1 2 MER(S)

EDWARD ELGAR 1857–1934 Op.37 1 I. 5.14 2 II. (Capri) 1.49 3 III. Sabbath Morning at Sea 5.33 4 IV. 3.44 5 V. 5.54

ERNEST CHAUSSON 1855–1899 Poème de l’amour et de la mer Op.19 6 I. La Fleur des eaux 11.06 7 Ia. Interlude 2.40 8 II. La Mort de l’amour 13.13

VICTORIN JONCIÈRES 1839–1903 La Mer* 9 I. Le Calme 5.04 10 II. Contemplation 5.27 11 III. La Tempête 2.48 12 IV. Épilogue 1.44

64.22 *world-premiere recording

Marie-Nicole Lemieux contralto Chœur de l’Opéra National de Bordeaux chorus master Salvatore Caputo (9–12) Orchestre National Bordeaux Aquitaine Paul Daniel

3 La mer, qu’on voit chanter… par Alexandre Dratwicki (Palazzetto Bru Zane)

Avec cette escapade maritime, Marie-Nicole Lemieux nous propose d’embarquer à ses côtés pour un périple haut en couleurs menant du romantisme fiévreux de Joncières à la modernité d’Elgar en passant par les expérimentations de Chausson, tous trois placés sous l’omnipotence d’un wagnérisme qu’ils admiraient avec ferveur. Issu d’une famille aisée, Ernest Chausson (1855–1899) fut inscrit en 1879 au Conservatoire de Paris dans les classes de Massenet et de Franck. Mais c’est avec ce dernier seul qu’il poursuivit sa formation jusqu’en 1883. Très attentif aux courants les plus novateurs, il assista en 1882 à la création de Parsifal, et fut nommé en 1886 secrétaire de la Société nationale de musique. Dès lors, Chausson ne cessa de fréquenter – jusqu’à sa tragique disparition précoce dans un accident de vélo – la fine fleur du monde musical, notamment Duparc, Fauré et Debussy. Très exigeant, il est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages dont le style associe à la science de la construction et de l’écriture franckiste les couleurs si particulières de l’art wagnérien. Certaines de ses œuvres comptent parmi les plus représentatives de la musique française « fin du siècle », tels le drame lyrique Le Roi Arthus, la Symphonie en si bémol, le poème symphonique Viviane, le Poème pour violon et orchestre ou ses nombreuses pièces vocales (dont la Chanson perpétuelle) et de musique de chambre. Une place particulière est à réserver au Poème de l’amour et de la mer, fusion rare – sinon unique – entre cycle de mélodies orchestrées, cantate profane et monologue symphonique. Créé en 1893, l’ouvrage se découpe en deux parties que sépare un Interlude orchestral : I. La Fleur des eaux : « L’air est plein d’une odeur exquise de lilas » – « Et mon cœur s’est levé par ce matin d’été » – « Quel son lamentable et sauvage » / Interlude / II. La Mort de l’amour : « Bientôt l’île bleue et joyeuse » – « Le vent roulait les feuilles mortes » – « Le temps des lilas ». De par cette structure, le Poème de l’amour et de la mer échappe aux classifications. Chausson le composa entre 1882 et 1890 environ, sur six poèmes de son ami Maurice Bouchor. Il le mit de côté pendant son travail sur Le Roi Arthus puis le révisa en 1893. Il avait publié séparément Le Temps des lilas en 1886, raison pour laquelle cette mélodie est souvent chantée isolément et sans orchestre. Lors de la création avec piano, Chausson accompagnait le ténor Désiré Desmet, le 21 février 1893 à Bruxelles. La version instrumentée fut entendue pour la première fois à Paris, le 8 avril, interprétée par Éléonore Blanc sous la direction de Gabriel Marie. Envoûtant et singulier, sans véritable modèle, la partition s’appuie sur une mélodie douloureuse et mélancolique qui se dévoile réellement dans l’Interlude séparant les deux grandes parties vocales mais se profile à maints autres endroits comme thème structurant. Elle reparaît dans « Le temps des lilas » et confirme alors les pressentiments éveillés par les épisodes instrumentaux antérieurs. Si La Mort de l’amour commence dans la clarté, comme La Fleur des eaux, elle s’assombrit plus vite (« Le vent roulait les feuilles mortes » scande une marche funèbre). Nadir accablé, « Le temps des lilas » confie qu’aucun printemps ne succèdera à l’automne mortifère.

4 Victorin Joncières (1839–1903) céda lui aussi, mais d’une bien autre manière, aux sirènes wagnériennes. Après des études de peinture dans l’atelier de Picot, le jeune homme entre au Conservatoire pour travailler l’harmonie avec Elwart puis le contrepoint et la fugue avec Leborne. Mais Joncières quitte prématurément cette classe à la suite d’une altercation avec son professeur au sujet de Wagner, dont il défendra longtemps les théories avant-gardistes dans ses articles de presse pléthoriques. Joncières amorce sa carrière de compositeur à la fin des années 1850, notamment avec une musique de scène pour Hamlet de Shakespeare, puis un premier opéra, Sardanapale, créé en 1867. Le Dernier Jour de Pompéï, donné au Théâtre-Lyrique en 1869, n’obtient ni la faveur du public, ni celle de la critique. Les journalistes reprochent à l’auteur un maniement trop rudimentaire de l’orchestre. C’est pourquoi, avec sa Symphonie romantique, Joncières expérimente de nouvelles sonorités instrumentales qui trouvent leur plein épanouissement dans l’éclatant succès de Dimitri, en 1876. Néanmoins, sans doute à cause d’une exécution trop approximative, La Reine Berthe (Opéra, 1878), ainsi que le demi-échec du Chevalier Jean (Opéra-Comique, 1885), obscurcissent la gloire de l’artiste. Joncières ne se relèvera pas de cet épisode difficile. Après son dernier drame lyrique, Lancelot (Opéra, 1900), il se retire de la scène officielle. Parallèlement à son activité de compositeur, il exprima ses opinions en tant que critique musical de La Liberté (entre 1871 et 1900), où il soutint notamment des amis tels que César Franck et Emmanuel Chabrier. La Mer est – tout comme le Poème de l’amour et de la mer de Chausson – une partition isolée dans le corpus du compositeur. L’œuvre confie à une voix de mezzo-soprano (Mme Brunet-Lafleur, à la création) le rôle allégorique de l’Océan, voix capiteuse de sirène qui séduit, attire et fait périr les humains en déchaînant la tempête. Quatre parties (Le Calme – Contemplation – La Tempête – Épilogue), versifiées par Édouard Guinand, s’enchaînent rapidement pour former une pièce d’une quinzaine de minutes qui se revendique de l’ode-symphonie (d’après sa page de titre). Ce genre, imaginé conjointement par Berlioz et Félicien David dans les années 1840, se caractérisait à l’origine par la présence d’un récitant parlant ponctuellement sur la musique, entre les épisodes chantés par le chœur et les solistes. Mais les avatars de l’ode-symphonie, bientôt très proches de la « symphonie dramatique » avec voix ou de la plus courte cantate, y renoncent régulièrement, comme c’est le cas ici. La partie de mezzo-soprano soliste est tenue en réserve pour ne s’exprimer théâtralement qu’après une introduction symphonique et chorale en demi-teintes. Ce prélude à l’action dramatique s’enrichit discrètement de la présence d’un rare tuba contrebasse, en plus du tuba traditionnel. La harpe – typique des orchestrations romantiques à la française – est largement utilisée tout au long de l’œuvre, jusqu’au tout dernier accord qui signe le retour au calme tandis que les flots se referment et engloutissent les corps des noyés. La Mer a été créé le 9 janvier 1881 à la Société des concerts du Conservatoire. Elle est dédiée à Deldevez, chef d’orchestre de ladite Société, et fut publiée chez Léon Grus. La partition sera reprise cinq fois au Conservatoire (jusqu’en 1889), toujours par des chanteuses wagnériennes qui se feront entendre au cours du même programme dans des extraits de Tristan et Isolde, Lohengrin ou Le Vaisseau fantôme. La Mer gagnera parallèlement les saisons des Concerts Pasdeloup et Lamoureux, où on l’entendra au moins jusqu’en 1896.

5 Autre figure post-wagnérienne, (1857–1934), compositeur britannique, connaît aujourd’hui un regain d’intérêt mérité : certaines de ses œuvres – outre les très célèbres marches Pomp and Circumstance – font désormais partie du répertoire de tous les orchestres, notamment les Variations Enigma, le Concerto pour violoncelle et (dans une moindre mesure) ses deux symphonies. Les bassonistes, quant à eux, connaissent tous sa splendide Romance avec orchestre. Autodidacte et d’extraction modeste (au point de se considérer lui-même comme un outsider), Elgar ne s’imposa pas sans mal comme compositeur britannique, lui qui fut surtout influencé par la musique « continentale ». Paradoxe de la postérité, il est aujourd’hui chérit par l’Angleterre qui le regarde comme un auteur typiquement anglais. Elgar fait partie de la première génération de compositeurs à prendre au sérieux le disque phonographique, au point qu’il réenregistrera deux fois ses œuvres les plus importantes au gré des améliorations techniques des procédés de captation. Les Sea Pictures op. 37 sont une pépite bien peu connue du catalogue d’Elgar. Ce cycle fut composé en 1899 pour honorer une commande du festival de Norwich. Les cinq mélodies qui forment l’ensemble furent d’abord conçues pour soprano et piano, puis transposées pour voix grave au moment de l’orchestration, à la demande de la contralto Clara Butt. L’œuvre fut créée le 5 octobre 1899 sous la baguette de l’auteur et les textes traduits en français par George Petilleau sous le titre Marines. Contrairement à bon nombre de cycles romantiques, les poètes sont tous différents (dans l’ordre : Roden Noel, Alice Elgar – la femme du compositeur –, Elizabeth Barrett Browning, Richard Garnett et Adam Lindsay Gordon). Les cinq titres expriment des approches très complémentaires de l’inspiration marine : Sea Slumber Song (Berceuse), In Haven (Capri)(Au port. Capri), Sabbath Morning at Sea (Dimanche matin, en mer), Where Corals Lie (Vers les îlots du corail), et The Swimmer (Le Nageur). Elgar connaissait-il l’ouvrage de Chausson ? On est frappé par certaines similitudes de couleurs orchestrales (à noter la présence d’un orgue). L’époque du moins est très clairement au wagnérisme revendiqué : densité orchestrale, chromatisme, motifs récurrents assument la filiation avec le maître allemand.

6 By the Beautiful Sea by Alexandre Dratwicki (Palazzetto Bru Zane)

Marie-Nicole Lemieux’s latest release is a colourful voyage from the feverish romanticism of Joncières, via Chausson’s experimentations, to the modernity of Elgar. The three are linked by a fervent admiration of Wagner, whose music had a powerful influence on each of them. Ernest Chausson (1855–1899) came from a wealthy family and entered the Conservatoire de Paris in 1879. He initially attended classes given by Massenet and Franck, subsequently continuing his studies under Franck alone, up until 1883. He paid close attention to the trends and musical innovators of his day, attended the first performance of Parsifal in 1882, and became secretary of the Société nationale de musique in 1886. From that point onwards, Chausson was in regular contact with many of the most important figures in the French musical world – including Duparc, Fauré and Debussy – until his tragic and premature death in a bicycle accident in 1899. As a composer, he was very demanding. He wrote around sixty works, whose style combines Franck’s scientific approach to musical construction and composition with the characteristic colours of Wagnerian art. Some of Chausson’s works are among the most representative pieces we have of fin de siècle French music, such as the lyric drama Le Roi Arthus, the Symphony in B flat major, the symphonic poem Viviane, the Poem for violin and orchestra, or his numerous vocal pieces (including the Chanson perpétuelle) and chamber works. Chausson’s Poème de l’amour et de la mer holds a particular place in the composer’s oeuvre. It is an unusual, if not unique, fusion of genres, situated somewhere between the orchestrated song cycle, the secular cantata and the symphonic monologue. First performed in 1893, the piece is divided into two parts which are separated by an orchestral Interlude: I. La Fleur des eaux (The flower of the waters) : “L’air est plein d’une odeur exquise de lilas” (An exquisite scent of lilac fills the air) – “Et mon cœur s’est levé par ce matin d’été” (My heart awoke that summer morning) – “Quel son lamentable et sauvage” (What wild lament) / Interlude / II. La Mort de l’amour (The death of love) : “Bientôt l’île bleue et joyeuse” (Very soon the happy blue isle) – “Le vent roulait les feuilles mortes” (The wind bowled the dead leaves along) – “Le temps des lilas” (The time of lilac). Such a structure defies easy classification. Chausson composed the work between 1882 and 1890 (approximately), setting six poems written by his friend Maurice Bouchor. He set it aside during his work on Le Roi Arthus, before revising it in 1893. Le Temps des lilas was published separately in 1886, which explains why the song is often performed in isolation and without an orchestra. The premiere with piano took place on 21 February 1893 in Brussels, performed by the tenor Désiré Desmet, accompanied by the composer. The first orchestral performance followed in Paris on 8 April, sung by the soprano Éléonore Blanc and conducted by Gabriel Marie. A singular, captivating work, Poème de l’amour et de la mer has no clear model. It is built around a melody suffused with melancholy and pain, which is only fully revealed in the interlude between the two main sections, but which is alluded to at several other points and provides thematic structure. This motif also returns during Le temps des lilas, vindicating the feelings of foreboding awakened by the previous instrumental episodes. While Part II, La Mort de l’amour – like Part I, La Fleur des eaux – opens with a feeling of brightness, it darkens more quickly (“Le vent roulait les feuilles mortes” scans as a funeral march). Le temps des lilas is the journey’s nadir, a defeated voice despairing that no spring will come to supplant the deathly autumn now upon us.

7 Victorin Joncières (1839–1903) also succumbed to the sirens of Wagner, but in a different way. training as a painter in his early years under François-Édouard Picot, he went on to study harmony with Antoine Elwart and then counterpoint and fugue with Aimé Leborne. However, Joncières abandoned Leborne’s class prematurely after a dispute with his teacher over Wagner, whose avant-garde theories he would go on to defend for many years in a plethora of articles. He began his career as a composer in the late 1850s, notably providing music for a production of Shakespeare’s Hamlet, before writing his first opera, Sardanapale, which was premiered in 1867. His subsequent opera, Le Dernier Jour de Pompéï, first performed at the Théâtre-Lyrique in 1869, was not popular with either the public or the critics: journalists decried Joncières’ “rudimentary” handling of the orchestra. This may have been the prompt for his experimentation with new instrumental sounds in the Symphonie romantique, which found their fullest expression in his fantastically successful 1876 opera Dimitri. Unfortunately (and perhaps due to a production lacking in precision), this success was not reproduced for his subsequent operatic foray, La Reine Berthe (at the Opéra in 1878), nor for Le Chevalier Jean (at the Opéra-Comique in 1883), which was more or less a failure: Joncières began a slide back towards obscurity from which he never recovered. After his final lyric drama, Lancelot (Opéra, 1900), he retired from official composition for the stage. Alongside his activities as a composer, he was a music critic for the newspaper La Liberté between 1871 and 1900, and supported friends such as César Franck and Emmanuel Chabrier with favourable reviews. La Mer – much like Chausson’s Poème de l’amour et de la mer – is a rather isolated piece in the composer’s oeuvre. A mezzo-soprano (Marie-Hélène Brunet-Lafleur at the work’s premiere) sings the allegorical role of the ocean, a sensuous siren’s voice which seduces humans and lures them to their eventual peril in a deadly storm. The piece is in four parts (Le Calme – Contemplation – La Tempête – Épilogue, with lyrics by Édouard Guinand), which are performed in quick succession and last around 15 minutes in total. Joncières termed the piece an “ode-symphonie” on its title page, a genre jointly inaugurated by Berlioz and Félicien David in the 1840s. The genre was originally characterised by the presence of a narrator who would speak over the music at regular intervals, in between the sections sung by the choir and soloists. However, subsequent incarnations of the ode-symphonie, which soon became similar to the symphonie dramatique with voice, or to the shorter cantata, often did away with the narrator, and Joncières does the same. The soloist’s theatrical entry is delayed until after a subdued introduction performed by the orchestra and chorus. This prelude to the dramatic action contains a subtle but enriching addition: the unusual inclusion of a contrabass tuba alongside the traditional tuba. The harp, a typical feature of Romantic orchestrations in France, is used extensively throughout this work, right up until the final chord, which signals a return to a state of stillness, as the waves swallow the bodies of the shipwreck victims, then subside, leaving an unbroken surface. La Mer was first performed on 9 January 1881, at the Société des concerts du Conservatoire. The work’s dedicatee was Édouard Deldevez, the principal conductor of the society’s orchestra, and it was published by Léon Grus. It was performed a further five times at the Conservatoire, up until 1889, always by Wagnerian singers in the context of a programme of extracts from Tristan and Isolde, Lohengrin and The Flying Dutchman. It was also programmed, in parallel, for several seasons of the Concerts Pasdeloup and the Concerts Lamoureux, where it was performed until at least 1896.

8 Another post-Wagnerian figure, Edward Elgar (1857–1934) is today benefitting from a well-deserved revival of interest, with some of his works – alongside his already famous Pomp and Circumstance marches – now forming part of practically every orchestra’s repertoire, such as the , the , and (to a lesser extent) his two symphonies. Meanwhile, few bassoonists have yet to encounter his splendid Romance with orchestra. Self-taught and from humbler beginnings – to the extent that he considered himself an outsider – Elgar had difficulty establishing a name for himself in Britain, in which endeavour his distinctly “continental” influences did not help. Ironically, today he is one of the country’s most celebrated composers and regarded by many as typically English. Elgar was part of the first generation of composers to take the vinyl record seriously, re-recording his most important works twice, each time prompted by improvements in recording technology. The song cycle Sea Pictures Op.37 is a lesser-known gem in Elgar’s catalogue. It was composed in 1899 in response to a commission from the Norfolk and Norwich Festival. The five songs were initially intended for soprano and piano before being transposed into a lower register during the orchestration process, at the request of the alto Clara Butt. They were first performed on 5 October 1899 under the baton of the composer. In contrast to many Romantic song cycles, here each of the five poems set by the composer has a different author: Roden Noel, (the composer’s wife), Elizabeth Barrett Browning, Richard Garnett and Adam Lindsay Gordon, respectively. Their titles illustrate a variety of approaches to the idea of marine inspiration: Sea Slumber Song, In Haven (Capri), Sabbath Morning at Sea, Where Corals Lie and The Swimmer. Was Elgar familiar with Chausson’s work? Some of the orchestral colours are strikingly similar, and the use of organ in each piece is notable. Either way, the music of this era clearly owes a significant debt to Wagner: the density of the orchestral writing, the use of chromatic melodies, and the appearance of recurring motifs all situate these pieces in the lineage of the German maestro.

Translation: Sam Brightbart

9 Sehen, wie das Meer singt… von Alexandre Dratwicki (Palazzetto Bru Zane)

Marie-Nicole Lemieux nimmt uns mit auf eine bunte Reise ans Meer, angefangen bei Joncières fiebriger Romantik über Chaussons Experimentierfreude bis hin zu Elgars modernem Stil, und bei allen dreien ist die glühende Verehrung für Wagner allgegenwärtig. Ernest Chausson (1855–1899) stammte aus einer wohlhabenden Familie. 1879 schrieb er sich am Pariser Konservatorium ein und nahm Stunden bei Massenet und Franck. Allerdings setzte er den Unterricht nur mit Letzterem und außerhalb des Konservatoriums bis 1883 fort. Er interessierte sich sehr für die neuesten Strömungen, sah sich 1882 die Premiere von Wagners Parsifal an und wurde 1886 zum Sekretär der Société nationale de musique (Nationale Musikgesellschaft) ernannt. So verkehrte Chausson – bis zu seinem frühen Tod bei einem tragischen Fahrradunfall – stets mit der Elite der damaligen Musikwelt, darunter Duparc, Fauré und Debussy. Er war sehr anspruchsvoll und schrieb etwa sechzig Werke, in denen sich die Kunst der formalen Gestaltung und Verarbeitung von Franck mit der besonderen Harmonik Wagners mischt. Einige zählen zu den repräsentativsten Stücken der französischen Musik des Fin de Siècle, so zum Beispiel die Oper Le Roi Arthus, die Sinfonie Nr. 1 B-Dur op. 20, die sinfonische Dichtung Viviane op. 5, das Poème op. 25 oder seine zahlreichen Kammer- und Vokalmusiken (darunter der Chanson perpétuelle op. 37). Einen besonderen Platz nimmt das Poème de l’amour et de la mer (Gedicht über die Liebe und das Meer) für Singstimme und Orchester op. 19 ein, eine seltene – wenn nicht einzigartige – Fusion von zyklischen Orchestermelodien, profaner Kantate und sinfonischen Monologen.

Das 1893 uraufgeführte Werk gliedert sich in zwei Teile, die von einem orchestralem Interlude unterbrochen 10werden: I. La Fleur des eaux (Die Blume der Gewässer). „L’air est plein d’une odeur exquise de lilas“ (Ein teurer Fliederduft liegt in der Luft) – „Et mon cœur s’est levé par ce matin d’été“ (Mein Herz erwachte an jenem Sommermorgen) – „Quel son lamentable et sauvage“ (Welch wilde Klage) / Zwischenspiel / II. La Mort de l’amour (Der Tod der Liebe). „Bientôt l’île bleue et joyeuse“(Sehr bald wird die glückliche blaue Insel) – „Le vent roulait les feuilles mortes“ (Der Wind wirbelte die toten Blätter umher) – „Le temps des lilas“ (Die Zeit des Flieders). Aufgrund seiner Struktur lässt sich Poème de l’amour et de la mer in keine Schublade stecken. Chausson komponierte das Stück zwischen 1882 und 1890 und verwendete dabei sechs Gedichte seines Freundes Maurice Bouchor. Als er an Le Roi Arthus arbeitete, legte er das Poème zunächst beiseite und überarbeitete es erst 1893. 1886 veröffentlichte er Le Temps des lilas unabhängig vom Rest, weshalb das Stück oft einzeln und ohne Orchester aufgeführt wird. Bei der Erstaufführung am 21. Februar 1893 in Brüssel begleitete Chausson den Tenor Désiré Desmet am Klavier. Die Orchesterfassung wurde am 8. April gleichen Jahres in Paris mit Éléonore Blanc und unter der Leitung von Gabriel Marie aufgeführt. Die betörende, einzigartige Musik kommt ohne Vorbild aus und rankt sich um eine schmerzlich-melancholische Melodie, die sich vor allem im Interlude zwischen den beiden großen Vokalteilen entfaltet, aber an zahleichen anderen Stellen als ordnendes Thema zum Tragen kommt. Sie taucht in Le Temps des lilas erneut auf und bestätigt somit die Vorausdeutung in den vorangegangenen Instrumentalteilen. La Mort de l’amour beginnt wie La Fleur des eaux sehr hell, wird aber schneller düster („Le vent roulait les feuilles mortes“ skandiert ein Trauermarsch). Am niederschmetternden Tiefpunkt äußert Le Temps des lilas, dass auf den tödlichen Herbst kein Frühling folgen wird.

10 Victorin Joncières (1839–1903) erlag ebenfalls den Wagner’schen Sirenen, wenngleich auf völlig andere Art. Nachdem er in Picots Atelier Zeichenunterricht genommen hatte, wechselte er ans Konservatorium und studierte Harmonielehre unter Elwart sowie Kontrapunkt und Fuge unter Leborne. Allerdings brach Joncières den Unterricht bei Leborne nach einem Streit über Wagner ab, dessen avantgardistische Theorien er in wortreichen Zeitungsartikeln lange verteidigte. Joncières begann seine Komponistenkarriere Ende der 1850er Jahre, insbesondere mit einer Bühnenmusik für Shakespeares Hamlet, anschließend mit seiner ersten Oper Sardanapale, die 1867 uraufgeführt wurde. Les Derniers Jours de Pompéï (Die letzten Tage von Pompeji, Uraufführung 1869 im Théâtre-Lyrique) fand weder beim Publikum noch bei Kritikern Gefallen. Journalisten warfen dem Komponisten vor allem einen allzu rudimentären Umgang mit dem Orchester vor. Deshalb experimentierte Joncières bei seiner Symphonie romantique mit neuen instrumentalen Klängen, die sich 1876 in Dimitri zu ihrer vollen Blüte entfalteten – ein durchschlagender Erfolg. Dennoch trübten – wohl aufgrund einer schlampigen Ausführung – La Reine Berthe (Opéra, 1878) und der halbe Misserfolg von Le Chevalier Jean (Opéra Comique, 1883) den Ruhm des Künstlers. Joncières konnte diese schwierige Zeit nicht verwinden. Nach seiner letzten Oper, Lancelot (Opéra, 1900), zog er sich von der Bühne zurück. Neben seiner Arbeit als Komponist äußerte er seine Meinungen als Musikkritiker in La Liberté (zwischen 1871 und 1900), wo er besonders seine Freunde César Franck und Emmanuel Chabrier unterstützte. La Mer (Das Meer) nimmt ebenso wie Chaussons Poème de l’amour et de la mer eine Sonderstellung im Werk des Komponisten ein. Ein Mezzosopran (bei der Uraufführung Madame Brunet-Lafleur) übernimmt die allegorische Rolle des Ozeans; die berauschende Stimme einer Sirene lockt verführerisch die Menschen ins Verderben, wenn sie einen Sturm heraufbeschwört. Vier Teile (Le Calme; Die Ruhe – Contemplation; Betrachtung – La Tempête; Der Sturm – Épilogue; Epilog), zu denen Édouard Guinand den Text dichtete, folgen rasch aufeinander und lassen ein 15-minütiges Stück entstehen, dass, seiner Titelseite nach, die Bezeichnung sinfonische Ode für sich beansprucht. Diese in den 1840er Jahren gemeinsam von Berlioz und Félicien David erdachte Gattung zeichnete sich ursprünglich dadurch aus, dass ein Ansager zwischen zwei von Chor und Solisten gesungenen Teilen punktuell über die Musik sprach. Aber die Vertreter der sinfonischen Ode – wobei letztere bald der „dramatischen Sinfonie“ mit Gesang oder in der kürzesten Version als Kantate immer näher kam – verzichteten meist darauf, so wie im vorliegenden Fall. Der Solistenpart für Mezzosopran kommt zunächst nicht zum Einsatz, sondern äußert sich erst effektvoll nach einer sinfonischen Einleitung und einem Halbtonchor. Dieser Auftakt zum Höhepunkt wird neben der traditionellen Tuba unauffällig mit einer sonst selten eingesetzten Kontrabasstuba verstärkt. Die Harfe – typisch für romantische Orchestrierungen im französischen Stil – wird das gesamte Stück über häufig benutzt, bis hin zum letzten Akkord, der die Rückkehr zur Ruhe signalisiert, während das Meer über den Leichen der Ertrunkenen zusammenschlägt und sie verschlingt. La Mer wurde am 9. Januar 1881 in der Société des concerts des Konservatoriums aufgeführt. Sie ist dem Dirigenten jener Gesellschaft, Édouard Deldevez, gewidmet und erschien bei Léon Grus. Das Werk wurde danach (bis 1889) im Konservatorium noch fünfmal aufgeführt; stets waren die Interpretinnen Wagner-Sängerinnen, die im gleichen Programm Auszüge aus Tristan und Isolde, Lohengrin oder Der fliegende Holländer zu Gehör brachten. Parallel dazu wurde La Mer bei den Concerts Pasdeloup und Lamoureux aufgeführt, wo das Stück mindestens bis 1896 zu hören war.

11 Eine weitere post-Wagner’sche Persönlichkeit ist der britische Komponist Edward Elgar (1857–1934), der heute verdienterweise zu neuem Ruhm gelangt: Einige seiner Werke – neben den berühmten Pomp and Circumstance Marches – gehören mittlerweile zum festen Orchesterrepertoire, besonders die Enigma-Variationen, das Cellokonzert e-moll op. 85 und (in geringerem Maße) seine beiden vollendeten Sinfonien. Und Fagottisten kennen natürlich alle seine schöne Romanze mit dem Orchester. Der Autodidakt aus bescheidenen Verhältnissen (er selbst betrachtete sich als Außenseiter) konnte sich nur mühsam als britischer Komponist durchsetzen, wo doch seine Inspirationsquelle hauptsächlich „kontinentale“ Musik war. Heute wird er jedoch – Ironie des Schicksals – in England hochgeschätzt, wo man ihn als typisch englischen Komponisten betrachtet. Elgar gehörte zur ersten Generation von Musikern, die Schallplatten ernst nahmen; so sehr, dass er seine wichtigsten Werke zweimal neu einspielte, je nach den technischen Verbesserungen beim Aufnahmeverfahren. Die Sea Pictures für Alt und Orchester op. 37 sind kaum bekannte Perlen aus Elgars Katalog. Der Zyklus entstand 1899 als Auftragsarbeit für das Norfolk and Norwich Festival. Die fünf Melodien wurden zunächst für Sopran und Klavier komponiert und bei der späteren Orchestrierung auf Wunsch der Altistin Clara Butt für tiefere Stimmlagen transponiert. Elgar dirigierte am 5. Oktober 1899 bei der Uraufführung, die Texte wurden von Wilhelm Henzen ins Deutsche übersetzt und erhielten den Titel See-Bilder. Anders als viele romantische Zyklen stammen die vertonten Texte von verschiedenen Dichtern (in der Reihenfolge: Roden Noel, Alice Elgar – Elgars Ehefrau –, Elizabeth Barrett Browning, Richard Garnett und Adam Lindsay Gordon). Alle fünf ergänzen vom Ansatz her die maritime Inspiration: Sea Slumber Song (Des Meeres Schlummerlied), In Haven (Capri) (Im Hafen. Capri), Sabbath Morning at Sea (Sabbathmorgen auf dem Meer), Where Corals Lie (Das Land, wo die Korallen glühn) und The Swimmer (Der Schwimmer). Kannte Elgar Chaussons Werk? Gewisse Ähnlichkeiten in den orchestralen Klangfarben sind bezeichnend (zum Beispiel der Einsatz einer Orgel). Zumindest die Epoche beansprucht aufs Neue den Wagnerismus für sich: Orchestrale Dichte, Färbungen und wiederkehrende Motive bestätigen die geistige Verwandtschaft mit dem deutschen Maestro.

Übersetzung: Anne Thomas

12 On a tous des désirs de mer, We are all drawn to the sea, des envies de s’y plonger, longing to wade in de sentir ses odeurs et ses parfums. and inhale its scents and aromas. On a tous une envie de s’assoir dans son sable, We all imagine sitting on its sands, de la regarder et, bercé par ses vagues, gazing out over its waters, rocked in its waves, d’oublier ses peines, revivre ses amours forgetting our troubles, reliving our loves, et d’essayer d’arrêter le temps, trying to stop time long enough de le retenir encore et encore. to hold a moment, again and again.

Wir spüren alle eine Sehnsucht nach dem Meer – danach, uns in die Wogen zu stürzen und den ihm eigenen Geruch zu riechen. Wir alle wünschen uns, auf dem Sand zu sitzen, auf das Wasser zu blicken und von den Wellen getragen unseren Kummer zu vergessen, in der Erinnerung alter Lieben zu schwelgen und zu versuchen, die Zeit aufzuhalten, den Moment für ewig festzuhalten.

13 SEE-BILDER SEA PICTURES MARINES

Des Meeres Schlummerlied Sea Slumber Song Berceuse Seevogel schlief ein, 1 Sea-birds are asleep, L’alcyon s’endort, die Welt ruht ohne Pein, the world forgets to weep, oublions triste sort… sanft klingt des Meeres Schlummergesang, sea murmurs her soft slumber-song la mer houleuse dit sa Berceuse wo mit schattigem Strand on the shadowy sand sur le noir sable fin liegt dies Elfenland; of this elfin land; de ce monde elfin : „Ich, die Mutter lind, “I, the Mother mild, « De ta tendre mère wiege Dich, mein Kind, hush thee, O my child, écoute le chant, dass Ruh’ Dein Herz gewinnt! forget the voices wild! plus de voix colère, dors, mon cher enfant ! Zart umschleiert stehn Isles in elfin light Dans l’île rêveuse, Marmorklippen hehr, dream, the rocks and caves, la mer chuchoteuse, Inseln zauberschön, lulled by whispering waves, endort gouffres et rocs, rings umspielt vom Meer. veil their marbles bright, cache marbres et blocs, Weiße Schaumesflocken wehn foam glimmers faintly white et la pâle vague écumeuse wohl über den Muschelsand upon the shelly sand baise le sable fin her ins Elfenland. of this elfin land; de ce monde elfin… Wie zarter Geige Klang sea-sound, like violins, Comme un violon, la lame beschwichtigt Seegesang, to slumber woos and wins, t’invite à t’assoupir… er lullet ein, was bös’ und bang I murmur my soft slumber-song, murmurant ma Berceuse langoureuse : in Deine Seele drang. leave woes, and wails, and sins, Au bonheur ouvre ton âme… Meeres dunkle Macht ocean’s shadowy might de l’océan le noir pouvoir hauchet: Gute Nacht! breathes good-night, te dit : Bonsoir ! Gute Nacht!“ Good-night!” Bonsoir ! » Roden Noel

Im Hafen (Capri) In Haven (Capri) Au port (Capri) Lass mich halten Deine Hand, 2 Closely let me hold thy hand, J’étreins ta main, je la serre… Sturm geht über Meer und Land, storms are sweeping sea and land; l’ouragan tord ciel et terre ; Liebe nur hält stand. love alone will stand. l’amour résistera !

Schmieg’ Dich an, wenn schaumbesät, Closely cling, for waves beat fast, Viens plus près, car les tempêtes, tosend her die Welle weht, foam-flakes cloud the hurrying blast; ravagent tout sur nos têtes ; Liebe nur besteht. love alone will last. l’amour seul durera !

Küssend sollst Du mir gestehn: Kiss my lips, and softly say: Dans un baiser, ma chérie ! „Jede Wonne mag verwehn, “Joy, sea-swept, may fade to-day; Narguons la mer en furie… Liebe muss bestehn.“ love alone will stay.” « L’amour seul restera ! » Alice Elgar

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14 Sabbathmorgen auf dem Meer Sabbath Morning at Sea Dimanche matin, en mer Das Schiff, so feierlich, fuhr ab. 3 The ship went on with solemn face: Solennellement, le navire, Noch lag des Morgens Dunkelheit to meet the darkness on the deep, de Neptune envahit l’Empire… gebreitet auf dem Meere. the solemn ship went onward. part majestueusement… Ich saß und schaute matt hinab; I bowed down weary in the place; de larmes d’adieux fatiguée denn Scheideweh und Müdigkeit for parting tears and present sleep et par le sommeil subjuguée, gab meinen Lidern Schwere. had weighed mine eyelids downward. mes yeux moitié se fermant…

Der Anblick wie herrlich und groß! The new sight, the new wondrous sight! Devant ces splendeurs je palpite ! Die tosenden Wasser rund um mich, The waters around me, turbulent, Autour de moi la mer s’agite, der stille Himmel oben, the skies, impassive o’er me, mais, là-haut, calmes, les cieux, der, ob auch mond- und sonnenlos, calm in a moonless, sunless light, sans soleil, sans lune argentée, im Voraus wunderbar verkläret sich, as glorified by even the intent vont, au milieu d’une gloire exaltée, vom Tag, der kommt, umwoben. of holding the day glory! fêter le jour glorieux !…

Denkt, Freunde mein, am Sabbathtag! Love me, sweet friends, this sabbath day. Amis, aimez-moi, c’est Dimanche ; Mir rauscht das Meer. Doch euer Mund The sea sings round me while ye roll autour de nous, l’écume blanche, singt Hymnen am frommen Orte. after the hymn, unaltered, entonne une hymne à la Croix. Ihr kniet, wo ich voreinst auch lag, and kneel, where once I knelt to pray, À genoux devant l’oriflamme, mich segnend heißer im Herzensgrund, and bless me deeper in your soul priez pour moi du fond de l’âme, als mit gestammelten Worte. because your voice has faltered. surtout si tremblent vos voix !…

Und wenn um meinen Sabbath her And though this sabbath comes to me À bord du vaisseau, nul vicaire, auch keine Priesterstola schwebt without the stolèd minister, pas d’étole ou de reliquaire, und keine Chöre singen, and the chanting congregation, point de congrégation… mich tröstet Gottes Geist, ja, Er, God’s Spirit shall give comfort. He mais avec Dieu, je communie… der ob den Wassern einst geschwebt who brooded soft on waters drear, Dieu qui, dans ta gloire infinie, im Schaffen und Vollbringen. Creator on creation. créas la Création !…

Er hilft mir, dass empor ich seh’, He shall assist me to look higher, Montre-moi le séjour des Anges, wo mit Gesang und Harfenklang where keep the saints, with harp and song, où les Saints chantent tes louanges, der Heil’gen ew’ger Sabbath währet, an endless sabbath morning, dans un Dimanche sans fin, wo sie am Himmelsflammensee and, on that sea commixed with fire, et, sur la mer étincelante, senken den Blick, weil er zu lang oft drop their eyelids raised too long baissent leur paupière brûlante sich zum Gottesglanz gekehret. to the full Godhead’s burning. des feux de l’Astre Divin ! from a poem by Elizabeth Barrett Browning

15 Das Land, wo die Korallen glühn Where Corals Lie Vers les îlots du corail Des Meeres Lied ist weich und schön, 4 The deeps have music soft and low Les flots ont des sons doux et vagues, wenn windgeschwellt die Lüfte ziehn, when winds awake the airy spry, quand de la brise l’éventail, es lockt, es lockt mich hinzugehn it lures me, lures me on to go m’invite, au murmure des vagues, ins Land, wo die Korallen glühn. and see the land where corals lie. à voir les îlots du corail !

In Berg und Au, am Wiesenquell, By mount and mead, by lawn and rill, Aux près, aux monts ou sur la dune, wenn mir sein Licht der Mond geliehn, when night is deep, and moon is high, toujours je songe au gouvernail, ich hör’ das Lied an jeder Stell’, that music seeks and finds me still, qui me dirige, au clair de lune, es sagt mir, wo Korallen glühn. and tells me where the corals lie. aux brillants îlots du corail !

Schliess’ mir die Augen, so ist’s gut; Yes, press my eyelids close, ’tis well; Baisse mes yeux, mon adorée ; doch wilde Phantasien fliehn but far the rapid fancies fly rêves luisants comme l’émail… zu Muschelstrand und Wogenflut, to rolling worlds of wave and shell, je dois partir pour la contrée zum Land, wo die Korallen glühn. and all the lands where corals lie. où sont les îlots du corail !

Es gleicht Dein Mund dem Sonnenbrand, Thy lips are like a sunset glow, Je veux me mirer sur ta lèvre, es scheint Dein Lächeln Licht zu sprühn, thy smile is like a morning sky, tu rendrais jaloux un sérail… doch lass mich fort ins ferne Land, yet leave me, leave me, let me go mais adieu ! ma brûlante fièvre, ins Land, wo die Korallen glühn. and see the land where corals lie. m’entraîne aux îlots du corail ! Richard Garnett

16 Der Schwimmer The Swimmer Le Nageur So weit die Blicke nach Süden schweifen, 5 With short, sharp, violent lights made vivid, Avec des lueurs en saccades vives, rings auf der bläulichen Fluten Wall to southward far as the sight can roam, à perte de vue, au Midi brumeux, seh’ ich’s wie zuckende Lichter streifen, only the swirl of the surges livid, seul, le renflement des lames plaintives seh’ Wellenkämme allüberall. the seas that climb and the surfs that comb. la mer qui se brise en flots écumeux… Nordwärts gewahr’ ich den weißen Schimmer Only the crag and the cliff to nor’ward, on ne voit, au Nord, que rochers sauvages, von steilen Klippen und Felsen immer, and the rocks receding, and reefs flung forward, et quand nous partons, nos voiles dehors, seewärts treiben und strandwärts Trümmer waifs wreck’d seaward, and wasted shoreward, le sombre océan charrie aux rivages, von Schiffen, tanzend in Schaum und Schwall. on shallows sheeted with flaming foam. sur un banc de sable, épaves et corps…

Wie geisterhaft und wie grau der Strand liegt, A grim, grey coast and a seaboard ghastly, La côte est lugubre et morne est la plage, den Menschenfüße nur selten gehn! and shores trod seldom by feet of men – nul nageur n’y vient, depuis bien longtemps. Wo geborsten dort Schiffes Mast und Wand liegt, where the batter’d hull and the broken mast lie, Un vaisseau sans mât, ici, fit naufrage, lagen sie gebettet der Jahre zehn. they have lain embedded these long tears ten. ensablé dit-on, depuis quatorze ans !… Lieb’! Lieb’! Als wir dort gewandelt Beide, Love! when we wandered here together, Ma belle ! au printemps, quittant nos bruyères, gab die Welt lichte Augenweide, hand in hand through the sparkling weather, à ton bras rivée, sous un ciel de feu, alle Hügel grünten von Farn und Heide, from the heights and hollows of fern and heather, nous allions, là-bas faire nos prières… Gott hat uns liebevoll angesehn. God surely loved us a little then. Dieu, vraiment, alors, nous aimait un peu !

So schön der Himmel, der Strand so sicher! The skies were fairer and shores were firmer – Tout était plus beau, les cieux, la nature… Die See kam blau auf den Sand gerollt. the blue sea over the bright sand roll’d; le sable est brillant et la mer s’endort, Schwatzen und Plätschern, Geriesel, Gekicher! babble and prattle, and ripple and murmur, et jase et babille, ah ! quel doux murmure ! Leuchtend Silber und gleißendes Gold! sheen of silver and glamour of gold. Éclat argenté dans un rayon d’or !…

Da kommt’s im Sturm mit des Donners Schwingen, See! girt with tempest and wing’d with thunder Voici l’ouragan, le tonnerre gronde, mit Blitzgefunkel und Regenguss, and clad with lightning and shod with sleet, la grêle, en tombant, perce les éclairs, die Winde rollen einher und zwingen and strong winds treading the swift waves under les vents déchaînés font écumer l’onde, die Wogen unter den schaum’gen Fuß. the flying rollers with frothy feet. et lancent la vague au milieu des airs… Dort am Himmel scheint ein Schwert zu bluten, One gleam like a bloodshot sword-blade swims on Pareil à l’épée aux taches sanglantes, roth färbt die Sonne die grünen Fluten, the sky line, staining the green gulf crimson, l’éclair fend la nue, et, contre tous, seul, ein Todesstreich zuckt aus ihren Gluten, a death-stroke fiercely dealt by a dim sun Phébus, en perdant ses couleurs brillantes, der wehende Schleier durchdringen muss. that strikes through his stormy winding sheet. frappe un coup mortel, sous son noir linceul…

Ihr weißen Rosse, ihr windschnellen Truppen! O, brave white horses! you gather and gallop, Braves coursiers blancs ! galopez en troupe ; Der Sturmgeist lässet euch freien Zaum! the storm sprite loosens the gusty reins; Adamastor vous rend vos libertés… Nun sind stolze Schiffe schwach wie Schaluppen now the stoutest ship were the frailest shallop le plus grand vaisseau n’est qu’une chaloupe, auf der Mähne Kamm und des Rückens Schaum. in your hollow backs, on your sur vos crins arqués, sur vos dos voûtés. high-arched manes. Reiten möcht’ ich wie kein Mann geritten, I would ride as never man has ridden Je voudrais nager comme nul au monde, rings von Euren Wirbeln weich umglitten, in your sleepy, swirling surges hidden; caché sous les flots, terreur du détroit, bis ich das Land meines Traums erstritten, to gulfs foreshadow’d through strifes forbidden, vers les gouffres bleus de la mer profonde, wo Leibe thronet in sel’gem Raum. where no light wearies and no love wanes. où jamais, jamais ! l’amour ne décroît ! Übersetzung: Wilhelm Henzen from a poem by Adam Lindsay Gordon Traduction : George Petilleau

17 POEM OF LOVE AND OF THE SEA POÈME DE L’AMOUR ET DE LA MER GEDICHT ÜBER DIE LIEBE UND DAS MEER

The flower of the waters La Fleur des eaux Die Blume der Gewässer An exquisite scent of lilac fills the air 6 L’air est plein d’une odeur exquise de lilas, Ein teurer Fliederduft liegt in der Luft from blooms that deck the walls from top to bottom, qui, fleurissant du haut des murs jusques en bas, von Blüten, die die Mauern umranken and perfume women’s hair. embaument les cheveux des femmes. und das Haar der Frauen duften lassen. Bathed in bright sunlight, the sea will be aflame, La mer au grand soleil va toute s’embraser, In helles Sonnenlicht getaucht, wird das Meer leuchten, and on the fine sand, in a kiss, et sur le sable fin qu’elles viennent baiser und auf dem feinen Sand, gerade noch von ihnen geküsst, break dazzling waves. roulent d’éblouissantes lames. brechen glitzernde Wellen.

O sky that will reflect the colour of her eyes, Ô ciel qui de ses yeux dois porter la couleur, O Himmel, der die Farbe ihrer Augen widerspiegeln wird, breeze that will sing among the lilac blooms brise qui vas chanter dans les lilas en fleur Windhauch, der zwischen den Fliederblüten singen to emerge scent-laden, pour en sortir tout embaumée, und duftgeschwängert weiterziehen wird, streams that will dampen her dress, o grassy paths, ruisseaux qui mouillerez sa robe, ô verts sentiers, Bäche, die ihr Kleid benetzen, o gräserne Pfade, you that will throb beneath her dear, small feet, vous qui tressaillerez sous ses chers petits pieds, die unter ihren teuren, kleinen Füßen beben, let me see my beloved! faites-moi voir ma bien-aimée ! lasst mich meine Liebste sehen!

My heart awoke that summer morning, Et mon cœur s’est levé par ce matin d’été ; Mein Herz erwachte an jenem Sommermorgen; for a beautiful girl was there upon the shore, car une belle enfant était sur le rivage, denn am Ufer stand ein schönes Mädchen, letting her limpid gaze roam over me, laissant errer sur moi ses yeux pleins de clarté, das seinen klaren Blick über mich schweifen ließ smiling with tender wildness. et qui me souriait d’un air tendre et sauvage. und dabei lächelte, zugleich zart und wild. You, transfigured by Youth and Love, Toi que transfiguraient la Jeunesse et l’Amour, Du, von Liebe und Jugend verklärt, seemed then to be the very soul of nature; tu m’apparus alors comme l’âme des choses ; schienst mir damals die Seele der Natur selbst zu sein; my heart went out to you, you took it for ever, mon cœur vola vers toi, tu le pris sans retour, mein Herz öffnete sich dir, du nahmst es auf ewig, and roses rained down on us from the opening sky. et du ciel entr’ouvert pleuvaient sur nous des roses. und Rosen regneten auf uns herab aus dem sich öffnenden Himmel.

What wild lament Quel son lamentable et sauvage Welch wilde Klage will sound the hour of farewell! va sonner l’heure de l’adieu ! wird die Stunde des Abschieds erklingen lassen! The sea surges upon the shore, La mer roule sur le rivage, Die See wallt über die Ufer, mocking and indifferent moqueuse et se souciant peu der Stunde des Abschieds to the hour of farewell. que ce soit l’heure de l’adieu. verspottend und gleichgültig gegenüber. Birds soar on outspread wings Des oiseaux passent, l’aile ouverte, Vögel gleiten mit ausgebreiteten Flügeln above the carefree deep; sur l’abîme presque joyeux ; über die sorglose Tiefe; bathed in bright sunlight, the sea is green, au grand soleil la mer est verte, in helles Sonnenlicht getaucht, leuchtet das Meer smaragden, and I grieve in silence, et je saigne silencieux, und ich trauere still, gazing upon the splendour of the sky. en regardant briller les cieux. während ich in den herrlichen Himmel blicke.

I grieve as I see my life Je saigne en regardant ma vie Ich trauere, als ich mein Leben carried away on the waves; qui va s’éloigner sur les flots ; auf den Wogen davongetragen sehe; my very soul is taken from me, mon âme unique m’est ravie meine eigene Seele wird mir genommen, and the dull booming of the waves et la sombre clameur des flots und das gleichmäßige Rauschen der Wellen muffles the sound of my sobs. couvre le bruit de mes sanglots. lässt den Klang meiner Schluchzer untergehen. Who knows if this cruel sea Qui sait si cette mer cruelle Wer weiß, ob diese grausame See will bring her back to me? la ramènera vers mon cœur ? sie zurück zu meinem Herzen bringen wird? My eyes take their fill of her; Mes regards sont tournés vers elle ; Meine Augen sind nur auf sie gerichtet; the sea is singing, and the mocking wind la mer chante, et le vent moqueur das Meer singt, und der spottende Wind jeers at the anguish of my heart. raille l’angoisse de mon cœur. verhöhnt die Qualen meines Herzens.

18 The death of love La Mort de l’amour Der Tod der Liebe Very soon the happy blue isle 8 Bientôt l’île bleue et joyeuse Sehr bald wird die glückliche blaue Insel will appear among the rocks; parmi les rocs m’apparaîtra ; zwischen den Felsen auftauchen; floating upon the silent water l’île sur l’eau silencieuse sie schwimmt auf dem ruhigen Wasser like a water-lily. comme un nénuphar flottera. wie eine Seerose.

Across the amethyst sea À travers la mer d’améthyste Über das amethystfarbene Meer the boat glides softly, doucement glisse le bateau, gleitet das Boot sanft dahin, and I shall feel both joy and sorrow et je serai joyeux et triste und ich werde Freude wie Leid empfinden at so many memories – soon. de tant me souvenir – bientôt ! ob so vieler Erinnerungen – in Bälde.

The wind bowled the dead leaves along, my thoughts Le vent roulait les feuilles mortes ; mes pensées Der Wind wirbelte die toten Blätter umher; meine Gedanken were bowled along like dead leaves, in the night, roulaient comme des feuilles mortes, dans la nuit, wirbelten umher wie tote Blätter, in der Nacht, the myriad golden roses from which the dew falls jamais si doucement au ciel noir n’avaient lui die zahllosen goldenen Rosen, von denen der Tau tropft, had never shone with such gentleness in the black sky! les mille roses d’or d’où tombent les rosées ! haben noch nie mit solcher Zartheit im schwarzen Himmel geleuchtet! In terrifying dance, the crumpled leaves Une danse effrayante, et les feuilles froissées, In phantastischem Tanz bewegten sich die verschrumpelten Blätter waltzed with a metallic sound, et qui rendaient un son métallique, valsaient, im Walzerschritt mit metallischem Klang, seeming to moan beneath the stars, and telling semblaient gémir sous les étoiles, et disaient sie schienen unter den Sternen zu stöhnen, the inexpressible horror of dead loves. l’inexprimable horreur des amours trépassées. und von der unausdrückbaren Qual toter Lieben zu erzählen.

Great silver beeches, moon-kissed, Les grands hêtres d’argent que la lune baisait Mächtige Silberbuchen, vom Monde geküsst, loomed like spectres: and my blood turned to ice étaient des spectres : moi, tout mon sang se glaçait erschienen wie Geister; und mir gefror das Blut, at my love’s strange smile. en voyant mon aimée étrangement sourire. als ich das fremde Lächeln meiner Liebsten sah. Our faces had grown as pale as the faces of the dead, Comme des fronts de morts nos fronts avaient pâli, Unsere Gesichter waren totenblass geworden, and leaning mutely towards her, I could read et, muet, me penchant vers elle je pus lire und als ich mich stumm an sie lehnte, this fatal word in her wide eyes: oblivion. ce mot fatal écrit dans ses grands yeux : l’oubli. konnte ich jenes tödliche Wort in ihren weit offenen Augen lesen: Vergessenheit. The time of lilac and the time of roses Le temps des lilas et le temps des roses Die Zeit des Flieders und die Zeit der Rosen will not return this spring; ne reviendra plus à ce printemps-ci ; wird diesen Frühling nicht wiederkommen; the time of lilac and the time of roses le temps des lilas et le temps des roses die Zeit des Flieders und die Zeit der Rosen is past – and the time of carnations, too. est passé – le temps des œillets aussi. ist vorbei – die Zeit der Nelken ebenso. The wind has changed, the heavens lour, Le vent a changé, les cieux sont moroses, Es weht ein anderer Wind, der Himmel ist trübe, and we shall run no more to pluck et nous n’irons plus courir, et cueillir und wir werden nicht mehr laufen the lilac blooms and the beautiful roses; les lilas en fleur et les belles roses ; und den blühenden Flieder und die schönen Rosen pflücken; the spring is sad and cannot bloom. le printemps est triste et ne peut fleurir. der Frühling ist traurig und kann nicht erblühen!

How sweet and happy was the spring Oh ! joyeux et doux printemps de l’année, Oh! Wie süß und froh der Frühling war, that came last year to bathe us in its sunshine glow! qui vins, l’an passé, nous ensoleiller, der uns vergangenes Jahr in Sonnenschein tränkte! The flower of our love is now so withered, notre fleur d’amour est si bien fanée, Die Blume unserer Liebe ist nun so verblüht, alas, that your kiss cannot revive it! las ! que ton baiser ne peut l’éveiller ! dass nicht einmal dein Kuss sie wiederbeleben kann! And you, what are you doing? No flowers blooming, Et toi, que fais-tu ? Pas de fleurs écloses, Und du, was tust du? Keine blühenden Blumen, no merry sunshine or cool shade; pas de grand soleil ni d’ombrages frais ; weder strahlender Sonnenschein noch kühler Schatten; the time of lilac and the time of roses, le temps des lilas et le temps des roses die Zeit des Flieders und die Zeit der Rosen with our love, is forever dead. avec notre amour est mort à jamais. ist mit unserer Liebe für immer von uns gegangen. Translation: C Decca Music Group Limited Maurice Bouchor Übersetzung: Sibylle Voss, C Decca Music Group Limited 19 THE SEA LA MER DAS MEER

The Calm Le Calme Die Ruhe chorus of UNDINES and FISHERMEN chœur des ONDINES et des PÊCHEURS chor der NIXEN und FISCHER The wave decked in foam 9 Dans l’air embaumé In der Meeresbrise Duft In sea-scented breezes La vague écumante Wellen weinen laut Weeps quietly pining Pleure et se lamente, Gischttränen, As for a beloved Ainsi qu’une amante wie die Braut Upon distant shores. Loin du bien-aimé. die ihren Liebsten ruft.

Then out of the mist Sortant d’un nuage Die Sonne lugt hervor, Comes the joyous sun, Le soleil joyeux, Wolken freudig strahlen Beams radiant and shimmering, Comme en un mirage, beinahe ein Trugbild nur, As in a mirage, D’éclats radieux erfüllt ihr Leuchten Adorning the breakers. Emplit le rivage. die Gestade.

Unafraid, we ply Reprenons sans peur, Frisch voran, Matrosen, Our trade winds and sea-lanes Nos courses rapides : wir gleiten wunderbar O’er the shining rollers Sur les flots humides, im Wellentale, kosen Through the blue expanses Dans les cieux limpides, das funkelnd grüne Tosen; No cloud in the sky… Plus une vapeur… die Himmel blau und klar…

UNDINES ONDINES NIXEN The keeling masts La voile blanche Weiße Segel neigen Inclining their sails to us Sur nous se penche wie zum Kuss Like a kiss upon the brow. Comme une lèvre sur un front. ihr Haupt.

FISHERMEN PÊCHEURS FISCHER The wave so smooth that L’onde est si belle Die See ist uns gewogen, A listening sailor Que la nacelle der Nachen fährt dahin Can count the splash of ev’ry oar. Peut y compter chaque aviron. ein jeder Ruderschlag Gewinn.

UNDINES and FISHERMEN ONDINES et PÊCHEURS NIXEN und FISCHER Wearing its sea spray Sur son écume, Schäumend fliegt die Gischt, Whipped by the wind, Qui vole et fume, glitzert und funkelt, All clad in diamonds born in the sun, Le soleil met des diamants ! Demanten im Licht! O tranquil ocean, Ô mer tranquille, Stilles Wasser, Rocking us gently Ton flot docile dein ruhiges Wogen You soothe our pains sweetly to sleep! Sait endormir bien des tourments ! besänftigt so manchen Sturm!

Unafraid, we ply, etc. Reprenons sans peur, etc. Frisch voran, Matrosen, usw.

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20 Contemplation Contemplation Betrachtung chorus of UNDINES and FISHERMEN chœur des ONDINES et des PÊCHEURS chor der NIXEN und FISCHER Happy is he who seeks this strand in contemplation 10 Il est heureux celui qui vient vers ce rivage Glücklich, wer diese Ufer gewinnt, alsbald To forget all his woe and assuage all his pain, Oublier son tourment et calmer sa douleur, sind Leid und Schmerz vergessen An echo of great voices persists on the margin L’écho des grandes voix murmurant sur la plage das Echo mächt’ger Chöre hallt Pouring wonder and awe, and its peace into his heart. Verse l’enchantement et la paix dans son cœur. erfüllt das Herz mit Zauber ohn’ Ermessen.

THE VOICE OF THE SEA LA VOIX DE LA MER STIMME DES MEERES Come here, all you in pain! Venez, vous qui souffrez ! Kommt, ihr Leidenden! Come here, all men and women! Venez hommes ou femmes ! Kommt all’ zu mir! Let me comfort your tormented brow on my breast. Inclinez sur mon sein votre front éploré. Lehnt an meine Brust die betrübte Stirn. Then you will hear me speak, to your souls Vous m’entendrez parler doucement à vos âmes : Hört meine Worte leis’ zu euren Seelen: whisper sweetly: Words they will understand… and I shall make Elles me comprendront… et je les guérirai ! Ich werde sie erquicken! them whole! For mine is the voice so tender, Car je suis la voix si tendre, Ich bin die sanfte Stimme, Which ev’ry heart comprehends, Que chaque cœur peut entendre, die jedes Herz vernimmt, That which ev’ry poet extols! Que tout poète bénit ! die jeder Dichter besingt! Let the cadence of my calling, Et mes plaintes cadencées, Und meine wiegenden Klagen, To all your hopes, all your musings, Agrandissant les pensées, öffnen den Geist, so weit, Give wings and bear them aloft! Les portent vers l’infini ! in die Unendlichkeit!

THE VOICE OF THE SEA, UNDINES and FISHERMEN L A VOIX DE LA MER, ONDINES et PÊCHEURS STIMME DES MEERES, NIXEN und FISCHER Happy is he, etc. Il est heureux, etc. Glücklich, wer, usw.

21 The Storm La Tempête Der Sturm THE VOICE OF THE SEA LA VOIX DE LA MER STIMME DES MEERES I am also unbridled power 11 Mais je suis aussi la puissance Doch bin ich auch die kraftvolle Macht In all its shining, deadly awe Dans son éclat et sa terreur voll von bösen Scherzen And on my waves no one may voyage Et sur mes flots nul ne s’élance keiner wagt sich in meine Nacht Without a thumping in their hearts. Sans écouter battre son cœur. ohne Furcht im Herzen. For I am endless, Je suis l’abîme, Ich bin die Kluft And those who founder Où la victime die Opfer ruft, Sleep ever more! Tombe et s’endort ; Schlafes kühles Grab; The far horizon Je suis le rêve, ich bin der Traum, That never widens; Que nul n’achève ; der ewig währt; Death’s distant shore! Je suis la mort ! ich bin des Todes Stab! chorus of UNDINES and FISHERMEN chœur des ONDINES et des PÊCHEURS Chor der NIXEN und FISCHER Go back! The storm is on us! Fuyons ! C’est la tempête ! Zurück! Ein Sturm! Death will embrace us, La mort s’apprête, Tod im Wolkenturm, Pray, lest it take us, Courbons la tête, keine Hoffnung mehr. Oh! The storm! Ah ! Prions ! Oh! Lasst uns beten! Upon its dreadful fury Sur la mer effroyable Das Schreckensmeer The ship is borne away! L’esquif est emporté ! verschlingt den Kahn! Implacable colossus! Ô géant implacable ! Oh Riese, hab Erbarmen! Alas! Mere playthings that we are, Hélas ! Que tout semble petit, Oh, wie klein alles scheint, Merely playthings we are before your hurling wave! Que tout semble petit, devant ton flot heurté ! oh, wie klein in deinem wilden Tosen! The thunder barking; La foudre gronde ; Blitze zucken grell; The depths of darkness are marred by a sinister flash… La nuit profonde s’emplit des sinistres rayons… die schwärzeste Nacht so hell…

Go back! etc. Fuyons ! etc. Zurück! usw.

Epilogue Épilogue Epilog THE VOICE OF THE SEA LA VOIX DE LA MER STIMME DES MEERES Sleep now at peace in water’s bosom. 12 Dormez en paix, au sein des ondes. Ruhet in Frieden im Wellengrab. All your ills at an end: Tous vos maux sont finis : All euer Leid hat ein End’: Sleep now and ever more Dormez à tout jamais Ruhet auf ewig, tretet ab {Among the weeds of amber. {Parmi les algues blondes. {in den gelben Algen. ]chorus of UNDINES ]chœur des ONDINES ]chor der NIXEN [Sleep now at peace! [Dormez en paix ! [Ruhet in Frieden! Translation: C Ray Granlund Édouard Guinand Übersetzung: Anne Thomas

22 23 Recording: 8–12.X.2018, Auditorium Bordeaux Aquitaine, Bordeaux, France Executive producer: Alain Lanceron Recording producer and editing: Daniel Zalay Recording engineer, mixing and mastering: Hugues Deschaux The score and parts for La Mer (Joncières) have been edited and furnished by the Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française. Photography: Martin Tremblay, except C Frances Andrijich (Paul Daniel, p.23) Design: Paul Marc Mitchell for WLP Ltd P 2019 Parlophone Records Limited C 2019 Parlophone Records Limited, a Warner Music Group Company marienicolelemieux.com · opera-bordeaux.com · erato.com

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