Séisme Du Février 00
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février 00 Séisme du février 00 Rambervillers (Vosges) HEURE en temps universel : 20h41min en temps légal : 21h41min MAGNITUDE ML RéNaSS : 5,4 LDG : 5,9 MAGNITUDE Mw Géosciences-Azur : 4,8 ETH (Zurich) : 4,8 LOCALISATION ÉPICENTRE D'APRÈS: RéNaSS lat. : 48,37° N long. : 6,64° E profondeur : 10 km LDG lat. : 48,33° N long. : 6,67° E profondeur : 12 km BCSF lat. : 48,31° N long. : 6,66° E profondeur : 10 km Réseau local : lat. : 48,32° N long. : 6,67° E (fig.1) Contexte sismotectonique largement en dehors des Vosges et du Fossé Rhénan, au-delà de Paris et de Lyon, jusque dans la Manche à près de 650 km de l'épicentre, mais Le séisme de magnitude 5,4 ML (RéNaSS) qui s’est produit à l’ouest de St-Dié (48,34°N ; 6,67°E) aussi en Belgique, Allemagne et en Suisse. Le le samedi 22 février 2003 à 21h41 (heure légale) dernier séisme important connu dans la région a été suivi de nombreuses répliques dont, une de avait atteint la magnitude de 4,8 ML en 1984 (Haessler et Hoang Trong, 1985). magnitude 3,4 ML moins d’un quart d’heure après Le séisme du 22 février a son épicentre au nord (21h54), une de magnitude 3,1 ML le lendemain matin (5h54) ; au total six séismes de magnitude d’une zone relativement sismique (Audin et al., 2002), où avait eu lieu le tremblement de terre ML > 3. Ce séisme principal a été ressenti très historique de Remiremont de 1682 (intensité épi- BCSF / Observations sismologiques 2003-2005 41 février 00 centrale VIII estimée au Val d'Ajol, Vogt, 1993; quant à lui avec des plans dont le pendage est soit Lambert, 1997). Cette zone sismique s’étend sur plus fort vers le sud soit plus fable vers le nord. un axe NNE-SSW de 80 km de long et 20 de Un autre mécanisme calculé par l’INGV (Rome) large allant de Lure au sud à Thaon-les-Vosges donne une faille normale d’azimuth NW-SE sans au nord. Elle se situe grossièrement à la limite composante décrochante (http://www.bo.ingv.it/ entre les Vosges cristallines et la couverture sédi- RCMT/2003/R022203A.html). L’étude des méca- mentaire secondaire. La sismicité instrumentale nismes au foyer, montre que le régime tectonique dans cette zone est distribuée en «essaims» est globalement dominé par des jeux en faille nor- allongés de direction NNE-SSW et NS, comme male, avec une composante décrochante plus ou la crise de 1984 (Haessler et Hoang Trong, moins prononcée. Ces mécanismes au foyer sont 1985), mais aussi de direction NW-SE, comme la en accord avec un champ de contraintes où la crise de 1971-1974. Les mécanismes aux foyers contrainte maximale horizontale régionale, déduite déterminés pour ces séismes sont soit de type des mécanismes au foyer, est orientée NW-SE décrochant sénestre NS (Haessler et Hoang et la contrainte minimale horizontale est orientée Trong, 1985), soit normal décrochant (sénestre N45°. De plus, le mécanisme du choc principal NNE-SSW ou dextre NW-SE, comme en 1974), est compatible avec les mécanismes au foyer soit encore chevauchant NE-SW (crise de 1974). des principaux séismes survenus dans la région L’ensemble est compatible avec une contrainte des Vosges, qui sont soit décrochant senestre compressive à grande échelle orientée NW-SE, NS (crise sismique de Remiremont, 1984), soit perpendiculaire à l'arc alpin. normal décrochant (sénestre NNE-SSW ou dextre Ces mouvements sont également compatibles NW-SE, comme en 1974), soit encore chevau- avec un rejeu de l’ancien décrochement ductile chant NE-SW (crise de 1974), l’ensemble étant du socle de Sainte-Marie-aux-Mines dans un sens compatible avec une contrainte compressive à sénestre (plan N 25) comme le suggère un méca- grande échelle orientée NW-SE. Le séisme de nisme au foyer sur cette faille. Rambervillers a été enregistré par la plupart des stations du Réseau Accélérométrique Permanent Le séisme de Rambervillers du 22 février 2003, de RAP, depuis celles du Réseau Fossé-Rhénan magnitude ML=5,4 (RéNaSS) et d’intensité esti- (RAP-EOST), jusqu’à celles du Réseau Alpes mée à VI-VII (Echelle EMS98), est le deuxième (RAP-LGIT) et du Réseau Provence-Pyrénées plus important séisme qui a affecté la région des (RAP-BRGM et RAP-OMP). Vosges. Historiquement, le plus fort événement connu dans les Vosges est celui de Remiremont du 12 mai 1682. Le Réseau national de surveillance sismique (RéNaSS) dispose de 10 stations dans un rayon Le mécanisme au foyer du choc principal a été de 200 km autour de l’épicentre. Ces stations sont calculé par plusieurs organismes et, hormis essentiellement localisées au sud et à l’est de celui de "HRV CMT", ils sont tous similaires (cf l’épicentre (réseau Fossé Rhénan), la plus proche carte des "Mécanismes au foyer des principaux étant située à 40 km de l’épicentre. Trois autres événements sismiques (2003-2005)" dans cette stations du Commissariat à l’énergie atomique publication). Il permet d’identifier deux compo- sont également à proximité, à moins de 100 km santes normales décrochantes, l’une normale au sud et à l’est. Une des stations du RéNaSS sénestre sur plan NS à pendage ouest et l’autre se trouve à l’ouest, à environ 50 km et une sta- normale dextre sur un plan NW-SE à pendage tion du LDG-CEA est au sud-ouest. Huit autres nord. Ces mécanismes sont calculés soit en uti- stations étrangères associées au RéNaSS sont lisant les polarités d’arrivée d’ondes P aux sta- situées dans un rayon de 250 km, en Allemagne tions françaises, allemandes et belges (Jacques et en Suisse, à l’est et au nord. Ainsi près de 21 et al. 2004) soit par l'analyse des données large- stations se trouvent à moins de 250 km. La cou- bande européennes (ETH, Zurich, Suisse, http:// verture azimutale est donc bonne exceptée vers le www.seismo.ethz.ch/mt/) soit par la modélisation nord ouest. Un réseau temporaire de 11 stations de formes d'ondes à partir des enregistrements 3 composantes a été disposé par les équipes de accélérométriques et large-bande (Geoscience recherche de l’IPGS dans les jours qui ont suivi Azur, Nice, http://geoazur.unice.fr/SEISME et le choc principal autour de la zone épicentrale IPGS - Jacques et al. 2004). Le mécanisme déterminée par le RéNaSS (fig.1). Le maillage de HRV CMT" (Harvard Centroid-Moment-Tensor) ce réseau était relativement dense (5 à 12 km obtenu par inversion des formes d'onde à partir entre stations) et couvrait une aire de 20 x 20 km du réseau Global FDSN et Géoscope (The Global environ. Ce réseau a fonctionné pendant envi- CMT Project, USA, http://www.globalcmt.org/) est ron 3 mois et a été remplacé par un réseau de 4 BCSF / Observations sismologiques 2003-2005 février 00 SO NE (fig. 2) : Distribution spatiale des hypocentres suivant une section orientée N 30° représentée sur la figure 2a, première et deuxième séquences séparées. a) section verticale A-B, montrant que les hypocentres de la première séquence s’organisent autour d’un plan moyen (trait vert discontinu) plongeant de 45° vers le NE.; b) section verticale A-B, montrant que les hypocentres de la deuxième séquence s’organisent autour d’un plan moyen (trait vert discontinu) plongeant de 60° vers le NE. (fig.3) Nombre d’événe- ments par jours du 26 février au 29 mai 2003 BCSF / Observations sismologiques 2003-2005 4 février 00 4 stations 3 composantes plus autonomes qui a de 200 événements, a permis de montrer qu'ils fonctionné jusqu'au mois de juillet 2004. Pendant sont organisés selon une direction NW-SE, et que les trois premiers mois, le RéNaSS a détecté et les profondeurs s’échelonnent entre 9.5 et 12.5 enregistré un total de 180 répliques à partir du km. Les hypocentres des événements du 25 et réseau permanent alors que le réseau temporaire 26-02-2003 sont distribués dans une zone d’envi- permettait d'en enregistrer environ 4 à 5 fois plus, rons 2.5x1.5 km, ce qui est tout à fait compatible c’est-à-dire environ 600 répliques dont les magni- avec les dimensions d'un séisme de magnitude tudes sont comprises entre 0 et 3,4 ML RéNaSS. ML 5, et s’organisent autour d’un plan moyen Plus de quatre ans après le séisme des répliques continuent à se produire, atteignant encore 3,5 ML RéNaSS le 26 mai 2007. Une analyse des répliques sur 2 séquences temporelles a été effectuée (Haned 2007). La première période comprend 100 répliques enre- gistrées entre le 25-02-2003 à 13h43 et le 26-02- 2003 à 21h17. La deuxième séquence également composée de 100 répliques, enregistrées avant le démantèlement du réseau, un peu plus de 2 mois après la première séquence s’étale sur environ 12 jours, du 01-05-2003 à 03h29 au 12-05-2003 à 00h49. La localisation par le programme hypoinverse et surtout la relocalisation par le code hypoDD (fig. 4) Carte de la sismicité régionale (d'après Audin et al., 2002) et localisation préliminaire (en rouge) de la crise sismique de Rambervillers. L'encart montre le résultat de la re-localisation de cette crise sismique à l'aide des données du réseau de stations temporaires (Haned, 2007). 44 BCSF / Observations sismologiques 2003-2005 février 00 plongeant de 45° vers le NE. L’allongement des faille antithétique aux grandes failles à pendage répliques, ainsi que leur pendage, sont compa- sud présentes dans la région.