ISSN 02 94 7382 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE
Histoire et monographie des familles. Héraldiques. Documentation. Publiée l’Union des Cercles Généalogiques et Héraldiques de Normandie
24ème ANNÉE REVUE TRIMESTRIELLE 2eme TRIMESTRE Le numéro : 7 € N° 94 — Avril/Mai/Juin 2005 Abonnement France : 25 € Hors métropole : 34 €
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page 1 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE ÉDITORIAL
a Revue Généalogique Normande ne pu- Précisions L blie que les articles envoyés par ses lec- teurs et ses abonnés. La rédaction examine utiles chaque article reçu et lui détermine sa place dans telle ou telle rubrique ; les rejets sont peu nombreux et même rares ; les critères de non-parution sont fondés sur des règles simples : un article ne paraîtra pas en une seule fois s’il prend plus de quinze pages de la revue ; s’il n’est qu’une copie d’un texte paru dans un livre ou une revue ; s’il n’a que peu de rapport avec l’objet premier de la revue : la généa- logie et la Normandie.
es articles paraissent par ordre d’arrivée à la rédaction. Comme celle-ci essaie L – autant que possible – de former un ensemble varié et cohérent pour chaque numéro, il s’ensuit des dossiers d’attente pour certaines rubriques, le nombre de contributions étant « en surplus ».
ar ailleurs, la rédaction a pour souci de prévoir un ou deux numéros d’avan- P ce : que dirait l’abonné à qui l’on ne servirait que trois numéros dans l’année, faute de contenu suffisant pour le quatrième !
nfin, plusieurs lecteurs se sont plaints que la rédaction ne faisait paraître – de E manière délibérée – que des articles concernant la Seine-Maritime ou l’Eure. La rédaction tient à faire savoir – de nouveau – qu’elle ne publie que ce qu’elle reçoit, et que chaque trimestre elle déplore le manque de « matière » fournie par les généalogistes d’autres départements que ceux précités.
Jean-Pierre RAUX Président de l’UCGHN Rédacteur en chef de la Revue Généalogique Normande
Toute reproduction est soumise à l’accord Copyright : préalable de l’UCGHN La composition de la Revue étant arrê- tée le premier jour du deuxième mois Directeur gérant : Jean-Pierre Raux de chaque trimestre, les articles & 17 rue Maillot 27000 Évreux communications parvenant après cette Dépôt légal : 2eme trimestre 2005 date ne peuvent paraître, au plus tôt, que dans le numéro du trimestre sui- Commission paritaire de presse : vant. n° 64517 du 15 juin 1982 ISSN 02 94 7382 Les manuscrits, publiés ou non, ne sont pas rendus. Imprimé pour le compte de l’UCGHN par l’Imprimerie Nouvelle, 76190 YVETOT Articles & communications engagent la Tirage: 3000 exemplaires seule responsabilité de leurs auteurs.
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N° 94 – AVRIL / MAI / JUIN 2005 page 2 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE
Généalogie & Histoire
Les trois sœurs Duval
par Jean FRÉMONT
es médias nous informent que la perpétui- la fille de Guillaume Nicolas Aimable Duval, âgé de té des condamnations est assortie d’une 40 ans, ouvrier tanneur, et de Pauline Montfaucon, peine de sûreté. Cela laisse entendre que âgée de 36 ans, occupée au ménage(2). Née à Vire les condamnés ne finiront pas forcément (Calvados) sa sœur Pauline, lors de son mariage est Lleurs jours « sous les verrous ». Or, en période de qualifiée d’ouvrière « en draperie » ; son époux Guil- Toussaint, nous remarquons dans les cimetières les laume Duval, né à Pierre (Calvados) et domicilié à écriteaux indiquant qu’une tombe sera prochaine- Presles (Calvados) est domestique(3). ment « relevée ». Et pourtant, beaucoup d’entre nous possèdent des sépultures familiales, dites concessions Marcelline était entrée en condition, au cœur de Pa- e « à perpétuité », expression devenue vide de sens, ris, dans le VII arrondissement. Elle accompagne ses malgré le prix élevé des concessions. employeurs dans diverses résidences, et même à l’é- tranger. L’été se passe à la campagne, dans les envi- Ainsi, le 20 mars 1926, Léon Maupas, maire de Vau- rons d’Osny, près de Pontoise (Val d’Oise), au châ- dry (Calvados), concède à titre de « concession per- teau où on reçoit la « cousinade ». Marcelline écrit pétuelle » deux mètres carrés de terrain situés dans le régulièrement à Vaudry. Ses cartes de 1907 évoque cimetière de la commune, à la demande formée par l’exil des communautés religieuses. Une légende pré- madame veuve Garnier, née Marie Duval et made- monitoires déclare : moiselle Julia Duval, demeurant au hameau de Bil- lard. Dans cette tombe repose leur sœur Marcelline. Ces anges des champs de bataille A noter que Marie Duval, veuve Garnier, avait reçu Ô France, tu les as chassés en 1912 la médaille du travail. Qui donc ira sous la mitraille Un jour relever nos blessés ? Entre autres conditions, il est stipulé que la nature et la durée de la concession doivent être indiquées Marcelline recommande à sa famille : « Vous avez en « d’une manière apparente ». Le receveur municipal gare une boîte de raisins que vous ferez bien d’aller perçut la somme de 360 francs, un tiers de la somme chercher au plus vite ». De Berne, de Montreux, en revenant au bureau de bienfaisance, et 34,56 francs Suisse, elle envoie de jolies cartes en couleurs du Lé- pour l’enregistrement(1). man, avec un fond de montagnes, des barques pitto- resques du lac ou les vapeurs pour touristes. Le jour Marcelline Duval était née au Village des Monts de sortie, elle retrouve quelques amies, comme Marie (dépendant du Vaudry) le 7 janvier 1867. Elle était Calais (de Tancarville, en Seine-Maritime) ou Justine
Notes :
1. Copie du 24 mars de l’acte enregistré à Vire (14) le 22 mars 1926. 2. Extrait du registre du 19 juin 1917. 3. Acte du 7 janvier 1859 (archives personnelles).
N° 94 – AVRIL / MAI / JUIN 2005 page 3 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE
Tabouret, celle-ci placée chez une dame seule, tout Les demoiselles Duval étaient estimées dans le voisi- près de la rue de Sèvres, elle trouve que le service nage pour leur industrie et la tenue de leur intérieur. « n’est pas dur ». Elle l’invite à aller la voir, en se On les vit jusqu’à un âge avancé remonter du lavoir rendant au « Bon marché ». avec leur « carosse »(4) en poussant une brouette lour- dement chargée de linge. Elles habitaient la maison A l’automne, les maîtres rentrent à Paris, rue Casi- de leurs parents, entre le chemin de la Mare Piré et la mir-Périer. Marcelline les y précède d’une semaine, route de Maisoncelles. Elles en cultivaient active- tandis que Descures est encore occupée au château. ment le jardin regorgeant de salades, dont les terras- Pour 1912, Vitaline Auvray adresse ses vœux de Pa- ses dominaient la Vire. La maison fut vendue en via- ris à Marcelline ; « une santé parfaite » c’est ce que ger quand Julia resta seule ; malade et très âgée, elle l’on peut désirer de mieux aux personnes « qui com- refusa d’aller à l’hospice. Elle fut recueillie par une me vous, sont obligées de travailler. La Belle Époque famille amie. est révolue ; Jenny écrit toujours d’Osny, mais les correspondances se font plus rares. En septembre Quand, un peu plus tard, trois légataires se partagè- 1915, Julia Duval est à Argelès (Pyrénées- rent le mobilier, on ne trouva pas de bons du Trésor Orientales) ; elle a vu à Lourdes la maison de Berna- sous le matelas (comme il arrivait parfois). les trois dette et envoie un gobelet par la poste. sœurs avaient économisé sou à sou de modestes éco- nomies. Dans une boite en fer blanc étaient entassées En juillet 1916, Marcelline annonce sa venue en Nor- des centaines de pièces d’argent de la période 14-18. mandie pour un congé annuel. Les enfants des écoles Il y avait aussi quelques billets de cent francs bleu et fabriquent de la charpie et Madame de L*** s’occupe rouge démonétisés, quelques valeurs et des emprunts des blessés. Elle a posé dans le parc en tenue d’infir- russes de 1896 dont on a tant parlé depuis. mière de la Croix Rouge, avec ses filles et d’autres bénévoles. Au printemps 1917, le rationnement est Ma grand-mère paternelle, Suzanne Patry, faisait sévère pour les Parisiens et Marcelline est dépêchée entretenir leur tombe par le fossoyeur. Lors d’une dans le bocage pour en rapporter ou expédier un ali- visite au cimetière de Vaudry, elle constata que la ment précieux (déjà !) : « le beurre est arrivé hier en sépulture de ses anciennes voisines avait disparu, bien parfait état » précise Madame qui a dû restreindre avant la date prévue. Les champs de blé font place son train de vie. aux autoroutes, mais il n’y a pas assez de place dans le champ du repos. Ainsi, avec la disparition de la e Un ami de la famille Duval, artilleur au 115 , est « perpétuité », plus du quart des Français, faute parti pour Salonique en février 1918 ; « le Timgad d’héritiers directs ou d’ayant cause, sont exposés à ce est très rapide » écrit-il, « il met 24 heures pour faire que leurs restes partagent le sort de ceux de Voltai- la traversée. » Mais beaucoup de soupirants de Julia ne reviendront pas de la guerre. Elle vécut dans le souvenir et ne se maria pas.
Marcelline devint la cuisinière d’un avocat parisien. Celui-ci légua quelques meubles d’acajou, une jolie broche en or, quelques vases et bibelots en porcelaine de Paris, et un beau portrait où il a belle allure avec ses favoris à la Louis-Philippe.
Jean FRÉMONT est adhérent du CEGECAL.
Notes :
4. Coffre aux côtés arrondis, nanti de paille, placé au lavoir ou au bord de la rivière ; les femmes s’y agenouillaient pour laver et battre le linge.
N° 94 – AVRIL / MAI / JUIN 2005 page 4 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE
Joseph LAURENT premier-maître canonnier sous Napoléon III Note biographique
par Albert AUPETIT
oseph LAURENT est né à Cherbourg le 19 juin Stéphanie et Albertine sont identifiés. 1820, de Thomas LAURENT, marin, et de Ma- rie Françoise FLAMBARD, âgés respectivement Joseph LAURENT avait fait embarquer comme cuisi- de 39 et 43 ans. Il y avait probablement des nier sur le même vaisseau Claude VALADE (son futur aînés.J Il est marin, comme son père. On le retrouve à gendre). L’un des amis de ce dernier, Fernand DAU- 34 ans, embarqué comme premier-maître canonnier DON, qui était tourneur sur bois, aurait été embar- au cours des campagnes de Napoléon III. A bord qué aussi. Plus tard, il se mariera avec Albertine, d’un vaisseau incorporé à la flotte anglaise, il est après le divorce de celle-ci (1892). envoyé en mer Baltique, puis en Crimée (siège de Sé- bastopol) en 1854-55. En 1859, il prend part à la Joseph LAURENT était titulaire de la Légion d’Hon- campagne d’Italie. neur, de la médaille militaire Napoléon III, de la médaille de l’Expédition du Mexique (1862-1863), En 1862, puis 1863, c’est la campagne du Mexique. de la Médaille de la campagne d’Italie (1859), de la Il sert sous le commandement du contre-amiral JU- Victoria Regina Baltique (1854-1855), de la Victo- RIEN DE LA GRAVIÈRE (comme en Italie et en Cri- ria Regina Crimée (1854) et de l’Al Valore Militari mée). Il embarque une première fois en février 1862, Maison de Savoie (1859). puis en 1863, peut-être sur le Turenne, vaisseau à voiles et à hélices de 65 mètres de long et 90 canons. Départ de Cherbourg le 6 février, arrivée à Vera Cruz le 28 mars, avec escales à Madère, Funchal, aux Canaries, et à Fort de France.
Sa mère Marie Françoise et son épouse Marie Fran- çoise Félicité allumaient des cierges pour hâter le retour du marin.
Retiré dans la maison de la rue de la Polle à Cher- bourg, il est mort avant Marie Françoise Félicité, elle-même décédée le 28 février 1909. Le couple a eu cinq enfants : Charles Ernest, Stéphanie, Albertine, Médaille militaire Émile et la « jeune normande » connue seulement par de Napoléon III son portrait en costume régional, et qui était morte à l’âge de 20 ans. Les descendants contemporains de Albert AUPETIT est membre du CG 50
Sources :
Mémoire de la famille ; Service Historique de la Marine (Vincennes) & Archives des villes de Cherbourg et de Nantes.
N° 94 – AVRIL / MAI / JUIN 2005 page 5 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE
Les vitriers ambulants Un cas d’émigration économique
par Michel LÉCUYER
epuis toujours, l’homme doit quitter sa cette explication donne des indications intéressantes terre natale quand elle ne lui permet pas sur la vie du vitrier ambulant : d’assurer sa subsistance. Un exemple nous en est fourni par la situation des Peu d’établissement « sont moins coûteux à fonder valléesD alpines de la Suisse italophone dans les can- que le sien : moyennant trente et un francs il en est tons des Grisons et du Tessin. Un sol trop pauvre, quitte. Cinquante sous (2,50 francs) dans les bonnes apte à l’élevage de moutons ne permit jamais de four- journée, voilà le gain du vitrier ambulant. [...]. Il nir du pain à tous ses habitants. Tel est le cas de la s’associe à quelques-uns de ses « pays », et paie sa vallée de Mesocco ou du Val Calanca voisin. Situé part d’une chambre commune hors barrière ou dans entre Saint Moritz et Locarno, le Val Calanca, qui les environs de la place Maubert. La femme de l’un comptait 2900 habitants en 1733, a toujours connu d’eux tient le ménage et apprête les vivres que chacun un flux migratoire important depuis le XVIIe siècle, achète à tour de rôle. Au bout de quelques années, le causant une baisse démographique inexorable pour vitrier nomade sent le besoin de revoir son clocher ; arriver à 740 habitants en 1990(1). il retrouve sa fiancée et l’épouse, et entreprend une nouvelle campagne afin de gagner un patrimoine à sa L’émigrant, laissant parfois au pays sa femme ou sa postérité future. »(2) fiancée, part avec un projet professionnel et propose sa compétence au hasard des routes européennes. Il Le vitrier ambulant n’est pas toujours suisse ou ita- s’agit d’offrir un service dont l’utilité ne fait pas de lien ; il peut venir aussi du Limousin. Sur ses épaules, doute ; trois types de métiers sont exercés par nos il a le « portoir » (la « tròca » en italien) chargé des montagnards suisses. Ils sont ramoneurs, comme en quelques vitres qu’il emporte, avec un peu d’outils, Savoie, et parcourent principalement l’Autriche, un peu d’effets personnels, son parapluie – l’ensem- voire même la Russie jusqu’à Moscou. Ou bien ils ble dépasse 10 kilos – et le voilà marchant sur les récoltent la résine des troncs de conifères, principale- routes pour atteindre la Belgique, les Pays Bas, l’Al- ment en Suisse et en Allemagne. Enfin ils peuvent lemagne, la Russie et toutes les régions de France. être vitriers ambulants à la recherche de la maison en Certains ont fait fortune, comme ceux dont les des- construction ou de la réparation des carreaux cassés. Ces trois métiers ont une caractéristique commune : demandant un outillage léger, pas trop onéreux et transportable, ils permettent de se mettre en route avec une mise de fonds initiale assez modeste ne pe- sant pas trop, ni sur les finances de la famille ni sur les épaules du marcheur. Un texte ancien, suggérant
Notes :
1. SANTI (Cesare) : Emigrazione dei Calanchini, in Annuario della Società Svizzera di Studi Genealogici. CHUR 2003. 2. LABOUCHE (Alexandre) : Les curieux secrets des arts et métiers, Éditions Mame, Tours, 1850.
N° 94 – AVRIL / MAI / JUIN 2005 page 6 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE cendants sont encore aujourd’hui propriétaires de la création de la ligne Paris-Cherbourg, le train de grandes usines de verre de sûreté comme la ville de Paris à Lisieux, s’arrête régulièrement à huit kilomè- Sittard en Hollande. tres de Thiberville à la gare de Saint Mards de Fresne et Joseph ouvre un service quotidien de transport de Joseph GUGGIA est né à Mesocco - là-bas on l’appelle marchandises pour lequel il occupe un commis, lui- Giuseppe Filippo – dans le canton suisse des Grisons même ne faisant pas le déplacement. le 7 juillet 1815. Quand il a 28 ans, on le trouve dans le département de l’Eure à Thiberville. Il n’y est sans Adélaïde, son épouse, est décédée à Thiberville à 55 doute pas venu seul ou – en tous cas – pas par hasard ans en 1880. Rapidement, Eugénie Geffroy, la jeune puisqu’un Laurent Joseph Guggia, vitrier lui aussi(3) bonne de la maison, qui a 20 ans, est devenue la maî- s’était marié à Fauville en Caux dès 1736 où il a fon- tresse de Joseph (il en a 65) et, devenu veuf, il la dé une famille d’au moins six enfants(4). « prendra » en mariage le 7 juillet 1882, alors qu’une première enfant, la petite Marie Guggia, née en Comme son parent de Fauville, il va s’installer défi- 1880, est déjà présente au foyer. Ce second mariage nitivement en Normandie. A Thiberville, Joseph s’est sera enregistré à l’état civil de Mesocco, alors que le installé rue d’Orbec – dans la maison qui porte enco- premier ne l’a pas été. Eugénie assure à son tour la re aujourd’hui le numéro 7 – comme vitrier, puis marche de l’épicerie à laquelle elle adjoint un café. comme vitrier-peintre, ce qui marque déjà un début Plusieurs enfants vont suivre : Alice, Joseph, puis de réussite. Le 9 novembre 1843, est célébré son ma- Maurice Guggia. Joseph qui semble avoir passé la riage avec une Thibervillaise Adélaïde Lécuyer qu’on plus grande partie de sa vie à Thiberville y est décé- dit plus gentille que jolie. Dans la maison de la rue dé, à 79 ans, le 13 mai 1894 ; ses enfants n’ont alors d’Orbec, Adélaïde a ouvert une épicerie. Leur union que de 3 à 14 ans. durera 37 ans, mais ils n’auront pas d’enfants. La famille Guggia n’est plus représentée à Mesocco(5) Toujours Joseph gardera la nationalité suisse et bien mais le patronyme existe encore en Normandie et se entendu, comme étranger, il n’apparaît pas dans la retrouve aussi aux USA (un fleuriste, une entreprise liste électorale de 1852. En 1871, avant l’arrivée des industrielle de produits laitiers en Californie, un armées prussiennes à Thiberville, sa maison arborait champion de tennis dans le Nevada) et surtout en un grand drapeau suisse destiné à souligner sa neu- Italie (un champion cycliste, un urbaniste à Padoue, tralité dans le conflit. Un moyen surtout de signifier un laboratoire de biologie, un éleveur de chiens La- clairement qu’il n’a pas l’intention de payer l’impôt brador, un spécialiste de photographies sous-marines auquel l’occupant doit soumettre toute la popula- à Venise, un acteur d’opéra, etc.). tion. D’autres familles suisses italophones ou italiennes se Le peintre et vitrier Joseph Guggia est adroit de ses sont installées en Normandie comme en fait preuve la mains, industrieux et entreprenant. Il fabrique aussi question n° 88.257 de la Revue Généalogique Nor- des vitraux, puis des cloches en verre pour les jardi- mande(6). niers cultivant des salades, en liant des morceaux de verres par des lamelles de plomb. Tourneur sur bois, il fabrique des pièces pour les métiers à tisser le ru- ban, la spécialité locale. Enfin, à ses activités, il en ajoute bientôt une nouvelle. A partir de 1855, avec Michel LÉCUYER est membre du CG 27
Notes :
3. Communiqué par Olivier POUPION (CGRSM). 4. Archives départementales de Seine-Maritime, 5 Mi 811. 5. Ufficio Dello Stato Civile de la commune de Mesocco (lettre du 3 décembre 1990). 6. Ndlr : question restée sans réponse.
N° 94 – AVRIL / MAI / JUIN 2005 page 7 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE GÉNÉALOGIE & HISTOIRE
Un ancêtre bagnard
par Jean-Paul PORTELETTE
«Quel généalogiste n'a pas appréhendé de trouver dans son ascendance un assassin, un mauvais garçon justiciable des galères …et dont personne ne parle dans la famille ?»
Suite à l'article de Gisèle METZGER paru dans Gé-magazine (n°234, février 2004), je me suis rappelé …
out d'abord, une précision importante, ce peu et surtout rien de nouveau ! J'appris plus tard n'est pas ma branche directe (ouf !!!). En que la transcription de cet acte n'avait pas été faite en effet, j'ai entrepris, depuis 1980, la re- métropole. Ce qui avait, certainement, entretenu ce cherche de toutes les personnes portant secret de famille. Tmon patronyme "PORTELETTE". Je passe sur le détail du déroulement de ces recherches. Cependant, le 9 mars 1888, son fils aîné réclamait au ministre de la Marine, cet acte de décès pour être Je contacte par téléphone un « lointain cousin ». Ce- exempté du service militaire comme fils aîné de veu- lui-ci m'explique que son grand-père Jean-Louis dit ve, suite au tirage au sort. Dans cette lettre, il disait Emile était originaire de Meurival (02) et y était que son père, manouvrier domicilié à Beaugilet, ha- décédé en 1940. J'écris à cette mairie (avec enveloppe meau de Ventelay (Marne), a été condamné et trans- timbrée pour la réponse) pour obtenir cet acte de porté à la Nouvelle Calédonie en 1878 : donc il sa- décès. J'en profite pour leur demander de voir s'il ne vait quelque chose ! s'était pas marié dans cette même commune. Par chance, c'était le cas. J'ai donc reçu une photocopie Parallèlement je m'intéressais d'un peu plus près, à des actes de décès et de mariage. Sur l'acte de maria- l'histoire du bagne : ge, très complet, du 15 février 1896, j'append qu'il est le fils de Léonide Portelette, décédé à l'Ile Nou De 1864 à 1898 « l'élite » des condamnés fran- (Nouvelle-Calédonie) le 24 juillet 1878, et de Angé- lique Petitfrère … et petit-fils de Louis Portelette … etc.
Une question se pose aussitôt : « Pourquoi en Nou- velle-Calédonie et surtout pourquoi à l'Ile Nou ? ». Connaissant bien – pour d'autres raisons - la Nou- velle-Calédonie et son histoire, je connaissais l'exis- tence du bagne que je croyais tout d'abord réservé aux déportés politiques. Nouvelle question : « Faisait-il partie de ces déportés politiques ? ». Il fallait donc pour avancer, demander l'acte de décès de ce Léonide Portelette en Nouvelle-Calédonie.
Le 7 novembre 1980, je recevais une copie certifiée conforme provenant de Nouville. Il est dit : « Le 24 juillet 1878 à 3 heures du matin est décédé à l'hôpital de l'Ile Nou, Portelette Nicolas Léonide… ». C'est Entraves & chaînes de bagnards, XIXe siècle.
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çais est envoyée en Nouvelle-Calédonie. L'em- d'une diarrhée chronique (dysenterie?). pereur Napoléon III, qui pensait trouver dans la colonisation, une solution à la délinquance, Pour répondre à ma deuxième question, au vue de la avait en effet conçu le projet régénérateur date ce ne pouvait pas être un déporté politique de d'établir les pénitenciers dans les îles lointai- La Commune de 1871. Il fallait donc se résoudre et nes. admettre que ce pouvait être un droit commun. L'île Nou – à Nouméa – hébergera pendant cette période (1864-1898) 40 000 « ouvriers Un courrier aux archives de la Marne (département de la transportation » (c'est ainsi que l'on ap- où il était domicilié) m'indiquait « [...] les Archives pelait les prisonniers) qu'on armera de brouet- de la Marne ne conservent pas les arrêts de la Cour tes et d'arrosoirs, qu'on rassemblera dans des d'Assises de la Marne de l'année 1876. En effet, les forges, des fermes, des scieries, des ateliers de destructions dues à la guerre de 1914-1918 portent, tailleurs, etc. (in LACOURREGE Gérard et ALI- pour cette catégorie de documents, sur la période BERT Pierre : Au temps des bagnes, Éditions 1855-1879. » Ne connaissant rien des arcanes judi- Atlas, 1986., 208 pp., 1986). ciaires, je m'informais auprès d'un magistrat. En même temps, j'apprenais que les archives de l'ad- Si les arrêts avaient été détruits, je devais essayer ministration pénitentiaire étaient actuellement d'avoir un extrait des minutes du procès auprès du conservées aux archives de l'Outre-mer à Aix-en- greffe de la Cour d'Assises de la Marne, à Reims. Provence. Évidemment, je ne pouvais m'y rendre. Il J'écrivais donc à Reims, et j'obtenais enfin des infor- fallait trouver un correspondant sur place. Par l'en- mations concrètes. En plus de cet extrait, il y avait traide au sein de nos associations – j'étais responsa- une notice individuelle avec l'exposé des faits qui ont ble de celle du Havre depuis plusieurs années – j'avais motivé la condamnation (voir ci-après), et son pour- réalisé des recherches en Normandie, pour une de nos voi en cassation en date du 19 novembre 1876. adhérentes qui résidait justement à Aix-en-Provence. Je lui racontais mon histoire et lui demandais s'il lui Extrait des minutes du greffe de la était possible de m'aider. Cour d'Assises de la Marne, séant à Reims
Le 12 octobre 1988, je recevais ces précieuses infor- Signalement constaté : 1,66 m – cheveux et sourcils mations, extraites du Registre Matricule (cote châtains, front haut, yeux gris, nez pointu, bouche H.2720) : moyenne, menton rond, barbe néant, visage ovale, teint coloré gravé de la petite vérole. Dossier individuel (cote H.395) déclaré coupable d'avoir le 20 septembre 1876, au n° matricule ancien 3396, nouveau 9231 hameau de Beaugilet, commune de Ventelay, com- mis un homicide volontaire avec préméditation et Religion : catholique. guet-apens sur la personne de Marie Eugénie Albi- Signes ne Berrot, femme Laurent. particuliers : tatoué sur le poignet droit d'un pot a été condamné, en vertu des articles 295-296-302 de fleur et Afrique 1848 du Code pénal, à la peine de mort, mais par déci- sur le bras, une colombe – Italie sion en date du 12 décembre 1876, cette peine a sur la cuisse droite un lézard et un été commuée en celle de travaux forcés à perpétui- papillon té. : gravé de la petite vérole Le pourvoi en cassation a été rejeté le 8 décembre : une verrue au dessous de la fesse droite 1876 : une cicatrice à la tempe et une à la cuisse Marié à Virginie Petitfrere - ayant cinq enfants droite légitimes - catholique – sachant bien lire et écrire Arrivé au dépôt le 8 janvier 1877 imparfaitement. Embarqué pour la Nelle-Calédonie le 22 avril 1877 Quatre condamnations antérieures pour délits de Arrivé à la Nelle-Calédonie par le transport La Loi- chasse en temps et avec engins prohibés : re le 6 août 1877. Débarqué le 7 dudit. - 15/07/1870 : 6 jours de prison & Décédé à l'hôpital de l'Ile Nou le 24 juillet 1878 50 francs d'amende
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- 01/07/1871 : 15 jours de prison & En conclusion … 50 francs d'amende - 18/02/1874 : 1 mois de prison & Un généalogiste ne doit pas porter de jugement sur 50 francs d'amende ces ancêtres, nous ne connaissons pas le contexte de - 26/09/1874 : 2 mois de prison & l'époque. Mais, sans vouloir minimiser son geste ou 50 francs d'amende qu'il a subi à lui chercher des circonstances atténuantes, on peut Reims cependant chercher à comprendre ce qui a pu se pas- Notice individuelle ser. Malheureusement, dans ce cas, rappelons que les pièces du procès ont disparu. Professions : Quelle est sa profession ? : manœuvre Il faudrait pouvoir accéder à son dossier militaire. Travaillait-il pour son compte Nous aurions peut-être l'explication de ses tatouages. ou pour autrui ?: : autrui Car il a très bien pu faire les campagnes d'Afrique et Exerçait-il réellement sa profession ? : oui d'Italie dans les conditions que l'on suppose : blessu- Vivait-il dans l'oisiveté ? : non re, maladie (paludisme ou ?). On pourrait alors com- Était-il apte au travail ? : oui prendre pourquoi son caractère a changé, qu'il s'est … population urbaine ou rurale ? : rurale mis à boire... Mais tout cela n'est que supposition ou Moyens d'existence : affabulation. Il y a encore certainement des sources à Quels sont ses moyens d'existence ? : son exploiter … ! travail Contribuait-il à l'entretien de sa famille ? : oui Sa famille peut-elle se passer de son aide ? : non Jean-Paul PORTELETTE est adhérent du GGHSM. Conduite et moralité : Comment était-il noté dans sa commune ? : médiocre- ment Était-il adonné à l'ivrognerie ? : oui Autres particularités : Portelette était un b… connu redouté, d'une extrê- Notez-le ! me violence, intelligence étroite et bornée, nature sauvage. 7e Rencontre Normande Exposé sommaire des faits qui ont motivé la condamnation à subir : à Saint-Lô (Manche) Portelette vivait en mauvaise intelligence avec les époux Laurent ses voisins. Pour des motifs futils, il résolut de les tuer et annonça hautement ses le samedi 6 mai 2006 projets. Le 20 septembre 1876, une légère querelle ayant éclaté entre ses enfants et la fille de Laurent, organisée par il vint se poster près de la porte de ses voisins, fit le CG 50 pour appeler par ses enfants la femme Laurent au de- hors et dès qu'elle parut, lui tira à six mètres un L’Union des coup de fusil chargé à balle qui la tua sur le Cercles champ. Puis rechargeant son fusil, il se mit à la recherche de Laurent et lui eût fait subir le même Généalogiques sort s'il l'eût rencontré. Portelette à l'audience n'a & Héraldiques manifesté ni repentir ni regrets. de Normandie Fait au Parquet de Reims, le 23 novembre 1876
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Le mystère Delaquaize (suite)
par Paul LECOUVREUR
Ndlr : Dans la rubrique Généalogie rieur au ministre de la Marine et des Colonies. Ré- & Histoire d’un précédent numéro ponse est donnée le 29 juin 1870 par les services du (RGN n° 86), l’auteur retraçait le ministère de la Marine au maire de Rennes, lieu de parcours d’un ancêtre normand résidence de la femme Rouxel, avec la réserve suivan- décédé en Nouvelle-Calédonie. A la te : « le bagnard ne pourra recevoir sa famille qu’a- fin de son article, il posait cette près un temps d’épreuve ». Le 8 juillet 1870, le mi- question : « Pourquoi cet homme originaire de Caudebec en Caux est nistre de la Marine informe le gouverneur de la Nou- -il décédé en Nouvelle- velle-Calédonie du transfert prochain du nommé Calédonie ? ». Il répond aujourd- Delaquaize du bagne de Toulon à la colonie péniten- ’hui à cette question. tiaire. Le 16 janvier 1874, le maire de Rennes signale au ministère des Colonies le changement de résidence n consultant les archives départementales de la femme Rouxel à Rouen. de Seine-Maritime et les archives nationa- les d’outre-mer à Aix-en-Provence la clé Ce n’est que le 27 janvier 1874 que le ministère des de ce mystère m’a été fournie. Cet homme Colonies informe le maire de Rouen de l’embarque- Ea été condamné à huit ans de travaux forcés le 9 fé- ment du nommé Delaquaize sur le navire La Garonne vrier 1870 par la cour d’assises de Rouen pour vols, à destination de la Nouvelle-Calédonie. Cet embar- abus de confiance et attentat à la pudeur. Voyons les quement aurait eu lieu le 1er août 1873 (ou selon suites de cette condamnation. d’autres sources le 9 août 1872 ou le 1er octobre 1873) ; la question se pose : que faire de la demande Le 6 mars 1870, il entre au bagne de Toulon. Peu de de la femme Rouxel ? D’où cette lettre du ministre temps après ce procès, le 20 juin 1870, sa femme des Colonies au maire de Rouen : Émilie Olympe Rouxel demande à s’expatrier avec lui en Nouvelle-Calédonie avec leur quatre enfants. Cet- « En 1870, la femme Rouxel, épou- te demande est transmise par le ministre de l’Inté- se Delaquaize, a sollicité de mon
Île de Nou. Le camp de Prony (et son chantier forestier (vers 1875). in « Calédoniens » de Patrick O' Reilly. (fournie par la rédaction)
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département la faveur (sic) d’aller à 580 au départ, 578 à l’arrivée, dont 74 envoyés en la Nouvelle-Calédonie avec ses qua- enceinte fortifiée et 500 déportés simples, dont pro- tre enfants, rejoindre son mari bablement les condamnés de droits civils et notre condamné aux travaux forcés. Au- Delaquaize. La traversée sur ces bateaux était péni- cune suite n’avait pu être donnée en ble : mise en cage avec barreaux, sortie d’une heure raison du maintien de Mr Dela- sur le pont à tour de rôle, faible nourriture, ration- quaize au bagne de Toulon. La situation se trouve aujourd’hui nement de l’eau malgré les fortes chaleurs le long des changée. [...] Mon département a côtes africaines... donc intérêt à savoir si la famille Delaquaize a toujours l’intention Arrivés en rade de Nouméa, les bagnards sont répar- de suivre son chef (sic) dans la colo- tis entre les camps en fonction de leur peine, mais nie pénitentielle (sic) ; dans le cas aussi en fonction des besoins en main d’œuvre. L’or- de l’affirmative, le gouverneur de ganisation mise en place par le célèbre forçat Delfaut Nouvelle-Calédonie serait un mé- semble perdurer, certains travaillent au service de diateur consulté à ce sujet. » l’administration ; ainsi on relève que sur 21 métiers, Le 27 octobre 1874, le maire de Rouen répond : il y a 23 cordonniers ; parmi ces derniers se trouve notre cordonnier Delaquaize. Il fera ce travail jus- « Vous m’avez fait l’honneur de qu’à sa mort le 10 août 1876 à l’hôpital de l’île de demander des renseignements à Nou. l’effet de savoir si la femme Rouxel, épouse Delaquaize, qui en 1870, a sollicité la faveur de suivre à la Nouvelle-Calédonie, son mari condamné aux travaux forcés, se- rait toujours dans la même inten- tion. J’ai l’honneur de vous infor- mer que cette femme appelée dans mes bureaux de la mairie a déclaré renoncer au projet qu’elle avait formé de rejoindre son mari. » Ces actes montrent que la colonisation de la Nouvel- le-Calédonie a été favorisée par les autorités. Entre autres méthodes, par l’envoi des familles accompa- gnant les forçats ; cela aurait pu se faire avec la fa- mille Delaquaize si le mari n’avait pas été terrassé par la maladie et si la femme avait maintenu sa de- mande d’expatriation.
Ce forçat Delaquaize a été transféré de Toulon à Nouméa par le voilier La Garonne après 89 jours de traversée en compagnie de nombreux Communards ; Paul LECOUVREUR est membre du CGRSM.
Sources : Arc. dépar. de Seine-Maritime : jugement cote 2 U 1862. Arch. nat. d’Outre-Mer : série H, colonie, courrier de l’administration. CRON (François Camille) : Souvenirs amers, mémoires de François Camille Cron (1836-1902), déporté de la Commune en Nouvelle- Calédonie, suivi des pièces de son procès. Édition de Ph. Venault et Ph. Blon., 416 p. Coll. Le Temps retrouvé, Mercure de France, 1989. DAUFELT DELFAUT : Nos criminels... le bagne en Nouvelle-Calédonie, Éditions Grain de sable, 1996.
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Une alliance insolite
par Yvette VIBET
ouple curieux, une Anglaise, née à Yar- la famille des amiraux, et un arrière-petit-fils aura mouth en 1791 et un Portugais, né à comme parrain, en 1930 à paris, l’amiral GUEPRAT- Coïmbra vers 1808, ont vécu dans le dé- TE. partement de la Manche entre 1833 et C1863. Amelia ALEXANDER, deux fois veuve d’An- Un autre fils, John MAUNDRELL, capitaine au long glais, avec huit enfants, a épousé (où et quand ?) un cours de la marine anglaise, épousera une Française, réfugié politique portugais, Francisco FERRERA à Coutances, et leur fils, Paul Maundrell, né en 1870, PESSOA, débarqué à Saint Malo (35) en 1832, jeune deviendra avocat puis maire, et conseiller général de homme de dix-sept ans son cadet ! Coutances, de 1929 à 1941 ; celui-ci, destitué par les Allemands, est décédé le 2 juillet 1944, blessé durant Ils ont eu quatre filles dont deux jumelles ; l’une les bombardements. Il avait épousé au Havre, en d’entre elles, Françoise PESSOA, née en 1834 à Saint 1901, Alice CORBLET, fille d’un armateur et sœur de Nicolas près de Granville, a épousé en 1869 à Gran- Germaine CORBET, madame René COTY. Ils n’ont ville, Pierre VIBET, né en 1828 à Milières. Ce sont les pas eu d’enfants. arrière-grands-parents de mon mari. Le deuxième mari d’Amelia, Robert MAUNDRELL est décédé à Amelia est décédée à Trelly en 1860 et Francisco à Paris en 1830, laissant quatre filles et trois fils. Le Coutances en 1863. Toutes infirmations sur leurs fils aîné, Robert John, héritier des propriétés en An- descendants seraient les bienvenues. gleterre, a épousé une Anglaise dans l’île de Jersey en 1842. Un de ses fils épousera Gabrielle JEHENNE, de Yvette VIBET est membre du CG 50
Gagnez de la place et du temps, utilisez les signes généalogiques
° : naissance b : baptême + : décès (+) : inhumation x : mariage 1x : premier mariage 2x : deuxième mariage cm : contrat de mariage lusieurs associations normandes )( : divorce (et bien d’autres) ont indexé s.p. : sans postérité P s.a. : sans alliance leurs relevés d’actes d’état civil sur ca : environ le portail de la Fédération Française y : même lieu que acte précédent de Généalogie. Le mariage introuva- fa : fille ble vous y attend (peut-être) ! fs : fils ! : cité en http://www.bigenet.fr av 1800 : avant 1800 ap 1800 : après 1800 s.d. : sans date s.l : sans lieu.
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Anonyme comme prénom (cf. RGN 80, 81 & 91)
par Michèle GODRET
Cérences dans la Manche, une famille de Céleste, née le 30 septembre 1664, et Jacqueline hobereaux locaux étaient tout à fait habi- Louise, née le 19 décembre 1668. tuée à ne pas nommer ses enfants à la naissance. C’est ainsi que Henry Robert Et en 1731, naît Jeanne, fille illégitime de Françoise Lecourt,A esc, sr de Ste Marie, Guelle et Fourneaux et Costentin, veuve de Jean Legendre et de Robert Da- sa femme, Dame Marguerite Louvel fit confirmer le 9 nican. Le père désigné est Anonyme Lecourt, esc, Sr février 1660 le baptême de sa fille Louise (M. Louyse de Ste Marie ! Peut-être le fils d’Urbain. de Robien, femme et épouse de Messire Odé Louvel, Il est probable que la principale motivation pour ces chevalier de l’Ordre du Roy) née le 5 janvier 1650 et quelquefois longs délais était principalement sociale. le même jour celui de Jacques, °né le 9 mai 1656. Les parrains et marraines étaient semble-t-il choisis Ensuite, ce sont sept enfants, trois garçons et quatre pour leur rang et leur importance et les parents dési- filles dont le baptême est confirmé à la même date, le raient attendre qu’ils soient disponibles. Les actes 7 mars 1669. Il s’agit de Henry, né le 16 août 1657 ; portent quelquefois la mention « baptême différé François, né le 19 janvier 1658 ; Urbain, qui devint pour la commodité des parents ». Sr de Ste Marie, né le 6 janvier 1666 ; Marie Renée, née le 23 juillet 1654 ; Séverine, née le 19 mai 1660 ; Michèle GODRET est membre du CG 27.
A lire dans La un prochain numéro : REVUE GENEALOGIQUE Un Normand et son terroir NORMANDE par Simone Lemaître Les seigneurs de Sourdeval par Christian Mulot paraît chaque fin de trimestre : Henry Barbet fin mars, fin juin, fin septembre, par Guillaume Guéroult & fin décembre.
Les statuts des tisserands par Christiane Level Les archives religieuses par Claude Lebrument
Les quartiers normands Si de courts retards peuvent être de Danièle Poupeyrat, Maryline Siobservés de courts ; ils retardssont imputables peuvent êtreaux Auzerais, Louis Bouhallier, Fran- observésdélais d’impression ; ils sont ouimputables d’achemine- aux çoise Gérardin... délaisment. d’impression ou d’achemine- ment.
N° 94 – AVRIL / MAI / JUIN 2005 page 14 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE DOCUMENTATION
Documentation
Histoires d’archives
par François GRANDPIERRE
es généalogistes connaissent ou peuvent Ainsi, pour l’Ancien Régime, la consultation des consulter aisément les grands textes fonda- registres secrets(1) du Parlement de Normandie révèle teurs de l’état civil : l’Ordonnance du le souci exprimé par la plus haute juridiction nor- mois d’août 1539 sur le fait de la justice, mande quant à la conservation des minutes des tabel- Ldite de Villers-Cotterêts ou « Guillelmine », l’Or- lionages et en matière de tenue des registres de baptê- donnance de Blois du mois de mai 1579, l’Ordon- mes, mariages et sépultures. nance de Saint-Germain-en-Laye du mois d’avril 1667, dite Code civil ou Code Louis, l’Edit d’octo- Cette préoccupation s’est, d’abord, manifestée pour (2) bre 1691 « portant création des greffiers- les archives des tabellions : le 29 novembre 1600, le conservateurs des registres de baptêmes, mariages et Parlement, se référant à plusieurs arrêts, décide, sur (3) sépultures », la Déclaration du 9 avril 1736 la proposition de son Premier Président , que « les « concernant la forme de tenir les registres de baptê- registres du tabellionnage de Rouen qui sont séparés mes, mariages et sépultures », la Loi du 20 septembre en plusieurs maisons particulières seront apportés en 1792 « qui détermine le mode de constater l’état civil une voute pour ce préparée en l’enclos de ce pallais, des citoyens » et le Code civil promulgué en 1804, pour y estre tous lesdits registres mis par ordre et y dont les extraits sont cités dans les ouvrages spéciali- avoir recours quand besoin sera ». Mais cette déci- sés. sion, comme les précédentes ne sera pas suivie d’effet.
Il existe encore beaucoup d’autres textes qui, applica- A l’audience du 10 avril 1601, le président MAI- (4) bles sur tout le territoire français, ont précisé ou GNART rapporte à la Grand’Chambre du Parle- aménagé les règles édictées par ces lois ; mais, locale- ment que « journellement on reçoit des plaintes de ce ment, les autorités judiciaires ou administratives ont que l’on ne peut recouvrer les nottes et minutes des également été amenées à prendre des initiatives. registres des contrats passés au tabellionnage de
Notes :
1. Ces registres contiennent les délibérations et décisions internes du Parlement ainsi que certains arrêts de règlement applicables à toute la province ; ils sont qualifiés de secrets par opposition aux registres contenant les arrêts prononcés en audience publique. 2. Pour l’ensemble de cette affaire, voir registres secrets des 29 novembre 1600, 10 avril 1601 et 4 septembre 1601, ADSM., 1B 118 ou copie des registres secrets, dite copie SCOTT de Fumechon, 1 MI 350. Voir également : A. ROBINNE, Les transformations et agrandissements du monument depuis le milieu du XVIe jusqu’au début du XXe siècle, in Le palais de justice de Rouen, Rouen, 1977, p. 104, et M.-C. de LA CONTE, Les archives du Parlement de Normandie, in Du Parlement de Normandie à la Cour d’appel de Rouen, 1499 -1999, Paris, 1999, p. 545, ainsi que les sources citées par ces deux auteurs. 3. Claude GROULART, sieur de la Cour, qui a exercé ses fonctions de 1585 à 1608. 4. La famille MAIGNART, dont les membres étaient seigneurs de Bernières, de Bautot, de La Vaupalière et de Houville, a donné huit magistrats au Parlement de Normandie : trois présidents, trois conseillers et deux procureurs généraux ; en l’occurrence, il s’agit de Charles MAIGNART, sieur de Bernières, reçu président en 1600 et décédé en 1621
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Rouen pour estre divisée et séparée en plusieurs sé à tous les bailliages de la province, le Parlement mains » ; rappelant que plusieurs arrêts faisaient donnait injonction aux curés et vicaires de « faire obligation aux tabellions de déposer leurs registres bon et fidel papier et registre des baptesmes des en- « aux voultes qui ont esté pour ce préparées en l’en- fants, mariages et sépultures, mesme des lectures qui clos de ce palais », la Grand’Chambre donne commis- seront par eux faites des contrats d’héritages »(8) et sion au président MAIGNART et à un conseiller de la ce, sous peine d’être condamnés à des dommages et chambre des enquêtes pour veiller à l’exécution des intérêts envers les particuliers qui auraient à souffrir décisions précédemment prises en la matière. de leurs carences. Mais des manquements furent en- core constatés puisque, « sur la remontrance du pro- Le 4 septembre 1601, le président MAIGNART ren- cureur général du Roy », le Parlement était amené à dait compte de sa mission : selon son rapport, il avait intervenir de nouveau. « fait appeller les fermiers et commis du tabellionna- ge pour apporter leurs registres aux voultes et lieux Par un important arrêt du 23 janvier 1619, exposant destinés et préparés en ce palais, ce qu’ils ont accordé qu’en raison de l’absence d’actes destinés à prouver faire ». Une seule difficulté demeurait : rembourser la l’état civil des personnes, des difficultés s’étaient éle- ville de Rouen qui avait pris en charge les travaux vées dans des procès, la Grand’Chambre enjoignait, à d’aménagement des « voûtes » ; à la demande des nouveau, les curés et les vicaires de toutes les parois- échevins, il fut décidé que les deux premiers clercs du ses de la province « de faire bons et fidels registres des tabellionage, chargés de délivrer les extraits d’actes, baptesmes, mariages, testamens(9) et sépultures » et percevraient les émoluments dont une partie servirait d’adresser ces registres dûment approuvés et signés à dédommager la ville. au greffe des insinuations ecclésiastiques dans les deux mois suivant la fin de l’année ; elle chargeait les L’exécution de ces décisions explique, au moins par- tiellement, la richesse et la bonne conservation du fonds des tabellions de Rouen déposé au Palais de justice de Rouen jusqu’en 1903, avant d’être confié aux Archives départementales de Seine-Maritime où il est classé en sous-série 2 E1 : pour la seule période antérieure à 1600, il existe, outre de nombreux ré- pertoires, près de 1300 cotes, les actes les plus an- ciens datant de 1360(5).
Quelques années plus tard, le Procureur général(6) saisissait le Parlement afin que fussent rappelées les dispositions de l’article 181 de l’Ordonnance de Blois relatif aux registres des baptêmes, mariages et sépultures(7) : par arrêt du 26 novembre 1615, adres-
Notes :
5. Pour la description de ce fonds, voir : François BURCKARD, Guide des archives de la Seine-Maritime, tome 1, Rouen, 1990, pages 301- 305. 6. François de BRETIGNIERES, reçu en 1613 et décédé en 1632. 7. S’agissant de cette affaire, voir registres secrets des 26 novembre 1615 et 23 janvier 1619, ADSM, 1B 138 (1615) et 143 (1619) ou copie des registres secrets, dite copie SCOTT DE FUMECHON, 1 MI 354. 8. Selon l’article 455 de la Coutume de Normandie, les contrats portant sur les « héritages », c’est-à-dire sur les immeubles, et notamment les ventes, devaient être lus « publiquement et à haute voix, à jour de dimanche, issue de la messe paroissiale ». 9. En vertu de l’article 412 de la Coutume de Normandie, un testament pouvait être reçu, non seulement par les notaires et tabellions, mais également par les curés et vicaires.
N° 94 – AVRIL / MAI / JUIN 2005 page 16 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE DOCUMENTATION greffiers de conserver les registres et de les « garder res existant, dans cette région, sous l’Ancien Régime soigneusement pour y avoir recours quand besoin et dans la dispersion des registres qui en résultait. sera et en délivrer les extraits à ceux qui les requer- Ainsi, le 28 février 1773, le subdélégué d’Eu(12) fai- ront à peine de tous dépens et dommages et inter- sait part de ses difficultés à l’intendant de Rouen en rests ». soulignant qu’il n’y avait dans l’élection d’Eu aucu- ne juridiction royale où l’on pouvait déposer les re- Il est difficile de savoir si cette mise en garde a été gistres des baptêmes, mariages et sépultures et que suivie d’effet. Pour ce qui est du diocèse de Rouen, ces registres étaient déposés à Abbeville, Neufchâtel, les chercheurs savent que d’importantes lacunes af- Dieppe et Amiens ; il notait également que les parois- fectent les registres de la plupart des paroisses pour ses du comté d’Eu étaient au nombre de 86 et que une période comprise approximativement entre 1610 seulement 70 d’entre elles appartenaient à l’élection et 1670 ; mais rien ne prouve que l’absence de regis- d’Eu. Aussi, il rendait compte de la centralisation tres soit imputable à un défaut de tenue : bien que les des états des registres déposés dans les différents bail- collections soient presque complètes à partir de liages limitrophes afin d’assurer l’intendant que 1667, année de l’entrée en vigueur du Code Louis qui tous les curés avaient effectué le dépôt. Mais, faute impose la tenue des registres en double, les vestiges de centralisation des registres eux-mêmes, des pertes antérieurs laissent plutôt penser à des pertes dues aux ont donc pu se produire à l’occasion d’événements mauvaises conditions de conservation. survenus dans l’un ou l’autre des greffes des juridic- tions concernées. Toutefois, la bonne tenue des registres paroissiaux a toujours été au nombre des préoccupations de l’auto- Au sujet de cette affaire, il convient de remarquer (10) rité judiciaire : par un arrêt du 28 avril 1774 , que l’intendant, dont le titre complet est « intendant prononcé alors que la Déclaration royale de police, de justice et de finances », s’immisce dans « concernant la forme de tenir les registres de baptê- une question relevant traditionnellement de l’autori- mes, mariages et sépultures » était en vigueur depuis té judiciaire : au cours du XVIIIe siècle, de tels che- près de quarante ans, le Conseil supérieur de Rouen vauchements de compétence, liés à l’augmentation (11) , informé de manquements commis par des curés, des pouvoirs des autorités « administratives », se sont rappelait que les règles concernant l’état civil de- multipliés, entraînant parfois d’âpres conflits. Et vaient être appliquées strictement et qu’en particu- cette situation s’est reproduite après la Révolution lier, les curés devaient rédiger les actes selon les for- comme plusieurs décisions préfectorales en fournis- mules prescrites et envoyer les registres tous les ans sent l’illustration. au greffe des bailliages. Le 7 mai 1821, C. A. de VANSSAY, préfet de la Seine- S’agissant encore des registres paroissiaux, on obser- Inférieure, adressait une circulaire « relative à la te- ve que plusieurs paroisses de l’ancien comté d’Eu se nue des registres de l’état civil »(13) aux maires du singularisent par des lacunes affectant les collections département dont certains se voyaient reprocher d’ê- e de la première moitié du XVIII siècle. L’explication tre négligents. Se référant à des remarques faites par réside, très vraisemblablement, dans l’enchevêtre- le procureur du roi près le Tribunal de première ins- ment des circonscriptions administratives et judiciai- tance de Rouen, il rappelait les principales règles
Notes :
10. Recueil des édits, déclarations… et règlements du roi registrés aux Conseils supérieurs de Rouen et de Bayeux depuis l’année 1771 jusqu’en 1774, tome X, Rouen, 1787. 11. Les conseils supérieurs, créés en 1771 après la suppression des parlements, et eux-mêmes supprimés au mois d’octobre 1774, étaient issus de la réforme de le justice voulue par le Chancelier MAUPEOU ; ils jugeaient, en appel, les affaires examinées par les bailliages ; s’agissant de la Normandie, il existait deux conseils supérieurs, l’un à Rouen, l’autre à Bayeux. 12. A.D.S.M., fonds de la généralité, C 116. 13. Recueil des actes de la préfecture du département de la Seine-Inférieure, année 1821, Rouen, 1821, pages 145-148.
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énoncées par le Code civil et, tout particulièrement, Ces prescriptions, contenues dans le Code civil, se- l’obligation de déposer un exemplaire des registres ront, à nouveau, portées à la connaissance des maires au greffe du tribunal de première instance dans le par des circulaires préfectorales des 3 décembre 1827 courant du mois de février suivant l’année considé- et 12 décembre 1828(15). Par le deuxième de ces tex- rée. tes, le préfet rappelle notamment qu’il est interdit de procéder à l’inhumation d’une personne avant que S’agissant de la tenue des registres et de la rédaction l’acte de décès ait été dressé et qu’en cas de mort vio- des actes, le préfet dénonce l’omission des signatures, lente ou suspecte, un officier de police doit, avant l’apposition d’une « croix ou [de] toute autre marque l’inhumation, dresser « procès-verbal de l’état du rustique » au lieu de la mention selon laquelle les cadavre ». témoins « ont déclaré ne savoir (ou ne pouvoir) si- gner » ou des blancs laissés pour recevoir les prénoms Force est de remarquer que, plus de vingt ans après des nouveaux-nés ou des défunts. Il rappelle qu’il est la promulgation du Code civil, le préfet et les procu- interdit d’énoncer « le genre de mort de l’individu reurs se heurtent à des difficultés comparables à celles décédé »(14), que l’acte concernant un nouveau-né, que rencontraient le procureur général et l’intendant mort avant l’inscription sur les registres, doit être sous l’Ancien Régime. Les maires, dont l’autorité de inscrit comme acte de décès seulement et que le maire tutelle dénonce « l’insouciance la plus condamna- ne peut dresser un acte plus de trois jours après la ble », ont succédé aux curés et vicaires « négligens » naissance. que le Parlement voulait sanctionner. Les autorités locales ont donc été contraintes de prendre le relais Le préfet saisit l’occasion de cette circulaire pour du législateur pour garantir la bonne tenue des regis- rappeler les règles applicables lorsqu’à l’occasion du tres ; il aura donc fallu attendre la deuxième moitié mariage, l’un ou l’autre des futurs époux est dans du XVIIIème siècle pour que le clergé d’Ancien Régi- l’impossibilité de fournir le consentement de ses pa- me tienne complètement et soigneusement les regis- rents ou autres ascendants : il suffit, dans ce cas, que tres paroissiaux et les années 1830-1840 pour que, les quatre témoins, qui ne peuvent être ni de sexe fé- s’agissant de l’état civil laïc, les maires rédigent des minin, ni mineurs, attestent, avec les futurs mariés, actes conformes aux prévisions du Code civil. Et l’é- qu’ils ignorent les date et lieu de décès ainsi que le tat civil français est alors devenu « le meilleur du dernier domicile de ces ascendants. monde »(16).
Enfin, le préfet invite les officiers d’état civil à rédi- ger les actes « très lisiblement », sans surcharges, ni François GRANDPIERRE est membre du GGHSM. interlignes.
Notes :
14. L’acte d’inhumation ou de décès a pour but de constater, non pas le genre de mort, mais le fait du décès et l’identité du défunt ; aussi, sous l’empire de la Déclaration de 1736, en cas de mort violente, l’acte de sépulture devait seulement faire état de l’ordonnance du juge qui avait procédé aux constatations. Depuis la promulgation du Code civil, l’acte de décès ne doit pas mentionner les circonstances d’une mort violente ou survenue dans un établissement pénitentiaire ou par exécution. Mais quelle chance pour le généalogiste lorsqu’en méconnaissance de l’interdiction, le curé ou le maire indique que la défunte a été trouvée « morte sous les ruines de sa maison incendiée » ou « décédée près de la rivière sur les neuf heures du matin » ! Toutefois, il est admis que l’interdiction ne s’applique pas aux militaires morts sur le champ de bataille de sorte qu’il est fréquent de trouver, dans les actes de décès des combattants de la guerre de 1914-1918, des mentions attestant que le soldat est décédé « des suites de blessures reçues sur le champ de bataille » ou a été « tué par éclats d’obus ». 15. Recueil des actes de la préfecture du département de la Seine-Inférieure, année 1827, Rouen, 1827, page 201, et ibid., année 1828, Rouen, 1828, pages 466-467. 16. Pierre NICOLAS, Histoire de l’état civil, in La généalogie, histoire et pratique, sous la direction de Joseph VALYNSEELE, Larousse, 1991.
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Nouveau système des poids et mesures sous le Consulat de Bonaparte
relevé par Jean-François LÉVEILLÉ
n trouvera ci-après la nomenclature du système des poids et mesures tel qu’il fut défini à la veille du Premier Empire. Certains précisions pourront paraître des plus ardues, mais le pittoresque l’emporte sur la crainte de lasser le lecteur d’aujourd’hui. Et celui d’hier ? Très certainement ces calculs et ces attendus devaient être, à une époque où l’instruction était une denrée rare, des moins accessibles au sens Ocommun. Il faut croire cependant que cela n’empêchait pas une large diffusion de ces tableaux puisque l’ouvrage dont ils sont tirés (L’Agronome ou Dictionnaire portatif du cultivateur) fut l’un des best-sellers du XVIIIe siècle, mainte et mainte fois rééditées et dont c’était là, sous le nouveau régime, la dernière édition.
On sait qu’une des demandes des cahiers de doléances était celle d’une réforme et d’une unifications des poids et mesures dans le royaume (déjà entamée sous l’Ancien Régime). Les nouveaux législateurs s’y attelèrent et élaborè- rent un système sous lequel (hormis l’euro) nous vivons toujours. Accessoirement, on méditera sur la faculté qu’a- vaient nos ancêtres de réclamer et d’accepter des réformes. Celle des poids et mesures n’était pas une mince affaire... l’obstination de Bonaparte et la bonne volonté des hommes du temps en vinrent à bout. On voit par là qu’une comparaison avec aujourd’hui est inadéquate... mais ça comme dit le lion de Kipling « c’est une autre histoire ».
Tableau du nouveau système celles qui ont reçu le nom primitif, sont désignées par des poids et mesures. l’addition des noms numériques. D’après l’Arrêté des Consuls, Déci, dixième fois. du 13 Brumaire an 9. Centi, centième fois. La distance du pôle à l’équateur est de 5130740 toi- Milli, millième fois. ses. le mètre, qui en est la dix-millionième partie, sera 0 toises, 5130740, qui correspond à 3 pieds, 0 La décimètre est donc une mesure égale à la dixième pouces, 11 lignes, 296. partie du mètre, comme le centimètre en est la centiè- me partie. Pour composer des mesures plus grandes ou plus pe- tites que les mètres, on se sert de mots Par le moyen de cette désignation, l’on voit que la terminaison du mot annonce toujours la classe de Myria, dix mille fois. mesure à laquelle il appartient, et le commencement Kilo, mille fois. du mot annonce le rang que l’espèce occupe dans l’é- Hecto, cent fois. chelle décimale ; il suffit donc de joindre 7 annexes Décas, dix fois. aux mots primitifs des nouvelles mesures pour en désigner le nombre. Ainsi le Kilomètre est une mesure égale à mille fois la longueur du Mètre, comme le Décamètre est une me- Le double de chaque genre de mesure étant le 1/5 de sure égale à dix fois la longueur du Mètre. la mesure immédiatement supérieure, il s’ensuit que celle-ci est divisée en ½ et 1/3 ; ce qui est exactement conforme aux lois de la division décimale, puisque le Des sous multiples décimaux nombre 2 et 5 sont les seuls diviseurs exacts du nom- Les mesures 10, 100 fois, mille fois plus petites que bre 10.
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1 toise vaut 1 mètre 949037. La solive (charpente) de 3 pieds cubes 0 mètre 1 pied vaut 0 mètre 32483. cube 1028. 1 pouce vaut 0 mètre 0270699. 1 ligne vaut 0 mètre 0022558. Réciproquement, pour trouver le rapport du mètre cube, à la toise cube, il faudra diviser 1 par 7,40389 ; et en général, si l’on divise 1 par chacun des nombres Le mètre vaut en toise, 0 toise , 5130740. contenus dans le tableau précédent, on pourra for- Le mètre vaut en pieds, 3 pieds, 078444. mer le suivant, savoir : Le mètre vaut en pouces, 36 pouces, 941328. Le mètre cube vaut en toises cubes 0,135064 Le mètre vaut en lignes , 443 lignes, 29606 Le mètre cube vaut en pieds cubes 29,17387. La lieue moyenne de 2565 toises 4/10, 5000 mètres, Le mètre cube vaut en en pouces cubes ou 5 kilomètres. 50412,44. Le mètre cube vaut en solives 9,7246. La perche quarrée de Paris (de 324 pieds quarrés) Le mètre cube vaut en en voie de bois 0,52096. vaut 34 mètres, 1887. Le décimètre cube vaut en toises cubes L’arpent de Paris de 100 perches quarrées, 3418 mè- 0,00013506. tres, 8706. Le décimètre cube vaut en en pieds cubes 0,0291739. L’are est une mesure de superficie, égale à un quarré dont le côté serait un décamètre. L’are vaut donc 100 Le décimètre cube vaut en en pouces cubes mètres quarrés. 50,41244. Le décimètre cube vaut en lignes cubes 87112,7. L’are vaut en toises quarrées, 26,32449. Le décimètre cube vaut en en solives 0,0097. L’are vaut en pieds quarrés, 947,6816. L’are vaut en pouces quarrés, 136466,2. (en plaçant la virgule convenablement). Mesures des solides Le centimètre cube vaut en pouces cubes Le stère pour les bois de chauffage, est un mètre 0,05041. cube ; donc une toise cube valant 1 mètre, 949037 ; si Le centimètre cube vaut en lignes cubes 87,113. on cube ce nombre, on trouvera 7 mètres cubes, 40389, pour valeur d’une toise cube. pareillement, Mesure de capacité. un pied linéaire étant égal à 0 mètre, 324839, le pied cube vaudra 0 mètres cubes, 0342773 ; élevant le Un décimètre cube donne une capacité qu’on appelle même au cube, chacune des valeurs linéaires que nous Litre. Cette mesure remplace le litron et la pinte. avons déjà, on obtiendra avec un peu d’attention les Le litron vaut 0 litre, 81302. expressions qui suivent : 1 toise cube vaut 7 mètres cubes, 40389. (suite page suivante) 1 pied cube vaut 0 mètre cube 034277. 1 pouce cube vaut 0 mètre cube 00001983. 1 ligne cube vaut 0 mètre cube 00000001148.
La voie de bois (de 56 pieds cubes) 1 mètre cube, 91953. La corde (double de la voie) 3 mètres cube, 8391.
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Le boisseau de 16 litrons vaut 13 vaut 13 litres, dra, au contraire, diviser 18,82715 par 9216. Le 0088, ou 1 décalitre, 3008. résultat sera 0,0020429 ; si on multiplie ce nombre Le septier de bled de 12 boisseaux, 156 litres, par 2, 8, etc. On sera convaincu que 0996, ou 1 hectolitre, 561. Le gramme vaut en livre, 0,0020429. le muids de bled de 12 septiers, 1873 litres, 195, Le gramme vaut en marc, 0,004086. ou 1 kilolitre, 873195. Le gramme vaut en once, 0,032686. La pinte de paris vaut 0 litre, 93132. Le gramme vaut en gros, 0,26149. Donc la velte de 8 pintes vaudra 7 litres, 45056. Le décagramme vaut en livre, 0,020429. Le muids de vin de 288 pintes vaudra 268 litres, Le décagramme vaut en marc, 0,04086. 2202, ou 2 hectolites, 68 litres. Le décagramme vaut en once, 0,3269. Le litre vaut donc 1 litron, 2299, ou 1 lit. 2/4. Le décagramme vaut en gros, 2,6149. Le décalitre vaut donc 12 litrons, 299. L’hectogramme vaut en once, 3,2686. L’hectolitre vaut donc 123 litrons ou 7 bois. 11 L’hectogramme vaut en gros, 26,1487. lit. Le kilogramme vaut en livres, 2,04286. Le kilolitre vaut donc 1230 litrons ou 6 sept. 5 Le kilogramme vaut en onces, 32,6858. bois. ou 2 livres 5 gros 35 grains. Le myrialitre vaut donc 12299 litrons ou 5 mui. 4 sept. Le myriagramme vaut 20 livres, 4286, ou 20 livres 6 onces 6 gros. Le décilitre vaut donc 0,1230 ou 1/8 de litron. Le décigramme vaut 1 grain, 8827. Le litre vaut 1 pinte 07375 ou 1 pinte 1/14. La centigramme vaut 0 grain, 18827. Le décalitre vaut 10 pintes 7375 ou 1 velte 1 pinte 74. L’hectolitre vaut 107 pintes 375 ou 13 veltes 2 pintes 74.. Le kilolitre vaut 1073 pintes 75 ou 3 mui. 26 1 470 000 d’actes vel. 1 pinte ¾. sur un cd ! Le myrialitre vaut 10737 pintes 5 ou 37 mui. 10 vel. 1 pin. 1/2. C’est le chiffre record que contient le cédérom de données Nouveaux poids commun aux associations affiliées à l’UCGHN. Le gramme est un poids égal au poids d’un centimè- tre cube d’eau pure. Il pèse 18 grains, 82715. En Mise à jour chaque semestre, cet- divisant 9216 grains que contient la livre, par 18 te véritable base de données nor- grains, 82715, valeur de gramme, on aura pour quo- mandes, est consultable auprès tient 489,509. Ce qui est le rapport de la livre au de chaque association par tous gramme. Donc : les adhérents. La livre vaut 489 grammes, 509. A ce jour, il y a environ 52 % des Le marc vaut 244 grammes, 754. paroisses normandes dépouillées L’once vaut 30 grammes, 594. et mises à disposition de chaque Le gros vaut 3 grammes, 824. association dépositaire. Le grain vaut 0 gramme 053.
Pour avoir le rapport du gramme à la livre, il fau-
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Nouvelle division du cercle Exemple. On propose de réduire en grades 24°, 51’, 32’’, 7 ? Concevons le quart du cercle partagé en 100 parties ; Solution. chacune s’appelle grade ; et si chaque grade lui-même est divisé en 100 parties, le quart du cercle sera com- On multipliera 1,111111 par 24. posé de 10000 parties, ou de 100 centigrades, et ainsi On multipliera 0,01852 par 51. de suite. cela posé : On multipliera 0,000308 par 32. On multipliera 0,000308 par 0,7. I°. Le rapport du degré au grade, sera renfermé dans une fraction, qui aura pour numérateur 1/360, et On aura pour produit total 27,62. Donc, 24°, 51’, pour dénominateur 1/400 ; ou, ne prenant que le 32’’, 7, valent 27 grades 62 centigrades. quart du cercle, 1/90 divisé par 1/100, exprimera également la relation du degré au grade. Or, comme le quotient de la divion se trouve être 1,111111, il s’ensuit que :
Le degré (ancien quart de cercle) vaut 1 grade, 111111 La minute (en divisant par 60) vaut 0 grade, 01852. La seconde (idem) vaut 0 grade, 000308.
2°. Le rapport du grade au degré sera 1/100 1/90 = 9/10 ; multipliant 9 par 60, pour avoir les minutes, et divisant le produit par 10, on trouve 0°,54’. Source : Donc, L’Agronome ou Dictionnaire portatif du cultivateur, Dernière Édition, corrigée et augmentée, A Lyon, chez Robert et Gau- Le grade vaut 0°, 54’ thier, Libraire, An XI (1803). Le décigrade vaut 0°, 5’, 24’’ Le centigrade vaut 0°., 0’, 32’’, 4. Jean-François LÉVEILLÉ est membre du CGRSM
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N° 94 – AVRIL / MAI / JUIN 2005 page 22 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE DOCUMENTATION
Un corsaire havrais champion de l’évasion en Écosse (suite) ***
par Jean FRÉMONT
e navire, construit à Saint Malo, du port dans un port, une déclaration du jour de sa première de 300 tonneaux, était armé de 12 canons, sortie, et de celui de son arrivée avec le rôle, devait son tirant d’eau chargé était 15 pieds et être remise aux officiers des classes,(2) ou au consul non chargé 11 pieds. Il possédait deux dans les pays où il y en avait. Il devait être fourni à Lponts et deux gaillards. En 1771, il appartenait au l’équipage les rations de vivres dans les quantités, sieur Hénin, du Havre, et était armé dans ce port par qualités réglées, ou de leur en tenir compte en argent le sieur Famin, sous le commandement du Sieur au désarmement. Saint Aubin.(1) Le bâtiment devait aller à Cadix avec un mois d’avances qui devaient courir du jour de Au retour, il faudrait justifier par des certificats (des sortie du bâtiment. Le rôle précise les surnoms des officiers des classes) les désertés ou les restés malades, membres de l’équipage, leur couleur de poil (sic), les ceux morts à terre (par des extraits mortuaires), et soldes au service du roi. le navire compte 6 officiers, joindre les copies des inventaires des effets de l’équi- 9 matelots, 5 novices, 2 mousses, 3 remplaçants. page, passagers morts, ou désertés pendant le voya- ge, et des procès-verbaux pour ceux qui n’ont rien laissé. Les salaires dus à l’équipage étaient payés en Revue à l’armement présence des officiers des classes. La non-observation des ordonnances faisait encourir une amende de 500 L’extrait de la revue indique les avances reçues ; elles livres(3). sont de 45 livres pour un officier marinier, d’environ 28 livres pour les matelots, de 17 livres 16 sols pour Le commissaire aux classes avait passé la revue le 3 les novices, et de 7 livres pour les mousses. La somme octobre et permis au capitaine Aubin de faire le des avances payées se montait à six cent quatre vingt voyage de Cadix, aux conditions portées par la sou- quinze livres. le trésorier particulier des Invalides de mission. M. P. Famin avait versé au trésorier parti- la marine recevrait six deniers pour livre de cette culier la somme de 17 livres 7 sols et 6 deniers, dont somme. l’armateur et le capitaine s’obligeait de quittance fut fournir le même jour.(4) n’embarquer que ceux dénommés au rôle.
Dans les vingt-quatre heures de l’arrivée du bâtiment
Notes :
*** Cet article concerne la navigation du bâtiment corsaire Le Vengeur et fait suite à celui paru dans le n° 89 (pp. 27-28), grâce aux re- cherches d’Yvane Leboulanger, de Bonsecours. 1. Arch. Départ. de Seine-Maritime, Registre des bâtiments, quartier du Havre, F° 39, n° 100. 2. C’est l’ordonnance du 13 novembre 1731 qui régla l’administration des classes de la marine (cf. Atlas Historique de Normandie, t.2). Colbert avait établi que le recrutement de la flotte (1669) la répartition en classes, appelées à servir à tour de rôle : un an sur quatre en e e Normandie. (cf. Marcel MARION, Dictionnaire des institutions de la France au XVII et XVIII siècles). On se souvient des divisions du peuple romain, le terme classis s’appliquant à la flotte comme à l’armée. 3. Au Havre le 5 octobre 1771. 4. Pour les Invalides ; c’est le premier exemple de secours mutuel.
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Relâche à Cadix comparable à celui du corsaire François Petit. Un autre Petit, prénommé Pierre, né à La Haye Aubrée Le 7 octobre 1771, le consulat de France à Cadix (Eure, arrondissement de Bernay, canton de Routot) délivra permis de faire voile pour Marseille. Un « vu le 19 juin 1759, demeurait au Havre, rue de la de relâche aux classes du roy » indique que le navire Convention. Il voyagea au long cours sur L’Amitié. se rendit à Toulon le 30 octobre. De retour à Mar- Pris sur ce navire, il était revenu des prisons d’An- seille, avec le même équipage, Le Vengeur est autori- gleterre à Cherbourg en 1814. En 1816, il fut re- (5) sé à se rendre à Civita Vecchia , et de là au Havre. cherché chez lui. Alors âgé de 57 ans, probablement (6) D’Italie, le navire rentra, chargé de blé. infirme, il avait dû renoncer à la marine, et était de- venu matelassier. (Arch. Départ. de Seine-Maritime, 6 P 6/8). Au désarmement
L’équipage est toujours de 22 hommes au total, un matelot ayant été congédié, deux ayant déserté (au Havre, à la date du 4 juillet 1772).
Plus tard, Le Vengeur est à Fort Royal (Fort de France) à la Martinique, faisant partie d’une escadre (à la date du 6 mai 1780). C’est l’époque des batailles de la Dominique et de sainte Lucie. En 1781, il fait partir de la division de grasse ; l’amiral coopère à la prise de l’île de Tobago, suivie en octobre, du débar- quement au cap henry, dans la baie de Chesapeake.
Nous devons également à l’extrême obligeance de Yvane Leboulanger de connaître un destin de marin Jean FRÉMONT est membre du CÉGÉCAL
Notes :
5. A Marseille le 31 janvier 1772 ; à Civita Vecchia, le 7 mai 1772 ; ce port est situé au nord de Rome, dans le Latium. 6. cf. André MOYON : Extrait des marins morts en mer, Montoir de Bretagne (44).
Net plus ultra
Base de données distance, grâce à un formulaire de recherche unique, NOMINA quatre bases de données nominatives représentant plus de 13 millions de noms : Bigenet, l’état civil dit artine de Boisdeffre, directrice des Archives de « européen » de l’Algérie, les registres matricules M France, vient d’inaugurer, au cours de la militaires de la Mayenne et l’état civil de Vendôme. séance d’ouverture du Congrès de la Fédération D’autres bases viendront prochainement s’y ajouter. Française de Généalogie de Mâcon, le moteur de re- cherche NOMINA. Adresse du site : nomina.france-genealogie.fr Fruit de la collaboration entre ses services, la FFG et la société ajlsm, NOMINA permet d’interroger à [Source : Flash Fédération n° 109, mai 2005].
N° 94 – AVRIL / MAI / JUIN 2005 page 24 REVUE GÉNÉALOGIQUE NORMANDE DOCUMENTATION
Libre propos
Psychogénéalogie, parlons-en ! (suite)
par Jacqueline CHAFFANJON
e réponds à votre invitation : pourquoi ne pas père Jean Dominique (sosa 38) décédé le 17 octobre ouvrir un débat ? J’ai lu plusieurs livres sur le 1867, lui aussi comme belle-mère (sosa 79), Marie sujet, je crois à la psychogénéalogie. J’ai cons- Rose, décédée un 17 octobre (1830). taté des faits troublants dans ma propre famil- Jle, je ne peux les révéler ici, les générations étant Mon sosa 36, Emmanuel, naît le 20 janvier 1802, à contemporaines ou trop récentes. 12 h. ; son père (sosa 72), décède le soir même, à 19 h.. Emmanuel décèdera le 2 mai 1844, en même Mais je ne manquerai pas à tout devoir de réserve ou temps que sa mère, Marie Marguerite Ismérie, aussi de pudeur, en révélant quelques dates de mon arbre, décédée le 2 mai 1844. Épidémie ou non, voilà un de comme celle donnée souvent en exemple, de J. F. mes ancêtres né le jour du décès de son père et mort le Kennedy, assassiné le 22 Novembre 1963, jour anni- même jour que sa mère. versaire de la mort de son grand père Patrick, 22 novembre 1858. Mon sosa 29, Marie Joséphine est morte le 25 février 1875, le lendemain du jour anniversaire de la mort Ma mère née le 8 avril 1912, avait 16 jours, quand de son grand-père (sosa 118), Jacques Romain, mort son père est mort, le 24 avril 1912. Ma grand-mère le 24 février 1814. maternelle, Albertine, était une enfant posthume, née le 7 février 1888, d’un père décédé le 21 décembre J’ai alors examiné l’arbre de mon mari et j’y ai trou- 1887. Albertine était le maillon d’une chaîne d’en- vé aussi des dates anniversaires funestes : fants ne connaissant pas leur père. Son propre grand Sosa 31 : Marie Joseph « Mary », mort 16 août 1905, père était né de « père inconnu ». Une de ses filles, ma avait pour mère une autre Marie Joseph (sosa 63) tante, mettra au monde une de mes cousines, égale- morte le 17 août 1865. Antoine (sosa 16), est mort le ment de « père inconnu ». Mon arrière grand père, 7 décembre 1844, son grand père, autre Antoine Jules Feuilleret, meurt le 1er septembre 1914, son (sosa 66) est mort le 8 décembre 1774. Alexandrine père, Noël Feuilleret, était mort le 1er septembre 1871.
Anne Ancelin Schützenberger, dans Aïe, mes aïeux, (épi/la méridienne) dit que les deux familles d’un couple apparaissent comme un miroir. J’illustrerai ceci avec mon sosa 18, Isidore, il meurt le 30 décem- bre 1895, sa belle-mère (sosa 39), Marie-Jeanne, était morte le 30 décembre 1830. Marie Elisa (sosa 19), épouse d’Isidore, meurt le 6 mai 1881, comme la mère d’Isidore (sosa 37) Rose Elisabeth, morte le 6 mai 1835. Mais ce n’est pas tout ! Marie Elisa (sosa 19), morte un 6 mai, comme sa belle mère, avait pour
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(sosa 61), est morte le 5 février 1825 ; son grand pè- Religions. L’article qu’il consacre au journal s’ap- re, Jacob Alexandre (sosa 244), est mort le 6 février pelle Ma généalogie catholique. Il nous explique 1762. Guillaume Joseph, 124, est mort le 9 janvier qu’il descend d’un ex-prêtre marié, d’époque révolu- 1807, son arrière grand-père (sosa 994 & 1010) tionnaire, plus ou moins de gauche. Il rappelle que Louis-Pamphyle est mort le 9 janvier 1723. lui-même a été pendant quelques années (1949-1958) membre du PCF. Et il conclut « Histoire amusante, Enfin beaux exemples de constance conjugale, le sosa d’un certain point de vue. Comme quoi le choix d’un 90, Honoré, mort le 24 décembre 1819 et sa veuve aïeul influence par coups et contrecoups les options Marie Anne (sosa 91) le 23 décembre 1833, imitant de ses descendants pendant six générations. » ainsi Laurent (sosa 226) mort le 2 février 1800, après son épouse (sosa 227) Marie Gabrielle morte le 1er février 1768.
Je suis, bien sûr, en mesure de prouver ce qui précède par les actes correspondants.
Christiane Level, nous dit « la psycho généalogie » est très à la mode et l’on ne parle que de cela. Mode à laquelle a sacrifié Emmanuel Le Roy-Ladurie, dans le numéro de Janvier-Février 2005, du Monde des Jacqueline CHAFFANJON est adhérente du CGOP
Cet été, les archives départementales ...s
tél : 02.33.75.10.10 – fax : [ Archives du Calvados 02.33.75.10.11. 61, rue de Lion-sur-Mer - 14000 Caen à partir du 20 juin : ouverture : du lundi au – tél : 02.31.47.18.50 - fax : samedi de 9h à 17h. Fermeture le samedi pour 02.31.43.74.39 juillet & août. ouverture : du lundi au vendredi de 8h30 à 17h ; fermé le samedi. Fermeture le 3e mardi ● matin de chaque mois. Autres fermetures : pé- riode estivale et fin d’année (périodes varia- [ Archives de lÊOrne bles). Eté 2005 : fermé du 27 au 4 juillet. 6-10 av. Basingstoke - 61107 Alençon – tél : 02.33.81.23.00 – fax : ● 02.33.81.23.01. ouverture : du lundi au vendredi de 8h30 à [ Archives de lÊEure 17h30 ; fermé chaque samedi. Pas de fermeture 2, rue de Verdun - 27025 Évreux ce- annuelle. dex - tél : 02.32.31.50.84 et 02.32.31.50.85 - fax : 02.32.62.37.16 ● ouverture : du lundi au vendredi, de 9h à 12h et de 13h à 17h ; samedi, de 9h à 12h et de 14h à [ Archives de la Seine-Maritime 17h. Fermeture annuelle (périodes variables) – Cours Clemenceau - 76101 Rouen ce- té 2005 : du 11 au 17 juillet. Autres fermetu- dex – tél : 02.35.03.54.95 - fax : res : le 1er samedi du mois, les veilles et avant- 02.35.03.56.89 veilles de fêtes, et les samedis de juillet et août. ouverture : du lundi au vendredi de 9h à 17h30 ; le 1er et 3e samedi de chaque mois, de ● 9h à 12h (à l’exception des veilles et lendemains de fêtes). Fermeture annuelle du 1er au 8 juillet [ Archives de la Manche et du 24 au 31 décembre. 103 rue du maréchal Juin - BP 540 50010 Saint-Lô ●
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Héraldique
Enregistrement d’armoiries
par Michèle JOURDREN
Blason n° 93 Blason n° 94 Régine DUFOUR Marie-Jean CORNIÈRE CG 27 & CÉGÉCAL CG 50
e sinople au pairle d’argent cantonné en chef ascé d’argent et de sinople de six pièces, les piè- D d’une aigle éployée, à dextre d’une feuille de F ces d’argent chargées de six cornières de gueules chêne posée en barre, et à senestre d’une rose, le tout posées trois, deux et un. d’or.
Blasons dessinés par Michèle JOURDREN
Retrouvez la suite de la rubrique Héraldique en 3e de couverture.
Erratum
La commission héraldique signale que le bla- son de James LAPORTE présenté dans le der- nier numéro porte le n° 34 et non 93, comme elle l’a indiqué.
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publi-information
Pierre L’Estourmy
La Recherche de noblesse de 1666 Pour la généralité de Rouen dite Recherche de la Galissonnière Élection de Caudebec
a recherche de noblesse entreprise par Jacques Barin de la Galissonnière en 1666, pour la généralité de L Rouen est la constatation officielle de la situation de la noblesse de Haute-Normandie en 1666, de la rési- dence de ses différents membres, de leurs armoiries, de leurs fiefs, et d'un certain nombre de leurs alliances. Cette étude a été établie sur la base de la copie manuscrite réalisée vers 1880 par Stéphano de Merval. 141 notices représentant 126 patronymes de l'élection de Caudebec, convoquées lors de cette recherche ou sus- ceptibles de l’être, y sont étudiées. Chaque article comprend : a) L'énoncé des armoiries et leur représentation graphique de la main de Louis de Merval, graveur et héraldiste ; b) La mention des comparants, avec leur qua- lité, domiciles ; c) La généalogie donnée par l'intendant, ses remarques éventuelles transcrites avec l'orthogra- phe du manuscrit; d) Des compléments généalogiques dont l'importance est variable de quelques degrés à des généalogies complétées jusqu'au début du XXe siècle.
Familles ayant une notice dans ce volume
ADAM, ALEXANDRE (de Montgrime), ARNOIS (de Blangues), AUBER, BAILLY, BANASTRE, BERTOUT, BONDIER ou BOUDIER, BONNEFOY (de), BOUILLONNEY (de), BOURGUET (du), BOYVIN, BRAQUES (de), BRÉAUTÉ (de), BRETEL, BRILLY (de), BRIHON (de), BUFFES (de), BUGARD (de), CANOUVILLE (de), CACQUERAY (de), CAVELLET, CHOUYNAYT ou CHOYNET (de), CLERCY (de), COUTANCE ou CONSTANCE (de), CUVERVILLE, DAVY (de La Pailleterie), des CHAMPS (de Boishébert), des CHAMPS, de CRÉQUY, des MARES, DESMARETS, des PREZ, du SART, du BUSC, du CHEMIN, DUFAY, du PUIS, du QUESNE, du VAL, du VEY, DYEL, ESQUETOT (d’), ESMALLEVILLE (d’), ESPINAY 'd') (Saint Luc), ESTIENNE, EULDES, FAUTEREAU (de), FILLEUL, GODDEF- FROY, GOUEL, GOUTIMESNIL (de), GRAINDOR (de), GRAINVILLE (de), GRIEU (de), GUÉRARD (du Vaudreuil), HERBOUVILLE (d’), HOUDETOT (de), du HOULLAY, LA CHAMPAGNE (de), LA FORGE (de), LA HAYE (de), LA NIEPCE, LA PEINE (de), LA CROIX (de), LA MARE (de), LANGLOIS (d'Estaintot), LANGLOIS (de Breteuil), LARREY, LE BALLEUR, LE COTHONIER, LE COUSTRE, LE DANOIS, LE DIN (LESDAIN), LE FEBURE, LE LANTERNIER, LE MARINIER, LE MASURIER, LE PARMENTIER, LE ROUX, LE SAUVA- GE, LE SÉNÉCHAL, LE FORESTIER, LE ROUX, L'ESCOLLIER, LOMBARD (de Mallemains), LOUVEL, MAIL alias MAILLARD, MARNE, MALHORTIE (de), MALLET, de MAULDE, MIFFANT, MONTBLARU (de), NAGUET (de), NEVILLE (de), NORMANVILLE (de), ORIVAL (d’), PAON, PARENT, POERIER, POTTIER (de), PRESTREVAL (de), PUCHOT, QUESNEL, RALLEMONT (de), RAULIN (de Guetteville de Réalcamp) RAULIN alias RAOULIN (de Vertbois), RÉCUSSON (de), REGNARD, RELY (de), ROËSSE (de), ROMIEU (de), RON- CHEROLLES (de) (olim MERLE ou MELLET), ROQUIGNY (de), ROUEN (de), SIMON, SORET, TALLEBOT (TALBOT) (de), TITAIRE, TOUPIN, VASTEMARE (de), VENOIS (de), VEREUL, VIPART (de), YSNEL.
Plus de 1500 notes et compléments de bas de page, additions, corrections diverses, références, armoiries de familles alliées, anecdotes, etc. Les tables reprenant l’intégralité des milliers de noms cités au long des notices, (noms de familles et noms de lieux), la plupart concernant la Nor- mandie, mais également d’autres provinces, soit plusieurs milliers de noms, en font un ouvrage de référence et de consultation aisée. Avec une préface du Comte d’Arundel de Condé, un volume broché, de XVIII + 478 p., cahiers cousus, couverture couleur, format 15x21, 45 euros + port et emballage 9,95 euros (expédition colissimo recommandé sous emballage protecteur renforcé). Chèque postal ou bancaire à adresser à : Pierre L'ESTOURMY, Le Manoir, 50670 SAINT-POIS. En souscription jusqu’au 15 mai 2005 ; après cette date : 57 euros + port et emballage 9,95 euros
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Questions & Réponses