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Le château de Castelnau- ()

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Le château de Castelnau-Bretenoux se dresse à l’extrémité d’un plateau rocheux formant éperon grâce à la présence d’une faille naturelle. Dominant le pays dit des quatre rivières, la Cère et la Bave, affluents de la , ainsi que le Mamoul, il fut le siège d’une importante baronnie issue de l’aristocratie carolingienne quercynoise - la famille des Castelnau de Front sud-ouest. Bretenoux - déjà en possession d’une résidence fortifiée dans les environs au 11e siècle.

Le château actuel n’est pas antérieur au 13e siècle. Le logis seigneurial en pierres rouges et la tour-beffroi datent de cette époque, où les barons confortent leur puissance en s’alliant avec la famille rouergate de Calmont d’Olt, dont ils héritent ensuite des biens en 1395.

Au cours des 14e et 15e siècle, le château adopte sa configuration définitive, avec un ensemble de corps de logis cantonnés de tours, protégés par une enceinte basse et des fossés. Les lignes de défense extérieures sont constituées de larges boulevards et d’une longue courtine elle-même cantonnée de tours semi-circulaires et, sur trois angles, de tours ouvertes à la gorge.

La famille de Clermont-Lodève qui a hérité de la baronnie en 1530, entreprend d’importants travaux d’embellissement de l’austère château au milieu du 17e siècle. De somptueux décors peints ornent les nouveaux bâtiments et masquent dans la cour intérieure les constructions médiévales, tandis que le mur nord est percé d’un vaste balcon ouvert sur la Dordogne.

Relativement épargné pendant la Révolution, le château connaît au 19e siècle d’irréparables dommages, à cause notamment d'un incendie en 1851. Ayant fait l'objet de pas moins de cinq ventes successives à partir de 1830, il trouve enfin en 1896 un acquéreur soucieux de le sauver d’une ruine définitive. Jean Mouliérat, ténor à l’Opéra-Comique de Paris, natif de Vers (près de ), consacre ses trente dernières années d’existence à restaurer et remeubler le prestigieux château des barons de Castelnau, avant d’en faire don à l’Etat en 1932.

En savoir plus

L’implantation du castrum novum des Castelnau de Bretenoux - cité dans le cartulaire de l’abbaye de Beaulieu-sur-Dordogne au 11e siècle - reste mal connue, malgré de nombreuses hypothèses. Il est certain qu’elle ne se situait pas sur le site actuellement occupé, dont la toponymie paraît postérieure à l’établissement de la famille. Le développement du château sur son promontoire résulte de nombreuses campagnes de constructions, dont les premières correspondent à la montée en puissance des barons, au cours du 13e siècle. La résidence seigneuriale

La tour résidence, construite dans un matériau prélevé sur le site même, un calcaire gréseux et ferrugineux, est un quadrilatère comportant cinq niveaux. Sa fonction est celle d’une résidence seigneuriale. Le dernier niveau, éclairé à l’origine sur ses quatre faces par de larges baies cintrées en calcaire blanc, était l’étage noble, accueillant l’aula, grande salle de prestige destinée aux cérémonies importantes. Toute proche et légèrement postérieure, la tour beffroi, communément appelée donjon, , ne comporte aucun élément de confort intérieur. Il s’agit avant tout du témoignage du lien féodal entre le suzerain et son vassal, lequel était tenu chaque année de rendre sa tour. La fonction de la tour beffroi est plus symbolique que militaire, même si de nombreux éléments en font un lieu de défense et un éventuel refuge. A l’extérieur, la présence des étages est marquée par un cordon de pierres. Des trous de boulins, au deuxième niveau, indiquent la présence d’une galerie de bois ceinturant la tour. Au 14e siècle, un premier corps de logis , abritant la chapelle castrale, a été accolé à la tour résidence, à l’ouest. De cette époque date également le châtelet d’entrée. Au 15e siècle, les logis est et nord ont complété ces aménagements, fermant la cour intérieure et donnant ainsi au château son plan triangulaire.

Les fortifications médiévales

Le système défensif est organisé en lignes successives, depuis les parties sommitales du château jusqu’aux boulevards extérieurs ouvrant sur la campagne ou castral. Tous les corps de logis sont munis de mâchicoulis et surmontés d’un chemin de ronde couvert. Des tours rondes de flanquement assurent une défense régulière des courtines. Les tours nord-ouest et sud-est comportent des archères canonnières à mi-hauteur, au-dessus des glacis protégeant le pied des murailles. Le front est, plus sensible, est renforcé par une fausse braie, sorte d’enceinte basse. La base des tours ainsi chemisée offre des salles de tir pourvues d’archères canonnières.

Ce dispositif, mis en œuvre à la fin du 15e siècle, est postérieur à la construction de la tour militaire, dite grosse tour. D’un diamètre de 30 mètres, cette dernière comporte cinq niveaux, dont un aveugle aujourd’hui en sous-sol. Les deux salles basses étaient réservées à la défense et simplement munies d’archères-canonnières. Les niveaux supérieurs, avec cheminées et latrines, comportent de véritables canonnières avec plate-forme de tir. Un large fossé, enjambé par un pont de pierre du 18e siècle, isolait le front est d’éventuels assaillants. L’accès à la cour était initialement défendu par deux tours en avant du châtelet d’entrée et protégé par un pont-levis. L’enceinte extérieure épouse le périmètre du promontoire rocheux. Sa disposition actuelle, avec bastions à canonnières et tours ouvertes à la gorge, correspond à un aménagement tardif, sans doute de la fin du 16e siècle, lorsque l’insécurité régnait en Quercy au temps des conflits entre huguenots et catholiques. La défense de la courtine est, dominée par le plateau de Saint-Michel-Loubéjou au nord- est, a été renforcée en son milieu par une tour semi-circulaire flanquée de canonnières rectangulaires à sa gauche. L’entrée dans le corps de place est ménagée au sud-est, en chicane, de manière à surprendre l’ennemi à revers. Les aménagements de l'époque moderne

Devenu château de plaisance au 17e siècle, Castelnau a connu des embellissements considérables qui n’ont cependant pas modifié sa configuration de l’époque médiévale. Les hautes fenêtres percées dans les murs de l’aile occidentale sont les seuls aménagements visibles de l’extérieur. Dans la cour intérieure, malgré les destructions du 19e siècle, subsistent des vestiges des bâtiments construits par les Clermont-Lodève devant les logis médiévaux ouest et est. Au-dessus des deux grands portiques du rez-de-chaussée, deux galeries desservaient les logis entièrement décorés de peintures et de stucs. Le portique est abritait un escalier à balustres menant au premier étage et ouvrait notamment sur la galerie d’apparat à l’ouest, la plus vaste et la plus richement ornée. Cette galerie conduisait aux pièces de réception et au balcon d’honneur. Quelques rares décors peints ont été sauvegardés dans l’aile est, précieux témoignages de la splendeur perdue.

Castelnau-Bretenoux depuis le 19e siècle

Au 19e siècle, plusieurs projets de restauration ont vu le jour. Le premier fut établi en 1847 à la demande de Prosper Mérimée. Confié à l’architecte diocésain, il permit d’établir un descriptif précis des lieux, accompagné de relevés, mais le coût de l’opération de restauration et de réutilisation en maison pour indigents parut excessif. Ruiné par l’incendie de 1851, Castelnau fut ensuite l’objet de nombreux projets de réutilisation jamais aboutis : installation d'une communaté monastique, maison déducation, prison. En 1860, l’architecte Margerye propose même une remise en état du système défensif, très inspirée par Viollet-le-Duc, mais dont le commanditaire reste inconnu. Le château est toutefois classé au titre des Monuments historiques en 1862. C’est à partir de 1896 que le château fut définitivement sauvé de l’abandon par Jean Mouliérat. L’aile est, dont les toitures furent restituées, plafonds et planchers refaits en partie, devint un écrin pour les collections d’objets d’art réunies par le ténor, tandis que les anciennes lices, la cour intérieure, la galerie de l’ancien escalier, s’ornaient de vestiges lapidaires et de statues du 14e au 17e siècle. Ces collections, très diversifiées, comportent des pièces de Haute-Epoque d’une exceptionnelle qualité (Vierges à l’Enfant, éléments de retables sculptés, peintures italiennes et espagnoles des 14e et 15e siècles, …), des tapisseries du 17e siècle, un mobilier du 15e au 18e siècle, de nombreuses céramiques et de précieux objets liturgiques.

Pascale Thibault, 2003.

Données issues de l'inventaire Datation : limite 12e siècle 13e siècle ; 13e siècle ; 17e siècle ; 19e siècle Style artistique : Roman ; Gothique Protection juridique : classé au titre immeuble Propriétaire : propriété de l'Etat Classification patrimoniale : Architecture des châteaux et sites fortifiés Mots clés : château ; donjon ; porte ; rempart ; tour ; écurie ; sculpture

Album d'images Le château de Castelnau- Le château de Castelnau- Bretenoux : plan d'ensemble Bretenoux : coupe sud-nord Lithographie extraite des Voyages pittoresques..., 1835. Front oriental du château. Le château de Castelnau- Bretenoux : donjon et salle seigneuriale

Vue d'ensemble depuis le Le château de Castelnau- Le château de Castelnau- Vue aérienne du château sud. Bretenoux : façade sud Bretenoux : intérieur de la depuis l'ouest, 1959. chapelle

Rampe d'accès à l'entrée de Angle sud. Au premier plan, la première enceinte. la courtine de la première enceinte, à l'arrière-plan le donjon. Châtelet d'entrée vu Donjon, élévation depuis l'est. nord sur la cour.

Chapelle (à gauche sur la photographie) et corps de Tour de l'Auditoire, logis ruiné, élévations sur la élévation sud-ouest, détail : cour vues depuis l'est. baies du dernier niveau. Logis ruiné de l'angle Tour de l'Auditoire, nord-ouest, élévation élévation sud-ouest. sud sur la cour.

Accès au site Comment s'y rendre ? : Le château de Castelanu-Bretenoux est facilement accessible depuis n'importe quel point de la vallée de la Dordogne. Rejoignez en premier lieu le village de Prudhomat, en empruntant la D30 et la D43 depuis , la D19 depuis Saint- Céré et Montal, la D14 depuis Bretenoux. Une fois dans Prudhomat, empruntez la D43 en direction de Saint-Michel-Loubéjou : le château de Castelnau-Bretenoux se trouve 2 km plus loin, au dessus des quelques maisons qui constituent le village.

Cartographie Zone : Lambert 2 étendu X : 559629 Y : 1988856 Adresse administrative Commune : Prudhomat Canton : Bretenoux Pays : Pays de la Vallée de la Dordogne Lotoise Lieu-dit : Castelnau Entité géographique : Limargue ; Vallée de la Dordogne

Visites

Le château de Castelnau-Bretenoux est ouvert au public tout au long de l'année selon les horaires et tarifs indiqués dans la rubrique ci-dessous (renseignements au tel : 05 65 10 98 00).

Le visiteur a le choix entre différentes formules de découverte : visite libre, visite commentée, visite conférence, atelier du patrimoine et visite ludique pour le jeune public, ...

Pour en savoir plus, consultez le site du Centre des Monuments Nationaux (MONUM) et la page qui est consacrée au château de Castelnau-Bretenoux.

Evènements particuliers

Castelnau-Bretenoux accueille régulièrement, en plus des ateliers de découverte du site, de nombreuses manifestations et expositions culturelles organisées par le service animation du château.

Il est aussi le théâtre du festival d'art lyrique de Saint-Céré qui, chaque été entre la fin juillet et la mi août, investit la cour d'honneur du château. Pour en savoir plus, contactez L'Usine (18 avenue du Docteur Roux, 46400 Saint-Céré, tel : 05 65 38 29 08, mail : [email protected]).

Bibliographie (ouvrages généraux et publications spécialisées) Thibault Pascale, Le château de Castelnau-Bretenoux, Paris, Editions du Patrimoine, MONUM, 2001, collection "Itinéraires" : ouvrage général le plus récent et le plus complet à la fois sur le château, son histoire et celle de Jean Mouliérat, disponible en librairie et auprès de la boutique du château.

Chantraine Colette, Jardin du Ségala. Saint-Céré - Bretenoux, Martel, Editions du Laquet, Collection "Guides Tourisme et Patrimoine", 1994 : notice sur la commune de Prudhomat aux pages 67 à 70.

Bruand Yves, "Le château de Castelnau-Bretenoux", in Congrès archéologique de , Paris, Société Française d'Archéologie, 1993, (147ème session,1989), pages 191 à 203.

Bénéjeam-Lère Mireille , Le château de Castelnau-Bretenoux, s. l., 1990, 24 pages.

Costa Georges, "La collection Jean Mouliérat au château de Castelnau-Bretenoux", in Monuments historiques, n° 106, 1979, pages 88 à 96.

Didon Catherine, Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Editions Patrimoine medias, 1996, pages 62-63. © MONUM, Centre des Monuments Nationaux, 2003 / Inventaire Général, 2005 / Conseil Général du Lot, 2005 - 16/07/2007 une réalisation www.geosignal.fr