circuité, ce qui peut être favorable aux frayères, qui disposeront d’un tirant d’eau stable.

La réalisation d'une passe à poissons n'a pas été jugée souhaitable, vu les grands nombres de chutes naturelles non franchissables, et la difficulté d’exploitation. La prise restera franchissable en période de hautes eaux avec déversé effaçant le seuil. La continuité sera donc assurée ponctuellement, ce qui peut permettre la remontée de quelques adultes pour frayer en amont. L’ouvrage de prise permettra la dévalaison.

Les incidences positives liées à l'abandon de canaux seront favorables à la vie piscicole notamment en amont et en aval du tronçon court-circuité.

Au niveau du tronçon court-circuité, le débit réservé proposé de 60 l/s a été jugé apte à maintenir l’équilibre biologique et la vie piscicole suite aux investigations de l’étude hydrobiologique avec quelques réserves rapportées à l’article 3.4.2.

Les incidences positives pour éviter la montée de la température en été en partie aval du Pra Reboul seront aussi favorables à la vie piscicole.

Globalement, de nombreux facteurs positifs compensent la diminution du débit sur le tronçon court- circuité.

3.3.5. IMPACTS SUR LES USAGES POUR LES COMMUNES

L’impact sur les usages des eaux pour la commune de LA ROCHE DE RAME sera positif.

Les utilisations de l’eau en partie aval de la cascade, ne seront pas impactées par la centrale dont le rejet se trouve en amont. Le projet connexe d’irrigation va permettre une meilleure gestion des eaux, ce qui permettra de mieux satisfaire les besoins de la partie aval.

Les besoins identifiés au niveau du hameau de Champaussel, pour la salubrité des rigoles et le maintien du contexte hydraulique, évalués à un débit de 8 l/s, ont été pris en compte dans le projet global et entériné par une convention intercommunale versée au dossier d’autorisation.

Concernant, les utilisations des eaux pour la commune de SAINT-CREPIN Maître d’Ouvrage (protection incendie, soutien de l’agriculture, production d’énergie), elles constituent Les objectifs du projet.

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3.3.6. IMPACTS SUR L'ATTRAIT TOURISTIQUE

Le projet respecte les divers usages touristiques du secteur à divers niveaux :

L’activité de pêche sera sauvegardée par la définition d’un débit réservé adapté. Le tronçon en amont de la future prise d’eau, dont le potentiel piscicole est le plus élevé, sera impacté positivement, car le projet globale comprend l’abandon du canal du Béal Noir, ce qui va permettre d’augmenter le débit de 120 à160 l/s en été sur ce tronçon.

L’activité de randonnée ne sera pas perturbée, après chantier, par le respect du milieu.

L’activité de canyoning dans la cascade n’est pas impactée par le projet qui se situe en amont. Le projet prévoit un démarrage lent de la turbine en 10 minutes pour atteindre le débit maximum de 250 l/s aux fins d’assurer la sécurité des sportifs.

Globalement le paysage sera très peu altéré, et le projet ne remet pas en cause la qualité de l’environnement sur laquelle s’appuie la fréquentation touristique.

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3.3.7. IMPACTS SUR LES USAGES EN AVAL

Tous les usages en aval du rejet seront positivement impactés d’avril à octobre, suites aux économies d’eau engendrées en amont. Le débit disponible sera augmenté environ de 150 l/s.

De novembre à mars, le projet sera neutre sans impact sur les usages en aval du rejet.

3.4. IMPACTS HYDROBIOLOGIQUES SUR LE MILIEU NATUREL DU TORRENT

3.4.1. ETUDE EXHAUSTIVE REALISEE PAR ASCONIT CONSULTANTS ANNEXEE

L'étude d'impact sur le milieu hydrobiologique du torrent du Pra Reboul a été réalisée par le bureau spécialisé Asconit Consultants et fait l'objet d'une annexe.

L'objectif du paragraphe 5.4 est de rapporter l’analyse des impacts de l'étude hydrobiologique, pour donner une vue d'ensemble, les détails des investigations étant consultables dans l'étude exhaustive annexée. Les conclusions sur les impacts sont en générale reprises textuellement et rapportées en police italique.

3.4.2. CONCLUSION SUR LE DEBIT MINIMUM BIOLOGIQUE

L’étude hydrobiologique a estimé qu’un débit réservé de 60 l/s permet de maintenir l’équilibre biologique du torrent. Les conclusions, rapportées de cette étude sont les suivantes :

Si du point de vue des modèles, la valeur de 60 l/s apparait suffisante pour garantir des conditions d’habitat (hydrauliques) satisfaisantes pour la truite fario, il n’en demeure pas moins que cette valeur est très structurante au regard de l’hydrologie naturelle. A titre de comparaison, sur les huit années d’observation, le débit naturel ne descend pas en dessous de 110 l/s. C’est également une valeur deux fois inférieure au QMNA5. Ce débit de 60 l/s n’étant à priori jamais observé naturellement, il reste difficile d’estimer le fonctionnement du cours d’eau avec le maintien prolongé de cette valeur. En particulier, l’évaluation des autres facteurs d’altération de la qualité (prise par le gel, sédimentation excessive) reste aléatoire.

Notons, que le débit de 60 l/s n’est pas observé au niveau de la station du Pont de l’Adroit, mais que les canaux actuels engendrent des zones de débits très faibles en aval immédiat de leur prise, bien inférieur au futur débit réservé. Ces situations critiques ponctuelles n’existeront plus après l’abandon des canaux.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 59

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Figure 1 : Courbes des débits classés laissés en rivière pour un débit réservé fixé à 60 l/s et comparaison au débit naturel (novembre à mars)

Figure 2 : Courbes des débits laissés en rivière pour un débit réservé fixé à 60 l/s et comparaison au débit naturel (période avril à octobre) – Etude Asconit

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 60

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D’un point de vue plus large, le projet s’inscrit dans une évolution plus positive, d’un point de vue écologique, avec une optimisation dans la répartition des droits d’eau. Ainsi, l’abandon du canal du Béal Noir et de celui de Champaussel au profit de la future prise d’eau, va supprimer les pertes liées aux fuites mises en évidence sur ces installations (respectivement estimées à 100 et 50 l/s). Au final, durant toute la période d’irrigation, cela aura des répercussions positives sur l’ensemble du tronçon aval (i.e. à l’aval de la future restitution), qui rappelons le, est classé en liste 1 au titre du 2° du I de l'article L214-17 du code de l'Environnement. En particulier, cela permettra de limiter les extrêmes thermiques durant la période estivale (bien que cette contrainte ne soit pas en mesure de perturber significativement la population de truite fario dans les conditions actuelles). De la même façon, le maintien d’un débit plus élevé sur ce tronçon aura pour conséquence l’augmentation de la hauteur moyenne (estimée à 14cm en septembre), facilitant la circulation, voire la sédentarisation d’un nombre plus conséquent de « gros » individus sur ce secteur pauvre en truites adultes.

Figure 3 : Courbes des débits classés actuels et futurs (dans le cadre de l’abandon du Canal du Béal Noir et du canal de Champaussel) - Période avril à octobre – Etude Asconit

Parallèlement, l’abandon du canal du Béal Noir aura un impact positif sur tout le linéaire compris entre celui-ci et la future prise d’eau (soit environ 2 km), l’eau destinée à l’irrigation étant dérivée plus en aval, au niveau de la future prise d’eau. Enfin, il convient de rappeler que le futur tronçon court-circuité (TCC), représente un linéaire relativement modeste à l’échelle du cours d’eau (3km). Le TCC constitue par ailleurs un linéaire naturellement contraint par de nombreux obstacles naturels, et cloisonné à l’aval par une cascade infranchissable. Cela réduit donc considérablement les préoccupations en termes de montaison et de circulation piscicole en général, qui reste relativement localisée Les pressions engendrées, bien que significatives, doivent donc être mise au regard des bénéfices attendus sur d’autres secteurs, que ce soit à l’amont de la future prise d’eau, comme à l’aval de la future restitution.

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3.5. IMPACTS SUR LE MILIEU NATUREL TERRESTRE

3.5.1. ETUDE DU VOLET FAUNE FLORE - BARTH ENVIRONNEMENT ANNEXEE

L'étude d'impact sur le milieu naturel terrestre, habitats, faune et flore été réalisée par un bureau spécialisé et fait l'objet d'une annexe.

L'objectif du paragraphe 5.5 est de rapporter l’analyse des impacts de cette étude du volet naturel ; aux fins de donner une vue d'ensemble, les détails des investigations étant consultables dans l'étude exhaustive annexée. Les conclusions sur les impacts après travaux sont en générale reprises textuellement et rapportées en police italique.

Les impacts pendant les travaux sont relatés par ailleurs.

3.5.2. IMPACTS SUR LES HABITATS APRES TRAVAUX Pour rappel, les habitats répertoriés sur le secteur d’étude, sont assez caractéristiques des vallées alluviales et très liés à la végétation riveraine des rivières alpines (galeries de Peupliers noirs, de Frênes et d’Aulnes, fourrés de Saules) et souvent d’origine anthropiques (cultures extensives, plantations de haies, fructicées, pâturages,…). Toutefois, quatre types d’habitats se sont distingués par leurs intérêts floristiques ou faunistiques : - les « Fourrés de Saules drapés et bancs de graviers » habitat d’intérêt communautaire : 32.40 ; - les « Prairies à Molinie et sa végétation associée », habitats d’intérêt communautaire, à haute valeur patrimoniale hébergeant une faune et une flore des milieux humides. - les « Pelouses steppiques sub-continentales à faciès d’embuissonnement » habitat d’intérêt communautaire : à grande valeur patrimoniale, très caractéristique, avec l’ensemble de son cortège floristique, enrichi d’espèces végétales d’origine orientale ; - les « Forêts de Pins sylvestre à Ononis rotundifolia », habitats remarquables ne relevant pas de la directive habitats, mais susceptibles d’abriter l’emblématique Papillon Isabelle de France (Actias isabellae).

Une recolonisation spontanée du site par des espèces pionnières, rudérales et/ou opportunistes dès la première année et à moyen terme par les espèces locales est à prévoir (banque de graines présentes dans le sol, anémochorie, hydrochorie, zoochorie,…). La plupart de ces espèces colonisatrices devraient être déjà présentes sur les différents sites. A noter que le risque de prolifération d’espèces exotiques envahissantes (Robinier faux- acacia) n’est pas exclu. Certaines mesures de prévention seront prises pour ne pas aider à la dissémination de cette peste végétale (voir chapitre suivant sur les Mesures de suppression, réduction d’impacts). Une modification périodique des habitats est à attendre suite au décapage des sols (essartage). Heureusement, ces modifications et destructions ne concerneront que certains sites d’étude restreint (prise et micro-centrale, Prairie à Molinie avec la pose de la conduite).

Le tracé de la conduite d’amenée a été ajusté pour éviter d’impacter le milieu d’une prairie à Molinies au voisinage de la prise d’eau

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⇨Impacts négatifs direct et indirect définitifs Modérés à Forts sur les Habitat naturels

3.5.3. IMPACTS SUR LA FLORE REMARQUABLE APRES TRAVAUX Les prospections floristiques menées sur la zone d’étude ont abouti à l’observation d’une unique espèce végétale messicole protégée : la Gagée des champs (Gagea villosa) qui se trouve en milieu agricole. En revanche, ce ne sont pas moins de vingt plantes patrimoniales, qui ont été révélées autour des différents sites d’étude. A savoir : l’Astragale à calice renflé en vessie, l’Aubépine monogyne, le Cotonéaster de l'Atlas, l’Euphorbe de Turin, le Genévrier thurifère, la Gentiane jaune, la Laiche luisante, l’Oeillet des bois, la Pyrole uniflore, la Pulsatille des montagnes, et 9 espèces d'Orchidées : le Céphalanthère de Damas, le Céphalanthère à longues feuilles, le Céphalanthère rouge, l’Epipactis pourpre., la Listère ovale, la Néottie nid d’oiseau, l’Orchis de Fuchs, l’Orchis incarnat, l’Orchis moucheron, l’Orchis pourpre. Sur l’ensemble de la flore patrimoniale identifiée, seuls quelques pieds de Pulsatille des montagnes, d’Astragale à calice renflé en vessie et en bordure de sentier conduisant au rejet, quelques plants d’Orchidées (Epipactis pourpre, Céphalanthère rouge) seront impactés par les travaux. Du fait de la localisation de ces stations situées à l’emplacement prévu pour l’intervention et le déplacement des engins de chantier, ces dernières seront supprimées. De plus, en cas de variante de tracé de conduites, un défrichement est prévu dans une, des forêts à Pins Sylvestre, située entre la piste forestière et la micro-centrale, sur 200 mètres de dénivelé environ, pouvant impacter quelques pieds de Genévrier thurifère. Aucune de ces espèces risquant d’être détruites n’est protégée, l’impact est considéré comme faible à modéré.

⇨Impact négatif direct temporaire Faible à Modéré sur la Flore remarquable

3.5.4. IMPACTS SUR LA FAUNE APRES TRAVAUX

Impact sur les Lépidoptéres L’aire d’étude abrite une très belle diversité d’insectes liée à la mosaïque d’habitats. Plusieurs Lépidoptères patrimoniaux ont été recensés au sein de la zone d’étude : - Il est prévu la construction de la micro- centrale dans un talus en bordure de pelouse sèche agrémentée de clapiers et où se focalisent les enjeux associés à cette faune, à savoir : l’Apollon (espèce protégée au niveau national) et le Moiré provençal (espèce menacée). La zone sensible relative à l’Apollon concerne son habitat. En effet, au moins un pierrier situé en périphérie du lieu d’implantation supposé de l’ouvrage, constitue un site de pontes avéré d’Apollon. La diversité floristique des Pelouses steppiques associées à ces clapiers, représente une source d’alimentation et de reproduction pour l’espèce. La création de la micro-centrale et d’une piste d’accès au chantier, entraînera la destruction d’une partie de la pelouse où se trouvent les ressources nectarifères rares (Cirse, Anthyllide vulgaire, Grande berce) pour les deux papillons. La construction de la micro-centrale sur un de ces clapiers (appartenant à la commune de Saint Crépin), riches en crassulacées (plantes-hôtes de l’Apollon) entraînerait la destruction de site de pontes et donc de l’Apollon (espèce protégée). Le choix de l’implantation de la centrale a donc été ajusté pour éviter les impacts sur les papillons.

- Le long de la piste forestière, un rassemblement ponctuel de Damier de la succise (espèce protégée sur le plan national et européen) a été observé. Cinq Damiers de la succise se désaltéraient auprès d’un suintement

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64 de source. Cet habitat de transition ne constitue pas un site de reproduction de l’espèce. A cet endroit la piste est relativement large (8 à 10 m). Les travaux de pose de la conduite (après balisage) ne devraient pas l’impacter. - Du pont de l’Adroit jusqu’à la prise un sentier existant emprunté par les moutons est relativement large (4-5 m). Il sera partiellement élargi afin d’y installer la conduite. Un défrichement est prévu : 30 arbres (majoritairement du Pin sylvestre) ont été identifiés, marqués et localisés. Sur ce trajet, les enjeux concernent deux individus erratiques de Damier de la succise : l’un, en bordure d’une Prairie mésophile située en bordure du sentier et l’autre, sur la Prairie à Molinie. Pour ce dernier habitat, la présence sporadique de la Scabieuse des champs (plante-hôte du Damier de la succise) par ailleurs prélevée par les ovins, n’a pas montré à priori, de traces de pontes, ni d’effectif abondant, pouvant conclure à l’absence d’une population établie dans ce secteur favorable à l’espèce (prairie humide) et donc d’impact sur le Damier de la succise (avec toutefois des réserves, car la présence d’ovins au moment de la phénologie de l’espèce, a rendu le diagnostic difficile à établir).

- Au niveau de la Prairie à Molinie une population avérée (pontes, plantes-hôtes, fourmilière) d’Azuré de la croisette (écotype de l’Azuré des mouillères (Maculinea alcon) espèce protégée sur le plan national) a été recensée. La pose de la conduite passera au sein de l’habitat du papillon et entraînera la destruction des plantes- hôtes, de la fourmilière et donc des pontes de l’Azuré de la croisette, espèce très menacée et dèjà fragilisée par l’exigence de son cycle biologique (symbiose avec Myrmica schenki), la disparition de son milieu de vie. Il faut souligner aussi la présence très potentielle (sources bibliographiques) de l’Isabelle de France (espèce endémique protégée sur le plan national et européen ainsi que son habitat). Dans ce secteur aval du tracé, la pose d’une conduite de rejet des eaux, dans le torrent du Pra Reboul est également prévue. La conduite sera enterrée, elle empruntera un sentier forestier existant à élargir et nécessitant également un défrichement de Pin sylvestre. En cas de présence avérée de l’Isabelle dans ce secteur favorable (Pinède humide), un risque de destruction de larves (nymphoses, chenilles) n’est pas écarté en absence de mesures adaptées. A noter la présence avérée de l’Ecaille chinée, (espèce prioritaire protégée au niveau européen), qui fréquente la ripisylve du Pra Reboul, dans la même zone que précédemment, mais ne devant pas être impactée (absence de l’Eupatoire chanvrine (plante-hôte de l’espèce).

⇨Impact négatif direct temporaire et pérenne Fort pour l’Azuré de la croisette et l’Isabelle de France (si avérée formellement)

⇨Impact négatif direct temporaire Faible à Modéré pour le Moiré provençal, l’Apollon et le Damier de la succise – Impact évité par l’ajustement de l’implantation de la centrale.

⇨Impact négatif direct temporaire Faible pour les autres Invertébrés

Impacts sur les Amphibiens Les investigations menées sur la zone d’étude ont mis en évidence la présence de deux Amphibiens très communs en région de montagne : la Grenouille rousse (avérée) et le Crapaud commun (potentielle). Aucun site de reproduction (temporaire ou permanent) n’a été répertorié, dans le cadre de cette étude.

L’impact ne sera significatif qu’en phase de travaux, relaté par ailleurs

Impacts sur les Reptiles Trois espèces de Reptiles ont été répertoriées sur la zone étudiée : le Lézard des murailles, le Lézard vert occidental et la Vipère aspic. Pour rappel, ces trois espèces de reptiles sont protégées (ou partiellement

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65 protégées : Vipère aspic) en France. L’impact ne sera significatif qu’en phase de travaux, relaté par ailleurs

Impacts sur les Oiseaux après travaux Plusieurs espèces patrimoniales aviaires ont été observées sur tout le linéaire d’étude. Pour rappel, les enjeux associés à l’avifaune se répartissent de la façon suivante : - Au sud de la zone d’étude, des enjeux potentiellement forts pour la Grive draine, l’Engoulevent d’Europe, le Bruant zizi, la Caille des blés se trouvant à proximité directe de la zone de travaux. - Au sud de la zone d’étude, des enjeux modérés à forts pour la Huppe fasciée, le Bruant ortolan, le Grand Corbeau, ces zones sensibles se situent à l’extérieur de l’emprise du projet. L’habitat supposé de la Huppe fasciée se situe en bordure du chemin menant au bâtiment de la future micro-centrale ; - Enjeux modérés sur tout le torrent du Pra Reboul, avec la présence du Martin pêcheur d’Europe et du Cincle plongeur (potentiel). Cependant, aucune trace de nidification, n’a été observée pour les deux oiseaux, ni en amont, ni en aval de la zone d’étude, lieux d’implantation des futurs ouvrages (prise et rejet).

La construction du bâtiment de la micro-centrale (faible superficie impactée), consentira au maintien d’une mosaïque de milieux et la diversité d’espèce associée devrait s’y maintenir. Concernant l’attrait du site pour la nidification, les enjeux se concentrent au sud de la zone d’étude, au niveau des pelouses sèches à faciès d’embuissonnement ainsi que des prairies à fourrages des montagnes. La phase d’exploitation nécessite un entretien hebdomadaire et annuel ne génèrerant pas de nuisances particulièrement notable.

⇨Impact négatif direct définitif Faible pour les Oiseaux

Impacts sur les mammifères (hors chiroptères)

Au sein de la zone d’étude, huit espèces de Mammifères ont été recensées, dont deux patrimoniales : l’Ecureuil roux et le Loup. La présence de cette dernière espèce est considérée comme très ponctuelle sur la zone d’étude (nord) et liée soit à la recherche de proies, soit à un transit, étant donné le caractère très furtif, discret du Loup, aucun impact n’est à craindre sur celui-ci. Le tracé de la conduite forcée dans la partie aval en forte pente a été ajusté pour limiter les impacts sur les forêts de Pins sylvestre et donc indirectement sur la faune ;

⇨Impacts négatifs directs temporaires et pérennes Faibles à Modérés pour les Mammifères

Impacts sur les Chiroptères Les impacts occasionnés par les travaux et/ou le projet peuvent être de différentes natures. 8 espèces de Chiroptères ont été contactées sur la zone d’étude, parmi elles, une seule espèce est considérée comme patrimoniale : le Petit Rhinolophe. Les secteurs préférentiellement exploités par l’animal sont les haies et les lisières des boisements situés au sud de la zone étudiée (Pelouses sèches). Aucune haie ou lisière utilisée par l’animal ne sera supprimée dans ce secteur. La création de la micro-centrale située en bordure de la Pineraie peut éventuellement modifier/pertuber les habitudes de chasse/transit de cette espèce très sensible.

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Impacts sur les gîtes arboricoles Au nord de la zone d’étude, 30 arbres devant être abattus ont été soigneusement inspectés (jusqu’à 2 m de hauteur), localisés et photographiés. La plupart de ces arbres ont un diamètre compris entre 30 et 40 centimètres, ne présentant pas de fissures, décollement d’écorces… par conséquent, ils ne constituent à priori pas des gîtes potentiels pour chauves-souris. En revanche, en cas de variante de tracé des canalisations (variante 2), celle-ci prévoit un léger défrichement de la Pinède à Pin sylvestre (dizaine de Pins sylvestre abattus sur le passage de la conduite principalement dans des champs agricoles). Les cavités, caries et loges de Pics creusées dans les Pins sylvestre sont susceptibles d’héberger ponctuellement des chauves-souris. Ce type d’arbres gîtes potentiels pour Chiroptères arboricoles ou opportunistes demeurent rares dans ce même secteur et tout au long du linéaire d’étude, ils ont été méticuleusement pointés au GPS, ils se trouvent essentiellement au sud de la zone d’étude : 7 Pins sylvestre avec décollement d’écorce ou trous de Pics (2 ou 3 de ces arbres seront impactés car situés le long du tracé de canalisation) ont été répertoriés et au nord de la zone d’étude :3 Saules blancs cariés comportant des cavités, ils seront conservés. L’impact direct sur les chauves-souris qui affectionnent les cavités arboricoles ou ubiquistes (Barbastelle, Murins sp., Noctule de Leisler, Oreillard roux, Pipistrelles sp., Murin de Daubenton , Murin de Natterer) est ainsi considéré comme fort. La destruction d’espèce est possible lors de la phase d’abattage d’arbres gîtes favorables. Entre la future micro-centrale et la station de rejet (secteur aval), l’élargissement du sentier nécessitera également un défrichement de Pin sylvestre et/ou de Pin noir. Dans ce secteur, les arbres présentant un intérêt biologique particulier ont été aussi localisés et photographiés.

La zone d’étude est constituée de Pins sylvestre permettant un transit idéal des animaux. Globalement la fonctionnalité du site, suite à la coupe d’arbres ne sera pas altérée (l’effet lisière ne sera pas diminué). Le projet risque d’impacté une zone de chasse au niveau de l’emplacement de la micro-centrale.

⇨Impact négatif direct définitif Faible à Modéré pour le Petit Rhinolophe ⇨Impact négatif direct définitif Modéré à Fort pour les espèces de Chiroptères arboricoles

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3.6. IMPACT SUR LE PAYSAGE

3.6.1. IMPACT DE LA PRISE ET DE L’OUVRAGE DE MISE EN CHARGE

L'ouvrage de prise, au niveau d'un tronçon en forte pente, comportant des blocs de rocher, ne devrait pas impacter le paysage. Le site est très difficilement perceptible à distance. L'aspect final de l'ouvrage, en vue proche depuis l'aval, est figuré par le schéma ci-dessous.

L'ouvrage dessableur et de mise en charge sera enterré et recouvert de terre. Seuls les tampons d'accès seront visibles. L'ouvrage dessableur n'impactera pas le paysage.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 67

3.6.2. IMPACT DE LA CENTRALE

La position de la centrale a été ajustée pour limiter l'impact paysager. Encastrée au pied d'une zone boisée communale, la centrale ne sera peu vue à distance. En s'approchant, le bâtiment s'intégrera bien dans le paysage du site, car le futur bâtiment aura une architecture montagnarde, conforme au PLU. L'image suivante donne un exemple d'intégration. Le bâtiment va encore faire l'objet d'une amélioration esthétique, par le traitement par l’architecte chargé du dépôt du permis de construire.

Le chemin d'accès sera traité en tout-venant et grave 0-31.5 sans enrobé pour garder un aspect naturel au site et permettre l’infiltration des eaux.

L'impact paysager de la centrale ne sera donc pas négatif.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 68

3.6.3. IMPACT DES CANALISATIONS

Les canalisations, hormis un tronçon de 9 m au niveau du pont de l'Adroit, seront enterrées. Les tracés ont été adaptés en parallèle avec la réalisation des inventaires sur la flore et les habitats naturels, pour limiter les incidences sur les zones boisées. Les conduites seront posées principalement sous des chemins ou sous un tracé suivant les trouées existantes. Le tracé de la conduite ne sera plus visible à court terme. Ceci va d'ailleurs poser un problème technique pour l'exploitation sur le long terme impliquant la mise en place de bornes de repérage.

Au niveau du pont de l'Adroit, la conduite sera posée en aérien sur les culées en béton existantes. La conduite aérienne de faible longueur ne posera pas de problème d'intégration, sous réserve qu'elle soit accolée au pont (moins d'un mètre du garde-corps), parallèle au garde-corps et peinte en vert. Ce point devra être surveillé à la réalisation. Le garde-corps sera prolongé des 2 côtés, pour empêcher l’accès sur la conduite, pour la sécurité du public.

3.6.4. IMPACT DE L'OUVRAGE DE REJET

L'ouvrage de rejet, un petit ouvrage tête de buse dans un endroit non visible à distance, n'impactera pas le paysage.

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3.6.5. IMPACT DES ACCES A CREER

Pour accéder au dessableur et à la prise, un chemin va être aménagé au niveau d'une piste forestière existante avec un revêtement en graviers. Cette piste existe et son amélioration devrait bien s'intégrer.

Une barrière type ONF en poutre sera mise en place au niveau du départ avec cadenas et accès réservé aux riverains pour éviter le passage de 4X4.

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Plus en amont, la piste sera prolongée sur 150 ml pour arriver à la prise d’eau, sur le bord du torrent avec des protections en enrochements (vers la prise). Le tracé a été reporté en bord du torrent pour éviter d’impacter une petite prairie à Molinie, habitat identifié lors des inventaires.

3.7. IMPACTS SOCIAUX ET ECONOMIQUES

3.7.1. IMPACT ECONOMIQUE POUR LA COMMUNE DE SAINT-CREPIN

La commune de SAINT-CREPIN, va lancer des investissements importants, de l’ordre de 4 000 000 € HT au total, avec des retombées diverses :

 La vente de l’énergie à EDF va générer une recette continue sur 20 ans, de montant fluctuant en fonction de l’hydrologie. Une retombée nette de 95 000 € /an est escomptée sur 20 ans soit au total 1 900 000 €. Après 20 ans de fonctionnement, il n’y a pas de visibilité sur le futur prix de l’énergie, mais les installations seront amorties et les emprunts remboursés.

 Le soutien de l’agriculture locale est aussi une satisfaction pour la commune, avec le renforcement des marges des exploitations et de petites retombées fiscales.

 La réfection de la conduite d’eau potable en tranchée commune, à moindre coût, sera aussi un avantage pour la commune.

 Le projet va aussi permettre de pérenniser un emploi technique communal, pour l’exploitation de la centrale et des réseaux d’irrigation.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 71

3.7.2. IMPACT ECONOMIQUE POUR L'ETAT ET LES INTERVENANTS

Les principales retombées économiques attendues sont les suivantes :

 Pour l’Etat, le projet va générer environ 72 000 € de TVA sur la production électrique. Généralement, l’Etat ne prélève pratiquement pas de TVA sur les projets communaux, s’ils ne génèrent pas un service commercial ni de recette. Ici, les retombées sont importantes et à long terme. Sur 20 ans, la somme prélevée sera de l’ordre de 1 440 000 €.

 Pour les établissements bancaires, le projet va permettre de générer des intérêts importants de l’ordre de 800 000 € sur l’ensemble des emprunts.

 Pour rappel, les retombées nettes de ventes d’énergie escomptée pour la commune sont de l’ordre 95 000 € /an soit 1 900 000 € sur 20 ans.

Ensuite il faut noter diverses retombées à divers niveaux à savoir :

 Chiffre d’affaire pour les assurances de l’installation et de la recette de l’ordre de 18 000 € /an soit 360 000€ en 20ans

 Chiffre d’affaires pour les entreprises de l’ordre de 3 600 000 € lors de la construction des divers projets étalée sur 2 ans.

 Chiffre d’affaires pour les diverses études, contrôles, coordinations services, de l’ordre de 400 000 € lors de la construction (centrale, projet d’irrigation, projet aep, réseau ERDF).

 Chiffre d’affaire pour l’exploitation technique de l’ordre de 28 800 € /an soit 576 000 € en 20 ans.

3.7.3. IMPACT SUR L'ACTIVITE AGRICOLE

La plus-value au niveau des exploitations agricoles est estimée en moyenne à 200 € /ha/an, liée à l’irrigation par aspersion soit sur 70 ha, 14 000€ /an et 280 000 € en 20 ans. La plus-value sera variable en fonction des cultures de 100 à 1000 € /an. Cette plus-value nette reste limitée mais sera appréciable au niveau des exploitations.

3.7.4. IMPACT SUR L'ARTISANAT, LES SOCIETES ET ENTREPRISES

La construction du projet, de la centrale, des réseaux d’irrigation, de la conduite d’adduction d’eau potable, du raccordement ERDF, va générer un chiffre d’affaires global de l’ordre de 4 000 000 € HT qui va soutenir les entreprises intervenant.

L’exploitation des installations va aussi entraîner chaque année un chiffre d’affaire de l’ordre de 40 000 € /an aux divers prestataires (assurances, société d’exploitation, services).

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3.7.5. IMPACT SUR L'EMPLOI

Au niveau des entreprises de travaux, un chiffre d’affaire de 150 000 € maintien un emploi-an dans l’entreprise et ½ emploi-an chez ses fournisseurs, soit 1.5 emploi-an. Au niveau de la construction de projet global, environ 36 emplois-an seront pérennisés (si existants) ou créés.

Au niveau de l’exploitation un demi emploi–an sera pérennisé à long terme dans les entreprises intervenant, et environ un demi emploi –an au niveau des services techniques communaux.

3.8. IMPACT ENERGETIQUE

3.8.1. PRODUCTION D'ENERGIE

La production annuelle sera de l'ordre de 3 000 000 kWh par an avec des fluctuations en fonction de l'hydrologie. Sur 50 ans de fonctionnement, la production sera proche de 150 000 000 kWh.

Ce projet de centrale de production d'énergie renouvelable propre rentre dans la politique actuelle de transition énergétique. La rentabilité de l'opération reste très modeste, et ce projet pourrait bénéficier d'aides pour renforcer sa faisabilité compte tenu de ses retombées énergétiques et de sa compatibilité avec la politique énergétique.

Il faut aussi noter que la production locale d'énergie évite les pertes en ligne pour le transport sur de longues distances.

3.8.2. IMPACT SUR LA PRODUCTION D'ENERGIE RENOUVELABLE

La nouvelle petite centrale, va accroître la production locale d’électricité, limitant le transport en ligne pour acheminer les consommations locales. Elle améliore de manière modeste la part de production d’énergies renouvelables du pays, avec une production de l’ordre de 3 000 000 kWh /an.

3.8.3. IMPACT SUR LES RESEAUX ELECTRIQUES LOCAUX

La réalisation de la centrale, va rendre possible le raccordement du hameau de Champaussel au réseau ERDF. Au niveau des réseaux 20 KV existants, la faible puissance de la centrale sera compatible avec les sections en place et n’impliquera pas de besoin de redimensionnement.

3.9. IMPACT SUR L'AIR

Le projet n'aura pas d'impact sur l'air car le fonctionnement n'entraîne pas de dégagement de gaz.

Au regard de la production d'énergie, cette centrale hydraulique évite le dégagement de gaz et ses effets, d'une centrale thermique assurant la même production, point analysé à l'article suivant.

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3.10. IMPACT SUR LE CLIMAT

Le projet aura un petit impact sur la problématique du climat.

D'une manière générale, le projet qui permet la production d'énergie hydraulique propre va contribuer à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et à limiter le réchauffement. Cet impact peut être théoriquement mesuré en tonne de co2 évité par rapport à la même production dans une centrale thermique.

Sur la base d'une production moyenne de 3 000 000 kWh /an, cette centrale hydraulique permet d'éviter l'émission de 2 700 t de co2 par an.

Sur 50 ans, la production de 150 000 000 kWh correspond à 135 000 t de co2

L'impact climatique sera donc positif, sur la base des connaissances actuelles.

3.11. IMPACT SONORE

Seule la centrale est susceptible de créer des émissions sonores.

Vu sa situation, les risques de nuisance pour les riverains sont nuls. Le hameau le plus proche est à 600 ml.

Des mesures d’insonorisation sont cependant prévues au niveau de la construction, pour éviter les émissions sonores dans le milieu naturel et respecter de la législation.

Le projet ne pose pas de problème de voisinage, mais il respectera cependant la réglementation et notamment l’arrêté du 1er mars 1993. Les valeurs limites suivantes seront respectées

Valeurs admissibles d’émergence

Niveau de bruit ambiant Émergence admissible Émergence admissible pour existant dans les zones à pour la période allant de la période allant de 22 émergence 7 heures à 22 heures, sauf heures à 7 heures, ainsi que réglementée*(incluant le bruit dimanches et jours fériés les dimanches et jours fériés de l'établissement)

Supérieur à 35 dB(A) et 6 dB(A) 4 dB(A) inférieur ou égal à 45 dB(A)

Supérieur à 45 dB(A) 5 dB(A) 3 dB(A)

L’impact sonore sera donc négligeable.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 74

3.12. IMPACT SUR LA SECURITE DES HABITANTS ET DU PUBLIC

3.12.1. PROTECTION DES RESSOURCES D'EAU POTABLE POUR LA SECURITE DES HABITANTS

Le projet de centrale ne touche pas les ressources en eau potable dont les sources se situent en amont de la future prise d’eau. Le projet connexe de renforcement de la conduite d’adduction va fiabiliser l’amenée de l’eau potable et sa qualité sanitaire. Le nouveau réseau sera constitué d’éléments compatibles avec le transport d’eau potable ou disposant de Certificat de Conformité Sanitaire. L’impact est donc positif à ce niveau.

3.12.2. SECURITE DU PUBLIC

Le projet est conforme aux obligations de sécurité publique.

D’une part, les dangers liés aux principes du projet sont limités. Il n’y a pas, par exemple, de retenue d’eau de grand volume en amont, et la pression au niveau de la conduite forcée reste raisonnable.

Le débit dérivé est faible, de même ordre de grandeur que la somme des débits dérivés actuellement par les 2 canaux qui seront abandonnés dans le cadre du projet, et n'induit pas de danger spécifique pour le public dans le lit du torrent.

Toutes les mesures de sécurité publique découlant des règles de l’art ou spécifiquement adaptées, sont prévues à savoir :

 Automatisme de fermeture de la vanne de la prise en cas de détection de fuite sur la conduite forcée

 Calcul spécifique de la conduite forcée, et essais en pression avant mise en service

 Automatisme de fermeture de la vanne de pied dans la centrale en cas de détection de fuite dans la centrale.

 Installations électriques conformes aux normes

 Télésurveillance des défauts

 Signalétique de dangers et verrouillage des accès aux ouvrages

 Information et formation du personnel.

 Consigne de démarrage lent pour la sécurité en aval (pratique du canyoning).

 Ajout de bornes de repérages des conduites.

 Mise en sécurité des ouvrages, par des garde-corps, des cadenas et une signalétique interdisant l’accès au public et alertant du danger.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 75

 Signalétique de danger au bord du lit et vers les points de rejet indiquant les dangers.

 Signalétique du danger pour l'activité du canyoning.

Le projet, qui permet une protection incendie par la pose de nombreux poteaux incendie, a un impact positif sur la sécurité des habitants, du public, des forêts, des hameaux, et des biens privés ou communaux.

Ces éléments sont repris au chapitre 12, pour illustrer la maîtrise des risques.

3.13. IMPACTS EN PHASE CHANTIER

3.13.1. IMPACT DSUR LE TORRENT EN PHASE CHANTIER

Seuls les travaux au voisinage de la prise d’eau, de la conduite d’amenée et du dessableur sont susceptibles d’impacter le torrent.

L’impact sera très modéré sous réserve de respecter les mesures adaptées pour les travaux en rivière ou à proximité de rivière.

Les consignes de chantier préalables proposées sont les suivantes, mais seront complétées éventuellement par les services de l’ONEMA et de la DDT au niveau des arrêtes :

 Travaux en rivière interdits de novembre à mars inclus, pour respecter les périodes de frayères

 Demande d’intervention en rivières préalables avec demande de pêche électrique déposées au service de la Police de L’eau.

 Mise au point des procédures de dérivation en concertation avec les responsables de la DTT et ONEMA

 Intervention dans le lit pour dériver les eaux réalisées après accord de la DDT en présence de la DTT et ONEMA

 Chantier de construction en lieu sec sans connexion avec le torrent

 Mise en place d’un bassin de rétention en cas de pompage de chantier pour éviter le départ de fine ou de laitance.

 Prise de toutes mesures nécessaires pour éviter tout départ de laitance de béton dans le torrent.

 Prise de toute mesure nécessaire pour éviter toute pollution du torrent par le chantier et les engins.

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 Lavages des outils et toupies dans un lieu sécurité, avec rétention sans connexion avec le torrent.

Sous réserve de respecter les mesures de protection, l’impact sera négligeable sur le torrent.

Aussi il est proposé une mesure d’accompagnement générale pour le chantier, consistant à mandater par la commune un coordonnateur Environnement indépendant pour garantir le bon respect des mesures lors du chantier.

3.13.2. IMPACT SUR LA FAUNE ET LA FLORE EN PHASE CHANTIER

Les impacts identifiés dans le volet naturel réalisé par Barth Environnement figurant en annexe sont rapportés ci-dessous :

Pour rappel, les habitats répertoriés sur le secteur d’étude, sont assez caractéristiques des vallées alluviales et très liés à la végétation riveraine des rivières alpines (galeries de Peupliers noirs, de Frênes et d’Aulnes, fourrés de Saules) et souvent d’origine anthropiques (cultures extensives, plantations de haies, fructicées, pâturages,…). Toutefois, quatre types d’habitats se sont distingués par leurs intérêts floristiques ou faunistiques : - les « Fourrés de Saules drapés et bancs de graviers » habitat d’intérêt communautaire : 32.40 ; - les « Prairies à Molinie et sa végétation associée », habitats d’intérêt communautaire, à haute valeur patrimoniale hébergeant une faune et une flore des milieux humides. - les « Pelouses steppiques sub-continentales à faciès d’embuissonnement » habitat d’intérêt communautaire : à grande valeur patrimoniale, très caractéristique, avec l’ensemble de son cortège floristique, enrichi d’espèces végétales d’origine orientale ; - les « Forêts de Pins sylvestre à Ononis rotundifolia », habitats remarquables ne relevant pas de la directive habitats, mais susceptibles d’abriter l’emblématique Papillon Isabelle de France (Actias isabellae).

Au niveau de l’emprise du projet, l’impact sur les habitats naturels va se traduire par la destruction d’une partie de ces derniers en raison : - du passage des engins de chantier ; - des opérations de préparation du site avec notamment déboisement (non systématique, lors de variantes), terrassement, qui sont potentiellement source de poussières ; - des zones de stockage temporaires des fournitures et matériaux (bases travaux et base de vie dont la localisation au sein de l’emprise du projet, seront définies ultérieurement par le chef de chantier). L’installation de la canalisation le long du tracé impliquera : - la modification de l’habitat et de l’écoulement de ces eaux (débit minimum réservé) ; - un déboisement au sein de la forêt de Pins sylvestre ; - la destruction probable de stations à Céphalanthères spp. et autres Orchidées le long du tracé de conduite ; - la suppression temporaire d’une zone de transit pour les Grands Mammifères. Concernant les quatre habitats identifiés comme présentant un certain intérêt sur le site, il peut être noté que :

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Le Maître d’Ouvrage s’est attaché à exclure des zones d’emprises les secteurs à « Fourrés de Saules drapés et bancs de graviers ». Malgré cela, de faibles surfaces de ces formations végétales seront impactées en particulier au niveau de la prise. Au niveau du chantier, les emprises seront dûment balisées pour éviter toute altération supplémentaire Le projet a été ajusté au niveau du tracé de la conduite d’amenée pour éviter la fragmentation de l’habitat « Prairie à Molinie et végétation associée » située en périphérie immédiate (rive droite) du torrent du Pra Reboul. Au niveau du chantier des mesures de protection spécifique sont préconisées, comportant un balisage fixe par des barrières de type ERAS, une signalétique interdisant l’accès et une information du personnel de chantier. Ces mesures seront rendues contractuelles par introduction dans le SOPRE des marchés de travaux. Le site d’implantation de la future micro-centrale (10 m X 10 m) a été ajusté suite aux inventaires pour éviter les impacts sur un clapier représentant un milieu hébergeant des espèces rares ou protégées. Au niveau du chantier des mesures de protection spécifique sont préconisées, comportant un balisage fixe par des barrières de type ERAS, une signalétique interdisant l’accès et une information du personnel de chantier. Ces mesures seront rendues contractuelles par introduction dans le SOPRE des marchés de travaux. La « Forêt à Pins sylvestre » en partie aval a été grandement épargnée par un choix approprié dui tracé empruntant des trouées existante. Pour être exhaustif du point de vue administratif une de demande de défrichement exhaustive a été déposée bien que le nombre d’arbres à abattre sera limité. Au niveau du chantier, un balisage préalable sera effectué avant défrichement, en précisant certains arbres ponctuel à conserver. Le défrichement sera effectué en respectant les mesures fixées dans l’arrêté. Le défrichement aura lieu en dehors de la période de nidification soit avant le début mars, soit à partir d’août. Pour accéder aux différentes zones nécessitant des travaux, les engins de chantier emprunteront des pistes existantes ou celles-ci seront créées dans les secteurs les moins impactants.

Sous réserve de respecter les mesures de protection, l’impact du chantier sera faible à modéré sur les habitats.

Aussi il est proposé une mesure d’accompagnement générale pour le chantier, consistant à mandater par la commune un coordonnateur Environnement indépendant pour garantir le bon respect des mesures lors du chantier, pour que l’impact soit le plus faible possible.

Impacts sur la flore remarquable Sur l’ensemble de la flore patrimoniale identifiée, seuls quelques pieds de Pulsatille des montagnes, d’Astragale à calice renflé en vessie et en bordure de sentier conduisant au rejet, quelques plants d’Orchidées (Epipactis pourpre, Céphalanthère rouge) seraient impactés par les travaux. Du fait de la localisation de ces stations situées à l’emplacement prévu pour l’intervention et le déplacement des engins de chantier, ces dernières seront supprimées. Aucune de ces espèces risquant d’être détruites n’est protégée, l’impact est considéré comme faible à modéré. Au niveau du chantier, les espèces de flore remarquable seront balisées pour les éviter dans la mesure du possible

Impact sur les invertébrés L’aire d’étude abrite une très belle diversité d’insectes liée à la mosaïque d’habitats. Plusieurs Lépidoptères patrimoniaux ont été recensés au sein de la zone d’étude :

- l’Apollon (espèce protégée au niveau national) et le Moiré provençal (espèce menacée). Au niveau d’un pierrier situé en périphérie du lieu d’implantation de la centrale qui constitue un site de pontes avéré d’Apollon. Au niveau du chantier des mesures de protection spécifique sont préconisées, comportant un balisage fixe

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par des barrières de type ERAS, une signalétique interdisant l’accès et une information du personnel de chantier. Ces mesures seront rendues contractuelles par introduction dans le SOPRE des marchés de travaux. - Le long de la piste forestière, un rassemblement ponctuel de Damier de la succise (espèce protégée sur le plan national et européen) a été observé. Cet habitat de transition ne constitue pas un site de reproduction de l’espèce. A cet endroit la piste est relativement large (8 à 10 m). Les travaux de pose de la conduite (après balisage) ne devraient pas l’impacter. Au niveau du chantier des mesures de protection spécifique sont préconisées, dont le balisage de ce secteur - Du pont de l’Adroit jusqu’à la prise un sentier existant emprunté par les moutons est relativement large (4-5 m). Il sera partiellement élargi afin d’y installer la conduite. Un défrichement est prévu : 30 arbres (majoritairement du Pin sylvestre) ont été identifiés, marqués et localisés. Le défrichement sera réalisé en respectant les préconisations de l’arrêté.

- Au niveau de la Prairie à Molinie une population avérée (pontes, plantes-hôtes, fourmilière) d’Azuré de la croisette (écotype de l’Azuré des mouillères (Maculinea alcon) espèce protégée sur le plan national) a été recensée. Le tracé de la conduite d’amenée a été ajusté. Comme indiqué paour la protection de l’habitat Au niveau du chantier des mesures de protection spécifique sont préconisées, comportant un balisage fixe par des barrières de type ERAS, une signalétique interdisant l’accès et une information du personnel de chantier. Ces mesures seront rendues contractuelles par introduction dans le SOPRE des marchés de travaux. Il faut souligner aussi la présence très potentielle (sources bibliographiques) de l’Isabelle de France (espèce endémique protégée sur le plan national et européen ainsi que son habitat). Dans ce secteur aval du tracé, la pose d’une conduite de rejet des eaux, dans le torrent du Pra Reboul est également prévue. La conduite sera enterrée, elle empruntera un sentier forestier existant à élargir et nécessitant également un défrichement de Pin sylvestre. Au niveau du chantier le défrichement sera réalisé à une période propice non impactante

Impact sur les Amphibiens

Les Amphibiens constituent un groupe d’espèces évoluant entre le milieu aquatique (stade larvaire) et le milieu terrestre (stade imaginal). Ainsi, le maintien des populations ne peut être assuré que si les poches d’eau de reproduction ne subissent aucun dommage, il en est de même des sites d’hivernage que les animaux côtoient en phase terrestre. La prise en compte de ces espaces est donc de la plus haute importance pour la conservation de ce groupe d’espèces, voire une obligation réglementaire pour certaines d’entre elles. Les investigations menées sur la zone d’étude ont mis en évidence la présence de deux Amphibiens très communs en région de montagne : la Grenouille rousse (avérée) et le Crapaud commun (potentielle). Aucun site de reproduction (temporaire ou permanent) n’a été répertorié, dans le cadre de cette étude.

Au cours de la réalisation des opérations inhérentes à la mise en place de la conduite, l’impact majeur sur les amphibiens peut porter sur la blessure et la destruction par écrasement d’individus, ainsi que la perturbation voire la suppression du milieu de vie. S’agissant d’espèces d’Amphibiens très communes, l’impact est considéré comme faible. Aucune mesure spécifique de chantier n’est préconisée

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Impacts sur les reptiles

Trois espèces de Reptiles ont été répertoriées sur la zone étudiée : le Lézard des murailles, le Lézard vert occidental et la Vipère aspic. Il s’agit d’espèces très communes fréquentant divers milieux (broussailles, friches, pierrier, lisière de bois, ripisylves,…). Le Lézard vert occidental demeure cependant, plus rare et plus discret dans cet environnement montagnard. Pour rappel, ces trois espèces de reptiles sont protégées (ou partiellement protégées : Vipère aspic) en France. Les impacts préssentis lors de la phase de chantier sur les individus de ce groupe faunistique sont la dégradation ou la destruction d’habitats d’espèces et la destruction d’individus. Mais aussi, les dérangements, les vibrations (au sol) et la poussière. Concernant la Vipère aspic, celle-ci est inféodée aux milieux montagnards et a été contactée le long du Pra Reboul et sur la piste forestière. Cette dernière station ne devrait donc pas être impactée. En revanche, il est probable que quelques individus soient installés localement, tout au long du cours d’eau, dans des portions assorties de placettes ensoleillées et leur assurant une source de nourriture suffisante [essentiellement rongeurs ou Amphibiens à l’occasion]. Sur l’ensemble de la zone d’étude, ce type d’habitat n’est pas rare, mais sera faiblement impacté. Le Lézard des murailles est une espèce très commune et non menacée dans la région PACA. Cette espèce thermophile se cantonne sur les différents sites d’étude, aux zones bien ensoleillées, aux lisières forestières ou elle fréquente les blocs, cailloux. Plusieurs individus ont été contactés parfois à proximité des zones de travaux et majoritairement à l’extérieur de ces zones. Au regard de la population globale inventoriée sur l’aire d’étude, le nombre d’individus qui risque d’être détruits est faible et la plupart des populations locales ne seront pas touchées. L’impact sur le Lézard des murailles est qualifié de faible. Le Lézard vert occidental est également une espèce commune dans la région, mais ses effectifs sont plus faibles que le précédent, notamment en région montagnarde. Cette espèce affectionne particulièrement les zones de dense végétation buissonnante bien exposées, comme les haies et les zones rocailleuses, nombreuses sur l’ensemble du site d’étude. Le plus gros noyau de population se situe en aval de la zone de travaux concernée (future micro-centrale). Des habitats très favorables à l’espèce y sont présents. Plusieurs stations à Lézard vert occidental se trouvant en amont et en aval de la zone de travaux sont susceptibles d’être perturbées (bruits, vibrations, dérangement) ou détruites en raison du passage des conduites et de l’altération d’une portion de son habitat. L’impact sur le Lézard vert occidental est ainsi évalué comme Modéré, l’espèce est considérée comme importante pour ce secteur.

⇨Impact négatif direct temporaire Faible pour les Reptiles

⇨Impact négatif direct temporaire et pérenne Modéré pour le Lézard vert occidental

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Impacts sur les oiseaux en phase de chantier

Plusieurs espèces patrimoniales aviaires ont été observées sur tout le linéaire d’étude. Pour rappel, les enjeux associés à l’avifaune se répartissent de la façon suivante : - Au sud de la zone d’étude, des enjeux potentiellement forts pour la Grive draine, l’Engoulevent d’Europe, le Bruant zizi, la Caille des blés se trouvant à proximité directe de la zone de travaux. - Au sud de la zone d’étude, des enjeux modérés à forts pour la Huppe fasciée, le Bruant ortolan, le Grand Corbeau, ces zones sensibles se situent à l’extérieur de l’emprise du projet. L’habitat supposé de la Huppe fasciée se situe en bordure du chemin menant au bâtiment de la future micro-centrale ; - Enjeux modérés sur tout le torrent du Pra Reboul, avec la présence du Martin pêcheur d’Europe et du Cincle plongeur (potentiel). Cependant, ucune trace de nidification, n’a été observée pour les deux oiseaux, ni en amont, ni en aval de la zone d’étude, lieux d’implantation des futurs ouvrages (prise et rejet).

Les interventions inhérentes au chantier vont impliquer la perturbation de zones de chasse exploitées par plusieurs espèces d’oiseaux. Néanmoins, cette perturbation peut être naturellement compensée par la présence de nombreuses zones du même type dans le secteur étudié, ces espèces pourront aisément retrouver des zones de chasse et ne seront donc que faiblement impactées durant la période de travaux temporaires. Les inventaires ornithologiques, ont montré que les enjeux se concentrent sur le site d’implantation de la future station présentant des habitats favorables (fourrés, végétation basse, prairies de fauches, haies) pour la nidification de l’Engoulevent, de la Caille des blés et des zones de repos (dortoirs) et l’alimentation de la Grive Draine en hiver. Les sites de nidification de la Huppe fasciée, du Bruant ortolan, du Grand Corbeau sont supposés être localisés, au-delà de la zone d’étude, mais en zone plus ou moins proche. Du fait de la proximité de zones de nidification pour au moins six espèces patrimoniales (Bruant ortolan, Bruant zizi, Engoulevent, Grive draine, Huppe fasciée, Caille des blés), la réalisation des travaux est susceptible d’entraîner un échec de reproduction et/ou de nidification, en raison du dérangement généré par les engins de chantier, le bruit et la poussière.

⇨Impact négatif direct temporaire Modéré à Fort pour les Oiseaux

Impacts sur les Mammifères hors chiroptère).

Au sein de la zone d’étude, huit espèces de Mammifères ont été recensées, dont deux patrimoniales : l’Ecureuil roux et le Loup. L’impact sur ces 2 espèces est peu probable en cours de chantier.

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Impacts sur les Chiroptères

Les impacts occasionnés par les travaux peuvent être de différentes natures. 8 espèces de Chiroptères ont été contactées sur la zone d’étude, parmi elles, une seule espèce est considérée comme patrimoniale : le Petit Rhinolophe. Les secteurs préférentiellement exploités par l’animal sont les haies et les lisières des boisements situés au sud de la zone étudiée (Pelouses sèches). Aucune haie ou lisière utilisée par l’animal ne sera supprimée dans ce secteur. La création de la micro-centrale située en bordure de la Pineraie peut éventuellement modifier/pertuber les habitudes de chasse/transit de cette espèce très sensible. Impacts sur les gîtes arboricoles Au nord de la zone d’étude, 30 arbres devant être abattus ont été soigneusement inspectés (jusqu’à 2 m de hauteur), localisés et photographiés. La plupart de ces arbres ont un diamètre compris entre 30 et 40 centimètres, ne présentant pas de fissures, décollement d’écorces… par conséquent, ils ne constituent à priori pas des gîtes potentiels pour chauves-souris. En revanche, en cas de variante de tracé des canalisations (variante 2), celle-ci prévoit un léger défrichement de la Pinède à Pin sylvestre (dizaine de Pins sylvestre abattus sur le passage de la conduite principalement dans des champs agricoles). Les cavités, caries et loges de Pics creusées dans les Pins sylvestre sont susceptibles d’héberger ponctuellement des chauves-souris. Ce type d’arbres gîtes potentiels pour Chiroptères arboricoles ou opportunistes demeurent rares dans ce même secteur et tout au long du linéaire d’étude, ils ont été méticuleusement pointés au GPS, ils se trouvent essentiellement au sud de la zone d’étude : 7 Pins sylvestre avec décollement d’écorce ou trous de Pics (2 ou 3 de ces arbres seront impactés car situés le long du tracé de canalisation) ont été répertoriés et au nord de la zone d’étude :3 Saules blancs cariés comportant des cavités, ils seront conservés. L’impact direct sur les chauves-souris qui affectionnent les cavités arboricoles ou ubiquistes (Barbastelle, Murins sp., Noctule de Leisler, Oreillard roux, Pipistrelles sp., Murin de Daubenton , Murin de Natterer) est ainsi considéré comme fort. La destruction d’espèce est possible lors de la phase d’abattage d’arbres gîtes favorables. Entre la future micro-centrale et la station de rejet (secteur aval), l’élargissement du sentier nécessitera également un défrichement de Pin sylvestre et/ou de Pin noir. Dans ce secteur, les arbres présentant un intérêt biologique particulier ont été aussi localisés et photographiés. - Au niveau du chantier les arbres pouvant servir de gîte seront balisés en vue de leur évitement. Si l’évitement s’avérait impossible pour un arbre, celui ne sera abattu qu’après inspection détaillée, garantissant l’absence d’individus.

⇨Impact négatif direct définitif Modéré à Fort pour les espèces de Chiroptères arboricoles limités par les mesures d’évitement

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3.13.3. IMPACT DES DEFRICHEMENTS

DEFRICHEMENTS LIMITES

Le choix de la solution et des tracés en parallèle avec la réalisation des inventaires faune–flore a permis d’amender le projet pour éviter de nombreux impacts. Les défrichements du projet ajusté s’avèrent très limités.

La majeure partie des tracés des conduites se trouve sous le chemin conduisant au pont de l’Adroit où sous une piste forestière. Le tracé en forte pente dans les parcelles agricoles et de landes a été choisi en passant par les trouées existantes.

La demande porte cependant sur une surface brute de 4 450 m2 aux fins d’être exhaustif pour éviter les risques de blocages.

IMPACTS FORESTIER LIMITE

Le nombre des arbres à abattre a été estimé à environ 120 ce qui est faible. Ces arbres sont situés sur un long linéaire en amont du pont de l’Adroit et en aval du secteur de Rimas. Il s’agit donc d’abattages ponctuels, disséminés sur un long linéaire, sans impact concentré.

En majorité, il s’agit de couper des arbres en bordures de chemin forestier, sans ouvrir de longue trouée dans des massifs forestiers denses.

L’impact forestier est donc limité.

La solution technique a été choisie pour éviter la zone de genévriers thurifères.

IMPACTS EVITES SUR LES BOISEMENTS

La coupe de certains arbres spécifiques sera évitée car ils peuvent constituer un habitat pour le papillon l’Azuré de la Croisette en amont vers la prise, et pour protéger des Cérambycidés au milieu de la forte pente arrivant sur la future centrale.

Rappel des arbres évités :

Partie amont :

Arbre 4 – Saule noircissant – au niveau d’une prairie à Molinie – Habitat de l’Azuré de la Croisette - LAT 44°44’19.5’’- LONG 6°37’40.7’’

Arbre 5 – Aubépinier – au niveau d’une prairie à Molinie – Habitat de l’Azuré de la Croisette - LAT 44°44’19.5’’- LONG 6°37’40.7’’

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4 -1 – ETUDE D’IMPACT GENRERALE

Partie aval :

Arbre 11 – gros Pin silvestre comportant un décollement d’écorce et des trous de Cérambycidés - LAT 44°43’21.5’’- LONG 6°36’28.47’’. Le décollement d’écorce constitue aussi un gîte potentiel pour les chiroptères arboricoles.

IMPACTS DES DEFRICHEMENTS SUR LES OISEAUX

Le défrichement n’aura pas d’impact sur les oiseaux sous réserve de procéder aux coupes d’arbres en dehors de la période de nidification.

IMPACTS DES DEFRICHEMENTS SUR LE CHIROPTERES

Les arbres à abattre ne présentent pas de possibilité de gîtes pour les Chiroptères arboricoles sauf l’arbre n° 11 de la partie aval, qui présente un décollement d’écorce constituant un gîte potentiel, et qui sera évité.

IMPACTS DES DEFRICHEMENTS SUR LES PAYSAGES

Les défrichements sont ponctuels, généralement en bordures de piste ou chemins préexistants, sans risque d’impact sur le paysage.

IMPACTS DES DEFRICHEMENTS SUR LA STABLITE DES SOLS

En général les défrichements envisagés n’entraîneront pas de risque de déstabilisation des sols.

Seule la partie finale en forte pente arrivant au niveau du rejet dans le torrent pourra être sensible aux risques d’érosion. A ce niveau les consignes sont les suivantes :

 Le tracé sera fixé pour passer entre les arbres peu denses.

 Pour les quelques arbres à couper en bordure pour permettre le passage d’une pelle araignée, les souches seront conservées pour maintenir les sols.

 La tranchée sera de largeur limitée et remblayée à mesure avec compactage au godet.

Au titre d’une mesure compensatoire, sont prévues :

 la mise en place de facines constituées de troncs avec des poteaux fichés dans le sol,

 la mise en place de 200 plans forestiers.

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IMPACTS POSITIFS DU PROJET SUR LES FORETS

Les incendies constituent les principaux risques pour la forêt.

Le projet entraîne un impact très positif pour limiter les risques d’incendies majeurs pour 2 raisons :

 Le projet comprend aussi la réalisation d’un projet d’irrigation qui va constituer une barrière verte limitant les risques d’incendie.

 Au cours de la mise au point du projet, une mesure d’accompagnement a été décidée consistant à mettre en place des poteaux incendie sur la conduite forcée et des bornes de 60 m3/h dédiées à la protection incendie sur les futurs réseaux d’irrigation au niveau des divers hameaux (Villard – Chapin – Guions – Champaussel)

L’impact du projet global est donc très positif pour la protection de la forêt.

CONCLUSION SUR LES IMPACTS DES DEFRICHEMENTS

Globalement, le défrichement aura un impact très limité sous réserve :

 De procéder au défrichement en dehors des périodes de nidification pour protéger les oiseaux

 D’éviter les 3 arbres identifiés comportant des enjeux pour protection de la faune.

Pour assurer la stabilité des sols au niveau de la forte pente arrivant vers le rejet sur environ 60 ml, des mesures compensatoires sont nécessaires.

Le projet global, qui comprend la réalisation de périmètres d’aspersion constituant une barrière verte et la pose de nombreux poteaux incendies (ou bornes), aura un impact très positif pour la protection de la forêt.

Globalement le projet aura un impact très positif sur la forêt du fait de la protection incendie engendrée.

3.14. IMPACT SUR LES ZONES NATURA 2000 -ANALYSE ANNEXEE DE - BARTH – ENVIRONNEMENT

L’Analyse des impacts sur les zones NATURA 2000 a été réalisée par Barth Environnement et fait l’objet d’une étude spécifique annexée.

Les zones Natura 2000 proches sont présentées dans le dossier Natura 2000 annexé et reprises à l’article 2.6.2 ci-dessus.

Le tableau récapitulatif des incidences extrait de l’étude annexée est rappelé ici.

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L’étude annexée reprend 15 mesures communes au volet naturel et conclut que suite aux mesures de suppression et réduction des impacts les travaux de création de la microcentrale ne remettront pas en cause l’état de conservation des trois sites Natura 2000.

Les 15 mesures proposées sont rappelées à l’article 7.

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EFFETS CUMULES AVEC D’AUTRES PROJETS CONNUS

3.15. IMPACT DU PROJET DE MODERNISATION DE L’IRRIGATION

L’analyse des impacts a été menée en tenant compte du projet global, intégrant le projet connexe de modernisation de l’irrigation. Les 2 projets s’imbriquent bien et ne sont réalisables que globalement.

Le fait de réaliser un projet d’irrigation en aspersion, permet l’abandon de 2 canaux avec les répercussions positives sur le torrent évoquées. Le passage à l’aspersion implique aussi des économies d’eau. L’étude d’impact a donc été étendue en intégrant le projet d’irrigation, avec des inventaires spécifiques, et une analyse des incidences NATURA 2000, faisant l’objet d’annexes.

3.16. IMPACT DU PROJET DE RENFORCEMENT DU RESEAU D’EAU POTABLE

Le projet connexe de renforcement de la conduite d’adduction d’eau potable sera traité en même temps en tranchée commune sans augmentation des impacts. Les impacts positifs de ce projet connexe ont été évoqués dans cette étude d’impact.

3.17. IMPACT DU PROJET DE RESEAU ERDF

Au-delà de projet sous maîtrise d’œuvre communale, sera réalisée la pose de ligne électrique par ERDF pour raccorder la centrale et amener l’électricité au hameau de Champaussel. Ces travaux ERDF on leur propre procédure administrative.

Les futures lignes seront enterrées sans ajout d’impact spécifique. Les tranchées seront en général communes avec celles du projet d’irrigation, sans impact ajouté.

3.18. EFFETS CUMULES DES PROJETS Le cumul des projets d’irrigation d’eau potable et de réseaux ERDF enterré, est totalement pris en compte dans l’étude d’impact.

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4. ESQUISSE DES PRINCIPALES SOLUTIONS DE SUBSTITUTIONS EXAMINEES

Principales solutions de substitutions examinées

Le torrent du Pra Reboul a un potentiel hydroélectrique élevé avec une chute potentielle de 660 m entre les altitudes de 1600 à 940 m NGF en incluant une cascade entre 1100 et 960 m NGF. A plusieurs reprises dans le passé, la commune de SAINT-CREPIN a tenté de créer un projet de centrale de puissance important de 1500 à 2000 kW mais a dû renoncer suite aux difficultés rencontrées pour respecter les usages et les enjeux environnementaux principalement situés dans la partie aval de la chute potentielle.

Divers schémas, en gardant la prise d'eau vers l'altitude 1600 NGF, ont été envisagés dans le cadre d’une étude de faisabilité exhaustive à savoir :

1 - Installation de la centrale au pied de la cascade vers 940 m en rive gauche du Pra Reboul : Cette solution a été abandonnée suite aux complications pour respecter les droits d'eau des canaux en aval de la cascade, du périmètre d'aspersion et l'usage potentiel de l'ancien moulin Queyras existant. De plus, le passage dans un secteur abritant des genévriers thurifères et l'impact paysager au niveau de la falaise et du bois en aval, constituaient des contraintes environnementales très fortes.

2 - Installation de la centrale vers 960 m en rive droite du Merdanel: Cette solution a été abandonnée suite aux complications pour respecter les droits d'eau en aval de la cascade et l'usage potentiel de l'ancien moulin existant. Cette solution évitait le passage dans un secteur abritant des genévriers thurifères, le passage dans la falaise et dans le bois en aval. Elle entraînait un transfert des eaux vers un autre bassin versant avec un impact très fort sur la partie aval du Pra Reboul qui a été classée en liste 1. Cette solution ne pouvait être autorisée.

3 - Installation de la centrale à 1170 m en rive gauche du Pra Reboul : Cette solution impose la création d'une route d'accès en lacets dans un versant boisé en forte pente. Cette solution est possible mais entraînerait un impact fort sur ce versant boisé.

4 – Installation de la centrale à la cote 1292 m dans une parcelle exposée à la vue à distance. Cette solution n’a pas été retenue pour éviter que le bâtiment soit visible à distance dans ce paysage naturel.

5 - Installation de la centrale dans un clapier communal à la cote 1294 m. Cette solution a été évitée car le clapier constituait un milieu favorable pour un papillon protégé mis en évidence lors des inventaires faunistiques.

6 – Installation de la centrale à la cote 1295.50 m, encastrée dans un massif boisé communal. Cette solution fait perdre une hauteur de chute importante mais a été retenue aux fins d'éviter les impacts des solutions précitées.

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Choix d'une solution ajustée pour éviter les impacts

Après examen des toutes les solutions possibles, la commune a choisi le projet consistant à installer la centrale à la cote 1295.50 NGF avec un débit turbiné réduit à 250 l/s et une puissance installée réduite à 500 kW. Cette solution évite la plupart des incidences ou impacts des autres solutions.

La puissance réduite retenue assure la faisabilité technique du raccordement sur le réseau ERDF et apporte à la commune une sécurité financière avec la vente de l'énergie à EDF dans le cadre d'un contrat sur 20 ans avec un prix du kWh élevé. Les tracés des canalisations ont aussi été choisis pour éviter les impacts sur la faune et la flore, les boisements et pour assurer la maîtrise foncière.

5. COMPATIBILITE AVEC LES POLITIQUES ET TEXTES EN VIGUEUR

5.1. LA COMPATIBILITE AVEC LES POLITIQUES DE L'EAU

5.1.1. DCE

La directive cadre sur l’eau (DCE) vise à donner une cohérence à l’ensemble de la législation avec une politique communautaire globale dans le domaine de l’eau. Elle définit un cadre pour la gestion et la protection des eaux par grand bassin hydrographique au plan européen avec une perspective de développement durable.

Les objectifs de la DCE La DCE fixe des objectifs pour la préservation et la restauration de l’état des eaux superficielles (eaux douces et eaux côtières) et pour les eaux souterraines. L’objectif général est d’atteindre d’ici à 2021 le bon état des différents milieux sur tout le territoire européen.

Les grands principes de la DCE sont : une gestion par bassin versant ; la fixation d’objectifs par « masse d’eau » ; une planification et une programmation avec une méthode de travail spécifique et des échéances ; une analyse économique des modalités de tarification de l’eau et une intégration des coûts environnementaux ; une consultation du public dans le but de renforcer la transparence de la politique de l’eau.

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La méthode de travail de la DCE La Directive Cadre sur l’Eau définit également une méthode de travail, commune aux Etats membres, qui repose sur quatre documents essentiels : l’état des lieux : il permet d’identifier les problématiques à traiter ; le plan de gestion : il correspond au SDAGE qui fixe les objectifs environnementaux par bassin; le programme de mesures : il définit les actions qui vont permettre d’atteindre les objectifs ; le programme de surveillance : il assure le suivi de l’atteinte des objectifs fixés.

L’état des lieux, le plan de gestion et le programme de mesure sont à renouveler tous les 6 ans.

Le projet concerne la masse d’eau FRDR10248, « Torrent du Pra Reboul », appartenant au bassin versant 12 de la Haute-Durance sur un tronçon non classé ni en liste 1 ni en liste 2. Cette masse d’eau a le statut MEN (masse d’eau naturelle), elle présente actuellement le bon état chimique et le bon état écologique. L’obligation de contribuer à la continuité écologique n’est pas un objectif recensé sur le tronçon concerné, caractérisé par la présence de cascades et de nombreux seuils naturels infranchissables.

5.1.2. SDAGE DU BASSIN DU RHONE

Le nouveau Schéma Directeur d’Aménagement et Gestion des Eaux (SDAGE) 2015-2021, document de planification pour l’eau et les milieux aquatiques à l’échelle du bassin Rhône-Méditerranée, est entré en vigueur en décembre 2015. Il a été approuvé par l'arrête du 3 décembre 2015. Il fixe pour une période de 6 ans les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau et intègre les obligations définies par la directive européenne sur l’eau, ainsi que les orientations du Grenelle de l’environnement pour un bon état des eaux.

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Le SDAGE fixe 9 grandes Orientations Fondamentales (OF notées de 0 à 8) de préservation et de mise en valeur des milieux aquatiques, ainsi que des objectifs de qualité à atteindre d'ici à 2021.

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Le projet tel qu’il est conçu, avec les mesures d’accompagnement qui sont mises en œuvre, s’inscrit parfaitement dans les Orientations Fondamentales (OF) du SDAGE 2015-2021:

OF0 : S'adapter aux effets du changement climatique

Le projet prend totalement en compte les effets du changement climatique à divers niveaux :

 Le débit d'équipement choisi de 250 l/s pour la turbine est faible ce qui fiabilise la rentabilité, en cas de modification de l'hydrologie liée aux effets climatiques.  La nature du projet qui porte sur la production d'énergie renouvelable hydraulique, tend à réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui serait constatées si l'énergie était produite par une centrale thermique.  le projet connexe d'irrigation par aspersion, va diminuer les consommations d'eau et permettra ainsi de s'adapter aux effets sur l'hydrologie.  Toutes les mesures de préservation des forêts (protection incendie - barrière verte) tendent à limiter les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement.

OF1: Privilégier la prévention et les interventions à la source pour plus d'efficacité

OF2: Concrétiser la mise en oeuvre du principe de non dégradation du milieu aquatique

Le projet a été ajusté aux fins d’améliorer globalement le milieu aquatique, par la mise en place d’une nouvelle gestion des usages de l’eau du torrent. Cette nouvelle gestion, qui induit l’abandon de 2 canaux impactant le milieu actuellement, aura des impacts positifs notamment en amont de la prise, où le potentiel piscicole est le plus fort, et en aval du rejet où se situe un tronçon classé en liste 1. Bien sûr l’impact du projet sera négatif sur le tronçon court-circuité, mais la définition d'un débit réservé au-dessus du débit minimum réglementaire, et le contrôle rigoureux de ce débit réservé va supprimer les crises aigues actuelles liées au fonctionnement intempestif des canaux. Globalement, l'impact sera positif sur le torrent et son équilibre. le projet aura un impact positif sur la température, avec tendance à abaisser la température en été où la surchauffe est à craindre et tendance à relever la température en hiver où les risques de gel actuel sont patents. Le projet n’est pas de nature à modifier l’état chimique du cours d’eau. L’étude hydrobiologique a permis de définir un débit réservé permettant de ne pas perturber l’équilibre hydrobiologique torrent. Le projet ne remet pas en cause la conservation du Bon Etat écologique.

OF3: Prendre en compte les enjeux économiques et sociaux des politiques de l'eau et d'assurer une gestion durable des services publics de l'eau et de l'assainissement

Le projet global comprend une opération connexe de rénovation d'une ancIenne conduite d'adduction d'eau potable pour assurer la pérennité du service d'eau potable. La rénovation de cette conduite va aussi contribuer à la fiabilité de la qualité de l'eau.

OF4: Renforcer la gestion des eaux par bassin versant et assurer la cohérence entre aménagement du territoire et gestion de l'eau

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Le projet a permis une concertation avec les usagers des eaux du bassin versant pour définir un nouveau mode de gestion des eaux optimisé, permettant de supprimer les fuites des canaux et limiter les consommations pour l'irrigation. Le projet global, intégrant la réalisation de réseaux d'aspersion est un aménagement du territoire qui permet une meilleure gestion des eaux pour satisfaire tous les usages. L'Orientation Fondamentale 4 est donc totalement mise en oeuvre.

OF6 B: Préserver, restaurer et gérer les zones humides

Le projet a permis de mettre en évidence une petite prairie à Molinies, dans le cadre des inventaires sur les habitats naturels et la flore. Cette zone sensible sera épargnée par le projet et sa protection est proposée dans le cadre d'une mesure d'accompagnement.

OF6 C: intégrer la gestion des espèces de la faune et la flore dans la politique de gestion des eaux

Dans le cadre de la gestion des eaux, le respect du débit réservé garantissant la préservation de l'équilibre du torrent, des espèces, et de la vie piscicole, sera prioritaire par rapport aux autres usages, puis à la production électrique. La hiérarchie des usages sera gérée automatiquement par des dispositifs physiques et l'automatisme de la centrale.

OF7: Atteindre l'équilibre quantitatif en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant l'avenir

Le projet a permis la définition d'un nouveau partage des eaux pour les divers usagers qui sera entériné par des conventions et par l'arrêté préfectoral d'autorisation. Les conventions passées, définissent clairement les droits et obligations des usagers qui ont accepté l'abandon des canaux. Cette nouvelle répartition des eaux permet de garantir les divers usages et d'anticiper les variations de débit pouvant découler les aléas climatiques. Le respect des usages, dans la limite de débit fixé par le nouveau partage, sera prioritaire par rapport au fonctionnement de la turbine. La commune de SAINT-CREPIN a inclus le secteur de Chapaussel en rive droite, sur la commune de LA ROCHE DE RAME, de façon à traiter globalement les usages du bassin versant.

En conclusion, l'opération envisagée respecte de nombreuses Orientations Fondamentales du nouveau SDAGE 2015-2021. Seules les Orientations Fondamentales 1 et 8 ne sont pas concernées par le projet.

Le projet est donc compatible avec les orientations du SDAGE.

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5.2. LA COMPATIBILITE AVEC L’AFFECTATION DES SOLS PAR RAPPORT AU DOCUMENTS D’URBANISMES

Le projet est compatible avec les documents d’urbanisme.

Le construction du bâtiment technique de la centrale, partie intégrante du projet global à vocation publique et agricole, est autorisée sur la parcelle placée en zone A – agricole - dans le PLU. Le permis de construire a déjà été déposé et est en court de procédure. La situation du bâtiment se trouve en zone sans aléas du Plan de Prévention des Risques.

CENTRALE

5.3. LA COMPATIBILITE AVEC LE SCHEMA REGIONAL DE RACCORDEMENT AU RESEAU DES ENERGIES RENVOUVELABLES

Le Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables de la région PACA, a été validé par l’arrête du 25 novembre 2014 par le Préfet de Région.

La puissance très réduite de 500 kW de la future centrale, n’implique pas de redimensionnement de réseaux existants. Le projet est compatible avec le Schéma Régional de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables.

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5.4. LA COMPATIBILITE AVEC LA POLITIQUE CLIMATIQUE

Le projet qui vise à produire de l’énergie renouvelable, tend à diminuer les besoins de production par des centrales thermiques augmentant les risques de réchauffement climatique.

La préservation des forêts et l’installation de bornes incendie et de périmètres irrigués constituant des barrières vertes, aura aussi un effet positif à long terme sur la préservation des forêts et donc contre le réchauffement climatique.

Le projet est donc totalement compatible avec la politique climatique engagée.

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6. MESURES PROPOSEES

6.1. MESURES CONCERNANT L’HYDROBIOLOGIE DU TORRENT

Les mesures définies dans l’étude hydrobilogique réalisée par Asconit Consultant, joint en pièce 4-2 sont rappelées ci-après textuellement de manière en italique, et numérotées.

Mesure 1 - La mise en place d’un dispositif permettant d’éviter l’entrainement des poissons dans la future conduite (e.g. plan de grilles) et leur permettre de rejoindre l’aval du seuil de prise d’eau sans encombre (exutoire de dévalaison) ;

Cette mesure est déjà intégrée dans le projet, qui prévoit une grille avec espacement de 12 mm et une goulotte de dévalaison, toujours en eau, alimentée par le débit réservé, et communiquant avec le torrent en aval par du déversoir.

Mesure 2 - La mise en place d’un suivi de la qualité écologique du futur tronçon court-circuité, afin de s’assurer notamment que le maintien prolongé du débit réservé envisagé, n’entraîne pas de perturbations trop importantes. Les paramètres qui devront plus particulièrement être suivi concernent la sédimentation et la température de l’eau, voire la prise en glace du lit mouillé. L’impact de ces perturbations pourra être avantageusement analysé sur les peuplements de macroinvertébrés et de poissons ;

Mesure 3 - Au niveau halieutique, une gestion patrimoniale à l’amont avec une limitation significative du nombre de captures sur ce milieu naturellement peu productif. Cette partie du cours d’eau présente un peuplement assez bien équilibré, malgré le faible nombre de gros individus, et doit ainsi garder un fonctionnement naturel. Sur le tronçon aval, des truites de maile pourront être déversés, en coordination avec l’ONEMA et la Fédération de pêche.

Mesure 4 - La mise en place d’un système automatique arrêtant la microcentrale en cas de crue, mesure déjà prévue dans le cadre du projet. Parallèlement, il serait nécessaire de maintenir un enregistreur de hauteur/débit afin de contrôler rapidement la valeur du débit réservé.

Cette mesure est déjà intégrée dans le projet, qui prévoit un arrêt automatique de la centrale en cas de crue, la fermeture de la vanne de garde devant la grille de prise, et l’ouverture lente de la vanne de dégravement.

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6.2. MESURES CONCERNANT LA FAUNE ET LA FLORE

Les mesures définies dans le volet Faune flore réalisé par Bath Environnement, joint en pièce 4-3 sont rappelées ci-après textuellement de manière résumée en italique.

I. LES DIFFERENTS TYPES DE MESURES

L‘article L 123.3 du code de l’Environnement prévoit trois types de mesures : «les mesures envisagées pour supprimer, réduire, et si possible, compenser les conséquences dommageables pour l’environnement… »

I.1 Mesure de suppression d’impacts Ce type de mesure implique parfois une modification du projet initial, notamment en reconsidérant les sites d’implantation ou un changement de tracé. Ces mesures visent à supprimer les impacts négatifs pendant ou après le chantier, sur les habitats naturels et/ou les espèces exposés.

I.2 Mesure de réduction d’impacts Une mesure de réduction d’impacts est proposée, lorsque la mesure de suppression précédente ne peut pas être mise en place techniquement ou économiquement. Elle nécessite la mise en place de solutions alternatives pendant les travaux et de solutions visant à restaurer le milieu ou ses fonctionnalités écologiques vis à vis de la faune et de la flore.

I.3 et I.4 Impacts résiduels et Mesure compensatoire Si à ce stade, un impact résiduel persiste, il sera proposé une mesure compensatoire (article 2 de la loi n°76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature). Une nouvelle appréciation de chaque impact sera reprise, afin de trouver des contreparties à des effets dommageables non réductibles du projet. Les moyens et les modalités de mis en œuvre de mesures compensatoires, doivent être définies en étroite concertation entre le maître d’ouvrage et son maître d’œuvre, les services de l’Etat et tous les autres acteurs susceptibles d’être concernés.

Le projet ayant été ajusté en parallèle aux investigations de cette étude, les impacts définitifs ont été évalués pour la solution définitive ajustée, et les mesures à prendre sont définies pour cette dernière solution. Toutes les mesures préalables d'évitement déjà prises, notamment pour éviter la prairie à Molinie vers la prise, pour éviter le clapier communal site de ponte de l'Apollon vers la centrale, sont intégrées dans le projet.

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II. MISE EN ŒUVRE DE SES MESURES Afin d’assurer la mise en œuvre des différentes mesures et des engagements vis-à-vis de l’Etat, le chantier devra être suivi par un Ecologue, désigné par le Maître d’Ouvrage. Mesures préalables à la phase travaux • Mesure préalable 1 (MP1) : Mission de suivi environnemental de chantier L’Ecologue, assistera le Maître d’œuvre, et assurera la coordination Environnement du chantier ainsi que tous les contrôles y afférent

Coût de la mesure : Mission de suivi environnemental de chantier : 6 000 à 8 000 € HT (à minima un passage sur site par mois)

• Mesure préalable 2 (MP2) : Définition des emprises et organisation du chantier Une délimitation stricte des zones d’emprises liées aux installations du chantier (base de vie, zone de stockage du matériel, piste, bureau…) sera établie par un Ecologue désigné par le Maître d’Ouvrage lors du suivi du chantier. L’écologue aura à charge d’identifier les zones les moins impactantes sur les habitats naturelsLes stations à préserver (habitats naturels, zones sensibles, flore patrimoniale, habitat d’espèces vulnérables ou protégées,…) seront balisées à l’aide de piquets peints à la bombe et de rubalise ou de filet de protection de chantier

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans la mission de départ de Coordination Environnement. Balisage compris dans la mission de suivi environnemental de chantier.

Gestion de la circulation

La création des ouvrages nécessite la mise en place d’une circulation sur le linéaire de l’emprise des travaux pendant toute la durée des opérations. L’entreprise chargée d’effectuée les travaux, mettra en place des protections pour délimiter la zone de chantier. Des aires de retournement devront être mises en place en amont et en aval de la zone de travaux.

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ.

• Mesure préalable 3 (MP3) : Impact paysager Le bâtiment destiné à recevoir la micro-centrale seront réalisés en tenant compte de l’architecture locale et devront s’intégrer dans le paysage.

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans les contraintes du permis de construire

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II.1 Suppression d’impacts • Mesure de suppression 1 (MS1) : Confirmation du choix de la variante du tracé de conduites Deux variantes de tracé de conduites (enterrées) ont été étudiées : • La variante V1 passerait au niveau d’une des forêts de Pins Sylvestre (200 mètres de dénivelé environ), située entre la piste forestière et la future station. Ce tracé engendrerait un défrichement important, la destruction de plusieurs pieds de Genévrier thurifère (espèce à grande valeur patrimoniale) qui devront être replantés et une fragmentation forestière augmentant l’effet de lisière ; • La variante V2 traverserait en bordure de trois parcelles semi-naturelles cultivées, abandonnées ou laissées en pâture et nécessite le défrichement d’une dizaine de Pins sylvestre. Un pied de Genévrier thurifère sera impacté, il peut être récupéré et replanté dans le secteur boisé. Il est conseillé au Maître d’Ouvrage d’opter pour la deuxième variante de tracé (V2) ne présentant pas d’enjeux majeur vis-à-vis de la flore patrimoniale et minimisant l’impact paysager/forestier.

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ.- Le choix de la variante 2 a été confirmé dernièrement, suite aux autorisations de passage. Cette mesure reste spécifiée en cas de changement ultérieur.

• Mesure de suppression 2 (MS2) : Mesure en faveur du Damier de la succise L’Ecologue en charge du suivi environnemental devra baliser strictement la zone de rassemblement identifiée, de Damier de la succise (espèce très vulnérable, protégée ainsi que son habitat) avant travaux et proscrire tout dépôt du matériel de chantier en bordure de la piste, pendant toute la durée des travaux.

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ.

• Mesure de suppression 3 (MS3) : Mesure en faveur de l’Azuré de la croisette • Les prospections ont mis en évidence la présence avérée de l’Azuré de la croisette (espèce sensible) au sein d’un habitat remarquable intitulé « Prairie à Molinie » et relevant de l’Annexe I de la Directive Habitats. . Le tracé de conduite enterrée, a été déplacé dans le projet définitif pour éviter d'impacter l’habitat comportant des plantes-hôtes lieux de pontes avérées de l’Azuré de la croisette et une fourmilière (Myrmica sp.) nécessaire à l’achèvement du cycle biologique du papillon. Afin de supprimer tout impact en phase travaux, sur l’habitat à haute valeur patrimoniale de par les espèces qu’il abrite [l’Orchis incarnat (très rare en France) et d’autres espèces d’Orchidées (le Céphalanthère de Damas, l’Orchis moucheron), l’Azuré de la croisette, le Lézard vert occidental (très localisé), la Grenouille rousse….], la mise en place de barrière type ERAS ou d'une clôture, garantira l’évitement de la fourmilière et des pieds de la plante-hôte Gentiane croisette (Gentiana cruciata) . Le déplacement de la conduite enteriné dans le projet défintif tout au bord du torrent, va impliquer d'allonger la protection en berge, mais l'incidence financière est déjà prise en compte dans le projet.. Des mesures réductrices ont été envisagées en ce sens (voir Mesures MR2).

• Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ. Spécificité et contrainte technique d'emprise balisée pour l’entreprise en charge des travaux.

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• Mesure de suppression 4 (MS4) : Mesure de protection de la faune sauvage vis-à-vis du chantier Afin de protéger les tranchées des dégâts que la faune locale (Chevreuils, Sangliers) pourrait occasionnée, sans en interrompre les échanges biologiques, une protection physique de type grillage à large maille (10-15 cm), pourrait être posée ponctuellement (par l’entreprise) autour des tranchées des canalisations temporairement béantes.

Coût de la mesure : de 40 à 80€/ml en moyenne selon le choix de la clôture (ce prix tient compte des founitures, du scellement et de la pose).

II.2 Réduction d’impacts

• Mesure de réduction 1 (MR1) : Conservation d’une bande tampon entre les boisements existants et le périmètre du projet en cas de variante de tracé des canalisations Dans le cas où le Maître d’Ouvrage opterait malgré tout pour la variante (V1) de tracé des canalisations (enterrées) au niveau de la Pinède de Pins Sylvestre, une bande tampon de 5 à 10 mètres entre son projet et les boisements existants sera maintenue, afin de conserver l’aspect fonctionnel pour la faune qui pourra peu à peu s’adapter aux modifications de son environnement. Un balisage par l’Ecologue, de pieds de Genévrier thurifère devant être récupérés et replantés, sera également nécessaire. La période d’intervention conseillée en milieu forestier pour le défrichement est septembre. Les arbres seront coupés à la tronçonneuse (récupérés par leurs propriétaires ou évacués) et non arrachés à la pelle. Les remanents de coupes seront également évacués.

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ. - Nota cette mesure devient caduque suite au choix définitif de la variante 2 aprés confirmation des autorisations de passage. Cette mesure reste spécifiée en cas de changement ultérieur.

• Mesure de réduction 2 (MR2) : Rétablir la perte d’habitats remarquables Habitats naturels protégés concernés :

Des opérations de plantations sont proposées, sur les zones ayant été détruites ou altérées par le passage des véhicules de chantier sur les habitats remarquables identifiés :

• Pelouse sèche à proximité de la micro-centrale (création d’une piste d’accès) au sud de la zone d’emprise des travaux : la revégétalisation se fera à partir d’espèces floristiques présentes in situ (récolte de graines avant travaux et dans les pelouses sèches attenantes). Autour du futur ouvrage (micro-centrale) et sur toute la parcelle concernée, des plantes nectarifères comme les chardons, les cirses et les scabieuses seront également semées, elles doivent alternées avec les secteurs riches en Orpins (zones rocheuses, pierriers) constituant les sites de pontes de l’Apollon. La surveillance de l’état d’évolution de l’habitat sous forme de suivi est également proposé post travaux (voir § MR12) ; • Prairie à Molinie proche de la prise : Un risque de déstabilisation de la berge (rive droite) du torrent est à prévoir suite à l’évitement de ce milieu. Des plantations de ligneux (Salix sp.) sont vivement recommandées, les conifères étant déconseillés pour éviter la fermeture du milieu. En raison de la présence avérée de l’Azuré de la croisette, le pâturage doit être supprimé. La surveillance de l’état d’évolution de l’habitat et de la variation de la nappe sous forme d’un suivi est également proposé post travaux (voir § MR12) ; L'acquisition du site par la commune permettrait de mieux en assurer la protection sur le long terme.

• Rivière alpine à Saule drapé (portion amont et aval du torrent du Pra Reboul) devant servir à la mise en place du prélèvement de la ressource (prise) : ainsi, le choix des espèces à planter devra faire l’objet d’une validation par un botaniste afin d’éviter toute prolifération d’espèces exogènes envahissantes (Buddléia de David,

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Robinier faux-Acacia…) et au contraire favoriser la colonnisation spontanée d’espèces pionnières locales ou adaptées aux conditions du site telles :

• pour la strate arborescente : Populus nigra, Alnus incana ; • pour la strate arbustive : Salix purpurea, Salix eleagnos, Salix foetida, Salix sp. ; • pour la strate herbacée : les espèces locales coloniseront d’elles-mêmes les sites. La surveillance de l’état d’évolution des habitats sous forme de suivis est également proposée post travaux (voir § MR12) ; Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ et la mission de suivi environnemental de chantier.

• Mesure de réduction 3 (MR3) : Mesure en faveur de la Flore remarquable La zone d’étude présente une flore patrimoniale diversifiée et très localisée, un balisage systématique des stations à Flore patrimoniale (espèce formant des colonies ou pieds isolés) sera réalisé en phases de repérage des zones d’emprises et de pré-travaux par l’Ecologue. Pour rappel, les espèces végétales patrimoniales concernées sont : l’Astragale à calice renflé en vessie, le Cotonéaster de l’Atlas, l’Euphorbe de Turin, le Genévrier thurifère, la Laiche luisante, l’Oeillet des bois, la Pulsatille des montagnes, la Gentiane jaune et diverses espèces d’Orchidées.

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ. Balisage compris dans la mission de suivi environnemental de chantier.

• Mesure de réduction 4 (MR4) : Mesure en faveur de l’Isabelle de France (en cas de présence avérée en aval de la zone d’emprise) En cas de présence avérée de l’Isabelle de France dans le secteur boisé humide aval de la zone d’étude, le déboisement est à prévoir durant la période d’émergence des imagos (Mai/Juin). Limiter les déplacements d’engins dans ce secteur et travailler avec une mini pelle mécanique lors de la pose de la conduite dans le sentier forestier existant. Les arbres à débiter seront coupés à la tronçonneuse et laissés sur place pendant toute la durée du cycle biologique du papillon (fin de l’été). Puis, ils seront évacués vers un centre de traitement des déchets verts. Pour cette opération, les agents de l’Office National des Forêts pourront être consultés, ils pourront également se charger de l’abattage des arbres. Par ailleurs, l’éclairage extérieur du bâtiment de la micro-centrale est à proscrire.

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ et la mission de suivi environnemental de chantier.

• Mesure de réduction 5 (MR5) : Mesure en faveur de l’Apollon et du Moiré provençal Un balisage strict des sites de pontes (pierriers) de l’Apollon par l'entreprise par une clôture ou des barrières type ERAS et la réduction au maximum de l’emprise des travaux au niveau de la construction de la future centrale. La création d’une piste d’accès au chantier, se fera en bordure de parcelle pour limiter au maximum les dégâts causés par le passage répété des engins de chantier sur la pelouse sèche. Une aire de retournement doit également être prévue pour faciliter les manoeuvres. Des plantes nectarifères (Chardons, Cirses et Scabieuses) seront semées, après prélèvement in situ, tout autour des sites de pontes et sur la partie restante de la zone impactée. Les pratiques d’élevage extensif dans ce secteur de montagne est très favorable aux deux espèces (localement il doit être soutenu, maintenu si possible).

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ et la mission de suivi environnemental de chantier.

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• Mesure de réduction 6 (MR6) : Mesure en faveur du Lézard vert occidental Au niveau du secteur précédemment désigné, une station à Lézard vert occidental a été répertoriée, elle risque d’être détruite. Afin de favoriser le maintien de l’espèce sur le site, il est indispensable d’inclure dans le projet, un certain nombre de zones d’accueil favorables à l’espèce. Durant les travaux planifiés, l’Ecologue intégrera des éléments naturels (branches, pierres) qui devront trouver place dans ce paysage temporairement modifié.

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ et la mission de suivi environnemental de chantier.

• Mesure de réduction 7 (MR7) : Choix d’une période de travaux adaptée Mesure de protection des oiseaux : Il s’agit à ce stade, de faire en sorte que les dates d’intervention des travaux, aient lieu si possible en dehors des périodes cruciales du cycle de développement des animaux ou de ne pas favoriser leur installation à proximité du chantier

L’organisation des phases de travaux, pourrait être allouée comme suit :

• Dans le secteur amont, les déboisements (faibles surfaces) et la construction de la prise, pourraient débutés de préférence en fin d’été/automne de l’année précédente les travaux printaniers (respect des périodes de frai) et reproduction des Oiseaux terminée ; • Dans le secteur aval de la zone d’étude, au printemps (fin mars/avril), les hivernants s’apprêtent à quitter les lieux d’hivernage, la disponibilité de ressource alimentaire se fait moins rare et les migrateurs ne sont pas encore arrivés. Dans ce secteur, les travaux pourront commencés dès que l’accès de la piste sera dégagé (présence de neige jusque fin mars). A partir de cette date, afin que cette mesure soit efficace, il est important de ne pas interrompre le chantier, dès lors que le démarrage de travaux a commencé. Autrement, l’installation de nichées printanières serait vouée à l’échec en raison du dérangement qui suivrait la reprise des travaux ; • La pose de la conduite le long du tracé (piste), peut être réalisée à une période gênant le moins possible la circulation en période estivale (sylvopastoralisme, agriculteurs, pêcheurs, randonneurs). Les quelques arbres devant être abattus afin d’élargir la piste seront marqués par l’Ecologue avant travaux et seront débités à la tronçonneuse selon la procédure de défrichement. Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ.

• Mesure de réduction 8 (MR8) : Gestion des arbres à cavités (Chiroptères) Les arbres potentiels situés sur le tracé de la conduite et devant être défrichés ou abattus seront marqués (croix orange) par l’écologue. Puis l’arbre marqué, sera coupé à la base, à la tronçonneuse (et non dessouché) selon une « technique douce » c’est-à-dire en récupérant l’arbre à l’aide d’une pelle mécanique et en prenant soin d’amortir les chocs éventuels. L’arbre sera ensuite laissé sur place 24 h avant d’être débité puis évacué, de façon à ce que les locataires (chauve-souris) éventuels le quitte d’eux-mêmes.

Un chiroptérologue passera juste avant leur abattage pour vérifier qu’aucune chauve-souris ne s’y trouve et éviter ainsi toute destruction d’espèce protégée.

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ. Balisage des arbres compris dans la mission de suivi environnemental de chantier (Ecologue). • Mesure de réduction 9 (MR9) : Respect du calendrier de travaux (Chiroptères) Les Chiroptères sont vulnérables de mai à août car les femelles mettent bas et élèvent leurs jeunes à cette période. Ainsi, afin de limiter l’impact sur les Chiroptères, les travaux devront être effectués en dehors de cette période. L’hibernation est aussi une période critique dès qu’il s’agit de gîtes hivernaux. En effet, les chauves- souris sont très sensibles et un dérangement à cette période peut être fatal à une colonie.

SAINT CREPIN - CENTRALE DES GUIONS – DOSSIER D’AUTORISATION – PIECE 4.1 – ETUDE D’IMPACT 102

En tenant compte du contexte local et compte tenu des enjeux écologiques, les travaux devront être réalisés idéalement en privilégiant les périodes (en vert) :

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 Défrichement/abattage Travaux : Pose des

canalisations Terrassement Construction

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ.

• Mesure de réduction 10 (MR10) : Protocole de sauvetage de Chiroptères Au moment du défrichement/abattage, un écologue ou un chiroptérologue habilité à la capture de ces espèces protégées, sera mobilisé au cas où des chauves-souris seraient trouvées au moment de la phase de débitage du bois. Une demande de dérogation pour perturbation intentionnelle d’espèce protégée, doit être déposée auprès de M. le Préfet du département (3 mois de délais).

Coût de la mesure : Mission de suivi environnemental de chantier : 6 000 à 8 000 € HT. • Mesure de réduction 11 (MR11) : Proscrire toute source lumineuse sur la zone d’emprise Le projet de création d’une micro-centrale hydroélectrique comprend la construction d’un bâtiment nécessitant une visite périodique hebdomadaire et annuelle en phase d’exploitation. Dans ce contexte relativement sauvage et préservé, l’utilisation d’éclairage extérieur nocturne permanent est à proscrire. Cette mesure vise à protéger les espèces de Chiroptères lucifuges ou la faune sauvage en général.

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ.

• Mesure de réduction 12 (MR12) : Débroussaillage/déboisement de berges Le Maître d’Oeuvre veillera à limiter l’emprise des travaux de manière à ne pas amputer les ripisylves annexes. Les arbres à abattre seront marqués par l’Ecologue en présence du Maître d’Oeuvre, ils seront coupés de franc pied, afin de favoriser leur reprise. Le dessouchage ne sera réalisé que si besoin. En effet, il contribue à la déstabilisation et à l’érosion des berges. Lors du débardage, le bois sera impérativement déposé hors de zones inondables. Le bois sera récupéré par les propriétaires ou évacué.

Les branchages peuvent être utilisés pour la réalisation de fagots. Les rémanents de coupes, les déchets verts, les sujétions et arbustes seront acheminés par camion pour compostage ou broyés sur site.

Concernant l’après travaux, il est conseillé au Maître d’Ouvrage de laisser la flore autochtone coloniser naturellement les berges, pour limiter le risque d’érosion. Période d’intervention

L’automne peut, tout à fait convenir à ces opérations de débroussaillage et déboisement (à programmer avant les travaux printaniers).

Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ.

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• Mesure de réduction 13 (MR13) : Lutte contre les espèces invasives Les investigations floristiques conduites sur le site n’ont pas mis en évidence la présence d’espèces envahissantes. Afin d’anticiper le risque de développement de ces espèces, suite aux opérations liées aux travaux ayant entraîné la mise à nu des sols, il devra être privilégié l’utilisation de matériaux issus du site lui- même.

• Mesure de réduction 14 (MR14) : Gestion de pollution sur le site d’intervention La proximité du cours d’eau, nécessite la mise en place d’un certain nombre de dispositions, ayant pour but de limiter au maximum les risques de pollution pouvant affecter la faune et la flore au cours des travaux.

• Travaux en présence d’eaux vives et M.E.S. Les mesures de protection du torrent, sortent de l'objet de cette étude est seront imposées par la DDT et ONEMA.

Les interventions en rivière en lit mineure se dérouleront en dehors des périodes de reproduction et de frai des Poissons et des campagnes de pêches électriques seront pratiquées par un organisme autorisé par arrêté préfectoral, lors des phases de déviation des eaux et d'assèchement de bief.

Toutes les mesures de protection du torrent définies en concertation avec la police de l'eau (Chantier au sec - Empêcher le départ de laitance de béton dans le torrent, lavage des outils dans un lieu confiné etc...) seront respectées, avec contrôle dans le cad e de la coordination Environnement.

Les modalités techniques de déviation des eaux prendront en compte les probabilités des crues.

Stockage et approvisionnement en carburant

Il est prévu d’aménager sur les bases de vie une aire d’approvisionnement et de stokage du carburant qui sera éloignée du cours d’eau. Cet espace sera muni d’un bac de rétention.

Gestion des déchets

Les déchets liés aux activités de l’entreprise en charge des travaux, seront triés sur place et évacués de façon régulière afin d’éviter leur dispersion dans les milieux naturels environnants.

La localisation des installations de chantier (base de vie) aura lieu sur des zones sécurisées, éloignées de milieux sensibles, en concertation avec le Maître d’Oeuvre et l’Ecologue, avant la phase de démarrage des travaux.

Gestion du déboisement et débroussaillage

Un soin particulier sera apporté aux travaux d’élagage, de déboisement et de débroussaillage. Les arbres à abattre seront sélectionnés en amont de la rivière et évacués vers une plate-forme ou broyé sur place. Les arbres seront coupés à la tronçonneuse et non arrachés à la pelle mécanique.

Intervention d’urgence en cas de pollution accidentelle

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En cas de fuite accidentelle de produits polluants identifiés ci-dessus, l’entreprise devra se doter de moyens pour stopper rapidement la pollution générée. Les mesures suivantes ne sont pas exhaustives et il appartient au Maître d’Oeuvre en collaboration avec le Coordonnateur Environnemental, d’en fixer les modalités :

• par épandage de produits absorbants (sable) ; • et/ou raclage du sol en surface et acheminement des sols souillés vers des sites de traitements appropriés ; • et/ou par l’utilisation d’un kit anti-pollution affectée à chaque engin dédié au chantier. Les produits pollués seront conduits vers des centres de traitements appropriés, conformément aux procédures communiquées par le fournisseur. Coût de la mesure : Aucun surcoût pour le Maître d’Ouvrage dès lors que ce point est intégré dans le Marché de départ et au coût de la Maîtrise d’œuvre.

• Mesure de réduction 15 (MR15) : Suivi de la colonisation des sites par la flore et la faune autochtones et entretien de la végétation sur site Suivis faune/flore

Le Maître d’Ouvrage devra confier à une structure indépendante spécialisée dans le domaine, un suivi de recolonisation par la flore et la faune autochtones sur les sites les plus fortement impactés et présentant des milieux remarquables.

Le Maître d’Ouvrage s’engage ainsi à faire réaliser un état des lieux naturaliste (tous les 3 ans), au moins pour les compartiments biologiques indispensables suivants : les habitats naturels, la flore, les Invertébrés (Apollon, Azuré de la croisette, Damier de la succise) et les Oiseaux. Ceci ayant pour principal objectif de tester l’efficacité des mesures proposées et d’adapter, si besoin, les modalités de gestion des sites. Entretien de la végétation sur site

En région montagnarde, la dynamique de recolonisation des milieux, ne nécessite pas d’intervention particulière, il est préconisé de laisser la recolonisation naturelle se faire. Au niveau de site d’implantation de la micro-centrale, le pâturage est vivement souhaité et sera encore possible une fois la repousse des végétaux installée (présence de banques de graines dans le sol). Cependant, des semences avec recueil de graines locales de Circes (Cirsium sp.), graminées (Pâturin alpin, Fétuque ovine, Brome élevé) est conseillé. Cela permettra aux espèces locales d’Invertébrés patrimoniaux (Apollon, Moiré provençal) de continuer leur cycle sur le site, tout en freinant l’installation de ligneux et permettant d’entretenir une végétation herbacée ouverte.

Coût de la mesure : Réalisation d’un suivi par un bureau d’étude indépendant : entre 6 000 € et 8 000 € HT par intervention (années N+1, puis N+3…à N+15…) selon le degré de précision et la qualité des études demandées.

• Mesure déjà intégrée dans le projet : Mise en place de bornes incendies Dans le cadre de cette étude, il a été proposé par le Maître d’Ouvrage, la pose d’au moins quatre poteaux incendie, dans la partie amont de la zone d’emprise. Ces bornes ne peuvent pas être installées trop bas, en raison d’une pression trop élevée. Cette mesure sera renforcée par la création d'une barrière verte découlant du projet d'irrigation connexe lancée par la commune.

Coût de la mesure : Mise en place de 4 poteaux incendies : 1 vers le Pont de l’Adroit, 1 au point haut du chemin, 1 vers la cabane de la Rimas et 1 au bout du chemin avant la descente dans les parcelles agricoles Surcoût du projet : 4 x 2 500€ = 10 000 € HT. Cette mesure étant intégrée au projet. Lle coût, donné pour information, n’est pas pris en compte dans le chiffrage des mesures.

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II.3 Impacts résiduels IMPACT Mesures SUP ou IMPACT GROUPE ETUDIE ESPECES ou HABITATS GLOBAL RED RESIDUEL initial Rivière alpine avec végétation ripicole MP2, MP3, MR2, ligneuse à Salix eleagnos Modéré MR12, MR13, MR14, Négligeable MR15 HABITATS Pelouses sèches semi-naturelles et faciès MP2, MP3, MR2, Négligeable d'embuissonement Modéré MR12, MR13, MR14, MR15 MP2, MP3, MR2, Prairie à Molinie et végétation associée Modéré Négligeable MR12, MR13, MR14, Evitée dans le projet définitif MR15 Cotonéaster de l’Atlas Faible MR3, MR15 Négligeable (Cotoneaster atlanticus) Gagée des champs MR3, MR15 FLORE Faible Négligeable (Gagea villosa) Orchis incarnat MR3, MR15 Faible Négligeable (Dacthylorhiza incarna) Apollon (Parnassius apollo) Modéré MP2, MR5, MR15 Négligeable un site de ponte évité dans le projet définitif Azuré de la croisette (Maculinea alcon écotype rebeli) Fort MP2, MS3, MR15 Négligeable INVERTEBRES Habitat hote évité dans le projet définitif CONTACTES Damier de la succise Modéré MP2, MS2, MR15 Négligeable (Euphydryas aurinia) Ecaille chinée Faible - Négligeable (Euplagia quadripunctaria) Isabelle de France Fort MR4, MR15 Négligeable (Actias isabellae galliaegloria) Crapaud commun Faible - Négligeable (Bufo bufo) AMPHIBIENS Grenouille rousse Faible - Négligeable (Rana temporaria) Lézard des murailles Faible - Négligeable (Lacerta podarcis) REPTILES Lézard vert occidental Modéré MR6, MR15 Négligeable CONTACTES (Lacerta bilineata) Vipère aspic Faible - Négligeable (Vipera aspis) Couleuvre verte et jaune Faible - Négligeable REPTILES (Hierophis viridiflavus) POTENTIELS Coronelle lisse Faible - Négligeable (Coronella austriaca) Bruant ortolan Modéré MR7, MR15 Négligeable (Emberizia hortulana) OISEAUX Bruant zizi Modéré MR7, MR15 Négligeable AVERES (Emberizia cirlus) Caille des blés Fort MR7, MR15 Négligeable (Corturnix coturnix)

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Engoulevent d’Europe Fort MR7, MR15 Négligeable (Caprimulgus europaeus) Grand corbeau Modéré MR7, MR15 Négligeable (Corvus corax) Grive draine Fort MR7, MR15 Négligeable (Turdus viscivorus) La mise en place de mesures d’atténuation a permis de diminuer l’ampleur des incidences. Une réévaluation de ces dernières est proposée comme suit : Partie 3 : Mesures de suppression et de réduction des impacts

Tableau d’impacts résiduels (suite)

IMPACT Mesures SUP ou IMPACT GROUPE ETUDIE ESPECES GLOBAL RED RESIDUEL initial Huppe fasciée Fort MR7, MR15 Négligeable (Upupa epops) OISEAUX Martin pêcheur Modéré MR7, MR15 Négligeable AVERES (Alcedo atthis) Pic épeiche Faible - Négligeable (Dendrocopops major) OISEAUX Cincle plongeur Modéré MR7, MR15 Négligeable potentiels (Cinclus cinclus) Ecureuil roux Faible - Négligeable MAMMIFERES (Sciurus vulgaris) TERRESTRES Loup Faible MS4 Négligeable (Canis lupus) Noctule de Leisler MR8, MR9, MR10, Fort Négligeable (Noctula leisleri) MR11 Pipistrelle commune MR8, MR9, MR10, Fort Négligeable (Pipistrellus pipistrellus) MR11 Pipistrelle de Kühl MR8, MR9, MR10, Fort Négligeable (Pipistrellus kuhlii) MR11 MAMMIFERES Pipistrelle de Nathusius MR8, MR9, MR10, Modéré Négligeable CHIROPTERES (Pipistrellus nathusii) MR11 Contactés Murin de Natterer MR8, MR9, MR10, Fort Négligeable (Myotis nattereri) MR11 Murin de Daubenton MR8, MR9, MR10, Modéré Négligeable (Myotis daubentoni) MR11 Vespère de Savi Faible MR9, MR11 Négligeable (Hypsugo savi) Petit Rhinolophe MR8, MR9, MR10, Modéré Négligeable (Rhinolophus hipposideros) MR11 Barbastelle MR8, MR9, MR10, Fort Négligeable (Barbastella barbastellus) MR11 MAMMIFERES Grand Rhinolophe MR8, MR9, MR10, Modéré Négligeable CHIROPTERES (Rhinolophus ferrumequinum) MR11 potentiels Murin à moustaches MR8, MR9, MR10, Fort Négligeable (Myotis mystacinus) MR11 Murin à oreilles échancrées MR8, MR9, MR10, Fort Négligeable (Myotis emarginatus) MR11

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Murin de Bechstein MR8, MR9, MR10, Fort Négligeable (Myotis bechsteini) MR11 Grand Murin MR8, MR9, MR10, Modéré Négligeable (Myotis myotis) MR11 Oreillard roux MR8, MR9, MR10, Fort Négligeable (Plecotus auritus) MR11 Petit Murin MR8, MR9, MR10, Modéré Négligeable (Myotis blythi) MR11 Sérotine bicolore MR8, MR9, MR10, Fort Négligeable (Vespertilio murinus) MR11

II.4 Compensation.

Aucun impact persistant notable sur les habitats ou les espèces sensibles, ne nécessite la mise en place de mesure compensatoire. Notons que la mesure, définie en cours d’étude, d’ajouter les poteaux incendie pour protéger la faune et la flore, a été directement intégrée dans le projet.

Le projet n’entraîne pas de destruction d’espèces protégées et ne nécessite pas de procédure de dérogation.

6.3. MESURES CONCERNANT LE DEFRICHEMENT

Pour éviter les risques de déstabilisation des sols au niveau de la partie finale de 60 ml vers le rejet les mesures compensatoires prévues sont les suivantes :

 Mise en place de facines constituées de troncs avec des poteaux fichés dans le sol (Environ 10) en travers de la tranchée.

 Mise en place de 200 plans forestiers.

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6.4. ESTIMATION DU COUT DES MESURES

MESURES POUR LA PROTECTION DU TORRENT

Type de Estimation des Désignation de la mesure Actions associées mesures dépenses M1 : Dispositif évitant l’entrainement Grille avec espacement de 12 mm Prix intégré dans le projet des poissons dans la conduite Goulotte de dévalaison Mesure Voir estimation dans le préconisées Constat après 2 ans de M2 : Suivi de la qualité écologique tableau suivant issu de Par Asconit fonctionnement l’étude Asconit M3 : Gestion patrimoniale – Déversement de truites en amont Estimation 800 € /an déversement de truites M4 : Système automatique arrêtant Déjà prévu dans le projet Prix intégré dans le projet la centrale en crue

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MESURES POUR LA PROTECTION DE LA FAUNE ET DE LA FLORE

Type de Estimation des Désignation de la mesure Actions associées mesures dépenses Balisage des emprises, des zones et habitats d’espèces sensibles, de la Entre 6 000 à 8 000 € MP1 : Mission de suivi flore HT pour l’ensemble de environnemental de chantier Autres Vérification et application des la mission mesures mesures Prix intégré dans la MP2 : Définition des emprises et Balisage des emprises mission de suivi env. organisation du chantier du chantier MP3 : Ouvrages visibles/impact Respect de l’architecture locale Aucun surcoût paysager MS1 : Choix des variantes de tracé - Aucun surcoût

MS2 : Mesure en faveur du Damier Balisage strict en bordure de la piste Prix intégré dans la de la succise forestière mission de suivi env. du chantier MS3 : Mesure en faveur de l’Azuré de Balisage strict en bordure de la Prix intégré dans la la croisette Prairie à Molinie mission de suivi env. du chantier MS4 : Mesure en faveur de la faune Balisage de l’habitat d’espèce Prix intégré dans la sauvage sensible mission de suivi env. Passage de la conduite en bordure du chantier de l’habitat Définition des emprises, choix de la variante MR1 : Maintien d’une zone tampon Aucun surcoût - Mesures de Mission de suivi environnementale Suppression de chantier (MS) ou MR2 : Rétablir la perte d’habitats Opération de replantation au niveau Prix intégré dans la Réduction remarquables des sites mis à nus mission de suivi env. du chantier (MR) MR3 : Mesure en faveur de la flore Balisage, évitement Prix intégré dans la remarquable mission de suivi env. du chantier MR4 : Mesure en faveur de l’Isabelle Respect du calendrier Prix intégré dans la mission de suivi env. du chantier MR5 : Mesure en faveur de l’Apollon Balisage des sites sensibles Prix intégré dans la et du Moiré provençal mission de suivi env. du chantier MR6 : Mesure en faveur du Lézard Création d’éléments favorables à Prix intégré dans la vert occidental l’espèce (gîtes) mission de suivi env. du chantier MR7 : Choix d’une période adaptée Respect du calendrier des opérations Aucun surcoût Oiseaux

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MR8/MR9/MR10/MR11 : Mesure en Gestion des arbres, respect Prix intégré dans la faveur des Chiroptères calendrier, protocole sauvetage mission de suivi env. Eclairage nocturne proscrit du chantier MR12 : Déboisement des berges Respect du calendrier d’intervention Aucun surcoût Repérage et découpage des arbres à la tronçonneuse MR13 : Lutte contre les espèces Utilisation de matériaux pris sur sites Aucun surcoût invasives MR14 : Gestion des pollutions sur site Respect et application de règles Aucun surroût - Prix élémentaires de prévention intégré dans la mission de suivi env. du chantier Etat des lieux (reprise de la Coût suivi : entre 6 000 MR15 : Suivi de recolonisation des végétation) et semences d’espèces et 8 000 € HT par sites par la flore et la faune locales (récolte de graines) intervention (années autochtones Suivis Suivi des populations aviaires, N+2, N+5, N+8….) (Habitats naturels, Flore, Invertébrés Invertébrés (Apollon, Azuré de la et Oiseaux) croisette, Damier de la succise,

Ecaille chinée, Isabelle de France, )

MESURES POUR COMPENSER LE DEFRICHEMENT

Type de Estimation des Désignation de la mesure Actions associées mesures dépenses M1 : Mise en place de faine en Mesure rondins pour éviter l’érosion sur la A inclure dans les travaux Prix estimé à 2 000 € HT préconisées tranchée sur 60 ml en amont du Par SERET rejet M2 : Mise en place de 200 plans A inclure dans les travaux Prix estimé à 2 000 € HT forestiers

Ces mesures représentent des surcoûts compatibles avec l’économie de l’opération.

Il faut rappeler que la commune a déjà décidé d’investir des sommes importantes pour optimiser le projet et l’intérêt général à savoir :

 La pose des poteaux incendies ajoutés au projet qui représente, à titre indicatif, un coût d’environ 10 000 € HT.

 La réalisation de réseaux d’irrigation, d’un coût global proche de 1 250 000 € HT, qui va favoriser l’activité agricole de montagne et créer une barrière verte anti-incendie.

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7. ANALYSES DES METHODES D'EVALUATION

7.1. METHODES DE L’ETUDE D’IMPACTS GENERALE

Le bureau SERET chargé de l’étude de faisabilité technique, et de l’étude d’impacts générale, a adapté le projet technique au fur et à mesure de l’avancement des investigations sur l’environnement et de l’évolution du montage du projet. Les impacts sur l’hydrologie ont été actualisés en tenant compte du projet d’irrigation décidé en cours d’étude. Ceci a permis d’optimiser le projet.

7.2. METHODES POUR EVALUER LES IMPACTS HYDROBIOLOGIQUES

Les procédés et méthodes utilisés sont dûment décrits dans l’étude hydrobiologique annexée réalisée par Asconit Consultant.

7.3. METHODES POUR EVALUER LES IMPACTS SUR LA FLORE, LA FAUNE ET LES HABITATS

Les procédés et méthodes utilisés sont dûment décrits dans l’étude sur la flore, la faune et les habitats annexée réalisée par Barth Environnement.

8. DIFFICULTES RENCONTREES

Les études ont été réalisées par des bureaux spécialisés qui n’ont pas rencontré de difficultés techniques particulières pour procéder aux investigations.

En revanche, le programme d’études a été adapté au fur et à mesure, pour suivre l’évolution des projets et les contraintes de site ou de maîtrise foncière.

L’extension des études pour prendre en compte le projet d’irrigation, a nécessité de nouveaux inventaires en 2016.

L’étude d’impact a donc été ajustée à mesure, pour aboutir à cette dernière version.

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9. NOM ET QUALITES DES AUTEURS DE L’ETUDE D’IMPACT

L'étude d'impact hydrobiologique sur le torrent du Pra Reboul a été réalisée par le bureau Asconit Consultants par son agence de GRENOBLE (38), avec la collaboration de Monsieur Dupont et Monsieur Mallet :

Thomas DUPONT : Chef de Projet - Asconit Consultants – 8 ans d’expérience - Master GEMA (Gestion Eau et des Milieux Aquatiques). Université de Provence de Marseille. Jean-Paul MALLET : Directeur de Département – Asconit Consultants – 19 ans d’expérience (dont 13 au sein d’Asconit) – Docteur ès Sciences – Thèse de troisième cycle en Ecologie Aquatique – Université Claude Bernard Lyon I

L'étude d'impact sur le milieu naturel terrestre, sur la flore, la faune et les habitats et l’étude de l'évaluation des impacts sur les zones NATURA 2000 ont été réalisées par BARTH Environnement à SIGOYER (05130) par Madame Véronique BARTHELEMY- RAPIN - 5 ans d’expérience – Licence de BIOLOGIE de la Faculté de Marseille - DIU ENVAM Environnement de la faculté de Rennes. Exemple de référence sur le Département – Volet Naturel sur la Vallée du DRAC pour l’opération de protection de la RN 85, pour le compte de la DREAL

La synthèse de l’étude d’impact en ce basant sur les études d’Asconit et BARTH-environnement, présentée par le présent document général, réalisée par Gilles RAPIN, Ingénieur des Techniques de l’Equipement Rural, gérant du bureau d'études SERET à RIBIERS (05300), avec analyse des impacts sur les usages de l’eau et tous des autres impacts généraux. Le Bureau SERET réalise des études d’impact depuis 1988, et a, par exemple, les références locales suivantes :  Etude d’impact- Mise en conformité de la station d’épuration de Guillestre – Décision d’autorisation 24/10/2008- Fichier National des Etudes d’Impact  Etude d’impact – Commune de VARS – Centrale de Peynier et réserve d’altitude autorisée.

10. MAITRISE DES RISQUES

10.1. ASPECTS REGLEMENTAIRES

Les études d’impact doivent comporter un chapitre 11 sur la maîtrise des risques pour les installations nucléaires de base ou l'étude des dangers pour les installations classées pour la protection de l'environnement sans objet ici.

Ce chapitre cible les installations nucléaires et les ICPE est n’est donc pas obligatoire pour le projet concerné. Néanmoins, le thème de la maîtrise des risques est abordé.

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10.2. MAITRISE DES RISQUES POUR LA SECURITE PUBLIQUE

10.2.1. PROTECTION DES RESSOURCES D'EAU POTABLE

Le projet de centrale ne touche pas les ressources en eau potable dont les sources se situent en amont de la future prise d’eau. Le projet connexe de renforcement de la conduite d’adduction va fiabiliser l’amenée de l’eau potable et sa qualité sanitaire. Le nouveau réseau sera constitué d’éléments compatibles avec le transport d’eau potable ou disposant de Certificat de Conformité Sanitaire.

10.2.2. SECURITE DU PUBLIC

Le projet est conforme aux obligations de sécurité publique.

D’une part, les dangers liés aux principes du projet sont limités. Il n’y a pas par exemple de retenue d’eau de grand volume en amont, et la pression au niveau de la conduite forcée reste raisonnable.

Le débit dérivé est faible, de même ordre de grandeur que la somme des débits dérivés actuellement par les 2 canaux qui seront abandonnés dans le cadre du projet, et n'induit pas de danger spécifique pour le public.

D’autre part toutes les mesures de sécurité publique découlant des règles de l’art ou spécifiquement adaptées, sont prévues à savoir :

 Automatisme de fermeture de la vanne de la prise en cas de détection de fuite sur la conduite forcée

 Calcul spécifique de la conduite forcée, et essais en pression avant mise en service

 Automatisme de fermeture de la vanne de pied dans la centrale en cas de détection de fuite dans la centrale.

 Installation électrique conforme aux normes

 Télésurveillance des défauts

 Signalétique de dangers et verrouillage des accès aux ouvrages

 Information et formation du personnel.

 Consigne de démarrage lent pour la sécurité en aval (pratique du canyoning).

 Mise en sécurité des ouvrages, par des garde-corps, des cadenas et une signalétique interdisant l’accès au public et alertant du danger.

 Signalétique de danger au bord du lit et vers les points de rejet indiquant les dangers.

 Signalétique de danger pour l'activité du canyoning.

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Le projet, qui permet une protection incendie par la pose de nombreux poteaux incendie, a un impact positif sur la sécurité des habitants, du public, des forêts, des hameaux, et des biens privés ou communaux.

11. APPRECIATION DES IMPACTS DE L’ENSEMBLE DU PROGRAMME

Le programme d’ensemble comporte :

 Un projet de centrale hydroélectrique

 Un projet de modernisation des irrigations avec conversion à l’aspersion

 Un projet de renforcement du réseau d’eau potable

Ces 3 projets seront réalisés en plusieurs phases dans le temps mais constituent un programme global cohérent.

L’étude d’impact a été menée pour le programme d’ensemble et les effets cumulés sont présentés au chapitre 4.

La présente étude d’impact montre que le programme global lancé par la commune de SAINT- CREPIN présente un intérêt général, pour l’économie locale, pour l’activité agricole de montagne et pour l’environnement.

Le projet d’irrigation par aspersion, avec l’abandon de 2 canaux permet une nouvelle gestion des eaux pour mieux satisfaire les divers usages tout en limitant les prélèvements sur le torrent.

La mise en place de poteaux incendie et de bornes sur les réseaux d’irrigation, va permettre de protéger les hameaux et la forêt contre les incendies.

La réfection d’une conduite d’eau et le raccordement de 3 hameaux au réseau d’eau potable, sont aussi très importants.

Le débit réservé proposé de 60 l/s va permettre de maintenir l’équilibre biologique du torrent.

Le projet de centrale hydroélectrique, avec les recettes financières liées, assure la faisabilité financière globale de l’opération, avec un reliquat pour la commune.

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12. LISTE DES ANNEXES

12.1. PIECE 4.2 : ETUDE D'IMPACT HYDROBIOLOGIQUE - ASCONIT CONSULTANTS

12.2. PIECE 4.3 : VOLET MILIEUX NATURELS DE L’ETUDE D’IMPACT – POUR LE CENTRALE- BARTH ENVIRONNEMENT

12.3. PIECE 4.4 : INCIDENCES NATURA 2000 – POUR LA CENTRALE - BARTH ENVIRONNEMENT

12.4. PIECE 4.5 : ANNEXE AU VOLET MILIEUX NATURELS – PROJET D’IRRIGATION- BARTH ENVIRONNEMENT

12.5. PIECE 4.6 : INCIDENCES NATURA 2000 – PROJET D’IRRIGATION - BARTH ENVIRONNEMENT

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