M@ppemonde

Un finage dans la longue durée : Saint-Martin-du-Mont (Côte-d’Or)

Jean-Louis Maigrot

UMR 5594 - Artehis, Université de Bourgogne

Résumé.— On évalue ici les effets de la transmission des structures et formes agraires dans la longue durée. Nous postulons que, depuis la protohistoire, la forme des parcellaires, celle de la voirie ou de l’habitat n’ont jamais été fondamentalement remises en cause. L’organisation actuelle du finage de la commune de Saint-Martin-du-Mont (Bourgogne) est un héritage, probablement une construction médiévale et moderne adossée à une potentialité antique. Les opérations foncières successives se sont coulées dans le moule planimétrique préexistant. Cadastre napoléonien • Construction du finage • Évolution parcellaire • Longue durée • Organisation du finage • Style parcellaire • Transmission

Abstract.— Lasting boundaries: Saint-Martin-du-Mont in Burgundy.— This paper assesses the effects of the transmission of agrarian structures and forms over the long run. This paper postulates that, since protohistory, the form of parcels, roads and inhabited areas has never been fundamentally altered. The current organisation of the boundaries in the municipality of Saint-Martin-du-Mont (Burgundy) are a legacy, probably a medieval and modern structure, itself possibly based on an ancient pattern. Successive land transactions have conformed to the pre-existing planimetric layout. Boundary organisation • Long run • Napoleonic cadastre • Parcel development • Parcel pattern • Transmission • Voundary structure

Resumen.— Un territorio en el tiempo largo : Saint-Martin-du-Mont (Côte-d’Or).—Disertamos de los efectos de la trasmision de estructuras y formas agrarias en el largo tiempo, postulando que, desde la protohistoria, la forma de las parcelas, la de las vias o del habitat nunca fueron fundamentalmente modificadas. La actual organizacion del territorio del municipio de Saint-Martin-du-Mont (Borgona) es una herencia, probablemente una construccion medieval y moderna apoyada en una trama antigua. Las sucesivas operaciones terrenales se hicieron en el molde planimetrico preexistente. Cadastre napoleonico • Construccion del territorio • Estilo parcelario • Evolucion de las parcelas • Organizacion del territorio • Tiempo largo • Trasmision

ous postulons que, depuis l’installation et la généralisation des structures et formes agraires (Deffontaines, 1994), probablement à la protohistoire, nous Nassistons à leur développement en continu sous la double influence de leur propre dynamique et d’aménagements humains volontaires. Nous proposons alors l’hypothèse de travail suivante : les inflexions historiques dues à des circonstances particulières, dont les aménagements antiques, l’émergence des villages médiévaux, le remembrement actuel, n’ont jamais fondamentalement remis en cause l’empreinte de la structure initiale. Cette dernière, bien qu’effacée ou déformée, subsiste toujours et les analyses morphologiques régressives peuvent en révéler les tronçons toujours actifs et, de là, proposer une restitution de la configuration générale d’origine.

M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html 1 Or, de par leur inertie propre, formes et fonctions se trouvent fréquemment en déphasage et il n’est alors pas rare que les structures héritées et les fonctions qui leur sont contemporaines (Bertrand, Bertrand, 1975) soient en tension. Il en fut ainsi, sur le plateau de Langres-Châtillonnais, quand le remembrement des années 1960-1970 résolut le décalage croissant entre un parcellaire hérité d’une agriculture non mécanisée, et des systèmes de grandes cultures. À chaque aménagement de grande ampleur au cours de l’histoire, on assiste ainsi à un réajustement plus ou moins rapide des formes aux fonctions, conduisant à l’émergence d’une structure nouvelle incluant de manière dynamique la précédente. Autrement dit, les formes archéologiques ne sont pas uniquement des vestiges mais sont pleine- ment constitutives des structures agraires actuelles et sont à rechercher en leur sein. Nous postulons donc qu’il est possible, particulièrement à travers l’interprétation du cadastre napoléonien, d’appréhender les effets de transmission de longue et même de très longue durée, sans «fixisme» ni «inertie». Nous proposons ici de développer les contenus de ce postulat à propos de la commune de Saint-Martin-du-Mont. Située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de , sur le grand axe de communication Dijon-Châtillon-Troyes, sur le seuil de Bourgogne, la commune de Saint-Martin-du-Mont attire l’attention par son ampleur inhabituelle pour la région (3 784 ha, fig. 1). Mais l’originalité de Saint-Martin-du-Mont en tant qu’entité administrative réside surtout dans l’agrégation de plusieurs hameaux-villages. Leur présence est ancienne et nous est révélée dès le XIVe siècle par des dénombrements de la population de « la Terre de Saint Seine » (1). Même si actuellement leur taille est semblable à celle de Saint-Martin-bourg, leur statut de hameau se traduit par l’absence de cimetières et d’églises (fig. 2). Les données statistiques à notre disposition (2) montrent que tous ces « hameaux- villages» présentent des traits et des histoires similaires tant en termes démographiques que socioprofessionnels. Excepté pour deux qui ont disparu, leur évolution sur le long terme est semblable. Le finage se présente comme un vaste plateau ouvert, domaine de l’openfield (fig. 3). Il est cerné par de vastes massifs forestiers et il est limité à l’ouest et au sud par deux « ruptures », les vallées très encaissées de l’Ougne, du Suzon et de son affluent le ruisseau de Bordes-Pillot. Les affluents du Suzon, au sud, compartimentent le massif forestier. Deux de ces compartiments sont occupés par les habitats désertés dits « G1 » et « G2 ». La partie nord est traversée par le grand axe de communication Troyes-Dijon. Depuis le carrefour de Cestres, des axes secondaires desservent les hameaux ainsi que le val Suzon moyennant de forts dénivelés. Le milieu édaphique est ingrat. Le plateau est le domaine de « petites terres » à cailloux, argileuses, peu calcaires, reposant sur le calcaire compact bathonien et, à l’est d’une grande faille qui coupe le plateau du nord au sud, sur le calcaire en pla- quettes callovien. Les sols sont pierreux, peu profonds et ne disposent que d’une très faible réserve en eau. Actuellement, le broyage mécanique des cailloux est fréquent comme l’était autrefois l’épierrage manuel, à l’origine de nombreux « meurgers » (3). Ces caractéristiques expliquent aussi la grande taille du finage, les habitants ayant toujours cherché à compenser la faiblesse des rendements par l’extension des cultures. Les vallées, inondables, et les pentes marneuses sont le domaine d’herbages plus ou moins bien tenus (fig. 4a et 4b).

2 M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html Vaux-Saules Francheville

Bligny-le-Sec Saint-Seine- l’Abbaye

Val-Suzon Messigny-et-Vantoux Saint-Martin-du-Mont Étaules

Turcey Blaisy-Bas Hauteville- Bourgogne lès-Dijon Daix Auxerre

Fontaine- Dijon lès-Dijon Lantenay Plombières- Nevers lès-Dijon

DIJON Communes Mâcon 0 4 km Cantons ©Mappemonde 2010 (GS) Réalisation: J.-L. Maigrot, 2009 1. Saint-Martin-du-Mont en Côte-d’Or

2. Une conséquence du statut de hameau : trace du « Chemin de la Messe ». Ce chemin fait limite entre deux sections cadastrales de 5 km. Il reliait directement le hameau de Bordes-Pillot à Saint-Martin-du-Mont. Rendu caduc par l’automobile, il s’est trouvé peu à peu délaissé puis récemment arasé pour réunir deux parcelles. Le chemin était bordé d’une haie continue comportant à sa base un petit « meurger » (3). (cliché : J.-L. Maigrot, 2007)

M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html 3 C-M-F

La Casquette l’Ougne

Bordes-Bricard

Champcourt Bois de G2 Cestres Dynamiques G1

Fromenteau Ruptures Bordes- Pillot

Axes Val Suzon

Aires Passage

Bois

Bâti Faille

C-M-F: Cestres / St-Martin-du-Mt / Froideville

G1, G2: Sites médiévaux désertés ©Mappemonde 2010 (GS) Réalisation: J.-L. Maigrot, 2009 3. Le milieu édaphique

4. Paysages caractéristiques du finage : vallées et plateaux (cliché : J.-L. Maigrot, 2006)

4a. La vallée du ruisseau de Bordes-Pillot. 4b. Le plateau en direction de l’ouest.

4c. Vue aérienne du site de Saint-Martin-du- Mont. On distingue au premier plan la vallée de l’Ougne, en haut à droite au fond, le finage de Bordes-Pillot et au loin le bois de Cestres. Le plateau est à peine ondulé par des paléo- chenaux appelés localement «combes», et quelques buttes témoins appelées « tasselots ».

4 M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html Vers 1970-1975, les deux tiers des actifs travaillaient dans la commune et plus de la moitié étaient des agriculteurs. En 2000, 21 % des actifs travaillent à Saint-Martin- du-Mont et seuls 9 % d’entre eux sont des agriculteurs, le taux d’activité entre ces deux dates restant à peu près stable. Depuis la fin des années 1970, les non-actifs, essentiellement des retraités, constituent près de 70 % de la population : un grand nombre d’habitants ne sont pas originaires de la commune mais sont venus s’y ins- taller, attirés par le caractère encore rural de Saint-Martin-du-Mont et sa proximité avec Dijon. Dès lors Saint-Martin-du-Mont relève du périurbain dijonnais (Maigrot, 2007). L’activité agricole y connaît l’habituelle évolution observée dans la plupart des communes des plateaux calcaires du Grand Est : généralisation des systèmes de grande culture, sur de grands parcellaires configurés pour et par un matériel puissant, s’accompagnant de la destruction de toutes formes et tous dispositifs agraires antérieurs pouvant gêner les déplacements — haies, meurgers, chemins... (4). Malgré ces récents bouleversements, on observe sur deux siècles une certaine stabilité dans la distribution spatiale du mode d’utilisation des terres. Ainsi, les herbages se sont étendus à partir des zones anciennement enherbées, et les bois surtout à la périphérie du finage (fig. 5), soit pour des raisons d’éloigne- ment du centre d’exploitation, soit en position de rupture de pente là où il y avait déjà des friches. À peu près tous les sommets de pentes se boisent à partir du 5. Un exemple de dynamique de boisement. e début du XX siècle, le boisement y Poursuite d’une dynamique de boisement prenant une forme linéaire. Partout commencée au début du XXe siècle. Vue de la pe- ailleurs, le finage apparaît bien tenu. louse calcaire située au nord de « La Casquette », Depuis la mise en place du cadastre envahie progressivement par les genévriers napoléonien en 1813, les comptes (cliché pris depuis les « Herbes Noires », en direction de l’est, J.-L. Maigrot, 2007) cadastraux montrent que la diminution des terres labourables et, dans une moindre mesure, celle des friches (- 261 ha) correspondent à peu près à la croissance des herbages et des bois (+ 257 ha). Trois styles parcellaires, définis par le dessin, l’aspect des parcelles, et celui des chemins d’exploitation, sont immédiatement discernables sur le cadastre napoléonien de 1813 (fig. 6) : les styles « parcelles laniérées » (fig. 6a), « parcelles massives » (fig. 6b) et « parcelles de fond de vallée » (fig. 6c). Le style « fond de vallée » se caractérise par des parcelles plutôt carrées s’organisant perpendiculairement au cours d’eau. La plupart du temps, le cadastre de 1813 les donne en herbages. Il s’agit de manière générale de parcelles de petite taille : en sont recensées 155 pour une superficie totale de 78 ha et 87 a soit une moyenne de 50 a par parcelle. Les « parcelles massives » s’observent plutôt en périphérie du finage : plus grande que la moyenne, elles présentent une allure massive tendant vers des formes carrées. Le style « parcelles laniérées » correspond à un parcellaire en « lame de parquet » dominant sur le plateau central.

M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html 5 6a. Parcelles laniérées (section J) 6b. Parcelles massives (section E) Combe Rose Dessus de Chemin aux Magniens Croc Meunier En Xilles Les Bas Dessus des Charmes Champs à l’Âne En Champs Les Morisey Audevau La Marre Parbœuf Dessus des Crêtes Combe Le Haut de Laron Saint-Demay Côteau Paillot Champs Combe du Croc à la Caille Combe du Creux En la Piche Combe d’Été Combe Cotas Les Champs Rouges Dessus du Chemin À la Grande Charme des Hauteurs Champs de la Renarde 6d. Position des 3 grands types parcellaires sur le finage Combe des Au Chemin de Dijon Les Grandes Genièvres La Croix de Fromenteau Hauteurs Dessus de la Croix Les Corvées Les Hauteurs Pépins Cestres St-Martin-du-Mont Au Champs du Cheval Combe Humbert La Casquette Les Fontenis Chemin aux Magniens Froideville Au Bas de la Charette Combes Poisenen Le Pertui Champs Corbeux aux Lièvres N Charette Ferrey Bordes- N Combe en François Bricard 0 250 m 0 250 m 6c. Parcelles de fond de vallée (section M)

Sur la Goute Dessous de Champs du Vaux la Fontaine Dessus de la Goute Fromenteau Bordes- Habitat Le Bas Pillot du Charmoille Sans Bois en 1813 Vallées Sur le Bouillon Combe Clairy 0 3 000 m Parcelles massives En Ratier Parcelles laniérées Pré du Cerisier

Château Manchard Château Manchard et Vaux Forêt

N 0 250 m ©Mappemonde 2010 (GS) Fond: cadastre napoléonien, mairie de Saint-Martin-du-Mont Réalisation: J.-L. Maigrot, 2009 6. Les trois types parcellaires en 1813

De grands défrichements ont été effectués après la déclaration royale de 1766 (fig. 7). Pour la plupart, nous en connaissons la superficie (5), le nom des « défricheurs » et le lieu concerné. Ces défrichements affectent quasi exclusivement les parcelles massives. Nous en proposons l’interprétation suivante : les parcelles massives correspondaient jusque dans les années 1950 à une zone tampon entre forêt (mais incluant peut-être la frange extérieure actuelle du bois de Cestres) et parcelles laniérées du plateau. Cet espace intermédiaire a, au cours de l’histoire, constitué une sorte de réserve foncière permettant de faire face à une pression démo- graphique accrue et, revenant à la friche en période de baisse démographique. C’est là que se situent les friches déclarées au cadastre de 1813 et que l’on retrouve dans les enquêtes de la Société d’aménagement des friches de l’Est dans les années 1950, avant leur remise en culture dans les années 1960 avec la mécanisation de l’agriculture. Le site médiéval « G1 », abandonné au tournant des XIVe et XVe siècles et actuel- lement en cours de fouilles (6) s’insère parfaitement dans l’architecture générale du finage (fig. 7). Implanté le long d’un chemin venant de Cestres et se dirigeant vers le val Suzon, il est probablement situé à la limite sud-est de cette zone intermédiaire. En retenant l’hypothèse d’une organisation aréolaire des finages (Saint Jacob, 2008), nous avons tracé une aire d’emprise territoriale théorique, à partir des cinq principaux centres d’habitat: le groupe Cestres-Froideville-Saint-Martin-bourg, Bordes-Bricard, Bordes-Pillot, Bordes-Gaudot (nom supposé du site «G1» abandonné du bois de Cestres) et La Casquette-Bordes-Margot en fonction de leur poids démographique à différentes périodes. Cette approche, bien qu’assez

6 M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html sommaire, suggère « l’empreinte écologique » potentielle propre à chaque habitat (Comet, 1992; Beck, 1998; Morlon, Sigaut, 2008). L’empreinte écologique correspond à l’impact d’activités humaines sur l’écosystème et est exprimée en hectares consommés par « feu ». Cette surface traduit une quantité de ressources nécessaires par système opérant. Cette « surface » est virtuelle, mais elle traduit une réalité très concrète : de quelle surface, un feu dans son contexte historique et dans un lieu pédoclimatique particulier a-t-il besoin pour vivre, produire sa subsistance et absorber ses déchets ?

Défrichement Bois en 1813

Étirement des parcelles 48,5 40,7 35,3 13,8 0 1 500 m

Réalisation: J.-L. Maigrot, 2009 Fond: cadastre napoléonien, mairie de Saint-Martin-du-Mont ©Mappemonde 2010 (GS) 7. Parcelles lanièrées et défrichements de la fin du XVIIIe siècle. Nous avons directement vectorisé sur le cadastre napoléonien, au format .shp, 6012 polygones correspondant à autant de parcelles, bâties ou non. Pour préciser l’importance et la position des parcelles laniérées nous avons réalisé une requête sur table attributaire portant sur le ratio périmètre au carré/surface. Étant une grandeur sans dimension (mètres carrés sur mètres carrés) et indépendante de la taille de la parcelle, ce ratio est un indicateur de l'étirement d’une parcelle. Ici trois seuils ont été retenus. Toutefois s’il est valable sans restriction pour des rectangles réguliers, il l’est un peu moins dans le cas de parcelles pouvant comporter de nombreux angles. Les parcelles boisées sont exclues du calcul. Pour les défrichements du XVIIIe siècle, la mise en relation des deux couches thématiques (parcelles défrichées et parcelles massives) montre une co-localisation des deux thèmes.

M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html 7 La spatialisation des données démographiques a été réalisée sur la base des hypothèses suivantes : • une organisation aréolaire des activités agricoles est la plus plausible compte tenu du poids du facteur déplacement (7) et de la nature locale des sols et de la topographie. Toutefois, sur le terrain, la structure de la propriété et de l’exploitation montre souvent que ce modèle connaît des distorsions sur ses marges, sous la forme d’interpénétrations entre villages et hameaux voisins (Leturcq, 2007). La structure du territoire de Saint-Martin-du-Mont étant polyfocale, les limites proposées doivent être regardées comme possibles ou vraisemblables et le modèle ne doit pas être conçu comme étant rigide : • il faut, dans les systèmes anciens et plus ou moins selon le type de sol et de traction, 60 heures (2,5 journées) pour labourer environ 1 ha ; • à partir d’une surface de 4,5 ha, correspondant localement à une « charrue », et avec un assolement triennal « sombre » (jachère) — « bled » — « mars », la jachère étant labourée trois fois et les deux autres soles une fois (au minimum), on estime que la « charrue » demande environ 20 jours de labour au total. Sur ces bases, on peut proposer une valeur de 17 ha soit 42 jours de labour par « feu » comme correspondant à l’empreinte écologique d’un « feu » composé de 4 à 5 personnes (2 adultes et 3 enfants ; fig. 8).

Prairay

D16 Saint-Seine-l’Abbaye Bois de Saint-Seine

D971

D971

D16 Froideville D971

La Casquette

D971 D971

D16

Bordes-Bricard

D16

Bois de Cestres

D16

Fromenteau Bordes-Pillot Centre d’habitat en:

1400 D16 1634 1686 0 500 m ©Mappemonde 2010 (GS) Réalisation: J.-L. Maigrot 2009 Fond: Google Maps ©2010 8. L’empreinte écologique potentielle de cinq habitats de Saint-Martin-du- Mont aux époques pré-motorisée et mécanisée de l’agriculture

8 M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html L’examen du parcellaire de 1813 et de l’organisation des cheminements nous montre très classiquement des chemins qui rayonnent depuis les centres d’habitat, irriguant le finage. On observe aussi en sous-imposition, une structure orthonormée. Transmises et transformées par la disposition du parcellaire laniéré, les formes orthonormées régissent de grandes unités intermédiaires dont la cartographie dessine, de façon imagée, les barreaux d’une échelle à deux montants constitués par le tracé de deux voies antiques (T1 et T2). Ces formes orientées est-ouest n’entretiennent pas de dépendance directe avec la plupart des lieux habités, mais disposent au contraire d’une organisation propre, de type coaxial (fig. 9).

N N

Cestres Cestres St-Martin- St-Martin- du-Mont du-Mont Froideville La Casquette Froideville La Casquette

Bordes-Bricard Bordes-Bricard G1 G2

Fromenteau Fromenteau Bordes- Pillot Bordes-Pillot Vestiges Gallo-Romain Atelier de potier Construction Sites désertés Villa Axes Axe antique contemporains 0 2 000 m Axe protohistorique 0 2 000 m Axes radians ©Mappemonde 2010 (GS) Réalisation: J.-L. Maigrot, 2009 Quadrillage ©Mappemonde 2010 (GS) Réalisation: J.-L. Maigrot, 2009 Habitats

T1

N

Cestres St-Martin- T2 du-Mont

Froideville La Casquette T3

T4 Bordes-Bricard

Fromenteau Bordes- Pillot

Axes antiques Axes radians

0 2 000 m Quadrillage ©Mappemonde 2010 (GS) Réalisation: J.-L. Maigrot, 2009 Habitats 9. Relevé des formes orthonormées (quadrillage, fig. 9a), des chemins rayonnant depuis les habitats (radian, fig. 9b) et fusion de ces deux formes (fig. 9c)

Situées sur le plateau entre la vallée de l’Ougne et l’actuel bois de Cestres, ces formes orthonormées constituent un maillage de l’espace correspondant chaque fois à des logiques techniques, économiques voire politiques différentes, ne résultant pas forcément d’actions collectives concertées, mais dont le résultat émergent est néanmoins une organisation cohérente. Un peu aux marges, deux contrées se distinguent : • le côté ouest de la vallée de l’Ougne paraît relever d’une autre logique organisa- tionnelle, celle de l’abbaye de Saint-Seine, comme le suggèrent fortement son système de desserte et l’allure de son parcellaire. C’est dans cette contrée que furent installées,

M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html 9 dans la seconde moitié du XVIe siècle, les deux fermes de Champcourt (fig. 3) lors des défrichements. Ceci explique l’allure massive et la grande taille des parcelles ainsi que la présence d’un petit bois relictuel (Bois du Corroy). • au sud, dans la clairière de Bordes-Pillot et inséré dans la structure orthonormée, on discerne un parcellaire organisé en longues lanières, ou bandes ondulantes, dont la largeur n’excède pas quelques dizaines de mètres et dont la longueur peut atteindre 1 200 m environ (fig. 10) Il est orienté du nord au sud, soit l’inverse de la disposition ouest-est de la trame coaxiale décrite précédemment. L’organisation d’ensemble est répétitive, scandée par la duplication de la bande. L’orientation est donnée par un axe, T2, qui fait, encore, en partie la limite entre deux sections cadastrales. Ces bandes sont, ailleurs, caractéristiques des planifications médiévales (Lavigne, 2004 ; Chouquer, 2007) et leur développement en une trame très localisée dans le terroir de Saint-Martin-du-Mont suggère donc d’associer cette morphologie à l’habitat des Bordes-Pillot. Comme celui-ci apparaît vers le XIVe siècle, on pourrait avoir là un indice de datation.

N

Bois de Cestres

Les Bordes-Pillot

0 500 m

©Mappemonde 2010 (GS) Fond: cadastre napoléonien, mairie de Saint-Martin-du-Mont 2008 Réalisation: G. Chouquer, 10. Relevé des traces d’un parcellaire en bande interprété comme une planification médiévale dans la clairière de Bordes-Pillot Après confrontation aux données archéologiques issues de nos prospections et enquêtes de terrain (fig. 11 et 12), des fouilles et prospections menées depuis 2003 sur un habitat médiéval déserté et alentour (fig. 13), des missions aériennes menées par R. Goguet (8) (fig. 14) et des données spatialisées de la carte archéologique (9) (fig. 15), nous interprétons ces formes orthonormées hybridées avec la structure rayonnante comme étant d’origine antique voire protohistorique pour l’axe T2 (Tène et Hallstatt).

10 M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html Au sud du finage actuel, Fromenteau se signale par sa position de carrefour an- tique (le « carrefour de Fromenteau). Ce carrefour était alors un pôle suffisamment puissant pour avoir pu détourner partielle- ment l’axe T2 par un axe de raccordement. Toutefois, il n’influence pas l’orientation des formes orthonormées (fig. 16). À Saint-Martin-du-Mont nous sommes en présence d’un réseau dominant de type radio-quadrillé avec, toutefois, au 11. Reconnaissance d’un habitat médiéval à sud dans la clairière de Bordes-Pillot, un l’est de Cestres (fouilles : P. Chopelain, INRAP, aménagement médiéval en bandes. Ce cliché : J.-L. Maigrot, 2007) réseau a été élaboré par les pratiques du territoire sur un temps très long (de l’ordre de deux millénaires ou plus). Il y a de fortes chances pour que plusieurs des axes structurant la forme, radiaux ou qua- drillés, renvoient à des états très anciens. L’usage de la carte est essentiel pour prendre la mesure de l’autonomie mor- phologique des trois trames — radiale, quadrillée et en bande au sud, cette dernière s’appuyant sur l’axe T2 pour se construire. Autonomie très relative puisque ces formes sont en permanence 12. Exemple de fouilles menées dans les imbriquées pour construire la forme d’en- années 1930. Reconnaissance d’un établis- semble. Il n’y a aucune lecture chrono- sement antique dit « la Villa », en section G typologique absolue de la carte possible, « Champ Guillaume », à l’ouest de l’axe T1, effectuée entre les deux guerres et confirmation seule une lecture chrono-typologique par nos prospections (croquis communiqué par relative pouvant être sug-gérée. Ainsi, P. Gounand, Bordes-Bricard) dans le cadastre de 1813, le mode d’interconnexions des chemins montrerait

13. Le site déserté des bois de Cestres (fouilles : P. Beck ; J.-L. Maigrot ; F. Faucher). Le site est situé en parcelle 15 du bois de Cestres. À environ 250 mètres de là, au nord-ouest, se situe un point d’eau, le « Gaillard ». La fouille en cours a montré qu'il s'agissait d'une construction «pensée» et réalisée avec soin et faite pour durer. Son aspect homogène postule une période de mise en place sans modification ultérieure, et par comparaison avec les caracté- ristiques du village bourguignon de Dracy une construction médiévale. La fouille permet également d’envisager l'hypothèse d'un abandon de la borde par déménagement préparé (?) mais dont les raisons restent encore largement obscures. (cliché : R. Goguet, 2009)

M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html 11 que le maillage quadrillé constitue une couche d’information située «en des- sous» du maillage radial, ce dernier venant « dessus » (donc postérieur) tout en reprenant nombre des tracés du mail- lage quadrillé. Dans tous les cas, il n’y a pas de rupture d’un maillage à l’autre. L’organisation du finage de Saint- Martin-du-Mont est donc un héritage. Il s’agit très probablement d’une cons- 14. Trace d’un établissement antique en truction médiévale et moderne adossée à section M à proximité de l’axe T2. (cliché : un héritage antique. Il y a de fortes photo aérienne, R. Goguet 2004) chances pour que plusieurs des axes structurant la forme radiale ou/et quadrillée du parcellaire renvoient à des états très anciens, à des potentialités un jour inscrites dans le sol et qui ont été réactualisées lors des aménagements médiévaux et actuels. Tout s’est construit lentement sur deux millénaires, le résultat émergent étant cette régularité que nous observons actuellement. Le remembrement, dernier aménagement foncier en date, a de surcroît renforcé la trame des bandes coaxiales qui organise le centre du territoire en s’appuyant sur la trame préexistante. Il apparaît ainsi comme un épisode ne remettant pas en cause la logique radio-quadrillée organisant le finage, ce que montre une image aérienne récente de la commune (fig. 17). Quand à l’ouest du finage, les opérations foncières se sont coulées dans le moule du parcellaire massif préexistant et d’origine plus récente. Vu d’aujourd’hui, le territoire rassemble des éléments d’histoires différentes, plus ou moins anciens et transmis, ce qui, dans l’allure du parcellaire, crée des discordances entre les formes agraires observées. Le résultat est un mélange d’éléments de

15a T1 15b

N

Cestres St-Martin- T2 du-Mont Froideville La Casquette

Bordes- Bricard

Fromenteau

Bordes-Pillot

0 300 m Axes antiques

0 2 000 m Sites protohistoriques Mission IGN Semur-St Seine 1953 (Cliché 101) Sites antiques ©Mappemonde 2010 (GS) Réalisation: J.-L. Maigrot, 2009 15. Extrait de la carte archéologique 15a. Position des sites protohistoriques (Âges du Bronze et du Fer), et antiques en relation avec les tracés antiques et trace de l’axe T1 dans le dessin parcellaire de 1953 15b. Mission IGN Semur-St Seine 1953 Cliché 101

12 M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html Protohistoire Antiquité T2 T1

T3 Cestres

T4 Champ Guillaume

Château-Manchard Fromenteau

Axes Médiéval Moderne Protohistoire Antiquité Saint-Seine-l’Abbaye Saint-Seine-l’Abbaye Médiéval Moderne et Contemporain Bordes-Margot La Casquette Dijon Principaux St-Martin- Froideville Secondaires du-Mont Bordes-Bricard Habitats G1 (avec conservation de la localisation) G2 Protohistoire Antiquité Médiéval Bordes-Pillot Moderne et Contemporain

G1; G2: Sites ©Mappemonde 2010 (GS) Réalisation: J.-L. Maigrot, 20009 médiévaux désertés 16. Dynamique des flux de communication et construction du finage (sur la base des limites actuelles du finage). La présentation en quatre phases chronologiques correspond à l’interprétation, parfois vérifiée par des fouilles, notamment pour les axes T1, T3 et T4, que nous faisons du réseau viaire napoléonien et actuel. En revanche, la position et l’âge des sites et des établissements protohistoriques, antiques et médiévaux sont confirmés par l’archéologie. diverses époques et de quelques éléments reliques telles que les bordes abandonnées ou le tumulus hallstattien de Château-Manchard. Mais dans le détail, l’histoire du finage de Saint-Martin-du-Mont reste impossible à raconter (fig. 18). On ne peut pas dire beaucoup de choses des formes antiques préromaines et romaines, si ce n’est que la mise en valeur de la partie centrale devait être effective et que les deux établissements qui y sont localisés près des axes T1 et T2 ont dû jouer un rôle. On ne peut pas non plus décrire dans le détail les étapes de la régularisation progressive de la disposition parcellaire à l’époque médiévale et moderne, si ce n’est soulever quelques pistes et mettre en évidence quelques étapes marquantes comme, par exemple, l’installation des fermes de Champcourt au XVIe siècle accompagnant une histoire agraire différenciée entre l’Ouest du finage et le reste du territoire, ou la mise en forme du parcellaire de Bordes-Pillot au Moyen- Âge, ou bien encore, étant donné la position angulaire des deux sites, le rôle qu’a pu jouer la liaison entre Fromenteau et les Bordes-Pillot, habitats qui semblent apparaître aux XIIe-XIIIe siècles. Au total, une fois l’ensemble des données dont nous disposons mises en cohérence et interprétées, notamment sous SIG, nous proposons alors l’hypothèse suivante de construction de l’actuel finage de Saint-Martin-du-Mont.

M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html 13 T1 St-Martin-du-Mont Cestres T2

T3 La Casquette

Champ Guillaume

Champcourt T4 Bordes-Bricard G1

Axes antiques Bordes-Pillot Axes radians Fromenteau Quadrillage Sites protohistoriques Sites antiques

0 1 000 m ©Mappemonde 2010 (GS) Réalisation: J.-L. Maigrot, 2009 ©Google earth 17. L’organisation du sol à Saint-Martin-du-Mont

A-Orohydrographie B-Antiquité

Tasselot Axes principaux

Vallée et cours d’eau Maillage

Forêts Paléochenal

Sites antiques

C-Médiéval et Moderne Habitats: Ce: Cestres Fr: Froideville Ce B-B: Bordes-Bricard B-P: Bordes-Pillot St-M Frt: Formenteau Fr St-M: St-Martin-du-Mont

G1: site médiéval déserté B-B Défrichement XV-XVIe siècle

B-P Zone tampon Fr Front avec dynamique de la: friche forêt ©Mappemonde 2010 (GS) Réalisation: J.-L. Maigrot, 20009 18. Les étapes de la construction du finage de Saint-Martin-du-Mont (sur la base des limites actuelles)

14 M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html Bibliographie

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M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html 15 Notes

1. Archives départementales de la Côte-d’Or (Série B 11559 à B 11568), communiquées par Pierre Gounand. 2. Archives départementales de la Côte-d’Or : Série B11559 à B 11568, série 10H 48, 189, « Domaine à Saint Seine et aux environs » série C 4816, 4824, 4830. Dépouillement effectué par Pierre Gounand et P. Beck pour 1406 : « entre Les châtellenies de et de , La terre de saint Seigne ». 3. « Meurger » : terme commun à l’Est de la France désignant un pierrier allongé datant généralement des XVIIIe-XIXe siècles. Néanmoins certains peuvent être très anciens et s’appuient quelquefois sur des structures antérieures, tel un tumulus. Ils peuvent avoir plusieurs mètres de haut pour une centaine de long. 4. Nous y avons recensé au cadastre de 1813, 189 meurgers pour environ 12 ha et 1056 haies d’une longueur allant de 1m50 à plus de 2 km, couvrant au total un peu plus de 39 ha. 5. Dépouillement effectué et communiqué par Pierre Gounand. Bordes-Bricard (ADCO 10H189). 6. Plusieurs rapports de fouilles ont été publiés (Beck et al., 2008, 2009). 7. « Même si la place est illimitée, le finage agricole n’excède pas une dimension permettant les allées et venues quotidiennes au travail, sauf à établir plus loin des relais d’habitat… ». BRUNET R., DOLFUSS O. (1990). « L’espace et ses lois ». In BRUNET R., Géographie Universelle. Paris : Hachette ; Montpellier : Reclus. p. 80. ISBN : 2-7011-1665-1 8. Goguet R. « Base de données image », Côte-d’Or. Service régional de l’archéologie (SRA), rue Vannerie Dijon. 9. Service de la carte archéologique : dossiers communaux. Service Régional de l’Archéologie (SRA) Rue Vannerie Dijon.

Adresse de l’auteur

Jean-Louis Maigrot, UMR 5594 - Artehis « Archéologie, Terre, Histoire, Société », Université de Bourgogne, 2 Boulevard Gabriel, 21000 Dijon. Courriel : [email protected]

16 M@ppemonde 98 (2010.2) http://mappemonde.mgm.fr/num26/articles/art10204.html